• Folle journée de Nantes : l’ancienne directrice aurait détourné 236 478 euros, au moins
    « L’art de la fugue », cette œuvre inachevée de Jean-Sébastien Bach, aurait eu toute sa place à l’ouverture de la 27e édition de la Folle Journée, le 28 mai prochain. La fugue, c’est celle des 236 478 euros détournés des comptes du festival et de son fonds de dotation. L’art, celui appliqué par l’ex-directrice, Joëlle Kérivin, pour faire disparaître de telles sommes au nez à la barbe de l’institution durant des années.

    Lundi, c’est par un communiqué d’une vingtaine de lignes que le conseil d’administration de la SAEM Folle Journée a dévoilé l’ampleur des dégâts, révélée par un audit commandé au cabinet KPMG en mars dernier. Du coup, la SAEM, qui avait déjà porté plainte, a décidé de se porter partie civile.

    A quoi correspondent ces 236 478 euros ? Le communiqué ne le dit pas. Les administrateurs non plus. Tous les membres du conseil d’administration (composé pour une grande part d’élus des collectivités locales) ont dû signer une clause de confidentialité. Les éléments ayant été transmis au Procureur de la République dans le cadre de l’enquête en cours, ils appartiennent à présent à la procédure judiciaire.

    Un bilan à compléter
    Interrogés par Mediacités, plusieurs administrateurs confirment néanmoins les détournements de fonds, les avances sur frais et salaire, ainsi que des frais d’habillement et de confort exorbitants.
    En bonne œuvre inachevée, « L’art de la fugue » pourrait réserver de nouvelles surprises. En effet, le cabinet KPMG n’a pas totalement épluché les comptes de la Folle journée pour déterminer le montant des sommes détournées. Il a utilisé le méthode des sondages : seul un échantillon des factures et notes de frais a été contrôlé et uniquement pour la période allant du 1er juillet 2017 au 15 mars 2021 alors que Joëlle Kérivin a été recrutée en septembre 2015. Les sommes détournées pourraient donc dépasser les 300 000 euros.

    La suite (payante) : https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2021/05/20/folle-journee-de-nantes-lancienne-directrice-aurait-detourne-236-478-euro

    #Nantes #Joëlle_Kérivin #musique #Folle_journée #SAEM #culture

    • La culture «  à la nantaise  » rattrapée par les affaires

      La Folle journée, le Voyage à Nantes, les Machines de l’île, l’école des Beaux-Arts... Sale temps pour les grandes institutions culturelles nantaises. Déjà privées de public pour cause de Covid, les voilà qui suscitent l’intérêt des enquêteurs et des magistrats.

      Y-a-t-il quelque chose de pourri au royaume de la culture institutionnelle nantaise  ? Depuis quelques mois, certains des plus gros acteurs du secteur se retrouvent malgré eux sous les feux de la rampe, devant un public pour le moins inhabituel d’enquêteurs et de magistrats. Jusqu’à ce double coup de théâtre, vendredi 12 mars, avec l’annonce de la démission de la directrice générale de la Folle journée, suite à des mouvements financiers suspects ; et celle d’une perquisition menée par la police judiciaire au siège du Voyage à Nantes (VAN), visant notamment la gestion de l’une des Machines de l’île, le Carrousel des mondes marins.

      La Folle journée, le Voyage à Nantes, les Machines de l’île… Voilà donc les trois principaux piliers de décennies de politique culturelle «  à la nantaise  » frappés par un tremblement de terre. Trois institutions phares créées du temps où Jean-Marc Ayrault dirigeait Nantes et qui ont largement contribué à «  réveiller  » la ville, à transformer son image et à doper son attractivité. Trois monuments qui, au fil des ans, ont pris une place considérable dans le paysage culturel et vacillent aujourd’hui sur leurs bases.

      Irrégularités financières à la Folle journée
      Comme un paradoxe, c’est à la mairie de Nantes que se situe l’épicentre du premier séisme. Vendredi 12 mars, en début d’après-midi, la ville publie un communiqué annonçant la démission de Joëlle Kerivin, directrice de la société d’économie mixte (SAEM) pilotant la Folle journée.

      La suite (payante) : https://www.mediacites.fr/breve/nantes/2021/03/18/la-culture-%e2%80%afa-la-nantaise%e2%80%af-rattrapee-par-les-affaires

    • Folle journée de Nantes : après les malversations comptables, péril financier sur le fonds de dotation

      A sa création il y a dix ans, il était censé financer les actions sociales de la Folle Journée. Aujourd’hui, le "fonds de dotation pour le développement culturel" fait perdre de l’argent à la structure qui organise le festival de musique classique. Après "l’affaire Joëlle Kérivin", ce curieux paradoxe pousse la Ville à « remettre à plat tout le financement de la Folle Journée ».

      A la Folle Journée, l’hymne à la joie des vingt-cinq premières années de succès prend ces derniers mois des accents de requiem. Il y eut d’abord – crise sanitaire oblige - les reports successifs de l’édition 2021, qui devraient déboucher, fin mai, sur une programmation mezza-voce (une dizaine de concerts contre près de 300 en temps normal). Mi-mars, il y eut ensuite le séisme provoqué par la plainte déposée par la mairie de Nantes visant la directrice du festival de musique classique, Joëlle Kérivin, pour des «  mouvements de trésorerie très importants, liés à des avances de salaires et de frais de représentation  ».

      Si l’enquête est toujours en cours, les partenaires de la manifestation - publics comme privés - n’apprécient guère de la voir ainsi associée à des soupçons de malversations financières. Dans cet univers, on juge généralement que les petites histoires d’argent s’accordent mal à la grande musique des affaires culturelles. Et quand la justice vient se mêler de tout ça, la partition devient carrément dissonante.

      Voilà qui ne va pas arranger les affaires d’un satellite de la SAEM Folle Journée  : le fonds de dotation pour le développement culturel. Créé il y a 10 ans pour financer les actions solidaires de la Folle Journée, ce fonds enchaine depuis quelques années les déficits pour atteindre aujourd’hui une dette de plus de 344 000 euros. Une dette prise en charge par celle qu’il devait financer  : la SAEM Folle Journée. En clair  : le fonds de dotation devait rapporter de l’argent à la Folle Journée. Il lui en fait finalement dépenser.

      Pourtant, l’idée du fonds de dotation était novatrice et noble. Créé par une loi de 2008, cet organisme de mécénat devait engranger les dons des entreprises privées, afin de financer les initiatives solidaires de la Folle Journée en direction d’un public éloigné de la musique classique. Une bonne opération pour les finances publiques qui déléguaient ainsi les opérations solidaires aux mécènes. En retour de leurs dons financiers, ces derniers bénéficiaient d’une déduction d’impôt de 60 % du montant de leur don. Du "gagnant-gagnant", donc.

      La suite payante : https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2021/05/06/folle-journee-de-nantes-apres-les-malversations-comptables-peril-financie