#joe_biden

  • L’administration #Biden annonce discrètement qu’elle va financer une section du mur à la frontière avec le #Mexique

    « Construire un mur massif sur toute la frontière sud n’est pas une solution politique sérieuse », avait proclamé Joe Biden lors de son accession à la présidence des Etats-Unis. Son administration a pourtant discrètement annoncé jeudi 5 octobre qu’elle comptait ajouter une nouvelle section au mur frontalier avec le Mexique pour tenter de limiter les arrivées de migrants, reprenant à son compte une mesure phare et controversée de l’ancien président Donald Trump.

    Cette décision a valu à Joe Biden d’être accusé de #volte-face, lui qui avait promis le jour de son entrée en fonction, en janvier 2021, que le contribuable ne payerait plus pour la construction d’un mur. Le démocrate de 80 ans, candidat à sa réélection, a assuré qu’il ne « pouvait pas interrompre » le #financement engagé par son prédécesseur, faute d’avoir pu convaincre le Congrès d’employer ces fonds pour d’autres mesures. Le même jour, la Maison Blanche a fait part de la reprise de vols directs d’expulsion vers le Venezuela pour les immigrés en situation irrégulière, interrompus depuis des années.

    Le ministre de la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a expliqué qu’une nouvelle portion de mur serait érigée dans la vallée du #Rio_Grande, à la frontière avec le Mexique. « Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques et des routes à proximité de la frontière des Etats-Unis afin d’empêcher les entrées illégales », a-t-il déclaré dans un avis officiel publié par le registre fédéral des Etats-Unis. Plus de 245 000 tentatives d’entrées illégales ont été enregistrées sur une dizaine de mois jusqu’au début d’août, selon l’administration.

    Le ministre a ensuite assuré sur le réseau social X (ex-Twitter) que des passages de l’avis officiel avaient été « sortis de leur contexte » et a affirmé : « Il n’y a pas de nouvelle politique concernant le mur à la frontière. Nous avons toujours dit clairement qu’un mur n’était pas une solution. »

    Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador, qui rencontre jeudi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a jugé qu’il s’agissait d’un « pas en arrière ». « Cette autorisation pour la construction du mur est un pas en arrière parce qu’elle ne résout pas le problème, nous devons nous attaquer aux causes » de l’immigration illégale, a réagi le président mexicain.

    Des fonds approuvés sous la présidence de Donald Trump

    « L’argent était prévu pour le mur frontalier. J’ai essayé de convaincre [les républicains au Congrès] d’allouer les fonds à autre chose, de les rediriger. Ils n’ont pas voulu », s’est défendu Joe Biden. « En attendant, il n’est pas possible légalement d’utiliser cet argent pour autre chose que ce pour quoi il a été prévu », a poursuivi le démocrate pour justifier une décision vivement critiquée par certains élus de son parti, en particulier dans l’aile gauche.

    M. Mayorkas a expliqué de son côté que les fonds pour « les barrières physiques supplémentaires » viendraient d’une dotation approuvée par le Congrès dans ce but précis en 2019, quand M. Trump était au pouvoir. L’immigration illégale est un problème politique croissant pour M. Biden, que les républicains accusent de laxisme.

    Donald Trump, son rival et favori de la droite pour la prochaine élection présidentielle, n’a pas manqué de réagir. L’annonce de l’administration Biden montre que « j’avais raison quand j’ai construit 900 km (…) d’un mur frontalier tout beau, tout neuf », a-t-il écrit sur sa plate-forme Truth Social. « Joe Biden s’excusera-t-il auprès de moi et de l’Amérique pour avoir mis si longtemps à bouger et avoir permis que notre pays soit inondé de 15 millions d’immigrants illégaux, venant de lieux inconnus ? », a-t-il ajouté.

    Les républicains ont fait de l’immigration l’un de leurs angles d’attaque favoris contre la Maison Blanche. L’aile droite du parti s’oppose par exemple au déblocage de fonds supplémentaires pour l’Ukraine, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire.

    Le sénateur conservateur Lindsey Graham a demandé de lier les deux sujets, alors que le Congrès américain doit voter sur un nouveau budget, et donc sur une éventuelle rallonge pour l’Ukraine, avant le 17 novembre, sous peine de paralysie de l’Etat fédéral.

    Reprise des expulsions vers le Venezuela

    La Maison Blanche s’est défendue d’utiliser la construction du mur pour marchander le soutien des parlementaires républicains à un nouvel effort financier en faveur des Ukrainiens : « Je ne ferais pas le lien entre les deux », a assuré Karine Jean-Pierre.

    Concernant le Venezuela, l’administration Biden va reprendre dans les prochains jours les expulsions directes par avion, suspendues depuis des années en raison de la situation sécuritaire très dégradée dans ce pays.

    Le département d’Etat a précisé que les autorités de Caracas avaient accepté de recevoir leurs ressortissants ainsi renvoyés. Le gouvernement vénézuélien a confirmé, dans un communiqué, que les deux pays avaient « conclu un accord permettant de rapatrier de manière organisée, sûre et légale des citoyens vénézuéliens depuis les Etats-Unis ».

    Les Vénézuéliens sont l’une des nationalités les plus représentées parmi les migrants qui arrivent régulièrement à la frontière sud des Etats-Unis. Cette reprise des expulsions directes vise des personnes entrées sur le territoire américain après le 31 juillet 2023. Pour ceux qui se trouvaient sur le sol américain avant cette date, Washington avait récemment annoncé l’octroi de 500 000 permis temporaires de séjour.

    Selon l’ONU, plus de sept millions de personnes ont fui le Venezuela depuis l’effondrement de son économie. Le régime du président Nicolas Maduro est visé par des sanctions de Washington, qui n’a pas reconnu sa réélection en 2018.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/05/l-administration-biden-annonce-discretement-qu-elle-va-financer-une-section-
    #Joe_Biden #frontières #USA #Etats-Unis #murs #barrières_frontalières #renvois #expulsions #Venezuela

    • ‘Stabbed in the back’ : Biden’s border wall U-turn leaves Indigenous and climate groups reeling

      Rio Grande communities feel like the ‘sacrificial lamb’ in a political war as climate activists and environmentalists call foul

      The Biden administration’s decision to waive environmental, public health and cultural protections to speed new border wall construction has enraged environmentalists, Indigenous leaders and community groups in the Rio Grande valley.

      “It was disheartening and unexpected,” said Laiken Jordahl, a borderlands campaigner with the Center for Biological Diversity (CBD), amid concerns of the impact on essential corridors for wild cats and endangered plants in the area. “This is a new low, a horrific step backwards for the borderlands.”

      This is the first time a Democratic administration has issued such waivers for border wall construction, and for Joe Biden, it’s a marked departure from campaign promises and his efforts to be seen as a climate champion.

      “I see the Biden administration playing a strategic game for elections,” said Michelle Serrano, co-director of Voces Unidas RGV, an immigrants rights and community advocacy group based in the Rio Grande valley. The many rural, immigrant and Indigenous communities that live in the region have become “the sacrificial lamb” for politicians looking to score points, she added.

      As the climate crisis fuels ecological decline, extreme weather and mass migration, the administration’s move is especially upsetting, she added. “Building a border wall is counterproductive,” she said.

      “This is an inhumane response to immigration,” said Michele Weindling, the electoral director of the Sunrise Movement, a youth-led climate justice group. “The right thing to do would be to treat immigrants with compassion and address the root cause of what is forcing people to have to leave their countries, which is the climate crisis.”

      Following the administration’s decision to approve the Willow drilling project in Alaska and renege on a promise to end new drilling, the border wall construction will likely further alienate young voters, she said: “Biden has already caused distrust among young voters. This is another and horrendous reversal of promises he made on the campaign trail, which is a dangerous move to make ahead of 2024.”

      Among the 26 environmental and cultural protections the administration is waiving are the National Environmental Policy Act, the Endangered Species Act, the Native American Graves Protection and Repatriation Act and the American Indian Religious Freedom Act.

      The administration’s proposed 20 new miles of a “border barrier system” in Starr county, Texas, cuts near the lower Rio Grande Valley national wildlife refuge. Construction would bisect fields where the Carrizo/Comecrudo Tribe and other tribes source peyote for sacramental use. It would also cut through or near old village sites and trails.

      “By developing this, they are furthering a genocide,” said Juan Mancias, the chair of the Carrizo/Comecrudo Tribe, who has been battling border wall construction though tribal cultural sites and graveyards through multiple US administrations. Colonizers “killed our people in the first place, and we had to bury – then you dig them up to build. It’s ongoing genocide”, he said.

      The new sections of border wall would cut through “some of the most rural, peaceful sections of the Rio Grande”, said Jordahl, who recently canoed down the stretch of river where the administration plans its construction. “It was one of the most serene experiences I have ever had on the border. There were orioles flapping their wings in the sky, kingfishers, great blue herons.”

      CBD believes the construction will set back the recovery of endangered ocelots, and cut off wildlife corridors essential to the spotted wildcats’ long-term survival. Two endangered plants, the Zapata bladderpod and prostrate milkweed, would also be threatened by wall construction, according to the CBD.

      The waivers were announced just a month after the Government Accountability Office, a nonpartisan watchdog agency, released a dire report finding that border wall construction during the Trump administration had destroyed towering saguaro cactuses in Arizona, threatened ocelots in Texas and dynamited Indigenous cultural sites and burial grounds. The report urged US Customs and Border Protection and the interior department to develop a plan to ease the damage.

      In fueling Donald Trump’s zeal to build a “big, beautiful wall” at the US-Mexico border, his administration issued waivers that suspended 84 federal laws including protections pertaining to clean air and water, endangered species, public lands and the rights of Native Americans. The Biden administration rescinded one of the prior administration’s waivers in June.

      In July, the federal government agreed in a settlement to pay $1.2bn to repair environmental damages and protect wildlife affected by sections of border wall construction. Several states as well as the Sierra Club and Southern Border Communities Coalition had challenged Trump’s use of military construction and of treasury department forfeiture funds to build parts of the wall.

      Now, the president who once vowed that “not another foot of wall would be constructed” under his watch has had his administration issue further waivers to speed wall construction. He has argued that his administration is compelled to construct border barriers, because money to fund its construction was already allocated by Congress. “I tried to get them to reappropriate, to redirect that money. They didn’t,” Biden told reporters. Asked if he thought the border wall worked, he responded, “No.”

      Environmental advocates have disputed the president’s claim that there was no choice but to move ahead with border wall construction. The administration was not obligated to waive environmental and public health protections to speed the work, they argue.

      “It’s absolutely mystifying as to why they thought it was a good idea to issue these waivers,” Jordhal said. “They could have moved forward with the Endangered Species Act still intact, so endangered wildlife and these areas would have had protections.” Keeping environmental, health and cultural protections in place would also have allowed local communities to provide input on the proposed construction and its impact, he added.

      “I’m angry,” said Nayda Alvarez, who spent years fighting the Trump administration’s efforts to seize land that her family has held for at least five generations to build the border wall. “Biden didn’t keep his promises – what happened to his word?”

      Even after the lawsuit to take her property along the Rio Grande was dropped, Alvarez said, she remained uncertain and uneasy – and continued to voice her concerns about the ecological damage caused by border barriers. “We thought maybe we’d be OK with a Democrat as president, and now Biden did this. We’re being stabbed in the back.”

      https://www.theguardian.com/us-news/2023/oct/06/biden-border-wall-indigenous-climate-rio-grande
      #peuples_autochtones #nature

      –-

      A mettre en lien aussi avec les conséquences sur la #faune et la #nature de la construction de #barrières_frontalières :
      https://seenthis.net/messages/515608
      #wildlife

  • Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html

    Il y a un an, le 24 février 2022, Poutine ordonnait à son armée d’envahir l’Ukraine. Pour la dénazifier, disait-il, en pointant l’influence qu’y ont acquise des nationalistes héritiers du banderisme, ce courant pronazi qui massacra Juifs, Russes et Polonais de 1941 à 1945. En réalité, il voulait balayer le gouvernement à Kiev, faute d’avoir pu le faire renoncer à la perspective d’adhérer à l’OTAN, donc de laisser celle-ci installer ses missiles à 700 kilomètres de Moscou.

    Un an plus tard, l’armée de Poutine tient 20 % du territoire ukrainien, son économie a résisté aux sanctions occidentales, mais #Poutine n’a pas atteint son objectif. Et lui, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’#Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes. L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’#OTAN, dont les États-Unis, (...)

    #impérialisme #Joe_Biden #capitalisme #guerre_en_Ukraine

    • c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation

      « L »’impérialisme au singulier ? Tandis que les gentils pacifistes au pouvoir à Moscou ne s’étaient préparés à rien du tout ? #vatnik c’est pas un métier facile quand même…

    • La lutte contre « l’impérialisme » (d’où qu’il vienne) prend de plus en plus un aspect religieux. Comme si les injonctions christiques des uns et des autres tentaient de nous convaincre que le salut est dans le sacrifice. Pour justifier leurs emprises sur le monde, les religions du Livre (et leurs produits dérivés idéologiques) sacralisent le martyr et nous nous trouvons à nouveau tous piégés dans un escape game à balles réelles.
      J’espère que les générations futures auront le bon goût de penser que la militarisation exponentielle à laquelle nous avons assisté et les guerres qui suivirent en ce XXIe siècle ne se justifiaient que par une course effrénée aux ressources de base (nourriture, eau, sources d’énergie, matières premières) afin de perpétuer le mode de production marchand.

      Ceci dit, je ne sais pas trop si on peut désormais compter sur la clairvoyance de ces générations futures, car il y aura bien quelques trous du cul du présent pour justifier l’emploi de l’arme nucléaire : le-nucléaire-n’émet-pas-de-gaz-à-effet-de-serre !

    • Pour la 29e année consécutive, la Chine a indiqué qu’elle allait encore augmenter son budget de défense en 2023. Selon les données opaques et invérifiables du ministère des Finances, il devrait atteindre 1.550 milliards de yuans (211 milliards d’euros), ce qui représenterait une progression de 7,2 % par rapport à 2021.

      (Les Échos)

    • L’impérialisme @fil ne saurait pour un marxiste digne de ce nom se définir par le seul fait d’envahir un pays. Ou alors on se contente des apparences pour fonder nos analyses de classe — et nous ne vaudrions pas beaucoup plus que ces journalistes ou idéologues qui produisent les contresens dominants. A nos yeux, les bureaucrates corrompus liés aux sommets de l’ex-parti unique et de la police politique qui ont pillé les biens d’un État en décomposition et qu’on appelle aujourd’hui les oligarques ne se sont pas transformés en « bourgeoisie », ni même en classe sociale. Ce qui rend impropre l’usage de la notion d’impérialisme — si les mots ont un sens.

  • Aucun soutien à leur sale guerre ! Non à l’union sacrée derrière Biden et Macron

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/aucun-soutien-leur-sale-guerre-513304.html

    #EditorialLO du 20 février 2023

    Cela fait un an que l’armée russe a envahi l’#Ukraine. Un an que les bombes tombent indistinctement sur des immeubles d’habitation et sur des sites stratégiques. Un an, avec toujours plus de destructions, de morts et de drames. C’est une tragédie, un immense retour en arrière pour l’Ukraine, et aussi pour la Russie.

    Chaque jour, des dizaines ou des centaines de soldats meurent tant du côté ukrainien que russe dans la boue des tranchées, sous des tirs d’artillerie ou dans des corps à corps qui rappellent les atrocités de la guerre de 1914. Et livraison d’armes après livraison, tout est mis en œuvre pour que cette boucherie dure des mois, sinon des années.

    Il ne faut pas l’accepter. Cette guerre n’a rien d’une guerre juste. Les Ukrainiens sont devenus, à leur corps défendant, les instruments, les otages et les victimes d’une rivalité qui les dépasse : celle qui oppose le #camp_impérialiste, mené par les États-Unis, à la Russie.

    L’invasion de l’Ukraine par l’#armée_russe a été la réponse monstrueuse de Poutine à l’avancée politique, économique et militaire des puissances occidentales à l’est de l’Europe. Car, depuis la chute de l’Union soviétique, les États-Unis et l’Union européenne sont à la manœuvre pour placer cette région dans leur orbite. C’est pour cette raison que la guerre fait rage au #Donbass depuis 2014. Celle-ci opposait, déjà, des indépendantistes pro-russes et des forces ukrainiennes armées et entraînées par les États-Unis.

    Jusqu’ici, Biden a fermé la porte à toute négociation avec Poutine. Il l’a encore montré lors de sa visite surprise à Kiev où il s’est engagé à livrer des armes de plus en plus sophistiquées pour affaiblir la Russie et, si possible, la mettre à genoux. Et les États-Unis y parviendront peut-être sans avoir à compter leurs morts au combat, puisqu’ils sont ukrainiens !

    Les Ukrainiens servent de masse de manœuvre dans une #guerre qui ne leur apportera pas la liberté et qu’ils paieront de multiples façons. Et c’est ce qui nous attend, nous aussi, si nous marchons dans cette guerre. Le #militarisme a pris une ampleur inégalée depuis des décennies. L’affrontement entre les #États-Unis et la #Chine menace de plus en plus. Les deux pays se livrent déjà une guerre économique féroce à l’échelle du monde. Que se passera-t-il si la Chine décide de livrer des armes à la #Russie ?

    La guerre en Ukraine peut, à tout moment, faire basculer le monde vers une #troisième_guerre_mondiale. La propagande va-t-en guerre nous pousse déjà à diviser le monde entre démocraties et autocraties, entre forces de paix et agresseurs fous furieux. Mais les États-Unis ou la France n’ont jamais hésité à intervenir militairement quand leurs intérêts étaient en jeu.

    Ces dernières années, ils sont allés jusqu’à détruire l’Irak et la Libye pour se débarrasser de régimes qui leur résistaient. Aujourd’hui, ils ferment les yeux sur les entreprises de colonisation de l’État d’Israël contre les Palestiniens.

    Les puissances occidentales posent en pacifistes parce que, la plupart du temps, elles n’ont pas besoin d’intervenir militairement pour leur brigandage international : la puissance de leur capital et de leurs dollars leur suffit à corrompre et soumettre bien des dirigeants. Mais la misère et le dénuement qu’elles provoquent ne font pas moins de morts et de drames que les bombes.

    Les grandes puissances se portent toujours volontaires pour « libérer » les peuples opprimés… par leurs concurrents. Dans les faits, elles constituent un front unique contre les exploités. Quand Poutine est un dictateur qui défend, à la tête d’un appareil d’État répressif, les intérêts de la bureaucratie et des milliardaires russes, Biden et Macron défendent les intérêts de leurs capitalistes et Zelensky protège ceux des oligarques ukrainiens.

    Les travailleurs n’ont à se ranger ni dans un camp, ni dans un autre. La seule porte de sortie qui puisse garantir que le conflit prenne fin et ne recommence pas demain, c’est que les travailleurs refusent de servir de chair à canon et se retournent contre leurs propres dirigeants.

    Sans les travailleurs, rien ne peut se produire. Rien ne peut s’échanger, rien ne peut fonctionner. Même pour faire la guerre, produire les armes et les acheminer, les gouvernements ont besoin de nous. Sans notre consentement, il n’y a pas de guerre possible.

    Alors, préparons-nous à refuser l’union sacrée derrière Biden et Macron. Reprenons le mot d’ordre de #Marx : prolétaires de tous les pays, unissons-nous contre la classe capitaliste qui nous exploite. Unissons-nous contre ses politiciens qui dressent les peuples les uns contre les autres et nous mènent à la guerre !

    #guerre_en_Ukraine #impérialisme #Joe_Biden #Emmanuel_Macron

  • Antonio Guterres (#ONU) : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large »

    La seule guerre que nous avons à mener, c’est la guerre pour nos intérêts de travailleurs ! Éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 13 février 2023

    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/la-seule-guerre-que-nous-avons-mener-cest-la-guerre-pour-nos-interet

    Depuis le 19 janvier, nous sommes engagés dans un bras de fer pour empêcher le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Mais comment ne pas s’inquiéter, aussi, des bruits de bottes qui ne cessent de se rapprocher ?

    La #guerre_en_Ukraine menace toujours de dégénérer en déflagration généralisée. Aussi lourd de dangers, il y a l’affrontement économique et politique des deux géants que sont les #États-Unis et la #Chine. Celui-ci est déjà marqué d’une série d’actes guerriers. La semaine dernière, les États-Unis ont détruit un #ballon _chinois qu’ils accusaient d’#espionnage. En même temps, ils installaient quatre nouvelles bases militaires aux Philippines, à proximité d’une Chine encerclée par les bases américaines.

    Le secrétaire général de l’ONU, #Antonio_Guterres, s’en est alarmé : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large », a-t-il déclaré. C’est un fait : toutes les grandes puissances préparent la guerre en se réarmant à marche forcée. Elles ont même, désormais, avec l’Ukraine, un terrain d’entraînement. C’est là-bas que sont testés les canons et les missiles dernier cri, les chars et les drones bourrés de technologie.

    Qu’ils le veuillent ou non, tous les pays sont déjà pris au piège de cette guerre et de la rivalité sino-américaine. Plus les évènements s’envenimeront, plus ils seront sommés de choisir leur camp.

    Ici, la #propagande présente les États-Unis, l’#Otan et l’#Union européenne [#UE] comme des forces de paix garantes de la liberté, de la démocratie et du droit des peuples, quand la #Russie et la Chine seraient l’incarnation de la dictature et de l’oppression, autrement dit, l’axe du mal.

    C’est oublier que les puissances occidentales n’hésitent pas à fomenter des coups d’État et à appuyer des dictatures sanglantes, comme en #Arabie_Saoudite ou en Afrique, quand elles veulent exploiter et piller une région. Quand un régime leur est hostile, il n’y a pas de souveraineté qui tienne, elles envahissent le pays et le combattent, comme elles l’ont fait en Irak et en #Afghanistan. Pour soutenir #Israël, leur plus fidèle allié au #Proche-Orient, elles ferment les yeux sur la colonisation de la #Cisjordanie et enterrent le droit des #Palestiniens à disposer de leur propre État.

    Les relations internationales ne sont pas guidées par des valeurs morales, mais par la lutte permanente des grandes puissances pour l’accès aux #matières_premières, la captation de nouveaux marchés et pour la suprématie économique. Pas un km2 de la terre, des océans, et maintenant de l’espace, n’y échappe. C’est de ces rivalités-là que sont victimes, aujourd’hui, les Ukrainiens.

    Les dirigeants occidentaux exploitent les atrocités commises par l’armée russe pour chauffer l’opinion à blanc et pour qu’elle accepte, résignée, de s’engager davantage dans la #guerre.

    Comme s’il était possible de stopper le carnage en amenant toujours plus d’armes sur le terrain ! Et qui peut croire que #Joe_Biden ou #Emmanuel_Macron s’inquiètent des travailleurs et des pauvres d’Ukraine, quand ils montrent tous les jours qu’ils n’ont que faire des classes populaires de leur propre pays !

    En Ukraine, il s’avère, sans surprise, que les prétendus défenseurs du peuple se préoccupent d’abord et surtout de leur coffre-fort. Plusieurs proches de #Zelensky ont en effet profité de la guerre pour toucher des pots-de-vin. Jusqu’au ministre de la Défense qui a détourné des millions du budget de l’armée ! Et ce n’est rien à côté des profits empochés par les industriels de l’armement, #Dassault, #Thalès… mais cela nous rappelle que, si la guerre est une tragédie pour les peuples, elle est toujours une gigantesque affaire commerciale pour la #bourgeoisie.

    Alors, non au #bourrage_de_crâne va-t-en guerre ! Non à la livraison d’armes à Zelensky ! Non à l’augmentation des budgets militaires ! La guerre que se mènent les grandes puissances avec, aujourd’hui, la peau des Ukrainiens, et demain, peut-être avec la nôtre, n’est pas notre guerre !

    Nous, travailleurs, n’avons pas à choisir entre la grande bourgeoisie exploiteuse occidentale et les oligarques russes ou les nouveaux capitalistes chinois. Ils font partie de la même classe exploiteuse. Partout, c’est de cette classe qu’il faut nous protéger en défendant nos intérêts de travailleurs. Ici, nous avons à poursuivre notre combat contre la retraite à 64 ans, le recul de nos salaires et des #droits_ouvriers. Il faut le faire en ayant en tête la nécessité de reconstruire une force politique pour pouvoir, demain, refuser de servir de chair à canon dans la guerre que fomentent les capitalistes.

    #réforme_des_retraites #guerre_mondiale #lutte_de_classe

    • Provenant du direct du Monde sur le guerre en Ukraine :
      – Le Quai d’Orsay demande aux Français de quitter sans délai la Biélorussie
      – Le département d’état demande lui aux citoyens américains de quitter immédiatement la Russie
      – L’Otan signale que l’Ukraine « consommerait » plus de munitions que les pays de l’alliance peuvent en produire.

    • Une éditorialiste dans Les Échos du 15 février 2023 :

      La reprise des tensions dit plus que jamais que, pour les Etats-Unis, la guerre en Ukraine est une distraction au sens pascalien du terme et que la confrontation existentielle est bien celle qui les oppose à la Chine.

  • Annulation de la dette étudiante aux États-Unis : la fin d’un totem néolibéral
    https://lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal

    En annulant quelque 300 milliards de dollars de dette étudiante contractée par 43 millions d’Américains, Joe Biden n’a pas uniquement tenu une promesse de campagne concédée à la gauche américaine ni pris une décision électoralement habile à deux mois des élections de mi-mandat. Il a surtout fait tomber un totem néolibéral et conservateur : celui de l’absolue nécessité de payer ses dettes. La droite américaine a réagi avec autant d’hystérie et de colère que de nombreux anciens conseillers d’Obama. Preuve que ce qui se joue dépasse largement la question de la dette étudiante.

    • Du reste, les 1700 milliards de dettes étudiantes ne tombent pas du ciel. Ils découlent d’un choix prenant racine dans les années 1960. Face à l’agitation politique qui dominait alors les campus américains et structurait la résistance à la guerre du Viet Nam, les élites conservatrices avaient tiré la sonnette d’alarme. Le directeur du FBI Edgard Hoover et le patron de la CIA John McCone décrivaient le campus de Berkley (Californie) comme étant « sous influence communiste » – situation qui « nécessitait une action corrective ».
      Avec l’élection de l’acteur de série B Ronald Reagan au poste de gouverneur de Californie, la droite conservatrice avait pu commencer à restreindre les budgets des universités publiques. Roger Freeman, son conseiller à l’éducation, déclarait : « nous faisons face au risque de produire un prolétariat instruit, ce serait de la dynamite ! On doit être sélectif ! ». Couper les subventions publiques et transférer le coût des études sur les étudiants, incités à s’endetter pour payer leurs frais d’inscriptions, devait permettre de placer une barrière à l’entrée des études supérieures. Il s’agissait d’une petite révolution : jusqu’ici, les politiques publiques visaient à éduquer un maximum de citoyens, gratuitement.

  • Pour « sauver le climat », préparons un holocauste nucléaire Chez Renart - Tomjo - vendredi 23 septembre 2022
    https://chez.renart.info/?Pour-sauver-le-climat-preparons-un-holocauste-nucleaire

    Ne soyez plus « écologiste », encore moins anti-nucléaire : c’est ringard. Soyez pour la science, les industriels et le progrès ; soyez « pour le climat ».
Ce vendredi, à Lille et partout en France, les jeunes de Fridays for future associés aux Jeunes écologistes d’EELV appellent à la grève, « pour le climat ». Nul doute que leur couverture médiatique dépassera leur mobilisation véritable, et que les organisations politiques ne se ruent pour les récupérer. Que « nos dirigeant.es successifs n’aient pas été à la hauteur de la crise à surmonter », comme dit leur tract, c’est indiscutable. Que « les leaders économiques et politiques [...] investissent massivement pour la transition écologique », c’est malheureusement ce qu’ils font déjà. Non seulement ils ne régleront pas le « problème du climat », mais ils vont y ajouter d’autres calamités, notamment la dictature de la technocratie nucléaire sur notre survie. Voyez donc ci-dessous cette liste de dirigeants « engagés pour le climat », et plus que jamais anti-écologistes.


    Dans les manifestations en marge des COP auxquelles nous avons assisté, à Copenhague en 2009 et Paris en 2015, nous relevions toujours un malentendu derrière le slogan commun « Changeons le système, pas le climat ». Il y avait celles et ceux réclamant de nos dirigeants un « accord ambitieux » ; et ceux, dont nous faisions partie, manifestant pour bloquer sinon annuler ces rendez-vous de pollueurs.
    
Nous n’avons pas besoin d’eux pour inventer une vie désirable. Comme ils n’ont pas plus besoin de nos manifestations pour poursuivre la destruction industrielle du monde. Être « pour le climat » signifie combattre les diktats des scientifiques et les plans gouvernementaux de la prétendue « décarbonation », de la nucléarisation de l’industrie et de la numérisation de tout. Le « système », ce n’est pas eux qui le changeront, mais nous – sans eux et contre eux.

    Les scientifiques et leur monde
    D’abord, il y a les méga-simulateurs informatiques du #GIEC. Ce dernier propose dans son dernier rapport une alliance de sobriété individuelle, d’énergies renouvelables, de « mobilités électriques », de technologies de captage et stockage du CO2, de nucléaire, et de solutions de type « écologie industrielle » (efficacité énergétique des bâtiments, économie circulaire, etc). Rien de particulièrement audacieux, comme nous le verrons.

    Le climatologue #jean_jouzel, prix Nobel, vice-président du GIEC, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), spécialiste du tritium, et coordinateur de la Conférence citoyenne pour le climat, considère que « très peu de scénarios atteignent l’objectif des 2°C sans nucléaire ». Alors va pour l’atome, comme ta collègue du CEA-GIEC.

    La twittosse #valérie_masson-delmotte, paléo-climatologue et égérie française du GIEC, chercheuse elle aussi au CEA, considère que « Le nucléaire est une technologie mature qui peut fournir de l’électricité bas carbone à grande échelle », que les « technologies numériques », les « véhicules électriques », les navires à « hydrogène » mais encore les « formes urbaines compactes » peuvent « soutenir la décarbonation ». Comme n’importe quel Conseil régional, n’importe quelle agence d’urbanisme de province.

    Le youtubeur #jancovici, polytechnicien, ancien membre de la Fondation Nicolas Hulot et co-auteur en 2007 du « Pacte écologique » pour les candidats à la présidentielle, dirige le lobby nucléariste Shift Project, grâce aux financements de Bouygues, Vinci, Veolia, SNCF, Alstom, SPIE, BNP, et bien sûr EDF, l’exploitant des 58 réacteurs français. Niant les effets des radiations de #Tchernobyl sur les 800 000 liquidateurs et les millions d’habitants des zones contaminées, il répète depuis l’accident de #Fukushima : « Même si tous les 20 ans se produit un accident similaire, le nucléaire évitera toujours plus de risques qu’il n’en crée. » Calculette en main et le regard sur sa calculette.

    Les ordures nucléaristes au garde-à-vous
    #emmanuel_macron, mobilisé « pour le climat » après un été de sécheresses et avoir jeté les recommandations pourtant fort peu ambitieuses du « Conseil citoyen pour le climat », vient d’annoncer l’accélération des implantations d’usines solaires et éoliennes et 16 milliards d’euros pour des usines de microprocesseurs, après avoir subventionné trois usines de batteries pour voitures électriques, et proposé un plan de construction de quatorze usines atomiques. Sobriété, informatique et nucléaire, ses ambitions supposément avant-gardistes ne vont guère plus loin que celles de Giscard d’Estaing à l’époque des chocs pétroliers.

    Ailleurs aux U.S.A., #joe_biden, militant « pour le climat », vient de signer en août 2022 un plan de 369 milliards de dollars pour la fabrication d’usines nucléaires, éoliennes, solaires, mais aussi de voitures électriques et de batteries. Diriez-vous de la première puissance industrielle mondiale qu’elle est écologiste ?

    Son concurrent #xi_jinping promettait quant à lui, en 2020, que la Chine atteindrait la « neutralité carbone » en 2060 en multipliant la production nucléaire par quatre, éolienne par 3,4, et solaire par 6. Coût annoncé : 15 000 milliards de dollars en trente ans. Le chef du Parti communiste chinois nous avait déjà ébahi par un plan d’ingénierie du climat. Rien n’est impossible pour qui applique le socialisme scientifique.

    Le prince saoudien #mohammed_ben_salmane, égorgeur de journalistes et d’opposants, a débloqué en 2021, dix milliards de dollars pour contrôler les nuages par « ensemencement » chimique, et développer les technologies de stockage du carbone. Riche en uranium autant qu’en pétrole, son royaume s’est également lancé dans la production nucléaire (avec EDF notamment), et la construction d’une #smart_city d’un million d’habitants entièrement connectée et électrique : The Line  [1]. Bienvenue chez vous.

    Les Shadoks du CO2
    #Arcelor-Mittal #Dunkerque, le plus gros pollueur français, s’engage lui aussi « pour le climat » en investissant dans l’« acier vert ». Les hauts fourneaux seront en partie électrifiés à l’uranium, et une partie des fumées sera captée à la gueule des cheminées. Un procédé chimique qui, en plus des rejets d’oxydes d’azote et d’ammoniac, consomme beaucoup d’énergie, sépare le CO2 des autres polluants, puis le liquéfie. Le CO2 liquide est ensuite transporté par bateaux propulsés au fuel, ou dans des milliers de kilomètres de gazoducs, pour être enfin stocké sous le sol de la Mer du nord, avec risques d’écocide insoupçonnés en cas de fuite.

    Le Plan France Relance de Macron soutient le Plan « Acier vert » d’Arcelor-Mittal à hauteur de 1,7 milliard d’euros. Quant à la technocratie française, l’#ADEME, le #CNRS et le #BRGM (Bureau de recherche géologique et minière) soutiennent les industriels (Arcelor-Mittal, Eiffage, EDF, TOTAL, Saint-Gobain, etc) au sein du « CLUB CO2 », le lobby du captage-stockage.

    Les défenseurs de la « planification écologique » (EELV et la France insoumise) contre les irresponsables du secteur privé doivent se résoudre au fait que l’État est malheureusement déjà au chevet des pollueurs, et des nucléaristes, mobilisés comme eux « pour le climat ».

    Les techies « pour le climat »
    #elon_musk, première fortune mondiale et militant lui aussi « pour le climat », a reçu depuis 2010 plus de 5 milliards de dollars de subventions d’État pour ses voitures électriques Tesla, ses usines éoliennes Solar City, et ses voyages vers mars. Il remettra aussi 100 millions de dollars, et le prix « #Xprize », à des « solutions » préservant le climat. Écoutez Elon Musk, il voit loin, dans le temps, et dans l’espace.

    #jeff_bezos, patron d’Amazon, engage sa fortune « pour le climat », via notamment sa fondation Bezos Earth Fund , pour inventer des navires, des autobus et des camions de livraison électriques. Il finance aussi depuis 2017 des start-up de l’agriculture verticale, connectée et décarbonnée, pour produire au plus près des consommateurs une alimentation fraîche et bas carbone.

    #bill_gates s’est engagé à alimenter ses usines Microsoft en énergies renouvelables d’ici 2030. Il est aussi un « philanthrope » généreux qui abonde le Breakthrough Energy Venture (avec Bezos et Zuckerberg, le patron de Facebook) en faveur de l’hydrogène, de l’éolien, et des « électrocarburants ».

    Quant aux patrons de Google, #larry_page et #sergeï_brin, ils investissent, « pour le climat », dans la viande synthétique, la recherche de minerais dans l’espace, les voitures volantes, et les dirigeables à l’hélium.

    Les industriels et les dirigeants ne sont pas sourds aux revendications des jeunes pour le climat. Ils les devancent, et parfois les financent, quand elles appuient leur politique industrielle.

    Le climat contre l’écologie ?
    Inutile d’en rajouter des volumes. Même la reine d’Angleterre , pendant la COP26 à Glasgow, fustigeait les inactions gouvernementales, cependant que le roi #charles_III soutient Greta Thunberg et les militants d’Extinction-Rebellion [2]. Lesquels militants d’X-R doivent leur efficacité médiatique aux subsides du Climate Emergency fund, abondé par des industriels du renouvelable et du « biométhanol » à destination des navires de fret. Leurs intérêts mutuels sont bien compris.

    Quand l’écologie politique s’est constituée de manière autonome contre les vieilles boutiques de la gauche, progressistes et étatistes, il ne s’agissait pas seulement de défendre « l’ #environnement » ou la « qualité de la vie », mais de la « réinventer ». L’opposition au nucléaire, que l’ #union_européenne inclut désormais dans les « énergies propres » [3], marque l’origine du seul mouvement réellement révolutionnaire issu de mai 68. Non pas contre les « pollutions », mais contre la société industrielle. Ce mouvement ne combattait pas seulement l’atome par crainte de la radioactivité ou de l’explosion, mais parce qu’une société nucléaire ne peut être que techno-totalitaire. Issue du règne des polytechniciens des Mines, l’industrie nucléaire soumet la survie de millions de personnes, et pour des milliers d’années, à l’expertise des spécialistes et des forces armées.

    Faites un geste pour le climat, balancez vos smartphones et déconnectez #greta_thunberg.

    Tomjo

    Lire aussi :
    Le sens du vent, Arnaud Michon, L’Encyclopédie des nuisances, 2010.

    Le soleil en face,
    Frédéric Gaillard, L’échappée, 2012.

    L’enfer vert,
    Tomjo,
    L’échappée, 2013.
 Notre bibliothèque verte, Renaud Garcia, Service compris, 2022.

    Notes *
    [1] The Good life, 15 janvier 2021.
    [2] Infodurable.fr, 9 septembre 2022.
    [3] Le Monde, 6 juillet 2022.

    • C’est un syndicat de salariés, Game Workers Alliance.

      L’adhésion au syndicat fait suite aux multiples cas de sexisme et de harcèlement sexuel au sein d’Activision Blizzard dénoncés depuis le début de l’année, avec des poursuites judiciaires, en cours de règlement à l’amiable, qui, si ma mémoire est bonne, n’a pas encore été définitivement validé par la justice.

      Il est à noter que l’adhésion au syndicat de travailleurs a été votée par l’équipe d’assurance qualité (les « testeurs ») au sein du studio Raven Software, filiale d’Activision Blizzard. Parmi les démarches visant à empêcher l’apparition d’un syndicat de travailleurs au sein de l’éditeur, la réaction du studio a été de supprimer le département d’assurance qualité en tant que tel, pour affecter les salariés directement aux jeux testés. Cette tentative anti-syndicale semble avoir échoué.

      Jusqu’ici, Microsoft restait distant vis-à-vis de la création du syndicat au sein d’Activision Blizzard. En effet, Microsoft n’a pas encore finalisé l’acquisition d’Activision Blizzard. En attendant, Microsoft ne souhaitait pas s’immiscer dans les affaires internes de sa future filiale, rattachée à la division Xbox. Il semblerait qu’il y a eu un changement de cap.

      On se plaint, en France, de l’absence de représentativité des salariés par les syndicats. Au moins, la représentativité syndicale est obligatoire pour les entreprises au-delà d’une certaine taille, ce qui permet de coordonner les efforts intra et inter-entreprises dans l’intérêt, en général, des salariés.

      Enfin, quel que soit le pays, les salariés du domaine des jeux vidéo sont très peu syndiqués, la tendance étant à l’individualisation des situations qui profite habituellement à l’employeur, à en croire, notamment, les rarissimes mouvements sociaux de l’industrie en France.

  • Activision (ATVI) Illegally Threatened Staff, US Labor Officials Find - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-05-23/activision-illegally-threatened-staff-us-labor-officials-find

    US labor board prosecutors determined that Activision Blizzard Inc. illegally threatened staff and enforced a social media policy that conflicts with workers’ rights, according to a government spokesperson. The finding is a setback for the company as it tries to fend off a unionization effort and finalize a $68.7 billion sale to Microsoft Corp.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #activisionn_blizzard #ressources_humaines #syndicalisme #droit #justice #rachat #business #finance #microsoft #kayla_blado #raven_software #jeu_vidéo_call_of_duty #sexisme #harcèlement_sexuel #bro_culture #jennifer_abruzzo #george_w_bush #joe_biden #réseaux_sociaux

  • Taxation mondiale des entreprises : la France a-t-elle vraiment soutenu un taux élevé de 21 % ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/taxation-mondiale-des-entreprises-la-france-a-t-elle-vraiment-soutenu-un-
    https://www.liberation.fr/resizer/DtZlH4llTWwMxOrqvYY-l0ZnQ4U=/1200x630/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/CVJOQGR75BAZFE6SUE7UFZM67U.jpg

    Une analyse partagée par l’économiste au German Council on Foreign Relations, Shahin Vallée : « Il n’y a aucun papier de position [prise de position officielle, ndlr] français ou franco-allemand qui reprend le chiffre des 21% de manière explicite. Il est donc faux de dire que la France a soutenu l’initiative Biden de 21%. La France et l’Allemagne n’y étaient pas opposées, mais, en réalité, ni l’une ni l’autre n’ont cru qu’il était possible d’appliquer les 21%. En partie parce que l’on partait d’un accord autour de 12,5% et que les Européens, Français et Allemands, pensaient qu’il serait trop difficile d’obtenir plus que 15%. » L’économiste va même plus loin : « Je pense qu’il était possible d’obtenir un accord à 21% pourvu qu’il y ait un grand soutien international, qui n’a pas existé. » En outre, les résistances au sein du Congrès américain ont contribué, selon lui, à faire reculer Joe Biden. Mais « c’est assez inexact de faire comme si ces avancées-là étaient le fruit des efforts français, alors qu’ils sont largement le fruit des efforts américains, pour lesquels la France et l’Allemagne n’ont pas pris beaucoup de risques ».

    #fiscalité #fiscalité_internationale #taux #france #allemagne #états-unis #joe_biden #politique_internationale #mensonge #vérification #bruno_le_maire #joe_biden

  • Taxe sur les multinationales Fiscalité mondiale : le projet Biden subit un revers avec l’Irlande

    L’Irlande, qui se targue d’avoir un taux d’imposition sur les sociétés parmi les plus bas au monde, a dit mardi son opposition au projet américain de taxer les bénéfices des multinationales à hauteur d’au moins 15%.

    L’Irlande a jeté un froid mardi sur le projet de Joe Biden de taxer les bénéfices des multinationales d’au moins 15% à l’échelle mondiale au moment où un consensus semblait se dessiner au G7.

    Le ministre des Finances irlandais Paschal Donohoe a déclaré que son pays n’avait pas l’intention d’augmenter son taux d’imposition sur les sociétés qui est l’un des plus bas au monde, rejetant du même coup la proposition américaine dévoilée la semaine dernière par la secrétaire au Trésor Janet Yellen. « Nous avons des réserves vraiment importantes concernant un taux d’imposition minimum mondial à un niveau tel que cela signifierait que seuls certains pays, et certaines grandes économies, pourront bénéficier de cette base », a expliqué le ministre à la chaîne britannique Sky News.

    L’Irlande ne fait pas partie du G7. Mais le pays, qui applique un taux de 12,5% et attire ainsi de nombreuses grandes entreprises du monde entier, est un acteur-clé dans les discussions qui se déroulent sous l’égide de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE).

    « Un plancher »
    La semaine dernière, Janet Yellen avait souligné que 15% était « un plancher » et que les discussions allaient se poursuivre avec l’objectif d’être « ambitieux » et « d’augmenter ce taux ». C’est la première fois que Washington proposait formellement un taux.

    La suite : https://www.letemps.ch/economie/fiscalite-mondiale-projet-biden-subit-un-revers-lirlande
     #usa #etats-unis #états-unis #biden #joe_biden #fiscalité #Janet_Yellen #G7 #Irlande

  • #Biden and the Border Security-Industrial Complex

    Successive administrations have poured money into the business of militarizing immigration control—and lobbyists have returned the favors. Will this president stop the juggernaut?

    There are many ways I wish I’d spent my last days of freedom before the coronavirus’s inexorable and deadly advance through the US began last year, but attending the 2020 Border Security Expo was not one of them. On March 9, 2020, President Trump told us the flu was more deadly than coronavirus and that nothing would be shut down. “Think about that!” he tweeted. On March 13, he declared the pandemic a national emergency. In the days between, I flew to San Antonio, Texas, to attend the Expo in an attempt to better understand the border security industry and its links to government. I soon found myself squeezing through dozens of suited men with buzz cuts clapping each other on the back and scarfing bagels at the catering table, with scant mention of the coming catastrophe.

    Instead, the focus was on how best to spend the ever-increasing budgets of the Customs and Border Protection agency (CBP) and Immigration and Customs Enforcement (ICE), which had discretionary spending allocations that totaled $27 billion. Together, that was up 20 percent on the previous year’s budgets; and for decades now, under Democrats and Republicans alike, the border security industry has generally received more and more money each year. For the first time in years, the agencies’ latest combined budget records a modest reduction, of $1.5 billion (though the expenditure on ICE continues to grow unchecked).

    President Biden is working to undo some of the most violent anti-immigrant policies of his predecessor, including lifting the travel ban on thirteen nations, almost all in the Middle East or Africa, and working to end the Migrant Protection Protocols, which forced some 25,000 asylum seekers to stay in Mexico as they awaited their day in court. He has also created a task force to reunite families separated at the US–Mexico border and has already sent a comprehensive immigration reform bill to lawmakers. And he has halted construction of Donald Trump’s notorious border wall.

    Does this all signify that he is ready to consider taming the vast militarized machine that is the border security industry? Or will he, like Democratic presidents before him, quietly continue to expand it?

    (#paywall)

    https://www.nybooks.com/daily/2021/03/02/biden-and-the-border-security-industrial-complex

    #USA #complexe_militaro-industriel #Etats-Unis #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #business #réfugiés #migrations #militarisation_des_frontières #Joe_Biden #Customs_and_Border_Protection_agency (#CBP) #Immigration_and_Customs_Enforcement (#ICE)

    • Biden’s Border. The industry, the Democrats and the 2020 elections

      This briefing profiles the leading US border security contractors, their related financial campaign contributions during the 2020 elections, and how they have shaped a bipartisan approach in favor of border militarization for more than three decades. It suggests that a real change in border and immigration policies will require the Democrats to break with the industry that helps finance them.

      Key findings:

      – Early into his presidency, Joe Biden has already indicated through 10 executive orders that he wants to end the brutality associated with Trump’s border and immigration policies. However undoing all the harmful dimensions of the US border regime will require substantial structural change and an end to the close ties between the Democrats and the border industry.

      - The border security and immigration detention industry has boomed in the last decades thanks to constant increases in government spending by both parties—Democrats and Republicans. Between 2008 and 2020, CBP and ICE issued 105,997 contracts worth $55.1 billion to private corporations.The industry is now deeply embedded in US government bodies and decision-making, with close financial ties to strategic politicians.

      – 13 companies play a pivotal role in the US border industry: #CoreCivic, #Deloitte, #Elbit_Systems, #GEO_Group, #General_Atomics, #General_Dynamics, #G4S, #IBM, #Leidos, #Lockheed_Martin, #L3Harris, #Northrop_Grumman, and #Palantir. Some of the firms also provide other services and products to the US government, but border and detention contracts have been a consistently growing part of all of their portfolios.

      - These top border contractors through individual donations and their #Political_Action_Committees (PACs) gave more than $40 million during the 2020 electoral cycle to the two parties ($40,333,427). Democrats overall received more contributions from the big border contractors than the Republicans (55 percent versus 45 percent). This is a swing back to the Democrats, as over the last 10 years contributions from 11 of the 13 companies have favored Republicans. It suggests an intention by the border industry to hedge their political bets and ensure that border security policies are not rolled back to the detriment of future profits.

      – The 13 border security companies’ executives and top employees contributed three times more to Joe Biden ($5,364,994) than to Donald Trump ($1,730,435).

      - A few border security companies show preferences towards one political party. Detention-related companies, in particular CoreCivic, G4S and GEO Group, strongly favor Republicans along with military contractors Elbit Systems and General Atomics, while auditing and IT companies Deloitte, IBM and Palantir overwhelmingly favor the Democrats.

      – The 13 companies have contributed $10 million ($9,674,911) in the 2020 electoral cycle to members of strategic legislative committees that design and fund border security policies: the House and Senate Appropriations Committees and the House Homeland Security Committee. The biggest contributors are Deloitte, General Dynamics, L3Harris, Leidos, Lockheed Martin and Northrop Grumman, and nearly all donate substantially to both parties, with a preference for Republican candidates. Democrat Senator Jack Reed ($426,413), Republican Congresswoman Kay Granger ($442,406) and Republican Senator Richard Shelby ($430,150) all received more than $400,000 in 2020.

      – Biden is opposed to the wall-building of Trump, but has along with many Democrats voiced public support for a more hidden ‘virtual wall’ and ‘smart borders’, deploying surveillance technologies that will be both more lucrative for the industry and more hidden in terms of the abuses they perpetrate.

      - Department of Homeland Security Secretary, Alejandro Mayorkas developed and implemented DACA under Obama’s administration, but also as a lawyer with the firm WilmerHale between 2018 and 2020 earned $3.3 million representing companies including border contractors Northrop Grumman and Leidos.

      - Over the last 40 years, Biden has a mixed voting record on border policy, showing some support for immigrant rights on several occasions but also approving legislation (the 1996 Illegal Immigration and Immigration Reform Act) that enabled the mass deportations under Obama, and the 2006 Secure Fence Act, which extended the wall long before Trump’s election.

      – The Democrat Party as a whole also has a mixed record. Under President Bill Clinton, the Democrats approved the 1994 Prevention through Deterrence national border strategy and implemented the 1996 Illegal Immigration Reform and Immigration Responsibility Act that dramatically increased the pace of border militarization as well as deportations. Later Obama became the first president to deport nearly 3 million people during his eight-year term.

      – Nearly 8,000 bodies have been recovered in the U.S.–Mexico borderlands between 1998 and 2019 as a result of policies by both parties. The organization No More Deaths has estimated that three to ten times as many people may have died or disappeared since today’s border-enforcement strategy was implemented. The border industrial complex’s profits are based on border and immmigration policies that have deadly consequences.

      https://www.tni.org/en/bidensborder

      #rapport #TNI #murs #barrières_frontalières #démocrates #républicains #industrie_frontalière #smart_borders #murs_virtuels #technologie #morts #décès #mortalité

  • Le #Salaire_minimum : une histoire américaine – par Frédéric Farah
    https://www.les-crises.fr/le-salaire-minimum-une-histoire-americaine-par-frederic-farah

    « Avec l’établissement de ces standards rudimentaires, nous devons viser à construire, à travers une organisation administrative appropriée, un salaire minimum, sur des bases de justice et de raison, industrie par industrie, aussi porter un regard fait d’obligation sur les inégalités locales et géographiques de manière générale et sur les conséquences des conditions de travail […]

    #Économie #États-Unis #Joe_Biden #Économie,_États-Unis,_Joe_Biden,_Salaire_minimum

  • Pas de lune de miel pour Joe Biden, Ben Burgis
    https://www.mediapart.fr/journal/international/081120/pas-de-lune-de-miel-pour-joe-biden

    La gauche doit se préparer dès maintenant à s’opposer à l’administration de Joe Biden et Kamala Harris. Un texte du professeur de philosophie Ben Burgis publié par notre partenaire Jacobin.

    La fin de l’ère Trump est une bonne chose. Comme aime à le dire mon ami et camarade David Griscom, « voilà un show dont nous ne voulions pas regarder la deuxième saison » . Donald Trump a nommé des personnalités très anti-syndicales au Conseil national des relations du travail, et une pléthore d’avatars de la Federalist Society aux postes de juges fédéraux. Il a doublé le nombre d’attaques par drones au Yémen et a mené les États-Unis au bord d’une guerre avec l’Iran. Il a interdit aux musulmans d’entrer dans le pays et a séparé des parents migrants de leurs enfants.

    S’il est un moment où la victoire du moins pire des deux diables mérite de déboucher une ou deux bouteilles de champagne, c’est bien celui-là. Mais quand vous aurez cuvé, rappelez-vous qu’être moins diabolique que Trump est tout à fait compatible avec le fait d’être un ennemi implacable de la #working_class.

    L’administration Biden qui va s’installer ne mérite pas une once de crédit quant à ses intentions, et les progressistes n’ont pas à attendre qu’elle agisse avant de pivoter dans une posture d’opposition.

    Ce que je dis peut paraître exagéré. Le site de la campagne Biden-Harris promet la gratuité des frais de #scolarité des community colleges , la création d’une option publique de l’assurance-santé capable de rivaliser avec les assurances privées, et la capacité de se syndiquer facilement, ce qui développerait le nombre de membres des syndicats et leur pouvoir.

    Les gens de gauche ont pourtant de bonne raison de critiquer le caractère inadéquat de ces propositions. […] L’option publique de #santé proposée par Biden revient à créer un système de santé à deux vitesses qui n’aurait presque aucun des avantages de « Medicare for All » [l’assurance-santé universelle proposée par Bernie Sanders sur le modèle européen ou canadien – ndlr], et conserverait nombre des effets négatifs du statu quo.
    On peut faire la même critique de la gratuité des community colleges , tandis que les établissements universitaires fréquentés par les parents plus riches continueront d’être chers. On ne peut nier pourtant que ces réformes amélioreraient la vie de millions de travailleurs. Le problème est qu’il n’y pas de bonne raison pour prendre ces propositions au sérieux.

    Joe Biden est devenu sénateur du Delaware en janvier 1973. Il est resté à ce poste jusqu’à ce qu’il devienne vice-président de Barack Obama en janvier 2009. Il a conservé ce poste jusqu’à janvier 2017. Il est quasiment candidat à la présidence depuis lors. Autrement dit, nous avons 47 ans de preuves qui nous montrent qui est Biden, et quels intérêts il représente.

    Sur son site de campagne, on lit des mots très durs contre les ravages de l’incarcération de masse. On y lit que personne ne devrait être emprisonné parce qu’il est en possession de drogue, que le système carcéral devrait être centré sur la « rédemption et la réhabilitation » , et qu’il convient de réduire le nombre de prisonniers.

    Pourtant, tous ceux qui sont familiers, même de loin, de son activité au Sénat savent que Joe Biden a été pendant des décennies l’un des plus ardents défenseurs d’un système carcéral plus dur et plus punitif. Dans Rise of the Warrior Cop, un livre de Radley Balko sur l’histoire des mesures anti-crimes paru en 2013, le nom de Biden revient tout le temps. Il n’y a pas très longtemps, Biden s’en vantait encore...

    Le site du candidat propose un plan, emprunté à Elizabeth Warren [ancienne candidate social-démocrate à la primaire – ndlr], destiné à « soulager via les faillites personnelles les gens assaillis par les dettes ». Pourtant, le sénateur Biden a joué un rôle majeur quand il a fallu compliquer l’accès à ces dispositifs. Il fut un des principaux défenseurs d’une loi sur les faillites personnelles si dure que nombre de démocrates centristes s’y opposèrent.

    Il n’est pas difficile de multiplier les contradictions entre la carrière de Biden et ce que promet son site de campagne. Il en est d’ailleurs de même pour sa future vice-présidente Kamala Harris : malgré les affirmations trompeuses qui l’ont désignée parmi les membres du Sénat les plus progressistes, son bilan n’est pas plus fameux. Mais peut-être ne faut-il pas décourager ceux qui, comme Bernie Sanders, espèrent que Biden sera « le président le plus progressiste depuis Franklin Delano Roosevelt » .

    Il est techniquement possible que Biden ait vécu une expérience de conversion, une sorte de chemin de Damas, et qu’il se consacre désormais à s’opposer aux établissements de l’establishment qu’il a servis toute sa vie. Ce genre de chose arrive.

    Un des problèmes avec cette hypothèse est que Joe Biden a très récemment encore agi... comme Joe Biden. En juin 2019, il a promis devant un parterre de riches donateurs qu’il n’allait pas « “démoniser” les riches » , que les « conditions matérielles » de personne ne seraient diminuées sous sa présidence et qu’avec lui, « rien ne changerait fondamentalement ».

    Avait-il vécu son chemin de Damas lorsqu’en mars 2020, en plein début du chaos de la pandémie de Covid-19, il a dit à un journaliste qu’il s’opposerait en tant que président à une loi « #Medicare for All » si elle était votée par le Congrès ? Ces déclarations ne sont pas incompatibles avec les demi-mesures qu’il annonce sur son site en matière d’#éducation et santé, mais enfin, tout cela ne nous incite pas à dire que l’homme a changé…

    Il y a deux semaines, plusieurs médias ont rapporté que l’équipe de transition de Biden est en train d’éplucher les CV de plusieurs républicains à des positions importantes dans son administration, notamment Charlie Dent, un ancien élu au Congrès devenu lobbyiste, ou John Kasich, l’ancien gouverneur de l’Ohio. Lorsque Dent s’est enregistré comme lobbyiste après la période de carence légale due à ses anciennes activités de membre du Congrès, il a indiqué que ses clients étaient des entreprises pharmaceutiques et des assureurs de santé privés. En tant que gouverneur, Kasich était notoirement opposé aux syndicats.

    Biden, un caméléon ?

    Il y a une manière a priori plus réaliste de voir les choses : « Oui, bien sûr, Biden n’a pas changé. Il est resté l’opportuniste cynique qu’il a été durant toute sa carrière. Mais le vent a tourné. Il était sur la ligne dure contre le crime quand c’était populaire, il est désormais contre l’incarcération de masse parce que c’est cela qui est devenu populaire. Il était pour la ligne dure contre les faillites personnelles en 2005 quand la rhétorique de la responsabilité individuelle marchait bien, mais il a bougé sur sa gauche avec le reste de son parti. Il n’a pas de principes, et donc il suit le courant. Il va donc gouverner en progressiste. »

    C’est plus ou moins ce que la campagne Trump-Pence a dit depuis un an pour tenter d’effrayer les conservateurs des banlieues. L’idée était de dire que malgré sa longue carrière de centriste favorable au business, il s’est rapproché de Bernie et du Squad [le groupe des congresswomen les plus à gauche du Congrès, comme Alexandria Ocasio-Cortez – ndlr]. La plupart des gens de gauche lèvent les yeux au ciel lorsque Trump dit cela. Peut-être ne devrions-nous pas. Peut-être Biden gouvernera-t-il vraiment comme une sorte d’avatar de Sanders.

    Il y a au moins trois raisons de ne pas y croire. La première est qu’il est rationnel de soupçonner qu’un politicien qui a passé des décennies à agir d’une certaine façon n’est pas un simple caméléon parce qu’il déclare pendant une élection qu’il agira différemment. Il a des préférences en matière de politique publique, et ses préférences ont été reflétées par sa longue carrière publique.

    La deuxième est que l’affirmation selon laquelle le « parti démocrate » a bougé sur sa gauche est aller un peu vite en besogne. Certes, le mouvement de « Bernie », et la popularité de ses propositions politiques, est un développement excitant, mais les membres du Congrès proches des idées socialistes ne se comptent à ce stade que sur les doigts d’une main, alors qu’il y a des centaines d’élus au Congrès.

    La troisième, et la plus convaincante, est que nous n’avons pas à spéculer sur ce qu’un représentant de l’aile centriste du parti démocrate promettant des mesures de gauche pendant sa campagne fera une fois élu. Ce film, nous l’avons déjà vu . Lorsque ce que Biden appelle l’ « administration Obama/Biden » est arrivée au pouvoir, le programme d’Obama incluait déjà l’option publique en matière de santé et le « card check » [permettant de se syndiquer plus facilement – ndlr].

    Il a souvent été dit à la base du parti démocrate qu’Obama a tenté jusqu’au bout de mettre en place une option publique dans sa loi Affordable Care Act , mais qu’il ne lui fut pas possible d’obtenir les soixante voix nécessaires au Congrès. […] En fait, il a été établi que la possibilité d’inclure un « plan public » dans la loi a été écartée dès l’été 2009 lors de négociations avec les compagnies d’assurance et l’association des hôpitaux. Le « card check » , lui, a été abandonné sans bruit...

    Obama n’était-il pas sincère quand il affirmait soutenir ces réformes ? Peut-être. Peut-être pas. […] Il est même possible qu’Obama souhaitait sincèrement protéger les lanceurs d’alerte, lui qui répéta pendant sa campagne de 2008 qu’il fermerait Guantánamo. Mais de même que les mesures économiques auraient suscité une résistance farouche de la part des milieux financiers, des problèmes similaires auraient émergé s’il avait tenté de s’opposer à l’ establishment de la sécurité nationale sur ces sujets – et il n’y a pas de raison de penser qu’Obama ait souhaité engager ce combat.

    S’il avait été élu, même un président Sanders n’aurait pu venir à bout de la résistance du capital à son programme qu’à condition d’une mobilisation massive des mouvements de terrain. Or les chances du futur président Biden d’en appeler à un tel mouvement et de l’amener à la victoire sont moins que nulles.

    Nous savons comment le film s’est terminé la dernière fois. L’administration Obama/Biden a bombardé des mariages au Pakistan, traqué Edward Snowden dans le monde entier. Elle était en fonction lorsque les inégalités économiques aux États-Unis ont augmenté de façon continue. Elle s’est coordonnée avec les autorités locales pour réprimer « Occupy Wall Street », menant aussi une guerre silencieuse, mais efficace, contre les syndicats enseignants.

    Cette fois, peut-être le scénario sera-t-il différent. J’aimerais beaucoup avoir tort, et je passerai les quatre prochaines années à me battre contre les libéraux sur l’option publique de santé telle que proposée par Biden, à pousser pour une assurance-santé vraiment universelle. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’y croire, et nous ne devons donc pas nous retenir d’attaquer la future administration au prétexte que Biden fait de son mieux, ou bien souhaite vraiment ce que nous souhaitons.

    Comme George W. Bush l’a presque dit un jour : « Si tu me joues un tour une fois, honte à toi. Si tu me joues un tour deux fois, honte à moi. »

    #USA #Joe_Biden

  • Le site d’information The Intercept accusé de censure d’un article sur Biden | JDM
    https://www.journaldemontreal.com/2020/10/29/le-site-dinformation-the-intercept-accuse-de-censure-dun-article-

    Le journaliste d’investigation Glenn Greenwald a annoncé jeudi son départ du site américain d’information The Intercept, qu’il accuse d’avoir censuré l’un de ses articles sur Joe Biden qui comportait des éléments défavorables au candidat démocrate.

  • [Exclu Les-Crises] 3e partie de notre série documentaire : “UkraineGate – des faits qui dérangent”
    https://www.les-crises.fr/exclu-les-crises-3e-partie-de-notre-serie-documentaire-ukrainegate-des-fa

    Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui la troisième #Vidéo de notre série documentaire « #Ukrainegate – Des faits qui dérangent ». Si vous avez raté l’épisode 2 sur UkraineGate, vous pouvez toujours le consulter. Épisode 3 : “Un Président pas si intègre” En version complète de 71 minutes : Si vous manquez de temps, […]

    #Donald_Trump #Joe_Biden #Ukraine #Vidéo,_Donald_Trump,_Joe_Biden,_Ukraine,_Ukrainegate

  • [Exclu Les-Crises] 2e partie de notre série documentaire : “UkraineGate – des faits qui dérangent”
    https://www.les-crises.fr/exclu-les-crises-2e-partie-de-notre-serie-documentaire-ukrainegate-des-fa

    Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui la deuxième #Vidéo de notre série documentaire« #Ukrainegate – Des faits qui dérangent ». Notre enquête a débuté au printemps 2019. Elle traite du conflit entre #Joe_Biden et #Donald_Trump, qui vient de conduire ce dernier devant le Sénat pour un procès en destitution. La presse française […]

    #Ukraine #Vidéo,_Donald_Trump,_Joe_Biden,_Ukraine,_Ukrainegate

  • US congressmen confirm unchanged support to Latvia’s security
    On Wednesday, 24 August, Latvian Foreign Affairs Minister Edgars Rinkevics met with a delegation of US congressmen that arrived in Latvia with U.S. Congressional Armed Services Committee member Chris Gibson.

    During the conversation, Rinkevics emphasized that Latvia highly values the visits regularly carried out by members of the US administration and Congress to the region and especially Latvia, because those visits hold a practical and symbolic meaning. Gibson noted that the main goal of the US Congress delegation’s visit is to demonstrate the support of US Republicans and Democrats to the statements made by US Vice-President Joe Biden about USA’s unchanged stance in regards to NATO principles and commitment to fulfil Article 5, as reported by Latvian Foreign Affairs Ministry.
    http://bnn-news.com/us-congressmen-confirm-unchanged-support-to-latvia-s-security-149776

    #Latvia #Latvija #Foreign_affairs #USA #NATO #Joe_Biden

  • The Rationale Behind the Regionalization of #Iraq
    http://english.al-akhbar.com/node/23211

    The expansion of the Islamic State of Iraq and Syria (ISIS) in the north of Iraq has revived the debate about establishing new regions in Iraq. It is important to keep track of the “regionalization” proposal as it reflects the Iraqi people’s vision for their country in the post-US invasion years, independent from the ill-founded view that administrative and political divisions are mere means to design the form of government in any country.

    #Abdel_Aziz_al-Hakim #Articles #Baghdad #Basra #Grand_Ayatollah_Sayyed_Ali_al-Sistani #Iraqi_Forces_Union #Iraqi_National_Alliance #ISIS #Joe_Biden #Kirkuk #Kurdistan_Alliance #Kurds #Najaf #Shia #Sunnia #US #Mideast_&_North_Africa

  • #Joe_Biden
    http://www.washingtonpost.com/opinions/vice-president-biden-iraqis-can-rout-isil-by-rising-above-differences/2014/08/22/0dcfdc06-2a12-11e4-958c-268a320a60ce_story.html

    Another approach that is emerging is a “functioning federalism” under the Iraqi constitution, which would ensure equitable revenue-sharing for all provinces and establish locally rooted security structures, such as a national guard, to protect the population in cities and towns and deny space for ISIL while protecting Iraq’s territorial integrity. The United States would be prepared to offer training and other forms of assistance under our Strategic Framework Agreement to help such a model succeed.

    #Irak #fédéralisme #Etats-Unis

  • Un allié d’Israël ne peut pas être un dictateur. Fine analyse de Joe Biden.

    Joe Biden says Egypt’s Mubarak no dictator, he shouldn’t step down... - CSMonitor.com
    http://www.csmonitor.com/World/Backchannels/2011/0127/Joe-Biden-says-Egypt-s-Mubarak-no-dictator-he-shouldn-t-step-down

    Ahead of a day that could prove decisive, NewsHour host Jim Lehrer asked Biden if the time has “come for President Mubarak of Egypt to go?” Biden answered: “No. I think the time has come for President Mubarak to begin to move in the direction that – to be more responsive to some... of the needs of the people out there.”

    Asked if he would characterize Mubarak as a dictator Biden responded: “Mubarak has been an ally of ours in a number of things. And he’s been very responsible on, relative to geopolitical interest in the region, the Middle East peace efforts; the actions Egypt has taken relative to normalizing relationship with – with Israel. … I would not refer to him as a dictator.”

    #Égypte #Joe_Biden