• Guerre Israël-Hamas : pays hôtes des réfugiés palestiniens, le Liban et la Jordanie s’inquiètent d’une suspension des services de l’UNRWA
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/03/guerre-israel-hamas-pays-hotes-des-refugies-palestiniens-le-liban-et-la-jord

    Guerre Israël-Hamas : pays hôtes des réfugiés palestiniens, le Liban et la Jordanie s’inquiètent d’une suspension des services de l’UNRWA
    Par Laure Stephan (Beyrouth, Amman, envoyée spéciale)
    Dans le camp de réfugiés palestiniens Al-Hussein, à Amman, des enfants marchent vers l’école, dans le froid matinal, le long de la rue principale où les commerces sont encore endormis. Des élèves restent emmitouflés dans leurs manteaux, dans les classes de l’établissement scolaire pour filles géré par l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens. Les salles ne sont pas équipées de chauffage, et la peinture aux murs est vétuste – depuis des années, l’agence fait face à des coupes budgétaires –, mais cela semble désormais secondaire. Depuis que seize pays donateurs ont gelé leurs financements à la suite des accusations israéliennes d’implication dans l’attaque du Hamas du 7 octobre de douze de ses employés, sur les 13 000 à Gaza, c’est la poursuite même des opérations d’éducation et de santé de l’UNRWA qui est menacée.
    L’agence, tributaire de contributions volontaires et instables, dont les quartiers généraux sont basés à Amman, navigue à vue, et a alerté contre le risque d’une cessation prochaine de ses activités dans toute la région, en l’absence de nouvelles ressources.
    La Jordanie a très vite réagi à ces coupes. Le chef de la diplomatie, Ayman Safadi, a appelé les pays boycotteurs à revoir leur décision, qu’il a décrite comme une « punition collective » de l’UNRWA entreprise « sur la base d’allégations ». Le roi Abdallah II a pris la défense de la mission de l’organisation lors de déplacements officiels dans des pays occidentaux.
    Plus de 2 millions de réfugiés palestiniens vivent dans le royaume, dont la plupart ont obtenu la nationalité jordanienne. A Amman, moins d’un sur cinq habite l’un des dix camps de réfugiés palestiniens, qui ressemblent à des quartiers populaires, intégrés à la ville et sont administrés par les autorités. « Certains y restent par attachement sentimental ou volonté de rester près de leurs familles et amis. D’autres le font car la vie y est moins chère », décrit Imad, un habitant du camp Al-Wehdat, à Amman.
    Ces camps sont « déjà considérés comme des poches de pauvreté. Si l’UNRWA cesse ses services, la situation se détériorera davantage », prédit l’avocate Samar Muhareb, à la tête de l’ONG Arab Renaissance for Democracy and Development, qui fournit une aide juridique à des réfugiés de diverses origines et travaille sur la question palestinienne. Elle ajoute : « Dans l’éventualité où ses opérations seraient transférées à d’autres agences des Nations unies, celles-ci auraient besoin de temps pour être opérationnelles. Ce scénario paraît absurde, alors que l’UNRWA existe comme agence spécialisée. Et si l’éducation ou la santé devenaient du ressort de la Jordanie, cela serait un poids supplémentaire pour le pays », qui dépend également de l’aide internationale, et accueille par ailleurs de nombreux réfugiés syriens. Les classes des écoles publiques sont surchargées, et la qualité du système éducatif s’est dégradée. L’enseignement des établissements de l’UNRWA est réputé meilleur : des élèves du camp Al-Hussein rapportent ainsi que leurs familles ont préféré les y scolariser, quand bien même elles vivent hors du camp.
    Les risques d’une détérioration sociale, attisant des troubles, sont également pris au sérieux au Liban, pays d’accueil d’environ 250 000 réfugiés palestiniens. Depuis l’exode forcé de leur terre en 1948, lors de la création d’Israël, les générations y ont fait l’expérience de fortes discriminations, avec l’interdiction d’exercer certains métiers, comme médecin, avocat ou journaliste. L’UNRWA négociait avec Beyrouth sur un assouplissement des restrictions à l’emploi et une amélioration des infrastructures des camps. Mais l’effondrement économique du pays, depuis 2019, a mis fin à ces espoirs.
    Avec le chômage et l’hyperinflation, la crise a davantage paupérisé les habitants des camps. « Les réfugiés palestiniens sont devenus totalement dépendants des services de l’UNRWA », constate Dorothee Klaus, directrice de l’agence au Liban. « Une suspension des services de l’UNRWA aurait des conséquences sociales dramatiques, et poserait des défis sécuritaires », estime Bassel Al-Hassan, directeur du comité de dialogue libano-palestinien, un bureau qui dépend du premier ministre. Les autorités craignent une déstabilisation des camps. « Nous demandons aux bailleurs de dissocier la situation au Liban de celle d’autres pays, en raison de la crise économique », plaide-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#gaza#israel#conflit#liban#jordanie#refugie#UNRWA#sante#pauvrete#camp#crise#exil#discrimination

  • Malgré la guerre à Gaza, une nouvelle route commerciale relie Israël aux pays du Golfe - Aujourd’hui l’économie
    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/aujourd-hui-l-%C3%A9conomie/20240208-malgr%C3%A9-la-guerre-%C3%A0-gaza-une-nouvelle-route-commerciale-relie-

    C’est un effet inattendu des tensions en mer Rouge : une société israélienne associée à un partenaire émirien lance une nouvelle route commerciale terrestre pour contourner le canal de Suez. Elle relie #Dubaï à Haïfa en traversant l’#Arabie_saoudite et la #Jordanie.

    #génocidaires

  • Three US troops killed in drone attack in Jordan, at least two dozen injured | CNN Politics
    https://www.cnn.com/2024/01/28/politics/us-troops-drone-attack-jordan/index.html

    Three US Army soldiers were killed and at least two dozen service members were injured in a drone attack overnight on a small US outpost in Jordan, US officials told CNN, marking the first time US troops have been killed by enemy fire in the Middle East since the beginning of the Gaza war.

    The killing of three Americans at Tower 22 in Jordan near the border with Syria is a significant escalation of an already-precarious situation in the Middle East. Officials said the drone was fired by Iran-backed militants and appeared to come from Syria.

    US Central Command confirmed in a statement on Sunday that three service members were killed and 25 injured in a one-way drone attack that “impacted at a base in northeast Jordan.”

    #Jordanie #Gaza

  • JEA launches study on national alternatives available for water, energy | Jordan Times
    https://jordantimes.com/news/local/jea-launches-study-national-alternatives-available-water-energy

    En Jordanie, l’ordre des ingénieurs souligne la baisse des importations de #gaz depuis Israël (-50%) en raison du conflit et souligne l’importance de d’autonomiser les approvisionnements en énergie et en eau depuis Israël, en développant des alternatives locales

    During the launch ceremony of the study, JEA President Ahmad Zu’bi said that Jordan’s decision to stop operating with Haifa Port is due to the increase in Israeli cargo and port insurance contracts, also contributed to a 50 per cent drop in Israeli gas pumping as a result of military circumstances underscoring the need for self-reliance and seeking alternative national sources of water and energy, particularly renewable energy.

    For his part, former minister of water Hazem Nasser said that the water issue currently is a social responsibility and national duty, noting that refraining from signing the water-for-energy deal is a national duty, and that there are national sovereign resources that are capable of providing drinking water to Jordanians. 

    In this regard, he urged the public not to waste water by rationalising consumption, and halting water theft, referring to the need to resort to the option of utilising ground water which costs less than desalinated water.

    #Gaza #Jordanie #Israël #énergie #gaz #eau

  • L’occupazione storica della Palestina e chi la nega: Pappé risponde a Travaglio

    Lo storico israeliano e direttore dello European centre for Palestine studies dell’Università di Exeter ha replicato a un editoriale del direttore de Il Fatto Quotidiano che puntava il dito contro presunti “errori storici” nell’appello degli accademici italiani per un cessate il fuoco immediato nella Striscia di Gaza

    All’inizio di novembre un gruppo di accademiche e accademici italiani ha rivolto un appello al ministro degli Esteri, Antonio Tajani, alla ministra dell’Università e della ricerca, Anna Maria Bernini, e alla Conferenza dei rettori (Crui) per chiedere un’azione urgente per un cessate il fuoco immediato nella Striscia di Gaza e il rispetto del diritto umanitario internazionale. Si chiedeva alle università una forma di boicottaggio accademico: interrompere immediatamente le collaborazioni con istituzioni universitarie e di ricerca israeliane, “fino a quando non sarà ripristinato il rispetto del diritto internazionale e umanitario, cessati i crimini contro la popolazione civile palestinese da parte dell’esercito israeliano e, quindi, fino a quando non saranno attivate azioni volte a porre fine all’occupazione coloniale illegale dei territori palestinesi e all’assedio di Gaza”.

    Un appello cui, a oggi, hanno aderito quasi 4.500 docenti universitari da tutta Italia. Due settimane dopo il direttore de Il Fatto Quotidiano, Marco Travaglio, ha dedicato l’editoriale di prima pagina (dal titolo “Errata corrige“) ai contenuti dell’appello, evidenziando presunti errori nella ricostruzione storica del testo. “Possibile -si è chiesto provocatoriamente Travaglio- che tra i quattromila prof non ce ne sia uno di Storia?”. Critiche a cui i promotori dell’iniziativa hanno deciso di replicare: “Ci ha colpiti e offesi l’accusa di ignoranza storica e logica nel trattare gli eventi del conflitto palestinese -si legge nel testo di replica-. Ironicamente, si chiedeva se tra di noi vi fossero degli storici. Possiamo confermare che tra le persone che hanno firmato vi siano”.

    E per rafforzare ulteriormente la validità dei propri argomenti e delle posizioni sostenute nell’appello, hanno chiesto di commentare le affermazioni di Travaglio a “un illustre collega e storico israeliano”, docente presso l’Università di Exeter, nel Regno Unito, ovvero Ilan Pappé: “Ha fondato e guidato l’Istituto per la Pace a Givat Haviva (Israele) tra il 1992 e il 2000, e ha ricoperto la cattedra dell’Istituto Emil Touma per gli Studi palestinesi di Haifa (2000-2008). Attualmente è direttore dello European centre for Palestine studies a Exeter”. Di seguito, d’accordo con le promotrici e i promotori dell’appello, pubblichiamo la traduzione dell’intervento di replica del professor Ilan Pappé.

    La richiesta di boicottaggio accademico è giunta dalla società civile palestinese, rappresentata da 150 Ong: non si tratta di un’iniziativa italiana. Essa si basa su chiare prove della complicità delle università israeliane nell’oppressione dei palestinesi ed è fortemente ispirata al richiamo al boicottaggio accademico contro l’apartheid in Sudafrica.

    Chiunque voglia organizzare una petizione contro altre istituzioni accademiche è il benvenuto, ma gli Stati menzionati nell’editoriale (da Travaglio, ovvero Iran, Siria, Arabia Saudita e Qatar, ndr) non stanno cercando di presentarsi come democrazie (a differenza di Israele), e quindi c’è un sufficiente dibattito pubblico sulla moralità dei contatti bilaterali con questi Paesi.

    L’Israele riconosciuto nella Risoluzione 181 non includeva le aree assegnate allo Stato arabo in quel documento, che Israele occupò nel 1948. Per 75 anni diverse parti della Palestina storica sono state sottoposte a diverse forme di oppressione in periodi differenti. Come menzionato, una parte della Palestina araba dell’Onu fu presa da Israele. Successivamente, la minoranza palestinese all’interno di Israele fu sottoposta a un regime militare di oppressione. Israele occupò la Cisgiordania e la Striscia di Gaza nel 1967 e trasferì in quei luoghi il brutale regime militare, sostituito nel 1981 da un’amministrazione civile altrettanto spietata, che violò gli Accordi di Oslo del 1993 dando mano libera all’esercito e agli insediamenti per gestire la vita di milioni di palestinesi ogni volta che lo desiderassero.

    Israele ha compiuto una pulizia etnica di 300mila palestinesi durante la guerra del giugno del 1967 e di oltre 600mila da allora fino a oggi, in Cisgiordania e nella Striscia di Gaza. Questo è il contesto storico. A questo possiamo aggiungere l’assedio a Gaza dal 2007, che ha trasformato quel territorio in un ghetto, bombardato quattro volte dall’aria, causando la morte di migliaia di palestinesi, molti dei quali bambini.

    Il più grande crimine israeliano contro l’umanità è la pulizia etnica del 1948 della metà della popolazione della Palestina, la demolizione di metà dei suoi villaggi e della maggior parte delle sue città. Nonostante le Nazioni Unite abbiano ordinato a Israele di permettere ai rifugiati di tornare, questo ha rifiutato di farlo. La lotta palestinese era inizialmente per il ritorno dei rifugiati e dopo il 1967 per la liberazione della loro patria colonizzata e occupata.

    Israele ha reso la Striscia di Gaza un enorme campo profughi nel 1948, ecco perché non l’ha occupata (non si è “ritirata” da Gaza, non l’ha occupata) e ha dato la Cisgiordania alla Giordania in cambio di un ruolo giordano limitato nel tentativo arabo di salvare i palestinesi da ulteriori pulizie etniche.

    È l’Organizzazione per la liberazione dalla Palestina (Olp) che ha fatto una grande concessione volendo negoziare solo sul 22% della Palestina storica, ma la “giudaizzazione” della Cisgiordania e della Striscia di Gaza iniziata nel 1967 e il disonesto desiderio israeliano di continuare a governare su tutta la Palestina storica, offrendo ai palestinesi di vivere in un “bantustan” (termine che nel Sudafrica dell’apartheid indicava i territori in cui furono costretti a trasferirsi diversi gruppi etnici neri, ndr) non poteva essere accettato dal movimento di liberazione palestinese e di conseguenza la lotta continua fino ad oggi.

    Quindi gli oltre quattromila professori conoscono molto bene la storia e dovrebbero essere lodati per rifiutarsi di negare la Nakba del 1948 -farlo è grave tanto quanto negare l’Olocausto- e la Nakba in corso. In realtà, i palestinesi sono stati già oggetto di pulizia etnica negli anni Venti del Novecento, ma sicuramente la loro terra è stata colonizzata, sono stati cacciati, oppressi e negati i diritti fondamentali dal 1948 fino a oggi. Negare ciò è ignoranza o cancellazione intenzionale e cinica della storia.

    https://altreconomia.it/loccupazione-storica-della-palestina-e-chi-la-nega-ilan-pappe-risponde-

    #Ilan_Pappé #Gaza #Palestine #à_lire #7_octobre_2023 #université #ESR #boycott #histoire #Israël #nettoyage_ethnique #1948 #réfugiés #occupation #camp_de_réfugié #encampement #Jordanie #bantustan #apartheid #OLP #Nakba

    L’appel des académicien·nes italien·nes:
    Appel des universitaires italien·nes: cessez-le-feu immédiat et respect du droit humanitaire international à Gaza
    https://academia.hypotheses.org/53494

  • Water, energy experts stress sovereignty in resource management | Jordan Times
    https://jordantimes.com/news/local/water-energy-experts-stress-sovereignty-resource-management

    By Rayya Al Muheisen - Nov 18,2023 - Last updated at Nov 18,2023

    Water and energy experts emphasise maintaining state sovereignty over essential resources such as water and energy (JT file photo)

    AMMAN — The Aqaba water desalination project, powered by solar energy, and the revival of the national carrier project are crucial initiatives to replace the water-for-energy agreement that Jordan has decided to suspend.

    On Thursday, the Minister of Foreign Affairs, Ayman Safadi, announced the suspension of the signing of the “Energy for Water” agreement in response to the aggression on Gaza.

    Jordan, the UAE and Israel signed a memorandum of understanding (MoU) in 2022, to continue feasibility studies for two interconnected projects: establishing a water desalination station at the Red Sea (Prosperity Blue) and establishing a clean electric power generation plant in Jordan (Prosperity Green). 

    The MoU, signed on the sidelines of the United Nations Climate Change Conference (COP27) held in Egypt’s Sharm El Sheikh, was expected to lead to the official agreement in the upcoming COP28. However, due to the ongoing aggression on Gaza and the rejection of the Jordanian public regarding the agreement’s signing, Safadi announced the suspension of the agreement.

    Water and energy experts emphasise maintaining state sovereignty over essential resources such as water and energy. Additionally, they suggest that Jordan should explore sustainable water resources and avoid reliance on external sources.

    Accelerating work on the national carrier project and the Aqaba water desalination project, projected to supply the country with a sufficient water reserve using solar energy for desalination, offers a competitive edge for the Kingdom.

    The Aqaba-Amman desalination and water transport project is a strategic project that aims to provide approximately 300 million cubic metres of desalinated water annually. Moreover, the project includes an intake plant to be based on the southern shore of Aqaba, desalination and pumping station in Aqaba, and a 450-kilometre pipeline, using clean and renewable energy. 

    “The refusal to sign the deal is a political decision,” said Eyad Salameh, a water expert interviewed by The Jordan Times.

    Salameh stressed the importance of sustainable water supply through the desalination of Aqaba’s waters, even if the initial cost is high, to preserve state sovereignty. He added that drinking water costs would remain within the budget of Jordanians.

    The future lies in desalination projects, especially considering Jordan’s capacity to utilise solar energy for desalination. “Jordan is one of the best countries in the world for solar energy harvesting, with over 355 days of direct sunlight a year, particularly in Aqaba and the surrounding governates,” Salameh said.

    Despite claims that Jordan can desalinate groundwater, Salameh cautioned that this would harm the ecosystem. Groundwater is the source of water springs in the south and depleting it would negatively impact the entire ecosystem.

    Salameh highlighted Jordan’s need for hundreds of millions of water cubes annually, urging the government to find a sustainable source as groundwater supply is limited.

    Ayoub Abu Dayyeh, an energy expert, told The Jordan Times that effective water management is crucial to overcoming water scarcity in Jordan. He emphasised two dimensions of water management: technical improvements and creating awareness.

    “Repairing old and rusty pipelines and upgrading the infrastructure of the water network are essential. Water wastage amounts to approximately 40 per cent of water resources in Jordan, equivalent to hundreds of millions of cubic metres annually,” added Abu Dayyeh.

    He urged the government to take the project seriously, estimating it could save up to 200 million cubic metres of water annually.

    Abu Dayyeh stressed the importance of spreading awareness and amending legislation to prohibit water wastage. He added that desalination of saltwater through solar energy is vital for securing a sustainable water supply.

    #Jordanie #Israël #electricité #eau_potable #désalinisation

  • Guerre Israël-Hamas : l’Egypte refuse un afflux de Palestiniens de Gaza vers le Sinaï
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/20/guerre-israel-hamas-l-egypte-refuse-un-afflux-de-palestiniens-de-gaza-vers-l

    Guerre Israël-Hamas : l’Egypte refuse un afflux de Palestiniens de Gaza vers le Sinaï
    Le Caire redoute une réédition de la « Nakba », l’exode forcé des Palestiniens, à la création d’Israël, en 1948. Le pouvoir égyptien craint aussi une déstabilisation du Sinaï par les groupes armés de Gaza.
    Par Service international
    « Même si cette terre est devenue un enfer, je suis prêt à y mourir », affirme, sans donner son nom, Abderrahim, un Gazaoui bloqué en Egypte après le siège total de l’enclave palestinienne imposé par Israël en réponse aux attaques du Hamas, le samedi 7 octobre.Ce père de trois enfants, de passage au Caire pour le travail, s’apprête à rejoindre la ville frontalière de Rafah pour retrouver coûte que coûte sa famille de l’autre côté. Ses proches ont dû abandonner leur maison, qui jouxtait l’hôpital Al-Ahli, dévasté mardi 17 octobre par une explosion qui a fait entre 100 et 300 morts, selon les renseignements américains, pour se diriger vers les campements de fortune, qui commencent à sortir de terre au sud de la bande de Gaza.
    Depuis le début des bombardements israéliens, prélude à une campagne terrestre annoncée par l’Etat hébreu, les injonctions se sont multipliées pour que l’Egypte ouvre ses portes à des centaines de milliers de réfugiés palestiniens via Rafah, l’unique poste-frontière qui n’est pas contrôlé par Israël. Dimanche 15 octobre, l’ancien vice-ministre israélien des affaires étrangères, Daniel Ayalon, incitait à nouveau les Palestiniens à « évacuer la zone temporairement » vers le Sinaï, « un espace presque infini », où il suggérait l’installation de « villes de tentes » pour les réfugiés.
    Mais l’exode n’aura pas lieu, veut croire Abderrahim. « Gaza ne se rendra pas. Personne n’a demandé aux Ukrainiens de partir face à l’invasion russe », s’insurge-t-il. Comme lui, des dizaines de Palestiniens en Egypte espèrent au contraire pouvoir retourner à Gaza.De l’autre côté de la frontière, quelques centaines de personnes attendent, elles, de pouvoir entrer en Egypte, pour la plupart des ressortissants étrangers et des binationaux se préparant à une éventuelle évacuation par leurs ambassades. « Aujourd’hui, il n’y a aucun signe d’un afflux imminent des habitants de Gaza vers l’Egypte. C’est un fantasme occidental, un narratif qui sert la stratégie israélienne, qui ne correspond ni à la réalité ni à l’état d’esprit des Gazaouis », assure Mohannad Sabry, un journaliste égyptien indépendant.
    Eviter le scénario de 2008
    Premiers pays concernés par un éventuel exode, l’Egypte et la Jordanie affichent un front uni contre l’idée d’un déplacement forcé de population en dehors des territoires palestiniens.« Si des centaines de milliers de Gazaouis fuient vers l’Egypte, il n’y aura plus de Gaza, plus de Palestine. Accepter un exode c’est trahir la cause palestinienne. Israël ne permettra jamais leur retour. C’est le plan sioniste et nous le refusons », s’indigne, sous couvert d’anonymat, Hossem, un docteur égyptien de 26 ans qui a participé, mercredi, à l’une des nombreuses manifestations qui ont éclaté en Egypte, au lendemain de l’explosion dans l’hôpital d’Al-Ahli.
    « Au total, 70 % des habitants de Gaza sont des réfugiés de la Nakba [« la catastrophe », en arabe]. Ils ne veulent pas en vivre une seconde. S’ils partent, ils savent pertinemment ce qui les attend : une vie indigne en exil, dans la pauvreté et la discrimination », estime Tahani Mustafa, experte de Palestine pour l’International Crisis Group. En 1948, à l’issue de la première guerre israélo-arabe, plusieurs centaines de milliers de Palestiniens sur les quelque 700 000 expulsés de leur terre, sont arrivés au Liban, en Syrie et en Jordanie. « Ils n’en sont jamais repartis », conclut la chercheuse.
    Les Etats-Unis, qui ont tenté de négocier l’ouverture de corridors pour les civils, se sont heurtés au refus catégorique de l’Egypte. Le Caire se dit favorable au passage de l’aide humanitaire à Gaza, mais se montre inflexible sur l’éventualité d’un exode des Palestiniens vers le Sinaï. « S’il y a une idée de déplacement, il y a le désert du Néguev, en Israël », a suggéré, mercredi 18 octobre, le président Abdel Fattah Al-Sissi.
    Le Caire ne veut pas laisser le scénario de 2008 se reproduire : des milliers de Palestiniens avaient alors fui la bande de Gaza vers le Sinaï, après que le Hamas eut ouvert des brèches dans la frontière. Outre la crainte d’un afflux de deux millions de réfugiés dans le pays arabe le plus peuplé de la région (110 millions d’habitants), la guerre entre le Hamas et Israël pose également un défi sécuritaire à l’Egypte.Les autorités craignent qu’en cas d’exode, le Sinaï se convertisse en base arrière pour des mouvements armés palestiniens, entraînant le pays dans la guerre avec Israël. De plus, depuis 2014, le nord de la péninsule, placé en état d’urgence par le régime, est le théâtre d’une insurrection djihadiste. L’armée y mène des opérations contre-terroristes face à une nébuleuse de groupes islamistes qui ont entretenu par le passé des liens avec le Hamas, notamment grâce à des tunnels clandestins reliant la ville égyptienne de Rafah à sa jumelle palestinienne.Réuni en urgence, jeudi 19 octobre, le Parlement égyptien a autorisé le président à prendre toutes les mesures appropriées pour protéger la sécurité du pays et soutenir la cause palestinienne. Après avoir déclaré que « des millions d’Egyptiens [étaient] prêts à manifester pour rejeter l’idée de déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza », le président Abdel Fattah Al-Sissi a orchestré, vendredi 20 octobre, des manifestations massives à travers tout le pays, à l’issue de la prière du jour.
    Le conflit aux portes du pays est devenu explosif en Egypte. Des rassemblements spontanés ont été dispersés par la police. « Les autorités ouvrent une petite fenêtre pour ne pas apparaître comme des traîtres à la cause palestinienne, mais elles veulent maîtriser l’explosion de la colère », résumait un manifestant, soulignant l’hypocrisie d’un pouvoir qui a muselé les voix de la société civile et interdit toute manifestation depuis 2013.
    Conscient que la rue gronde en soutien à la cause palestinienne, Abdel Fattah Al-Sissi, en campagne pour sa réélection (la présidentielle est prévue du 10 au 12 décembre), espère en tirer un profit politique. En Egypte, tout d’abord, où sa popularité est en chute libre parmi une population excédée par la crise économique, mais aussi sur la scène internationale, alors que, depuis le 7 octobre, Le Caire est le théâtre d’un ballet diplomatique sans précédent ces dernières années. Samedi 21 octobre, la capitale doit accueillir un sommet sur l’avenir de la cause palestinienne auquel assisteront plus d’une dizaine de dirigeants. Une vitrine pour le président Sissi, qui entend s’imposer comme un acteur clé dans la résolution du conflit.

    #Covid-19#migrant#migration#gaza#israel#egypte#jordanie#guerre#frontiere#exil#nakba#pauvrete#violence#sinaï

  • #Guerre #Israël - #Hamas : l’engrenage infernal

    Une #catastrophe_humanitaire se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza tandis qu’Israël bombarde l’enclave et prépare une #riposte_militaire. Nos invités ont accepté d’échanger dans notre émission « À l’air libre » alors que cette guerre les touche. Ou les terrasse.

    Les invités :
    #Nadav_Lapid, réalisateur ;
    #Karim_Kattan, écrivain ;
    #Jonathan_Hayoun, réalisateur ;
    #Rony_Brauman, médecin, essayiste.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z0OWMbWxhpg


    https://www.mediapart.fr/journal/international/171023/guerre-israel-hamas-l-engrenage-infernal

    #Gaza #7_octobre_2023 #à_lire #à_voir #vidéo
    #désespoir #désastre #impuissance #inquiétude #préoccupation #émotions #rage #médias #couverture_médiatique #couverture_politique #staus_quo #question_palestinienne #pogrom #mots #bombardements #eau #électricité #essence #réfugiés #déplacés_internes #IDPs #destruction #siège #catastrophe #Nakba #nouvelle_Nakba #évacuation #nourriture #famine #déportation #humiliation #paix #justice #droit_international #communauté_internationale #déshumanisation #sentiment_de_sécurité #sécurité #insécurité #apartheid #colonisation #nettoyage_ethnique #1948 #territoires_occupés #système_d'apartheid #double_régime_juridique #occupation_militaire #colonisation_civile #transferts_forcés_de_population #stratégie_de_désespoir #no_futur #actes_désespérés #lucidité #courage #étonnement #responsabilité #rationalisation #espoir #impasse #choc_électrique #trahison #traumatisme #terreur #cauchemar #cauchemar_traumatique #otages #libération_des_otages #guerre #autodestruction #suicide_national

    • Opinion. “Il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël”
      https://www.courrierinternational.com/article/opinion-il-est-peu-probable-que-l-occident-donne-indefiniment

      Les massacres commis par le Hamas dans le sud d’#Israël semblent avoir fait basculer les opinions publiques occidentales dans un soutien indéfectible à Tel-Aviv, estime ce journaliste israélien. Mais, à mesure que la situation des Palestiniens s’aggravera à #Gaza et en #Cisjordanie, ce soutien pourrait s’amenuiser.

      Le massacre de plus de 1 000 civils israéliens et l’enlèvement de dizaines d’autres servent désormais de base efficace à la diplomatie israélienne. Des pans importants des opinions publiques occidentales ont été révulsés par les tueries du 7 octobre et ont basculé. Mais pour combien de temps ?
      Pour le journaliste Amos Harel, du quotidien israélien de gauche Ha’Aretz, “il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël. L’État juif sait que la fenêtre d’action qui s’offre à lui n’est pas illimitée. Comme par le passé, il est difficile de synchroniser horloge militaire et horloge politique.”

      Pis, estime Amos Harel, deux États parmi les plus vieux pays arabes signataires d’un traité de paix avec Israël, l’#Égypte en 1979 et la #Jordanie en 1994, craignent de faire les frais de la contre-offensive israélienne, d’autant plus que la population du royaume hachémite est majoritairement d’origine palestinienne.
      “Jusqu’ici, cette dernière s’est montrée loyale envers Amman. Mais est-ce que cela durera indéfiniment ?”

      Enfin, la couverture médiatique de l’opération du #Hamas et de ses suites a relégué au second plan un autre problème : la Cisjordanie est également en proie aux violences. Près de 50 Palestiniens ont été tués la semaine dernière par des soldats israéliens et des colons juifs d’extrême droite.
      “La vraie menace réside en Cisjordanie, et il n’est pas certain que, malgré les slogans lancés par l’#extrême_droite présente au gouvernement, les #diplomaties_occidentales y soutiennent une répression israélienne d’une ampleur de Bouclier défensif [lancée par Ariel Sharon en avril 2002], qui avait vu Tsahal écraser et réoccuper les zones administrées par l’Autorité palestinienne”, soit 39 % des territoires autonomes #palestiniens de Cisjordanie.

  • Intelligence artificielle & technofascisme - Les accointances du « camp progressiste » avec l’extrême-droite
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1896

    « L’intelligence artificielle » - en fait, le calcul machine – constitue pour le moment l’état le plus avancé de la Machinerie générale. Le plus intégré, le plus étendu, le plus puissant ; la Machine des machines. La critique théorique et politique n’a rien de plus à en dire que tout ce qui a été dit par des milliers d’auteurs depuis que le mathématicien Norbert Wiener, en 1948, a publié La Cybernétique, ou Contrôle et Communication dans l’Animal et la Machine. Un mot forgé en 1834 par Ampère, un autre mathématicien, pour désigner « la science du gouvernement des hommes ». En clair, tout calculer pour tout pouvoir. Un projet totalitaire. En revanche, l’avènement concret, matériel, du « tout numérique », de cette Machine à tout pouvoir (mégaréseaux + mégadonnées + supercalculateurs + algorithmes), provoque (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ia_technofascisme.pdf

  • #Cartographie. #Al-Zaatari, le #camp_de_réfugiés devenu la douzième ville de #Jordanie

    Il y a onze ans, près de la frontière syrienne, ce camp commençait à accueillir des réfugiés syriens. Aujourd’hui, il compte toujours plus de 80 000 habitants, dont près de 60 % ont moins de 18 ans. Voici le #plan de cette véritable ville, avec ses écoles et ses marchés. Un plan à retrouver dans notre hors-série “L’Atlas des migrations”, en vente chez votre marchand de journaux.

    https://www.courrierinternational.com/grand-format/cartographie-al-zaatari-le-camp-de-refugies-devenu-la-douziem

    #réfugiés #migrations #asile #villes #urban_refugees #camps_de_réfugiés #visualisation

  • Maan, capitale de la colère sociale en Jordanie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/01/maan-capitale-de-la-colere-sociale-en-jordanie_6160171_3210.html

    « Tout ce dont Maan a besoin, c’est de développement », assure le maire. Il y a bien des projets économiques proches de la ville, comme une ferme solaire, « la plus grande de Jordanie. Mais cela n’a d’impact ni sur l’économie, car une bonne partie des employés ne sont pas d’ici, ni sur nos factures ».

    #Maan #Jordanie #révolte #carburant #inflation #électricité

  • Du choléra détecté dans le nord d’israël suite à une épidémie en Syrie Michael Horovitz - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/du-cholera-detecte-dans-le-nord-disrael-suite-a-une-epidemie-en-sy

    Le choléra a été détecté dans l’eau de la rivière Yarmouk, dans le nord d’Israël, pour la première fois depuis une récente épidémie de cette maladie mortelle au Liban et en Syrie, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.

    Après la détection de la contamination, le ministère de la Santé a chloré l’eau et coupé son débit vers le lac de Tibériade, le plus grand lac d’eau douce d’Israël. Des moyens d’analyse ont également été mis en place pour un suivi régulier de la situation.


    Illustration : Une vue de la rivière Yarmouk dans le nord d’Israël, le 11 février 2021. (Crédit : Moshe Shai/FLASH90)

    Le Yarmouk n’est pas utilisé comme source d’eau potable et est rarement utilisé pour la baignade, mais il sert de source d’irrigation. Selon une première évaluation du ministère, la bactérie serait probablement arrivée de Syrie.

    « À ce stade, nous n’avons identifié aucun danger pour la santé publique en Israël en raison de la détection précoce et des mesures importantes et rapides prises pour faire face à cette menace en amont, et en raison de l’état des infrastructures d’assainissement, d’eau, d’égouts et de santé en Israël », a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué.

    « Le ministère assure le suivi de la contamination éventuelle des sources d’eau du Liban (dans la rivière Hasbani), qui, à ce stade, ont été testées négatives pour la toxine », a déclaré le communiqué, ajoutant que les homologues jordaniens et palestiniens du ministère avaient été informés de la situation.

    Le choléra a été largement éradiqué en Israël au cours du siècle dernier.

    Le choléra s’est répandu au Liban et en Syrie au cours des derniers mois, ces pays étant confrontés à des infrastructures dévastées, à des conflits et à l’hébergement d’importantes populations déplacées. Le mois dernier, le Liban a signalé le premier cas de choléra depuis près de 30 ans.


    Des agents de santé de l’UNICEF mélangeant du chlore et de l’eau fraîche pour désinfecter les tentes et les sanitaires dans un camp de réfugiés syriens en réponse à une épidémie de choléra dans le village de Bhanine, dans le nord de la province du Akkar, au Liban, le 18 octobre 2022. (Crédit : AP Photo/Bilal Hussein)

    La Syrie a enregistré 92 décès et plus de 35 569 cas suspects de cette maladie extrêmement virulente depuis septembre, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), résultant de la première épidémie du pays depuis plus de dix ans, tandis qu’au Liban, 18 décès et 2 700 cas ont été enregistrés.

    Le choléra est généralement contracté à partir d’aliments ou d’eau contaminés et se propage dans les zones résidentielles dépourvues de réseaux d’égouts ou d’eau potable. Si la plupart des cas sont légers ou modérés, le choléra peut entraîner la mort s’il n’est pas traité correctement.

    #israël #Syrie #Liban #Jordanie #Palestine #choléra #épidémie #contagion #santé #guerre

  • Jordan Is Running Out of Water, a Grim Glimpse of the Future - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/11/09/world/middleeast/jordan-water-cop-27.html

    Desalination is a promising lifeline for Jordan, but it will not happen quickly. A large-scale desalination project in the port city of Aqaba on the Red Sea is in the works, but it will take years.

    There is one potential quick fix: buying more water from Israel, a pioneer in desalination techniques. Cooperation on water was an important element of the 1994 peace treaty between the two countries, and they signed a water-for-energy agreement at the United Nations climate conference in the Egyptian Red Sea resort of Sharm el Sheikh on Tuesday.

    Protests broke out in Amman last year when the plan, which was brokered by the United Arab Emirates and would involve Jordan sending solar energy to Israel in exchange for water, was first announced. An overreliance on Israel water is unpalatable to many Jordanians, who oppose the occupation of the Palestinian territories.

    But water is a critical national security issue in Jordan, and shortages threaten to destabilize a stalwart U.S. Arab ally that has been an oasis of calm in a turbulent neighborhood. Iyad Dahiyat, a former water ministry official, said the water portfolio is as important as the military given the threats to Jordan posed by climate change.

    One recent study predicted that severe and potentially destabilizing water shortages will become common in Jordan by 2100 unless the country makes significant changes.

    “The government needs to increase supply to communities to limit discontent,” said Sandra Ruckstuhl, an American researcher based in Amman and a senior adviser at the International Water Management.

    Ms. Ruckstuhl and other experts say the government needs to raise water prices based on household income to account for the soaring cost of delivering it to homes and businesses. But many Jordanians are already struggling with unemployment and high prices and that would be an added, and unpopular, burden.

    Choosing crops wisely and managing water are crucial for Jordanian agriculture as climate change accelerates. The sector once used about 70 percent of the country’s water supply, though it contributes relatively little to the gross domestic product.

    Use has decreased to around 50 percent, which Mr. Salameh, the government spokesman, cited as a promising indicator. But many farmers still focus on water-intensive crops that are becoming more difficult to grow.

    Khaireddin Shukri, 68, is a retired farm owner and a consultant who has long pushed for crops that require less water and bring in more money. He said the water issue revolves around planning and pointed to inefficient practices and waste.

    “It’s a country with huge potential but lack of management,” he said of Jordan.

    #eau #changement_climatique #agriculture #irrigation

    • commentaire du journaliste Taylor Luck
      https://twitter.com/Taylor_Luck/status/1590603807545004032 et suivants

      Great article, but quick note, the #Jordan-#Israel 200mcm #water deal is not a “quick fix.” Even with water from Israel and 200mcm desalination from Aqaba (when?), the country faces 1.6 billion cubic meters demand amid dwindling groundwater and rainfall
      #Jordan-#Israel #water deal will ease the immediate emergancy, no doubt (when it happens). But it, along with the Red Sea Conveyance Project will barely keep up pace with increased water demand due to population growth and decline in rainfall/groundwater resources.
      Also, deal is dependent on construction of the solar plant and an #Israel-i prime Minister who won’t withhold water to strong-arm #Jordan. #Netanyahu has mused withholding water from Jordan in the past and has criticized this solar-water deal.

  • « Les #réfugiés sont les #cobayes des futures mesures de #surveillance »

    Les dangers de l’émigration vers l’Europe vont croissant, déplore Mark Akkerman, qui étudie la #militarisation_des_frontières du continent depuis 2016. Un mouvement largement poussé par le #lobby de l’#industrie_de_l’armement et de la sécurité.

    Mark Akkerman étudie depuis 2016 la militarisation des frontières européennes. Chercheur pour l’ONG anti-militariste #Stop_Wapenhandel, il a publié, avec le soutien de The Transnational Institute, plusieurs rapports de référence sur l’industrie des « #Safe_Borders ». Il revient pour Mediapart sur des années de politiques européennes de surveillance aux frontières.

    Mediapart : En 2016, vous publiez un premier rapport, « Borders Wars », qui cartographie la surveillance aux frontières en Europe. Dans quel contexte naît ce travail ?

    Mark Akkerman : Il faut se rappeler que l’Europe a une longue histoire avec la traque des migrants et la sécurisation des frontières, qui remonte, comme l’a montré la journaliste d’investigation néerlandaise Linda Polman, à la Seconde Guerre mondiale et au refus de soutenir et abriter des réfugiés juifs d’Allemagne. Dès la création de l’espace Schengen, au début des années 1990, l’ouverture des frontières à l’intérieur de cet espace était étroitement liée au renforcement du contrôle et de la sécurité aux frontières extérieures. Depuis lors, il s’agit d’un processus continu marqué par plusieurs phases d’accélération.

    Notre premier rapport (https://www.tni.org/en/publication/border-wars) est né durant l’une de ces phases. J’ai commencé ce travail en 2015, au moment où émerge le terme « crise migratoire », que je qualifierais plutôt de tragédie de l’exil. De nombreuses personnes, principalement motivées par la guerre en Syrie, tentent alors de trouver un avenir sûr en Europe. En réponse, l’Union et ses États membres concentrent leurs efforts sur la sécurisation des frontières et le renvoi des personnes exilées en dehors du territoire européen.

    Cela passe pour une part importante par la militarisation des frontières, par le renforcement des pouvoirs de Frontex et de ses financements. Les réfugiés sont dépeints comme une menace pour la sécurité de l’Europe, les migrations comme un « problème de sécurité ». C’est un récit largement poussé par le lobby de l’industrie militaire et de la sécurité, qui a été le principal bénéficiaire de ces politiques, des budgets croissants et des contrats conclus dans ce contexte.

    Cinq ans après votre premier rapport, quel regard portez-vous sur la politique européenne de sécurisation des frontières ? La pandémie a-t-elle influencé cette politique ?

    Depuis 2016, l’Europe est restée sur la même voie. Renforcer, militariser et externaliser la sécurité aux frontières sont les seules réponses aux migrations. Davantage de murs et de clôtures ont été érigés, de nouveaux équipements de surveillance, de détection et de contrôle ont été installés, de nouveaux accords avec des pays tiers ont été conclus, de nouvelles bases de données destinées à traquer les personnes exilées ont été créées. En ce sens, les politiques visibles en 2016 ont été poursuivies, intensifiées et élargies.

    La pandémie de Covid-19 a certainement joué un rôle dans ce processus. De nombreux pays ont introduit de nouvelles mesures de sécurité et de contrôle aux frontières pour contenir le virus. Cela a également servi d’excuse pour cibler à nouveau les réfugiés, les présentant encore une fois comme des menaces, responsables de la propagation du virus.

    Comme toujours, une partie de ces mesures temporaires vont se pérenniser et on constate déjà, par exemple, l’évolution des contrôles aux frontières vers l’utilisation de technologies biométriques sans contact.

    En 2020, l’UE a choisi Idemia et Sopra Steria, deux entreprises françaises, pour construire un fichier de contrôle biométrique destiné à réguler les entrées et sorties de l’espace Schengen. Quel regard portez-vous sur ces bases de données ?

    Il existe de nombreuses bases de données biométriques utilisées pour la sécurité aux frontières. L’Union européenne met depuis plusieurs années l’accent sur leur développement. Plus récemment, elle insiste sur leur nécessaire connexion, leur prétendue interopérabilité. L’objectif est de créer un système global de détection, de surveillance et de suivi des mouvements de réfugiés à l’échelle européenne pour faciliter leur détention et leur expulsion.

    Cela contribue à créer une nouvelle forme d’« apartheid ». Ces fichiers sont destinés certes à accélérer les processus de contrôles aux frontières pour les citoyens nationaux et autres voyageurs acceptables mais, surtout, à arrêter ou expulser les migrantes et migrants indésirables grâce à l’utilisation de systèmes informatiques et biométriques toujours plus sophistiqués.

    Quelles sont les conséquences concrètes de ces politiques de surveillance ?

    Il devient chaque jour plus difficile et dangereux de migrer vers l’Europe. Parce qu’elles sont confrontées à la violence et aux refoulements aux frontières, ces personnes sont obligées de chercher d’autres routes migratoires, souvent plus dangereuses, ce qui crée un vrai marché pour les passeurs. La situation n’est pas meilleure pour les personnes réfugiées qui arrivent à entrer sur le territoire européen. Elles finissent régulièrement en détention, sont expulsées ou sont contraintes de vivre dans des conditions désastreuses en Europe ou dans des pays limitrophes.

    Cette politique n’impacte pas que les personnes réfugiées. Elle présente un risque pour les libertés publiques de l’ensemble des Européens. Outre leur usage dans le cadre d’une politique migratoire raciste, les technologies de surveillance sont aussi « testées » sur des personnes migrantes qui peuvent difficilement faire valoir leurs droits, puis introduites plus tard auprès d’un public plus large. Les réfugiés sont les cobayes des futures mesures de contrôle et de surveillance des pays européens.

    Vous pointez aussi que les industriels qui fournissent en armement les belligérants de conflits extra-européens, souvent à l’origine de mouvements migratoires, sont ceux qui bénéficient du business des frontières.

    C’est ce que fait Thales en France, Leonardo en Italie ou Airbus. Ces entreprises européennes de sécurité et d’armement exportent des armes et des technologies de surveillance partout dans le monde, notamment dans des pays en guerre ou avec des régimes autoritaires. À titre d’exemple, les exportations européennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord des dix dernières années représentent 92 milliards d’euros et concernent des pays aussi controversés que l’Arabie saoudite, l’Égypte ou la Turquie.

    Si elles fuient leur pays, les populations civiles exposées à la guerre dans ces régions du monde se retrouveront très certainement confrontées à des technologies produites par les mêmes industriels lors de leur passage aux frontières. C’est une manière profondément cynique de profiter, deux fois, de la misère d’une même population.

    Quelles entreprises bénéficient le plus de la politique européenne de surveillance aux frontières ? Par quels mécanismes ? Je pense notamment aux programmes de recherches comme Horizon 2020 et Horizon Europe.

    J’identifie deux types d’entreprises qui bénéficient de la militarisation des frontières de l’Europe. D’abord les grandes entreprises européennes d’armement et de sécurité, comme Airbus, Leonardo et Thales, qui disposent toutes d’une importante gamme de technologies militaires et de surveillance. Pour elles, le marché des frontières est un marché parmi d’autres. Ensuite, des entreprises spécialisées, qui travaillent sur des niches, bénéficient aussi directement de cette politique européenne. C’est le cas de l’entreprise espagnole European Security Fencing, qui fabrique des fils barbelés. Elles s’enrichissent en remportant des contrats, à l’échelle européenne, mais aussi nationale, voire locale.

    Une autre source de financement est le programme cadre européen pour la recherche et l’innovation. Il finance des projets sur 7 ans et comprend un volet sécurité aux frontières. Des programmes existent aussi au niveau du Fonds européen de défense.

    Un de vos travaux de recherche, « Expanding the Fortress », s’intéresse aux partenariats entre l’Europe et des pays tiers. Quels sont les pays concernés ? Comment se manifestent ces partenariats ?

    L’UE et ses États membres tentent d’établir une coopération en matière de migrations avec de nombreux pays du monde. L’accent est mis sur les pays identifiés comme des « pays de transit » pour celles et ceux qui aspirent à rejoindre l’Union européenne. L’Europe entretient de nombreux accords avec la Libye, qu’elle équipe notamment en matériel militaire. Il s’agit d’un pays où la torture et la mise à mort des réfugiés ont été largement documentées.

    Des accords existent aussi avec l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Liban ou encore l’Ukraine. L’Union a financé la construction de centres de détention dans ces pays, dans lesquels on a constaté, à plusieurs reprises, d’importantes violations en matière de droits humains.

    Ces pays extra-européens sont-ils des zones d’expérimentations pour les entreprises européennes de surveillance ?

    Ce sont plutôt les frontières européennes, comme celle d’Evros, entre la Grèce et la Turquie, qui servent de zone d’expérimentation. Le transfert d’équipements, de technologies et de connaissances pour la sécurité et le contrôle des frontières représente en revanche une partie importante de ces coopérations. Cela veut dire que les États européens dispensent des formations, partagent des renseignements ou fournissent de nouveaux équipements aux forces de sécurité de régimes autoritaires.

    Ces régimes peuvent ainsi renforcer et étendre leurs capacités de répression et de violation des droits humains avec le soutien de l’UE. Les conséquences sont dévastatrices pour la population de ces pays, ce qui sert de moteur pour de nouvelles vagues de migration…

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040822/les-refugies-sont-les-cobayes-des-futures-mesures-de-surveillance

    cité dans l’interview, ce rapport :
    #Global_Climate_Wall
    https://www.tni.org/en/publication/global-climate-wall
    déjà signalé ici : https://seenthis.net/messages/934948#message934949

    #asile #migrations #complexe_militaro-industriel #surveillance_des_frontières #Frontex #problème #Covid-19 #coronavirus #biométrie #technologie #Idemia #Sopra_Steria #contrôle_biométrique #base_de_données #interopérabilité #détection #apartheid #informatique #violence #refoulement #libertés_publiques #test #normalisation #généralisation #Thales #Leonardo #Airbus #armes #armements #industrie_de_l'armement #cynisme #Horizon_Europe #Horizon_2020 #marché #business #European_Security_Fencing #barbelés #fils_barbelés #recherche #programmes_de_recherche #Fonds_européen_de_défense #accords #externalisation #externalisation_des_contrôles_frontaliers #Égypte #Libye #Tunisie #Maroc #Jordanie #Liban #Ukraine #rétention #détention_administrative #expérimentation #équipements #connaissance #transfert #coopérations #formations #renseignements #répression

    ping @isskein @karine4 @_kg_

    • Le système électronique d’#Entrée-Sortie en zone #Schengen : la biométrie au service des #frontières_intelligentes

      Avec la pression migratoire et la vague d’attentats subis par l’Europe ces derniers mois, la gestion des frontières devient une priorité pour la Commission.

      Certes, le système d’information sur les #visas (#VIS, #Visa_Information_System) est déployé depuis 2015 dans les consulats des États Membres et sa consultation rendue obligatoire lors de l’accès dans l’#espace_Schengen.

      Mais, depuis février 2013, est apparu le concept de « #frontières_intelligentes », (#Smart_Borders), qui recouvre un panel ambitieux de mesures législatives élaborées en concertation avec le Parlement Européen.

      Le système entrée/sortie, en particulier, va permettre, avec un système informatique unifié, d’enregistrer les données relatives aux #entrées et aux #sorties des ressortissants de pays tiers en court séjour franchissant les frontières extérieures de l’Union européenne.

      Adopté puis signé le 30 Novembre 2017 par le Conseil Européen, il sera mis en application en 2022. Il s’ajoutera au « PNR européen » qui, depuis le 25 mai 2018, recense les informations sur les passagers aériens.

      Partant du principe que la majorité des visiteurs sont « de bonne foi », #EES bouleverse les fondements mêmes du #Code_Schengen avec le double objectif de :

      - rendre les frontières intelligentes, c’est-à-dire automatiser le contrôle des visiteurs fiables tout en renforçant la lutte contre les migrations irrégulières
      - créer un #registre_central des mouvements transfrontaliers.

      La modernisation de la gestion des frontières extérieures est en marche. En améliorant la qualité et l’efficacité des contrôles de l’espace Schengen, EES, avec une base de données commune, doit contribuer à renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ainsi que les formes graves de criminalité.

      L’#identification de façon systématique des personnes qui dépassent la durée de séjour autorisée dans l’espace Schengen en est un des enjeux majeurs.

      Nous verrons pourquoi la reconnaissance faciale en particulier, est la grande gagnante du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Dans ce dossier web, nous traiterons des 6 sujets suivants :

      - ESS : un puissant dispositif de prévention et détection
      - La remise en cause du code « frontières Schengen » de 2006
      - EES : un accès très réglementé
      - La biométrie faciale : fer de lance de l’EES
      - EES et la lutte contre la fraude à l’identité
      - Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Examinons maintenant ces divers points plus en détail.

      ESS : un puissant dispositif de prévention et détection

      Les activités criminelles telles que la traite d’êtres humains, les filières d’immigration clandestine ou les trafics d’objets sont aujourd’hui la conséquence de franchissements illicites de frontières, largement facilités par l’absence d’enregistrement lors des entrées/ sorties.

      Le scénario de fraude est – hélas – bien rôdé : Contrôle « standard » lors de l’accès à l’espace Schengen, puis destruction des documents d’identité dans la perspective d’activités malveillantes, sachant l’impossibilité d’être authentifié.

      Même si EES vise le visiteur « de bonne foi », le système va constituer à terme un puissant dispositif pour la prévention et la détection d’activités terroristes ou autres infractions pénales graves. En effet les informations stockées dans le nouveau registre pour 5 ans– y compris concernant les personnes refoulées aux frontières – couvrent principalement les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos. Elles seront accessibles aux autorités frontalières et de délivrance des visas, ainsi qu’à Europol.

      Le système sera à la disposition d’enquêtes en particulier, vu la possibilité de consulter les mouvements transfrontières et historiques de déplacements. Tout cela dans le plus strict respect de la dignité humaine et de l’intégrité des personnes.

      Le dispositif est très clair sur ce point : aucune discrimination fondée sur le sexe, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion.

      Sont également exclus du champ d’investigation l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle des visiteurs.​

      La remise en cause du Code frontières Schengen

      Vu la croissance attendue des visiteurs de pays tiers (887 millions en 2025), l’enjeu est maintenant de fluidifier et simplifier les contrôles.

      Une initiative particulièrement ambitieuse dans la mesure où elle remet en cause le fameux Code Schengen qui impose des vérifications approfondies, conduites manuellement par les autorités des Etats Membres aux entrées et sorties, sans possibilité d’automatisation.

      Par ailleurs, le Code Schengen ne prévoit aucun enregistrement des mouvements transfrontaliers. La procédure actuelle exigeant seulement que les passeports soient tamponnés avec mention des dates d’entrée et sortie.

      Seule possibilité pour les gardes-frontières : Calculer un éventuel dépassement de la durée de séjour qui elle-même est une information falsifiable et non consignée dans une base de données.

      Autre contrainte, les visiteurs réguliers comme les frontaliers doivent remplacer leurs passeports tous les 2-3 mois, vue la multitude de tampons ! Un procédé bien archaïque si l’on considère le potentiel des technologies de l’information.

      La proposition de 2013 comprenait donc trois piliers :

      - ​La création d’un système automatisé d’entrée/sortie (Entry/ Exit System ou EES)
      - Un programme d’enregistrement de voyageurs fiables, (RTP, Registered Traveller Program) pour simplifier le passage des visiteurs réguliers, titulaires d’un contrôle de sûreté préalable
      – La modification du Code Schengen

      Abandon de l’initiative RTP

      Trop complexe à mettre en œuvre au niveau des 28 Etats Membres, l’initiative RTP (Registered Travelers Program) a été finalement abandonnée au profit d’un ambitieux programme Entry/ Exit (EES) destiné aux visiteurs de courte durée (moins de 90 jours sur 180 jours).

      Précision importante, sont maintenant concernés les voyageurs non soumis à l’obligation de visa, sachant que les détenteurs de visas sont déjà répertoriés par le VIS.

      La note est beaucoup moins salée que prévue par la Commission en 2013. Au lieu du milliard estimé, mais qui incluait un RTP, la proposition révisée d’un EES unique ne coutera « que » 480 millions d’EUR.

      Cette initiative ambitieuse fait suite à une étude technique menée en 2014, puis une phase de prototypage conduite sous l’égide de l’agence EU-LISA en 2015 avec pour résultat le retrait du projet RTP et un focus particulier sur le programme EES.

      Une architecture centralisée gérée par EU-LISA

      L’acteur clé du dispositif EES, c’est EU-LISA, l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dont le siège est à Tallinn, le site opérationnel à Strasbourg et le site de secours à Sankt Johann im Pongau (Autriche). L’Agence sera en charge des 4 aspects suivants :

      - Développement du système central
      - Mise en œuvre d’une interface uniforme nationale (IUN) dans chaque État Membre
      - Communication sécurisée entre les systèmes centraux EES et VIS
      - Infrastructure de communication entre système central et interfaces uniformes nationales.

      Chaque État Membre sera responsable de l’organisation, la gestion, le fonctionnement et de la maintenance de son infrastructure frontalière vis-à-vis d’EES.

      Une gestion optimisée des frontières

      Grâce au nouveau dispositif, tous les ressortissants des pays tiers seront traités de manière égale, qu’ils soient ou non exemptés de visas.

      Le VIS répertorie déjà les visiteurs soumis à visas. Et l’ambition d’EES c’est de constituer une base pour les autres.

      Les États Membres seront donc en mesure d’identifier tout migrant ou visiteur en situation irrégulière ayant franchi illégalement les frontières et faciliter, le cas échéant, son expulsion.

      Dès l’authentification à une borne en libre–service, le visiteur se verra afficher les informations suivantes, sous supervision d’un garde-frontière :

      - ​Date, heure et point de passage, en remplacement des tampons manuels
      - Notification éventuelle d’un refus d’accès.
      - Durée maximale de séjour autorisé.
      - Dépassement éventuelle de la durée de séjour autorisée
      En ce qui concerne les autorités des Etats Membres, c’est une véritable révolution par rapport à l’extrême indigence du système actuel. On anticipe déjà la possibilité de constituer des statistiques puissantes et mieux gérer l’octroi, ou la suppression de visas, en fonction de mouvements transfrontières, notamment grâce à des informations telles que :

      - ​​​Dépassements des durées de séjour par pays
      - Historique des mouvements frontaliers par pays

      EES : un accès très réglementé

      L’accès à EES est très réglementé. Chaque État Membre doit notifier à EU-LISA les autorités répressives habilitées à consulter les données aux fins de prévention ou détection d’infractions terroristes et autres infractions pénales graves, ou des enquêtes en la matière.

      Europol, qui joue un rôle clé dans la prévention de la criminalité, fera partie des autorités répressives autorisées à accéder au système dans le cadre de sa mission.

      Par contre, les données EES ne pourront pas être communiquées à des pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque partie privée établie ou non dans l’Union, ni mises à leur disposition. Bien entendu, dans le cas d’enquêtes visant l’identification d’un ressortissant de pays tiers, la prévention ou la détection d’infractions terroristes, des exceptions pourront être envisagées.​

      Proportionnalité et respect de la vie privée

      Dans un contexte législatif qui considère le respect de la vie privée comme une priorité, le volume de données à caractère personnel enregistré dans EES sera considérablement réduit, soit 26 éléments au lieu des 36 prévus en 2013.

      Il s’agit d’un dispositif négocié auprès du Contrôleur Européen pour la Protection des Données (CEPD) et les autorités nationales en charge d’appliquer la nouvelle réglementation.

      Très schématiquement, les données collectées se limiteront à des informations minimales telles que : nom, prénom, références du document de voyage et visa, biométrie du visage et de 4 empreintes digitales.

      A chaque visite, seront relevés la date, l’heure et le lieu de contrôle frontière. Ces données seront conservées pendant cinq années, et non plus 181 jours comme proposé en 2013.

      Un procédé qui permettra aux gardes-frontières et postes consulaires d’analyser l’historique des déplacements, lors de l’octroi de nouveaux visas.
      ESS : privacy by design

      La proposition de la Commission a été rédigée selon le principe de « respect de la vie privée dès la conception », mieux connue sous le label « Privacy By Design ».

      Sous l’angle du droit, elle est bien proportionnée à la protection des données à caractère personnel en ce que la collecte, le stockage et la durée de conservation des données permettent strictement au système de fonctionner et d’atteindre ses objectifs.

      EES sera un système centralisé avec coopération des Etats Membres ; d’où une architecture et des règles de fonctionnement communes.​

      Vu cette contrainte d’uniformisation des modalités régissant vérifications aux frontières et accès au système, seul le règlement en tant que véhicule juridique pouvait convenir, sans possibilité d’adaptation aux législations nationales.

      Un accès internet sécurisé à un service web hébergé par EU-LISA permettra aux visiteurs des pays tiers de vérifier à tout moment leur durée de séjour autorisée.

      Cette fonctionnalité sera également accessible aux transporteurs, comme les compagnies aériennes, pour vérifier si leurs voyageurs sont bien autorisés à pénétrer dans le territoire de l’UE.

      La biométrie faciale, fer de lance du programme EES

      Véritable remise en question du Code Schengen, EES permettra de relever la biométrie de tous les visiteurs des pays tiers, alors que ceux soumis à visa sont déjà enregistrés dans le VIS.

      Pour les identifiants biométriques, l’ancien système envisageait 10 empreintes digitales. Le nouveau combine quatre empreintes et la reconnaissance faciale.

      La technologie, qui a bénéficié de progrès considérables ces dernières années, s’inscrit en support des traditionnelles empreintes digitales.

      Bien que la Commission ne retienne pas le principe d’enregistrement de visiteurs fiables (RTP), c’est tout comme.

      En effet, quatre empreintes seront encore relevées lors du premier contrôle pour vérifier que le demandeur n’est pas déjà répertorié dans EES ou VIS.

      En l’absence d’un signal, l’autorité frontalière créera un dossier en s’assurant que la photographie du passeport ayant une zone de lecture automatique (« Machine Readable Travel Document ») correspond bien à l’image faciale prise en direct du nouveau visiteur.

      Mais pour les passages suivants, c’est le visage qui l’emporte.

      Souriez, vous êtes en Europe ! Les fastidieux (et falsifiables) tampons sur les passeports seront remplacés par un accès à EES.

      La biométrie est donc le grand gagnant du programme EES. Et plus seulement dans les aéroports comme c’est le cas aujourd’hui.

      Certains terminaux maritimes ou postes frontières terrestres particulièrement fréquentés deviendront les premiers clients de ces fameuses eGates réservées aujourd’hui aux seuls voyageurs aériens.

      Frontex, en tant qu’agence aidant les pays de l’UE et les pays associés à Schengen à gérer leurs frontières extérieures, va aider à harmoniser les contrôles aux frontières à travers l’UE.

      EES et la lutte contre la fraude à l’identité

      Le dispositif EES est complexe et ambitieux dans la mesure où il fluidifie les passages tout en relevant le niveau des contrôles. On anticipe dès aujourd’hui des procédures d’accueil en Europe bien meilleures grâce aux eGates et bornes self-service.

      Sous l’angle de nos politiques migratoires et de la prévention des malveillances, on pourra immédiatement repérer les personnes ne rempliss​​ant pas les conditions d’entrée et accéder aux historiques des déplacements.

      Mais rappelons également qu’EES constituera un puissant outil de lutte contre la fraude à l’identité, notamment au sein de l’espace Schengen, tout visiteur ayant été enregistré lors de son arrivée à la frontière.

      Thales et l’identité : plus de 20 ans d’expertise

      Thales est particulièrement attentif à cette initiative EES qui repose massivement sur la biométrie et le contrôle des documents de voyage.

      En effet, l’identification et l’authentification des personnes sont deux expertises majeures de Thales depuis plus de 20 ans. La société contribue d’ailleurs à plus de 200 programmes gouvernementaux dans 80 pays sur ces sujets.

      La société peut répondre aux objectifs du programme EES en particulier pour :

      - Exploiter les dernières technologies pour l’authentification des documents de voyage, l’identification des voyageurs à l’aide de captures et vérifications biométriques, et l’évaluation des risques avec accès aux listes de contrôle, dans tous les points de contrôle aux frontières.
      - Réduire les coûts par l’automatisation et l’optimisation des processus tout en misant sur de nouvelles technologies pour renforcer la sécurité et offrir davantage de confort aux passagers
      - Valoriser des tâches de gardes-frontières qui superviseront ces dispositifs tout en portant leur attention sur des cas pouvant porter à suspicion.
      - Diminuer les temps d’attente après enregistrement dans la base EES. Un facteur non négligeable pour des frontaliers ou visiteurs réguliers qui consacreront plus de temps à des activités productives !

      Des bornes d’enregistrement libre-service comme des frontières automatiques ou semi-automatiques peuvent être déployées dans les prochaines années avec l’objectif de fluidifier les contrôles et rendre plus accueillant l’accès à l’espace Schengen.

      Ces bornes automatiques et biométriques ont d’ailleurs été installées dans les aéroports parisiens d’Orly et de Charles de Gaulle (Nouveau PARAFE : https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/controle-aux-frontieres).

      La reconnaissance faciale a été mise en place en 2018.

      Les nouveaux sas PARAFE à Roissy – Septembre 2017

      Thales dispose aussi d’une expertise reconnue dans la gestion intégrée des frontières et contribue en particulier à deux grand systèmes de gestion des flux migratoires.

      - Les systèmes d’identification biométrique de Thales sont en particulier au cœur du système américain de gestion des données IDENT (anciennement US-VISIT). Cette base de données biographiques et biométriques contient des informations sur plus de 200 millions de personnes qui sont entrées, ont tenté d’entrer et ont quitté les États-Unis d’Amérique.

      - Thales est le fournisseur depuis l’origine du système biométrique Eurodac (European Dactyloscopy System) qui est le plus important système AFIS multi-juridictionnel au monde, avec ses 32 pays affiliés. Le système Eurodac est une base de données comportant les empreintes digitales des demandeurs d’asile pour chacun des états membres ainsi que des personnes appréhendées à l’occasion d’un franchissement irrégulier d’une frontière.

      Pour déjouer les tentatives de fraude documentaire, Thales a mis au point des équipements sophistiqués permettant de vérifier leur authenticité par comparaison avec les modèles en circulation. Leur validité est aussi vérifiée par connexion à des bases de documents volés ou perdus (SLTD de Interpol). Ou a des watch lists nationales.

      Pour le contrôle des frontières, au-delà de ses SAS et de ses kiosks biométriques, Thales propose toute une gamme de lecteurs de passeports d’équipements et de logiciels d’authentification biométriques, grâce à son portefeuille Cogent, l’un des pionniers du secteur.

      Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.​

      https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/biometrie/systeme-entree-sortie
      #smart_borders #Thales #overstayers #reconnaissance_faciale #prévention #détection #fraude_à_l'identité #Registered_Traveller_Program (#RTP) #EU-LISA #interface_uniforme_nationale (#IUN) #Contrôleur_Européen_pour_la_Protection_des_Données (#CEPD) #Privacy_By_Design #respect_de_la_vie_privée #empreintes_digitales #biométrie #Frontex #bornes #aéroport #PARAFE #IDENT #US-VISIT #Eurodac #Gemalto

  • Démission de Leggeri à la tête de Frontex

    BREAKING OVERNIGHT: Frontex Director Fabrice Leggeri is quitting, POLITICO hears. The head of the EU border agency has tendered his resignation, several people in the know told us, with further details expected today. Frontex did not respond to a request for comment. Leggeri has led the agency, which has come under scrutiny for its alleged role in so-called pushbacks of migrants, since 2015. The development comes as the EU’s anti-fraud watchdog, #OLAF, is poised to present the full findings of its long-running probe into Frontex.

    https://www.politico.eu/newsletter/brussels-playbook/trouble-at-frontex-ruble-roulette-jeppes-replacement
    #Leggeri #Fabrice_Leggeri #Frontex #démission #frontières #migrations #réfugiés

    • Démission du Directeur de Frontex : une occasion à prendre pour une réorientation radicale

      Suite aux nombreuses enquêtes et rapports émanant de la société civile et d’institutions officielles européennes, tel le tout récent et explosif rapport de l’Office européen de la lutte anti-fraude (OLAF), qui mettent en cause l’agence Frontex pour ses agissements complices en matière de refoulements et de violences en vers des personnes exilées ainsi que pour sa mauvaise gestion interne (pour plus de détails, lire la récente Note politique #28 du CNCD-11.11.11 « Frontex : droits humains en danger »), le directeur de Frontex, s’est vu dans l’obligation de donner sa démission le 28 avril 2022. Cette démission a été acceptée ce 29 avril par le CA de l’agence.


      https://twitter.com/g_christides/status/1519967913066782720

      Ce 4 mai, tirant les leçons de cet épisode, le CNCD-11.11.11 encourage les membres du Parlement européen à refuser à Frontex la décharge de ses comptes pour l’exercice 2020 lors du vote en séance plénière. En effet, bloquer la décharge budgétaire est un bon levier pour exiger la réforme en profondeur de l’orientation et du fonctionnement de Frontex pour plus de transparence, de contrôle démocratique et de responsabilisation en cas de non-respect des droits humains. Les faits ayant amené à la démission du directeur doivent maintenant être analysés posément et des engagements formels pris pour garantir le respect des lois et des traités internationaux. C’est pourquoi il importe de reporter la décharge jusqu’à la démonstration de la mise en œuvre effective de mesures correctrices. Plus globalement, ce vote est l’occasion d’un signal fort pour exiger une réorientation radicale du pacte européen pour l’asile et la migration vers le respect des droits humains, la mobilité et la solidarité (pour plus de détails, lire notre récente étude « Migration et asile : analyse du pacte européen » : https://www.cncd.be/point-sud-22-migration-asile-pacte-europeen).

      https://www.cncd.be/Demission-du-Directeur-de-Frontex

    • Frontex | Faire sauter la tête ne suffira pas

      L’annonce de la démission du directeur de Frontex, Fabrizio Leggeri, vendredi 29 avril, ne représente que la première fissure dans l’édifice opaque qui s’est constitué depuis la création de l’Agence européenne des garde-frontières. Mais suffira-t-elle ? Semaine après semaine, les révélations se succèdent. D’autres membres du Conseil d’administration seraient impliqués dans la falsification de preuves de refoulements illégaux de personnes exilées. Des refoulements qui auraient conduit à la noyade de personnes migrantes, documentée par une équipe de journalistes. [1]

      Il faut rappeler que la Suisse a deux représentant·es au sein de ce conseil d’administration. L’un ou l’autre étaient-ils impliqués dans les faits reprochés à Leggeri ? Qu’en savaient-ils et qu’ont-ils communiqué au Conseil fédéral ? Alors que la Suisse est en pleine campagne de votation sur un arrêté fédéral visant à octroyer davantage de moyens financiers et de personnel à cette agence, les conseillers fédéraux concerné·es Karin Keller-Sutter et Ueli Maurer devraient répondre à cette question avant le jour du scrutin. C’est ce que demande depuis fin mars 2022 une Lettre ouverte publiée par Frontex-leaks.ch et relayée sur le site asile.ch. Une exigence de transparence légitime dans le cadre du débat démocratique.

      Au lieu de cela, c’est une crispation voire une censure que cherchent à imposer les autorités fédérales aux journalistes qui tentent de faire leur travail d’information. La RTS s’en est fait écho le 28 avril [2], évoquant même la possible intervention de Frontex dans cette interférence, alors que Le Temps dénonçait 4 jours plus tôt une censure de la part de l’Administration fédérale des douanes. Son vice-directeur Marco Benz est justement membre du conseil d’administration de Frontex.

      L’information est un outil essentiel de notre démocratie. Ce n’est que grâce au travail acharné de journalistes et d’ONG que les actes de Frontex commencent à voir le jour. L’agence a tenté par tous les moyens -y compris par des poursuites financières- d’empêcher leurs investigations. Celles-ci ont contribué au lancement de certaines enquêtes par des organes européens, notamment celle de l’Organe de lutte antifraude de l’Union européenne, dont le rapport a conduit à la démission de Leggeri. Pas plus tard que le 28 avril, l’enquête conjuguée du Monde, SRF, Republik, en collaboration avec Lighthouse report, a montré combien les refoulements illégaux pratiqués par l’agence sont « normalisés ». La question de savoir si les pushback font partie de l’ADN de Frontex reste entière.

      La justice internationale est également en train d’être activée par des ONG. Une autre façon de demander des comptes sur les pratiques de l’Agence et des États européens à leurs frontières extérieures. La dernière en date a été déposée par Sea-Watch, suite au refoulement d’un bateau vers la Libye, pays où, selon l’ONU, « ils seront placés dans des centres de détention inhumains et seront exposés à la famine, aux abus sexuels et à la torture. » [3]

      Est-ce cela que nous voulons ? Refuser aux personnes fuyant les guerres et la persécution le droit de déposer une demande de protection internationale ? Veut-on tripler les moyens financiers d’une agence qui renvoie vers la mort et la torture plusieurs milliers de personnes, ceci sans demander de comptes ?

      Refuser le 15 mai l’arrêté fédéral proposé par le Conseil fédéral et le Parlement ne met de loin pas en danger notre démocratie. Celle-ci a besoin de contre-pouvoirs forts.

      Un refus ne mettra pas davantage en danger notre participation à Schengen. Cet argument est de la poudre aux yeux. [4] Un rejet permettra de relégiférer, à la lumière des éléments qui se font jour aujourd’hui. D’ajouter des mesures d’accompagnement humanitaires qui avaient initialement été proposées lors des travaux parlementaires, pour assurer la sécurité des personnes qui sont elles-mêmes en danger et doivent être protégées.

      Le 15 mai, nous avons l’occasion de refuser d’adouber des pratiques antidémocratiques et illégales qui foulent au pied les valeurs que l’Europe essaie aujourd’hui de défendre face à la Russie de Poutine. Et de renforcer les voix européennes qui demandent un monitoring véritablement indépendant des pratiques de Frontex.

      https://asile.ch/2022/04/29/frontex-faire-sauter-la-tete-ne-suffira-pas

    • Le patron de Frontex Fabrice Leggeri démissionne sur fond d’accusations

      Le patron de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, a présenté jeudi sa démission. Son départ fait suite à une enquête sur sa gestion de l’agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières.

      Directeur exécutif de Frontex depuis 2015, Fabrice Leggeri a été visé par un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) qui, selon Le Point, lui reproche en substance de « ne pas avoir respecté les procédures, s’être démontré déloyal vis-à-vis de l’Union européenne et un mauvais management personnel ».

      Cette enquête intervient sur fond d’accusations régulières, notamment de la part d’ONG ces dernières années, de pratiques de refoulements illégaux de migrants (dits « pushbacks ») et de complaisance envers les autorités grecques, par exemple, sur des renvois brutaux vers la Turquie.

      Mercredi encore, une enquête publiée par le quotidien Le Monde et Lighthouse Reports a démontré qu’entre mars 2020 et septembre 2021, Frontex a répertorié des renvois illégaux de migrants, parvenus dans les eaux grecques, comme de simples « opérations de prévention au départ, menées dans les eaux turques ».

      Enquête internationale

      En sept ans à la tête de Frontex, qui doit surveiller les frontières extérieures de l’UE, Fabrice Leggeri a accompagné le renforcement de l’agence qui a été considérablement musclée et dont les effectifs doivent atteindre 10’000 garde-côtes et gardes-frontières d’ici 2027 (voir encadré).

      Dans le courrier où il annonce remettre son mandat au comité de gestion de l’agence, Fabrice Leggeri affirme que depuis son élection et sa reconduction en 2019, le mandat de Frontex a été modifié « tacitement mais effectivement », ce qu’a réfuté la Commission européenne.

      La gauche du Parlement européen, en particulier, réclamait la démission de Fabrice Leggeri depuis l’automne 2020, à la suite d’une enquête journalistique internationale qui impliquait Frontex dans plusieurs refoulements en mer Egée.

      https://www.rts.ch/info/monde/13056010-le-patron-de-frontex-fabrice-leggeri-demissionne-sur-fond-daccusations.

    • Commission statement on the resignation of Fabrice Leggeri

      The Commission takes note of the resignation with immediate effect of the Executive Director of the European Border and Coastguard Agency (Frontex), Fabrice Leggeri.

      As the most senior Deputy Executive Director of Frontex, Aija Kalnaja will deputise and assume the lead of the Agency with immediate effect. To ensure full continuity of the agency, the Commission will proceed quickly with recruitment and appointment of a new Executive Director.

      It is a priority for the Commission to have in place a strong, effective, and well-functioning European Border and Coast Guard.

      Frontex fulfils a critically important task to support Member States manage common European Union external borders, and to uphold fundamental rights in doing so. For that purpose, Frontex must be a robust and well-functioning agency. The Commission will continue to fully support Frontex in this mission.

      Over the past year, the Commission has stepped up significantly its support and advice to Frontex to ensure the full implementation of its mandate. To this end, the Commission initiated several extraordinary Management Board meetings dedicated to governance issues and fundamental rights. The Commission is committed to the continuous improvement of the agency.

      https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/statement_22_2751

    • Refoulement de migrants aux frontières : Fabrice Leggeri, directeur de Frontex, démissionne

      Les accusations de renvois illégaux de migrants aux frontières de l’Union européenne se succèdent depuis plusieurs années à l’égard de l’agence européenne de gardes-côtes. La teneur d’une enquête de l’Office européen de lutte anti-fraude, pas encore rendue publique, a poussé Fabrice Leggeri, directeur controversé de l’institution, à démissionner.

      Fabrice Leggeri, directeur exécutif de l’agence de gardes-frontières et de gardes-côtes Frontex, a finalement jeté l’éponge. La pression qui s’exerce sur ses épaules n’a cessé de croître à mesure que les allégations de refoulements de demandeurs d’asile, couverts ou effectués par Frontex, se sont multipliées ces dernières années.

      Dernier scandale en date, révélé le 27 avril par Lighthouse Report, Der Spiegel et Le Monde : Frontex aurait volontairement « maquillé » des renvois illégaux de migrants vers la Turquie, à partir de la Grèce, les privant ainsi de leur droit à demander l’asile.

      Les nombreux rapports compilant les violations de droits fondamentaux de migrants aux frontières de l’Europe ont toujours été reçus par le silence ou les dénégations de Fabrice Leggeri, dont les arrières ont été protégés au Conseil d’administration de Frontex, composé de représentants des États membres.

      Les manquements organisationnels de Frontex – l’inefficacité des mécanismes de plaintes, de rapport d’incidents et de contrôle interne des violations des droits fondamentaux – sont pourtant dans le collimateur de nombreuses institutions. La médiatrice européenne et le Parlement ont publié des rapports pointant des #dysfonctionnements_majeurs. Même la Commission européenne s’y est mise. Le 18 décembre 2020, Monique Pariat, directrice générale chargée des migrations et des affaires intérieures pointait, dans une lettre envoyée à Fabrice Leggeri, la manière « trompeuse » dont le directeur de Frontex présentait les faits au Parlement européen.

      L’enquête de l’Olaf et la « gravité des faits »

      C’est surtout l’enquête menée par l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) qui a fait vaciller Fabrice Leggeri et l’a poussé à la démission.

      Cela fait plus d’un an que l’Olaf scrute les agissements de la direction de Frontex. Deux enquêtes sont menées en parallèle et touchent trois personnalités de haut rang, dont le directeur exécutif. La première enquête, clôturée le 15 février dernier, porte sur les allégations de refoulement aux frontières extérieures de l’Union européenne et de violations des droits fondamentaux, notamment à la frontière gréco-turque.

      Frontex a-t-elle couvert des actions illégales de la part des gardes-côtes grecs ? Dans quelle mesure Frontex est-elle impliquée dans ces refoulements ? Comment l’agence et ses dirigeants ont-ils réagi face aux incidents qui leur étaient rapportés ? La seconde enquête, dont les conclusions sont attendues avant l’été, devrait faire la lumière sur des cas supposés de #harcèlement de travailleurs de l’agence.

      Ces enquêtes sont encore confidentielles. Mais quelques députés de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen ont pu prendre connaissance de leurs grandes lignes, lors d’une audition à huis clos du directeur général de l’Olaf, en mars dernier. Ils ont été convaincus, le 31 mars, « au vu de la gravité des faits », de suspendre la décharge budgétaire de Frontex. « Entre le rapport de l’Olaf et les dernières allégations de refoulement, la position de Fabrice Leggeri devenait intenable. Il était jusqu’à présent protégé par des États membres, dont la France, mais l’image de Frontex devenait trop abîmée », commente Tineke Strik, eurodéputée écologiste néerlandaise membre du groupe de contrôle de Frontex au Parlement européen. Pour la députée, le départ de Fabrice Leggeri est « un premier pas. L’organisation, la structure, la culture de Frontex devront changer ». Dans sa lettre de démission, Fabrice Leggeri, amer, regrettait que le mandat de Frontex ait « silencieusement, mais effectivement changé ».

      https://www.mediapart.fr/journal/international/290422/refoulement-de-migrants-aux-frontieres-fabrice-leggeri-directeur-de-fronte

    • Leggeri est parti, mais c’est Frontex qu’il faut renvoyer !

      Le directeur exécutif de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes vient de démissionner suite à des accusations de refoulements illégaux. Il est temps d’en finir avec l’approche restrictive et militarisée de l’UE envers les migrants.

      Fabrice Leggeri vient de présenter sa démission en tant que directeur exécutif de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Cette démission survient après des mois de révélations successives concernant l’implication de Frontex dans les violations des droits humains, en particulier dans le cadre de ses opérations aux frontières de l’Europe de l’Est et en Grèce. Ayant focalisé mes recherches sur la Méditerranée centrale pendant plus de dix ans, ces révélations ne me surprennent absolument pas. Dans le cadre d’une des enquêtes que j’ai menées au sein du projet Forensic Oceanography (Death by Rescue, 2016), j’ai démontré qu’au cours de l’été 2014 Frontex a mené une véritable campagne pour que l’opération militaire et humanitaire italienne Mare Nostrum soit stoppée. Alors que l’opération déployée en 2013-2014 avait permis de secourir de manière proactive un grand nombre de migrant·e·s fuyant la Libye dans des conditions dramatiques, Frontex l’a accusée de constituer un « appel d’air » menant à plus de traversées.

      Dans le but de dissuader les migrant·e·s de rejoindre le continent européen, l’agence a mis tout en œuvre pour que soit mis fin à l’opération Mare Nostrum et que celle-ci soit remplacée par une opération de Frontex, Triton, bien plus éloignée des côtes libyennes, et dont l’objectif était le contrôle des frontières et non le secours en mer. Ce changement opérationnel a été mis en place malgré l’unanimité des acteurs défendant les droits des migrant·e·s, et même des évaluations internes à Frontex qui prévoyaient que la fin de Mare Nostrum ne mènerait pas à moins de traversées mais à plus de morts en mer.

      C’est bien cette réalité qui s’est tragiquement matérialisée, notamment avec le naufrage du 18 avril 2015, le plus meurtrier de l’histoire récente de la Méditerranée avec plus de 950 morts. A la suite de cette catastrophe, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a admis que « cela a été une sérieuse erreur que de mettre fin à Mare Nostrum. Cela a coûté des vies » (1). On aurait pu s’attendre à ce qu’à la suite de cette reconnaissance, Frontex soit sanctionnée pour son rôle dans ce changement opérationnel meurtrier. Il n’en a rien été : l’opération de Frontex fut renforcée et son budget augmenté. Et le vide de secours mortel laissé par la fin de Mare Nostrum n’a jamais été comblé.

      Du dédain à l’#impunité

      Tout cela peut sembler lointain. Mais aujourd’hui, des avions et drones de Frontex informent les garde-côtes libyens de la présence de migrant·e·s pour qu’ils et elles soient intercepté·e·s et ramené·e·s en Libye, et ce malgré tout ce que nous savons des conditions inhumaines qui leur sont réservées. Pourtant, cet épisode plus ancien mérite d’être rappelé car il démontre clairement le rôle de Frontex dans la construction des migrant·e·s comme une menace, la mise en place d’opérations de contrôle des frontières toujours plus coûteuses et militarisées, le dédain pour les vies et des droits des migrant·e·s qui anime l’agence, et l’impunité qui a été organisée autour de ses activités. Malgré la pression publique et politique dont Frontex fait aujourd’hui l’objet, cet état de fait n’est pas fondamentalement remis en cause, et le départ de Fabrice Leggeri ne changera pas significativement la donne.

      Mais il y a plus. L’Union européenne applique depuis deux mois une politique d’ouverture sélective face aux migrant·e·s fuyant l’Ukraine. Pour un groupe de personnes (trop) limité, un changement de paradigme a été opéré : celui de permettre la mobilité des personnes en quête de refuge et de reconnaître leurs droits plutôt que de chercher à les bloquer à tout prix. Cette brèche ouverte rend aujourd’hui évident pour le plus grand nombre ce qui l’a été depuis longtemps pour nombre de chercheurs, chercheuses, acteurs et actrices de la société civile : l’approche restrictive et militarisée de l’UE n’est pas une fatalité, une politique plus ouverte et respectueuse des droits est possible, et celle-ci rendrait des acteurs comme Frontex superflus.

      Le 15 mai, les citoyen·ne·s suisses se prononceront concernant le financement de Frontex. Ce référendum donne une opportunité à la population suisse de cesser d’être complice d’une agence dont les activités de plus en plus coûteuses n’ont jamais mis fin à la « menace migratoire » que Frontex a contribué à construire, et qui se soldent par la violation des droits des migrant·e·s et des milliers de morts en toute impunité. Un « non » des Suisse·sse·s au financement de Frontex pourrait avoir une résonance européenne et contribuer non seulement à une remise en cause de l’agence mais à une réorientation fondamentale des politiques migratoires européennes.

      (1) European Commission, « Speech by President Jean-Claude Juncker at the debate in the European Parliament on the conclusions of the Special European Council on 23 April : Tackling the migration crisis », 29 avril 2015, http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-15-4896_en.htm (dernier accès le 12 April 2016).

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/leggeri-est-parti-mais-cest-frontex-quil-faut-renvoyer-20220503_P4AJ6XWWU

    • Frontex’s evolution from the undisputable to the untenable EU border agency

      Fabrice Leggeri, the Executive Director of the European Union border agency “Frontex”, resigned on 29th April 2022 following the release of the initial findings of an anti-fraud investigation. Last February the EU anti-fraud watchdog “OLAF” closed a year-long probe into Leggeri’s management over allegations of harassment, misconduct and migrant pushbacks. The investigation reveals how the agency’s own reporting system is used to cover-up pushbacks in the Aegean and its direct involvement. The resignations came after constant scrutiny by NGOs, journalists and the European Parliament in 2020 and 2021, claiming that the massive expansion of the EU border agency had not been matched by a corresponding increase in transparency and accountability. At the end of 2019, Leggeri, a 51-year-old French official who hails from the Alsace region, declared that his organization would not face the same troubles as the European Asylum Support Office (EASO). In June 2018, EASO’s executive director had resigned after an investigation by the same OLAF over alleged misconduct in procurement procedures, irregularities in management of human resources and possible breaches of data protection. 17 years after its foundation, Frontex faced the same process. How did it come to this?

      Frontex and the accountability problem

      The European Agency for the Management of Operational Cooperation at the External Borders of the Member States of the European Union (from the french Frontières extérieures, Frontex) was established by Council Regulation (EC) 2007/2004 in 2004, expanded with Regulation (EU) No 1168/2011. In September 2016, the founding regulation was amended and expanded by Regulation 2016/1624/EU creating the ‘European Border and Coast Guard Agency’. Less than two years after, the fourth revision of Frontex regulation was launched, and the new Regulation 2019/1896 entered into force on 4 December 2019. The new Frontex mandate stipulated that the number of EU border guards should double from 1,500 to 3,000 following an evaluation in 2024. Together with the forces of the Member States, Frontex is to reach its full strength of 10,000 border guards by 2027 (Bossong 2019). At the same time, Frontex has experienced a particularly significant growth in its budget, which has risen from merely 6.2 million euros (2005) to 395.6 million euros (2020) (Loschi, Slominski 2022).

      The Regulation 2019/1896 and all the narratives that led to its approval granted Frontex the power of resorting to crisis and securitisation narrative to justify the lack of transparency in its work. Since 2015, crises and security rationales have been often exploited by Frontex Executive Director to hamper access to documents, personnel and premises. Often, addressing requests of access by members of the European Parliament during the hearings, Frontex avoided commitments and cooperation, or, if put under pressure, it released documents that were extensively redacted on the ground of exceptions permitted on the basis of public security concerns.

      While according to Regulation 2019/1896 Frontex would be subjected to more oversight and legal obligations to uphold fundamental rights, holding Frontex accountable, in particular on grounds of fundamental rights, is the actual issue at stake. While European Member States can be held accountable before their own national courts and before international courts, in particular the European Court of Human Rights (ECHR), this does not apply with Frontex. As an EU body, neither of these options is viable. It can be brought before the Court of Justice of the European Union (CJEU) to account for the conformity of its conduct with EU law (Fink 2020). The nature of Frontex’s activities, however, poses a particular challenge. The operational support in border management provided by the Agency occurs in the form of “factual” conduct, coordination, and under formal request by Member States, which are the first responsible and does not entail the adoption of legally binding texts. In other terms, legal responsibility is often shared between several member states as well as Frontex, which makes it difficult for individuals to lodge a complaint before a court. Hence, until 2021, cases that have been handled by the Court of Justice of the EU do not deal with Frontex operations but with refusals of access to documents or procurement actions and public services. Academics, in particular legal scholars, as well as members of the European parliament have advocated for the establishment of stronger accountability mechanisms, for example specific mechanism that allows individuals to hold Frontex to account (Fink 2020; Gkliati 2021).

      Frontex: from undisputable to untenable border agency

      Frontex’s expansion of financial and operational resources over the years and especially the increasing operational profile introduced with Regulations 2016/1624 and 2019/1896 set the clock in motion for a long tug of war between Frontex on one side and European parliament, NGOs, and watchdogs on the other side, leading to Leggeri’s resignation. Especially after the 2015 so-called migration crisis, the operational profile of the agency has been under strict scrutiny by humanitarian organizations and in particular from members of the European Parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs (LIBE).

      In 2015, against increasing migrations flows at the EU external borders and the reinstitution of border checks by member states throughout 2015 (Guild et alii), Frontex became the main instrument of the European Commission to avoid the collapse of the entire Schengen acquis. Frontex missions already deployed in Italy and Greece were expanded in both mandates and resources. As a leading agency of hotspots operations established with the European agenda in migration in 2015, Frontex monitored that frontline member states authorities were adequately implementing EURODAC regulation and fingerprinting third-country nationals, to ensure compliance with the Dublin regime and avoid uncontrolled secondary movements (Loschi, Slominski 2022). In this frame, the agency served not only as an operational device but also as the legal instrument through which introducing sensitive reform in national administrative and police procedures at the borders. The EU Commission included the legal definition of hotspots in Frontex Regulation 2016/1624, an act that allowed the European Commission to avoid parliamentary scrutiny on the establishment of hotspot operations. However, this strict cooperation and indirect protection from Commission to the agency had an expiration date.

      Indeed, Leggeri’s resignation comes after a series of important processes toward Frontex accountability. Especially after Regulation 2019/1896, Frontex has been under intense and constant scrutiny. Back in 2016, several human rights groups as well as the internal body of Frontex the Consultative Forum for human rights, flagged the risks and unclear support by Frontex at the Hungarian Serbian border. Hungary passed new border control measures in 2016 which, amongst others, obliged officers to return migrants apprehended within 8 km of the border back to the fence with Serbia. The new restrictive border measures along with Hungarian asylum laws passed on 2015 deterring access to asylum, raised several concerns with regard to the compatibility of Frontex operations with international and European law on fundamental rights. Frontex, despite increasing requests to revise and suspend activities to avoid complicity, decided to continue with operational support. It suspended its activities only in 2021, in the context of strong criticism emerging against the agency. Moreover, the first lawsuit against Frontex brought in 2018 by two activists to the Court of Justice of the EU did not deal with Frontex operations but with refusals of access to documents related to Search and Rescue operations in the Mediterranean, and was not successful (Case T-31/88 Izuzquiza and Semsrott v. Frontex). Frontex indeed claimed that “disclosure of details related to technical equipment deployed in the current and ongoing operations would undermine public security”.

      However, since 2020, a number of investigations and accountability actions had created the background for OLAF probe and Leggeri’s quitting. Here follows a list of most the relevant steps of this process.

      In March 2020, attention has particularly been focused on the modus operandi of the Greek authorities. According to reports related to Greece, pushbacks, sometimes undertaken by unidentified forces wearing uniforms and masks and carrying weapons, have expanded to migrants after arrival on the islands or the mainland. However, direct participation by Frontex in these alleged actions could not be proven. In late 2020, a joint investigation by Bellingcat, Lighthouse Reports, Der Spiegel, ARD and TV Asahi (also known as the Bellingcat report) stated that Frontex planes were near the maritime Greek-Turkish border where alleged pushback operations were ongoing. The reporters claimed to have found evidence that Frontex had knowledge of the pushbacks, did nothing to ensure compliance with legal obligations, and in some cases even cooperated with the authorities carrying out the illegal pushbacks and collective expulsions.

      In December 2020, the watchdog Border Violence Monitoring Network (BVMN) compiled a 1,500-page “black book” documenting hundreds of illegal pushbacks by authorities on Europe’s external borders. The same month, the Court of Justice of the European Union ruled that Hungary’s legislation on the rules and practice in the transit zones situated at the Serbian-Hungarian border was contrary to EU law. And that the procedure for granting international protection in so far as third-country nationals […] were in practice confronted with the virtual impossibility of making their application” (Case C-808/18, Commission v Hungary).

      Against this context, in late 2020 the Parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs (LIBE) decided to investigate the allegations and in January 2021 established the Frontex Scrutiny Working Group (FSWG) to monitor all aspects of the functioning of the agency, including compliance with fundamental rights and accountability towards Parliament. In its first hearing on 4 March, the Working Group questioned Commissioner for Home Affairs Johansson and Leggeri about the implementation of the fundamental rights provisions included in the Regulation 2019/1896 (among which the obligations to appoint fundamental rights monitors); the investigation related to the agency’s activities in the Aegean Sea; the interpretation of applicable rules for the surveillance of the external sea borders and inquired about the political scrutiny role of the European Commission over the agency. According to the Working Group, Commissioner Johansson appeared eager to listen to the scrutiny activity and criticized the ‘reluctance of compliance’ with the fundamental rights mandate from Leggeri. A preliminary report flagged out that five push-back incidents have not been clarified due to unclear data provided by Frontex, and stressed the general unsatisfactory attitude and documents provided by the Agency. On Wednesday 28 April 2021, the European Parliament decided to postpone the discharge to the 2019 budget of Frontex, as long as the OLAF investigation and the parliamentary inquiry were still ongoing.

      Meanwhile, other investigations were pending or concluded. In April 2021, der Spiegel claimed that Frontex was coordinating with the Libyan Coast Guard to engage in illegal pullbacks. Albeit ED Leggeri claimed during EP hearings Frontex does not work with the Libyan Coast Guard and only informs sea rescue control centres about sea rescue cases, a joint investigation by Lighthouse-Report, Der Spiegel, Libération, and ARD claimed the contrary. Drawing on a variety of data, including available sources from flight and vessel trackers, data from international and NGOs, eyewitness accounts and testimonies from survivors, the reporting parties concluded that Frontex plays a crucial role in the interceptions and return of people fleeing Libya by the Libyan coastguard. The report identified a number of cases in which Frontex planes were present in the vicinity, and likely aware, of boats in distress that were later incepted by Libyan patrol boats, despite data showing that commercial or NGO vessels were present in the area.

      Establishment of first accountability procedures against Frontex

      Under an administrative accountability action, in November 2020, the European Ombudsman started an own-initiative inquiry on the functioning of the complaint mechanism, which was released on 15 June 2021 and which recommended the creation of an independent mechanism for handling complaints about Frontex operations, while the system established with Regulation (EU) 2016/1624 is an internal mechanism (European Ombudsman, Case OI/5/2020/MHZ). On 7 June 2021, the European Court of Auditors, released its report on the limited effectiveness of Frontex’s support to external border management.

      The agency reacted by trying to dissimulate cooperation. To address investigations by journalists regarding the alleged involvement of Frontex with pushbacks in the Eastern Mediterranean, in November 2020, Frontex Management Board established a Working Group on Fundamental Rights and Legal Operational Aspects of Operations (WG FRaLO). In its final report of 1 March 2021, the Management Board concluded that out of the 13 incidents put forward by the Bellingcat report, eight cases had not caused a violation of the Frontex Regulation, and five examined incidents were not yet, or could not yet be clarified. At its extraordinary meeting in May 2021, the Management Board concluded that “the strong belief that the presented facts support an allegation of possible violation of fundamental rights or international protection obligations such as the principle of non-refoulement, and that it cannot be excluded that the incident has characteristics of a case of unprocessed return and violation of the principle of non-refoulement”.

      At the level of legal accountability, in May 2021, a relevant change occurred. In the first human rights case against Frontex, two applicants brought an action against the agency to the European Court of Justice (CJEU), on the grounds that the agency had ’failed to act’ in accordance with Article 265 TFEU (Case T-282/21). This represented a legal precedent with relevant implications. The action is supported by three pleas in law. The first is about ‘serious or persisting violations of fundamental rights and international protection obligations in the Aegean Sea Region’, which resulted in a ‘policy of systematic and widespread attack directed against civilian populations seeking asylum in the EU’. The second is about the agency’s failure to fulfil ‘its positive obligations under the Charter of Fundamental Rights’ or take any action to prevent fundamental rights violations in the context of its operation. The third involves the applicants’ claim of having been directly and individually affected by Frontex operations, which resulted in ‘unlawful refoulement, collective expulsion, and prevention of access to asylum’ (EPRS Study 2021). The case is still under evaluation.

      At the level of political accountability, in July 2021, the Frontex Scrutiny Working Group (FSWG) of the European Parliament’s LIBE Committee delivered its final report with recommendations. These were focusing mainly on ED responsibilities; division of responsibilities between the Agency and Member States in relation to fundamental rights; the importance of strengthening internal mechanisms already existing, namely the Fundamental Rights Officer and the Consultative Forum for fundamental rights; the role of the Management board which has been weak supporter of fundamental rights protection in agency’s activities; and finally recommending to the European Commission to engage more proactively to ensure adequate compliance with fundamental rights principles, vis-à-vis the management board, member states, and to apply conditional financial support on bases of humanitarian principles compliance. The report allows for the comprehensive steps for the judicial and non-judicial accountability of the agency and set the framework for the definition of agency’s responsility. This responsibility can be indirect, through assisting Greece or Hungary in the commission of violations, either actively (e.g., technical and financial support) or by omission due to the agency’s positive obligations (e.g., failure to suspend or terminate an operation).

      All these processes, together with the OLAF probe, created the conditions for Fabrice Leggeri’s resignation and the formal and informal condemnation of his management.

      What’s next?
      In a press release on 29th April, Frontex confirmed Leggeri’s departure, adding that since he had already stepped down, it “is not necessary anymore” to launch further disciplinary procedures. Aija Kalnaja, Deputy Executive Director for Standing Corps Management will lead the Agency until the Frontex Management Board appoints the Executive Director ad interim in June 2022. However, the question emerging now is: what happens next? Frontex is still under scrutiny, but the Ukrainian crisis will keep the attention of the European Commission and the Parliament elsewhere than a new legislative initiative to reorganize Frontex profile. At the same time, Leggeri’s resignation comes not only after OLAF probe ended, but also during the French presidency of the European Union (ending on 30th June) and Macron re-election last 22nd April. Beginning of February, Macron, shortly before the Russian invasion of Ukraine and the reformulation of the international political agenda, was advancing the idea of a more operational “Schengen Council” which would evaluate how the border-free area was working but would also take joint decisions and facilitate coordination in times of crisis. One may speculate on the forthcoming political destiny of Leggeri, which could also be considered by the French administration. Leggeri comes from France’s ministry of the interior where he has been heading the division on irregular migration. At the same time, Macron has a history of grandiose statements in denial of reality, from being a supporter of Libyan political reconciliation while violating the UN arms embargo, to peace talks with Putin right before the latter launched the invasion of Ukraine. It would be wise to wait before advancing any speculation. However, French representatives in Brussels do not hide their aspiration for a practical and operational solution to long-standing issues in European Justice and Home Affairs, including the creation of external border buffer zones that should allow for ’third-country nationals processing’ without being paralyzed by NGOs or civil society actors (phone interview with French representative of Justice and Home Affairs, Vienna, March 2019). Leggeri himself declared to Die Welt in 2017 that ’By rescuing migrants off the North African coasts, non-governmental organisations are playing into the hands of human traffickers’.

      The first comprehensive steps for the judicial and non-judicial accountability of the agency have been taken. Frontex cannot ignore new and unprecedented legal, political and administrative accountability procedures now set in motion. The risk for their repeal and weakening may come from new and urgent needs and rationales linked to the war in Ukraine.

      https://securitypraxis.eu/frontex-evolution-from-the-undisputable-to-the-untenable-border-agenc

    • Frontex, la chute d’une « affaire française »

      D’après une note du ministère de l’intérieur, récupérée par « Le Monde » et le média collaboratif « Lighthouse Reports », un rapport accuse le directeur de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, d’avoir « fermé les yeux » sur des refoulements illégaux de migrants en mer Egée, de s’être entendu avec les autorités grecques pour fournir une version concordante à la Commission européenne et d’avoir « commis un parjure » devant le Parlement européen.

      Dans les couloirs du Parlement européen, à Strasbourg, Fabrice Leggeri est venu prendre un café, mercredi 4 mai. Certains croient savoir qu’il se trouvait dans la région pour des raisons personnelles, lui qui est natif de Mulhouse (Haut-Rhin). Celui qui a dirigé l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, jusqu’au 29 avril aurait saisi l’occasion pour échanger avec des eurodéputés, notamment les anciens ministres de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Brice Hortefeux (Les Républicains), mais aussi le porte-parole de Reconquête ! et transfuge du Rassemblement national (RN), Nicolas Bay. Des figures parmi celles qui l’ont publiquement soutenu depuis qu’il a été poussé à la démission, après sept ans à la tête de la plus riche agence européenne.

      « Il a un raisonnement assez solide même s’il n’est pas très satisfait d’être contraint à la démission », rapporte #Brice_Hortefeux. « Je l’ai croisé rapidement dans les couloirs », témoigne, à son tour, #Nicolas_Bay, qui se dit convaincu que M. Leggeri est « l’objet d’une cabale très politique ». Le patron de Frontex est « persécuté », avait aussi twitté, le 29 avril, l’eurodéputé et président par intérim du RN, #Jordan_Bardella. « Cette crise doit être l’occasion de lever certaines ambiguïtés sur le rôle de Frontex, ajoute M. Hortefeux. Est-ce que son rôle est de protéger les frontières ou ceux qui veulent venir ? »

      Tous reprennent à leur compte la défense de M. Leggeri, détaillée dans un courrier adressé à ses équipes, le 29 avril : « Au cours des deux dernières années, discrètement mais efficacement, une narration a pris le dessus [selon laquelle] Frontex devrait être transformée en une sorte d’organisme de défense des droits fondamentaux contrôlant ce que les Etats membres font à leurs frontières extérieures (…). Ma vision est et a toujours été que Frontex est, au travers de son corps opérationnel de gardes-frontières, une agence qui soutient les Etats membres. (…) Cette vision n’est plus soutenue au niveau politique. C’est pourquoi j’ai pris hier la décision de démissionner. »

      Un récit qui heurte certains observateurs. « M. Leggeri présente les choses comme une espèce de lutte philosophique sur le rôle de l’agence et on peut difficilement l’entendre », estime une source gouvernementale française. « A Frontex, on ne peut choisir entre les droits fondamentaux et la protection des frontières », affirme, de son côté, Anna Garphult, représentante suédoise au conseil d’administration de l’agence.

      « Manque de loyauté »

      Cela fait déjà de nombreux mois que des enquêtes journalistiques ou des ONG, et même la gauche parlementaire européenne, accusent le patron de Frontex de fermer les yeux sur des refoulements illégaux de migrants aux frontières de l’Union européenne (UE), voire d’en être complice. Pas de quoi entamer jusque-là le soutien de Paris, qui estimait qu’« il n’y avait pas de responsabilité avérée de l’agence ».

      La bascule aurait eu lieu à l’issue d’une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), lancée en novembre 2020. Pendant plus d’un an, ses agents ont entendu près d’une vingtaine de personnes, perquisitionné les bureaux de Fabrice Leggeri et de son directeur de cabinet, le 7 décembre 2020, saisi des téléphones et des ordinateurs… Un premier rapport est clôturé le 15 février 2022. Communiqué aussitôt au conseil d’administration de Frontex et à la Commission européenne, il « porte sur la façon dont la direction exécutive a géré [en mer Egée, à la frontière gréco-turque] les “pushbacks” [les refoulements illégaux de migrants], indique la source gouvernementale française. Il évoque notamment le manque de loyauté et de transparence vis-à-vis de la Commission et du Parlement, un style de management opaque et le manquement à certaines procédures de signalement sur les droits fondamentaux ».

      « Fabrice Leggeri a voulu de façon notable concentrer entre ses mains le pouvoir de décision », selon Gil Arias-Fernandez, directeur adjoint de Frontex

      Le 28 février, lors d’une présentation orale de l’enquête devant des parlementaires européens, le patron de l’OLAF, le Finlandais Ville Itälä prévient : « Nous avons beaucoup de preuves. » « Il était évident pour tout le monde que Fabrice Leggeri ne pouvait pas rester », avance un ancien membre du conseil d’administration. La France estime qu’« il n’y a plus de confiance ». La Commission européenne adopte la même ligne.

      Une note du ministère de l’intérieur français, datée du 29 avril, que Le Monde et ses partenaires – le média à but non lucratif Lighthouse Reports et l’hebdomadaire allemand Der Spiegel – ont pu consulter, rapporte que l’OLAF reproche au directeur « d’avoir fermé les yeux sur des “pushbacks” commis par les gardes-frontières grecs en 2019 sur les îles de Samos et Lesbos » et de « s’être accordé avec les autorités grecques, dont le représentant au conseil d’administration de l’agence, pour rendre les mêmes conclusions sur les demandes d’explication de la Commission européenne ». M. Leggeri aurait même « commis un parjure lors de son audition devant le Parlement européen en niant les accusations de manière formelle ». Interrogé à ce sujet, ce dernier n’a pas répondu à nos questions.

      Deux autres volets d’investigation sont toujours ouverts, indiquent des sources concordantes au sein du conseil d’administration de l’agence et au ministère de l’intérieur français. L’une porterait sur des faits de harcèlement moral visant la direction de Frontex et le cabinet du directeur exécutif, l’autre sur des irrégularités financières.

      « Il ne rendait de compte à personne »

      Malgré cela, M. Leggeri aurait « tout fait pour éviter la démission », rapporte la source gouvernementale française. Le 28 avril, au cours d’une audition organisée par le conseil d’administration de l’agence, une heure durant, il tente de défendre son bilan face aux représentants des Etats membres, mais sa stratégie n’opère pas. Il se résout à présenter sa démission dans la foulée, afin d’éviter l’ouverture d’une procédure disciplinaire à son encontre. Son directeur de cabinet, Thibauld de la Haye Jousselin, l’a précédé dans cette démarche dès le 22 avril.

      C’est ainsi que s’achèvent sept années pendant lesquelles Frontex a été considérée aux yeux de beaucoup comme une « affaire française ». En obtenant la nomination de M. Leggeri à la tête de l’institution, dont le siège se situe à Varsovie, fin 2014, la France décroche un poste stratégique au sein des institutions européennes à un moment où son influence décroît. Polyglotte, normalien, énarque, rattaché au ministère de l’intérieur tout en étant passé par celui de la défense, puis détaché à la Commission européenne, M. Leggeri « remplissait toutes les cases » : « C’est un type brillant », estime un haut fonctionnaire à l’époque en poste au cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur.

      M. Leggeri arrive à Frontex avec un mandat : renforcer les pouvoirs de l’agence. « Face à la crise des réfugiés, il y avait une pression politique élevée, de la Commission, du Conseil et du Parlement, pour donner à l’agence beaucoup d’argent et de moyens humains », se souvient l’Espagnol Gil Arias-Fernandez, directeur adjoint de Frontex entre 2014 et 2015.

      Le budget explose, 10 000 gardes-frontières doivent être recrutés. Frontex est sommée de se transformer en machine à protéger les frontières extérieures de l’UE. Nombreux sont ceux qui estiment que la montée en puissance a été trop rapide. Même la Cour des comptes européenne s’étonne, dans un rapport de juin 2021, que le budget soit planifié à 900 millions d’euros par an « sans même chercher à déterminer les besoins de Frontex » et « sans aucune évaluation de son impact sur les Etats membres ».

      « En externe, [M. Leggeri] pouvait donner l’impression que Frontex était une agence indépendante de la Commission. Il ne rendait compte à personne, négociait en bilatéral avec les Etats membres », dit un haut fonctionnaire français qui a beaucoup œuvré au sein des institutions européennes.

      Voix dissonantes ignorées

      « Il a voulu de façon notable concentrer entre ses mains le pouvoir de décision, ajoute Gil Arias-Fernandez. Par exemple, les compétences qui m’avaient été déléguées par son prédécesseur, comme l’évaluation des directeurs, m’ont été retirées. » Il s’appuie sur une équipe restreinte, composée en grande partie de francophones, dont son directeur de cabinet Thibauld de la Haye Jousselin. Ce dernier est membre de la préfectorale, passé notamment par le cabinet de Brice Hortefeux, place Beauvau, et officier de réserve. « Il est travailleur, organisé et il a le sens de l’autorité, ajoute l’ancien ministre sarkozyste. Il est clair que ce n’est pas un écolo-libertaire ».

      En 2019, malgré des réticences au sein de la Commission, le mandat de M. Leggeri est renouvelé. Les voix dissonantes auraient été ignorées. Inmaculada Arnaez Fernandez, la responsable des droits fondamentaux de l’époque, censée contrôler l’action de l’agence et son respect des traités, en fait l’amère expérience. Gil Arias-Fernandez se souvient de la « marginalisation » de cette avocate espagnole, arrivée en 2012. « Dès le début, Fabrice Leggeri n’a pas considéré ses tâches comme importantes, dit-il. Nombre de ses rapports sur des violations potentielles des droits fondamentaux n’ont pas été pris en compte. »

      En 2019, à la suite d’un congé maladie de Mme Arnaez, le directeur annonce l’ouverture de son poste et tente de la remplacer, en vain. La même année, le recrutement de quarante observateurs des droits de l’homme prend du retard, au point que, fin 2021, il n’a toujours pas été finalisé.

      M. Leggeri quitte l’agence dans une crise profonde, politique mais aussi opérationnelle. C’est la Lettone Aija Kalnaja, directrice adjointe avec le plus d’ancienneté, qui a été nommée à la tête de l’agence jusqu’au conseil d’administration des 7 et 8 juin, à Paris. Affable, pratiquant un anglais parfait, cette ancienne fonctionnaire de police présente un profil idoine. « [Sa] désignation n’est pas forcément très réjouissante », estime pourtant une note diplomatique française du jour de son arrivée.

      Le document épingle notamment sa gestion d’une « situation dramatique » dans laquelle des dizaines d’agents de Frontex déployés aux frontières se trouvent actuellement. Certains ont dû avancer plusieurs milliers d’euros pour leurs frais de déplacement et d’hébergement. Sur ce dossier, Mme Kalnaja « n’a pris aucune décision forte », poursuit la note. A Varsovie, le temps des tempêtes n’est pas encore passé. Mercredi 4 mai, le Parlement européen a décidé de suspendre le vote du budget de l’agence, « jusqu’à la publication complète du rapport d’enquête de l’OLAF ».

      https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/06/frontex-la-chute-d-une-affaire-francaise_6125052_3210.html

    • Il ne suffit pas de changer le Directeur, c’est Frontex qu’il faut supprimer !

      L’UE et ses Etats membres doivent sanctionner les pratiques illégales de Frontex et mettre fin à l’#impunité !

      Le 29 avril 2022, Le Directeur exécutif de l’agence de garde-côtes et garde-frontières européens Frontex, Fabrice Leggeri (en poste depuis 2015) a remis sa démission.

      Depuis octobre 2020 [1], Frontex fait face à de nombreuses accusations de complaisance ou de complicité dans des opérations de refoulements en mer Egée et en Europe de l’Est, mais aussi de graves #dysfonctionnements et de #mauvaise_gouvernance. Au point que de nombreuses enquêtes ont été menées par les institutions européennes (Parlement européen, médiatrice européenne, Cour des comptes de l’UE, Office européen anti-fraude OLAF), et que la décharge budgétaire de Frontex pour l’année 2020 a été bloquée par le Parlement européen, le 4 mai 2022, signe évident de défiance [2] . Les conclusions du rapport de l’OLAF [3], et les dernières révélations de refoulements maquillés en « préventions au départ » en mer Egée dans les rapports de Frontex [4], ont sans doute accéléré la chute de son Directeur, qui paraissait jusqu’ici intouchable.

      Mais Leggeri n’a pas été licencié, il a démissionné. Non pas car il assume sa responsabilité dans les violations avérées des droits commises ou couvertes par Frontex aux frontières [5], mais car le rôle de l’agence prend selon lui une orientation qu’il désapprouve. Son mandat et la vision politique des institutions auraient ainsi « silencieusement mais effectivement été modifiés » durant les deux dernières années, et il existerait selon lui une contradiction manifeste entre le mandat de contrôle et de protection des frontières européennes qui lui a été confié en 2015, et le respect des droits des personnes tentant d’atteindre ces frontières, les deux n’étant pas compatibles. Il démissionne donc car « il ne peut rester pour mettre en œuvre ce qui n’est pas le mandat de l’Agence » [6]. Dans son communiqué du 29 avril, le Conseil d’administration de Frontex a, lui, balayé tout dilemme en affirmant au contraire « qu’un contrôle efficace des frontières et la protection des droits fondamentaux sont pleinement compatibles » … Ce que la société civile réfute, documents à l’appui, depuis plus de dix ans [7].

      Et de fait, Leggeri évincé, rien ne change. Ni l’incompatibilité effective du mandat et des activités de Frontex avec le respect des droits fondamentaux, ni l’impunité structurelle dont elle jouit. Car il ne s’agit pas de la responsabilité d’un (seul) homme, mais bien de celle d’un système à l’échelle européenne qui a permis depuis des décennies la multiplication en toute impunité des violations des droits des personnes exilées aux frontières maritimes et terrestres de l’Europe.

      Car le mandat de Frontex et ses activités, tout comme la politique sécuritaire et mortifère de lutte contre l’immigration de l’Union, demeurent. Frontex continuera de « sécuriser » les frontières européennes, avec violence et au mépris des droits et de la vie des personnes [8], en procédant à des vols collectifs d’expulsion [9], en entravant le droit d’asile, en prévenant les pseudo garde-côtes libyens (qu’elle forme par ailleurs) de venir intercepter les bateaux d’exilé.e.s avant qu’ils ne franchissement les eaux territoriales européennes [10], et continuera d’ériger les personnes désireuses de rejoindre le territoire européens en « menaces » dont il faudrait se protéger. En somme, Frontex continuera d’entraver les mobilités - en violation du droit international [11] -, et à contraindre les personnes à emprunter des voies de passages risquées et mortelles, car tel est bien son mandat, et ce quel que soit le nom de son Directeur.

      Et tandis que la société civile n’a eu de cesse depuis une décennie de documenter et dénoncer ces dérives, Frontex n’a jamais été sanctionnée pour ses agissements attentatoires aux droits. En 2014, Migreurop évoquait déjà des refoulements entre la Grèce et la Turquie, dans le cadre de l’opération Poséidon de Frontex, ayant été rapportés à la chargée des droits fondamentaux de l’agence, sans qu’il n’y soit donné suite [12]. En décembre 2020, son Directeur avait déjà admis devant le Parlement européen que l’agence procédait à des « opérations de prévention au départ », assimilables à des refoulements [13]. Malgré cela, aucune décision officielle n’a jamais été prise pour faire cesser les opérations de l’agence dans cette zone, aucun de ses agents n’a été mis en cause, et il n’a pas été mis un terme aux responsabilités de son Directeur, qui n’a jamais été sanctionné, et qui est démissionnaire.

      Lorsque les accusations ne peuvent plus être dissimulées et que les pratiques illégales de l’agence Frontex ne peuvent plus être ignorées ni remises en cause, l’unique conséquence semblerait donc être la démission (et non le licenciement) d’un Directeur, qui ne fera par ailleurs l’objet d’aucune sanction disciplinaire ou judiciaire. Face à l’accumulation de preuves, lorsque les institutions de contrôle démocratique ne peuvent plus se taire, elles ne sont donc capables que de produire des changements cosmétiques.

      Frontex s’est vue renforcée à chaque révision de mandat (2011, 2016, 2019) malgré les « rapports d’incidents » internes, les rapports d’ONG et les enquêtes médiatiques, et est de plus en plus rétive à rendre des comptes, tant aux institutions qu’aux citoyen.ne.s [14]. Quel que soit son Directeur, l’agence a, en de trop nombreuses occasions, prouvé qu’elle pouvait en toute impunité s’affranchir du droit européen pour satisfaire une politique sécuritaire de lutte contre l’immigration, qui a démontré ne pouvoir être respectueuse des droits.

      En acceptant le départ volontaire de Leggeri, les institutions européennes lui font indirectement porter la responsabilité des dérives de l’agence, une façon également de faire silence sur celles-ci et de ne pas remettre en cause les fondements mêmes de Frontex, tout en prétendant reprendre les choses en main et « assainir » une entité « abîmée ». Mais les bases sur lesquelles s’appuie Frontex n’ont pas changé d’un iota, et Frontex est irrécupérable.

      Remplacer le Directeur ne modifiera pas le mandat ni les activités de Frontex. Il ne s’agit plus désormais d’apporter des changements cosmétiques, mais de supprimer enfin l’agence Frontex pour faire cesser les violations des droits aux frontières, perpétrées impunément au nom de leur protection.

      https://migreurop.org/article3102.html

    • Inside the Final Days of the Frontex Chief

      Radical views, internal resistance, merciless investigators: Why Frontex chief Fabrice Leggeri had to go – and what his resignation means for the future of the EU border agency.

      In the end, once it was all over, it looked as though Fabrice Leggeri wanted to sneak out through the back door. Close advisers urged the Frontex chief to address his staff one last time after his resignation. “You were these people’s boss for many years. They’ve earned the right to know what is going on,” his advisers argued. But Leggeri refused to budge. It was a sad thing to watch, says one of those who had worked with Leggeri for many years.

      On Friday afternoon, at 3:22 p.m., once everybody had learned of his resignation, Leggeri did ultimately send a farewell message to his staff. In the email, the outgoing Frontex chief thanked the employees for their efforts – and fired a last parting shot at his critics. Frontex, Leggeri wrote, has been accused of either being involved in pushbacks or of having covered them up. He, too, was personally targeted by such accusations, he wrote, claiming that such allegations were unjust. There is still, he claimed, no proof. “I could rebuke all of them,” he wrote. Just that, in the end, nobody believed him any longer.

      Fabrice Leggeri was the head of Frontex for seven years. During his tenure, he was able to transform a meaningless EU authority into one of the bloc’s largest agencies, with an annual budget of 750 million euros. Leggeri created a cabinet suited to his tastes, concentrating almost all the power in his own hands. In the end, he ran the agency like a monarch – until he was pushed off the throne.

      Leggeri’s resignation was not widely expected. Even many Frontex staff members didn’t think they would be getting a new boss any time soon. To be sure, he was faced with an entire catalogue of accusations: DER SPIEGEL, Lighthouse Reports and several other media outlets had clearly demonstrated
      over the past 18 months that Frontex was involved in legal violations committed by Greece. Frontex units would intercept rickety refugee vessels on the Aegean and turn the asylum-seekers over to the Greek coast guard, which would then abandon the men, women and children at sea – frequently on life rafts with no motor.

      Human rights activists call such operations “pushbacks,” and they are not legal under European law. According to its own codex, Frontex should have been doing all it could to stop such pushbacks. But instead, the agency helped out: It was involved in illegal pushbacks affecting hundreds of asylum-seekers.

      Leggeri, though, has consistently rejected all such accusations. And for quite some time, it looked as though EU member states were wiling to simply accept the situation, as though the assistance Frontex provided to the pushbacks was actually in their interest. There were demands that he resign, but they mostly came from left-wing and center-left European parliamentarians – and not from EU heads of state and government, who control Frontex via the Management Board.

      What, then, led to Leggeri’s resignation? What happened behind closed doors in those decisive moments? And what does it mean for the future of the border protection agency?

      A team of reporters from DER SPIEGEL, Lighthouse Reports and the French daily Le Monde spoke with more than a dozen Frontex employees and European officials for this article. Some of them worked closely with Leggeri, while others were responsible for oversight of his agency. Leggeri himself declined to be interviewed.

      Taken together, the comments from confidants and employees produce the image of a man whose views grew increasingly radical as time passed, and whose shortcomings ultimately became so conspicuous that EU member states no longer had much of an option other than pushing him out of office. Fabrice Leggeri didn’t lose his job because of pushbacks as such, but more because he had become a PR problem for the EU.
      The Oracle of Delphi

      When seeking to understand Leggeri’s downfall, Delphi is a good place to start. On a warm day in April, Leggeri found himself in a stuffy conference center in the small Greek town, which takes its name from the Oracle of Delphi, who once predicted the future for petitioners. “Know thyself” was thought to have been inscribed at the entrance to the temple.

      The trip to Delphi was to become one of Leggeri’s final official journeys. Next to him on the stage of the Delphi Economic Forum was Greek Minister of Migration Notis Mitarachi. A noted hardliner, nobody defends the Greek approach to cross-Aegean migration as passionately as he does. Indeed, between the lines, it frequently sounds as though he finds pushbacks to be not such a bad idea.

      Leggeri gets along well with Mitarachi, and recently even received a medal from the Greek minister for his service on the EU external border. For Frontex, Greece is more important than any other European country. One of the most important migration routes to Europe leads from Turkey to the Greek islands across the Aegean Sea, and nowhere does Frontex have as many agents stationed. Leggeri dreamed of an even larger agency, and without a significant presence in Greece, such a vision would have been impossible.

      On stage in Delphi, Leggeri said that he was proud that Frontex under his leadership had always stood at Greece’s side. Not everybody can be allowed in, he said, that’s just a fact. Rather astounding sentences coming from somebody accused of covering up for Greek legal violations.

      A close parsing of Leggeri’s comments in Delphi reveals the broader motifs with which he would seek to defend himself from his critics a short time later. Frontex, he said, is a law enforcement authority and not an immigration agency, not showing much empathy for the women and children that had been abandoned at sea in the Aegean. He wrote something similar in his email to Frontex staff following his resignation. Frontex, Leggeri contended, is to be transformed into a sort of fundamental rights body, with a narrative to that effect spreading “discretely, but efficiently.” Such sentiments make it sound as though Leggeri believes in some kind of large-scale conspiracy. Even in Delphi, many listeners found themselves wondering how long Leggeri would be able to last with his impertinent bluster.

      Leggeri didn’t always sound so extreme. When he took over the position of Frontex director in 2015, he was considered to be an able technocrat. The Frenchman’s fluent command of German and excellent English were the qualities that initially stuck out for many. He was reputed to be consistently meticulously prepared for his meetings.

      In 2016, shortly after the apex of the refugee crisis, Leggeri emphasized in an interview with the influential German weekly Die Zeit that Europe had the obligation to provide protection to asylum-seekers. “We don’t reject anybody and we aren’t allowed to do so,” he said.

      Since then, the use of force on the EU’s external borders has escalated. Some EU member states, with Greece leading the way, are now in favor of turning pushbacks into standard practice. Leggeri put himself at the front of that movement, becoming a mouthpiece of the most radical camp within the EU in the process – and assumed that the other member states would tolerate it.

      Leggeri’s transformation didn’t go unnoticed within Frontex. One staff member who worked with him for several years says that his boss became more and more uncompromising over time. He increasingly adopted a black-and-white view of the world with no gray areas apparent, the staff member says, adding that Leggeri completely lost any kind of balance. At some point, says an additional staff member, Leggeri would only speak to members of his innermost circle.

      Towards the end of his tenure, there was a significant amount of grumbling at Frontex. Support for Leggeri within the agency began eroding while leaks to the outside world increased. Staffers at the Frontex Situation Center, who saw on their computer screens what was going on in the Aegean every day, grew defiant. In at least one case in which a Frontex aircraft recorded video of a pushback from above, a staff member explicitly wrote of a suspected human rights violation. Leggeri, though, ignored it.
      Leggeri’s Final Battle

      When EU anti-corruption officials get involved, the situation for those concerned tends to grow serious. Investigators from the European Anti-Fraud Office, known as OLAF for short, operate independently and are charged with uncovering rules violations committed by EU officials. Very little about their investigations tends to make it into the press.

      On Dec. 7, 2020, a few weeks after DER SPIEGEL published the initial revelations, investigators searched Leggeri’s office in Warsaw along with that of his then chief-of-staff, Thibauld de la Haye Jousselin. The investigators apparently also confiscated their mobile phones. In early March 2022, they presented a more than 200-page investigative report, which still hasn’t been made available to the public.

      Essentially, the report works through what DER SPIEGEL and its media partners have already reported: Leggeri covered up the Greek pushbacks and thus violated the regulations of his own agency. He then lied to the European Parliament when confronted with specific questions. Furthermore, according to a summary of the OLAF report compiled by French officials, which DER SPIEGEL has acquired, he coordinated with the Greek government before responding to growing questions.

      The investigators documented each lapse. And they recommended that disciplinary measures be taken against Leggeri and two additional senior Frontex leaders. The report essentially forced the overseers of Frontex to take a stand. And with that, Leggeri was never able to shake the detailed accusations documented in the OLAF report.

      The Management Board of Frontex is primarily made up of representatives from Schengen member states. Border protection agents and senior officials from European interior ministries supervise the Frontex chief. Their meetings take place behind closed doors and leaks are rare. Even the brief meeting summaries are classified.

      On the morning of April 28, members came together virtually for the decisive meeting. The German Management Board chair Alexander Fritsch led the proceedings. Leggeri joined from France – together with his lawyer.

      It immediately became apparent that Leggeri had no intention of giving up. The Frontex chief had had two months to prepare his defense, and according to sources who took part in the meeting, he repeated what he had said in Delphi and what he would later write in his final email to staff: namely that he sees Frontex as a law enforcement agency and not as a pro-migration NGO. It’s not his fault, he says, that the agency’s mandate had been changed.

      Later in the meeting, the Management Board considered the situation without Leggeri’s participation. And it quickly became clear that there was a majority against the Frontex chief, with many apparently concerned that Leggeri could pull the agency into the abyss along with him. “Because of the OLAF report, we wanted to do something,” says one meeting participant. Now that EU investigators had also leveled accusations against Leggeri, says the participant, the situation had simply become untenable.

      Leggeri had long since lost the trust of European Commissioner for Home Affairs Ylva Johannson. Now, Leggeri’s supporters also realized that he had to go. Even the French government, shortly after the re-election of President Emmanuel Macron, distanced itself from the Frontex chief. The Greek representative on the Board was one of the few who continued to support Leggeri.

      That same evening, Leggeri gave in. He contacted Alexander Fritsch, the German chairman of the Management Board, and announced he was stepping down. The next day, a broad majority of the board voted to accept Leggeri’s resignation. The board decided not to implement disciplinary measures as OLAF had recommended, but only because Leggeri was no longer a Frontex employee. It is ultimately a compromise that allowed Leggeri to save face, but nothing more.

      In a press released, the Management Board made clear that border control and the protection of human rights are not mutually exclusive. The press release also clarified that the agency’s mandate, which Leggeri had claimed was being changed “discretely and efficiently,” is clearly described in Frontex documents. The statement essentially amounted to a final slap in the face for Leggeri, and the beginning of the effort to limit the amount of damage to the agency’s reputation.
      A New Beginning?

      The woman who is now to take over from Leggeri is named Aija Kalnaja. The Management Board installed the Latvian as interim chief on the day of Leggeri’s resignation. A career police officer, she had been deputy executive director of Frontex. In her very first email to agency staff, Kalnaja distanced herself from Leggeri. The rights of asylum-seekers, she wrote, must be protected, and Frontex must set an example.

      It is going to be a long road to becoming an exemplary EU agency. Leggeri left behind a fair amount of chaos, and Kalnaja, as deputy director, wasn’t entirely uninvolved. Currently, for example, Frontex officials must pay for their lodgings at the EU’s external border out of their own pockets because the agency isn’t able to arrange official trips. Frontex cancelled its contract with a travel agency because costs were skyrocketing, and a replacement hasn’t yet been found.

      Many in the agency believe that Kalnaja would like to remain in the top spot. In contrast to Leggeri, she is thought to have good relations with the European Commission. The final decision on her status will be made in early June, which is when the Management Board will gather to elect a new director.

      The German government is now stressing that Leggeri’s departure presents an opportunity for a new beginning. That, though, wouldn’t just require a new Frontex chief, but also a policy shift in the EU member states that Leggeri spent so long protecting. A first test is on the horizon: The Frontex Fundamental Rights Officer could soon recommend that the agency withdraw from the Aegean. And then, nobody could hide behind Fabrice Leggeri any longer.

      https://www.spiegel.de/international/europe/fabrice-leggeri-s-resignation-the-final-days-of-the-frontex-chief-a-a238224a

  • L’#Odyssée_d'Hakim T01

    L’histoire vraie d’Hakim, un jeune Syrien qui a dû fuir son pays pour devenir « réfugié » . Un témoignage puissant, touchant, sur ce que c’est d’être humain dans un monde qui oublie parfois de l’être.L’histoire vraie d’un homme qui a dû tout quitter : sa famille, ses amis, sa propre entreprise... parce que la guerre éclatait, parce qu’on l’avait torturé, parce que le pays voisin semblait pouvoir lui offrir un avenir et la sécurité. Un récit du réel, entre espoir et violence, qui raconte comment la guerre vous force à abandonner votre terre, ceux que vous aimez et fait de vous un réfugié.Une série lauréate du Prix Franceinfo de la Bande Dessinée d’Actualité et de Reportage.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-l-odyssee-d-hakim-t01

    Tome 2 :


    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-l-odyssee-d-hakim-t02

    Tome 3 :


    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-odyssee-d-hakim-t03-de-la-macedoine-la-france

    #BD #bande_dessinée #livre

    #réfugiés #réfugiés_syriens #asile #migrations #parcours_migratoires #itinéraire_migratoire #Syrie #histoire #guerre_civile #printemps_arabe #manifestation #Damas #Bachal_al-Assad #violence #dictature #contestation #révolution #répression #pénurie #arrestations_arbitraires #prison #torture #chabihas #milices #déplacés_internes #IDPs #Liban #Beyrouth #Amman #Jordanie #Turquie #Antalya #déclassement #déclassement_social #Balkans #route_des_Balkans #Grèce

  • New Faces, Less Water, and a Changing Economy in a Growing City. A Case Study of Refugees in Towns

    This report explores how Syrian refugees have transformed the city of Irbid as the latest arrivals in a long history of forced migration to the city that has included Palestinians, Iraqis, Sudanese, and Somalis. We chose #Irbid for three reasons: first, while Jordan’s camps and capital city, Amman, are heavily represented in refugee research, the Middle East’s other medium-sized cities like Irbid—that house the majority of the region’s refugees—are underrepresented. Second, in addition to hosting refugees, Irbid is being transformed by major social, economic, and demographic changes similar to other urban areas around the world, providing a valuable case study for understanding refugee integration more broadly. Third, the authors have a deep and broad set of connections in Irbid that gave access to a wide range of local perspectives.

    These trends include rapid depletion of regional water resources, increased urbanization and its associated social changes, and shifting job opportunities for refugees, Jordanians, and other migrants as Jordan modernizes and globalizes its economy. We argue that the future of life in Irbid, and its ability to host new arrivals, will depend on how Jordanians and Syrians alike adapt to a new sedentary, urbanized lifestyle; how economically equitable and accessible cities can be to new arrivals in a globalizing, developing economy; and how the region can adapt to severe water scarcity. Many of these challenges can be managed with effective urban planning, but there has been a shortage of coordination between humanitarian, municipal, and development actors in Irbid.

    Throughout the report, we unpack these complex forces that are transforming the city and lives of its residents, going into detail about how refugees, Jordanians, and other migrants experience and are transforming Irbid’s housing stock, society and culture, water and wastewater systems, education system, healthcare system, security and public safety, transportation system, international humanitarian space, and economy. We share the voices of average refugees and Jordanians themselves, rather than relying on top-down views from government and humanitarian agencies’ perspectives. Finally, we build on our understanding of refugee integration in urban areas by linking individual experiences, neighborhood- and city-level changes, and transnational trends.

    https://www.refugeesintowns.org/all-reports/irbid

    Pour télécharger le rapport:
    https://www.refugeesintowns.org/s/RIT-Report-Irbid.pdf

    #réfugiés #réfugiés_urbains #urban_refugees #réfugiés_syriens #Jordanie #villes #urbanisme #urban_matter #urbanisation #eau #économie #travail #marché_du_travail #pénurie_d'eau #aménagement_urbain #ressources_pédagogiques #rapport

  • Israel’s Bennett, Jordan’s king meet secretly, make water deal - Al-Monitor: The Pulse of the Middle East
    https://www.al-monitor.com/originals/2021/07/israels-bennett-jordans-king-meet-secretly-make-water-deal

    In a meeting July 8 in Jordan, Israeli Foreign Minister Yair Lapid and Jordanian Foreign Minister Ayman Safadi formalized an agreement reached by Prime Minister Naftali Bennett and Jordanian King Abdullah last week on increasing the quantity of water Israel will sell to Jordan.

    –—

    Israel and Jordan sign water and trade deals in foreign ministers’ meeting - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-israel-and-jordan-sign-water-and-trade-deals-in-foreign-ministers-

    Jordan will purchase an additional 50 million cubic meters of water from Israel and increase its exports to the West Bank from $160 million a year to around $700 million, the two countries announced Thursday.

    #israël #jordanie #palestine #eau

  • Jordanie : l’ancien prince héritier et plusieurs personnalités arrêtés pour complot présumé de coup d’État
    Par MEE et agences – Published date : Dimanche 4 avril 2021 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/jordanie-roi-abdallah-prince-hamza-ben-hussein-coup-detat

    Hamza ben Hussein, 41 ans, ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdallah II de Jordanie a annoncé samedi avoir été « assigné à résidence » dans son palais d’Amman, après avoir été accusé par l’armée d’activités contre « la sécurité du royaume », des termes repris dans la journée de dimanche par le vice-Premier ministre jordanien.

    Dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, le prince Hamza a affirmé que le chef d’état-major de l’armée s’était rendu à son domicile et lui avait signifié qu’il n’était « pas autorisé à sortir ». Il a nié avoir pris part à un complot et a accusé les autorités de son pays de « corruption », d’« incompétence » et de « harcèlement ». (...)

    #Jordanie

    • Jordan claims businessman who offered to help arrested prince is former Mossad agent
      Barak Ravid, author of from Tel Aviv- 4 avril 2021 - Axios
      https://www.axios.com/jordan-crown-prince-hussein-coup-2c37aca9-b49f-4398-a407-c71ee1e8ea03.html

      An Israeli businessman with ties to the U.S. government was in touch with former Jordanian Crown Prince Hamzah bin Hussein when he was put on house arrest on Saturday, and proposed to send a private jet to take his wife and kids to Europe.

      The intrigue: The Jordanian government claims the Israeli has connections to the Mossad spy agency, while the businessman stresses he’s only a friend of the prince.

      Why it matters: The Jordanian government is pushing the narrative that Prince Hamzah and his associates conspired against King Abdullah with people outside of Jordan.

      Broaching connections to Israel and the Mossad are effective lines for the Jordanian government’s campaign against Prince Hamzah. Public opinion of Israel is generally negative among Jordanians.

      State of play: Jordanian Foreign Minister Ayman Safadi said at a press conference Sunday that a person with connections to a foreign security service had approached Prince Hamzah’s wife and offered to arrange a private jet to escort her and her family to a foreign country.

    • Report: Israel PM knew of Jordan security unrest as it happened
      April 5, 2021 at 12:26 pm
      https://www.middleeastmonitor.com/20210405-report-israel-pm-knew-of-jordan-security-unrest-as-it-ha

      Israel’s Prime Minister, Benjamin Netanyahu, was aware of the security unrest in Jordan and the arrests campaign against senior officials including former Crown Prince Hamzah bin Hussein the minute they happened, Israel’s Yedioth Ahronoth newspaper reported on Sunday.

      An Arab affairs analyst at the paper, Smadar Perry said Netanyahu and others have been very familiar with the events taking place in Jordan over the past few weeks, which explains why King Abdullah II of Jordan has been very keen to prevent Netanyahu from using the Jordanian airspace to travel to the Gulf region.

      According to Perry, it is clear that Amman has suspicions regarding Netanyahu who made it clear that he would be very happy to get rid of Abdullah, and see another Jordanian ruler take his place; either another member of the royal family or from the army.

      She added that the Jordanian royal court suspects that Netanyahu did not even bother to conceal his preference and shared it with his new friends in the Gulf.

      The report noted that despite the political estrangement between Amman and Tel Aviv and the personal anger that King Abdullah II has shown towards Netanyahu, two years ago, the Jordanian king has ensured that his army officers conveyed messages of assurances to their Israeli counterparts that “things are under control”. (...)

  • La Croix-Rouge alerte sur le manque d’accès aux vaccins pour les migrants

    La course aux vaccins est-elle une affaire de pays riche ? Sans doute, si on regarde le quantité de doses reçues par les pays occidentaux. Mais les vaccins, c’est aussi une affaire de statut. Des millions de migrants sont aujourd’hui exclus des programmes de vaccination contre le Covid-19. À Genève, la Croix-Rouge rappelle que le virus continuera de circuler si tout le monde n’est pas vacciné. Peu importe qu’il ait des papiers ou non.

    Dans son rapport, la Croix-Rouge parle du « #mur_invisible » qui se dresse sur la route des migrants qui veulent se protéger de la pandémie. En particulier ceux qui n’ont aucun statut. C’est le cas en #Grèce, où 50 000 personnes qui n’ont pas de numéro de sécurité sociale n’ont pas accès à la vaccination.

    C’est le cas aussi en #Pologne et en #République_Dominicaine où les vaccins sont réservés aux résidents. Mais même dans les pays qui ont ouvert leur programme, d’autres #barrières, matérielles, existent. C’est ce que dit Tiziana Bonzon, responsable Migration à la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

    « Nous vivons dans un monde qui est de plus en plus digitalisé et numérique, où même la prise de rendez-vous auprès du médecin se fait maintenant par internet. Eh bien quand vous avez juste l’argent pour vous payer à manger, vous n’avez pas forcément l’accès à internet et pas les moyens de prendre ces prises de rendez-vous. Ça devient compliqué. »

    L’étude menée par la Croix-Rouge montre qu’aux États-Unis et en #Grande-Bretagne, les migrants qui pourraient prétendre à la vaccination ne le font pas de peur d’être enregistrés par les autorités et expulsés.

    Mais des contre-exemples existent. La #Colombie a, par exemple, décidé d’inclure près de 2 millions de réfugiés vénézuéliens dans son programme de vaccination. Et en #Jordanie, les autorités ont déjà livré les premières doses de vaccins dans les camps de réfugiés syriens alors que le pays n’a pas encore sécurisé suffisamment de doses pour couvrir toute sa population.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/30725/la-croix-rouge-alerte-sur-le-manque-d-acces-aux-vaccins-pour-les-migra

    #vaccins #vaccinations #migrations #asile #inégalités #réfugiés #Etats-Unis #USA #covid-19 #coronavirus

  • Sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens... une #métaliste.

    Je profite de billet de @gonzo :
    « Le Danemark devient le premier pays européen à dire aux réfugiés syriens qu’ils doivent rentrer chez eux »
    https://seenthis.net/messages/904689

    ... pour créer une métaliste des mouvements de retour ("volontaires" ou « forcés ») des réfugiés syriens vers la #Syrie.
    Car ce mouvement a commencé tôt, déjà en 2015 selon les archives seenthis...

    #asile #migrations #réfugiés

  • First Person: Cheese proves key to survival for Syrian refugee family amid pandemic | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2021/01/1082262

    Syrian refugee Fatima Hussein Al Ahmad, a mother of four, lives on a farm with 50 other workers in Sahba, Jordan. COVID-19 travel restrictions meant that didn’t work for two months in 2020, and feeding her family became a daily struggle.

    #Covid-19#migrant#migration#jordanie#syrie#sante#alimentation#vulnerabilite#economie

  • HCR - Un couple d’Irakiens compte parmi les premiers réfugiés au monde à recevoir le vaccin contre la Covid-19
    https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/1/6001653ca/couple-dirakiens-compte-premiers-refugies-monde-recevoir-vaccin-contre.html

    « J’espère que la vie sera plus détendue maintenant. Quand je rentrerai chez moi, je pourrai embrasser mes enfants sans devoir me désinfecter les mains avant », a déclaré la réfugiée irakienne Raia jeudi, après avoir reçu le vaccin contre la Covid-19 dans la ville d’Irbid, au nord de la Jordanie. Elle compte ainsi parmi les premiers réfugiés enregistrés par le HCR au monde à être vaccinés contre le virus.Originaires de Bagdad, Raia et son mari Ziad - médecin de profession - ont fui le conflit irakien pour se réfugier en Jordanie en 2006. Ils ont tous deux reçu le vaccin Sinopharm développé en Chine, après avoir été inscrit sur la liste des bénéficiaires prioritaires en raison des maladies chroniques de Ziad, qui le plaçaient dans la catégorie des personnes à haut risque.En sortant du centre de santé après avoir reçu son vaccin, Raia a arboré un large sourire et a levé le pouce en signe de réussite. « Nous voulons juste que la vie revienne à la normale. Le vaccin nous aidera à y parvenir », a-t-elle déclaré.
    En tant que pharmacienne diplômée, Raia connaît l’importance des vaccinations et s’est inscrite avec sa famille dès l’ouverture des inscriptions en Jordanie. Dans le cadre du plan national de vaccination du pays contre la Covid-19, qui a débuté cette semaine, toute personne vivant sur le sol jordanien, y compris les réfugiés et les demandeurs d’asile, a le droit de recevoir le vaccin gratuitement.Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, plaide en permanence, aux niveaux national, régional et mondial, pour que les réfugiés et les autres personnes relevant de notre compétence soient inclus dans les stratégies nationales. En priorité, les vaccins sont mis à la disposition des personnes les plus vulnérables, comme les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques ou les personnes dont le système immunitaire est affaibli, ainsi que les travailleurs de santé et les autres personnes dont le travail est essentiel.Seuls les réfugiés qui font partie de l’une des catégories prioritaires nationales seront vaccinés dans un premier temps. D’autres pourront suivre à mesure que les vaccinations seront étendues.

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