• Et c’est là que je me rends compte que toute ma vie j’ai rêvé d’être le quartier-maître Claire Meynial, journaliste au Point, afin de pouvoir m’épanouir dans la poésie du #journalisme_à_képi. (Attention, rien que le titre démarre très fort…)

    À bord du « Charles de Gaulle », le porte-avions anti-Daech
    http://www.lepoint.fr/monde/exclusif-a-bord-du-charles-de-gaulle-le-porte-avions-anti-daech-22-02-2016-2

    La cabine, au ras du pont, offre une vue imprenable sur ces formes oblongues dont la tête oscille, calées sous l’avion. Autour se joue un ballet où chacun effectue une tâche différente, selon la couleur de sa tenue. Un « chien jaune » se courbe, abaisse son drapeau. « Paré partout… Feu ! », crie le lieutenant François-Xavier. Le Rafale disparaît dans un vacarme qui prend aux tripes. Sous ses ailes, ce sont quatre bombes, des GBU 12, comme on dit à bord, pour « guided bomb units ». François-Xavier souffle, étire un peu son 1,95 m. Comme l’indique son tee-shirt blanc et noir, il est « dans l’aéro », responsable de la catapulte sur le porte-avions Charles de Gaulle. C’est lorsqu’il presse sur le bouton, après avoir vérifié les paramètres, que l’un des 18 Rafale ou 8 Super-Étendard Modernisés s’élance sur la piste, où il atteint 250 km/h en 75 mètres.

    Du pont, posé dans les eaux scintillantes du golfe Arabo-persique, les côtes irakiennes sont à quelques minutes. « C’est sûr qu’on n’aborde pas les trente dernières secondes avec sérénité, reconnaît-il. Tu catapultes pas des œufs de Pâques, c’est un aéronef avec un mec dedans. »

    #porte_avions_anti-Daech #tu_catapultes_pas_des_œufs_de_Pâques

  • L’occasion, pour ceux qui l’avaient raté, de relire ce grand moment de #journalisme_à_képi dans le Monde en 2012, par Florence Aubenas, pleine d’enthousiasme pour ses gentils rebelles en tongues (si, vraiment, en tongues !) qui viennent « libérer » Alep :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/07/23/a-alep-en-syrie-mais-c-est-la-revolution_1737028_3218.html

    Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin.

    Alep est à moins de 20 km mais on roule pendant plus d’une heure dans la nuit pour y entrer, convoi fragile de combattants, tout juste munis de quelques pauvres armes antichars et rien contre les hélicoptères.

    […] Elle [la révolution] avance à petits pas, en claquettes et tee-shirt, façon camouflage troué, de succès modestes en débandades cuisantes, portée par la certitude inébranlable en sa victoire.

    Et comme j’adore me citer moi-même : j’évoquais à l’époque la responsabilité qu’il y a à porter la guerre dans une ville, et qu’il n’y a avait rien d’enthousiasmant à l’idée que cette ville allait être détruite et à prétendre interviewer des gens fraîchement « libérés » qui craignent de mourir ou qui savent que leurs proches risquent de mourir…
    http://seenthis.net/messages/80021#message80133

    Une ville de pas loin de 2.000.000 d’habitants (ou « civils » dans le jargon) qui n’ont pas choisi de se battre pour ou contre le régime, et à qui la guerre est imposée de l’extérieur. (Attaquer une ville n’est tout de même pas la même responsabilité qu’attaquer une base militaire.)

    […]

    Et personne n’ignore que lorsque l’Armée libre prend un quartier, l’Armée régulière arrive peu de temps après et n’hésite pas à bombarder lourdement ce quartier. Voilà, tu es un commerçant d’Alep, tu n’es ni pour ni contre, tu n’aimes pas trop le Régime, mais tu crains cette armée de « libérateurs » dont on te raconte quotidiennement qu’ils pratiquent des atrocités, et tu sais que si la guerre arrive chez toi, tu vas tout perdre, et tes enfants risquent de mourir, tu sais que ton grand fils un peu exalté a envie d’aller se battre (et tu préférerais qu’il finisse ses études vivant), et le jour même où cette fameuse armée débarque, elle te lâche un car de journalistes occidentaux (dont tu ne parles pas le langue, ça tombe bien), avec des caméras, des photographes, et qui est lourdement « protégée » par des membres de l’Armée libre. Et on te demande ton avis…

    • Ce genre de rappels sont utiles car ils prouvent que ce n’est pas parce qu’il était impossible de comprendre alors quoi que ce soit à la situation que les journalistes ont si mal couvert cette guerre depuis le début, mais que la raison est plutôt à aller chercher du côté de l’esprit partisan et/ou de la paresse intellectuelle.

    • L’occasion de rappeler que la résolution 2249 du CS de l’ONU du 20 novembre 2015 stipule à ses points 5 et 6 :
      http://www.un.org/press/fr/2015/cs12132.doc.htm

      5. Demande aux États Membres qui ont la capacité de le faire de prendre toutes les mesures nécessaires , conformément au droit international, en particulier à la Charte des Nations Unies, au droit international des droits de l’homme, au droit international des réfugiés et au droit international humanitaire, sur le territoire se trouvant sous le contrôle de l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, en Syrie et en Irak, de redoubler d’efforts et de coordonner leur action en vue de prévenir et de mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, ainsi que par le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, ainsi que les autres groupes terroristes qui ont été désignés comme tels par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies et qui pourraient par la suite être considérés comme tels par le Groupe international d’appui pour la Syrie avec l’approbation du Conseil de sécurité, conformément à la Déclaration du Groupe en date du 14 novembre, et d’éliminer le sanctuaire qu’ils ont créé sur une grande partie des territoires de l’Iraq et de la Syrie ;

      6. Engage les États Membres à intensifier leurs efforts pour endiguer le flux de combattants terroristes étrangers qui se rendent en Iraq et en Syrie et empêcher et éliminer le financement du terrorisme , et prie instamment tous les États Membres de continuer d’appliquer intégralement les résolutions susmentionnées ;

      Les résolutions 2254 et 2258 qui appellent à un cessez-le-feu et à des négociations rappellent toutes deux cette résolution 2249, et ne concernent donc ni Da’ich, ni al-Nousra, ni les « tous les autres individus, groupes ou entités associés à al-Qaïda », qui sont donc des cibles militaires légitimes.
      On en revient à cette question de la liste noire ou blanche disparue des radars.
      En attendant doit-on considérer les groupes de la coalition de Jaysh al-Fatah, qui comprend le soldat Nousra, comme des « groupes [..] associés à al-Qaïda » ? Sans cette liste, Moscou peut prétendre que oui. Mais on sait bien tous les dangers d’une telle liste pour les intérêts de certains...

    • @souriyam je crois que c’est aussi la base de l’article du jour d’Elijah J. Magnier : روسيا تحضّر الجيش السوري للتصدي لأي تقدّم تركي
      http://www.alraimedia.com/ar/article/special-reports/2016/02/06/655146/nr/syria

      «نطلب من النظام (السوري) وحلفائه وقف القصف ضد المناطق التي تسيطر عليها المعارضة ولا سيما في حلب ورفع الحصار عن المدنيين وفق ما تنص عليه قرارات الامم المتحدة 2165، 2254 و 2258...». هكذا قال وزير الخارجية الأميركي جون كيري إثر فشل مؤتمر جنيف الذي انسحب منه وفد المعارضة السورية المنبثق عن مؤتمر الرياض، بعد فك الحصار عن مدينتي نبل والزهراء الذي استمرّ أكثر من ثلاثة أعوام ونصف عام في ريف حلب الشمالي.

      وقال مصدر من الدائرة اللصيقة بالرئيس بشار الاسد لـ «الراي» ان «أميركا مرتبكة بسبب التطورات السريعة التي تحدث على أرض المعركة في سورية وبسبب التدخل الروسي الحاسم الذي قلب الامور رأساً على عقب فأصبحت تناقض نفسها، فالقرار 2254 ينص بصراحة في بنده الثامن على تأكيد القرار 2249 (2015) ان على جميع الاعضاء محاربة تنظيم الدولة الاسلامية (داعش) وجبهة النصرة وجميع حلفائهما وان اي قرار بوقف اطلاق النار لا يشمل هذه التنظيمات او الجماعات المرتبطة بها وانه يتعيّن ازالتها من الوجود».