• À #France_Travail, l’essor du #contrôle_algorithmique

    « #Score_de_suspicion » visant à évaluer l’honnêteté des chômeur·ses, « #score_d’employabilité » visant à mesurer leur « #attractivité », algorithmes de #détection des demandeur·ses d’emploi en situation de « perte de confiance », en « besoin de redynamisation » ou encore à « risque de dispersion »… France Travail multiplie les #expérimentations de #profilage_algorithmique des personnes sans emploi.

    Mise à jour du 12 juillet 2024 : le directeur général de France Travail a souhaité utiliser son droit de réponse. Vous la trouverez à la suite de l’article.

    Après avoir traité de l’utilisation par la #CAF d’un algorithme de notation des allocataires, nous montrons ici que cette pratique est aussi partagée par France Travail, ex-#Pôle_Emploi. À France Travail, elle s’inscrit plus largement dans le cadre d’un processus de #numérisation_forcée du #service_public de l’#emploi.

    –-> Retrouvez l’ensemble de nos publications sur l’utilisation par les organismes sociaux d’algorithmes à des fins de contrôle social sur notre page dédiée et notre Gitlab : https://git.laquadrature.net/la-quadrature-du-net/algo-et-controle.

    Au nom de la « #rationalisation » de l’action publique et d’une promesse « d’#accompagnement_personnalisé » et de « #relation_augmentée », se dessine ainsi l’horizon d’un service public de l’emploi largement automatisé. Cette #automatisation est rendue possible par le recours à une myriade d’algorithmes qui, de l’inscription au suivi régulier, se voient chargés d’analyser nos données afin de mieux nous évaluer, nous trier et nous classer. Soit une extension des logiques de #surveillance_de_masse visant à un #contrôle_social toujours plus fin et contribuant à une #déshumanisation de l’accompagnement social.

    De la CAF à France Travail : vers la multiplication des « scores de suspicion

    C’est, ici encore, au nom de la « #lutte_contre_la_fraude » que fut développé le premier algorithme de #profilage au sein de France Travail. Les premiers travaux visant à évaluer algorithmiquement l’#honnêteté des personnes sans emploi furent lancés dès 2013 dans la foulée de l’officialisation par la CAF de son algorithme de notation des allocataires. Après des premiers essais en interne jugés « frustrants » [1], France Travail – à l’époque Pôle Emploi – se tourne vers le secteur privé. C’est ainsi que le développement d’un outil de détermination de la probité des demandeur·ses d’emploi fut confié à #Cap_Gemini, une multinationale du CAC40 [2].

    La #notation des chômeur·ses est généralisée en 2018. La présentation qui en est faite par France Travail donne à voir, comme à la CAF, l’imaginaire d’une institution assiégée par des chômeur·ses présumé·es malhonnêtes. Ses dirigeant·es expliquent que l’algorithme assigne un « score de suspicion » – dans le texte – visant à détecter les chômeur·ses les plus susceptibles « d’#escroquerie » grâce à l’exploitation de « #signaux_faibles » [3]. Une fois l’ensemble des personnes sans emploi notées, un système d’« #alertes » déclenche ainsi des #contrôles lorsque l’algorithme détecte des situations « suspectes » (emploi fictif, usurpation d’identité, reprise d’emploi non déclarée) [4].

    Pour l’heure, France Travail s’est refusé à nous communiquer le code source de l’algorithme. Au passage, notons que ses dirigeants ont par ailleurs refusé, en violation flagrante du droit français, de fournir la moindre information aux demandeur·ses d’emploi que nous avions accompagné·es pour exercer leur droit d’accès au titre du #RGPD [5]. Nous avons cependant obtenu, via l’accès à certains documents techniques, la liste des variables utilisées.

    On y retrouve une grande partie des données détenues par France Travail. Aux variables personnelles comme la nationalité, l’âge ou les modalités de contact (mails, téléphone…) s’ajoutent les données relatives à notre vie professionnelle (employeur·se, dates de début et de fin de contrat, cause de rupture, emploi dans la fonction publique, secteur d’activité…) ainsi que nos #données financières (RIB, droits au chômage…). À ceci s’ajoute l’utilisation des données récupérées par France Travail lors de la connexion à l’espace personnel (adresse IP, cookies, user-agent). La liste complète permet d’entrevoir l’ampleur de la #surveillance_numérique à l’œuvre, tout comme les risques de #discriminations que ce système comporte [6].

    #Profilage_psychologique et gestion de masse

    Fort de ce premier « succès », France Travail décide d’accroître l’usage d’algorithmes de profilage. C’est ainsi que, dès 2018, ses dirigeant·es lancent le programme #Intelligence_Emploi [7]. Son ambition affichée est de mettre l’#intelligence_artificielle « au service de l’emploi » pour « révéler à chaque demandeur d’emploi son #potentiel_de_recrutement » [8].

    Un des axes de travail retient notre attention : « Accélérer l’accès et le retour à l’emploi [via un] #diagnostic “augmenté” pour un accompagnement plus personnalisé ». Ici, l’#IA doit permettre de d’« augmenter la capacité de diagnostic » relative aux « traitements des aspects motivationnels » via la « détection de signaux psychologiques » [9]. En son sein, deux cas d’usage retenus sont particulièrement frappants.

    Le premier est le développement d’algorithmes visant à « anticiper les éventuels #décrochages », prévenir les « #risques_de_rupture » [10] ou encore « détecter les moments où ils [les personnes au chômage] peuvent se sentir découragés ou en situation de fragilité » [11].

    Ces travaux ont trouvé, au moins en partie [12], un premier aboutissement dans l’outil du #Journal_de_la_Recherche_d’Emploi (#JRE) actuellement expérimenté dans plusieurs régions de France [13]. Le JRE assigne à chaque incrit·e quatre scores de « profilage psychologique » visant respectivement à évaluer la « dynamique de recherche » d’emploi, les « signes de perte de confiance », le « besoin de #redynamisation » ou les « risques de dispersion » [14].

    Ces informations sont synthétisées et présentées aux conseiller·es sous la forme d’un tableau de bord. « Parcours à analyser », « Situations à examiner », « Dynamique de recherche faible » : des alertes sont remontées concernant les chômeur·ses jugé·es déficient·es par tel ou tel algorithme. Le ou la conseiller·e doit alors faire un « #diagnostic_de_situation » – via l’interface numérique – afin d’« adapter l’intensité » des « actions d’accompagnement ». Et là encore, ils et elles peuvent s’appuyer sur des « #conseils_personnalisés » générés par un dernier algorithme [15].

    Contrôle, #mécanisation et déshumanisation de l’accompagnement : voilà la réalité de ce que le directeur de France Travail appelle « l’accompagnement sur mesure de masse » [16].

    Diagnostic et score d’#employabilité

    Le second cas d’usage est tout aussi inquiétant. Il s’agit de déterminer la « qualité » d’un·e demandeur·se d’emploi. Ou, pour reprendre les termes officiels, son « employabilité » [17]. Ce projet n’est pas encore déployé à grande échelle, mais nous savons qu’une première version – basée, elle, sur des techniques d’intelligence artificielle [18] – a été développée en 2021 [19].

    L’algorithme alloue à chaque inscrit·e un score prédisant ses « chances de retour à l’emploi ». Véritable outil automatique de #tri des chômeur·ses, il vise à organiser la « #priorisation des actions d’accompagnement » [20] en fonction d’un supposé #degré_d’autonomie de la personne sans emploi.

    Si les informations disponibles sur ce projet sont limitées, on peut imaginer que ce score permettra le contrôle en temps réel de la « progression de la #recherche_d’emploi » via les actions entreprises pour améliorer « l’attractivité [de leur] profil » [21]. Il serait alors un indicateur d’évaluation en continu de la bonne volonté des chômeur·ses.

    Mais on peut aussi penser qu’il sera utilisé pour inciter les personnes sans emploi à se diriger vers les « #métiers_en_tension », dont une majorité concentre les conditions de travail les plus difficiles. En demandant aux chômeur·ses d’améliorer leur score, via une #réorientation, ils et elles seraient encouragé·es à accepter un emploi au rabais.

    Agenda partagé & agences virtuelles

    Mais l’étendue du processus de numérisation à l’oeuvre à France Travail va bien au-delà de ces exemples. Côté contrôle numérique, citons l’interface « #XP_RSA » [22], l’outil numérique déployé dans le cadre de la récente réforme du #RSA. Cette interface n’est rien d’autre qu’un agenda partagé permettant de déclarer, et de contrôler, les quinze à vingt « #heures_d’activité » hebdomadaires dont vont devoir s’acquitter les bénéficiaires du minima social. Son remplissage forcé est un pas supplémentaire vers le #flicage des plus précaires.

    Côté IA, France Travail a lancé en 2024 le programme « #Data_IA » [23], successeur d’Intelligence Emploi mentionné plus haut. Présenté avec fracas au salon de l’« innovation technologique » VivaTech – organisé par le groupe Publicis –, on retrouve parmi les projets en développement une #IA_générative visant à numériser l’accompagnement et la #recherche_d’emploi (« #Match_FT ») [24]. France Travail s’intéresse aussi aux « #maraudes_numériques » pour « remobiliser les jeunes les plus éloignés de l’emploi » [25] et au développement d’« #agences_virtuelles » [26].

    #Austérité, automatisation et #précarisation

    La numérisation de France Travail signe la naissance d’un modèle de gestion de masse où coexistent une multitude d’algorithmes ayant chacun la tâche de nous classifier selon une dimension donnée. Risque de « fraude », de « dispersion », de « perte de confiance », suivi des diverses obligations : les capacités de collecte et de traitements de données sont mises au service de la détection, en temps réel, des moindres écarts à des normes et règles toujours plus complexes [27]. Cette numérisation à marche forcée sert avant tout à contrôler les personnes sans emploi [28].

    À l’heure où Gabriel Attal annonce une énième réforme de l’assurance-chômage passée en force alors que l’Assemblée nationale est dissoute, ce contrôle ne cache plus son but : forcer les plus précaires à accepter des #conditions_de_travail toujours plus dégradées [29].

    Loin des promesses de « libérer du temps pour les conseillers » ou d’offrir un accompagnement « plus réactif et plus personnalisé » [30] aux personnes sans emploi, cette numérisation contribue à la déshumanisation d’un service essentiel et à l’#exclusion des plus précaires, voire tend à une généralisation du #non-recours_aux_droits. Il ne s’agit pas d’idéaliser le traitement « au guichet », mais de rappeler que la numérisation forcée accentue les écueils de ce dernier. En accompagnant la fermeture des points d’accueil, elle transfère une partie du travail administratif aux personnes usagères du service public, participant à l’éloignement de celles et ceux qui ne sont pas en mesure de le prendre en charge [31].

    En standardisant les processus d’accompagnement, via la #quantification de chaque action et le profilage de toute une population, elle restreint les possibilités d’échange et supprime toute possibilité d’accompagnement réellement personnalisé [32].

    En facilitant le contrôle généralisé, elle accentue enfin la #stigmatisation des plus précaires et participe activement à leur #paupérisation.

    –-

    Mise à jour du 12 juillet 2024

    À la suite de notre article, France Travail, via son directeur général Thibaut Guilly, a souhaité exercer son droit de réponse que nous publions ci-dessous in extenso.

    « Madame, Monsieur,

    Je reviens vers vous suite à mon précédent courrier du 2 juillet.

    Bien que le délai de 3 jours prévu à l’article 1.1-III de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique soit aujourd’hui expiré, je constate que le droit de réponse qui vous a été adressé n’a pas été publié. Pour rappel, le non-respect de cette obligation est passible d’une amende de 3 750 €.

    Aussi, je réitère par la présente ma demande de publication d’un droit de réponse suite à la parution le 25 juin 2024 de l’article intitulé « A France Travail, l’essor du contrôle algorithmique » (librement accessible à l’adresse : https://www.laquadrature.net/2024/06/25/a-france-travail-lessor-du-controle-algorithmique).

    Dans cet article, vous évoquez un « service public de l’emploi largement automatisé », ainsi qu’une utilisation des algorithmes qui « contribue à la déshumanisation d’un service essentiel », favorise « la stigmatisation des plus précaires et participe activement à leur paupérisation » et constitue « un pas supplémentaire vers le flicage des plus précaires ». Il s’agirait d’une « extension des logiques de surveillance de masse visant à un contrôle social toujours plus fin et contribuant à une déshumanisation de l’accompagnement social », cette « numérisation à marche forcée ser[van]t avant tout à contrôler les personnes sans emploi ». Vous faites également état de « la fermeture des points d’accueil ».

    Nous nous inscrivons en faux contre ces propos erronés qui conduisent à jeter un discrédit sur le travail des plus de 55 000 collaborateurs qui accompagnent chaque jour les demandeurs d’emploi et les entreprises et à travestir la réalité concernant l’usage que nous faisons de ces algorithmes.

    L’utilisation des algorithmes au sein de France Travail ne vise en aucun cas à remplacer le travail des conseillers. L’intelligence artificielle (IA) vient en complément et ne se substitue jamais à une intervention humaine. Au contraire, nous concevons les algorithmes et l’IA comme des outils d’aide à la décision pour les conseillers ou un moyen de leur libérer du temps administratif afin de leur permettre de se consacrer pleinement à l’accompagnement des demandeurs d’emploi.

    Toute utilisation d’algorithmes est en outre encadrée par une charte éthique (https://www.francetravail.org/accueil/communiques/pole-emploi-se-dote-dune-charte-pour-une-utilisation-ethique-de-linte) qui décrit nos engagements pour garantir un cadre de confiance respectueux des valeurs de France Travail, à l’opposé de toute « notation de chômeurs » que vous pointez dans votre article. Un comité d’éthique externe composé de personnalités qualifiées garantit le respect de ce cadre. En aucun cas, les algorithmes ne sont utilisés pour « encourager les demandeurs d’emploi à accepter des emplois au rabais ».

    Concernant la « mécanisation » ou la « déshumanisation » de l’accompagnement que vous avancez, c’est méconnaitre le travail que réalisent les conseillers quotidiennement dans plus de 900 agences ou par téléphone. Aucun projet de fermeture d’agence n’est d’ailleurs envisagé contrairement à ce que vous dites et France Travail est un des rares services publics à être ouvert tous les jours, sur flux le matin et sur rendez-vous l’après-midi. Plus de 8,8 millions de personnes sont venues dans nos agences l’année dernière. Cet accueil en agence reflète justement notre politique de proximité et d’accompagnement notamment des plus précaires. L’ambition de la loi pour le plein emploi est en outre de renforcer l’accompagnement humain des plus éloignés, en particulier des bénéficiaires du RSA.

    Vous parlez enfin de « flicage des plus précaires » à travers l’utilisation d’algorithmes concernant le contrôle de la recherche d’emploi et la lutte contre la fraude. Il convient tout d’abord de souligner que ce sont deux activités distinctes, le contrôle de la recherche d’emploi ne saurait être assimilé à de la lutte contre de la fraude, qui est, par définition, une activité illégale et susceptible de poursuites pénales. Sur ce dernier point, l’utilisation des données dans la lutte contre la fraude vise avant tout à protéger nos usagers. En effet, la majorité des situations recherchées par les équipes de France Travail ne concerne pas des demandeurs d’emploi mais des individus qui détournent les services d’indemnisation du chômage, bien souvent au préjudice de nos usagers : usurpation d’identité des demandeurs d’emploi pour s’approprier leurs droits à l’assurance chômage ou détourner leurs paiements, individus se fabricant un faux passé professionnel ou une fausse résidence en France pour ouvrir des droits indus. Concernant le contrôle de la recherche d’emploi, là encore nous réfutons vivement l’idée selon laquelle nous mènerions une chasse aux plus précaires. Tout demandeur d’emploi inscrit à France Travail bénéficie de droits mais a également des devoirs qui lui sont présentés dès son inscription, dont celui de rechercher activement un emploi. 600 conseillers sont dédiés à ce contrôle et là encore, l’IA est un outil d’aide et en aucun la pierre angulaire des contrôles réalisés par ces conseillers en contact avec les demandeurs d’emploi tout au long de ce processus de contrôle. Là encore votre article méconnaît le travail de nos conseillers et constitue une atteinte à leur engagement et à leur intégrité.

    Je vous remercie de publier sans délai ce droit de réponse. A défaut, je me réserve la possibilité de saisir les juridictions à cet effet.

    Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.

    Thibaut Guilluy »

    Notre réponse :

    À la suite de notre article, France Travail, via son directeur général Thibaut Guilly, nous a initialement écrit pour faire des remarques d’ordre général sur notre article. Puis, dans une nouvelle lettre reçue aujourd’hui, il est subitement passé aux menaces : nous n’aurions, selon lui, pas fait droit à sa prétendue « demande de publication d’un droit de réponse ». Ces menaces sont particulièrement malvenues et, au demeurant, totalement vaines, puisque rien dans son courrier initial n’indiquait qu’il s’agissait d’une demande de droit de réponse…

    Le directeur général de France Travail s’en tient à une poignée d’éléments de langage sans jamais répondre sur le fond. Pas un mot sur la multiplication des algorithmes de profilage à des fins de contrôle. Tout au plus y apprend-on que des algorithmes d’IA sont aussi utilisés à des fins de « contrôle de la recherche d’emploi », ce que nous ignorions.

    Cette lettre se borne ainsi à un simple exercice, maladroit et malvenu, de communication. Elle s’essaye vainement à réfuter l’expression de « flicage des plus précaires » pour décrire les outils de surveillance des allocataires du RSA. La mise en place d’un agenda partagé pour le contrôle des 15 à 20 heures d’activité de ces dernier·ès serait ainsi – il faut savoir apprécier l’humour – une mesure visant à « renforcer l’accompagnement humain ».

    Quant à l’impact de la numérisation sur l’accueil des plus précaires, le directeur général de France Travail nie la réalité, tout comme son homologue de la CNAF, afin de minimiser l’étendue de la surveillance et le projet politique sous-jacent. Qu’a-t-il donc à répondre à la Défenseure des droits qui, en 2022 dans son deuxième rapportsur la dématérialisation des services publics, rappelait la hausse des inégalités et des réclamations en raison de cette dématérialisation « à marche forcée » ?

    Enfin, opposer, comme le fait cette lettre, le travail des salarié·es de France Travail et notre action de documentation et d’alerte sur les abus de l’administration est stérile : la déshumanisation et le changement de nature du service public se font non seulement au détriment des personnes au chômage mais également des agent·es de France Travail, comme l’ont dénoncé syndicats et associations au moment de la réforme de l’assurance chômage et la transformation de Pôle Emploi en France Travail [33].

    Ce que cette lettre souligne avant tout c’est donc l’absence de recul, de capacité de remise en cause et d’esprit critique du directeur général de France Travail quant à l’extension des logiques de contrôle numérique au sein de son institution. Ou sa pleine adhésion à ce projet.
    Notes

    [1] Voir cette note de synthèsenote de synthèse revenant sur les premières expérimentation faites par Pôle Emploi.

    [2] Voir cet article sur l’implication de Cap Gemini dans la réalisation de l’outil de scoring.

    [3] L’expression « score de suspicion » est extraite de l’analyse d’impact disponible ici, celle de « signaux faibles » d’une note de suivi des travaux OCAPI 2018 disponible ici, celle d’« indices » de l’ article présentant la collaboration de France Travail avec Cap Gemini. Quant au terme d’« escroquerie », il est issu d’un échange de mails avec un·e responsable de France Travail.

    [4] L’algorithme utilisé semble se baser sur des arbres de décisions, sélectionnés via XGBoost. Les principaux cas d’entraînement semblent être la détection de périodes d’activité dites « fictives » – soit des périodes de travail déclarées mais non travaillées – d’usurpation d’identité et de reprise d’emploi non déclarée. Voir ce document.

    [5] Nous accompagnons différentes personnes dans des demandes d’accès à leurs données personnelles. Pour l’instant, France Travail s’est systématiquement opposé à leur donner toute information, en violation du droit.

    [6] Voir notamment nos articles sur l’algorithme de la CAF, en tout point similaire à cette page.

    [7] Ce programme, financé à hauteur de 20 millions d’euros par le Fond de Transformation de l’Action Publique a été construit autour de 3 axes et s’est déroulé de 2018 à 2022. Voir notamment la note de 2020 envoyée à la DINUM par France Travail, disponible ici.

    [8] Rapport annuel 2018 de Pôle Emploi disponible ici.

    [9] Voir cette note envoyée par Pôle Emploi à la DINUM.

    [10] voir note 9

    [11] Voir ce support de webinaire.

    [12] En partie puisqu’au cœur des algorithmes du JRE, nulle trace de machine learning ou de traitements statistiques complexes. Chaque score résulte de l’application de règles simples, bien loin des ambitions initiales de recours à l’intelligence artificielle. Les dirigeant·es de France Travail semblent ici avoir éprouvé les limites d’un techno-solutionnisme béat. Voir ce document. À noter aussi que ce document évoque une « brique IA Mire » portant sur la détection de « situations de décrochage ». Il se pourrait donc que des algorithmes plus avancés soient en développement.

    [13] Le JRE est une refonte de l’interface numérique. Voir à ce sujet l’excellent article de Basta disponible ici. Si le JRE ne semble pas avoir été créé dans le cadre du programme Intelligence Emploi, il semble avoir été le cadre d’expérimentations de plusieurs des solutions produites. Voir ici.

    [14] Voir le document « Fiches pratiques à destination des conseillers » portant sur le JRE disponible ici.

    [15] Les documents les plus parlants sur la mécanisation de l’accompagnement via le JRE sont ce support et ce document à destination des conseiller·es. Voir aussi les documents que nous mettons en ligne sur l’utilisation d’IA pour générer des conseils automatisés, consultables par les personnes sans emploi et les conseiller·es.

    [16] Voir cette interview du directeur actuel de France Travail.

    [17] Pour un aperçu historique de la notion d’employabilité, voir le chapitre 5 de France Travail : Gérer le chômage de massse de J.-M Pillon.

    [18] Voir cette note envoyée par Pôle Emploi à la DINUM en 2020.

    [19] Voir cette autre note envoyée par Pôle Emploi à la DINUM en 2021.

    [20] voir note 18

    [21] Voir ce document sur l’utilisation de l’IA à Pôle Emploi.

    [22] Voir ce document de présentation de XP RSA.

    [23] Voir ce document de présentation du programme Data IA.

    [24] Pour Match FT, voir cet entretien, ce tweet et cet article de la Banque des Territoires. Voir aussi Chat FT, l’IA générative pour l’instant dédiée aux conseillers·es, dans ce document.

    [25] Voir ce tweet.

    [26] Voir ce tweet.

    [27] Sur la réforme à venir, voir notamment cet article du Monde. Sur le triplement des contrôles, voir cet articledu même journal.

    [28] Sur l’histoire du contrôle à France Travail, voir le livre Chômeurs, vos papiers de C. Vivès, L. Sigalo Santos, J.-M. Pillon, V. Dubois et H. Clouet, le rapport Le contrôle des chômeurs de J.-M. Méon, E. Pierru et V. Dubois disponible Sur le triplement des contrôles, voir ici et le livre France Travail : gérer le chômage de masse de Jean-Marie Pillon.

    [29] voir note 27

    [30] Voir, entre autres, cette vidéo du responsable du programme Data IA.

    [31] Voir le livre L’Etat social à distance de Clara Deville.

    [32] Voir le texte Déshumaniser le travail social de Keltoum Brahan et Muriel Bombardi, publié dans le numéro de février 2017 de CQFD.

    [33] La CGT a dénoncé une réforme qui n’« est pas favorable » aux personnes sans emploi. La CGT Pôle Emploi y voit une numérisation du service public qui « détruira les nécessaires relations humaines, et accentuera la fracture numérique et donc la précarité » et une réforme qui va « renforcer les devoirs au détriment des droits », ou encore « accroître les tensions entre les agents et les demandeurs d’emploi ». Solidaires a dénoncé le caractère « trompeur » de l’accompagnement. Côté personnes sans emploi, le constat est le même : cette transformation rend les personnes « Coupable[s] d’être au chômage » d’après le comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires. Enfin, les associations de solidarité et des syndicats ont ensemble dénoncé dans le Monde le « risque des contrôles abusifs de la situation globale des ménages ».

    https://lagrappe.info/?A-France-Travail-l-essor-du-controle-algorithmique-1132
    #algorithme #chômage #profilage

  • Procès de Farida Belghoul : « cette histoire est symptomatique des attaques qui visent l’école publique »

    http://larotative.info/proces-de-farida-belghoul-cette-1346.html

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH524/arton1346-4a9ee-e1e66.jpg?1458657428

    Le 24 mars, Farida Belghoul passera en procès à Tours pour complicité de diffamation, dans le cadre de l’affaire qui avait vue une enseignante de Joué-lès-Tours faussement accusée d’organiser des attouchements entre élèves. Celle qui est à l’origine des « journées de retrait de l’école » (JRE) visant à dénoncer l’enseignement de la théorie du genre à l’école avait appuyé les fausses accusations d’une de ses militantes. Entretien avec SUD Education 37, qui a soutenu l’institutrice au moment des faits.

    Dans le cas de l’affaire de l’école Blotterie, Mme Hassan évoque deux enfants, dont un particulièrement traumatisé par les faits. Il s’agit d’un petit garçon, d’origine tchétchène. La famille ne maîtrise pas le français, et ce sont des interprètes des JRE qui s’occupent d’expliquer à la famille ce qui s’est produit. Ils utilisent des familles ayant une faible connaissance du fonctionnement des écoles françaises (arrivés depuis peu en France, leur petit garçon était, rappelons-le en petite section, sa toute première année dans le système scolaire). Dans ce cas de figure, on imagine assez aisément les stratagèmes mis en place pour inventer de toutes pièces des actes n’ayant pas eu lieu.

    La réelle intention des JRE est de viser, par l’intermédiaire d’une propagande de choc, l’égalité des sexes, la liberté de conscience, la laïcité et l’État de droit. Ce type de groupuscule regroupe des extrémistes de tout bord, et surfe sur les grands thèmes à la mode, les grandes angoisses populaires. Cela rappelle les techniques du FN face aux migrants « dangereux », ou celle des catholiques de l’Opus Dei face à l’avortement, entre autres exemples... Ce type de manipulation est assez fréquent dans le modus operandi de ce genre d’activisme, car cela s’avère payant médiatiquement...

    #genre #JRE #Belghoul #école

  • Farida Belghoul mise en examen pour complicité de diffamation envers
    http://www.lemonde.fr/education/article/2015/03/05/farida-belghoul-mise-en-examen-pour-complicite-de-diffamation-envers-un-fonc

    Farida Belghoul, partie en croisade en 2013-2014 contre l’enseignement d’une supposée « théorie du genre » en milieu scolaire, a été mise en examen pour complicité de diffamation envers un fonctionnaire public. Elle avait été convoquée mardi 3 mars par un juge du tribunal de Tours, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte après une campagne de calomnie lancée contre une professeure des écoles de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), en mars 2014.

    #justice (un peu, quand même) #ABCD_de_l'égalité #JRE

    Voir aussi http://seenthis.net/messages/346915

  • Journée de retrait de l’école à Joué-lès-Tours : Farida Belghoul convoquée par la justice
    http://larotative.info/journee-de-retrait-de-l-ecole-a-883.html

    La militante d’extrême-droite qui lutte pour « l’interdiction de la théorie du genre dans les programmes scolaires » devrait être mise en examen pour sa participation à l’affaire qui avait agité l’école Blotterie en mars 2014. La camarade de SUD Educ’ qui était accusée par les #JRE d’avoir organisé des attouchements entre enfants avait porté plainte.

    Sur son site, Farida Belghoul publie le courrier de convocation pour première comparution qu’elle a reçu. Le magistrat de Tours qui signe ce courrier daté du 30 janvier 2015 indique :

    « Je vous informe que j’envisage votre mise en examen (...) pour avoir été complice du délit de diffamation publique envers un fonctionnaire publique. »

    Le 28 mars 2014, une vidéo publiée sur le site des Journées de retrait de l’école mettait en scène Dalila Hassan, présentée comme la responsable du mouvement à Joué-lès-Tours. Elle accusait une enseignante de l’école Blotterie d’avoir organisé des attouchements entre enfants. Des accusations complètement délirantes et largement démenties, notamment par la mère de la petite fille soi-disant impliquée. Mais la vidéo avait largement circulé, et Farida Belghoul s’était rendue sur place pour faire la promotion de son mouvement contre l’enseignement de la « théorie du genre » dans les écoles. L’enseignante avait porté plainte.

    Aujourd’hui, il est reproché à Belghoul « d’avoir sciemment par aide et assistance, facilité la préparation et la consommation du délit en faisant procéder au montage, au tirage et à la publication » de la vidéo.

    La propagation de la rumeur visant l’enseignante avait été facilitée par les manœuvres de la droite locale en amont des élections municipales. Un tract appelant à voter pour Frédéric Augis, candidat (victorieux) de l’UMP, accusait l’équipe municipale en place d’enseigner la « théorie du genre » dans les écoles de la ville. Accusations également contenues dans un courrier du candidat à une habitante de la ville.

  • L’école aux prises avec l’extrême droite
    http://lahorde.samizdat.net/2015/01/05/lecole-aux-prises-avec-lextreme-droite

    En ce jour de rentrée des vacances de Noël, nous vous proposons de lire l’interview de Jean-Michel Barreau, professeur à l’université de Lorraine, auteur entre autres de L’extrême droite, l’école et la République aux éditions Syllepses, et qui prépare un nouvel ouvrage sur le #Front_National dans ses rapports avec l’école de la République. Cette interview, dont voici un extrait, a [&hellip

    #Argumentaires #Repères #Collectif_Marianne #Collectif_Racine #Farida_Belghoul #JRE #Marine_Le_Pen

  • Dans le Val-de-Marne, des « anti-gender » terrorisent la FCPE Le nouvel Observateur)
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/11/11/val-marne-anti-gender-terrorisent-fcpe-255970

    La présidente de la fédération locale a ensuite été victime de nombreuses menaces. Un comité de soutien qui comprend la Ligue des droits de l’homme s’est créé pour la défendre.

    #éducation #genre #parents_d'élèves #FCPE #anti-genre #JRE #LMPT

    • « Je suis vigilante et comme j’ai constaté que la “théorie du genre” allait bien être enseignée, j’ai retiré ma fille de l’école pour le JRE, puis définitivement. J’ai juste lancé l’alerte et cela m’a valu une exclusion, mais je compte me défendre car je n’ai rien propagé du tout ni menacé personne.

      Moi, je n’appartiens à aucun mouvement, je défends seulement le Christ. »

      Le pauvre…

  • Vers la structuration d’une guerre scolaire inédite ? (Claude Lelièvre)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/290914/vers-la-structuration-dune-guerre-scolaire-inedite

    De 1910 à 1913, de nombreux projets de « défense laïque » se succèdent mais ne vont pas jusqu’au bout. Finalement, fin janvier 1914, la Chambre des députés vote par 424 voix contre 131 une série de dispositions afin d’« assurer la défense de l’école laïque ». Les parents qui empêcheront leurs enfants de participer aux exercices réglementaires de l’école, ou de se servir des livres qui y sont régulièrement mis en usage, seront frappés de la même peine d’amende que dans le cas de non-fréquentation (de deux francs à quinze francs-or). D’autre part quiconque, exerçant sur les parents une pression matérielle ou morale, les aura déterminé à retirer leur enfant de l’école ou à empêcher celui-ci de participer aux exercices réglementaires de l’école, sera puni d’un emprisonnement de six jours à un mois et une amende de seize francs à deux cents francs-or (ou de l’une de ces peines seulement). Enfin quiconque aura entravé ou tenté d’entraver le fonctionnement régulier d’une école primaire publique, notamment en organisant la désertion de cette école, sera frappé des mêmes peines ( lesquelles seront sensiblement aggravées, s’il y a eu violence, injures ou menaces).

    Six mois plus tard, c’est la guerre de ’’14’’ et « l’Union sacrée ». C’était il y a tout juste 100 ans.

    #éducation #école #histoire_de_l'éducation #laïcité #vigi-gender #jre #parents_d'élèves #relations_école_familles

  • Contre l’égalité : les enjeux commerciaux de Farida Belghoul (HuffingtonPost.fr)
    http://www.huffingtonpost.fr/albert-herszkowicz/farida-belghoul-ecole-a-la-maison_b_5800874.html

    Mais Farida Belghoul et ses amis sont des manipulateurs expérimentés dont l’objectif est, depuis longtemps, de s’approprier les enfants en utilisant les carences de l’école publique et les angoisses des parents devant l’échec scolaire. Depuis des années, F. Belghoul tente de créer une véritable entreprise consacrée à l’école à domicile.

    #éducation #JRE

  • Des lectures collectives pour lutter contre « la théorie du genre » à l’école (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/education/des-lectures-collectives-pour-lutter-contre-la-theorie-du-genre-a-l-ecole_1

    Dans le questionnaire proposé aux organisateurs pour accompagner cette lecture, les questions classiques, destinées à s’assurer que les enfants ont bien écouté l’histoire, en côtoient d’autres beaucoup moins neutres -et ce d’autant moins que le dispositif prévoit des réponses toutes faites à certaines questions.

    Exemple. A la question : « Pourquoi Frérot et Soeurette sont partis de chez eux au début de l’histoire ? », la réponse suggérée est « Leur mère est morte et la marâtre est méchante avec eux, car elle n’est pas leur vraie mère ». Les familles recomposées apprécieront... Autre question : « Que devient Soeurette au cour du conte ? » Réponse : « Soeurette reste soeur (sic), mais devient reine et mère : être mère, c’est être une reine ». Et aussi : « Dans les contes traditionnels, les marâtres sont souvent méchantes, pourquoi ? » Réponse : « Il s’agit d’une méchanceté symbolique. Elle représente la mère non biologique : la transmission est rompue ».

    #éducation #JRE #genre #parentalité #mère #ABCD_Égalité

  • Une n-ième initiative de l’#Éducation_Nationale destinée à faire #flop !

    Pourquoi vos enfants devraient apprendre le code informatique dès le plus jeune âge
    http://www.francetvinfo.fr/societe/education/pourquoi-le-code-informatique-doit-etre-appris-des-le-plus-jeune-age_60

    Plébiscité par 87% des Français selon un récent sondage, l’enseignement de la programmation à l’école ne manque pas d’intérêt pour les enfants. Francetv info vous donne trois raisons de s’y mettre le plus vite possible.

    Peut-être aurons-nous une chance de ne pas voir les bigots toutes catégories organiser des #JRE ...

  • La publicité a-t-elle enfin compris quelque chose au féminisme ? (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/89097/publicite-feminisme

    Dans quelques jours, le Ministère de l’Éducation Nationale annoncera la fin des #ABCD_de_l'Égalité (expérimentation qui ne débuta jamais vraiment) devant l’agitation marginale de #Vigigender et des #JRE. Paradoxalement, au même moment, les agences de publicité et les vedettes modifient leur approche du sujet…
    C’est certain, l’éducation ne passe plus par l’Institution : elle n’en a plus ni les moyens, ni la volonté.

    Ce qui est notable, c’est que la publicité a pour habitude de renforcer le plus violemment les clichés sexistes. Parce que la publicité doit fournir aux spectateurs, lecteurs, auditeurs, des messages confortables, en conformité avec leurs idées préconçues, et l’idéologie établie. Or l’idéologie établie est sexiste.

    La publicité doit aussi faire rêver : montrer une femme belle parce que c’est ce à quoi les femmes et les hommes aspirent. Avoir un effet « aspirationnel » (jargon de publicitaire), ce qui signifie que vous devez vous projeter, aspirer à être comme les personnages mis en scène dans le spot que l’on vous présente.

    Or, Always et HelloFlo ne sont pas différentes des autres marques : elles veulent vendre leur produit et faire des profits. Le message aspirationnel ne disparaît d’ailleurs pas : dans la pub Always il est même très clair. La publicité joue sur l’émotion, plans américains concentrés sur les visages, témoignages individuels, musique qui commence doucement puis monte en puissance. Avec l’idée que l’on va tous ensemble changer le monde, le rendre plus égalitaire, et que l’on sera des gens biens...

    Mais ce qui est réjouissant, c’est que ces pubs pensent pouvoir faire de l’argent avec le féminisme.

    #éducation #école #renoncement #genre #éducation_à_la_sexualité #féminisme

  • « Théorie du genre » : enquête sur la folle rumeur de Joué-lès-Tours
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/04/12/theorie-du-genre-enquete-sur-la-folle-rumeur-de-joue-les-tours_4400256_3224.

    S’il y a un sentiment que la communauté éducative partage, à Joué-lès-Tours, c’est celui de n’avoir « rien vu venir ». Celui, aussi, d’avoir été « manipulée », « salie ». « Cela m’est tombé dessus », répète Céline (son prénom a été changé), l’enseignante de maternelle contre laquelle, fin mars, le collectif des Journées de retrait de l’école (JRE) a lancé la pire des rumeurs : celle d’un « attentat à la pudeur » sur un garçonnet de 3 ans.

    #éducation #école #JRE #éducation_sexuelle #genre #ABCD_Égalité

  • #JRE : la main du Diable dans la culotte des enfants ?
    http://lahorde.samizdat.net/2014/05/15/jre-la-main-du-diable-dans-la-culotte-des-enfants

    Alors que lundi 12 mai, #Farida_Belghoul, à peine remise de son week-end passé au côtés des catholiques intégristes de #civitas et des défenseurs de la race blanche de feu l’Œuvre française (voir compte rendu ici), appelait, avec le soutien appuyé de Dieudonné, à une nouvelle Journée de Retrait de l’École, sans savoir pour l’instant [&hellip

    #Actualités #Confusionnistes #Intégrisme_religieux

  • Le Collectif dionysien contre le FN et l’extrême droite s’oppose aux #JRE
    http://lahorde.samizdat.net/2014/04/16/le-collectif-dionysien-contre-le-fn-et-lextreme-droite-soppose-aux

    Saint-Denis dit non aux intégrismes religieux, à l’obscurantisme et défendra toujours l’égalité des droits pour toutes et tous JRE (Jour de retrait de l’école) de Seine-Saint-Denis organisait, ce dimanche 13 avril 2014, une conférence régionale Île-de-France à #Saint-Denis. Farida Belghoul, (habituelle conférencière des JRE, disciple d’Alain Soral, d’Égalité et réconciliation, ancien membre du bureau national [&hellip

    #Initiatives_antifas #antifascisme

  • Journées de retrait de l’école : comment les enseignants recollent les morceaux avec les parents (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/03/31/journees-de-retrait-de-l-ecole-comment-les-enseignants-recollent-les-morceau

    D’autant que, paradoxalement, les taux d’absentéisme les plus élevés n’ont pas été relevés dans les écoles expérimentant les ABCD de l’égalité, le dispositif de lutte contre les inégalités accusé d’être le « cheval de Troie » de la théorie du genre en milieu scolaire.

    #éducation #école #JRE #ABCD_Égalité

  • Rumeur à l’école maternelle de Joué-lès-Tours : un lynchage orchestré par l’extrême-droite
    http://tours.mediaslibres.org/rumeur-a-l-ecole-maternelle-de.html

    De comptes Facebook en sites internet, de courriels en sms, une rumeur visant une institutrice de Joué-lès-Tours se répand comme une trainée de poudre depuis le vendredi 28 mars, afin d’affoler les parents crédules et les attirer dans les réseaux des « Journées de retrait des écoles » orchestrées par Farida Belghoul.

    En deux jours, la vidéo a été vue plus de 35 000 fois. Publiée sur le site internet de Farida Belghoul, on y voit la responsable jocondienne des « Journées de retrait de l’école », Dalila Hassan, expliquer qu’une institutrice aurait contraint un garçon de 3 ans à baisser son pantalon en même temps qu’une petite fille, afin qu’ils puissent se toucher les parties génitales... Hassan, dont la page Facebook révèle notamment son soutien à Dieudonné, explique ensuite qu’elle a assisté à l’entretien entre la mère du garçon, une femme tchétchène accompagnée d’un interprète, et la directrice de l’école.

    #JRE

  • Polémique à l’école : pourquoi la « théorie du genre » n’existe pas (Metronews.fr)
    http://www.metronews.fr/info/polemique-a-l-ecole-pourquoi-la-theorie-du-genre-n-existe-pas/mnaC!ttkZZGdG7m8ow

    Leur propagande affirme que la (prétendue) « théorie du genre » nie toute différence entre garçons et filles. C’est faux : le concept de genre montre que ces différences sont construites, et donc qu’elles sont bien réelles. Un mur a beau être construit, il n’en existe pas moins : la preuve, on peut s’y cogner… Les études de genre n’affirment pas non plus que chacun est libre de faire ce qu’il veut, de changer à son gré de sexe ou de sexualité. Au contraire : elles parlent de normes qu’il est bien difficile de faire bouger.

    #éducation #école #genre #JRE

  • La « Journée de retrait de l’école » accuse publiquement une enseignante de maternelle (Interro Ecrite)
    http://education.blog.lemonde.fr/2014/03/30/la-journee-de-retrait-de-lecole-accuse-publiquement-une-ensei

    La prochaine « Journée de retrait de l’école » (JRE), organisée au niveau national par Farida Belghoul pour lutter contre « l’abomination » que constitue selon elle et ses partisans la soi-disant « théorie du genre », aura lieu le mardi 31 mars.

    #éducation #école #genre #JRE

  • Copyheart, un amour de licence libre » OWNI, News, Augmented
    http://owni.fr/2011/05/30/copyheart-un-amour-de-licence-libre

    Or, voulant reprendre hier un de ces strips pour un billet sur S.I.Lex, j’ai cherché à savoir sous quelle licence ils étaient placés. Et là au lieu de tomber sur une classique licence Creative Commons, j’ai découvert le ♡Copyheart, qui se résumer ainsi :

    ♡ Copying is an act of love. Please copy.

    Et c’est tout !

    Le copyheart est une “non licence”

    Nina Paley a écrit une FAQ pour expliquer sa démarche, que j’ai traduite en français et que je joins à la suite de ce billet (voir plus bas). Son discours est assez intéressant et plus profond que le côté « Peace and Love » que le Copyheart peut véhiculer au premier abord.

    J’y vois un petit quelque chose de magritien, dans la mesure où le Copyheart est une « non-licence » (ou plutôt une « Ceci-n’est-pas-une licence »), qui marque une volonté, non pas d’aménager ou de renverser le copyright (démarche des licences libres ou du copyleft), mais de sortir du droit tout court. Bien que Nina Paley soit une adepte des licences libres, elle a également un recul critique fort intéressant sur le sujet, qu’elle exprime parfois sur le site Techdirt (ici , là ou là) :

    Nous ne pensons vraiment pas que les lois et la « propriété imaginaire » jouent un quelconque rôle dans les sentiments des gens et dans leurs rapports culturels. Créer encore davantage de licences et de contrats ne fait que perpétuer les problèmes engendrés par le droit quand il s’immisce là où il ne devrait pas. Le fait que le ♡ Copyheart n’ait pas de valeur juridique n’est pas un bug ! C’est absolument intentionnel !

    • Dans un état d’esprit assez différent, ça me rappelle la licence WTF de Banlu Kemiyatorn :

      La WTFPL ou WTF Public License (abréviation de son nom anglais Do What The Fuck you want to Public License, littéralement « licence publique foutez-en ce que vous voulez ») est une licence libre extrêmement libérale. À la différence des licences de type copyleft, elle permet en effet la libre redistribution et modification de l’œuvre sans aucune restriction.

    • Sinon pour ceux qui veulent un vrai cadre juridique, la licence Art Libre est plus solide, et je crois aussi que la WTFPL a eu une petite analyse juridique qui semblait montrer que ça tenait debout (donc peut-être que copyheart est aussi valide juridiquement, après tout pourquoi ne le serait-elle pas ?).

    • J’avais répondu au premier référencement de ce billet, là :
      http://seenthis.net/messages/19119#message19140

      Je tique sur l’aspect non valide juridiquement, qui amha peut s’avérer contreproductif. Notamment parce que, si je ne donne pas explicitement un droit, en matière de droits d’auteurs, je me retrouve à ne pas donner ce droit.

      Je vois une autre difficulté : ce qui a fait la force du logiciel libre, c’est que tout le monde s’est mis à utiliser des licences aussi compatibles entre elles que possible (quand les licences libres ne sont plus directement compatibles, ça a provoqué de grosses difficultés).

      Du coup, l’idée du « faites en ce que vous voulez, de toute façon je m’en fous » me semble contreproductive à deux titres :
      – l’insécurité juridique fait qu’en pratique, la liberté de l’usager n’est pas garantie, ou alors elle est moins bien garantie ;
      – on a une incompatibilité entre les différentes licences poético-portnawak, interdisant de construire réellement sur ces licences ; donc on limite à nouveau la liberté des usagers (en rendant très difficiles les traitements/regroupements automatisés facilitant la rediffusion).

      Sinon, une troisième idée : je ne vois pas bien l’intérêt, au nom d’une « sortie individuelle du système », de renoncer à l’effet contaminant des licences libres valables. L’aspect contaminant du libre me semble central.

      Du coup, l’aspect poétique me semble mener paradoxalement à :
      – libertés mal garanties pour l’usager,
      – incompatibilité entre licences limitant les libertés d’organisation et de redistribution,
      – renoncer à l’effet militant (contaminant) des licences libres.
      (Donc à moins « sortir du cadre ».)