• Il y a 75 ans : les travailleurs néerlandais faisaient grève contre la persécution des juifs.
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/fev2016/neer-f24.shtml

    Le 25 février 1941 un événement eut lieu sous l’occupation nazie à Amsterdam qui portera plus tard le nom de « grève de février. » En apprenant la déportation de quelque 425 Juifs néerlandais du quartier juif d’Amsterdam, des centaines de milliers de travailleurs néerlandais arrêtèrent le travail, quittèrent leur poste et firent une grève sauvage.
    Les conducteurs de tramway locaux furent les premiers à rejoindre la grève organisée par le Parti communiste néerlandais interdit et peu après, à mesure que la grève s’étendait dans toute la ville, les dockers du chantier naval local d’Amsterdam-Noord rejoignirent la protestation et débrayèrent en masse. La grève s’étendit à d’autres villes hollandaises voisines dont Utrecht et Zaanstad.

    #nazisme #Pays-Bas 25_février_1941#Grève_de_février #occupation #déportation #juifs #antisémitisme
    #Seconde_Guerre_mondiale #Amsterdam #Amsterdam-Noord #Utrecht #Zaanstad

  • Rony Brauman : entre le voile et la kippa, « il y a deux poids, deux mesures »
    le 16 janvier 2016
    http://www.europe1.fr/societe/rony-brauman-entre-le-voile-et-la-kippa-il-y-a-deux-poids-deux-mesures-26515

    L’intellectuel s’interroge cependant sur la signification sociale du port de la kippa, "non pas pour la personne qui la porte – parce que je n’ai aucun soupçon à mettre sur elle -, mais socialement, est-ce qu’on affirme simplement une affiliation religieuse ou autre chose ? Moi, mon impression, c’est que l’on affirme autre chose, à savoir une affiliation politique. Il y a une double signification aujourd’hui qui est attachée au port de la kippa ».

    "Une affiliation politique", mais à quoi ? "On affirme une affiliation politique, un signe de fidélité à l’Etat d’Israël - après tout pourquoi pas -, mais aussi, et c’est plus problématique, un signe allégeance à la politique de l’Etat d’Israël", pense Rony Brauman.

    Exhibition de signe religieux. S’il ne "prête pas à cet ado une analyse politique", le spécialiste s’étonne "que la République, dans sa vision laïcarde, qui refoule les signes religieux hors de l’espace public, exhibe cette fois ce signe. Quand une femme voilée se fait attaquer, il s’agit d’écarter ces signes religieux. C’est différent quand c’est un homme avec kippa qui se fait agresser.

    Est-ce à dire qu’il y a deux poids, deux mesures ? "Oui, je pense qu’il y a deux poids, deux mesures. Cela me semble être un fait objectif, une réalité indiscutable. On peut s’interroger sur les raisons de ce deux poids, deux mesures mais on ne peut pas s’interroger sur son existence."

    "La République défend ce symbole plus que n’importe quel autre ?", demande David Abiker. "Oui, et les parlementaires qui sont arrivés à l’Assemblée nationale avec une kippa (Claude Goasguen et Meyer Habib) font aussi partie de ces gens qui ont sifflé quand la mère d’une victime de Merah est arrivée au parlement avec un foulard, poursuit le professeur. Par ailleurs, ces parlementaires sont comme des amis intimes de Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. Ils le professent sans cesse. Ils sont des amis d’Israël, pas de la communauté juive. D’ailleurs, je ne sais même pas ce qu’est la communauté juive. Je me demande ce que les gens penseraient si des institutions musulmanes se faisaient les représentantes d’un Etat islamique en France."

    #kippa

    • https://twitter.com/Le_CRIF/status/688716758174298112

      Le CRIF est particulièrement choqué par les propos tenus par Rony Brauman samedi 16 janvier sur Europe 1

      ...assimilant le port de la kippa à une « affiliation politique » et un « signe d’allégeance à la politique raciste de l’Etat d’Israël ».

      Par ses propos, Rony Brauman commet deux fautes : la première est de faire de la kippa un signe politique ...

      alors qu’elle est et a été portée de tous temps par des juifs de toutes convictions politiques...

      y compris bien avant l’existence de l’Etat d’Israël. La seconde, plus grave encore, est d’offrir une légitimité à l’antisémitisme...

      en désignant tous les juifs pratiquants coupables de la politique de l’Etat d’Israël, que M. Brauman prétend criminelle...

      ...oubliant au passage qu’il s’agit du seul état démocratique de la région.

      Pour Roger Cukierman, « Les propos de Rony Brauman sont insultants pour les juifs français ...

      auxquels il refuse l’appartenance pleine et entière à la Nation française ...

      ...les réduisant, comme les caricatures les plus antisémites, à des supplétifs de l’Etat d’Israël.

      Ses propos irresponsables nourrissent l’antisémitisme, en prétendant donner une justification à l’injustifiable.

      La posture intellectuelle est complice de l’incitation à la haine et du passage à l’acte antisémite. » #Communiquédepresse


      https://twitter.com/Le_CRIF/status/688731925402521601

    • D’accord avec @gonzo ( et le Crif ) sur le port de la kippa qui serait « affiliation politique »
      Peut-être ne pensait-il qu’à Goasguen et Habib qui se flattent d’être des proches de Netanyahou.

    • "L’enthousiasme autour de la kippa, né d’un drame évité à Marseille et d’une spontanéité d’un dirigeant communautaire, a quelque chose de troublant, entre le kitsch et le malaise identitaire : je parle aussi du malaise français. Que Zvi Ammar, président du consistoire de Marseille, ait suggéré à ses coreligionnaires de se faire discrets, puisque des ados à machette cherchent des cibles légitimes, ç’aurait du être une banalité, assez triste mais logique. Que cette banalité ait provoqué un sursaut de jewish pride révèle que l’identitarisme exaspéré n’est pas l’apanage des gentils. Mais qu’elle ait mobilisé la République et ses représentants raconte une autre histoire, peu républicaine malgré les apparences.

      Un. La plupart des juifs vont nu-tête et ne portent la kippa qu’à la synagogue, s’ils y vont, ou au cimetière, nul n’y échappe. Entendre fleurir « les juifs doivent pouvoir porter la kippa » dans la bouche des politiques attentionnés, parfois enkippattés pour la circonstance, a quelque chose de troublant. Et si je ne veux pas ? Depuis la Révolution, je, juif, suis un citoyen et l’Etat n’a pas à me connaître autrement. Que ceci soit devenu théorique, à l’âge des dîners du Crif et du nouvel antisémitisme, je l’entends et l’admets. Mais on a franchi une étape. La kippa est un signe de mon rapport à Dieu, qu’il existe ou non. Elle n’est pas du domaine du bavardage public, quand bien même des fous en auraient décidé autrement. Définir désormais le juif par la kippa, c’est empiéter sur ma liberté, ma conscience, ma discrétion, mon intime et ma laïcité, au fait, puisqu’on nous bassine avec ce mot." https://www.slate.fr/story/112799/kippas-malaise

    • Je ne crois pas que Rony Brauman ait un problème avec la kippa en tant que telle.
      Brauman est né en Israël, il y a vécu jeune, il y est revenu parfois. Il connait bien ce pays, il l’a quitté et critique courageusement sa politique.

      Brauman critique avec raison le fait que la partie organisée de la communauté juive soit liée de manière beaucoup trop intime avec Israël et que les responsables politiques français, droite et gauche confondues, le soient aussi.

      Ce qui pose problème, je pense, à Brauman, c’est la flagornerie incessante des politiques envers la partie organisée de la communauté juive (je ne pense pas que les politiques se soucient beaucoup des familles juives qui sont dans la précarité ...)

      J’aimerais connaitre vos opinions.

      Quelle est la motivation des politiques (LR comme PS) pour courtiser autant les organisations communautaires juives (CRIF, LICRA en particulier) ? Et quelle est leur motivation à afficher des liens avec Israël ? (les deux candidates à la Mairie de Paris, Hidalgo et NKM sont, par exemple allées faire un voyage en Israël dans les mois précédents l’élection).

      Comme je ne crois pas que tous ces politiciens soient passionnés par la culture juive, et comme il est admis que les juifs ne représentent qu’environ 2% de la population française et ne représentent donc pas un nombre considérable de votants (par exemple, les musulmans représenteraient je crois, 12% de la population ...) et que j’ai mauvais esprit, j’ai tendance à penser qu’il y a une histoire d’intérêts la dessous.
      Comme je ne pense pas que tous les Français juifs aient les moyens de financer les campagnes politiques et de faire des cadeaux aux politiciens...

      ... Je suis amenée à penser qu’il y a quelques juifs fortunés liés aux organisations communautaires juives, qui seraient susceptibles de rendre service à ces petits politiciens s’ils affichent les bonnes préférences.

      Un indice :
      Buzzfeed en juin 2015, citant les rapports du State Comptroller Office israélien signale qu’ il est habituel que 90% du financement de la campagne de Netanyahu provienne des dons d’un petit nombre de familles américaines.
      Slate en anglais reprend l’information et cite les entreprises qui sont la propriété de ces quelques très riches américains ultra-sionistes :

      " _ _The vastly wealthy Falic family of Florida, owners of the Duty Free Americas airport shops as well as several high-end fashion brands, have been one of the most consistent donors to Netanyahu’s campaign. Four members of that family were Netanyahu’s top contributors, with each giving close to the maximum of $11,500 per donor. Closely following them were the Book family of New Jersey, owners of Jet Support Systems , with four members each contributing $11,000 each, and the Schottenstein family, owners of the American Eagle fashion chain, whose four members donated $10,000 each_ ."

      http://www.slate.com/blogs/the_slatest/2015/01/06/netanyahu_american_donors_small_group_funds_huge_share_of_israeli_prime.html?

      Je n’ai vu ces informations reprises nulle part ... _

      #Israël #juifs #Netanyahu #Rony-Brauman #financement-politique #Etats-Unis #inégalités #richesse #CRIF #LICRA

    • Je ne crois pas que l’attachement des hommes politiques français à israel soit du au fait qu’ils aiment les Juifs (ou qu’ils sont manipulés ou financés par eux).

      Je crois que c’est même le contraire : c’est parce que la politique impérialiste occidentale (et entre autres française) a besoin d’israel et qu’israel fasse partie de son alliance au Moyen Orient (pour des raisons géopolitiques et de finance internationale), qu’elle défend les Juifs dont elle suppose (en grande partie à juste titre, mais pas toujours) qu’ils y sont liés.

      En d’autres termes, si israel était peuplée de Bretons, la France défendrait et flatterait les Bretons...

  • « J’ai aidé des juifs à passer en Suisse »

    A 89 ans, l’Italienne Antonietta Chiovini, de Verbania au bord du lac Majeur, témoigne pour la première fois de ses activités de résistante à la frontière suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. Interview.


    http://www.laliberte.ch/news/suisse/j-ai-aide-des-juifs-a-passer-en-suisse-325328
    #passeurs #histoire #WWII #Seconde_guerre_mondiale #justes #deuxième_guerre_mondiale #réfugiés #frontières #Italie #Suisse #témoignage #juifs

  • Le minyan du dimanche matin
    http://otir.net/dotclear/index.php/post/2016/01/04/Le-minyan-du-dimanche-matin

    J’ai réussi à me lever et surtout à partir à temps. Le dimanche, le minyan est seulement le matin, et il est de bonne heure, alors, j’avoue, je le « saute » souvent, mais la semaine dernière, il paraît qu’ils ont eu du mal à réunir le minyan[1] : quand il n’y a pas dix #juifs de présent, pas d’office public, et ceux qui sont présents, s’ils sont venus pour dire le kaddish pour un être cher, en sont pour leur peine : ils ne pourront pas le dire.Alors, c’est le petit bonheur du jour, de sentir que chacun compte, chacun est important, et qu’une corvée fait des heureux quand on l’accomplit jusqu’au bout. Non pas que ce soit une corvée pour moi d’y aller, bien au contraire, et puis, j’y vais d’abord pour justement dire le kaddish moi-même, et ce qu’on fait pour soi n’est jamais vraiment une corvée, (...)

    #Tronches_de_vie #deuil #judaïsme #petits_bonheurs #religion

  • What Americans thought of Jewish refugees on the eve of World War II

    The results of the poll illustrated above by the useful Twitter account @HistOpinion were published in the pages of Fortune magazine in July 1938. Fewer than 5 percent of Americans surveyed at the time believed that the United States should raise its immigration quotas or encourage political refugees fleeing fascist states in Europe — the vast majority of whom were Jewish — to voyage across the Atlantic. Two-thirds of the respondents agreed with the proposition that “we should try to keep them out.”


    https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2015/11/17/what-americans-thought-of-jewish-refugees-on-the-eve-of-world-war-ii
    #réfugiés #histoire #juifs #USA #Etats-Unis #WWII #Deuxième_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale #opinion

  • Les #juifs de #Tunisie : une survie sous surveillance

    La Tunisie ne compte plus qu’entre 1200 et 1500 juifs (selon les estimations) contre quelque 120 000 à l’indépendance en 1956. Aujourd’hui, deux communautés restent pourtant fortement enracinées à l’Est du pays, sur l’île de #Djerba et dans la ville de #Zarzis. Tandis qu’à Tunis, la communauté, est en voie de disparition. Alors comment vivent désormais ces communautés à l’heure où la menace terroriste grandit dans le pays ? Nous partons à leur rencontre.

    http://www.rfi.fr/emission/20150918-tunisie-juifs-communautes-djerba-zarzis

  • Israël compte sur les « tribus perdues » pour accroître le nombre de juifs | Middle East Eye

    Face à une majorité palestinienne, les autorités israéliennes cherchent à élargir la définition juridique d’un « juif », afin que des millions de personnes aient aussi le droit d’immigrer dans le pays.

    Israël étudie les moyens d’élargir le champ d’application de la « loi du retour », élément fondamental de la législation israélienne définissant qui est juif, afin d’autoriser l’immigration de millions de personnes.

    Une commission gouvernementale mandatée le mois dernier permettra de déterminer si le droit à l’immigration devrait être étendu aux « groupes ayant des liens avec le peuple juif ». Cela inclurait ce qu’on appelle les « tribus perdues », ces communautés loin d’Israël - en Inde, en Amérique latine et ailleurs - qui prétendent avoir eu des ancêtres juifs.

    Cette initiative fait suite à une récente déclaration de Silvan Shalom, ministre de l’Intérieur et proche allié du Premier ministre Benjamin Netanyahou, où il exprimait son intention d’appliquer « la politique la plus libérale possible en matière d’immigration, pour faire venir des gens du monde entier ».

    Selon les experts, la modification de la loi pourrait rendre éligibles à l’immigration plus de trois millions de personnes supplémentaires, qui recevraient instantanément la citoyenneté israélienne.

    La création de cette commission semble refléter l’inquiétude grandissante des autorités : Israël serait en train de perdre contre les Palestiniens la « bataille du nombre ». Question devenue d’autant plus pressante que Netanyahou refuse d’engager des pourparlers pour mettre fin à l’occupation et créer un État palestinien.

    Sergio DellaPergola, démographe de premier plan à l’université hébraïque de Jérusalem, a récemment sonné l’alarme : les Palestiniens sont désormais majoritaires dans la zone sous autorité israélienne comprenant Israël et les territoires occupés. Israël comprend une importante minorité d’1,5 million de citoyens palestiniens.

    Cela fait plus de 10 ans que les taux d’immigration juive sont au point mort, alors que les Palestiniens continuent globalement d’afficher un taux de natalité plus élevé que celui des juifs israéliens.

    Loi « raciste et antidémocratique »

    La loi du retour, adoptée en 1950, limite l’immigration en Israël à ceux qu’elle définit comme juifs. C’est à dire, actuellement, toute personne ayant un grand-parent juif. Ces gens ont le droit d’amener avec eux un conjoint et tous leurs enfants, et leur famille est éligible à un large éventail d’avantages financiers.

    Des historiens expliquent que la loi du retour ainsi qu’une autre loi accordant aux non-juifs une citoyenneté spéciale ont été conçues pour garantir le maintien d’une forte majorité juive, suite à l’expulsion de 750 000 Palestiniens pendant la guerre de 1948 qui a donné naissance à Israël.

    Jamal Zahalka, membre arabe du parlement israélien, a accusé le gouvernement de chercher à exploiter encore davantage une « loi raciste et antidémocratique ».

    « La loi du retour a été créée spécifiquement pour permettre l’immigration de millions de juifs n’ayant aucun lien avec cette terre et d’empêcher le retour de millions de réfugiés palestiniens et de leurs descendants chez eux », a-t-il déclaré à Middle East Eye.

    « Cette loi est immorale et donne aux immigrants plus de droits qu’aux populations autochtones. Elle doit être abolie, et non pas modifiée aux fins d’attirer toujours plus de gens dans notre pays. »

    Selon les chiffres officiels, la loi du retour a, jusqu’à ce jour, permis à quelque trois millions de juifs d’immigrer en Israël.

    Voici ce qu’Ilan Pappé, historien et chroniqueur israélien, a déclaré à MEE : Israël espère qu’« avec l’endoctrinement adéquat et des incitations suffisantes, on pourra donner envie d’immigrer à des non-juifs qui ne sont pas arabes, et faire ainsi pencher la balance [démographique] en faveur des juifs ».

    Élargir la définition de l’appartenance juive est « un moyen supplémentaire de dé-arabiser la Palestine - dans le droit fil de la purification et dépossession ethniques » commencées en 1948.

    Un amalgame avec l’apartheid redouté

    De hauts fonctionnaires ont exprimé leurs craintes d’amalgames croissants avec l’apartheid s’il apparaissait qu’une minorité juive exerçait son pouvoir sur une majorité palestinienne. Dès 2007, le Premier ministre de l’époque, Ehud Olmert, avait émis le même avertissement.

    Ces préoccupations sont d’autant plus fortes que plusieurs membres de la coalition de droite menée par Netanyahou sont notoirement favorables à l’annexion de la Cisjordanie, ce qui renforcerait le contrôle israélien sur les Palestiniens de cette région.

    Mohammed Zeidan, directeur de l’Association des droits de l’homme de Nazareth, a déclaré que la refonte de la loi du retour trahissait en fait la panique croissante du gouvernement devant les courbes démographiques.

    « Il devient de plus en plus évident que, dans la zone sous contrôle d’Israël, sévit un système d’apartheid qui ne donne pas aux Palestiniens les mêmes droits qu’aux juifs », a-t-il dit à MEE.

    « Quand un État prétendument démocratique doit instrumentaliser la démographie pour justifier de maintenir une communauté sous le contrôle d’une autre, c’est le signe d’un grave problème. »

    Les politiciens israéliens ont toujours fait preuve de prudence à l’idée de changer la loi, car ses dispositions causent déjà de grandes tensions avec les autorités rabbiniques orthodoxes du pays.

    Les rabbins orthodoxes croient que seuls sont habilités à se définir comme juifs ceux dont la mère est juive - définition beaucoup plus étroite, fondée sur la tradition religieuse.

    Tout indique, cependant, que le ministère de la Diaspora israélienne, en charge des relations avec les communautés juives à l’étranger, passera outre et recommandera l’élargissement du vivier d’immigrants potentiels.

    Communautés défavorisées

    Mohammed Zeidan a fait remarquer que la plupart des communautés juives traditionnelles hors d’Israël - aux États-Unis, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni - prospèrent et ne montrent guère d’intérêt à venir s’installer en Israël.

    Au début de l’année, suite aux violentes attaques subies par les communautés juives à Paris et Copenhague, Netanyahou a exhorté les juifs européens à venir habiter en Israël, affirmant que c’était le seul endroit où ils seraient en sécurité. Or, les statistiques de cette année montrent que, jusqu’à présent, les taux d’immigration n’ont pas enregistré la hausse espérée.

    Une nouvelle catégorie de communautés juives « émergentes » accorderait des droits aux communautés pauvres et vulnérables de tous les pays en voie de développement, plus susceptibles d’être tentées d’immigrer en Israël.

    Les organisations de droite font depuis des années pression pour la reconnaissance des « tribus perdues », ainsi que de ceux qu’on appelle les « Beit Anusim », dont les ancêtres ont été contraints de se convertir au christianisme pendant les inquisitions espagnole et portugaise.

    « Les juifs prospères ne demandent pas à immigrer. Israël a donc besoin de trouver d’autres communautés, moins privilégiées, qu’il sera plus facile de pousser à immigrer pour venir combler le déficit », a déclaré Zeidan.

    Un succès notable a été enregistré avec les Bnei Menashe, une communauté habitant une zone reculée du nord-est de l’Inde. Bien que la loi du retour l’interdise, le gouvernement Netanyahou les a autorisés à immigrer en grand nombre en 2012.

    Pour le quotidien Haaretz, cette décision d’organiser sur fonds publics l’immigration d’une communauté non juive est un fait « sans précédent ».

    Shavei Israël, une organisation fondée en 2004 qui fait du lobbying en faveur des Bnei Menashe, a célébré en juin l’arrivée du 3 000e immigrant de cette communauté. 7 000 autres se trouvent encore en Inde.

    Influence des colons

    L’idéologie de droite de mouvements comme Shavei Israël a été prouvée lorsque la plupart des nouveaux immigrants ont été logés dans des colonies illégales en Cisjordanie. Dernièrement, un groupe de près de 80 Bnei Menashe a été envoyé dans des colonies juives établies dans le Golan, territoire syrien illégalement annexé par Israël depuis 1967.

    Jamal Zahalka a fait remarquer que le ministre israélien de l’Immigration, Ze’ev Elkin, photographié en train d’accueillir les nouveaux arrivants, est lui-même un colon qui a publiquement soutenu l’annexion de la totalité de la Cisjordanie.

    « La droite souhaite élargir la définition de ce qu’est un juif afin de pouvoir introduire dans les colonies le plus grand nombre possible de ces nouveaux immigrants », a-t-il dénoncé.

    « Le but est d’arriver à une solution sioniste et l’établissement d’un État unique en repoussant de force les Palestiniens dans des enclaves, pour ensuite confisquer leurs terres et les donner à des juifs. Pour atteindre leur objectif, ils ont besoin d’attirer ici toujours plus de gens, pour rendre légitime le vol de toujours plus de terres aux Palestiniens ».

    Selon certains médias israéliens, des indices montrent que le gouvernement serait en train de biaiser la composition de la commission pour être sûr qu’elle entérinera sa décision de modifier la loi du retour.

    Dvir Kahana, directeur général du ministère de la Diaspora et créateur de la commission, est un colon éminent. Il occupait auparavant un poste élevé au sein d’Elad, organisation d’extrême-droite qui œuvre à installer des juifs au cœur même du grand quartier palestinien de Silwan à Jérusalem-Est.

    Kahana a nommé au bureau de la commission des fonctionnaires susceptibles de soutenir une augmentation de l’immigration et ainsi renforcer les colonies.

    Des liens avec Netanyahou

    Le ministère de la Diaspora a refusé de répondre aux questions des journalistes. Cependant, dans un communiqué, Dvir Kahana a affirmé qu’il y a « une prise de conscience grandissante de l’existence de larges groupes qui ne peuvent en aucune manière se définir comme juifs, mais qui possèdent certains liens avec le peuple juif ». Il a ajouté que, de ce fait, « se pose la question des liens que le gouvernement devrait avoir avec eux ».

    Michael Freund, fondateur de Shavei Israël, a pris la tête de la campagne en faveur de l’extension des droits à l’immigration aux « tribus perdues ». C’était un proche collaborateur de Netanyahou à la fin des années 1990. Freund a écrit qu’Israël doit « aborder de façon plus créative comment remédier à l’érosion permanente du profil démographique juif du pays ».

    Shavei Israël n’a pas souhaité faire de commentaires. On lit cependant sur son site web : « Le peuple juif est actuellement confronté à une crise démographique et spirituelle, dans des proportions sans précédent ». « Nous sommes de plus en plus faibles en nombre » a-t-il ajouté, et il est donc du devoir d’Israël « de tendre aimablement la main à tous ceux qui souhaitent retourner au pays ».

    Outre celle des Bnei Menashe, Shavei Israël énumère d’autres communautés importantes qu’il espère attirer en Israël, notamment celles implantées actuellement au Brésil, en Russie méridionale, en Pologne, en Chine, au Pérou, en Turquie et en Afrique.

    Haaretz a demandé au ministère de la Diaspora si Freund prodiguait ses conseils à la commission mais le journal n’a obtenu aucune réponse.

    Le ministère a officiellement invité des experts à s’exprimer devant la commission, et leurs avis ont souligné les avantages politiques de recruter des communautés juives « émergentes ». Ces communautés pourraient être recrutées pour contribuer aux campagnes de hasbara gouvernementale, c’est-à-dire ses efforts pour améliorer l’image d’Israël dans le monde.

    La commission devrait présenter ses conclusions dans six mois.

    À la poursuite du « gène juif »

    Le concept de « tribus perdues » a suscité la controverse en Israël. Les tests effectués sur les Bnei Menashe, entre autres groupes soutenus par Shavei Israël, n’ont pas trouvé trace de marqueurs génétiques indiquant une ascendance juive.

    D’autres critiques ont fait valoir qu’on se fourvoie de toute façon à s’acharner à trouver un soi-disant « gène juif » et que cette recherche répond à des objectifs purement politiques.

    Dans son livre paru en 2009, L’Invention du peuple juif, Shlomo Sand, historien de l’université de Tel-Aviv, montre que depuis deux décennies les résultats de la recherche génétique sont contradictoires. Il conclut : « Après tant de coûteux efforts ‘’scientifiques’’, il s’avère qu’il est impossible de définir un juif par un critère biologique, quel qu’il soit. »

    Après examen de la plupart des récents travaux consacrés à la recherche d’un gène juif, c’est aussi le point de vue défendu en 2013 par Eran Elhaik, généticien israélien à la John Hopkins School of Public Health de Baltimore.

    Dans une interview accordée au journal Haaretz, il a soutenu que « les conclusions des chercheurs étaient écrites avant même de commencer les recherches. Ils ont commencé par tirer leur flèche pour ensuite peindre autour le centre de la cible ».

    On peut craindre que l’élargissement de la définition d’une personne juive n’exacerbe les tensions existantes dans la société juive israélienne.

    Après l’effondrement de l’Union soviétique et l’arrivée en Israël d’un million d’immigrants dans les années 1990, les autorités rabbiniques en Israël avaient refusé l’identité juive à quelque 350 000 d’entre eux.

    Ces immigrants se sont alors retrouvés dans un vide juridique et social car les rabbins contrôlent exclusivement les questions liées au statut personnel – dont le mariage, le divorce et l’enterrement – pour la population juive. Pour contourner ces restrictions, nombre d’entre eux ont donc été contraints de se marier à l’étranger.
    – See more at : http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-compte-sur-les-tribus-perdues-pour-accro-tre-le-nombre-de-juif
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    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-compte-sur-les-tribus-perdues-pour-accro-tre-le-nombre-de-juif
    #israel#racisme#apartheid#juifs

  • Retour sur l’histoire du mouvement des Blacks Panthers israéliennes, créé en 1971 par des juifs mizrahi (orientaux) protestant contre la discrimination dont ils étaient l’objet de la part de l’establishment ashkenaze. L’Alternative information center (AIC), qui le publie, souligne que cet article est important parce que l’auteur est un chercheur palestinien (vivant en Egypte) qui écrit sur la société israélienne pour des publics arabes.

    44 years of Black Panthers in Israel
    http://www.alternativenews.org/english/index.php/aicoment/946-44-years-of-black-panthers-in-israel
    #israel#juifs#discrimination#blacks_panthers

  • Les Juifs, le sionisme et Israël, par Pierre Stambul
    http://ldh-toulon.net/les-Juifs-le-sionisme-et-Israel.html

    Pourquoi la grande majorité des Juifs soutiennent-ils, quoi qu’il fasse, le gouvernement israélien (la manifestation du CRIF vient hélas encore de le prouver ?) Pourquoi, à l’heure où l’on réalise (enfin) les ravages des nationalismes, le Sionisme reste-t-il si populaire chez les Juifs ? Comment un peuple qui a subi l’extermination nazi peut-il pratiquer ou approuver les violations quotidiennes des droits les plus élémentaires ?

    Ma réponse, et c’est ce thème que je vais développer, c’est que le Sionisme et l’État d’Israël constituent une espèce de perversion de l’identité Juive (qui est essentiellement liée à la diaspora) et que la dérive actuelle est la conséquence d’une réécriture de l’histoire du Judaïsme. La construction artificielle d’une prétendue identité israélienne s’est faite en détruisant les langues, les cultures et les valeurs des Diasporas. La société israélienne est malade et éclatée. Sa seule cohésion, c’est le fantasme de l’encerclement hostile et de la destruction, c’est l’agitation perpétuelle du souvenir de l’antisémitisme et de la Shoah. Mais là encore, il y a à mon sens, une escroquerie. Le Sionisme n’a aucune vocation à lutter contre l’antisémitisme et n’a aucun droit à récupérer la Shoah.

    • Amalgamer Houria Bouteldja avec Soral et Dieudonné, si j’osais je dirais que c’est un beau coup de pute.
      Quadruppani est du genre à ratisser large.
      Je lis quelques précédents textes et notamment sa réponse à l’appel des Indigènes, c’est un garçon qui a l’air d’avoir une vision un peu rigide de la république, il veut bien reconnaitre quelques erreurs passées on peut lui reconnaitre ça, le post-colonialisme connait pas.

    • D’un autre côté, après les Dieudonné et Soral qui voient des Juifs partout et principalement derrière les malheurs des Noirs et des Arabes, voici qu’ Houria Bouteldja (du Parti des Indigènes de la République) compare les Juifs à des « goumiers », en référence aux Sénégalais qui servaient dans les troupes coloniales au Maroc. Et de conclure, texto : « Les #Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe. » Vous avez bien lu : « Les » Juifs, pas « Des » Juifs instrumentalisés ou enrôlés. Face à la haine de certains Marocains envers tous les Sénégalais à l’époque coloniale, le rôle des intellectuels critiques n’était-il pas d’expliquer que tous les Sénégalais n’étaient pas des goumiers ? Dieudonné, Soral, Bouteldja : ces intellectuels-là sont les zélés auxiliaires d’une politique étatique et d’un battage médiatique qui travaillent à transformer des préjugés populaires diffus en tirs de kalachnikov.

      Combattre ces « deux mâchoires du même piège à con » est une exigence pour tout esprit libre qui tient à le rester. Pour ceux qui ont pris le parti de l’émancipation humaine, c’est une nécessité vitale.

      #P.I.R

    • Je ne vois là aucune version rigide de « la république » (le mot n’est d’ailleurs cité dans l’article que pour « le parti etc. » ou « la place de »).

      De même, citer certains propos un peu trop oubliés d’une porte parole du P.I.R (cf. post précédent) met en rapport deux modalités actuelles de l’antisémitisme (il ne s’agit pas du traditionnel #antisémitisme occidental et chrétien) qui ne sont en rien amalgamées.

    • J’ai lu le passage que tu reproduits, et alors est ce que ca change le sens de ce que dit Houria Bouteldja ?
      Si la polémique se fait entre « les juifs » ou « des juifs » ne change rien aux manœuvre gouvernementales pour mettre les, ou des en première ligne des causes de l’islamophobie, qui ne peut être tout à fait française de souche. Et contraire,ment à ce que dit Quadruppani les données ne manquent pas pour prendre la mesure du phénomène, données sur la France et sur l’Europe.
      Certains en commentaires parlent de confusionnisme. Les indigènes silencieux qui ne contestent pas leur statut je pense qu’il apprécie. Je vois accoler antisémitisme et IDR assez souvent dans certains échanges ici et là mais donner un exemple concret relève toujours de la gageure.
      Tout ca me semble d’une malhonnêteté intellectuelle éprouvée.
      Quand Quadruppani parle de « communautariser la question sociale en France » il n’oublie pas de placer le CRIF en première ligne bien avant les politiques et qu’en se qui concerne les magistrats j’avais oublié leur indépendance vis à vis du pouvoir. A chacun son agenda n’est ce pas ?

    • Ce n’est pas Bouteldja qui dit « les juifs » sont ci ou ça. Ce que Bouteldja dit c’est que la politique impérialiste française utilise « les juifs » comme bouclier, ce qui n’a rien d’essentialisant. Ca me déçoit de Quadruppani, que j’aime bien par ailleurs, qu’il ne comprenne pas ça...

    • @Unagi
      "Tout ca me semble d’une malhonnêteté intellectuelle éprouvée."
      @Dror
      "Ce n’est pas Bouteldja qui dit « les juifs » sont ci ou ça. Ce que Bouteldja dit c’est que la politique impérialiste française utilise « les juifs » comme bouclier, ce qui n’a rien d’essentialisant. "
      C’est exactement ce que j’ai pensé en lisant ce dernier coup de pied de l’âne contre le PIR dans Article 11.
      Quadruppani touche ici le fond, en effet, mais à sa décharge, c’est une tendance qui fait des ravages dans l’extrême gauche, de la plus extrême à la plus gauche...

      Et aussi : à voir le nombre de critiques radicaux ou libertaires, ’’antiracistes" etc., mais blancs, qui deviennent soudainement infoutus de comprendre une phrase pourtant simple lorsqu’elle elle est prononcée par un(e) indigène, on n’est pas sortis des ronces.

    • Autre point discutable dans l’article de Quadruppani : comme Todd, il affirme qu’il est évident qu’il existe "une forme d’antisémitisme populaire au sein des populations d’origine immigrée en France".

      C’est tellement évident que personne ne l’a mesuré ? Si, la CNCDH, qui dit exactement le contraire :

      –les opinions à l’égard des juifs sont stables et 85% des Français pensent aujourd’hui que les juifs sont « des Français comme les autres »
      –le « nouvel » antisémitisme associé à l’antisionisme, à l’islamisme radical et à la gauche tiers-mondiste, est un mythe. Au contraire, c’est bien le « vieil antisémitisme » liant les juifs à l’argent et au pouvoir qui perdure, et on note que les jugements négatifs sur Israël sont plus fréquents à droite qu’à gauche.
      –l’idée que l’antisémitisme serait un racisme d’une autre nature n’est pas non plus validée, puisque les personnes rejetant les juifs (les personnes âgées, les moins diplômées et ayant peu de ressources, les catholiques les plus pratiquants, plus à droite qu’à gauche, et jusqu’à 58 % des proches du FN...) rejettent aussi les autres minorités.
      –quant aux Français issus de l’immigration... ils se comportent comme les autres Français : ils se situent dans la moyenne ! L’intégration par le racisme, c’est ça la France !

      Antisémitisme, islamophobie : la CNCDH pointe un climat « délétère » en France
      Carine Fouteau, Médiapart, le 9 avril 2015
      http://www.mediapart.fr/journal/france/090415/antisemitisme-islamophobie-la-cncdh-pointe-un-climat-deletere-en-france?on

    • Quadruppani, comme Todd, dénonce l’islamophobie. Mais c’est comme si, pour pouvoir dénoncer l’islamophobie, il faut d’abord montrer patte blanche en dénonçant « l’antisémitisme des jeunes de banlieue », même s’il est imaginaire.

      Quadruppani, comme d’autres, dénonce Charlie-Hebdo. Mais c’est comme si, pour pouvoir dénoncer le racisme de Charlie-Hebdo, il faut d’abord montrer patte blanche et dénoncer Houria Bouteldja.

    • Todd ne s’exprime jamais sur l’islam, sauf en filigranes.
      En dehors du rappel répété à l’antisémitisme de banlieue il qualifie par exemple l’islam de religion des faibles. Ce qui est assez vicieux comme procédé. Le qualificatif loin de renvoyer à une position minoritaire et stigmatisée, fait référence à Nietzsche pour qui le christianisme est la religion des faibles, « qui cherchent à empêcher les forts de vivre leur liberté.
      Que chacun soit une »âme immortelle" et de rang égal avec chacun, [...] que de petits cagots, des toqués aux trois quarts aient le droit de se figurer que pour eux les lois de la nature sont enfreintes sans cesse, - une telle gradation de tous les égoïsmes jusqu’à l’infini [...] ne peut pas être marquée d’assez de mépris. Et pourtant le christianisme doit sa victoire à cette pitoyable flatterie de la vanité personnelle, -par là il a attiré à lui tout ce qui est manqué, bassement révolté, tous ceux qui n’ont pas eu leur part, le rebut et l’écume de l’humanité., in L’Antéchrist".
      Il me semble qu’on est loin de la patte blanche.

  • Mediapart | Bruxelles 2015 – #Evian 1938 : de sinistres résonances

    « Décidément l’histoire bégaie », c’est la conclusion de #Claire_Rodier membre du Gisti et vice-présidente du réseau Migreurop, et #Danièle_Lochak professeure émérite de droit de l’université Paris Ouest-Nanterre et membre du Gisti qui mettent en parallèle deux dates de l’histoire : Bruxelles 2015 et Evian 1938.

    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/05/03/mediapart-bruxelles-2015-evian-1938-de-sinistres-resonances

    #réfugiés #asile #migration #histoire #juifs

  • #Juifs et #musulmans (1/4) - Les origines 610-721

    Cette série #documentaire, qui relate l’histoire de la #coexistence entre juifs et musulmans au cours des siècles, débute avec la naissance de l’Islam.

    L’avènement de Mahomet marque le départ de la fulgurante conquête de la religion musulmane qui, en un siècle, parvient à s’étendre de la Perse à L’Espagne. Les conversions sont nombreuses mais juifs et chrétiens peuvent continuer de pratiquer leur religion. Réalisation : Karim Miské

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/a-voir/6752722-juifs-et-musulmans-1-4-les-origines-610-721.html
    #histoire #histoire_vivante

  • Israël : heurts lors d’une manifestation contre les violences policières
    AFP / 03 mai 2015 22h22
    http://www.romandie.com/news/Israel-heurts-lors-dune-manifestation-contre-les-violences-policieres/590005.rom

    Tel-Aviv - Au moins 23 policiers et 7 manifestants ont été blessés dans des heurts dimanche soir à Tel-Aviv après un rassemblement contre les violences policières et la discrimination dont sont victimes les Israéliens d’origine éthiopienne, selon les services d’urgence.

    La police montée a tiré des grenades assourdissantes pour disperser la foule et l’empêcher de s’en prendre à la mairie de Tel-Aviv, a constaté un journaliste de l’AFP. Les manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et des chaises sur la police.

    Des canons à eau ont également été utilisés pour éloigner des manifestants des rues alentours, en vain.

    Plusieurs manifestants ont été arrêtés, a indiqué la porte-parole de la police, Luba Samri.

    Quelque 10.000 personnes selon la presse, 3.000 selon la police, étaient venues manifester à Tel-Aviv, trois jours après un rassemblement à Jérusalem, qui avait également dégénéré en heurts.Trois policiers et dix manifestants avaient été blessés.

    Le ministre de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, a expliqué que disperser les émeutiers était compliqué, car il n’y avait pas de chef à qui s’adresser.

    Il n’y a personne à qui parler, a-t-il déclaré à des journalistes.

    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que toutes les plaintes (contre la police) allaient être étudiées. Mais il n’y a pas de place pour la violence, a-t-il ajouté.

    La large diffusion dans la presse israélienne d’une vidéo montrant deux policiers en train de frapper un soldat d’origine éthiopienne en uniforme militaire a suscité la colère de cette communauté.

    Parmi les milliers de manifestants, des centaines d’Israéliens étaient venus soutenir leurs compatriotes d’origine éthiopienne. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire Un policier violent devrait être en prison ou Nous demandons l’égalité des droits.

    #Israéliens_Ethiopiens #Juifs-Ethiopiens #Tel-Aviv

    • Publié le 03-05-2015 Modifié le 03-05-2015 à 22:23
      Israël : violente manifestation d’Israéliens d’origine éthiopienne
      Par RFI
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150503-israel-violente-manifestation-israeliens-origine-ethiopienne-falashas

      Ohad, 32 ans, était dans la manifestation : « La communauté éthiopienne vit en Israël depuis environ 30 ans. Et depuis 30 ans, nous souffrons du racisme... dans l’éducation, dans le logement. Si on veut par exemple louer un appartement, les gens ne veulent pas la plupart du temps, parce qu’on est Ethiopiens, on est Noirs. Dans le travail c’est pareil, il n’y a pas de travail bien payé pour nous. Mais le pire, ce sont les violences policières. Les policiers nous voient tous comme des criminels ».

      « On est Israéliens ! Mais on ne se sent pas traités comme les autres Israéliens. Les autorités israéliennes nous on fait venir dans ce pays parce qu’on est juif, ou on est venu de nous-mêmes. Mais on ne peut pas nous faire venir et nous laisser de côté, comme si nous étions l’arrière-cour d’Israël. C’est la vérité, et cette situation doit changer » , souligne Ohad au micro de la correspondante de RFI, Murielle Paradon.

    • Une manifestation antiraciste des Éthiopiens d’Israël dégénère
      Dernière modification : 03/05/2015

      http://www.france24.com/fr/20150503-une-manifestation-antiraciste-ethiopiens-israel-degenere-affronte

      Au moins 20 personnes été blessées, dimanche à Tel Aviv, lors d’affrontements entre policiers et manifestants israéliens d’origine éthiopienne dénonçant le racisme anti-noir des forces de l’ordre.

      Intifada noire ou « Baltimore israélien » : les centaines de manifestants israéliens d’origine éthiopienne rassemblés à Tel Aviv ne mâchaient pas leurs mots, dimanche 3 mai, pour exprimer leur ras-le-bol à l’égard d’une police qualifiée de raciste.

    • Israël : Netanyahu appelle à éradiquer le racisme, devant la colère des juifs éthiopiens
      AFP / 04 mai 2015
      http://www.romandie.com/news/Israel-Netanyahu-appelle-a-eradiquer-le-racisme-devant-la-colere-des-juifs-/590252.rom

      Jérusalem - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé lundi à éradiquer le racisme après les violentes manifestations qui ont agité cette semaine la communauté des juifs israéliens d’origine éthiopienne.

      Nous devons être unis contre le phénomène du racisme, le dénoncer, et l’éradiquer, a déclaré M. Netanyahu, cité dans un communiqué de ses services, à l’issue d’une rencontre de trois heures avec les représentants de la communauté éthiopienne.

      M. Netanyahu a ajouté qu’il avait chargé une commission ministérielle de s’attaquer aux problèmes d’intégration rencontrés par les Israéliens d’origine éthiopienne, notamment des difficultés dans le domaine de l’éducation, du logement et de l’emploi.

      Plus d’une soixantaine de policiers et manifestants ont été blessés dimanche soir à Tel-Aviv, au cours d’une manifestation qui a dégénéré en émeutes.

      #hôpital_se_fout_de_la_charité

    • Bordure protectrice : une ONG évoque la « dérive morale » de l’armée israélienne

      Tsahal dénonce les méthodes de Breaking the Silence, qui refuse de fournir les preuves de ses accusations
      Publié 04 Mai 2015
      http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/69973-150504-bordure-protectrice-une-ong-evoque-la-derive-morale-de-l-armee-

      Contactée par le Times of Israel, l’armée israélienne a assuré qu’elle s’était engagée à enquêter très sérieusement sur toutes les accusations crédibles formulées par les médias, les ONG ainsi que les plaintes officielles impliquant ses soldats pendant Bordure protectrice, mais a déploré la méthode employée par Breaking the Silence qui « refuse de fournir des preuves de leurs affirmations ».

      Après publication de son rapport, l’organisation refuse systématiquement de fournir les preuves liées aux accusations demandées par l’armée, empêchant les responsables militaires d’enquêter et de punir les éventuels coupables.

      Selon Tsahal, ce comportement rend « toute enquête, menée par les organes compétents, impossible et ne permet pas que les incidents soulevés soient traités d’une manière appropriée » et prouve que l’organisation « n’a pas l’intention de corriger les fautes découvertes ».

      Breaking the Silence insiste sur le fait que tous les témoignages ont été vérifiés et validés pour vérifier leur authenticité.

  • Why we took to the streets: Ethiopian Israelis who refuse to stay silent - Israel - Israel News | Haaretz
    http://www.haaretz.com/news/israel/.premium-1.654786

    Protesting what they say is police brutality toward Israeli Ethiopians, hundreds of demonstrators took to the streets of Tel Aviv on Sunday afternoon, blocking traffic on major arteries and junctions.

    Following a standoff with police outside a major intersection in the city, the protestors succeeded in circumventing security blocks and accessing the main Tel Aviv–Jerusalem highway, bringing traffic to a complete half in both directions at the height of rush hour.

    Sunday’s demonstration followed a protest in Jerusalem on Thursday, which culminated in violent clashes between police and the Ethiopian demonstrators.

    Both protests were prompted by an incident early last week, in which police were caught on video assaulting an Ethiopian soldier who did not move immediately upon their request. (The police were trying to clear the area around him because of a suspicious object.)

    Joining the Israeli Ethiopians at today’s protest were hundreds of supporters, including social activists, youth movement participants, and Knesset members from various parties on the center and left.

    Many of the protestors said they had come to demonstrate not only against police brutality but also against what they say is pervasive racism in Israeli society. Last week’s incident, they said, was the trigger.

    Several of the demonstrators explained to Haaretz what brought them out into the streets of Tel Aviv.

    Dana Sibaho, a 29-year-old bookkeeper from the southern town of Netivot, who immigrated to Israel in 1991.

    “We have long been the punching bag and scapegoat for everything in this country. People say that they’re with us, that they brought us here. They didn’t bring us here. We came because of Zionism, not like others who came for economic benefits. When you’re a Zionist, you believe with a full heart that this is your country.

    "Our forefathers lived here, and we also have the right to live here. But what is going on now is simply a catastrophe. It is racism for the sake of racism. You look for a job today, and even if you’re the best around, there’s a price. Your color carries a price.

    "But we will not stay silent any longer. We are not our parents’ generation, who kept quiet, kept their heads down and said ‘amen’ to everything. That period is over. We are a new generation fighting for our rights.

    "We are the first to volunteer for the elite units in the military. I personally know many in the community who’ve already fought in three wars. And the state – what it does it tell them to do? Pardon the expression, but it tells them to go stick it you know where. “


    Dana Sibaho.

    Yoav Gared, a 26-year-old former member of the Givati brigade from Beit Shemesh.

    “We’ve come not only because of police violence, but also because of the racism in society here. We feel it in the workplace and in the neighborhood.

    "The important thing is getting the following message out to the entire nation of Israel: We will not stay silent any longer. We will not accept violence any longer – not from the police and not from anyone else. I personally have never been a victim of police violence, but I’ve witnessed other members of the community who have been.”


    Yoav Gared.

    Getenet (last name withheld), a 40-year-old from the West Bank town of Ariel, who immigrated to Israel in 1984.

    “I’m here today out of solidarity with that soldier who was beaten up. A soldier in uniform doesn’t deserve to get what he got. A soldier in uniform deserves to be respected and appreciated. But it’s not just that. That was the spark that triggered it all, but there are many young Ethiopians who are sitting in jail today for nothing. No reason at all. It’s painful. I took a day off work for this because it’s so important for me to make my voice heard.”

    Getenet.

    Maya Tzagay, a 19-year-old soldier, from Netanya, who was born in Israel.

    “There are too many instances of racism against our community. We kept quiet and kept quiet, and because of that, people who were victims of police violence ended up killing themselves. The boy who was beat up last week, you can see on the video that he didn’t do anything. He was beaten up for nothing, and it’s really enraging.

    "What we’re doing now has nothing to do with what’s going on in Baltimore. They have their issues. We have ours. But we understand them – we both suffer from racism. There, it’s more extreme. People were murdered by police. Here they just got beaten up. Who knows? Maybe somebody was killed by police here, and we don’t even know about it.

    "In any event, we will not be silent any longer. It can’t be that our blood is only good for fighting wars.”


    Maya Tzagay.

    Itay Kefale, a 29 year old from Bat Yam, near Tel Aviv, who immigrated to Israel in 2005.

    “I’m here because I want to bring about change, God willing, to the new generation. What happened last week with the Ethiopian soldier, we don’t deserve that. So I came here so that my voice would also be heard and so that in the future, what happened to our brother doesn’t happen to my son and to your son. Enough already.”


    Itay Kefale.

    Zemene Melesse, a 46-year-old singer from the ultra-Orthodox town of Bnei Brak, who immigrated to Israel in 1991. 

    “I’m here because of the racism against the Ethiopian community. For years, we’ve suffered from this racism, at work, when we go out, everywhere. When I get on stage at clubs, the police immediately interfere. They ask to see our identification cards. They try to get us to stop playing. What’s happening here today has nothing to do with what’s happening in Baltimore, but as a black man, I identify with them.”

    Zemene Melesse.

    Eli Malasa, a 33-year-old from Netivot, who immigrated to Israel in 1999.

    “Why am I here? Because of the police who beat us and open files on us. They get promoted on our backs. Whenever they see us hanging out together, having a good time, drinking a little, laughing, they have to break it up and beat us up. They don’t ask questions. They don’t tell us to be quiet. They just beat us up.

    "My whole life, wherever I’ve been, that’s been the story. I’m a truck driver, but they took away my license from me, and now I have no work. My brother was beaten to a pulp by them. We don’t even know why, but he’s not willing to do anything now. Not even leave the house. They ruined his life.”

    Eli Malasa.

    #Juifs-Ethiopiens

  • +Entretien avec Ivan Segré
    La philosophie française et les « Juifs »+
    Basile Dewez et Ivan Segré
    http://labyrinthe.revues.org/4092

    L’apparition d’un courant intellectuel français qui, au nom de la « défense d’Israël » et de la « lutte contre l’antisémitisme », a développé un argumentaire réactionnaire, contre les Maghrébins ou les Noirs d’identité musulmane, plus largement contre les jeunes des quartiers populaires, et contre les progressistes, est un phénomène notoire. L’originalité de mon analyse, c’est de montrer que, à y bien regarder, ce courant intellectuel français n’est absolument pas le symptôme d’un « repli communautaire juif », comme on a pu le penser, mais plutôt l’avant-garde d’une réaction idéologique dont le mot d’ordre véritable est la défense de l’Occident, et non la défense des Juifs ou d’Israël.

    Des intellectuels comme Shmuel Trigano, Alexandre Adler, Alain Finkielkraut, Emmanuel Brenner (alias Georges Bensoussan) ou encore Pierre-André Taguieff, bien loin de s’inscrire dans une pensée sioniste ou de se soucier de la « lutte contre l’antisémitisme », renouent en fait avec le mot d’ordre réactionnaire et xénophobe de la « défense de l’Occident ». Car, comme je l’indiquais plus haut, la défense de l’État d’Israël ne comptera bientôt pour rien dans cette affaire, l’essentiel étant de produire une argumentation qui désigne le « musulman » et le « gauchiste » comme des ennemis de la démocratie occidentale. Pour exemple, je cite dans mon livre un texte d’Alexandre Adler qui, dans l’Odyssée américaine (Grasset, 2004), nous fait part de ses visions prophétiques sur l’avenir de l’État d’Israël, et conclut : « L’une des frontières de l’Amérique se situera bientôt sur le Jourdain, mais ce sera une frontière électronique, cybernétique, balistique, laissant aux gardes-frontières juifs et druzes le soin de faire la police au sol, face à un État palestinien qui, étroitement relié aux forces nationalistes et sunnites les plus résolues, fera toujours partie du problème et non de la solution, au Moyen-Orient. » Il me semble que les visions prophétiques d’Alexandre Adler font clairement apparaître qu’en guise de défense d’Israël, ces intellectuels défendent une conception du judaïsme qui n’a d’autre consistance que celle-ci : des « gardes frontières juifs et druzes » chargés de faire « la police au sol » sur la frontière américaine du Jourdain.

    « La réaction philosémite ». Entretien avec Ivan Segré
    http://indigenes-republique.fr/la-reaction-philosemite-entretien-avec-ivan-segre

    #racisme #antisémitisme #philosophie #histoire #anti_philosophie #Marx #juifs #Ivan_Segré

  • Tentons le test « Et si je mets “juifs” à la place de “musulmans”, est-ce que ça te semble pas un peu facho ? » :

    « On a 500.000 juifs plus ou moins bien intégrés en France. Le problème n’est pas le flux mais le stock »

    Oui, je te confirme : ça sonne totalement nazi. Donc : Judith Waintraub citant Bourlanges sur Twitter :
    https://twitter.com/jwaintraub/status/566901944565104640

    « On a 5 millions de musulmans plus ou moins bien intégrés en France. Le problème n’est pas le flux mais le stock » #Bourlanges #EspritPublic

  • Quand les #réfugiés #juifs passaient par #Collex-Bossy

    La ferme et le golf de la Vieille-Bâtie, à Collex-Bossy, somnolent dans la torpeur hivernale. Alors qu’on commémorait hier les 70 ans de la libération du camp d’Auschwitz, Robert Baumgartner, âgé de 16 ans en janvier 1945, se souvient que ce coin de campagne genevoise était beaucoup plus animé durant la Seconde Guerre mondiale. A deux pas de la frontière, l’endroit grouillait de soldats. Pourtant, de nombreux juifs et autres clandestins passaient par les bois de Versoix pour fuir les nazis. Ils trouvaient asile pour la nuit dans la ferme de la famille Baumgartner. La mère de Robert a même été arrêtée pour cela.


    http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/refugies-juifs-passaient-collexbossy/story/12632455
    #WWII #Deuxième_guerre_mondiale #Suisse

  • #Islamophobie ou prolophobie ? (@mdiplo, février 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/BREVILLE/52625

    Les #juifs sont implantés en France de très longue date, dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. Beaucoup s’installent entre la fin du XIXe siècle et le début de la seconde guerre mondiale, fuyant les pogroms et la montée du nazisme en Europe centrale et orientale. Ouvriers, artisans ou petits commerçants, les juifs arrivés dans l’entre-deux-guerres vivent souvent dans des quartiers pauvres et délabrés, où ils se heurtent au racisme de leurs voisins français. Comme nombre de réfugiés, ils disposent parfois d’un capital culturel supérieur à la moyenne de leur pays d’origine (un trait également observé parmi les réfugiés afghans, syriens ou africains). Puis une nouvelle vague, issue de la décolonisation de l’Afrique du Nord, se produit après 1945. Au fil des décennies, certains descendants de ces premiers arrivés s’élèvent dans la société, au point d’occuper aujourd’hui des postes de pouvoir, notamment dans les milieux journalistique, politique et universitaire — c’est-à-dire ceux qui produisent, orientent et contrôlent les discours publics.

    Les immigrés de culture musulmane, eux, sont plus nombreux à arriver en France après la seconde guerre mondiale, et surtout à partir des années 1960, en provenance du Maghreb puis d’Afrique subsaharienne, parfois recrutés par l’industrie en fonction de critères physiques. Leurs enfants et leurs petits-enfants grandissent dans une société en crise, frappée par un chômage de masse et une précarité croissante dont ils sont les premières victimes et qui amenuisent leurs chances d’ascension sociale. Si certains se hissent au rang des classes moyennes et même supérieures, ils demeurent globalement peu représentés dans les plus hautes sphères. Fréquemment attaqués par les médias et les dirigeants politiques, les étrangers et les Français #musulmans ont peu d’armes pour se défendre dans l’arène publique, ce qui permet au discours raciste de fonctionner à plein régime. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les #Roms, groupe le plus dépourvu de ressources pour s’opposer aux discours stigmatisants, font l’objet d’attaques plus rudes encore, depuis M. Jean-Marie Le Pen, qui juge leur « présence odorante et urticante », jusqu’à M. Manuel Valls, selon lequel « les Roms ne peuvent pas s’insérer en France, dans leur majorité » et ont donc « vocation à rentrer chez eux ».

    La situation actuelle des juifs et des musulmans fait écho, par certains aspects, à celle des #migrants russes et arméniens de l’entre-deux-guerres. (…) Ainsi la condition sociale détermine-t-elle puissamment la perception des migrants comme celle de leurs descendants, par le truchement du bouclier institutionnel qu’elle procure aux uns et dont elle prive les autres. Pourtant, depuis trente ans, cette grille de lecture est de moins en moins mobilisée : on lui préfère une analyse culturelle, qui envisage les problèmes des migrants selon des critères d’origine.

    Le tournant intervient entre 1977 et 1984. Pendant les trois décennies précédentes, la thématique de l’immigration est peu présente dans les discours publics. Les médias évoquent les étrangers incidemment, quand ils parlent de logement, d’emploi ou d’économie. Loin de ses positions des années 1930, la droite salue alors l’apport des travailleurs étrangers. Ainsi, après la mort de cinq ouvriers africains asphyxiés dans leur sommeil par les fumées d’un feu mal éteint dans un foyer d’Aubervilliers, Le Figaro explique, sur un ton qu’on ne lui connaît plus : « Qui veille à la santé de ces infortunés transplantés ? Ils balaient les rues lorsque les caniveaux sont gelés, puis ils tentent de triompher de la tuberculose qui les mine ou de l’oxyde de carbone ! Voilà le sort de ces déshérités. Il importe d’y apporter d’urgence un remède. »

    La situation change avec la crise économique en 1975 et, plus encore, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. En moins de trois ans, la question des « travailleurs immigrés » cède le pas au « problème des Arabes », de la « deuxième génération » et, par ricochet, des musulmans. Des événements qu’on analysait autrefois de manière sociale sont désormais abordés selon un biais ethnique. (…)

    Quand elle ne s’aligne pas sur la position de ses adversaires, la gauche des années 1980 répond aux attaques contre l’immigration maghrébine en valorisant la « culture beure », reprenant, de manière inversée, le discours culturaliste de la droite. Libération, qui joue un rôle actif dans cette entreprise, ouvre dès septembre 1982 une rubrique « Beur » qui informe sur les événements artistiques supposés intéresser les membres de cette « communauté ». Puis le quotidien soutient activement la Marche pour l’égalité et contre le racisme, qu’il rebaptise « Marche des beurs » et dont il détourne le sens, et accompagne la création de SOS Racisme par des proches du Parti socialiste, contribuant ainsi à déplacer le regard de la lutte pour l’égalité à celle contre les discriminations. Le Monde se réjouit que « les enfants de la seconde génération immigrée s’emparent de la chanson, du cinéma, du théâtre » (4 juillet 1983), tandis que l’hebdomadaire Marie­Claire célèbre la « crème des beurs » (avril 1984). Mais, si la culture de l’élite gagne en légitimité, la base, dont les conditions d’existence se dégradent sous l’effet de la désindustrialisation, reste en butte au mépris.

    En moins de trois ans, le débat sur l’#immigration a été vidé de son contenu social. (…)

    Les discriminations raciales s’ajoutent aux inégalités sociales pour les renforcer, rendant ces deux problèmes indissociables. Le choix d’insister sur tel ou tel critère — la couleur de peau ou l’appartenance aux classes populaires — est à la fois politique et stratégique. Il participe de la définition des fractures de la société française. Souligner la composante sociale des inégalités permet de combattre l’idée que les populations d’origine maghrébine et africaine constitueraient un problème spécifique, totalement distinct des précédentes vagues migratoires et des classes populaires dans leur ensemble.

    #race #critique_médias (#seenthis-paywall-done)

    J’en profite pour reproduire d’un autre réseau social cette critique visible sous le sommaire du numéro de février :

    Félix Félix : Quelle tristesse, qu’en 2015, dans Le Monde diplomatique, on lise encore...

    ...Que l’antiracisme (comme pour d’autres, le féminisme) est un combat / une grille de lecture qui est « en concurrence » avec la lutte des classes (sous entendus : l’antiracisme n’est pas « la » bonne #stratégie / les antiracistes font le jeu de la droite identitaire) ; que la spécificité du racisme post colonial n’est qu’un « postulat » ; et que le mot « Blancs » s’écrit entre guillemets, à la différence des mots Noirs ou Arabes... [cf article de Benoît Bréville]

    L’article aurait du être titré « Islamophobie ET prolophobie », cela aurait été plus fidèle à son contenu !

    [suite]...Des éloges de la solution miracle des « Lumières » et de la « République » (dont on oublie l’histoire située, l’abstraction, l’ethnocentrisme, le colonialisme, l’impérialisme, l’autoritarisme, le machisme, le capitalisme... ; et leur instrumentalisation passée et présente au service du maintien de l’ordre social et de son racisme structurel), comme valeurs supposées « Universelles » de la « Raison », menacées par les « dangereuses » critiques post coloniales « identitaires » (l’"identité" étant un gros mot, tout comme la « foi »)... [cf article d’Anne Cécile Robert http://seenthis.net/messages/338958 ]

    Dominique De Villepin en Une du Diplo, c’était déjà triste... mais ça s’Empire ! (February 6 at 5:33pm)

  • Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2015/02/05/pourquoi-j-ai-demissionne-du-lycee-averroes_1196424

    J’ai reçu de nombreux soutiens et remerciements après la publication de ce texte, certains m’ont même parlé de « courage ». Mais pour moi, prendre la plume pour faire entendre ma voix en tant que citoyen français de culture islamique après les horribles attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher était surtout de l’ordre du devoir. Or, le jour même de la publication de ce texte, un proche de la direction de mon lycée vint m’interrompre en plein cours pour me dire en catimini dans le couloir attenant à ma classe : « Il est très bien ton texte, je suis d’accord avec toi sur le problème des musulmans qui manquent d’humour et de recul par rapport à leur religion, mais tu dois savoir que tu vas te faire beaucoup d’ennemis ici, et je te conseille de regarder derrière toi quand tu marcheras dans la rue… ».

  • Refugee Family Papers: An Interactive Map
    This digital map gives you the opportunity to browse and search the Wiener Library’s collections of refugee family papers. Several hundred of these collections have been donated to the Library over the years by Jewish refugees and their families, who escaped Nazi antisemitic persecution by emigrating from Germany and Nazi-dominated countries, including Poland, Austria, and France.

    We will continue to add new collections to this resource on a regular basis as we accession and catalogue new donations.
    http://wienerlibrary.co.uk/interactivemap
    #carte_interactive #cartographie #visualisation #réfugiés #Juifs #WWII #Deuxième_guerre_mondiale #histoire_juive
    cc @albertocampiphoto

  • Je fais ici un billet pour ne pas oublier...

    #documentaire #vidéo #film
    Je me réfère à un épisode d’#Histoire_vivante sur la #deuxième_guerre_mondiale passée le 18 janvier 2015 :
    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6453907-jusqu-au-dernier-la-destruction-des-juifs-d-europe.html

    Dans le documentaire on montre bien trois processus qui ont lieu durant la deuxième guerre mondiale vis-à-vis des Juifs :
    1. ségrégation
    2. expulsion
    3. retrait des passeports

    Dans ce documentaire, on parlait de la #conférence_d'Evian de #1938 quand pour la première fois les #frontières se ferment entre puissances occidentales... personne ne se dit prêt à accueillir des #réfugiés #juifs, alors que tout le monde pleure leur sort...

    On mentionnait une vidéo de 1938 dont le titre est « The refugees today and tomorrow », qui justement parle de cette conférence d’Evian :
    http://www.rts.ch/2015/01/23/22/16/6388539.image?w=576&h=324

    Un ami qui est en réalité une médiathèque vivante a réussi à individuer le film dans des archives. Voici sa réponse :

    C’est en réalité un épisode d’un cinéjournal « The March of time ; épisode 5.5 du 23 décembre 1938, titre : The refugee - today and tomorrow » :
    http://en.wikipedia.org/wiki/The_March_of_Time#Newsreel_series

    Voici la page des hbo archives :
    http://www.hboarchives.com/apps/searchlibrary/ctl/gotoclipdetails?key=8962654625000051140&videoFileUrl=

    Ce n’est pas possible de le visionner online, mais il y a un formulaire pour le recevoir, probablement contre paiement :
    http://www.hboarchives.com/apps/searchlibrary/ctl/gotomakerequest

    Il est disponible auprès du Steven Spielberg video archive :
    http://collections.ushmm.org/search/catalog/fv3529

  • « Charlie » : une aubaine pour Benyamin Nétanyahou
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/revue-de-presse-israelienne,0794

    La presse israélienne a largement couvert les attentats à Paris — surtout celui contre un commerce cacher dans lequel trois Français et un Tunisien juifs ont été tués. Une partie des articles affirment leur soutien à Benyamin Nétanyahou, qui a profité des événements pour inviter les Français juifs à rejoindre Israël sur fond de théorie conspirationniste à propos de ce qui serait l’inquiétante « occupation » de l’Europe par les musulmans. D’autres, notamment dans le journal de centre gauche Haaretz dénoncent sa brutalité, sa ligne politique et son opportunisme dans la perspective des prochaines élections législatives en mars prochain. Source : Orient (...)