• Accusée d’ « #islamo-gauchisme », une chercheuse en #procès contre le vice-président de LR

    Ce mercredi a eu lieu l’audience d’appel pour #injure_publique après la #plainte de #Christelle_Rabier, enseignante-chercheuse, ciblée dans un tweet de l’actuel vice-président LR #Julien_Aubert l’accusant d’ « islamo-gauchisme ». Le délibéré sera rendu le 8 janvier prochain.

    C’est dans un contexte d’institutionnalisation et d’intensification de la #traque à l’ « islamo-gauchisme » que s’inscrit ce procès opposant Christelle Rabier, maîtresse de conférences à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), à l’ex-député LR (et actuel vice-président du parti) Julien Aubert. Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty du 16 octobre 2021, Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation, dénonce le 22 octobre au micro d’Europe 1 une « #complicité_intellectuelle du #terrorisme » derrière laquelle est désigné « l’islamo-gauchisme » qui « fait des #ravages à l’université » et favorise « une #idéologie qui, de près ou de loin, mène évidemment au pire ». Revenant sur l’assassinat de #Samuel_Paty, il soutient que « ce n’est pas un assassin seul, c’est un assassin qui est conditionné par d’autres gens, en quelque sorte les auteurs intellectuels de cet assassinat ». Des accusations qu’il réitérera le même jour devant le Sénat.

    Dans la foulée de ces déclarations, les députés Les Républicains Julien Aubert et #Damien_Abad réclament l’ouverture d’une #mission_d’information_parlementaire sur « les #dérives_idéologiques dans les milieux universitaires », dénonçant l’emprise « des courants islamo-gauchistes puissants dans l’enseignement supérieur » et la « #cancel_culture ». Une offensive réactionnaire annoncée dans un communiqué de presse le 25 novembre, et de nouveau par Julien Aubert sur le plateau de Cnews le lendemain, avant de publier deux tweets qui feront l’objet du procès face à Christelle Rabier. Après avoir déclaré dans un premier tweet titré « #Dérives_idéologiques dans les universités » qu’ « il y a deux mouvements, la #CancelCulture et l’#Islamogauchisme, qui nient le débat contradictoire et plaident pour une ostracisation de ceux qui ne pensent pas comme eux », le député en publie un second quelques heures plus tard ciblant explicitement dans un photomontage sept enseignants-chercheurs, dont l’enseignante de l’#EHESS :

    C’est à la suite de ces accusations que Christelle Rabier et son avocat décident, le 13 février 2021, de porter plainte contre Julien Aubert pour injure publique. L’ancien président de l’EHESS, #Christophe_Prochasson, avait alors refusé de lui accorder la #protection_fonctionnelle, refusant de fait de soutenir la chercheuse attaquée dans le cadre de ses recherches universitaires par un député réactionnaire. Après avoir déposé un recours en annulation contre cette décision auprès du #tribunal_administratif, l’enseignante finit par obtenir une prise en charge des frais d’avocat par son administration le 9 décembre 2022. Le rôle de la présidence de l’EHESS dans la traque à l’ « islamo-gauchisme » et à la répression des voix dissidentes s’est depuis affermie avec le successeur de Prochasson, #Romain_Huret, qui a sévèrement réprimé la mobilisation étudiante en soutien à la Palestine. Le 15 novembre 2023, le #tribunal_correctionnel rejette l’accusation de Christelle Rabier et innocente le député LR. L’audience d’appel avait lieu aujourd’hui, à la #Cour_d’appel de Paris. Le délibéré sera rendu le 8 janvier prochain.

    Ce procès pour « injure publique » reflète plus largement l’intensification sur les trois dernières années de la #chasse_aux_sorcières orchestrée par les gouvernements successifs. Après la demande d’une #mission_parlementaire par les deux députés LR, #Frédérique:Vidal mandatait en février 2021 le CNRS pour mener une « étude » sur l’ « islamo-gauchisme » dans les universités. En janvier 2022 se tenait à la Sorbonne le colloque « « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture » salué par des figures telles que Blanquer, Zemmour ou Ciotti, qui visait à faire un état des lieux de la pensée « #woke » et « décoloniale » dans les universités et à y restaurer un #ordre_moral_réactionnaire. La liste de ces initiatives est longue. La récente nomination par le nouveau gouvernement de #Patrick_Hetzel à la tête du ministère de l’ESR vient couronner cette #traque aux opposants politiques en promettant de renforcer la #répression et la #criminalisation de toute contestation de l’État radicalisé. La récente tribune de Hetzel laisse présager que les procès pour « islamo-gauchisme » fleuriront dans les prochains mois.

    Face à ces #intimidations et aux tentatives de #musèlement des #voix_dissidentes qui se multiplient, dans un contexte où le gouvernement prépare des offensives austéritaires d’ampleur, nous avons besoin de construire une riposte des organisations étudiantes, syndicales et politiques. Contre la criminalisation et la répression de l’État, de sa police et de sa justice, nous affirmons notre solidarité à Christelle Rabier et réitérons notre soutien inconditionnel à toutes celles et ceux qui se mobilisent contre l’ensemble des politiques réactionnaires et austéritaires du gouvernement, pour une société libérée des oppressions et de l’exploitation.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Accusee-d-islamo-gauchisme-une-chercheuse-en-proces-contre-le-v
    #justice #France #ESR #enseignement_supérieur #université

    –-

    ajouté à la #métaliste de la saga autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
    https://seenthis.net/messages/943271

  • Europarat drängt auf Identifizierung toter Migranten

    Menschen, die auf der Flucht sterben oder verschwinden, bleiben oft namenlos. Auf Initiative des Grünenpolitikers Julian Pahlke fordert der Europarat nun größere Anstrengungen, die Schicksale von Migranten aufzuklären.

    Für den Grünen-Bundestagsabgeordneten Julian Pahlke ist es ein wichtiges Signal. Die Parlamentarische Versammlung des Europarats, dem er seit 2022 angehört, hat am Dienstag seinen Bericht über verschwundene Migranten, Flüchtlinge und Asylbewerber verabschiedet.

    Darin wird unter anderem auf die Identifizierung von Menschen gedrängt, die auf der Flucht verschwunden oder gestorben sind.

    »Es geht um die Frage der letzten Würde. Wenn Menschen auf der Flucht verschwinden und sterben, bleiben ihre Familien zurück, die verzweifelt auf Nachrichten warten – oft ohne jede Möglichkeit, Informationen zu erhalten«, sagte Pahlke dem SPIEGEL.

    Der von ihm verantwortete Bericht listet eine Reihe von Empfehlungen auf, die an die 46 Mitgliedstaaten des Europarats gehen.

    Unter anderem sollen die Staaten verpflichtet werden, nach Toten an Land und auch auf See zu suchen, sie möglichst zu identifizieren, die DNA zu erfassen und weitere Informationen zu registrieren. Auch wird eine zentrale Datenbank empfohlen, in die die verschiedenen Mitgliedstaaten die Informationen eingeben. Zusammen mit internationalen Organisationen und Strukturen in den Herkunftsstaaten soll es so Familien erleichtert werden, das Schicksal ihrer Angehörigen aufzuklären.

    Die Mitgliedstaaten des Europarats werden auch aufgefordert, Möglichkeiten vor Ort zu stärken, um die Identifizierungen der Toten vorzunehmen, zugleich auch, um Menschen würdevoll zu begraben oder den Körper in das Heimatland zu überführen. Dazu zählt laut dem Bericht auch die Möglichkeit, Visa leichter auszustellen, sollten Angehörige in europäische Länder einreisen wollen, um ihren Angehörigen die letzte Würde zu erweisen.

    Pahlke, der dem linken Flügel der Grünen zugerechnet wird, hatte in der Vergangenheit selbst mehrere Jahre als Seenotretter im Mittelmeer gearbeitet.

    Im Frühjahr dieses Jahres reiste er als Berichterstatter der Parlamentarischen Versammlung des Europarats für »Missing Migrants« nach Griechenland, um sich ein Bild der schwierigen Situation vor Ort zu machen. »Ich stand vor überfüllten Kühlcontainern, in denen Leichen von Geflüchteten lagerten. Kein Name, keine Beerdigung, keine Trauerfeier – einfach verschwunden. Mich lässt das nicht los«, sagte der Grünenpolitiker dem SPIEGEL.

    An die Mitgliedstaaten des Europarats appellierte er, den Empfehlungen nachzukommen. »Wir haben die Mittel und die Möglichkeiten, diese Schicksale aufzuklären und den Familien der Vermissten Antworten zu geben. Hier geht es um zivilisatorische Werte und den Respekt vor der Würde eines jeden Menschen«, so Pahlke. Diese Würde sei mit nichts zu relativieren, auch nach dem Tode, so der 32-jährige Grünenpolitiker aus Niedersachsen.

    Der Europarat – nicht zu verwechseln mit dem Rat der Europäischen Union – wurde vier Jahre nach dem Ende des Zweiten Weltkriegs ins Leben gerufen. Seit 1950 ist auch die Bundesrepublik Deutschland Mitglied, ihm gehören derzeit 46 Mitgliedstaaten an. Der Europäische Gerichtshof für Menschenrechte ist an diese Institution angegliedert, seine Urteile sind für die Mitgliedstaaten bindend.

    Russland ist seit dem Überfall auf die Ukraine kein Mitglied des Europarats mehr, dem Land wurden im März 2022 die Mitgliedsrechte entzogen.

    Im Mai dieses Jahres feierte die Institution an ihrem Stammsitz im französischen Straßburg ihr 75. Jubiläum. Die deutsche Außenministerin Annalena Baerbock (Grüne) erklärte damals , der Europarat sei zwar nicht die bekannteste Institution der Welt, »aber eine der wichtigsten für die Stärkung unserer Demokratie«.

    https://www.spiegel.de/politik/deutschland/gruenen-politiker-julian-pahlke-europarat-stimmt-fuer-identifizierungen-tote

    #migrations #frontières #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #identification #conseil_de_l'Europe #Julian_Pahlke #obligation #rapatriement

    • PACE recommends a set of measures to clarify the fate of missing migrants

      PACE expressed today its concern about the phenomenon of migrants, refugees and asylum seekers going missing, “a tragedy largely underestimated as a human rights issue,” believing that policy responses are needed across Europe and the world. It marked its solidarity with the families of the missing, acknowledging their legitimate quest for information.

      With a view to clarifying the fate of missing migrants, PACE called on member states, in a resolution based on the report by Julian Pahlke (Germany, SOC), to review their legislation in order to improve and harmonise national processes to record and manage cases of missing migrants and unidentified human remains – including “as regards gaps in the medico-legal framework and the issue of European and international data sharing,” in line with data protection standards.

      In addition, the Assembly invited national and regional authorities with responsibilities in the field of data protection, human rights and migration issues to intensify their coordination, between themselves and with international and UN organisations sharing recognised expertise on compilation. In this respect, the Council of Europe could play a meaningful role to ensure data protection conditions allowing for platforms to enable the matching of data, according to the parliamentarians.

      Pointing out that a significant number of missing migrants were children, PACE stressed the need for “the systematic registration of unaccompanied children”, for search efforts when they go missing, and for a safe referral to appropriate accommodation, educational facilities and, when applicable, to family reunification.

      Finally, PACE recommended that member states adopt a common definition of “missing migrants, refugees and asylum seekers”, which would ensure better co-operation between member states and in the implementation of Council of Europe instruments applicable in this area.

      https://pace.coe.int/en/news/9613/pace-recommends-a-set-of-measures-to-clarify-the-fate-of-missing-migrants

  • Assange à Strasbourg demain mardi 1er octobre | Mieux que Barnier à l’AN

    Mardi 1er octobre, #JulianAssange témoignera en personne sur son affaire à Strasbourg devant la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

    S’appuyant sur le rapport de la représentante islandaise Thórhildur Sunna Ævarsdóttir (Parti pirate), cette commission a émis un avis clair sur le cas Assange, notamment quant à la nature politique de la persécution. Elle accuse sans détour les États-Unis et le Royaume-Uni, demandant des actions.

    Julian Assange devrait également être présent le 2 octobre dans la tribune d’observation de l’hémicycle pour assister à la séance plénière qui se terminera par un vote (10h-12h).

    source : Comite de soutien Assange | https://comiteassange.fr

  • Festival Off d’Avignon : deux pièces sur la fabrique du consentement, la démocratie ou l’art de manipuler les masses
    https://www.laprovence.com/article/region/239189900180514/dans-le-off-deux-pieces-sur-la-fabrique-du-consentement-la-democratie-ou

    Deux pièces, dans le Off, s’intéressent à la fabrique du consentement. « Un démocrate » s’attèle à la manipulation des masses, « L’art de ne pas dire » explore les mécanismes qui corrompent le langage. Rencontre avec les deux metteurs en scène.

    Ces deux spectacles se jouent à la Factory jusqu’au 21 juillet. « La Provence » a réuni Julie Timmerman, comédienne et metteuse en scène d’"Un démocrate", et Ferdinand Barbet, co-auteur (avec Clément Viktorovitch) et metteur en scène de « L’art de ne pas dire ». Rendez-vous fut donné au Rocher des Doms, pour prendre de la hauteur sur l’état de notre démocratie.

    Edward Bernays (1891-1995), a mis au point « La fabrique du consentement » (ouvrage d’Edward Herman et Noam Chomsky, 2002), en vendant indifféremment des savons et des présidents, en convaincant les femmes dans les années 1920 que fumer était synonyme d’émancipation féminine (pour que « Lucky Strike » s’en mette plein les poches), en préparant des coups d’État avec la CIA... « C’est un homme assez étonnant, qui accompagne l’histoire du XXe siècle », relève Julie Timmerman. Traiter un sujet historique permet, d’après la metteuse en scène, « de ne pas être en réaction à chaud à l’actualité ». « J’aime que le passé éclaire le présent ».

    Dans « L’art de ne rien dire », le présent éclaire le présent. Un ancien conseiller en communication du président (fictif) de la République dénonce les mécanismes utilisés pour corrompre le langage. « C’est-à-dire désarmer l’opposition en récupérant les éléments de langage à son propre compte, en faisant dire aux mots une chose différente de leur sens d’origine, qui nous arrange », complète Ferdinand Barbet, co-auteur de la pièce. Voilà 15 ans que Clément Viktorovitch travaille sur les prises de parole des politiques et décrypte la rhétorique des discours.

    A la Nuit d’Avignon (à la Cour d’honneur du 4 au 5 juillet, en mobilisation contre l’extrême droite, Ndlr), il affirmait : « Nous sommes entrés dans l’ère de la post-vérité. » Terme forgé par la philosophe Myriam Revault d’Allones qui observait la présidence de Trump. Dans le dictionnaire Oxford, on définit ainsi la post-vérité : « circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion ». Une telle altération des discours menace la possibilité de bâtir un monde commun, et donc, la démocratie. « Est-ce qu’on est entrés dans l’ère de la post-démocratie ? », questionne Ferdinand Barbet. « La vérité, c’est une arme qui se fait détruire en un revers de manche par la manière de communiquer », ajoute-t-il.
    « Quand on transforme le langage, on transforme la pensée, et là tout est possible »

    « La propagande est à la démocratie ce que la violence est aux régimes totalitaires » écrivait Noam Chomsky en 2007 dans un article du Monde diplomatique.

    Dans « Un démocrate », Julie Timmerman reprend une autre comparaison : lorsqu’on plonge une grenouille dans une marmite d’eau chaude, elle s’échappe. Mais lorsqu’on la plonge dans de l’eau froide et que l’on augmente doucement le feu, elle se laisse bouillir.

    Julie Timmerman a été très inspirée par « 1984 » d’Orwell, où l’absence de distinction entre le vrai et le faux entraîne une disparition de l’imagination. « Quand on transforme le langage, on transforme la pensée, et là tout est possible. Le danger, c’est qu’à force de manipuler, les gens versent dans un extrême et c’est terrible pour la pensée critique ». Pour Ferdinand Barbet, la vraie question à se poser à propos d’un régime politique est : « Quelle est la part de liberté ? » Le metteur en scène revient sur l’image de cette petite grenouille qui sent l’eau bouillir : « elle a encore le temps de se méfier, de demander à ce qu’on baisse la température, de se réunir avec d’autres grenouilles, de discuter de cette grosse casserole ».

    Le livbre est disponible :
    https://cfeditions.com/un-democrate

    #Julie_Timerman #Un_démocrate

  • Festival d’Avignon Off : « L’affaire Rosalind Franklin » ou comment Elisabeth Bouchaud fait aimer la science en la portant au théâtre
    https://www.laprovence.com/article/festival-davignon/2596456946522114/festival-d-avignon-off-l-affaire-rosalind-franklin-ou-comment-elisabeth-

    Troisième épisode, « L’affaire Rosalind Franklin (18h15) est consacrée à Rosalind Franklin, physico-chimiste britannique mondialement connue lorsqu’elle arrive à Londres pour travailler sur l’ADN en 1951. Elle s’y sent vite très seule, dans un monde scientifique très masculin. Ses collègues, Wilkins, Crick et Watson, n’ont aucun scrupule pour lui voler son travail, ce qui leur vaudra de recevoir le prix Nobel de médecine pour la découverte de la structure en double hélice de l’ADN en 1962.

    Portée par quatre comédiens virtuoses à savoir Isis Ravel, Balthazar Gouzou, Julien Gallix et Matila Malliarakis, (déjà exceptionnel dans ‘Le président », « Anquetil tout seul » et le film « Hors les murs ») la pièce mise en scène par Julie Timmerman est une merveille d’intelligence et d’inventivité. Une pièce Instructive et néanmoins divertissante.

    #Julie_Timmerman

  • Zoé de Julie Timmerman. - WebThéâtre : : Actualité des spectacles, théâtre, opéra, musique, danse - Paris
    https://www.webtheatre.fr/Zoe-de-Julie-Timmerman

    Zoé de Julie Timmerman.

    On connaît Julie Timmerman pour ses pièces sur des sujets géopolitiques, Un démocrate qui évoque Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananas (and kings), qui dénonce les régimes bananiers d’Amérique centrale. Cette fois elle puise dans son histoire personnelle pour créer le personnage de Zoé qui grandit dans une famille de comédiens avec un père bipolaire. Un sujet âpre mais qu’elle choisit de traiter avec distanciation et humour pour ne pas tomber dans le pathos.
    Zoé est aujourd’hui une femme de 43 ans. Elle avance sur le devant de la scène et se lance dans un monologue tourbillonnant où s’entrechoquent les souvenirs d’enfance de ses multiples activités et les paroles de ses parents. Le prologue se clôt sur un événement particulier : l’oubli un soir de mettre son appareil dentaire. Cette négligence provoque chez son père une réaction démesurée. Ce jour-là le père est en forme et Zoé « n’aime pas trop que son père soit en forme ». Le sujet est posé : la bipolarité de son père et les conséquences néfastes sur la famille.

    Au fil des trois actes, nous suivons la vie de Zoé de l’enfance à l’âge adulte et la progression de la maladie de son père. Elle grandit dans une famille fantasque. Sa mère, comédienne, gère tant bien que mal les choses du quotidien et supporte les comportements imprévisibles et excessifs de son mari qui peut passer de la joie à l’abattement le plus profond à tout moment. Le père de Zoé est un homme très cultivé qui a transmis à sa fille des connaissances inhabituelles chez une fillette. Ainsi la légende de Siegfried, l’Anneau Nebulingen, Wagner, Hugo, Shakespeare lui sont familiers. Elle apprécie cette culture et elle la partage avec Victor, un camarade rencontré à l’école qui l’accompagnera toute sa vie et qui l’aidera à surmonter bien des difficultés et à reprendre confiance en elle. La relation de Zoé avec ses parents est complexe et soumise aux crises du père. Sans aucun doute, l’amour est présent au sein de cette famille mais comment trouver son équilibre, se construire pour une gamine quand son père passe de l’euphorie à un état dépressif à tout moment. Elle va donc consulter un psy, ce qui donne lieu à une scène drôle particulièrement réussie. Par petites touches, Julie Timmerman construit cet univers chaotique où la tension grandit à mesure que l’état du père s’aggrave et rende la cohabitation impossible. La séparation avec le père est difficile pour Zoé qui culpabilise de ne pas l’avoir sauver. Les crises d’angoisse, l’absence de considération de soi vont perturber longtemps Zoé qui heureusement aura une soutien sans faille de Victor pour surmonter ses doutes. Zoé adulte regarde son enfance avec distance et la tendresse accompagne le regard qu’elle porte sur ses parents défaillants mais aimants.
    Le sujet est grave mais le traitement est léger, inventif et souvent très drôle. Plusieurs scènes sont vraiment amusantes et l’écriture précise, évocatrice, laisse une place importante aux répliques comiques même si la situation l’est moins. La mise en scène très dynamique participe aussi à créer le recul nécessaire pour éviter tout pathos ou didactisme. La réussite du spectacle repose aussi sur le talent des comédiennes Alice Le Strat ( Zoé) et Anne Cressent (la mère) et des comédiens Mathieu Desfemmes (le père) et Jean-Baptiste Verquin (Victor , le psy, Mamie Léa, un infirmier, la mort). Ils sont tous formidables et rendent leurs personnages attachants, comiques et émouvants.

    Zoé de Julie Timmerman
    Mise en scène : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin et les voix de Alain Françon, Alphonse et Basile Rongier, Plume et Louise Petit Cressent, Arthur Verquin, Orso Franceschi, Nina Laurent
    Dramaturgie : Pauline Thimonnier
    Collaborateur artistique et conseiller musical : Benjamin Laurent
    Assistante à la m.e.s. : Véronique Bret
    Scénographie : James Brandily assisté de Laure Catalan, Lisa Notarangelo
    Lumières : Philippe Sazerat
    Costumes : Dominique Rocher
    Création sonore : Xavier Jacquot assisté de Paul Guionie
    Construction du décor : Agnès Champain, Benjamin Bertrand
    Crédits photos : Pascal Gély et Deyan Bussière

    Festival OFF Avignon
    Du 29 juin au 21 juillet (relâche le mardi)
    11H, durée 1h30

    La Factory – Théâtre de l’Oulle
    19, place Crillon, 84000 Avignon

    Le livre : https://cfeditions.com/zoe

    #Julie_Timmerman #Zoé

  • Julie Timmerman, double scène | Chantiers de culture
    https://chantiersdeculture.com/2024/07/14/julie-timmerman-double-scene-2

    Julie Timmerman, double scène

    Outre sa présence à la Reine blanche d’Avignon (84) avec L’affaire Rosalind, jusqu’au 21/07 Julie Timmerman propose Zoé et Un démocrate à la Factory. Une double scène, l’une parlant de psychose maniaco-dépressive, l’autre traitant propagande et manipulation… Sans oublier lectures et débats, de la Chapelle du Verbe incarné à celle des Italiens en passant par le Cloître Saint-Louis.


    https://cfeditions.com/zoe

    Julie Timmerman (Cie Idiomécanic Théâtre) a écrit et mis en scène Zoé, une œuvre, de son propre aveu, dictée par son histoire personnelle. Le sujet en est grave. Il s’agit de l’émancipation progressive d’une fillette, devenant femme et mère sous nos yeux, au sein d’une famille dont le père, aimé, aimant, est atteint de variations pathologiques de l’humeur. On le dirait aujourd’hui bipolaire. Il y a peu encore, on parlait de psychose maniaco-dépressive. Sublimant ses souvenirs, après s’être fortement documentée sur l’affection chronique en question, Julie Timmerman a su, avec une rare élégance, théâtraliser une délivrance chèrement conquise. La partition verbale est vive, inventive, riche d’une sorte de folklore familial plausible, dans un climat électrique où se mêlent le goût partagé de la poésie et les paroxysmes de crise, du dynamisme déchaîné à l’abattement. Les beaux coups de théâtre abondent entre les bouffées d’un délire incoercible et le lavage musical à grande eau de Wagner, quand Zoé-Siegfried brandit l’épée pour symboliquement tuer un père accablé. Julie Timmerman révèle ainsi, avec une grâce nerveuse, un talent d’écriture parfaitement joint à celui de mettre en scène. Jean-Pierre Léonardini

    Zoé, Julie Timmerman : jusqu’au 21/07, 11h. Théâtre de l’Oulle, 19 Place Crillon, 84000 Avignon (Tél. : 09.74.74.64.90).


    https://cfeditions.com/un-democrate

    C’est une histoire authentique que nous conte Julie Timmerman avec Un démocrate au théâtre de l’Oulle. Celle de l’américain Edward Bernays, le neveu de Freud, qui inventa au siècle dernier propagande et manipulation… S’inspirant des découvertes de son oncle sur l’inconscient, il vend indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes pour la propagande nazie. Pourtant, Edward l’affirme, il est un parfait démocrate dans cette Amérique des années 20 où tout est permis ! Seuls comptent la réussite, l’argent et le profit. Quelles que soient les méthodes pour y parvenir… Entre cynisme et mensonge, arnaque et vulgarité, une convaincante illustration du monde contemporain : de la Tobacco Company à Colin Powell et les armes de destruction massive de l’Irak. Du théâtre documentaire de belle composition quand l’humour le dispute à l’effroi, tout à la fois déroutant et passionnant. Yonnel Liégeois

    Un démocrate, Julie Timmerman : jusqu’au 21/07, 19h10. Théâtre de l’Oulle, 19 Place Crillon, 84000 Avignon (Tél. : 09.74.74.64.90).

    #Julie_Timmerman #Avignon

  • Zoé de Julie Timmerman. - WebThéâtre : : Actualité des spectacles, théâtre, opéra, musique, danse - Paris
    http://www.webtheatre.fr/Zoe-de-Julie-Timmerman

    Le texte de la pièce a été publié :
    https://cfeditions.com/zoe

    On connaît Julie Timmerman pour ses pièces sur des sujets géopolitiques, Un démocrate qui évoque Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananas (and kings), qui dénonce les régimes bananiers d’Amérique centrale. Cette fois elle puise dans son histoire personnelle pour créer le personnage de Zoé qui grandit dans une famille de comédiens avec un père bipolaire. Un sujet âpre mais qu’elle choisit de traiter avec distanciation et humour pour ne pas tomber dans le pathos.
    Zoé est aujourd’hui une femme de 43 ans. Elle avance sur le devant de la scène et se lance dans un monologue tourbillonnant où s’entrechoquent les souvenirs d’enfance de ses multiples activités et les paroles de ses parents. Le prologue se clôt sur un événement particulier : l’oubli un soir de mettre son appareil dentaire. Cette négligence provoque chez son père une réaction démesurée. Ce jour-là le père est en forme et Zoé « n’aime pas trop que son père soit en forme ». Le sujet est posé : la bipolarité de son père et les conséquences néfastes sur la famille.

    Au fil des trois actes, nous suivons la vie de Zoé de l’enfance à l’âge adulte et la progression de la maladie de son père. Elle grandit dans une famille fantasque. Sa mère, comédienne, gère tant bien que mal les choses du quotidien et supporte les comportements imprévisibles et excessifs de son mari qui peut passer de la joie à l’abattement le plus profond à tout moment. Le père de Zoé est un homme très cultivé qui a transmis à sa fille des connaissances inhabituelles chez une fillette. Ainsi la légende de Siegfried, l’Anneau Nebulingen, Wagner, Hugo, Shakespeare lui sont familiers. Elle apprécie cette culture et elle la partage avec Victor, un camarade rencontré à l’école qui l’accompagnera toute sa vie et qui l’aidera à surmonter bien des difficultés et à reprendre confiance en elle. La relation de Zoé avec ses parents est complexe et soumise aux crises du père. Sans aucun doute, l’amour est présent au sein de cette famille mais comment trouver son équilibre, se construire pour une gamine quand son père passe de l’euphorie à un état dépressif à tout moment. Elle va donc consulter un psy, ce qui donne lieu à une scène drôle particulièrement réussie. Par petites touches, Julie Timmerman construit cet univers chaotique où la tension grandit à mesure que l’état du père s’aggrave et rende la cohabitation impossible. La séparation avec le père est difficile pour Zoé qui culpabilise de ne pas l’avoir sauver. Les crises d’angoisse, l’absence de considération de soi vont perturber longtemps Zoé qui heureusement aura une soutien sans faille de Victor pour surmonter ses doutes. Zoé adulte regarde son enfance avec distance et la tendresse accompagne le regard qu’elle porte sur ses parents défaillants mais aimants.
    Le sujet est grave mais le traitement est léger, inventif et souvent très drôle. Plusieurs scènes sont vraiment amusantes et l’écriture précise, évocatrice, laisse une place importante aux répliques comiques même si la situation l’est moins. La mise en scène très dynamique participe aussi à créer le recul nécessaire pour éviter tout pathos ou didactisme. La réussite du spectacle repose aussi sur le talent des comédiennes Alice Le Strat ( Zoé) et Anne Cressent (la mère) et des comédiens Mathieu Desfemmes (le père) et Jean-Baptiste Verquin (Victor , le psy, Mamie Léa, un infirmier, la mort). Ils sont tous formidables et rendent leurs personnages attachants, comiques et émouvants.

    Zoé de Julie Timmerman
    Mise en scène : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin et les voix de Alain Françon, Alphonse et Basile Rongier, Plume et Louise Petit Cressent, Arthur Verquin, Orso Franceschi, Nina Laurent
    Dramaturgie : Pauline Thimonnier
    Collaborateur artistique et conseiller musical : Benjamin Laurent
    Assistante à la m.e.s. : Véronique Bret
    Scénographie : James Brandily assisté de Laure Catalan, Lisa Notarangelo
    Lumières : Philippe Sazerat
    Costumes : Dominique Rocher
    Création sonore : Xavier Jacquot assisté de Paul Guionie
    Construction du décor : Agnès Champain, Benjamin Bertrand
    Crédits photos : Pascal Gély et Deyan Bussière

    Festival OFF Avignon
    Du 29 juin au 21 juillet (relâche le mardi)
    11H, durée 1h30

    La Factory – Théâtre de l’Oulle
    19, place Crillon, 84000 Avignon

    #Zoé #Julie_Timmerman

  • #Muzungu à la #cpi

    Le cadre de ce livre est la #Cour_pénale_internationale (CPI).

    En ce lieu où s’invente la justice internationale pénale du XXIe siècle, que peuvent faire l’#art ou la #poésie ? Ressaisir des matériaux et des situations, et les traiter à partir de leurs propres outils et dispositifs, pour tenter d’en faire émerger d’autres types de #savoirs, latents, et non exploités.
    Ce livre rend compte d’une expérience déployée à la CPI entre 2016 et 2022 par #Franck_Leibovici et #Julien_Seroussi au moyen d’#oeuvres-outils, à la fois œuvres d’art et outils pour professionnels. En plongeant dans le #procès de deux chefs de milice accusés de #crimes_de_guerre et de #crimes_contre_l’humanité dans l’Est de la #République_Démocratique_du_Congo, les auteurs montrent comment, à chaque étape du procès ou dans chaque département de la CPI, l’art et la poésie peuvent s’immiscer – non pour alléger ou égayer par un « supplément d’âme » des crimes trop lourds à porter, mais pour ouvrir des espaces de représentation, susciter de nouvelles questions, permettre aux juges mêmes de nouvelles actions.

    L’art et la poésie comme instruments d’action, au même titre que le droit et les sciences sociales. En ce sens, ce livre est une méditation sur ce que peuvent l’art et la poésie aujourd’hui. L’ouvrage se construit comme une visite guidée de la CPI et des œuvres-outils conçues pour l’occasion, à travers des photographies, des schémas, des modes d’emploi, mais aussi des contributions de membres de la CPI. Il décrit des zones aveugles des pratiques juridiques, et les propositions que portent ces oeuvres-outils. Aucune compétence juridique ni artistique n’est toutefois requise pour cette visite guidée.

    Franck Leibovici est artiste et poète. Julien Seroussi est agrégé de sciences sociales et docteur en sociologie, il a été analyste aux Chambres à la CPI, puis au Pôle « Crimes de masse » du Tribunal judiciaire de Paris.

    https://beauxartsparis.fr/fr/pagesimple/muzungu-la-cpi

    #justice_transformatrice #justice_transformative

    ping @reka @karine4

  • Villefranche-de-Rouergue. Le spectacle « Zoé », ce samedi soir, clôture la saison - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/05/24/le-spectacle-zoe-ce-samedi-soir-cloture-la-saison-11970789.php

    Le livre reprenant la pièce Zoé de Julie Timmerman est chez l’imprimeur. Parution mi-juin. Chez C&F éditions

    Samedi 25 mai, à 20 h 45, au Théâtre municipal, c’est la dernière pièce de l’année avec le spectacle « Zoé ». "C’est une petite fille dont les parents sont comédiens et tous les trois forment une famille heureuse. Mais… sous ces apparences, il y a un bémol car le père est bipolaire et Zoé vit au rythme des épisodes d’enthousiasme et de dépression profonde de ce père qu’elle aime tant ! Les questions sous-jacentes sont là : comment peut-on arriver à grandir et à se libérer de ce poids ? comment « tuer » le père pour employer une expression imagée et métaphorique évidemment !"

    Quatre comédiens font vivre le parcours de Zoé et mettent en lumière ses diverses réactions à divers moments de sa vie. Julie Timmerman (déjà connue des Villefranchois pour le spectacle : « Un démocrate »)

    #Julie_Timmerman #Zoé

  • Julie Timmerman | Librairie Maruani
    https://www.librairiemaruani.fr/events/julie-timmerman

    Date / Heure : 22/06/2024 de 15h30 à 17h30
    Lieu : Librairie Maruani

    Le 22 juin à partir de 15h30, venez rencontrer Julie Timmerman pour son livre « Zoé » chez C&F éditions.

    Un bref résumé : Elevée dans une famille d’artistes haute en couleurs, avec un père bipolaire, toxique et génial et une mère qui tente de tenir le cadre, Zoé navigue entre merveilles et chaos. Quête initiatique, hommage à l’enfance, épopée en équilibre constant entre le rire et les larmes, Zoé est une aventure joyeuse, une histoire d’amour filial, d’émancipation, et de transcendance par l’art. Julie Timmerman nous fait traverser cette histoire intime et collective avec humour, amour, gouffres et lumière.

    #Julie_Timmerman #Zoe

  • Copains comme cochons : élus, éleveurs ou écrivains, qui sont les lobbyistes du porc en #Bretagne ?

    La Bretagne concentre la majorité de la production porcine de France. Un leadership qu’un conglomérat d’éleveurs, de politiques et d’alliés parfois inattendus compte préserver contre vents et marées. À travers quatre #infographies réalisées en partenariat avec La Revue dessinée, nous montrons les liens qu’entretiennent ces acteurs et les structures qui servent à défendre leurs intérêts. Une #cartographie inédite et pourtant non exhaustive d’un #lobby capable de tordre le bras au gouvernement.

    #Philippe_Bizien, un poids lourd de la filière

    L’enquête publiée par Splann ! en juillet 2022 sur l’extension de la #porcherie #Avel_vor, à #Landunvez (29), met en évidence l’#influence de son gérant sur toute la filière. Propriétaire de l’une des plus grandes exploitations porcines de France, d’où peuvent sortir chaque année jusqu’à 26.000 cochons, Philippe Bizien cumule de nombreuses autres fonctions. Il dirige plusieurs poids lourds de l’#agro-industrie : président de la société #Evel’Up (numéro 2 du porc en France) il est aussi à la tête de différentes structures défendant les intérêts des éleveurs et des méthaniseurs, en Bretagne.

    Ni les recours juridiques contre l’extension d’Avel vor menés par des associations environnementales, gagnés en première instance en 2019 et en appel en 2021, ni la condamnation de Philippe Bizien et de sa société pour #homicide_involontaire en 2022, ni, enfin, l’ouverture d’une #enquête impliquant Avel vor pour #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui par le pôle environnemental du parquet de Brest en 2023, n’ont eu raison de son ascension au sein du lobby du cochon.

    En 2023, il hérite d’une fonction nationale : il devient président de la section porcine de la #Coopération_agricole (anciennement #Coop_de_France), le très puissant syndicat défendant les intérêts des coopératives françaises auprès des pouvoirs publics français et des institutions européennes. Il cumule ainsi cinq mandats – donc cinq indemnités – et bénéficie d’un accès privilégié aux politiques et aux représentants de l’État.

    En janvier 2024, une délégation composée des députés Renaissance #Didier_Le_Gac et #Antoine_Armand, s’est rendue dans l’élevage de Philippe Bizien dans le cadre « d’une mission confiée par #Marc_Fesneau pour ancrer favorablement l’élevage en France », selon les mots de Didier Le Gac. Un soutien réaffirmé par le député Antoine Armand sur le réseau X, faisant fi des polémiques lié à la porcherie landunvezienne « On les suspecte. On les dénigre et parfois on les harcèle. Mais comme ici dans le Finistère, ils et elles nourrissent la France, sont engagés dans la transition écologique et façonnent nos paysages. »

    De puissants relais locaux

    Au-delà des liens de sang qui unissent, jusqu’en 2014, le gérant d’Avel vor au maire de Landunvez, – qui n’est autre que son père – lequel signe les autorisations d’agrandir la porcherie, c’est tout le secteur porcin qui tire les ficelles de la politique locale du pays de Landunvez.

    À la lumière de cet organigramme, les liens entre élus locaux et Evel’Up, la coopérative porcine présidée par Philippe Bizien, sont flagrants.

    À quelques dizaines de kilomètres de Landunvez, la commune de #Saint-Renan est administrée depuis 2014 par #Gilles_Mounier (divers droite), qui était cadre d’Evel’Up jusqu’en en 2021. Il a abandonné ce poste lors de son accès à la vice-présidence du conseil départemental du Finistère, en tant que chargé du développement durable et des territoires. Son épouse est toujours responsable communication au sein d’Evel’Up.

    À #Saint-Renan, les liens entre Evel’Up et la mairie ne datent pas d’hier puisque le prédécesseur de Gilles Mounier au poste de maire, #Bernard_Foricher, était aussi salarié de cette coopérative porcine (qui portait alors le nom de #Pigalys).

    Gilles Mounier n’est pas le seul à être passé de la direction d’Evel’Up à une carrière politique. Un peu plus au nord de Landunvez, la commune de #Kernouës est administrée par #Christophe_Bèle, directeur pendant 20 ans de la coopérative porcine Pigalys, devenue #Aveltis puis… Evel’Up.

    Ces deux soutiens historiques de la puissante filière porcine dans le #Finistère siègent désormais ensemble au sein de la commission locale de l’#eau et du syndicat des eaux du Bas-Léon. Ils occupent ainsi des postes stratégiques pour la gestion de l’eau du pays d’Iroise, à l’heure où le secteur porcin pèse lourd sur la qualité et la quantité d’#eau_potable disponible pour les habitants du territoire.

    La famille élargie

    À l’échelle nationale, le lobby porcin est aussi discret qu’organisé. Parmi ses principaux représentants, on trouve le député Les Républicains (LR) de #Loudéac-Lamballe (22), conseiller régional de Bretagne et vice-président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2022, #Marc_Le_Fur. Surnommé le « #député_du_cochon », il s’attaque depuis plusieurs années aux associations qui critiquent l’élevage en déposant en 2022 par exemple, un amendement dit « anti-L214 » visant à « supprimer la réduction d’impôts pour les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles ».

    Dans sa croisade contre « les normes excessives » il est aidé par #Jacques_Crolais, son ancien attaché parlementaire, directeur de l’#UGPVB (#Union_des_groupements_des_producteurs_de_viande_de_Bretagne) jusqu’en avril 2024, poste qu’il vient de quitter pour prendre la direction… d’Evel’Up.

    Autre député défendant ardemment la filière porcine : #Didier_Le_Gac, député Renaissance de Brest rural (29), dont fait partie la commune de #Landunvez. Il est l’une des chevilles ouvrières de la cellule de gendarmerie dite « #Demeter » créée à la demande de la #FNSEA, ayant pour but « d’identifier et poursuivre les agressions, intrusions et dégradations sur les exploitations agricoles ». Son lancement a été effectué en grande pompe en décembre 2019 à Saint-Renan (29), commune administrée par Gilles Mounier (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « de puissants relais locaux ») à quelques kilomètres de la porcherie de Philippe Bizien.

    À cette époque-là et jusqu’en 2023, la FNSEA était présidée par #Christiane_Lambert, éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, aujourd’hui présidente du #Comité_des_organisations_professionnelles_agricoles_de_l’Union_européenne (#Copa-Cogeca) – le plus important syndicat agricole européen.

    Le 14 mars 2024, Christiane Lambert a reçu la médaille d’officier de la Légion d’honneur sous le haut patronage d’#Erik_Orsenna (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « La famille étendue ») et de l’ex-ministre de l’agriculture #Julien_Denormandie. Tous deux proches de l’association vitrine des grandes entreprises de l’#agroalimentaire, #Agriculteurs_de_Bretagne, ils viennent de cosigner le livre « Nourrir sans dévaster » (Flammarion).

    Une influence nationale

    De Plouvorn à Plonevez-Porzay en passant par Lamballe, Pouldreuzic, Loc-Equiner… Le lobby porcin s’est fait une place de choix dans de nombreuses institutions locales et nationales. De la Vallée des Saints… jusqu’à l’Académie française.

    Une statue de Saint-Alexis a été installée dans la Vallée des Saints en juillet 2022, le lieu, crée par des militants bretons en 2009 sur la commune de Carnoët, dans les Côtes d’Armor, se veut « une Île de Pâques à la bretonne ».

    La sculpture en granit de 4,25 m de haut a été financée conjointement par Le Crédit Agricole du Finistère, la Sica de Saint-Pol-de-Léon – premier groupement français de producteurs de légumes et d’horticulteurs – et la Brittany Ferries, pour rendre hommage à #Alexis_Gourvennec, considéré comme le père de l’agriculture bretonne moderne.

    Il était l’un des plus gros éleveurs porcins français avec 2.000 truies et 48 employés en 1984. Il a occupé la présidence de la Caisse régionale du Crédit Agricole de 1979 à 1998. Connu pour légitimer le recours à la violence en manifestation, l’entrepreneur léonard a contribué à diffuser sur la péninsule une vision ultra-libérale et productiviste de l’agriculture.

    Par-delà cet hommage en granit, les figures bien vivantes présentes dans cet organigramme, continuent de creuser le sillon d’Alexis Gourvennec.

    La filière porcine s’est par ailleurs organisée pour influencer l’opinion publique et laver l’image de l’agriculture bretonne et de ses pollutions. #Agriculteurs_de_Bretagne, association créée par de grandes entreprises de l’agroalimentaire en 2009 après la mort très médiatisée d’un cheval dans les algues vertes à Saint-Michel-en-Grève (22), assure des missions d’accueil d’écoles dans des exploitations de son réseau ainsi que la diffusion du magazine #Le_P’tit_Agri, destiné aux 7-11 ans. Elle tient également des stands lors de grands événements comme les Vieilles Charrues, à Carhaix (29) ou déploie parfois ses couleurs dans des stades, dont celui de Guingamp (22).

    Présidente de ce lobby jusqu’en 2022, #Danielle_Even, éleveuse de porcs dans les Côtes-d’Armor, a été propulsée sur la scène médiatique par l’académicien, businessman et conseiller des présidents Mitterrand et Macron, Erik Orsenna, lequel a invité « sa voisine », en 2013, sur le plateau de l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche ». « La Bretagne, grâce au porc, sera le nouveau Qatar ! », lance-t-il alors. Depuis, il est présent pour soutenir le lobby à de nombreuses reprises comme lors des remises de légion d’honneur à #André_Sergent, éleveur de porcs et président de la chambre d’agriculture du Finistère, ou à Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA et actuelle présidente de la Copa-Cogeca.

    https://splann.org/enquete/les-travers-du-porc/lobby-porc-bretagne

    #élevage #porc #France #infographie #élevage_porcin
    #industrie_agro-alimentaire

  • Comité de soutien Assange – La bataille se poursuit !
    https://comiteassange.fr

    Julian Assange est un journaliste australien, il a fondé l’entreprise de presse #WikiLeaks en 2006, qui permet à des lanceurs d’alerte de transmettre des documents d’intérêt public de façon anonyme. Le site s’est fait mondialement connaître en 2010 en publiant des documents classifiés obtenus grâce à la lanceuse d’alerte #Chelsea_Manning, ex-analyste du renseignement militaire US. Ceux-ci révélaient notamment des crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan par l’armée états-unienne.

    Pour avoir accompli ce travail journalistique, pour avoir informé, Julian Assange est persécuté par Washington et certains de ses alliés. Privé de liberté sous une forme ou sous une autre depuis 14 ans, il est enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres depuis avril 2019. Les États-Unis réclament son extradition pour le traduire en justice. Il risque jusqu’à 175 ans de prison. La Haute Cour britannique examine en ce moment la recevabilité de son ultime appel au Royaume-Uni. Ses proches et des observateurs alertent depuis longtemps sur la dégradation de son état de santé physique et psychologique.

    Le Comité de soutien Assange a pour vocation d’informer et de mobiliser en France sur le cas de #Julian_Assange. Il ne s’agit pas seulement d’alerter sur le sort d’un prisonnier politique en Occident, de sauver un homme victime d’une immense injustice. Les enjeux de cette affaire sont immenses. Il en va bien sûr du droit d’informer (et donc d’être informé) puisqu’à travers la persécution du fondateur de WikiLeaks, c’est le journalisme d’investigation que l’on cherche à criminaliser. Plus largement, il s’agit d’une attaque contre la #liberté_de_la_presse, la liberté d’expression, mais aussi contre les idéaux démocratiques.

    • Dans cet article, on apprend qu’elle a été mandatée par le Secrétariat d’État chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire pour participer à la dernière journée durant laquelle a eu lieu la cession officielle des archives sur Thiaroye au Sénégal. Elle a donc entendu le président Hollande évoquer au moins soixante-dix morts.

      #historienne_de_prefecture

  • RACISME D’ÉTAT : POURQUOI IL FAUT REGARDER LA VÉRITÉ EN FACE | OLIVIER LE COUR GRANDMAISON
    Le Media - 1 mars 2024
    https://www.youtube.com/watch?v=XZRfMV6vp70&t=1129s

    Malgré cela, les idées de « racisme systémique » et de « racisme d’État » restent hautement polémiques. Toute la droite les rejette bien sûr, mais aussi une partie de la gauche (ou supposée gauche). La négation de l’existence même d’un racisme structurel va naturellement de pair aujourd’hui avec la respectabilisation accélérée du Rassemblement national et de ses obsessions sur l’immigration.
    Pour faire le point là-dessus, le politiste #OlivierLeCourGrandmaison, historien et politiste à l’Université d’Évry, qui vient de publier un livre intitulé « Racismes d’État, États racistes » : une brève histoire (éd. Amsterdam) est l’invité de #JulienThéry dans ce numéro d’OSAP « On s’autorise à penser ».

  • Quand la réalité surpasse la satire
    https://9v741.r.sp1-brevo.net/mk/mr/sh/SMJz09SDriOHWo3rRTdTXUfaGhvR/4NSk0O6VYVsu

    Quelque temps avant qu’une alliance d’États “libéraux” ne le musèle, Julian Assange avait donné une interview où il déclarait : “Presque chaque guerre qui a débuté au cours de ces cinquante dernières années a été le résultat de mensonges médiatisés. Les médias les auraient arrêtées s’ils avaient fait des recherches plutôt que de relayer la propagande gouvernementale. Ce qui signifie que, fondamentalement, les populations n’aiment pas les guerres, et que les premières doivent être manipulées pour accepter les secondes. Les populations n’acceptant pas aveuglement d’entrer en guerre, si nous avions un bon environnement médiatique, nous aurions un environnement pacifique. Notre ennemi numéro un est l’ignorance. C’est l’ennemi numéro un de tout un chacun : ne pas comprendre ce qu’il se passe réellement. Car c’est seulement quand on commence à comprendre qu’on peut prendre de bonnes décisions. La question est : qui promeut l’ignorance ? Les organisations qui, pour garder des secrets, déforment les informations. Et dans cette catégorie, on trouve les mauvais médias. Il y a bien sûr de très bons journalistes, et WikiLeaks travaille avec beaucoup d’entre eux, ainsi qu’avec de bonnes organisations médiatiques. Mais la majorité sont si mauvais et déforment tant la réalité du monde dans lequel nous vivons que le résultat est une continuité de guerres et de gouvernements corrompus. On doit donc se demander si le monde ne serait pas meilleur sans eux.”

    C’est évidemment une conclusion à laquelle était arrivé Kraus voilà un siècle, plus ou moins. Et il n’eut jamais de mots assez durs sur la responsabilité de la presse dans la manipulation par le discours et la corruption de la langue, signe de la corruption de la pensée et du sentiment.

    #Agone #Julian_Assange #Karl_Kraus #journalisme #manipulation #réalité

  • Salle de presse - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
    Point de presse du 22 février 2024
    https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2024-02-22.html

    (...) Q - Vous venez de dire que le Président de la République a déclaré qu’une attaque d’envergure constituera un point de rupture.

    Alors, j’ai plusieurs questions concernant Gaza. Est-ce que ce point de rupture serait un point de rupture de la France avec Israël ?

    Deuxième question, concernant les sanctions sur les colons que vous venez d’évoquer. Dans la logique de ce que vous venez de dire, est-ce qu’il est ce que la France n’envisage pas des sanctions contre, notamment, le ministre de la sécurité intérieure Itamar Ben-Gvir qui encourage et arme les colons ?

    Toujours sur les la question des armes : dans son dernier rapport annuel au Parlement sur les exportations d’armes françaises publiées en juillet 2003, le ministre des Armées rapporte que la France a notamment autorisé la vente à Israël, en 2022, d’armes de type ML4 pour 9 millions d’euros. Sont classés dans cette catégorie, des armes telles que les bombes, torpilles, roquettes, missiles et charges explosives. Est-ce que des armes françaises sont susceptibles d’être employées par Israël dans sa guerre à Gaza où la Cour internationale de justice a ordonné de prévenir le risque de génocide ? Avez-vous envisagé de cesser la coopération militaire avec Israël comme l’ont demandé des parlementaires et le président d’Amnesty International dans un courrier avant hier au président Macron ?

    Une dernière question, concernant la venue en France de ressortissants palestiniens ou franco-palestiniens via le point de passage de Rafah. La France aurait fait le choix de demander l’autorisation des autorités israéliennes pour laisser passer des Palestiniens via l’Egypte. Est-ce que vous confirmez cette information, et si oui, sur quelle base juridique ou légale cette décision se fonderait-elle ?

    R - Je vais essayer de répondre à toutes vos questions. Je vais les prendre dans l’ordre.

    Le premier point c’est le point de rupture et la reprise, effectivement, des propos du Président de la République.

    D’une manière générale, on a toujours défendu une position équilibrée, à savoir qu’il y a effectivement après le 7 octobre, un droit d’Israël à se défendre, mais dans le cadre d’un strict respect du droit international humanitaire. Nous avons dénoncé, depuis le début de l’opération israélienne à Gaza, les frappes sur les infrastructures civiles, et notamment sur les infrastructures hospitalières. Je pense que quand le Président parle de point de rupture, il ne parle pas de rupture sur un plan diplomatique, donc il ne parle pas des relations franco-israéliennes. Il parle de point de rupture en termes de conflit, en termes d’opération sur le terrain, ça veut dire que dans l’esprit de la déclaration c’est le signe qu’effectivement, s’il devait y avoir une opération sur Rafah, ça changerait le cours des opérations, c’est un commentaire qui se place sur ce terrain-là.

    Sur la question des sanctions, et notamment sur la question de l’extension des sanctions à d’autres personnes, je n’ai pas d’information de plus à vous donner. Pour le moment, nous avons sanctionné une liste de 28 personnes. C’est un point qui a été discuté au dernier conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne, lundi dernier, avec nos partenaires européens ; c’est une discussion qui aura encore cours, j’imagine, et c’est ce que je donnais dans ma précédente réponse, mais pour le moment il n’y a pas de noms supplémentaires qui ont été mentionnés.

    Votre troisième question était sur les ventes d’armes à Israël, et je vous en remercie parce que ça me donne l’occasion de de rappeler quand même un petit peu le contexte du processus qui est mis en place pour les ventes d’armes.

    La France dispose d’un dispositif de contrôle des ventes d’armes qui est extrêmement strict, c’est un contrôle extrêmement abouti. Chaque demande d’exportation de matériel de guerre repose sur un examen précis et minutieux en interministériel - c’est-à-dire avec l’ensemble des ministères concernés, le ministère de la défense mais pas seulement, aussi le ministère des Affaires étrangères - et il est décidé, au cas par cas ,sur la base de critères très spécifiques - et notamment sur la base des critères qui sont définis par la législation internationale sur le commerce des armes et notamment sur le traité sur le commerce des armes - si une exportation d’armes peut avoir lieu ou pas. Dans cette configuration, il y a des critères qui rentrent en jeu, c’est notamment le respect des droits de l’homme et le respect du droit international humanitaire par le pays destinataire ainsi qu’en faisant une évaluation de ce que pourrait avoir comme conséquence cette livraison en termes de paix, de sécurité et de stabilité régionale. Donc, tout cela est pris en compte, c’est une discussion qui est longue, c’est une discussion qui est collégiale, et les exportations d’armes ne se font pas de manière rapide et inconsidérée.

    S’agissant plus particulièrement d’Israël je pense que vous savez qu’en termes de ventes d’armes, la France est historiquement un partenaire marginal en matière d’équipements d’Israël. Pour l’année 2022, pour vous donner des chiffres, le montant de nos exportations en matière d’équipements de défense vers Israël représente 0,1% du montant total de nos exportations de matériel de guerre sur la même année. Encore une fois, c’est un dispositif qui est extrêmement précis extrêmement clair et surtout extrêmement exigeant que nous respectons - y compris s’agissant des exportations d’armes vers Israël - mais qui, encore une fois, représentent une toute petite partie de nos exportations d’armes.

    Enfin, sur votre dernière question sur les sorties de Gaza, c’est aussi une question intéressante parce que c’est un processus extrêmement complexe. La France a organisé depuis le début du conflit plus de 200 sorties de personnes ayant la nationalité française, mais pas seulement, puisque ça a concerné aussi les agents de l’institut français de Gaza, leurs descendants, leurs ascendants et aussi d’autres catégories de personnes comme des personnes qui détenaient un titre de séjour français ou qui avaient reçu le droit d’asile en France. Nous avons été très heureux d’annoncer, la semaine dernière, 42 nouvelles sorties de la bande de Gaza, et nous suivons une liste de personnes que nous souhaitons pouvoir voir sortir de la bande de Gaza. Ces sorties, en fait, sont le résultat de démarches des autorités françaises qui sont menées à très haut niveau, vis-à-vis des autorités israéliennes et vis-à-vis des autorités égyptiennes et ça a été un point que le ministre a eu l’occasion de discuter avec son homologue israélien et son homologue égyptien lors de sa dernière visite. Evidemment, ces sorties ne peuvent pas être rendues possibles sans cette discussion avec les autorités israéliennes et sans une discussion avec les autorités égyptiennes...

    Q - Pourquoi est-ce que les autorités israéliennes ont leur mot à dire, ce n’est pas un territoire qui est contrôlé par Israël ?

    R - C’est un territoire où il y a une administration qui s’appelle le COGAT qui est une administration israélienne qui gère les territoires et c’est à cette administration...

    Q - Coloniale, donc ?

    R - Ça, je n’en sais rien, il y a des interlocuteurs israéliens qui doivent être sollicités pour pouvoir permettre la sortie de ces personnes. Notre objectif c’est que ces personnes puissent sortir, qu’elles puissent sortir saines et sauves et c’est tous les efforts que nous faisons vont dans ce sens-là et donc nous faisons toutes les démarches nécessaires pour atteindre cet objectif.
    (...)
    Q - Si je peux me permettre, deux questions : une pour préciser, enfin pour rebondir sur votre réponse concernant les armes, la livraison d’armes à Israël, je veux préciser ma question sur les exportations d’armes. Les exportations d’armes françaises vers Israël type ML4, donc offensives, ont-elles été utilisées à Gaza ? Et est-ce qu’il y a une réflexion en cours pour stopper la livraison d’armes à Israël dans le cadre de la prévention du génocide exigé par la CIJ ? Ça, c’est ma première question. Ma deuxième question, elle n’a rien à voir, elle porte sur Julian Assange, le journaliste australien qui est détenu en Grande-Bretagne et qui, hier, déposait son ultime demande d’appel en Grande-Bretagne pour lutter contre son extradition vers les Etats-Unis. Il n’a pas pu se rendre à l’audience, il était très malade, très faible, il n’a pas pu se rendre à l’audience. Est-ce que la France va faire quelque chose pour essayer de libérer ou au moins de mettre en liberté conditionnelle un journaliste qui a révélé des crimes de guerre des Etats-Unis, l’espionnage de trois présidents français par la CIA, etc., ou est-ce qu’on va le laisser ? Il risque fort de mourir en prison si ça continue comme ça. Est-ce que la France va faire quelque chose pour Julian Assange ou pas ?

    R - Sur la première question, je vais reprendre d’abord ça sous l’angle un peu juridique, puisque vous citez la CIJ. Effectivement, et on a eu l’occasion de le dire plusieurs fois, la France est très attachée au rôle de la CIJ et au rôle qu’elle joue en termes de droit international. La CIJ a demandé à la fin du mois de janvier des mesures conservatoires, ce qui n’est pas le prononcé sur le fond de l’affaire. Nous avons pris bonne note des mesures conservatoires qui avaient été demandées par la CIJ. Nous appelons Israël à les mettre en oeuvre. Parmi les obligations qui étaient présentes dans ces mesures conservatoires, il y avait l’exigence de libération des otages, à laquelle nous sommes très attachés et les demandes qui s’attachent aussi à Israël, par exemple « prévenir la commission d’actes entrant dans le champ d’application de la Convention, sanctionner les incitations à commettre des actes de génocide, etc. » Donc nous avons appelé les autorités israéliennes à appliquer ces mesures conservatoires, tout particulièrement, et c’est mon dernier point, parce que la Cour demande aussi à ce qu’Israël permette la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire à la population de Gaza. Et comme vous le savez, la France est très impliquée dans la fourniture d’aide humanitaire. Alors, après, sur le détail des armements, je ne pourrai pas vous répondre aujourd’hui, je vous propose que nous en reparlions lors d’un prochain point de presse. Je n’ai pas ces détails sur les livraisons d’armes et sur quelles armes sont utilisées ou pas utilisées, et dans quel contexte. Mais je vous propose de revenir vers vous prochainement.

    Sur la situation de Julian Assange, on suit avec attention la procédure judiciaire qui est en cours au Royaume-Uni. Il y a une décision de la Haute Cour de justice qui doit intervenir. C’est une décision de justice, nous ne commentons pas les décisions de justice.

    Q - Je reviens au dossier libanais. Certains médias libanais parlent d’une réunion qui se tiendrait à Paris le 27 février et à laquelle participeront les pays concernés par le soutien à l’armée libanaise. Est-ce que vous confirmez ?

    R - Je pense que ça rejoint peut-être la question de votre collègue. Non, je n’ai pas d’information à vous communiquer là-dessus à ce stade malheureusement./.

    #FranceDiplo #marchands_de_canons #Julian_Assange

    • Salle de presse - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
      Point de presse du 15 février 2024
      https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2024-02-15.html#Chapitre4

      5. Questions/Réponses

      Q - Je voudrais savoir, après les décisions de la Cour internationale de justice, la France pense-t-elle imposer un moratoire sur les exportations d’armes vers Israël ?

      Une deuxième question, ce serait sur l’évolution des discussions entre Paris, Beyrouth et Jérusalem pour mener à une désescalade dans la région.
      R - Sur la CIJ, nous avons pris note de la nouvelle demande des mesures conservatoires introduite par l’Afrique du Sud contre Israël. Cette demande s’inscrit dans la même procédure que celle ayant conduit la Cour à adopter une ordonnance le 26 janvier dernier. Ces mesures conservatoires, ordonnées par la Cour, sont juridiquement obligatoires et elles s’imposent évidemment à toutes les parties. Elles doivent être mises en oeuvre et elles correspondent d’ailleurs aux exigences posées par la France. Nous sommes évidemment attachés au respect du droit international et réaffirmons notre soutien et notre confiance à la Cour internationale de justice.

      Sur le Liban, lors de son dernier déplacement dans la région, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a eu l’occasion de s’entretenir avec l’ensemble de ses homologues, son homologue égyptien, son homologue libanais, son homologue jordanien et son homologue israélien. Au cours de ces discussions, le Ministre est venu avec des propositions concrètes pour faire baisser la tension à la frontière entre le Liban et Israël, l’objectif étant d’obtenir une solution diplomatique entre le Liban et Israël. Ces propositions ont été communiquées à l’ensemble des parties et elles seront discutées dans les semaines qui viennent. En tout état de cause, l’objectif premier de la diplomatie française est d’obtenir un apaisement à la frontière entre le Liban et Israël.

      Q - Juste, sur l’exportation des armes, sur un moratoire, précisément ... ?
      R - Pour cela, je pourrai revenir vers vous ultérieurement.

  • « Zoé », la nouvelle pièce de Julie Timmerman, met une enfant face à son père bipolaire : explosif
    https://news.dayfr.com/people/3354930.html

    Avec Un démocrate Julie Timmerman a taclé Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananes épluché les régimes de bananes d’Amérique centrale.

    Avec Zoél’auteure et réalisatrice ne monte pas cette fois sur scène, mais dévoile une partie d’elle-même, évoquant son éducation et son évolution dans une famille dont le père bipolaire introduit l’aliénation dans la maison.

    Fille unique d’un couple de comédiens, Zoé voit se succéder des jours de joie et de colère en fonction du trouble bipolaire qui touche son père. A 8, 10 et 40 ans, avec l’aide de son ami Victor, alors psychologue, Zoé tente de trouver sa place entre un père dérangé, mais qui la nourrit de la culture qu’elle adore, et une mère dépassée par une responsabilité qui elle a du mal à faire face. Jusqu’au jour où Zoé décide qu’elle va sauver son papa.

    Le langage précis, évocateur et poétique de Julie Timmerman est toujours présent dans Zoé. Si on ne l’attendait pas dans ce registre intimiste, son sujet conserve une dimension politique en sensibilisant à une pathologie dont on ne parle que depuis peu. Sans pathos ni didactisme, le drame est là, mais l’auteur maintient son point de vue, insufflant un humour dont l’esprit est une de ses constantes dans chacune des pièces. Le sens du rythme en est un autre, Zoé en passant à une vitesse vertigineuse, on en redemanderait.

    En trois actes, dans une cuisine familiale, Zoé voit une mère et sa fille passer du calme à la tempête, de l’amour à la colère, de la compassion au dégoût, au gré des « balancements » de son père. Plutôt que d’être narratifs, les trois actes se déroulent comme trois tableaux, représentés dans trois époques, trois étapes de la maladie. De cette évolution se traduit la progression narrative que Julie Timmerman sait utiliser, tant dans l’écriture que dans la réalisation.

    Aussi, la pièce prend de l’ampleur comme la crise du père et les paroles sont importantes. Il suffit d’en un pour provoquer une étincelle, puis de se combiner avec un autre, comme deux silex, puis un de plus, pour enflammer le corps et embraser la scène. Comme lorsque son père est tombé sur la table de la cuisine, qui est devenue un abîme dans lequel il est tombé, et qui l’a englouti. Une des idées scéniques dont regorge Julie Timmerman avec ses quatre comédiens dont l’esprit d’équipe enflamme la scène.

    « Zoé »
    Par Julie Timmerman
    Réalisateur : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin
    Du 5 janvier au 29 février, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 21h15
    Théâtre de Belleville
    16 passage Piver, 75011 Paris
    Téléphone : 01 48 06 72 34

    #Julie_Timmerman

  • Tout sur l’étonnante conversation entre Julian Assange et Cédric Villani, en visite à la prison de Belmarsh
    https://www.nouvelobs.com/monde/20231121.OBS81135/tout-sur-l-etonnante-conversation-entre-julian-assange-et-cedric-villani-

    Le mathématicien Cédric Villani, visiteur numéro 658462, a pu rencontrer Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, dans la prison de haute sécurité britannique où il est incarcéré depuis 2019. Voici son récit, en exclusivité dans « l’Obs », alors que l’Australien risque d’être extradé aux Etats-Unis où il encourt jusqu’à 175 ans d’emprisonnement.

    .../...

    « Merci d’être venu. »

    L’accent australien est à peine perceptible – il blaguait qu’il perdait son accent déjà dans la réclusion à l’ambassade d’Equateur à Londres (sept ans). Et le ton est doux et calme. Ce n’est pas de la résignation mais l’économie d’un marathonien, qui sait qu’il doit ménager ses émotions pour tenir sur la durée – son calvaire dure depuis si longtemps déjà, et peut hélas durer longtemps encore.

    « Merci à toi. C’est nous qui devrions te remercier, tout le monde. »

    Oui, nous devrions tous et toutes être reconnaissantes envers Assange. Aucun journaliste n’a révélé autant de scandales que lui. Crimes de guerre, corruption dans le monde de la finance ou de la politique, espionnage industriel, mise sur écoute de chefs d’Etat (dont trois présidents de la République française)… Interminable est la liste des puissants, des conspirateurs, des entrepreneurs véreux qui ont de quoi lui en vouloir. Mais les gigantesques campagnes de dénigrement menées par ses ennemis, la durée et la complexité des procédures ont réduit comme peau de chagrin l’équipe de ses soutiens actifs. Pour ma part, cela fait trois ans seulement que je les ai rejoints, clamant son sort injuste sur tous les toits, y compris au Parlement, avec François Ruffin et quelques autres – mais si j’ai un regret, c’est bien de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt.

    #Julian_Assange

  • Histoire de l’idée de l’art - .
    https://www.librairie-tropiques.fr/2023/11/histoire-de-l-idee-de-l-art.html

    On a parfois reproché au philosophe sa méconnaissance de l’art et de son histoire. On peut également reprocher à l’histoire de l’art de ne pas avoir mesuré que l’art n’est pas seulement constitué d’œuvres mais aussi de mots pour les dire, de concepts pour les catégoriser, de théories pour les penser. Car si la philosophie de l’art sans histoire de l’art est vide, l’histoire de l’art sans philosophie de l’art est aveugle.
    C’est à partir de ce double constat qu’est né le projet d’une histoire philosophique de l’art occidental, depuis l’Antiquité grecque jusqu’à nos jours : autrement dit d’étudier le développement des arts et la succession des styles en relation avec l’atmosphère théorique où ils se sont produits, et de dessiner les contours des grands paradigmes artistiques qui se sont succédé. Aussi est-il question dans cet ouvrage de concepts (mimesis, catharsis, contemplation, beaux-arts, goût, génie, expérience esthétique, engagement…) et de visions du monde, d’artistes et de théoriciens, d’œuvres et d’idées relatives à leur nature, leurs fonctions et leurs valeurs. Tous les arts sont traités ici à l’unisson : beaux-arts (peinture, sculpture, architecture…), belles-lettres (poésie, théâtre), musique, ce qui fait toute l’originalité de cette entreprise.

    #Carole_talon-Hugon, #Oliver_Brax, #Julien_Audebert, #Histoire, #Philosophie, #esthétique

  • 50 ans de #massification universitaire ... et après ?

    La conférence intitulée « 50 ans de massification universitaire... et après ? », sera donnée par Julien Gossa, maître de conférences à l’Université de Strasbourg, et animée par David Cayla. Elle aura lieu le mercredi 11 octobre 2023, de 17h30 à 20 h en amphi Volney de la Faculté de droit, d’économie et de gestion.

    Le XXe siècle fut celui de la massification universitaire, faisant rapidement passer le nombre d’étudiants de quelques centaines de milliers à désormais trois millions.

    Après ce régime de massification, nous entrons dans une nouvelle phase, inédite dans l’histoire des civilisations, caractérisée par une #stagnation_éducative. C’est dans ce contexte que l’Université, et plus largement l’#éducation, sont entrés dans un régime de #réforme_permanente, transformant en profondeur nos institutions, leur fonctionnement comme leurs missions.

    Cela nous conduit à cette simple question : quel rôle voulons-nous donner à l’Université dans ce XXIe siècle post-massification ?

    Julien Gossa est maître de conférences au laboratoire SAGE, Université de Strasbourg - CNRS, membre de la CPESR.
    Il travaille sur l’utilisation des données administratives ouvertes pour évaluer les politiques publiques, notamment dans le champ de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

    https://www.youtube.com/watch?v=SXCfoMFqBxs


    #université #histoire #facs #France #conférence #Julien_Gossa #ESR #budget #budget_universitaire #LRU