• « Un démocrate » une pièce pour aujourd’hui. - L’Autre Scène (.ORG)
    https://lautrescene.org/2025/04/22/un-democrate-une-piece-pour-aujourdhui

    22 Avr 2025
    David Rofé-Sarfati

    Le slogan de Donald Trump, Make America Great Again, est un chef-d’œuvre de manipulation symbolique. Derrière ce “again” se cache une Amérique idéalisée, mythique, jamais vraiment existée. Il n’est pas promesse, mais incantation. Le mythe est façonné pour rassurer, mobiliser, diviser et … consommer. Ainsi naissent les légendes politiques : dans le reflet trompeur d’images et de slogans malicieux. Et pendant que le peuple croit boire à la source de la vérité, on lui sert une illusion dorée, pleine de promesses creuses et de mémoires truquées. Une post-vérité . Julie Timmerman a écrit sa pièce il y a neuf ans. Donald Trump à droite et des activistes de campus américains à gauche ont remis son propos dans l’actuel. Récit :

    Un génie machiavélique au service de la masse : bienvenue dans la tête d’Edward Bernays

    Il était le neveu de Freud. Mais il n’a pas couché des patients sur un divan — non, lui a préféré manipuler des foules entières. Edward Bernays, génie de la communication et pionnier de la propagande moderne, est aujourd’hui convoqué par Julie Timmerman dans un spectacle aussi drôle que décapant. Sur scène, elle transforme cette figure aussi fascinante qu’inquiétante en miroir grinçant de notre époque.
    Un spectacle entre conférence déjantée et théâtre engagé

    Avec la complicité de la scénographe Charlotte Villermet, Julie Timmerman ne se contente pas de raconter la vie d’Eddy, alias Bernays — elle la démonte, la triture, la joue à plusieurs voix. Les comédiens ne quittent jamais le plateau, se passant tour à tour le costume du superbe manipulateur pour en révéler toutes les contradictions. Sur un tableau noir, comme dans une salle de classe un peu folle, les grands chapitres de sa biographie s’alignent : naissance, coups d’éclat, coups tordus.

    C’est rythmé, c’est vif, et c’est volontairement drôle. On rit franchement lorsque Bernays confond l’association libre avec la liberté individuelle, ou lorsqu’il décrète que l’art, en somme, c’est du caca. L’effet est irrésistible, presque burlesque : on pense à la psychanalyse de comptoir des magazines féminins, sauf que là, c’est sur scène, et c’est hilarant.
    Le père de la pub moderne, entre génie et cynisme

    Mais derrière l’humour, la critique est acérée. Bernays, s’il a su séduire les foules, n’a jamais reculé devant le cynisme le plus glacial. Convaincre les femmes de fumer ? Il l’a fait. Faire mousser la vente de savon ? Aussi. Préparer l’opinion à un coup d’État ? Encore lui. Jusqu’à sa mort à 104 ans, cet homme n’a jamais cessé d’utiliser la psychologie humaine comme levier de masse.

    La pièce ne s’arrête pas au portrait. Elle interroge. Elle met en lumière comment ce manipulateur brillant, qui se désolait que ses écrits soient lus par Goebbels, est devenu l’un des architectes inconscients de notre monde. Jusqu’à refuser de reconnaître que sa propre femme, morte d’un cancer des poumons, victime des campagnes qu’il avait lui-même orchestrées en faveur des cigarettiers.
    Une pièce pédagogique, mordante… et nécessaire

    Oui, on est dans l’excès. Dans la farce car Julie Timmerman propose une fable moderne, une parabole grinçante. Car derrière Bernays, c’est l’Amérique qu’on regarde. Et derrière l’Amérique, c’est nous.

    Conseillers en relations publiques, communication de crise, storytelling politique, fake news, RGPD, Facebook, data, influenceurs, tout cela nous vient de quelque part. Et ce quelque part porte un nom : Edward Bernays.

    Avec Un démocrate, le théâtre devient salle de classe, terrain de jeu, arène de débat. Une pièce vive, intelligente, percutante — à voir absolument, et à débattre en famille, autour d’un dîner ou sur les réseaux. Parce que ce qu’on y entend, on ne pourra plus jamais l’ignorer.
    Sur le site du théâtre

    Texte et mise en scène Julie Timmerman
    avec Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Guillaume Fafiotte ou Jean-Baptiste Verquin (en alternance), et Julie Timmerman
    dramaturgie Pauline Thimonnier
    scénographie Charlotte Villermet
    lumière Philippe Sazerat
    costumes Dominique Rocher
    musique Vincent Artaud
    son Michel Head

    vu le 22 avril 2025 au Théâtre de la Concorde

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • VIDÉO. Théâtre : ’Un démocrate’, l’inventeur de la manipulation des foules | TV5MONDE - Informations
    https://information.tv5monde.com/international/video/theatre-un-democrate-linventeur-de-la-manipulation-des-foules-

    Avec une présentation, des extrait de la pièce et une longue interview de Julie Timmerman.

    LE 14 AVR. 2025 À 18H47 (TU) Mis à jour le 14 avr. 2025 à 18h48 (TU)
    Par TV5MONDE MOHAMED KACI
    La pièce de théâtre « Un démocrate » de Julie Timmerman raconte la vie d’Edward Bernays, considéré comme le père de la propagande politique et de la manipulation des opinions publiques. Entretien avec la dramaturge et metteuse en scène de ce spectacle, joué au Théâtre de la Concorde, à Paris.

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • Avec « Un Démocrate » Julie Timmerman questionne...
    https://www.journal-laterrasse.fr/avec-un-democrate-julie-timmerman-questionne-brillament-letat-de-

    Reprise / Théâtre de la Concorde / écriture et mise en scène Julie Timmerman
    Publié le 25 mars 2025 - N° 331

    Julie Timmerman reprend au Théâtre de la Concorde cette pièce au succès jamais démenti. Dans une forme brechtienne fine et assumée, la metteure en scène questionne l’état de la démocratie à travers le parcours du méconnu Edward Bernays, neveu de Freud et inventeur des techniques de manipulation de masse.

    « Edward L. Bernays (1891-1995) ». Sous un portrait accroché à un mur noir, devant un bloc rectangulaire tout aussi sombre, l’épitaphe crée un horizon d’attente précis : le comblement d’une lacune historique. Sur scène avec Anne Cressent, Mathieu Desfemmes et Jean-Baptiste Verquin, Julie Timmerman y répond avec talent à travers un portrait chronologique à la manière brechtienne. Entre narration distanciée des épisodes marquants de la longue vie de Bernays, incarnation de certaines situations et intermèdes musicaux volontiers burlesques, Un démocrate déploie la biographie d’un homme aussi peu connu qu’important dans le développement des démocraties libérales. Double neveu de Freud – son père est le frère de la femme du fondateur de la psychanalyse, et Anna Freud, la mère de Bernays, est sa sœur –, le héros de la pièce de Julie Timmerman est le fondateur de l’industrie des Relations Publiques. Autrement dit, d’une méthode de manipulation des masses qui repose sur les avancées des sciences sociales au tournant du XIXème et du XXème siècle. Celles de la sociologie, de la psychologie sociale, et bien sûr de la psychanalyse. Dans un contexte de crise des démocraties européennes, la figure d’Edward Bernays est pour Julie Timmerman prétexte à un appel à la vigilance et à l’esprit critique.

    Science de bonimenteur

    Le théâtre est le premier concerné par cette injonction jamais formulée, mais sous-entendue tout au long du spectacle. Traversée éclair des cent ans d’existence du père des Relations Publiques, Un démocrate s’ouvre sur un court monologue d’un Edward Bernays centenaire interprété par Mathieu Desfemmes, puis laisse place à la reconstitution des succès majeurs du protagoniste. Parmi lesquels, la promotion de Damaged Goods d’Eugène Brieux, mise en scène par le célèbre comédien Richard Bennett (1872-1944). Pour faire événement de cette pièce sur la syphilis, sujet tabou à l’époque, Edward Bernays développe une technique qui lui servira plus tard dans son travail pour des fabricants de savons, de pianos, le patron de la marque de cigarettes Lucky Strike ou encore la compagnie bananière United Fruit Company. Sorte de laboratoire où les idées sont évoquées à travers les corps et des matériaux simples, le plateau de Un démocrate est tout sauf la tribune d’une classique leçon d’histoire. Ponctuée des maximes cyniques et paradoxales dont le neveu de Freud avait le secret – « pour lutter contre la propagande il faut plus de propagande », par exemple –, cette pièce où chaque comédien joue plusieurs rôles traduit avec force le désir de théâtre politique et populaire de Julie Timmerman.

    Anaïs Heluin

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • Comment le Théâtre de la Concorde est devenu indispensable | Les Inrocks
    https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/comment-le-theatre-de-la-concorde-est-devenu-indispensable-655298-08-04-

    “La montée des populismes” en question

    La preuve avec la programmation en avril dédiée à “la montée des populismes”. Celle-ci est notamment marquée par Un Démocrate, pièce de Julie Timmerman sur l’influence d’Edward Bernays, pionnier dans l’Amérique des années 1920 de ce qu’on appelle aujourd’hui les “relations publiques” et dont les techniques ont inspiré la propagande nazie (du 10 au 26 avril), mais aussi par une conversation entre la philosophe Sandra Laugier et le réalisateur Arnaud Desplechin sur la dimension populaire du cinéma, le 22 avril, ou encore par une université populaire consacrée à la question de la délibération par le politologue Loïc Blondiaux, le 30 avril.

    Proposant aussi des ateliers pédagogiques et créatifs (du slam avec l’École de l’Opéra de la Parole, fondée par Lauréline Kuntz, des danses urbaines avec l’association Kourtrajmé…), ce théâtre municipal reste encore soumis à des moyens financiers limités, particulièrement en termes de production de spectacles. Un peu artisanal, son modèle économique l’autorise paradoxalement à une sorte de souplesse dans sa programmation. Myriam Marzouki et Sébastien Lepotvin, dont le spectacle Nos ailes brûlent aussi fut programmé en janvier dernier, se félicitaient récemment que la Concorde puisse accueillir des créations sur une longue durée, ce qui semble de plus en plus difficile dans les centres dramatiques nationaux.

    Accueillant, délibératif, pédagogique, hétéroclite, métissé… Le Théâtre de la Concorde, cette nouvelle espèce d’espace, aura de quoi faire dans les mois et les années qui viennent pour mettre en scène les disputes et les discordes qui agitent notre présent.

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • Un démocrate de Julie Timmerman au Théâtre de la Concorde : l’inventeur de la fake news - Transfuge
    https://www.transfuge.fr/2025/04/13/un-democrate-de-julie-timmerman-au-theatre-de-la-concorde-linventeur-de-la

    L’incroyable vie d’Edward Bernays

    Oriane Jeancourt Galignani
    13/04/2025 Critique

    Edward Bernays, son nom ne vous dit rien ? C’est pourtant lui qui a inventé l’art de manipuler les masses à notre époque médiatique. Un démocrate retrace sa vie.

    L’idée de remonter à l’origine de la manipulation des masses pourrait sembler un peu naïve : parler pour retourner les foules n’est pas une affaire récente. Cicéron, le Christ, ou Moïse n’ont pas attendu le XXe siècle pour agir sur les esprits, par la parole. Mais Un démocrate, comme son nom l’indique, est un spectacle qui se penche sur l’art précis d’agir sur les foules, en démocratie moderne. Le lieu même, nous promet-on, du pouvoir du peuple. C’est là tout l’intérêt de ce spectacle, de nous dévoiler l’art contemporain d’agir sur l’inconscient de l’individu à l’ère de la société médiatique. Un art conçu par un Américain d’origine viennoise, « double neveu » de Sigmund Freud, Edward Bernays. Un démocrate, la pièce de Julie Timmermann aujourd’hui reprise au Théâtre de la Concorde, retrace avec simplicité et fidélité la vie de cette figure historique méconnue. Génie de la publicité né à la fin du XIXe siècle, cet expert des relations publiques a travaillé pour Lucky Strike, pour le gouvernement américain, ou pour d’autres grandes marques, en élaborant au fil des années un art de manœuvrer dans l’esprit des masses avec brio. Qu’il s’agisse de jouer sur le désir mimétique, la peur, les angoisses primitives, il a su élaborer des stratégies pour conquérir des parts de marché. Quatre comédiens sur scène, deux hommes et deux femmes, jouent tour à tour « Eddy » : le jeune Américain qui part à la rencontre de son oncle Freud à Vienne au début du siècle, l’ambitieux publicitaire à New York dans les années 20, l’auteur de Propaganda, livre retrouvé dans la bibliothèque de Goebbels, ou le cynique d’après-guerre, prêt à tout, même au coup d’État, pour faciliter à ses clients l’accès aux marchés mondiaux. Les quatre comédiens jouent, chantent, dansent, et transmettent avec un art consommé de la pédagogie les manières dont Bernays et son équipe réussissent par exemple à rendre le vert à la mode, ou, moralement plus dérangeant, à faire fumer les femmes… Si ce spectacle un peu didactique se déroule au gré d’une intrigue très classique, les jeunes gens de la salle se montrèrent ce soir de printemps, au théâtre de la Concorde, fascinés par ce Bernays qui a simplement inventé, sans le savoir, l’art des fake news et autre propagande 2.0.

    Un démocrate, de Julie Timmerman, Théâtre de la Concorde, jusqu’au 26 avril.

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • « Un Démocrate » explosif qui n’a pas pris une ride - Artistikrezo
    https://www.artistikrezo.com/spectacle/un-democrate-explosif-qui-na-pas-pris-une-ride.html

    Au Théâtre de Concorde, tout récemment rénové et rebaptisé par la Mairie de Paris, pour faire de l’art un espace de réflexion et de résistance contre les illusions simplistes, Julie Timmerman reprend le spectacle phare de la compagnie, « Un Démocrate », qui retrace le parcours d’Edward Bernays et l’invention de la propagande publicitaire et politique. Explosif et terriblement actuel !

    De Lucky Strike à Goebbels

    ©Philippe-Rocher

    Comment, sur un plateau de théâtre, avec une simple table, des projecteurs, et quatre acteurs aussi virtuoses qu’électriques, peut-on parler d’une invention démoniaque qui a transformé la société mondiale dans les années 1920 ? L’Américain Edward Bernays, par ailleurs neveu de Sigmund Freud, avait finement analysé la psychologie des masses et le comportement de chaque individu, sitôt qu’il se trouve immergé dans un groupe humain. Il avait lu le célèbre ouvrage de Gustave Lebon, Psychologie des foules (1895) qui expliquait comment l’opinion publique peut se construire à travers une foule d’humains qui se mettent à partager les mêmes idées… et à perdre leur libre-arbitre. A partir de ce constat, le cynique Bernays invente « la fabrique du consentement », véritable manipulation mentale qui va indifféremment servir à vendre des savons, des cigarettes ou des présidents. Il y explique que ceux qui sont capables d’influencer des masses parviendront au pouvoir. Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’Hitler, l’avait parfaitement compris. Mais à l’époque du fordisme et de la standardisation des produits manufacturés, le mot d’ordre de la société américaine était, et est toujours : VENDRE. Et quand la puissante American Tobacco Compagny se plaint des faibles ventes de cigarettes auprès des femmes, Bernays lance la firme Lucky Strike dans une gigantesque campagne publicitaire, affiches, télévision et cinéma, pour faire de la cigarette un instrument de libération et de stimuli sexuel des femmes. A l’instar des hommes, femmes et actrices se mettent à fumer, et peu importe si la courbe des cancers liés au tabac commence à s’emballer. La propagande a marché, et Bernays, parle à l’oreille de tous les puissants.

    Théâtre brechtien

    ©Philippe_Rocher

    A la manière d’un documentaire enlevé, avec photos et affiches, on se retrouve dans la famille de Bernays, ou dans un cabaret de Las Vegas : avec trois fois rien, une table qui sert de podium et des chapeaux de cow boys, les quatre comédiens rivalisent de talent et d’énergie à la manière d’un cabaret burlesque, épique et politique, aussi drôle qu’instructif, aussi burlesque que tragique. Car le neveu de Sigmund Freud, qui avait appris de son oncle la finesse de l’analyse psychique et de l’inconscient, a même contribué à renverser le président démocratiquement élu au Guatemala en 1954, avec l’aide de la puissante multinationale de bananes United Fruit Company et de l’armée. Sur scène, la parole de Bernays est alternativement prise en charge par tous les comédiens, signifiant ainsi, face au public, que la propagande n’épargne personne. Fake news, sondages truqués, révélations dissimulées, presse rachetée par des consortiums financiers, les sujets abordés dans ce spectacle qui va à cent à l’heure percutent, plus que jamais aujourd’hui, notre actualité mondiale. Anne Cressent, Julie Timmerman, Mathieu Desfemmes et Guillaume Fafiotte, en alternance avec Jean-Baptiste Verquin, interprètent une vingtaine de personnages hauts en couleurs dans des lumières signées Philippe Sazerat qui sculptent l’espace. C’est une réussite, recommandée aussi pour les jeunes spectateurs.

    Helène Kuttner

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • Timmerman, l’art de la manipulation | Chantiers de culture
    https://chantiersdeculture.com/2025/04/10/timmerman-lart-de-la-manipulation-2

    Jusqu’au 26/04, au théâtre de La Concorde (75), Julie Timmerman met en scène Un démocrate. Du théâtre documentaire de belle facture, une dénonciation sans appel du capitalisme international. Entre mensonges et manipulation, un acte civique de bon aloi.

    C’est une histoire authentique que nous conte Julie Timmerman avec Un démocrate au théâtre de La Concorde, studio Pierre Cardin. Celle de l’américain Edward Bernays, le neveu de Freud, qui inventa au siècle dernier propagande et manipulation… S’inspirant des découvertes de son oncle sur l’inconscient, il vend indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes pour la propagande nazie. Pourtant, Edward l’affirme, il est un démocrate dans cette Amérique des années 20 où tout est permis ! Seuls comptent la réussite individuelle, l’argent et le profit. Quelles que soient les méthodes pour y parvenir… Entre cynisme et mensonge, arnaque et vulgarité, la parfaite illustration du monde contemporain : de la Tobacco Company à Colin Powell et les armes de destruction massive de l’Irak. Du théâtre documentaire de belle facture quand l’humour le dispute à l’effroi, tout à la fois déroutant et passionnant, une totale réussite. Yonnel Liégeois

    Edward Bernays (1889-1995), neveu de Freud né en Autriche, tôt émigré aux États-Unis, est l’inventeur des « relations publiques » et, à ce titre, maître manipulateur, sa vie durant, de consciences de masse à subjuguer. Le texte abonde en exemples édifiants. C’est au nom de la démocratie que Bernays, admiré par Goebbels, a pu déclarer : « Si j’affirme suffisamment longtemps qu’un carré est un cercle, les gens finiront par le croire. La propagande ne parle pas à la raison, mais à la foi. » On connaît la musique, elle est universelle. C’est Bernays qui l’a composée, au grand dam de Freud, qui n’entendait pas l’inconscient de cette oreille. La représentation tire son nerf d’un ton subtilement sarcastique qui ne renonce jamais à l’exposé des motifs circonstanciés de la plus cynique imposture qui gère insidieusement les comportements. Un brûlot enjoué sur la duperie monstre sous laquelle gît le beau mot de démocratie. Du théâtre civique de bon aloi. Jean-Pierre Léonardini

    Un démocrate, Julie Timmerman : Jusqu’au 26/04, 20h. Théâtre de la Concorde, studio Pierre Cardin, 1-3 avenue Gabriel, 75008 Paris (Tél. : 01.71.27.97.17).

    À l’issue de trois représentations, rencontre-débat avec la metteure en scène et son invité : Le 12/04 avec Pierre Haski, journaliste, chroniqueur sur France Inter et auteur d’ouvrages sur la politique internationale. Le 15/04 : avec David Colon, historien, professeur et écrivain, spécialisé dans l’actualité économique et politique. Le 23/04 : avec Nora Hamadi, journaliste, présentatrice pour Arte et France Culture.

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate

  • Théâtre : les meilleures pièces à voir à Paris en avril 2025
    https://www.telerama.fr/theatre-spectacles/theatre-les-meilleures-pieces-a-voir-a-paris-en-avril-2025-3921-7020258.php

    “Un démocrate”

    Qui connaît Edward Bernays ? Ce « double neveu » de Freud (par le père et la mère) fut le gourou de la communication en Amérique, dès les années 1920, théorisant le principe de la « fabrique du consentement » des masses. Le mérite de la dramaturge Julie Timmerman est d’avoir exhumé une destinée surprenante, quasi inconnue en France, alors que ce manipulateur souterrain des opinions a répandu son savoir-faire aux États-Unis bien avant les obscurs stratèges des réseaux sociaux actuels. Ce spectacle est d’autant plus stimulant pour la réflexion politique qu’il est bien fabriqué : quatre acteurs (dont Julie Timmerman elle-même, Anne Cressent ou Jean-Baptiste Verquin) y interprètent tous les rôles et s’échangent celui d’« Eddy » à tour de bras et d’époques. Les saynètes enchaînent des astuces de cabaret façon Karl Valentin, et l’humour y est le meilleur allié de la réflexion. — E.B.
    r De et par Julie Timmermann. Durée : 1h25. Jusqu’au 26 avr., 20h (mar.), Théâtre de la Concorde, 1-3, av. Gabriel, 8e, 01 71 27 97 17. (8-15 €).

    #Julie_Timmerman #Un_Démocrate

  • Un démocrate : aux origines de la manipulation de masse – Théâtre de la Concorde Paris | Paris Île-de-France
    https://www.unidivers.fr/event/un-democrate-aux-origines-de-la-manipulation-de-masse-theatre-de-la-concor

    Du jeudi 10 avril 2025 au samedi 26 avril 2025 :
    Tout public.
    « Un Démocrate » de Julie Timmerman se joue au Théâtre de la Concorde du 10 au 26 avril, une pièce plus que jamais en résonance avec notre époque.
    L’HISTOIRE

    Edward Bernays (1891-1995), neveu de Freud, invente dans les années 20 à New York des méthodes de manipulation des masses sans précédent. Au nom de la Démocratie US, il met au point la fabrication du consentement et vend indifféremment savons, Présidents, cigarettes et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes… Un Démocrate est une traversée épique à l’humour impitoyable de la vie et de l’œuvre d’un des hommes les plus influents du XXe siècle.

    9 ans après sa création, le spectacle résonne toujours davantage, et rentre en collision avec une actualité mondiale qui nous oblige à repenser nos démocraties, et le pouvoir de la communication, de la propagande et du BIG DATA dans un monde hyperconnecté.

    #Un_démocrate #Julie_Timmerman

  • Festival d’Avignon Off : « L’affaire Rosalind Franklin » ou comment Elisabeth Bouchaud fait aimer la science en la portant au théâtre
    https://www.laprovence.com/article/festival-davignon/2596456946522114/festival-d-avignon-off-l-affaire-rosalind-franklin-ou-comment-elisabeth-

    Troisième épisode, « L’affaire Rosalind Franklin (18h15) est consacrée à Rosalind Franklin, physico-chimiste britannique mondialement connue lorsqu’elle arrive à Londres pour travailler sur l’ADN en 1951. Elle s’y sent vite très seule, dans un monde scientifique très masculin. Ses collègues, Wilkins, Crick et Watson, n’ont aucun scrupule pour lui voler son travail, ce qui leur vaudra de recevoir le prix Nobel de médecine pour la découverte de la structure en double hélice de l’ADN en 1962.

    Portée par quatre comédiens virtuoses à savoir Isis Ravel, Balthazar Gouzou, Julien Gallix et Matila Malliarakis, (déjà exceptionnel dans ‘Le président », « Anquetil tout seul » et le film « Hors les murs ») la pièce mise en scène par Julie Timmerman est une merveille d’intelligence et d’inventivité. Une pièce Instructive et néanmoins divertissante.

    #Julie_Timmerman

  • Zoé de Julie Timmerman. - WebThéâtre : : Actualité des spectacles, théâtre, opéra, musique, danse - Paris
    https://www.webtheatre.fr/Zoe-de-Julie-Timmerman

    Zoé de Julie Timmerman.

    On connaît Julie Timmerman pour ses pièces sur des sujets géopolitiques, Un démocrate qui évoque Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananas (and kings), qui dénonce les régimes bananiers d’Amérique centrale. Cette fois elle puise dans son histoire personnelle pour créer le personnage de Zoé qui grandit dans une famille de comédiens avec un père bipolaire. Un sujet âpre mais qu’elle choisit de traiter avec distanciation et humour pour ne pas tomber dans le pathos.
    Zoé est aujourd’hui une femme de 43 ans. Elle avance sur le devant de la scène et se lance dans un monologue tourbillonnant où s’entrechoquent les souvenirs d’enfance de ses multiples activités et les paroles de ses parents. Le prologue se clôt sur un événement particulier : l’oubli un soir de mettre son appareil dentaire. Cette négligence provoque chez son père une réaction démesurée. Ce jour-là le père est en forme et Zoé « n’aime pas trop que son père soit en forme ». Le sujet est posé : la bipolarité de son père et les conséquences néfastes sur la famille.

    Au fil des trois actes, nous suivons la vie de Zoé de l’enfance à l’âge adulte et la progression de la maladie de son père. Elle grandit dans une famille fantasque. Sa mère, comédienne, gère tant bien que mal les choses du quotidien et supporte les comportements imprévisibles et excessifs de son mari qui peut passer de la joie à l’abattement le plus profond à tout moment. Le père de Zoé est un homme très cultivé qui a transmis à sa fille des connaissances inhabituelles chez une fillette. Ainsi la légende de Siegfried, l’Anneau Nebulingen, Wagner, Hugo, Shakespeare lui sont familiers. Elle apprécie cette culture et elle la partage avec Victor, un camarade rencontré à l’école qui l’accompagnera toute sa vie et qui l’aidera à surmonter bien des difficultés et à reprendre confiance en elle. La relation de Zoé avec ses parents est complexe et soumise aux crises du père. Sans aucun doute, l’amour est présent au sein de cette famille mais comment trouver son équilibre, se construire pour une gamine quand son père passe de l’euphorie à un état dépressif à tout moment. Elle va donc consulter un psy, ce qui donne lieu à une scène drôle particulièrement réussie. Par petites touches, Julie Timmerman construit cet univers chaotique où la tension grandit à mesure que l’état du père s’aggrave et rende la cohabitation impossible. La séparation avec le père est difficile pour Zoé qui culpabilise de ne pas l’avoir sauver. Les crises d’angoisse, l’absence de considération de soi vont perturber longtemps Zoé qui heureusement aura une soutien sans faille de Victor pour surmonter ses doutes. Zoé adulte regarde son enfance avec distance et la tendresse accompagne le regard qu’elle porte sur ses parents défaillants mais aimants.
    Le sujet est grave mais le traitement est léger, inventif et souvent très drôle. Plusieurs scènes sont vraiment amusantes et l’écriture précise, évocatrice, laisse une place importante aux répliques comiques même si la situation l’est moins. La mise en scène très dynamique participe aussi à créer le recul nécessaire pour éviter tout pathos ou didactisme. La réussite du spectacle repose aussi sur le talent des comédiennes Alice Le Strat ( Zoé) et Anne Cressent (la mère) et des comédiens Mathieu Desfemmes (le père) et Jean-Baptiste Verquin (Victor , le psy, Mamie Léa, un infirmier, la mort). Ils sont tous formidables et rendent leurs personnages attachants, comiques et émouvants.

    Zoé de Julie Timmerman
    Mise en scène : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin et les voix de Alain Françon, Alphonse et Basile Rongier, Plume et Louise Petit Cressent, Arthur Verquin, Orso Franceschi, Nina Laurent
    Dramaturgie : Pauline Thimonnier
    Collaborateur artistique et conseiller musical : Benjamin Laurent
    Assistante à la m.e.s. : Véronique Bret
    Scénographie : James Brandily assisté de Laure Catalan, Lisa Notarangelo
    Lumières : Philippe Sazerat
    Costumes : Dominique Rocher
    Création sonore : Xavier Jacquot assisté de Paul Guionie
    Construction du décor : Agnès Champain, Benjamin Bertrand
    Crédits photos : Pascal Gély et Deyan Bussière

    Festival OFF Avignon
    Du 29 juin au 21 juillet (relâche le mardi)
    11H, durée 1h30

    La Factory – Théâtre de l’Oulle
    19, place Crillon, 84000 Avignon

    Le livre : https://cfeditions.com/zoe

    #Julie_Timmerman #Zoé

  • Julie Timmerman, double scène | Chantiers de culture
    https://chantiersdeculture.com/2024/07/14/julie-timmerman-double-scene-2

    Julie Timmerman, double scène

    Outre sa présence à la Reine blanche d’Avignon (84) avec L’affaire Rosalind, jusqu’au 21/07 Julie Timmerman propose Zoé et Un démocrate à la Factory. Une double scène, l’une parlant de psychose maniaco-dépressive, l’autre traitant propagande et manipulation… Sans oublier lectures et débats, de la Chapelle du Verbe incarné à celle des Italiens en passant par le Cloître Saint-Louis.


    https://cfeditions.com/zoe

    Julie Timmerman (Cie Idiomécanic Théâtre) a écrit et mis en scène Zoé, une œuvre, de son propre aveu, dictée par son histoire personnelle. Le sujet en est grave. Il s’agit de l’émancipation progressive d’une fillette, devenant femme et mère sous nos yeux, au sein d’une famille dont le père, aimé, aimant, est atteint de variations pathologiques de l’humeur. On le dirait aujourd’hui bipolaire. Il y a peu encore, on parlait de psychose maniaco-dépressive. Sublimant ses souvenirs, après s’être fortement documentée sur l’affection chronique en question, Julie Timmerman a su, avec une rare élégance, théâtraliser une délivrance chèrement conquise. La partition verbale est vive, inventive, riche d’une sorte de folklore familial plausible, dans un climat électrique où se mêlent le goût partagé de la poésie et les paroxysmes de crise, du dynamisme déchaîné à l’abattement. Les beaux coups de théâtre abondent entre les bouffées d’un délire incoercible et le lavage musical à grande eau de Wagner, quand Zoé-Siegfried brandit l’épée pour symboliquement tuer un père accablé. Julie Timmerman révèle ainsi, avec une grâce nerveuse, un talent d’écriture parfaitement joint à celui de mettre en scène. Jean-Pierre Léonardini

    Zoé, Julie Timmerman : jusqu’au 21/07, 11h. Théâtre de l’Oulle, 19 Place Crillon, 84000 Avignon (Tél. : 09.74.74.64.90).


    https://cfeditions.com/un-democrate

    C’est une histoire authentique que nous conte Julie Timmerman avec Un démocrate au théâtre de l’Oulle. Celle de l’américain Edward Bernays, le neveu de Freud, qui inventa au siècle dernier propagande et manipulation… S’inspirant des découvertes de son oncle sur l’inconscient, il vend indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes pour la propagande nazie. Pourtant, Edward l’affirme, il est un parfait démocrate dans cette Amérique des années 20 où tout est permis ! Seuls comptent la réussite, l’argent et le profit. Quelles que soient les méthodes pour y parvenir… Entre cynisme et mensonge, arnaque et vulgarité, une convaincante illustration du monde contemporain : de la Tobacco Company à Colin Powell et les armes de destruction massive de l’Irak. Du théâtre documentaire de belle composition quand l’humour le dispute à l’effroi, tout à la fois déroutant et passionnant. Yonnel Liégeois

    Un démocrate, Julie Timmerman : jusqu’au 21/07, 19h10. Théâtre de l’Oulle, 19 Place Crillon, 84000 Avignon (Tél. : 09.74.74.64.90).

    #Julie_Timmerman #Avignon

  • Zoé de Julie Timmerman. - WebThéâtre : : Actualité des spectacles, théâtre, opéra, musique, danse - Paris
    http://www.webtheatre.fr/Zoe-de-Julie-Timmerman

    Le texte de la pièce a été publié :
    https://cfeditions.com/zoe

    On connaît Julie Timmerman pour ses pièces sur des sujets géopolitiques, Un démocrate qui évoque Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananas (and kings), qui dénonce les régimes bananiers d’Amérique centrale. Cette fois elle puise dans son histoire personnelle pour créer le personnage de Zoé qui grandit dans une famille de comédiens avec un père bipolaire. Un sujet âpre mais qu’elle choisit de traiter avec distanciation et humour pour ne pas tomber dans le pathos.
    Zoé est aujourd’hui une femme de 43 ans. Elle avance sur le devant de la scène et se lance dans un monologue tourbillonnant où s’entrechoquent les souvenirs d’enfance de ses multiples activités et les paroles de ses parents. Le prologue se clôt sur un événement particulier : l’oubli un soir de mettre son appareil dentaire. Cette négligence provoque chez son père une réaction démesurée. Ce jour-là le père est en forme et Zoé « n’aime pas trop que son père soit en forme ». Le sujet est posé : la bipolarité de son père et les conséquences néfastes sur la famille.

    Au fil des trois actes, nous suivons la vie de Zoé de l’enfance à l’âge adulte et la progression de la maladie de son père. Elle grandit dans une famille fantasque. Sa mère, comédienne, gère tant bien que mal les choses du quotidien et supporte les comportements imprévisibles et excessifs de son mari qui peut passer de la joie à l’abattement le plus profond à tout moment. Le père de Zoé est un homme très cultivé qui a transmis à sa fille des connaissances inhabituelles chez une fillette. Ainsi la légende de Siegfried, l’Anneau Nebulingen, Wagner, Hugo, Shakespeare lui sont familiers. Elle apprécie cette culture et elle la partage avec Victor, un camarade rencontré à l’école qui l’accompagnera toute sa vie et qui l’aidera à surmonter bien des difficultés et à reprendre confiance en elle. La relation de Zoé avec ses parents est complexe et soumise aux crises du père. Sans aucun doute, l’amour est présent au sein de cette famille mais comment trouver son équilibre, se construire pour une gamine quand son père passe de l’euphorie à un état dépressif à tout moment. Elle va donc consulter un psy, ce qui donne lieu à une scène drôle particulièrement réussie. Par petites touches, Julie Timmerman construit cet univers chaotique où la tension grandit à mesure que l’état du père s’aggrave et rende la cohabitation impossible. La séparation avec le père est difficile pour Zoé qui culpabilise de ne pas l’avoir sauver. Les crises d’angoisse, l’absence de considération de soi vont perturber longtemps Zoé qui heureusement aura une soutien sans faille de Victor pour surmonter ses doutes. Zoé adulte regarde son enfance avec distance et la tendresse accompagne le regard qu’elle porte sur ses parents défaillants mais aimants.
    Le sujet est grave mais le traitement est léger, inventif et souvent très drôle. Plusieurs scènes sont vraiment amusantes et l’écriture précise, évocatrice, laisse une place importante aux répliques comiques même si la situation l’est moins. La mise en scène très dynamique participe aussi à créer le recul nécessaire pour éviter tout pathos ou didactisme. La réussite du spectacle repose aussi sur le talent des comédiennes Alice Le Strat ( Zoé) et Anne Cressent (la mère) et des comédiens Mathieu Desfemmes (le père) et Jean-Baptiste Verquin (Victor , le psy, Mamie Léa, un infirmier, la mort). Ils sont tous formidables et rendent leurs personnages attachants, comiques et émouvants.

    Zoé de Julie Timmerman
    Mise en scène : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin et les voix de Alain Françon, Alphonse et Basile Rongier, Plume et Louise Petit Cressent, Arthur Verquin, Orso Franceschi, Nina Laurent
    Dramaturgie : Pauline Thimonnier
    Collaborateur artistique et conseiller musical : Benjamin Laurent
    Assistante à la m.e.s. : Véronique Bret
    Scénographie : James Brandily assisté de Laure Catalan, Lisa Notarangelo
    Lumières : Philippe Sazerat
    Costumes : Dominique Rocher
    Création sonore : Xavier Jacquot assisté de Paul Guionie
    Construction du décor : Agnès Champain, Benjamin Bertrand
    Crédits photos : Pascal Gély et Deyan Bussière

    Festival OFF Avignon
    Du 29 juin au 21 juillet (relâche le mardi)
    11H, durée 1h30

    La Factory – Théâtre de l’Oulle
    19, place Crillon, 84000 Avignon

    #Zoé #Julie_Timmerman

  • Villefranche-de-Rouergue. Le spectacle « Zoé », ce samedi soir, clôture la saison - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/05/24/le-spectacle-zoe-ce-samedi-soir-cloture-la-saison-11970789.php

    Le livre reprenant la pièce Zoé de Julie Timmerman est chez l’imprimeur. Parution mi-juin. Chez C&F éditions

    Samedi 25 mai, à 20 h 45, au Théâtre municipal, c’est la dernière pièce de l’année avec le spectacle « Zoé ». "C’est une petite fille dont les parents sont comédiens et tous les trois forment une famille heureuse. Mais… sous ces apparences, il y a un bémol car le père est bipolaire et Zoé vit au rythme des épisodes d’enthousiasme et de dépression profonde de ce père qu’elle aime tant ! Les questions sous-jacentes sont là : comment peut-on arriver à grandir et à se libérer de ce poids ? comment « tuer » le père pour employer une expression imagée et métaphorique évidemment !"

    Quatre comédiens font vivre le parcours de Zoé et mettent en lumière ses diverses réactions à divers moments de sa vie. Julie Timmerman (déjà connue des Villefranchois pour le spectacle : « Un démocrate »)

    #Julie_Timmerman #Zoé

  • Julie Timmerman | Librairie Maruani
    https://www.librairiemaruani.fr/events/julie-timmerman

    Date / Heure : 22/06/2024 de 15h30 à 17h30
    Lieu : Librairie Maruani

    Le 22 juin à partir de 15h30, venez rencontrer Julie Timmerman pour son livre « Zoé » chez C&F éditions.

    Un bref résumé : Elevée dans une famille d’artistes haute en couleurs, avec un père bipolaire, toxique et génial et une mère qui tente de tenir le cadre, Zoé navigue entre merveilles et chaos. Quête initiatique, hommage à l’enfance, épopée en équilibre constant entre le rire et les larmes, Zoé est une aventure joyeuse, une histoire d’amour filial, d’émancipation, et de transcendance par l’art. Julie Timmerman nous fait traverser cette histoire intime et collective avec humour, amour, gouffres et lumière.

    #Julie_Timmerman #Zoe

  • « Zoé », la nouvelle pièce de Julie Timmerman, met une enfant face à son père bipolaire : explosif
    https://news.dayfr.com/people/3354930.html

    Avec Un démocrate Julie Timmerman a taclé Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananes épluché les régimes de bananes d’Amérique centrale.

    Avec Zoél’auteure et réalisatrice ne monte pas cette fois sur scène, mais dévoile une partie d’elle-même, évoquant son éducation et son évolution dans une famille dont le père bipolaire introduit l’aliénation dans la maison.

    Fille unique d’un couple de comédiens, Zoé voit se succéder des jours de joie et de colère en fonction du trouble bipolaire qui touche son père. A 8, 10 et 40 ans, avec l’aide de son ami Victor, alors psychologue, Zoé tente de trouver sa place entre un père dérangé, mais qui la nourrit de la culture qu’elle adore, et une mère dépassée par une responsabilité qui elle a du mal à faire face. Jusqu’au jour où Zoé décide qu’elle va sauver son papa.

    Le langage précis, évocateur et poétique de Julie Timmerman est toujours présent dans Zoé. Si on ne l’attendait pas dans ce registre intimiste, son sujet conserve une dimension politique en sensibilisant à une pathologie dont on ne parle que depuis peu. Sans pathos ni didactisme, le drame est là, mais l’auteur maintient son point de vue, insufflant un humour dont l’esprit est une de ses constantes dans chacune des pièces. Le sens du rythme en est un autre, Zoé en passant à une vitesse vertigineuse, on en redemanderait.

    En trois actes, dans une cuisine familiale, Zoé voit une mère et sa fille passer du calme à la tempête, de l’amour à la colère, de la compassion au dégoût, au gré des « balancements » de son père. Plutôt que d’être narratifs, les trois actes se déroulent comme trois tableaux, représentés dans trois époques, trois étapes de la maladie. De cette évolution se traduit la progression narrative que Julie Timmerman sait utiliser, tant dans l’écriture que dans la réalisation.

    Aussi, la pièce prend de l’ampleur comme la crise du père et les paroles sont importantes. Il suffit d’en un pour provoquer une étincelle, puis de se combiner avec un autre, comme deux silex, puis un de plus, pour enflammer le corps et embraser la scène. Comme lorsque son père est tombé sur la table de la cuisine, qui est devenue un abîme dans lequel il est tombé, et qui l’a englouti. Une des idées scéniques dont regorge Julie Timmerman avec ses quatre comédiens dont l’esprit d’équipe enflamme la scène.

    « Zoé »
    Par Julie Timmerman
    Réalisateur : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin
    Du 5 janvier au 29 février, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 21h15
    Théâtre de Belleville
    16 passage Piver, 75011 Paris
    Téléphone : 01 48 06 72 34

    #Julie_Timmerman

  • Avignon OFF 2022 : Petit guide de manipulation de l’opinion en démocratie - Toutelaculture
    https://toutelaculture.com/spectacles/theatre/avignon-off-2022-petit-guide-de-manipulation-de-lopinion-en-democrat

    Ajoutons que cette pièce a fait l’objet d’une édition en livre augmentée d’un dossier sur la propagande.

    25 juillet 2022 | PAR Magali Sautreuil

    Qu’est-ce que la démocratie dans une société où la communication est reine, la vérité relative et notre liberté conditionnée ? En retraçant succinctement la vie d’Edward L. Bernays (1891-1995), le père des relations publiques, Julie Timmerman nous invite, avec Un démocrate, à prendre conscience des mécanismes de fabrique du consentement qui entravent notre libre-arbitre… Une pièce à découvrir à la Condition des Soies, pendant le festival OFF d’Avignon.
    L’art de la propagande

    Un démocrate est né au moment de l’apparition des faits alternatifs, des fake-news, des post-vérités… Ces nouveaux concepts, développés notamment lors de la campagne électorale étasunienne de Donald Trump et de celle du Brexit, traduisent une crise de l’information, de la confiance dans les médias et dans les faits énoncés, ainsi que, plus généralement, une perte de repères.

    Dans une société où nous sommes continuellement abreuvés d’images et de storytelling, il est de plus en plus compliqué de démêler le vrai du faux. Comment exercer notre libre-arbitre dans de telles conditions ? Sommes-nous encore en démocratie ? Si oui, dans quel type de démocratie vivons-nous ?

    Autant de questions soulevées par cette pièce, qui nous emmène sur les traces du neveu du neurologue et psychanalyste Sigmund Freud, Edward L. Bernays (né en 1891 à Vienne – mort en 1995 aux États-Unis), Eddie de son petit nom.

    Fasciné par les théories sur l’inconscient de son oncle, Eddie leur trouve une application pratique en inventant le concept de relations publiques.

    Nous sommes au début du XXe siècle. Eddie est conscient que savoir, c’est pouvoir. Il a l’intuition que les données sont le nouvel or mondial. Grâce à ces dernières, il peut tout savoir sur tout le monde et, par conséquent, souffler des rêves aux gens avant même qu’ils les aient rêvés, agir sur la nature des choses, leur donner des vertus qu’elles n’ont pas et modifier le contexte pour induire certains comportements, selon la demande de ses clients.

    La stratégie d’Eddie répond à un protocole précis, qui ne néglige aucun détail. Affiné au fil de l’eau, il se compose de sondages d’opinion, de mises en scènes, mais aussi de mensonges pour faire croire au consommateur qu’il désire un produit et que c’est, par conséquent, un choix personnel. Pour manipuler les foules, il s’appuie sur trois éléments : leurs désirs qui, contrairement à leurs besoins, sont illimités, leur peur pour mieux paralyser leur raison et leur respect de l’autorité.

    Une pratique anti-démocratique ?

    Cette stratégie des relations publiques ne semble pas vraiment compatible avec la définition habituelle de la démocratie, celle qui serait le fait d’un peuple souverain maître ses choix, capable de faire preuve d’esprit critique et de libre-arbitre.

    Mais Eddie a une autre conception de la démocratie. Il la considère comme un régime permettant à chacun d’influencer les masses, par le biais, notamment, de la communication et des médias. La manipulation consciente et intelligente des opinions et des habitudes organisées des masses joue d’après lui un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. Pour Eddie, quiconque a suffisamment d’influence peut entraîner à sa suite toute une partie de la population, du moins pour un temps et dans un but précis.

    Les méthodes d’Eddie sont couronnées de succès et ses clients nombreux : des fabricants de savons aux producteurs de bacon, en passant par le cigarettier Lucky Strike, l’United Fruit Company…

    La question éthique et morale

    Si les résultats sont au rendez-vous, l’éthique ne l’est pas forcément. Comment en effet assumer le fait d’avoir promu la cigarette alors que des études démontraient dès les années 1920 que fumer développait le risque de cancer ? Comment justifier le fait que pour satisfaire son client, l’United Fruit Company, et l’aider à continuer l’exploitation de bananeraies au Guatemala, Eddie participe, en 1954, avec l’aide de la CIA, au renversement du régime socialiste démocratiquement élu de Jacobo Arbenz, une tragédie explorée avec panache par Julie Timmerman dans Bananas (and kings), à la Factory, au théâtre de l’Oulle, pendant le festival OFF d’Avignon ? Comment accepter que les livres d’Eddie aient pu servir à Joseph Goebbels pour sa propagande nazie ? Un comble, pour ce citoyen étasunien qui n’a cessé de défendre l’idée que ses pratiques protégeaient la démocratie…

    Si nous pouvons être choqués ou admiratifs de ces pratiques, n’oublions pas qu’Eddie ne vendait pas un guide de bonne conduite, mais proposait des conseils en relations publiques et ne faisait, pour lui, que répondre à la demande de ses clients, sans chercher à savoir si cela était moral ou pas.

    La pièce

    L’intérêt de la pièce de Julie Timmerman est justement d’interroger les méthodes d’Edward L. Bernays, de rendre compte d’un système encore en vigueur de nos jours et de comprendre comment d’une simple idée, nous avons petit à petit basculé vers une machine impitoyable et grisante qui n’a aucune limite.

    La vie d’Eddie, simplifiée pour des questions de pédagogie, paraît ainsi digne d’une épopée haute en couleurs et s’inscrit parfaitement dans les techniques de storytelling. Les ambiances théâtralisées, l’emballement et l’engouement des personnages traduisent le sentiment d’euphorie qui aveugle celles et ceux qui, dans l’ombre, manipulent les foules.

    Sur scène, tous les personnages sont incarnés par seulement deux acteurs. Leurs rôles sont sans cesse inversés, mais les accessoires, leurs intonations de voix et leur gestuelle nous permettent d’identifier qui est qui sans difficulté. Par cet exercice, la metteuse en scène nous démontre la force d’un récit qui, lorsqu’il est bien conçu, permet d’altérer la réalité jusqu’alors connue.

    Tous ces personnages évoluent dans un décor fort simple, constitué d’une grand table rectangulaire, d’un micro et d’un portrait d’Edward L. Bernays… Un décor fort simple, mais qui réussit à convoquer plusieurs imaginaires. Nous sommes tantôt en réunion, tantôt à une table en train de boire des coups et de refaire le monde, tantôt à la radio, tantôt à une conférence de presse…

    Enfin, pour montrer que le système Bernays est encore à l’oeuvre de nos jours, des allers-retours permanents sont effectués entre l’époque d’Eddie et la nôtre. Comme dans un laboratoire, un panel de consommateurs est soumis à différentes suggestions, basées sur la collecte de leurs données personnelles. Comme ces derniers vivent en appartement, ils ont l’illusion d’être libres. Mais le doute commence à s’emparer de certaines personnes, qui cherchent à se forger leur propre pensée.

    Mais suffit-il de mettre à jour les mécanismes de contrôle de l’opinion publique pour s’en libérer ?

    Un démocrate, une pièce écrite et mise en scène par Julie Timmerman, recréée pour deux acteurs et interprétée par Mathieu Desfemmes en alternance avec Jean-Baptiste Verquin et Anne Crescent en alternance avec Julie Timmerman, du 7 au 30 juillet 2022, à 11 h 25, à la Condition des Soies, salle Juliette Drouet, dans le cadre du festival OFF d’Avignon 2022. Relâche les 11, 18 et 25 juillet 2022. Durée : 1h.

    Retrouvez l’actualité de l’Idiomécanic Théâtre sur son site Internet (ici) et sur sa page Facebook (ici).

    Découvrez la programmation de la Condition des Soies dans le cadre du festival OFF d’Avignon 2022 sur son site Internet (ici).
    Retrouvez, ici, tous les articles de la Rédaction de Toute la Culture dans un dossier spécial festival d’Avignon.

    Visuels : Affiche de Dominique Hamot et photos de Philippe Rocher et Nathalie Aguettant.

    #Julie_Timmerman

  • [VU] Avec Bananas (and Kings), Julie Timmerman excelle dans son art
    https://ouvertauxpublics.fr/vu-avec-bananas-and-kings-julie-timmerman-excelle

    Depuis La Sorcière (2015), la compagnie Idiomecanic Théâtre propose un théâtre vif et percutant afin d’éveiller les consciences face au monde qui nous entoure. Avec le second volet du dyptique consacré à la démocratie et aux dérives du capitalisme, qui fait suite à Un Démocrate (2017), la metteuse en scène et comédienne Julie Timmerman propose une virée au cœur de l’Amérique centrale, pays de la corruption et des lobbys. Retour.

    https://cfeditions.com/bernays

    Avec son « Bananas (and Kings) » , la metteuse en scène, comédienne et auteure Julie Timmerman va encore plus loin qu’avec « Un Démocrate ». Si dans ce premier volet consacré à la vie d’Edwards Bernays, le premier homme à avoir théorisé la manipulation de masses, l’allusion au coup d’état instrumentalisé par les Etats-Unis en Amérique centrale contre Arbenz était évoqué, l’envie de fouiller au coeur des plantations bananières pour l’auteure s’est révélée.

    C’est ainsi qu’un travail minutieux de recherches s’est mis en place. Aujourd’hui, cela prend forme avec un des spectacles les plus réussis de ce off, à savoir « Bananas (and Kings) ».
    Un théâtre brechtien, de trétaux et tibétain.

    Julie Timmerman rend un véritable hommage au théâtre bretchien (théâtre de critique sociale et politique). On pourrait très bien écrire que cet hommage s’étend au théâtre de tréteaux, avec la manipulation à vue des décors où tout se transforme, et au théâtre tibétain avec les rôles masculins interprétés par Anne Cressent et Julie Timmerman.

    Avec son théâtre, Julie Timmerman plonge le public dans une histoire de coup d’état, celui mené contre Arbenz président du Guatemala, élu démocratiquement, pour s’être opposé à Sam Zemurray, dirigeant de la United Fruit.
    Rationalisation économique vs exploitation humaine

    Le texte de Julie Timmerman détaille les ressorts d’une histoire économique dans un pays à l’indépendance jeune, l’Amérique centrale. Cette histoire se vit comme une épopée et couvre la période de 1871 à nos jours.

    Avec l’arrivée de Minor Keith, premier homme à planté des bananes pour la United Fruit sur les terres d’Amérique centrale, c’est le mécanisme de la rationalisation économique qui se met marche. Agissant comme un rouleau compresseur, les mayas vont être expulsés sans ménagement, exploités sur leurs propres terres et empoisonnés par les traitements successifs des plantations que va entreprendre l’homme de la situation. Avec l’arrivée de Sam Zemurray, à la tête de la firme, toute une population eu espoir d’un meilleur traitement.

    Peine perdue puisque son arrivée en tant que dirigeant coïncide avec le coup d’état contre Arbenz, président aux valeurs humaines et combattant pour une meilleure équité.
    43 rôles pour 4 comédiens

    Le traitement scénique qu’a reservé Julie Timmerman à son « Bananas (and Kings) » est d’une réjouissance absolue.

    En compagnie d’Anne Cressent, de Mathieu Desfemmes et de Jean-Baptiste Verquin, ce sont 43 personnages qui vont défiler devant les yeux du public. C’est une véritable prouesse théâtrale qui se joue au plateau.

    Le rythme enlevé de la pièce ne faiblit jamais. La musique de Benjamin Laurent et la scénographie de Charlotte Villermet servent parfaitement l’ensemble.

    Entre adresses au public et allusions à certaines affaires politiques d’aujourd’hui, la joyeuse troupe embarque son monde dans cette traversée où la magie du théâtre opère du début à la fin.

    Et c’est ici que la force du théâtre de Julie Timmerman réside : s’amuser en dénonçant les atrocités de notre système pour mieux les faire entendre.

    « Bananas (and Kings) » est une plongée dans les enfers de la corruption bananière que l’on peut décupler à l’infini. Pensons, ne serait-ce qu’un instant, aux secteurs de l’exploitation forestière et des industries extractives (bois, minerais) en Amazonie brésilienne menée tambour battant par la politique de Jair Bolsonaro au Brésil, ou encore à la surexploitation des vergers d’amandiers aux Etats-Unis qui entraîne une hécatombe des abeilles… L’histoire se répète indéfiniment.

    Laurent Bourbousson
    Visuel : Pascal Gély
    Générique

    Bananas (and Kings) jusqu’au 30 juillet (relâche le 25), à 14h50 à La Factory – Théâtre de l’Oulle

    texte et mise en scène Julie Timmerman / dramaturgie Pauline Thimonnier / collaboration artistique Benjamin Laurent / Interprètes Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Jean-Baptiste Verquin et Julie Timmerman / scénographie Charlotte Villermet / lumière Philippe Sazerat / musique Benjamin Laurent / costumes Dominique Rocher / son Michel Head / vidéo Jean-Baptiste Pigneur / construction de la scénographie Jean-Paul Dewynter

    #Julie_Timmerman

  • Cambrai : « Bananas And Kings », un siècle de bananes pour une intox édifiante
    https://www.lavoixdunord.fr/1111950/article/2021-12-10/cambrai-bananas-and-kings-un-siecle-de-bananes-pour-une-intox-edifiante

    Dans le deuxième volet de son diptyque sur la manipulation en démocratie, l’autrice, metteuse en scène et comédienne Julie Timmerman met le spectateur en position de témoin face à l’un des plus grands scandales de l’exploitation alimentaire industrielle.

    Si vous avez l’occasion, il faut vraiment aller voir les deux pièces de Julie Timmerman sur la propagande. Des trucs de mise en scène par sa compagnie Idiomecanic Theâtre.
    Sinon, il y a toujours le livre "Un démocrate" qui réunit autour de sa pièce sur Edward bernays un dossier sur la propagande et des illustrations des étudiant.es de l’Ecole Estienne
    https://cfeditions.com/bernays

    #Julie_Timmerman #Un_démocrates #Bananas

  • « Un Démocrate » de Julie Timmerman - Trailer - theatre-contemporain.net
    https://www.theatre-contemporain.net/video/Un-Democrate-trailer

    Eddie vend du savon.
    Eddie vend des pianos.
    Eddie vend du bacon.
    Non, Eddie ne VEND pas : il fait en sorte que les gens ACHÈTENT.

    Excellente pièce qui vient de connaître un nouveau succès en Avignon.

    N’oubliez pas le livre compagnon
    https://cfeditions.com/bernays

    #Un_Démocrate #Julie_Timmerman #Edward_Bernays

  • Un démocrate (version en duo) - la chronique du spectacle
    https://www.avoir-alire.com/un-democrate-la-chronique-du-spectacle

    Critique : Il y a des spectacles qui nous marquent et nous suivent tels des compagnons d’esprit. On s’y réfère comme à des repères d’excellence, des boussoles qui placent la barre haute.
    Julie Timmerman est de retour au Festival d’Avignon avec Un démocrate. La pièce y avait rencontré un grand succès. Depuis 2016, elle tourne avec plus de deux cents représentations.
    Cette fois-ci, l’auteure, metteuse en scène et comédienne nous présente la version duo de ce spectacle, dans la perspective de l’emmener « sur toutes les routes et dans toutes les contrées qui ne pouvaient pas accueillir sa forme habituelle - pour des raisons financières ou techniques », et ainsi en faire bénéficier tous les publics.
    Julie Timmerman partage l’affiche et une vingtaine de personnages avec Mathieu Desfemmes, excellent comédien au timbre de voix saisissant, variant les accents et la gestuelle avec beaucoup d’agilité.
    Le talent de Julie Timmerman, on le sait, est multiple : aura d’auteure, comédienne rayonnante, metteuse en scène qui manie l’inventivité comme une baguette magique.
    L’année dernière, entre deux confinements, elle nous avait enthousiasmés avec Bananas (and kings), où figurait notamment Mathieu Desfemmes : l’histoire de la United Fruit Company et de l’asservissement des peuples autochtones. Il existe d’ailleurs des passerelles et une parentalité entre les deux spectacles (propos et force de frappe).
    Avec Un démocrate en duo, Julie Timmerman réussit à faire de cette création une version concentrée qui déborde d’énergie, toujours fondée sur un rythme haletant et saisissant. Dans le cadre d’une conférence qui dégénère, le cynisme assumé s’expose.
    L’auteure explique : « Nous passons ainsi du mode épique à la comédie de la com’, du cabaret à la tragédie de la résistible ascension d’Edward Bernays, de la sortie de jeu à des séquences où des conseillers en com’, tels des apprentis laborantins, regardent un homme se débattre dans la maison créée pour lui - métaphore du Système et de la Pensée Unique. Un mélange des genres qui, par la jubilation de la dénonciation, se veut facteur d’éveil de la pensée, en même temps que divertissement pour tous ».
    Le texte d’Un démocrate nous offre des répliques ciselées, cyniques, drôles, pleines d’intelligence. Traduite en trois langues (italien, espagnol et catalan), la pièce est publiée en France par C&F, sera bientôt éditée en Italie et en Argentine.
    En assistant à ce spectacle, chaque spectateur peut avoir l’assurance d’être transporté et secoué. Un grand moment de vie.

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate #Edward_Bernays

  • Un Démocrate de Julie Timmerman - Avignon / 2021 Avignon Avignon Off. La Condition des Soies
    https://www.journal-laterrasse.fr/un-democrate-de-julie-timmerman-3

    Dans une forme brechtienne fine et assumée, Julie Timmerman questionne l’état de la démocratie à travers le parcours du méconnu Edward Bernays, neveu de Freud et inventeur des techniques de manipulation de masse.

    « Edward L. Bernays (1891-1995) ». Sous un portrait accroché à un mur noir, l’épitaphe crée un horizon d’attente précis : le comblement d’une lacune historique. En compagnie de trois comédiens, Julie Timmerman y répond avec talent à travers un portrait chronologique à la manière brechtienne. Entre narration distanciée des épisodes marquants de la longue vie de Bernays, incarnation de certaines situations et intermèdes musicaux volontiers burlesques, Un démocrate déploie la biographie d’un homme aussi peu connu qu’important. Double neveu de Freud, le héros de la pièce de Julie Timmerman est le fondateur de l’industrie des Relations Publiques. Autrement dit, d’une méthode de manipulation des masses qui repose sur les avancées des sciences sociales au tournant du XIXème et du XXème siècle. Celles de la sociologie, de la psychologie sociale, et bien sûr de la psychanalyse. Dans un contexte de crise des démocraties européennes, la figure d’Edward Bernays est pour Julie Timmerman prétexte à un appel à la vigilance et à l’esprit critique.

    Edward Bernays, père des relations publiques

    Traversée éclair des cent ans d’existence du père des relations publiques, Un démocrate s’ouvre sur un court monologue d’un Edward Bernays centenaire interprété par Mathieu Desfemmes, puis laisse place à la reconstitution des succès majeurs du protagoniste. Parmi lesquels, la promotion de Damaged Goods d’Eugène Brieux, pièce sur la syphilis, sujet tabou à l’époque. Edward Bernays développe une technique qui lui servira plus tard dans son travail pour des fabricants de savons, de pianos, le patron de la marque de cigarettes Lucky Strike ou encore la compagnie bananière United Fruit Company. Sorte de laboratoire où les idées sont évoquées à travers les corps et des matériaux simples, le plateau de Un démocrate est tout sauf la tribune d’une classique leçon d’histoire. Ponctuée des maximes cyniques et paradoxales dont le neveu de Freud avait le secret – « pour lutter contre la propagande il faut plus de propagande », par exemple –, cette pièce où chaque comédien joue plusieurs rôles traduit avec force le désir de théâtre politique et populaire de Julie Timmerman.

    Anaïs Heluin

    #Un_démocrate #Edward_Bernays #Julie_Timmerman

  • « Bananas (and kings) », Julie Timmerman : Le rire anti-trust par Gilles Costaz | Politis
    https://www.politis.fr/articles/2020/09/bananas-and-kings-julie-timmerman-le-rire-anti-trust-42348

    Très bel article dans Politis sur le travail politique et théâtral de Julie Timmerman. J’ai vu la pièce qui réussit à parler d’une situation dramatique sans ennuyer. Jeu d’acteur + mise en scène inventive, une belle soirée assurée.

    Et pour continuer le plaisir, n’hésitez pas à vous plonger dans "Un démocrate" (https://cfeditions.com/bernays).

    Jeune metteuse en scène et créatrice de la compagnie Idiomécanic Théâtre, Julie Timmerman ne cache pas ses intentions. En exergue de son nouveau spectacle, Bananas (and kings), elle écrit : « Qu’en est-il de nos démocraties à l’heure où les multinationales ont un tel pouvoir ? Que nous reste-t-il pour lutter contre la confiscation de notre pouvoir de citoyens ? C’est le rôle du théâtre de traquer la matrice [de la mainmise des grands groupes états-uniens sur l’économie], de la disséquer et d’exposer ses entrailles, pour armer les peuples contre elle. » Elle fait donc une forme de théâtre politique, mais limite les déclarations d’intention aux documents de communication. Sur scène, ses pièces ne sont pas discoureuses, elles dénoncent à coups de sketchs percutants, retrouvant la forme un peu disparue de l’agit-prop que pratiquaient les révolutionnaires russes et qu’ont reprise des artistes comme Erwin Piscator ou Dario Fo. Pour cette artiste, le théâtre affirme sa puissance de plaisir par le filtre pamphlétaire.

    Julie Timmerman avait déjà frappé un grand coup avec Un démocrate, écrit, mis en scène et joué à partir de 2016. Ce spectacle eut un tel retentissement qu’il continue de tourner en France. Il y avait là un gros lièvre de levé : Edward Bernays, l’un des inventeurs de la propagande moderne, l’Austro-Américain qui établit le mécanisme de la manipulation des masses. Ce parfait « démocrate », qui n’avait rien à se reprocher puisqu’il était rarement hors la loi, donna aux managers et aux hommes politiques les clés pour vendre tout ce qu’il était possible de vendre : du tabac, des produits de consommation, l’altruisme des discours et l’oppression des peuples démunis.

    Des chercheurs et des réalisateurs ont eux aussi sorti de l’oubli – récemment – ce sinistre Bernays, mais Julie Timmerman a beaucoup contribué à mettre au jour cette page d’histoire, car son spectacle repose sur une longue enquête faite en dialogue avec des sources états-uniennes. C’est d’ailleurs une maison d’édition numérique à caractère universitaire, C&F Éditions, qui a choisi d’éditer la pièce et de la faire suivre d’un dossier composé d’études sur celui qui fut le maître de la propagande dans la sphère libérale.

    La nouvelle pièce de Julie Timmerman, Bananas (and kings), naît de la précédente. Dans le premier texte, il était question rapidement du rôle de la United Fruit Company dans le coup d’État ourdi par la CIA au Guatemala en 1954, quand les États-Unis étaient parvenus à mettre fin à la réforme agraire de ce pays pour rétablir leur pouvoir commercial sur le colossal marché des fruits. Le texte, joué à présent à la Reine-Blanche, avant de tourner dans un certain nombre de villes de la banlieue parisienne et des régions, se concentre sur la banane et ses enjeux quasi mafieux.

    Ah, la banane, fruit délicieux, facile à cultiver et à exporter, alors d’un exotisme aisé à amplifier, et auquel on peut même ajouter une connotation sexuelle (ce qui, pour dire vrai, ne figure guère dans le spectacle) ! En fait, c’est moins un fruit qu’un tiroir-caisse à l’échelon mondial. Ce que conte Julie -Timmerman, dans une -succession chronologique mais avec la férocité allègre de la satire, c’est l’histoire de cette United Fruit Company, plus puissante qu’une armée en marche. Au Guatemala surtout, mais avec des réseaux qui agissent à travers les deux -Amériques.

    Les tableaux qui s’enchaînent donnent à voir les patrons voyous du groupe (disons plutôt gang-sters, c’est Chicago à Wall Street) mettant en place leur stratégie de rouleau compresseur, les petites mains qui font le sale travail, les réticents et les opposants vite rétamés, un effarant successeur du premier PDG et les élus guatémaltèques broyés tour à tour par le même pouvoir olympien.

    Allez, allez, mangez des bananes ! Ne prenez pas celles des paysans qu’on étouffe, mais celles du trust qui s’empare tranquillement de leurs terres ! Elles vont devenir d’un beau bleu, comme les pesticides qui s’y sont infiltrés et comme les hommes qui les cueillent et meurent parfois d’avoir respiré ce venin bleuté. Et toute personne qui n’applaudit pas aux méthodes de l’United Fruit Company est un communiste !

    Mais nous sommes au théâtre, sur une scène qui pourrait être dans la rue ou dans une cour d’usine, ou à un cabaret de l’histoire où l’on rêverait de voir en nombre les classes dites laborieuses. On est là pour se venger de l’injustice en riant. Dans ce style, Julie Timmerman déploie un savoir-faire qu’elle dit brechtien. Il y a de ça, en effet. Les dessins sont brossés à gros traits et les affrontements claquent comme les lanières d’un fouet. On ne peut pas se tromper sur les méchants ! Mais il y a là une épaisseur historique qui est propre à la compagnie Idiomécanic. Même réécrits, souvent tournés à la farce (farce glaçante, bien sûr), les épisodes sont vrais, contiennent des paroles et des textes qui ont vraiment été dits ou publiés.

    Les quatre interprètes jouent un grand nombre de rôles, sans en rester à leur genre. Julie Timmerman elle-même termine en homme humilié et en statue de la Liberté parodique. Elle associe étonnamment punch et sensibilité. Anne Cressent s’intègre au jeu pamphlétaire avec une forte dimension dramatique souterraine. Mathieu Desfemmes et Jean-Baptiste Verquin manifestent ensemble et séparément un art de jouer les crapules qui les situe haut dans le guignol politique. De même qu’Apollinaire disait : « Que la guerre est jolie ! », on osera dire qu’ainsi croquée cette ignominie est fort réjouissante.

    Bananas (and kings), théâtre de la Reine-Blanche, Paris, 01 40 05 06 96. Jusqu’au 1er novembre. Puis aux Rencontres Charles-Dullin (Orly, Fresnes, Le Kremlin-Bicêtre) et en tournée jusqu’au 27 mai. À lire : Un démocrate, Julie Timmerman, C&F éditions.

    #Julie_Timmerman #Un_démocrate #Bananas_and_kings #C&F_éditions

  • Bananas (and kings) de Julie Timmerman : l’emprise d’une multinationale - Théâtre Paris Théâtre La Reine Blanche
    https://www.journal-laterrasse.fr/focus/bananas-and-kings-de-julie-timmerman-lemprise-dune-multinationale

    Création / Texte et mise en scène Julie Timmerman
    Publié le 6 août 2020 - N° 286

    Instruire, émouvoir, bouleverser, divertir : en s’appuyant sur l’Histoire, Julie Timmermann et sa compagnie L’Idiomécanic Théâtre réfléchissent notre monde. Présentée à partir du 9 septembre au théâtre La Reine Blanche, leur nouvelle création opère un zoom circonstancié sur la United Fruit Company.

    Depuis la création de votre compagnie L’Idiomécanic Théâtre en 2008, avez-vous exploré un champ particulier de questionnements ?

    Julie Timmerman : Nous avons toujours créé des spectacles qui éclairent les combats individuels contre les diktats sociaux, moraux, religieux ou politiques visant à enfermer l’homme. Ce champ de recherche infini, d’une grande diversité, s’avère captivant. Il n’est pas nouveau ! Depuis l’Antiquité et L’Orestie d’Eschyle, le théâtre s’empare de la question de la démocratie. Mon premier spectacle, Un jeu d’enfants (2008) de Martin Walser, pose un regard cynique sur la révolte inaboutie des fils à travers un conflit générationnel en 1968. Etonnamment la United Fruit Company y était déjà citée ! Ensuite, Words are watching you s’inspire de la “novlangue“ dans 1984 de George Orwell et dissèque la manipulation par le langage. Puis La Sorcière d’après Jules Michelet met en scène une femme en lutte contre le pouvoir de l’Eglise, à l’instar de Rosmersholm, magnifique pièce d’Ibsen où le désir de liberté se heurte au poids des héritages. Enfin, je me lance dans l’écriture avec Un démocrate, qui expose les mécanismes de manipulation des masses, aujourd’hui complété par Bananas (and kings), qui resserre la focale sur la United Fruit Company et son emprise en Amérique centrale. Ces deux volets complémentaires sur la démocratie peuvent être vus indépendamment l’un de l’autre. Le parcours de la compagnie dessine un sillon qui, en questionnant les enjeux de la démocratie, interroge les freins à la liberté et la justice.

    Pourquoi vous appuyez-vous sur des faits réels pour mettre en scène les fragilités de la démocratie ?

    J.T. : S’inspirer de l’Histoire permet à la représentation de fournir des outils de réflexion fondés sur des faits vérifiés, incontestables. Plutôt que poser plus ou moins adroitement la question de savoir si nous sommes aujourd’hui vraiment en démocratie, s’appuyer minutieusement sur le déroulé des événements passés nourrit l’enquête : le passé éclaire le présent. Nous voulons penser ensemble grâce à l’Histoire sans donner de leçon. Pendant des mois, j’ai effectué des recherches afin de pouvoir créer un théâtre documenté, et non pas documentaire, car il se raconte comme une fiction. Certains spectateurs de Un Démocrate nous ont confié trouver tel ou tel fait ou personnage exagérés, alors même que tout ce qui était dit était vrai ! La pièce retrace le parcours de Edward Bernays (1891-1995), pionnier des techniques de marketing et de manipulation de masse, qui a vendu indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’état de la CIA. Inspiré par la technique des associations d’idées qu’utilise son oncle Freud à des fins thérapeutiques, il l’applique pour façonner les comportements. Il parvient par exemple à faire fumer les femmes en associant la cigarette à l’idée de liberté. Au Guatemala, il met au point une guerre psychologique contre le président réformiste Jacobo Arbenz. Les instruments de la propagande y font leurs preuves, en écho direct au processus de fabrication du consentement tel qu’énoncé par Noam Chomsky. Notre nouvelle création, Bananas (and kings) complète le diptyque en montrant la subordination du politique aux intérêts économiques, à travers l’essor implacable de la United Fruit Company.
    « Le théâtre doit être un endroit où on a terriblement envie d’aller. »

    © Dominique Hamot
    BANANAS (and kings)

    Quelle est cette compagnie bananière ? Comment la représentez-vous sur scène ?

    J.T. : Fondée en 1899, la compagnie a organisé la production et le commerce de la banane, et pour cela elle a colonisé toute l’Amérique centrale, s’appropriant les ressources, les infrastructures, les terres. Générant l’asservissement des peuples autochtones et l’empoisonnement de la terre par les pesticides, l’exploitation s’est développée tout au long du siècle. Devenue en 1989 Chiquita Brands International, la firme est parvenue à corrompre et confisquer le pouvoir politique des « Républiques bananières ». Je montre le système en train de se construire, braquant le projecteur sur le coup d’état de 1954 au Guatemala, qui a constitué un laboratoire au service de la compagnie. Je mets en scène des personnages de fiction et surtout les véritables protagonistes de l’histoire. Parmi ceux-ci, le fondateur de la compagnie, Minor Keith, et son successeur Sam Zemurray. Quant à Jacobo Arbenz, éphémère président du Guatemala qui a représenté un espoir de réforme démocratique, il apparaît comme une figure tragiquement seule. Parmi les personnages fictifs, j’ai imaginé le fantôme d’une Indienne témoignant à un procès, ouvrant vers un monde autre, hantant Minor comme Banco revient hanter Macbeth. En tout quatre comédiens – Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Jean-Baptiste Verquin et moi-même – interprètent plus de quarante personnages, le récit traverse tout un continent et un siècle et demi, en collaboration artistique avec le compositeur Benjamin Laurent.

    Quelle est la tonalité de votre mise en scène ?

    J.T. : Pablo Neruda dit de la United Fruit Company qu’elle « instaura l’opéra-bouffe ». Face à des enjeux aussi forts, à une telle démesure, il est intéressant de dépasser le réalisme, de faire en sorte que ces gens d’une ambition à toute épreuve puissent aussi faire rire. C’est une tragédie d’une grande violence déployée dans un monde phagocyté par l’appât du gain, mais nous voulons pour le public qu’une forme d’humour se dégage, à travers l’écriture ludique et jubilatoire, à travers la dimension comique de ces clowns monstrueux. Bananas comme Un Démocrate s’inscrit dans une filiation brechtienne, même si ce nouvel opus est plus incarné. Le théâtre doit être pour moi un endroit où on a terriblement envie d’aller, pour éprouver des émotions, découvrir un imaginaire singulier, engager une réflexion commune sur notre monde. Une réflexion artistique et politique…

    Propos recueillis par Agnès Santi

    #Julie_Timmerman #Un_Démocrate #Edward_Bernays #Théâtre

  • « Un démocrate ? » Publication de la pièce de théâtre de Julie Timmerman sur Edward Bernays
    https://cfeditions.com/bernays

    C’est le rôle des livres que de préparer un monde nouveau et de construire les idées de la révolution à venir, celle qui sera adaptée au monde actuel, pour qu’après ne soit pas comme avant.

    Modestement, à notre place, qui est principalement celle de la culture numérique, C&F éditions veut apporter quelques pierres à ce travail intellectuel nécessaire. Mais le monde est vaste, global et globalisé, et les sujets ne manquent pas dans tous les domaines.

    C’est aussi pour cela que nous avons décidé d’élargir notre focale, d’ouvrir nos collections à de nouveaux thèmes, à de nouvelles idées et formes. Entre nos livres qui vont continuer à décrypter le monde numérique, nous allons intercaler des livres différents, des fictions, des thèmes nouveaux.

    Et pour commencer aujourd’hui, du théâtre.

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    Un démocrate
    Une pièce de Julie Timmerman
    suivie d’un dossier :
    Edward Bernays, petit prince de la propagande
    un livre (abondamment) illustré
    ISBN : 978-2-37662-000-6
    240 p. - 18 €
    https://cfeditions.com/bernays
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    La pièce de Julie Timmerman et de sa compagnie Idiomécanic interroge le personnage d’Edward Bernays, que l’on désigne comme "l’inventeur des relations publiques". Avec cynisme et suivant la seule logique de l’intérêt de ses riches clients et de la défense des pouvoirs en place, Bernays va inventer les formes de la propagande du XXe siècle. Il ne s’agit plus d’imposer un message par la répétition, mais de susciter le désir envers un produit ou une idée. Le mensonge, la manipulation, l’hubris sont au cœur de son travail : réussir à faire fumer les femmes pour doubler le marché des multinationales du tabac en prétendant que les cigarettes sont pour elles "les torches de la liberté" ; provoquer un coup d’État au Guatemala au service des bananes Chiquita ; inventer de toute pièce le petit déjeuner avec œufs et bacon pour son client, l’industrie charcutière... et prétendre que c’est depuis toujours le petit déjeuner typique des Américains ; le culot d’Edward Bernays est sans limite...

    Celles et ceux qui ont eu la chance de voir la pièce sur scène ont apprécié l’humour et les trouvailles de mise en scène pour montrer de cela sur un rythme haletant et capter les spectateurs. Dans un livre, nous devions aller au delà de la découverte du personnage par le théâtre et proposer un dossier sur la propagande et le rôle spécifique d’Edward Bernays. Coordonné par Stéphane Resche de l’université de Créteil, ce dossier comporte des articles de Mathis Buis, Karine Chambefort-Kay, Florence Jamet-Pinkiewicz, Stéphane Resche, Nicolas Taffin et Julie Timmerman.

    Le livre a été édité et réalisé par les étudiantes du Master édition de l’Université de Caen, sous la direction de Marie-Astrid Bailly-Maitre. Les étudiants graphistes de l’École supérieure Estienne, pilotés par Florence Jamet-Pinkiewicz, ont planché sur le thème du livre pour nous offrir des représentations actuelles des théories et actions d’Edward Bernays.

    Après avoir lu ce livre, on mesure également combien les tactiques malsaines de Bernays restent d’actualité dans de nombreux domaines. Les outrances de Donald Trump sont par exemple le reflet de l’appel à l’outrance par les puissants qu’Edward Bernays a développé tout au long de sa carrière.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    #Julie_Timmerman #Edward_Bernays #C&F_éditions