• Lecture : « Faire Justice », le milieu militant fait-il pire que la justice bourgeoise ? - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/09/19/lecture-faire-justice-le-milieu-militant-fait-il-pire-que-la-justice

    Avec, “Faire justice, moralisme progressiste et pratiques punitives dans la lutte contre les violences sexistes”, Elsa Deck Marsault nous offre une réflexion édifiante sur une tendance préoccupante qui traverse le milieu militant : “Comment les militant·es pour la justice sociale et pour l’abolitionnisme pénal en sont iels venus à ne pas faire mieux, parfois même pire que la police en matière de violences au sein de leurs espaces de lutte ?”.

    Et si Elsa Deck Marsault questionne de façon aussi pertinente les dynamiques à l’œuvre c’est qu’elle-même fait partie des communautés queer et féministe, et a été directement confrontée aux violences de certain·es militant·es. Elle a, par la suite, cofondé Fracas, un collectif militant queer et féministe qui propose un accompagnement dans la gestion des violences, agressions et conflits. Fracas, riche de ses expériences et observations sur le terrain, propose également des témoignages et de nombreuses ressources en ligne. C’est donc grâce à son parcours personnel, en tant que gouine et militante, et à son travail au sein de l’association Fracas, que l’autrice en est venue à cette réflexion sur les dérives punitives et à explorer des pistes pour mettre en place une véritable justice transformatrice.

    Pour comprendre le moralisme progressiste qui s’est répandu dans le milieu militant et qui tend parfois au “puritanisme politique”, il faut souligner deux choses : la façon dont nous avons intégré le système punitif et l’extrême individualisation de nos sociétés.

    #militantisme #privilèges #justice #féminisme #lecture

    • #justice_transformatrice
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Justice_transformatrice

      Pour illustrer le fait que de multiples réponses différentes peuvent être envisagées pour un même conflit, Louk Hulsman a inventé la « parabole des cinq étudiants » :

      « Cinq étudiants vivent en colocation. Un jour, l’un d’entre eux se jette sur la télévision et la brise. Il casse également des assiettes. Ses colocataires ont des attitudes différentes face à l’événement : l’une est furieuse, ne veut plus vivre avec lui et propose de l’exclure de la colocation. Un autre étudiant propose qu’il remplace les biens qu’il a cassé. Une autre préconise une solution médicale pensant que son ami est malade. La dernière personne propose que tous réfléchissent ensemble plus profondément sur ce qui ne fonctionne pas dans leur colocation. Il y a donc plusieurs solutions proposées pour le même conflit. La solution punitive, compensatoire, thérapeutique et conciliatoire. En vérité, la plupart des conflits interpersonnels sont dénoués en dehors du système pénal, grâce à des accords, à des médiations, à des décisions privées entre les intéressés. »

      C’est interessant si il s’agit d’une atteinte à un bien commun mais dans le cas des violences faites aux personnes et en particulier les violences sexuelles (ce qui est un pbl central pour les féministes) je ne voie pas comment l’agresseur peut réparé ou dédommagé la victime de ce qu’il lui a infligé.
      La proposition de médiation ( #justice_réparatrice ) s’avère être parfois un nouveau traumatisme pour la victime.

      Je ne cherche pas à rejeté ces idées, ca me questionne. En plus j’ai revu Dogville il y a quelques jours !
      L’idée que la victime doive s’inscrire dans un processus de réparation de la société me semble assez culpabilisant ou oppressant pour les victimes.

      Ainsi, les milieux “radicaux” ne font plus de politique, ils font de la morale. Ils ne cherchent plus à renverser la situation et changer le monde, il cherchent à rester “safe” dans leur bulle coupée du monde.

      Pour la question de la morale, je sais que ce mot est dévalorisé à gauche, mais la morale ce sont les règles comportementale de la collectivité qui ont un lien étroit avec la justice, l’injustice, la punition... Ce sont les manquements à la morale qui actionnent l’appareil judiciaire (enfin sur le principe), manquement à la morale qui vont de l’infraction au crime en passant par le délit selon la gravité de la faute. La morale fait entièrement partie de la politique.
      Il y a aussi un souci de glissement entre le collectif et l’individu qui donne une impression paradoxale : ici les individus « radicaux » sont critiqués pour leur besoin d’être saufs, et leur organisation en « bulles », ce qui me semble ciblé les squats autogéré et pourtant à la fin on propose comme solution :

      il nous appartient de construire et développer des groupes d’entraide à tous les niveaux : des cantines populaires, des cours d’autodéfense, des squats, etc. De “faire grandir cette culture d’autonomie”.

      J’avoue que je ne sais pas comment équilibré le social et l’individu alors je vais pas le demandé aux autres mais il me semble qu’il y a quelquechose de bancal par ici.

  • Jamaica plans to seek reparations from Britain over slavery

    Jamaica plans to ask Britain for compensation for the Atlantic slave trade in the former British colony, a senior government official said, under a petition that could seek billions of pounds in reparations.

    Jamaica was a centre of the slave trade, with the Spanish, then the British, forcibly transporting Africans to work on plantations of sugar cane, bananas and other crops that created fortunes for many of their owners.

    “We are hoping for reparatory justice in all forms that one would expect if they are to really ensure that we get justice from injustices to repair the damages that our ancestors experienced,” Olivia Grange, Minister of Sports, Youth and Culture, told Reuters in an interview at the weekend.

    “Our African ancestors were forcibly removed from their home and suffered unparalleled atrocities in Africa to carry out forced labour to the benefit of the British Empire,” she added. “Redress is well overdue.”

    An estimated 600,000 Africans were shipped to toil in Jamaica, according to the National Library of Jamaica.

    Seized from Spain by the English in 1655, Jamaica was a British colony until it became independent in 1962. The West Indian country of almost three million people is part of the Commonwealth and the British monarch remains head of state.

    Britain prohibited trade in slaves in its empire in 1807 but did not formally abolish the practice of slavery until 1834.

    To compensate slave owners, the British government took out a 20 million pound loan - a very large sum at the time - and only finished paying off the ensuing interest payments in 2015.

    The reparations petition is based on a private motion by Jamaican lawmaker Mike Henry, who said it was worth some 7.6 billion pounds, a sum he estimated is roughly equivalent in today’s terms to what Britain paid to the slaveholders.

    “I am asking for the same amount of money to be paid to the slaves that was paid to the slave owners,” said Henry, a member of the ruling Jamaica Labour Party.

    “I am doing this because I have fought against this all my life, against chattel slavery which has dehumanized human life.”

    Grange herself declined to give a figure.

    The petition, with approval from Jamaica’s National Council on Reparations, will be filed pending advice from the attorney general and three legal teams, Grange said. The attorney general will then send it to Britain’s Queen Elizabeth, she added.

    The initiative follows growing acknowledgement in some quarters of the role played by slavery in generating wealth in Britain, with businesses and seats of learning pledging financial contributions in compensation.

    They include insurance market Lloyd’s of London, pub owner Greene King and the University of Glasgow.

    The petition also coincides with increasing efforts by some in Jamaica to sever formal ties with the United Kingdom.

    Opposition lawmaker Mikael Phillips in December presented a motion to remove the British monarch as head of state.

    More than 15 million people were shackled into the transatlantic slave trade, according to the United Nations.

    https://www.reuters.com/world/africa/jamaica-plans-seek-reparations-britain-over-slavery-2021-07-12
    #Jamaïque #esclavage #réparation #traite_négrière #justice_réparatrice #pétition

    ping @karine4 @cede

  • #Meghan_Murphy : L’extrême gauche doit cesser de dénigrer les femmes qui ont recours au système de justice lors de situations d’agression
    https://tradfem.wordpress.com/2018/06/15/lextreme-gauche-doit-cesser-de-denigrer-les-femmes-qui-ont-recour


    (...) À la lumière du mouvement #MeToo, bien des gens ont appelé à des méthodes alternatives pour contrer la violence sexuelle. Lors de la cérémonie des Golden Globes 2018, Laura Dern a utilisé son temps de parole pour réclamer une « justice réparatrice » ; en effet, le propos habituel en matière de solutions de rechange au système policier est cette notion de « modèles de justice réparatrice ». Même si les femmes devraient certainement avoir accès à toute forme de justice où elles trouveront un sentiment de sécurité et de confort, la situation n’est pas tranchée au point que la justice pénale est le Mal et la justice réparatrice, le Bien. En effet, les choses se compliquent lorsque nous tenons compte des déséquilibres de pouvoir et des agressions.

    Même si plusieurs défenseurs blancs des modèles de justice réparatrice attribuent souvent leurs origines à des cultures autochtones, c’est en fait de communautés chrétiennes comme les quakers et les mennonites que nous viennent ces modèles. Selon un rapport publié en 2001 par AWAN, de telles mesures ont été promues par le gouvernement de la Colombie-Britannique comme un modèle de justice plus « culturellement sensible » à l’intention des communautés autochtones, et aussi comme un moyen de répondre aux « préoccupations concernant le nombre croissant de personnes autochtones incarcérées ». Le document cite Emma Larocque, professeure au Département des études autochtones de l’Université du Manitoba, qui conclut, dans son article intitulé « Réétudier les modèles culturellement appropriés dans les applications de la justice pénale », que « le concept collectif de ces réformes relève plus d’un a priori socialiste erroné découlant d’idées occidentales, libérales et coloniales, que d’une quelconque tradition autochtone ».

    Fay Blaney, une femme Xwemalhkwu de la nation salish de la Côte, lui fait écho en me disant : « Ce modèle de justice réparatrice ne vient pas de nous. Nous aimons le croire, mais ce n’est pas le cas. »

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2018/05/26/leftists-need-stop-shaming-women-engaging-criminal-justice-system-s
    #Feminist_current #justice_réparatrice #Autochtones #extrême_gauche #police #agressions_masculines

  • Entre victimes et délinquants, la parole est-elle possible ? - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/02/12/entre-victimes-et-delinquants-la-parole-est-elle-possible_880930

    Entre victimes et délinquants, la parole est-elle possible

    La justice restaurative (l’autre nom de la justice réparatrice) repose sur un principe simple : la victime et l’auteur du délit doivent tous deux participer à la réparation du préjudice commis. Ce qui doit permettre à la première de se faire entendre et de reprendre son destin en main - un rôle que remplit rarement le procès - et au délinquant de faire face à la conséquence de ses actes. En justice restaurative, il est beaucoup question de la « souffrance » de la victime et de sa « guérison ». De « réconciliation » entre auteurs et victimes de délit - peut-être parce que cette justice est ancrée dans la culture religieuse nord-américaine. Elle prend différentes formes : médiation entre le délinquant et sa victime pour s’accorder sur un mode de réparation, rencontres au sein de la prison encadrées par des représentants de la société civile... « Les crimes et les délits ne sont pas seulement une violation de la norme, mais des blessures pour toute la communauté, explique Robert Cario, professeur de criminologie à l’Université de Pau. Dans notre justice hypercentralisée, rien n’est fait pour travailler sur les répercussions de l’infraction. Avec la justice restaurative, on passe de : "Qu’a-t-il fait ? Comment le punir ?" à "Que faire maintenant que l’acte a eu lieu ? Comment le quotidien va-t-il se poursuivre ?" La collectivité s’y investit : les amis, la famille, les habitants de la cage d’escalier se réunissent pour dire comment ils ont vécu l’infraction, comment ils peuvent aider l’auteur et la victime à réintégrer la communauté sans être humiliés.

    #prison #auteurs #victimes #justice_réparatrice