• Transports, inégalités et justice sociale
    http://seenthis.net/messages/271812#message273349
    Je trouve que ce commentaire d’@aude_v méritait un post à part

    Être pauvre ou le devenir, ce n’est pas pareil. Quand tu es pauvre dans une société pauvre, tu as des #transports_en_commun, voire pas de nécessité de transports à plus de 5 km. Et puis 20 % a sa petite #voiture et 80 % morfle, lire Énergie et équité http://www.infokiosques.net/IMG/pdf/Ivan_Illich_Energie_et_equite.pdf. Et puis 80 % a sa petite voiture, et 20% morfle encore plus, voir par la fenêtre, comme tu dis. En #Thaïlande, tu as des taxis partagés à huit et au pire on se serre, en #Malaisie plus riche c’est des lignes de bus minables et des taxis comme chez nous. En Pologne tu as des lignes de bus rurales régulières, chez nous il y en a trois par jour et estime-toi contente d’habiter à côté.

    Une société qui s’appauvrit, c’est une société qui découvre la #misère, soit l’impossibilité de fonctionner dans le monde opulent qu’elle s’est construit. Alors elle essaie de se refaire une culture de pauvre, #hors-sol, et prière de s’extasier sur son collier de nouilles : ici le covoiturage (waw, c’est sur Internet, c’est la réinvention de la solidarité) plutôt que la débrouille à demander aux voisinEs avant de faire un trajet ou le stop, sachant qu’à la campagne plein de vieux en ont fait régulièrement. Avant.

    Là où on voit l’appauvrissement comme une plaie, je constate que c’est l’enrichissement qui a foutu en l’air les société. Et la planète. Et maintenant on a les deux avec en plus la fin du #pétrole bon marché (et des monocultures de merde bon marché, voir les #émeutes_de_la_faim, le modèle s’épuise et c’est pas uniquement la faute à la spéculation : avec @rastapopoulos et d’autres on avait fêté en 2006 le seuil des 100$ le baril entre vélorutionnaires).

    Gouverner c’est prévoir, mais là les torts sont bien partagés : tout le monde exigeait sa #voiture_individuelle, c’est le projet de société le plus consensuel du XXe siècle. Aller contre, c’est plus que du courage politique, c’est du suicide. Tant que le taux de motorisation par ménage est supérieur à 50 %. Et à Paris ou c’est le cas et ou le métro sature, on entend quoi ? Écolos, bobos. On verra, dans le 32 et le 33, quand ça va changer. Mais les slogans anti-ploutocratie, sur ce coup-là, c’est pas faux mais c’est trop simplifier.

    Le défi, c’est de réapprendre à vivre pauvrement et bien. Sur la distinction entre #richesse et #pauvreté, il y a ça, qui est super : ►http://terreaterre.ww7.be/la-puissance-des-pauvres.html.

    #ruralité #sobriété #bricole #contre-productivité #monopole_radical #inégalités #justice_sociale

  • « C’est à partir du changement climatique qu’il faut repenser le projet européen » - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article5842

    on est aujourd’hui dans une triangulation entre une Commission qui est d’accord avec les gouvernements sur une ligne néo-libérale, un désaveu des populations qui s’exprime par une forte abstention, et une poussée de repli sur soi nationaliste. N’y a-t-il pas un décalage entre ce que vous portez, avec les autres candidats écologistes, et ce que l’on ressent en Europe ?

    Ce n’est pas parce qu’on vit cette situation que le projet européen est faux. Et comment les gens vivent-ils au quotidien les réalités ? Les gens se sentent européens. Par le fait de pouvoir voyager - cela se voit au niveau des jeunes générations. Les gens ne contestent globalement pas l’euro. L’idée du projet européen est là. En même temps, il y a une angoisse, parce qu’ils ne voient pas de perspective, parce qu’ils ne sentent pas de volonté politique. Pourtant, il y a des urgences : la question climatique va être la question clé des cinq ans à venir. Si l’on n’est pas capable à répondre à la crise climatique, le coût en sera bien supérieur à toutes les crises économiques et financières. Les gens ne s’en rendent pas compte. Comment faire passer l’idée que si l’on n’arrive pas à limiter à 2 degrés le réchauffement, on est parti pour une situation invraisemblable ? Aujourd’hui, on parle de 2°C en 2030.

    Qu’est-ce à dire ?

    Le dernier rapport du GIEC l’exprime de manière très claire : si rien n’est fait de manière volontariste, on atteindra les 2°C, qui sont la limite d’adaptation de la biodiversité des habitats, etc., en 2030 et non pas en 2100. Et ensuite, on risque d’arriver à 4,6 degrés d’augmentation. C’est à partir de cette réalité qu’il faut repenser le projet politique européen. Le projet économique, le projet énergétique, la question du budget doivent se construire autour de cette réalité.
    Mais quand on est dans la mouise au quotidien, il est très difficile de se projeter en 2030 ou en 2050. Comment répondre à la fois à ceux qui ont peur de ne pas finir le mois et à ceux qui ont peur de la fin du monde ? Voilà la quadrature du cercle du pari écologiste. Il faut répondre à la fois à l’inquiétude du lendemain et à l’inquiétude de l’avenir.

    #changement_climatique #Europe #précarité #justice_sociale

    • Olivier de Schutter déclarait il y a peu qu’il ne fallait pas compter sur les États pour changer les pratiques agricoles industrielles par des pratiques plus sociales et durables mais que celles-ci seraient (et sont déjà) menées par des initiatives citoyennes. Je crois qu’il en va de même pour le climat.

    • Oui c’est fort possible. En mème temps pour ce qui est de la Chine (devenu 1er émetteur de GES et amené à augmenter ses émissions sur le court-terme) je suis assez inquiet quant à la possibilité d’une prise en main citoyenne. Même si les dégâts environnementaux et les injustices liées y sont de plus en plus criants et même si les émeutes se multiplient, je sais pas si de gros mouvements citoyens y sont possibles aujourd’hui...

  • Jérémie Fontanieu : réinventer l’exigence en classe - mademoizelle.com
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/84804844737

    Les belles histoires sont toujours enthousiasmantes. Voici celle du jeune prof. d’un lycée de banlieue qui emmène sa classe vers un 100% de réussite au bac simplement en leur donnant confiance en eux et en étant exigeant. A lire chez Mademoizelle, dans les Cahiers Pédagogiques, sur Slate ou à écouter dans Rue des Ecoles.

    #éducation #pédagogie

    • Oui, ca marche, l’histoire va même plus loin. Il y a quelques jours je rencontre un jeune homme de la banlieue nord parisienne, son père est chauffeur de taxi immigré du Maroc et sa mère petite employée venue de l’Irlande du Nord. Après le bac il traîne avec des copains et évite de justesse de les suivre dans leur carrière de petits délinquants. Il n’a pas accès aux grandes écoles mais réussit très bien ses études d’économie à Parix XIII Villetaneuse, et le voilà à 25 ans cadre d’une grande banque internationale qui organise des rencontres internationales pour son institution.

      Pourtant madmoizelle.com se trompe quand le site choisit le titre « le jeune prof qui défiait Bourdieu » - ce sont les obstacles que Bourdieu a décrit que défie courageusement ce prof, pas les observations et conclusions du grand sociologie. L’article le dit d’ailleurs clairement.

      Après la rencontre avec le jeune homme sympathique qui coïncidait avec la lecture du reportage je comprends qu’il faut toujours un concours de circonstances rare pour paver la route du succès pour les jeunes des cités de banlieue : un talent extraordinaire(1), une famille qui les soutient et les encourage et des profs du même acabit que le protagoniste de l’article.

      C’est une belle histoire que nous raconte madmoizelle.com , mais ce n’est malheureusement pas l’histoire de la solution des problèmes pédagogiques dans les banlieues défavorisées.

      Il faudrait qu’une majorité de leurs habitants puissent arrêter de se sentir défavorisés afin de motiver leurs enfants à saisir la chance que peut constituer l’école pour eux. Il faudrait la fin des mesures d’austérité, il faudrait qu’une politique pour les gens simples remplace la politique pour les industriels et les banquiers. Malheureusement on en est aussi loin en France qu’en Allemagne.

      (1) En plus de ses résultats excellents aux examens le jeune homme parle couramment le français, l’anglais, l’arabe et l’allemand, il a un caractère sincère accompagné d’une grande assurance dans sa manière ouverte d’écouter son interlocuteur et possède une capacité impressionnante de faire le rapport entre des choses qu’il sait et les nouveautés qu’il apprend dans une conversation. Couplé avec un physique et une personnalité agréable ces atouts constituent pour lui un avantage notable par rapport à la majorité des gens.

      #banlieues #justice_sociale #carrière #égalite_des_chances

  • De l’auto-analyse à la critique sociale
    http://www.laviedesidees.fr/De-l-auto-analyse-a-la-critique.html

    Poursuivant l’auto-analyse engagée dans Retour à Reims, Didier Eribon fait de celle-ci une clé pour saisir les rapports de classes. Mettant la honte au centre de ses analyses, il en fait un levier pour une critique sociale qui ne soit pas une apologie du populaire. Reste à savoir si ce geste n’occulte pas la complexité des mondes populaires.

    Livres & études

    / #sociologie, homosexualité, pauvreté, #justice_sociale

    #Livres_&_études #homosexualité #pauvreté

  • Article11 - Hervé Kempf : « Ce que nous vivons n’est pas la crise, mais la mutation de sortie du capitalisme. » - 13 janvier 2009 - JBB
    http://www.article11.info/?Herve-Kempf-Ce-que-nous-vivons-n#a_titre

    Ce n’est pas à la mère célibataire qui gagne 800 € par mois comme caissière, trois jours par semaine et avec des horaires impossibles, qu’il faut demander de réduire sa #consommation d’énergie. On a là un enjeu de #justice_sociale. D’ailleurs, la consommation d’énergie et de matière augmentent selon le gradient des revenus. Réduire collectivement la consommation d’énergie, c’est réduire beaucoup plus fortement celle des plus riches. D’une part parce qu’il est logique de leur demander plus d’effort, puisque ce sont eux qui consomment le plus. Ensuite, cela permettra aux #classes_moyennes, qui devront porter le gros de la réduction de la consommation, de l’accepter plus facilement. Enfin, cela changera le modèle : pour l’instant, les super-riches définissent pour la société un modèle général de surconsommation ostentatoire ; ils sont les premiers acheteurs de tous ces objets superflus et très sophistiqués que la classe moyenne tente ensuite d’acquérir afin de les imiter. Si on change la façon dont se comporte la couche sociale au sommet de la société, on change le modèle général de la consommation.

    Une deuxième chose, essentielle : on est dans une société qui a très largement substitué des consommations matérielles à du #lien_social. Prenons l’exemple de ce café où nous nous trouvons et qui affiche fièrement des écrans plats au mur. Il faut se demander pourquoi : si nous voyons de plus en plus d’écrans plats dans les cafés, c’est aussi parce qu’ils sont beaucoup moins qu’auparavant un lieu de lien social. Vous avez beaucoup de gens maintenant qui viennent dans les cafés pour boire un coup tout seul. Et comme ils s’ennuient et que ce n’est pas forcément facile de parler à son voisin, ils regardent la télé… C’est un exemple qui illustre l’aliénation culturelle dans laquelle nous sommes plongés : un monde où règne l’#individualisme, où nous consommons pour compenser notre manque d’échange, notre frustration affective.

    Dernier point : dans un système qui ne cesse de réduire les services collectifs – la politique de Sarkozy est en la matière caricaturale - , la crise – ou la grande transformation – est l’occasion de changer notre étalonnage de valeurs. Et de souligner qu’il faut mieux avoir un bon système éducatif qu’un écran plat, un système de #transports en commun performant qu’une deuxième #voiture, un accès gratuit au musée ou au théâtre plutôt qu’une télé inondée de pubs. Cette substitution de besoins devient peu à peu claire dans la tête des gens.

    Tout ça mis ensemble… Il faut le vivre de manière positive. Ce n’est pas « la #crise est l’occasion de… », puisque elle s’impose aux gens. Mais : ce que nous vivons est une grande transformation que nous pouvons collectivement nous approprier, que nous pouvons prendre en main pour changer la société et nous-mêmes, en allant vers davantage d’écologie et de justice sociale. Cette grande transformation implique un changement politique. Mais nous avons à trouver la stratégie politique qui permettra de chambouler l’#oligarchie, de changer le rapport de forces.

  • Senegalese collective who brought Abdoulaye Wade down reinvents media activism – Africa is a Country
    http://africasacountry.com/2013/05/21/the-new-kind-of-senegalese-tv

    With the Journal Rappé, a weekly 4-minute long news broadcast delivered in rhymes in both French and Wolof, Xuman and Keyti use one of the most popular mediums, music, to both inform a larger audience and hold the Senegalese establishment accountable, to educate through laughters and laugh at the educated.

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=HHr4GzpxOBE

    #sénégal #télévision #rap #justice_sociale #y-en-a-marre

  • La société sur grand écran - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-societe-sur-grand-ecran.html

    La critique sociale au cinéma n’est pas un genre, mais une fonction qu’un film peut mettre en œuvre, à certains moments et parmi d’autres fonctions. À partir de cette hypothèse d’analyse, Franck Fischbach explore ce que le cinéma peut nous faire voir, avec son langage propre, de la souffrance humaine au sein de la société.


    #justice_sociale #critique #cinéma

  • OIT - Neuvième Réunion régionale européenne, Oslo, avril 2013 – Emploi, croissance et justice sociale - wcms_207982.pdf
    http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_norm/---relconf/documents/meetingdocument/wcms_207982.pdf

    Mesures efficaces axées sur l’emploi :
    Il faudrait envisager de favoriser et de renforcer les mesures visant à créer de l’emploi qui se sont avérées efficaces pendant la crise. Cet aspect est particulièrement important car l’on continue de prévoir une croissance faible. Parmi les mesures en faveur de l’emploi qui n’ont pas seulement pour effet de protéger et de stimuler l’emploi, mais aussi de contribuer à la reprise, on retiendra :
    i) les dispositifs de réduction du temps de travail ;
    ii) le soutien direct aux secteurs à fort coefficient de main-d’œuvre ;
    iii) la formation pour enrayer l’érosion des compétences et faire face à l’évolution de la demande de qualifications.

    Rien de révolutionnaire. Mais il faut le dire et répéter : la réduction du temps de travail est un meilleur moyen de préserver et créer de l’emploi que la réduction du salaire socialisé (cotisations sociales) dont on nous rebat les oreilles depuis 30 ans.

    Sur la croissance : les incantations magiques, c’est fatiguant. Sans parler du mythe du découplage de la croissance et de ses externalités négatives. Une autre histoire, ceci dit.

    #rtt #emploi #OIT #Europe #travail #chômage #croissance #justice_sociale

  • #Nationalisme & #religions contre la #justice_sociale & la #liberté - #Anarchosyndicalisme ! n°131
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article541

    Le 17 décembre 2010 Mohamed Bouazizi ne s’est pas immolé pour un drapeau ni contre une caricature, il ne s’est pas immolé pour défendre ses traditions ni pour que son pays entre en guerre contre le voisin. Il s’est immolé parce que ses conditions de vie étaient insupportables. A sa suite, en Tunisie d’abord puis dans le monde entier, des millions de personnes ont compris cet acte comme un message de révolte de l’Etre humain contre un système d’oppression généralisée.

    Deux ans ne sont pas encore écoulés depuis ce geste que force est de constater combien ce message limpide s’est corrompu. Moins de deux ans, c’est ce laps de temps qui a suffi pour qu’une savante combinaison de propagande nationaliste ou religieuse, propagée par des minorités grassement rétribuées et relayée par des médias mercenaires, vienne obscurcir les esprits. Aux millions de travailleurs exploités, aux populations précarisées, mal logées et réduites à la disette, les politiciens de tous les pays n’ont pas apporté de réponse. Bien au contraire, ils ont mis en route la classique panoplie de crises en tous genres, puis ils ont grand ouverts les macabres bazars de drapeaux et de livres saints pour lesquels, à l’heure voulue, celui qui s’en sera imprégné sera invité à bien vouloir se faire tuer.

    #Démystification

  • #Anarchosyndicalisme ! n°131
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article539

    Au sommaire :

    – Finalement, le changement c’est pour plus tard ....

    Dossier de #Démystification :
    #Nationalisme & #religions contre la #justice_sociale & la #liberté
    – #Catalogne manœuvre nationalistes
    – L’#ANC massacre les mineurs

    #Vie_quotidienne :
    – Nos institutions n’ont pour nous que du mépris
    – L’#exploitation_locative et ses conséquences
    – #OGM, mes amours

    Luttes :
    – Pourquoi celui qui prépare la #pizza n’en récupère que les miettes ?

    et aussi :
    – Réflexion sur la #démocratie

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/anarcho_131.pdf

  • La sobriété heureuse ou comment rester sur sa soif ? (entretien original)
    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3365

    Avec les crises économiques et écologique, plus rien ne sera comme avant, le bling-bling a fait son temps. Voici venue l’ère de l’alter-consommation, du consommer moins et mieux, du #sobre et du #solidaire. Signes de ces temps nouveaux, le développement des Amap, la naissance de monnaies alternatives comme le Sol Violette [1] à Toulouse et la parution d’une littérature abondante sur le sujet, tout cela s’accompagnant, à mon sens trop souvent, d’insupportables leçons de morale (du genre : « Tu as fait quoi, toi, aujourd’hui pour la planète ? » ) et d’une drôle de sémantique, où l’on tente de nous expliquer l’abondance frugale, la sobriété heureuse, la simplicité dans la béatitude, appelant à la bonne volonté des citoyens, pour un monde où chacun serait libre et heureux.
    N’y a-t-il pas, là, une indécence à demander de consommer moins à quelques millions de personnes qui, déjà, n’arrivent à boucler les fins de mois.

    • D’abord, pourquoi des mots, apparemment contraires, ainsi associés ? Pourquoi des personnes comme #Pierre-Rabhi, #Serge-Latouche ou d’autres ont-ils adjoint heureuse à #sobriété ? A mon avis parce que, dans nos sociétés de #croissance, de nombreux mots ont été détournés par un système de #production d’une avidité permanente.

      Le dictionnaire nous dit qu’une personne est sobre, si elle boit et mange avec modération, si elle vit sans excès, sans luxe ou si elle agit avec mesure. Je n’y vois rien de négatif, ni de triste. Presque tous les philosophes, passés comme présents, valorisent cette sobriété-là qui permet de faire la différence entre l’utile et le futile, entre l’usage justifié et le gaspillage, etc.

      Ce qui s’est passé c’est que notre système, basé sur la croissance, a eu tendance à dévaloriser la sobriété ou la frugalité pour une raison facile à comprendre : ces mots s’opposent à la croissance perpétuelle du chiffre d’affaires, des ventes, de la production de tout et n’importe quoi. A mon avis, donc, ceux qui qualifient d’heureuse la sobriété veulent simplement retrouver le sens originel du mot sobriété qui n’a rien à voir avec l’austérité.

      Seconde remarque, vous trouvez cette idée de sobriété heureuse culpabilisante. Ce le sera si l’on fait peser sur le seul consommateur individuel le poids des changements nécessaires, changements qui doivent porter beaucoup plus sur des orientations collectives que sur de petits gestes individuels pour la planète. Et puis je trouve, moi aussi, qu’il serait indécent de demander à des gens qui vivent déjà très modestement - c’est-à-dire au moins 1/3 des Français - de se mettre à la frugalité. Mais, à mon avis, la plupart des avocats de la sobriété ne tombent pas dans ces travers. Par exemple, lorsqu’ils parlent de sobriété énergétique, certes ils disent qu’il faut veiller individuellement à ne pas surchauffer les logements mais ils demandent, surtout, d’engager des investissements massifs d’isolation thermique, source d’emplois utiles, de bien-être pour tous, y compris par la réduction des factures énergétiques.

      Enfin, je ne crois pas que ces thèmes soient portés par des bobos aisés. Ça a pu être en partie vrai dans le passé mais, je le constate, ça ne l’est plus. Le public vient très nombreux dans les débats sur ce que j’appelle l’objection de croissance, et encore plus depuis que nous sommes en crise profonde. Or le public est désormais composé de personnes très diverses, en particulier de jeunes qui sont très loin d’appartenir aux catégories aisées. Au contraire même, ils sont plus proches du seuil de #pauvreté que du seuil de richesse.

    • http://seenthis.net/messages/187774

      Ce n’est pas à la mère célibataire qui gagne 800 € par mois comme caissière, trois jours par semaine et avec des horaires impossibles, qu’il faut demander de réduire sa #consommation d’énergie. On a là un enjeu de #justice_sociale. D’ailleurs, la consommation d’énergie et de matière augmentent selon le gradient des revenus. Réduire collectivement la consommation d’énergie, c’est réduire beaucoup plus fortement celle des plus riches. D’une part parce qu’il est logique de leur demander plus d’effort, puisque ce sont eux qui consomment le plus. Ensuite, cela permettra aux #classes_moyennes, qui devront porter le gros de la réduction de la consommation, de l’accepter plus facilement. Enfin, cela changera le modèle : pour l’instant, les super-riches définissent pour la société un modèle général de surconsommation ostentatoire ; ils sont les premiers acheteurs de tous ces objets superflus et très sophistiqués que la classe moyenne tente ensuite d’acquérir afin de les imiter. Si on change la façon dont se comporte la couche sociale au sommet de la société, on change le modèle général de la consommation.

  • GroundUp: Taking stories from the streets to the sheets
    http://dailymaverick.co.za/article/2012-07-03-groundup-taking-stories-from-the-streets-to-the-sheets

    The programme began in February, when 24 candidates took part in an intensive two-week training course. Of that group, the five most promising individuals were selected to make up the GroundUp team. They receive ongoing on-the-job training and support from UCT students from the Centre for Social Science Research, who also help out as subeditors. In April, GroundUp began to publish stories on their website.

    “Our primary focus is news relating to social justice in the townships,” says Geffen. He points out that, though South Africa’s tabloids and community newspapers carry a great deal of township-based stories, they often lack focus on issues like health, gender and government performance.

    #afrique_du_sud #médias #journalisme #bidonvilles #justice_sociale #formation #creative_commons #sida #police #transports #femmes #cdp
    http://www.groundup.org.za

  • Quand l’origine ethnique remplace l’origine de classe - Idées - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-la-chronique-de-brice-couturier-la-chronique-de-brice-couturi

    La substitution de l’identité de genre ou d’ethnie à l’appartenance de classe témoigne d’une évolution idéologique d’une partie de la gauche. Celle pour laquelle le #multiculturalisme remplace le bon vieux #socialisme, la #diversité, la #justice_sociale.