• Albanie : qui veut interdire les chefs d’œuvre du cinéma communiste ? - Le Courrier des Balkans

    Les Albanais se régalent toujours des films produits par le #Kinostudio de Tirana à l’époque de la dictature d’#EnverHoxha, mais l’Institut des crimes du communisme voudrait interdire leur diffusion. Un projet qui suscite une vague d’indignation dans tout le pays, toujours très attaché à ces classiques salués par les professionnels pour leurs exceptionnelles qualités formelles....
    https://www.courrierdesbalkans.fr/Les-films-du-kinostudio-victimes-des-divisions-de-l-Albanie-conte

    #cinéma #communisme #mémoire #albanie

  • Albanie : quand les affiches de cinéma racontent la dictature communiste

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    La Galerie nationale de Tirana consacre une grande exposition aux affiches des films produits entre 1952 et 1992 par le studio d’État Shqipëria e Re. De véritables œuvres d’art qui racontent tant l’histoire de la naissance du cinéma albanais que celle de la dictature communiste.

    (Avec Panorama) - Le héros occupe le centre de l’affiche, au premier plan, laissant l’ennemi se perdre quelque part dans le fond du décor. Et surtout pas de poignée de mains réconciliatrice entre les deux personnages antagonistes... Sur les affiches des films albanais de la période communiste, la représentation réaliste de la lutte des classes doit crever les yeux. L’#exposition « Art et design du Film albanais – Œuvres cinématographiques choisies durant les années du studio Shqipëria e Re » a ouvert ses portes le 15 avril à la Galerie nationale des Arts.
    À la redécouverte d’un patrimoine oublié

    Avec le concours du réalisateur albano-américain Thomas Logoreci, commissaire de l’exposition, plus de cent affiches de long-métrages, de #films d’animation et de #documentaires sont présentées au public. L’exposition propose un cheminement chronologique et s’ouvre avec des affiches du premier long métrage, Tana (1958), réalisé par une équipe entièrement albanaise et produit par Shqipëria e Re (Albanie nouvelle).

    [D.R.]

    La majorité de ces affiches, des créations originales, ont été peintes à la main par des artistes albanais travaillant pour le studio d’État : Alush Shima, Namik Prizreni, Shyqyri Sako, Aziz Karalliu, Arben Basha ou Kleo Nini. « Cela m’attristait que les jeunes Albanais connaissent l’affiche du Parrain, mais pas celles des premiers films de leur pays », confie le commissaire. « Voilà pourquoi cette exposition revêt une valeur particulière et qu’elle s’adresse à tout le monde, des plus anciens aux plus jeunes. » Son vœu : que l’exposition soit accueillie à l’étranger et fasse connaître l’originalité du cinéma albanais.
    Des œuvres d’art à l’heure de la censure

    Sur ces affiches qui datent toutes de la période communiste, une couleur domine outrageusement : le rouge. Aziz Karalliu et Arben Basha, deux anciens artistes du #Kinostudio, confient qu’à l’époque, réaliser une affiche pour le cinéma relevait du parcours du combattant. Tout d’abord, d’un point de vue technique, parce qu’il fallait peindre des affiches de dimensions limitées (50x70 cm) puis ensuite d’un point de vue artistique, parce que l’œuvre devait passer devant plusieurs commissions de validation. Aziz Karalliu se souvient de ces nombreuses fois où ses affiches étaient retoquées à cause d’un soleil jugé « un peu trop pâle » ou d’un méchant « qui ressortait plus qu’il ne fallait ».

    « Nous devions nous conformer au cadre politique. Tout devait être représenté avec le plus de réalisme possible et le héros devait toujours être placé au centre », poursuit le vieux peintre. « Une fois, j’ai eu un problème à cause d’une affiche avec Bujar Lako. On m’a expliqué que les films albanais ne parlaient pas d’individus... Les commissions étaient redoutables, leurs membres ne laissaient rien passer, c’était leur seule raison d’être. »

    Malgré la très forte charge politique à laquelle étaient soumises ces affiches, elles n’en restent pas moins des œuvres d’art. « Cette exposition mérite d’être présentée à l’étranger car elle est unique non seulement dans les formes et le langage artistiques, mais aussi en raison du contexte historique donnant naissance à ces créations », poursuit Artan Shabani, le directeur de la Galerie nationale des Arts. « Il s’agit de mettre en valeur les œuvres d’artistes qui ont consacré leur vie à la peinture, à travers le cinéma. Le temps est venu de concevoir et de construire un musée dédié à l’histoire du cinéma albanais », conclut-il.

    #cinéma #Albanie #communisme @reka