#kishinev

  • Jours d’affliction : Le pogrom de Kishinev de 1903, Moisei Borisovich Slutskii (1851-1934)

    https://diacritik.com/2020/10/22/jours-daffliction-le-pogrom-de-kishinev-de-1903-moisei-borisovich-slutski

    https://i1.wp.com/diacritik.com/wp-content/uploads/2020/10/Capture-décran-2020-10-19-à-10.06.41.jpg?fit=1200%2C868&ssl=1

    Le #pogrom de #Kishinev de 1903 prend, dans le cours de l’histoire mondiale, une importance particulière. Considéré comme précurseur de l’Holocauste, c’est l’événement avec lequel l’horizon du XXᵉ siècle s’assombrit, non seulement pour les territoires de l’Empire russe mais aussi pour l’Europe. Il sonne le glas de l’ancien monde, annonçant l’avènement des nationalismes totalitaristes, la destruction des juifs d’Europe et une crise de l’humanisme similaire à celle qu’avait connue le XIXᵉ siècle.

    Dans les semaines qui suivirent, le pogrom de Kishinev eut un écho retentissant dans la presse internationale. Un des premiers reporters des ces sanglantes fêtes de Pâques 1903 fut Haïm Nahman Bialik, journaliste, prosateur, poète et cofondateur de la maison d’édition odessite « Moriah ». Au lendemain du pogrom, mandaté par le gouverneur de la ville d’Odessa, Bialik se rend à Kishinev afin de témoigner. Ce qu’il découvrit sur les lieux du carnage le révolta à un point tel qu’il écrivit non pas une chronique éditoriale mais un long et émouvant poème, intitulé « Dans la ville du massacre » :

    « Dans le fer, dans l’acier, glacé, dur et muet,
    Forge un cœur et qu’il soit le tien, homme, et viens !
    Viens dans la ville du massacre, il te faut voir,
    Avec tes yeux, éprouver de tes propres mains,
    Sur les grillages, les piquets, les portes et les murs,
    Sur le pavé des rues, sur la pierre et le bois,
    L’empreinte brune et desséchée du sang… »

    #antisémitismes #europe_centrale #ukraine