• #Quebec : L’énigme des postes vacants Robert Dutrisac - 29 novembre 2021
    https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/650490/penuries-de-main-d-oeuvre-l-enigme-des-postes-vacants

    Le Québec compte 68 000 chômeurs de plus qu’avant la première vague de la pandémie en mars 2020. En dépit de cette main-d’œuvre en principe disponible, le nombre de postes vacants a explosé au Québec, passant de 147 000, ou 4,2 % du total des emplois, au premier trimestre de cette année à 279 000 en septembre, ou 7,3 %.

    Avant la pandémie, le nombre de postes vacants, dont se plaignait déjà le patronat, était de 3,5 %. C’est donc, en arrondissant, une progression du simple au double.

    Le phénomène est nord-américain. Nos voisins ontariens ont également vu une forte progression du nombre de postes vacants, qui est passé de 3,4 % à 5,6 % du total des emplois salariés. Aux États-Unis, le nombre de postes a également fortement progressé, passant de 4,5 % avant la pandémie à 7,1 %, selon les dernières données.

    Les explications ne sont pas évidentes. Pour l’économiste et prix Nobel Paul Krugman, c’est une surprise, comme il l’écrivait dans une de ses récentes chroniques du New York Times. Ainsi, les pénuries de main-d’œuvre persistent en dépit du fait qu’il y ait cinq millions moins d’emplois qu’avant la pandémie. Il note que les travailleurs américains quittent leur emploi à un taux record, ce qui est une indication qu’ils s’attendent à trouver un nouvel emploi sans trop de difficulté, tandis que les salaires sont en hausse.

    Ce serait ce qu’il appelle la « grande démission ». Au sud de notre frontière, on ne peut expliquer le phénomène par l’aide financière que les travailleurs ont reçue du gouvernement pendant la pandémie. Ces allocations ont pris fin en juin dans plusieurs États et au début de septembre à l’échelle du pays sans que le taux d’activité de la population ait augmenté de façon notable.

    Krugman cite Arindrajit Dube, économiste spécialisé celui-là en matière de marché du travail, qui avance qu’historiquement, les travailleurs américains à bas salaire sous-estimaient jusqu’à quel point leur emploi était détestable. Bas salaire — le salaire minimum aux États-Unis est de 10 $ l’heure ou moins dans la plupart des États —, mauvaises conditions de travail, vacances et avantages sociaux faméliques, c’est leur lot. Il n’est pas rare que ces travailleurs au bas de l’échelle occupent plus d’un emploi, seul moyen pour eux d’avoir une vie un tant soit peu décente.

    Or cette vague de démissions pourrait être la conséquence d’une vaste remise en question de la part des salariés durant la pandémie, fait valoir Krugman.

    Le marché du travail au Québec est certes bien différent. Aux États-Unis, dont certains voudraient que nous imitions le modèle, les pauvres sont plus misérables et les bas salariés sont souvent pauvres et piètrement traités par des employeurs implacables qui, depuis des années, ont les bonnes cartes dans leur jeu.

    Au Québec, l’aide du gouvernement fédéral aux salariés par le truchement de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) n’a pris fin que le 23 octobre. Comme les entreprises cherchent à reprendre leurs activités au même rythme qu’avant la pandémie, il est donc possible que la PCU soit pour quelque chose dans la forte augmentation des postes vacants constatée dernièrement : les travailleurs retarderaient leur retour à l’emploi. En outre, les travailleurs âgés qui approchent du moment de la retraite — ils sont particulièrement nombreux au Québec — ont pu décider de la devancer après des mois d’inactivité durant la pandémie.

    Il faut interpréter les dernières données sur les postes vacants avec une certaine prudence, car elles doivent être confirmées. Mais si nombre de travailleurs ont pu réfléchir à ce qu’ils veulent faire dans la vie, il est possible qu’ils se montrent plus sélectifs. Cela peut faire boule de neige, comme aux États-Unis : plus il y a d’emplois disponibles, plus les salariés se montrent exigeants et quittent leur emploi afin d’améliorer leur sort, ce qui pousse à la hausse le nombre d’emplois disponibles.

    Avant la pandémie, le patronat québécois était déjà aux abois. Dans sa dernière mise à jour économique et financière, le ministre des Finances, Eric Girard, fait état de l’objectif d’ajouter 550 000 personnes à la population active d’ici 2036, malgré les départs à retraite. Le gouvernement Legault devra déployer une panoplie de mesures, dont les résultats ne pourront être instantanés.

    La rareté de la main-d’œuvre n’est pas un phénomène qui est propre au Québec, nous rappelle l’économiste Pierre Fortin. Les États-Unis composent avec ce problème depuis des années, l’Ontario également. Les changements sont toutefois plus rapides ici, et la pression exercée sur le bassin de main-d’œuvre imposera aux entreprises, mais aussi au secteur public, une difficile adaptation.

    Une version précédente de ce texte indiquant que c’est la Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui a pris fin le 23 octobre a été corrigée. C’est plutôt la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE). 

     #travail #emploi #Salaires #covid-19 #migrations #économie #emploi #capitalisme #exploitation #conditions_de_travail #postes_vacants #main-d’œuvre #précarité #Krugman #Canada

  • Paul #Krugman — finally — admits he was wrong! | LARS P. SYLL
    https://larspsyll.wordpress.com/2019/10/23/paul-krugman-finally-admits-he-was-wrong

    “Silly” was a word Krugman used a lot to describe pundits who raised fears of economic competition from other nations, especially China. Don’t worry about it, he said: Free trade will have only minor impact on your prosperity.

    Now Krugman has come out and admitted, offhandedly, that his own understanding of economics has been seriously deficient as well. In a recent essay titled “What Economists (Including Me) Got Wrong About Globalization,” adapted from a forthcoming book on inequality, Krugman writes that he and other mainstream economists “missed a crucial part of the story” in failing to realize that globalization would lead to “hyperglobalization” and huge economic and social upheaval, particularly of the industrial middle class in America. And many of these working-class communities have been hit hard by Chinese competition, which economists made a “major mistake” in underestimating, Krugman says.

    It was quite a “whoops” moment, considering all the ruined American communities and displaced millions of workers we’ve seen in the interim. And a newly humbled Krugman must consider an even more disturbing idea: Did he and other mainstream economists help put a protectionist populist, Donald Trump, in the White House with a lot of bad advice about free markets?

    #mondialisation #états-unis #économie #ruine

  • Aux Etats-Unis aussi, la question de la justice fiscale revient en force - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300119/aux-etats-unis-aussi-la-question-de-la-justice-fiscale-revient-en-force

    #WEF

    Jusqu’à ce que le directeur du département de recherche sur l’économie numérique au #MIT, Erik Brynjolfsson, vienne jouer le gâcheur d’ambiance : les années 1960 et 1970, époque où la #fiscalité pouvait atteindre jusqu’à 90 %, furent les meilleures décennies économiques pour les États-Unis, a-t-il rappelé.

    « Qui peut penser qu’une telle proposition est sensée ? Seulement les ignorants comme… Peter #Diamond, prix #Nobel d’économie et considéré comme un expert de renommée mondiale des finances publiques. […] Et c’est une politique qui n’a jamais été mise en œuvre, à l’exception… des États-Unis, pendant 35 ans après la Deuxième Guerre – comprenant la période économique la plus prospère de notre histoire », ironise également Paul #Krugman, prix Nobel d’économie, dans un éditorial du New York Times.

    Parmi les obstacles les plus importants, soulignent certains #économistes, il y a le fait que l’augmentation du taux marginal d’imposition permet moins qu’auparavant de lutter contre les inégalités, compte tenu de l’évolution des grandes fortunes : celles-ci étant essentiellement concentrées dans des actifs financiers ou des structures d’entreprise qui leur permettent de bénéficier d’une fiscalité allégée.

    http://www.ericzwick.com/capitalists/capitalists.pdf

    Reprendre les formules du passé, comme augmenter la fiscalité et élargir les dispositifs de sécurité sociale, ne suffira pas, préviennent-ils. La redistribution permet certes de corriger les inégalités, mais il faut trouver un moyen de les prévenir, insiste Stephen Vogel, politologue, dans une tribune du New York Times.
    L’économiste turc Dani #Rodrik, professeur à Harvard, partage l’analyse. À ses yeux, il est plus que temps pour la gauche de se réapproprier son propre cadre de pensée, si elle veut arrêter de se faire imposer celui du néolibéralisme.

  • Bungling Beijing’s Stock Markets - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2015/08/14/opinion/paul-krugman-bungling-beijings-stock-marketshtml.html?smid=fb-nytimes&smtyp

    China is ruled by a party that calls itself Communist, but its economic reality is one of rapacious crony capitalism. And everyone has been assuming that the nation’s leaders are in on the joke, that they know better than to take their occasional socialist rhetoric seriously.

    Yet their zigzagging policies over the past few months have been worrying. Is it possible that after all these years Beijing still doesn’t get how this “markets” thing works?

    The background: China’s economy is wildly unbalanced, with a very low share of gross domestic product devoted to consumption and a very high share devoted to investment. This was sustainable while the country was able to maintain extremely rapid growth; but growth is, inevitably, slowing as China runs out of surplus labor. As a result, returns on investment are dropping fast.

    #Krugman #Chine #Bourse

  • La stratégie de l’Allemagne dans sa négociation avec Grèce illustree par P.. Krugman

    “At the moment, Germany is talking as if it intends to follow the Michael Corleone strategy. But do we really think that Syriza will or even can retreat with its tail between its legs immediately after winning a dramatic election victory? Again, wanna bet on”

    My offer is this ... Notting

    http://youtu.be/KnmIoF_2Q4Y

    #grece #allemagne #krugman #godfather

  • Gilles RAVEAUD » Blog Archive » Krugman donne une bonne note à la France
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2013/11/14/krugman-donne-une-bonne-note-a-la-france
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/files/raveaud_couleur.JPG

    L’agence de notation Standard and Poor’s a donc dégradé la note de la France, qui passe de AA+ à AA.

    Pour Paul Krugman, cette décision est plus révélatrice de l’état d’esprit dominant que de la situation économique du pays.

    1. L’analyse de S&P

    Selon l’agence (les termes en gras sont de mon fait) :

    Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n’amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d’un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d’envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles.

    Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques.

    De plus :

    Nous estimons également que les hausses d’impôts initiées par les gouvernements successifs (…) limitent la marge de manœuvre budgétaire du pays.

    Les mesures prises par le gouvernement à ce jour –telles que la création du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), l’obtention d’un accord sur la réforme du marché du travail, et des réformes sectorielles spécifiques– nous paraissent positives, mais probablement insuffisantes pour débloquer le potentiel de croissance de la France.

    En particulier, nous estimons peu probable que le secteur privé enregistre une croissance substantielle en l’absence de nouvelles réformes structurelles.

    Bien que le gouvernement ait pris des mesures sectorielles, nous estimons que la flexibilité de l’économie française reste dans l’ensemble inférieure à celle d’autres pays bien notés de la zone euro.

    Par conséquent, il semble que les entreprises exportatrices françaises continuent de perdre des parts de marché face à des concurrents européens issus de pays ayant déjà agi sur les rigidités structurelles de leurs économies....

    #économie
    #Krugman
    #S&P ( Standard and Poor’s )
    #notation
    #OCDE
    #PIB

  • Standard and Poors perd aussi son Triple A
    http://www.marianne.net/Standard-and-Poors-perd-aussi-son-Triple-A_a233778.html
    http://www.marianne.net/photo/art/default/976246-1157043.jpg?v=1384275528

    L’une des trois agences venait de retirer à la France la fameuse note de crédit AAA. Pour l’ancien monarque, la nouvelle était grave. Depuis des mois, Nicolas Darkozy s’était rabattu sur le maintien de ce Triple A comme le meilleur des bilans, la meilleure des notes, la plus grande des satisfactions. 

    « La méchante agence Standard and Poor’s dégradait la France à AA+, tout en épargnant l’Allemagne et même la Belgique. Nicolas Sarkozy, l’homme aux 650 milliards de dette supplémentaires, avait perdu son Triple A. »

    L’antisarkozysme était si fort, de gauche à droite, qu’il ne lui restait plus que cela. Un vendredi 13 janvier, Standard and Poors avait donc retiré à la Sarkofrance son fameux hochet. 
     
    Vendredi 8 novembre 2013, la même agence récidive, plus modestement mais tout aussi sûrement. La France y perd son « + » pour descendre du AA+ au tout simple AA. 
     
    L’explication est double : primo, le ras-le-bol fiscal généralisé qui s’exprime un peu partout dans le pays rendrait impossible toute nouvelle levée d’impôt. Secundo, l’équipe Hollande ne ferait pas suffisamment d’économies budgétaires. 
     
    "Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n’amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d’un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d’envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles, explique l’agence. Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques. (...) Nous ne percevons pas de plan d’ensemble pour redéfinir les dépenses publiques pour dégager un potentiel de croissance."Standard and Poor’s

    La décision de SP a attiré nombre de critiques et finalement pas mal d’indifférence.Le gouvernement lui-même a raillé la nouvelle, de façon trop polie chez Pierre Moscovici, de façon cinglante chez Arnaud Montebourg.

    #agences-de-notation
    #Krugman
    #Montebourg
    #Standard&Poor's S&P

  • La stratégie du choc version USA - Paul Krugman

    http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_la-strategie-du-choc-version-usa?id=5678113&chroniqueurId=5032403

    Juste une idée : peut-être que Madison, Wisconsin, n’est pas le Caire après tout. Peut-être que c’est Bagdad – plus précisément Bagdad en 2003, quand l’administration Bush a donné le contrôle de l’Irak à des responsables choisis pour leur loyauté et leur fidélité politique plutôt que pour leurs compétences et leur expérience.

    #manifestation #Wisconsin #syndicat #syndicalisme #casse_sociale #Krugman