Chiffre d’affaires :
De nombreuses estimations sont avancées dans les travaux de recherche et par les organismes internationaux. Les disparités des évaluations reflètent les différentes approches et agrégats retenus (chiffre d’affaires, reve nus, profits).
Selon Sabine Dusch, la prostitution engendrerait
un chiffre d’affaires mondial de 60 milliards d’euros. Richard Poulin, dans une étude de 2006,évalue les revenus de la prostitution à l’échelle mondiale à 1000 milliards de dollars US. Cette évaluation, dit-il, est prudente et minimale, elle est faite à partir d’une analyse économique
commandée par l’OIT sur les profits de la prostitution et de la traite. En comparaison, l’industrie pharmaceutique engendrait, en 2005, des revenus de 600 milliards de dollars.
•Poids dans l’économie :
L’industrie de la prostitution représente aujourd’hui une part non négligeable de l’économie.
Elle était par exemple évaluée en 1998 à 5 % du PIB aux Pays Bas, entre 1 et 3 % au Japon,entre 2 et 14 % en Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines (BIT, 1998).
Traite.
Chaque année selon l’ONU, la traite mondiale à des fins de prostitution compte environ 4 millions de nouvelles victimes
chez les femmes et les enfants. Selon la Commission des
droits des femmes du Parlement Européen, depuis quelques années 500 000 femmes victimes de la traite aux fins de prostitution pénètrent chaque année en Europe occidentale.
La seule Asie du Sud-Est compte 33 millions de victimes en une décennie.
Le profit généré par le trafic des femmes et des enfants est en constante augmentation : en 1990, il est de 1,5 à 2,5
millions de dollars. En 2002, les profits sont estimés entre 7 et 12 milliards de dollars par an.
Entre 76% et 100% des entreprises du sexe légales ou illégales sont contrôlées, financées ou soutenues par le crime organisé. L’argent lié à la prostitution et à la traite est ensuite blanchi dans de multiples activités qui lui sont liées de près ou de loin.
De l’avis des experts européens, le trafic des femmes et des enfants rapporte aujourd’hui plus que celui des armes et de la drogue car une arme ne peut être vendue qu’une fois, tandis qu’une femme peut l’être plusieurs fois.
L’industrie du sexe est devenue une industrie de masse et génère d’énormes revenus. Son chiffre d’affaires a été multiplié par 6 en 20 ans.
La pornographie connaît une croissance encore
plus impressionnante : son marché a étémultiplié par 8 en 20 ans. Le chiffre d’affaires mondial de la pornographie serait de 52 milliards d’euros (avec en 2002, 70% des dépenses réalisées sur Internet). C’est la 3 ème
industrie du Danemark, premier pays à la « libéraliser ».
Elle est également liée avec des secteurs traditionnels du commerce.
Le chiffre d’affaires de la pornographie enfantine atteindrait aux États-Unis entre 2 et 3 milliards de dollars US par an. Rien que dans ce pays, les producteurs de pédopornographie auraient filmé 1 million d’enfants.
le système de la prostitution n’est pas seulement fondé sur
les inégalités entre hommes et femmes. Il est aussi structuré par les inégalités entre catégories sociales et par les
inégalités d’origine ethnique. L’énorme majorité des prostituées est en effet issue des classes défavorisées et les femmes issues d’ethnies minoritaires ou des (ex) colonies
Au total, le système de la prostitution s’appuie sur l’exploitation des grands rapports de domination dont témoignent ces inégalités : rapports de sexe, de classes, rapports de domination Nord-Sud. Ce sont des facteurs structurels qui mettent fortement en cause l’idée d’un « choix » pour cette activité comment expliquer que
la prostitution concerne par-dessus tout les personnes les plus vulnérables, celles des classes sociales défavorisées, dess minorités ethniques, les victimes d’agressions sexuelles lors deleur jeunesse ?
▻https://france.attac.org/archives/IMG/pdf/Mondialisation_de_la_prostitution.pdf