• GRAND FORMAT. « On place la vie des #fœtus avant celle des #femmes » : voyage dans le #Missouri, au cœur du combat pour le droit à l’#avortement
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    De fins cheveux blonds relevés, le visage rond, Jane* patiente dans la salle d’attente de la clinique Planned Parenthood de #Saint-Louis, dans le Missouri (États-Unis). L’Américaine, mère célibataire de deux enfants, a mis un terme à une nouvelle grossesse début juillet. Son partenaire a refusé de « prendre ses responsabilités ». A 35 ans, Jane, intérimaire précaire dans le nettoyage, ne voulait pas de cet avenir pour un nouvel enfant. « La pauvreté est une réalité trop éprouvante pour un petit. »

    Vivant dans les environs, elle est ici pour un rendez-vous de contrôle après son IVG. Jane aurait voulu avorter dans cette clinique, près de son domicile de Fenton. Mais il a fallu aller plus loin, traverser la frontière entre le Missouri et l’Illinois, puis rouler encore 30 minutes. « Venir à Saint-Louis n’était pas une option », tranche-t-elle. « Je regardais les infos chaque jour, c’était éprouvant pour les nerfs. Et si je venais ici et n’étais finalement pas soignée ? » Car à l’heure de son avortement, l’établissement menaçait de fermer. Et cette clinique, un imposant bâtiment gris, est la dernière de l’État pratiquant encore des interruptions volontaires de grossesse (#IVG).

    Dans ce contexte de lois de plus en plus restrictives sur l’avortement dans plusieurs États américains, nous nous sommes rendus sur place, du 9 au 13 juillet, notamment dans l’État du Missouri, exemple symptomatique de ce durcissement.

    #législation_liberticide #santé #pro-life #Église_catholique #Illinois #pauvreté #féminisme #distance #transport

    Depuis l’Europe, Rebecca Gomperts, médecin basée entre les Pays-Bas et l’Autriche, a elle aussi pris les devants. Engagée pour le droit à l’avortement à travers le monde, elle prescrit désormais des pilules abortives à des femmes américaines privées d’accès à l’IVG. Elles doivent pour cela être enceintes de moins de neuf semaines et remplir un questionnaire en ligne sur le site Aid Access. Une fois leurs réponses passées en revue, Rebecca Gomperts prépare les ordonnances. Une pharmacie basée en Inde les reçoit, puis envoie les médicaments au domicile de ces Américaines, pour un coût modique de 80 euros.