• Oui, cette partie est intéressante. La partie sur les techniques manipulatrices et les entreprises de comm’ qui fabriquent le consentement est malheureusement peu développée (alors que c’est celle qui promettait d’être la plus originale).

      En revanche, la partie sur la syndémie, vers 10 minutes, je la trouve plutôt confuse et peu convaincante.

      Voir aussi une intervention plus longue sur France Cul début janvier :
      https://www.youtube.com/watch?v=dwnmS5uvpho

      Sinon, dans les deux vidéos, tout en critiquant les mesures incohérentes, l’autoritarisme, le manque de confiance en la population… deux personnes enfermées longuement dans la même pièce décident de ne pas porter de masque.

    • Sinon, dans les deux vidéos, tout en critiquant les mesures incohérentes, l’autoritarisme, le manque de confiance en la population… deux personnes enfermées longuement dans la même pièce décident de ne pas porter de masque.

      C’est que le masque, c’est pour les prolos, pas pour les intellectuels qui causent (souvent à propos des premiers) dans le poste.

    • De la démocratie en Pandémie. Santé, recherche, éducation


      La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

      https://blogs.mediapart.fr/gabas/blog/130121/de-la-democratie-en-pandemie-sante-recherche-education

      Ce que la pandémie fait à la démocratie... Sur France Culture, Barbara Stiegler livre une critique de la gestion de cette crise sanitaire, entre colère et inquiétude pour la démocratie... Comment s’engager en pandémie ?

      Elle reprend le propos de Richard Horton, rédacteur en chef de The lancet, pour qui l’épidémie de Covid-19 n’est pas une pandémie mais une « syndémie », une maladie causée par les inégalités sociales et par la crise écologique entendue au sens large, elle montre que toutes les conditions sont réunies pour que le même type d’épidémie se reproduise régulièrement. Si nous ne vivons pas une pandémie, nous vivons “en Pandémie” écrit-elle, dans un nouveau continent mental parti d’Asie pour s’étendre à toute la planète, avec de nouvelles habitudes de vie et une nouvelle culture.

      En parlant de "pandémie", on a sidéré les esprits, on est passés dan un régime d’exception et on a accepté des choses inacceptables. (Barbara Stiegler)

      Alors que la plupart des gouvernements ont commencé par s’enferrer dans le déni, elle note un revirement brutal dans leurs réactions à la crise, expliqué par la peur. Il fallait ainsi frapper fort par un confinement total et pour éviter la flambée populaire, utiliser le moment actuel pour faire passer en force toute une série de lois liberticides. Barbara Stiegler dénonce ainsi une “Manufacture du consentement”n expression qu’elle emprunte à Walter Lippmann.

      Surtout, elle souligne la nécessité urgente de mobilisation contre une vision idéaliste de l’après. Alors que l’université est elle-même menacée par une numérisation à tout va et après s’être engagée auprès des Gilets jaunes puis des grévistes contre la réforme des retraites, Barbara Stiegler se porte aujourd’hui contre les visions prophétiques d’un "monde d’après" qui serait plus juste et plus égalitaire. Elle souligne qu’on devrait plutôt s’attendre à un durcissement des pouvoirs dominants. La rupture avec l’ancien monde ne pourrait se conquérir qu’au prix de mobilisations sociales et politiques de très grande ampleur.