#l’interluttants

  • CIP-IDF > L’interluttants n° 32, mars 2014 est de sortie
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6880

    C’est un 8 pages au format A3 et à prix libre (0 et +).
    • Nous ne voulons pas être sauvés / Nous sommes tous des « #intermittents »
    • Royal / Parisot, avant, après / Unédic 2014-2017 : ni régression, ni statu quo, des #droits nouveaux !
    • Quelques arguments pour se défendre / Exemple de réponse au courrier des lecteurs
    • Des #indus à la pelle, Recours #radiations / Alerte intermittents ! APS et AFD : le piège se referme déjà ! CAP
    • Matermittentes vs CPAM, extraits d’audience
    • Le régime des intermittents du spectacle : ni déficit, ni surcoût, Mathieu Grégoire / Nous ne crachons pas dans la soupe, nous voulons juste la partager équitablement
    • Annexe à la plateforme de propositions / Pour une réforme juste et équitable / A l’Assemblée le 25 février 2004 / Comité de suivi de la réforme du régime d’assurance-chômage des intermittents
    • Déshabiller Paul pour déshabiller Jacques ? Mon poing dans tes chiffres / Pendant ce temps se discute le « pacte de responsabilité »

    Prélèvements et reproduction encouragés, avec l’indication : http://www.cip-idf.org svp.

    Usines à gaz partout, respiration nulle part ?

    Alors que contre les provocations patronales et la non indemnisation, la mobilisation en cours exige une refonte de l’Unedic, une « réforme » du #RSA se prépare… C’est pour notre bien ! que la réforme remédiera à l’ampleur #non-recours parmi les salariés pauvres. Nous aurons à y revenir, D’ici là, voici quelques éléments. Peu après l’instauration du RSA, voilà ce que nous écrivions à propos de ce dispositif : "Il faudrait donc accepter n’importe quelle offre « raisonnable » d’emploi sous peine de radiation et suppression de revenu, subir la suspicion des départements et les intrusions de la CAF en dépendant du RSA, avoir capitalisé des droits et être un artiste de l’entreprenariat de soi pour ouvrir droit au chômage, souscrire à l’obligation de s’activer que la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC en un Pôle emploi doit conforter, bref, vouloir « gagner plus » et se soumettre pour un minimum. »
    Voir : Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - #L’Interluttants
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124

    #journal #chômeurs

  • Le RSA : un dispositif inadapté - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Le-RSA-un-dispositif-inadapte.html

    Le RSA a été présenté comme l’une des réformes majeures du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La loi « généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d’insertion », votée le 1er décembre 2008, instituait un revenu de solidarité active ayant « pour objet d’assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d’existence, afin de lutter contre la pauvreté, d’encourager l’exercice ou le retour à une activité professionnelle et d’aider à l’insertion sociale des bénéficiaires ». Nous montrerons que loin d’être parvenu à atteindre ces objectifs, et sans que la responsabilité en soit entièrement imputable à la crise, le nouveau dispositif n’a au contraire réussi à améliorer ni la situation des personnes sans activité, ni celle de la majorité des travailleurs à bas revenus des travailleurs à bas revenus, désormais également concernés par le nouveau dispositif. Nous rappellerons dans un premier temps la genèse de la réforme en insistant sur ce qui nous semble être des défauts de conception majeurs : la mise en place d’un instrument unique pour remédier aux problèmes de deux populations très différentes (les anciens bénéficiaires du RMI relevant de l’aide sociale, et les travailleurs à bas revenus) et la focalisation sur le paradigme de l’incitation au détriment d’éléments qui constituent des obstacles déterminants au retour à l’emploi. Nous tenterons ensuite de tirer un bilan de la réforme en analysant successivement le « succès » du RSA-socle et le non recours au RSA-activité, la question de l’accompagnement et celle de la réduction de la pauvreté. Nous terminerons cette synthèse en présentant les différentes pistes de réforme proposées et les arguments qui permettent de les analyser.

    • C’est systématiquement que nos saucissonneurs d’état soutiennent que la #séparation entre « aide sociale » et « travailleurs » doit être maintenue, comme si un chercheur en sciences sociales ou un quelconque #expert n’était pas lui aussi un élevé-nourri, éduqué-assisté (et mieux que bien d’autres), lui aussi soumis de par son travail à des formes de contrôle (en particulier des formes de #contrôle « idéologiques » : il faut défendre scientifiquement l’intérêt général), voire au « travail par projet » ?
      On ainsi, pour leur bien, construit une frontière quant à l’accès au droit collectifs des moins de 25 ans - supposés suffisamment en insertion pour ne pas avoir droit au RMI - afin qu’ils ne se voient pas contaminés par l’indignité des autres chômeurs et précaires (je résume un « argument » soutenu par Martine Aubry lorsqu’elle était ministre de l’emploi) . S’agit juste de raffiner les techniques de contrôle, afin qu’elles fonctionnent mieux.

      Il est dans la logique du pouvoir d’assigner chacun à ce qui lui est attribué comme place. Cette logique détermine ainsi un certain partage du sensible, c’est-à-dire une répartition de ce qui revient à chacun en fonction de sa place. Le partage du sensible, c’est donc tout d’abord un repérage des identités (lesquelles passent avant tout par les catégories socio-professionnelles, telles que « intermittents » ou même « artistes »), une distribution des visibilités et des modes de parole en fonction des lieux dans lesquels tel ou tel comportement, telle ou telle prise de parole est autorisée (théâtre, café, lieu de débat, etc.).

      La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question, c’est-à-dire lorsqu’il devient comme tel à la fois le terrain et l’enjeu de la lutte. Autrement dit, une lutte devient politique lorsque des individus et des groupes ne revendiquent plus leur place et leur identité. Lorsqu’ils assument de devenir indiscernables, et par là même, tendanciellement ingérables, là où le pouvoir se caractérise toujours plus par un souci de gestion, de faire de toute activité, invention ou forme de vie un objet de gestion.

      Fabrique du sensible, JR
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Est ainsi confirmée la lente dérive de la justification des droits-créances vers leurs vertus incitatives : « la finalité des droits-créances ne serait plus seulement de répondre à un besoin, mais de modifier les comportements supposés être à l’origine de cette situation de besoin » (Serverin, Gomel, 2012).[…]

      La trajectoire vertueuse attendue par ses promoteurs, du RSA-socle seul au RSA-activité puis à la sortie du RSA pour dépassement du montant du revenu garanti, est en effet exceptionnelle (Gomel, Méda, Serverin, 2013). Ce qui frappe dans la trajectoire des bénéficiaires du RSA, c’est bien plutôt l’absence d’évolution en termes d’activité.

      L’échec majeur du RSA est le non-recours massif des travailleurs pauvres au RSA-activité sur lequel Philippe Warin (et son Observatoire du non-recours) a attiré très vite l’attention (Warin, 2010, Okbani, 2011, Okbani, Warin, 2012, Okbani, 2013). Le Comité national d’évaluation du RSA a fait réaliser les études nécessaires pour mesurer précisément un phénomène qui est invisible dans le suivi statistique du RSA (rapport final, 2011).[…]

      Un argument central doit en effet être rappelé : un des choix fondamentaux ayant présidé à la création du RSA a consisté à traiter les problèmes des personnes sans activité ayant jusqu’alors droit au RMI, prestation d’aide sociale, et ceux des travailleurs à bas salaires, bénéficiant jusqu’alors de la PPE, à l’aide d’un même instrument, le RSA, qui est une prestation d’aide sociale, exigeant un acte de demande et une déclaration trimestrielle de l’ensemble des revenus du foyer. On a donc transformé, pour les travailleurs à bas salaires, une prestation « portable », obtenue automatiquement en cochant une case de la déclaration d’impôt sur le revenu, en prestation « quérable », exigeant démarches et contrôles. Le non recours s’explique en partie par les difficultés, voire le refus d’une telle transformation par leurs bénéficiaires (Domingo, 2012 ; Warin, 2012 ; Okbani, 2013 ; Gomel, Méda, Serverin, 2012). Le changement de statut (de contribuable bénéficiaire d’une aide fiscale à celui de demandeur d’aide sociale) n’est pas le seul auquel on a contraint les travailleurs à bas salaires : l’aide, jusqu’alors individuelle et tenant compte des seuls revenus d’activité, s’est transformée en prestation familialisée exigeant la prise en compte de tous les revenus de l’ensemble des membres du foyer. […]
      La Prime d’activité proposée par le député Sirugue, bien qu’elle rompe avec cette logique en distinguant à nouveau les publics, et bien que son obtention ne soit conditionnée que par la prise en compte des seuls revenus d’activité, n’échapperait néanmoins pas tout à fait à son statut d’aide sociale : on continuerait en effet d’exiger une déclaration trimestrielle, et pour les conditions d’exigibilité, ce sont bien les ressources de l’ensemble du foyer qui seraient prises en compte. Il n’est donc pas certain que l’ampleur du non recours soit considérablement moins élevée sauf si les bénéficiaires potentiels sont sollicités par l’intermédiaire des CAF ou du fisc. C’est la raison pour laquelle nous nous étions prononcés en faveur d’une PPE recalibrée (concentrée sur les plus pauvres) et mensualisée : il nous a semblé que les réticences de l’administration fiscale vis-à-vis d’une telle solution – exprimées lors des séances de la Commission Sirugue - relevaient peut-être d’une analyse en termes de sociologie administrative. Ni les caisses d’allocations familiales ni les services fiscaux ne semblaient en effet désireux de continuer ou de commencer à assurer la très lourde charge de gestion du RSA. Quant au fond, entre les deux objectifs de réactivité et d’automaticité, entre lesquels la Commission Sirugue semblait devoir choisir, il nous paraissait préférable d’opter en faveur de l’automaticité, qui assure l’effectivité de la distribution des aides prévues, plutôt que d’une réactivité toute théorique dès lors qu’une importante proportion des destinataires ne viennent pas chercher les sommes auxquelles ils ont droit.

      Plus généralement, il importe désormais de poser la question de savoir s’il ne serait pas raisonnable de permettre aux personnes qui en ont besoin d’accéder sans autre forme de procès aux allocations auxquelles elles ont droit – en dehors de tout mécanisme de conditionnalité. En effet, les obstacles mis à la perception des allocations rendent le devoir de solidarité de la société envers les individus de moins en moins effectif (ONPES, 2013). On peut se demander, alors que le niveau du RSA par rapport au SMIC n’a cessé de diminuer, d’une part, si le principe exposé dans la Constitution est respecté (donner à chacun sinon un travail, du moins des moyens convenables d’existence), d’autre part, si l’invention du RSA n’a pas constitué un pas de plus dans la remise en cause du principe de solidarité et le développement de la thématique de l’« assistanat ».

      « Absurdité », « torture morale », une enquête sur le RSA à Paris
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5996

      Nous, RSAstes Parisiens,
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6016

      Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - #L’Interluttants
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124

      #Bernard_Gomel #Dominique_Méda