• Mères voilées en sorties scolaires : le #Conseil-d'Etat ne tranche pas
    http://www.leparisien.fr/societe/meres-voilees-en-sorties-scolaires-le-conseil-d-etat-ne-tranche-pas-23-12

    Les mères voilées accompagnant leurs enfants en sortie scolaire ne sont pas soumises, par défaut, à la neutralité religieuse, estime le Conseil d’Etat dans cette étude publiée lundi par le Défenseur du droit, qui l’avait saisi le 20 septembre dernier. Dans sa réponse, le Conseil d’état rappelle qu’il n’existe pas de statut juridique « de collaborateurs du service public » donc par voie de conséquence pour celui « d’accompagnants ». Pour autant, « les exigences liées au bon fonctionnement du service public de l’éducation peuvent conduire l’autorité compétente, s’agissant des parents qui participent à des déplacements ou des activités scolaires, à recommander de s’abstenir de manifester leur appartenance ou leurs croyances religieuses », précise le Conseil d’Etat.

    L’étude du Conseil d’Etat http://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/upload/conseil_detat_etude_demandee_par_ddd.pdf

    #voiles #laïcité #collaborateurs-du-service-public

  • Un tabou brisé : des #députées_voilées entrent au #Parlement turc

    Quatre députées du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie se sont présentées voilées hier au Parlement, brisant un #tabou dans le pays musulman où les cercles #laïcs dénoncent une nouvelle #dérive_islamiste du régime. Ces pionnières ont été élues lors des dernières élections

    http://www.lorientlejour.com/article/840193/un-tabou-brise-des-deputees-voilees-entrent-au-parlement-turc-.html

    #voile #Turquie #politique #islamisme

    • Un tabou brisé dans notre beau pays : des « parents » font la leçon à leurs enfants afin d’injurier publiquement une femme noire.

  • Tout l’article de @Mona Chollet, très documenté, vaut lecture attentive, pour un bon tour d’horizon des enjeux sur la "laïcité militante" à la française aujourd’hui (même si on enfonce quelques portes ouvertes je trouve). Moi j’aime mettre en lumière ce passage en particulier, sur ce que la position anti-religieuse au nom du droit des femmes a fait de mal... au droit des femmes.

    Périphéries - « Oui mais quand même, la religion, c’est mal »
    http://www.peripheries.net/article335.html#nh2

    Par ailleurs, les religions ne tombent pas du ciel : quand elles sont misogynes et homophobes, c’est parce que leurs adeptes se servent d’elles pour exprimer et justifier une misogynie et une homophobie qu’ils pourraient tout aussi bien exprimer et justifier sous une forme non religieuse. Si l’athéisme immunisait contre le machisme, ça se saurait. Depuis quelques années, il est devenu impossible de lire le mot « laïcité » sans trouver dans son environnement immédiat le mot « féminisme », et inversement ; or il s’agit d’une escroquerie intellectuelle et historique : les deux notions sont très loin d’être consubstantielles. « Que penser de cette idée que la laïcité française “défend la femme contre le père oppresseur” ?, écrivait Alain Gresh dans L’islam, la République et le monde. Au contraire, elle s’est pendant des décennies accommodée des inégalités politiques (refus du droit de vote aux femmes) et juridiques (jusqu’en 1965, la femme devait avoir l’autorisation de son mari pour travailler ou ouvrir un compte en banque). Si l’égalité des sexes a remporté des victoires, c’est plus aux combats, souvent décriés, des féministes qu’à la laïcité qu’on le doit. » Monique Crinon rappelle, elle, que les députés de gauche, au nom de leur défiance envers la religion, comptèrent parmi les plus farouches opposants au droit de vote des femmes, qu’ils considéraient comme inféodées au clergé.

    Désigner « la religion » comme l’ennemi revient donc à considérer d’office comme sexistes et homophobes des gens qui ne le sont pas forcément, mais aussi à répandre l’idée que seuls les pratiquants d’une religion sont sexistes et homophobes. Dix ans de fémonationalisme politique et médiatique ont abouti à la fois à imputer l’accusation infamante de sexisme à tous les hommes musulmans et à en dédouaner magiquement tous les autres. Dans un article de Elle consacré aux couples mixtes (5 novembre 2010), Irina, mariée à Samir, un Français d’origine algérienne, disait de lui : « Il est très français sur la question de l’égalité homme-femme. » Ce qui laisse rêveur quand on pense aux innombrables maris violents, aux harceleurs et aux violeurs parfaitement « français » (doit-on comprendre « blancs » ?) qui rendent cette assertion absurde. On en arrive donc à la situation où être musulman et sexiste constitue un crime impardonnable, mais où être sexiste sans être musulman passe inaperçu.

    #féminisme #athéisme #laïcité #islamophobie #racisme #sexe_race_classe

  • La Charte de la #laïcité française attaque les musulmans et les droits démocratiques
    http://www.wsws.org//fr/articles/2013/sep2013/char-s25.shtml

    La charte du gouvernement Hollande n’a en fait rien à voir avec les principes de la laïcité, à savoir la stricte séparation entre les institutions religieuses et le fonctionnement de l’Etat et la non-ingérence de l’Etat dans les affaires religieuses des gens. Le gouvernement Hollande piétine également les principes démocratiques fondamentaux dans le pays, en intensifiant le ciblage ethnique des Roms et les déportations massives d’immigrés.
    Dans l’ensemble, cette charte a été bien accueillie par le monde politique, y compris par les forces de la pseudo-gauche, qui y voient un bon moyen de poursuivre dans les universités l’interdiction faite aux jeunes filles musulmanes de porter le foulard islamique. Cette charte ne fera qu’encourager encore plus les attaques de voyous contre les femmes musulmanes qui portent des burqas couvrant tout le corps, comme c’est arrivé récemment dans la ville de Trappes. (lire : Des émeutes éclatent à Trappes après l’interpellation par la police de la famille d’une femme voilée - http://www.wsws.org/fr/articles/2013/jul2013/fran-j23.shtml)

    #racisme

  • Laïcité : les erreurs manifestes de Bruno-Roger Petit | L’Abeille et l’Architecte
    http://labeilleetlarchitecte.wordpress.com/2013/09/25/laicite-les-erreurs-manifestes-de-roger-petit

    1- Le mauvais sort fait à la laïcité : Dans ce paragraphe, BRP s’essaye approximativement de démonter l’argumentaire de Natacha Polony qui distingue l’espace de l’autorité publique rendant les droits possibles, et celui de leur exercice (espace civil ouvert au public et espace privé). Dans son article intitulé « Questions fréquentes sur la laïcité », la philosophe Catherine Kintzler explique bien cette différence : "C’est précisément parce que l’espace de l’autorité publique fondateur des libertés est rigoureusement laïque que l’espace civil ouvert au public et l’espace privé, où elles s’exercent, n’ont pas à être laïques, mais simplement tolérants. La tolérance qui règne dans la société civile a pour condition et pour garantie la laïcité à laquelle se soumet l’espace de l’autorité publique. Autrement dit, le régime de laïcité articule le principe de laïcité avec le principe de tolérance. La dérive communautariste consiste à abolir la laïcité de la sphère publique, ce qui revient à « communautariser » l’ensemble de la société." C’est en cela que l’argumentaire de BRP tombe à l’eau. En aucun cas les républicains laïques (de gauche comme de droite) ne demandent l’interdiction du voile ou de la kippa dans la rue. Seule Marine Le Pen le fait et c’est bien en cela qu’elle n’est pas laïque mais bien d’un dogmatisme contraire à la laïcité.

    #laïcité

  • Charte de la laïcité : une imposture (Journal d’un prof d’histoire, Rue89)
    http://blogs.rue89.com/journal.histoire/2013/09/10/charte-de-la-laicite-une-imposture-231086

    Car si, en matière d’affirmation des grands principes, l’Education nationale n’a jamais manqué de constance ni d’obstination, il n’en va pas de même de sa capacité à les faire vivre, à leur donner corps […].

    Les élèves ne sont ni aveugles ni idiots au point de ne pas se rendre compte que l’école de la république laïque et indivisible est le lieu d’une sélection et d’une ségrégation sociale brutales, que ceux d’entre eux qui se retrouvent très jeunes en difficulté, avant d’être « orientés », comme disent pudiquement leurs maîtres, en apprentissage ou en lycée professionnel sont issus presque exclusivement des milieux défavorisés.

    […]

    L’assimilation de la laïcité à la liberté, réaffirmée tout au long de la charte, relève pour le moins de l’abus de langage ou, plus sûrement, de l’escroquerie : depuis quand les élèves bénéficient-ils de la « libre expression de leurs convictions » (principe 3) ou de « l’exercice de la liberté d’expression » (principe 8), alors même que la règle générale ou les pratiques majoritaires des enseignants exigent qu’ils se taisent sous peine de représailles ?

    […]

    Demandons nous un instant ce que serait une école qui offrirait réellement aux élèves « les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté » (principe 6), par exemple par l’intermédiaire de pédagogies coopératives ou l’exercice pratique de responsabilités, plutôt que de les afficher sur un mur ? Il y faudrait une révolution culturelle sans doute hors de portée d’un système éducatif traditionnellement porté sur l’autoritarisme et le manque de respect.

    […]

    Cette nouvelle et bruyante initiative, sûrement pas la dernière, pourrait être accueillie par la dérision et l’indifférence si elle n’intervenait pas dans un contexte politique qui lui donne tout son sens : ces dernières années, la laïcité est devenue le vecteur de l’islamophobie et il faut une bonne dose d’hypocrisie pour ne pas reconnaître que cette charte, directement conçue et peaufinée dans les bureaux de l’Education nationale – ce n’est pas à son honneur - vise exclusivement la religion musulmane.

    Ce n’est pas un hasard du calendrier si la publication de cette charte trouve sa place dans la foulée des déclarations venimeuses et provocatrices du ministre de l’Intérieur sur l’incompatibilité de l’Islam avec la démocratie. Derrière la revendication du vivre ensemble, c’est en réalité la stigmatisation qui est à l’œuvre. Loin de « libérer », comme le prétend Peillon, la laïcité, enfermant les individus dans une identité fantasmée, quasi ethnique, est surtout l’occasion d’occulter les conditions sociales qui fabriquent l’exclusion, empêchant ainsi l’émergence d’une société plus juste et plus harmonieuse.

    #éducation #laïcité #inégalités

  • Deux remarques sur la morale laïque à l’école (François Dubet, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982319318314.aspx

    L’idée de promouvoir une morale laïque à l’école n’est pas contestable et l’on peut même se réjouir de voir l’école retrouver une vocation éducative afin de ne pas se réduire à une fonction d’instruction, de formation professionnelle plus ou moins directe et de sélection plus ou moins équitable. Ceci dit cette éducation à la laïcité pose deux problèmes qui méritent quelques remarques : le contenu de cette morale et les modalités de sa transmission.

    Il me semble que l’on ne peut pas revenir vers une conception de la laïcité construite sur le principe de la mise à l’écart des cultures spécifiques et des identités religieuses tenues pour hostiles ou étrangères à la laïcité comme c’était le cas en 1905. Ceci tient au fait que la société française n’est plus implicitement catholique et chrétienne ce qui permettait de construire la laïcité contre l’Eglise mais sur une fond de morale chrétienne et d’unité culturelle nationale indiscutable. La morale chrétienne se superposait alors au christianisme grâce à une version kantienne de cette morale conduisant à l’affirmation d’une culture nationale française perçue comme universelle. Aujourd’hui, la morale laïque doit tenir compte des différences culturelles et il n’est plus possible d’opposer le public universel et le privé singulier avec la même radicalité que naguère. Alors qu’il fallait réduire les différences de foi et de culture au privé, nous devons apprendre à vivre paisiblement avec ces différences. En ce sens, il ne nous suffit plus d’être républicain, il nous faut aussi devenir démocrate. La morale laïque ne peut plus surplomber les morales et les identités particulières, elle doit aussi nous apprendre à les reconnaître et à vivre ensemble.

    […]

    Mais le problème essentiel est moins dans le contenu de la morale que dans son mode de transmission. […] Autrement dit, l’apprentissage de la morale procède moins d’une leçon que d’une expérience. […] Comment apprendre la morale laïque dans un espace dépourvu de droits pour les élèves et dans lequel les élèves n’apprennent à vivre ensemble et à « disputer » que dans la sphère d’une vie juvénile étrangère à l’emprise des enseignants ou confiée au seul travail disciplinaire des conseillers d’éducation. On ne peut apprendre véritablement la morale laïque que dans une école construire comme un espace civique, ce qui ne suppose nullement que les maîtres et les élèves y soient égaux, mais ce qui exige qu’ils aient des obligations et des droits réciproques. Ne pourrions-nous imaginer des apprentissages actifs de la laïcité ? Ce qui n’a rien de révolutionnaire quand on pense à la longue expérience des mouvements de jeunesse et des mouvements d’éducation populaire qui ont donné aux élèves et aux jeunes des responsabilités que l’école leur refusait le plus souvent.

    […]

    Si nos habitudes et nos mœurs pédagogiques ne nous permettent pas de franchir ces pas ; si nous pensons que l’apprentissage de la laïcité doit être un retour au bon temps de Jules Ferry, si nous croyons que l’autorité des grands textes suffit, si nous pensons que les maîtres ne peuvent que transmettre des connaissances, on peut craindre que les leçons de morale n’aient guère de sens et que, pire encore, les élèves n’y mesurent, encore une fois, la distance entre nos principes et nos pratiques.

    #éducation #morale_laïque #laïcité

    • Aujourd’hui, la morale laïque doit tenir compte des différences culturelles et il n’est plus possible d’opposer le public universel et le privé singulier avec la même radicalité que naguère. Alors qu’il fallait réduire les différences de foi et de culture au privé, nous devons apprendre à vivre paisiblement avec ces différences.

      Pose un problème et introduit un débat.

      Il faut savoir que l’une des motivations explicites et l’un des arguments en faveur du religieux est précisément le maintien des valeurs morales en général. Revendiquer une possible morale hors du religieux sera toujours un peu problématique, et particulièrement dans les cultures ou toute morale est religieuse.

      Il y a bien une « culture laïque » qui effectue la distinction, et la morale laïque, telle qu’elle est présentée, vise à promovoir des valeurs communes par delà les différences culturelles et religieuses ; c’est là sa définition, qui n’est pas négociable.

  • Une charte de la laïcité, oui… mais pour qui ? (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/09092013Article635143083812606210.aspx

    Il est vrai que souvent, la problématique de refus d’accès à la piscine est justifiée par des choix liés à la religion. La charte aurait dans ce cas là un intérêt évident. Mais les explications peuvent aussi être plus communes. Sans rentrer dans de longues explications, quel adolescent n’a pas un rapport à son corps problématique ? […] Par contre, il convient de noter que les problèmes liés à la natation sont souvent très loin des problèmes religieux et de laïcité. En effet, quel sens peut trouver un élève dans le fait d’apprendre à nager, alors qu’il n’a quasiment aucune chance de voir la mer un jour dans sa vie, ou de payer l’accès à une piscine publique ? Il me semble que la véritable problématique est plutôt celle de la cohérence entre l’offre culturelle accessible pour les habitants des quartiers populaires et la culture scolaire.

    […]

    Par contre, ce qui est frappant c’est le décalage entre la culture que l’on souhaite enseigner, la culture scolaire et les possibilité d’accéder à cette culture en dehors de l’école. […] Evoquer la laïcité et la nécessité de l’accès à une culture commune de haut niveau, c’est bien. Mais il est nécessaire que cette préoccupation de l’école soit également prise en compte dans la politique sociale du pays. Cette charte ne peut avoir qu’un impact limité en l’état actuel des choses. Les problématiques ici sont principalement des problématiques sociales, territoriales.

    #éducation #laïcité #inégalités #EPS

  • Laïcité : « Plus une société est pluraliste, plus elle a besoin de principes » (Libération.fr)
    http://www.liberation.fr/societe/2013/09/06/c-est-un-subterfuge-anti-islam-la-republique-a-honte-de-ses-valeurs-plus-

    Entretien avec Nacira Guénif-Souilamas :

    « Pourquoi une charte sur la laïcité ? Quel est le péril ? Qui faut-il rassurer ? […]
    La laïcité n’est pas une valeur. […] La laïcité est un principe politique, établi par le droit, et un instrument de gouvernement qui permet d’organiser les rapports dans la société. La laïcité est d’abord un bien commun et non un étendard que chacun peut hisser à tout bout de polémique. Cette définition du bien commun est intéressante, car elle signifie que tout le monde peut se l’approprier.
    […] A aucun moment, la vraie question n’est posée : comment lutte-t-on contre toutes les autres inégalités entre les élèves et notamment les inégalités économiques, sociales et ethniques, qui aggravent d’ailleurs l’inégalité entre les sexes ?
    […] Tout cela est lourd de sous-entendus. Ce n’est pas anodin après vingt ans de discours de haine, de stigmatisation et de disqualification des musulmans. Cette initiative ne prend pas soin de se démarquer des discours islamophobes. »

    Entretien avec Michel Onfray :

    « En plus d’un siècle, la sociologie de la France s’est considérablement modifiée avec, d’une part, une déchristianisation massive qui culmine dans les années d’après Mai 68, et d’autre part, l’apparition d’un islam qui, sur un certain nombre de sujets de société, confronte ses valeurs religieuses et théocratiques aux valeurs laïques et démocratiques de la République. Refuser de prendre acte de cette modification sociologique du paysage français, c’est interposer l’idéologie entre son jugement et la réalité. La République a honte de ses valeurs les plus récentes, dont le féminisme et la laïcité : elle les affiche haut et fort, mais elle ne les impose pas quand il le faudrait.
    […] Dans cette configuration d’un renversement de front qui fait d’une partie de la gauche une force contre-révolutionnaire soutenant les religions, pourvu qu’elles ne soient pas chrétiennes, il est bon de réaffirmer que le terreau historique de la gauche est, sinon athée, du moins laïque. »

    Entretien avec Alain Bergounioux :

    « Plus une société est pluraliste, plus elle a besoin de principes. […] La laïcité est une condition pour assurer le vivre-ensemble et le dialogue dans la société. […] Aujourd’hui, le problème est de garantir le pluralisme des opinions, religieuses ou non. »

    #éducation #laïcité

  • Charte de la laïcité : « Veut-on des élèves passifs en classe ? » (Éric Fassin, NouvelObs.com)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130909.OBS6138/charte-de-la-laicite-veut-on-des-eleves-passifs-en-classe.html

    En 1905, la laïcité concernait au premier chef l’Église ou l’État, soit des institutions. Elle vise désormais des individus, comme si les élèves étaient une menace pour l’école... La laïcité devient un enjeu disciplinaire, dans une politique de restauration de l’autorité. Or, la fonction première de la laïcité est d’accroître les libertés plutôt que de les restreindre.

    […] il faut évidemment interdire aux élèves d’empêcher un professeur de faire cours. Mais cela arrive-t-il si souvent dans la réalité ? J’en doute. Ce qui se passe, c’est que des élèves contestent le discours des profs sur le conflit israélo-palestinien ou la colonisation, la théorie de l’évolution, la construction du genre... Il ne faudrait donc pas qu’on aille au-delà de la charte, en empêchant la discussion. L’école est un lieu de transmission, certes, mais c’est un lieu de réflexion et pas seulement d’obéissance. Il faut développer le sens critique.

    […]

    Mais il est important de bien présenter [les mots « Liberté-Egalité-Fraternité »] comme des valeurs, et non comme des vérités. L’Etat français revendique des valeurs, et c’est tant mieux. Mais les valeurs démocratiques sont faites pour être discutées.

    […]

    Bref, comment croire que la rhétorique universaliste de la laïcité n’est pas destinée à des groupes particuliers ? C’est saper la légitimité de la laïcité au moment où on prétend la renforcer. Quand certains nous diront : « Votre universalisme, c’est de l’hypocrisie », pourrons-nous leur donner tort ?

    #éducation #laïcité

  • Laïcité : Ces 4 matières qui posent problème à l’école (Jean-Louis Auduc, NouvelObs.com)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130909.OBS6113/laicite-svt-histoire-ces-4-matieres-qui-posent-probleme-a-l-eco

    Mais dans les faits, la religion musulmane est loin d’être la seule invoquée par les élèves ou leurs parents en cas de contestation. Pour s’en convaincre, suffit de regarder quels sont les points des programmes qui posent le plus de problème dans les classes. […]

    1. Les sciences de la vie et de la terre
    « […] Les questionnements portent notamment sur la théorie de l’évolution : de nombreuses sectes évangéliques et néo-baptistes se mobilisent dans les banlieues et distribuent des documents pour la dénoncer. On constate par ailleurs des protestations quant à ce qui relève des questions de genre et de la sexualité : certains parents jugent anormal que ces thèmes soient abordés. […] »

    2. Les arts plastiques et l’histoire de l’art
    « Des enseignants ont été confrontés à des questionnements quant à la représentation de la nudité. Toutes religions confondues encore une fois. […] ».

    3. L’éducation musicale
    « Jusqu’au XVIIIe siècle, la plupart des œuvres musicales étaient des messes. D’où l’importance de présenter ce qui relève du culturel et du cultuel ».

    4. L’histoire
    « […] Ce qui pose problème en particulier, ce sont les rapports entre histoire et mémoire. […] ».

    « […] Reste que le meilleur des textes [la charte de la laïcité] peut se révéler contre-productif si l’ensemble des personnels (de surveillance, administratif et de service) n’est pas formé à ces questions. »

    #éducation #laïcité #enseignements

  • « Certains enseignants ont des idées fausses sur la laïcité » (Jean Baubérot, LePoint.fr)
    http://www.lepoint.fr/societe/jean-bauberot-certains-enseignants-ont-des-idees-fausses-sur-la-laicite-09-0

    Par ailleurs, il me semble que les professeurs eux-mêmes ne sont pas toujours très au clair sur le sujet. Je me suis rendu compte, lors d’interventions dans les établissements, que nombreux étaient ceux qui avaient sur la laïcité des idées fausses ou qui manquaient de connaissances. On va, par exemple, répéter indéfiniment que l’école est laïque, gratuite et obligatoire... sans préciser que c’est l’instruction seule qui est obligatoire ni évoquer l’enseignement privé catholique subventionné par l’État ou les cours de religion dans les écoles d’Alsace et de Moselle.
    […]
    Il faut commencer par faire des manuels sérieux, qui ne comportent pas d’erreurs, et, en effet, former les professeurs afin qu’ils puissent, dans un second temps, parler avec les élèves et conduire des débats. Il y a quelques années, deux enseignants de philosophie m’ont dit que, lorsqu’ils avaient parlé de Darwin en classe, des élèves s’étaient insurgés et avaient sorti le Coran. Or, en leur parlant, je me suis aperçu non seulement que leur savoir sur la théorie de l’évolution était complètement dépassé, ce que je peux comprendre, mais que la nature de leurs propos était complètement dogmatique. Eux-mêmes ne faisaient pas la distinction entre dogmatisme et savoir.

    #éducation #enseignants #laïcité #morale_laïque

  • Charte de la laïcité à l’École (Ministère de l’Éducation nationale)
    http://www.education.gouv.fr/cid73666/charte-de-la-laicite-a-l-ecole.html

    La République est laïque. La Nation confie à l’École la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République. L’École est laïque.

    1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi, sur l’ensemble de son territoire, de tous les citoyens. Elle respecte toutes les croyances.

    2. La République laïque organise la séparation des religions et de l’État. L’État est neutre à l’égard des convictions religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas de religion d’État.

    3. La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions, dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public.

    4. La laïcité permet l’exercice de la citoyenneté, en conciliant la liberté de chacun avec l’égalité et la fraternité de tous dans le souci de l’intérêt général.

    5. La République assure dans les établissements scolaires le respect de chacun de ces principes.

    6. La laïcité de l’École offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix.

    7. La laïcité assure aux élèves l’accès à une culture commune et partagée.

    8. La laïcité permet l’exercice de la liberté d’expression des élèves dans la limite du bon fonctionnement de l’École comme du respect des valeurs républicaines et du pluralisme des convictions.

    9. La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre.

    10. Il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens et la valeur de la laïcité, ainsi que des autres principes fondamentaux de la République. Ils veillent à leur application dans le cadre scolaire. Il leur revient de porter la présente charte à la connaissance des parents d’élèves.

    11. Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs fonctions.

    12. Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme.

    13. Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l’École de la République.

    14. Dans les établissements scolaires publics, les règles de vie des différents espaces, précisées dans le règlement intérieur, sont respectueuses de la laïcité. Le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.

    15. Par leurs réflexions et leurs activités, les élèves contribuent à faire vivre la laïcité au sein de leur établissement.

    #éducation #école #laïcité

  • La Charte de la #laïcité vue par les sciences sociales

    « La laïcité est liée à l’idée d’une #école obligatoire pour tous » - Itv P. Cabanel
    http://www.liberation.fr/societe/2013/09/06/la-laicite-est-liee-a-l-idee-d-une-ecole-obligatoire-pour-tous_930052

    La République a procédé à une substitution en remplaçant les Evangiles par Kant, mais sans pour autant créer un vide qui aurait été vécu comme une agression par les catholiques, puisque l’instruction #morale est restée. En filigrane, l’idée était bien sûr de former de futurs citoyens, et non plus des chrétiens

    "Veut-on des élèves passifs en classe ?" - Itv Eric #Fassin
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20130909.OBS6138/charte-de-la-laicite-veut-on-des-eleves-passifs-en-classe.html

    L’Etat français revendique des valeurs, et c’est tant mieux. Mais les valeurs démocratiques sont faites pour être discutées. Par exemple, tout le monde se réclame de la liberté, mais tout le monde n’y met pas la même chose. Songez au voile : certains veulent l’interdire au nom de la liberté des femmes, d’autres au contraire veulent l’autoriser, également au nom de la liberté. La bataille démocratique porte sur le sens que nous donnons à ces valeurs en pratique.

    "l’institution a un côté "faites ce que je dis, mais pas ce que je fais"" - Itv Jean #Baubérot
    http://www.lepoint.fr/societe/jean-bauberot-certains-enseignants-ont-des-idees-fausses-sur-la-laicite-09-0

    On va, par exemple, répéter indéfiniment que l’école est laïque, gratuite et obligatoire... sans préciser que c’est l’instruction seule qui est obligatoire ni évoquer l’enseignement privé catholique subventionné par l’État ou les cours de religion dans les écoles d’Alsace et de Moselle.

    "Deux remarques sur la morale laïque à l’école" - F. #Dubet (avril 2013) http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982319318314.aspx

    Pas plus à l’église qu’à l’école l’apprentissage de la morale repose sur une soumission à l’autorité « transcendante ». Autrement dit, l’apprentissage de la morale procède moins d’une leçon que d’une expérience. Et sur ce plan, on peut avoir du mal à comprendre la vision trop traditionnelle de Vincent Peillon dont le projet repose sur des leçons de morale alors que le chapitre vie scolaire reste désespérément vide ou réduit aux initiatives volontaires.

    #Education

  • La laïcité s’affiche ! (Catherine Chabrun)
    http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/36650

    Dans le document de travail qui a circulé cet été, l’un d’eux affirme que la laïcité « implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations », mais l’École publique est bien mal placée pour donner des leçons, elle qui transforme les inégalités sociales en inégalités scolaires :
    – n’est-elle pas violente avec ses pressions de performance, ses évaluations et ses orientations forcées ?
    – n’est-elle pas stigmatisante avec les enfants en difficulté ?
    – n’est-elle pas discriminante avec le gouffre qui sépare les écoles de la périphérie de celles du centre-ville ?
    – n’est-elle pas excluante quand elle laisse à sa porte tant de jeunes sans formation ?

    #éducation #école #laïcité #inégalités

  • Étienne Balibar « Il y a un renouveau de discussions sur le sens de la #laïcité » | Humanite
    http://www.humanite.fr/547639

    L’aspect sur lequel j’ai voulu insister, et qui revient dans le post-scriptum de Saeculum, a été le point de départ de mes réflexions sur ces questions. Je me souviens qu’au moment de la première affaire du #voile, j’avais vu à la télévision un débat qui avait été mis soigneusement en scène entre les représentants des deux camps avec, au milieu, des adolescentes. Cela m’avait frappé comme une espèce de choc visuel. Il y avait là deux camps qui voulaient s’approprier leur #corps et plus généralement celui des #femmes. Ces camps étaient fondamentalement phallocratiques et les femmes visées, coincées entre deux #phallocraties rivales, l’une républicaine et scolaire, l’autre, islamique. Les uns voulaient les dévoiler, les autres voulaient les voiler. Dans tous les deux cas, il s’agit de mettre la main sur elles. Je pense à cette militante tunisienne qui s’est récemment exposée nue avec cette inscription : «  Mon corps m’appartient et il n’est l’honneur de personne.  » Il y a la même #violence chez les islamistes qui envoient en prison une fille qui a montré ses seins et chez les laïques français qui veulent absolument enlever les voiles des femmes pour les autoriser à accompagner leurs enfants à l’école.

  • Périphéries - « Oui mais quand même, la religion, c’est mal »
    http://www.peripheries.net/article335.html

    Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. »

    Notez bien la perle argumentative que recèle cet étron déclaratif : il a dit « toutes les religions ». Ha, ha ! Vas-y, accuse-le de racisme maintenant ! Quand il défend les Femen ou les dessinateurs de Charlie Hebdo, le religiophobe fait valoir qu’ils ne peuvent pas être racistes, puisqu’ils s’en prennent autant aux cathos ou aux orthodoxes qu’aux musulmans : CQFD. Inutile d’aller lui expliquer que les religions ne sont pas de simples systèmes métaphysiques flottant dans la stratosphère, et qu’elles sont indissociables des populations qui s’en réclament ou qu’on y associe, de la culture, de la politique, de l’histoire, des rapports de domination entre groupes sociaux. Inutile de lui expliquer que s’en prendre à l’islam, religion pratiquée par des gens qu’il connaît mal, dont les ancêtres ont été colonisés par ses propres ancêtres, et qui sont discriminés dans la société française, ce n’est pas exactement la même chose que de critiquer la religion catholique, depuis toujours liée au pouvoir en France, et dont il a pu expérimenter à ce titre la nocivité dans sa propre histoire (idem pour la religion orthodoxe en Ukraine, patrie des Femen).

    (...)

    #laïcité #islamophobie #racisme #religion #féminisme #liberté_d'expression #shameless_autopromo

    • @mona

      Peut-être serait-il judicieux de regarder enfin ce malaise en face, de l’explorer honnêtement, et de réfléchir à un horizon et à un projet de société, au lieu de s’acharner à gommer du paysage ceux dont on veut croire qu’ils sont le seul obstacle à la réactivation d’un passé mythifié.

      ouais !

    • Un texte long, utilisant insultes et mots valises.
      Pas de débat ici, pas d’opinion exprimée, pas d’argumentation,
      mais simplement une dénonciation, sur le ton de l’évidence.

      Qui dénonce t-on ? Et bien des gens connus, (on est courageux).
      Mais l’effet est étrange, on se sent happé par un grand
      vent glacé : moi qui voudrait bien passer dans votre camp,
      il va me falloir abandonner, excusez du peu,
      Caroline Fourest, Charlie Hebdo, les Femen, Isabelle Adjani,
      sans parler du ministre de l’Intérieur Socialiste, tous accusés
      de folie raciste...

      Il y a donc ici, désolé de vous le dire,
      quelquechose de déraisonnable.

      A certains moments, l’ire se tempère, et on sort les citations.
      Hélas elle se manifeste tout de de même, parfois tout à fait hors de propos : franchement, aller jusqu’à accuser l’Abbé Grégoire de participer
      à une manoeuvre qui ne serait pas nouvelle !

      Pourriez vous accepter quelquechose de plus mesuré, par
      exemple pour commencer qu’il Y A effectivement un problème,
      et que le partage des opinions concerne TOUTE la société,
      (notamment la gauche)
      et pas simplement la simple démarcation (évidente selon vous) entre bons et méchants ?

    • Ces dernières années, la notion de laïcité a été dévoyée : alors qu’à l’origine elle garantissait la neutralité de l’Etat et la libre expression religieuse des citoyens, désormais, elle est devenue une arme pour réprimer la foi musulmane. « Il ne s’agit plus de respecter la neutralité à l’égard des identités, mais de permettre la neutralisation de certaines d’entre elles », résume Raphaël Liogier (5). Revient sans cesse l’allégation fantaisiste selon laquelle la religion devrait rester une « affaire privée ». Or, comme l’écrit Christine Delphy, « la liberté de conscience, garantie par la loi française de 1905, est re-garantie par chaque Constitution, et par toutes les conventions internationales — dont la Déclaration universelle des droits humains votée par l’ONU en 1948 et ratifiée par la France. Elle serait sans effets pratiques si elle ne s’accompagnait pas de la liberté d’expression. (...) C’est pourquoi la liberté de pratiquer son culte, et de le pratiquer publiquement, de même qu’on diffuse publiquement ses opinions politiques, philosophiques, esthétiques, est garantie par les conventions internationales. Et la liberté de toutes les religions d’exister dans l’espace public est un des fondements de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 en France » (6).

      J’ai passé un concours, il y a quelques années, où la dissertation s’appuyait sur un texte qui expliquait doctement que le voile menaçait la laïcité... un concours de la fonction publique territoriale, donc.

      J’ai dégainé ma plus belle plume pour rappeler ce qu’est le principe de la laïcité, qui est effectivement la liberté de culte dans l’espace public, parce que dans l’espace privé, ça devient assez moyen comme liberté de culte, en appuyant mon propos sur la loi de 1905 et en soulignant que cette idée de visibilité ostensible était manifestement un dévoiement total de la loi. Et c’est d’autant plus vrai que personne ne trouve ostensibles les fêtes religieuses catholiques de notre calendrier, les volées de cloches hebdomadaires, le poisson de la cantoche du vendredi ou les calvaires à chaque coin de route de cambrousse.

      Bien sûr, j’ai été recalée.

    • Bon et bien moi aussi je prends ma plus belle plume ;
      au sujet d’une soi disant laicité dévoyée...
      Je sens que je vais me faire recaler, mais j’aimerai savoir pourquoi.

      Etymologiquement, est laic celui qui n’est pas clerc ou religieux.
      Par conséquent un citoyen qui n’appartient pas à un
      ordre religieux, ou qui ne pratique pas son culte
      dans l’espace public dans le cadre de la loi,
      n’est pas censé manifester sa piété de manière ostentatoire,
      sauf à pratiquer, ce qui est aussi son droit, une propagande
      explicite en faveur de son système.

      Alors que les signes ostensibles d’appartenance aux religions
      traditionellement pratiquées en Europe sont exclusivement
      réservés aux membres du clergé,
      les laics étant indiscernables entre eux,
      il se trouve que pour selon certaines personnes de religion
      musulmane (mais pas toutes) il existerait une injonction
      à l’égard des laics pratiquant cette religion de manifester
      publiquement en permanence leur appartenance à la
      religion en question, ceci hors de la pratique effective d’un
      culte dans l’espace public.

      L’exemple typique est le port ostentatoire du voile
      dit islamique, qui même si il a plusieurs formes, se distingue
      nettement d’un vêtement régi par la mode ordinaire, ou par la
      tradition folklorique.
      Même si elle reste possible, et protégée par la loi,
      cette pratique pose
      des problèmes quand les personnes en question se trouvent en
      position de représenter une institution publique (par exemple
      un service public, ou considéré tel, d’éducation ou
      de garde d’enfants). Dans un cadre professionel, donc hors
      de la situation de pratiquer librement et publiquement
      un culte dans le cadre de la loi, le signe
      ostentatoire ne peut être interprété que comme
      une volonté prosélyte, ce qui contredit le principe de laicité,
      qui impose que les institutions publiques et donc leurs représentants soient symboliquement
      neutres pour ce qui concerne les religions.

      Il n’y a là aucune espèce de dévoiement des contraintes de la
      laicité, simplement plutot
      l’inadaptation d’une certaine
      forme de pratique religieuse
      avec l’état des principes en vigueur.

      On pourrait arguer que le port du signe ostentatoire est
      en fait une pratique cultuelle, certaines religions (ou pratiques
      spécifiques d’icelles ) imposant ainsi un culte permanent dans
      l’espace public que la laicité devrait respecter.
      C’est sans doute ce que voulez dire...

      L’idée d’un culte permanent semble cependant
      radicalement incompatible avec
      l’idée même de laicité, qui pose comme principe que le culte
      ne peut peut concerner qu’une partie de la vie publique, la
      vie privée étant bien sur laissée totalement libre.

      Le culte permanent ne peut ainsi se pratiquer que dans des
      espaces privés, par exemple des couvents.

      Il n’y a donc strictement rien de fantaisiste à la volonté de réserver
      strictement le religieux explicite permanent à l’espace privé : l’expression publique du culte protégée par la loi est tout simplement limitée, dans le temps et dans l’espace.

    • @intempestive Chirac avait raison, mais il ne se rendait probablement pas compte qu’il parlait de manière universelle et intemporelle. En ce moment, je me flagelle chaque soir en regardant un épisode de World without end qui décrit avec une extrême précision la manière dont les femmes ont été niées à la fin du temps des cathédrales, comment l’esprit de guerre et de destruction des hommes a pris le dessus et comment notre civilisation a plongé dans l’obscurantisme à travers le grand #féminicide qu’était la chasse aux sorcières et comment cette #inquisition sexiste a détruit des siècles de connaissances en médecines et plantes, tout en décourageant formellement les femmes d’être autonome, puissantes, savantes et indépendantes (dès que tu étais comme ça, hop, à la potence, puis au bûcher !).

      Notre propre époque est terriblement réactionnaire envers les femmes, nous parlons assez de la manière dont on contourne les lois favorables aux femmes en rendant ces droits inapplicables (ferme les centres d’IVG sans supprimer le droit à l’avortement...).

    • @intempestive
      Malgré l’ambiguité de la signification de la citation qui un instant m’a saisi, l’expression au sujet de Chirac « qui visait cette fois les musulmans... » est bien une dénonciation de ce que vous considérez comme une « mauvaise » attitude de la part de Chirac, soit, et de l’abbé Grégoire, donc.

      Tout en comprenant (un peu, c’est dur) ce qui a pu vous amener là, je reste
      incrédule (comme toujours) et un peu gêné par ce qui peut amener des gens à se ridiculiser à ce point : dénoncer l’Abbé Grégoire, qu’est ce qu’il faut pas entendre. A moins que...

      Au fait vous savez qui c’est l’Abbé Grégoire ?
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gr%C3%A9goire

    • @bigGrizzly : vous vouliez dire quoi ? (un bug Seenthis a tout de même publié les premiers mots d’un message effacé).

      @mona :
      1) les "#religiophobes" (terme revendiqué par les #femen) s’en prennent à une forme particulière de la religion musulmane,
      l’#islampolitique,
      responsable direct des souffrances interminables que s’infligent en ce moment même les peuples du Moyen Orient et du Maghreb.

      2) L’islam politique se manifeste à différentes intensités depuis le hidjab d’une brave adolescente Française en crise jusqu’à ...(je vous laisse le choix). Il se caractérise par la volonté de marquer l’espace public par les symboles de ce qui n’est pas une religion mais un idéologie, qui plus est proprement tyrannique.

      Il n’a strictement rien à voir en lui même avec la pratique libre et respectable d’une religion dans le cadre d’un état laïque.

      3) L’islam politique est une lèpre qui affecte les sociétés de culture musulmane, lèpre comparable au fascisme qui a détruit l’Europe au XXème siècle. Le cautionner en quoique ce soit en reprenant les arguments qu’il rode en Occident pour imposer sa tyrannie là où il le peut est une erreur. #islamofascisme

      4) Une manière de le cautionner est dénoncer toute critique à son égard comme raciste.
      Ce que vous faites, en refusant au non d’un antiracisme dévoyé de faire la différence, justement entre critique de la religion, critique des idéologies politiques religieuses et xénophobie.
      Ainsi l’amalgame, c’est vous, il me semble bien, qui le propagez !
      Je citerais une référence (R.Logier)"
      http://www.telerama.fr/idees/media-politique-la-paranoia-anti-islam,89778.php
      A qui profite cet amalgame ?
      Aux mouvements populistes européens, d’abord, autant à gauche qu’à droite. Mais aussi aux mouvements islamistes : ils ont intérêt à ce que les musulmans européens se sentent rejetés pour reconstituer une solidarité islamiste. Enfin, aux pays arabes : ils veulent préserver la solidarité économique des enfants des enfants de leurs anciens ressortissants, qui envoient de moins en moins d’argent au pays. Ils leur rabâchent : « Vous voyez, vous n’êtes pas si français que ça... »

      5) Dire qu’il a fallu qu’une bande d’occidentales qui plus est racistes selon vous (je veux dire les #femen) dévoilent leur seins à Tunis pour qu’on libère enfin une autre sorte d’adolescente en crise qui de plus se teint en blonde (peut être pour remercier Caroline Fourest) montre bien que oui, ceux que vous qualifiez de racistes se battent pour la liberté des femmes qui plus est là où c’est particulièrement difficile !

      http://www.20minutes.fr/monde/tunisie/1197309-20130801-tunisie-amina-femen-emprisonnee-depuis-mai-libre

    • Cela fait quelques siècles que les religions sont toutes politiques. Le(la) gus(gusse) qui a causé le premier dans cette liste est un crétin de première bourre.

    • J’ai un peu traîner pour aller le lire. Merci @mona pour ton texte très claire et qui m’a mis pas mal de points sur les i (comme souvent avec toi) et permie d’organiser un peu mieu le magma chaotique que j’ai entre les oreilles. Le mot « femonationalsme » viens de faire son entrée dans mon vocabulaire et il va m’être bien utile car il me manquait cruellement. Ton texte va bien me servir aussi dans le contexte du site lecinemaestpolitique car tu t’en doute bien, il y a pas mal de femonationalisme qui y passent.
      Et voici un nouveau hashtag #femonationalisme qui malheureusement je le crain n’a pas fini de servir.

    • @jean_no

      ps : la déclaration des droits humains de l’ONU n’a pas force de loi en France et les seuls pays qu’on ne peut pas qualifier de signataires hypocrites sont ceux qui ne l’ont pas signée.

      Ah ben oui c’est vrai, dans ce cas, pourquoi s’emmerder avec les droits de l’homme ?

      (Je croyais que la France était « la patrie des », mais on dirait qu’elle est en train de changer d’ambition)

      il est normal aussi qu’on soit libre des ses incroyances, et même de revendiquer son incroyance

      Je pense qu’on a le droit d’être allergique à la religion en tant qu’outil de domination.

      Où tu vois qu’"on n’a pas le droit" ou qu’"on n’est pas libre" ?

      En revanche j’aimerais bien que la même magnifique lucidité s’applique à d’autres systèmes de domination ou d’aliénation, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Le complexe de supériorité de certains athées (dupes de rien, aliénés en rien) a tendance à me fatiguer.

      J’ai aussi un peu de mal avec les formulations généralisantes du type « les religions ». ça n’existe pas, « les religions », elles sont ce que les gens en font. Mais pas de panique, tu restes tout à fait « libre » de penser ce que tu penses.

      @mad_meg Merci. Je ne savais pas que tu participais à Le cinéma est politique !

    • J’ai beaucoup aimé ce texte, qui donne de l’air, et qui met en mots et clarifie bien toute la gangue ambiante qui prend les musulman-e-s comme objet de rejet.
      Le dernier paragraphe est en particulier très bien vu et fait un constat trop peu souvent formulé. J’y entends un lien avec plein de choses qu’un #rationalisme excessif a lourdement abîmées.
      (j’en profite aussi pour te remercier pour peripheries, c’est une perle ce site)

    • Au sujet du dernier paragraphe qui semble réconforter certains.
      Il cite un passage de Raphael Liogier au sujet du « musulman métaphysique » :

      A travers les corps multiples des musulmans, écrit-il, à travers les moindres signes de leur foi, forcément ostentatoires et insultants, les Européens semblent lire leur propre manque de foi et l’angoisse qui en résulte, qu’ils convertissent aussitôt en haine du musulman essentiel, source de tous leurs déboires mais avant tout de leur frustration existentielle

      Existentiel ? Disons plutot « essentiel » : « les » Européens, « les » musulmans, « le » musuman « essentiel », « leur » manque de foi, « leur » frustration.
      On a bien une caractérisation généraliste et essentialiste, typiquement celle du colonialisme, avec la soigneuse distinction européen/musulman basée sur l’amalgame arabe/musulman.
      L’ensemble est parfaitement raciste et qui plus est dans les deux directions :
      – en activant musulman/arabe, on transforme le discrédit de l’islam en discrédit de l’homme arabe
      – en plaignant la perte d’espoir européenne, on active la supériorité morale de la foi
      musulmane, élément du marqueur identitaire arabe/musulman, raciste lui aussi.
      Quand on vit du racisme, on le génère, on le nourrit, on l’exhorte : bravo !

      Ma manière de voir pourra sembler paradoxale et bizarre à ceux qui ne voient dans le texte que
      générosité et humanisme (on le voit aux larmoyants remerciements émis).
      Qu’ils s’interrogent pourtant : et si on n’avait là qu’un élément de propagande en faveur
      d’un islam politique communautariste Français, relais et support de l’islam politique en général, à la peine en Tunisie et en Egypte ?

      #islampolitique #islamofascisme

    • Histoire de mentionner une critique qui pourrait peut être donner à penser.

      https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/spip.php?article689

      Bien pire, en défendant l’intégrisme rampant au nom de la défense des pauvres immigrés, les islamo-gauchistes font son lit en accréditant la chaîne de signification islamisme=islam=arabe=immigré. Stratégie transparente des « Indigènes de la République », par exemple, qui ne peut que nourrir à pleine gorgée l’extrême-droite nationale, on dirait que c’est l’effet recherché et c’est bien possible dans une stratégie victimaire. Tout cela est absolument catastrophique et suicidaire, et c’est ce que nous vivons.

      Tout est dit : la stratégie, son contenu, ses auteurs. ses effets.

      J’attire votre attention sur la question de l’amalgame :

      Pour finir, c’est un peu plus accessible, il faudrait aussi passer à l’action directe. C’est-à-dire des interventions qui travailleraient concrètement contre l’amalgame entre l’islamisme et la communauté arabe ou musulmane. Autrement dit, cela implique que les Arabes et/ou les musulmans en général soient capables de se s’opposer par des faits, par des actes politiques, par des engagements collectifs clairs et durables, un travail militant de terrain, vis-à-vis de l’islamisme qui se réclame d’eux, voire vis-à-vis de l’islam. Et ce n’est pas le cas du tout. On entend sans cesse après chaque offensive intégriste « Non à l’amalgame, non à l’amalgame, non à l’amalgame ! », après chaque violence ou attentat c’est la même rengaine, mais il n’existe aucune force réelle collective et consistante qui montre un refus clair et rende inepte les accusations d’amalgame, alors que de telles mobilisations pullulent pour dénoncer « l’islamophobie ».

      Alors ? On a un doute ? Toujours pas ?

  • L’entreprise et son tabou religieux
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/07/14/laicite-et-religion-en-entreprise_3446953_3232.html

    Les dynamiques sociales qui sont à l’oeuvre en France, favorisées tant par le contexte de promotion de la diversité que par les politiques de lutte contre les discriminations, consacrent irrésistiblement à des postes de responsabilité des visages, des profils, des histoires nouvelles et différentes contre lesquelles toute résistance semble vaine. Les multiples positions qui voient des décideurs, tant économiques que politiques, louer dans un même élan la promotion de la diversité et le principe de neutralité laissent apparaître une véritable schizophrénie qui ne peut que contribuer à semer la confusion dans les esprits citoyens.

    En définitive, nous voyons s’exacerber sous nos yeux la tension théorique traditionnelle entre nos catégories nationales – citoyens égaux et abstraits – et la diversité des identités du monde, sans que l’on soit encore capable de les articuler sereinement. La réalité sociale est telle aujourd’hui qu’on ne peut plus faire semblant de ne pas la voir.

    Beaucoup d’entrepreneurs apprennent souvent avec surprise que, sur les lieux de travail régis par le droit privé, la liberté religieuse prime sur la neutralité. Il leur faut donc inverser des schémas de perceptions initialement intégrés et partir du principe que les pratiques religieuses, en l’état actuel des choses et au-delà de toute considération morale, doivent pouvoir s’exprimer dans l’entreprise.

    #entreprise #religion #laïcité

  • Marx, la religion, l’opium, la brigade des stups laïque et ses milices anti-musulmanes.
    http://www.ipernity.com/blog/206926/518183

    A propos de la religion, les laïcard-e-s prétendent donc se placer sous l’autorité de la critique matérialiste de Marx : mais ellils le font toujours à contresens. Les laïcard-e-s ne le citent que pour confirmer qu’il est, de leur point de vue, urgent que la critique de la terre, de la politique - à laquelle, selon son propos, la critique de la religion aboutissait, - s’efface et se taise devant la critique tellement plus urgente de ce qu’il reste aujourd’hui du ciel. Ellils le brandissent, mais à l’envers : et prétendent sur un ton spectaculairement alarmé, en n’importe quelle mauvaise compagnie, que la critique du racisme politique serait en fait aujourd’hui au service de la promotion de l’aliénation religieuse musulmane, et que, si le colonialisme d’Etat n’est pas soutenu et encouragé avec assez de zèle et fermeté dans ses mesures d’exception, cette religion risquerait de devenir la principale consolation de cette vallée de larmes.

    #femen #laïcité #laïcardes #forest #islamophobie #islamogauchisme

  • Derrière la « loi foulardière », la peur - par Alain Badiou
    http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/laic/badiou.htm

    Au demeurant, n’est-ce pas la vraie religion massive, celle du commerce ? Auprès de laquelle les musulmans convaincus font figure de minorité ascétique ? N’est-ce pas le signe ostentatoire de cette religion dégradante que ce que nous pouvons lire sur les pantalons, les baskets, les tee-shirts : Nike, Chevignon, Lacoste,... N’est-il pas plus mesquin encore d’être à l’école la femme sandwich d’un trust que la fidèle d’un Dieu ? Pour frapper au cœur de la cible, voir grand, nous savons ce qu’il faut : une loi contre les marques. Au travail, Chirac. Interdisons sans faiblir les signes ostentatoires du Capital.

    11. Qu’on m’éclaire. La rationalité républicaine et féministe de ce qu’on montre du corps et de ce qu’on ne montre pas, en différents lieux et à différentes époques, c’est quoi ? Que je sache, encore de nos jours, et pas seulement dans les écoles, on ne montre pas le bout des seins ni les poils du pubis, ni la verge. Devrais-je me fâcher de ce que ces morceaux soient « dérobés aux regards » ? Soupçonner les maris, les amants, les grands frères ? Il y a peu dans nos campagnes, encore de nos jours en Sicile et ailleurs, les veuves portent fichus noirs, bas sombres, mantilles. Il n’y a pas besoin pour cela d’être la veuve d’un terroriste islamique.

    12. Curieuse, la rage réservée par tant de dames féministes aux quelques filles à foulard, au point de supplier le pauvre président Chirac, le soviétique aux 82 %, de sévir au nom de la Loi, alors que le corps féminin prostitué est partout, la pornographie la plus humiliante universellement vendue, les conseils d’exposition sexuelle des corps prodigués à longueur de page dans les magazines pour adolescentes.

    13. Une seule explication : une fille doit montrer ce qu’elle a à vendre. Elle doit exposer sa marchandise. Elle doit indiquer que désormais la circulation des femmes obéit au modèle généralisé, et non pas à l’échange restreint. Foin des pères et grands frères barbus ! Vive le marché planétaire ! Le modèle, c’est le top modèle. 14. On croyait avoir compris qu’un droit féminin intangible est de ne se déshabiller que devant celui (ou celle) qu’on a choisi (e) pour ce faire. Mais non. Il est impératif d’esquisser le déshabillage à tout instant. Qui garde à couvert ce qu’il met sur le marché n’est pas un marchand loyal.

    #laicité #islamophobie #loi_sur_le_voile @rezo @mad_meg @touti

    • L’argument important, c’est aussi l’emprise sociale sur les corps, lesquels doivent se montrer pour exposer leur « normalité ». Parce que sans parler forcément de burqa sociale, la grosse qui exhibe ses jambons ou la poilue son pelage de terre-neuve, est vite sommée de remballer toutes ces choses insupportables au regard, alors que, pour l’instant, le gras du bide ou le velu sont encore assez tolérés dans l’espace public.
      Je remarque que la dictature vestimentaire/corporelle pèse très fortement sur les femmes.

      Ensuite, effectivement, tout cela participe très bien à la #marchandisation du corps féminin.

    • c’est vrai que le point 13 rejoint ce qui est évoqué ici, à savoir l’obligation plus forte chez la femme que chez l’homme, de se « mettre en valeur », pour être gratifiée socialement (et professionnellement..)
      http://seenthis.net/messages/157286
      Ce qui, de fait, confine la femme dans l’image, l’encourage à se spécialiser dans un rôle d’utilité « visuelle » à ne jamais négliger ses atouts visuels, ou y consacrer une énergie non négligeable, tandis que le mâle lui est tranquille pour occuper le terrain organisationnel, décisionnel...
      Je pense que ce phénomène tend à se réduire, une femme n’est plus obligée de se mettre en tailleur pour aller bosser, et elle peut y aller sans se maquiller, cela ne doit plus trop lui nuire. Par contre ce faisant elle s’expose fortement : son apparence « brute de fonderie » sera une circonstance aggravante, au moindre reproche, une allusion perfide sur son apparence physique sera rajoutée...

    • Tout à fait d’accord avec toi @monolecte
      Les femmes sont des territoires, annexables, violable, apprenants aux uns et aux autres mais ne s’appartenant pas à elles mêmes (sinon la patriarquie est en péril comme dirait Zemmour et Soral). Dans le meilleur des cas il faut protéger le territoire, ca donne la version prince charmant.
      En patriarquie les femmes sont des médailles, des titres de noblesses qui prouvent la virilité de leurs propriétaires masculins vis à vis des autres hommes. Un homme viril doit avoir plusieurs « conquêtes », il doit « prendre » des femmes, en « pénétrer » le plus possible, les « niquer » (je me demande toujours si cette expression est en rapport avec Athéna Niké, victorieuse. Niqué voulant dire ici vaincre en fait).
      Il y a même des gros crétins misogynes qui déclarent fièrement « se les faire toutes », j’en ai vu un de mes yeux il y a peu.

      L’avis des femmes dans tout ceci importe peu, l’autre wiki1000 et ses conseils d’élégance en est une nouvelle illustration. Depuis quant on consulte les territoires avant de se les appropriés ?

      C’est comme si il n’y avait pas de tête sous les voile pas plus qu’au sommet des décolletés.

    • La peur ?

      Quel joli greenwashing de ce qu’on devrait plus simplement nommer de la xénophobie. Et tant qu’à faire aller chercher des arguments dans le catalogue des causes en vogue de l’instant, dans l’espoir d’une invitation sur France Culture, l’ami du pacte social ?

      Enième splendide illustration du rôle des intellectuels dans la cohésion sociale : surtout éviter de nommer un chat un chat, et laisser chacun ronronner lové dans ses préjugés.

    • @bp314 : qu’est-ce qu’une phobie, sinon une réaction de rejet essentiellement déclenchée par la peur ?

      Je ne suis pas d’accord avec toi. Le travail de l’intellectuel est d’essayer de comprendre. Dépasser le jugement et la condamnation, le réflexe de chacun d’entre nous, quand nous n’adoptons pas une démarche d’analyse.
      Comprendre n’est pas disculper. C’est aller au delà du procès. Car les procès n’ont jamais trop réussi à élever la conscience humaine...

    • @bp314 Le rôle de l’intellectuel est sans aucun doute de nommer. Mais la nomination a plusieurs fonctions. En l’occurrence, elle sert à donner une cause. Parler de peur ne vise pas à occulter la xénophobie mais à affirmer qu’elle repose sur un affect passif, négatif.

  • Que dévoilent les agressions de femmes voilées ?
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/07/18/que-devoilent-les-agressions-de-femmes-voilees-485674.html

    Ce qui est frappant, dans toutes ces agressions commises à l’égard de femmes musulmanes, quasiment toutes voilées, ce n’est pas tant leur caractère successif que ce silence coupable, témoin de notre incapacité à les considérer comme des victimes [10]. Ces filles et ces femmes voilées sont, dans la perception que la société française a développé à leur égard, coupables. Ce sont elles, les agresseurEs. Leur voile nous agresse visuellement. Il perturbe nos imaginaires et nos zones de confort européens. Le (...)

    • C’est le caractère des véritables persécutions que de se faire dans le silence des populations. Les justes sont ceux qui n’attendent plus rien de leurs institutions, et tout de leurs compagnons, noyés dans une foule d’apparence indifférente.

    • Le voile déplait, globalement. Il heurte (à des degrés divers, heureusement) les sentiments profonds d’une partie de la population Française.
      Bien sur la France est un pays de tolérance, et il devrait être possible dans le pays de la mode, de s’habiller comme on le veut.
      Simplement le voile (celui qualifié d’islamique), quelque soit sa forme, se trouve être parfaitement identifiable, et complètement distinct du foulard porté par une apprentie Grace Kelly. Même si plusieurs codes existent, il est facilement identifiable, fruit d’une conception récente délibérée, initiée par l’activisme politique musulman confronté à la mondialisation.

      En tant que tel, son port se trouve être extrêmement déplaisant pour un Français disons moyen.
      Faisons, si vous le voulez bien, une énumération de ce qu’on pourrait trouver « signifiant » derrière ce signe.

      Le premier est je crois une protestation féminine contre le racisme et la discrimination ressentie par les populations récemment issues de pays de culture musulmane .

      Visiblement ethniquement différente, tu vois, je suis aussi et simultanément caractérisée par ma religion propre. Je suis donc doublement différente. Te voila donc puni deux fois de ton rejet, d’abord involontairement différente de part ma différence corporelle visible, je le suis aussi volontairement, de par mon voile. Femme et fille de discriminé, je le revendique, et me refuse pour mieux marquer ma protestation.

      La caractéristique « volontaire » du port du voile joue ici un rôle
      essentiel. Le voile islamique n’est pas imposé, il est choisi. Toutes les enquêtes le montrent, il est revendiqué. Même si il est sans doute « obligatoire » dans certains milieux, rien n’oblige son port dans l’espace public, et il pourrait facilement s’enlever au contact de la foule européenne : c’est bien le cas des avions qui une fois décollés de Téhéran se remplissent de cheveux. Quand il est visible sur une femme seule, il est donc assumé.

      La protestation volontaire contre un racisme supposé est le premier aspect déplaisant. Or ce racisme, envers une femme, est de manière générale recouvert voire effacé par l’attirance générale que les hommes Français sont capables d’éprouver pour une grande variété de types féminins.
      Confrontés déjà au sein des peuples européens, à une très grande diversité ethnique, un mâle Français, disons la plupart du temps, est peu raciste envers les femmes, du moins dans l’espace public.
      Il y a bien sur des femmes laides ou des types trop éloignés de la norme, mais le monde moderne produit un espace public où les femmes offrent la plupart du temps une apparence soignée plaisante, ceci quelque soit son appartenance ethnique visible.
      Violer ces deux principes, c’est à dire premièrement faire un reproche de racisme à celui qui spontanément ne le ressent pas, et deuxièmement adopter un comportement vestimentaire déplaisant (le voile, la plupart du temps, mutile les aspects agréables du féminin), apparait comme agressif, et donc suscite en retour une agressivité de principe, heureusement la plupart du temps maitrisée.

      J’ajouterais que comme marque identitaire, il est un signe particulièrement maladroit, puisqu’il est un symbole religieux utilisé pour revendiquer une appartenance ethnique. Ce mélange entre le racial et le religieux est très précisément ce qui est rejeté violemment en général par l’occident multi ethnique athée.

      Identifier ou favoriser l’identification entre l’"arabe" et le « musulman » est en effet une erreur terrible, qui génère mécaniquement de la violence dans les rapports sociaux.

      Erreur d’abord de fait car un grand nombre de maghrébins, par exemple ceux issus d’Algérie sont peu ou pas religieux, ensuite parce que le vocable « musulman » fut utilisé durant la colonisation Algérienne pour marquer celui qui ne bénéficie pas du même régime de droit, donc, le colonisé, discriminé de droit ; finalement car il marque la volonté « révolutionnaire » de l’islam politique, de forcer cette identification au sein de populations dont il s’estime naturellement propriétaire.

      Le deuxième signifiant est celui de l’identification religieuse à une conception de la vie explicitement « supérieure ». Le port du voile apparait comme une manifestation explicite d’une supériorité morale sur les autres femmes. Ce signifiant est parfaitement connu dans l’occident catholique, c’est celui de la « bonne soeur », religieuse ayant fait voeu de chasteté, qui porte un voile qui la soustrait explicitement à la compétition amoureuse. La supériorité là se paye.
      Ici, la femme en question est « normale », sexuellement active, mais s’excluant tout de même du badinage, et donc violant explicitement le contrat de séduction « civilisé » qui anime si agréablement les relations hommes femmes en occident. Plus grave, elle exprime sa désapprobation quand à la tenue des autres femmes, qui n’ont pas la force morale de se soumettre à ce qui se doit. En poussant à l’extrême, le voile proclame que les hommes occidentaux sont fils et maris de prostituées...

      Notons que ce signifiant « chaste » n’est pas exempt d’ambiguité : on raconte volontiers que la laideur externe de l’épaisse blouse serait souvent compensée par des sous vêtements bien mieux en phase avec la modernité sans parler de la compétition dans les harems. Si l’on met de coté l’aspect graveleux de l’allusion, il resurgit ici un autre aspect du vrai racisme : l’autre, rejeté car fanatique, l’est aussi car débauché : on retrouve là les fantasmes orientalistes traditionnels, tous ceux que naturellement évoquent (et s’en est bien là le but) l’habit discriminant.

      Deux autres contrats implicites de l’espace public sont ici violés : celui de l’apparence féminine indépendante des contraintes familiales, morales et religieuses, ce qui permet la vraie galanterie, et celui de l’égalité de principe entre les humains, les femmes de l’espace public devant pouvoir, toutes, être jugées à la fois attirantes et respectables.

      Il y a, il faut le noter une variante « élégante » du voile qui se manifeste chez des femmes plus jeunes, manifestement très au fait des principes de la vraie élégance. Ce voile là a entamé son chemin vers la liberté, et je conseillerais à certains d’y mettre le holà s’il le peuvent encore. Il n’a rien à voir avec ce qui vient d’être dit, à moins qu’il n’en soit la forme véritablement moderne : un vrai marqueur identitaire, celui qui met en valeur l’individu et non pas le fantasme communautaire. On peut et doit souhaiter que cette version là du voile devienne dominante, en tout cas, tout le monde (ou presque) est prêt à lui faire la fête.

      Bref, le voile islamique est ainsi incivil au sens strict pour au moins quatre raisons, et il est finalement assez réconfortant qu’il ne soit pas davantage rejeté : les Français savent se tenir,
      majoritairement.

      Pour finir, je dirais qu’il faut bien sur réprimer les violences, surtout (pourquoi surtout ?) celles contre les femmes.

      Ne pourrait on pas aussi dire aussi à toutes ces femmes qu’elles seraient bien mieux intérieurement et extérieurement si elles amélioraient sensiblement l’accessoire, par exemple en l’expurgeant de toute bigoterie, cette plaie de l’âme et du corps, prurit de l’infâme idée de religion que les lumières de la raison ont vocation à faire disparaitre ?

    • Une vision très andocentré et masculiniste . On parle d’agressions sexistes et racistes et tu touve que les « français » (genre le voile c’est un pbl avec des français et des non-francais...) savent se tenir et sont galants. La galanterie c’est du sexisme, une forme de racisme je te signal.
      Pour toi les hommes « francais » (?) sont moins racistes avec les femmes quant ils les trouvent baisables. Si t’es bonne, belle, élégante, pas bigote... et que tu correspond aux envie des mâles souchien, t’aura pas de pbl cocotte.

      « Pour finir, je dirais qu’il faut bien sur réprimer les violences, surtout (pourquoi surtout ?) celles contre les femmes. »
      oula....

      Pour ta ccl, ce qui serait bien, c’est de ne rien conseiller à « toutes ces femmes » et de leur lâcher la grappe.

    • Tout le monde trouve forcément certain(e)s baisables et se frotter contre les troncs d’arbres est il répréhensible quand on y trouve la trace d’une langue ?

      – « galanterie=sexisme=racisme »
      –- belle équivalence : je la renverserai bien :
      racisme=sexisme=galanterie (c’est pas mieux comme ca ?)

      – « la violence - contre les femmes - » est parfois conçue comme excédant la violence tout court. L’expression « oula » me semble confirmer le fait. Pourtant, en réalité, la violence en général peut se qualifier seule. Au risque de m’attirer un oula de plus j’évoquerais la violence contre les animaux ou bien contre le sens commun.

      – « souchien » : le mot a une résonance multiple et s’associe très bien à une filiation canine que l’on voudrait dévalorisée. Pourquoi s’acharner contre les bêtes ? veaux, vaches, cochons : ce sont des créatures de Dieu, tout comme les femmes, ou même, les humains.

      – je veux bien lâcher la grappe aux femmes, l’expression est heureuse. Bye !

    • Je comprend pas ce que tu raconte sur les arbres et les langues. Pas la peine de m’expliquer. Je ne comprend pas non plus pourquoi tu remet ton commentaire plusieurs fois sur #seenthis. Tes conseils d’élégance à destination des « non-françaises » ont l’air de te tenir très à cœur.

      Pour racisme/sexisme/galanterie, Vu que les races n’existe pas, le mot racisme désigne la racisation de groupes (pour leur religion, leur couleur de peau, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur genre...).
      Pour la galanterie, c’est du sexisme dit bienveillant ça n’est absolument pas une question de politesse, mais une distinction de traitement que les hommes réservent aux femmes et ça n’a aucune justification aujourd’hui. C’est une discrimination , absolument pas un bienfait ou un privilège accordé aux femmes. Je tiens la porte aux personnes qui passent derrière moi, pas uniquement à celles dont l’apparence me conviens.

      Pour ta réponse sur la violence contre les femmes, tu montre que tu ne t’es jamais vraiment posé la question. Plus de 75000 viols par an en France, tu trouve que les français savent se tenir....

      Pour souchien, c’est pourtant plus précis que ton « les français » qui sous entend que les français ne sont pas musulmans ou pas voilées et ce que tu désigne en fait c’est les blanco-blancs catholiques, si tu as un meilleur mot que « souchien » je le veux bien mais faute de mieux j’ai aucun pbl avec la gente canine. Et pour les créatures de dieu, juste après une tirade antireligieuse (enfin antimusulmane en vrai puisque tu ne dit rien des nonnes, voilées elles aussi)

      Sinon les conseil de mode, d’elegance et de bonne tenu en societé, quant on parle d’agression sexiste et raciste ça me semble inapproprié pour restée polie.

    • @wiki1000, tu tiens des propos fétides sexistes et racistes derrière un étalage crescendo de préjugés à l’emporte pièce. Je préviens juste pour éviter à des moins avertis de perdre leur temps à te lire. Soutien à @mad_meg dont j’admire l’élégante patience.

    • 1) merci à touti pour ton soutien UU ; le plaisir de se sentir rejeté est incomparable rhââ lovely.
      2) Y a 198 000 tentatives de viols aussi, mais je ne parlais pas de ca. Les agressions récentes de femmes voilées n’étaient pas des viols.
      3) Je parle des religieuses catholiques, ce voile là a disparu de l’espace public, sous les croissements anticléricaux.
      4) Le terme « souchien » a fait l’objet d’un procés ridicule, son utilisation est conotée, c’est un peu comme « galanterie »....
      5) La majorité de la population française, effectivement, n’est ni musulmane, ni voilée. La minorité non plus d’ailleurs, pas entièrement.
      6) Vous écrivez mal, êtes bourrée de préjugés, mais votre site est vraiment trés bien. Vous avez mon admiration et mon respect. ReBye.

    • 1) Oh pauvre chou, tu es blessé, des gens ne sont pas d’accord avec ton long développement sur la bonne tenue des femmes françaises. Ce sont tes idées et ton discours qui sont rejetés. Si tu ne jouais pas aux imbéciles je te traiterait autrement et @touti pareil je pense.

      2) Bien sur que si tu parle de viol, le voile est directement connecter à la culture du viol. La maman-putain ou la vierge-salope ou la chaste-dévergondée, toutes ces considérations ne sont que les deux faces du même sexisme. Je ne perd pas plus de temps à t’expliquer, tant il me semble evident que tu ne veux pas savoir, ton objectif n’est pas le dialogue.

      3) C’est faux, les nonnes se baladent dans la rue et aucun laïquard ne leur arrache leurs voiles. Quant tu parle de voile tu ne pense d’ailleurs pas à elles. Et ta parano sur la prétendue persécution des cathos est consternante. T’es tu échappé du figaro ? Les cathos ne sont pas persécutés en France à part dans les fantasmes des fana du « choc des civilisation » et autres conneries néo-conservatrice.

      4) N’importe quoi, le procès fait à « galanterie » n’a aucun rapport avec le mot « souchien ». La galanterie est définie dans le dico. C’est une discrimination basé sur le sexe, qui sert aux hommes (à la culture patriarcale) a maintenir les femmes dans leur infériorité en leur accordant quelques privilèges idiots et inutiles. Le mot « souchien » de son coté est un néologisme formé sur l’expression « français dit de souche » qui chez vous se transforme en « français ». Le rapport entre « souchien » et « chien » est une technique de fuite pour ne pas répondre sur le fond. Tu dit « les français » que tu opposent aux musulmans, je te dit que c’est raciste mais tu ne répond pas là dessus. Comme dans toutes tes pseudo réponses, tu est à chaque fois hors sujet, tout obséder que tu est par tes conseils à la Nadine de Rothschild. Ta façon de mettre « galanterie » et « souchien » dans le même sac est encor un exemple de ton manque de réflexion.

      5) Bah alors pourquoi tu oppose « les français qui savent se tenir » à « les non-français qui ne savent pas se tenir » ? Je te dit qu’il y a des françaisES musulmanNEs et voilées et tu évite encore de répondre. A chaque fois tu dévie, tu évite, tu triche.

      6) Je ne voie pas ce que mon travail et sa valeur viennent faire ici. J’aime pas ce compliment inopportun et il est à l’image de ta malhonnêteté intellectuelle. Que j’écrive mal ou que je dessine bien n’a rien à faire ici. Et pour ce qui est de mes « préjugés », je ne préjuge de rien je ne fait que te lire et te répondre sur ce qui me pose pbl. Ton admiration et ton respect ca me fait doucement rigoler, vu que tu me prend ouvertement pour une conne, tu repassera avec tes compliments hypocrites. En fait tu n’est pas ici pour échanger, tu troll ouvertement. Je te laisse le dernier mot, car j’ai assez perdu de temps avec toi.
      Bonne canicule.

    • Pour mémoire, en France il n’y a pas si longtemps, femme en cheveux était à peu près synonyme de prostituée…
      Cf. les deux exemples de http://fr.wiktionary.org/wiki/en_cheveux Francis Carco en 1929 et Jean Valmy-Baisse en 1950 (dont l’extrait montre bien le mépris de classe associé à un tel relâchement : les femmes sont en cheveux et les hommes, horresco referens , en espadrilles…)

      Par ailleurs, ce ne sont pas les croassements anticléricaux qui ont fait disparaître le voile mais l’évolution des mœurs. Il suffit de voir la parfait indifférence que suscite le passage d’une soutane ostentatoire… Il ne reste plus que quelques irréductibles du crôa crôa dont Le Canard enchaîné.

      Ce genre d’image (1902) est désuet, voire incompréhensible aujourd’hui.


      Ou dans le genre qualifié de vulgaire Lavrate (mort en 1888)

      extrait de cette collection http://deblog-notes.over-blog.com/album-1134720.html

      Pour l’auteur : http://www.eiris.eu/index.php?view=article&id=656:le-dessinateur-lavrate-1829-1888

    • Du hijab à la burqa et des collégiennes aux nounous : les dessous d’une obsession française

      Mars 2004 : loi sur les signes ostensibles, interdisant le port du foulard à l’école publique. Septembre 2010 : loi anti-burqa. Avril 2011 : offensive de Luc Chatel contre les mères voilées accompagnatrices de sorties scolaires ; « débat sur la laïcité » et « 26 propositions » de l’UMP légalisant notamment la discrimination à l’embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé… Janvier 2012 : loi « anti-nounous » (interdisant le voile dans les crèches et les garderies), adoptée en première lecture par un sénat socialiste... Depuis près de dix ans, les cheveux des femmes musulmanes sont devenus ce qu’il est convenu d’appeler un enjeu politique majeur, et leur dévoilement fait désormais partie des priorités les plus impérieuses. C’est de ces chasses au voile, et de leur incroyable violence, qu’il est question dans Dévoilements – dont voici l’introduction.

      http://lmsi.net/Du-hijab-a-la-burqa-et-des

    • Trente paradoxes

      Si tout ou presque – et souvent n’importe quoi – s’est déjà dit et écrit sur le « voile intégral » (appelé aussi niqab ou plus improprement burqa) et sur les femmes qui le portent en France, rien ou presque ne peut en être dit sérieusement en l’absence d’enquêtes rigoureuses, fondées notamment sur des entretiens avec un nombre conséquent de ces femmes. Il suffit en revanche d’une heure de peine, de quelques observations, d’un peu de mémoire et d’un peu de réflexion pour entrevoir le caractère singulièrement paradoxal de la gigantesque campagne « anti -burqa » – et de la nouvelle loi de prohibition qui en est sortie [1].

      http://lmsi.net/Trente-paradoxes

    • @simplicimus
      oui : l’anticléricalisme (croa croa etc) fut très virulent en France.
      Le laïcisme fut inventé pour se débarrasser du catholicisme politique et cela a marché : le religieux doit rester strictement dans la sphère privée individuelle et ne peut plus prétendre au débat politique. Le catholicisme en France a ainsi renoncé à cette volonté. Donnant simplement son avis au sujet du mariage pour tous, par exemple, il fut renvoyé dans ses buts sèchement, et considéré homophobe par dessus le marché !

      Il ne faut pas s’étonner que cet anticléricalisme soit dirigé vers l’Islam aujourd’hui. La société Française ne supporte pas le religieux ostentatoire : elle a détruit le sien propre, et celui qu’une immigration récente amène dans ses fourgons est mal vu, il faut bien le réaliser !

      PIerre Tévanian cité par @CDB_77 est un drôle de personnage.

      D’abord il est tout à fait contre les dirigeants de la crèche Babilou coupables d’avoir « viré une femme qui portait un foulard ».
      Ceux qui connaissent l’histoire en question savent à quel point elle est clivante.

      Un autre aspect, également clivant, est l’appréciation de l’affaire Redeker, ou bien, encore mieux, celle des caricatures de Charlie Hebdo.
      Bref, l’auteur des 30 paradoxes cité par CDB est clairement positionné d’un certain coté d’une certaine barrière.

      Il est tout de même un peu surprenant de voir considérer comme paradoxales ou incohérentes les réactions que je qualifierais de « naturelles » d’une société majoritairement athée et non religieuse à un ensemble de pratiques (interdits alimentaires, port de vêtements spécifiques en public, jeunes ostentatoires) que LES mondes modernes considèrent, et oui,
      comme régressives.
      LES mondes modernes dont je parle incluent un certain nombre de Tunisiens, Algériens, ou Turcs, qui eux, ont une idée précise de ce que c’est que l’islam politique : seraient ils « islamophobes » ?

    • @Simplicissimus
      La remarque faussement érudite sur les cheveux me parait inappropriée : même si la convention fut longtemps à ce que les femmes se couvrent la tête pour sortir, le qualificatif de « en cheveux » ne signifie absolument pas « prostituée ».
      Il qualifie plutôt l’aspect désordonné des cheveux longs des femmes non coiffées. Inconvenant en public, certes à une époque, mais licencieux je ne crois pas.
      Par contre j’apprécie le clin d’oeil à ma remarque désagréable : il y a bien, donc, pour certaines voilées, la volonté de ne pas apparaitre comme une prostituée en montrant ses cheveux, et donc, pour certaines, mais pas toutes, de considérer comme telles celles qui ne le font pas.
      C’est le sens, sans doute, de ce que voulait dire Roselyne Bachelot qui essayait en rigolant une paire de chaussures à trop hauts talons devant les caméras :
      http://www.youtube.com/watch?v=Rnr2YcogVhw

    • Le droit de porter le voile à l’université remis en question

      C’est un rapport alarmiste et une proposition polémique que le Haut Conseil à l’intégration (HCI) a légués à l’#Observatoire_de_la_laïcité, détenteur depuis avril des prérogatives de sa mission sur la #laïcité. Dans l’un de leurs derniers travaux que Le Monde s’est procuré, les membres de cette mission, menée par l’inspecteur général de l’éducation nationale #Alain_Seksig, se sont intéressés au respect de la #neutralité_religieuse dans l’#enseignement supérieur.

      http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/08/05/le-droit-de-porter-le-voile-a-la-fac-remis-en-question_3457436_3224.html