• On vient de recevoir le journal du lycée de notre grande, dont le principe est de présenter « l’actu par les lycéens, pour les lycéens ». Et évidemment on n’échappe pas à ceci :

    Le Hamas : En 1987 naît le mouvement islamiste issu du mouvement des frères musulmans fondé par le Cheikh Hamed Yassine ; son but est l’éradication de l’État d’Israël (comme indiqué dans sa charte fondatrice de 1988) qu’il ne reconnaît pas pour créer un État palestinien religieux.

    Au risque de sacrifier la population gazaouie, le Hamas préfère perpétuer le conflit israélo-palestinien afin d’éviter la normalisation des deux États par de nouveaux partenaires d’Israel comme l’Arabie saoudite, élément déclencheur de l’attentat du Hamas du 7 septembre souvent considéré comme un 11 septembre israélien.

    […]

    Une attaque terrestre de grande ampleur est alors imminente et Israël appelle la population gazaouie à migrer vers le Sud pendant que le Hamas demande à la population de ne pas partir en prétextant des routes trop dangereuses. Les civils sont utilisés. Se moquant de la valeur de la vie humaine, les membres du Hamas se protègent en se mêlant à la population, faisant subir à la population gazaouie un risque mortel.

    […]

    Aidé financièrement par le jihad islamique palestinien ainsi que le hezbollah (mouvement islamiste libanais) soutenu par l’Iran, le Hamas a récolté près de 100M de dollars en cryptomonnaies afin de renforcer ses arsenaux de guerre. Pendant ce temps, 70% des habitants à Gaza dépendent de l’aide humanitaire pour vivre les populations se réfugient dans les quelque 88 écoles des Nations Unies.

    […]

    En France, le rassemblement des partis de gauche, dirigé par J.L. Melenchon, se divise à la suite d’un refus de condamnation de l’attentat du Hamas du 7 septembre par le groupe LFI .

    (Il y a des passages moins problématiques dans ces trois pages, mais l’impression finale est tout de même navrante.)

    Et ça c’est dans un quartier qui a voté LFI à plus de 40% au premier tour des législatives de 2022 (63% au second tour). Et à vue de nez, dans le lycée, une bonne partie des jeunes sont d’origine arabe. Donc on se fait un devoir de venir nous insulter jusque dans notre collège, et chacun a bien le sentiment qu’il ne faudrait pas trop que nos gamins viennent contester cette version autorisée (à Montpellier le préfet a porté plainte contre un manifestant qui avait qualifié de Hamas de « résistance » – hop apologie du terrorisme).

    • Après, je dois dire que je suis plutôt content qu’il existe un tel journal d’« actu » fait par des élèves dans ce lycée, et envoyé à tout le monde, ce serait même assez courageux d’avoir un tel support (parce que même sans massacres en cours, l’« actu » est forcément sujette à polémiques). Qu’est-ce qu’ils ont publié sur la réforme des retraites, sur les gilets jaunes, sur les violences policières… ? Je l’ignore, mais l’idée que le lycée accepte ce « risque » de publier sur l’« actu », malgré les travers, je trouve ça positif.

      Mais pour le coup, le résultat est très problématique, et au minimum un peu de vérification des infos serait bienvenu. (Mais qu’est-ce que vous voulez que des profs encadrant sans doute bénévolement le truc aille faire un boulot que nos éditorialistes ne font pas.)

      En l’occurence, ce qui me chagrine, c’est qu’on a assez lourdement le sentiment, sur ces sujets, qu’il vaut mieux fermer sa gueule et ne pas inviter la gamine à exprimer un avis différent. Ne serait-ce que parce que, avec un avis un peu hétérodoxe, le moindre faux-pas, exagération, inexactitude, lui serait lourdement reproché. (Et si en plus c’est le fait d’un jeune arabe du collège, c’est la voie toute tracée pour être dénoncé aux autorités, comptabilisé dans les atteintes à la laïcité du ministère, ou publiquement culpabilisé sur le Web.) Alors que clairement, écrire des conneries en restant dans la doxa médiatique, quitte à insulter l’intelligence des camarades qui discutent en famille de ces sujets, ça n’entraîne aucune conséquence.

    • que ce soit des élèves ou des profs, il est certain que des visions moins doxiques et superficielles étaient potentiellement disponibles, pouvaient être suscitées. l’éduc nat est juste une machine à stériliser. là où la réalisation d’un journal était une occasion d’apprentissage et de coopération (Freinet) on fait (parfois) des journaux pour la montre.

    • Ils n’ont fait que répéter ce qu’ils entendent. Que les terroristes sont méchants, que les islamistes sont méchants, que les gentils se défendent, et que Mélenchon est le dictateur de la gauche et qu’il est antisémite.

      Au moins Colporteur, pourras-tu constater que les pogroms de LFI seront déjoués, le message est passé, il n’y a plus guère que quelques illuminés pour être dans le déni des complots antisémites de l’ultragauche.

    • Il faudrait proposer à ta fille d’écrire dans ce journal un article sur l’écologie en France. Je suis certaine qu’elle pourra ainsi démontrer que la réchauffement climatique est dû à l’usage accru du vélo et que le gaspillage de l’eau quand on se brosse les dents assèche les rivières.

  • Pourquoi l’histoire est devenue la discipline la plus honnie des fanatiques religieux
    https://www.nouvelobs.com/opinions/20231016.OBS79595/pourquoi-l-histoire-est-devenue-la-discipline-la-plus-honnie-des-fanatiqu

    C’est que l’histoire inscrit l’homme dans le temps. Or, l’idée même de Dieu s’accommode très mal de toute temporalité. Où était Allah avant le VIIe siècle ? Qu’attendait #Dieu pour envoyer son fils sur Terre pendant les 3 000 ou les 300 000 ans qui l’ont précédé ? Pourquoi Yahvé ressemble-t-il autant à certaines divinités égyptiennes, sinon parce qu’il n’en était au départ qu’une déclinaison parmi d’autres ? En d’autres termes : pourquoi avoir autant tardé à se manifester, au lieu de s’imposer dès l’aube des temps, avec la force de l’évidence, à toute l’humanité ?

    Pourquoi Dieu tout-puissant aurait-il toléré ces siècles, ces millénaires de paganisme débridé, sinon parce qu’il n’avait pas encore été inventé. Et voilà le danger de l’#histoire. L’histoire révèle Dieu pour ce qu’il est : une création humaine, souvent même assez précisément datée dans le temps. L’histoire des religions recense des milliers, des dizaines de milliers de dieux divers et variés, parmi lesquels un nombre non négligeable de dieux uniques. Le Dieu de nos religions monothéistes est censé être absolu mais, justement, l’histoire relativise : il y a là une incompatibilité irréconciliable.

    Blasphème

    Quant aux dogmes, la remise en question est encore plus frontale : on sait, grâce aux recherches historiques les plus documentées, que les livres sacrés, loin d’avoir jailli d’une révélation fulgurante, se sont laborieusement constitués à l’issue d’une longue sélection au cours de laquelle ont été recalés, ici ou là, des évangiles « apocryphes » ou des versets « sataniques ». Là encore, c’est l’historicité avérée des textes qui ruine la fable de leur origine divine : ce n’est pas Dieu qui a décidé de ce qu’on gardait ou de ce qu’on jetait dans la Bible, mais tel ou tel pape, tel ou tel concile, au fil des siècles. (Certains apocryphes étaient d’ailleurs encore présents dans la Vulgate au Moyen Age. Ce qui était vrai pour le croyant d’hier ne l’est donc plus pour le croyant d’aujourd’hui. On n’est pas plus brouillon.)

    Bref, voilà ce que nous apprend l’histoire : les dieux sont mortels, et pour cause. Aucune parole n’est jamais tombée du ciel. Dieu est au mieux un symbole, une allégorie, l’expression d’un surmoi collectif fondé sur des mythes que l’anthropologie structurale nous a appris à repérer et à classer. Rien de plus. Pour le « vrai » croyant, celui pour qui toute remise en cause du dogme auquel il adhère constitue une offense impardonnable (une « blessure », disent certains), l’affaire est donc assez grave. On voit comment le #blasphème en l’état est constitutif de la discipline historique même : à trop fouiller dans le passé, on en vient vite à remettre en question l’éternité.

    tout cela est fondamentalement vrai si ce n’est que ce discours dénote d’un manque d’attention au présent. depuis 2015 les profs d’histoire sont (avec d’autres) chargés d’un #enseignement « moral et civique » qui instruit les élèves des « valeurs de la république » (ton père), dont une #laïcité qui a connu de dommageables inflexions légales (loi de 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques).

  • [L’actualité en 3D] Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse sinon paradoxale. C’est tout d’abord le retour du scandale des #abus_sexuels commis au sein (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16581__1.mp3

  • [L’actualité en 3D] Vocabulaire politique : Financement public des cultes - Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir/#16572

    Vocabulaire politique : Financement public des cultes

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #abus_sexuels #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16572__0.mp3

  • Iannis Roder et la laïcité : contre-vérité falsifiant la loi de 1905

    Plusieurs personnes favorables à l’interdiction de l’abaya se sont référées à la loi de 1905 séparant les Eglises et l’Etat. Cela a été le cas, notamment, du maire PS de Saint-Nazaire et, surtout, de Iannis Roder (Le Monde 5 septembre), prof d’histoire-géo et membre du Conseil des Sages, chargé de conseiller le ministre en matière de laïcité. Or si chacun·e a, naturellement, le droit d’avoir sa propre position et de la défendre, se réclamer de la loi de 1905 pour cautionner une telle mesure n’est rien moins qu’une véritable fake-news. Cela constitue une grave « atteinte à la laïcité » car celle-ci suppose de ne pas énoncer des propos qui sont à l’histoire ce que le créationnisme est aux sciences de la vie.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/08/iannis-roder-et-la-laicite-contre-verite-falsi

    #politique #laicité

  • L’interdiction de l’abaya, symptôme d’une France en pleine panique identitaire, Carine fouteau

    Dit autrement, la #laïcité est une pratique vivante, au cas par cas, qui suppose de comprendre le sens que donnent les élèves à leur tenue et d’apporter une appréciation sur leur caractère « manifestement ostentatoire ». Sa mise en œuvre implique avant tout dialogue et échange – c’est ce qui a lieu dans l’immense majorité des établissements. L’interdiction telle qu’elle a été édictée va immanquablement conduire les proviseur·es à décider, a priori, sans tenir compte de la parole des élèves. Comment vont-ils s’y prendre pour différencier une abaya d’une robe longue ordinaire ? Ils risquent de se référer, plus ou moins consciemment, à l’idée qu’ils se font de l’identité religieuse des jeunes femmes, de la couleur de leur peau ou de la consonance de leur nom, autrement dit cela pourrait se traduire par des pratiques discriminatoires. 
    L’exécutif est entré dans une spirale infernale. Chaque nouvelle interdiction en appellera mécaniquement d’autres. Initialement conçue comme une « loi de liberté », la laïcité devient un outil d’humiliation, de contrôle et d’exclusion. La traduction judiciaire de cette interdiction ne s’est d’ailleurs pas fait attendre : dans une circulaire du 5 septembre adressée aux procureur·es, le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti demande « une réponse pénale ferme, rapide et systématique » en cas d’atteinte grave à la loi dans les établissements scolaires.
    Emmanuel Macron, qui citait Aristide Briand en 2016, aurait dû relire ses mises en garde, qui s’inscrivent dans l’histoire de France puisqu’il est l’un des principaux concepteurs de la loi originelle de 1905. La question des vêtements s’était déjà posée à l’époque. Et Aristide Briand avait pris parti contre l’interdiction du port de la soutane : il estimait tout d’abord que, par principe, la loi de 1905 ne devait pas « interdire à un citoyen de s’habiller de telle ou telle manière » et il considérait ensuite, par souci d’efficacité, que le résultat serait « plus que problématique » : la soutane interdite, on pourrait compter sur « l’ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs » pour créer un « vêtement nouveau ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/060923/l-interdiction-de-l-abaya-symptome-d-une-france-en-pleine-panique-identita
    https://justpaste.it/cbzgn

    #abaya #interdiction #école #racisme #sexisme #police_du_vêtement

    • Depuis l’interdiction de l’abaya, des élèves humiliées et déjà des dérives
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070923/depuis-l-interdiction-de-l-abaya-des-eleves-humiliees-et-deja-des-derives

      Plusieurs témoignages et documents recueillis par Mediapart montrent que des chefs d’établissement ne se contentent pas de refuser les élèves se présentant avec des abayas. Des parents dénoncent des « humiliations » et « une véritable stigmatisation ».
      David Perrotin
      , 7 septembre 2023


      Il y a ces chiffres que le ministre de l’éducation Gabriel Attal annonce fièrement et que les médias reprennent en chœur : au moins 298 élèves se sont présentées en abaya lors de cette rentrée scolaire et 67 auraient refusé de la retirer. Mais derrière ces données, il y a la parole des personnes concernées bien souvent absente du débat médiatique, et des dérives que Mediapart a pu documenter.
      Plus d’une dizaine de témoignages pointent ainsi la « police du vêtement », dénoncée par certaines familles, qui a été mise en place dans certains établissements. Dans plusieurs cas, ce ne sont pas seulement des abayas ou des #qamis qui sont prohibés (lire le parti pris de Carine Fouteau). Notre enquête montre que des élèves présumées musulmanes sont refusées parce qu’elles portent d’autres vêtements qui ont pour seul défaut d’être trop « couvrants » ou trop amples.

      Comment s’habiller pour la rentrée ? Aminata*, 17 ans, y a longuement réfléchi avant d’arriver devant son lycée de la région parisienne mercredi matin. « J’ai mis une jupe en jean, un T-shirt blanc rentré à l’intérieur et un kimono par dessus. J’étais sûre que tout irait bien », raconte la jeune fille à Mediapart. Elle a d’abord passé le filtre des surveillants à la porte de l’établissement, avant qu’un autre responsable ne lui demande finalement de le suivre. Elle refuse. « Deux hommes sont arrivés vers moi et m’ont barré le passage avec leurs bras pour que je ne puisse plus avancer. J’ai dû les suivre pour m’entretenir avec des “référents laïcité”. » Elle leur explique qu’il ne s’agit pas pour elle de « montrer sa religion en s’habillant ainsi ». Eux estiment qu’elle contrevient à l’interdiction en vigueur.
      Dans cette note de service largement commentée depuis, le « port de tenues de type abaya ou qamis » n’est plus toléré. Depuis quinze jours, le gouvernement défend ce texte controversé et jure que cela ne concerne que ces deux vêtements qui auraient « incontestablement une dimension religieuse ».
      « J’ai ensuite été convoquée par le proviseur et j’ai expliqué pourquoi cela n’avait rien à voir avec une abaya mais il n’a rien voulu entendre. Soit je retirais mon kimono, soit je devais rentrer chez moi et louper ma rentrée », poursuit Aminata, qui a opté pour la seconde injonction. « Pour les jours suivants, je suis à deux doigts de leur envoyer une tenue choisie à l’avance par mail pour qu’ils la valident ».

      Lors de sa rentrée en seconde, Assma*, 14 ans, a d’abord été questionnée par son proviseur à l’entrée de son lycée du sud de la France. Un véritable interrogatoire. « Il m’a demandé si ma tenue avait une connotation religieuse, j’ai dit que non. Il m’a aussi questionnée sur mon collier car le pendentif est une lune, puis m’a laissée entrer. » C’est finalement un professeur qui aurait décidé que sa tenue noire – colle en V et pantalon large – était proscrite. La jeune fille a expliqué qu’elle « ne portait même pas le voile » et qu’elle « aimait juste cette tenue ». En vain. Elle est invitée à rendre des comptes devant la conseillère principale d’éducation (#CPE).
      « La CPE m’a dit que c’était assimilé à quelque chose de religieux et a convoqué ma mère. Elles ont discuté pendant que je pleurais et j’ai finalement pu aller en classe très en retard, raconte-t-elle, encore émue. C’était très humiliant car quand je suis arrivée en classe avec la même tenue, le professeur ne m’a pas crue et a rappelé la CPE pour qu’elle confirme que je pouvais rester. Tout ça s’est passé devant tous mes nouveaux camarades. » À la fin de cette première journée, le professeur en question serait revenu la voir pour détailler ce qu’elle devait plutôt choisir pour se vêtir : « Il m’a dit que je pouvais rester pudique en mettant des habits à la française. »
      Pour Yasmine*, 14 ans, l’histoire est similaire. Lors de sa rentrée en classe de seconde, son établissement de la région parisienne a tiqué sur son pantalon beige et sa tunique blanc cassé. « Le proviseur lui a demandé si elle savait ce que voulait dire le mot laïcité et lui a expliqué que sa tenue allait à l’encontre de ce terme », raconte sa mère, assistante de direction.

      Le #proviseur lui aurait dit qu’elle ne pouvait plus revenir comme cela la prochaine fois. « Sa tenue n’avait rien de connoté religieusement. Elle était coiffée librement, elle avait des bijoux, elle était très coquette. J’ai été stupéfaite », ajoute sa mère, qui ne comprend pas pourquoi il lui a été dit « de porter des vêtements pas larges ». « Elle vit très mal les choses. Elle pleure encore, accuse la famille de Yasmine. Ils vont juste dégoûter les gamins d’aller à l’école, alors que c’est une bonne élève. »

      Des jupes, des robes et des kimonos interdits
      Dans d’autres cas rapportés par la presse ou sur les réseaux sociaux, des jeunes filles visées ont été tout simplement renvoyées chez elles. C’est le cas de deux élèves habillées en robes blanche et colorée à Nanterre, d’une autre en pull et pantalon blancs à Lyon ou de deux autres à Grande-Synthe. Pour ces dernières, l’affaire révélée par BFMTV a été l’occasion pour la chaîne de livrer une interview particulièrement sexiste et indécente. Dans tous ces cas, les tenues visées n’étaient pas des abayas.
      À Nice, par exemple, Sonia*, 16 ans, a été « choquée » de lire dans la presse une partie de son histoire. « Hier, dans la ville de Nice, nous avons eu deux cas d’élèves connues du lycée en question qui se sont vu refuser l’accès à la classe », expliquait la rectrice de la région à BFMTV, avant de prétendre que l’interdiction de « ce type de tenue est interdit depuis toujours puisqu’elle est interdite depuis la loi de 2004 ». Dans Var Matin, le rectorat a également précisé avoir invité la famille à se présenter au lycée pour que les raisons de la décision prise lui soient expliquées. « À notre connaissance les parents n’ont pas donné suite à notre proposition. »
      « Faux », rétorque sa mère, conseillère d’insertion professionnelle. Dans un mail qu’elle a envoyé au proviseur de l’établissement et consulté par Mediapart, elle résumait d’ailleurs la situation après avoir échangé téléphoniquement avec lui. « Lors de sa rentrée scolaire qui a eu lieu hier, ma fille, qui portait alors une jupe plissée et une chemise, a été convoquée concernant sa tenue, jugée alors par vous et l’équipe qui vous accompagnait, ostentatoire. J’en ai été informée par message vocal et vous ai rappelé dès que possible », peut-on lire dans ce courrier. « Vous m’avez répondu trouver la jupe trop couvrante. Je vous ai demandé de m’expliquer sur quels critères vous vous basiez pour affirmer cela. Je n’ai pas eu de réponse, simplement que c’était à vous d’en juger », ajoutait-elle, avant de solliciter un retour écrit et une « demande d’entretien ».
      « Je ne comprends pas pourquoi ils ont refusé la tenue de ma fille et l’ont traitée ainsi. Elle a pleuré toute la soirée du lundi », dénonce-t-elle. « Moi je ne porte pas le voile mais elle a décidé de le porter l’an dernier et a remplacé ses jeans par des tenues plus amples. Ce ne sont pas des abayas, alors pourquoi elle n’a pas pu faire sa rentrée comme tout le monde ? », s’interroge la mère de Sonia, qui dit toujours attendre une réponse à son courrier. Elle ne digère pas non plus les propos du proviseur qui lui aurait suggéré de « mettre sa fille dans le privé ». « Avec 1 800 euros pour élever seule mes trois enfants, je n’ai pas les moyens. Et cela veut dire quoi de proposer ça ? »

      Mardi, c’est Alicia*, 16 ans, qui a raté sa rentrée en classe de première et a dû attendre que sa mère interrompe son travail pour venir la chercher. En cause : son jean, son débardeur blanc et surtout son kimono bleu.
      Devant la CPE, sa mère explique que c’est du « zèle » et qu’il y a une « surinterprétation de la circulaire du gouvernement ». « Je n’ai pas apprécié qu’ils inventent une nouvelle interdiction et surtout qu’ils humilient ma fille en l’interpellant devant tous les élèves. Elle s’est sentie vraiment mal », explique-t-elle. Résultat ? « Elle n’y retournera pas, et j’essaye désormais de la faire changer de lycée », précise sa mère, qui a depuis alerté le rectorat. « J’ai hésité à courber l’échine et à lui faire changer de tenue, mais je trouve cela proprement inacceptable. Je ne peux pas accepter une telle injustice. C’est une traque, non pas des abayas, mais des élèves musulmanes. »
      Comme de nombreux parents interrogés, elle ne comprend pas ce qui est véritablement interdit. « On applique la laïcité ou on souhaite plutôt stigmatiser les musulmans ? »

      Mardi, à Paris, Hassina*, 14 ans, et sa demi-soeur ont fait leur rentrée dans un lycée parisien. La première a été renvoyée chez elle quand la seconde a pu aller en cours. La première était vêtue d’un large pull et d’un large pantalon bleus, quand la seconde y est allée en leggins. « L’établissement a dit à ma fille que ses vêtements représentaient une atteinte à la laïcité et elle a été renvoyée à la maison », témoigne son père, qui dénonce « une grave discrimination ». « Elle ne porte pas le voile, ils n’ont pu que s’appuyer sur son nom pour estimer que son vêtement était religieux. » Et d’enchaîner : « Ce qui est dingue, c’est que nous, ses parents, la laissons s’habiller comme elle veut. C’est un proviseur qui vient imposer une police du vêtement et qui tient le rôle de physionomiste, comme si c’était une boîte de nuit. »
      Des filles repérées lorsqu’elles retirent leur voile
      Sandra*, enfin, 18 ans, n’a pas non plus passé le barrage de son établissement d’Île-de-France. Devant son pantalon noir, son T-shirt et sa longue veste beiges, le proviseur y aurait aussi vu une abaya. « Comme j’ai refusé de me changer, j’ai totalement raté ma rentrée. Ils ont exigé que je retourne chez moi sans même que je puisse récupérer des documents ou mon planning », déplore l’élève. Sur la base de quoi ses vêtements étaient-ils jugés ostentatoires ? « La CPE m’a vue retirer mon voile avant d’entrer dans le lycée », présume Sandra, qui y voit « un pur délit de faciès ».
      Lors d’une procédure entamée par l’ADM mardi devant le #Conseil_d’Etat, l’association, qui demandait à l’institution de suspendre cette interdiction, a finalement perdu. Ce jeudi, le juge des référés du Conseil d’État a en effet rejeté leur #référé, estimant que l’interdiction du port de ces vêtements ne portait pas « une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ». Lors de cette audience racontée par Mediapart, le représentant du ministère de l’éducation avait longuement insisté sur deux points, pourtant démentis par les témoignages récoltés par Mediapart.
      Le dialogue et le suivi pédagogique étaient supposés être systématiquement privilégiés et aucun élève n’était censé être purement et simplement renvoyé sans informations ni documents pédagogiques chez lui.

      Surtout, l’interdiction était supposée parfaitement claire et le gouvernement jurait ne pas avoir besoin d’apporter de précisions sur les vêtement véritablement interdits. Rien ne serait « #arbitraire » et les établissements sauraient parfaitement ce qu’est une abaya, expliquait le directeur juridique du ministère mardi.
      Ces multiples cas montrent l’inverse. Dans un enregistrement que s’est procuré Mediapart, une responsable de vie scolaire d’un établissement explique d’ailleurs très clairement à un parent que les abayas ne sont pas les seuls vêtements interdits. « Les kimonos ne sont pas acceptés », dit-elle notamment, sans être capable de préciser ses critères d’appréciation.

      Interrogé pour comprendre ce qui était véritablement proscrit, le ministère de Gabriel Attal nous a renvoyés vers la note de service. Qu’a-t-il à dire sur ces nombreuses jeunes filles contraintes d’interrompre leur rentrée scolaire et le suivi pédagogique qui va avec ? Auprès de Mediapart, la Rue de Grenelle élude : « Si “nombreuses” correspond aux 67 élèves rentrées chez elles lundi, l’objectif des établissements est de toujours maintenir le dialogue pour permettre un retour rapide en classe des élèves concernées. »
      Mercredi, Mediapart se demandait comment le personnel éducatif allait s’y prendre pour différencier une abaya d’une robe longue ordinaire. « Ils risquent de se référer, plus ou moins consciemment, à l’idée qu’ils se font de l’identité religieuse des jeunes femmes, de la couleur de leur peau ou de la consonance de leur nom, autrement dit cela pourrait se traduire par des pratiques discriminatoires », écrivions-nous. Nous y sommes.

      #musulmanes_présumées #musulmans_présumés

  • Interdiction de l’#abaya :

    Des #équipes_Valeurs_de_la_République et des #équipes_mobiles_académiques_de_sécurité (#Emas) seront déployées dans les collèges. "Malheureusement, cela ne réglera pas les petites transgressions quotidiennes comme les longs gilets, les écharpes, les bandeaux" dit une proviseure". J’ai l’impression d’être catapultée en #Iran...

    Dès ce lundi, les équipes « Valeurs de la république » seront déployées dans les collèges et lycées qui pourraient en avoir besoin. Ces équipes sont constituées de personnels de l’éducation nationale chargés tout au long de l’année d’accompagner et soutenir les chefs d’établissement confrontés à des difficultés pour faire appliquer les principes de la laïcité.

    L’information n’est pas officielle, mais les équipes mobiles académiques de sécurité (Emas) seront aussi postées près des établissements sensibles. Celles-ci comprennent des personnels de l’Éducation nationale, du ministère de l’Intérieur et de psychologues qui interviennent dans les établissements en prévention ou en règlement de situation de crise. « En cas de problème, on peut aussi prévenir le cabinet du recteur, nous explique Julie, la proviseure, qui doute encore de l’entière efficacité de l’interdiction. Malheureusement, cela ne réglera pas les petites transgressions quotidiennes comme les longs gilets, les écharpes, les bandeaux… et le jeu permanent avec les codes. »

    –----------

    Source :

    Interdiction de l’#abaya à l’école : comment devront réagir les établissements « en cas de problème »

    Alors que la #rentrée_scolaire, ce lundi 4 septembre, est marquée par la mise en place de l’interdiction l’abaya, les chefs d’établissements oscillent entre le soulagement de pouvoir enfin s’appuyer sur une #règle_claire et l’#inquiétude de voir apparaître des tensions.

    Comme l’ensemble de ses collègues, Julie (le prénom a été changé), proviseure dans un lycée technologique de Paris, a glissé deux nouveaux documents dans son cartable avant de faire sa rentrée scolaire, ce lundi 4 septembre. « Notre hiérarchie nous a transmis une #note_de_service, où il est stipulé qu’une élève ne peut pas aller en cours avec une abaya. Et nous avons également une lettre type signée de la main du ministre de l’Éducation nationale à envoyer aux familles », explique cette cheffe d’établissement.

    Pour l’ensemble des personnels de direction, cette rentrée est placée sous le signe de l’#interdiction_de_l’abaya, même si seuls un peu plus de 150 établissements sont concernés, parmi les 6 980 collèges et 3 710 lycées que comptent le pays. À Paris et ailleurs, les recteurs ont réuni les principaux et les proviseurs pour les informer des mesures à prendre si un élève se présente avec un #qamis (longue tunique portée par les hommes dans les pays musulmans) ou une élève avec une abaya (longue robe ample religieuse pour certains, culturelle pour d’autres).

    En ces premiers jours de classe, seront privilégiés le dialogue « dans un temps resserré » et les explications sur le respect des règles de #laïcité à l’école. « Après les annonces du ministre, nous nous sommes mis en relation avec les quelques établissements scolaires potentiellement concernés, très peu en réalité, pour leur apporter le soutien et l’accompagnement nécessaires au bon déroulement de cette rentrée », nous explique-t-on à l’académie d’Amiens.

    « Ça risque d’être compliqué »

    Dès ce lundi, les équipes « #Valeurs_de_la république » seront déployées dans les collèges et lycées qui pourraient en avoir besoin. Ces équipes sont constituées de personnels de l’#éducation_nationale chargés tout au long de l’année d’accompagner et soutenir les chefs d’établissement confrontés à des difficultés pour faire appliquer les principes de la laïcité.

    L’information n’est pas officielle, mais les équipes mobiles académiques de sécurité (Emas) seront aussi postées près des établissements sensibles. Celles-ci comprennent des personnels de l’Éducation nationale, du ministère de l’Intérieur et de psychologues qui interviennent dans les établissements en prévention ou en règlement de situation de crise. « En cas de problème, on peut aussi prévenir le cabinet du recteur, nous explique Julie, la proviseure, qui doute encore de l’entière efficacité de l’interdiction. Malheureusement, cela ne réglera pas les petites transgressions quotidiennes comme les longs gilets, les écharpes, les bandeaux… et le jeu permanent avec les codes. »

    Ces premiers jours vont en tout cas faire office de test pour les personnels de direction et le ministère, qui n’a pas hésité à ouvrir huit établissements aux médias. « Il y aura des tentatives de détournement de la règle. On voit bien que, sur TikTok, certains encouragent les jeunes filles à aller acheter des vêtements amples, et ensuite à nous présenter la facture pour prouver que ce n’est pas une abaya », prévient Carole Zerbib, proviseure du lycée Vauquelin, dans le XIIIe arrondissement de Paris et membre du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN.

    « Certains élèves cherchent des #variantes, donc ça risque d’être compliqué, poursuit-elle. Mais à côté de ça, on sent une démarche volontariste du ministère, on se sent moins seuls. » En cas de refus persistant de l’élève de se conformer aux principes de la laïcité, les personnels de direction ont pour consigne d’engager une #procédure_disciplinaire à son encontre.

    https://www.leparisien.fr/societe/interdiction-de-labaya-a-lecole-comment-devront-reagir-les-etablissements

    #école #France

  • Abaya, ne laissons pas instrumentaliser la laïcité

    Une fois de plus la question de la laïcité revient sur le devant de scène avec l’interdiction du port de l’abaya à l’école. On aurait pu penser qu’il y avait d’autres priorités à mettre en avant comme le manque persistant d’enseignant.es, les classes surchargées, les inégalité sociales qui se développent et pèsent sur l’avenir de nos enfants. On aurait aussi pu penser qu’après les mouvements de révolte qui ont touché les banlieues, les priorités auraient été autres qu’une nouvelle mesure qui sera inévitablement vécue comme vexatoire. Mais non, le gouvernement a décidé d’une annonce choc : l’abaya, voilà le problème qu’il faut traiter sans attendre, alors même que ce phénomène reste marginal, touchant 145 établissements sur les 55 000 établissements scolaires concernés. Outre la diversion bienvenue par rapport aux problèmes que rencontrent nos concitoyen.es et un clin d’œil vis-à-vis de l’électorat de droite et d’extrême droite, cette annonce a pour le gouvernement l’immense mérite de semer le trouble à gauche où certains ne veulent pas être pris en défaut de laïcité. Il faut donc une fois de plus revenir aux fondamentaux en la matière.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/04/abaya-ne-laissons-pas-instrumentaliser-la-laic

    #politique #laicité

  • L’école, Gabriel Attal et la laïcité « geignarde »

    C’est la rentrée scolaire : les médias causent sur l’école et le ministre de l’Education Nationale s’exprime. A les écouter ou à les lire, le problème ne serait pas le fait que l’institution scolaire aggrave les inégalités sociales (ce qu’une rentrée au 20 août, concernant certains élèves, ne résoudra guère), ni les classes surchargées, ni les suppressions de postes, ni les promesses non tenues de revalorisation des enseignants… Non, l’actu ce sont les fameuses « atteintes à la laïcité », qui auraient explosé. Elles auraient augmenté de 120% en un an, selon les statistiques du Ministère de la rue de Grenelle. On frémit ! Sauf qu’il faudrait distinguer entre certaines « atteintes », qui peuvent être sérieuses et d’autres qui le sont beaucoup moins et, qu’au lieu de geindre, l’institution scolaire devrait réfléchir sérieusement à son rapport à la laïcité. Les propos de Gabriel Attal ne sont pas à la hauteur des enjeux. Examinons pourquoi.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/30/lecole-gabriel-attal-et-la-laicite-geignarde

    #ecole #laicité

  • L’école, Gabriel Attal et la laïcité « geignarde » | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/280823/l-ecole-gabriel-attal-et-la-laicite-geignarde

    Je propose que l’on étudie dans les différentes classes, dès la journée de rentrée, les deux premiers articles de la loi de 1905 et les propos d’Aristide Briand, rapporteur de la Commission parlementaire, présentant cette loi : il s’agit, indiquait-il, de proclamer « solennellement que, non seulement la République ne saurait opprimer les consciences ou gêner dans ses formes multiples l’expression extérieure des sentiments religieux, mais encore qu’elle entend respecter et faire respecter la liberté de conscience et la liberté des cultes. »

    Quand au vêtement, Briand s’est montré, à ce sujet, on ne peut plus clair : il a refusé l’interdiction du port de la soutane pour deux raisons : d’abord, fondamentalement, parce que la loi de 1905 est une « loi de liberté » et qu’en conséquence, elle ne doit pas « interdire à un citoyen de s’habiller de telle ou telle manière » ; ensuite, parce que le résultat serait « plus que problématique » : la soutane interdite, on pourrait compter sur « l’ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs » pour créer un « vêtement nouveau ». La loi de 1905 = la liberté de conscience + le refus de jouer au chat et à la souris. Intelligence des principes et intelligence de la stratégie.

    • Pour rappel, l’épisode « piscine » de mes petits à #Montpellier, conséquence totalement crétine de ce jeu du « chat et de la souris » :
      https://seenthis.net/messages/987740

      Les ceusses qui, sur les réseaux, croient qu’on va juger la longueur des jupes en fonction de la religion supposée de l’élève se gourent. C’est effectivement ce qui se faisait déjà, mais maintenant que c’est une règle « officielle » du ministère, rapidement l’aspect raciste sera indéfendable (c’est-à-dire attaqué devant des tribunaux), donc on tentera des définitions « techniques » du vêtement incriminé, et de toute façon on connaît déjà la solution des nostalgiques de l’école idéale du cinéma en noir et blanc : c’est l’uniforme pour tout le monde. Les dog whistle racistes inapplicables ou illégaux, la Macronie a l’habitude, il suffit de revenir quelques temps plus tard sur le thème « on peut jamais rien faire » et donc proposer une mesure plus réactionnaire (quoi que sur ce coup-là, le conseil d’État n’a pas trop de mal à valider les mesures racistes parce que c’est pour ton bien, donc cette histoire d’abaya, si des juges locaux l’invalident, en montant suffisamment haut ça sera validé in fine).

      Encore un ou deux ministres de l’éducation et on y sera, à l’uniforme (avantage de l’idée : en plus ça fout le bordel dans la gauche, bien plus divisée que la droite à ce propos). La Ministre de la jeunesse et du SNU sera simplement rebaptisée « Ministre de la jeunesse en uniforme, bien dégagé derrière les oreilles ».

    • Ce que dit le texte, c’est qu’il n’existe pas d’ultra-laïcité. La laïcité, c’est la liberté de conscience pour les citoyens et l’état neutre vis à vis de la liberté de conscience. Le dévoiement actuel est de considérer que l’élève qui va à l’école fait partie intégrante de l’état, et qu’il doit donc être lui aussi « neutre » (mais pas à la façon de l’état évidemment, qui file quelques milliards à l’enseignement catholique). Ça n’a jamais été l’objet de cette loi, la neutralité des élèves relativement à la liberté de conscience. La loi de 2004 aurait dû être censurée par le CC, pour conflit frontal avec la loi de 1905, mais la loi de 1905 est une loi, et pas un article de la constitution, et donc, pas de possibilité pour le CC de s’engager dans cette voie j’imagine, d’autant qu’il se peut qu’il n’y avait pas non plus de volonté de, évidemment, le CC ne statuant pas forcément en droit, puisque rien ne l’y oblige.

    • L’abaya, l’arbre qui cache la forêt ?
      https://www.cafepedagogique.net/2023/06/15/labaya-larbre-qui-cache-la-foret

      Jean-Fabien Spitz est spécialiste de philosophie politique. Dans cet entretien qu’il accorde au Café pédagogique, il revient sur les récentes polémiques autour du port de l’abaya par certaines élèves et sur le principe des « signes religieux par destination »

      Aujourd’hui, il y a tout un débat sur les tenues vestimentaires par destination. Selon vous, c’est contraire même à l’essence de la loi sur la laïcité. Pourquoi ?

      L’idée même d’un vêtement « religieux » est une absurdité. Dans une république laïque, aucun vêtement n’est musulman, ni juif, ni chrétien. Lors du débat consacré à la loi de 1905, certains députés, qui avaient évoqué la possibilité d’interdire le port de la soutane dans l’espace public se sont attirés cette réponse d’Aristide Briand : « Ce costume n’existe plus pour nous avec son caractère officiel… La soutane devient un vêtement comme un autre, accessible à tous les citoyens, prêtres ou non ». Mais l’idée d’un vêtement religieux « par destination » est deux fois plus absurde. Cela voudrait dire qu’un vêtement changerait de sens en fonction de l’intention de celui qui le porte, ce qui justifierait son interdiction lorsqu’il est avéré que celui ou celle qui le porte a l’intention de lui conférer une signification religieuse. Mais comment s’assurer de la réalité de l’intention si le porteur du vêtement prétend le porter pour des raisons non religieuses, ou si, tout simplement, il refuse, comme il en a le droit, d’être interrogé et jugé sur ses intentions ? Car dans un État qui prétend être respectueux des droits des individus, on ne juge pas les intentions mais les actes. L’idée d’un vêtement religieux par destination conduirait à juger différemment un seul et même acte – le port d’une robe longue – en fonction de l’intention de celle qui l’accomplit. C’est la définition même de l’arbitraire, car un État de droit applique une règle uniforme à des actes extérieurement identiques. C’est aussi la porte ouverte à une dérive sans fin car tout signe, tout vêtement peut devenir « religieux par destination ». Il suffit pour cela que les autorités – le proviseur du lycée, le principal, le législateur – décident qu’ils revêtent une intention dont les autorités elles-mêmes sont les juges en dernière instance. Quel est le recours des citoyens face à un tel abus ?

    • Quand je parle d’ultra laïcité, c’est bien sûr pour pointer le dévoiement et l’instrumentalisation politique de la loi de 1905. Je pourrais aussi parler d’ultra républicanisme ou de national-républicanisme pour désigner en fait ce qu’il convient d’appeler une attitude autoritaire dictée par la complaisance envers les thèses fascisantes de l’extrême-droite pétainiste et de l’intégrisme catholique.
      Dans cette logique, Blanquer n’avait pas hésité à recommander une « tenue républicaine » pour les élèves (surtout au féminin) qui fréquentent l’école publique.

      Et donc #dog_whistle (ou #appel_du_pied) puisque la seule issue de la Macronie est de rassembler lors du deuxième tour de l’élection présidentielle les électeur·rices de la droite la plus molle ou la plus dure.

    • N’ayant aucun rapport avec le culte musulman, avec le Coran, c’est un vêtement venant des pays de culture arabe.

      Les journalistes, même quand ils tentent de piquer un peu les politiques en leur demandant « comment vous ferez la distinction entre une ado qui portent une robe longue, et une ado qui porte une abaya pour la religion ? » ne vont jamais jusqu’au bout alors que c’est clairement l’éléphant au milieu de la salle de classe : c’est pas une loi contre les musulmans, mais bien là encore plus explicitement une loi anti arabe.

      Les chef⋅fes d’établissement vont avoir pour seul protocole : si t’as une tête d’arabe (ou parfois noire), c’est une abaya, si t’es blanche, c’est une robe longue. Point.

      En 2023, on en est encore là, avec la guerre d’Algérie et les décolonisations toujours pas digérées, à faire des lois explicitement racistes et anti-arabes (et qui utilisent les femmes comme instrument pour ça, le dévoilement etc, toujours la même histoire).

    • Et voilà, on est donc déjà arrivés, avec Sabrina Agresti-Roubache (sous-ministre de la ville), à l’idée-qu’elle-est-bonne de coller un uniforme aux gamins :
      https://twitter.com/SabrinaRoubache/status/1696437030488572062

      Pour réduire les inégalités et enlever une charge mentale à tous les parents, je suis favorable à l’expérimentation d’une « tenue scolaire » dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

      Perso je pense qu’il faudrait réintroduire les coups de règle sur les doigts et différentes formes de punitions corporelles, et autoriser les profs à fumer dans la cours pendant les récrés.

    • Je suis sûr qu’il y aura moyen de porter l’uniforme d’une manière ostentatoire et insupportable.

  • Quand, pour combattre le Conseil d’Etat, Marianne contredit Briand en prétendant le citer
    Anne-Hélène Le Cornec Ubertini publie une tribune dans Marianne où elle s’oppose à l’arrêt du Conseil d’Etat refusant d’interdire le burkini sur la plage. C’est, bien sûr, son droit le plus strict. Le problème est que, pour appuyer son argumentation, elle cite longuement Aristide Briand, lors des débats parlementaires sur la loi de 1905, en lui faisant dire le contraire de ce qu’il a déclaré.
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/030823/quand-pour-combattre-le-conseil-d-etat-marianne-contredit-briand-en-
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/25/les-atteintes-a-la-laicite-que-lon-veut-imposer/#comment-58305

    #politique #laicité

  • 1 070 nouveaux rabbins qui coûteraient des millions de shekels aux contribuables Canaan LIDOR - Time of #israel

    Un nouveau projet de loi présenté rapidement par la coalition pourrait coûter aux contribuables 120 millions de shekels par an, voire le double, en salaires pour des centaines de nouveaux rabbins orthodoxes municipaux au service du Grand-Rabbinat.

    Ce chiffre, publié mercredi dans une analyse du journal financier Calacalist, est une estimation prudente du coût du projet de loi sur les services religieux juifs, présenté en juin par le député Simcha Rothman (HaTzionout HaDatit) et le député Erez Malul (Shas).

    S’il est adopté, ce projet de loi controversé permettra au gouvernement de nommer 1 070 nouveaux rabbins orthodoxes municipaux, probablement au détriment du budget des municipalités. Ces nouveaux rabbins viendraient s’ajouter aux 491 rabbins municipaux actuellement employés à travers le pays.


    Erez Malul, un député du Shas, assistant à la cérémonie d’investiture du rabbin Yehuda Cohen dans une synagogue de Jérusalem, le 13 juillet 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

    Le projet de loi, dont le libellé exclut littéralement l’embauche de rabbins non-orthodoxes, limiterait également le pouvoir discrétionnaire des rabbins municipaux, les rendant plus subordonnés au Grand-Rabbinat ultra-orthodoxe qu’ils ne le sont aujourd’hui.

    Le projet de loi, qui se heurte à l’opposition des libéraux et même de certains partisans de la ligne radicale, donnerait plus de pouvoir au rabbinat conservateur à un moment où la nation est divisée et secouée par des manifestations de grande ampleur contre la refonte judiciaire de la coalition d’extrême-droite et religieuse qui la soutient.

    Selon le projet de loi, le ministère des Affaires religieuses serait en mesure de nommer pas moins de 1 070 nouveaux rabbins, d’après une analyse récente de l’Institut israélien de la démocratie (IDI). Mais le ministère se prépare actuellement à n’embaucher que 514 nouveaux rabbins au cours des deux ans et demi à venir, a révélé Calcalist. Cet ajout coûterait au moins 120 millions de shekels par an, a déterminé le journal, en se basant sur l’évaluation du salaire moyen et du champ d’activité des rabbins municipaux. Recruter l’ensemble de la liste pourrait doubler ce chiffre.


    Le président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, le député Simcha Rothman, dirigeant une réunion de commission sur un projet de loi visant à limiter sévèrement l’utilisation par les tribunaux de la norme du « caractère raisonnable », le 16 juillet 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

    Le financement public est controversé parce qu’il pourrait obliger les municipalités qui n’ont pas de rabbin – il y en a plus de 30 dans le pays – à en nommer et à en embaucher au moins un, malgré l’opposition idéologique généralisée de nombreux résidents à l’implication du Rabbinat dans le gouvernement.

    Tel Aviv et Haïfa seraient obligés d’engager deux rabbins municipaux : un séfarade et un ashkénaze. Actuellement, aucun rabbin municipal n’est employé par l’une ou l’autre de ces villes, qui comptent de nombreux résidents musulmans et chrétiens ainsi qu’une masse électorale de Juifs plutôt très laïcs. Deux rabbins municipaux seraient également nommés à Beer Sheva, qui ne compte actuellement qu’un seul rabbin. Jérusalem compte déjà des rabbins séfarades et ashkénazes.

    Le ministère des Affaires religieuses, actuellement dirigé par Michael Malkieli (Shas), pourrait également nommer des rabbins salariés dans des quartiers spécifiques, même s’il n’y a pas de demande locale.

    Tous les rabbins municipaux « sont soumis aux directives du Grand Conseil Rabbinique d’Israël, qui est l’autorité religieuse, halakhique et spirituelle ultime sur toutes les questions relatives à la fonction », stipule le projet de loi.


    Le député Shas Michael Malkieli arrivant pour participer aux négociations de la coalition, dans un hôtel de Jérusalem, le 17 novembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

    Cette formulation est nettement plus restrictive que la loi actuelle sur les rabbins municipaux, qui stipule simplement qu’ils « agiront conformément aux décisions du rabbinat local et du Grand-Rabbinat ».

    Lors d’une discussion en commission mardi, Rothman a défendu cette disposition comme une garantie d’uniformité « et pour éviter le genre de conflits qui ont parfois déchiré l’establishment rabbinique en lambeaux », a-t-il déclaré. Rothman a cité en exemple le Get de Clèves, une controverse rabbinique du XVIIIe siècle en Allemagne qui, selon certains historiens, a ouvert la voie au mouvement Haskalah et à l’assimilation.

    L’exclusion des rabbins non-orthodoxes se retrouve dans les clauses du projet de loi stipulant que tous les candidats au poste de rabbin municipal doivent être approuvés par le Grand-Rabbinat – qui ne reconnaît que le judaïsme orthodoxe – et accepter son autorité.

    La procédure de nomination présente une autre controverse majeure, puisqu’elle vise à donner au ministère un plus grand droit de regard sur l’élection des rabbins municipaux, au détriment des électeurs locaux.


    Des manifestants rassemblés pour les droits des femmes au rabbinat de Tel Aviv, le 18 juillet 2023 (Crédit : Yaël Gadot)

    Les rabbins municipaux doivent être élus par un conseil électoral ad hoc dont la moitié des délégués sont nommés par le ministre des Affaires religieuses, selon le projet de loi. La moitié des délégués nommés par le ministre doivent être des femmes. Les 16 membres du Conseil du Grand-Rabbinat font également partie du comité électoral, de même que les conseillers de la municipalité concernée et le chef de son conseil religieux, qui est le bureau local du Grand-Rabbinat.

    Rothman, un éminent député du parti HaTzionout HaDatit qui a co-rédigé le projet de loi et qui est l’un des principaux architectes de la refonte judiciaire du gouvernement, a déclaré qu’il modifierait le projet de loi afin d’augmenter la représentation des collectivités locales au sein de l’organe d’élection des rabbins municipaux. Rothman fait avancer le projet de loi en sa qualité de président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset.

    Le rabbin, député Gilad Kariv (Avoda) et directeur du Mouvement israélien pour le judaïsme réformé et progressiste, a protesté contre cette loi lors des débats, la qualifiant de « saisie d’emplois » et de « corruption gouvernementale légalisée ». Si la loi est adoptée, Kariv a affirmé qu’elle ne survivrait pas à l’examen juridique de la Cour suprême, qu’il s’est engagé à saisir parce que la loi est discriminatoire à l’égard des non-orthodoxes.

    Mais le projet de loi s’attire également les foudres des milieux conservateurs, et même d’autres députés de la coalition, dont Tally Gotliv (Likud), qui est une autre ardente promotrice de la refonte judiciaire.


    Le député Gilad Kariv pendant une réunion de la commission parlementaire de la Constitution, du Droit et de la Justice, sur le projet de loi sur la « raisonnabilité », le 17 juillet 2023. (Crédit : Danny Shem Tov/porte-parole de la Knesset)

    Mardi, lors de la dernière discussion en commission sur le projet de loi, Gotliv et Rothman ont échangé des mots durs à ce sujet. Gotliv a accusé Rothman d’avoir fait passer le projet de loi sans véritable débat. Rothman a suggéré que Gotliv ne pouvait pas être prise au sérieux.

    La prise de bec a mis en évidence la portée du projet de loi peu discuté et a mis à nu certaines animosités et frustrations qui divisent les principaux acteurs de la coalition dans un contexte d’opposition féroce à leurs politiques.

    « Ce n’est pas comme si quelqu’un allait m’écouter, tout ici a été prédéterminé », a déclaré Gotliv, députée du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

    Il s’agissait probablement d’une référence au style largement autoritaire de Rothman en tant que président, mais peut-être aussi à l’hypothèse largement répandue selon laquelle le projet de loi est le résultat d’un pacte passé entre le Shas et HaTzionout HaDatit – des partis dont les points de vue sont contradictoires sur d’essentielles questions politiques et idéologiques.


    La députée Tally Gotliv escortée hors d’une audience de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice, le 25 juin 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

    Le mois dernier, certains des plus éminents rabbins du parti HaTzionout HaDatit, dont Dov Lior, Haïm Steiner et Yaakov Ariel, ont demandé au parti d’arrêter le projet de loi, a rapporté le site web religieux Israel National News. Les rabbins n’ont pas analysé la politique qui sous-tend le projet de loi et se sont contentés de remettre en question le soutien public dont il bénéficie, ajoutant qu’eux-mêmes et d’autres rabbins n’avaient pas été consultés.


    Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du parti HaTzionout HaDatit, à gauche, et le chef du Shas Aryeh Deri assistant à une conférence de presse de la Knesset avant le vote du budget de l’État 2023-2024, le 23 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

    Une théorie populaire sur le pacte politique qui sous-tend le projet de loi est qu’il profite grandement au Shas, qui a une influence considérable sur le Grand-Rabbinat et dispose d’un réseau d’apparatchiks très dévoués et robustes. Un pacte entre le Shas, dont le député le plus ancien est Aryeh Deri, et HaTzionout HaDatit, dirigé par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, permettrait au Shas d’installer des centaines de fidèles du parti à des postes relativement bien rémunérés : les salaires mensuels des rabbins municipaux se situent entre 9 000 et 43 000 shekels.

    Selon le rabbin Ido Pachter, coordinateur de la religion et de l’État à Ne’emanei Torah VeAvodah, un mouvement sioniste religieux relativement docile, l’intérêt du parti HaTzionout HaDatit à s’engager dans cette voie est moins évident.

    « Il s’agit d’un accord politique dont les détails sont inconnus », a déclaré Pachter au Time of Israel. « Peut-être qu’en échange de sa coopération, le Shas permettra à HaTzionout HaDatit de nommer son propre grand rabbin. Peut-être y aurait-il d’autres nominations. »


    Le rabbin Ido Pachter. (Crédit : Liron Moldovan)

    Mais cela signifierait que les dirigeants du parti HaTzionout HaDatit « vendent le droit d’aînesse de leurs électeurs pour un plat de lentilles », a déclaré Pachter, faisant référence à l’histoire biblique d’Ésaü et de Jacob. « Pour quelques petites réalisations, ils cèdent effectivement l’establishment rabbinique au Shas et aux haredim, tout en s’aliénant le camp laïc dans le processus. »

    Le projet de loi devrait être discuté à la Knesset à deux reprises la semaine prochaine, avant une première lecture en séance plénière, qui devrait avoir lieu au cours de la prochaine session d’hiver.

    #israel #Laïcité (à la poubelle) #religions #religion #haredims #ultra-orthodoxe #ultra-orthodoxes #patriarcat #rabbinats #apparatchiks #rabbins #rabbins_municipaux

    Source : https://fr.timesofisrael.com/1-070-nouveaux-rabbins-qui-couteraient-des-millions-de-shekels-aux

  • Croci di vetta

    Perché, in nome della laicità e della tutela ambientale, non utilizzare gli ometti di pietra?

    «Al convegno - a cui hanno partecipato Monsignor Melchor José Sànchez de Toca y Alameda (relatore del Dicastero delle Cause dei Santi), lo scrittore Marco Albino Ferrari in rappresentanza del CAI e il professore di diritto dell’Università Cattolica Marco Valentini - si è registrato un punto di convergenza culturale, giuridico, storico e perfino religioso; una prospettiva che ha trovato tra i presenti una larga concordanza sulla necessità di lasciare integre le croci esistenti, perché testimonianze significative di uno spaccato culturale, e allo stesso tempo di evitare l’istallazione di nuovi simboli sulle cime.

    Tesi, questa, condivisa pienamente dal Club Alpino Italiano.Il CAI guarda infatti con rispetto le croci esistenti, ma non solo: si preoccupa del loro stato ed eventualmente, in caso di necessità, si occupa della loro manutenzione (ripulendole dagli adesivi, restaurandole in caso di bruschi crolli, …). Questo perché – è giusto evidenziarlo una volta di più – rimuoverle sarebbe come cancellare una traccia del nostro cammino; un’impronta a cui guardare per abitare il presente con maggior consapevolezza.

    Ed è proprio il presente, un presente caratterizzato da un dialogo interculturale che va ampliandosi e da nuove esigenze paesaggistico-ambientali, a indurre il CAI a disapprovare la collocazione di nuove croci e simboli sulle nostre montagne». ( Lo scarpone 23.6.23 )

    Così viene riassunto da ’Lo Scarpone’ il dibattito che ha scatenato l’ennesima polemica sulle croci in vetta nel quale alcuni dei maggiori politici di governo hanno parlato di attacco alle radici cristiane del nostro paese. Da pastore valdese, cittadino italiano e alpinista mi vorrei limitare a due considerazioni e ad una proposta.

    Mi pare infatti che la questione sia del tutto simile a quella,più volte affrontata, dei crocifissi nelle aule scolastiche e dei tribunali o nelle stanze degli ospedali pubblici. La fede, dovrebbero saperlo i difensori delle croci e delle madonne in vetta, non si impone, bensì è un dono, così come, semplificando un po’ è un dono che Dio ci fa quello di morire in croce e risorgere per la nostra salvezza. Questo, da credente, è uno dei motivi per cui mi infastidisce personalmente il trovare in cima alle montagne una croce, un crocifisso o una statua della madonna, spesso di proporzioni spropositate.

    Imporre nello spazio pubblico, le vette sono terreno del demanio, un simbolo confessionale è in primo luogo un andare contro la predicazione di quello stesso Evangelo che si dice di volere predicare con quella croce. In secondo luogo da cittadino italiano continuo a ritenere che una confessione cristiana, per quanto largamente maggioritaria, non dovrebbe avere il potere in uno Stato laico e democratico di imporre un proprio simbolo religioso e confessionale infischiandosene dei cittadini non cattolici o diversamente cristiani a cui la croce dà fastidio o per i quali non rappresenta nulla. Compito dello Stato come sappiamo è garantire a ciascuna religione la libera espressione della propria fede, ma appunto nei propri spazi.

    Le croci sulle vette diventato così in questo caso il simbolo di un malcostume culturale del nostro paese: la cultura che dice che esistono le leggi ma se sei più ricco e più forte puoi fare un po’ come ti pare fregandotene degli altri, soprattutto se sono minoranze.

    La mia proposta per cercare di superare la polarità croce si o croce no è un tentativo di integrare canoni estetici e sostenibilità ecologica. Si tratta di riabilitare il vecchio «ometto» in pietra. Di solito realizzato con e le piccole pietre più o meno grandi sollevabili facilmente da una persona. È facile da costruire e da rimettere in piedi ogni anno dopo l’inverno, da parte di chi passa e ha voglia di dedicarci anche solo un minuto. Fatto di materiale locale a km O, non abbisogna di manutenzione, né di permessi perché è una struttura removibile. Non servono né cemento né cavi in acciaio per fissarlo e sopratutto non servono voli in elicottero per trasportare il materiale. Si risparmia così carburante e si afferma attraverso un simbolo, frutto della natura e dell’opera collettiva di manutenzione, il tentativo umano di prendersi cura del creato, lasciando meno tracce possibili del proprio passaggio pur volendo dare forma ad un qualcosa che segni il fatto che qualcuno di noi in quel luogo ci è stato.

    L’"ometto" in pietra, antico segno per indicare la giusta strada nei sentieri di montagna di mezzo mondo, ben più della violenza di una croce, simbolo parziale, imposta di forza sul suolo pubblico delle montagne in sprezzo alla costituzione, può invece ben rappresentare la fragilità del nostro ecosistema da proteggere. Questo sì un mandato non solo cristiano ed inclusivo ma sicuramente più urgente per tutto il pianeta.

    https://riforma.it/articolo/2023/06/27/croci-di-vetta
    #croix #montagne #cairn #laïcité #signes_religieux #religion #paysage #identité #espace_public #symbole

  • #terrorisme et salles de classe
    https://laviedesidees.fr/Emmanuel-Saint-Fuscien-L-ecole-sous-le-feu

    Lors des attentats de 2015, la question du terrorisme a été reliée à l’école. Comment expliquer qu’une #violence paroxystique, sans lien apparent avec le système éducatif, ait fini par se répercuter sur lui, voire le déstabiliser ? À propos de : Emmanuel Saint-Fuscien, L’école sous le feu. Janvier et novembre 2015, Passés Composés

    #Société #école #république
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230626_terrorelcole.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230626_terrorelcole.docx

    • Comme le souligne Saint-Fuscien (p. 12), le lien fait en quelques jours entre école et terrorisme islamiste, outre qu’il interroge, est spécifique à la France de 2015. Dans aucun autre pays européen victime de tels actes – et la liste est hélas longue –, celui-ci ne fut établi et encore moins évoqué. Certes, l’auteur le rappelle tout au long de l’ouvrage, l’importance de l’institution scolaire pour le projet républicain français est connue.

      Cependant, élément pour le moins troublant, quand trois enfants juifs furent abattus de sang-froid dans une cour d’école en 2012 par ce même terrorisme islamiste, ce « ne fut pas vu sous cet angle » d’une attaque contre l’institution scolaire, y compris a posteriori en 2015 (p. 73). Dès lors, comment expliquer qu’une violence armée paroxystique, sans lien avec le système éducatif, ait fini par mettre ce dernier en question, le déstabiliser et même le faire réagir ?

      [...]

      Le premier point est souligné par l’auteur lui-même : « Comment, dans ce contexte, l’école devenue champ de bataille pourrait-elle éteindre l’incendie ? » (p. 196). Le processus de pédagogisation, déjà décrit par Jacky Beillerot en 1982, conduit à confier au système éducatif un nombre croissant de tâches et d’objectifs à résoudre.

      Or une telle attente ne risque-t-elle pas de contenir en elle-même son échec ? Ne met-elle pas excessivement sous pression les personnels éducatifs, en en attendant l’impossible – ici, réparer et prévenir une société dont sont sortis les terroristes islamistes ?

      Le deuxième questionnement porte sur la croissance continue de l’évocation de la laïcité, des « valeurs de la République » et de la citoyenneté dans les missions et les objectifs – eux-mêmes en extension – du système éducatif. Cette « pédagogisation de la laïcité » a été particulièrement renforcée à la suite des attentats de janvier 2015. Ceci a été net dans le cadre des programmes d’EMC (enseignement moral et civique) qui ont été finalisés précisément en 2015.

      Or que peut-on attendre d’une telle extension, au-delà d’une meilleure compréhension du principe laïque ? Cette priorisation ne saurait être une fin en soi, sauf à considérer que la #laïcité pourrait tout régler des désordres du tissu scolaire ou, plus globalement, social.

      Enfin, l’ouvrage souligne combien, sous le feu des attentats, l’école a été traversée d’émotions, de ressentis et de perceptions parfois contradictoires. Si, comme le note l’auteur, sa « crise » après les attentats paraît être en grande partie une conclusion excessive, L’École sous le feu montre que janvier et novembre 2015 ont eu un écho jusque dans les salles de classe.

  • « A celles et ceux qui agitent le chiffon rouge de la guerre scolaire, nous répondons que celle-ci n’a jamais cessé »

    L’enseignement privé sous contrat bénéficie de privilèges au détriment de l’enseignement public et participe activement à une mise en concurrence déloyale, affirment dans une tribune au « Monde » plusieurs associations, dont la FCPE, la Ligue de l’enseignement et la LDH (Ligue des droits de l’Homme).

    A mesure que la crise sociale et politique s’amplifie, l’éducation semble revenir au cœur des préoccupations politiques. Nous, membres de la communauté éducative et représentants des usagers du service public, aurions pu nous en réjouir, si seulement les discours plaidaient en faveur d’une amélioration des conditions d’apprentissage et du bien-être des élèves.

    Il n’en est rien, du Président de la République au ministre de l’Éducation nationale, et jusque sur les bancs du Sénat, un seul mot d’ordre, jamais assumé mais toujours présent, la privatisation de l’Éducation et la transformation de l’École publique en entreprise.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/12/a-celles-et-ceux-qui-agitent-le-chiffon-rouge-

    #ecole #laicité

  • Un livre de combat contre les racistes laïcards

    Une des origines du racisme banal en France doit être connu et combattu dans une de ses sources : Il existait une séparation entre l’Eglise – les religions – et l’Etat, sauf pour l’Islam, qui relevait des pouvoirs de l’Administration. En France, comme en Algérie, des éléments de « développements séparés » ont existé. Un but urgent, le droit du sol : où ils/elles vivent, là sont leurs droits.

    A propos du livre de Jean-Louis Auduc, Laïcité. Que de trahisons on commet en ton nom ! (éd. Rue de Seine, 148 p, 2023)

    Un historien, un enseignant, longtemps syndicaliste et membre du Parti socialiste, a pris le mors aux dents devant les absurdités de laïcards. Il reprend donc les repères classiques, tel Aristide Briand en 1905 : « La loi protège la foi à condition que la foi ne veuille pas faire la loi ». Cela le place en opposition frontale face aux maires et parlementaires des Républicains ou du Rassemblement National. Mais aussi d’autres forces.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/01/un-livre-de-combat-contre-les-racistes-laicard

    #laïcité #racisme

  • تتويج ملك بريطانيا في حفل “ديني كنسي” يؤجّج المعركة القديمة بين الإسلاميين والعلمانيين.. إعلامي مصري يتساءل عن سر صمت علمانيي الشرق الأوسط على استدعاء الدين في السياسة ويقول إنهم مصابون بجرب فكري | رأي اليوم

    Le couronnement du roi de Bretagne à la suite d’une cérémonie « ecclésiastique » alimente l’antique bataille entre islamistes et laïcs. Un journaliste égyptien s’interroge sur le silence des laïcistes du Moyen-Orient et affirme qu’ils sont atteints de "vérole intellectuelle"

    (traduction un peu libre).

    #laïcité (quand tu nous tiens)

  • Les atteintes à la laïcité que l’on veut imposer
    + La laïcité, un principe abîmé par celles et ceux qui en font commerce

    La loi de 1905 interdit les emblèmes religieux dans l’espace public (statues, etc) qui symboliseraient une pseudo unité de croyance collective. En divers lieux, cette interdiction n’est pas respectée. La Libre-pensée engage alors des poursuites et, naturellement, gagne. Elle se trouve, de ce fait, en butte à des manifestations agressives de plus en plus violentes.

    L’article 28 de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat énonce : « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou des expositions. »

    Cet article est significatif de l’esprit de la loi de 1905. L’interdiction de ces emblèmes religieux est une conséquence de la liberté de conscience : la communauté nationale est plurielle, elle comporte des personnes se référant à diverses religions, … ou à aucune d’entre elles (ce qui est, aujourd’hui, légèrement majoritaire en France). Il est, du coup, impossible, au nom de la liberté de conscience, de symboliser cette communauté par des emblèmes religieux. Donc indique Aristide Briand, rapporteur de la loi, on ne peut « permettre aux conseils municipaux de se servir des places et des rues de nos villes et de nos villages pour affirmer leurs convictions religieuses sous l’aspect d’emblèmes ou de signes symboliques. »

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/25/les-atteintes-a-la-laicite-que-lon-veut-impose

    #politique #laïcité

  • Rosa-Parks ou Angela-Davis ? #Valérie_Pécresse et #Pap_Ndiaye se querellent sur le nom d’un #lycée à #Saint-Denis

    Face à un début de polémique, la présidente du conseil régional d’Ile-de-France a saisi le ministre de l’Education sur le choix du nom d’un lycée à Saint-Denis. Dans un courrier, consulté par « le Monde », Pap Ndiaye refuse d’y répondre, avançant des arguments historiques.

    L’affaire est partie d’une décision du conseil régional d’Ile-de-France : celle de changer le nom d’un lycée de Saint-Denis. Face à une polémique naissante, la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, a demandé au ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, de se déterminer sur ce changement de dénomination, indique le Monde dans un article paru mardi 18 avril. La réponse du ministre de l’Education nationale ne s’est pas fait attendre. Dans un courrier, consulté par le quotidien du soir, l’ancien universitaire a adressé « une fin de non-recevoir » à Pécresse. Une décision en partie fondée sur une « question de droit », mais surtout sur des considérations historiques.

    Au cœur de cette polémique : le lycée polyvalent de la Plaine, à Saint-Denis. Inauguré il y a six ans, l’établissement scolaire de 1 200 élèves « n’a toujours pas de nom officiel », rappelle l’article. Depuis son ouverture pourtant, élèves, enseignants et habitants, « tout comme le site de l’Education nationale », « le désignent du nom de l’écrivaine et militante américaine Angela Davis ». Une dénomination non prise en compte par la région Ile-de-France, seule autorité à pouvoir décider du nom officiel de l’établissement selon le code de l’éducation.

    Une figure « trop conflictuelle »

    Fin mars, Valérie Pécresse a alors relancé le débat. Elle a proposé de baptiser l’établissement du nom de Rosa Parks, une autre figure du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Une personnalité, selon elle, « plus consensuelle », écrit le Monde. « Le conseil d’administration du lycée avait pourtant validé le nom d’Angela Davis dès mai 2018, soutenu par le maire de Saint-Denis de l’époque », développe le quotidien. La proposition a fait réagir les enseignants de l’établissement, « choqués » de ne pas y avoir été associés. Face à ce début de controverse, l’ancienne candidate à la présidentielle a saisi le ministre de l’Education nationale et le préfet de la région pour trancher.

    Dans une lettre du 31 mars destinée à Pap Ndiaye, Valérie Pécresse avance notamment la « radicalité d’ex-Black Panthers » d’Angela Davis pour justifier son choix. Les prises de position de la militante sont, d’après l’élue, trop « conflictuelle[s] pour incarner la sérénité qui doit prévaloir dans un établissement scolaire ». Des arguments balayés par Pap Ndiaye dans sa réponse. Semblant « délaisser sa casquette de ministre pour reprendre celle de l’universitaire », note le Monde, le spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités estime que l’opposition suggérée entre Rosa Parks et Angela Davis est « trop simple ». Il rappelle aussi que de nombreux établissements scolaires puisent leur nom dans des références « qui ne font pas nécessairement consensus ».

    Une réponse loin de satisfaire la présidente du conseil régional d’Ile-de-France. Interrogée par le Monde, Valérie Pécresse a affirmé donner deux mois à la communauté éducative du lycée de Saint-Denis pour lui soumettre un nouveau nom. Faute de quoi, celui de Rosa Parks sera gardé.

    https://www.liberation.fr/societe/education/rosa-parks-ou-angela-davis-valerie-pecresse-et-pap-ndiaye-se-querellent-s
    #toponymie #toponymie_politique #dénomination #Rosa_Parks #Angela_Davis

    • Ile-de-France : sur l’impulsion de #Pécresse, la région débaptise le lycée Angela-Davis de Saint-Denis

      Malgré la demande de la région de changer de nom, le conseil d’administration de l’établissement avait conforté le 21 juin celui d’Angela-Davis. Puisque la région a autorité sur les lycées, la majorité de droite a voté ce mercredi 5 juillet : Angela-Davis sera remplacée par Rosa-Parks.

      Epilogue d’une polémique insensée. Le changement de nom d’un lycée de Saint-Denis avait fait du bruit dans la presse il y a déjà quelques mois. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, s’opposait à la décision du conseil régional d’entériner le nom de l’établissement scolaire en hommage à Angela Davis, pourtant choisi depuis 2018. La région a enterré le débat en débaptisant le lycée ce mercredi 5 juillet. La majorité de droite a en effet voté en commission permanente pour que le nom d’Angela-Davis soit plutôt remplacé par celui de Rosa-Parks.

      En guise de justification, l’ex-candidate LR à la présidentielle avait déjà donné le ton fin mars lorsqu’elle avait refusé une première fois d’entériner le nom de la militante, pourtant choisi dès 2018 par le conseil d’administration du lycée et validé par le maire de l’époque. En résumé : pas question pour elle qu’un lycée prenne le nom d’Angela Davis, dont elle fustige les positions « contraires aux lois de la République ». Il est notamment reproché à l’universitaire, aujourd’hui âgée de 79 ans, une tribune cosignée en 2021 dans laquelle elle déplorait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».
      « Course à l’échalote »

      Saisi par Valérie Pécresse à ce sujet, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a estimé en avril qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ». « De très nombreuses écoles et établissements portent déjà le nom d’Angela-Davis », avait ajouté Pap Ndiaye pour qui « le nom de l’établissement » de Saint-Denis est aussi « entré dans l’usage » depuis son ouverture en 2017.

      Qu’importe : la région Ile-de-France a décidé de n’en faire qu’à sa tête, jugeant que le ministre « a détourné les yeux de cette question et s’en est remis au choix de la région ». Et ajoute que le conseil d’administration du lycée a conforté le 21 juin le nom Angela-Davis. « Faute d’avoir reçu une nouvelle proposition », la région, qui a autorité sur les lycées, choisit donc de le nommer Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, qui faisait également partie de la présélection du lycée ». L’opposition communiste a dénoncé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      https://www.liberation.fr/societe/education/la-region-ile-de-france-change-le-nom-du-lycee-angela-davis-de-saint-deni

    • Au nom de la « #laïcité » et contre l’avis de Pap Ndiaye, Valérie Pécresse débaptise le lycée Angela-Davis

      Le conseil régional d’Île-de-France a voté, mercredi, pour débaptiser le lycée Angela-Davis, en Seine-Saint-Denis, et le renommer Rosa-Parks, malgré l’avis contraire émis par le ministre de l’éducation nationale.

      LaLa région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a finalement baptisé Rosa-Parks le lycée de Saint-Denis qui avait choisi le nom d’Angela Davis, à l’occasion d’un vote en commission permanente, mercredi 5 juillet. Le motif de cette décision : les positions de l’universitaire américaine, jugées « contraires aux lois de la République », à cause notamment d’une tribune de 2021 dans laquelle Angela Davis fustigeait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».

      Devant la bronca de l’opposition, la majorité de droite avait, dans un premier temps, suspendu le processus et annoncé, en mars dernier, saisir au préalable le ministère de l’éducation nationale. En avril, Pap Ndiaye a estimé qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ». Le 21 juin dernier, de nouveau, le conseil d’administration du lycée a appuyé le choix de nommer le lycée Angela-Davis.

      Mais Valérie Pécresse et sa majorité estiment aujourd’hui que, « faute d’avoir reçu une nouvelle proposition » de l’établissement et puisque la région a autorité sur les lycées, le nom Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis », doit être entériné.

      L’opposition communiste a aussitôt fustigé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      Nous republions notre article du 28 mars 2023, intitulé « Au nom de la “laïcité ”, Valérie Pécresse veut débaptiser le lycée Angela-Davis ».

      *

      Valérie Pécresse a fait marche arrière. Mercredi 29 mars, la présidente du conseil régional d’Île-de-France a finalement renoncé à soumettre au vote une délibération relative aux lycées franciliens. Sur le bâti scolaire, dont l’état est calamiteux par endroits ? Sur les agents techniques, en sous-effectif constant ? Sur les neuf lycées parisiens qui doivent fermer à la rentrée de septembre ? Rien de tout cela. Il s’agissait de changer le nom du lycée Angela-Davis de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), inauguré en 2017 et dont le titre n’avait jamais été entériné par la collectivité régionale.

      Devant l’indignation de l’opposition, Valérie Pécresse a annoncé vouloir d’abord saisir le ministère de l’éducation nationale et la préfecture « au titre du contrôle de légalité ». Ils devront déterminer si le nom d’Angela Davis répond à toutes les exigences d’une circulaire de 1988 « sur la dénomination des établissements » et à la jurisprudence administrative (notamment sur le trouble à l’ordre public).

      Voilà pourtant presque cinq ans que le conseil d’administration de l’établissement a voté cette dénomination à une très large majorité et que le nom d’Angela-Davis figure sur tous les documents du lycée, de la Région et de l’Éducation nationale.

      Mais pourquoi Angela Davis dérange-t-elle autant la présidente LR de la Région ? L’amendement préparé par le groupe majoritaire, essentiellement composé d’élu·es Les Républicains (LR), listait la « défense de la laïcité » et des « valeurs républicaines » ainsi que de la lutte contre « l’obscurantisme ».

      Dans l’exposé des motifs de cet amendement, la droite régionale détaille ses griefs à l’encontre de la militante américaine, figure de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Elle se voit reprocher d’avoir signé une tribune en 2013 contre l’interdiction du voile dans les crèches associatives ou d’avoir déclaré qu’une femme voilée pouvait être « plus féministe » qu’une femme qui ne l’est pas.

      « On considère qu’un certain nombre de ses prises de position ne sont pas acceptables, pointe l’entourage de Valérie Pécresse. Dans un lycée, on doit essayer de rassembler les élèves. » « Dans un lycée français, on doit apprendre à aimer la France », a expliqué mercredi la présidente.

      Vincent Jeanbrun, le président du groupe majoritaire au conseil régional, avance aussi auprès de Mediapart : « On peut retenir énormément de choses positives sur le parcours d’Angela Davis mais il y a aussi quelques zones d’ombre. On était loin d’un engagement universaliste dans la deuxième partie de sa vie. Elle a aussi été très proche des dictatures en URSS et à Cuba. »

      À la place, Valérie Pécresse et ses soutiens proposent d’attribuer au lycée le nom de Rosa Parks, une autre figure de la lutte contre la ségrégation aux États-Unis. « Elle incarne tout aussi bien le combat contre la ségrégation raciale et elle s’est battue toute sa vie pour les droits de la femme et l’universalisme », justifie Vincent Jeanbrun. À l’inverse, conserver le nom d’Angela Davis – qui est toujours en vie – enverrait « un message désastreux à notre jeunesse et particulièrement aux jeunes femmes », estime-t-il dans l’amendement déposé.

      La position de la droite régionale est d’autant plus surprenante que depuis cinq ans, elle n’a pas exprimé la moindre réticence à l’égard du nom choisi par la communauté éducative du lycée. Début mars 2020, elle en avait même soumis l’approbation à l’assemblée régionale. Avant de retirer le rapport de l’ordre du jour, invoquant de simples vérifications administratives. « Pour moi, il n’y a aucun sujet, assurait Valérie Pécresse face aux inquiétudes des groupes de gauche. Le lycée s’appelle Angela-Davis, il a été nommé Angela-Davis, il n’y a pas de sujet. »

      En septembre 2019, l’ancienne ministre allait même plus loin. Interpellée à ce sujet par l’écologiste Bénédicte Monville, elle affirmait : « À aucun moment nous n’avons refusé d’entériner le nom d’une personnalité donnée à un lycée et cela ne nous viendrait pas à l’esprit, sauf si on appelait un lycée Adolf-Hitler. Là, nous aurions un droit de réserve et une opposition à formuler. » Et Valérie Pécresse de conclure : « Dites au proviseur du lycée de nous en saisir et nous entérinerons ces noms [sic]. »

      Trois ans plus tard, les promesses ont fait long feu. Valérie Pécresse a visiblement changé d’avis, même si son entourage assure qu’elle « donnera sa position demain [mercredi] après avoir écouté les arguments de chacun ». Alors que le code de l’éducation impose de recueillir leur avis, la droite régionale n’a averti ni la communauté éducative du lycée ni le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, qui s’en est vivement ému sur Twitter.
      Le corps enseignant « profondément choqué »

      L’indignation est plus grande encore parmi les enseignant·es mobilisé·es, qui se sont dit « profondément choqué·es » dans un communiqué. « Quelle vision des responsabilités et du fonctionnement démocratique peut découler d’une décision qui passe outre les engagements pris, les procédures officielles et l’expression collective et souveraine d’un vote ? », pointe le texte, cosigné par les sections Snes-FSU, Sud Éducation et CGT de l’établissement, qui dénonce par ailleurs les « incohérences » et le « jeu politique » d’une « droite en quête de symboles ».

      « Pour tenter d’exister politiquement, la droite régionale joue la diversion, commente Céline Malaisé, présidente du groupe communiste au conseil régional. Elle provoque une énième panique identitaire et attise la concurrence mémorielle entre deux femmes combattantes contre la discrimination raciale aux États-Unis. Cet amendement inacceptable et honteux doit être retiré. Ce lycée s’appelle Angela-Davis, c’est un état de fait, il est temps que la droite l’accepte. »

      À l’unisson, le conseiller régional socialiste Yannick Trigance dénonce un choix « absolument scandaleux » et « extrêmement choquant ». « Que le Rassemblement national se prononce contre la dénomination en hommage à Angela Davis, ça ne nous surprend pas, pointe le secrétaire national du PS sur les questions d’éducation. Mais que la droite se rallie à cette position… Ça traduit une dérive de la droite vers la radicalité et l’extrémisme et Valérie Pécresse n’y échappe pas. »

      Et Pap Ndiaye, qu’en pense-t-il ? Le ministre de l’éducation nationale connaît le sujet de près, lui qui a écrit Les Noirs américains : en marche pour l’égalité en 2009 et travaillé depuis trente ans sur la condition noire aux États-Unis et en France et la lutte contre les discriminations raciales. Contacté par Mediapart, il n’avait pas donné suite à l’heure où cet article a été publié. C’est maintenant à lui de se prononcer.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/050723/au-nom-de-la-laicite-et-contre-l-avis-de-pap-ndiaye-valerie-pecresse-debap

    • La région Ile-de-France change le nom du lycée Angela-Davis en raison des critiques de l’icône des droits civiques contre la France

      Valérie Pécresse a refusé d’entériner ce nom en pointant des prises de position des positions « contraires aux lois de la République ». Pap Ndiaye avait défendu une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue ».

      La région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse a baptisé mercredi 5 juillet Rosa-Parks le lycée de Saint-Denis qui avait lui-même choisi le nom d’Angela Davis, en raison des positions de cette dernière, jugées « contraires aux lois de la République ». La majorité de droite a voté en commission permanente cette dénomination officielle, « faute d’avoir reçu une nouvelle proposition » de la part de la communauté éducative du lycée, explique l’exécutif régional dans l’amendement adopté.

      A la fin de mars, la candidate LR à la présidentielle avait refusé d’entériner le nom d’Angela Davis, pourtant choisi dès 2018 par le conseil d’administration du lycée et validé par le maire de l’époque, en raison de prises de position critiques vis-à-vis de la France. En cause notamment, une tribune cosignée en 2021 par l’universitaire, aujourd’hui âgée de 79 ans, dans laquelle elle fustigeait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de la France, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».

      Saisi par Mme Pécresse à ce sujet, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, avait estimé en avril qu’il n’était « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis », une « grande figure du mouvement pour les droits civiques, dont personne n’est obligé de partager tous les points de vue, mais qui peut cependant figurer sur les frontons de nos écoles ». « De très nombreuses écoles et établissements portent déjà le nom d’Angela Davis », avait ajouté M. Ndiaye, pour qui « le nom de l’établissement » de Saint-Denis est aussi « entré dans l’usage » depuis son ouverture, en 2017.

      Le ministre « a détourné les yeux de cette question et s’en est remis au choix de la région », estime cette dernière, qui annonce que le conseil d’administration du lycée a conforté le 21 juin le nom Angela-Davis. « Faute d’avoir reçu une nouvelle proposition », la région, qui a autorité sur les lycées, choisit donc de le nommer Rosa-Parks, « figure emblématique de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, qui faisait également partie de la présélection du lycée ».

      L’opposition communiste a fustigé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/05/la-region-ile-de-france-change-le-nom-du-lycee-angela-davis-de-saint-denis_6

    • Lycée Angela-Davis : les enseignants dénoncent un « coup de force nauséabond »

      La région Ile-de-France a voté pour rebaptiser un lycée « Rosa-Parks » contre l’avis du conseil d’administration de l’établissement. Une cinquantaine d’enseignants dénonce une instrumentalisation politique de Valérie Pécresse et demande aux intellectuels et aux citoyens un soutien massif.

      C’est par voie de communiqué que nous avons appris, le mercredi 5 juillet, la décision de la majorité de droite de la région Ile-de-France de renommer le lycée Angela-Davis en lycée Rosa-Parks, justifiée dans un amendement invoquant la « défense de la laïcité », des « valeurs républicaines » ainsi que de la lutte contre « l’obscurantisme ».

      Le 21 juin, le conseil d’administration de l’établissement avait pourtant bien, suivant les prérogatives transmises directement par le rectorat et le ministère, répondu à l’ultimatum posé par Valérie Pécresse. A la question de savoir si nous souhaitons que notre lycée se nomme « Angela-Davis » ou « Rosa-Parks », l’écrasante majorité des élu·e·s du personnel, des parents et des élèves a répondu « Angela-Davis ». Pour la deuxième fois, dans une sorte de sentiment d’absurdité, nous avons réaffirmé notre nom. Ce que la majorité régionale nomme une « absence de réponse » est en réalité une réponse qu’elle ignore volontairement.

      Lors de ce même conseil d’administration, et comme c’est le cas depuis maintenant près de cinq ans, aucun·e représentant·e de la région n’était présent·e. Or nous pouvions légitimement attendre des explications d’un membre de cette institution devant la représentation élue du lycée.

      Nous aurions aussi saisi cette occasion pour ré-alerter la région, parmi tant d’autres choses, sur l’état de délabrement des toilettes de notre établissement, qui, mal construites, sont constamment inutilisables pour les élèves, et ce depuis l’ouverture du lycée. Ou le niveau d’effondrement de la structure de notre lycée fleuron, dont certaines poutres tombent déjà au milieu des élèves. Si la majorité régionale souhaite tant nous aider dans nos missions, qu’elle commence par répondre à nos courriers et à nos multiples appels à l’aide sur ce délabrement de l’établissement.
      De l’instrumentalisation du lycée

      Ce changement de nom est le signe d’une priorité politique qui nous dépassent et nous consternent, mais ne nous laissent pas dupes : les enjeux éducatifs sont secondaires, Valérie Pécresse qui fustige les positions « contraires aux lois de la République » d’Angela Davis, instrumentalise notre lycée pour donner des gages à son électorat dans la course à la surenchère avec l’extrême droite. En rejetant cette icône, il s’agit ici de répondre au « wokisme » présumé d’un nom en le remplaçant par un autre jugé plus consensuel.

      Au-delà de l’absurdité historique et politique qui consiste à opposer Angela Davis à Rosa Parks, deux femmes noires féministes et antiracistes, nous refusons de défendre une vision tronquée des valeurs de la République qui opère un tri partisan parmi les figures de l’histoire et ignore ouvertement l’expression démocratique des élèves, des parents et des enseignant·e·s.

      Nous refusons cette décision justifiée comme souvent par la droite au nom d’une défense d’une conception dévoyée de la laïcité. Nous refusons d’être les victimes de cette basse manœuvre politique, et nous refusons que les quartiers populaires soient, d’autant plus dans le contexte actuel de mobilisation de la jeunesse après la mort du jeune Nahel de la main de la police à Nanterre, à nouveau stigmatisés et instrumentalisés par cette droite bourgeoise et conservatrice.

      Encore une fois, c’est la voix de notre jeunesse qui est ignorée : alors que les élèves, avec les parents et l’entière communauté éducative, avaient voté pour Angela Davis, on piétine leur expression comme si elle n’était rien. Alors que les élèves ont choisi une figure militante noire et féministe pour représenter leur lycée, on leur oppose l’argument odieux que leur choix n’est pas assez « français » ou « républicain ». En imposant une décision autoritaire et absurde à la jeunesse du quartier de La Plaine Saint-Denis, madame Pécresse ne fait que jeter de l’huile sur le feu et affiche clairement son mépris pour nous, nos élèves, et leurs familles.

      Nous sollicitons donc l’intervention de notre ministre Pap Ndiaye, garant des libertés démocratiques de notre communauté éducative, qui s’est déjà exprimé en avril en faveur du nom Angela Davis, pour s’opposer à ce coup de force nauséabond. Nous appelons également les intellectuel·le·s et citoyen·ne·s à exprimer publiquement leur opposition à ce qui pourrait constituer un dangereux précédent, qui dit quelque chose de la droitisation extrême d’une partie de notre société.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/lycee-angela-davis-les-enseignants-denoncent-un-coup-de-force-nauseabond-

    • Lycée Angela Davis débaptisé : sur France Inter, la militante américaine tacle Valérie Pécresse

      Durant l’été, Valérie Pécresse avait demandé de changer le nom d’un lycée de La Plaine Saint-Denis car des déclarations d’Angela Davis avaient été jugées « contraires aux lois de la République ».

      Une intervention inattendue, mais salutaire. Invitée de la matinale de France Inter ce lundi 20 novembre, l’activiste américaine et universitaire Angela Davis n’a pas manqué d’égratigner la présidente Les Républicains de la Région Île-de-France lors de ce passage en France.

      Il faut dire que la militante aujourd’hui âgée de 79 ans s’était bien malgré elle retrouvée au cœur d’une polémique politique durant l’été lorsque Valérie Pécresse avait refusé que le nom d’Angela Davis soit associé à un lycée de La Plaine Saint-Denis à cause de positions de cette dernière jugées « contraires aux lois de la République ».

      La décision avait alors été prise de remplacer le nom d’Angela Davis par celui de Rosa Parks, autre grande figure marquante de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Interrogée par Sonia Devillers ce lundi sur cette décision votée en commission permanente par la majorité de droite, Angela Davis a taclé poliment la droite française et Valérie Pécresse.

      « Je ne peux pas dire que le lycée ne doit pas être nommée Rosa Parks », a-t-elle d’abord expliquée après avoir rappelé que Rosa Parks « a participé à la campagne pour (s)a liberté » et qu’elle a fait « beaucoup plus que refuser de céder sa place dans un bus » en tant que « militante et progressiste ».

      « Pourquoi Rosa Parks convient à la droite française, mais pas Angela Davis ? », lui demande alors la journaliste. « Parce que la droite française ne sait pas qui est Rosa Parks », glisse alors Angela Davis en souriant.

      « C’est au fond lui donner raison »

      Une pique délicate mais qui a le mérite de mettre l’élue des Républicains face à l’absurdité de sa décision. En effet, le 5 juillet, Valérie Pécresse avait motivé cette décision en condamnant des déclarations d’Angela Davis sur la France. « Dans ces conditions et compte tenu du fait qu’Angela Davis est toujours vivante et qu’elle peut continuer de s’exprimer de manière très positive sur l’État français (...) Je crois qu’il est nécessaire que nous rejetions la dénomination du lycée Angela Davis », avait ironisé la présidente de région.

      À la place, Valérie Pécresse avait proposé le nom de Rosa Parks, « figure emblématique de la ségrégation aux États-Unis, qui faisait partie de la présélection » pour renommer le lycée.

      Parmi les propos relevés par Valérie Pécresse pour échanger le nom d’Angela Davis : « le racisme systémique de l’État français » dénoncé par la militante. Une phrase extraite d’une tribune cosignée par Angela Davis en 2021 sur la « mentalité coloniale dans les structures de gouvernance de la France ».

      Le changement de nom avait toutefois été épinglé par Éric Coquerel, député LFI de la circonscription du lycée. « Débaptiser le lycée Angela-Davis à Saint-Denis, dans ma circonscription, parce que cette grande figure de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis aurait dénoncé une certaine forme de racisme en France, c’est au fond lui donner raison », s’était-il permis de souligner.

      Tout comme l’opposition communiste au sein de la région Île-de-France, qui avait déploré dans un communiqué cette « nouvelle démonstration de la course à l’échalote qu’une partie de la droite se livre avec l’extrême droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

      Le ministre de l’Éducation au moment de la polémique, Pap Ndiaye, avait lui même jugé inopportun de procéder à un changement de nom de l’établissement quelques mois plus tôt et alors que le lycée porte ce nom depuis 2017.

      https://www.huffingtonpost.fr/france/article/lycee-angela-davis-debaptise-sur-france-inter-la-militante-americaine

  • Au nom de la « laïcité », Valérie Pécresse veut renommer le lycée Angela-Davis
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280323/au-nom-de-la-laicite-valerie-pecresse-veut-renommer-le-lycee-angela-davis

    La présidente de la région Île-de-France doit faire voter mercredi le changement de nom du lycée Angela-Davis de Saint-Denis, qui serait rebaptisé Rosa-Parks. La droite régionale reproche notamment à la militante américaine sa défense des femmes voilées en 2013.

  • Laïcité d’hier et d’aujourd’hui
    https://laviedesidees.fr/Laicite-d-hier-et-d-aujourd-hui.html

    À propos de : Véronica Thiéry-Riboulot, Laïcité. #Histoire d’un mot, Honoré Champion ; Usage, abus et usure du mot laïcité, EPHE. Le mot « laïcité » a une histoire millénaire. Au XIXe siècle, il devient emblématique d’un ensemble de valeurs associées au progrès ; mais depuis les années 1980, il est l’un des termes piégés de la politique française.

    #État #religion #Eglise #laïcité
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230123_laicite.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230123_laicite.pdf

  • Notre anecdote à la con en ce moment à #Montpellier

    Nos petits (11 ans, en sixième) vont chaque jeudi après le collège, avec une prof de sport, à la piscine. Ça c’est super-cool. Le seul souci c’est que mes gamins sont gaulés comme des crevettes, et ielles ont froid : frissons et lèvres bleues.

    Alors la prof accompagnante a conseillé à maman de leur chercher des combinaisons de chez Décathlon.

    Le week-end suivant, je suis donc allé avec les petits chez Décathlon, et on a pris deux « combinaisons de natation » :
    https://www.decathlon.fr/p/combinaison-de-natation-garcon-shorty-100-kloupi/_/R-p-323542?mc=8616157&c=BLEU_TURQUOISE
    dont la description répond exactement à notre problème :

    Marre de grelotter en entrant et en sortant de l’eau ? La combinaison Kloupi aide l’enfant à limiter la perte de chaleur hors de l’eau pour un maximum de plaisir.

    Le jeudi suivant, ils se pointent donc à la pistoche avec la prof et arrivent au bassin qui leur est dédié après avoir fièrement enfilé leur combinaison. Ils ont fier allure, mes gamins, dans leur combinaison « Kloupi »… (je dirais même plus : ils sont tchoupi.)

    Et c’est là que ça se met à déconner sévère : se pointe alors le maître-nageur, qui fait savoir que c’est interdit. La prof indique que c’est parce qu’ils ont froid à la piscine, mais non non non, c’est pas possible : s’ils veulent porter ça, il leur faut une (tiens-toi bien)… prescription médicale.

    Alors ça tombe quasiment bien, maman avait rendez-vous quelques jours plus tard chez notre généraliste pour autre chose, elle en profite donc pour demander comment ça se passe pour obtenir une telle prescription (faut-il qu’elle revienne avec les gamins, est-ce que la médecin peut faire ça juste vite fait pour pas perdre de temps… ?). Mais la médecin refuse : elle ne va pas se mettre à faire des prescriptions pour autoriser les gens à traverser la rue. Si les enfants ont les lèvres bleues à la piscine, ben oui il faut qu’ils portent une tenue qui les réchauffe, c’est pas compliqué et il n’y a pas à demander l’autorisation d’un médecin… Elle conclut sobrement : « C’est le bon sens ». On est bien d’accord, c’est juste qu’on est pris entre le bon sens de notre généraliste et la connerie du règlement de la Métropole.

    Alors maman décide de téléphoner au directeur de la piscine, qui finit par rappeler et discuter de manière fort sympathique, mais qui explique que non non, il n’a absolument pas le droit d’autoriser les gamins à porter une telle tenue, c’est le réglement dans toutes les piscines de la métropole.

    À la fin, maman demande tout de même pourquoi ça semble si important et pourquoi c’est visiblement aussi bloqué sur la question… Réponse : « vous comprenez, rapport à la laïcité et les dérives… ». Manan qui aime bien que les choses soient claires : « Vous voulez dire le burkini ? ». Réponse : « Oui ».

    Voilà, et cette panique morale, c’est une « ville de gauche », bloquée en mode « oh mon Dieu, c’est important qu’on se fasse pas reprocher par l’extrême-droite d’autoriser le burkini ».

    Parce que comme tu sais, et comme l’a rappelé le Conseil d’État dans sa décision à l’encontre de Grenoble (qui officialise à mon avis totalement l’islamophobie d’État) : le burkini on n’a pas le droit de l’interdire explicitement (l’obligation de neutralité religieuse c’est pour le service public, pas pour ses usagères), alors on va prendre des arrêtés qui l’interdisent sans dire que ça cible spécifiquement le burkini, d’où l’interdiction de la tenue de mes gamins qui grelottent (par contre selon le Conseil d’État si tu abroges l’arrêté municipal hypocrite qui permet d’interdire le burkini sans explicitement interdire le burkini, alors tu ne peux pas puisque logiquement tu le ferais pour autoriser le burkini-qui-n’est-pas-interdit, et ça c’est pas laïc).

    En tout cas, ici on est bien emmerdés : on ne sait pas trop si on va continuer à envoyer les gamins à la piscine, parce que les lèvres bleues c’est pas une expérience sympa. Mais apparemment c’est le prix à payer pour sauver la laïcité-à-la-française-tout-ça…

    • Pour ceux qui l’ignorent, en juin 2022, le Conseil d’État a à nouveau prétendu que les arrêtés qui interdisent le burkini, en réalité c’est pour l’hygiène et la sécurité :
      https://www.conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-confirme-la-suspension-du-reglement-interieur-des-pis

      la règle commune, édictée pour des raisons d’hygiène et de sécurité, de port de tenues de bain près du corps

      Hygiène et sécurité qui, soudainement, ne se justifient plus quand ça concerne tous les pas-musulmans :
      https://www.tf1info.fr/societe/video-crise-d-energie-nogent-sur-marne-la-piscine-coupe-le-chauffage-combina

      Dans le Val-de-Marne, la piscine olympique de la commune de Nogent-sur-Marne n’est plus chauffée depuis la mi-mai, mais depuis le 1er octobre, une condition pour la baignade vient de s’ajouter pour les plus téméraires. Le port d’une combinaison thermique a été rendu obligatoire.

      Mais comme à Montpellier, ils n’ont pas (encore) baissé la température des bassins, on va continuer à te causer hygiène et sécurité parce que sinon, hein, « la laïcité, les dérives, vous voyez ».

    • ouverture de parapluies à tous les étages, un bon gros classique ; comme y a des étages, faut ptet remonter un cran de plus le long de la pyramide et taper à celui du dessus. C’est qui le CHEF du dirlo de la piscine ?

      Autant, tu appelles/mail ce/cette CHEF pour qu’il appuie sur la tête de son subordonné afin qu’il laisse tes enfants, équipés de combinaisons anti-froid ad-hoc autorisées par le règlement, bénéficier de l’infrastructure publique en toute sécurité.

      Par ailleurs, le burkini est non-interdit seulement pour les femmes de complexion maghrébine, non ? :-) Pas pour les enfants.

    • Exemple en septembre dernier : une fachote « signale » la tenue de sa voisine qui va « à l’encontre des règles de la laïcité dans notre pays », le maire répond qu’en fait c’est autorisé, mais comme la sauce a pris, il va « préciser sa position ». Et de « c’est autorisé » on passe à « l’absence constatée de respect de certaines règles » :
      https://actu.fr/normandie/courseulles-sur-mer_14191/burkini-dans-une-piscine-au-nord-de-caen-la-mairie-veut-revoir-son-reglement-in

      Dans cette station balnéaire de la Côte de Nacre au nord de Caen, une personne en burkini a été signalée par une autre participante lors d’une d’une session d’aquagym. Cette dernière s’est émue « qu’une femme en burkini intégral a pris le cours… Cela va à l’encontre des règles de la laïcité dans notre pays », soutient cette habituée de la piscine courseullaise qui a alerté la municipalité.

      Dans un premier temps, la mairie de Courseulles a rappelé que « tout vêtement destiné à un autre usage que la natation est interdit, tel est notre règlement. Le burkini maillot de bain de natation est donc autorisé. »

      Mais dans les jours qui ont suivi, la mairie a souhaité préciser sa position. « Devant l’absence constatée de respect de certaines règles, le désordre et les problèmes d’hygiène qui en découlent, la ville de Courseulles-sur-Mer et la ligue de Normandie de natation (qui exploite la piscine) sont contraintes de rappeler qu’une tenue correcte est exigée pour l’accès aux bassins et que toute tenue provocante ou ne respectant pas visiblement une hygiène irréprochable peut être interdite. »

    • C’est la fête du slip (de bain) cette histoire

      – « ne respectant pas visiblement une hygiène irréprochable »

      déjà cette question d’hygiène pue le racisme à plein nez, personne ne renifle de trop près le slip de la « bonne taille »

      – « habituée de la piscine »

      forcément, puisque l’autre usagère se fait dégager quand elle est trop (ou pas assez) vêtue.

      Franchement pourquoi on se casse la tête

    • Je me demandais : les hommes grenouilles ou les apnée-istes, y sont autorisés à s’entraîner en hiver dans les piscines de Montpellier ou de fRance ? :-)

      Et tous ces bitniks en combi qui font du surf, du kite ou de la planche, en public, devant nos belles plages et nos chères têtes blondes, faudrait pas les dénoncer à Darmator ? Paske chais pas vous, mais moi, je trouve qu’ils ont un peu des tendances vestimentaires radicalisées.

    • Alors pour Grenoble, je ne sais pas si vous avez suivi, mais il y a eu une « suite » à la décision du Conseil d’État. Le CE avait validé le fait que la mairie de Grenoble n’avait pas le droit d’autoriser explicitement les « jupettes » qui ne sont pas « près du corps » (à condition de ne pas dépasser mi-cuisse), jugeant que c’était une exception introduite uniquement pour autoriser le burkini.

      Mais du coup, le reste de l’arrêté de Grenoble était validé, et ainsi à Grenoble sont autorisés le topless à la piscine, mais aussi les combinaisons de natation collées au corps (sans jupette burkiniesque).

      Ce qui fait que des femmes sont allées à la piscine avec des combinaisons couvrantes (mais près du corps), des « burkini » mais sans jupettes.

      Et tu t’en doutes, la droite en a profité pour chier une pendule contre les islamo-gauchistes de la mairie qui font rien qu’à nous grand-remplacer :
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/08/12/burkini-l-opposition-municipale-de-grenoble-annonce-porter-plainte-contre-le

      « Il appartient à tout organisme public d’assurer la neutralité du service public », a déclaré à l’Agence France-presse (AFP) Alain Carignon, ancien maire et président du groupe d’opposition municipale « société civile, divers droite, centre ». Selon lui, « Eric Piolle contrevient à la décision de la plus haute juridiction administrative française » en ayant « expressément autorisé l’intrusion dans la piscine de Grenoble de femmes en burkini », le 28 juillet.

      Et donc là ils sont emmerdés, même le préfet, parce que s’ils voudraient bien que ce ne soit pas autorisé, hé ben voilà : tu peux pas l’interdire, sauf à interdire toute forme de combinaison collée au corps. (Ce qui semble donc la solution retenue à Montpellier pour faire « mairie de gauche super-laïque ».)

      Faudrait voir à pas faire de vagues à la piscine.

    • en amont de la conjoncture raciste dont ces règlements témoignent, un corps normé, ici un corps moulé (faut pas que ça baille, que ça flotte, mais que ça fonctionne pour le bien hydrodynamique des nageurs, ça fait de la combi un exemple enquiquinant).
      à Paris, bien avant tout cela et encore aujourd’hui, seuls sont autorisés les maillots de bain à l’exclusion de tout autre vêtement, avec un distributeur de vente de maillots dans le hall d’entrée pour prévenir et remédier à des infractions essentiellement masculines, les shorts de bain.

      #sport #hygiène #discipline

  • INFO BLAST : Comment l’islamophobie est enseignée aux futurs profs
    11.01.2023 | Olivier-Jourdan Roulot - Anouk Milliot | Blast,
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/info-blast-comment-lislamophobie-est-enseignee-aux-futurs-profs-ZtV6Ret5S

    (...) Les extraits litigieux se trouvent dans une sous-partie du cours dont l’intitulé donne la mesure : « Neutralité en matière religieuse ne signifie pas égalité de traitement entre les religions », annonce-t-on d’entrée. D’après ce texte, est-il d’abord indiqué, la « neutralité qui définit la laïcité » ne doit donc pas se traduire par un « traitement identique entre les religions » … Diable. Mais par quoi cette inégalité de traitement est-elle donc justifiée ? Par une volonté d’efficacité politique : « Une fois posés les objectifs politiques et les idéaux de vie en société, il apparaît que certaines religions entravent plus ou moins l’action politique ou menacent plus que d’autres le corps social », précise le texte. A ce titre, puisque nous voilà lancés, « si certaines religions sont plus dangereuses que d’autres, il n’y a aucune raison que l’Etat s’en tienne à une sorte d’égalité de traitement ». Mais de quel danger parle-t-on ? Le propos se précise dans le dernier paragraphe : « Si l’objectif est la préservation d’un art de vivre traditionnel et le maintien d’une certaine conception des rapports homme-femme, l’Islam, qui est une religion non traditionnelle en terre française, devra être combattu (sic) plus que le catholicisme ». (...)

    #INSPE - Institut national du professorat et de l’éducation

  • USA-Brésil : corruption, évangélisme et réseaux sociaux | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/dominique-g-boullier/blog/100123/usa-bresil-corruption-evangelisme-et-reseaux-sociaux

    Franchement, cet article est excellent, et pose de réels problèmes, bien loin des réflexions rengaines sur la crise démocratique.

    Le mimétisme de l’opération de Brasilia par rapport à l’assaut du Capitole n’a échappé à personne. Les sources de telles attaques contre les institutions démocratiques sont même identiques : la corruption, le fondamentalisme évangéliste, et la puissance des réseaux sociaux. Trois menaces fondamentales pour les démocraties que l’on retrouve aussi à l’œuvre dans les dictatures.

    #Démocratie #Corruption #Fondamentalisme_religieux #Laicité
    #Médias_sociaux

  • La laïcité : un principe fondamental de la république pour tou-te-s les élu-e-s de la République

    Un bruit court depuis quelques jours : la LDH (Ligue des droits de l’Homme) voudrait supprimer les crèches. Le programme serait vaste et bien au-delà de ses capacités ; il serait surtout contraire à ce qu’elle est et défend.

    Ce que voudrait la LDH c’est que les préfets des départements concernés fassent respecter les lois de la République. Car c’est face à leur carence, contrairement à ce qui s’est passé notamment l’année précédente, qu’elle a décidé de saisir les tribunaux administratifs.

    La LDH ne veut rien interdire ; en l’espèce, ce serait contraire à la liberté de croyance qu’elle défend depuis ses origines. La LDH souhaite seulement que les crèches ne soient pas installées dans les bâtiments publics et en particulier dans les hôtels de ville (maison de tous les citoyens et citoyennes).

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/27/la-laicite-un-principe-fondamental-de-la-repub

    #politique #laïcité