• Les résistances françaises aux vaccinations : continuité et ruptures à la lumière de la pandémie de Covid-19
    https://www.cairn.info/revue-herodote-2021-4-page-227.htm

    Parallèlement aux représentations paternalistes ancrées dans les discours de l’époque [~dernier quart du 19e siècle], de la part des #médecins libéraux, première profession en nombre représentée à la Chambre des députés et au Sénat, la résistance provient en grande partie d’une répulsion de l’intrusion de l’État dans le cadre de leur exercice professionnel. La lecture des négociations à l’Académie de médecine au temps du premier projet de loi d’obligation vaccinale fait apparaître que ce n’est pas tant l’inoculation qui est discutée par les médecins récalcitrants que les enjeux pour la profession médicale. Les médecins sont en effet en quête de légitimité après la dissolution des corporations sous la Monarchie constitutionnelle par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. « Il ne s’agit pas encore de la liberté du citoyen livrée à l’arbitraire de la loi », annonce ouvertement le médecin Jules Guérin, « c’est la liberté du médecin couvrant de sa volonté et de son droit la liberté de son client [...] la #vaccine obligatoire serait donc une atteinte portée à la liberté professionnelle, et une source de conflit perpétuel entre le droit du médecin et l’arbitraire de la loi » [5]. Ces débats s’inscrivent clairement dans un climat d’affirmation corporatiste de la profession médicale puisque dans le même temps est créé le premier syndicat de médecins (1881).

    [...] Les systèmes de santé favorisant l’exercice de la médecine dans un cadre libéral, comme en France, ou au contraire l’extension d’un modèle de soins médicaux publics et la fonctionnarisation des médecins, vers lequel se dirigent alors des pays comme la Suède ou l’Allemagne, impactent le statut social de ces professionnels. Le positionnement social qu’implique le cadre libéral favorise davantage le recrutement politique et de fait l’influence de la profession au sein du Parlement, ce qui n’est ainsi pas sans lien avec le retard français à adopter l’obligation vaccinale. Après plusieurs années de débats houleux, la vaccination antivariolique obligatoire est finalement votée par le Parlement avec la loi du 15 février 1902 consacrant pour la première fois la notion de santé publique.

    • C’est au tournant des années 1950 que l’antivaccinalisme contemporain puise ses sources, porté par certains acteurs de l’agriculture biologique dont les contours politiques ne sont pas si évidents qu’ils le paraissent. La question est importante car l’identification des idéologies politiques véhiculées par les planificateurs de la résistance vaccinale sous-tend les alliances, les stratégies et la portée du mouvement auprès de la population.

      En 1954, Marcel Lemaire crée la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires issue de la fusion de l’Association des parents des victimes des vaccinations, de la revue naturaliste La Vie claire (qui deviendra plus tard une enseigne commerciale pionnière de l’alimentation biologique) et de la ligue Santé et Liberté s’érigeant contre ce qu’elle désigne comme les « dogmes pasteuriens » et comptant dans ses rangs l’homéopathe qui a élaboré l’oscillococcinum®. Un détail qui a son importance car la marginalisation des homéopathes perçus comme des charlatans par le corps médical traditionnel et une partie de la société les amène à chercher des soutiens. Les milieux anti-vaccins ont très tôt saisi cette occasion pour rallier ces adeptes de choix au vu de leur activité professionnelle et de leur influence auprès des patients.

      Avant de participer à la fondation de la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire diffuse ses convictions naturalistes et végétaliennes et se fait le porte-voix d’une morale conservatrice et nationaliste, dénigrant l’État-providence, le matérialisme, l’effritement de la famille et de la religion, et s’opposant à l’avortement et la contraception au travers de discours portés sur un passé mythifié.

    • En étudiant le discours porté par les publications de La Vie claire, Christine César démontre le basculement de l’idéologie extrême-droitiste de ce pilier de l’agriculture biologique en France vers une idéologie environnementaliste de gauche à partir des années 1970-1980. Cette évolution répond de la labellisation des produits issus de l’agriculture biologique (1981), de la normalisation progressive qui en a découlé et des orientations commerciales consécutives au rejet de la société de consommation prôné par la pensée libertaire soixante-huitarde, l’émergence de l’écologie politique et la diffusion de théories du New Age.

      Ce détour par les liaisons réticulaires entre la Ligue nationale contre les vaccinations obligatoires, la revue La Vie claire et la pensée des pionniers de l’alimentation biologique permet ainsi de comprendre comment l’idéologie antivaccinale a infiltré les courants d’extrême droite avant d’atteindre la pensée environnementaliste de gauche et d’extrême gauche à partir des années 1970.

      C’est assez excellent de lire cet historique en même temps que « Q comme complot » que j’ai enfin presque fini, où Wu Ming 1 démontre en long et en large comment la diffusion du New Age et des fantasmes de complots se sont diffusés dans la gauche après être passé par l’extrême droite, dans les années 70 notamment, partout dans le monde.

      #complotisme #new_age #années_70 #histoire

    • En France, en dehors des déterminants géographiques soulignés plus tôt, il apparaît que les médecins qui respectent le moins les recommandations vaccinales pratiquent généralement un mode d’exercice particulier de type médecine douce (acupuncture, homéopathie), sont plutôt âgés (plus de 60 ans) et, lorsqu’ils ont des enfants, ils les vaccinent peu [Collange et al., 2015], ce qui traduit une cohérence entre leurs comportements professionnels et personnels, ainsi qu’un fort attachement à leurs convictions. À l’opposé, les médecins les plus favorables à la vaccination sont le plus souvent des jeunes femmes, appartenant à un réseau, effectuant un volume d’actes élevé (plus de 15 par jour), conventionnées en secteur 1, accueillant une proportion plus élevée de bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) et évoluant dans un cabinet de groupe

      Mais à bas les vieux boomers riches !

    • Si l’on étudie plus attentivement les causes systémiques qui expliquent en partie les différences de perception vaccinale observées entre le Royaume-Uni et la France au cours de la pandémie, on retrouve le rôle crucial de l’architecture du système de santé. Au Royaume-Uni, ce dernier repose sur un modèle beveridgien (ou « universaliste »), du nom de l’économiste britannique Lord Beveridge (1879-1963) qui, en 1942, en a déterminé les caractéristiques selon trois axes : l’universalité de la protection sociale, l’unicité de sa gestion étatique et l’uniformité des prestations. Avec la création du NHS en 1948 par le Labour Party, le gouvernement britannique est le premier à avoir proposé des soins gratuits, financés par l’impôt, à l’ensemble de sa population. Cette institution nationale n’a pas sa pareille dans le monde : avec plus de 1,5 million de salariés, le NHS est le premier employeur britannique et le cinquième plus importants au monde après le département américain de la Défense, l’Armée populaire de libération chinoise, la chaîne de magasins américaine Walmart et le groupe McDonald’s.

      Le système de santé français repose à l’inverse sur un modèle de logique assurantielle dit bismarckien (ou « corporatiste »), en référence au chancelier allemand Otto von Bismarck (1815-1898) qui, en 1880, ordonne la dissolution des syndicats par crainte de la montée du parti socialiste tout en cherchant à améliorer les conditions de vie du prolétariat et décide d’institutionnaliser la protection sociale avec la mise en œuvre d’assurances obligatoires pour les personnes accédant à un emploi à partir de 1883. Ce modèle est majoritairement financé par des assurances obligatoires issues de cotisations professionnelles et se caractérise par sa décentralisation. Alors que dans le système français les médecins sont rémunérés sous forme de rétribution mixte à dominante de paiement à l’acte, les médecins généralistes britanniques sont rémunérés par l’État en fonction du nombre de patients inscrits à leurs cabinets, de plus ils doivent remplir des objectifs de santé publique.

      L’enrôlement des médecins libéraux dans des objectifs de santé publique fait particulièrement défaut au système français et peut expliquer les écarts de perception vaccinale avec le Royaume-Uni, notamment du fait de la place du colloque singulier entre patient et médecin dans le secteur libéral où l’attention des prescripteurs est davantage portée sur la conception individuelle de la santé que sur une vision communautaire.

      #santé_publique

  • Suppressions d’emploi, économies… Que cherche La Poste avec la fin du timbre rouge ?
    https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/la-poste/suppressions-d-emploi-economies-que-cherche-la-poste-avec-la-fin-du-tim

    Pourquoi, alors, La Poste, a-t-elle décidé de mettre en place cette solution ? « La Poste ne croit pas à sa lettre dématérialisée, et ne s’en cache pas en réunion, constate Éric Barré, délégué syndical CGT. Elle pense qu’elle va permettre de faire baisser le nombre de courriers, et c’est ça son vrai but. »

    [...]

    Le timbre rouge demande une logistique importante pour La Poste, puisqu’il doit être livré le lendemain de son affranchissement. C’est le fameux « J + 1 » utilisé dans le jargon postier. « L’organisation du travail de l’entreprise est basée sur ce rythme aujourd’hui, poursuit le représentant de la CGT. Mais avec sa réforme, la direction veut passer au J + 3 », soit le rythme de distribution de la lettre verte.

    « Concrètement, au lieu de livrer un courrier tous les jours dans une boîte aux lettres, La Poste attendra trois jours, pour en livrer trois d’un coup, poursuit le syndicaliste. Au lieu des six tournées de la semaine, elle pourra ainsi n’en réaliser que deux. »

    [...]

    Mais les syndicats craignent que la nouvelle organisation du courrier amène la direction à supprimer des emplois. « Nous estimons que La Poste pourrait à terme supprimer la moitié de ses tournées, chacune étant effectuée par un facteur », affirme Alain Bard.

    Pour l’instant, la CGT parle de 15 000 emplois supprimés. FO estime qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 20 000. La Poste, elle, ne donne aucun chiffre, mais précise dans un document interne que plusieurs Commissions du dialogue social de la Poste (CDSP) se sont réunies pour aborder les conséquences qu’aura la nouvelle gamme courrier sur l’emploi.

    Voir aussi
    https://seenthis.net/sites/7282461336007794607
    #la_poste #service_public #fracture_numérique

    • et aussi :
      https://cqfd-journal.org/La-fin-du-timbre-rouge-tout-un

      La Poste l’a annoncé au creux de l’été 2021 : au 1er janvier 2023, elle supprimera le timbre rouge. Incarnation de la qualité de service, il garantissait la distribution en France métropolitaine d’un pli à « J+1 », soit le lendemain de son expédition. Là où le groupe La Poste annonce une « modernisation » de sa gamme courrier, les postiers de la fédération Sud PTT dénoncent « un recul sans précédent du service public postal ».

  • L’État bourgeois, à quoi ça sert ?

    […] En mai 2020, le grand armateur tricolore #CMA_CGM obtenait, après les premiers coups de boutoir du Covid sur l’économie mondiale, un prêt de 1,05 milliard, garanti à 70 % par l’Etat, auprès de son pool bancaire traditionnel. Grâce à ces taux de fret record, le troisième armateur mondial a encaissé des #bénéfices colossaux dès 2021. Au premier semestre 2022, les bénéfices du troisième #armateur mondial ont quelque chose d’irréel : 14,7 milliards de dollars sur la période, soit presque autant que le profit déjà massif (18 milliards de dollars) encaissé durant toute l’année précédente. Autrement dit, une marge d’Ebitda représentant 50 % du chiffre d’affaires. La fortune personnelle de son PDG et propriétaire, #Rodolphe_Saadé, est passée de 6 à 36 milliards d’euros. La famille Saadé qui contrôle 73 % du groupe de #transport aurait encaissé plus de deux milliards de dividendes rien qu’en 2022, alors qu’elle se contentait précédemment, bon an mal an, de 50 millions annuels… Le personnel du groupe n’est d’ailleurs pas oublié : Rodolphe Saadé lui a promis un bonus de dix semaines, supérieur à celui de 2021. […] De ces nouveaux milliards encaissés, Rodolphe Saadé trouve vite l’usage. […] Le spécialiste du #transport_de_conteneurs vole ainsi au secours d’#Air_France-KLM en mai 2022, reprenant 9 % du capital en échange d’une coopération sur le fret aérien. Puis il absorbe #Gefco, le spécialiste du transport de voitures créé par Peugeot, en délicatesse avec son actionnaire public russe RZD, et renfloue #Brittany_Ferries sur le transmanche. Plus loin de ses bases, il mène une incursion dans la #presse, avec le rachat de #La_Provence, sans oublier son voisin sudiste Colis Privé pour la logistique du dernier kilomètre. A l’international également, les initiatives se succèdent : la promesse, hautement symbolique pour la famille, de remise en état du #port_de_Beyrouth, dévasté par l’explosion d’août 2020, les rachats de terminaux portuaires en Inde ou aux Etats-Unis (Los Angeles, New York)… Jusqu’à l’entrée au capital d’Eutelsat (5, puis 10 %), une société dont les satellites peuvent utilement guider les navires, donc rassurer les clients sur les délais d’acheminement de la marchandise. […]

    (Les Échos)

  • Nous, les banni·e·s | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/la-cimade/blog/241122/nous-les-banni-e-s

    Nous, les banni·e·s

    À travers son nouveau podcast « Nous, les banni·e·s », La Cimade a décidé de donner la parole aux personnes étrangères qui subissent une décision de bannissement. Pour illustrer la violence des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), 5 témoins partagent leurs histoires, de leur départ vers la France jusqu’aux difficultés d’aujourd’hui.
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    La Cimade

    La Cimade
    Association de solidarité active avec les migrants
    Abonné·e de Mediapart

    Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

    Mamadou est travailleur sans-papiers, Nelson a vécu l’enfermement en prison et en centre de rétention, Zinedine et Faouwsia voient leur amour se heurter à une décision administrative et Roland, jeune papa, tente de se faire régulariser malgré son IRTF.

    Episode 1 – Travailleur (in)dispensable

    Mamadou travaille et cotise depuis 2017, date de son arrivée en France. Malgré sa soif de travail et d’intégration, sa demande de régularisation se solde par un refus de séjour assorti d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et d’une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF).
    Mamadou mène donc une vie dans l’ombre, sans pouvoir travailler légalement, avec la crainte permanente d’être expulsé. Il se sent « abandonné » par la France, un pays où il pensait pouvoir être accueilli pour y mener une vie paisible.

    #la_cimade #sans_papiers #OQTF #IRTF

  • Nihilisme et (in)culture crasse – Litteralutte
    https://www.litteralutte.com/nihilisme-et-inculture-crasse

    Sous ses atours protestataires et au-delà des polémiques stériles qu’elle veut susciter, c’est une prose tout à fait convenue qui nous est livrée ici ; une prose ridicule par l’ostentation de ses phrases ronflantes, où la récupération de Kateb Yacine se mêle au nihilisme et à une (in)culture crasse.

    Louisa Yousfi, Rester barbare, La Fabrique, 2022, 112p, 10€.

    Pas question d’être heurté·e·s, choqué·e·s ou même de s’indigner quant à l’ignominie de cette prose, procéder ainsi serait la nourrir. La rhétorique qui est à la base de cet écrit n’a d’autre but que de susciter ce type de réactions, dissimulant ainsi sa bêtise ; engendrant des polémiques lui permettant in fine d’acquérir de la visibilité sans que les thèses (lubies ?) énoncées ne soient réellement mises en cause. Ainsi ne prendrai-je pas même la peine de discuter ou même de relever les extraits (les chapitres) aux relents antisémites, racistes voire misogynes. L’autre piège rhétorique que nous tend cette prose est la tentation de la réponse raisonnée, du développement construit ; cette modalité d’échange est balayée d’un revers de main dans et par le dispositif de Rester barbare.

    Comment procéder alors ? Il en faudra de la dextérité, du leste dans le geste critique pour approcher cette gangue sans risque d’éclaboussure. À cette fin, la lecture que je proposerai ici se restreindra à démontrer l’inanité et la fatuité de cette prose, du point de vue des idées développées et plus particulièrement celles ayant trait à la littérature. À cet effet, je m’attarderai, dans un premier temps, sur la récupération et l’instrumentalisation de l’écrivain Algérien Kateb Yacine, puis j’évoquerai la manière dont l’autrice appréhende la littérature, puisque les lubies développées dans ce Rester barbare s’appuient essentiellement sur des œuvres littéraires. À cela, s’ajoute le fait que l’autrice présente et conçoit des émissions qui touchent, parfois, à la littérature ; officiant du côté du site Hors–Série dont le slogan est Des entretiens avec de la vraie critique dedans – nous supposerons donc avoir affaire à un écrit avec de la vraie critique dedans, ainsi qu’une autrice consciente des enjeux littéraires actuels.

    #livre #La_Fabrique

  • Un policier jugé aux assises pour avoir éborgné un manifestant à Paris 

    .... Depuis 2016, Laurent Théron a subi cinq opérations chirurgicales, de longs arrêts maladie et des dizaines de rendez-vous médicaux. Il décrit de lourdes « difficultés physiques, psychologiques, financières et professionnelles ». Mais aussi sa découverte des « violences d’État, policières et judiciaires ».
     
    « Obtenir un procès est déjà une victoire, commente-t-il aujourd’hui. La règle, c’est le non-lieu et la criminalisation de la victime, qui l’aurait “bien cherché”. Je l’ignorais. Il y a des centaines de victimes avant moi et des milliers de complices : ceux qui commettent les violences et ceux qui les couvrent, les valident, les défendent. »

    Pour son avocate, Lucie Simon, « Laurent Théron aimerait que la cour d’assises rompe le cercle de l’impunité policière. Il a bien conscience que c’est la responsabilité individuelle d’un policier qui va être recherché dans un contexte précis. Mais c’est aussi l’occasion d’interroger la dangerosité de l’arme qui l’a mutilé, et qui peut aussi tuer »

    « Alexandre M. a agi de sa propre initiative »

    Dans leur ordonnance de renvoi, rendue en mai 2019, les juges d’instruction Matthieu Bonduelle et Carine Rosso concluent qu’Alexandre M. a agi « hors de tout cadre légal et réglementaire ».
    Ils considèrent que son geste, « disproportionné au regard de la situation », n’était « justifié ni par la légitime défense, ni par l’état de nécessité » puisque le policier et sa compagnie « n’étaient ni assaillis, ni encerclés, ni même réellement pris à partie » au moment des faits. « Alexandre M. a agi de sa propre initiative, sans recevoir d’ordre de quiconque, contrairement à ce qu’exige la doctrine d’emploi de cette arme » pour laquelle il ne disposait d’aucune habilitation, ajoutent-ils. 

    Le policier a fait appel de son renvoi devant les assises, qualifié par le syndicat Unité SGP Police de « décision politique » à l’époque. En janvier 2021, la chambre de l’instruction a intégralement conforté l’analyse des juges et maintenu le procès aux assises, contre l’avis du parquet. 

    L’enquête, ouverte dès le lendemain des faits et confiée à l’IGPN, a permis d’établir la chronologie précise d’une manifestation houleuse. Dans l’après-midi, des bouteilles, pavés, pétards et cocktails Molotov volent en direction des policiers et gendarmes, qui dénombrent quinze blessés, dont un CRS brûlé à la jambe. Aux alentours de 16 h 30, les forces de l’ordre enchaînent plusieurs « bonds offensifs » pour reprendre le contrôle de la place de la République, avant une relative accalmie. 

    Depuis la salle de commandement de la préfecture de police, le commissaire Alexis Marsan ordonne de procéder aux sommations réglementaires pour disperser les derniers manifestants. Entre 16 h 46 et 16 h 51, le commissaire Paul-Antoine Tomi relaie ces consignes sur le terrain : il tire trois fusées rouges. Comme en témoignent plusieurs vidéos versées au dossier, la place est en cours d’évacuation quand Laurent Théron est touché, à 16 h 53. 

    Plusieurs manifestants sont témoins de la scène. L’un d’entre eux voit « le bras d’un policier sortir d’une ligne de CRS et jeter une grenade en l’air », ce qui sera corroboré par l’enquête. Un autre décrit l’explosion, « à un mètre de distance » de la victime, après « un rebond ». Tous sont surpris par cette grenade, lancée à un moment où la situation paraît stabilisée. Plusieurs policiers auditionnés s’étonnent également du geste de leur collègue et s’en désolidarisent. 

    Grâce aux images, l’IGPN parvient à identifier à quelle compagnie appartient le tireur : la CRS 07, basée à Deuil-la-Barre (Val-d’Oise). Trois de ses membres ont déclaré un usage de grenade ce jour-là, dans le fichier dédié à cet effet. Parmi eux, Alexandre M., le seul gaucher, s’est signalé à sa hiérarchie. 

    Face aux enquêteurs puis devant le juge, le policier reconnaît être l’auteur du tir qui a blessé Laurent Théron. Mais il soutient avoir agi en légitime défense, alors qu’une foule hostile jetait des projectiles et qu’il venait d’être touché au bras, juste avant de riposter. Seul hic : ni ses collègues ni les images ne confirment sa version. Une autre compagnie était bien aux prises avec des manifestants sur la place, à sa droite, mais hors de sa portée. La victime se trouvait quant à elle sur sa gauche, à quatorze mètres. 

    Comme le procureur, les juges d’instruction ont écarté la légitime défense. Ils ont néanmoins exploré une autre piste : peut-être qu’Alexandre M. a obéi à un ordre de sa hiérarchie. Lui-même a esquissé cette hypothèse. Une heure plus tôt, alors que des cocktails Molotov avaient été lancés sur les forces de l’ordre, le capitaine de sa compagnie aurait donné l’instruction orale d’utiliser les grenades « en cas de danger ». Mais là encore, ses chefs et ses collègues démentent une telle consigne. 

    Une grenade mise de côté

    En tout état de cause, Alexandre M. n’aurait jamais dû se retrouver avec une grenade de désencerclement dans la main ce jour-là. Policier depuis 20 ans, dans une brigade de nuit du Val-d’Oise, il n’a rejoint la CRS 07 que deux semaines avant les faits et n’a encore reçu aucune formation au maintien de l’ordre. 
     
    Au cours de la manifestation, alors que cela chauffe sur la place, Alexandre M. accompagne un collègue au camion-armurerie pour ravitailler sa compagnie en grenades. Il prend alors l’initiative d’en garder une pour lui, au cas où, même s’il n’a pas l’habilitation nécessaire. Il dit d’ailleurs ignorer les dommages que peut causer cette arme et n’envisager que des blessures « minimes » aux jambes.

    Au moment où le CRS décide de tirer, il ne prévient pas ses collègues, comme le voudrait l’usage. Enfin, il lance la grenade [comme il l’a vu faire par ses collègues, ndc] d’une manière irrégulière et dangereuse : « en cloche », vers le haut, ce qui est strictement interdit. La doctrine exige de la lancer au ras du sol.
     
    « C’est l’échec de ma vie », a déclaré le CRS devant les magistrats, se disant « très affecté par les blessures » causées à Laurent Théron. Pour sa défense, il affirme qu’il s’est réellement senti en danger et n’avait pas l’intention de blesser quiconque. Depuis sa mise en examen, intervenue il y a cinq ans et demi, Alexandre M. est chargé de l’entretien des bâtiments de sa compagnie. 

    Un débat judiciaire particulièrement important s’est tenu en fin d’instruction. Les faits pour lesquels Alexandre M. est mis en examen – des « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente » – sont de nature criminelle, passibles de la cour d’assises. Mais le parquet de Paris a demandé leur « correctionnalisation », c’est-à-dire une requalification à la baisse, pour qu’ils soient considérés comme un délit et jugés devant le tribunal correctionnel. 

    La correctionnalisation permet de raccourcir les délais, pour que le procès ait lieu plus tôt. Elle conduit aussi à « zapper » le jury populaire au profit de trois juges professionnels. Favorable à cette solution « dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice », le parquet tient un raisonnement surprenant : il avance que l’expertise médicale ordonnée par le juge d’instruction « a certes conclu à la perte définitive de l’usage de son œil par Laurent Théron mais évalué une ITT à 30 jours ». « Aucune expertise n’a établi une incapacité permanente », ajoute-t-il, substituant la durée de l’interruption de travail (temporaire) à celle de « l’infirmité » (définitive). 

    Les juges d’instruction se sont cependant opposés à cette « confusion entre des notions juridiques distinctes » et ont maintenu le renvoi aux assises, confirmé par la cour d’appel. L’avocate de Laurent Théron, Lucie Simon, reproche au parquet d’avoir voulu « minimiser la responsabilité du policier de manière purement opportune et spécieuse ».
     
    Redonner « une dimension politique et collective » au procès

    Pour des mutilations causées par un policier dans l’exercice de ses fonctions, un procès aux assises est particulièrement rare : il ne semble exister que trois précédents. Dont deux condamnations à des peines de prison avec sursis.

    En octobre 2022, un policier de la BAC de Reims a été condamné par la cour d’assises de la Marne à deux ans de prison avec sursis et deux ans d’interdiction de port d’arme pour avoir éborgné un supporter bastiais avec sa matraque télescopique en février 2016. Il a fait appel du verdict. 

    En 2018, trois policiers étaient jugés devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour une intervention à Villemomble, en 2013, lors de laquelle une femme a été éborgnée par une grenade de désencerclement. Ils ont été acquittés en première instance et en appel, la légitime défense ayant été retenue. La victime, Fatouma Kebé, est décédée d’une maladie entre les deux procès. 

    En 2015, un gendarme a comparu devant la cour d’assises de Mayotte pour avoir éborgné un enfant de neuf ans sur une plage, en 2011, par un tir de flashball. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire. Il n’a pas fait appel. 

    Pour les collectifs Désarmons-les et L’Assemblée des blessés, dont Laurent Théron fait désormais partie, le procès d’Alexandre M. est une occasion rare de rouvrir le débat sur les violences policières. 
    En amont de l’audience, ces deux organisations ont diffusé un communiqué de presse commun rappelant que « plus de 66 personnes ont perdu l’usage d’un œil en 25 ans, dont près de 40 au cours du premier mandat de Macron ». N’attendant « rien de l’institution judiciaire », elles s’engagent à « faire le procès de l’État hors de l’enceinte des tribunaux »

    Ce débat devrait toutefois se glisser jusqu’à l’intérieur de la cour d’assises, où Laurent Théron a fait citer plusieurs témoins pour redonner « une dimension politique et collective » au procès. « Je veux profiter de cette parenthèse dans la norme du non-lieu pour donner la parole aux autres. La grande majorité des victimes de violences policières sont des personnes noires ou arabes, avec un destin plus tragique : elles ont été tuées par la police. C’est un privilège d’avoir un procès aujourd’hui, et si cela est possible, c’est parce que d’autres sont entrés en lutte pour que le sujet soit visible. Je suis donc aussi héritier de combats qui ont eu lieu avant moi. » À l’issue des trois jours d’audience, un verdict est attendu le mercredi 14 décembre.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/111222/un-policier-juge-aux-assises-pour-avoir-eborgne-un-manifestant-paris

    https://seenthis.net/messages/982579

    #violences_d’Etat #maintien_de_l'ordre #police

    • "Irresponsabilité pénale". Syndicaliste éborgné en manifestation : le CRS acquitté aux assises
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/syndicaliste-eborgne-en-manifestation-le-crs-acquitte-aux-assises-14-12-2

      À l’ouverture de son procès, le policier de 54 ans s’était dit « sincèrement navré de la blessure gravissime » infligée au syndicaliste Laurent Theron, qui a perdu son œil droit lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

      Il avait présenté ses excuses à l’ouverture du procès. La cour d’assises de Paris a acquitté mercredi soir un CRS jugé pour avoir lancé une grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d’une manifestation contre la loi travail en septembre 2016, estimant qu’il avait agi en état de #légitime_défense (tout sauf les dires policiers démontre l’inverse !)

      Après trois heures et demi de délibéré, la présidente de la cour Catherine Sultan a annoncé que le brigadier-chef de 54 ans, Alexandre M., bénéficiait d’une cause d’#irresponsabilité_pénale, une décision immédiatement accueillie dans le public aux cris de « Police partout, justice nulle part ».

      Laurent Theron, définitivement aveugle de l’œil droit depuis qu’il a été atteint par cette grenade, a immédiatement quitté la salle d’audience alors que ses soutiens continuaient de scander « Honte sur vous ».

      Alexandre M. est sorti avec son avocat Laurent-Franck Liénard par une petite porte.

      Un tir « légitime »

      Le CRS a toujours défendu un tir « légitime », en réaction aux jets de projectiles de « groupes hostiles » sur la place de la République à Paris ce 15 septembre 2016, alors qu’il dispersait avec sa compagnie un cortège d’opposants à la loi travail.

      Il s’est aussi déclaré prêt à recommencer. Le proc avait refusé de requérir l’interdiction d’exercer. La justice reste une institution policière.

      #Laurent_Théron #justice #police #justice #la_hogra

    • Une condamnation reviendrait à « castrer tous les CRS de France », Laurent-Franck Liénard, avocat.

      [Le brigadier] Alexandre Mathieu semble lui-même très mal à l’aise. Il jette des coups d’oeil brefs et discrets à Laurent Théron.

      L’experte parle de son enfance difficile et évoque une période de "dérive sociale" dans sa jeunesse pour faire référence à son adhésion au mouvement punk (qu’elle qualifie de mouvement "sectaire" et "violent")... Ça pouffe très fort dans la salle.

      Acclamations et sifflements du côté droit du public, où se trouvent la majorité des soutiens de Laurent Théron. Son avocate, Maître Lucie Simon décrit cette analyse comme étant une « nouvelle violence pour la victime. »

      .... Arrivé sur la place, il constate une "nébuleuse de 200 hommes qui ont prit possession de la place et du skatepark." Pour se réapprovisionner, il se dirige avec un collègue, Claude M. témoin plus tôt dans l’après-midi. Il "découvre" qu’un camion armurerie les suit depuis le début.

      Malgré les avertissements de son collègue, Alexandre Mathieu garde une GMD dans sa poche. Il justifie son geste par le choc d’avoir vu son collègue brûler quelques dizaine de minutes plus tôt. "J’ai choisi de protéger la vie de mes hommes."

      S’en suit, selon lui, offensives policières et projectiles de manifestants. "Je confond un bout de verre et un cocktail Molotov loupé" et c’est à ce moment que le drame se produit : il choisit, par panique, de lancer cette grenade pour "provoquer un repli et avancer".

      La présidente s’interroge. "Avez-vous commis une erreur d’appréciation ? Vous êtes le seul à lancer une grenade. Les autres collègues, pour la plupart, ne semblent pas s’être senti dans un cas de légitime défense." Il ne se démonte pas. "Je pense, oui, qu’il fallait le faire."

      "J’ai lancé la grenade avec force, je voulais la faire rouler, elle s’est élevée, elle a fait une courbe. je le reconnais, je l’assume, j’ai raté mon jet. C’est malheureux."

      Parfois, les mots d’AM s’apparentent à une grosse blague. "Quand nous sommes rentrés dans le camion, on s’est quand même dit, c’est étrange ce qui s’est passé là... Ce serait quand même pas cette grenade ?"

      Margaux Harivel @margauxhrvl
      https://twitter.com/margauxhrvl/status/1602699092534169603

      en presse :

      Oui, le lancer de son client était « raté » et n’a pas atteint la cible visée, distante de plusieurs dizaines de mètres de la victime. Mais il n’empêche qu’il était « justifié », martèle l’avocat. Il répète ad nauseam les dangers encourus par les policiers, avant d’en venir aux « causes exonératoires de la responsabilité pénale ». Elles sont toutes remplies, selon Laurent-Franck Liénard : il y a eu un « commandement de l’autorité » validant l’usage de la #GMD (celui-ci est pourtant intervenu une heure avant les faits), Alexandre M. était en état de légitime défense (l’accusé dit avoir reçu une bouteille en verre), et de nécessité (le chef de groupe voulait « protéger ses hommes »)… Pour tout cela, l’avocat demande l’acquittement au jury. Une condamnation reviendrait à « castrer tous les CRS de France », et donc à menacer la sécurité de la société tout entière.

      idem

      .... Le défilé des CRS à la barre, entre amnésie et soupçon d’une volonté de protection de leur collègue, a donné une impression de louvoiement, que résument ces mots du voisin d’Alexandre Mathieu à l’instant des faits : « On était plus ou moins pris à partie, mais de façon éloignée. » ....

      Il n’y a donc pas de coupable dans cette affaire, a décidé la justice. En revanche, il y a bien une victime. Laurent Théron, père de deux enfants de 14 et 20 ans dont il a la garde exclusive, a raconté sa vie de cyclope depuis le 15 septembre 2016. Le champ de vision réduit et le relief qui disparaît. Les portes dans lesquelles on se cogne, l’eau qu’on verse à côté du verre, l’hésitation devant une petite marche. La fin du ping-pong et du football américain – impossible de renvoyer une balle ou d’attraper un ballon. Le certificat à obtenir pour continuer à conduire, la gêne pour faire ses créneaux à droite, les cinq accrochages en quatre ans qui ont incité la GMF à résilier son assurance. Les six opérations qu’il a subies. L’implant qui n’a pas tenu. Le mélange de lymphe et de sang qui coule la nuit, et le réveille. L’obligation de se laver l’œil cinq fois par jour, dix en été quand l’air est sec et chaud. Sans même parler de la dépression et des difficultés financières. « Ce 15 septembre 2016, je veux l’oublier, a dit Laurent Théron. Mais tous les jours, le miroir me le rappelle. »

      https://justpaste.it/ajtq4

      #porcherie

  • Danyèl Waro, chantre du renouveau du Maloya - Radio Nova
    https://www.nova.fr/news/danyel-waro-chantre-du-renouveau-du-maloya-207407-24-11-2022

    ’artiste iconique réunionnais se remémore ses souvenirs et raconte 40 ans de militantisme et de musique.

    C’est après son concert remarqué le 13 novembre 2022 au sein de l’auditorium du Musée des Confluences de Lyon que j’ai pu rejoindre Danyèl Waro. Humble, au regard bienveillant et aux cheveux en bataille, le chanteur-poète et musicien me parle de manière sincère, comme si j’étais de la famille. Ce sentiment de camaraderie pousse l’artiste à m’inviter dans sa vie, sa découverte du maloya, ce blues de l’Océan Indien aux racines africaines, malgaches et indiennes, officieusement interdit par les autorités et qui ne survivait que dans quelques familles. Le natif du Tampon découvrit cette musique lors d’un concert de Firmin Viry lors de la fête du Parti Communiste réunionnais.

    Ce moment sera marquant, ces sonorités ancestrales et ces chansons revendicatives vont l’imprégner et lui faire prendre conscience de son identité réunionnaise. Il reprend le flambeau, joue, chante et fabrique même des instruments. Son maloya puise dans les différentes cultures de l’Océan Indien et sa poésie est au service de la cause créole, qu’il met en avant au sein de ses albums. De sa jeunesse à Trois Mares, à la découverte de la musique par les disques de sa sœur, les journées de travaux dans les champs à couper la canne à sucre, ou encore son emprisonnement pour refus du service militaire, jusqu’à sa dévotion pour le maloya et ses albums dont “Tinn Tout”, le dernier en date, Danyèl Waro nous raconte.

    #musique #maloya #La_Réunion #Danyèl_Waro #audio #radio #radio_nova

  • Le Business du bonheur

    De la légendaire Lise Bourbeau à la reine du rangement Marie Kondo, en passant par la star du développement personnel Tony Robbins, le bonheur est une industrie qui fait des millionnaires. C’est aussi une idéologie : le culte de l’optimisme, de la résilience et de la performance individuelle. Mais alors que la consommation d’antidépresseurs ne cesse d’augmenter et que les burn-out se multiplient dans nos sociétés, que cache cette obsession contemporaine pour le bonheur ?

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/66144
    #film #documentaire #film_documentaire
    #développement_personnel #management #positivité #bonheur #psychologie_positive #choix #marché #coaching #individualisme #science_du_bonheur #Martin_Seligman #psychanalyse #Freud #thérapie_comportementale #optimisme #pessimisme #espoir #forces_Clifton #Don_Clifton #leadership #volontarisme #self-help #protestantisme #la_recherche_du_bonheur #recherche_du_bonheur #self-made_man #méritocratie #responsabilité_individuelle #inégalités #agency (#pouvoir_d'agir) #USA #Etats-Unis #libéralisme #éducation_positive #émotions #psychologie_sociale #team-building #cache-misère #travail #chief_happiness_officer #volonté #convivialité #docilité #happiness_economics #Richard_Layard #center_of_economic_performance (#CED) #bien-être_individuel #David_Cameron #programmes_d'activation_comportementale #chômage #rapport_Stiglitz #Gallup #adaptation #privatisation_de_la_souffrance

  • « La Cour a détruit en un jour le résultat d’années de travail » : stupeur dans la société civile après une décision judiciaire sur la transparence financière
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/12/05/la-cour-a-detruit-en-un-jour-le-resultat-d-annees-de-travail-stupeur-dans-la

    « La Cour a détruit en un jour le résultat d’années de travail » : stupeur dans la société civile après une décision judiciaire sur la transparence financière

    La Cour de justice de l’Union européenne a jugé illégale la mise à disposition du public de registres des bénéficiaires effectifs des sociétés. Ces registres étaient pourtant devenus un outil majeur dans la lutte contre le crime financier.

    « La Cour a détruit en un jour le résultat d’années de travail, notamment de la part de la société civile qui a été à l’origine de cette bataille pour la transparence, se désole Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International. C’est le plus beau cadeau que la Cour pouvait faire au crime organisé. Elle n’a probablement pas assez pris la mesure des conséquences d’une telle décision en matière de recul dans la lutte antiblanchiment. »

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La justice européenne met un frein à la transparence financière
    La transparence des registres de bénéficiaires était l’une des mesures phares de la cinquième directive européenne antiblanchiment (2018), votée dans un contexte de scandales financiers à répétition, à l’image des « Panama Papers ». Ouverts progressivement au public depuis 2021 dans les différents Etats de l’UE, ces registres répertorient les ayants droit réels des sociétés, compliquant la dissimulation des fraudeurs et des réseaux criminels derrière des prête-noms et des sociétés-écrans.

    Cette opération transparence, défendue par les organisations de la société civile, a été combattue par certains propriétaires de société, qui estimaient que la publication de leur nom portait atteinte à leur vie privée. Amenée à se prononcer à l’occasion d’une question préjudicielle posée par la justice luxembourgeoise, la CJUE leur a donné raison. Dans son arrêt du 22 novembre, la Cour juge cette transparence contraire au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles des citoyens, garantis par la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

    Huit pays ont déjà verrouillé leurs registres
    Les conséquences de cette décision ne se sont pas fait attendre. En l’espace de quelques jours, plusieurs Etats européens ont fermé l’accès de leurs registres au public : les Pays-Bas, l’Irlande, Malte, Chypre, l’Allemagne, la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg.

    #blanchiment #corruption #détournements_de_fond #la_voie_est_libre_pour_les_millionaires #guerre_sociale

  • Bilan du rassemblement du 5 novembre 2022 à CALLAC - #La_Horde
    https://lahorde.samizdat.net/Bilan-du-rassemblement-du-5-novembre-2022-a-CALLAC

    Compte-rendu du Collectif de #Vigilance_Antifasciste 22.
    Retour sur la journée mobilisation antifasciste du 5 novembre.
    A l’appel d’habitantEs, associations, organisations politiques et syndicales, collectifs antifascistes, c’est près de 1 000 personnes qui se sont rassemblées le 5 novembre pour s’opposer à la tenue du meeting de « ténors » de la supercherie du « grand remplacement » pour la majeure partie issue de Reconquète.

    Une enseignante et élue de Callac victime de diffamation par l’extrême-droite.
    https://visa-isa.org/article/communique-une-enseignante-et-elue-de-callac-victime-de-diffamation-par-le

    Ce lundi 14 novembre un pas supplémentaire a été franchi dans l’abjection par Riposte Laïque qui a publié sur son site internet un article diffamatoire et ordurier qui vise particulièrement l’élue en charge du suivi du projet Horizon, par ailleurs enseignante. Non content de se répandre en propos et sous-entendus injurieux, ce texte fournit de nombreux détails sur la vie professionnelle et personnelle de cette élue, ainsi que des éléments permettant d’identifier l’établissement scolaire où elle travaille et le lieu où elle vit. L’auteure de cet article se permet également de remettre en cause le professionnalisme de notre collègue et la matière qu’elle enseigne.

    #Bretagne

  • La COP 27 : un machin globalement néfaste organisé dans une dictature et sponsorisé par Coca-Cola
    https://ricochets.cc/La-COP-27-une-grosse-merde-globalement-nefaste-organisee-dans-une-dictatur

    Tout est dans le titre. Ca fait des dizaines d’années qu’Etats et entreprises font leur show dans des COP, avec force dépenses d’argent et d’énergies fossiles, pour des résolutions souvent très merdiques qui ne sont de toute façon pas vraiment appliquées. Organiser honteusement cette COP 27 chez la dictature égyptienne et avec Coca-Cola comme sponsors c’est le bouquet final. Les opposants au régime de Abdel Fattah El-Sisi et les écologistes pourchassés, tués ou en prison doivent bien apprécier les (...) #Les_Articles

    / #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, #Le_monde_de_L'Economie

    https://reporterre.net/COP27-Avion-bus-climatises-touristes-bienvenue-a-Charm-el-Cheikh
    https://cop27.eg/#/presidency/partners
    https://paris-luttes.info/radio-crise-ecologique-pourquoi-16355
    https://reporterre.net/2015-a-2022-sont-les-annees-les-plus-chaudes-jamais-enregistrees

  • Le nucléaire à l’offensive
    https://ricochets.cc/Nucleaire-a-l-offensive_gouvernement-EDF-veulent-lancer-chantier-6-premier

    La fuite en avant du gouvernement Macron vers le #nucléaire reste d’actualité. Et nécessitera forcément des batailles locales pour refuser l’implantation de nouvelles centrales. On sait déjà que l’ Assemblée, appelée à voter sur ces constructions, adoptera la loi qui les autorise. Avec les macronistes, LR, le RN, le PC et une partie du PS, les pronucléaires sont majoritaires. Le gouvernement et EDF ont tout programmé pour que le chantier des 6 premiers EPR soit lancé dès l’été prochain Le gouvernement et (...) #Les_Articles

    / nucléaire, #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle

  • Citizen Kane, le secret du #Pouvoir
    https://www.blast-info.fr/articles/2022/citizen-kane-le-secret-du-pouvoir-RfzxtLOVSxueLsObPxMkRQ

    L’éternel retour de XanaduXanadu est le nom du palais érigé par le premier empereur mongol de la dynastie des Yuan, Kubla Khan, qui régna sur la Chine de 1260 à 1294. Sa construction aura duré quatre ans, au prix du travail forcé de dizaines de milliers…

    #Cinéma #La_fin_du_film
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-citizen-kane-le-secret-du-pouvoir-RfzxtLOVSxueLsO

  • La société sans Etat de Giovanna Berneri - PDF
    https://www.partage-noir.fr/la-societe-sans-etat-de-giovanna-berneri-pdf

    La société sans État de Giovanna Berneri (Traduit de l’italien par Albert Ledrapier) a été publié dans la brochure n°3 de Contre Courant - Cahiers mensuels d’études sociales en janvier 1955. #La_société_sans_Etat

    #Giovanna_Berneri #anarchisme #PDF
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/giovanna-berneri.pdf

  • Ignaz Wrobel (Kurt Tucholsky), Les Abattoirs, Die Weltbühne, 08.09.1925, Nr. 36, S. 367
    http://www.zeno.org/Literatur/M/Tucholsky,+Kurt/Werke/1925/Les+Abattoirs

    Ein grüngrauer, stumpfer Himmel liegt über La Villette, dem Arbeiterviertel im Nordosten der Stadt. Ein Stückchen Kanal durchschneidet quer die Straßen, von hier fahren die Kähne mit dem Fleisch durch rußige Wiesen. Es ist sieben Uhr früh.

    Gegenüber dem begitterten Eingang zu den dunkeln Gebäuden des Schlachthofes hocken, sitzen, bummeln vor den Caféhäusern merkwürdige Männer und Frauen. Viele haben blutbespritzte Hosen, blutgetränkte Stiefel, ein grauer Mantel bedeckt das ein wenig. Einer ist nur in Jacke und Hose, unten ist er rot, als habe er in Blut gewatet, auf dem Kopf trägt’ er eine kleine, runde, rote Mütze – er sieht genau aus wie ein Gehilfe von Samson. Er raucht. Eine Uhr schlägt.

    Die Massen strömen durch die große Pforte, hinten sieht man eine Hammelherde durch eine schattige Allee trappeln, mit raschen Schritten rücken die Mörder an. Ich mit.

    Über den großen Vorhof, flankiert von Wärter- und Bürohäuschen, an einer Uhrsäule vorüber, hinein in die ›carrés‹. Das sind lange Hallen, nach beiden zugigen Seiten hin offen, hoch, mit Stall-Löchern an den Seiten. Hier wird geschlachtet. Als ich in die erste Halle trete, ist alles schon in vollem Gange. Blut rieselt mir entgegen.

    Da liegt ein riesiger Ochs, gefesselt an allen vieren, er hat eine schwarze Binde vor den Augen. Der Schlächter holt aus und jagt[205] ihm einen Dorn in den Kopf. Der Ochse zappelt. Der Dorn wird herausgezogen, ein neuer, längerer wird eingeführt, nun beginnt das Hinterteil des Tieres wild zu schlagen, als wehre es sich gegen diesen letzten, entsetzlichen Schmerz.

    Eine Viertelminute später ist die Kehle durchschnitten, das Blut kocht heraus. Man sieht in eine dunkle, rote Höhle, in den Ochsen hinein, aus dem Hohlen kommt das Blut herausgeschossen, es kollert wie ein Strudel, der Kopf des Ochsen sieht von der Seite her zu. Dann wird er gehäutet. Der nächste.

    Der nächste hat an der Stalltür angebunden gestanden mit seiner Binde. Die ist ihm jetzt abgenommen, er schnüffelt und wittert, mit geducktem Hals sieht er sich den Vorgänger an, der da hängt, und beriecht eine riesige weiße Sache: einen Magen, der, einer Meeresqualle gleich, vor ihm auf dem Steinboden umherschwimmt.

    Auf einem Bock liegen drei Kälbchen mit durchschnittenen Kehlen, noch lange zucken die Körper, werfen sich immer wieder. Rasch fließt das Blut mit Wasser durchmischt in den Rinnsalen ab. Dort hinten schlachten sie die Hammel.

    Zu acht und zehn liegen sie auf langen Böcken, auf dem Rücken liegen sie, den Kopf nach unten, die Beine nach oben. Und alle diese vierzig Beine schlagen ununterbrochen die Luft, wie eine einzige Maschine sieht das aus, als arbeiteten diese braunen und grauen Glieder geschäftig an etwas. Sie nähen an ihrem Tod. In der Ecke stehen die nächsten, sie sind schon gebunden, schnell nimmt der Schlächter eins nach dem andern hoch und legt es vor sich auf den Bock. Kein Schrei.

    Drüben in der nächsten Halle wird à la juive geschlachtet. Der Mann, der schachtet, ist aus dem Bilderbuch, ein Jude: ein langes, vergrämtes Gesicht mit einem Käppchen, in der Hand hat er einen riesigen Stahl, scharf wie ein Rasiermesser. Er probt die Schneide auf dem Nagel, er nimmt irgendeine religiöse Förmlichkeit mit ihr vor, seine Lippen bewegen sich. Die süddeutschen Gassenjungen übersetzten sich dies Gebet so: I schneid di nit, i metz di nit, i will di bloß mal schächte!

    Hier wird das Tier nicht vorher getötet und dann zum Ausbluten gebracht, sondern durch einen Schnitt getötet, so daß es sich im Todeskampf ausblutet. Ich bin auf den Schnitt gespannt.

    Der Ochse ist an den Vorderbeinen gefesselt, durch den Raum laufen über Rollen die Stricke, und zwei Kerls ziehen langsam an. Der Ochse strauchelt, schlägt mit den Beinen um sich, legt sich. Der Kopf hängt jetzt nach unten, die Gurgel strammt sich nach oben . . . Der Jude ist langsam nähergekommen, den Stahl in der Hand. Aber wann hat er den Schnitt getan –? Er ist schon wieder zwei Meter fort, und dem Ochsen hängt der Kopf nur noch an einem[206] fingerbreiten Streifen, das Blut brodelt heraus wie aus einer Wasserleitung. Das Tier bleibt so länger am Leben, unter der Rückenmuskulatur arbeitet es noch lange, fast zwei und eine halbe Minute. Ob es bei diesem System, wie behauptet wird, länger leidet, kann ich nicht beurteilen. Das Blut strömt. Erst dunkelrotes, später scharlachrotes, ein schreiendes Rot bildet seine Seen auf dem glitschrigen Boden. Nun ist das Tier still, der Augenausdruck hat sich kaum verändert. Neben ihm hat sich jetzt ein Mann auf den Boden gekniet, der das Fell mit einer Maschine ablöst. Sauber trennt der Apparat die Haut vom Fleisch, die Maschine schreit, es hört sich etwa an, wie wenn ein Metall gesägt wird, es kreischt. Dann wird dem riesigen Leib ein Schlauch ins Fleisch gestoßen, langsam schwillt er an: es wird komprimierte Luft eingepumpt. Das geschieht, wird gesagt, um die Haut leichter zu lösen. Es hat aber den Nachteil, daß diese Luft nicht rein ist, und das Fleisch scheint so schneller dem Verderben ausgesetzt zu sein. Und es hat den Vorteil, daß sich die Ware, da die Luft nicht so schnell entweicht, im Schaufenster besser präsentiert.

    Karrees und wieder Karrees – der Auftrieb auf dem benachbarten Viehmarkt, der zweimal wöchentlich stattfindet, ist stark genug: gestern waren es 13000 Tiere. Paris ist eine große Stadt, und es gibt nur noch kleinere Abattoirs, wie das an der Porte de Vaugirard, und eines nur für Pferde in Aubervilliers. Jetzt ist das Pferdefleisch annähernd so teuer wie das reguläre – der Verbrauch hat wohl etwas nachgelassen. La Villette hat das größte Abattoir – keineswegs das modernste –, mit dem in Nancy und den großen Musterschlachthöfen in Amerika und Deutschland nicht zu vergleichen.

    Stallungen und Stallungen. Viele Tiere sind unruhig, viele gleichgültig. An einer Stalltür ist ein Kalb angebunden, das bewegt unablässig die Nüstern, etwas gefällt ihm hier nicht. Zehn Uhr zwanzig, da ist nichts zu machen. Ein Ochse will nicht, er wird furchtbar auf die Beine geschlagen. Sonst geht alles glatt und sauber und sachlich vor sich. An einer Tür stehen zwanzig kurz abgeschnittene Rinderfüße, pars pro toto, eine kleine Herde. Hier liegt ein Schafbock und kaut zufrieden Heu. Es ist ein gewerkschaftlicher Gelber.

    Der wird an die Spitze der kleinen Hammelherden gesetzt, die da einpassieren, er führt sie in den Tod; kurz vorher verkrümelt er sich und weiß von nichts mehr, der Anreißer. Er ist ganz zahm und kommt immer wieder zu seinem Futterplatz zurück. Dafür schenkt man ihm das Leben. Das soll in den letzten Jahren schon mal vorgekommen sein.

    Hier im großen Stall ist ein Pferch ganz voll von Schafen. Sie werden wohl gleich abgeholt, sie stehen so eng aufeinander, daß sie sich überhaupt nicht bewegen können, und sie stehen ganz still. Sie sehen stumm auf, kein Laut, hundertzwanzig feuchte Augen sehen dich an. Sie warten.

    [207] Durch Stallstraßen, an Eisfabriken und Konservenfabriken vorüber, zu den Schweinen. Eine idyllische Hölle, eine höllische Idylle.

    In dem riesigen, runden Raum brennen in den einzelnen Kojen, die durch Bretterwände abgeteilt sind, große Strohfeuer. Die Rotunde hat Oberlicht, und die Schlächter, die Männer und Frauen, die die Kadaver sengen, sehen aus wie Angestellte der Firma Hephästos & Co. Die Schweine rummeln in den Kojen, durchsuchen das Stroh – der Schlächter mit einem großen Krockethammer tritt näher, holt, heiliger Hodler! weit aus und schlägt das Tier vor den Kopf. Meist fällt es sofort lautlos um. Zappelt es noch, gibt er einen zweiten Schlag, dann liegt es still. Keine Panik unter den Mitschweinen, kein Laut, kein Schrecken. Draußen, in den Ställen drumherum, schreien sie, wie wenn sie abgestochen werden sollen – hier drinnen kein Laut. Dem toten Schwein werden von Frauen die Borsten ausgerupft, mit denen du dich später rasierst, dann wird es ans Feuer getragen und abgesengt. Die schwarzen Kadaver, auf kleinen Wägelchen hochaufgeschichtet, fahren sie in den Nebensaal, wo man sie weiterverarbeitet. Hier, wie bei den Rindern, stehen Leute mit Gefäßen, die fangen das Blut auf. Das Blut raucht, es ist ganz schaumig, sie rühren ununterbrochen darin, damit es nicht gerinnt.

    Die Schlächter stehen sich nicht schlecht: sie verdienen etwa zweihundert Franken die Woche. (Eine Umrechnung ergäbe bei den verschiedenen Lebensbedingungen ein falsches Bild; der Reallohn ist für deutsche Verhältnisse hoch: der französische Arbeiter wohnt schlechter als sein deutscher Genosse, ißt bedeutend besser, kleidet sich fast ebenso gut.)

    Da an der Ecke stehen vor großen Trögen Männer und Frauen und kochen die Kalbsköpfe aus. Blutig kommen sie hinein, weiß kommen sie heraus. Auf dem Boden rollen die abgeschnittenen Köpfe mit den noch geöffneten Augen – ein Mann ergreift sie und pumpt sie gleichfalls mit der Luftpumpe auf. Jedesmal bläht sich der Kopf, jedesmal schließt das tote Kalb langsam und wie nun erst verlöschend die Augen . . . dann werden sie gekocht.

    Das einseitige Stiergefecht dauert noch an, bis elf wirds so weitergehen. An der Uhr, vorn am Eingang, hängen die Marktnotizen.

    Da ist zunächst eine große erzene Tafel, den Toten des Krieges als Erinnerung gewidmet, aufgehängt von den vereinigten Großschlächtereien der Stadt Paris. Namen, eine Jahreszahl . . . Ich studiere die Markttafeln. Und beim Aufsehen bleiben mir Worte haften, ein paar Worte von der Inschrift, die die Gefallenen ehren soll. So:

    La Boucherie en gros

    1914–1918

    Die Parallele ist vollständig.

    Abattoirs de la Villette : histoire
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Abattoirs_de_la_Villette

    #Paris #La_Villette #1925 #boucherie #abattoir #guerre #première_guerre_mondiale #reportage

  • 25.10.2022. Mort de Blessing Matthew : Face à l’impunité en France, nous introduisons une requête devant la #Cour_européenne_des_droits_de_l’homme

    Nous refusons d’accepter qu’à la violence qui coûta la vie à Blessing Matthew s’ajoute celle de l’impunité !

    Le 9 mai 2018, le corps d’une jeune femme est découvert dans la Durance au barrage de Prelles, une dizaine de kilomètres en aval de Briançon (Hautes-Alpes, France). La jeune femme est identifiée quelques jours plus tard comme étant Blessing Matthew, âgée de 21 ans et originaire du Nigeria. Elle avait été vue pour la dernière fois le 7 mai, entre 4 heures et 5 heures du matin, alors que des gendarmes mobiles tentaient de l’interpeller avec ses deux compagnons de route, Hervé S. et Roland E., dans le hameau de La Vachette, à proximité de la frontière franco-italienne.

    Au-delà de la douleur de sa famille et de ses deux compagnons de route, la mort de Blessing a suscité une vive émotion dans le Briançonnais. Elle a concrétisé les craintes, maintes fois exprimées par la société civile, concernant la militarisation de la frontière haute-alpine et ses conséquences dangereuses pour les personnes exilées. C’est le premier cas documenté d’une personne exilée décédée dans le Briançonnais, depuis la décision du gouvernement français de rétablir les contrôles fixes aux frontières en 2015. Depuis lors, plusieurs autres cas ont été documentés. Au total, de 2015 à mai 2022, 46 personnes ont trouvé la mort en tentant de franchir la frontière franco-italienne.

    À la suite de sa mort, la famille de Blessing – soutenue par l’association briançonnaise Tous Migrants – n’a eu de cesse de demander vérité et justice pour sa mort. Or, en réponse à la plainte déposée le 25 septembre 2018 par une des sœurs de Blessing, Christiana Obie, le 15 novembre 2019, le procureur de Gap décide d’un non-lieu ab initio, une décision confirmée par la suite.

    Ce processus judiciaire n’a pas permis de faire la lumière sur les faits ayant mené à la mort de Blessing et les responsabilités impliquées. Au contraire, l’analyse par Tous Migrants du dossier d’enquête du procureur, et notamment des déclarations des gendarmes mobiles, a révélé de nombreuses incohérences, contradictions et zones d’ombres.

    À la demande de l’association Tous Migrants et en collaboration avec elle, et grâce à la contribution fondamentale d’un des compagnons de route de Blessing Matthew, Hervé S., l’agence Border Forensics à mobilisé des méthodes d’analyse spatio-temporelle de pointe pour mener sa propre contre-enquête. L’analyse de Border Forensics a permis, grâce au témoignage in situ d’Hervé S., de confirmer et de préciser la reconstitution des événements. Selon ce témoignage, en poursuivant Blessing, les gendarmes l’ont mise en danger, menant à sa chute dans la Durance et à sa mort. De plus, Border Forensics a réalisé une analyse spatio-temporelle des déclarations des gendarmes qui a fait émerger les nombreuses omissions, contradictions et zones d’ombre de l’enquête de police judiciaire concernant les conditions qui ont mené à la mort de Blessing.

    L’analyse produite par Border Forensics, publiée le 30 mai 2022, a ainsi remis en cause les conclusions de l’enquête de police judiciaire disculpant les gendarmes. Compte tenu de ces nouveaux éléments qui apportent un éclairage inédit et déterminant sur les faits, une demande a été déposée le 27 mai 2022 par Maître Vincent Brengarth auprès du Parquet Général de Grenoble, une demande de réouverture de l’instruction sur charges nouvelles a été déposée le 27 mai 2022 par Maître Vincent Brengarth auprès du Parquet Général de Grenoble.

    Or, contre toute attente, le 23 juin 2022, le procureur général a indiqué qu’il n’envisageait pas de saisir la chambre de l’instruction. Le procureur général, par sa décision qui tient en quelques lignes et qui a été prise en très peu de temps, a balayé tous les éléments nouveaux apportés par Border Forensics et a refusé d’entendre le témoignage d’Hervé S. qui, pour la première fois, révélait l’existence d’un véritable guet-apens. Cette décision a totalement fait fi des éléments nouveaux qui devaient justifier des investigations complémentaires, conformément aux obligations pesant sur la justice en la matière.

    En réaction aux circonstances de la mort de sa sœur, Happy Matthew nous a dit : “Ils ont juste laissé une personne mourir parce qu’elle n’est pas blanche comme eux, elle n’est pas Française comme eux.” Le déni de vérité et de justice qu’a confirmé le procureur général perpétue ainsi le traitement discriminatoire et inhumain de Blessing Matthew après sa mort.

    Nous refusons qu’à la violence qui coûta la vie à Blessing Matthew s’ajoute celle de l’impunité. Comme le dit Christiana Obie : « Ma soeur continuera de hurler et hurler » tant que justice ne sera pas faite. Au-delà du cas de Blessing, l’impunité pour les morts de personnes migrantes aux frontières italo-françaises permet de perpétuer les politiques et pratiques de contrôles et de renvois systématiques mettant les exilé·es en danger.

    Ainsi, considérant l’impératif de vérité et de justice pour Blessing et l’épuisement des voies de recours en France, Maître Vincent Brengarth a déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) le 20 octobre 2022. Cette requête contre la France souligne l’absence d’enquête effective et le manque d’indépendance de celle-ci. Elle se fonde en effet sur les obligations pesant sur les États membres en vertu de l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui protège le droit à la vie. Le refus de prise en compte de ce témoignage révèle a posteriori l’absence d’indépendance dans le cadre des investigations menées mais également leur partialité. Par ailleurs, la requête tend également à dénoncer l’absence de tout recours pour dénoncer la position du Parquet Général refusant de rouvrir l’information judiciaire malgré les éléments produits et par le truchement d’une motivation expéditive. Maître Vincent Brengarth déclare au sujet de la procédure : “Il est indispensable que la CEDH condamne la France pour la manière inacceptable dont elle a instruit le décès de Blessing qui n’a pas bénéficié d’une enquête indépendante et impartiale”.

    À l’occasion du dépôt de la requête devant la CEDH, Border Forensics publie la reconstruction vidéo complète de l’analyse spatio-temporelle des contradictions des déclarations des gendarmes, et publie la traduction anglaise de l’ensemble de son rapport.

    Rien n’arrêtera notre demande de « vérité et justice pour Blessing » !

    https://www.borderforensics.org/fr/updates/25-10-2022-mort-de-blessing-matthew-face-a-limpunite-en-france-nous

    #CEDH #courEDH #justice #Blessing_Matthew
    #décès #morts_aux_frontières #asile #migrations #frontières #Hautes-Alpes #Briançon #La_Vachette #Briançonnais #France #gendarmes #border_forensics #mourir_aux_frontières #Blessing
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    voir aussi ce fil de discussion sur l’"affaire Blessing" :
    https://seenthis.net/messages/962473

    • Mort d’une Nigériane dans les Alpes : la Cour européenne des droits de l’Homme saisie par Tous Migrants

      L’association Tous Migrants a annoncé, mardi, avoir déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme au sujet du décès en 2018, de Blessing Matthew, une jeune Nigériane, morte noyée près de Briançon, après avoir franchi la frontière franco-italienne. Deux non-lieux avaient été prononcés au terme de l’enquête.

      La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) va-t-elle réussir à faire la lumière sur les circonstances de la mort de Blessing Matthew ? L’association Tous Migrants a annoncé, mardi 25 octobre, avoir saisi l’instance européenne concernant la mort, en 2018, de cette jeune Nigériane, dans les Hautes-Alpes, après un contrôle de gendarmerie.

      « Nous refusons d’accepter qu’à la violence qui coûta la vie à Blessing Matthew s’ajoute celle de l’impunité ! », déclare l’association dans un communiqué.

      L’enquête sur les circonstances du décès, portant notamment sur un contrôle de gendarmerie à la frontière, en la présence de Blessing Matthew le 7 mai 2018, avait d’abord été classée sans suite par le parquet de Gap. La sœur de la victime, Christiana Obie Darko, avait déposé plainte avec constitution de partie civile et une information judiciaire avait été ouverte. Elle avait conclu à un non-lieu, le 18 juin 2020, confirmé en appel le 9 février 2021.

      Le 13 juin dernier, Tous Migrants et la sœur de l’exilée avaient déposé une demande de réouverture d’information judiciaire, en invoquant le nouveau témoignage fourni par un des « exilés pourchassés par les gendarmes » évoquant un « véritable guet-apens ».
      « Help me, help me »

      Cette personne, présentée comme Hervé S., avait fait, en mai 2018, la route depuis l’Italie avec Blessing Matthew. Il assure que les gendarmes les ont repérés dans le village de La Vachette et que l’un d’eux a poursuivi Blessing dans un jardin près de la Durance. La jeune femme serait alors tombée dans l’eau en voulant lui échapper.

      « Je l’ai entendue crier : ’Help me, help me !’ [’Aidez-moi, aidez-moi !’] Au fur et à mesure qu’elle criait, sa voix s’éloignait… Ensuite, le gendarme est allé dire à ses collègues qu’elle était tombée dans la rivière mais qu’elle avait peut-être traversé. Ils n’ont pas appelé les secours. Des gendarmes sont allés [essayer de] chercher Blessing de l’autre côté », avait confié Hervé S. à Médiapart en avril dernier.

      Tous Migrants s’est également appuyé sur les travaux de Border forensics, qui a recueilli le témoignage de Hervé S. « in situ », et reconstitué la scène qui s’est déroulée dans le village de La Vachette. Une investigation qui contredit l’enquête de police judiciaire.

      Le procureur général de Grenoble avait indiqué, fin juin, qu’il ne donnerait pas suite à la demande de réouverture d’une information judiciaire, indiquant que Hervé S avait été interrogé et n’avait pas évoqué de guet-apens.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/44294/mort-dune-nigeriane-dans-les-alpes--la-cour-europeenne-des-droits-de-l

    • Justice for Blessing: Contesting Police Violence at the Franco-Italian Border

      On October 25th, Tous Migrants, a French migrant advocacy organization, announced that it had filed an appeal with the European Court of Human Rights concerning the death of Blessing Matthew, a young Nigerian woman who died after crossing the Franco-Italian border. This appeal is based in part on new evidence in the case that came to light in an investigation by Border Forensics.

      Blessing Matthew was 21 years old, from Nigeria, and had graduated high school there. She arrived in Italy in the autumn of 2016 but was unable to secure the right to stay or find work, so she decided to continue her journey. On the night of May 7th 2018, she crossed the border from Italy to France. Two days later her body was found in the Durance River, several kilometers downstream from the border. The sequence of events that led to her death was unclear until Border Forensics conducted an investigation to reconstruct the events. Using new witness testimony from one of Blessing’s fellow travelers, alongside additional evidence, Border Forensics conducted a spatio-temporal analysis to visually reconstruct the scene. Border Forensics has shown that French police may have endangered Blessing in a way that led to her fall into the river and ultimately to her death.

      Border Forensics takes an innovative approach combining academic inquiry and activism with the goal of revealing border violence and seeking mobility justice. Their investigations bring together civil society, academics, and migrants and their families in a way that recognizes the distinct knowledge that each party contributes. This enables them to reveal new information about the violence that takes place at borders around the world. In Blessing’s case, the previous investigation by the French police was inconclusive with contradictory statements from the police who saw Blessing the night she died. The two attempts to bring the case to court in France were dismissed, so the new evidence from Border Forensics that has been brought to the ECHR is the last resort to seek justice for Blessing.

      Blessing’s death falls into a larger pattern of police repression and violence at the Franco-Italian border. Migrants are criminalized for their mobility, facing verbal and physical violence from French police, and being refused entry to France despite their right to claim asylum. Residents of the town of Briançon and activists have mobilized in solidarity with migrants, running a shelter for migrants and going to the border and look for people who are in need of assistance after crossing. My doctoral research considers how citizens and migrants act in solidarity together in this region despite the threat of criminalization. I spent a year conducting fieldwork at this border, and with the support of a UACES microgrant, I was able to return after I had completed my fieldwork in order to share my findings with the people who have contributed to my research. As an activist academic, I seek to ensure that my research is engaged with community priorities and done in a way that is not extractive. Even though I am no longer in the field, collaborating with Border Forensics to translate the investigation and publicize it in English is a way for me to contribute and stay engaged in the cause for justice at this border.

      https://uacesoneurope.ideasoneurope.eu/2022/11/01/justice-for-blessing-contesting-police-violence-at-the-f

    • Le 23 novembre 2022, la CEDH informe Tous Migrants et la famille de Blessing que la requête est recevable !!

      Le 7 mai 2018, Blessing Matthew chutait dans la Durance en crue, alors qu’elle était poursuivie par une patrouille de gendarmes mobiles. Les deux personnes qui l’accompagnaient avaient réussi à se cacher. Depuis sa cachette, Hervé voyait et entendait toute la scène qu’éclairaient les torches des gendarmes mobiles.

      Au-delà de la douleur de sa famille et de ses deux compagnons de route, la mort de Blessing a suscité une vive émotion dans le Briançonnais. Elle a concrétisé les craintes, maintes fois exprimées par la société civile, concernant la militarisation de la frontière haute-alpine et ses conséquences dangereuses pour les personnes exilées. C’est le premier cas documenté d’une personne exilée décédée dans le Briançonnais, depuis la décision du gouvernement français de rétablir les contrôles fixes aux frontières en 2015. Depuis lors, plusieurs autres cas ont été documentés. Au total, de 2015 à mai 2022, 46 personnes ont trouvé la mort en tentant de franchir la frontière franco-italienne.

      À la suite de sa mort, la famille de Blessing - soutenue par l’association briançonnaise Tous Migrants - n’a eu de cesse de demander vérité et justice pour sa mort. Mais la justice française a refusé toute instruction depuis le classement sans suite de l’enquête du procureur disculpant les gendarmes mobiles. Elle a refusé d’entendre le témoin et d’examiner les nombreuses omissions, contradictions et zones d’ombre de l’enquête de police judiciaire, mises en évidence par notre contre-enquête et par celle de Border Forensics.

      Face à l’impunité des responsables et au déni de justice en France, nous avons déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) le 25 octobre.

      Le 23 novembre, la CEDH nous a signifié que notre requête était recevable et que la Cour allait donc l’examiner.

      Nous espérons que sa décision obligera la justice française à ouvrir l’instruction et faire correctement son travail, en toute impartialité. Mais cela peut prendre du temps, pour ne pas dire des années. Nous allons donc poursuivre notre travail de sensibilisation sur ce drame qui est la conséquence d’une politique responsable de dizaines de morts dans les alpes, de centaines de morts aux frontières de notre pays et de dizaines de milliers de morts aux frontière de l’Europe.

      source : newsletter Tous Migrants, décembre 2022

  • Pour prendre congé
    https://www.partage-noir.fr/pour-prendre-conge

    Cher lecteur, chère lectrice, . OUS espérons avoir suscité en toi des réflexions dégagées do, N schémas des pensées habituelles. Et pour conclure par le récon-fort dans un grand esprit, éVoquons ici Bakounine qui disait : e Aucun individu ne peut reconnaître sa propre humanité, ni, par conséquent, la réaliser dans sa vie, sinon en la reconnaissant chez les autres et en coopérant à sa réalisation pour les autres, Aucun homme ne peut s’émanciper autrement qu’en émancipant av..c lui tous les hommes qui (...) #La_société_sans_Etat

    / #Giovanna_Berneri, [Source : @narlivres]

    #[Source :_@narlivres]

  • Les méthodes d’action
    https://www.partage-noir.fr/les-methodes-d-action

    Afin de promouvoir l’action sociale dans les directions que nous avons ainsi sommairement indiquées, nous, anarchistes, nous efforçons d’accomplir, chaque jour, dans tous les milieux, une œuvre éducative qui pénètre aussi profondément qu’il est possible. L’anarchisme n’est pas l’utopique songe de « fins » imaginaires, nouvelles formes sociales selon les faciles schémas intellectuels des politiciens. Au contraire, c’est essentiellement une méthode pour la vie quotidienne. C’est l’orientation de la vie (...) #La_société_sans_Etat

    / #Giovanna_Berneri, [Source : @narlivres]

    #[Source :_@narlivres]

  • Neutralité carbone et compensation : un échec et une manière insidieuse de repousser tout changement profond et véritable
    https://ricochets.cc/Neutralite-carbone-et-compensation-un-echec-et-une-maniere-insidieuse-de-r

    Etats, gouvernements et entreprises reprennent en coeur le concept de neutralité carbone (en 2050 ou 2100...). Ils espèrent ainsi sauver la civilisation industrielle et le climat. L’ennui c’est que cette approche est à côté de la plaque, elle est irréalisable, dangereuse, et ne peut enrayer en rien les désastres en cours. Le concept de neutralité carbone est un piège Le concept de neutralité carbone est un piège - Peut-on sérieusement atteindre la neutralité carbone d’ici la fin du siècle ? Dans cet (...) #Les_Articles

    / #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, #Ecologie, #Technologie

    https://www.terrestres.org/2022/09/13/le-concept-de-neutralite-carbone-est-un-piege

  • Mieux comprendre l’urbain depuis la périphérie
    https://metropolitiques.eu/Mieux-comprendre-l-urbain-depuis-la-peripherie.html

    À partir de ses recherches sur #Buenos_Aires et #La_Plata, l’anthropologue argentin Ramiro Segura invite à un double décentrement : regarder l’urbain depuis ses périphéries et s’affranchir de théories urbaines largement produites à partir de quelques grandes villes du Nord. Entretien réalisé par Eleonora Elguezabal et Clément Rivière. Ramiro Segura a conduit de nombreuses enquêtes de terrain portant sur les dynamiques de ségrégation, les mobilités et les expériences urbaines dans les agglomérations de #Entretiens

    / #anthropologie_urbaine, #anthropologie, #études_urbaines, #périphérie, Buenos Aires, #Argentine, La (...)

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met-entretiensegura.pdf