• Libération de Paris : Qui sont les soldats oubliés de La Nueve, premiers libérateurs de la capitale ?
    https://www.20minutes.fr/paris/2587407-20190824-liberation-paris-soldats-oublies-nueve-premiers-liberateu

    Ils sont les premiers à avoir libéré Paris de l’occupation allemande et pourtant ils sont les grands oubliés de l’Histoire. Le 24 août 1944, la Nueve, compagnie de la 2e division blindée du général Leclerc, est entrée dans Paris, porte d’Italie vers 20h avant d’atteindre l’Hôtel de Ville de Paris à 21h22. La spécificité de cette unité ? Sur les 160 hommes qui la composent, 146 sont des Républicains espagnols. « Des anarchistes en majorité mais aussi des communistes, des socialistes et quelques Républicains de droite, détaille Ramon Pino de l’association 24 août 1944. Ce sont des guerriers aguerris qui sortent de trois ans de Guerre civile en Espagne. » A leur tête le capitaine Raymond Dronne appelé « el capitan » par ses hommes.

    Arrivés en France après la victoire de Franco et parqués dans les camps de réfugiés, le gouvernement de Vichy leur laissa le choix de rejoindre la Légion étrangère ou d’être rapatriés en Espagne. Le choix fut simple et ces Républicains espagnols désertèrent ensuite pour rallier le général Leclerc et l’armée de la France libre. La Nueve combattit d’abord en Afrique du Nord avant de débarquer début août en Normandie. Puis les Alliés arrivent aux abords de Paris, « la question de qui pénètre en premier dans la capitale se pose alors, ce n’est pas neutre. Les Américains se sont effacés face aux exigences de De Gaulle », raconte Serge Ballerini, président général du Souvenir français. L’armée d’une nation qui entre en premier dans une ville, toute la mémoire se construit dessus. »
    « On a volontairement gommé [de l’Histoire] la participation des Espagnols »

    C’est donc l’armée française avec son unité composée quasi exclusivement d’Espagnols qui est entrée en premier dans Paris, le 24 août, alors que la capitale s’est soulevée contre l’occupation allemande le 20. Les hommes de la Nueve défileront sur les Champs-Elysées le 26 dans leurs véhicules portant les noms de batailles de la Guerre civile espagnole. Puis ils participeront à la prise du Nid d’aigle d’Hitler à Berchtsgaden, à la frontière de la Bavière et de l’Autriche, le 5 mai 1945. « Entre les blessés et les morts, seulement 16 Espagnols sont arrivés là-bas, souligne Ramon Pino. La compagnie avait été reconstituée avec des soldats français. »

    Ensuite, la déception a envahi le camp les Républicains espagnols. « Ils espéraient qu’après Mussolini et Hitler, les alliés s’occuperaient de Franco, note le membre de l’association du 24 août 1994. Démobilisés, ils sont restés en France et ont participé à la lutte anti-Franco via la clandestinité. » Surtout, ils sont les oubliés de l’Histoire « On a volontairement gommé la participation des Espagnols, estime Ramon Pino. Pour De Gaulle – qui a pourtant descendu les Champs-Elysées entouré d’half-tracks de la Nueve –, la France a été libérée par les Français, pas par des étrangers hors dans la Résistance, on trouvait aussi des Belges, des Polonais, des Allemands anti-nazis, etc. »

    Pour Serge Ballerini, « on a construit la mémoire sur l’armée française, sur la 2e DB qui est la première à entrer dans Paris. Tout le discours de De Gaulle, le 25 août, a été : “Paris libéré par lui-même”. C’est cette mémoire qui est montrée dans Paris brûle-t-il ?. Aujourd’hui, on individualise la mémoire, elle s’affine sur les événements et le rôle exceptionnelle de la Nueve dans la Libération de Paris, mais aussi des Républicains espagnols dans la Résistance, réapparaît. »

    Une fresque de 17 mètres de haut rend hommage à la Nueve dans le 13e

  • Cérémonie en hommage à Manuel Lozano
    http://www.cnt-f.org/ceremonie-en-hommage-a-manuel-lozano.html

    Aujourd’hui, jeudi 14 avril, se déroulait la cérémonie de dévoilement de la plaque en hommage à Manuel Lozano dans le XIXe au 34, rue des bois. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des camarades de la CNT espagnole en exil ainsi que de l’association 24 août 1944. Catherine Vieu-Charier a prononcé (...) — allocution-24-aout-1944.jpg, allocution-cnt-1.jpg, allocution-cnt-2.jpg, allocution-cnt-3.jpg, allocution-lyceens-vitry-1.jpg, allocution-lyceens-vitry-2.jpg, ceremonie.jpg, devoilement-plaque-1.jpg, plaque-lozano.jpg, Communiqués des syndicats de la CNT , album , 1, 2

    • #Manuel_Lozano, fut l’un des premiers soldats de la Deuxième division blindée (2e DB) du général Leclerc, à entrer dans Paris occupé, le soir du 24 août 1944.

      " Né le 14 avril 1916, à Jerez de la Frontera, en Andalousie, Manuel est le fils d’un ouvrier coiffeur. Suite au décès de sa mère, il commence à travailler très jeune dans une distillerie puis comme ouvrier agricole dans les vignes de Jerez.
      En 1932, il adhère à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (#FIJL) et à la Confédération Nationale du Travail (#CNT), où pour son plus grand bonheur, il apprend à lire et écrire. À l’été 1936, il s’engage dans les milices et part combattre les militaires factieux sur les fronts de Malaga, Grenade, Marbella, Murcia. La fin de la #guerre le surprend à Alicante où des milliers de républicains sont bloqués sur le port, dans l’attente désespérée d’un hypothétique navire pour quitter l’Espagne.
      Le 28 mars 1939, il parvient à quitter l’Espagne à bord de La Joven María et à gagner Oran où à peine débarqué, il est arrêté par la police française, comme des milliers d’autres réfugiés. Ils sont enfermés dans un grand hangar, sans aucune installation sanitaire, parqués dans un camp de concentration pour clandestins.
      Interné, successivement dans cinq camps en #Algérie et au #Maroc, il est soumis, avec ses compagnons d’infortune à des #travaux_forcés sous la surveillance de gardiens français et allemands d’une grande cruauté. D’ailleurs il raconte qu’un jour, perché sur une hauteur, il déverse toute une brouette chargée de pierres sur un de ses gardiens allemands particulièrement cruel. Heureusement pour lui, personne ne l’a vu faire hormis deux Espagnols qui jubilaient et le bourreau en question meurt au grand soulagement de ses victimes.
      Manuel reste enfermé dans ces camps, contraint à des travaux inhumains jusqu’au #débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942. Là, il s’engage dans les Corps Francs d’Afrique, nouvellement créés et composés d’étrangers #antifascistes. En avril 1943, il participe à la prise de Bizerte (#Tunisie) contre l’Afrikakorps commandé par le général Von Arnim à ce moment-là et les troupes Italiennes du général Messe. Après cette campagne, il intègre le Régiment de Marche du Tchad (RMT) qui appartient aux Forces Française Libres commandées par le #général_Leclerc. Il est à Temara au Maroc, le 24 août 1943, jour où est créée officiellement la #2e_DB.
      Manuel fait partie de la neuvième compagnie du troisième régiment de marche du Tchad, surnommée la Nueve parce qu’elle est presque exclusivement constituée d’Espagnols. « Une compagnie qui faisait peur à tout le monde » dit Manuel, mais composée d’hommes valeureux selon son Capitaine Raymond Dronne qui note dans ses carnets : « Ils n’avaient pas l’esprit militaire. Ils étaient presque tous #antimilitaristes, mais c’étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S’ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c’était parce que c’était la cause de la #liberté. Oui, en vérité, c’étaient des champions de la liberté ».
      En mai 1944, Manuel et toute la division sont transférés en Angleterre, en vue de préparer le débarquement des #forces_alliées. Il posera pour la première fois le pied en France, le 4 août 1944, où il participe à la bataille de Normandie. #La_Nueve perd beaucoup de bons compagnons dans cette campagne.
      Malgré cela, ils se dirigent vers Paris, toujours en éclaireurs de la 2e DB. Le soir du 24 août 1944, Manuel Lozano entre dans Paris insurgé et arrive à l’Hôtel de Ville, à bord du Guadalajara. Il participe avec sa compagnie, dans la liesse parisienne, à la reddition des forces d’occupation en réduisant les derniers bastions tenus par les troupes allemandes dans la capitale. C’est lui encore qui donnera l’alerte contre les tireurs isolés lors du défilé aux Champs Élysée le 26 août où les hommes de la Nueve sont choisis pour escorter et protéger le #général_de_Gaulle.
      Puis il est à nouveau de tous les combats. Avec la libération de Strasbourg le 23 septembre 1944, le général Leclerc accompli enfin son engagement : le serment de Koufra (Lybie, le 2 mars 1941) de ne pas déposer les armes jusqu’à la libération de Strasbourg .Peu après cette victoire éclatante, les troupes, Manuel compris, filent vers l’Allemagne. Ils participent à la libération du camp de concentration de #Dachau et la prise du « nid d’aigle » d’Hitler, à Berchtesgaden. Le combat s’arrête là, c’est la fin de la #Seconde_Guerre_mondiale sans qu’aucune autorité n’évoque la possibilité de chasser Franco d’Espagne.

      Décoré par le général Leclerc, de la #Croix_de_Guerre pour la Campagne de France, Manuel Lozano, qui avait cru comme beaucoup de compagnons espagnols que la libération de la France serait suivie de celle de l’Espagne, explique ainsi son engagement : « Nous nous étions engagés dans la Division Leclerc, car nous pensions qu’après la France, nous irions libérer l’Espagne. Dans ma compagnie, la Nueve, tout le monde était prêt à déserter avec tout le matériel. Campos, le chef de la 3e section, prit contact avec les guérilleros espagnols de l’Union nationale qui combattaient dans les Pyrénées. Nous avions tout étudié. Avec les camions chargés de matériel, d’essence, nous serions allés jusqu’à Barcelone. Alors, qui sait, si l’histoire de l’Espagne n’aurait pas été changée... » (cf. Témoignage Chrétien).

      Après sa démobilisation, M. Lozano mène une vie modeste d’ouvrier et de #militant_anarchiste, à l’instar de la plupart de ses compagnons qui considèrent qu’ils ont simplement fait ce qu’ils devaient faire, en toute simplicité. Il s’est également fait poète pour dire avec ses propres mots ses émotions face à l’Histoire. Mais c’est une autre histoire … Merci "

      http://www.24-aout-1944.org/spip.php?page=recherche&recherche=manuel+lozano


      Faire connaître et cultiver la #mémoire_historique de la Libération de Paris en 1944, commencée le 19 juillet 1936 en Espagne, continuée sur différents fronts en Europe et en Afrique ou dans les #maquis en France et qui se prolongea dans le combat contre le franquisme.
      http://www.24-aout-1944.org