• ITALIE ISOLÉE DANS LA TEMPÊTE MIGRATOIRE
    Article de JÉRÔME GAUTHERET

    Sur les 600 000 migrants arrivés en Italie depuis 2014, la plupart ont traversé la #Méditerranée. Des milliers d’autres y ont péri. L’île de #Lampedusa, avant-poste de l’accueil, est débordée par cette crise humanitaire fortement liée au chaos qui règne en #Libye.

    On rejoint le jardin public en poussant les portes d’une grille qui ne ferme plus depuis longtemps. Puis, après une courte promenade au milieu des agaves et des myrtes, on arrive à un étrange réseau de grottes sommairement aménagées à proximité d’un vieux puits. L’endroit est à peine mentionné par les guides de voyage, mais il mérite qu’on s’y arrête : en effet, le vrai cœur de Lampedusa est là, en ces vestiges
    à peine entretenus d’un sanctuaire millénaire, témoignage unique de ce qu’était l’île avant sa colonisation systématique, au début du XIXe siècle.

    LAMPEDUSA, UNE ÎLE AU CENTRE DU MONDE

    Avant de devenir un paradis touristique perdu au milieu de la Méditerranée, à 150 kilomètres des côtes tunisiennes, en même temps que, pour le monde entier, le symbole de l’odyssée des centaines de milliers de migrants qui, chaque année, bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe, Lampedusa a été un havre, un lieu de repos pour les marins de toutes origines qui sillonnaient la mer.

    Marchands phéniciens, arabes ou grecs, chevaliers francs revenant de croisade, pirates barbaresques, pêcheurs en détresse : Lampedusa était leur île. Elle appartenait à tous et à personne. Chacun, du roi de France revenant de Terre sainte au plus humble pêcheur, venait s’abriter ici durant les tempêtes, prier ses dieux et reprendre des forces, en attendant l’accalmie. Aujourd’hui, une chapelle dédiée à
    la Vierge a été aménagée dans la pierre, à deux pas de la grotte, et les habitants viennent, de loin en loin, y déposer quelques fleurs ou prier, dans un calme absolu.

    La " porte de l’Europe ", pour reprendre le nom d’une œuvre d’art installée sur une plage faisant face à l’infini, à la pointe sud de Lampedusa, peut bien être présentée comme une des extrémités de l’Union européenne, un bout du monde exotique. Mais, dès que l’on pose le pied sur l’île, on est assailli par le sentiment inverse : celui d’être au centre d’un espace fluide, au sein duquel les populations ont navigué de rive en rive, depuis toujours. L’impression est encore plus
    saisissante lorsqu’on observe, grossièrement sculptées dans la roche, les traces de ce passé enfoui.

    L’homme qui nous conduit dans ce sanctuaire, un matin d’hiver, s’appelle Pietro Bartolo. Il est né sur l’île en 1956, il en est parti à 13 ans et y est revenu au milieu des années 1980, une fois achevées ses études de médecine. C’est lui qui a fondé, un peu à l’écart du bourg, le petit hôpital qui, aujourd’hui encore, constitue le seul lieu d’assistance, sur terre comme sur mer, à plus de 100 milles nautiques (185 km) à la ronde.

    En tant que directeur de l’#hôpital de Lampedusa, il a accueilli, ces dernières années, des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur le quai minuscule qui tient lieu de débarcadère, et les a soignés. Il a aussi eu la terrible responsabilité d’ouvrir, du même geste, des centaines et des centaines de ces grands sacs verts dans lesquels on
    ramène à terre les corps des naufragés. Un film documentaire sorti en 2016, nominé pour l’Oscar, Fuocoammare. Par-delà Lampedusa, dans lequel il jouait son propre rôle, lui a valu une notoriété internationale. A sa manière, lui aussi est devenu un symbole.

    Comme c’est courant ici, l’histoire familiale de Pietro Bartolo est africaine autant qu’italienne. A l’exemple de ces milliers de Siciliens poussés par la misère qui, pendant des décennies, ont pris la mer en sens inverse des migrants d’aujourd’hui pour chercher du travail dans les colonies et protectorats d’Afrique du Nord, la famille de sa mère s’était installée un temps en Tunisie. Cette multitude d’odyssées ordinaires, dont le souvenir est entretenu par les histoires familiales, explique une bonne part des différences de perception du phénomène migratoire entre le nord et le sud de l’Italie.

    LE TEMPS DES " TURCS "

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, #Pietro_Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    Le gouvernement, lui, ne considère pas encore le phénomène comme préoccupant. D’autant plus que, depuis le début des années 1990, l’#Italie a la tête ailleurs. L’arrivée dans les Pouilles, au printemps et en été 1991, de plusieurs dizaines de milliers d’Albanais fuyant la ruine de leur pays a provoqué un choc terrible. Le 8 août, le #Vlora, un cargo venu du port albanais de Durres, est entré dans celui de Bari avec à son bord 20 000 migrants, bientôt installés dans l’enceinte du stade de la ville. La désorganisation est totale : le maire multiplie les appels aux dons et à la solidarité, tandis qu’à Rome le gouvernement cherche un moyen de renvoyer chez eux ces arrivants illégaux… Rien ne sera plus jamais comme avant.

    A l’aune de ce bouleversement venu des Balkans, qui force l’Italie, pour la première fois de son histoire, à se poser la question de l’accueil et de l’intégration, les arrivées sporadiques à Lampedusa ne sont pas perçues au départ comme beaucoup plus qu’une anecdote. Selon les souvenirs des habitants, les migrants venaient surtout des côtes tunisiennes, ils étaient jeunes et en relative bonne santé. La plupart du temps, la traversée était assurée par des passeurs, payés une fois le but atteint. Bref, la route de la #Méditerranée_centrale vivait à l’heure d’une migration "artisanale".

    Mais au fil du temps, dans les années 2000, le phénomène change de nature et d’échelle. "Il ne s’agit pas seulement de géopolitique. Il s’est produit un changement anthropologique dans la jeunesse africaine il y a une quinzaine d’années", assure le vice-ministre italien des
    affaires étrangères et de la coopération, Mario Giro, qui, avant d’entrer en politique, a consacré de nombreuses années à des missions en Afrique comme responsable des questions internationales de la Communauté de Sant’Egidio. "Avant, il s’agissait de projets collectifs : une famille se cotisait pour envoyer un de ses fils en Europe, dit-il. Désormais, ce sont des #hommes_seuls qui décident de
    partir, parce qu’ils considèrent que partir est un droit. Dans les villes africaines, la famille a subi les mêmes coups de la modernité que partout dans le monde. Ces jeunes gens se sont habitués à penser seuls, en termes individuels. Dans leur choix, il y a une part de vérité – les blocages politiques – et la perception que l’avenir n’est pas dans leur pays. Alors, ils partent."
    #facteurs_push #push-factors

    Des gouvernements européens essaient de passer des accords avec les Etats africains pour qu’ils arrêtent en Afrique les candidats à l’Europe, ce qui a pour effet de criminaliser l’activité des #passeurs. Des réseaux de plus en plus violents et organisés se mettent en place.

    VIE ET MORT DE MOUAMMAR KADHAFI

    Un acteur central du jeu régional comprend très tôt le parti à tirer de ce phénomène, face auquel les pays européens semblent largement démunis. C’est le chef de l’Etat libyen, Mouammar #Kadhafi, qui cherche depuis le début des années 2000 à retrouver une forme de respectabilité internationale, rompant avec la politique de soutien au terrorisme qui avait été la sienne dans les années 1980 et 1990.
    Grâce aux immenses recettes de la rente pétrolière, dont il dispose dans la plus totale opacité, le Guide libyen multiplie les prises de participation en Italie (Fiat, Finmeccanica) et les investissements immobiliers. Il entre même au capital du club de football le plus prestigieux du pays, la Juventus de Turin. En contrepartie, le groupe énergétique ENI, privatisé à la fin des années 1990 mais dans lequel l’Etat italien garde une participation importante, conserve le statut d’Etat dans l’Etat dont il jouit en Libye depuis la période coloniale (1911-1942).

    Bientôt, la maîtrise des flux migratoires devient un aspect supplémentaire dans la très complexe relation entre la Libye et l’Italie. " De temps en temps, tous les deux ou trois ans, Kadhafi réclamait de l’argent pour la période coloniale. Et quand ça n’allait pas assez bien pour lui, il faisait partir des bateaux pour se rappeler à nous. C’était devenu pour lui un moyen de pression de plus, et ça signifie également qu’en Libye, des réseaux étaient déjà en place", se souvient Mario Giro.
    #chantage

    Entamées à l’époque du deuxième gouvernement Prodi (2006-2008), et émaillées de moments hauts en couleur – comme cette visite privée à Tripoli du ministre des affaires étrangères italien Massimo D’Alema, un week-end de Pâques 2007, au terme de laquelle Kadhafi a affirmé que l’Italie lui avait promis de construire une autoroute traversant le pays d’est en ouest –, les négociations sont poursuivies par le gouvernement de Silvio Berlusconi, revenu aux affaires au printemps 2008. Elles débouchent sur la signature d’un accord, le 30 août de la même année. En échange de 5 milliards d’euros d’investissements sur vingt-cinq ans et d’#excuses_officielles de l’Italie pour la #colonisation, le dirigeant libyen s’engage à cesser ses reproches, mais surtout à empêcher les départs de migrants depuis ses côtes. Plus encore, les migrants secourus dans les eaux internationales seront ramenés en Libye, même contre leur gré et au mépris du droit de la mer.
    #accord_d'amitié

    L’Eglise et plusieurs ONG humanitaires peuvent bien chercher à alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles sont ramenés à terre les candidats à la traversée, ainsi que sur les innombrables violations des droits de l’homme en Libye, elles restent largement inaudibles. Le colonel Kadhafi peut même se permettre de pittoresques provocations, comme ses visites officielles à Rome en 2009 et 2010, où il appelle publiquement à l’islamisation de l’Europe. Le gouvernement Berlusconi, embarrassé, n’a d’autre solution que de regarder ailleurs.

    L’irruption des "#printemps_arabe s", début 2011, va faire voler en éclats ce fragile équilibre. Le soulèvement libyen, en février 2011, un mois après la chute du président tunisien Ben Ali, est accueilli avec sympathie par les chancelleries occidentales. Mais en Italie, on l’observe avec préoccupation. "Bien sûr, l’Etat libyen de Kadhafi n’était pas parfait, concède #Mario_Giro. Mais il y avait un Etat… Dans les premiers mois de 2011 – je travaillais encore pour Sant’Egidio –, alors que la France semblait déjà décidée à intervenir en Libye, le ministre des affaires étrangères du Niger m’a demandé d’organiser une entrevue avec son homologue italien, Frattini. Nous étions trois, dans un bureau du ministère, et il nous a expliqué point par point ce qu’il se passerait en cas de chute de Kadhafi. Le chaos en Méditerranée, les armes dans tout le Sahel… Tout s’est passé exactement comme il l’a dit. Mais personne n’a voulu l’écouter". Il faut dire qu’en ce début d’année 2011, le prestige international de l’Italie est au plus bas. Très affaiblie économiquement et victime du discrédit personnel d’un Silvio Berlusconi empêtré dans les scandales, l’Italie est tout simplement inaudible.

    En mai 2011, les membres du G8, réunis à Deauville, appellent Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. "Lors de ce sommet, Silvio Berlusconi a plusieurs fois tenté de prendre la défense du Guide libyen, mettant en avant son aide sur le dossier des migrants et le fait qu’il s’était amendé et avait tourné le dos au terrorisme", se souvient un diplomate français, témoin des discussions. "Mais
    personne n’en a tenu compte." Le chef libyen, chassé de Tripoli en août, mourra le 20 octobre, à Syrte. Quatre semaines plus tard, le gouvernement Berlusconi 4 cessait d’exister.

    Sur le moment, entre l’euphorie de la chute de la dictature et le changement d’ère politique en Italie, ces tensions entre puissances semblent négligeables. Il n’en est rien. Au contraire, elles ne cesseront de resurgir dans le débat, nourrissant en Italie un procès durable contre la #France, accusée d’avoir déstabilisé la situation en Méditerranée pour mieux laisser l’Italie en subir, seule, les conséquences.

    CHAOS EN MÉDITERRANÉE

    Car dans le même temps, les "printemps arabes" provoquent un bouleversement de la situation en Méditerranée. Une fois de plus, c’est à Lampedusa que les premiers signes de la tempête apparaissent. Sur cette île minuscule, en hiver, on compte à peine 5 000 habitants d’ordinaire. Là, ce sont plus de 7 000 personnes venues de #Tunisie qui y débarquent en quelques jours, entre février et mars 2011. La population les accueille avec les moyens du bord, dans des conditions très précaires. Des "permis temporaires de séjours" de trois mois
    sont délivrés aux arrivants par les autorités italiennes. Ainsi, les candidats à l’exil pourront-ils circuler aisément dans tout l’espace Schengen. Plus de 60 000 migrants débarqueront en 2011 ; la grande majorité d’entre eux ne resteront pas en Italie.
    #migrants_tunisiens

    Passé les mois de désorganisation ayant suivi la chute du président tunisien #Ben_Ali, Rome et Tunis concluent en 2012 un #accord_de_réadmission, formalisant le retour au pays des migrants d’origine tunisienne expulsés d’Italie. Assez vite, se met en place une coopération qui, de l’avis de nos interlocuteurs dans les deux pays, fonctionne plutôt harmonieusement.

    En revanche, en Libye, du fait de la déliquescence du pouvoir central, Rome n’a pas d’interlocuteur. Dans un pays livré aux milices et à l’anarchie, des réseaux de trafiquants d’êtres humains s’organisent à ciel ouvert. Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. "J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis."

    En une dizaine de jours, l’opération "#Mare_Nostrum" est mise sur pied. Concrètement, il s’agit d’une opération navale, à la fois militaire et humanitaire, visant à lutter contre les réseaux de passeurs, tout en évitant la survenue de nouveaux drames. Ses effets sont immédiats : en moins d’un an, plus de 100 000 migrants sont secourus et le nombre de morts diminue spectaculairement. Pourtant, le gouvernement Renzi, qui succède à Letta un an plus tard, décide d’y mettre un terme, à l’automne 2014. "Ça ne coûtait pas très cher, environ 8 millions d’euros par mois, et nous avons sauvé des centaines de vie avec ce dispositif, tout en arrêtant de nombreux trafiquants, avance Enrico Letta pour défendre son initiative. Mais très vite, Mare Nostrum a été accusée de provoquer un #appel_d'air… "

    De fait, en quelques mois, le nombre de départs des côtes africaines a explosé. Surtout, une évolution capitale se produit : peu à peu, les passeurs changent de stratégie. Pour ne pas voir leurs bateaux saisis, plutôt que de chercher à gagner un port italien, ils se contentent, une fois arrivés à proximité des eaux italiennes, de débarquer les migrants à bord de petites embarcations, les laissant ensuite dériver
    jusqu’à l’arrivée des secours. La marine italienne, trouvant les migrants en situation de détresse, n’a alors d’autre choix que d’appliquer les règles immuables du #droit_de_la_mer et de les conduire en lieu sûr.

    La suppression de Mare Nostrum par le gouvernement Renzi vise à sortir de cet engrenage. En novembre 2014, est annoncée l’entrée en vigueur de l’opération "#Triton", coordonnée par l’agence européenne #Frontex. Un dispositif de moindre envergure, financé par l’Union européenne, et dans lequel la dimension humanitaire passe au second plan. Las, le nombre de départs des côtes libyennes ne diminue pas. Au contraire, en 2015, plus de 150’000 personnes sont secourues en mer. En 2016, elles seront 181’000. Et pour suppléer à la fin de Mare Nostrum, de nouveaux acteurs apparaissent en 2015 au large des côtes libyennes : des navires affrétés par des #ONG humanitaires, aussitôt
    accusés, eux aussi, de former par leur présence une sorte d’appel d’air facilitant le travail des trafiquants d’êtres humains.

    L’ITALIE PRISE AU PIÈGE

    Pour Rome, les chiffres des secours en mer sont bien sûr préoccupants. Mais ils ne disent pas tout du problème. L’essentiel est ailleurs : depuis la fin de 2013, les pays limitrophes de l’Italie (#France et #Autriche) ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Là où, jusqu’alors, l’écrasante majorité des migrants empruntant la route de la Méditerranée centrale ne faisaient que traverser le pays en direction du nord de l’Europe, ils se trouvent désormais bloqués sur le sol italien, provoquant en quelques années l’engorgement de toutes les structures d’accueil. Et les appels répétés à la solidarité européenne se heurtent à l’indifférence des partenaires de l’Italie, qui eux-mêmes doivent composer avec leurs opinions publiques, devenues très hostiles aux migrants.
    #frontière_sud-alpine

    Considéré jusque-là comme un impératif moral par une large part de la population, l’accueil des demandeurs d’asile est l’objet de critiques croissantes. En 2015, en marge du scandale "#Mafia_capitale ", qui secoue l’administration de la commune de Rome, l’Italie découvre que plusieurs coopératives chargées de nourrir et d’héberger les migrants se sont indûment enrichies. S’installe dans les esprits une l’idée dévastatrice : l’#accueil des réfugiés est un "#business " juteux plus qu’une œuvre humanitaire.
    #mafia

    Deux ans plus tard, une série de procédures à l’initiative de magistrats de Sicile en vient à semer le doute sur les activités des ONG opérant en Méditerranée. Le premier à lancer ces accusations est le procureur de Catane, Carmelo #Zuccaro, qui dénonce en avril 2017 – tout en admettant qu’il n’a "pas les preuves" de ce qu’il avance – les ONG de collusion avec les trafiquants. Après trois mois de rumeurs et de fuites organisées dans la presse, début août 2017, le navire de l’ONG allemande #Jugend_Rettet, #Iuventa, est placé sous séquestre, tandis qu’il a été enjoint aux diverses organisations de signer un "code de bonne conduite", sous le patronage du ministre de l’intérieur, Marco #Minniti, visant à encadrer leurs activités en mer. La plupart des ONG, dont Médecins sans frontières, quitteront la zone à l’été 2017.
    #code_de_conduite

    Tandis que le monde entier a les yeux tournés vers la Méditerranée, c’est en réalité en Libye que se produit, mi-juillet, une rupture majeure. En quelques jours, les départs connaissent une chute spectaculaire. Moins de 4000 personnes sont secourues en mer en août, contre 21’000 un an plus tôt, à la même période. La cause de ce coup d’arrêt ? Le soutien et l’équipement, par Rome, des unités libyennes
    de #gardes-côtes, qui traquent les migrants jusque dans les eaux internationales, au mépris du droit de la mer, pour les reconduire dans des camps de détention libyens. Le gouvernement italien conclut une série d’accords très controversés avec différents acteurs locaux en
    Libye.
    #accord #gardes-côtes_libyens
    v. aussi : http://seen.li/cvmy

    Interrogé sur les zones d’ombre entourant ces négociations, et les témoignages venus de Libye même affirmant que l’Italie a traité avec les trafiquants, Marco Minniti nie la moindre entente directe avec les réseaux criminels, tout en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays, qui n’arrivait plus, selon lui, à faire face seul aux arrivées. "A un moment, confiait-il fin août 2017 à des journalistes italiens, j’ai eu peur pour la santé de notre démocratie."

    De fait, l’accueil de 600’000 migrants depuis 2014 et l’attitude des partenaires européens de l’Italie, qui ont poussé à l’ouverture de "#hotspots" (centres d’enregistrement des migrants) en Sicile et dans le sud de la Péninsule, sans tenir leurs engagements en matière de #relocalisation (à peine 30 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce concernés à l’automne 2017, contre un objectif initial de 160’000), a nourri le rejet de la majorité de centre-gauche au pouvoir. Il a alimenté le discours xénophobe de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et la montée des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles. A quelques jours des élections du 4 mars, celui-ci est au plus haut dans les sondages.

    Depuis l’été, les départs des côtes africaines se poursuivent
    sporadiquement, au gré de la complexe situation régnant sur les côtes libyennes. Resteque des centaines de milliers de candidats à l’exil – ils seraient de 300’000 à 700’000, selon les sources – sont actuellement bloqués en Libye dans des conditions humanitaires effroyables. Pour le juriste sicilien Fulvio Vassallo, infatigable défenseur des demandeurs d’asile, cette politique est vouée à l’échec, car il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’un mouvement de fond. "Pour l’heure, l’Europe affronte le problème avec
    la seule perspective de fermer les frontières, explique-t-il. Et ça, l’histoire des vingt dernières années nous démontre que c’est sans espoir. Ça n’a pas d’autre effet que d’augmenter le nombre de morts en mer."

    Depuis 2014, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 13’500 personnes au moins ont trouvé la mort en mer, sur la route de la Méditerranée centrale. Sans compter la multitude de ceux, avalés par les eaux, dont on n’a jamais retrouvé la trace.


    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/23/l-italie-seule-dans-la-tempete-migratoire_5261553_3210.html

    Un nouveau mot pour la collection de @sinehebdo sur les mots de la migration : #Les_Turcs

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, Pietro Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    #histoire

    #abandon de l’Italie :

    Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. « J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis. »

    #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #frontières

    • C’est une manière de classer les étrangers en mouvement ou en attente de statut par le pays d’accueil.
      Migrants pour étrangers en mouvement. Immigrés pour étrangers sur le territoire national quelque soit leur statut.
      Demandeur d’Asile pour ceux qui font une demande de protection.
      Réfugiés pour ceux qui ont obtenu cette protection.
      Sans papiers pour ceux qui n’ont pas encore obtenu un statut qu’ils aient fait la demande ou non. Le terme administratif en France est ESI, étranger en situation irrégulière.
      Exilés pour ceux qui ont quitté leur pays d’une manière volontaire ou involontaire avec ce qui implique de difficultés et de sentiment d’éloignement de son pays.

    • Solidarietà Ue: gli altri paesi ci hanno lasciati da soli?

      Tra settembre 2015 e aprile 2018 in Italia sono sbarcate quasi 350.000 persone. A fronte di ciò, i piani di ricollocamento d’emergenza avviati dall’Unione europea prevedevano di ricollocare circa 35.000 richiedenti asilo dall’Italia verso altri paesi Ue: già così si sarebbe dunque trattato solo del 10% del totale degli arrivi. Inoltre i governi europei avevano imposto condizioni stringenti per i ricollocamenti: si sarebbero potuti ricollocare solo i migranti appartenenti a nazionalità con un tasso di riconoscimento di protezione internazionale superiore al 75%, il che per l’Italia equivale soltanto a eritrei, somali e siriani. Tra settembre 2015 e settembre 2017 hanno fatto richiesta d’asilo in Italia meno di 21.000 persone provenienti da questi paesi, restringendo ulteriormente il numero di persone ricollocabili. Oltre a queste limitazioni, gli altri paesi europei hanno accettato il ricollocamento di meno di 13.000 richiedenti asilo. La solidarietà europea sul fronte dei ricollocamenti “vale” oggi dunque solo il 4% degli sforzi italiani e, anche se si fossero mantenute le promesse, più di 9 migranti sbarcati su 10 sarebbero rimasti responsabilità dell’Italia.

      Oltre al fallimento dei ricollocamenti, neppure le risorse finanziarie destinate dall’Europa all’Italia per far fronte all’emergenza hanno raggiunto un livello significativo. Al contrario, gli aiuti europei coprono solo una minima parte delle spese italiane: nel 2017, per esempio, gli aiuti Ue ammontavano a meno del 2% dei costi incorsi dallo Stato italiano per gestire il fenomeno migratorio.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #aide_financière

  • #Villes-refuge, villes rebelles et néo-municipalisme

    En septembre 2015, les maires de #Barcelone, #Paris, #Lesbos et #Lampedusa lançaient un appel pour la constitution d’un réseau de villes-refuge garantissant au niveau local ou municipal des conditions d’accueil décentes pour les exilés, migrants et demandeurs d’asile cherchant refuge en Europe. Dans un contexte de durcissement progressif du contrôle des frontières européennes et des conditions d’accès à la protection internationale dans les États membres, cet appel faisait écho au réseau de villes-refuge créé en 1995 à l’initiative du Parlement international des écrivains, dans des conditions politiques et historiques néanmoins différentes et avec une finalité distincte [1].

    La notion de ville-refuge refait surface au moment où celles de solidarité et d’hospitalité sont remises en question. Elle permet de débattre, d’une part, de la nécessité de repenser au niveau local les pratiques d’accueil des exilés et leur accès au territoire indépendamment des injonctions gestionnaires et sécuritaires ; d’autre part, de la reconfiguration des tendances néo-municipalistes en Europe, revendiquant davantage d’autonomie pour les municipalités, sur des questions sociales, mais aussi environnementales, économiques et politiques.

    Le 18 octobre 2016, à la suite de l’initiative d’Ada Colau, maire de Barcelone, le groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) organise au Parlement européen une journée consacrée aux villes solidaires, les Solidacities, Les représentants de nombreuses villes européennes y confrontent leurs idées et pratiques sur le thème de l’accueil des exilés. Des métropoles aux petits villages, de multiples déclinaisons de la notion de ville-refuge sont alors énoncées. Il ne s’agit pas de dresser ici une typologie des villes-refuge, mais plutôt, considérant la diversité de leurs formes comme une condition essentielle à leur prolifération et à leur adaptation aux conditions historiques, géographiques et politiques du territoire, de chercher, à partir de quelques exemples contemporains, à saisir des constantes, des ressemblances et des différences, notamment en ce qui concerne le positionnement des villes, des populations et des autorités municipales.

    http://www.gisti.org/spip.php?article5816
    #ville-refuge #réseau #asile #migrations #réfugiés #refuge #accueil

  • Memorializing mass deaths at the border: two cases from Canberra (Australia) and Lampedusa (Italy)

    In this paper, we compare two seemingly very similar instances in which individuals and organizations within the borders of the global North have memorialized the deaths of irregular migrants at sea: the #SIEV_X_memorial in Australia’s national capital Canberra, and the #Giardino_della_memoria (Garden of Remembrance) on the Italian island of Lampedusa. Unlike ephemeral manifestations of grief, potentially these memorials have effects that reach well beyond their creation. We relate the differences between the memorials to the contexts within which they were created: an immediate local response involving people directly affected by the disaster’s aftermath, on the one hand, and a delayed nation-wide response involving people removed from the deaths at sea, on the other. We also discuss the difference between a memorial that names and thereby individualizes victims, and one that does not, and between one that celebrates an alternative, hospitable society, and one that does not.

    http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01419870.2017.1394477
    #mémoire #Italie #migrations #Australie #réfugiés #asile #mémoriels #monuments #Canberra #Lampedusa #morts #décès #mourir_aux_frontières #victimes

  • #Agrigento, cento clandestini sbarcano in spiaggia e scappano (video)

    Adesso migranti sbarcano direttamente in spiaggia, per sfuggire ai controlli e rendendosi a tutti gli effetti clandestini. Accade a Torre Salsa, ad Agrigento. La mattina del 17 agosto circa un centinaio di migranti sono arrivati sulla spiaggia a bordo di un’imbarcazione in legno. Lo sbarco è stato ripreso dal mare dall’associazione ambientalista Mare Amico. Nel video, pubblicato anche su Youtube, si vedono i migranti scendere dalla barca e sparpagliarsi lungo il litorale. Sulla spiaggia rimangono abbandonate scarpe, vestiti, zaini e bottiglie d’acqua.

    http://www.secoloditalia.it/2017/08/agrigento-cento-clandestini-sbarcano-in-spiaggia-e-scappano-video

    Lien vers la vidéo sur YouTube :
    https://www.youtube.com/watch?v=kzeCUTY_N9Y

    avec ce commentaire sur twitter de @MSF_sea :

    Smugglers are adapting to developments in the #Med with boats reportedly arriving from #Libya on Italian shores:

    #Italie #Méditerranée #nouvelles_stratégies #asile #migrations #réfugiés #plages #plage #vidéo #stratégie #Sicile

  • #Lampedusa porta del non arrivo

    Una sorta di spettacolo allestito su questo piccolo palcoscenico, dove i barconi abbandonati fanno da quinta all’inviato di turno, che trasmette la cronaca dell’ennesima tragedia della migrazione. Numeri, definizioni snocciolati più o meno a caso, enfatizzati in positivo o in negativo a seconda del target. Lampedusa, la porta dell’invasione, questa è l’immagine che emerge. Poi, se si vanno a vedere le cifre, quelle vere, si scopre che solo una minoranza arriva in Italia dal Mediterraneo.

    Paolo Cutitta, autore del bel libro Lo spettacolo della frontiera: «Il fatto è che il mare è molto più visibile, è più difficile da attraversare, fa più morti. Sapere che il triplo di persone arriva via terra, regolarmente e magari con un passaporto, lascia indifferenti». Così l’isola diventa confine, limite ultimo di un’Europa che neppure sapeva di arrivare così a sud.

    http://www.nigrizia.it/notizia/lampedusa-porta-del-non-arrivo

    #frontières #migrations #asile #réfugiés #Italie #Méditerranée #spectacle

    Grazie ai media Lampedusa è diventata l’isola degli “sbarchi” e già il termine induce una certa ansia. Sbarco evoca subito Normandia, Anzio, i Mille di Garibaldi. A “sbarcare” sono solitamente gli eserciti. Peraltro da alcuni anni la maggior parte delle imbarcazioni vengono intercettate dalla Guardia costiera e portate direttamente in Sicilia, ma ormai Lampedusa è sinonimo di sbarco.

    #mots #vocabulaire #débarquement #sbarco #terminologie
    cc @sinehebdo

    Sulla punta di Cavallo Bianco nel 2008 è stata realizzata la #Porta_d’Europa: un’opera che si affaccia a sud, con segni che evocano le tragedie del mare. Mi richiama la #Porta_del_non_ritorno eretta a #Ouidah (Benin) sull’Oceano Atlantico, a ricordare i milioni di schiavi deportati dall’Africa.

    A viaggiare, però, sono sempre schiavi. Schiavi di dittature, di governi infami, di guerre e di povertà, che tentano di fuggire dal loro presente in cerca di qualche futuro.

    L’#arco_di_Ouidah indicava un non ritorno, quello di Lampedusa, a volte, un non arrivo.


    #mémoire #monument #porte_du_non_retour #Bénin

  • Je découvre aujourd’hui ce site, qui fait le point sur la tragédie du #3_octobre_2013, quand quelque 360 personnes sont décédées en #Méditerranée, à #Lampedusa, à moins d’un km de l’#isola_dei_conigli.
    C’est la tragédie à partir de laquelle l’opération #Mare_Nostrum a été mise en place par l’#Italie :
    https://askavusa.wordpress.com/03102013-il-naufragio-della-verita

    Je mets ici pour archivage...

    Il y a d’ailleurs aussi le lien vers un #film #documentaire "#I_giorni_della_tragedia :
    https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E&feature=youtu.be


    #vidéo

    #mourir_en_mer #décès #naufrage

    • Naufragio Lampedusa, chiuse le indagini, l’accusa è omissione di soccorso

      Quattro anni dopo il naufragio del 3 ottobre 2013 di fronte Lampedusa si chiudono le indagini. Sei gli indagati. L’accusa ipotizzata dalla procura di Agrigento è di omissione di soccorso. Indagati i sei uomini che componevano l’equipaggio del peschereccio Aristeus di Mazara dl Vallo. La sola barca che secondo le rilevazioni del sistema satellitare di controllo del mare, era in quelle acque nell’ora del naufragio.

      #condamnation #Aristeus

      https://www.articolo21.org/2017/09/naufragio-lampedusa-chiuse-le-indagini-laccusa-e-omissione-di-soccorso
      #non-assistance_à_personne_en_danger #omissione_di_soccorso

    • La prima versione di questo documento è stata pubblicata nel 2015. Oggi pubblichiamo una versione rivista e corretta alla luce degli sviluppi legati alla strage del 3 ottobre del 2013.
      A 5 anni dall’accaduto pensiamo sia giusto mantenere viva l’attenzione su alcuni punti quali il mancato soccorso e gli interessi economico-politici che stanno alla base di questo e di altri naufragi.
      Riteniamo che il problema delle migrazioni contemporanee nell’area del Mediterraneo si debba far derivare dalle leggi che l’UE ha imposto agli stati membri per aderire al Mercato Interno Europeo e a Schengen.
      Si possono pagare fino a dieci mila euro e impiegare anche molti anni prima di arrivare in Europa. Spesso si scappa da una guerra, altre volte dallo sfruttamento del proprio territorio, altre volte si è semplicemente alla ricerca di un lavoro.
      Se i soldi spesi nella militarizzazione delle frontiere (Sicurezza) e nei centri di detenzione per migranti (Accoglienza) fossero stati impiegati nella regolarizzazione dei viaggi e nelle politiche sul lavoro, sicuramente non avremmo visto morire migliaia di persone con queste modalità.
      Dal nostro punto di vista il problema rimane il sistema economico attuale che ha fatto del profitto il fine ultimo di ogni azione. Il capitalismo neoliberista, di cui l’UE è una delle espressioni politiche, fa ogni giorno migliaia di vittime che non hanno spazio nei TG e nelle rappresentazioni di Stato, non servendo a giustificare alcun tipo di politica: ne sono semplicemente le vittime. Nessuno parlerà di loro, nessuno nominerà i loro nomi.
      Una delle cose più aberranti della strage del 3 ottobre è proprio questa: le vittime vengono continuamente evocate divenendo uno strumento per giustificare le politiche di quei soggetti responsabili delle loro morti.
      Alle vittime dell’imperialismo capitalistico.

      Deuxième version ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=0HjMRcMlG9E

    • Nomi per tutte le vittime in mare (#Dagmawi_Yimer)

      In un attimo, in un solo giorno, il 3 ottobre 2013, tanti giovani che si chiamavano Selam “pace”, oppure Tesfaye “ speranza mia”, ci hanno lasciato.

      Diamo i nomi ai nostri figli perché vogliamo fare conoscere al mondo i nostri desideri, sogni, fedi, il rispetto che portiamo a qualcuno o a qualcosa. Gli diamo nomi carichi di significati, così come hanno fatto i nostri genitori con noi.

      Per anni questi nomi, con il loro carico di carne e ossa, sono andati lontano dal luogo della loro nascita, via dalla loro casa, componendo un testo scritto, un testo arrivato fino ai confini dell’Occidente. Sono nomi che hanno sfidato frontiere e leggi umane, nomi che disturbano, che interrogano i governanti africani ed europei.

      Se sapremo capire perché e quando questi nomi sono caduti lontano dal loro significato, forse sapremo far arrivare ai nostri figli un testo infinito, che arrivi ai loro figli, nipoti e bisnipoti.

      Malgrado i corpi che li contenevano siano scomparsi, quei nomi rimangono nell’aria perché sono stati pronunciati, e continuano a vivere anche lontano dal proprio confine umano. Noi non li sentiamo perché viviamo sommersi nel caos di milioni di parole avvelenate. Ma quelle sillabe vivono perché sono registrate nel cosmo.

      Le immagini del film danno spazio a questi nomi senza corpi. Nomi carichi di significato, anche se il loro senso è difficile da cogliere per intero.

      Siamo costretti a contarli tutti, a nominarli uno per uno, affinché ci si renda conto di quanti nomi sono stati separati dal corpo, in un solo giorno, nel Mediterraneo.

      https://vimeo.com/114849871


      #noms

    • Tribune du 4 octobre 2013 :
      Lampedusa : l’Europe assassine

      Le drame de Lampedusa n’est pas une fatalité. L’Union européenne doit sortir de sa logique sécuritaire et renouer avec les valeurs qu’elle prétend défendre.

      Le nouveau naufrage dans lequel ont péri ou disparu, tout près de l’île de Lampedusa, au moins 300 personnes parmi les 500 passagers d’un bateau en provenance de Libye, n’est pas dû à la fatalité. En 2010, au même endroit, deux naufrages simultanés avaient provoqué près de 400 victimes. En 2009, 200 personnes se sont noyées au large de la Sicile. Pour les seuls six premiers mois de l’année 2011, le HCR estimait à 1 500 le nombre de boat people ayant trouvé la mort en tentant d’atteindre les rives de l’île de Malte ou de l’Italie. Depuis le milieu des années 90, la guerre menée par l’Europe contre les migrants a tué au moins 20 000 personnes en Méditerranée.

      La guerre ? Comment nommer autrement la mise en place délibérée de dispositifs de contrôles frontaliers destinés, au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière, à repousser celles et ceux que chassent de chez eux la misère et les persécutions ? Ces dispositifs ont pour nom Frontex, l’agence européenne des frontières, qui déploie depuis 2005 ses navires, ses hélicoptères, ses avions, ses radars, ses caméras thermiques et bientôt ses drones depuis le détroit de Gibraltar jusqu’aux îles grecques pour protéger l’Europe des « indésirables ». Ou encore Eurosur, un système coordonné de surveillance qui, depuis 2011, fait appel aux technologies de pointe pour militariser les frontières extérieures de l’Union européenne afin de limiter le nombre d’immigrants irréguliers qui y pénètrent. Comment nommer autrement la collaboration imposée par l’Europe aux pays de transit des migrants – Libye, Algérie, Tunisie, Maroc – afin qu’ils jouent le rôle de gardes-chiourmes et les dissuadent de prendre la route du nord, au prix de rafles, arrestations, mauvais traitements, séquestrations ?

      Plus spectaculaire que d’habitude par son ampleur, le nouveau naufrage de Lampedusa n’a pas manqué de susciter les larmes de crocodile rituellement versées par ceux-là même qui en sont responsables. A la journée de deuil national décrétée par l’Italie – pays dont les gouvernants, de droite comme de gauche, n’ont jamais renoncé à passer des accords migratoires avec leurs voisins proches, y compris lorsqu’il s’agissait des dictatures de Kadhafi et de Ben Ali, pour pouvoir y renvoyer les exilés - font écho les déclarations de la commissaire européenne aux affaires intérieures, qui appelle à accélérer la mise en place d’Eurosur, destiné selon elle à mieux surveiller en mer les bateaux de réfugiés. Où s’arrêtera l’hypocrisie ? Peu d’espaces maritimes sont, autant que la Méditerranée, dotés d’un maillage d’observation et de surveillance aussi étroit. Si le sauvetage était une priorité – comme le droit de la mer l’exige – déplorerait-on autant de naufrages entre la Libye et Lampedusa ?

      Déjà sont désignés comme principaux responsables les passeurs, mafias et trafiquants d’êtres humains, comme si le sinistre négoce de ceux qui tirent profit du besoin impérieux qu’ont certains migrants de franchir à tout prix les frontières n’était pas rendu possible et encouragé par les politiques qui organisent leur verrouillage. Faut-il rappeler que si des Syriens en fuite tentent, au risque de leur vie, la traversée de la Méditerranée, c’est parce que les pays membres de l’UE refusent de leur délivrer les visas qui leur permettraient de venir légalement demander asile en Europe ?

      On parle de pêcheurs qui, ayant vu le navire en perdition, auraient continué leur route sans porter secours à ses passagers, et des voix s’élèvent pour exiger qu’ils soient poursuivis et punis pour non-assistance à personne en danger. A-t-on oublié qu’en 2007, sept pêcheurs tunisiens accusés d’avoir « favorisé l’entrée irrégulière d’étrangers sur le sol italien » ont été poursuivis par la justice italienne, mis en prison et ont vu leur bateau placé sous séquestre parce qu’ils avaient porté secours à des migrants dont l’embarcation était en train de sombrer, les avaient pris à leur bord et convoyés jusqu’à Lampedusa ?

      Non, le drame de Lampedusa n’est pas le fruit de la fatalité. Il n’est dû ni aux passeurs voraces, ni aux pêcheurs indifférents. Les morts de Lampedusa, comme ceux d’hier et de demain, sont les victimes d’une Europe enfermée jusqu’à l’aveuglement dans une logique sécuritaire, qui a renoncé aux valeurs qu’elle prétend défendre. Une Europe assassine.

      https://www.liberation.fr/planete/2013/10/04/lampedusa-l-europe-assassine_937029

    • Lampedusa, 5 anni dopo

      Il quinto anniversario di questa tragedia arriva proprio all’indomani del nulla osta del Consiglio dei Ministri a un decreto che erige l’ennesima barriera di morte in faccia a migliaia di altri rifugiati e migranti come i ragazzi spazzati via in quell’alba grigia del 3 ottobre 2013. Non sappiamo se esponenti di questo governo e questa maggioranza o, più in generale, se altri protagonisti della politica degli ultimi anni, intendano promuovere o anche solo partecipare a cerimonie ed eventi in memoria di quanto è accaduto. Ma se è vero, come è vero, che il modo migliore di onorare i morti è salvare i vivi e rispettarne la libertà e la dignità, allora non avrà senso condividere i momenti di raccoglimento e di riflessione, che la data del 3 ottobre richiama, con chi da anni costruisce muri e distrugge i ponti, ignorando il grido d’aiuto che sale da tutto il Sud del mondo. Se anche loro voglio “ricordare Lampedusa”, che lo facciano da soli. Che restino soli. Perché in questi cinque anni hanno rovesciato, distrutto o snaturato quel grande afflato di solidarietà e umana pietà suscitato dalla strage nelle coscienze di milioni di persone in tutto il mondo

      Che cosa resta, infatti, dello “spirito” e degli impegni di allora? Nulla. Si è regrediti a un cinismo e a una indifferenza anche peggiori del clima antecedente quel terribile 3 ottobre. E, addirittura, nonostante le indagini in corso da parte della magistratura, non si è ancora riusciti a capire come sia stato possibile che 366 persone abbiano trovato la morte ad appena 800 metri da Lampedusa e a meno di due chilometri da un porto zeppo di unità militari veloci e attrezzate, in grado di arrivare sul posto in pochi minuti.

      La vastità della tragedia ha richiamato l’attenzione, con la forza enorme di 366 vite perdute, su due punti in particolare: la catastrofe umanitaria di milioni di rifugiati in cerca di salvezza attraverso il Mediterraneo; il dramma dell’Eritrea, schiavizzata dalla dittatura di Isaias Afewerki, perché tutti quei morti erano eritrei.

      Al primo “punto” si rispose con Mare Nostrum, il mandato alla Marina italiana di pattugliare il Mediterraneo sino ai margini delle acque territoriali libiche, per prestare aiuto alle barche di migranti in difficoltà e prevenire, evitare altre stragi come quella di Lampedusa. Quell’operazione è stata un vanto per la nostra Marina, con migliaia di vite salvate. A cinque anni di distanza non solo non ne resta nulla, ma sembra quasi che buona parte della politica la consideri uno spreco o addirittura un aiuto dato ai trafficanti.

      Sta di fatto che esattamente dopo dodici mesi, nel novembre 2014, Mare Nostrum è stato “cancellato”, moltiplicando – proprio come aveva previsto la Marina – i naufragi e le vittime, inclusa l’immane tragedia del 15 aprile 2015, con circa 800 vittime, il più alto bilancio di morte mai registrato nel Mediterraneo in un naufragio. E, al posto di quella operazione salvezza, sono state introdotte via via norme e restrizioni che neanche l’escalation delle vittime è valsa ad arrestare, fino ad arrivare ad esternalizzare sempre più a sud, in Africa e nel Medio Oriente, le frontiere della Fortezza Europa, attraverso tutta una serie di trattati internazionali, per bloccare i rifugiati in pieno Sahara, “lontano dai riflettori”, prima ancora che possano arrivare ad imbarcarsi sulla sponda sud del Mediterraneo. Questo hanno fatto e stanno facendo trattati come il Processo di Khartoum (fotocopia del precedente Processo di Rabat), gli accordi di Malta, il trattato con la Turchia, il patto di respingimento con il Sudan, il ricatto all’Afghanistan (costretto a “riprendersi” 80 mila profughi), il memorandum firmato con la Libia nel febbraio 2017 e gli ultimi provvedimenti di questo Governo. Per non dire della criminalizzazione delle Ong, alle quali si deve circa il 40 per cento delle migliaia di vite salvate, ma che sono state costrette a sospendere la loro attività, giungendo persino a fare pressione su Panama perché revocasse la bandiera di navigazione alla Aquarius, l’ultima nave umanitaria rimasta in tutto il Mediterraneo.

      Con i rifugiati eritrei, il secondo “punto”, si è passati dalla solidarietà alla derisione o addirittura al disprezzo, tanto da definirli – nelle parole di autorevoli esponenti dell’attuale maggioranza di governo – “profughi vacanzieri” o “migranti per fare la bella vita”, pur di negare la realtà della dittatura di Asmara. E’ un processo iniziato subito, già all’indomani della tragedia, quando alla cerimonia funebre per le vittime, ad Agrigento, il Governo ha invitato l’ambasciatore eritreo a Roma, l’uomo che in Italia rappresenta ed è la voce proprio di quel regime che ha costretto quei 366 giovani a scappare dal paese. Sarebbe potuta sembrare una “gaffe”. Invece si è rivelata l’inizio di un percorso di progressivo riavvicinamento e rivalutazione di Isaias Afewerki, il dittatore che ha schiavizzato il suo popolo, facendolo uscire dall’isolamento internazionale, associandolo al Processo di Khartoum e ad altri accordi, inviandogli centinaia di milioni di euro di finanziamenti, eleggendolo, di fatto, gendarme anti immigrazione per conto dell’Italia e dell’Europa.

      Sia per quanto riguarda i migranti in generale che per l’Eritrea, allora, a cinque anni di distanza dalla tragedia di quel 3 ottobre 2013, resta l’amaro sapore di un tradimento.
      – Traditi la memoria e il rispetto per le 366 giovani vittime e tutti i loro familiari e amici.
      – Traditi le migliaia di giovani che con la loro stessa fuga denunciano la feroce, terribile realtà del regime di Asmara, che resta una dittatura anche dopo la recente firma della pace con l’Etiopia per la lunghissima guerra di confine iniziata nel 1998.
      – Tradito il grido di dolore che sale dall’Africa e dal Medio Oriente verso l’Italia e l’Europa da parte di un intero popolo di migranti costretti ad abbandonare la propria terra: una fuga per la vita che nasce spesso da situazioni create dalla politica e dagli interessi economici e geostrategici proprio di quegli Stati del Nord del mondo che ora alzano barriere. Tradito, questo grido di dolore, nel momento stesso in cui si finge di non vedere una realtà evidente: che cioè

      “…lasci la casa solo / quando la casa non ti lascia più stare / Nessuno lascia la casa a meno che la casa non ti cacci / fuoco sotto i piedi / sangue caldo in pancia / qualcosa che non avresti mai pensato di fare / finché la falce non ti ha segnato il collo di minacce…” (da Home, monologo di Giuseppe Cederna.)

      Ecco: ovunque si voglia ricordare in questi giorni la tragedia di Lampedusa, sull’isola stessa o da qualsiasi altra parte, non avrà alcun senso farlo se non si vorrà trasformare questa triste ricorrenza in un punto di partenza per cambiare radicalmente la politica condotta in questi cinque anni nei confronti di migranti e rifugiati. Gli “ultimi della terra”.

      https://www.meltingpot.org/Lampedusa-5-anni-dopo.html

    • Che cosa è un naufragio, cosa è la speranza

      Che cosa è un naufragio ce lo racconta, nel libro La frontiera, #Alessandro_Leogrande, giornalista, scrittore, intellettuale scomparso un anno fa. Una perdita enorme per il nostro paese.

      Alessandro traccia, in questo libro-ricerca, grazie alle testimonianze dei sopravvissuti, il viaggio intrapreso da alcuni migranti che poi culminerà nel terribile naufragio del 3 ottobre 2013. Dopo un lungo peregrinare iniziato nel Corno d’Africa, i futuri naufraghi sono lasciati in pieno deserto da un gruppo di sudanesi. Qui poi sono arrivati i libici. Man mano che si avanza si ingrossa il numero dei disperati, donne, uomini, bambini che arriveranno a un’ora da Tripoli in 500. Per un mese vengono rinchiusi in una specie di villa senza poter mai uscire, sotto il controllo di uomini armati. La maggior parte di loro arriva dall’Eritrea occidentale.

      All’improvviso una sera vengono portati sulla spiaggia dove aspettano l’arrivo della nave che li trasporterà a Lampedusa. Iniziano a trasportali con i gommoni una ventina alla volta sulla nave madre. «Ammassati nella stiva, sul ponte, in ogni minimo pertugio rimasto libero... Per tutto il tempo del viaggio viene ribadito di fare attenzione al balance, al bilanciamento dei pesi. Chi sta a poppa non deve andare a prua, e chi sta a prua non deve andare a poppa, sennò la barca affonda».

      Partono alle 11.30 di sera, alle 4 del mattino sono al largo di Lampedusa. Quando sono a circa 800 metri dalla piccola isola dei Conigli si cambiano gli abiti: indossano i vestiti migliori per lo sbarco.

      Due grosse navi gli passano accanto, poi si allontano. A questo punto sul piccolo peschereccio che ha imbarcato i 500 iniziano ad agitarsi. Nella stiva si accorgono che stanno imbarcando acqua. Le urla salgono al cielo. Per calmarli il capitano dà fuoco a una coperta e la agita in aria. Si scatena la tragedia. Le persone si muovo e rompono l’equilibrio dei pesi fra prua e poppa. Il peschereccio si capovolge immediatamente. «Tutto avviene con grande rapidità, non hanno il tempo di accorgersi di quello che sta accadendo: in mezzo minuto tantissime persone sono in acqua e altrettante stanno morendo nella stiva».

      A bordo ci sono diversi quintali di gasolio, che si rovesciano in mare. «Crea un lago d’olio, mescolandosi all’acqua. Impregna ogni cosa, stordisce chi annaspa con il suo odore acre. Scoppia il finimondo».

      Molte persone muoiono perché non sanno nuotare, altre perché troppo deboli per resistere, da giorni vanno avanti a tozzi di pane e acqua. I più forti provano a raggiungere la spiaggia a nuoto. «Le donne e i bambini che riempiono la stiva muoiono per primi. Li ritroveranno abbracciati, con le mani delle donne messe a coppa sulla bocca dei bambini per cercare di farli respirare qualche secondo in più, per impedire all’acqua di entrare nei polmoni».

      Un anno dopo la strage, Alessandro va a Lampedusa per seguire le commemorazioni ed è lì che incontra alcuni sopravvissuti: ora vivono in Norvegia o in Svezia, hanno poco più di venti anni.

      Tra di loro c’è Adhanom, nella strage ha perso il fratello e lo zio e racconta del suo viaggio per lasciare l’Italia e arrivare in Svezia. Riesce a non farsi prendere le impronte digitali a Roma e così una volta giunto in Svezia può chiedere asilo lì (il Regolamento di Dublino obbliga i rifugiati a chiedere asilo politico nel primo paese in cui sono sbarcati). Da Lampedusa viene trasferito a Roma con gli altri sopravvissuti, da qui fa perdere le sue tracce. In treno raggiunge Francoforte, Amburgo, Flensburg e poi la Danimarca e infine la Svezia. Viaggia di notte per evitare controlli. In Svezia riceve un assegno mensile e frequenta un corso di due anni per imparare la lingua. Dopo un anno fa il viaggio al contrario per raggiungere Lampedusa e pregare insieme agli altri sopravvissuti i morti della strage del 3 ottobre. «È troppo duro ricordare. È troppo duro pensare a quei giorni, al fratello morto accanto a lui, alle urla avvertite nell’acqua, alla sensazione di vuoto sotto i piedi». Adhanom e gli altri sopravvissuti tornano sull’Isola dei Conigli, una delle spiagge più belle del mondo. «Un paradiso davanti al quale almeno 366 persone sono morte affogate».

      Nella piccola chiesa dell’isola si tiene un momento di preghiera. Nello spiazzo davanti alla parrocchia, racconta Leogrande, una lunga fila di cartelli bianchi ricorda i naufraghi degli ultimi mesi... «Quelli minori, quelli dimenticati, quelli mai narrati». Dall’inizio del 2014 a ottobre sono già morti 2.500 migranti. «Morire di speranza» si legge sulla copertina del breviario distribuito per l’occasione. Davanti all’altare le foto degli scomparsi del 3 ottobre 2013. I canti degli eritrei si susseguono per tutta la celebrazione e accompagnano la lettura del lunghissimo elenco delle vittime del 3 ottobre. Un elenco che sembra non avere fine: è qui che Alessandro capisce che i morti non sono 366, ma 368. 360 eritrei e 8 etiopi.

      A rendere onore alle vittime ci sono i familiari, associazioni di volontariato e molti abitanti dell’isola. Così Alessandro incontra Costantino.

      Costantino non è un pescatore di professione, ma quella mattina del 3 ottobre decise di uscire a pescare col suo amico Onder. «Siamo arrivati sul luogo del naufragio intorno alle 7 e 10 e abbiamo raccolto i superstiti del mare fino alle 8. Ne abbiamo presi 11. A galla non c’erano molti morti, in parte li avevano già recuperati, in parte erano rimasti intrappolati nella stiva». Ma in quel momento loro non sapevano della tragedia che si era consumata. Costantino li tira su con un braccio solo. E questa facilità di presa resterà impressa nella mente dei salvati oltre che nei racconti dei bar dell’isola. «Li tiravo su come sacchi di patate, prendendoli dai pantaloni, dalla cintola». Stavano andando via quando all’improvviso avvertono un lamento, nonostante il motore acceso Costantino ed Onder sentono una voce debolissima chiedere aiuto. Salvano anche lei, Luam, una ragazzina di 16 anni.

      Verso mezzogiorno Costantino chiama la moglie. "Guarda - gli dice la moglie - che si sono 150 morti e c’è lo scafo sotto che ne contiene almeno altri 250. «Che stai dicendo? - grida Costantino - che stai dicendo?» E così sono rientrati di corsa. Il giorno dopo incontra le persone che ha salvato, lui e la moglie si segneranno su un quaderno i loro nomi, per non dimenticarli.
      Tra di loro c’è Robert, per mesi prigioniero dei miliziani libici, nella tragedia ha perso un’amica che gli chiedeva aiuto. «Ma non ha potuto fare niente - racconta Costantino - Se aiutava lei, morivano tutti e due. È dura da sopportare una cosa del genere, penso. Ora vedo che sta meglio, ha la ragazza. Sorride ogni tanto».

      Le persone che Costantino quel giorno ha salvato sono tutte andate via dall’Italia. Vivono in Germania, Norvegia, Svezia.

      Intanto il corteo prosegue fino al monumento Porta d’Europa. Il canto degli eritrei continua e si fa sempre più forte. «Un lungo canto funebre che a tratti risulta addirittura gioioso». Tutti indossano una maglietta nera con la scritta bianca: «Proteggere le persone, non i confini». «Non ho mai partecipato a niente di così intensamente religioso in tutta la mia vita. Non ho mai percepito, come in questo momento per certi versi assurdo, una tale tensione verso se stessi e gli altri, un tale stringersi intorno a un testo cantato e a delle persone che non ci sono più».
      Che cos’è la speranza

      Che cos’è la speranza ce lo racconta il giornalista e scrittore Agus Morales in Non siamo rifugiati, un libro immenso lungo le orme degli esiliati della terra: Siria, Afghanistan, Pakistan, Repubblica Centroafricana, Sudan del Sud, Morales cammina con i centroamericani che attraversano il Messico, con i congolesi che fuggono dai gruppi armati. Segue i salvataggi nel Mediterraneo, le sofferenze e le umiliazioni dei rifugiati in Europa. Morales ci racconta la crisi non dell’Europa, ma del mondo. Un mondo di esodi, in un momento storico che vede il maggior numero di persone sradicate dal proprio paese.

      Il libro si apre con la storia di Ulet. Un somalo di 15 anni, ridotto in schiavitù in Libia. Viaggiava solo, senza amici, senza famiglia. Quando il gommone su cui si era imbarcato è stato salvato, lui è stato immediatamente ricoverato sulla nave di soccorso. «Era incredibile che, in quelle condizioni, fosse arrivato fin qui, in questo punto di incontro tra l’Europa e l’Africa, fino alle coordinate in cui ogni vita inizia a valere – solo un po’ – ... La soglia simbolica tra il Nord e il Sud: una linea capricciosa, in mezzo al mare, che segna la differenza tra l’esistere e il non esistere...»

      «Quando Ulet arrivò alla nave riusciva solo a balbettare, delirava, mormorava desideri. Con la violenza marchiata sulla schiena e una maschera d’ossigeno, lottava per sopravvivere, si aggrappava alla vita. Non c’era nessun volto noto a sostenerlo. Dopo il salvataggio la nave si diresse verso l’Italia... Ulet si sentì meglio e chiese all’infermiera di poter uscire in coperta». Stava guardando il mar Mediterraneo, lontano ormai dalla Libia, lontano dall’inferno che fino a quel momento era stata la sua vita. In quel momento Ulet perde conoscenza e muore. «Se fosse morto in Libia, non se ne sarebbe accorto nessuno».

      https://www.valigiablu.it/lampedusa-naufragio-3-ottobre
      #espoir

  • Migranti, istituiti sei nuovi hotspot: due verranno aperti in Sicilia, tre in Calabria e uno a Cagliari

    Il ministro Minniti comunicherà oggi la decisione al Parlamento. I sei e vanno aggiungersi a quelli di Lampedusa, Pozzallo, Trapani e Taranto

    Sei i nuovi #hotspot che andranno ad aggiungersi ai quattro gia’ in funzione a #Lampedusa, #Pozzallo, #Trapani e #Taranto. Due in Sicilia, a Palermo e Siracusa, uno a #Cagliari e altri tre in Calabria, a Reggio, #Crotone e #Corigliano_Calabro, piu’ un Cie da 100 posti in ogni regione.

    http://palermo.repubblica.it/cronaca/2017/07/05/news/migranti_due_nuovi_hotspot_in_sicilia_verranno_aperti_a_palermo_e
    #Palerme #Siracusa #hotspots #Palermo #Reggio_calabria #CIE #détention_administrative #rétention #Italie #asile #migrations #réfugiés

  • Profughi egiziani a rischio rimpatrio

    Venti profughi egiziani arrivati all’hotspot di #Lampedusa rischiano di essere rimpatriati presto verso il loro paese. E questo nonostante «abbiano manifestato la loro volontà di presentare domanda di protezione internazionale». Ad aver impedito ai migranti di formalizzare subito la richiesta, come accade normalmente a chi sbarca nell’isola siciliana, sarebbe stata «l’assenza di modelli C-3 all’interno dell’Hot Spot di Lampedusa». In altre parole, non ci sarebbero stati i moduli per poter chiedere l’asilo.

    https://www.osservatoriodiritti.it/2017/06/01/profughi-egitto-a-rischio-rimpatrio
    #asile #migrations #réfugiés #push-back #refoulement #expulsion #renvoi #hotspots #Egypte #réfugiés_égyptiens

  • Come in carcere, ma senza i diritti dei detenuti

    Il Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale ha presentato - poco dopo la pubblicazione del rapporto sul primo anno di attività - un nuovo rapporto tutto dedicato alla questione dei trattenimenti dei migranti. Dopo dieci mesi di monitoraggio, quattro Cie/Cpr e quattro hotspot, vediamo quali sono le conclusioni a cui è giunto questo nuovo organismo di tutela.


    http://openmigration.org/analisi/come-in-carcere-ma-senza-i-diritti-dei-detenuti
    #hotspots #asile #migrations #réfugiés #CIE #détention_administrative #rapport #droits #Brindisi #Caltanissetta #Turin #Rome #Italie #statistiques #chiffres #Taranto #Lampedusa #Trapani #Pozzallo

    Lien vers le #rapport:
    http://www.garantenazionaleprivatiliberta.it/gnpl/resources/cms/documents/6f1e672a7da965c06482090d4dca4f9c.pdf
    –-> et le commentaire de Open Migration
    Migrazione e libertà, il punto del Garante nazionale


    http://openmigration.org/analisi/migrazione-e-liberta-il-punto-di-un-anno-di-monitoraggio-da-parte-del

    cc @stesummi

  • Chiedevano l’asilo: riportati in Egitto

    Alla fine i venti profughi egiziani arrivati all’hotspot di Lampedusa sono stati riportati in Egitto ieri, 31 maggio, con un volo charter partito dall’aeroporto Punta Raisi di Palermo. Il gruppo di migranti sarebbe stato trasferito direttamente allo scalo aeroportuale, senza passare per la questura del capoluogo siciliano, come invece era sembrato in un primo momento. La conferma è arrivata poco fa a Osservatorio Diritti da una fonte molto vicina al dossier che ha chiesto l’anonimato. Dal ministero dell’Interno, invece, non è ancora arrivata alcuna conferma ufficiale, nonostante la richiesta di informazioni sia stata fatta questa mattina alle 11, circa quattro ore fa.

    https://www.osservatoriodiritti.it/2017/06/01/profughi-chiedevano-asilo-rimpatrio-egitto

    #hotspots #Lampedusa #renvois #expulsions #asile #réfugiés #réfugiés_égyptiens #Italie

  • ’Ndrangheta, arrestati i ras dell’accoglienza migranti

    Retata in Calabria contro il clan #Arena, che gestiva di fatto il centro per migranti tra i più grandi d’Europa. Arrestati per associazione mafiosa anche il governatore della #Misericordia di #Isola_Capo_Rizzuto e il parroco fondatore della sezione locale della confraternita


    http://espresso.repubblica.it/attualita/2017/05/15/news/ndrangheta-arrestati-i-ras-dell-accoglienza-migranti-1.301446
    #Eglise #Calabre #asile #migrations #réfugiés #mafia #ndrangheta #Italie #accueil #logement #hébergement #Italie #Isola_Capo_Rizzuto #business #cara #Leonardo_Sacco
    cc @albertocampiphoto

  • La denuncia del legale diritti umani: "Il rimpatrio dei nigeriani viola norme internazionali’

    E’ polemica sul rimpatrio di un gruppo di quaranta migranti nigeriani che erano ospiti dell’#hotspot di #Lampedusa. I migranti sono stati imbarcati ieri su un aereo diretto da Lampedusa a Palermo, accompagnati da diversi poliziotti. Poi sono stati trasferiti a Lagos. A lanciare l’allarme è Giorgio Bisagna di ’Adduma’ onlus, avvocati dei diritti umani. «Apprendiamo dai media dell’avvenuto rimpatrio immediato di 40 nigeriani, già trattenuti nell’Hotspot di Lampedusa. Se i fatti denunciati dovessero corrispondere al vero, ci troveremmo di fronte a significative violazioni della normativa nazionale ed internazionale». E’ la denuncia all’Adnkronos di Bisagna, che da anni si occupa del diritti dei migranti.

    http://www.adnkronos.com/fatti/cronaca/2017/05/05/denuncia-del-legale-diritti-umani-rimpatrio-dei-nigeriani-viola-norme-int
    #expulsions #renvois #Italie #Nigeria #asile #migrations #réfugiés

  • Migranti : niente hotspot a Mineo,altri in Sicilia e Calabria

    Tramonta l’ipotesi di creare un hotspot a #Mineo (Catania), attualmente il centro per richiedenti asilo più grande d’Europa. Altre strutture per l’identificazione e la prima accoglienza dei migranti volute dalla Commissione Europea apriranno invece in Sicilia, Calabria e Sardegna. Lo ha riferito il capo del Dipartimento per le libertà civili e l’immigrazione del ministero dell’Interno, Gerarda Pantalone, alla commissione Migranti.

    Attualmente, ha ricordato Pantalone, sono attivi 4 hotspot a #Lampedusa, #Pozzallo, #Trapani e #Taranto. Si stanno svolgendo lavori per aprirne altri due entro giugno nella caserma Gasparro di #Messina ed in un’area messa a disposizione dall’Agenzia per i beni confiscati alle mafie a Palermo. Anche in Calabria sono in corso contatti con le istituzioni per aprirne tre entro ottobre-novembre a #Corigliano_Calabro (400 posti), #Crotone (800) e #Reggio_Calabria (400). Infine, per la Sardegna si pensa - e c’e’ un accordo con la Regione, ad hotspot mobili che possono essere trasferiti nei diversi porti dove approdano le navi.

    A Mineo, invece, ha proseguito il prefetto, «è stata superata l’idea di allestire un hotspot. L’intenzione è quella di alleggerire il Centro, che è passato da una punta di 3.800 ospiti a dicembre agli attuali 3.200».(ANSAmed).

    #hotspots #localisation #Italie #asile #migrations #réfugiés #Sicile #Calabre #Sardaigne #hotspots_mobiles #frontière_mobile

    • Leoluca Orlando: “A Palermo nessun hotspot”

      “Non daremo né ci è stato chiesto il consenso per realizzare un hotspot a Palermo. Noi abbiamo affrontato, e le carte dicono questo, il tema di come evitare le lunghe sosta dei migranti sul ponte delle navi al freddo o al caldo e sulle banchine. Abbiamo dato la disponibilità ad attrezzare un’area complementare rispetto all’attività che viene al momento svolta nel commissariato San Lorenzo. Averla individuata sulla circonvallazione dà il senso che si tratta di un’area dove ci sarà una permanenza per il tempo necessario alle operazioni di identificazione”.

      http://www.lagazzettapalermitana.it/leoluca-orlando-a-palermo-nessun-hotspot
      #Palerme

  • Migrants of the Mediterranean

    Migrants of the Mediterranean profiles the people who have crossed continents, countries, desert and sea to reach a life of freedom, safety and opportunity, and specifically those whose first stop in European territory is Lampedusa, the tiny Italian island south of mainland Sicily.

    The first step in fixing a problem is to be aware of it. The purpose, then, of Migrants of the Mediterranean is to introduce migrants as individuals, to see their faces, and after having met them, to develop a higher level of empathy for them as people, and to develop a heightened awareness of the greater global migrant crisis.

    Migrants of the Mediterranean, in short, aims to restore a piece of humanity to the people who in the course of their journeys have had it stripped away.

    Each profile details the migrant’s individual journey: the means and routes taken, the length of time it took to reach Lampedusa, and the incredible and often inhumane difficulties each one encountered to finally reach this Italian shore.


    http://www.migrantsofthemed.com

    #témoignages #migrations #asile #réfugiés #Lampedusa #Méditerranée #survivants #Italie
    cc @reka

  • #Khlaifia e altri c. Italia

    Un arrêt de grande chambre de la CEDH dans une affaire pour laquelle le Gisti avait fait une tierce intervention avec l’ADDE, la LDH et la FIDH.

    Dans un arrêt de chambre du 1er septembre 2015, la Cour avait conclu à la détention irrégulière, dans des conditions dégradantes, de migrants tunisiens placés dans un centre d’accueil sur l’île de #Lampedusa en #Italie. L’arrêt condamnait également l’#expulsion_collective dont avait fait l’objet les requérants, leurs décrets de #refoulement ne faisant pas référence à leur situation personnelle ; or, selon la Cour, la seule procédure d’#identification ne suffit pas à écarter l’existence d’une expulsion collective. L’#arrêt concluait également à la violation du #droit_au_recours effectif du fait de l’absence d’effet suspensif des recours contre les procédures d’expulsion mises en œuvre à l’égard des requérants. Le 1er février 2016, l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre à la demande du gouvernement italien. L’audience s’est tenue le 22 juin 2016.

    L’arrêt de grande chambre ne retient plus que la violation de l’article 5 (détention irrégulière).

    –-> reçu via la mailing-list migreurop le 15.12.2016
    #jurisprudence #Italie #condamnation #CEDH #renvois #expulsions #détention #rétention

    • Trattenimenti illegittimi, la Corte Europea conferma la condanna all’Italia

      La Grande Camera della Corte Europea dei diritti dell’Uomo conferma in via definitiva la condanna dell’Italia per trattenimento arbitrario nel centro di primo soccorso ed accoglienza di Lampedusa e sulle navi prigione ormeggiate nel porto di Palermo. Si tratta del caso Khlaifia e altri c. Italia, avente ad oggetto il trattenimento e l’espulsione di stranieri irregolari a Lampedusa verificatesi nel 2011. Una sentenza che riguarda inevitabilmente anche il trattenimento prolungato attuato ancora oggi negli #Hotspot di #Lampedusa e #Pozzallo.

      Oggi questa sentenza assume un significato ancora più evidente perché mette in luce la pesante corresponsabilità di FRONTEX che intensifica gli attacchi contro gli operatori umanitari, piuttosto che rientrare nei limiti dello stato di diritto. Un esposto (http://www.meltingpot.org/Trattenimenti-amministrativi-e-navi-centri-di-raccolta.html rispetto a quanto si era verificato in Sicilia nel 2011, in piena Emergenza Nord Africa, era stato presentato nell’Agosto dello stesso anno. I legali e gli attivisti che inoltrarono l’esposto alla Procura della Repubblica di Palermo avevano prodotto una quantità impressionante di materiale documentale di ogni tipo, tanto da non avere alcun timore di essere smentiti.

      La Grande Camera, votando all’unanimità, ha riconosciuto la fondatezza della violazione dell’ art. 5 CEDU, perché coloro che hanno fatto ricorso risultano essere stati illegalmente privati della libertà personale, prima nel CPSA di Lampedusa e poi sulle navi attraccate a Palermo che, in maniera del tutto arbitraria, sono state adibite alle stesse funzioni dei centri di detenzione. Ma risulta violato anche l’art. 3 CEDU, in relazione all’art. 13 della Stessa, in quanto ai ricorrenti non è stato garantito l’accesso ad una effettiva procedura di ricorso per poter contestare eventuali (anche se non accertate) violazioni appunto dell’art. 3.
      Non sono state invece riconosciute la violazione dello stesso art. 3 sotto il profilo sostanziale, nè dell’art.4 (divieto di espulsioni collettive) e dell’art. 13 rispetto a dette espulsioni. Ma proprio sulla questione delle espulsioni va rilevata una forte dissenting opinion (opinioni in dissenso) che sostanzialmente assume gli argomenti messi in campo dai ricorrenti.
      Le 120 pagine della pronuncia vanno ben esaminate per capire con esattezza quali effetti sul presente potranno produrre. Ma alcune cose sono ben chiare e rafforzano di fatto il valore del rapporto sull’approccio Hotspot, realizzato da Amnesty International di cui tanto abbiamo parlato e che tanto è stato deriso dal precedente governo. Di fatto tale approccio non offre sufficienti garanzie in merito alla libertà personale di coloro che vengono semplicemente definiti migranti irregolari, e la pronuncia rafforza tutte le criticità che da tempo denunciamo quasi inascoltati.

      A portare avanti il ricorso, che comunque vada segna una tappa importante nel contrasto alle pratiche illegali connesse alle cosiddette “emergenze”, hanno provveduto i legali dell’Asgi, Luca Masera e Stefano Zirulia.

      http://www.a-dif.org/2016/12/15/trattenimenti-illegittimi-la-corte-europea-conferma-la-condanna-allitalia
      #hotspots

    • Pour archivage...
      Trattenimenti amministrativi e navi «centri di raccolta» - Esposto presentato alla Procura di Palermo

      A partire dal mese di agosto diverse centinaia di cittadini stranieri, per la maggior parte di origine nordafricana, sono stati trattenuti presso i Centri di prima accoglienza e soccorso di Contrada Imbriacola a Lampedusa, e di Pozzallo, in provincia di Ragusa, per diverse settimane, in qualche caso anche oltre un mese, senza la tempestiva adozione di provvedimenti formali di respingimento, di espulsione o di trattenimento. Nel CPSA di Lampedusa si è realizzato anche il trattenimento illegittimo di numerosi minori non accompagnati, e analogo trattenimento, ben oltre le esigenze del “primo soccorso”, si è verificato nella ex base Loran ubicata nell’isola di Lampedusa, una struttura di natura incerta, dopo che nel 2009 era stata classificata come CIE ( centro di identificazione ed espulsione) da parte del Ministero dell’interno. A partire da venerdì 23 settembre alcune centinaia di migranti provenienti da Lampedusa, dopo l’incendio del CPSA di Imbriacola nella quale erano trattenuti già da diversi giorni, sono stati trasferiti nel porto di Palermo e rinchiusi su tre navi, la MOBY FANTASY, la MOBY VINCENT, e l’AUDACIA. Su questi fatti si allegano fotografie e articoli giornalistici che documentano le condizioni di totale privazione della libertà personale imposta ai migranti che, a detta delle competenti autorità, sarebbero stati trasferiti sulle navi utilizzate come “centri di raccolta” in attesa dell’espulsione verso la Tunisia. Ed in effetti risulta che una parte di loro, secondo fonti giornalistiche almeno duecento persone, sarebbero stati già rimpatriati in Tunisia, con aerei decollati dall’aeroporto di Palermo. Durante i trasferimenti in autobus, da una nave all’aeroporto, in vista del rimpatrio, ancora all’interno del porto, si sono da ultimo verificati gravi atti di autolesionismo, secondo quanto riferito dagli organi di informazione.

      http://www.meltingpot.org/Trattenimenti-amministrativi-e-navi-centri-di-raccolta.html

  • HotSpot : Così è se vi pare

    A Bruxelles, fonti della Commissione europea, hanno dichiarato che gli hotspot stanno già funzionando sull’isola di Lampedusa e nelle località siciliane di #Augusta, #Pozzallo, #Porto_Empedocle e #Trapani. Il pensiero va subito ad una frase di Bertolt Brecht poeta e drammaturgo tedesco: ”Tra le cose sicure la più sicura è il dubbio”– ed io qualche dubbio ce l’ho. “Forse questi funzionari della commissione europea non hanno mai messo piede a Lampedusa?”
    Da più di un mese a Lampedusa vivono all’interno dell’HotSpot una media di 300 persone. I trasferimenti avvengono con il contagocce e la permanenza, che dovrebbe essere brevissima, si prolunga per settimane. Ad oggi il numero delle presenze all’interno dell’Hotspot é di circa 400 persone che potrebbero viaggiare in maniera regolare e pagarsi un biglietto aereo o navale ma sono costrette dalle leggi dell’UE sull’immigrazione a passare per i centri per migranti e alla fine ad entrare nel mondo del lavoro come manodopera a basso costo, sfruttata e molto spesso senza documenti. Ovviamente e tristemente se non muoiono in mare, ricordiamo che quest’anno è un anno record per le morti nel mediterraneo.

    http://www.lavalledeitempli.net/2016/12/03/hotspot-cosi-vi-pare
    #hotspot #Lampedusa

  • J – 168 : Fuocoammare de Giafranco Rosi est un film virtuose, c’est admirablement filmé, c’est monté d’une façon extrêmement précise et avec un rythme lent magnifique, c’est un film intelligent, les images sont souvent très bien composées, poétiques pour certaines, et pleines d’une suggestion remarquable, ainsi le petit garçon de douze ans, originaire de l’île, souffre d’un mal qui porte le nom d’œil paresseux - quelle métaphore ! - et c’est un film documentaire qui se situe résolument à l’extrême frontière du genre, un pas de plus dans cette direction et le film devient une fiction. Sauf que je me demande si ce point fusionnel entre les deux genres n’entre pas de plain-pied dans le domaine de l’art, non sans avoir survolé les territoires de l’esthétique.

    Or, voilà qui est problématique.

    Dans un film de fiction on peut très bien demander à quelques figurants de faire les morts ou encore à des acteurs de feindre le trépas. En y réfléchissant bien ce doit même être l’essentiel de la production fictionnelle de cinéma : il y a des morts, mais c’est un contrat tacite et implicite entre le réalisateur et le spectateur, personne, en dehors des accidents de tournage, ne meure vraiment.
    Dans un film documentaire, on peut aussi, avec un minimum de discernement, filmer des morts, mais cela reste quelque chose de périlleux, par exemple, dans Nuit et Brouillard , Alain Resnais produit un plan très ambigu où l’on voit un engin mécanique pousser une brassée de cadavres faméliques, et nus, vers une fosse commune au moment de la libération des camps : qui étaient ces personnes dont tout ce qu’il restera à la postérité, finalement, c’est cette image destinée à marquer les esprits, appuyée, qui plus est, par le commentaire lyrique de Jean Cayrol — une horreur —, c’est comme si toute l’existence de ces personnes était cantonnée à un effet cinématographique. Shoah de Claude Lanzmann et S21 de Rithy Pahn sont des documentaires qui traitent de génocides et donc de morts nombreux, mais les morts n’y sont pas filmés, dans S21 , c’est même l’absence de ces derniers qui est filmée, les anciens tortionnaires du camp miment les mauvais traitements qu’ils infligeaient aux détenus, le corps de la victime n’est plus là, il est absent.

    Or, se servir de l’image de la dépouille d’Autrui pour l’incorporer dans une œuvre d’art revient à annexer l’Autre, en faire un objet, ce qu’il n’est pas, ce qu’il ne sera jamais, ce qu’il ne devra jamais être, qui plus est pour servir un but personnel, ici esthétique, rendre plus percutantes des images qui ne manquaient par ailleurs pas de force et certainement pas d’esthétisme, souci d’un traitement esthétique de la lumière, fortes sous-expositions pour dramatiser les scènes nocturnes et saturer les couleurs, cadrages adroits, admirablement composés, tels des tableaux bien souvent.

    Certes ce n’est pas l’obscénité d’un Aï Wei Wei ( https://seenthis.net/messages/461146 ) qui se met en scène dans la pose du cadavre du petit Eylan sur les côtes Turques, ou encore qui pare les colonnes doriques de je ne sais quelle institution culturelle allemande de gilets de sauvetage, mais c’est un pas résolu dans cette direction, dans celle de l’usage que l’on fait de la dépouille de son prochain pour servir une cause personnelle que l’on estime, finalement, supérieure.

    Dans le cas de cette projection au Kosmos de Fontenay-sous-Bois, le film était suivi d’un débat animé par quelques personnes d’Amnesty International et de Maryline Baumard. Je me pose la question de la pertinence de cette saisie d’un tel film tel un étendard pour une organisation non gouvernementale, il me semble que c’est au mieux, improductif, quant à Maryline Baumard du Monde , non contente d’avoir tenu un blog récemment en accompagnant un navire de sauvetage des réfugiés ( https://seenthis.net/messages/506345 ), dans lequel un ton trépidant donne à lire le reportage d’une nouvelle aventure , celle nécessairement bien fondée du sauvetage, assure donc le service après-vente d’une entreprise, Fuocoammare de Giafranco Rosi, aussi fautive que la sienne qu’elle concluait lyrique et triomphante au printemps 2016 : on ne pourra pas dire que l’on ne savait pas … sauf que cela fait, hélas, très longtemps que l’on sait. J’ai donc efficacement résisté à ne pas participer au débat après le film pour ne pas créer de scandale dans le cinéma de mon ami Nicolas, mais il y a des limites.

    Au premier rang, pendant tout le film, les commentaires pas vraiment mezzo voce de cette dame ont résonné, ah oui, ça c’était comme tel ou tel jour ... de son reportage infâme. Cette insistance à vouloir en être, à le faire savoir, comment dire en évitant la grossièreté ?, est d’une telle obscénité anti éthique. La même, en voiture, à la sortie de je ne sais quelle porte du boulevard périphérique, remonte son carreau devant des mendiants brandissant des pancartes Syrian families au motif que l’on voit bien que ce sont des Rroms sans doute.

    J’ai le souvenir prégnant, en 1994, si mes souvenirs sont bons, de voir Bernard-Henri Lévy écarter du bras un Bosniaque d’une tribune où il était venu témoigner du siège de Sarajevo, pour pouvoir prendre la parole.

    Exercice #33, #34 et # 35 de Henry Carroll : #33 Prenez une photographie de vous en train de faire semblant d’être quelqu’un d’autre, # 34 Prenez une photographie de vous en train de faire semblant d’être vous-même et # 35 Prenez une photographie de vous en train d’être vous même.

    #qui_ca

    • #Fuocoammare... longue discussion avec une amie et @albertocampiphoto sur ce film...
      En clé post-coloniale ce film est très problématique... C’est la reproduction des mêmes images, toujours les mêmes... Rosi montre des arrivées d’une #masse_anonyme de #corps #noirs (#mythe/#préjugé de l’#invasion), des #blancs avec #masques et #gants qui les « accueillent »...
      Les gens du village, dont le petit gamin à l’oeil paresseux, qui paraissent avec nom et prénom dans les #génériques, comme si c’était des acteurs, mais pas un seul migrant a l’honneur d’avoir son nom qui défile dans les génériques...
      Aucune contextualisation politique. Alors que ce film se veut un documentaire. Aucune dénonciation, même pas subtile, des politiques migratoires européennes. La seule information qui est donnée, celle des morts en Méditerranée en ouverture du film, n’est pas correcte, un chiffre décidément sous-estimé (je me demande bien où il a sorti ce chiffre, le réalisateur)...
      Réalisateur qui, présent à une projection à Genève, confond allégrement Mare Nostrum, avec Frontex et avec l’opération Triton. Ils les utilisent comme si c’était des synonymes... Cela montre bien qu’il y a un problème dans la préparation du film, car, je le répète, Rosi se présente comme une documentariste !

      Le mérite, à mes yeux, de ce #film, c’est d’avoir montré de façon très claire que migrants et habitants de #Lampedusa, ne se rencontrent jamais... sauf un personnage, le plus intéressant de l’histoire, le médecin... qui soigne l’oeil paresseux du petit gamin, et les brûlures des migrants...

      Bref, des images très très belles, mais beaucoup de réticences quand même vis-à-vis de ce film...

      Voilà.

      #post-colonialisme

    • @cdb_77 C’est étonnant pur moi de constater qu’une personne comme toi qui connais bien le sujet tiques sur tant de choses, ce qui tend à valider mes soupçons qui sont plutôt du côté des images, du vocabulaire visuel, et qui ne sont que des intuitions.

      Merci mille fois de me donner de telles confirmations.

      D’après ce que j’ai vu par la suite, lorsque Rosi a reçu je ne sais quel prix, il était accompagné des « acteurs » de son film, dont le petit garçon, mais effectivement d’aucun réfugié, aucun, qui ne soit, de fait, mentionné au générique. C’est donc une entreprise aussi coupable et égotique que cette de Maryline Baumard ! Ben c’est pas beau.

    • En fait, ce qui m’énerve, c’est que ce film a été montré devant le parlement européen, que Rosi était très fier de le dire.
      Un film qui ne fait qu’alimenter les mêmes préjugés n’a pas de place au parlement européen...

      Autre chose, toujours pendant la prise de parole à la projection, a souvent parlé de #complexité. La migration, les morts en Méditerranée, c’est une sujet complexe, difficile à comprendre...
      En fait, c’est aussi un mensonge, c’est plutôt facile, ça peut s’expliquer en moins de 30 secondes :
      « Chère Europe, tu as fermé les frontières, voilà pourquoi des dizaines de milliers de personnes meurent en Méditerranée ».
      That’s it. Easy.
      Mais dire que c’est complexe, c’est ne pas pointer du doigt les responsables...

      Quelques mots, ou une carte, celle de @reka :


      http://visionscarto.net/mourir-aux-portes-de-l-europe
      That’s it. Easy.

    • J’adhère à 100 à ce qui développe Cristina @cdb_77 et jue veux juste ajouter en plus que j’ai en effet travaillé avec une étudiante à Genève lors d’un atelier de carto à la HEAD qui a très bien montré les stratégies spatiales sur Lampedusa pour « laccueil » des réfugiés et p^ouvé que les habitants de Lampedusa — à moins de fa-ire un gigantesque effort -pour aller à leur rencontre — ne voient pratiquement jamais ne serait-ce que l’ombre d’un·e réfugié·e. Je recherche l’étude.

    • @reka En fait, le fait que les habitants de l’île soient imperméables à ce qu’il se passe autour d’eux est plutôt bien dit dans le film, avec même une certaine élégance, la deuxième séquence du film montre des antennes de radio et des radars qui tournent et diffusent un dialogue invisible, celui d’un naufrage en train de se produire, et , par la suite, il y a ce syndrome de « l’oeil paresseux » du petit garçon qui est une métaphore assez parfaite (et pas trop appuyée).

      Pour le coup, je ne pense pas que ce soit par ce biais là que le film soit attaquable, mais bien davantage dans ce que Christina énumère et qui dit le caractère générique des naufragés.

      Dans le deuxième commentaire de Chrsitina, avec ta carte, oui, la question se pose, at-t-on besoin d’un film élégant et trompeur pour que l’on « prenne conscience » (comme c’est le but de Maryline Baumard dans son blog à la con), quand en fait il n’y a pas de complexité, que celle que l’on voudrait pouvoir agiter à la façon d’un écran de fumée pour rester caché à l’accusation, qui, elle, est irréfutable.

      De la même manière, il y a queques temps il y avait eu un très beau signalement sur seenthis à propos du regain de croissance économique en Suède suite à l’accueil que les suédois avaient fait à de nombreux réfugiés (personnellement je ne suis pas spécialement attaché à la croissance économique, mais bon), et c’est un concept, le concept économique, en faveur d el’accueil des réfugiés, qui est régulièrement démontré et expliqué, mais jamais entendu. C’est même pire que cela, il est entièrement détourné, on dira que l’on na pas les moyens économiques d’accueillir les réfugiés quand en fait cela serait une aubaine (et presque chaque fois on citera la fameuse phrase de Rocard en la tronquant, « la France ne peut accueullir toute la misère du Monde, mais », partie qui saute dans la citation, « elle doit en accueillir sa juste part »). Le raisonnement économique est uniquement là, personne n’y comprend jamais rien à l’économie (alors que ce n’est que de l’extrapolation de comptabilité, autant dire une matière sans mystère), pour cacher une peur culturelle, la peur de l’Autre.

    • Oui oui, je ne me suis peut-être pas bien exprimée, mais le film montre TRES bien (et c’est son mérite, à mes yeux) ces non-rencontres possibles/souhaitées entre migrants et habitants.
      C’est le point fort du film.
      Avec une seule figure de la rencontre : le médecin.
      On aurait peut-être plus en trouver quelques-uns de plus : les travailleurs du hotspot. Ils sont aussi très probablement des habitants de l’île.

    • #Bartòlo e l’incubo che ritorna: «In quei sacchi c’erano i bambini»

      I racconti del «#medico_di_Lampedusa», oggi europarlamentare, premiato a Lerici per la Solidarietà. Trenta anni passati a salvare vite di naufraghi e a dirigere il piccolo poliambulatorio dell’isola

      «Non è perché sono medico che non ho paura. Io ho paura quando devo aprire quei sacchi. Ne ho lì venti, cinquanta, cento, e solo nel momento in cui li apro scopro chi troverò dentro... La mia paura peggiore è che ci sia un bambino. Non sono numeri, sono persone, le vedo in faccia. Il bambino con i pantaloncini rossi mio malgrado l’ho guardato negli occhi, non lo avessi mai fatto, l’ho scosso, volevo si svegliasse, ed oggi è il mio incubo». È denso di umile umanità il racconto del dottor Pietro Bartòlo, noto al mondo come ’il medico di Lampedusa’. Il tendone bianco sulla riva del mare di Lerici (La Spezia) straripa di gente che è lì per sapere, anche per vedere (se lo sguardo regge le immagini proiettate): le parole non bastano, l’assuefazione ci ha anestetizzati, non piangiamo più come ai tempi della «strage di Lampedusa», quando il 3 ottobre del 2013 il mare inghiottì a due passi dalla terraferma 368 viaggiatori, e allora servono le foto, i corpi, i segni delle sevizie, gli sguardi che implorano.

      «Lerici legge il mare», rassegna di letteratura e cultura marinaresca promossa dalla Società Marittima di Mutuo Soccorso assieme al Comune, e curata da Bernardo Ratti, quest’anno ha consegnato a lui il premio per la «Solidarietà in mare», e Bartòlo – che oggi è europarlamentare perché «mi sono detto qua non cambia niente, ho provato come medico, ho scritto libri, ho fatto l’attore in «Fuocoammare», ho girato le scuole e l’Europa, posso ancora provare con la politica, una politica di servizio, una politica come arte nobile » – Bartòlo, dicevamo, condivide il premio con i ragazzi della Capitaneria di porto, i carabinieri, la polizia, i vigili del fuoco «che nei trent’anni in cui ho diretto il poliambulatorio di Lampedusa hanno rischiato la vita tutti i giorni per salvare i naufraghi».
      Scuoiati vivi per renderli bianchi

      Lampedusa è croce e delizia, bellissima e atroce. Per natura è a forma di zattera, si direbbe destinata. «Come arrivano i migranti dalla Libia lo sappiamo solo noi», continua Bartòlo, «lì i neri non hanno lo status di esseri umani, le donne ancora meno. Se sono donne e nere potete immaginarlo», dice scorrendo le diapositive. È passato il tempo in cui si chiedeva se fosse il caso di mostrarle, ora lo ritiene un dovere. Così vediamo le lacrime di Nadir, 13 anni, nero, solo una gamba è bianca: il gioco osceno dei carcerieri libici che scuoiano i vivi per renderli chiari (il fratellino è tutto bianco. Ma lui è tra i morti).

      Vediamo le lacrime di Bartòlo stesso, sceso nella stiva quel 3 ottobre del 2013 al buio, «camminavo su cuscini, non capivo. Poi ho acceso la pila e sono scappato fuori, stavo calpestando i 368 morti»: i più giovani e forti erano stati stivati là sotto senza oblò, nella ghiacciaia per il pesce, e quando avevano cercato di uscire per respirare la botola era stata bloccata da fuori. «Non avevano più polpastrelli né unghie, li avevano consumati prima di soffocare. Capii solo allora il pianto di quelli di sopra: erano i loro fratelli, le madri impotenti».

      Vediamo gli occhi profondi di una giovane madre sdraiata senza abiti sulla lettiga, magrissima, il seno vuoto, gli arti abbandonati come non le appartenessero, «ha perso l’uso delle gambe perché dove era tenuta prigioniera non le ha potute muovere per sei mesi». Un lungo tempo in cui ad accudirla è stata la sua bambina, diventata sua madre a quattro anni. «Abbiamo dato dei biscotti a quella bimba, invece di mangiarli li ha sminuzzati e li ha messi nella bocca della mamma». Il peluche invece lo ha lasciato lì senza guardarlo, «non era più una bambina, cosa se ne faceva? Era stata anche lei violentata, come la madre» (che oggi sta meglio e comincia a camminare). Quante volte ha pensato di mollare e si è rivolto «a chi è sopra di me...», trovando sempre la forza di andare avanti «nelle tante cose belle che comunque accadono».
      Nata due volte

      Perché Bartòlo resta anche una fonte dirompente di speranza, uno che non si arrende e sa che il bene contagia più del male. Così tra le foto passa anche quella di Pietro, che non è Bartòlo ma un bimbo appena nato dopo il salvataggio, ancora a bordo, cui il medico ha legato l’ombelico con il laccio delle sue scarpe. «A quest’altro neonato lo ha legato sua madre strappandosi una lunga ciocca di capelli... Mi ero accorto che a quella ragazza si vedeva la pelle del cranio e pensavo fosse stata torturata, come al solito, invece non avendo le forbici non aveva esitato a strapparseli per il suo bambino. Sono persone straordinarie, non so quanti di noi...».

      E poi vediamo Kebrat, bella come un’attrice: «Nel gruppo di cadaveri ho sentito un battito nel cuore di una donna, impercettibile, pensavo di sbagliarmi. Ho fatto subito il massaggio cardiaco e l’ho inviata in elicottero all’ospedale di Palermo, ma aveva i polmoni pieni d’acqua, era un caso disperato, per quaranta giorni è rimasta in coma. Due anni fa me la sono trovata in aeroporto, veniva per ringraziare: era sposata, madre di due figli, una bella casa in Svezia, un lavoro. Non l’ho riconosciuta, io l’avevo vista morta...».

      Lasciati affogare. Per legge

      Con lui a Lerici c’è l’ammiraglio Vittorio Alessandro, 40 anni di carriera nelle Capitanerie di porto, comandante in varti porti, a lungo responsabile della comunicazione per la Guardia Costiera, un anno intero a Lampedusa. «Nella attuale tempesta di slogan urlati e punti esclamativi, ho potuto non solo raccontare ma vivere esperienze che ti cambiano la vita. A Lampedusa ho compreso come l’energia delle persone a volte si rivela più grande di loro: il rapporto tra i lampedusani e il loro mare è stupefacente. Così come è stato nel naufragio della Costa Concordia, in una notte d’inverno l’Isola del Giglio si è fatta madre di una cosa enorme... Il privilegio – ricorda allora Alessandro – non è di essere buoni, ma di compiere un dovere istituzionale». Perché in mare la solidarietà è legge, e le regole sono «un patrimonio che si è sedimentato, guai a perderlo». Il primo oltraggio «è stato confondere il soccorso, che è senza se e senza ma, e l’accoglienza». Il soccorso non ha vie di mezzo, è un interruttore, o è sì oppure è no, o rispondi o decidi di lasciar morire, «ma se oggi una legge ci dice che salvare l’uomo in mare è reato, che se lo fai ti sequestrano la barca e ti sanzionano, magari tiri dritto. È già successo, hanno chiamato aiuto, nessuno ha risposto. Per legge».
      Le antiche leggi del soccorso in mare

      La spiegazione dell’ammiragiio è tecnica: una operazione di soccorso ha un inizio e una fine, «secondo la norma, è finita solo quando le persone raccolte in mare arrivano a terra. L’emergenza non prevede attese, ve la vedete un’ambulanza costretta a fermarsi per giorni con il malato a bordo, perché in ospedale si fanno riunioni per decidere il da farsi? Se rinunciamo ai codici del mare antichi di secoli, se una legge ci dice che chi è in mare può aspettare, perdiamo la nostra cultura, perdiamo noi stessi». Impressiona un paragone: sulla Costa Concordia c’erano 4.200 persone, «quanti giorni sarebbero stati necessari per portarli in salvo e chiudere l’operazione di soccorso, con i ritmi imposti oggi quando ad arrivare sono 30 o 40 migranti? Lo Stato è riuscito ad autosequestrarsi le navi, a fermare le proprie motovedette... Il ritorno alle regole è fondamentale, non per tornare necessariamente a come eravamo prima, non bisogna essere ideologici, credo si debbano trovare nuove soluzioni, che non possono essere solo italiane, devono essere europee e dell’Onu. Ma nel frattempo dobbiamo esserci!».

      E’ il motivo per cui il dottor Bartòlo oggi siede in Europa, convinto che il trattato di Dublino sia «il nostro capestro. Sono stato uno dei più votati in Italia, mi hanno dato un mandato e non lo deluderò - promette -. Quando la riforma di Dublino sarà varata, tornerò a fare solo il medico». Si capisce che non vede l’ora. Il medico di Lampedusa.

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/bartolo-e-lincubo-che-ritorna-in-quei-sacchi-cerano-i-bambini
      #témoignage du #médecin de Lampedusa... qu’on voit dans Fuocoammare...

  • Ethnologie de la #porte

    La porte nous renvoie à de nombreux concepts : le dedans et le dehors, lʹouvert et le fermé, la sécurité et le danger. Issues étroites ou entrées monumentales, la porte est partout et barricade nos chambres, nos maisons ou nos villes mais nous offre aussi un monde inépuisable de pensées.

    Nous vous invitons à cette réflexion avec notre invité Pascal Dibie, professeur dʹethnologie à lʹUniversité de Paris Diderot.


    http://www.rts.ch/play/radio/tribu/audio/ethnologie-de-la-porte?id=8038076