l’histgeobox : Lapiro de Mbanga : « Constitution constipée »
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En 1982, le Président Ahidjo cède le pouvoir (2) à Paul Biya (3), son premier ministre. Ce dernier créé aussitôt un nouveau parti unique : le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Entre 1983 et 1984, Biya échappe à plusieurs tentatives de coup d’état, ce qui contribue à durcir fortement le régime. Pour conserver la mainmise sur le pays, le parti présidentiel met en place un impressionnant maillage de contrôle des populations, tandis que police et armée répriment toute forme de contestation. Le chef d’État divise pour mieux régner, fait et défait les carrières à sa guise, évince tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre, muselle l’opposition.
Au début des années 1990, les incitations internationales en faveur de la transition démocratique (conférence de la Baule) obligent le président à quelques concessions de pure forme. Mais, à la différence d’autres États d’Afrique de l’Ouest, Biya refuse de convoquer une conférence nationale réunissant les différents acteurs politiques camerounais.
Depuis l’accession au pouvoir de Biya, la fraude électorale permet au président sortant de se représenter et de l’emporter sans coup férir comme en 1992, 1997, 2004, 2011, 2018.
Le maintien au pouvoir de l’indéboulonnable autocrate s’explique aussi par le soutien tacite au régime de la part de l’union africaine, des États-Unis ou de la France qui recherchent avant tout la stabilité régionale, quitte à s’appuyer sur un régime autoritaire.