#laspirale

  • Une énergie nucléaire sans danger ni déchets, c’est la promesse, longtemps sabotée par les lobbies de l’énergie et de la défense, que brandissent les partisans du #thorium. Ce combustible alternatif, découvert à la fin du XIXe siècle, représente-t-il une piste sérieuse pour échapper aux dangers et à la pollution induits par l’utilisation du plutonium par l’industrie atomique ?

    https://www.arte.tv/fr/videos/050775-000-A/thorium-la-face-gachee-du-nucleaire
    98 min.
    Disponible du 08/02/2018 au 09/05/2018

    Une énergie nucléaire « verte » ? Au début de la série Occupied, diffusée par ARTE fin 2015, le nouveau chef écologiste du gouvernement norvégien, pour mettre un terme à l’exploitation pétrolière, inaugurait une centrale fonctionnant au thorium. Une hypothèse nullement fictive, selon ce documentaire, qui montre combien ce combustible alternatif, découvert à la fin du XIXe siècle et répandu sur toute la planète, représente une piste sérieuse pour échapper aux dangers et à la pollution induits par l’utilisation du plutonium par l’industrie atomique. Si le #nucléaire n’avait pas été inventé pour bombarder Hiroshima et propulser des flottes militaires, nos centrales fonctionneraient sans doute aujourd’hui avec des réacteurs à sels fondus de thorium. Tchernobyl et Fukushima seraient peut-être restés des points anonymes sur la carte du monde. La surexploitation de l’énergie fossile aurait probablement cessé beaucoup plus tôt, et le changement climatique se révélerait moins alarmant qu’il ne l’est aujourd’hui…

    La Chine à l’avant-garde ?
    Pour réaliser ce scénario, qui semble aujourd’hui utopique, il aurait peut-être suffi de s’intéresser vraiment aux travaux visionnaires du physicien américain Alvin Weinberg qui, après avoir participé à la fabrication de la bombe atomique, a voulu travailler sur une utilisation civile et pacifique de l’atome. Il s’est acharné de 1945 à sa disparition, en 2006, à inventer les conditions d’une #énergie nucléaire propre reposant sur des #réacteurs révolutionnaires et sur l’extraction du thorium. Mais les intérêts liés aux lobbies de l’énergie et de la défense en ont décidé autrement. Les États qui ont opté pour l’énergie atomique ont longtemps cherché à étouffer l’éolien et le solaire, et aucun n’a voulu prendre en compte les problèmes bien connus d’enfouissement des matières fissiles. Aujourd’hui, pourtant, l’idée d’un recours à des combustibles nucléaires liquides et à des réacteurs à sels fondus refait surface, défendue par le monde de la recherche et même par des écologistes combattant l’industrie nucléaire. Le gouvernement chinois a décidé d’investir 350 millions de dollars pour étudier cette filière révolutionnaire. La Fondation de Bill Gates s’y intéresse aussi. L’Europe va-t-elle rester à la traîne ? Un voyage teinté d’espoir vers la face gâchée du nucléaire.

    • Le nucléaire, avec ou sans thorium, implique une production centralisée et commandée, confiée aux états ou à des entreprises dont les conditions d’existence sont garanties par des états et leur police. Cette technique engage les sociétés dans une activité productive non réappropriable, reconduisant la soumission des sociétés à la production (d’énergie) pour la production. L’écologie se résume pas aux becquerels.

    • Le choix d’une production nucléaire centralisée n’est pas une fatalité.
      • au tout début de l’énergie nucléaire, il a été envisagé (brièvement…) des installations au niveau des unités d’habitation (je n’ai pas de référence sous la main)
      • un bon nombre de satellites possèdent des sources d’énergie nucléaires (on n’en entend parler que quand ils retombent sur terre…)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Générateur_thermoélectrique_à_radioisotope

    • Quelques références, en fouillant un peu…

      • à tout seigneur, tout honneur, WP[en] sur le réacteur aqueux homogène
      https://en.wikipedia.org/wiki/Aqueous_homogeneous_reactor


      avec un premier modèle en 1952 à 150 kW électriques

      • une belle image du National Geographic de l’époque (numéro à préciser)

      • en France aussi, des réflexions du CEA en 1958, Idées sur un projet de réacteur homogène
      les dernières figures présentent des schémas d’un réacteur à 80 kW et d’un autre à 500 kW (j’imagine thermiques, on s’arrête à l’extraction de vapeur, donc à diviser par 5 pour l’électrique)
      http://www.iaea.org/inis/collection/NCLCollectionStore/_Public/38/063/38063230.pdf

      • (nettement) plus contemporain, les projets de la NASA pour une nouvelle génération de réacteur pour satellite
      KRUSTY - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/KRUSTY

      As of September 2017 a test reactor has been constructed. It is designed to produce up to 1 kilowatt of electric power and is about 6.5 feet tall (1.9 meters). The prototype Kilopower uses a solid, cast uranium-235 reactor core, about the size of a paper towel roll. Reactor heat is transferred via passive sodium heat pipes, with the heat being converted to electricity by Stirling engines. Testing to gain TRL 5 started in November 2017 and continued into 2018.

      (TRL5 : entre technologie en développement et technologie en démonstration, quand c’est à TRL9, c’est que c’est déjà en fonctionnement)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Technology_readiness_level
      (ou en anglais)

      • nettement plus prospectif, les technologies dite de #fusion_froide (qui, comme chacun sait, n’est dit de la fusion ni froid…)
      p. ex. tout frais (janvier 2018) la technologie LENR
      https://steemit.com/news/@csulip/nasa-s-cold-fusion-tech-could-put-a-nuclear-reactor-in-every-home-car-and-p

      ou, un peu plus ancien (septembre 2017) annonce de dépôt de brevet sur le sujet par la NASA
      http://e-catworld.com/2017/09/19/lenr-at-nasa-new-patent-application-for-methods-and-apparatus-for-enhanc

    • Lorsque j’avais 12 ans, j’aimais beaucoup la fusion nucléaire pour sa promesse d’abondance infinie et pour ainsi dire gratuite, mais j’en suis revenu.
      La pollution de l’espace d’origine « humaine » peut sans doute être plus nucléarisée, tant que cela amuse du monde qui en a le pouvoir mais je ne vois vraiment pas l’intérêt (sauf pour certains et pour un certain « ordre ») de passer sur terre d’une dépendance séculaire au capitalisme fossile à un développement toujours plus fondé sur le nucléaire, selon une temporalité mesurable cette fois en (dizaine de) millénaires.
      edit : Le réacteur au thorium : une nouvelle impasse
      http://www.sortirdunucleaire.org/Le-reacteur-au-thorium-une-nouvelle-impasse

      Seul, le thorium n’est pas un combustible. L’intérêt est de le transformer en uranium 233. Pour cela, il doit être bombardé de neutrons. Par capture de neutrons, le thorium 232 se transforme après plusieurs étapes en uranium 233, qui est un élément fissile [7] performant, ce qui facilite les réactions en chaîne. [...]
      Le réacteur à sels fondus (RSF) est conçu pour être surgénérateur, c’est-à-dire générer plus d’uranium 233 qu’il n’en consomme. [...]

      Le démarrage du RSF : une difficulté majeure

      Le RSF est conçu pour produire plus d’uranium 233 qu’il n’en consomme. Encore faut-il pouvoir d’abord le charger en quantité suffisante de cet élément. L’uranium 233 n’existant pas à l’état naturel, les chercheurs proposent diverses solutions pour obtenir les 3,6 tonnes [16] nécessaires au démarrage :
      Tapisser le cœur d’un REP d’une couverture de thorium, puis récupérer l’uranium 233 produit. Des dizaines d’années seraient nécessaires pour obtenir la quantité requise au démarrage d’un 1er RSF [17]. Et avec un retraitement de 40 litres de sels par jour (cf. infra), il faudrait 56 ans pour démarrer un 2ème RSF avec l’uranium 233 extrait de ce 1er RSF.
      Ou encore démarrer un RSF où le thorium serait transformé par un mix : plutonium et actinides mineurs des REP, mélangés avec de l’uranium 233 ou avec de l’uranium enrichi à 13 %.
      Il n’est possible d’utiliser ni le plutonium seul (il en faudrait 13 tonnes, quantité non suffisamment soluble dans les sels), ni l’uranium enrichi seul, qui devrait être trop enrichi (à 25 %).

      Le RSF génèrerait d’importants déchets radioactifs

      Le RSF génèrerait d’importants déchets radioactifs qu’il faudrait traiter, stocker, surveiller pendant des centaines d’années, des milliers d’années pour certains.
      Ce seraient des produits de fission, en natures et quantités similaires à celles des réacteurs actuels. Hautement radioactifs pendant des centaines d’années, ces déchets sont classés dans la catégorie des plus dangereux : HAVL, Haute Activité à Vie Longue. Absorbeurs de neutrons, les produits de fission entravent la formation d’uranium 233, d’où la nécessité de les retirer. Gazeux, ils seraient extraits en continu par bullage d’hélium. Pour les autres qui sont solubles, 40 litres de sels seraient pompés chaque jour, d’où ils seraient extraits.
      Les actinides seraient remis dans le cœur sauf 0,1 % qui sortiraient en déchets, n’ayant pu être séparés des produits de fission. Le thorium produit un actinide mineur très radiotoxique, le protactinium 231 (période : 33 000 ans), qui n’existe qu’à l’état de traces dans la nature.
      Peu d’actinides mineurs sortiraient en déchets réguliers, mais le circuit primaire en contiendrait une forte quantité.
      Petit calcul… Un RSF d’une puissance de 1000 MWe requerrait une charge initiale d’environ 3,6 tonnes d’uranium 233 et 26 tonnes de thorium. En fonctionnement, à l’équilibre, il y aurait près d’1 % d’actinides mineurs, soit environ 300 kg. À comparer avec les 960 kg d’actinides mineurs compris dans les combustibles usés déchargés des REP chaque année, soit 17 kg par REP (960/58).
      La présence d’uranium 233 implique celle d’uranium 232 et de ses descendants (cf. supra). D’autres éléments se forment également. Le thorium n’est pas fissile, mais fissible, il peut fissionner sous un flux de neutrons rapides et générer des produits à période radioactive longue, comme le technétium 99 de période 215 000 ans.
      Il est avancé que le RSF nous débarrasserait des déchets nucléaires les plus difficiles à gérer. Mais une grande partie de ceux déjà produits sont vitrifiés et ne sont pas extractibles. En revanche, le RSF créerait des déchets radioactifs supplémentaires.
      De plus, la surgénération n’est possible qu’avec l’uranium et le thorium. Si le RSF était alimenté avec du plutonium ou d’autres actinides produits par le REF, il ne pourrait plus être surgénérateur. [...]

      Un réacteur surfait, qui n’est encore qu’un concept théorique

      Ce n’est que depuis 2008 que le RSF à neutrons rapides fait partie des 6 systèmes retenus par le Forum International Génération IV. Étudié au Laboratoire de Physique Subatomique de Grenoble, ce type de réacteur « n’existe aujourd’hui qu’à l’état de concept théorique » [25]. Les récentes publications du CNRS [26] l’attestent. Aucun réacteur de démonstration de ce type, même de faible puissance, n’a encore fonctionné. Sont ressassées les qualités de ce réacteur… mais technologiquement, le RSF est-il faisable ? Dans quel délai ? À quel coût ?
      Délai – « en partant du principe que la décision de passer au cycle thorium est prise vers 2040 – hypothèse prenant en compte la durée de vie des réacteurs actuels – le MSFR (RSF à neutrons rapides) est introduit à l’échelle industrielle en 2070 » estime Daniel Heuer [27], directeur de recherche au CNRS.
      Coût – « Nous avons l’espoir qu’il soit moins cher qu’un réacteur à eau pressurisée (...) Cela reste à vérifier » poursuit-il [28].
      En France, ni EDF-Areva, ni le Commissariat à l’Énergie Atomique ne semblent beaucoup s’y intéresser. Les premiers souhaitent avant tout rentabiliser les infrastructures industrielles de la filière uranium. Le second développe un prototype de surgénérateur au sodium (Astrid, 600 MWe) qui a bénéficié de 650 millions d’euros dans le cadre du grand emprunt national de 2010. Ce réacteur est l’axe prioritaire de recherche et développement. Est juste assurée « une veille technologique » pour le RSF [29], d’où les faibles crédits alloués à son étude.
      L’Ademe [30] a publié le 22 octobre 2015 le rapport « Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 » [31]. Il est montré que le scénario 100 % renouvelable est tout à fait réalisable, pour un coût raisonnable. Le RSF ? Le Réacteur où Se Fourvoyer, encore une impasse.

      #thorium #réacteur_à_sels_fondus #achtung #apologie

    • Au sujet de la fusion nucléaire après celui de la fission. Je me souviens d’un point de vue beaucoup plus optimiste qu’original par un maître de la SF. Monsieur Spinrad , sans boire ses paroles, j’attache plus d’importance à son avis sur ce sujet qu’à celui des scientifiques. ( je crois presque que la SF est une science ). Surement que ce qu’il dit est plus compréhensible et aussi parce que j’aime beaucoup ce que fait ce monsieur.
      Voici ce qu’il dit et pense de "La Crise de Transformation"

      Des hommes qui, au sens biologique, ont a peine plus évolué que les habitants des premières colonies humaines parvenues à maîtriser le feu.
      Et qui maintenant, pour le meilleur ou pour le pire, tiennent la puissance nucléaire entre leurs petites mains fébriles.
      Ce qui nous ramène au point où nous nous trouvons aujourd’hui.
      Tout aussi sûrement que le Big-Bang a impliqué la formation des planètes, tout aussi sûrement que la chimie organique a mené au développement de la vie et tout aussi sûrement que la conscience émerge de l’évolution de la bio-masse, toute espèce sensible qui évolue vers la science et la technologie va inévitablement un jour ou l’autre mettre les mains sur la puissance de l’atome et inévitablement se trouver en possession du moyen de détruire la biosphère qui lui a donné naissance.
      La destruction atomique n’est certainement pas le seul moyen de détruire la vie sur la Terre, mais c’est un moyen suffisant,ce qui veut dire que notre espèce est entrée dans sa Crise de Transformation parvenue à maturité avec les premières explosions nucléaires de 1945.

      Aussi, en fin de compte, I’étape suivante de notre évolution, celle que nous devons franchir si nous voulons traverser la #Crise_de_Transformation qui est la conséquence de ce qui s’est passé auparavant, n’est de nature ni biologique, ni scientifique, ni technologique, ni même politique.
      Nous devons atteindre le niveau de sensibilité morale et de conscience spirituelle indispensable pour parvenir à la viabilité à long terme de notre espèce. Il ne s’agit pas d’un voeu pieux désinvolte, mals d’impératif dur et froid de notre évolution. Toute espèce incapable de l’atteindre se détruira tôt ou tard en même temps que sa biosphère. Celles qui l’atteindront survivront. Il n’y aura pas d’autres survivants.
      Tandis que le progrès technologique capable de mener à une civilisation Transformationnelle stable à long terme se trouve dans l’avenir, c’est dans notre présent qu’existe le pouvoir de détruire notre espèce et notre biosphère.
      Aussi ne pouvons-nous laisser la responsabilité d’accomplir cette indispensable transformation spirituelle et morale à nos hypothétiques descendants.
      Nous sommes les générations de la Crise de Transformation.
      Faisons le travail comme il faut, ou bien nous n’en aurons plus aucun à faire.

      Ce ne sont que deux extraits, le texte entier est disponible avec ce lien : http://generationsf.ucoz.com/index/0-29

      Quelques liens pour aller plus loin avec #Norman_Spinrad
      La Spirale.org un site précieux pour moi et référencé ici sur @seenthis #laspirale
      https://laspirale.org/texte-152-norman-spinrad-pop-culture-chaos.html
      2 autres : http://www.nova.fr/novamag/8283/reve-de-fer-de-norman-spinrad
      https://sitamnesty.wordpress.com/2006/12/05/la-der-des-der-norman-spinrad


      Norman Spinrad qui aujourd’hui est un vieux monsieur a exploré cette question sur la crise transformationnelle de bien des façons. De lire ce texte aujourd’hui me met la larme à l’œil. J’aime vraiment beaucoup ce que vous faites monsieur Spinrad.

    • Je vais dans le sens de ce que dit @colporteur et c’est ce genre de réflexions que pousse @pmo depuis des années que ce soit sur les OGM, les téléphones mobiles, les nanos, Linky, etc : oui il y a très sûrement des problèmes sanitaires, des débats scientifiques, mais ça veut dire une bataille d’experts permanentes entre technocrates : « cette étude montre que c’est dangereux », « mais cette étude montre que non », « mais ensuite cette nouvelle étude montre que si », etc à l’infini. Alors que le débat doit être avant tout politique et social, est-ce que c’est appropriable, est-ce que ça nous rend plus libres, plus autonomes dans une communauté (pas individuellement !). Réflexions issues entre autre d’Illich et Ellul évidemment (pour ce qui concerne PMO).

    • Du côté de la science-fiction ...

      « L’accident, qui n’était que de la routine aux yeux de ceux qui travaillaient à la centrale,
      pouvait apparaître à d’autres personnes comme la preuve irréfutable que tout ce qui avait trait à l’énergie nucléaire était dangereux et que les centrales devaient être exilées le plus loin possible des centres urbains.« 
      Pure journée pour Doc Ferrel, médecin d’entreprise auprès d’une usine nucléaire. La présence d’une commission d’enquête rend les hommes nerveux et favorise les accidents. La peur règne en ville. Et Jorgenson, le plus qualfié des Ingénieurs, le plus irascible aussi, entreprend une réaction qui, mal dirigée, peut conduire au déchaînement de l’isotope R.
      Soudain, c’est la catastrophe...
      Dans ce roman, tiré d’une nouvelle initialement publiée en 1942, Lester del Rey a développé avec une prescience remarquable quelques-uns des problèmes soulevés depuis par l’industrie nucléaire.
      Un dossier concernant drains aspects sociaux de l’électronucléaire vient compléter cette œuvre exceptionnelle qui prend aujourd’hui valeur de document.

      https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=355

      Crise, c’est un accident nucléaire dans le futur antérieur, car le roman, écrit en 1956, est issu d’une nouvelle publiée en 1942 dans Astounding #science-fiction. Dans sa préface et dans son article au dossier, Gérard Klein conjugue le nucléaire à la forme interrogative, et c’est une interrogation lucide, profonde et angoissée. Le scénario d’accident d’André-Clément Decouflé (dossier) est naturellement pensé au conditionnel ; mais il est rédigé au présent, avec brio. Georges Morlat représente dans ce débat le Commissariat à l’Energie Atomique et l’Electricité de France, c’est-à-dire peu ou prou le pouvoir. Pour le gouvernement de la France et ses agents, le #nucléaire est un impératif...
      Gérard Klein a écrit pour son dossier Les temps du nucléaire. Il ne s’agit plus ici de temps grammaticaux, mais d’une réflexion sur les temporalités distinctes mises en jeu par le projet #électro-nucléaire. Et c’est certainement la réflexion la plus intelligente et la plus passionnante que j’aie jamais lue sur ce sujet.
      Le livre, dans son ensemble, laisse apparaître nettement les qualités et les défauts de la science-fiction comme moyen d’appréhender la réalité. Négligeons le côté prophétique du roman de Lester del Rey qui est secondaire et, d’ailleurs, peu convaincant. Le récit, intense et captivant de bout en bout, illustre une célèbre réflexion d’André Maurois, que nos techniciens refusent obstinément de prendre en considération : toujours l’inattendu arrive. Et Lester del Rey montre avec précision et ingéniosité comment cet inattendu peut se glisser dans un programme de sécurité très serré.
      L’intégration du temps dans les mentalités, l’aptitude à imaginer l’avenir lointain sont aussi, pour une part, des conquêtes de la science-fiction. Dans le long terme, les spécialistes de science-fiction sont souvent plus convaincants que les futurologues. Et ne parlons pas des gouvernants ! « ... L’électro-nucléaire apparaît comme entrecroisant des temporalités distinctes, parfois contradictoires, et pour la plupart non maîtrisables en l’état actuel des connaissances théoriques et de la pratique, » écrit Gérard Klein page 259 (dossier). Il distingue ainsi le « temps technicien » qui correspond « à la durée nécessaire pour concevoir, réaliser, faire fonctionner et finalement démanteler une installation » ; le temps économique, « haché, imprévisible » ; le temps social, « celui dans lequel évoluent et s’affrontent les classes et catégories sociales », le temps historique qui « introduit l’échelle du siècle et (...) les relations internationales » ; le temps géologique, enfin, mis en cause par la durée de vie de certains produits de #fission (la période du plutonium est de 24000 ans).
      Chaque mot de ce texte est à lire et à peser. S’il fallait en extraire une seule phrase, je choisirais celle-ci : « Nous ne devons jamais rien léguer à nos descendants qui puisse les menacer et les détruire s’ils se retrouvaient ignorants et nus sur la surface de la Terre, » (p. 274). Je n’ai jamais rien entendu, jamais rien lu de plus fort, de plus définitif sur la question.
      Mais c’est une idée de science-fiction que nos descendants puissent se retrouver un jour ignorants et nus, et comme telle absolument inconcevable pour les technarques qui nous mènent. Un père de l’Eglise aurait mieux admis peut-être un monde sans Dieu qui n’eût été pour lui, après tout, que l’enfer. Voici donc un défaut de la science-fiction, qui tient à sa qualité même : ses visions, ses rêves et ses avertissements ne touchent que très peu d’humains, et pour ainsi dire jamais les hommes de pouvoir, rivés au présent.
      Un autre défaut du genre, sensible celui-ci dans le roman, c’est que la science-fiction, par nature et par vocation, fait le plus souvent la demande et la réponse. L’usine atomique de Kimberly, où se sont produits la crise et l’accident que décrit Lester del Rey avec un immense talent, est plus une fabrique d’isotopes « lourds » qu’une centrale nucléaire productrice d’énergie. La nouvelle, à l’origine, avait été classée document secret, et cela souligne le coté prophétique de l’œuvre. Néanmoins ou par conséquent, je ne sais, les problèmes spécifiques de cette #centrale, l’auteur les a, pour une large part, inventés, ce qui lui permet d’inventer du même coup la solution. Une solution technologique, naturellement. Détail romanesque, ce sera un jeune médecin, physicien amateur, qui sauvera l’usine, la ville et peut-être la moitié du continent nord-américain menacés de destruction par le redoutable « isotope R ». Les lecteurs de science-fiction admettront que ces choses-là sont possibles ; qu’il est même probable que l’on rencontre un jour un isotope infiniment dangereux, ou n’importe quoi de ce genre. Ils reconnaîtront que la technologie pourrait dans ce cas juguler la menace créée par elle ; mais ils sauront que ce n’est pas une certitude et que le risque est grand.
      Les #technarques et leurs peu humbles serviteurs s’estimeront non concernés. L’hypothèse sera pour eux méprisable : de la science-fiction.
      Quoi qu’il en soit, le #roman de Lester del Rey est extrêmement intéressant. Le décor est décrit avec une précision hallucinante. Les personnages secondaires sont vivants et vrais, au point de rejeter parfois dans la grisaille le personnage central, le brave docteur Ferrel. Le suspense est maintenu jusqu’à la dernière ligne, ou presque. La conclusion rappelle que le roman a été écrit en 1956 : domestiqué, le méchant isotope R servira à fabriquer un carburant pour les #fusées. Le ciel était au fond de l’enfer.

      Michel JEURY
      Première parution : 1/6/1978 dans Fiction 291

      #anthologie #post_catastrophe


      Mines et Mineurs #anthologie

      Mines, mineurs et géologues

      Chaque année, depuis 1974, les professionnels français de la Science-fiction ont l’occasion de se rencontrer lors de leur convention annuelle. En 2006, celle-ci est organisée à Bellaing, dans le Nord (France) du 24 au 27 août. Les nouvelles rassemblées dans ce volume ont été pour la plupart spécialement écrites par des auteurs participants à la manifestation.
      Tous les auteurs de science fiction ne sont pas des géologues, et toutes les planètes ne seront sans doute pas vouées à l’exploitation minière. Mais il n’empêche que plusieurs auteurs de SF sont ou furent effectivement des géologues (Ivan Efremov, Francis Carsac, etc.), et que le thème minier revient dans de nombreuses œuvres du genre.
      Cela, joint au fait que la convention 2006 se tient à deux pas d’un des derniers sites historiques d’exploitation minière du bassin du Nord-Pas-de-Calais, a fourni à l’organisateur, qui reçut lui-même une formation de géologue, le thème de ce recueil.
      Merci à tous ceux qui auront participé à la convention de Bellaing 2006. à tous ceux qui l’auront rendue possible, à tous ceux qui à un titre ou à un autre, ont donné leur coup de pioche pour que cette mine produise !

      https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146572818

      Dans le monde diplomatique et ses livres du mois @mdiplo
      "Enquêteurs galactiques et communauté stellaires"
      « 2312 », de Kim Stanley Robinson
      https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/MELAN/58365

  • MODS !
    https://laspirale.org/texte-541-mods.html

    MODS !Ne dites surtout pas à un mod qu’il est « vintage » ! Laissez aussi tomber les paradoxes de demi-habile, du genre : mod, en anglais, ça vient de modernism, mais les années soixante, c’est du passé. Vous, les « modernistes », vous êtes donc passéistes, maintenant : c’est contradictoire !

    C’est ignorer que Baudelaire a décelé l’éternel dans le transitoire au cœur de la modernité et que le Grand Modernisme, dans la poésie, la littérature, l’art et l’architecture, procède de la quête de l’intemporel au milieu du nouveau. Enfin, dès le milieu des années soixante, les industries culturelles se sont emparées du dehors de quelques bribes d’un phénomène qui, en vérité, ne cesse de les défier et de leur échapper, en tentant de le recouvrir d’un folklore spectaculaire de leur fabrication.

    Or, ce folklore ressurgit (...)

    #Mods #laspirale

  • LES SOURCES OCCULTES // 001
    https://laspirale.org/video-539-les-sources-occultes-001.html

    LES SOURCES OCCULTES // 001ÉPISODE 001 « Quand tu verras la noirceur, réjouis-toi car c’est le début de l’Oeuvre »

    Une web série de Laurent Courau et de Thierry Ehrmann [ Baissez les lumières, montez le son ]08/02/2018

    https://laspirale.org/video-532--%C2%A0les-sources-occultes-bande-annonce-2014.html
    #laspirale #film

  • ALAN MOORE « THE WIZARD OF NORTHAMPTON » (CUT-UP)
    https://laspirale.org/texte-537-alan-moore-the-wizard-of-northampton-cut-up.html

    ALAN MOORE « THE WIZARD OF NORTHAMPTON » (CUT-UP)Premier épisode d’une nouvelle série de contenus sélectionnés sur l’Internet et traduits par nos soins, afin de les proposer au public francophone. Ici, un cut-up d’extraits d’une interview d’Alan Moore, inédite en langue française, que nous trouvions particulièrement réjouissante dans l’actuel contexte social, économique, technologique et géopolitique.

    Note biographique :

    Scénariste de bande dessinée et écrivain britannique, Alan Moore se trouve plus particulièrement connu pour son travail sur les comics Watchmen, V pour Vendetta et From Hell. Outre sa carrière émaillée de succès internationaux et de récompenses prestigieuses, Moore se distingue par sa personnalité haute en couleur. Végétarien et anarchiste, il se présente comme un magicien et un adorateur (...)

    #Alan_Moore #laspirale

    Et si une ville était la somme de toutes les villes qu’elle a été depuis sa fondation, avec en prime, errant parmi ses ruelles, cachés sous les porches de ses églises, ivres morts ou défoncés derrière ses bars, les spectres inquiets ayant pris part à sa chute et son déclin ? Il semblerait que toute une humanité déchue se soit donné rendez-vous dans le monumental roman d’Alan Moore, dont le titre – Jérusalem – devrait suffire à convaincre le lecteur qu’il a pour décor un Northampton plus grand et moins quotidien que celui où vit l’auteur. Alan Moore a conçu un récit-monde où le moindre geste, la moindre pensée, laissent une trace vivante, une empreinte mobile que chacun peut percevoir à mesure que les temps semblent se convulser. Il transforme la ville de Northampton
    en creuset originel, dans lequel il plonge les brûlants destins de ses nombreux personnages. Roman de la démesure et du cruellement humain, Jérusalem est une expérience chamanique au cœur de nos mémoires et de nos aspirations. Entre la gloire et la boue coule une voix protéiforme, celle du barde Moore, au plus haut de son art.

    #littérature #cyberculture #SF #occultisme
    http://www.inculte.fr

  • COOKIE MUELLER « FEMALE TROUBLE »
    https://laspirale.org/photo-534-cookie-mueller- female-trouble.html

    Muse de John Waters et de Nan Goldin, cette reine de l’underground fut décrite par le cinéaste comme « un écrivain, une mère, une hors-la-loi, une actrice, une styliste, une go-go danseuse, une sorcière-guérisseuse, une harpie des arts, et par dessus tout, une déesse ».

    Native de Baltimore, une ville ruinée, minée par les conflits raciaux, la drogue et la criminalité, #Cookie_Mueller a croisé sur son parcours chaotique Jim Morrisson, Jimi Hendrix, la Manson Family, Anton LaVey, Basquiat, Keith Haring, les Ramones, Klaus Nomi, Patti Smith, Blondie, Sonic Youth et le photographe Robert Mapplethorpe. Ses écrits cultes, enfin traduits en français, sont publiés chez Finitude, l’occasion de revenir sur la légende de cette icône méconnue.

    Portraits de Cookie Mueller par Nan Goldin, Robert Mapplethorpe, John Waters, Lawrence Irvine, Anthony Scibelli, Don Herron.

    #laspirale


    Cookie in Tin Pan Alley, New York City, 1983
    #photographie #Nan_Goldin http://www.artnet.fr/artistes/nan-goldin/cookie-in-tin-pan-alley-new-york-city-a-fQImYOIP8D1UeutFdmwt2w2
    http://www.artnet.fr/artistes/nan-goldin/3
    “Cochonneries” nouvelle de Dorothy Karen “Cookie” Mueller dans Ladyland - anthologie de #littérature féminine américaine des regretté 13E Note éditions.
    https://laisseparlerlesfilles.com/2014/05/12/ladyland-anthologie-de-la-litterature-feminine-americaine-fut

    Dreamland news is a site devoted to the life and work of filmmaker #John_Waters.
    Here you’ll find the latest news about Waters personal appearances, films, books, DVDs, his vigilant Fans, and a tribute to the one and only Divine.
    http://dreamlandnews.com

  • ILSE RUPPERT « PUNKS & TRIBES »
    https://laspirale.org/photo-533-ilse-ruppert- punks-tribes.html

    ILSE RUPPERT « PUNKS & TRIBES »Focus sur la scène punk et new-wave de la fin des années 1970 et du début des années 1980 avec Ilse Ruppert, photographe allemande. Où il est question de Berlin-ouest et de Berlin-Est, du Clash, de Ronald Reagan, d’Einstürzende Neubauten, de Frank Zappa et de Dennis Hopper.

    Ilse naît à Mespelbrum, un petit village d’Allemagne de l’Ouest, où elle vivra une enfance heureuse. Néanmoins, un événement la fait dévier cette voie calme et toute tracée : son premier concert, Screaming Lord Sutch et sa mise en scène macabre. Dès lors, la musique devient sa nouvelle religion, pas la pop aseptisée, mais la face sombre du #rock'n_roll et le mode de vie qui en découle.

    Elle tombe amoureuse de la photographie en 1976, à la vue d’un portrait d’elle réalisé par un ami mexicain,
    étudiant aux Beaux-Arts. Ilse achète un appareil le lendemain et part sur les routes. Autodidacte, ses premières expérimentations portent sur les paysages du Mexique, des Canaries et du Maroc. Fascinée par la #photographe révolutionnaire #Tina_Modotti, elle se tourne vers les êtres humains et leur portrait. En 1978, elle apprend les techniques du noir et blanc et installe son propre labo. Le succès est immédiat : des acteurs la demandent comme photographe de plateau, les réalisateurs la remarquent. « Ses photos ont la beauté des rêves et la cruauté des cauchemars », dira d’elle Hans Peter Cloos, le metteur en scène qui l’emmène à Paris en 1979, où il monte l’Opéra de Quatre Sous. Le magazine Interview utilise son portrait de Fassbinder, sa carrière est lancée, puis arrive le punk(...)

    #punk #new-wave #laspirale #squats_punks #Berlin-Est #contre_culture #reportage_gonzo #acid_house #raves


    @ladistroy

    20 mai 1980. Dans la salle de concert du Markthalle, le concert des Clash a été interrompu. Joe Strummer tient encore la Stratocaster qu’il vient d’exploser sur la tête d’un membre du public. Dans un coin, on discerne les premiers flics et leur chien. La rage qui monte dans la salle est presque palpable, jusqu’à entendre les cris échappés de toutes ces bouches ouvertes : « vendus ! ». Ce sont les prémices de la célèbre émeute d’Hambourg, où s’affronteront punks et membres des forces de l’ordre. Ilse est juchée sur de gigantesques amplis, absorbée par son seul cadre.

    Comment décrirais-tu cette époque aux jeunes générations, nées dans les années 1980 ou 1990 ?

    C’était comme d’attendre que la guerre nucléaire éclate... La guerre froide battait son plein. Des espions de tous les bords... Tchernobyl ! Tu te souviens ? Berlin-Ouest était entouré de militaires russes, leurs missiles pointés sur nous. Une ligne mortelle était instaurée et nous n’avions aucune idée de ce qui se passait de l’autre côté du mur.

    La population se composait d’immigrés turcs, de personnes âgées, d’artistes, de punks, de squatteurs, d’une faune alternative et de jeunes de l’Ouest qui voulaient échapper au service militaire. Les loyers étaient ridicules, la vie peu chère, comme les drogues. Ça a créé un terreau favorable aux artistes .

  • « AMERICAN HARDCORE » THE HISTORY OF AMERICAN PUNK ROCK 1980-1986
    https://laspirale.org/video-529--american-hardcore-the-history-of-american-punk-rock-1980-1986.

    « AMERICAN HARDCORE » THE HISTORY OF AMERICAN PUNK ROCK 1980-1986Basé sur l’excellent ouvrage éponyme de Steven Blush, le film documentaire American #Hardcore documente la seconde vague du
    #punk_rock_américain, entre 1980 et 1986.

    Avec de très nombreux témoignages et images d’archives, dont des interviews de Greg Ginn (Black Flag), Ian McKaye (Minor Threat, Fugazi), Henry Rollins (Black Flag), Harley Flanagan (Cro-Mags), Keith Morris (Circle Jerks), H.R., Dr. Know et Darryl Jenifer (Bad Brains), Vinnie Stigma (Agnostic Front), Mike Watt (Minutemen), Flea (Fear, Red Hot Chili Peppers).14/03/2017

  • Afropunk : The Movie ! Un #documentaire qui a su incarner une #subculture à part entière, jusqu’à engendrer son propre festival musical et artistique, qui se tient chaque été à Brooklyn, ses propres médias sur Internet, et dorénavant une antenne parisienne.

    66 minutes, aux côtés de membres de la communauté afro-américaine, partagés entre leurs origines ethniques et leur engagement dans le mouvement #punk. Avec à la clé, la nécessité de se réinventer au coeur d’une culture essentiellement blanche.

    Autant d’instants de vie, entrecoupés d’extraits de concerts de Bad Brains, Tamar Kali, Cipher et Ten Grand, et des interviews exclusives de membres de Fishbone, 24-7 Spyz, Dead Kennedys, Candiria, Orange 9mm et de TV on the Radio.

    #afropunk #laspirale
    https://laspirale.org/video-530-afropunk-the-movie.html

  • Tentaculaire et dévorante, défigurée par la pollution, la capitale de la misère absorbe des villes entières à mesure qu’elle s’étend. La plus grande mégapole du monde est-elle encore administrable ? Il y a longtemps que le rêve industriel, ici, s"est mué en cauchemar. [...] Des centaines de milliers de SDF vivent dans les rues, dormant ou ils peuvent. On s’entre-tue pour le moindre cagibi, la moindre anfractuosité sous les échangeurs routiers. [...] São Paulo n’est pas une ville du tiers-monde. A bien des points de vues, c’est même, avec 4 à 6 % de croissance économique par an, une ville exceptionnellement riche qui concentre les principaux revenus du pays. [...] Selon une enquête officielle, en l’an 2000, le groupe social le plus important de la ville sera constitué de 4 millions d’adolescents issus des quartiers pauvres, mal alphabétisés, sous-alimentés et inadaptés au #marché_du_travail.
    Paris-Match, 20 février 1997
    L’ABÎME SE REPEUPLE - #Jaime_Semprun - éditions de l’encyclopédie des nuisances

    Au-dessous des classes populaires conservatrices il y a le substrat des parias et des « outsiders » les autres races, les autres couleurs, les classes exploitées et persécutée, les chômeurs et ceux qu’ont ne peut pas employer. Ils se situent à l’extérieur du processus démocratique ; leur vie exprime le besoin le plus immédiat et le plus réel de mettre fin aux conditions et aux institutions intolérables. Ainsi leur opposition est révolutionnaire même si leur conscience ne l’est pas. #Herbert_Marcuse - L’homme unidimensionnel, 1964.


    http://laspirale.org/texte-495-florent-espana.html

    • Miguel Amorós, Sur Jaime Semprun, 2017
      https://sniadecki.wordpress.com/2020/08/04/amoros-semprun-fr

      #Miguel_Amorós évoque la vie et les œuvres de Jaime Semprun (26 juillet 1947 – 3 août 2010) avec une mention spéciale à son ouvrage de 1997, L’Abîme se repeuple récemment traduit en espagnol par les éditions Pepitas de Calabaza.

      Cazarabet : Il n’a pas seulement posé la question « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? », il est allé plus loin en demandant aussi « A quels enfants allons-nous laisser le monde ? ». Qu’a-t’il voulu dire par là ?

      Miguel Amorós : Ce n’était pas Jaime qui a posé la première question, mais le citoyen-écologiste, qui ne veut pas voir que la barbarie émerge naturellement de la technification totale du vivant à laquelle il s’est complaisamment prêté. La déshumanisation causée par l’invasion technologique a pour conséquence plus inquiétantes la formation de certains enfants consommateurs, sans véritable enfance, mais parfaitement adaptés à la simplification de la vie réalisée par les machines.

      #laspirale #EdN