• laurent joffrin, un homme neuf pour un nouveau parti
    https://www.legrandsoir.info/laurent-joffrin-un-homme-neuf-pour-un-nouveau-parti.html

    A 68 ans, Laurent Joffrin va fonder un parti politique. De gôche. Rien de commun donc avec le FN fondé par Jean-Marie Le Pen (épaulé par des Waffen SS) avec qui le jeune Joffrin (25 ans) passa des vacances non conflictuelles https://www.legrandsoir.info/laurent-joffrin-ou-le-mepris-de-ses-lecteurs.html (photo).

    Erreur de jeunesse ? En politique, les « erreurs » de ce type-là ne sont pas prescriptibles.

    De plus, son nouveau parti participera à l’émiettement des oppositions à Macron pour 2022. Marine Le Pen ne s’en plaindra pas.

    Théophraste R. Eventuellement Président de la future commission d’enquête sur l’origine des fonds du parti de Joffrin.

    PS. Le 3 mars 1957, une patrouille de parachutistes commandée par « un homme grand, fort et blond », fait irruption au domicile des Moulay, dans la Casbah d’Alger. Ahmed Moulay va être soumis à la « question » (gégène, supplice de l’eau) jusqu’à en mourir, sous les yeux de sa femme et de ses six enfants. Le tortionnaire en chef oublie son poignard (photo) https://www.legrandsoir.info/alors-laurent-joffrin-le-pen-ou-le-che.html où son nom est gravé : J.M LE PEN.

    #laurent_joffrin #france
     #fn #marine_le_pen #front_national #le_pen #jean_marie_le_pen #rassemblement_national

  • Les situationnistes et l’économie cannibale

    François Bott

    https://lavoiedujaguar.net/Les-situationnistes-et-l-economie-cannibale

    Au début de l’année 1968, un critique, traitant de la théorie situationniste, évoquait, en se moquant, une « petite lueur qui se promène vaguement de Copenhague à New York ». Hélas, la petite lueur est devenue, la même année, un incendie, qui a surgi dans toutes les citadelles du vieux monde. À Paris, à Prague, à Rome, à Mexico et ailleurs, la flambée a ressuscité la poésie, la passion de la vie dans un monde de fantômes. Et beaucoup de ceux qui, alors, ont refusé le sort qui leur était fait, la mort sournoise qui leur était infligée tous les matins de la vie, beaucoup de ceux-là — jeunes ouvriers, jeunes délinquants, étudiants, intellectuels — étaient situationnistes sans le savoir ou le sachant à peine.

    Une fois le feu apparemment éteint, les sociologues et autres futurologues d’État se sont efforcés, comme on exorcise une grande peur, de rechercher les origines du printemps 1968. Ils n’ont récolté que des miettes de vérité, autrement dit des parcelles de mensonge. N’importe quel blouson noir rebelle en savait beaucoup plus sur la révolution de mai. Les distingués penseurs n’ont pas songé à se référer aux écrits de l’Internationale situationniste, que ce soit la revue ainsi intitulée — dont le premier numéro date de 1958 — ou les essais de Debord et Vaneigem. (...)

    #situationnistes #économie #Mai68 #Debord #Vaneigem #spectacle #réification #capitalisme #urbanisme #Lautréamont #Fourier #Marx #poésie

  • Colour-blind diversity: how the “Diversity Label” reshaped anti-discrimination policies in three French local governments: Ethnic and Racial Studies: Vol 0, No 0

    https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01419870.2020.1738523

    Drawing on the qualitative study of three French local governments (Paris, Nantes and the Seine-Saint-Denis department), this article examines the implementation of local anti-discrimination policy during the 2010s. To what extent have these local governments, particularly eager to assert “diversity” values, renegotiated the dominant, colour-blind perspective prevailing at the national level? To address this question, we examined how they used a policy instrument called the “Diversity Label”. We found that in the three cases, the commitment to the label reinforced both the institutionalization and the managerialization of anti-discrimination policy. Yet, in Nantes and Paris, it also led to a deracialization of anti-discrimination policy – i.e. to the obliteration of its ethno-racial dimension. The Seine-Saint-Denis department, where the majority group tends to become a minority, appears as a contrasting case, as ethno-racial concerns have remained central. This study reveals the unlikely conditions under which French local governments differ from national colour-blindness.

    #diversité #discrimination #racisme #renaud_epstein

  • [Moacrealsloa] #Leo_Feigin episode 2
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/leo-feigin-episode-2

    Leo Feigin was born in 1938 at Saint-Petersburg. Became a professional high jumper and received a Master of Sport of the USSR. He left the USSR to settle him in London after a stay of 8 months in Israel. Started as a Russian translater for the #BBC, where Leo quick was given the opportunity to begin with a jazz programma under the moniker #Aleksei_Leonidov. For 26 years he did this until he retired.

    In 1979 he started his own recorded label #Leo_Records.It can be described as follows : " Music for the Inquiring Mind and the Passionate Heart: Leo Records is a small independent company producing highly original, innovative, improvisation-based new music; music that refuses to be submitted to the market forces, that goes against the grain of current wisdoms; music that asks questions, (...)

    #Sun_Ra #Evan_Parker #Anthony_Braxton #Lauren_Newton #Mat_Maneri #Marilyn_Crispell #Cecil_Taylor #Reggie_Workman #The_Art_Ensemble_of_Chicago #The_Ganelin_Trio #Ivo_Perelman #Sainkho_Namchylak #Simon_Nabatov #Joe_Maneri #Joelle_Leandre #Tibor_Szemzo #Sergey_Kuryokhin #John_Wolf_Brennan #Ned_Rothenberg #Russian_New_Music #Eugene_Chadbourne #Sun_Ra,Evan_Parker,Anthony_Braxton,Lauren_Newton,Mat_Maneri,Marilyn_Crispell,Cecil_Taylor,Leo_Records,Reggie_Workman,The_Art_Ensemble_of_Chicago,The_Ganelin_Trio,BBC,Ivo_Perelman,Aleksei_Leonidov,Sainkho_Namchylak,Simon_Nabatov,Joe_Maneri,Joelle_Leandre,Tibor_Szemzo,Sergey_Kuryokhin,John_Wolf_Brennan,Ned_Rothenberg,Russian_New_Music,Eugene_Chadbourne,Leo_Feigin
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/leo-feigin-episode-2_09112__1.mp3

  • L’Église, les droits de propriété et l’environnement - Institut des affaires économiques - Urban Fusions
    https://www.urban-fusions.fr/2020/05/21/leglise-les-droits-de-propriete-et-lenvironnement-institut-des-affaire

    Un artcile intéressant de catholiques qui n’acceptent pas l’approche par les communs de l’encyclique Laudato Si, et défendent la propriété privée comme meilleur moyen de protéger l’environnement, en reprenant les arguments de Thomas D’Aquin. C’est beau la pensée réactionnaire quand elle est hors jeu face à la réalité, mais se plonge dans l’idéologie. Si la propriété privée pouvait défendre l’environnement, nous n’en serions pas là, et tous les beaux arguments s’écroulent devant l’analyse des faits.

    L’évêque Robert Byrne de Hexham et Newcastle a décrit Laudato Si, publié il y a cinq ans la semaine prochaine, comme « un document prophétique qui a donné un cadre théologique et spirituel à la crise environnementale à laquelle notre monde est confronté ». Un article précédent sur le blog Catholic Social Thought a développé un point similaire.

    Cependant, Laudato Si a appelé au dialogue et c’est dans cet esprit que ce billet a été écrit. Il est raisonnable de dire que les aspects économiques du document ne reflètent pas vraiment les développements modernes de la discipline, dont beaucoup sont admirés à travers le spectre politique (le travail d’Elinor Ostrom en est un excellent exemple).

    Laudato Si a une image négative de la propriété privée et de sa relation avec l’environnement. Le pape François dit que la tradition chrétienne n’a jamais reconnu les droits de propriété comme absolus ou inviolables et qu’ils doivent être subordonnés à un but social. Bien sûr, cela a toujours été l’enseignement de l’Église. Plus précisément, le pape François dit :

    « L’environnement naturel est un bien collectif, le patrimoine de toute l’humanité et la responsabilité de chacun. Si nous faisons nôtre quelque chose, ce n’est que pour l’administrer pour le bien de tous »(95).

    #Propriété_privée #Environnement #Laudato_Si #Droite_catholique

  • [Moacrealsloa] #Leo_Feigin episode 1
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/leo-feigin-episode-1

    Leo Feigin was born in 1938 at Saint-Petersburg. Became a professional high jumper and received a Master of Sport of the USSR. He left the USSR to settle him in London after a stay of 8 months in Israel. Started as a Russian translater for the #BBC, where Leo quick was given the opportunity to begin with a jazz programma under the moniker #Aleksei_Leonidov. For 26 years he did this until he retired.

    In 1979 he started his own recorded label #Leo_Records.It can be described as follows : " Music for the Inquiring Mind and the Passionate Heart: Leo Records is a small independent company producing highly original, innovative, improvisation-based new music; music that refuses to be submitted to the market forces, that goes against the grain of current wisdoms; music that asks questions, (...)

    #Sun_Ra #Evan_Parker #Anthony_Braxton #Lauren_Newton #Mat_Maneri #Marilyn_Crispell #Cecil_Taylor #Reggie_Workman #The_Art_Ensemble_of_Chicago #The_Ganelin_Trio #Ivo_Perelman #Sainkho_Namchylak #Simon_Nabatov #Joe_Maneri #Joelle_Leandre #Tibor_Szemzo #Sergey_Kuryokhin #John_Wolf_Brennan #Ned_Rothenberg #Russian_New_Music #Eugene_Chadbourne #Sun_Ra,Evan_Parker,Anthony_Braxton,Lauren_Newton,Mat_Maneri,Marilyn_Crispell,Cecil_Taylor,Leo_Records,Reggie_Workman,The_Art_Ensemble_of_Chicago,The_Ganelin_Trio,BBC,Ivo_Perelman,Aleksei_Leonidov,Sainkho_Namchylak,Simon_Nabatov,Joe_Maneri,Joelle_Leandre,Tibor_Szemzo,Sergey_Kuryokhin,John_Wolf_Brennan,Ned_Rothenberg,Russian_New_Music,Eugene_Chadbourne,Leo_Feigin
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/leo-feigin-episode-1_09060__1.mp3

  • #Ernesto_Ricou : « Mon sentiment profond, c’est qu’on dérange à #Lausanne »

    Depuis le 1er janvier 2016 et le #déménagement forcé du centre interculturel #Casa_Mundo, le #Musée_de_l’immigration_de_Lausanne vit entre quatre murs derrière une petite porte en bois défraîchi d’une arrière-cour de l’avenue Tivoli.

    En ce matin d’hiver 2016, Ernesto Ricou reçoit à l’heure du café, dans ce musée qu’il dirige depuis 18 ans. La poignée de main ferme, le visage rayonnant et la moustache frétillante, cette figure lausannoise entame chaleureusement la conversation, comme à son habitude. Aujourd’hui plus qu’hier, il semble apaisé, heureux, soulagé. Dès mon arrivée, il me présente Alexandre, celui par qui la lumière jaillira d’ici peu dans ce petit cocon dédié à l’immigration. Alexandre est électricien. Un énième bienfaiteur pour le musée, dont Ernesto dira qu’il « fait déjà partie de la famille ». Grâce à Alexandre, même si la lumière extérieure peine à percer à travers les rideaux les jours de beaux temps, le maître des lieux pourra enfin mettre dans la lumière les centaines d’oeuvres disséminées dans ce bric-à-brac rempli d’humanité. « Il y aura des prises un peu partout, des lampes, des néons, sans oublier deux chauffages d’appoint », ajoute Ernesto avec passion.

    Aujourd’hui Alexandre, et demain ? Ce matin-là, Ernesto Ricou ne sait pas de quoi demain sera fait, mais il parvient désormais à croire en un avenir meilleur pour son musée : « Je ne pouvais pas tout arrêter, pas maintenant, pas avec tout ce qu’il se passe en ce moment avec les immigrés. » Le ton a radicalement changé par rapport à nos premières rencontres. Lui qui rêve toujours de locaux spacieux pour accueillir les personnes dans le besoin, d’étagères remplies de livres qui formeraient « un labyrinthe symbolisant les difficultés des migrants », d’un jardin avec des bancs disposées en cercle pour former une sorte de place de village, se recroqueville pour l’heure derrière cette porte en bois chancelante d’un bleu azur en attendant un signe.

    31 décembre 2015. Pour la plupart d’entre nous, cette date est synonyme de repas gargantuesque, verres qui trinquent et meilleurs voeux. Pour Ernesto, le 31 décembre 2015 restera toujours ce jour où il a rendu les clés de son centre associatif et interculturel sis au 14 avenue de Tivoli à Lausanne. Ce soir-là, une porte se ferme sur presque vingt années de partages, de rencontres et d’histoires humaines. Une clé, une poignée de main, et au revoir monsieur Ricou. Fin de l’histoire. Lui qui se démène pour les autres depuis tant d’années termine 2015 seul, par un état des lieux chargé d’émotion. Un long moment, alors que le gérant neuchâtelois échange avec les nouveaux locataires des lieux, Ernesto reste seul, en retrait, le regard dans le vide, perdu dans ses pensées : « Le gérant était très gentil et avenant. Il m’a demandé « ça va Ernesto ? ». Je ne savais pas quoi lui répondre sur le moment. » Ernesto « va ». Ni bien, ni mal. Il sent juste que ce lieu qu’il a tant apprécié malgré la froideur de ses murs blancs lui échappe définitivement. Après tant de semaines à tout vider et tout nettoyer, parfois accompagné mais le plus souvent seul, un chapitre de sa vie se referme, sur lequel il ne manque toutefois pas d’humour : « Ils me connaissent bien maintenant dans les déchetteries ! J’ai même sympathisé avec un agent de service équatorien grâce à mes allées et venues. On ne se refait pas vous savez ! » Combien de trajets faits pour débarrasser le plancher ? Une bonne dizaine sûrement, sans compter tout ce qu’Emmaüs a emporté et les quelques objets achetés par des visiteurs pour quelques dizaines de francs qui finiront dans la tirelire du musée, sans doute pour payer la maigre facture d’électricité. « J’ai tenté une négociation sur le loyer comme un dernier baroud d’honneur, mais mes demandes auprès de la gérance ont toutes été refusées. Le prix du mètre carré dans ce quartier est assez cher, et il y a 120m2, ça vaut beaucoup d’argent. Je ne sais pas ce qu’ils veulent en faire car l’endroit est vétuste. Il y a besoin de travaux, il n’y a pas de chauffage. Ici, nous avons tenu presque vingt ans sans chauffage, vous vous rendez compte ? »

    Ernesto en fera d’ailleurs le constat lorsqu’il apprendra que d’un locataire à un autre, d’une main à une autre, rien qu’en donnant une clé, l’atelier avait vu son loyer mensuel bondir de plus de 500.-. « Nous ne pouvions plus payer le loyer de 1’200.- tous les mois. Il nous prenait presque toujours les deux tiers des sommes qu’on recevait chaque mois. En août, nous n’avions déjà plus d’argent, plus un centime dans les caisses », explique-t-il. L’homme à l’allure de druide n’avait donc aucune chance de demeurer entre ces murs devenus un manque à gagner trop important pour la riche propriétaire genevoise des lieux.

    Qu’une gérance souhaite récupérer un bien locatif, soit. Mais quid de l’attitude de la ville de Lausanne et du canton de Vaud ? « La ville de Lausanne, avec tout mes remerciements, nous a aidés en assurant le loyer de la salle d’activité jusqu’au 31 décembre 2015, mais mon sentiment profond, c’est qu’on dérange à Lausanne. J’ai l’impression que le Musée de l’immigration n’entre pas dans les plans de la municipalité lausannoise, et le chantier du nouveau musée cantonal des Beaux-Arts intéresse plus le canton et la ville que nos activités. Le Mudac et l’Elysée sont les grandes occupations des services culturels, pas le Musée de l’immigration. C’est comme ça. Notre musée, sur ce plan, il fait tache. Nous ne sommes pas intéressants pour eux. Les autres musées lausannois rapportent plus de prestige à la commune et à l’Etat que notre musée. On prête plus vite un million à un client d’une banque que 10’000.- à quelqu’un de “normal“ qui veut s’acheter une voiture ! C’est comme ça. Je remercie sincèrement l’Etat pour ce qu’ils ont fait pour nous dans le passé », confessait-il avant de se lancer dans son déménagement puis d’ajouter : « Je ne veux pas entrer dans une polémique sur ce dossier, car les services de la ville nous ont fait économiser des milliers de francs et que nous sommes une maison de paix et d’harmonie. On est en décalage avec le fonctionnement du BCI (Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme) et du BLI (Bureau lausannois pour les immigrés). Ils nous ont aidés au compte-gouttes, mais même avec ce très peu, nous faisions des miracles. Nous n’avons jamais eu autant d’activités depuis deux ans. »

    Dans les faits, le Musée de l’immigration et sa structure Casa Mundo ont organisé 32 événements sur l’année 2014 et prit part, notamment, à la Nuit des Musées de Lausanne et de Pully ces trois dernières années, pour un bilan qui dépassait les attentes du maître des lieux : « Le bilan de la Nuit des Musées 2015 a été très positif, puisque nous avons accueilli un nombre record de 440 visiteurs sur la journée (contre 212 en 2014 et 300 en 2013, et une moyenne annuelle des 700 visiteurs sur 100 jours d’ouverture à l’année, ndla).

    Après avoir connu des périodes difficiles début 2016, Ernesto Ricou s’est pris à croire de nouveau aux miracles, lui l’homme de foi : « Ma vie, c’est un apostolat. Je me rends compte maintenant que je suis un grand-père, que depuis 42 ans j’ai accumulé des compétences qui me permettent d’avoir le courage de dire cela. Il faut une grande dose de détermination, d’amour du prochain et de bonté pour venir ici depuis 18 ans avec des conditions de travail difficiles, sans structure réelle ni secrétariat, ni ligne téléphonique fixe, avec une photocopieuse qui marche au ralenti et sans chauffage ! »

    Encouragé et reboosté par la nouvelle génération qu’il voit s’investir dans cette cause migratoire, le descendant de Huguenots reprend finalement du poil de la bête. « Un jour, l’une de nos directrices à Casa Mundo, Rosemarie Andrey, me dit que sa fille et trois de ses amies voulaient monter une association humanitaire et qu’elles souhaitaient absolument que cette association soit lancée officiellement dans nos locaux. » Lassé et usé, Ernesto hésite, prend le temps de réfléchir et d’écouter son corps. Physiquement, cette période l’a fatigué, mais un brin de force est toujours là, « cette force qu’ont les Portugais du nord comme moi, cette force granitique ! », lâche t’il en en bombant le torse avec son sourire malicieux. Séduit par le projet des jeunes Vaudoises, il décide donc de relever un nouveau défi, comme un dernier tour de piste. Le lancement de cette nouvelle structure associative, baptisée Individuals United, a donc eu lieu le 11 décembre 2015 à l’Atelier Casa Mundo. A force de travail, d’acharnement et d’entraide comme à chaque fois que quelque chose se passe dans ces murs.

    « Ces filles sont complètement folles, tellement folles ! C’est sans doute l’innocence qui les perd ! » Il en rigolerait presque. « Voir cette soirée de lancement ici, c’était presque irréel ! » Pour que tout devienne bien réel, Aurélia Fischer et ses amies mettent les petits plats dans les grands : « Une des filles travaillait à la communication du Lausanne Hockey Club, et c’est comme ça que le club s’est retrouvé impliqué dans cette aventure folle. Ils ont apporté des tables, des sièges en cuir, monté un bar, mis des guirlandes lumineuses, fait venir un traiteur libanais. Il y avait même des filles du club en uniforme pour accueillir les gens ! » Les filles parviennent à tout cacher, tout décorer, pour que les objets entassés dans chaque recoin de la salle et attendant leur voyage à la déchetterie n’importunent pas les invités. L’espace d’une soirée, tout disparait comme par enchantement et l’atelier d’artistes insalubre et non chauffé devient un véritable carré VIP, laissant le moustachu au grand coeur sans voix. « C’était tout simplement féérique, » dira-t-il avec des étoiles plein les yeux. Résultat : près de 4’000 francs collectés. Dans les mois qui viennent, Ernesto suivra de très près l’aventure d’Individuals United, et nul besoin de lui poser la question, il est certain qu’il les aidera du mieux qu’il pourra le moment venu. Toujours avec l’humilité qui le caractérise tant, cette humilité qui va de paire avec une envie de repartir de l’avant et de relancer des projets qu’il avait enterré.

    « Ces derniers mois ont été difficiles. J’ai contacté tout le monde pour essayer de sauver le centre interculturel : l’UNESCO, l’ONU, quelques consulats et ambassades, des responsables municipaux, cantonaux….C’était très dur, car je gardais l’espoir de trouver encore une petite aide. Nous allons donc resté dans la précarité, exactement comme les migrants que nous accueillons ici. » Malgré cette instabilité, Ernesto l’assure, les hommes et les femmes du Musée de l’immigration continueront leur mission jusqu’à ce que les autorités en ait « ras-le-bol » et ferment les locaux. « Par la nature de notre travail, nous sommes plus que jamais dans l’actualité, alors nous allons garder cela tant que nous le pouvons, comme nous le pouvons, avec toutes nos forces et qui sait ? Un miracle peut se passer, quelqu’un peut se dire « c’est le moment d’aider cette équipe ! » »

    https://sept.club/ernesto-ricou-mon-sentiment-profond-cest-quon-derange
    #Suisse #migrations #musée #mémoire

  • A Lausanne, les chercheurs précaires s’inquiètent pour leurs contrats

    A l’#Université_de_Lausanne (#UNIL), une pétition demande que tous les contrats à durée déterminée soient prolongés de deux mois sur simple demande. Lancée mardi 12 mai par des représentants du corps intermédiaire, une appellation qui désigne le personnel de recherche du doctorant au maître d’enseignement, elle a reçu plus de 400 signatures en deux jours. Les auteurs du texte jugent la gestion de sortie de crise de l’UNIL problématique.

    Pourquoi c’est important. Dans les universités suisses, huit chercheurs sur dix ne disposent pas de contrat fixe. Ces scientifiques, déjà confrontés à des conditions de travail incertaines en temps normal, se sont souvent retrouvés dans l’incapacité d’avancer leurs projets comme prévu ces deux derniers mois en raison de la fermeture des hautes écoles. Certains voient la fin de leur contrat approcher avec anxiété.

    Les raisons de la grogne. L’UNIL a présenté mardi 12 mai ses modalités de prolongation des contrats temporaires du corps intermédiaire. Les auteurs de la pétition, lancée le jour-même, jugent ces directives « consternantes ». L’un d’entre eux, Antoine Chollet, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut d’études politiques, explique.

    « La procédure pour déposer une demande est très bureaucratique. Il faut justifier de l’arrêt de la recherche dans un formulaire de sept pages, avoir l’aval de son supérieur hiérarchique, fournir une liste des livres auxquels l’on n’a pas eu accès... Mais qui peut juger de la légitimité de l’utilisation de tel ou tel ouvrage ? De plus, une commission devra statuer sur ces demandes. Au vu du nombre de dossiers qu’elle risque de devoir traiter, cela pourrait prendre beaucoup trop de temps. »

    Les enjeux sont particulièrement importants pour les chercheurs étrangers dont le contrat, et donc le permis de travail, expire alors qu’ils n’ont pas pu finir leurs travaux.

    Les personnes dont le contrat arrive à échéance fin mai ne disposent par ailleurs que de trois jours pour déposer leur demande, soit jusqu’au 15 mai.

    Pour les auteurs, les exigences de l’UNIL ont « toutes les allures d’une procédure dissuasive visant à limiter autant que possible le nombre de demandes de prolongation ».

    ACIDUL, l’association du corps intermédiaire et des doctorant.e.s de l’UNIL, qui n’est pas à l’origine de la #pétition, a pour sa part demandé à la direction de simplifier les modalités des demandes et de supprimer l’exigence du formulaire à rendre par le supérieur hiérarchique. Elle estime que cette exigence suppose « l’absence de tensions entre chercheur-se-s et superviseur-e-s, ainsi que la disponibilité de ces derniers pour remplir de multiples documents circonstanciés dans de brefs délais », ce qui ne correspond pas à la réalité.

    La position de l’UNIL. Le vice-recteur pour la recherche et les relations internationales François Bussy indique que, suite à la fronde, l’UNIL va corriger le tir. « Les motifs de la demande doivent toujours être justifiés, mais avec moins de détails. Concernant l’avis du supérieur hiérarchique, nous laisserons le soin au décanat de chaque faculté d’évaluer si cela est pertinent. La revendication de prolongation automatique ne se justifie pas car certains chercheurs n’ont pas été impactés négativement et ont eu au contraire davantage de temps pour réfléchir et écrire. Notre objectif est de soutenir un maximum de personnes mais il ne serait pas équitable d’accorder une prolongation à toutes, d’autant plus que nous avons un budget limité. »

    François Bussy précise que l’UNIL emploie environ 1300 personnes actives dans la recherche avec des contrats temporaires. Les prolongations d’engagement seront financées via le fonds de réserve de l’université. Une partie du financement proviendra aussi de montants non dépensés, par exemple en raison d’événements annulés, comme la cérémonie du Dies Academicus.

    La situation ailleurs en Suisse. La question de la prolongation des contrats se pose dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur de Suisse. A Genève, une pétition similaire circule depuis fin avril. L’Université de Genève est en train d’en élaborer les modalités exactes pour les prolongations de contrats, qui seront publiées le 20 mai.

    La faîtière des associations du corps intermédiaire, actionuni-der Schweizer Mittelbau, se montre moins critique que les auteurs de la pétition. Elle estime que les universités de Lausanne, Genève, Neuchâtel et Bâle montrent des signaux « encourageants », et indique que d’autres institutions suivront.

    Elle rappelle que les principaux défis auxquels ses membres ont été confrontés :

    Impossibilité d’accéder aux infrastructures de recherche provoquant des retards dans les travaux.

    Conditions de travail à domicile compliquées, en particulier pour les parents.

    Attentes irréalistes découlant de l’idée erronée que le travail à domicile permettrait plus de productivité pour l’écriture de travaux scientifiques.

    https://www.heidi.news/sciences/a-lausanne-les-chercheurs-precaires-s-inquietent-pour-leurs-contrats
    #précarité #recherche #Suisse #Lausanne #doctorants #université #coronavirus #covid-19

    –-

    ajouté à la métaliste sur les conditions de travail et la précarité dans les universités suisses :
    https://seenthis.net/messages/945135

  • « Je ne suis pas complotiste, mais… » : à propos de l’affaire Raoult – Allodoxia
    http://allodoxia.odilefillod.fr/2020/04/26/je-ne-suis-pas-complotiste-mais-a-propos-de-laffaire-raoult

    Citée dans un article, Odile Fillod a dû se pencher sur l’affaire Raoult, et elle l’a fait avec toute sa rigueur et son exhaustivité habituelles ! Wow !

    Le directeur de recherche en sociologie Laurent Mucchielli a publié sur son blog un texte dénonçant la médiocrité médiatique et les intérêts pharmaceutiques se cachant selon lui « derrière la polémique Raoult ». Ce texte ayant participé à la désinformation et au complotisme délétères provoqués par les déclarations de Didier Raoult, pâtissant d’un fort biais de confirmation et d’une absence de vérification des informations, m’a d’autant moins laissée indifférente que j’y suis citée. Ma réponse à cette mise en cause me donne l’occasion d’exposer les faits qui sont au cœur de ce qu’il convient plutôt d’appeler l’affaire Raoult.

    #Odile_Fillod #Didier_Raoult #Raoult #chloroquine #hydroxychloroquine #santé #méthode_scientifique

    • Ah merde, Mucchielli, heureusement que je n’ai pas vu passer son texte avant :/
      Comme si les dernières possibilités d’intelligence théorique et de réflexions du monde (d’avant) se sabordaient lamentablement sans même se rendre compte de leur inconsistance. (Lepage/Damasio/Mucchielli, à qui le tour ?)

      Nous y voila, nous ne sommes plus à l’âge de pierre ou des métaux ni dans le capitalisme cognitif de l’immédiateté mais à l’âge de l’invisible.
      L’imaginaire en retour de force dans nos réalités, l’hypnose collective face à la raison quand la fiction humaine construit notre sort et nos afflictions en temps réel. Voila que les peurs et les dangers variés s’érigent en politique pour contrôler le monde par une guerre sans autre ennemi que l’Autre.
      Comme dans une émission pour enfants qui accapare les cerveaux un à un, voici venue l’ère de la suspicion et des insinuations où viennent s’enfoncer la vanité de ceux qui espèrent un pouvoir de persuasion magique.

      bon courage au #monde_d'après

      et merci pour cet article qui met les #points_sur_les_i

      #Raoultisation

    • J’ai lu son texte a la parution par un lien twitter, j’etais abasourdi. J’ai immédiatement faIs une recherche Ella roche et elle n’existe pas en tant que journaliste, c’est un fake. Je soupçonne Mucchielli d’en être l’auteur. Tout ça est bien décevant.

    • Laurent Mucchielli a jugé utile de préciser que l’autrice du texte qu’il publie, Ella Roche, était une « journaliste précaire ». Etait-ce parce que c’est à ses yeux un gage de qualité de son travail ? Ou pour montrer qu’il a les fréquentations qu’il faut (il se tient bien à l’écart des nanti-es) ? Ou plutôt pour inciter une rédaction à l’embaucher ? Je me pose la question, de même qu’on pourrait se demander pourquoi c’est sur son blog que ce texte censé être le produit d’un travail journalistique a été publié. Je veux croire que c’est parce qu’aucun média digne de ce nom n’en a voulu.

      Je confirme que quand tu es journaliste précaire, tu ne publies pas sur les blogs des copains des articles sur des sujets chauds bouillants ! C’est le minimum à savoir faire, sinon c’est pas ton métier, tu fais journaliste à côté et t’es pas précaire, t’es prof, chargée de com, éditrice d’un journal d’entreprise ou animatrice d’ateliers d’écriture...

    • @ericw Je trouve ca tellement gros, une journaliste qui n’existe pas, un papier sans publication.
      Voire plus haut
      "Les motivations méprisables et obscures des « anti-Raoult »

      En fait, nous disent Ella Roche et Laurent Mucchielli".
      Tout cette histoire est une foire à l’irrationalité la plus totale ou le mensonge n’est jamais trop gros. Et c’est un marseillais qui te le dit.

    • Tout cette histoire est une foire à l’irrationalité la plus totale ou le mensonge n’est jamais trop gros. Et c’est un marseillais qui te le dit.

      Du point de vue de la pratique locale ça se tient effectivement.

  • Seine-Saint-Denis : le policier se met en scène sur Snapchat avant et après avoir tiré sur son voisin - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/seine-saint-denis-le-policier-se-met-en-scene-sur-snapchat-avant-et-apres

    Ce policier en poste dans le XIIe arrondissement de Paris a blessé par balle son voisin trop bruyant. Il a été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire. Les photos qu’il a lui même diffusées sur les réseaux sociaux sont accablantes.

    #armes_de_la_police #police donc libre sous #contrôle_judiciaire #justice

    • « C’est quelqu’un de très calme, très professionnel et très bien noté » sauf quand il a une arme, sauf quand il a un voisin, sauf quand il est flic, sauf quand il se croit au saloon, sauf quand il publie ses tentatives d’assassinat, sauf quand il est raciste, sauf quand il dort, sauf quand il est éveillé, sinon c’est un mec coool.

    • Seine-Saint-Denis : le policier se met en scène sur Snapchat avant et après avoir tiré sur son voisin
      Nathalie Revenu et Florian Loisy, Le Parisien, le 17 avril 2020

      Le policier de 25 ans qui avait tiré sur son voisin à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) a été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme. Ce mardi soir, il était descendu chez son voisin bruyant pour faire cesser le tapage. L’explication s’était terminée dans le sang. Son adversaire s’était effondré, blessé par balle à l’abdomen.

      Les images mises en ligne par le policier lui-même sur Snapchat ont certainement pesé lourd dans la décision du magistrat, qui a retenu l’intention criminelle. Sur son compte nominatif, on voit le gardien de la paix se mettre en scène, apparemment avant de partir chez le voisin. Il arbore son arme de service, rentrée dans son jean.

      L’image est accompagnée d’un texte sans ambiguïté : « Je me rends chez mon voisin d’en dessous qui fait du tapage. Il m’invite à descendre sale f.d.p. J’y vais. » Une seconde scène, plus glaçante encore, a été immortalisée. Elle montre un sol maculé de traces rouges ressemblant à du sang, avec ce sous-titre : « J’ai tiré ». Prises très au sérieux, les deux images ont été versées au dossier d’instruction.

      Entre ces deux séquences, la tension sera montée crescendo entre les deux voisins, jusqu’au point de non retour. La musique poussée trop fort tout au long de la journée use les nerfs du policier. Et à 23h30, il descend pour faire cesser le tapage. Le ton monte. Le voisin aurait sorti un couteau. « Police, police, jette ton couteau », l’aurait sommé le policier. Ce dernier équipé de son arme de service chargée a alors tiré sur cet homme de 35 ans. Fort heureusement, le projectile n’a touché aucun organe vital. La balle aurait traversé son flanc et serait ressortie. Puis elle aurait été ricocher sur une porte d’appartement, sans d’autre dégâts collatéraux. La victime qui s’en sort miraculeusement « va bien », indique une source proche du dossier. Il a quitté l’hôpital.

      Le policier a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire et de paraître dans la résidence.

      « C’est un cas d’école de légitime défense », assure de son côté son avocat, maître Laurent-Franck Liénard. « Il est confronté à un individu qui lui dit : t’as qu’à descendre FDP, indique l’avocat. Il sait que cet homme a des antécédents de violence et juge la situation potentiellement dangereuse. Il se munit donc de son arme, décline sa qualité quand l’homme sort son couteau. C’est dans la logique policière. Il s’est retrouvé aux prises avec un individu irascible qui fonçait vers lui armé d’un couteau. »

      Me Liénard balaie aussi les photos Snapchat, qu’il replace dans un contexte d’exaspération et les réflexes douteux qui animent souvent les usagers de ce réseau social, très prisé des voyous, des dealers notamment. « Cela n’a rien à voir avec son état d’esprit habituel. C’est quelqu’un de très calme, très professionnel et très bien noté », argumente-t-il. De l’avis de certains collègues, ce gardien de paix en poste depuis deux ans à la brigade de nuit du commissariat du XIIe est « un peu racaille mais plutôt gentil ».

      La diffusion des images chocs qu’il a publiées sur les réseaux sociaux laissent penser que tous ne partagent pas ce sentiment.

  • Que les #actionnaires du CAC 40 soient mis fortement à contribution ! - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170420/que-les-actionnaires-du-cac-40-soient-mis-fortement-contribution

    Bruno #Le_Maire a demandé aux entreprises qui font payer leurs #salaires par l’État via le chômage partiel de ne pas servir de dividendes à leurs actionnaires. Beaucoup de groupes du #CAC_40 ne respectent pas la consigne. Ils devraient plutôt être mis à #contribution. Et fortement.

    • quel #faux_derche ce Lemaire. Il espère abuser qui en faisant semblant de morigéner ses potes ?

      Sans doute Bruno Le Maire a-t-il pensé éteindre la semaine passée la polémique qui commençait à monter autour des dividendes versés par certains grands groupes français à leurs actionnaires. Prenant la posture énergique dont il est coutumier, il a donné de la voix pour signifier à ces entreprises qu’en ces temps de pandémie et de souffrance pour tout le pays, le moment serait vraiment mal choisi de couvrir d’or leurs actionnaires. Il a même été encore plus énergique que cela. Appelant ces entreprises à la modération, il a enjoint à celles d’entre elles qui font payer leurs salaires par l’État via le recours à la procédure du chômage partiel de ne pas verser de dividendes du tout. Question de décence et de civisme ! On ne peut pas solliciter l’argent public et précisément, au même moment, faire des ponts d’or à ses actionnaires…

      Le ministre des finances a parlé de manière si volontaire et pressante que la polémique s’est très vite éteinte. D’autant plus vite qu’une cascade de groupes ont annoncé qu’ils renonceraient à tout versement de dividendes. De scandale, il n’y en a donc pas eu. Et Bruno Le Maire a pu penser un moment qu’il avait bien piloté sa barque.

      Eh bien, non ! La vérité, c’est que le ministre des finances risque de sortir passablement ridiculisé par cet intermède. Et la polémique de repartir de plus belle. Car une belle ribambelle de groupes parmi les plus importants, dont certains du CAC 40, n’ont que très peu minoré le montant des dividendes versés à leurs actionnaires. Selon notre enquête, il s’en est même trouvé, comme Publicis, Vivendi, Michelin ou Capgemini, qui n’ont tenu aucun compte des propos de Bruno Le Maire, et qui, souhaitant avoir accès au chômage partiel, entendent verser tout de même de colossaux dividendes à leurs actionnaires. En clair, ce sont les impôts des contribuables qui seront mis à contribution pour payer les salaires, tandis que les actionnaires pourront continuer à arrondir leur magot.

      C’est d’autant plus choquant qu’en ces temps de crise, c’est exactement l’inverse qui devrait advenir. Ces actionnaires richissimes du CAC 40 ne devraient pas empocher des dividendes exorbitants et solliciter de l’argent public pour payer les salaires de leur groupe ; ils devraient à l’inverse être mis fortement à contribution pour aider le pays à traverser la crise. Et cette exigence devrait aussi concerner les groupes qui ne sollicitent pas d’aides publiques et qui prennent des postures vertueuses, alors qu’ils empochent aussi d’énormes dividendes, ou ne les réduisent qu’à peine. Et cette mise à contribution, on sait bien la forme qu’elle pourrait prendre : soit le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ; soit l’assujettissement, comme par le passé, des dividendes à l’impôt sur le revenu, en lieu et place de cette « flat tax », qu’Emmanuel Macron a créée et qui a constitué un formidable cadeau pour les plus riches – plus important encore que la suppression de l’ISF.

      Reprenons donc l’histoire à ses débuts pour comprendre comment Bruno Le Maire s’est fait berner (« à l’insu de son plein gré »). Le 30 mars au matin, il est l’invité de RMC et, d’un ton tranchant, essaie de convaincre l’opinion que, sous autorité, les directions des grandes entreprises n’auront pas de comportements cupides et pourraient même se montrer exemplaires, sinon citoyennes : « Je les invite à faire preuve, pour toutes les grandes entreprises qui ont accès aujourd’hui au chômage partiel, c’est-à-dire qui ont leurs salariés payés par l’État, à faire preuve de la plus grande modération en matière de versement de dividendes, et j’irai plus loin : soyez exemplaires », dit le ministre des finances.

      Et il ajoute à leur adresse : « Si vous utilisez le chômage partiel, ne versez pas de dividendes. Je pense que c’est quelque chose que chacun peut comprendre, et que chacun doit être exemplaire. Beaucoup de grandes entreprises l’ont compris, ont déjà pris la décision de ne pas verser de dividendes, parce qu’elles vont avoir besoin de cette trésorerie demain pour investir, pour payer leurs charges, pour relancer leur activité, donc j’invite toutes les grandes entreprises qui bénéficient du chômage partiel, soit à faire preuve de modération, soit… : mieux, donnez l’exemple et ne versez pas de dividendes. J’ajoute un point sur ce sujet, qui est très important, c’est que nous ne tolèrerons pas, non plus, que des entreprises fassent des rachats d’actions et versent des dividendes à leurs actionnaires. Les rachats d’actions, ils ne doivent pas être possibles quand on veut verser des dividendes, parce que c’est une façon d’augmenter les dividendes de manière artificielle, donc les rachats d’actions ne seront pas compatibles avec le bénéfice du soutien de la trésorerie de l’État. »

      L’appel de
      @BrunoLeMaire
      "Si vous utilisez le chômage partiel, ne versez pas de dividendes (...) On ne peut à la fois dire ’Je n’ai pas de trésorerie, j’ai besoin de l’Etat pour reporter mes charges’ et en même temps ’J’ai de la trésorerie pour mes actionnaires’"
      #BourdinDirect
      pic.twitter.com/CRk7Yt2qmu
      — RMC (@RMCinfo)
      March 30, 2020

      La vérité, pourtant, c’est sans doute que le message était à destination de l’opinion, pour la convaincre que le gouvernement veillait au grain, et non pas à destination des grandes entreprises qui, elles, visiblement, n’attachent pas trop d’importance aux propos ministériels. Car elles ont fait strictement ce qu’elles voulaient. Et même, en certains cas, exactement le contraire de ce que leur demandait le ministre.

      Et cela s’explique sans peine : si le ministre des finances fait mine de hausser le ton, il ne prend aucune mesure contraignante pour forcer les entreprises à respecter la ligne de conduite qu’il vient de fixer. En clair, les entreprises qui n’écoutent pas la recommandation ministérielle et servent des dividendes à leurs actionnaires savent qu’elles pourront tout de même accéder à la procédure d’activité partielle et que l’État paiera les salaires comme prévu. Il suffit d’ailleurs de se reporter au site Internet du ministère du travail pour vérifier que dans les conditions d’accès à la procédure, il n’est pas fait mention des dividendes.

      Concrètement, en cas d’activité partielle et si l’administration a accepté le dossier, l’employeur doit verser au salarié une indemnité correspondant à 70 % de son salaire brut par heure chômée, soit environ à 84 % du salaire net horaire dans la limite de 4,5 Smic. Et cette somme est ensuite remboursée par l’État. Cela correspond donc à une dépense publique absolument considérable, puisqu’au dernier pointage, jeudi matin, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, annonçait que 751 000 entreprises, soit plus d’une entreprise sur deux en France, avaient sollicité cette procédure du chômage partiel, portant sur 9 millions de salariés.

      19,2 millions de dividendes pour Élisabeth Badinter

      Pour une dépense aussi exorbitante, l’État était donc en droit de poser ses conditions. Comme le gouvernement s’y est refusé, des abus pour le moins choquants se sont multipliés. Résultat : notre enquête nous a permis de repérer assez vite des grandes entreprises qui versent des dividendes à leurs actionnaires mais ont aussi demandé, sans le moindre scrupule, l’accès à la procédure d’activité partielle.

      En voici quatre exemples – mais il en existe sûrement de nombreux autres.

      L’un de ces groupes est Publicis, le géant français de la publicité. Ultra-prospère, le groupe, qui est l’une des valeurs du CAC 40, a d’abord joué ouvertement la carte de l’égoïsme social en décidant de maintenir en l’état ses prévisions initiales de versement de dividendes. Mais, face aux polémiques qui montaient, il a pris quelques mesures, de portée surtout cosmétique, pour signifier qu’il n’était pas indifférent aux difficultés du pays en général et de ses salariés en particulier. Les dirigeants du comité exécutif et du directoire vont ainsi voir diminuer leur rémunération fixe de 20 % aux deuxième et troisième trimestres de 2020, et même de 30 % dans le cas du patron exécutif du groupe, Arthur Sadoun, et du président du conseil de surveillance Maurice Lévy, dont les rémunérations étaient respectivement de 1 million et 2,8 millions d’euros. Mais quid de la rémunération variable qui, dans le cas d’Arthur Sadoun, atteignait en 2018 la somme faramineuse de 3,1 millions d’euros ? L’entreprise n’a pas jugé utile d’apporter cette précision.

      Quant aux dividendes, l’entreprise a fait un geste, en les réduisant de moitié par rapport à ce qui était prévu initialement en février. Mais ce qui était envisagé était tellement considérable que les sommes qui vont être finalement versées donnent toujours le tournis. Concrètement, la réduction du dividende de 2,30 euros par action à 1,15 euro conduira le groupe à verser la somme totale de 276 millions d’euros à ses actionnaires. Libération prend soin de préciser que Maurice Lévy, qui a longtemps été l’une des grandes figures du capitalisme parisien, et qui a défrayé la chronique, en 2012, avec son mégabonus de 16 millions d’euros quand il a abandonné la direction exécutive du groupe, va donc empocher 5,4 millions d’euros en dividendes.

      Mais pour la fille du fondateur de Publicis, Marcel Bleustein-Blanchet (1906-1996), qui n’est autre que la philosophe Élisabeth Badinter, la somme est encore plus considérable : comme elle contrôle 7 % du groupe, elle va percevoir la somme faramineuse de 19,2 millions d’euros en dividendes.

      Or, sans la moindre gêne, le groupe est l’un de ceux, parmi les plus importants, selon nos informations, qui ont recours au dispositif de l’activité partielle. Il l’a notamment sollicité pour les salariés du Drugstore, sur les Champs-Élysées, qui est fermé depuis le début de la crise sanitaire.

      Comment Élisabeth Badinter, qui est vice-présidente du conseil de surveillance de Publicis, peut-elle justifier cela ? Dans le passé, elle a souvent été mise en cause pour le grand écart dont elle est coutumière entre les positions morales qu’elle prend dans le débat public et son rôle dans la vie du capitalisme parisien, et l’immense fortune qu’elle accumule (son patrimoine est évalué par Challenges à 850 millions d’euros). Mais dans le cas présent, l’affaire est encore plus choquante car, de facto, Élisabeth Badinter, qui comme son mari a longtemps accompagné le parti socialiste, s’enrichit, tout comme Maurice Lévy, sans la moindre gêne, sur le dos des contribuables. Avec l’assentiment tacite de Bruno Le Maire.

      Le groupe Capgemini est aussi à classer dans la même catégorie des valeurs vedettes du CAC 40 qui n’ont aucun scrupule à solliciter le dispositif de l’activité partielle, tout en couvrant d’or leurs actionnaires.

      Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce groupe-là est aussi prospère et évolue dans un secteur qui est moins exposé que d’autres aux violentes turbulences du moment. Il suffit de se référer aux bilans financiers qu’il vient lui-même de publier. Pour l’année 2019, le groupe a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 14,1 milliards d’euros, en hausse de 7 %, et un résultat net de 856 millions d’euros, en hausse de 17 %. Preuve que tout va pour le mieux pour ce groupe dont le PDG est Paul Hermelin, ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à l’Industrie et ami de François Hollande.

      Sans la moindre gêne non plus, imperméable aux logiques de solidarité, le groupe compte donc continuer à enrichir fortement ses actionnaires, comme si de rien n’était. Il a donc annoncé qu’il verserait à ceux-ci un dividende de 1,90 euro par action, en hausse de… 12 % ! Or, comme le groupe précise que le taux de distribution du résultat net est de 35 %, on peut en déduire que ce sont donc 299 millions d’euros qui vont être distribués aux actionnaires.

      En ces temps de crise, les personnels soignants manquent de tout : de masques, de blouses, de matériel, de moyens. Mais les actionnaires de Capgemini continuent de s’enrichir spectaculairement.

      Or, le plus invraisemblable, c’est que le même groupe, dirigé par un patron qui lui aussi a été longtemps proche des socialistes, sollicite le bénéfice du chômage partiel. Selon nos informations, cela a été annoncé mercredi devant l’un des comités sociaux et économiques (CSE) du groupe, celui de la division dite « Infra ». Le groupe a annoncé aux élus du personnel qu’elle envisageait « de recourir au chômage partiel sur une période prévisionnelle allant du 16 mars au 30 juin 2020 selon les différentes modalités suivantes : fermeture temporaire de services avec impossibilité de télétravailler ; aménagement à la baisse des horaires de travail en réduisant le nombre d’heures, de jours travaillés ».

      Cette décision présente une incongruité : on constate en effet que le groupe entend recourir au chômage partiel malgré la richesse qu’il affiche et dont profitent ses actionnaires ; mais, encore plus culotté, il entend profiter de la procédure de manière rétroactive… au 16 mars ! Il sera intéressant de vérifier si l’administration accepte aussi ce passe-droit.

      Selon un document syndical de la CFTC, un conseil d’administration pourrait se tenir le 27 avril, avec à son ordre du jour une réduction du dividende. Mais devant le CSE, aucune indication de ce genre n’a été apportée aux représentants du personnel.

      Un dividende en hausse de 20 % chez Vivendi

      Le groupe Michelin fait également partie du lot. Il a en effet pris lui aussi des mesures pour montrer qu’il prenait en compte la crise et réduisait les largesses dont profitent habituellement ses dirigeants et ses actionnaires. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a été fait… chichement ! Dans un communiqué, le groupe annonce ainsi que « Florent Menegaux et Yves Chapot, gérants du groupe Michelin, ont choisi de diminuer d’environ 25 % leur rémunération », mais cela ne vaut pour l’instant que… « pour les mois d’avril et de mai 2020 », ce qui est donc purement symbolique. Et « les membres du comité exécutif du groupe ont volontairement décidé de baisser leur rémunération d’environ 10 % pendant la même période ». Ce qui est encore plus microscopique. Le communiqué ajoute ceci : « Cette baisse sera reconduite aussi longtemps que des salariés du groupe se trouveront en situation d’activité partielle au motif de la crise sanitaire du Covid-19. »

      Mais le groupe Michelin n’a pas décidé de supprimer le versement des dividendes. Il a seulement choisi de les réduire un peu, même pas de moitié, les abaissant des 3,85 euros qui avaient été initialement annoncés à 2 euros l’action, le versement devant intervenir le 3 juillet.

      Or, le groupe Michelin, comme il le dit lui-même, a aussi sollicité la procédure de chômage partiel. Concrètement, toutes les usines du groupe ont été fermées en France les deux dernières semaines de mars. Pendant cette période, l’entreprise a rémunéré les salariés pendant deux jours et leur a demandé de prendre le solde en jours de congé ou de récupération.

      Puis le groupe a mis en chômage partiel près de 9 500 salariés, ceux de la logistique et de la production, avec l’idée de relancer cette dernière, si possible, vers la mi-avril. Près de 1 500 salariés ont dans cette perspective repris le travail la semaine passée, et près de 2 500 de plus cette semaine.

      Dans la même catégorie, il y a aussi le groupe Vivendi, piloté par Vincent Bolloré. Nos confrères du journal Les Jours racontent que dans la convocation pour l’assemblée générale des actionnaires prévue pour le 20 avril, le président du conseil de surveillance, Yannick Bolloré (le fils du père), et le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, font cette annonce : « Cette année, le directoire vous propose le versement d’un dividende de 0,60 euro par action au titre de 2019, en progression de 20 %, représentant une distribution globale de 697 millions d’euros. »

      Avec une hausse de 20 % du dividende, Vivendi se moque donc totalement des recommandations de modération formulées par Bruno Le Maire. Mais cela ne s’arrête pas là. Les Jours précisent que la sixième résolution prévue pour l’assemblée générale des actionnaires envisage le rachat par Vivendi de ses propres actions, « dans la limite de 10 % du capital », en vue de les annuler. Or, c’est aussi ce que Bruno Le Maire avait vivement prohibé dans les termes dont on se souvient : « Nous ne tolèrerons pas, non plus, que des entreprises fassent des rachats d’actions et versent des dividendes à leurs actionnaires. Les rachats d’actions, ils ne doivent pas être possibles quand on veut verser des dividendes, parce que c’est une façon d’augmenter les dividendes de manière artificielle, donc les rachats d’actions ne seront pas compatibles avec le bénéfice du soutien de la trésorerie de l’État. »

      Or, cela n’empêche nullement Vivendi de recourir au chômage partiel. C’est le cas dans certaines branches de sa filiale Editis. Alors que le monde de l’édition est évidemment frappé par la quasi-interruption de la vente des livres en librairie, Editis n’a pas été la première maison à recourir au chômage partiel – le Seuil a commencé bien avant –, mais elle y est finalement venue, notamment dans ses divisions de distribution. Certaines maisons d’édition appartenant à la galaxie ont aussi suivi finalement le mouvement. Et l’autre grande filiale de Vivendi qu’est Canal+ recourt aussi au chômage partiel, aussi prospère que soit son actionnaire.

      En somme, des groupes parmi les plus importants du CAC 40 ont fait un véritable bras d’honneur à Bruno Le Maire, qui lui-même n’a rien fait pour leur interdire de solliciter des fonds publics. C’est donc une prédation consentante qui est actuellement à l’œuvre sur l’argent public.

      Il faut d’ailleurs observer que, même quand elles ne recourent pas au chômage partiel, beaucoup d’entreprises n’ont pas entendu les appels à la modération du ministre des finances sur le versement des dividendes.

      Dans cette autre catégorie, il y a d’abord les entreprises richissimes qui ont ignoré le ministre mais en signifiant qu’elles n’auraient pas, à la différence d’autres, l’indécence d’aller mendier de l’argent public pour payer leurs salariés. C’est le cas de L’Oréal, qui a maintenu le versement hors-norme de ses dividendes (pour 2,4 milliards d’euros) mais a promis de maintenir « la totalité des emplois », et sans recourir « au chômage partiel jusqu’à fin juin ».

      Toujours indifférent aux polémiques qu’il suscite chaque année pour l’énormité des sommes qu’il distribue à ses actionnaires, le groupe Total, lui, leur a versé le 1er avril la somme gigantesque de 1,7 milliard, soit le quart du dividende prévu sur l’année. Mais lui aussi a précisé, comme pour s’excuser, qu’il ne « ne sollicitera[it] pas le soutien de l’État […], que ce soit sous forme de soutien de trésorerie (prêts bancaires garantis, report de paiement des charges sociales ou fiscales) ou de recours au dispositif exceptionnel de chômage partiel ».

      Enfin, Air liquide a aussi choisi de maintenir le versement de ses dividendes, tout comme Dassault Système, dont le dividende va même augmenter (à 70 centimes l’action, contre 65 l’année précédente).

      Il y a encore une autre catégorie d’entreprises, la catégorie de celles qui ont choisi de baisser un peu leurs dividendes, même si c’est parfois de manière infime. C’est le cas par exemple du groupe de luxe Hermès, qui abaissé son dividende de 5 à 4,55 euros l’action (soit une diminution de 40 millions d’euros, au total) et dit « disposer d’une trésorerie suffisante » pour traverser cette période « sans avoir recours aux aides publiques exceptionnelles », dont le chômage partiel. On est donc là encore très loin de la modération prônée par Bercy.

      Le conseil d’administration du géant du luxe LVMH, réuni le 15 avril a, de son côté, annoncé qu’il allait proposer à l’assemblée générale du groupe le 30 juin « un dividende réduit de 30 % par rapport au montant annoncé le 28 janvier 2020 ». Ainsi, le dividende de l’exercice 2019 serait de 4,80 euros par action. En outre le conseil d’administration « a été informé de la décision prise par Bernard Arnault, en sa qualité de PDG, et par chacun des autres administrateurs exerçant des fonctions exécutives au sein du groupe de renoncer à leur rémunération pour les mois d’avril et mai 2020 ainsi qu’à toute rémunération variable au titre de l’année 2020 ».

      Pour Bernard Arnault, il s’agit donc de gestes purement symboliques. Il est désormais la troisième fortune mondiale, avec un patrimoine évalué par Forbes à 105,1 milliards de dollars (96,8 milliards d’euros). Alors, deux petits mois de salaire, c’est une goutte d’eau pour un milliardaire, dont la fortune prospère surtout avec ses dividendes. Le montant de son salaire brut variable ne sera fixé qu’au terme de l’exercice en cours, mais à titre de comparaison, celui qui sera soumis au vote des actionnaires en juin au titre de 2019 s’élève à 2,2 millions d’euros. Il faut par ailleurs noter que le groupe ne dit rien sur un éventuel recours au chômage partiel, à la différence par exemple de Hermès.

      Dans les baisses modestes du dividende, on peut encore citer des groupes comme Legrand ou Veolia.

      Autre sous-catégorie, il y a encore les groupes richissimes qui ont reporté leurs annonces ou qui ne semblent pas très pressés de les faire, sans doute pour ne pas attiser la polémique, et disposer ultérieurement de davantage de liberté. Le géant du luxe Kering n’a ainsi pas encore annoncé ses intentions.

      Alors que la plupart des banques ont annulé le versement de dividendes, BNP Paribas a seulement choisi de suspendre toute décision et de la renvoyer à un conseil d’administration après le 1er octobre.

      Dans le cas des entreprises publiques ou de celles où l’État a des participations, le gouvernement avait indiqué qu’il attendait d’elles qu’elles ne versent aucun dividende. Or, là encore, on relève des entorses. Pourtant ébranlée par la crise, l’entreprise publique Aéroport de Paris a annoncé qu’elle aurait recours au chômage partiel, mais, pour les dividendes, elle n’a pas choisi d’en annuler le versement en totalité : un acompte de 0,70 centime a été versé et c’est seulement le solde qui ne le sera pas.

      Tout aussi surprenant, l’entreprise Transdev, dont la Caisse des dépôts est actionnaire à hauteur de 34 %, versera un dividende de 23 millions d’euros, soit la moitié de son résultat net. Qu’en pense l’État actionnaire ? Tout cela montre bien qu’il s’agit d’une histoire en trompe-l’œil.

      Reste bien sûr une grande cohorte de groupes qui ont renoncé à verser des dividendes. Dans le lot, il y a Accor, Airbus, EDF (hormis un acompte déjà versé !), Eiffage, Engie ou encore Safran.

      Quoi qu’il en soit, les grandes annonces de Bruno Le Maire apparaissent pour ce qu’elles sont : une pantalonnade. Et les contribuables seront les dindons de la farce. Ce qui, en cette période de crise et de souffrances sociales, est particulièrement indécent.

      La morale de l’histoire, on la devine : le gouvernement devrait sur-le-champ prendre des mesures contraignantes pour que les groupes du CAC aidés par l’État via la procédure du chômage partiel ne puissent pas verser des dividendes. Plus généralement, les actionnaires de ces grands groupes devraient sur-le-champ être mis à contribution. Ceux de Total aussi bien que ceux de L’Oréal, en passant par ceux de Capgemini, de LVMH ou encore de Michelin. Ne serait-il pas juste qu’Élisabeth Badinter, à la tête d’une si gigantesque fortune, soit conviée à un effort de solidarité ? Et Bernard Arnault, qui est plus riche encore, et qui se moque du monde en baissant de manière si minime sa rémunération, ne devrait-il pas lui aussi être invité à participer à l’effort de toute la nation ? Ce ne serait que justice.

  • #Amazon condamné à ne plus livrer que les #produits_alimentaires, médicaux et d’hygiène

    Le tribunal judiciaire de Nanterre a rejeté ce mardi la fermeture totale des entrepôts français du géant américain, mais le contraint à ne plus livrer que des produits alimentaires, médicaux ou d’hygiène. Amazon a décidé de faire appel.

    Camouflet pour le géant Amazon en France. Le #tribunal_judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), dont dépend son siège français de Clichy-la-Garenne, vient ce mardi de lui ordonner, dans les 24 heures, de « restreindre l’activité de ses entrepôts aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d’expédition des commandes de produits alimentaires, de #produits_d'hygiène et de #produits_médicaux, sous astreinte, d’un million d’euros par jour de retard et par infraction constatée ».

    La décision s’applique dans l’attente de « l’évaluation des #risques_professionnels inhérents à l’épidémie de Covid-19 sur l’ensemble de ses #entrepôts ainsi qu’à la mise en œuvre des mesures prévues à l’article L 4121-1 du #Code_du_travail » et pendant « une durée maximum d’un mois » qui pourra, si besoin, être allongée par un nouveau #jugement.

    Le tribunal de Nanterre avait été saisi en référé, mercredi 8 avril, par l’union syndicale Solidaires (Sud) qui réclamait à titre principal la fermeture des six entrepôts français du géant du #e-commerce sous astreinte d’un million d’euros par jour. A défaut, Solidaires demandait qu’#Amazon_Logistique_France soit au moins contraint de réduire son activité aux 10 % de marchandises « essentielles » et par conséquent de diminuer d’autant le nombre de salariés présents sur les sites français. C’est à cette deuxième option que le tribunal vient de faire droit dans son délibéré, après une audience qui a duré environ deux heures vendredi.

    « Impossible de respecter les #distances_sociales »

    « C’est une décision très intéressante pour les salariés d’Amazon car elle dit que les obligations de prévention de la santé des #salariés passent avant la réussite financière de l’entreprise », s’est félicité Me Judith Krivine, du cabinet Dellien Associés. Et l’avocate du syndicat de relever que c’est déjà la troisième décision de justice qui va dans le même après celles concernant une association d’aide à domicile de Lille vendredi 3 avril et #La_Poste jeudi 9 avril.

    « Nous ne disons pas qu’Amazon n’a rien fait, mais c’est un empilement de mesures, précipitées et disparates, dénonce Laurent Degousée, co-délégué Sud Commerce. Sauf à être habillé en cosmonaute, il est impossible, avec les effectifs actuels d’Amazon, de respecter les distances sociales dans un entrepôt. Le juge, sans ironie, vient d’ordonner à Amazon de faire ce qu’il prétend faire depuis plusieurs semaines : se limiter aux #marchandises_essentielles. »

    La représentante Sud-Solidaires du site de #Lauwin-Planque (Nord), l’un des plus grands centres du groupe en France, ne cache pas sa satisfaction : « Cela fait trois semaines que l’on lutte tous les jours face au géant, estime Tatiana Campagne. Pour nous, c’est une grande #victoire. L’entreprise doit mettre des choses en place en négociant avec nous et non plus en se prenant pour des rois comme depuis le début de la crise. »

    Jean-François Bérot, élu Sud-Solidaires à Saran (Loiret), veut aussi y voir un augure favorable pour l’étape judiciaire suivante : faire reconnaître devant les prud’hommes de Nanterre onze dossiers de #droit_de_retrait de salariés contestés par la direction.

    Malaise grandissant chez les salariés

    « C’est une #bombe_sanitaire et sociale qui est en train d’exploser et qui concerne plus de 10 000 #travailleurs directs mais aussi une armée d’#intérimaires et de #livreurs », pointait le syndicat dans son communiqué du 8 avril. Le syndicat reproche à Amazon de ne pas protéger ses salariés correctement contre le Covid-19 et de poursuivre son activité « comme si de rien n’était, en dépit de la mobilisation du personnel, des mises en demeure des syndicats, de l’inspection et de la médecine du travail, mais aussi des critiques des ministres de l’Economie et du Travail ».

    La semaine dernière, cinq entrepôts du géant américain, sur les six qu’il compte en France, avaient été épinglés par le ministère du Travail pour la mauvaise protection de leurs salariés. Trois des six mises en demeure ont depuis été levées. Et depuis plusieurs semaines, le malaise ne cesse de croître dans les entrepôts Amazon. Arrêts maladie, droits de retrait, arrêt pour garde d’enfants, jours de grève… l’#absentéisme atteint des taux records. « Entre 40 et 60 % », selon les sites et les syndicats.

    Officiellement, un seul employé est actuellement hospitalisé en réanimation à cause du Covid-19, mais les syndicats soupçonnent des dizaines de #malades non comptabilisés.

    Amazon fait appel

    « Nous sommes en désaccord avec la décision rendue aujourd’hui (NDLR : ce mardi) par le tribunal judiciaire de Nanterre et nous évaluons actuellement ses implications pour nos sites logistiques français », fait savoir Amazon, qui a décidé de faire appel. Celui-ci ne suspend cependant pas la décision qui devra donc être exécutée.

    L’e-commerçant affirme que « rien n’est plus important que la sécurité des collaborateurs. Ainsi, en France, ces quatre dernières semaines, nous avons distribué sur nos sites plus de 127 000 paquets de lingettes désinfectantes, plus de 27 000 litres de #gel_hydroalcoolique, ainsi que plus de 1,5 million de #masques. Nous avons aussi mis en place des contrôles de température et des mesures de distanciation sociale et également triplé nos équipes d’entretien en France pour renforcer le #nettoyage de 200 zones supplémentaires sur chaque site. »

    http://www.leparisien.fr/economie/amazon-condamne-a-ne-plus-livrer-que-les-produits-alimentaires-medicaux-e
    #justice #livraison #coronavirus #confinement #covid-19 #distanciation_sociale #protection #travail #distanciation_sociale

  • Mise à l’abri des personnes sans domicile à #Grenoble dans les places d’internat restées vacantes

    Notre association est préoccupée de l’état de #santé des personnes sans abri ou dans des logements de fortune particulièrement exposées au virus. Le #confinement généralisé suppose d’avoir la capacité d’héberger ou de loger toute personne vivant à la rue. Or si l’Etat a décidé de prolonger de deux mois la #trêve_hivernale, permettant ainsi le maintien ouvert des #hébergements_hivernaux et la #suspension des #expulsions locatives, le parc d’#hébergement_d’urgence reste structurellement sous- dimensionné au regard des besoins. Il en va de même de l’hébergement pour demandeurs d’asile dans le #dispositif_national_d’accueil géré par l’#OFII. Si le Ministère de l’Intérieur a suspendu l’enregistrement des nouvelles demandes, les personnes n’auront pas accès à l’hébergement via l’OFII. Nous notons, par ailleurs, que les entrées dans les dispositifs dédiés se trouvent entravées par les difficultés liées au pilotage particulièrement en cette période de #crise_sanitaire. Des places sont disponibles mais les #demandeurs_d’asile n’y ont pas accès en raison de l’approche catégorielle de l’hébergement et de la lourdeur du pilotage de l’orientation. Les conséquences à ces entraves à un #accueil digne et humain sont perçues et subies très directement à l’échelle du territoire grenoblois par l’ensemble des acteurs. Les demandeurs d’asile, finiront pour certains à renoncer à leur droit à l’hébergement, ce qui peut avoir des conséquences particulièrement graves en termes de #santé_publique. Ces personnes sans domicile qui sont parmi les plus vulnérables au virus sont aussi les moins protégées, confrontées aux défaillances chroniques d’un système de l’hébergement structurellement sous doté. L’annonce des mesures de confinement a provoqué la fermeture de notre accueil au public et un fonctionnement dégradé de nos services, mais nous tentons de garder le lien avec les personnes que nous accompagnons.
    Nous nous sentons néanmoins démunis et en appelons à la #réquisition des places dans les internats restées vacantes pour éviter une catastrophe humanitaire. Aussi, nous vous invitons à vous rapprocher de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale afin d’organiser des orientations permettant de mettre à l’abri ces populations vulnérables et de fournir au personnel bénévole des protections dans cet accompagnement.
    Nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
    Jacqueline Leininger,
    Présidente de l’ADA – #Accueil_Demandeurs_d’Asile

    –-> #Lettre de l’ADA à #Laurent_Wauquiez, président de la région #Auvergne-Rhône-Alpes du 30.03.2020, reçue via mail le 07.04.2020

    #mise_à_l'abri #SDF #sans-abri #coronavirus #France #covid-19 #hébergement #asile #migrations #réfugiés

  • Contribuez à la #consultation du collectif #LeJourdAprès


    –-> 11 thèmes à discuter

    Thème 1 - "Le plus important, c’est la #santé !" : quel #système_de_santé demain ?

    Thème 2 - Métro, boulot, robot” : quel monde du #travail voulons-nous ?

    Thème 3 - “A consommer avec modération” : vers une société de la #sobriété ?

    Thème 4 - “Des liens plutôt que des biens” : comment retisser des #solidarités ?

    Thème 5 - “Éducation et #jeunesse” : comment construire une #société_apprenante ?

    Thème 6 - “L’homme face à la machine” : peut-on humaniser le #numérique ?

    Thème 7 - “Une #démocratie plus ouverte” : comment partager le #pouvoir ?

    Thème 8 - “L’avenir de nos #territoires” : quel nouveau contrat pour les renforcer et préserver leur diversité ?

    Thème 9 - L’Europe dans le monde” : comment recréer une #solidarité_européenne et internationale ?

    Thème 10 - “Notre richesse est invisible” : comment mieux évaluer le bien-commun ?

    Thème 11 - "Le nerf de la guerre" : quel financement & quel nouveau #partage_des_richesses ?

    https://lejourdapres.parlement-ouvert.fr
    #le_monde_d'après #futur #consommation #solidarité #éducation #solidarité_internationale #bien_commun #richesse #pauvreté

    • Autour de l’éducation, voici un commentaire reçu via la mailing-list Facs et labos en lutte, le 06.04.2020 :

      Je suis allé voir sur leur site (appelé judicieusement « #le_jour_d'après » pile une semaine après la #tribune appelant à un futur écologique féministe et social et signée par 18 organisations : une bonne façon de reprendre le nom et de mettre le flou (de façon voulue ou non je ne me prononcerai pas).

      Quand on regarde les sujets cela paraît intéressant, ça couvre plusieurs choses (sans questionner l’#extractivisme, le #colonialisme par exemple non plus, dont dépend pourtant le numérique).
      Mais quand on fouille dans chaque thème, on aperçoit déjà un sacré biais sur la vision du jour d’après de ces députés :

      thème sur le soin :
      « il est aussi évident que notre système de soins a montré des limites inquiétantes [...] manque d’investissement dans la recherche (comme par exemple en #intelligence_artificielle » ? Le lien coronavirus -> médical -> recherche -> #IA est à m’expliquer... drôle de vision de la recherche en tout cas... Très #LPPR compatible...

      Thème sur l’éducation :
      « La crise nous a montré que de nouvelles façons d’apprendre sont possibles et à encourager : continuité pédagogique en ligne, mobilisation sans précédent des #EdTech, industrialisation des #Moocs et de la formation continue en ligne, cours et astuces via les #réseaux_sociaux »
      Super nouvelle pour toute la start-up éducation, une belle vision de l’#apprentissage !

      Encore plus orientant, la plateforme ne s’arrête pas à une consultation mais propose des #ateliers. Il y en a 3 pour l’instant et le moins qu’on puisse dire c’est que ça laisse songeur...
      « le jour d’après sera numérique ou ne sera pas ».
      Pour l’atelier « leçons à tirer de la crise » c’est #Laurent_Berger secrétaire général de la CFDT (pour la retraite à point ne l’oublions pas) qui est invité.
      Belle #démocratie_participative où on invite toujours les mêmes...

      à mon sens on ne peut que rester sceptique et prudent quand on sait d’où viennent les députés de la tribune (#Cédric_Villani signataire est aussi auteur d’un des rapports de la LPPR)... Est-ce l’arrivée d’un #grand_débat_bis ? Encore une fameuse/fumeuse initiative de démocratie participative complètement biaisée d’avance ?
      En tout cas au vu de l’organisation ça semble être un sacré bulldozer et ça n’est pas le plus rassurant.

    • A mettre en regard des (encore trop gentilles) propositions d’Attac :

      4 mesures d’urgence
      – L’ arrêt immédiat des activités non indispensables pour faire face à l’épidémie.
      – Les réquisitions des établissements médicaux privés et des entreprises afin de produire dans l’urgence masques, respirateurs et tout le matériel nécessaire pour sauver des vies.
      – La suspension immédiate des versements de dividendes, rachats d’actions et bonus aux PDG.
      – La décision de ne pas utiliser les 750 milliards d’euros de la BCE pour alimenter les marchés financiers mais uniquement pour financer les besoins sociaux et écologiques des populations.

      Dès maintenant et à long terme
      Il ne s’agit pas ensuite de relancer une économie profondément insoutenable écologiquement et socialement ! Nous demandons que s’engagent sans plus attendre des politiques publiques de long terme pour ne plus jamais revivre ça :
      – Un plan de développement de tous les services publics, en France et dans le monde.
      – Une fiscalité bien plus juste et redistributive, un impôt sur les grandes fortunes, une taxe sur les transactions financières renforcée et une véritable lutte contre l’évasion fiscale.
      – Un plan de réorientation et de relocalisation solidaire de l’agriculture, de l’industrie et des services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et de répondre à la crise écologique.

      https://france.attac.org

    • Ce truc du parlement ouvert, c’est pas des députés qui se font un supplément d’âme ?

      Quand on regarde les sujets cela paraît intéressant, ça couvre plusieurs choses (sans questionner l’#extractivisme, le #colonialisme par exemple non plus, dont dépend pourtant le numérique).

      Niet, le jour d’après qui nous revend du partage de la connaissance et du numérique à tire-larigot !

    • Je vois, je vois ... Et sinon, pour le hashtag que j’avais initié ici même, (en l’occurence « le jour d’après ») je me sens un peu con. Une idée pour un éventuel détournement de LEUR « jour d’après » ?

      {edit] :
      * idée n°1 : « La nuit d’après » ?
      * idée n°2 : « Le Grand-Soir d’après » ?
      * idée n°3 : « the mess after » ?

    • 58 parlementaires appellent les Français à construire le monde d’après

      Des parlementaires de différentes sensibilités politiques lancent un appel invitant les Français à imaginer un « grand plan de transformation de notre société » à l’issue de la crise épidémique. Une consultation est ouverte à partir de samedi et pour une durée d’un mois, pour recueillir les propositions.

      Construire ensemble le monde de l’après-crise, c’est l’ambition de 58 parlementaires de différentes sensibilités politiques, pour la plupart députés, qui lancent un appel en ce sens aux citoyens et aux forces vives du pays (voir ci-bas). Pour écrire « notre avenir commun », ils organisent, jusqu’au dimanche 3 mai, une grande consultation ouverte à tous.

      Chacun est invité à contribuer sur la plateforme en ligne lejourdapres.parlement-ouvert.fr ou à se prononcer sur un certain nombre de propositions avancées par les signataires de cet appel. Emmenés par Matthieu Orphelin (Libertés et Territoires), Aurélien Taché (LaREM) et Paula Fortezza (ex-LaREM), ils pensent qu’"il y aura un avant et un après coronavirus" qui nécessitera bien plus qu’un « simple plan de relance ». Ils plaident pour établir collectivement un « grand plan de transformation de notre société et de notre économie » et estiment qu’il « faudra réapprendre la sobriété, la solidarité et l’innovation ». Les députés à l’origine de cette initiative sont issus de plusieurs groupes de l’Assemblée nationale (La République en Marche, Libertés et Territoires, Mouvement démocrate, Socialistes et apparentés, UDI Agir et Indépendants, non-inscrits).

      Cette crise « a violemment révélé les failles et les limites de notre modèle de développement, entretenu depuis des dizaines d’années. Elle nous rappelle le sens de l’essentiel : notre souveraineté alimentaire, notre besoin de sécurité sanitaire européenne, notre production locale pour des emplois de proximité, le besoin de relever les défis environnementaux, de réapprendre à vivre en concordance avec la nature, de réinventer le lien social et le vivre-ensemble, de développer la solidarité internationale plutôt que de favoriser le repli sur soi » écrivent les parlementaires dans leur appel.
      Des propositions tous azimuts

      Pour alimenter la réflexion sur la société de demain, des ateliers participatifs, visionnables en ligne, avec de grands témoins comme Laurence Tubiana, Laurent Berger et Cynthia Fleury, seront également organisés.

      Onze thèmes sont soumis à la discussion : la santé, le travail, les solidarités, le bien commun, le numérique, les territoires, le partage des richesses, etc. Autant de sujets sur lesquels les parlementaires avancent déjà des propositions, parfois déjà entendues lors de débats à l’Assemblée nationale. Parmi ces propositions : une revalorisation de 200 euros nets mensuels pour les aides à domicile, aides-soignantes, infirmières et autres agents hospitaliers, une TVA réduite sur les biens de consommation issus de l’économie circulaire, une relocalisation de l’activité industrielle en France et en Europe, un renforcement de 5 milliards par an des investissements des collectivités territoriales dans la transition écologique, une taxation du kérosène sur les vols intérieurs, la création d’une réserve solidaire de bénévoles associatifs, la revalorisation des salaires et des carrières des enseignants pour la rentrée de septembre 2020, la création d’un revenu universel dès l’âge de 18 ans.

      Autres propositions : une augmentation du barème des droits de succession et de mutation, une plus grande progressivité de l’impôt, une révision du barème de la flat tax, l’ajout d’impôt sur les liquidités pour compléter l’impôt sur le fortune immobilière, le fléchage du cibler le crédit impôt recherche vers les entreprises qui relocalisent, la mise en place d’un green new deal européen, d’un plan de relance par l’investissement abondé par une taxation européenne sur les transactions financières et d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe,

      « Une synthèse de la consultation sera rendue publique avant mi-mai », indique le texte de l’appel. Avec à la clé, ambitionnent les parlementaires à l’origine de cette initiative, un plan d’action politique à décliner en mesures législatives.

      http://www.lcp.fr/actualites/58-parlementaires-appellent-les-francais-construire-le-monde-dapres

    • pur son.

      les paroles :

      Everybody, everybody wants to know
      Where you going to
      What you running from
      What you going through
      Where you coming from
      What you going through
      Where you coming from
      Everybody, everybody wants to know
      What you gonna do
      Where you going to
      ’Cause they wanna come
      Where I’m showing you
      Yes, they wanna come
      Where I’m showing you
      All that you could be is a spectacle
      Following after every single miracle
      Watch them marvel at
      All the joy you have
      But they’re too important to have all the joy you have
      What a tragedy, you can laugh at me, you can laugh at me
      But I’m in love
      Yes, I’m in love
      Don’t you wish you had real love
      Yes, I’m in love
      Tryna fix myself for society
      Tryna mix myself for society
      But can you tell me where is love in anxiety?
      Can you tell me where is love in anxiety?
      What you say to me
      I don’t mind at all
      What you say to me
      I don’t really care at all
      ’Cause I’m in love
      Don’t you wish you had real love?
      I know you do
      Yes, I’m in love
      Watch them speculate
      All the life you live
      Watch them try to hate
      All the love you give
      All the love you give
      Everybody, everybody wants to know
      Where you going to
      ’Cause they wanna come
      Or so they think, until they find the cost of it
      ’Till they found out, found out what you lost for it
      And I’ll do it all again
      ’Cause I found love
      ’Cause I found love
      Don’t you wish you had real love?
      I know you do
      Yes, I’m in love
      Everybody, everybody wants to know
      Where you going to
      What you running from
      What you going through
      Where you coming from
      What you going through
      Where you’re coming from
      Everybody, everybody wants to know
      What you gonna do
      Where you going to
      ’Cause they wanna come
      Where I’m showing you
      Yes, they wanna come
      Where I’m showing you
      All that you could be is a spectacle
      Following after every single miracle
      Watch them marvel at
      All the joy you have
      But they’re too important to have all the joy you have
      What a tragedy, you can laugh at me, you can laugh at me
      But I’m in love
      Yes, I’m in love
      Don’t you wish you had real love?
      I know you do
      Yes, I’m in love
      So what you say to me, I don’t even mind at all
      What you say to me, I don’t even care at all
      ’Cause I’m in love
      Don’t you wish you had real love?
      I know you do
      Don’t you wish you had real love?
      These broken thoughts in my mind
      Can’t let them get down in there
      Can’t let them get down in there
      These broken thoughts in my mind
      Can’t let them get down in there
      Can’t let them get down in there
      ’Cause I need real love
      I need real love
      I’m guarding, guarding the gates
      Oh, I’m guarding my gates

  • Flash info quotidien du 2 avril 2020 | L’envolée
    http://lenvolee.net/flash-info-quotidien-du-2-avril-2020

    lettre de A. de l’hôpital psychiatrique de Saint Anne « beau comme un fourgon qui brûle » Mutinerie en cours au Centre Pénitentiaire de Remire-Montjoly en Guyane Des nouvelles de la grève de la faim au Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot Durée : 18 min. Source : Relevé sur le Net...

    http://www.lenvolee.net/wp-content/uploads/2020/04/lenvolee-20-04-02.mp3

  • [Moacrealsloa] #Laura_Agnusdei
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/laura-agnusdei

    Laura Agnusdei is a saxophone player, electroacoustic composer, and improviser from #Bologna (IT). She holds a diploma in classical saxophone from the Conservatory of Bologna and a master degree with distinction in electro-acoustic music from #The_Institute_of_Sonology (NL), where she is currently research associate. In her youth, she was part of many experimental and underground rock bands in her hometown.

    Since 2014 she started her first solo project, based on the use of different sound sources by combining digital, analog and acoustic sonorities in a hybrid set up. The first compositional outcome of her solo project is “NIGHT/LIGHTS” a 4 track-ep released in September 2017 on limited edition cassette via the English label #The_Tapeworm. This work features the saxophone as the main voice (...)

    #Moacrealsloa #KyoKyoKyo #Trovarobato #Julie's_Haircut #Rocket_Recordings #Sex_With_Giallone #Moacrealsloa,The_Institute_of_Sonology,Bologna,KyoKyoKyo,Laura_Agnusdei,Trovarobato,Julie’s_Haircut,Rocket_Recordings,The_Tapeworm,Sex_With_Giallone
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/laura-agnusdei_08496__1.mp3

  • Samedi Au cul des serveurs - Le bloc-note du desordre
    http://desordre.net/blog

    Du temps où il neigeait encore en hiver, la neige qui tombait la nuit avait le pouvoir surnaturel de révéler le matin toutes sortes de choses pour celles et ceux qui savaient voir et regarder, parmi lesquelles observations : à quel point l’étroitesse des trottoirs dans les villes était injustement consentie à une circulation de véhicules qui n’avaient pas tant besoin que cela qu’on lui laisse une telle largeur de ruban. Et il en va de même de beaucoup de ces phénomènes inhabituels qui sont tellement révélateurs de ce que nous voyons plus de ce qui est pourtant sous nos yeux. La pandémie en cours qui pousse désormais les sociétés, essentiellement occidentales, au confinement ne diffère pas, elle est révélatrice, on peut même dire qu’elle est forte en hydroquinone — dans le révélateur c’est l’hydroquinone qui produit le contraste.

    (Oh, c’est du #SPIP ! @philippe_de_jonckheere est désormais un homme moderne.)

  • [Plein la tête pour pas un rond] Climat et civilisations, une histoire planétaire
    http://www.radiopanik.org/emissions/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/climat-et-civilisations-une-histoire-planetaire

    La Terre se réchauffe, la biodiversité se désintègre, l’humanité mute. Le responsable de ces bouleversements ? Un Singe surdoué, né voici 3 millions d’années, devenu maître du Monde. Enfant du climat, son corps est adapté à un milieu aride, celui de la savane africaine : bipède et omnivore, grosse tête et petite mâchoire. Singe tueur, il a appris, avec les outils et le feu, à dominer la matière et le reste du vivant. Singe empathique, il a poussé la coopération à des degrés d’efficacité inégalés, ce qui l’a rendu invincible.

    Singe a aujourd’hui soumis la matière et le vivant à ses caprices. Il manipule l’atome, crée des vaches sans l’aide de taureaux, bidouille la génétique des plantes, altère inconsciemment la sienne en répandant à tout-va des produits chimiques dans son milieu. Ce Singe qui s’aidera peut-être (...)

    #ecologie #laurent_testot #cataclysmes #collapsus #testot #la_nouvelle_histoire_du_monde #ecologie,laurent_testot,cataclysmes,collapsus,testot,la_nouvelle_histoire_du_monde
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/climat-et-civilisations-une-histoire-planetaire_08450__1.mp3

  • [Plein la tête pour pas un rond] Enregistrement - Climat et civilisations, une histoire planétaire
    http://www.radiopanik.org/emissions/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/climat-et-civilisations-une-histoire-planetaire/#8451

    Enregistrement

    La Terre se réchauffe, la biodiversité se désintègre, l’humanité mute. Le responsable de ces bouleversements ? Un Singe surdoué, né voici 3 millions d’années, devenu maître du Monde. Enfant du climat, son corps est adapté à un milieu aride, celui de la savane africaine : bipède et omnivore, grosse tête et petite mâchoire. Singe tueur, il a appris, avec les outils et le feu, à dominer la matière et le reste du vivant. Singe empathique, il a poussé la coopération à des degrés d’efficacité inégalés, ce qui l’a rendu invincible.

    Singe a aujourd’hui soumis la matière et le vivant à ses caprices. Il manipule l’atome, crée des vaches sans l’aide de taureaux, bidouille la génétique des plantes, altère inconsciemment la sienne en répandant à tout-va des produits chimiques dans son milieu. Ce Singe qui (...)

    #ecologie #laurent_testot #cataclysmes #collapsus #testot #la_nouvelle_histoire_du_monde #ecologie,laurent_testot,cataclysmes,collapsus,testot,la_nouvelle_histoire_du_monde
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/climat-et-civilisations-une-histoire-planetaire_08451__0.mp3