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Inlassable propagandiste, typographe, militant syndicaliste, Louis Bertoni (1872-1947) est une figure phare du milieu anarchiste suisse de la première moitié du XXe siècle. Cet infatigable diffuseur d’idées a écumé les meetings politiques et supervisé la publication de plus de mille numéros du Réveil anarchiste et du Risveglio anarchico en un demi-siècle. La biographie de ce militant anarchiste tessinois établi à Genève est basée à la fois sur les témoignages de contemporains de Louis Bertoni et sur un corpus de sources volumineux. Au-delà des idées et de la personnalité fascinante de cet habitué des délits d’opinion, cette traduction mise à jour de l’ouvrage de Gianpiero Bottinelli est un texte indispensable pour le tableau qu’il dresse du quotidien des groupes anarchistes genevois, suisses et italiens de cette période mouvementée.
Et le livre d’Elsig sur la LAB est très intéressant aussi : ►https://www.collegedutravail.ch/publications/detail/la-ligue-daction-du-batiment-lanarchisme-a-la-conquete-des-chantier
Inspirée par les idéaux anarchistes d’action directe, la Ligue d’action du bâtiment (LAB) est créée par des ouvriers genevois à la fin des années vingt en vue de faire respecter une convention de travail acquise de haute lutte. Elle constitue le bras armé de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) et devient une menace constante pour le patronat. Un entrepreneur qui ne respectait pas les conventions risquait ainsi la mise à sac pure et simple de son chantier. Malgré les comparutions et les arrestations, les actions coup-de-poing de la LAB parviennent à imposer un système de conventions de travail encore embryonnaire.
Ces actions mettent également en évidence les idées développées par le Groupe du Réveil de l’anarchiste Luigi Bertoni, tout en permettant à l’un de ses membres, Lucien Tronchet, de s’imposer comme la figure forte du mouvement syndical genevois d’alors. Enfin, le militantisme de choc de la LAB est révélateur des espoirs et des tensions qui parcourent le mond ouvrier dans la Suisse de l’entre-deux-guerres.
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La bourgeoise industrielle put donc se réjouir d’avoir mis un terme à l’agitation ouvrière d’avant-guerre en ayant cédé quelques miettes. En outre, cette période marque également le début de l’alliance de classe entre celle-ci et la paysannerie. L’USS se débarrassa peu à peu de son aile bolchéviste, processus achevé en 1927 où le principe de la lutte des classes est retiré des statuts. A Genève, même le Réveil, le journal édité par Luigi Bertoni, commença à prôner l’entrisme : « Après des atermoiements, le groupe du Réveil active sa doctrine « entriste » à l’égard des syndicats au cours des années vingt. L’objectif était d’infléchir la stratégie de l’ensemble d’une organisation, après avoir pesé sur l’orientation de l’un de ses courants d’idées. Le dispositif syndical devait rester le plus lâche et autonome possible au niveau de ses structures de pouvoir, en dehors de toute hiérarchisation verticale. »