• –-#MEDIAS

    –-2008 -... : Les médias et la « crise » économique - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/-2008-Les-medias-et-la-crise-economique-

    Il est vrai que les résultats époustouflants des politiques de dérégulation financières, de libre-échange et d’austérité constatés depuis 2007 permettent au moins aux orthodoxes de faire l’économie de l’humilité...

    –-
    Les disqualifiés, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, novembre 2008)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/LORDON/16500

    -Favilla (Les Echos) : « Toute voix dissonante, fût-elle timidement sociale-démocrate, en rappelant les vertus d’un minimum de régulation publique, passait pour rescapée de Jurassic Park. Et voici que tout à coup la vérité apparaît. L’autorégulation du marché est un mythe idéologique. » ;

    –Joffrin : « Depuis plus d’une décennie, les talibans du divin marché financier ont rejeté tous les avertissements, méprisé tous les contradicteurs et récusé toute tentative de régulation (8). » ;

    –"Il est vrai qu’en matière de « réalité » [Elie] Cohen est un expert : « Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme auparavant », écrit-il le 17 août 2007" ;

    –"De tout cela finalement, qui se soucie ? Les girouettes tournent folles mais empêchées par rien. A de rarissimes exceptions près, tous ces gens que Favilla, dans son éditorial bizarrement éclairé, nomme « chefs d’entreprise, universitaires, éditorialistes, responsables politiques » ont organisé leurs débats entre eux et sans que la moindre contradiction sérieuse ne s’y immisce. Il faudrait bien de la naïveté, dans ces conditions, pour s’étonner qu’il n’y ait nulle part dans le système la moindre force de rappel, pas même un commencement de régulation de la décence, la plus petite possibilité de sanction pour de si formidables contradictions, ni de ridicule pour de si gigantesques bouffonneries, dès lors que tous en sont convaincus et choisissent logiquement de s’en absoudre collectivement.

     Et contradictoirement pourtant, ayant dit cela que la lucidité impose de toute manière, il faut bien de la tempérance pour ne pas s’ahurir de l’état de cette chose si dégradée qu’ils persistent, par une ironie sans doute involontaire, à appeler « la démocratie », et pour résister à la violente impulsion de leur demander ce que la dignité leur commanderait, s’ils en avaient deux sous : prendre des vacances. Et peut-être même disparaître."

    Mille gosiers pour une penséepar Samuel Gontier, lundi 29 novembre 2021
    https://www.acrimed.org/Mille-gosiers-pour-une-pensee

    Europe : DiEM perdidi, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 16 février 2016)
    http://blog.mondediplo.net/2016-02-16-DiEM-perdidi

    -"Fidèle à la tradition oulipienne, on pourrait généraliser l’exercice et demander de faire une phrase en interdisant certains mots ou groupes de mots (lipolexe ? liporème ? liposyntagme ?). Par exemple demander à Yves Calvi de faire une phrase sans « réforme », ou à Laurent Joffrin sans « moderne », Christophe Barbier sans « logiciel » (« la gauche doit changer de logiciel » – on notera au passage cet indice du désir constant de l’éditocratie que la gauche devienne de droite que jamais personne n’enjoint la droite de « changer de logiciel »), etc.(...) La langue altereuropéiste elle aussi fait face à ses propres défis lipolexiques. Qu’il ne lui soit plus permis de dire « repli national » et la voilà à son tour mise en panne." ;
    –"La « catastrophe », voilà alors le destin systématiquement promis à ceux qui oseraient.

    À DiEM, pas moins qu’ailleurs, on n’est pas feignant de l’évocation apocalyptique – « le cataclysme qu’entrainerait la sortie de l’euro », prophétise l’économiste Julien Bayou . Il n’est pas une année depuis le début de leur crise où l’on n’ait averti les Grecs du « désastre » qui les attendait si jamais leur venait l’idée de s’extraire. Mais au juste, comment pourrait-on nommer la situation où ils ont été rendus selon les règles européennes… sinon un désastre ? 25% d’effondrement du PIB, 25% de taux de chômage, plus de 50% chez les moins de 25 ans, délabrement sanitaire, misère, suicides, etc., est-ce que ce ne serait pas par hasard le portrait-type du désastre ?" ;

    "La grande force de l’ordre en place, c’est qu’il tolère les désastres accomplis dans les règles, selon ses conventions, et qu’en réalité le pire désastre n’y recevra jamais la qualification de désastre – celle-là on la réserve à toute expérience alternative et à la première difficulté qu’elle rencontrera. L’ordre en place peut avoir échoué pendant des décennies, on n’en réclamera pas moins de la politique qui rompt avec lui qu’elle réussisse dans le trimestre, sous le regard distordu des médias bien sûr, certificateurs asymétriques des « désastres »." ;

    –"Le travail politique a aussi pour effet de le déplacer, en faisant voir comme anormal ce que l’idéologie en place donne pour normal, comme… désastreux ce qu’elle donne pour habituel, comme contingent ce qu’elle donne pour naturel. Et surtout comme possible ce qu’elle donne pour impossible.

    On n’a d’ailleurs jamais si belle attestation du mensonge de l’impossibilité que lorsque c’est l’ordre en place lui-même qui, pour se sauver de l’écroulement, révoque d’un coup ses propres partages allégués du faisable et de l’infaisable. Ainsi à l’automne 2008, où l’on ne compte plus les choses faites qui quelques mois à peine auparavant auraient été déclarées délirantes – procédures extraordinaires des banques centrales, nationalisations flash et massives, oubli soudain du droit européen des aides d’Etat, etc. Mais si tout peut de nouveau être envisagé quand il s’agit pour le système de se sauver lui-même, pourquoi tout ne pourrait-il pas l’être quand il s’agit de le congédier ?"


    –-Les médias et la crise (2) : Après « Vive la crise ! », c’est « Vive l’Etat ! » - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Les-medias-et-la-crise-2-Apres-Vive-la-crise-c-est-Vive-l-Etat

    -"Septembre 2008. A la veille de la plus grosse crise financière que le capitalisme ait connue, les commentateurs des médias sont unanimes : les caisses de l’Etat sont vides, les impôts sont encore trop lourds et les fonctionnaires trop nombreux. Dès le début de la pandémie les mêmes sont de nouveau unanimes : cet Etat-là doit sauver le capitalisme. Mais comment le pourrait-il puisque les caisses sont vides, et les impôts déjà trop lourds ? C’est à n’y plus rien comprendre…" ;

    –"La Cour des comptes, qui trouve que l’Etat ne va pas assez loin, note dans son « rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques » présenté le 25 juin 2008, que la réduction des effectifs à raison du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est une rustine : « Le gain net [à l’horizon 2011] pour les finances publiques serait donc limité à 1,8 Md€ » (p.80). A mettre en parallèle avec le même rapport qui précise que « les baisses d’impôts intervenues depuis 2004 font perdre chaque année 22 Md€ à l’Etat » (p.36). La prétendue gabegie de la fonction publique a bon dos..." ;

    –"Récapitulons. « Les caisses sont vides », l’Etat trop « obèse » ne peut pas se permettre de les remplir en s’endettant ou en augmentant les impôts, car « trop d’impôts tue l’impôt », et doit inéluctablement procéder à « une diminution drastique » du nombre de fonctionnaires. Merci à tous. Mais ne partez pas.
    Politique de sauvetage : vive l’Etat !...
    En pleine bourrasque financière, les gardiens médiatiques de la pensée, toujours les mêmes, ont la tête qui tourne. Ils sont obligés de se résigner et en appellent aujourd’hui à l’intervention massive de l’Etat pour sauver le marché dont ils acclament l’autorégulation bienfaitrice depuis des lustres." ;

    –"Pour résumer, l’Etat social, celui des politiques publiques, coûte toujours trop cher, mais l’Etat pompier, celui qui sauve les sociétés financières, n’est jamais assez riche. Emprunter ou augmenter les impôts pour mener une politique de relance keynésienne : non. Emprunter ou augmenter les impôts pour sauver des banquiers malveillants : oui. Trois fois oui."

    #Médias #Orthodoxie #Discours_orthodoxes

    Ces débats médiatiquement corrects, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, mars 1999)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1999/03/HALIMI/2851

    -"La censure à laquelle ils s’adonnent, ce n’est plus le silence, mais la noyade de l’intelligence sous les flots de l’insignifiance." ;
    –"Il n’existe pas un espace ouvert à tous ceux qui le veulent, mais des agents qui décident en fonction des lois propres de fonctionnement du champ journalistique, ce qui mérite ou non d’être porté à la connaissance de publics" ;
    –"Admettons cependant que l’intervenant dissident consente au risque de caution démocratique d’un système journalistique moulé par l’arbitraire de quelques gardes-barrière. Comment pourra-t-il résumer une pensée non conforme s’il est interrompu par ceux-là mêmes qui bénéficient d’un accès permanent au forum médiatique ? Car, quand l’orthodoxie s’exprime, elle le fait sans vis-à-vis." ;
    –"Presque chaque matin, le directeur de la rédaction d’un grand quotidien parisien se croyait ainsi en mesure d’éditorialiser sur un sujet différent, comme s’il disposait d’une compétence sacrée lui permettant de dire le sage et le vrai." ;
    –"Quand, moins formés à l’art de contourner par des périphrases l’expression de la violence, certains manifestants pro-nucléaire de la Cogema, chasseurs et agriculteurs exprimèrent leur point de vue avec rudesse, ils établirent néanmoins que l’ère du débat décontracté n’avait pas sonné pour tout le monde. Et là les folliculaires marquèrent un dégoût unanime, une révulsion dont on eût cherché en vain la trace lorsque l’écrivain mondain précédemment évoqué aligna, mais avec une distinction prétendument littéraire, des injures que ne motivaient, dans son cas, ni la peur ni la colère." ;
    –" Son registre est celui des affrontements dérisoires, de l’impertinence onctueuse, des engagements sans risque."

    –-"Médias : continuons la concentration !" - Politis
    http://www.politis.fr/Medias-continuons-la-concentration,32570.html

    "Le Figaro", "Libé", "l’Obs"... qui possède la presse française ? - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/infographies/20151015.OBS7723/le-figaro-libe-l-obs-qui-possede-la-presse-francaise.html

    Niel, Pigasse et Capton vont lever 500 millions d’euros pour racheter plusieurs médias
    http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/9799-medias-pigasse-capton-lever-millions-euros-racheter.html

    Médias : quelques îlots résistent…, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/HALIMI/54154

    L’étrange silence de Nicolas Beytout : qui finance L’Opinion ? - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2013/05/14/letrange-silence-nicolas-beytout-finance-lopinion-242289

    Libération, L’Opinion, et les enquêtes sur les actionnaires de presse - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2014-06-19/Liberation-L-Opinion-et-les-enquetes-sur-les-actionnaires-de-presse-

    Slate : actionnaires riches, discrets... et proches de Bolloré ? (BFMTV) - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2016-01-16/Slate-actionnaires-riches-discretset-proches-de-Bollore-BFMTV-id1961

    L’ère de l’info Bonux, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/RIMBERT/55726

    Médias français : qui possède quoi, par Marie Beyer & Jérémie Fabre (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/ppa


    http://www.acrimed.org/Medias-francais-qui-possede-quoi
    #Médias #Ploutocratie #Médias_propriété

    Le pouvoir d’influence délirant des dix milliardaires qui possèdent la presse française - Basta ! PAR AGNÈS ROUSSEAUX
    https://www.bastamag.net/Le-pouvoir-d-influence-delirant-des-dix-milliardaires-qui-possedent-la-pre

    Histoire de l’asphyxie de l’audiovisuel public : « la honte »… pour qui ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Histoire-de-l-asphyxie-de-l-audiovisuel-public-la
    #Services_Publics #Austérité #Discours_orthodoxes #Orthodoxie

    « Une stratégie du démantèlement, consistant à détruire patiemment [1], pour ensuite crier au scandale en clamant que rien ne fonctionne. Une stratégie inéluctable, étant donné les contraintes financières ? Certainement pas ! Il existe en effet des alternatives. Dont celles que défend Acrimed. »

    –-Jeudi d’Acrimed : « Les médias et la crise », avec Frédéric Lordon, 5 février - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Jeudi-d-Acrimed-Les-medias-et-la-crise-avec-Frederic-Lordon-5-fevrier

    "J’ai théorisé ma condition de cocu de l’histoire" - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2152

    Critique des médias, critique dans les médias, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, août 2009) #Médias
    http://blog.mondediplo.net/2009-08-17-Critique-des-medias-critique-dans-les-medias


    Dassault n’aime pas la dette (mais les subventions, si) - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2016-01-02/Dassault-n-aime-pas-la-dette-mais-les-subventions-si-id19567

    « Chaque entreprise doit pouvoir décider de ses horaires avec ses salariés, en fonction de son carnet de commandes (les heures supplémentaires intervenant après 39heures), sans que les syndicats politisés puissent s’y opposer. »

    Il va de soi que S.Dassault n’est pas politisé mais fait partie de cette aristocratie de sages-éclairés-réalistes-courageux-briseurs-de-tabous etc etc

    ""Quant à notre dette, nourrie par un déficit budgétaire galopant, elle a augmenté de 71milliards cette année et dépasse maintenant les 2100milliards, soit 97,6% du PIB. (...) Voilà où mène le manque de courage et de lucidité !"
    Serge Dassault oublie de rappeler qu’en certaines occasions, la dépense publique est utile à ses intérêts. D’abord, l’industriel ne précise pas quelle part de cette dette est imputable à des dépenses publiques dans le domaine de la défense, qu’il connaît bien : en 2015, la mission « Défense » était la quatrième politique publique la plus coûteuse en ressources étatiques.
    Dassault omet ensuite de dire que s’il n’aime pas la dette, il n’est pas contre les subventions (ainsi que le rappellent de manière grinçante certains twittos). Cela fait en effet deux ans de suite (en 2013 puis 2014) que Le Figaro est classé premier de la liste des publications qui reçoivent le plus d’aides financières de l’État français."

    Cet avion qui émerveille « Le Figaro », par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, avril 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/HALIMI/55236

    "Son travail est ingrat : annoncer les bonnes nouvelles, même quand elles sont mauvaises ; faire reluire les comptes de l’entreprise ; minorer le poids de l’argent public et du favoritisme politique dans les résultats d’un avionneur milliardaire, sénateur de l’Essonne, qui ne cesse néanmoins, comme Le Figaro, de vilipender à la fois les dépenses de l’Etat et le poids de l’« assistanat »."

    "au fil des mois, le contrat s’évanouit. Le reste de la presse relève l’échec commercial de l’avion à l’exportation et le coût croissant qu’il représente pour le budget français, obligé de se substituer aux acheteurs étrangers défaillants. Même le quotidien économique Les Echos, propriété de M. Arnault, bien disposé envers M. Dassault, annonce en septembre 2010 : « Rafale : l’absence de contrat à l’étranger va coûter 800 millions au budget de l’Etat »."

    La plume dans la paie, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/HALIMI/55951

    Serge Dassault - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/+-Serge-Dassault-+

    Lire : Éditocrates sous perfusion : les aides publiques à la presse, trente ans de gabegie, de Sébastien Fontenelle - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lire-Editocrates-sous-perfusion-les-aides-publiques-a-la-presse-trente-ans-

    Éditocrates sous perfusion : une gabegie « oubliée » par les médias dominants - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Editocrates-sous-perfusion-une-gabegie-oubliee-par-les-medias-dominants

    Aides à la presse, un scandale qui dure, par Sébastien Fontenelle (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/FONTENELLE/50945

    C’est officiel : Le Point renonce aux aides à la presse… - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/C-est-officiel-Le-Point-renonce-aux-aides-a-la-presse

    Assisté par l’État, Le Point dénonce le « scandale » des assistés - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Assiste-par-l-Etat-Le-Point-denonce-le-scandale-des-assistes

    Combien Le Point coûte-t-il à la nation française ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Combien-Le-Point-coute-t-il-a-la-nation-francaise

    « Closer » écrase « Le Monde diplomatique » (Le Monde diplomatique, 19 décembre 2013)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-12-19-aides

    Aides à la presse : qui touche le plus ?
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/05/06/aides-a-la-presse-qui-touche-le-plus_4411883_4355770.html
    http://s1.lemde.fr/image/2006/02/03/644x322/737527_3_b522_u

    « Le Monde diplomatique » disparaît… (Le Monde diplomatique, 9 mai 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-05-09-le-diplo-disparait

    Aides à la presse : le poids des euros, le choc des critères, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/HALIMI/50948

    Attends, Christophe Barbier : Tu Donnes Des Leçons D’Économie Au Monde Entier Et Tu Accumules 86 Millions D’Euros De Déficit En Huit Ans ? - Politis
    http://www.politis.fr/Mais-Dis-Donc-Christophe-Barbier,32559.html
    http://www.politis.fr

    Le clan des milliardaires accapare les aides à la presse
    par Frédéric Lemaire, lundi 5 juillet 2021
    https://www.acrimed.org/Le-clan-des-milliardaires-accapare-les-aides-a-la

    –-Hommage aux gens courageux qui osent "briser des tabous" au risque de leur vie :

    "France 2 en campagne contre le Code du travail et l’impôt progressif"
    http://television.telerama.fr/television/france-2-en-campagne-contre-le-code-du-travail-et-l-impot-progre

    "Loi El Khomri : les médias contre les mouvements sociaux" (en vidéo) - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Loi-El-Khomri-les-medias-contre-les-mouvements

    "Horreur : des « pas concernés » sont dans la rue contre la loi El Khomri !" - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Horreur-des-pas-concernes-sont-dans-la-rue-contre

    « Pas concernés », par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, avril 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/RIMBERT/58533

    "« Mais vous n’êtes pas menacé, puisque ce sera pour les futurs embauchés », rétorque à un délégué Solidaires, unitaires, démocratiques (SUD) l’éditorialiste Éric Brunet — auteur d’Être riche, un tabou français (« Radio Brunet », RMC, 14 mars)."

    "Offensive contre le code du travail
    Combien de pages valez-vous ?"
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/BALBASTRE/50961

    Nada-info.fr » épandage #13
    http://nada-info.fr/site/epandage-13

    "À « C dans l’air », on assume (enfin) son parti-pris ultra-libéral" - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/A-C-dans-l-air-on-assume-enfin-son-parti-pris-ultra-liberal

    "Philippe Légé : « Le pouvoir politique a intériorisé les demandes du Medef »"
    http://www.regards.fr/web/article/philippe-lege-le-pouvoir-politique

    Comment se trahir soi même :" Un « argument » reposant exclusivement sur les résultats d’un sondage : pratique trop connue pour ne pas être questionnée, voire dénoncée, tant on sait que les sondages de ce type agrègent des opinions fort disparates (« réformer le code du travail » peut ainsi signifier plus ou moins de droits pour les salariés) et construisent des « opinions » mobilisables en fonction des objectifs des sondeurs et/ou des commentateurs." ;

    "pour « C dans l’air », si Badinter, l’Institut Montaigne et Terra Nova sont d’accord, alors c’est que « droite » et « gauche » sont d’accord. Et si droite et gauche sont d’accord, c’est – évidemment – que le peuple français est d’accord. CQFD.

    Haro sur le statut de la fonction publique dans les JT de France 2 - par Denis Perais, Joachim Lé Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Haro-sur-le-statut-de-la-fonction-publique-dans-les-JT-de-France-2
    #Médias

    Michel Sapin confirme que la dégressivité des indemnités chômage n’est pas un "tabou". Par Jean-Baptiste Duval. #PS
    http://www.huffingtonpost.fr/2016/02/01/indemnite-chomage-michel-sapin-degressivite-pole-emploi_n_9129706.htm

    France 2 et BFMTV font la course à la compétitivité - Ma vie au poste - Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/france-2-et-bfmtv-font-la-course-a-la-competitivite,138542.php

    Ce "totem" qui serait intouchable et responsable de nombreux maux :
    35 heures : la loi El Khomri, dernière d’une longue série d’assouplissements. Par Valentin Pasquier et Anne-Aël Durand
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/19/35-heures-la-loi-el-khomri-derniere-d-une-longue-serie-d-assouplissements_48

    « Si les 35 heures, instaurées par la gauche à travers deux lois, en 1998 et 2000, n’ont cessé d’être décriées par la droite et le patronat »

    ... et de nombreux commentateurs.

    -"Il y a d’abord eu la loi d’orientation et d’incitation relative à la réduction du travail, dite loi Aubry I, votée le 13 juin 1998 :
    elle fixe à 35 heures la durée légale du travail hebdomadaire au 1er janvier 2000 pour les entreprises privées de plus de vingt salariés" ; "le vote, dix-huit mois plus tard, de la loi Aubry II relative à la réduction négociée du temps de travail :
    cette loi fixe le cadre de la semaine des 35 heures, obligatoire dans toutes les entreprises au 1er janvier 2002" ; "Le 15 octobre 2002, un décret assouplit et unifie le régime des heures supplémentaires, et relève le contingent annuel de 130 heures par an et par salarié à 180 heures, ce qui permet aux entreprises de faire travailler leurs salariés plus de 39 heures par semaine." ; "Toujours sans toucher à la durée légale, le gouvernement Fillon, avec la loi sur la démocratie sociale et la réforme du temps de travail, adoptée le 20 août 2008 (qui modifie aussi les règles de représentativité des syndicats), renforce l’autonomie des entreprises en matière de gestion du temps de travail" ; "L’avant-projet de loi, tel qu’il a été présenté au Conseil d’Etat, instaure notamment :
    un poids accru de la négociation au sein des entreprises au détriment des accords de branche ;
    une durée du travail, qui pourra passer de 10 à 12 heures par jour, et donc aller jusqu’à 60 heures par semaine en cas de « circonstances exceptionnelles » ;
    des forfaits jours encore étendus pour les petites entreprises ;
    des majorations pour les heures supplémentaires qui ne seront plus décidées par un accord de branche, et pourront être réduites à 10 %."

    Travailler plus et gagner moins | AlterEco+ Alterecoplus
    http://www.alterecoplus.fr/social/travailler-plus-et-gagner-moins-201602252029-00003101.html

    Le Stagirite : #Documentaires #Vidéos
    "Briser les tabous : pesanteurs et privilèges"
    https://www.youtube.com/watch?v=ASR010T4drs

    "Briser les tabous : le politiquement correct"
    https://www.youtube.com/watch?v=2AIREsYtwsc

    #Novlangue #Discours_orthodoxes

    Les Résistants ne s’accordant aucun jour de repos :
    "Université : NKM pour augmenter les frais de scolarité et la sélection à l’entrée"
    http://actu.orange.fr/france/universite-nkm-pour-augmenter-les-frais-de-scolarite-et-la-selection-a-l

    "Dans cette tribune intitulée « Libérons l’Université française de ses tabous »"

    "Lire : Les briseurs de tabous", de Sébastien Fontenelle - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lire-Les-briseurs-de-tabous-de-Sebastien-Fontenelle

    –-
    Naturalisation, technicisation, euphémismes, dépolitisation, transformation du sens des mots... les coproducteurs de "l’actu" rabâchent le discours orthodoxe en permanence depuis un bout de temps : "baisser les dépenses", "déficits" ; "coût du travail" ;"re-baisser les dépenses", "compétitivité", "flexibilité", "les réformes structurelles", "sérieux budgétaire", "réalisme" ; "pragmatisme" ; "compétitivité" ; "LA réforme", "TINA", "assistanat", "avantages acquis", "re-re-baisser les dépenses parce que TINA qu’on t’as dit !!", "état-mama" etc etc. Mais visiblement, se victimiser en se faisant passer pour minoritaires et entourés de médias bobo-gaucho-socialo-trotsko-crypto-cocos est assez répandu chez des groupies de Brunet, VA, Sarko, Copé, l’UMP and co (il faut entretenir l’illusion). Je suppose que P.Lamy, M.Valls,P.Moscovici, DSK, Delors, Hollande, sont de dangereux communistes aussi... Rien que le TSCG et le traité transatlantique prouvent le contraire, sans parler des conseillers comme E.Macron ou L.Boone par exemple.

    Illustrations de cette novlangue :

    Lexique pour temps de grèves et de manifestations (version 2010) - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-pour-temps-de-greves-et-de-manifestations-version-2010

    Lexique pour temps de grèves et de manifestations - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-pour-temps-de-greves-et-de-manifestations

    Lexique médiatique pour mauvais temps politique - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Lexique-mediatique-pour-mauvais-temps-politique

    Langues de bois #1 - Faire de la pédagogie - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=1kBy0NhalGw


    Langues de bois #2 - Les réformes nécessaires - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Mb_OtDoMybg

    TINA, by Orthodoxes (avertissement, il faut avoir un doctorat pour maîtriser ce discours sophistiqué, complexe, nuancé, réaliste, pragmatique, raisonnable, responsable, de vérité et courag... m... mais... put.. mer.. je m’enflaaaamme !!! Je n’aurais pas dû me frotter à ce savoir supérieeeur !!!)
    There is no alternative, florilège de la pensée unique - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/there-is-no-alternative-florile

    Mr Propagande - [EXTRAIT] Requiem For The American Dream...
    https://www.facebook.com/Mr.Propagande.page/videos/783506321832569/?hc_ref=ARQtYSiuMvbvNNPFfgCn_a633aV3zVZSO-WRoM4ccg70AJpjlAJwlNiEN4AHZ4DJFa
    https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t15.0-10/22733257_783522871830914_5660757464379817984_n.jpg?oh=12d6
    https://www.facebook.com/Mr.Propagande.page/videos/783506321832569
    #Austérité_Privatisations #Privatisations #Discours_orthodoxes_TINA_La_Boucle

    Langues de bois #6 - Le dialogue social - YouTube #Novlangue
    https://www.youtube.com/watch?v=KXVu-5qTW6I

    Click to Watch > LDB #7 - Te plains pas, au moins tas un travail in HD
    http://yt2fb.com/ldb-7-te-plains-pas-au-moins-tas-un-travail

    LDB #8 - Y’en a marre d’être pris en otage ! - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=E4kpR8NLFXQ

    « Cadeau fiscal » : un langage d’ « ultra-gauche » selon Éric Brunet - Acrimed | Action Critique Médias Pauline Perrenot 13 Septembre 2018
    https://www.acrimed.org/Cadeau-fiscal-un-langage-d-ultra-gauche-selon

    "L’enjeu de la bataille médiatique réside précisément dans la naturalisation de la doxa libérale dans la bouche des éditocrates, et, plus largement, des dominants. Que dire des désormais canoniques « plans sociaux » ou « plans de sauvegarde de l’emploi » ? Du fameux « dialogue social », de la « masse salariale », du « coût du travail » et autres « charges sociales » ? Autant d’expressions largement connotées qui se sont imposées comme les seules possibles – tout à la fois normales et neutres – à force d’avoir été rabâchées dans les médias dominants et qui, par leur omniprésence, ont contaminé les discours et les représentations du monde social"

    Une notion omniprésente… et si commode
    Résilience partout, résistance nulle part
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/05/PIEILLER/63082

    « La grogne » : dans le bestiaire des mobilisations sociales - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/La-grogne-dans-le-bestiaire-des-mobilisations

    Réforme de la SNCF (1) : premiers tirs de barrage médiatiques - Acrimed | Action Critique Médias par Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-1-premiers-tirs-de-barrage

    "Comme à l’accoutumée, le quotidien – qui fait mine de découvrir l’eau tiède – use d’un ton solennel pour justifier la suite de son argumentation : puisque « nul ne peut plus ignorer » cet état de fait, il faut réformer. Mais réformer selon ce que dit le gouvernement : il n’y a pas d’autre voie… Et de brandir l’étendard de la dette et de la dépense publique (nous y reviendrons également) comme autant d’arguments d’autorité qui justifient qu’« il-ne-peut-en-être-autrement »"

    Réforme de la SNCF (2) : débats télévisés ou guets-apens pour syndicalistes ? - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-2-debats-televises-ou-guets
    Réforme de la SNCF (3) : quand les « Grandes Gueules » s’en mêlent - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-3-quand-les-Grandes-Gueules-s
    Réforme de la SNCF (5) : la valse des sondages à gages - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-5-la-valse-des-sondages-a

    « Moins de 2 % des habitants de province utilisent régulièrement les trains régionaux TER car en province la majeure partie des déplacements se font en voiture. Du coup, un certain nombre de ces trains TER circulent presque à vide. Pourtant ces trains TER coûtent chaque année aux régions 4 milliards d’euros, c’est-à-dire presque autant que le budget consacré aux lycées. Certains disent qu’il vaudrait alors mieux remplacer les lignes ferroviaires de TER qui ont très peu de trafic par des lignes d’autocars, ce qui permettrait de réduire fortement les impôts régionaux. Vous-même y seriez-vous favorable ? (sic !) »

    Réforme de la SNCF (7) : les gardiens du consensus sont de retour - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Reforme-de-la-SNCF-7-les-gardiens-du-consensus

    "Quant aux rentiers de la presse, profitant des aides publiques qui maintiennent artificiellement à flot les titres qui les font vivre, Pierre-Antoine Delhommais n’a pas un mot pour eux…"

    "Giesbert ne dit pas autre chose : « Ce qui est intéressant, c’est la désinformation."

    La réforme de la SNCF jugée salutaire à l’unanimité des éditorialistes - Télévision - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/television/la-reforme-de-la-sncf-jugee-salutaire-a-lunanimite-des-editorialistes,n5504

    "Au nom d’un remarquable principe, l’égalité : il serait trop injuste que les cheminots ne puissent jouir de la précarité des salariés du privé."

    « Il faut aller vite et éviter qu’il y ait un enlisement du conflit, répète Brice Teinturier. Quand Emmanuel Macron dit au Salon de l’agriculture : “Y a des agriculteurs qui n’auront pas de retraite et des cheminots qui ont des régimes spéciaux et ce n’est pas normal”, là, il cible juste. »

    "« Les syndicats menacent de nous prendre en otage dans des conditions scandaleuses, uniquement pour défendre leur statut et pas pour défendre le service public. » Une prise d’otage, passe encore, on est habitué, mais dans des conditions scandaleuses, c’est… « C’est scandaleux de même envisager de prendre les Français en otage. » Le seul fait d’y penser devrait valoir la prison."

    " « 45 millliards de dette, ça fait beaucoup. » Là, ce sont les mots de Bernard Vivier. « Rapporté à chaque Français, ça fait 700 euros. »"

    "« Comme il y a eu des ordonnances pour la réforme du droit du travail, plaide Irène Inchauspé, je trouve assez normal que si le privé, qui en prend tout le temps plein la tronche, le privé, il faut qu’il soit mobile, qu’il soit agile, il est délocalisé, on licencie… » Irène Inchauspé sait de quoi elle parle, elle est elle-même salariée du privé. « … Et on ne touche jamais au secteur public. Donc s’il fait des ordonnances pour le secteur public, c’est un peu d’équité sociale. »"

    "« Le 14 mars, note Carl Meeus, les Français ne seront plus en vacances. Il ne va pas y avoir de prise d’otages de Français sur des lieux de vacances et qui ne pourraient pas en revenir. »"

    SNCF : la grève, c’est mauvais pour la santé - Télévision - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/television/sncf-la-greve,-cest-mauvais-pour-la-sante,n5561357.php

    « Quand on voit effectivement ce qui s’est passé, les gens qui rentrent par les fenêtres, les deux blessés, vous dites : on est prêt à faire trente-six jours de cette grève-là ?

    –« Enfin, s’étonne Christophe Barbier, il est quand même curieux de voir les cheminots se battre pour un statut qu’ils vont conserver, qui ne leur sera pas appliqué, et de voir des étudiants bloquer des facs pour une sélection qui ne leur sera pas appliquée puisqu’ils sont déjà en fac ! » Ces gens sont vraiment des demeurés, ils se battent pour des principes, par solidarité avec leurs futurs pairs… Ils ne pourraient pas plutôt cultiver leur intérêt privé, à l’instar de leur tuteur ?

    –Hervé Gattegno a une idée : « ll faut expliquer cette réforme aux Français. Il y a une grande perplexité des Français, qui vient d’une insuffisance de pédagogie du gouvernement. »

    Autre florilège de leur #Novlangue, un jour sans fin...
    Les temps modernes (2/2), par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 17 avril 2016)
    http://blog.mondediplo.net/2016-04-17-Les-temps-modernes-2-2

    Le Monde maquille un interrogatoire de Philippe Martinez. Par par Frédéric Lemaire - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Le-Monde-maquille-un-interrogatoire-de-Philippe
    #Discours_orthodoxes #Novlangue

    "Jean-Pierre Elkabbach : « Il y a deux stratégies, la vôtre et celle de la CFDT. D’un côté il y a la négociation, le compromis, la recherche des réformes, et la contestation de rue, qui va l’emporter ? Pourquoi ne pas aller vers le compromis et la réforme ? Pourquoi ne pas faire de la CGT un syndicat réformiste, qui ne considère pas que la minorité a toujours raison sur la majorité ? »"

    Le Monde ("La Réalité") selon les "Réalistes"
    « Benoît Hamon le rêveur » : un cauchemar pour les éditorialistes - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Benoit-Hamon-le-reveur-un-cauchemar-pour-les
    #Discours_orthodoxes #Novlangue

    Roland Barthes le défricheur, par Anthony Burlaud (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/BURLAUD/54391

    "En revanche, celui de la décennie 1950, sarcastique, brechtien, ouvertement politique, semble relégué à l’arrière-plan. C’est dommage : subtil et irrévérencieux, il s’employait à écailler les mythologies sociales, à ruiner les fausses évidences qui cadenassent la pensée (8). Ennemi déclaré du « langage un peu poisseux de la doxa, du naturel, de l’évidence, du bon sens, du “cela va de soi” (9) », il aurait encore fort à faire aujourd’hui."

    Le téléspectateur est-il otage de la pensée néolibérale ? / France Inter
    http://www.franceinter.fr/emission-l-instant-m-le-telespectateur-est-il-otage-de-la-pensee-neolibe

    Démontage de l’a-pensée orthodoxe dont la qualité est inversement proportionnelle à sa prétention (et dont des questionnements basiques d’un enfant athée suffisent à démontrer l’indigence).

    « Les Bourses mondiales dévissent. C’est obscur, mais ça fait les titres du matin. Quoique, si on y réfléchit, tous les jours, nos journaux s’achèvent par un tour à la Bourse de Paris. C’est ainsi. Les marchés ont droit au dernier mot de l’info. Et pas que. Dette, gabegie, productivité, prix, pouvoir d’achat, cour des comptes, coût du travail sont autant de vocables servis à longueur de JT et de Magazines. Bref, on se fait engueulé toute la journée parce que la France s’enfonce, qu’on ne peut la réformer et qu’on entrave sa compétitivité.

    Un catéchisme néolibéral, trompeur, dévastateur, selon Eloi Laurent. »

    Flexibilité, compétitivité... Les quatre mythologies économiques de la “loi travail” - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/flexibilite-competitivite-les-quatre-mythologies-economiques-de-la-loi-trav

    "Comme la loi Macron avant elle, la loi El Khomri propose au fond de sacrifier une partie du bien-être des salariés pour relancer une croissance économique poussive par des « réformes structurelles » présentées comme bienfaisantes. On mesure l’inversion vertigineuse qui est à l’œuvre : il ne s’agit plus de mettre la croissance économique au service du bien-être au travail mais de faire exactement l’inverse. Il est donc urgent d’abandonner le PIB comme étalon de l’action publique et d’adopter comme indicateur final le bien-être humain, ce qui évitera ce genre de confusion."

    « C’est confirmé : je suis plus utile au chômage » - Basta !
    http://www.bastamag.net/C-est-confirme-je-suis-plus-utile-au-chomage

    -"Notre société est obnubilée par un seul objectif : le plein emploi. Qu’importe si les activités créées sont utiles ou pas à la société, voire nuisibles. Donner du sens au travail semble devenu très secondaire. « Du point de vue des gens "modernes" comme monsieur Macron, je suis actuellement un poids, je ne produis pas, je suis une charge qui vit aux crochets d’un système trop généreux. C’est bizarre, il me semble pourtant n’avoir jamais autant servi notre société », explique Jérôme Choain, un ingénieur qui a décidé de vivre et travailler autrement." ;
    –"J’ai essayé d’imaginer des façons d’exercer ce type d’activité tout en pouvant en vivre dans le système actuel. Je n’ai pas trouvé. Je pense notamment à l’éducation populaire au numérique qui me semble un chantier astronomique et essentiel. C’est évidemment sans espoir. On va vers une fermeture de notre bureau de Poste, l’école est menacée de perdre une classe, partout les budgets sont restreints, il parait qu’il faut être « réaliste », alors mes lubies d’émancipation citoyenne, ce n’est pas exactement une priorité."

    #Médias #Discours_orthodoxes #Novlangue #Orthodoxie #Médias_Discours_orthodoxes #Documentaires #Vidéos

    –"Tabous" : http://zinc.mondediplo.net/messages/7395

    « Crise des dettes » ? « Notre hymne à la rigueur », par les experts médiatiques - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Crise-des-dettes-Notre-hymne-a-la-rigueur-par-les-experts-mediatiques

    Le Figaro/Coe Rexecode (http://zinc.mondediplo.net/messages/4161) :
    https://www.facebook.com/Monde.diplomatique/photos/a.102820101687.103444.34398236687/10153219200626688/?type=3
    https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xfp1/v/t1.0-9/12651290_10153219200626688_6307843808575247224_n.png?oh=12
    La surtaxation du capital mine l’économie française
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/02/08/20002-20160208ARTFIG00363-la-surtaxation-du-capital-mine-l-economie-francai

    « Après avoir dénoncé en 2010 le retard de compétitivité pris par la France par rapport à l’Allemagne, l’institut économique COE-Rexecode a souhaité mettre la question de la surtaxation tricolore du capital, largement taboue, sur la table à l’approche de la présidentielle. »

    Encore un tabou.

    Ces mots qui font accepter l’inacceptable, par François Brune (Le Monde diplomatique, mai 1995)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1995/05/BRUNE/6268
    #Novlangue

    "il s’agit d’un langage qui empêche de prendre conscience d’un ordre sociopolitique dont l’analyse pourrait conduire à la révolte. « L’orthodoxie, c’est l’inconscience », disait George Orwell (3).

    Très généralement, la dépolitisation par le discours s’effectue selon trois modalités : le langage de la nature, le langage de la morale, le langage de la fonction."

    "Présenter les choses comme naturelles est un moyen éprouvé pour dissimuler leur caractère politique"

    " Le recours à la « nature », comme Roland Barthes l’a montré dans son essai Mythologies (4), est un artifice idéologique qui vise à innocenter des réalités qui n’ont rien de naturel.

    Cette naturalisation du politique s’effectue souvent par le biais des métaphores."

    "Le discours technocratique, quant à lui, traduit ses options, dont les conséquences sont toujours humaines, en termes d’autant plus inattaquables qu’ils semblent purement fonctionnels. Déréglementation, délocalisation, logique économique, flexibilité, restructuration et, plus généralement, les termes propres à l’économisme ambiant ont pour objet d’enfermer les choix politiques, les réalités sociales, dans une vision technicienne du monde."

    "A ce langage appartiennent les chiffres, les statistiques, les pourcentages qui dépossèdent les citoyens de ce qu’on peut appeler une conscience existentielle de la situation politique. On peut en dire autant de l’abus des sigles en tous genres, qui déréalisent les choses humaines en alignant des lettres abstraites ?"

    Néfastes effets de l’idéologie politico-médiatique, par François Brune (Le Monde diplomatique, mai 1993)
    https://www.monde-diplomatique.fr/1993/05/BRUNE/45324

    "L’exagération médiatique des « contraintes » qui interdiraient d’agir et la fabrication d’une réalité télévisée sans rapport avec la vie des téléspectateurs ont accéléré la dépolitisation de l’opinion. Comment réagir quand l’occultation de l’essentiel et l’amplification de l’accessoire conjuguent leurs effets narcotiques ?"

    "La soumission à l’événement et à l’époque est le premier effet idéologique. La chaîne des événements, la rythmique dominante dans laquelle leur avalanche nous entraîne, produisent un « effet d’époque » qui nous rend purement spectateurs"

    "les lanceurs de produits, les créateurs de spectacles, les acteurs sociaux le savent : ils jouent tous à l’événement, pour s’imposer comme réalité du jour, de la semaine ou du mois."

    "Deuxième effet, la dépossession du réel, paradoxalement, s’inscrit dans la logique de cette surabondance."

    "Cette dépossession du réel induit un effet global de perte des repères. Tantôt le citoyen désarmé réagira par l’abstention et le dégoût ; tantôt il se ralliera à ce qu’on lui dit être l’"opinion de tous".

    "L’idéologie publicitaire est à l’origine de cette vision des choses. C’est elle qui apprend à ne juger du produit que par le spectacle du produit et, à partir de là, apprend à l’enfant à ne juger du monde que par le spectacle du monde. [...] C’est elle encore qui apprend à tout consommer aux uns, comme elle ordonne aux autres de ne penser qu’à « se vendre »"

    "S’y ajoutent deux grands sophismes dont nos responsables n’ont cessé d’abuser : le sophisme de l’inéluctable et l’intimidation majoritaire."

    "La plupart des sondages sont commandés ou commentés par des payeurs qui veulent dégager (artificiellement) des opinions majoritaires, pour rallier les indécis, les isolés. La télévision en amplifie les résultats ; ceux-ci sont ensuite brandis devant les hommes politiques et devant les citoyens comme étant la vox populi."

    "« Les Français estiment que » (8). Coup de force sémantique, chaque jour, la minorité est enrégimentée contre son gré dans ce qui est présenté comme le choix de tous."

    Petit guide de déradicalisation économique à usage électoral | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/eric-berr/blog/260217/petit-guide-de-deradicalisation-economique-usage-electoral

    L’interrogatoire de trois syndicalistes par Jean-Pierre Elkabbach (avec vidéo) - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/L-interrogatoire-de-trois-syndicalistes-par-Jean-Pierre-Elkabbach-avec-vide

    Grève à la SNCF : les usagers des médias pris en otage par les éditocrates - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Greve-a-la-SNCF-les-usagers-des-medias-pris-en-otage-par-les-editocrates?re

    35 heures : décryptons le décrypteur. Par Jérôme Latta - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/35-heures-decryptons-le-decrypteur

    -"lui et ses semblables peuvent psalmodier leurs mantras et les présenter comme la seule "réalité" qui vaille, la seule vérité disponible dans le débat public. Leur discours bénéficie de l’infaillibilité des textes sacrés, le crédit qu’on leur accorde est celui des "experts" qui condescendent à nous délivrer la bonne parole (et dieu sait que les écritures sont confuses, sans l’intercession des ministres du culte). Écoutez avec quelle onction, quelle bienveillance ils parlent à leurs ouailles." :
    –"Dans un monde qui rendrait un minimum justice au débat contradictoire, à l’examen critique des arguments, jamais la chronique de Vincent Giret ne pourrait s’appeler "décryptage". Au mieux, on la baptiserait "opinion", "tribune", voire "sermon".

    Mais voilà, quand on est assis du côté de l’opinion dominante, l’idéologie, c’est toujours les autres. Vincent Giret le dit d’ailleurs en introduction de la chronique en question : « Tentons de nous situer au-delà de vieilles querelles idéologiques »." ;
    –"Pour ceux qui l’ignoreraient, la "fin de l’histoire" a atteint l’économie avant toutes les autres sciences humaines – ni la politique ni l’histoire n’y ont plus de place."

    Distinguer les voeux de #Multinationales des #Discours_orthodoxes d’éditorialistes et autres experts habitués de #Médias n’est pas toujours chose aisée.

    Davos : "Il faut lutter contre l’idée qu’un emploi précaire est mauvais", estime Maurice Lévy, patron de Publicis
    http://www.rtl.fr/actu/economie/davos-il-faut-lutter-contre-l-idee-qu-un-emploi-precaire-est-mauvais-estime-maur

    -""Tout le monde est affolé à cause des emplois précaires. Mais quand on regarde ce qu’il se passe en Angleterre, aux États-Unis et en Allemagne, on constate que le taux de chômage de ces pays est entre 4,5 et 5,5%. J’aime quand il y a beaucoup d’emplois précaires plutôt que quand il y a beaucoup de chômage. il faut lutter contre l’idée qu’un emploi précaire est mauvais, mais plutôt se dire qu’il peut devenir stable. Il y a plusieurs France, celle qui agit et avance et celle qui est conservatrice"" ;
    –""Les syndicats commettent l’erreur de dire ’je protège ceux qui ont des droits’ au lieu de se dire ’je vais participer à l’effort national"""

    "je vais participer à l’effort national"...
    Pourquoi Publicis Omnicom group choisit les Pays-Bas - La Croix
    http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/Pourquoi-Publicis-Omnicom-group-choisit-les-Pays-Bas-2013-07-29-992360 #Fraude/Evasion_fiscale

    –-Voir le récit dominant, voire unique au moins les premières années post-subprimes, disant que le problème en zone euro ce sont l’endettement et les déficits excessifs résultant de dépenses publiques trop dispendieuses.

    Idem sur la campagne anti-grecs visant à légitimer le crime de « l’austérité » commis dans ce pays.
    Les gens qui crient aux médias gauchos prouvent malgré eux la faible présence des hétérodoxes de gauche, alter-mondialistes ou autres dans ces médias (en fait les médiacrates co-producters de l’"actu" ; qui ne sont que la minorité ultra-visible des « journalistes »), puisqu’ils ne semblent pas connaître ces « gauches ». C’est mignon cette victimisation, quand on se rappelle du traitement des « actualistes » (hormis les reportages donc, que ceux-là ignorent, l’actu les considérant comme ne méritant pas d’être relayés ?) des suites de la faillite de L.Brothers et des subprimes, des sauvetages bancaires puis des soi-disant crises des dettes publiques, de l’austérité imposée au mépris de la démocratie et des droits fondamentaux. Si les plateaux étaient remplis de gens gauche, il est sûr que les débats et les thématiques faisant « l’actu » n’auraient absolument rien eu à voir avec ce qu’il en a été. Non, vraiment c’est drôle. (Ca aurait pu donner plus de débats réels comme celui-ci : http://rutube.ru/video/5696dd70668de863d5fd6ae6ca749144 )

    – Mais beaucoup de gens ont beau jeu de dire que tout ce qui est un peu "soixante-huitard sur le "sociétal" est de gauche, et veulent donc faire croire que les médias de masse sont de gauche. Victimisation de Valeurs Actuelles ou de Sarkozy qui prétendent être contre "la pensée unique". Bon, que dire à ce niveau.
    – La « crise » financière et celles qui lui ont succédé auraient dû ouvrir un boulevard aux « Indignés », au lieu de ça, c’est un Tea Party qui apparaît comme le courant émergeant et défendant le « petit peuple » de la « dictature socialiste », se payant le luxe de se faire passer comme rebelle contre la « pensée unique » des médias « bobo-gaucho-trotsko-socialo-communistes ».
    – Et on pourrait ajouter tous les sujets magnifiquement ignorés par "l’actu". Il y a des reportages peut-être classables à gauche, sur Arte, France 5 ou France TV comme "cash investigation" ou un reportage comme "Le Monde selon Monsanto", ou Brussel Business", mais tout cela ne fait jamais les "unes", n’est pas débattu chez Calvi et autres plateaux d’éditocrates ou dans les jt (sauf catastrophes et exceptions isolées). On peut aussi évoquer le cas des "économistes à gages" évoqués dans "Les Nouveaux Chiens de Garde" notamment. http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/LAMBERT/47476 http://www.acrimed.org/article3916.html

    –-« Valeurs actuelles », le cabinet noir de la droite dure
    par Ali Watani
    https://www.lesinrocks.com/actu/valeurs-actuelles-cabinet-noir-droite-dure-114267-12-11-2013

    France Télévisions : un management qui prétend faire mieux avec moins - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/France-Televisions-Un-management-qui-pretend-faire-mieux-avec-moins
    #Médias_télévision_publique #Médias

    Encore un comble :
    VOS MÉDIAS PRÉFÉRÉS FONT PASSER DES PUBS POUR DES ARTICLES
    Bienvenue dans le monde de la "publicité native"
    https://www.arretsurimages.net/articles/vos-medias-preferes-font-passer-des-pubs-pour-des-articles

    Maux médiatiques : « Polémique ». par Pauline Perrenot, Philippe Merlant, Sophie Eustache, vendredi 5 novembre 2021
    https://www.acrimed.org/Maux-mediatiques-Polemique

    • #Economie #Orthodoxie #Discours_orthodoxes #Bêtisier

      –"Conflits d’intérêts et connivences médiatiques
      https://seenthis.net/messages/906111

      "Une planète grisonnante
      Tuez-les tous"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/A/49159

      "Les Français trop payés ?"
      http://www.valeursactuelles.com/economie/les-francais-trop-payes-38678

      "Le Monde a son chroniqueur esclavagiste"
      http://www.humanite.fr/le-monde-son-chroniqueur-esclavagiste-583585

      "Les joies de l’écriture automatique"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/RIMBERT/52912

      La crème (avec modération) :

      Leparmentier : -"un SMIC trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation « rouge », une formation professionnelle gaspillée, des indemnités de chômage trop longues. Il faudrait que le marché du travail redevienne un marché, où l’on peut embaucher, licencier et retrouver un emploi rapidement"

      L’Huma : "(Leparmentier) appelle en renfort Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis pour lui faire dire ceci sans autre précision : « le SMIC est à 63% du salaire médian. S’il était à 43%, ce qui correspond à la moyenne internationale, on augmenterait de moitié l’emploi non qualifié"

      David Victoroff (V.Actuelles) : "en appellent au contraire à notre courage pour nous inciter à davantage de sacrifices. Parmi ceux-ci, Huw Pill, chef économiste de Goldman Sachs, suggère une solution radicale : « La France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers »" ; " En suggérant une diminution de la masse salariale d’un tiers, l’économiste ne fait que constater la nécessité de remédier à la perte de compétitivité de l’économie française."

      DIPLO Facebook
      https://www.facebook.com/lemondediplo/photos/a.102820101687.103444.34398236687/10153687405141688/?type=3&theater
      https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/14192678_10153687405141688_6697813388961258313_n.png?oh=fc

      Mort pour 60 euros d’économies chez Orange | L’Humanité
      http://www.humanite.fr/mort-pour-60-euros-deconomies-chez-orange-632126

      –-
      Radios Médef - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Radios-Medef-846.html

      -"je mesurais toute la puissance de leur appareil idéologique, tous les bastions qu’ils détiennent pour faire la pluie et le beau temps dans les cerveaux.
      Car cette loi, je ne la découvrais pas via une interview du député. Pas davantage grâce à un journaliste, qui en aurait détaillé le contenu. Encore moins par le billet d’un rédacteur d’Alternatives économiques, par exemple, qui en approuverait la logique fiscale.
      Non, cette loi, je la découvrais d’emblée par ses adversaires.
      Par un porte-voix du capital.
      Par sa face supposée noire – plutôt que par ses raisons d’être.
      La partie, dans les esprits, était sinon perdue, du moins mal engagée."

      Partage de la valeur ajoutée : le hold-up tranquille - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Partage-de-la-valeur-ajoutee-le.html

      -"Depuis 1983, l’INSEE évalue à 9,3 % du PIB les richesses qui ont glissé de la poche des salariés à celle des actionnaires"

      –"Même avec des estimations basses, le seuil des cent milliards d’euros est largement dépassé. Soit plus de dix fois le « trou » de la Sécurité sociale en 2007 (dix milliards, l’année d’avant la crise), cinq fois celui de 2009 (22 milliards d’euros, crise oblige). Une vingtaine de fois celui des retraites (7,7 milliards d’euros). Des « trous » amplement médiatisés, tandis qu’on évoque moins souvent celui, combien plus profond, creusé par les actionnaires dans la poche des salariés…"

      La part des salaires dans la valeur ajoutée baisse depuis 30 ans - 07/12/2012 - ladepeche.fr
      http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/07/1508738-la-part-des-salaires-dans-la-valeur-ajoutee-baisse-depuis-30-ans.h

      Partage des richesses, la question taboue, par François Ruffin (Le Monde diplomatique, janvier 2008)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2008/01/RUFFIN/15507

      Les Voleurs de débat (1) : François Lenglet. Par Adrien Levrat, Franck Dépretz, François Ruffin, 29/02/2012 , N°54 (mars-avril 2012) - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Les-Voleurs-de-debat-1-Francois.html

      -"La Banque des Règlements Internationaux, qui réunit les banquiers centraux, note ainsi : « La part des profits est inhabituellement élevée à présent (et la part des salaires inhabituellement basse). En fait, l’amplitude de cette évolution et l’éventail des pays concernés n’a pas de précédent dans les 45 dernières années » (Working papers, juillet 2007). Et les chercheurs poursuivaient sur les « hauts niveaux de la part du profit inhabituellement répandus aujourd’hui », sur cette « marge d’une importance sans précédent », sur cette « preuve à la fois graphique et économétrique d’un fait particulier concernant le partage des revenus dans les pays industrialisés : une poussée à la hausse de la part des profits au milieu des années 80, ou son pendant : une poussée à la baisse de la part des revenus » et ainsi de suite sur vingt-trois pages.

      De même, qui redoute le pire ? « J’ai attendu et j’attends encore quelque normalisation dans le partage du profit et des salaires », car « la part des salaires dans la valeur ajoutée est historiquement basse à l’inverse d’une productivité qui ne cesse de s’améliorer », et « ce découplage entre faibles progressions salariales et profits historiques des entreprises fait craindre […] une montée du ressentiment, aux États-Unis comme ailleurs, contre le capitalisme et le marché. » C’est Alan Greenspan, l’ancien directeur de la Fed aux USA, qui livre ses inquiétudes au Financial Times, et repris par La Tribune.

      Cette évidence, François Lenglet s’applique à la nier. Et ce, sur une question majeure, centrale, décisive : le partage de la richesse" ;

      –"le travail est, en moyenne, grevé aux alentours de 50 % – contre la moitié, 25-30 % pour le capital." ;

      –"Malgré son parti-pris, ses erreurs volontaires, ses approximations toujours dans le même sens – qui vaudraient aussitôt à un anti-libéral le discrédit –, les médias en faisaient une « nouvelle star » (Marianne2). Et l’intronisaient en expert quasi-neutre "

      Les Voleurs de débat (2) : Yves Calvi - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Les-voleurs-de-debat-2-Yves-Calvi.html

      -"le journaliste Stéphane Paoli lance cette tirade sur France Inter : « La question, elle est très intéressante et très complexe, avons-nous d’autre choix ? Je veux dire, avons-nous d’autre choix qu’une certaine forme de rigueur ? Une certaine forme de retour, 1, au réel, arrêter de croire à des choses qui n’existent pas, et 2, de rigueur dans la gestion au quotidien ? Est-ce qu’on peut encore échapper à ça ? Comme si la croissance ne passait pas aussi par une certaine forme de rigueur, comme si on ne pouvait pas concilier les deux ? »" ;

      –"« Le grand problème français, c’est celui de la compétitivité. »
      C’est Jean-Marie Colombani, diplômé de Sciences-Po Paris, qui lâche ce poncif, ce dimanche matin, sur France Inter.(...) « Quiconque a jamais dirigé une entreprise sait que le niveau des charges sociales est un obstacle à l’emploi, et cet obstacle, il faut le déverrouiller, sinon on va être à la fin de l’année 2012 dans une situation de chômage beaucoup plus grave… »
      À ses côtés, Dominique Reynié, politologue, diplômé de Science-Po Paris et enseignant à Science-Po Paris, approuve : « La TVA sociale est possiblement une voie plus juste.
      – C’est objectivement une arme pour restaurer la compétitivité, confirme Jean-Marie Colombani. L’Allemagne, qui l’a fait, qui l’a augmentée de trois points, en a tiré un bénéfice de compétitivité… »" ;

      –"Comme dans les traités européens, la quête de « compétitivité » est posée comme un préalable, un dogme que partagent tous les intervenants." ;

      –"« Il est des réformes incontournables sur lesquelles il ne devrait pas y avoir de débat ».
      Le Cercle des économistes – dont les membres, Jean-Hervé Lorenzi (Rotschild), Patrick Artus (Natixis), Olivier Pastré (ImBank), etc. squattent les plateaux de LCI, les studios de Radio France, les colonnes de Libération, voire conseillent François Hollande – affiche avec franchise son ambition (...) « La rigueur n’est pas un choix »… « La priorité, c’est de réduire la dépense, et ce de manière enfin radicale » … « Les difficultés économiques de la France » sont dues « aux rigidités introduites par le poids d’un État omniprésent »…
      La crise est « l’occasion de renoncer aux illusions sur l’État protecteur et de faire enfin le pari audacieux en faveur du marché »… Dans notre pays,
      « il y a un problème d’offre (coûts salariaux excessifs, profitabilité insuffisante, pertes de parts de marché) ».
      Et sur tous ces points, donc, « il ne devrait pas y avoir de débat ».

      En voilà, au moins, que la campagne en cours ravit. Car sur ces orientations décisives, sur les traités européens, sur la compétitivité, sur le règlement de la dette, etc., Nicolas Sarkozy (ancien maire de Neuilly et passé par Science-Po) et François Hollande (lycéen à Neuilly et diplômé de Sciences-Po) ne se déchirent pas..." ;

      –"rien de tout cela ne sera évoqué. Le présentateur cite trois sondages en moins de deux minutes. Une heure durant, ses invités vont se chicaner sur « François Hollande ne cesse de décliner, et le Président a sans doute besoin de pousser son avantage au moment où son adversaire ressent quelques faiblesses, etc. »
      Du vide." ;

      –"on s’est habitués à cette vacuité."

      #Médias #Austérité #Discours_orthodoxes #Orthodoxie #Sondages

      Medef : la croissance comme évidence (4) Par Antoine Dumini, François Ruffin, 18/04/2014 , N°56 (juillet-septembre 2012) - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
      http://www.fakirpresse.info/Medef-la-croissance-comme-evidence.html

      -"C’est l’indice d’une victoire : le langage courant a fusionné avec la langue patronale. « C’est le propre du discours dominant : il a un effet anesthésiant, remarque Josette Lefèvre." ;
      –" « Quand vous lisez ça, remarque la chercheuse, la croissance n’est pas interrogée. C’est un bien en soi. C’est presque un être vivant. Et ça pourrait être un titre du Medef. En quelques lignes, vous avez un concentré des renoncements... »"

      Les Etats européens ont versé 1600 milliards d’euros d’aides aux banques depuis la crise - L’Express L’Expansion
      http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-etats-europeens-ont-verse-1600-milliards-d-euros-d-aides-aux

      -"Les aides d’Etat accordées au secteur financier dans l’Union européenne se sont élevées au total à 1.600 milliards d’euros entre le début de la crise en octobre 2008 et fin décembre 2011 selon un document publié vendredi par la Commission européenne. Cette somme représente 13% du PIB de l’UE, selon le tableau de bord des aides d’Etat portant sur 2011. La grande majorité, soit 67%, était constituée de garanties publiques sur le financement des banques."

      "Europe : 1 600 milliards d’euros d’aides pour le secteur financier entre 2008 et 2011" | Mediapart
      http://www.mediapart.fr/journal/international/211212/europe-1-600-milliards-d-euros-d-aides-pour-le-secteur-financier-entre-
      #Médias #Ploutocratie #Sauvetages_bancaires

      CAC 40 : les dividendes des actionnaires ont augmenté trois fois plus vite que les salaires - Basta ! PAR ANNE-SOPHIE SIMPERE
      https://www.bastamag.net/CAC-40-les-dividendes-des-actionnaires-ont-augmente-trois-fois-plus-vite-q

      2019 : France 2 célèbre les dividendes record du CAC40 - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/france-2-celebre-les-dividendes-record-du-cac40,n6086841.php
      #Discours_orthodoxes #Bêtisier

      "« C’est la question de la redistribution qui se pose forcément. » « Eh oui, voilà, soupire Eric de Riedmatten. On s’imagine que ça va faire causer sur les rond-points des Gilets jaunes. Parce qu’une entreprise qui est bénéficiaire, c’est formidable, c’est très bien. » Mais les Gilets jaunes sont trop bêtes pour le comprendre. « Les entreprises réinvestissent, rachètent des actions… » Pour près de 11 milliards, c’est merveilleux, car « cela permet de faire grimper leur valeur », rapporte Anne-Sophie Lapix… sans préciser les risques et les nuisances de cette pratique, assimilable à une destruction de valeur. « Mais la lecture qui sera faite par ceux qui ne comprennent pas ce principe du capitalisme, regrette le chroniqueur de CNews, c’est que ces résultats n’ont pas permis de créer d’emplois suffisamment pérennes ni d’augmenter suffisamment les salaires. » Il faut vraiment ne rien comprendre aux principes du capitalisme pour se plaindre du niveau des salaires ou de celui du chômage."

      Oxfam s’est trompé, les inégalités sont un bienfait pour l’humanité - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/oxfam-sest-trompe,-les-inegalites-sont-un-bienfait-pour-lhumanite,n6102388.

      « Dernier élément, intime Pascal Perri, allez visiter ce site, Philanthropy. C’est The Giving Pledge, ce sont les promesses de dons de toutes les personnes ou des familles qui ont une immense fortune et qui se sont engagés à en céder plus de la moitié pour des causes économiques, humanitaires, éducatives, tout ce que vous voulez. » Au lieu de réclamer la justice fiscale, mieux vaut miser sur le retour en grâce de la charité. « La particularité de ces milliardaires américains, c’est aussi qu’ils sont très généreux. » Pourvu que leurs patrimoines continuent à augmenter, leur générosité n’en finira plus de ruisseler.

      –Les disqualifiés, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, novembre 2008)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/LORDON/16500

      –2008 -... : Les médias et la « crise » économique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/-2008-Les-medias-et-la-crise-economique-

      –Les médias et la crise (2) : Après « Vive la crise ! », c’est « Vive l’Etat ! » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-medias-et-la-crise-2-Apres-Vive-la-crise-c-est-Vive-l-Etat
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4352
      http://zinc.mondediplo.net/messages/2775
      http://zinc.mondediplo.net/messages/1775
      http://zinc.mondediplo.net/messages/10678
      http://zinc.mondediplo.net/messages/9951
      http://zinc.mondediplo.net/messages/2838
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3965
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3866#message4118
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4352#message10163
      #Discours_orthodoxes #Orthodoxie #Austérité

      Le téléspectateur est-il otage de la pensée néolibérale ? / France Inter
      http://www.franceinter.fr/emission-l-instant-m-le-telespectateur-est-il-otage-de-la-pensee-neolibe

      Démontage de l’a-pensée orthodoxe dont la qualité est inversement proportionnelle à sa prétention (et dont des questionnements basiques d’un enfant athée suffisent à démontrer l’indigence).

      « Les Bourses mondiales dévissent. C’est obscur, mais ça fait les titres du matin. Quoique, si on y réfléchit, tous les jours, nos journaux s’achèvent par un tour à la Bourse de Paris. C’est ainsi. Les marchés ont droit au dernier mot de l’info. Et pas que. Dette, gabegie, productivité, prix, pouvoir d’achat, cour des comptes, coût du travail sont autant de vocables servis à longueur de JT et de Magazines. Bref, on se fait engueulé toute la journée parce que la France s’enfonce, qu’on ne peut la réformer et qu’on entrave sa compétitivité.

      Un catéchisme néolibéral, trompeur, dévastateur, selon Eloi Laurent. »

      #Vidéos

      https://www.facebook.com/infocomcgt/videos/vb.457316367752668/711849198966049/?type=2&theater

      « Eloi Laurent, économiste, professeur à Sciences Po et à Stanford, dans son nouvel ouvrage, détruit 15 mythes économiques qui gouvernent les politiques. »

      Flexibilité, compétitivité... Les quatre mythologies économiques de la “loi travail” - Idées - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/idees/flexibilite-competitivite-les-quatre-mythologies-economiques-de-la-loi-trav

      "Comme la loi Macron avant elle, la loi El Khomri propose au fond de sacrifier une partie du bien-être des salariés pour relancer une croissance économique poussive par des « réformes structurelles » présentées comme bienfaisantes. On mesure l’inversion vertigineuse qui est à l’œuvre : il ne s’agit plus de mettre la croissance économique au service du bien-être au travail mais de faire exactement l’inverse. Il est donc urgent d’abandonner le PIB comme étalon de l’action publique et d’adopter comme indicateur final le bien-être humain, ce qui évitera ce genre de confusion."

      « C’est confirmé : je suis plus utile au chômage » - Basta !
      http://www.bastamag.net/C-est-confirme-je-suis-plus-utile-au-chomage

      -"Notre société est obnubilée par un seul objectif : le plein emploi. Qu’importe si les activités créées sont utiles ou pas à la société, voire nuisibles. Donner du sens au travail semble devenu très secondaire. « Du point de vue des gens "modernes" comme monsieur Macron, je suis actuellement un poids, je ne produis pas, je suis une charge qui vit aux crochets d’un système trop généreux. C’est bizarre, il me semble pourtant n’avoir jamais autant servi notre société », explique Jérôme Choain, un ingénieur qui a décidé de vivre et travailler autrement." ;
      –"J’ai essayé d’imaginer des façons d’exercer ce type d’activité tout en pouvant en vivre dans le système actuel. Je n’ai pas trouvé. Je pense notamment à l’éducation populaire au numérique qui me semble un chantier astronomique et essentiel. C’est évidemment sans espoir. On va vers une fermeture de notre bureau de Poste, l’école est menacée de perdre une classe, partout les budgets sont restreints, il parait qu’il faut être « réaliste », alors mes lubies d’émancipation citoyenne, ce n’est pas exactement une priorité."

      La loi Travail : un débat historique ? - Ce soir (ou jamais !) - 04/03/16 (1/5) - YouTube
      https://www.youtube.com/results?search_query=La+loi+Travail+%3A+un+d%C3%A9bat+historique+%3F+-+Ce+s

      Le mythe du “petit patron qui galère” ou comment le “soutien au TPE-PME” sert le grand patronat – Intouchables entreprises privées, épisode II
      https://www.frustrationmagazine.fr/le-mythe-du-petit-patron-qui-galere-ou-comment-le-soutien-au-tpe

      « #Dette Covid » : faites ce que vous voulez, mais remboursez !par Pauline Perrenot, Philippe Merlant, vendredi 21 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Dette-Covid-faites-ce-que-vous-voulez-mais

      "Un chômeur indemnisé touche entre 15.000 et 20.000 euros par an" ? | France info
      http://www.franceinfo.fr/emission/le-vrai-du-faux/2015-2016/un-chomeur-indemnise-touche-entre-15-000-et-20-000-euros-par-14-01-2016-1

      La leçon d’économie de Patrick Artus et Jean-Hervé Lorenzi. GÉRARD LE PUIL | L’Humanité
      http://www.humanite.fr/la-lecon-deconomie-de-patrick-artus-et-jean-herve-lorenzi-594843

      "« La fiscalité des produits à risques, notamment des actions, doit être sensiblement inférieure à celle des revenus du travail et à celle des revenus de l’investissement sans risque », plaident les deux avocats de la spéculation permanente. L’Humanité de ce même 6 janvier dénonce la directive européenne qui autorise les banques à piocher dans les comptes de leurs clients après avoir spéculé de manière irresponsable. Artus et Lorenzi proposent que l’on augmente aussi les impôts payés par les honnêtes gens pour récompenser les traders et leurs employeurs malhonnêtes chaque fois qu’ils prennent des risques insensés."

      #Discours_orthodoxes #Ploutocratie #Finance #Multinationales

      Médias et travail : le journalisme social en miettes (4/4)par Pauline Perrenot, Sophie Eustache, lundi 22 novembre 2021
      https://www.acrimed.org/Medias-et-travail-le-journalisme-social-en-6407

      Leçons médiatiques de disqualification économique, par Maxime Friot, mercredi 8 décembre 2021
      https://www.acrimed.org/Lecons-mediatiques-de-disqualification-economique

      Quand le Medef coanime une émission sur la présidentielle, par Sophie Eustache, jeudi 9 décembre 2021
      https://www.acrimed.org/Quand-le-Medef-coanime-une-emission-sur-la

      Effet miroir : "Aides publiques : ne sachant plus quoi faire de son argent, le CAC40 rachète en masse ses propres actions, 30 novembre 2021 par Mélissandre Pichon, Olivier Petitjean"
      https://basta.media/Allo-Bercy-entreprises-aides-publiques-le-cac40-rachete-ses-propres-actions

    • Médias : Personnalisation politicienne au quotidien... et "erreur" de transcription.
      "Libération et la Fête de l’Huma : petites manipulations, le retour" - Acrimed |
      http://www.acrimed.org/Liberation-et-la-Fete-de-l-Huma-petites-manipulations-le-retour

      "À ce propos, il n’est pas inintéressant de relire ce que nous écrivions il y a déjà dix ans :

      « Le temps qu’il fit, les menus qu’on y servit, les incidents qu’on y découvrit : c’est à peu près tout ce que les médias dominants préfèrent retenir chaque année de la Fête de L’Humanité. Ce n’est pourtant pas faire preuve d’une allégeance particulière à ce journal et au parti qui le soutient que de constater que cette fête est d’abord un gigantesque rassemblement populaire qui mêle des publics aux motivations variées et où se mènent d’innombrables débats : ceux-là mêmes que les « grands » journalistes préfèrent ignorer, convaincus que le débat démocratique est exclusivement celui qu’ils orchestrent. Cette année encore, la fête de trois jours a fait l’objet d’une couverture médiatique « exemplaire ». Et Libération s’est surpassé. »"

      #Médias

      « Sommet pour un Plan B en Europe » : morgue et mépris médiatiques.par Mathias Reymond - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sommet-pour-un-Plan-B-en-Europe-morgue-et-mepris-mediatiques

      -"les rares journaux et sites qui en ont parlé résument les rencontres en quelques lignes avant de ne s’intéresser qu’à ce qui les préoccupe : l’élection présidentielle et la candidature de Jean-Luc Mélenchon." ;
      –"Les thèmes des discussions ? Les sujets des tables rondes ? Il n’en est pas question. Les autres invités présents ? On n’en dira rien. En revanche, on glose sur l’absence de l’ancien ministre grec des Finances, qui préoccupe le quotidien vespéral : « Yanis Varoufakis a fait faux bond »." ;
      –"Les années passent et rien ne change dans le microcosme du journalisme politique… qui se passionne encore et toujours pour les « grands » candidats des « grands » partis, ostracise les « petits », et privilégie le jeu politique (avec la personnalisation à outrance) au détriment des enjeux politiques."

      Des "journalistes" font mumuse avec le marronnier remaniement : http://zinc.mondediplo.net/messages/8648#message14199

      Retour vers le Futur :
      (Ne suivant pas "l’actu" à cette époque, je suis... sur le cul de voir à quel point les éléments de langages des gardiens du temple orthodoxe n’ont pas bougé d’un iota. Pour des gens qui se veulent modernes ça la fout mal quand même, c’en est presque gênant pour eux.)
      "Les médias et les gueux", par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, janvier 1996)
      http://www.monde-diplomatique.fr/1996/01/HALIMI/5159
      #Discours_orthodoxes #Novlangue #Médias #Orthodoxie

      "Juppé, forcément... : le retour" - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Juppe-forcement-le-retour

      Quand la presse hebdomadaire favorise la quête de popularité d’un candidat à l’élection présidentielle... Illustration visuelle de la construction médiatique de « l’incontournabilité » d’Alain Juppé.

      L’art d’ignorer les pauvres, par John Kenneth Galbraith (Le Monde diplomatique, octobre 2005)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2005/10/GALBRAITH/12812

      -"la compassion pour les pauvres, affichée au coup par coup, masque mal que de tout temps des penseurs ont cherché à justifier la misère – en culpabilisant au besoin ses victimes – et à rejeter toute politique sérieuse pour l’éradiquer." ;

      –"Ce n’est là que l’application d’une loi de la nature" ;

      –"Des quatre ou peut-être cinq méthodes en cours pour garder bonne conscience en la matière, la première est le produit d’un fait incontestable : la plupart des initiatives à prendre en faveur des pauvres relèvent, d’une manière ou d’une autre, de l’Etat. On fait alors valoir qu’il est par nature incompétent, sauf quand il s’agit de gérer le Pentagone et de passer des marchés publics avec des firmes d’armements. Puisqu’il est à la fois incompétent et inefficace, on ne saurait lui demander de se porter au secours des pauvres : il ne ferait que mettre davantage de pagaille et aggraverait encore leur sort." ;

      –"Nous vivons une époque où les allégations d’incompétence publique vont de pair avec une condamnation générale des fonctionnaires, à l’exception, on ne le dira jamais assez, de ceux travaillant pour la défense nationale.(...) en particulier dans les activités relevant de la protection sociale. Nous avons de grandes bureaucraties d’entreprises privées, regorgeant de bureaucrates d’entreprise, mais ces gens-là sont bons. La bureaucratie publique et les fonctionnaires sont mauvais." ;

      –"la condamnation actuelle de toute action et administration gouvernementales est en réalité l’un des éléments d’un dessein plus vaste : refuser toute responsabilité à l’égard des pauvres." ;

      –"La deuxième méthode (...) consiste à expliquer que toute forme d’aide publique aux indigents serait un très mauvais service à leur rendre." ;

      –"Troisième méthode (...) : affirmer que les aides publiques ont un effet négatif sur l’incitation à travailler. Elles opèrent un transfert de revenus des actifs vers les oisifs et autres bons à rien(...). L’économie dite de l’offre est la manifestation moderne de cette thèse. (...) Mais qui peut croire que la grande masse des pauvres préfère l’assistance publique à un bon emploi ? Ou que les cadres dirigeants des grandes entreprises – personnages emblématiques de notre époque – passent leur temps à se tourner les pouces au motif qu’ils ne sont pas assez payés ? Voilà une accusation scandaleuse contre le dirigeant d’entreprise américain, qui, de notoriété publique, travaille dur. "

      ...Dans une version plus démagogique, dans l’hexagone : http://www.valeursactuelles.com/sites/default/files/styles/va-article/public/valeurs4037_001.jpg?itok=8IqSgikS

      Ou encore, pour le plaisir : http://www.acrimed.org/Assiste-par-l-Etat-Le-Point-denonce-le-scandale-des-assistes ; http://www.acrimed.org/Assiste-par-l-Etat-Le-Point-denonce-le-scandale-des-assistes

      Voir évidemment les discours moralisateurs enjoignant à la soumission ("assistanat", "grévistes preneurs d’otages" etc vs bons travailleurs discrets et silencieux) quand cela arrange les docteurs ès pragmatismes, les mêmes qui, pour certains, raillent une gauche moralisatrice et lui reprochent de vouloir le nivellement par le bas. Le tout en y ajoutant un simplisme économique démagogique (indigne du réalisme et du sérieux de ces thuriféraires de l’ordo-libéralisme et d’autres innovations financières dont la crise dite des dettes publique démontre le génie) amenant à décrire ; pardon à décrypter et à analyser ; des aides sociales ramenées à un coût, une économie réduite à de la comptabilité et à des additions/soustractions, sans tenir compte, par exemple, des interactions entre acteurs, ou de l’existence de systèmes.

      http://blogs.mediapart.fr/blog/jolemanique/170414/syndrome-du-larbin

      -"La liberté, c’est le droit de dépenser à sa guise, et de voir l’Etat prélever et dépenser le minimum de nos revenus. Ici encore, le budget de la défense nationale mis à part. Pour reprendre les propos définitifs du professeur Milton Friedman (1), « les gens doivent être libres de choisir »." ;

      –" quand il s’agit des pauvres, on n’établit plus aucune relation entre leurs revenus et leur liberté" ;

      –"Chacun conviendra pourtant qu’il n’existe pas de forme d’oppression plus aiguë, pas de hantise plus continue que celles de l’individu qui n’a plus un sou en poche. On entend beaucoup parler des atteintes à la liberté des plus aisés quand leurs revenus sont diminués par les impôts, mais on n’entend jamais parler de l’extraordinaire augmentation de la liberté des pauvres quand ils ont un peu d’argent à dépenser. "

      #Utilitarisme #Discours_orthodoxes

      #Médias #Capitalisme
      Derrière la subjectivité des journalistes, par Alain Accardo (Le Monde diplomatique, mai 2000)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2000/05/ACCARDO/2288

      Les Petits Soldats du journalisme de François Ruffin (présentation par l’auteur) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-Petits-Soldats-du-journalisme-de-Francois-Ruffin-presentation-par-l-aut

      "« On s’en fout du fond », « Tant pis si c’est de la merde », « On vend du papier comme on vend des poireaux », « Imaginez un magazine en fonction du marché publicitaire »." ; "je m’étais concocté un sujet de rechange : le nucléaire. « Vendant » cette idée, je la raccroche tant bien que mal à l’actualité : dans trois jours doivent défiler des manifs, à Paris, Lille, Lyon, Rennes, Marseille, Bordeaux. « C’est trop tôt par rapport à l’actu, tranche l’intervenant (de France Info). De toute façon, les grèves, tous les autres vont en parler. On ne peut pas faire l’impasse dessus, l’AFP sort déjà des "urgents"." ; "« Quand même, quand même, tu aurais pu faire un effort... je viens d’écouter LCI, eh bien y avait des gens qui se plaignaient. Qui se sentaient pris en otage ». Une autre prof, de France Info, conseillera à un camarade : « Tu aurais dû dire à tes voyageurs : "Bon, maintenant on le refait, mais vous êtes en colère" »."

      (Dé)formation de journalistes : le programme consternant d’un stage du CFPJ, par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/De-formation-de-journalistes-le-programme-consternant-d-un-stage-du-CFPJ

      "la formation consiste en réalité en une série de leçons de marketing éditorial qui visent à « adapter ses angles et son écriture à la cible jeune ». Sur ces bases, le programme du stage alterne les questionnements les plus saugrenus (« Économie : faut-il que la crise soit drôle pour qu’elle intéresse les jeunes ? »), des propositions de sujets les plus rebattus par un certain journalisme faisant commerce de sa frivolité (« sujets de société décalés »)" ; "Mais c’est surtout à un journalisme de divertissement et d’opinion, superficiel et standardisé, qui abdique toute ambition pour gagner un public supposé abêti, que renvoie la présentation du stage : « écrire court, dense et simple pour une génération habituée aux messages express », « une écriture privilégiant la mise en scène et la forme », « les genres prisés par les jeunes : ceux qui favorisent le processus d’identification et permettent de raconter une histoire », « Vocabulaire : mêler "parler jeune" et autorité du discours journalistique », « goût pour des angles éditorialisants ou impliquant la subjectivité », ou encore, last but not least, « focus sur le gonzo journalisme »"

    • Hmmm... c’est donc ça qu’ils appellent liberté ? Ou bien est-ce l’esprit Charlie ?

      "CANAL+ : DOCUMENTAIRE CENSURÉ PAR BOLLORÉ (SOCIETY/MEDIAPART)"
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-07-29/Canal-documentaire-censure-par-Bollore-Society-Mediapart-id19112

      "Enquête censurée par Canal + : le réalisateur nous raconte ce qui fait peur au Crédit mutuel" - Télévision - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/enquete-censuree-par-canal-le-realisateur-nous-raconte-ce-qui-fa

      "Canal #Bolloré a (aussi) enterré une enquête sur la BNP" - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/articles/2015-10-19/Canal-Bollore-a-aussi-enterre-une-enquete-sur-la-BNP-id8140

      ""Direct Matin" (Bolloré) adore le nouveau "Grand Journal" sauce Bolloré"
      http://www.ozap.com/actu/-direct-matin-bollore-adore-le-nouveau-grand-journal-sauce-bollore/478377

      Et pour rire :

      Son arrivée au « Grand Journal » cette saison après quatre années au « Supplément » le dimanche « marque l’entrée de la journaliste dans la cour des grands ».

      ====>"Ariane Massenet au « Grand journal » de Canal + : le degré zéro de l’interview politique" http://www.acrimed.org/Ariane-Massenet-au-Grand-journal-de-Canal-le-degre-zero-de-l-interview?rech
      #Médias #Ploutocratie

      La garde à vue de Bolloré ? Silence radio sur CNews
      https://www.arretsurimages.net/articles/la-garde-a-vue-de-bollore-silence-radio-sur-cnews
      Mise en examen de Bolloré : la fin de “Vincent Tout-Puissant” ?
      https://www.courrierinternational.com/article/mise-en-examen-de-bollore-la-fin-de-vincent-tout-puissant

      La macronie en marche pour mettre les médias au pas - Acrimed | Action Critique Médias #Macron
      http://www.acrimed.org/La-macronie-en-marche-pour-mettre-les-medias-au

      "BOLLORÉ : ET MAINTENANT, MAÏTENA BIRABEN..."
      Par Daniel Schneidermann
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-09-25/Bollore-et-maintenant-Maitena-Biraben-id19287

      Médias le Mag, l’interview l Fabrice Arfi : "Maïtena Biraben ne dit pas la vérité"
      http://www.ozap.com/actu/medias-le-mag-l-interview-l-fabrice-arfi-maitena-biraben-ne-dit-pas-la-verite/479016

      Témoignage sur la censure :
      "Bolloré et Hollande ont un intérêt conjoint à étouffer l’investigation" - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/emissions/2016-02-12/Bollore-et-Hollande-ont-un-interet-conjoint-a-etouffer-l-investigati

      Reporters sans frontières dénonce le système Bolloré
      https://basta.media/reporters-sans-frontieres-denonce-le-systeme-bollore

      GATTEGNO VIRÉ : ARRÊTER BOLLORÉ !
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/gattegno-vire-arreter-bollore

      Humour noir sur la guerre à France Inter : sacrilège dans le temple du Bien - Rue89 - L’Obs
      http://rue89.nouvelobs.com/2016/02/19/humour-noir-guerre-a-france-inter-sacrilege-temple-bien-263208

      "La lourde mainmise des industriels sur les médias mainstream, et l’explosion virale du complotisme en ligne, ne sont pas simplement deux événements concomitants. Ils sont étroitement liés. C’est parce que la presse des oligarques français se soumet de plus en plus au « circulez, y a rien à voir », que se développent dans les marges le Cercle des volontaires, et les autres. Plus se restreindront les espaces d’investigation professionnelle, plus les citoyens se tourneront vers les alternatives les plus douteuses. Pourtant, a-t-on entendu un politique, un seul, s’indigner de ce que révélait Rivoire sur notre plateau ? A-t-on entendu une phrase, une seule, s’inquiéter de cet attentat contre la liberté de l’information ? En a-t-on entendu un seul écho dans la bande de Patrick Cohen, si angoissée de la montée du complotisme ? Poser la question, c’est y répondre."

      #Vidéos (à actualiser ?) avec des sources en lien sur : Bolloré, son empire en 10 minutes : Françafrique, médias, censure et petits papiers - Blabla #08 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=VbGmUWHMIcg


      #Médias #Multinationales

      Complément d’enquête - Vincent Bolloré un ami qui vous veut du bien - 7 avril 2016 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=S5Xede2FhRE


      #Documentaires

      Grève à i-Télé : la brutalité de Vincent Bolloré et de ses affidés - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Greve-a-i-Tele-la-brutalite-de-Vincent-Bollore-et

      "le cas de Vincent Bolloré est à ce titre exemplaire [5], les médias ne sont pas le « cœur d’activité » de ces « capitaines d’industrie », qui leur appliquent des logiques strictement comptables et des méthodes de management inspirées de leurs autres sphères d’activité, quitte à avoir recours à des cost killers sans aucune connaissance du travail journalistique, et qui vont jusqu’à considérer « leurs » médias comme une simple vitrine pour le groupe"

      –Aude Lancelin virée de L’Obs : un chef-d’œuvre de management très politique. Par Henri Maler - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Aude-Lancelin-viree-de-L-Obs-un-chef-d-oeuvre-de

      -« Quand on respecte son lecteur, on ne lui impose pas d’idées. Aude Lancelin donne la parole à Nuit debout ! Cela la regarde, mais ce n’est pas la ligne du journal ». ;

      –"- Claude Perdriel s’exprime à son tour pour flatter, s’insurger et menacer : « Aude Lancelin a beaucoup de talent, il faut bien le dire. J’ai une grande estime pour sa culture, et une admiration certaine pour son intelligence. C’est une journaliste reconnue. Elle pourrait même m’intéresser. Mais là, elle est en faute avec la charte qu’elle a signée en arrivant à L’Obs. Notre journal est d’inspiration sociale-démocrate. Or, elle publie des articles anti-démocratiques dans ses pages. Je ne resterai pas actionnaire d’un journal qui défend des idées, une éthique, une morale, qui me cassent le cœur. »
      – Pierre Bergé enfonce le clou : « Il faut respecter la ligne de ce journal, qu’il arrive que je ne reconnaisse plus. »
      Les actionnaires, c’est dit, sont donc les garants de « la ligne » !
      Jusqu’alors manquaient les preuves irréfutables du licenciement politique. Mais désormais la cause est entendue : le parti de la presse dominante se renforce en s’épurant ! C’est du moins ce que semblent croire ses tenanciers."

      –Envoyé spécial : le bras de fer continue - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-09-07/Envoye-special-le-bras-de-fer-continue-id20130

      Lactalis obtient l’interdiction de rediffusion d’une partie d’un reportage d’« Envoyé spécial »
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/10/27/lactalis-obtient-l-interdiction-de-rediffusion-d-une-partie-d-un-reportage-d

      Chantage médiatique contre NDA : “Quel intérêt de nous dire ça ?”
      http://www.les-crises.fr/chantage-mediatique-contre-nda-quel-interet-de-nous-dire-ca/#!prettyPhoto

      Canal+ : le patron du Zapping bientôt évincé ? (PureMédias) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-10-16/Canal-le-patron-du-Zapping-bientot-evince-PureMedias-id19370

      Le groupe Bolloré acquiert la totalité de l’institut de sondage CSA- 15 juillet 2008 - L’Obs
      http://tempsreel.nouvelobs.com/medias-pouvoirs/20080710.OBS2328/le-groupe-bollore-acquiert-la-totalite-de-l-institut-de-sondage

      Direct Matin, Autolib et Bolloré, une année d’autopromotion. Par Vincent Bollenot - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Direct-Matin-Autolib-et-Bollore-une-annee-d-autopromotion


      #Conflits_d'intérêts #Bêtisier

      –-
      La presse indépendante en danger - Politis
      http://www.politis.fr/La-presse-independante-en-danger,32938.html

      Mediapart et Arrêt sur images dans la tourmente
      http://www.acrimed.org/Mediapart-et-Arret-sur-images-dans-la-tourmente

      Qui veut la peau de la presse libre ?
      http://www.acrimed.org/Qui-veut-la-peau-de-la-presse-libre

      Tentative de bâillonner la critique des sondages : un observatoire menacé - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Tentative-de-baillonner-la-critique-des-sondages-un-observatoire-menace
      #Médias #Sondages

      Quand Bolloré veut faire taire Bastamag (et la presse) | Politis
      http://www.politis.fr/articles/2016/02/quand-bollore-veut-faire-taire-bastamag-et-la-presse-34085
      #UE #Multinationales

      "Le groupe français est coutumier des procès contre la presse, alors que l’on parle d’introduire le fameux « secret des affaires » au niveau européen."

      Loi travail : les médias contre les libertés, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/HALIMI/55956

      "Les médias de masse n’accordent leur bienveillance qu’aux mouvements qui consentent à ne jamais franchir un certain nombre de lignes rouges préalablement tracées par eux : ne pas faire grève (ou alors sans déranger personne), ne pas interrompre des examens, ne pas bloquer les transports, les ports, les raffineries, ne pas troubler l’ordre public, les représentations théâtrales, le Tour de France… ."

      "Mais que représentent au juste Giesbert, Elkabbach, Aphatie ? Peut-on réduire le journalisme à ses chefferies, elles-mêmes mises en place et maintenues par les actionnaires, alors que la profession compte officiellement près de 36 000 praticiens ?"

      " le rapport de forces s’est à ce point infléchi en faveur du propriétaire qu’on ne compte plus les dirigeants éditoriaux désavoués par une majorité écrasante de leurs équipes et néanmoins maintenus à leur poste par l’actionnaire. Rien qu’entre le 11 mai et le 10 juin 2016, les directions de L’Obs, de France Télévisions et d’i-Télé ont essuyé une motion de défiance. Sans aucun effet. En octobre 2015, la rédaction de L’Express, titre fraîchement racheté par M. Patrick Drahi, retirait massivement sa confiance à son directeur Christophe Barbier. En dépit d’un bilan accablant, celui-ci est toujours en place. En 2011, Nicolas Demorand avait également été confirmé par le propriétaire de Libération malgré un vote de rejet des journalistes."

      " le sénateur de droite Serge Dassault s’était déjà assuré que ses démêlés avec la justice soient traités avec discrétion (voire pas du tout), que la signature de ses contrats d’armements soit saluée avec émotion (11) et que les États acheteurs de Rafale soient ménagés — « Nous n’avons plus le droit de parler en mal des pays dans lesquels Dassault fait du business », avouait un journaliste"

      "Alors que Croissandeau parle d’une « décision managériale », M. Perdriel la justifie politiquement. Il laisse échapper que Lancelin, trop proche du mouvement Nuit debout, aurait transgressé la ligne « sociale-démocrate » du journal qu’il a fondé en publiant dans les pages dont elle avait la charge des « articles antidémocratiques »"

      "Bas les masques (16). On savait les médias acquis aux priorités néolibérales ; on mesure à l’accueil chaleureux qu’ils réservent au démantèlement du code du travail (17) que cette adhésion sera réitérée perinde ac cadaver (18), aussi étendus que puissent être les désastres politiques et sociaux occasionnés par de telles orientations. On savait les médias français peu soucieux de démocratie sitôt que le suffrage populaire contrarie leurs desseins fédéralistes européens. Avec leur accompagnement bienveillant de l’état d’urgence, avec leur nonchalance devant la mise en cause, inédite depuis plus d’un demi-siècle, du droit des principales confédérations syndicales à manifester dans la capitale, une étape supplémentaire vient d’être franchie."

      Informer librement, disent-ils, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/HALIMI/54372

      -"le New York Times publiait une enquête sur l’état des médias espagnols. Un éditorialiste d’El País y confiait que les dettes accumulées par la presse créaient « une situation de dépendance qui portait un tort considérable au crédit des médias »." ;
      –"Le quotidien L’Opinion, au tirage confidentiel mais aux moyens importants"

      ...et disposant d’une exposition télévisuelle importante, exposition respectant en revanche une pudeur touchante quant à la rétention d’information que fait ce "journal" (y compris en contournant l’esprit du droit si je me souviens bien) à propos de l’origine des fonds ayant appuyé sa création. http://zinc.mondediplo.net/messages/4159#message9505

      –-
      Les Dassault fêtent la vente du Rafale. par Jérémie Fabre- Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-Dassault-fetent-la-vente-du-Rafale

      Valls s’acharne contre Dassault. r François d’Orcival | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/valls-sacharne-contre-dassault-43055

      Libération condamné par la justice après ses propos contre Serge Dassault | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/liberation-condamne-par-la-justice-apres-ses-propos-contre-serge-d

      Valeurs actuelles - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/+-Valeurs-actuelles-+
      http://zinc.mondediplo.net/messages/14428#message14428

      Les Inrocks - "Valeurs actuelles", le cabinet noir de la droite dure
      http://www.lesinrocks.com/2013/11/12/actualite/valeurs-actuelles-cabinet-noir-droite-dure-11443114

      -"Yves de Kerdrel, l’homme qui titrera plus tard “L’invasion qu’on cache”, préconise une solution choc : “relancer l’immigration qui est source de richesses et donc de croissance”. Six ans plus tard, Jacques Attali garde le souvenir d’un “garçon ultralibéral tant du point de vue économique que social”. Yves de Kerdrel nous assure aujourd’hui que tous ses amis sont des sociaux-démocrates, et qu’il est proche d’Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de la présidence de la République.

      Une simple étude marketing

      Le renouveau du titre part d’une simple étude marketing, la première action qu’a menée Yves de Kerdrel à la tête de son nouveau journal." ;
      –"Yves de Kerdrel hésite pendant trente longues secondes quand on lui présente la une de Minute “L’Arbre rom qui cache la forêt arabe”. Aurait-il fait la même ? Trente secondes de gêne pendant lesquelles on mesure la porosité entre les deux titres. “Nous sommes sur une ligne de crête, reconnaît de Kerdrel. Il ne faut pas basculer dans l’excès mais en même temps, il faut être suffisamment attractif, séduisant.”"

      –Poursuite bâillon : l’Observatoire des sondages suspend son activité - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/poursuite-baillon-l-observatoire-des-sondages-suspend-son

      -"Ce n’était toutefois pas l’IFOP mais le financier de son baromètre politique, Fiducial, première entreprise française de conseil fiscal et son patron Christian Latouche, qui déposaient une plainte" ;
      –"L’Observatoire s’interrogeait sur le sens d’une association entre sondeur et entreprise. En l’occurrence, le patron de cette dernière était signalé comme ayant des « affinités idéologiques avec l’extrême droite ». Pour cette assertion, Christian Latouche avait déjà assigné Rue89 et avait été débouté. Le grief fut d’ailleurs abandonné au cours de l’audience. La plainte ne se basait plus que sur l’accusation d’avoir « truqué » un sondage. Grief d’autant plus absurde que la société Fiducial n’est pas un sondeur." ;
      –"L’incriminé - dont la vérité des propos a été établie – a donc dû payer personnellement 4200 euros pour avoir « contribué à l’intérêt général » (substitut du Procureur de la République). Il est ainsi facile pour une entreprise riche ou un particulier fortuné de faire taire un chercheur."

      –Le retour de bâillon, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 28 janvier 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-01-28-Le-retour-de-baillon

      « Je ne veux pas parler des polémiques parfois assourdissantes qui défraient l’actualité mais de libertés élémentaires, si petites qu’elles n’attirent pas beaucoup l’attention. La menace prend d’autres formes, plus subtiles et, une fois encore, habitué à reprendre les vieux et bruyants combats, on est souvent aveugle aux nouvelles formes que prennent les menaces. Il faut donc les exposer. »

    • Ma vie au poste, le blog de Samuel GontierSur CNews, Jean-Pierre Elkabbach et Frédérique Vidal s’allient contre les islamo-gauchistes
      https://www.telerama.fr/ecrans/sur-cnews-jean-pierre-elkabbach-et-frederique-vidal-sallient-contre-les-isl

      « Islamo-gauchistes » : une chasse aux sorcières médiatiquepar Frédéric Lemaire, Maxime Friot, Pauline Perrenot, vendredi 30 octobre 2020
      https://www.acrimed.org/Islamo-gauchistes-une-chasse-aux-sorcieres

      Zemmour : un artéfact médiatique à la Une. par Pauline Perrenot, mardi 5 octobre 2021
      https://www.acrimed.org/Zemmour-un-artefact-mediatique-a-la-Une

      Blanchir Zemmour : mode d’emploi médiatique
      https://www.acrimed.org/Blanchir-Zemmour-mode-d-emploi-mediatique

      Sandrine Rousseau, la candidate qui n’a pas plu aux médias. par Sophie Eustache, lundi 4 octobre 2021
      https://www.acrimed.org/Sandrine-Rousseau-la-candidate-qui-n-a-pas-plu

    • « Critique des médias sur France Culture : la parole est (encore) à l’Ifrap » par Martin Coutellier
      http://www.acrimed.org/Critique-des-medias-sur-France-Culture-la-parole-est-encore-a-l-Ifrap

      « Agnès Verdier-Molinié, une ultra-libérale de choc » PAR YVES FAUCOUP
      http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup/160415/agnes-verdier-molinie-une-ultra-liberale-de-choc

      -"On réservera toutefois la palme de la mauvaise foi à Brice Couturier, qui, à Daniel Schneidermann remarquant qu’Agnès Verdier-Molinié n’était pas exactement « tricarde dans tous les médias », répondit : « Elle vend 40 000 exemplaires de son bouquin, donc peut-être c’est normal à un moment que les médias s’y intéressent. »"

      –"Ainsi, après avoir précisé « on a l’impression en ce moment que ça devient un sujet très très très important, mais je crois pas que ce soit vraiment quelque chose qui puisse faire bondir », et après avoir pris le soin de saluer les médias « absolument incroyables » que sont devenus BFMTV, BFMBusiness et RMC depuis leur rachat par Alain Weil, ainsi que le « sauvetage » de plusieurs médias par de grands patrons, Agnès Verdier-Molinié établit que « l’indépendance des rédactions, c’est ça le sujet ». Et son diagnostic est sans surprise, et sans appel : « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas dire sur l’État, sur la gestion publique »."
      #Bêtisier
      –""Pour travailler au quotidien avec la presse économique je vois bien que quand on veut leur mettre sous le nez des difficultés budgétaires, le fait qu’on continue à augmenter la dépense publique, le fait que sur les impôts on est pas du tout au bout de nos peines des augmentations, que sur la baisse des dotations on va avoir aussi des augmentation de taxes locales etc., c’est très difficile à faire passer, donc il y a aussi une autocensure..."

      Ah, l’auto-censure des journalistes économiques tremblant de s’attaquer à la Dépense publique !"

      –"D’abord, Agnès Verdier-Molinié se fait passer pour économiste, ce qu’elle n’est pas. "

      –"’elle prétende ne pas être "militante libérale", disant croire ni à la droite ni à la gauche, mais seulement en ceux qui veulent réformer."

      –" Non seulement elle ne conteste jamais les libéralités de l’Etat en faveur du grand patronat (tout en faisant l’impasse sur le CICE et le Pacte de responsabilité), mais elle en réclame davantage. Bien évidemment, il ne lui vient pas à l’idée qu’il y a quelque contradiction à militer pour cet "assistanat" des entreprises dans un système qui se voudrait libéral, et alors qu’elle ne cesse de stigmatiser les bénéficiaires d’aides sociales."

      –" c’est ainsi que, dans son livre, elle répète que partout des pontes lui confieraient qu’ils comptent sur l’iFrap pour dire tout haut ces vérités qu’ils n’osent pas aborder publiquement."

      Agnès Verdier-Molinié, l’économiste atterrante - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/agnes-verdier-molinie-l-economiste-atterrante,156764.php
      https://www.youtube.com/watch?v=TX72JIJf5qc

      « son think tank libéral est aussi financé... par l’argent public »

      L’Ifrap : think tank ultra-libéral à l’aise sur France 2, et ailleurs. Par Martin Coutellier
      https://www.acrimed.org/L-Ifrap-think-tank-ultra-liberal-a-l-aise-sur-France-2-et-ailleurs

      L’iFRAP : Reconnue d’inutilité publique
      http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/68-reconnue-d-inutilite-publique

      L’Ifrap d’Agnès Verdier-Molinié : faux institut de recherche et vrai lobby ultra-libéral. Par Étienne Girard

      "Sur son site, l’Ifrap se targue de ne recevoir aucun subside public, ce qui renforcerait son indépendance : « la Fondation Ifrap est intégralement financée par la générosité privée ; ceci la rend totalement libre de parole, de ses axes de recherche et de ses propositions de réformes »"

      "l’Ifrap ne donne aucune indication sur ses mécènes"

      "Grâce à la reconnaissance d’"utilité publique" accordée par un décret de François Fillon en 2009, ces mystérieux financeurs peuvent même soutenir ce lobby... tout en bénéficiant d’une remise de 66% de leurs dons sur leurs impôts sur le revenu ou de 75% de leur IFI (le nouvel ISF). A la différence d’un parti politique, ces dons ne sont d’ailleurs aucunement limités à 7.500 euros par an."

      L’iFRAP fait-elle de la recherche scientifique ? 06.11.2011 par Franck Ramus
      http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/lifrap-de-recherche-scientifique

      « Puisque les chercheurs de l’IFRAP détiennent la vérité sur les inégalités de revenu aux USA, puisqu’ils ont raison contre Piketty et Saez, pourquoi ne cherchent-ils pas à faire progresser la science pour le bénéfice de tous, pourquoi ne portent-ils pas leurs analyses à la connaissance de tous les économistes du monde, en publiant leurs travaux dans le seul forum pertinent pour cela, celui des revues scientifiques à comité de lecture ? »

      « On ne voit donc pas pourquoi l’iFRAP ne devrait pas être évaluée de la même manière que tout autre institut de recherche. A fortiori lorsqu’elle se permet de critiquer des travaux publiés dans une revue internationale d’économie, il serait anormal que les auteurs de la critique ne soient pas soumis aux mêmes exigences de rigueur scientifique et aux mêmes critères d’évaluation que les auteurs de l’article ciblé. »

      Sur France 2, une économiste ultralibérale refuse son contradicteur. Par Luc Peillon
      http://www.liberation.fr/ecrans/2015/03/10/sur-france-2-une-economiste-ultraliberale-choisit-son-contradicteur_12179

      ISF : SEUX, ET L’ÉCLAT DE RIRE DES SPÉCIALISTES
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/chronique/isf-seux-et-leclat-de-rire-des-specialistes

    • Pierre Bourdieu : L’opinion publique n’existe pas, 1972.
      http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/questions/opinionpub.html
      Le 1 hebdo - L’opinion publique n’existe pas
      http://le1hebdo.fr/numero/126/l-opinion-publique-n-existe-pas-1864.html

      Sondologie et sondomanie : Sondages en tous genres - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/-Sondologie-et-sondomanie-Sondages-en-tous-genres

      Observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org

      Micro-trottoirs - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/+-Micro-trottoirs-+

      Pénombre, dossier : Palmarès et classements
      http://www.penombre.org/34/index.htm

      La consternante passion des médias pour les « palmarès » en tous genres - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-consternante-passion-des-medias-pour-les-palmares-en-tous-genres

      Le classement de Shanghai des universités : une pernicieuse addiction médiatique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-classement-de-Shanghai-des-universites-une

      Pierre Bourdieu un hommage : Publications de Pierre Bourdieu : à propos des Sondages (L’opinion publique n’existe pas)
      http://pierrebourdieuunhommage.blogspot.fr/2012/02/en-ligne-pierre-bourdieu-propos-des.html

      -"Le sondage d’opinion est, dans l’état actuel, un instrument d’action politique ; sa fonction la plus importante consiste peut-être à imposer l’illusion qu’il existe une opinion publique"

      –"On sait que tout exercice de la force s’accompagne d’un discours visant à légitimer la force de celui qui l’exerce"

      –"L’équivalent de « Dieu est avec nous », c’est aujourd’hui « l’opinion publique est avec nous ». Tel est l’effet fondamental de l’enquête d’opinion : constituer l’idée qu’il existe une opinion publique unanime, donc légitimer une politique et renforcer les rapports de force qui la fondent ou la rendent possible."

      –"effet de consensus. La première opération, qui a pour point de départ le postulat selon lequel tout le monde doit avoir une opinion, consiste à ignorer les non-réponses."

      –"il n’existe pratiquement pas de problème omnibus ; pas de question qui ne soit réinterprétée en fonction des intérêts des gens à qui elle est posée, le premier impératif étant de se demander à quelle question les différentes catégories de répondants ont cru répondre. Un des effets les plus pernicieux de l’enquête d’opinion consiste précisément à mettre les gens en demeure de répondre à des questions qu’ils ne se sont pas posées. "

      Les sondages sont-ils fiables ? Tout comprendre en 10 minutes - Blabla #18 - Osons Causer - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=MUJFKcr4bFY&feature=iv&src_vid=Qw8hhv-rHSY&annotation_id=annotation

      Sondages : qui s’en sert, leurs effets, quels antidotes ? - Blabla #21 - Osons Causer - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=Qw8hhv-rHSY


      #Sondages #Médias_Sondages #Vidéo

      Fillon/ Le Pen : quand les sondages nous coûtent
      https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-economique/fillon-le-pen-quand-les-sondages-nous-coutent


      #Dette #Dette_publique_France

      Un reportage du magazine Envoyé spécial (France 2) révèle qu’en 2016, près de la moitié des…
      http://zinc.mondediplo.net/messages/59636
      #Bêtisier
      Envoyé spécial - Secrets de sondages - 13 avril 2017 France 2 - YouTube #Documentaires
      https://www.youtube.com/watch?v=zxRlJTmxunY

      Un tout petit monde - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/un-tout-petit-monde
      #Conflits_d'intérêts #Sondages

      Les sondologues, piliers de l’éditocratie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-sondologues-piliers-de-l-editocratie

      « Un pognon de dingue » : les médias tombent dans le panneau de la communication élyséenne - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Un-pognon-de-dingue-les-medias-tombent-dans-le

      "« Pour éviter que les oppositions se coagulent contre les économies budgétaires, il était prévu qu’aucune donnée chiffrée ne devrait sortir avant que l’opinion soit préparée par des sondages opportuns et par une communication gouvernementale justifiant par avance ces mesures. Au nom de l’efficacité et de la nécessaire réforme. »"

      "Dans notre article « Le pouvoir des médias : entre fantasmes, dénis et réalités », nous pointions certains des pouvoirs que les médias exercent réellement. Parmi ceux-ci, nous relevions le pouvoir d’agenda, puisqu’ « en déterminant quelles informations sont dignes d’être traitées, les médias définissent les événements qui font ’’l’actualité’’, suggérant au public non pas ce qu’il doit penser, mais ce à quoi il faut penser » ; et le pouvoir de cadrage découlant du fait que « les médias ont le pouvoir de suggérer sous quel angle doivent être abordées les questions dont ils traitent et comment il faut y penser »."

      Quand Valeurs actuelles et L’Opinion publient sciemment un faux sondage - par Jérémie Fabre, Julien Salingue Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Valeurs-actuelles-et-L-Opinion-publient-sciemment-un-faux-sondage

      "Régionales 2015 : l’intox continue" - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/regionales-2015-l-intox-continue

      -"Comme tout sondage d’intentions de vote, en France les déclarations des sondés ne sont jamais publiées en tant que telles. Les intentions publiées subissent avant publication un "traitement" du sondeur (propre à chaque entreprise de sondage) traitement que les sondeurs refusent toujours de rendre public avec la bénédiction de la commission des sondages et du Conseil d’Etat.

       Aucune trace d’abstention. Personne ne peut croire sérieusement qu’une élection à part dans les régimes autoritaires, mobilise la totalité du corps électoral. C’est devenu pourtant une habitude bien ancrée chez les sondeur, qui justifient, parfois, cette absence par la difficulté de l’évaluation. Autrement dit quand le problème est difficile à mesurer on le fait disparaître." ;

      –"Le pourcentage des sondés refusant d’indiquer leur intention de vote s’établit selon les régions testées entre 29% (Ile de France et Paca) et 39%" " ;

      –"Chaque semaine un sondage sensationnel est censé nous surprendre. Les éditorialistes en piaffent d’impatience, comme Yves Thréard jeudi 22 octobre sur I>télé annonçant « en avant-première » des chiffres " ;

      –" titres sensationnalistes"

      Fonctionnaire : l’éternel tête de Turc - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/fonctionnaire-l-eternel-tete-de-turc

      -"le couple de doxosophes renoue encore avec la logique du ressentiment primaire du « pourquoi eux et pas nous ? » (OpinionWay-Le figaro, 23 septembre 2015)."

      –"On obtient forcément un avis favorable escompté - les fonctionnaires étant minoritaires dans l’échantillon - comme n’importe quel autre groupe social sur lequel on aurait interrogé en évoquant quelque chose que "les autres" n’ont pas. Mais si on ne le fait pas pour "les autres", on le fera et le refera pour les fonctionnaires."

      #Sondages

      Sonder des ignorants, pourquoi ? - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/sonder-des-ignorants-pourquoi

      Même les estimations étaient fausses - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/meme-les-estimations-etaient-fausses

      « Ce n’est pas très grave sinon pour les commentateurs qui ont bavardé sur des chiffres faux. De toute façon, c’est déjà oublié. »

      Plus c’est gros, plus ça passe :

      "Odoxa : un nouvel OpinionWay" - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/odoxa-un-nouvel-opinionway

      ""Sondage : les réformes ne font pas peur aux Français", titre Le Parisien (3 avril 2015)."

      "SONDAGE. Les Français favorables à une accélération des réformes"- 6 novembre 2014 - L’Obs #Novlangue
      http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20141106.OBS4294/sondage-les-francais-favorables-a-une-acceleration-des-reformes

      Près de deux Français sur trois veulent une baisse de la dépense publique
      http://www.lesechos.fr/journal20161025/lec1_france/0211426188734-pres-de-deux-francais-sur-trois-veulent-une-baisse-de-la-depe
      http://www.lesechos.fr/medias/2016/10/25/2037619_0211426751443_web.jpg

      Encore un bel exemple de rigueur et de professionnalisme. En posant la question, "Que vous soyez favorable ou opposé à ces mesures, quelles sont celles qui auraient selon vous le plus d’impact sur l’économie ? ».", la "journaliste" en déduit que "Près de deux Français sur trois veulent une baisse de la dépense publique", et d’ajouter que "Les Français sont demandeurs dans leur grande majorité d’une baisse substantielle de la dépense publique. C’est l’un des principaux enseignements d’un sondage Odoxa pour « Les Echos » et Radio Classique. Selon cette enquête, pour 62 % des sondés, la baisse du budget de l’Etat est la mesure qui aurait le plus de répercussions économiques."

      Soyez généreux, pour les fêtes, offrez un dictionnaire.

      "Sondage : 40% des Français favorables à un gouvernement autoritaire" | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/societe/sondage-40-des-francais-favorables-a-un-gouvernement-autoritaire-5

      -"les Français qui réclament du changement et seraient davantage enclins à remettre leur destin entre les mains d’un gouvernement « d’experts », plus technocratique. Ainsi, deux tiers d’entre eux (67%) voudraient que la direction du pays soit confiée à des experts non élus qui réaliseraient les réformes nécessaires mais impopulaires. « Ce regard sur l’urgence de mener des réformes impopulaires se voit aussi dans les sondages qui disent que les hommes politiques ne sont pas courageux », abonde Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l’Ifop."

      "40% des Français seraient tentés par un gouvernement autoritaire"
      http://www.lefigaro.fr/politique/2015/11/03/01002-20151103ARTFIG00077-40-des-francais-seraient-tentes-par-un-gouverneme

      "De belles questions pour promouvoir la dictature"
      http://www.observatoire-des-sondages.org/de-belles-questions-pour-promouvoir-la-dictature

      http://www.odoxa.fr/wp-content/uploads/2015/12/Odoxa-pour-le-Parisien-Aujourdhui-en-France-Sondage-post-r%C3%A9gionales.pdf

      « Si la gauche, le centre et la droite parlementaire (Les Républicains et l’UDI) se rapprochaient pour faire des propositions communes pour notre pays, diriez-vous plutôt que ce serait : » -Une mauvaise chose car
      les partis perdraient leur identité ; Une bonne chose car ce serait une démarche constructive

      94% des Français pour la déchéance de nationalité des terroristes binationaux
      http://www.bfmtv.com/politique/sondage-elabe-bfmtv-94percent-des-francais-pour-la-decheance-de-nationalite-d

      -"L’opinion publique verrait toutefois d’un bon oeil la constitution d’un gouvernement d’union nationale." ;
      –"L’unité nationale règne dans l’opinion publique française." ;
      –"94% des Français soutiennent la proposition de déchoir de la nationalité française les personnes condamnées pour terrorisme. A condition qu’elle dispose d’une autre nationalité. 78% des sondés se disent même « tout à fait favorables » à cette disposition." ;
      –"La mesure permettant d’assigner à résidence ceux qui reviendraient de Syrie ou d’Irak, votée jeudi dans le cadre du projet de loi prolongeant l’état d’urgence, obtient le même nombre d’opinions favorables." ;
      –"88% sont également favorables à la prolongation de l’état d’urgence, 87% à une révision de la Constitution pour créer un « régime civil d’état de crise »." ;
      –"77% des personnes interrogées se disent « favorables » à un gouvernement d’union nationale regroupant tous les partis de gauche, du centre et de droite. Les plus enclins à la mise en place d’un tel dispositif sont les sympathisants de la droite et du centre (81%). 75% des partisans du Parti socialiste approuvent également cette idée."

      Déchéance de nationalité - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/decheance-de-nationalite

      -"De qui ? Des Français bien sûr selon les sondeurs qui ont besoin de le croire malgré les récurrentes critiques sur la représentativité de leurs échantillons en ligne" ;
      –"était-il besoin d’interroger des gens dont on pouvait attendre un score soviétique en ce climat de peur du terrorisme ? Dans ces sondages pousse-au-crime on sait que l’émotion, la peur, la colère font fi de toute considération minimalement informée sur les aspects sérieux, juridiques, politiques et même éthiques, bref sur toute compétence et réflexion. Réponse massive à question d’évidence. Dans un autre siècle, on disait que c’était la foule qui s’exprimait ainsi (Gustave Le Bon, Gabriel Tarde). Pas un peuple."

      Juppé, forcément... : le retour - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Juppe-forcement-le-retour?recherche=jupp%C3%A9
      Juppé candidat préféré des Français pour 2017 selon un sondage - leJDD.fr
      http://www.lejdd.fr/Politique/Juppe-candidat-prefere-des-Francais-pour-2017-selon-un-sondage-756407

      Alain Juppé, seul candidat pour 2017 souhaité par une majorité de Français
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/02/alain-juppe-candidat-2017-sondage-majorite-francais_n_8904218.html

      « Alain Juppé est la seule personnalité politique dont les Français souhaitent majoritairement qu’il soit candidat (56% contre 42%). A noter qu’il est en tête chez les sympathisants de droite hors FN (71%, devançant de 20 points Nicolas Sarkozy) mais aussi chez ceux de gauche (62%) »

      D’un côté, si ces sondeur classent Valls et Moscovoci à gauche, faut-il s’en étonner ?

      Puis, Macron, forcément ? (=>http://zinc.mondediplo.net/messages/11330#message14295)

      « les Français souhaitent qu’il y ait un renouvellement du personnel politique (56%), actuellement insuffisant à leurs yeux (88%). Le jeune ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, est celui qui incarne le mieux le renouvellement en politique, selon 55% des personnes interrogées (contre 43%). Il est le seul à obtenir une approbation majoritaire, aussi bien à gauche qu’à droite hors FN. »

      Donc, 56% des français souhaitent un renouvellement des têtes (quant aux idées et aux pratiques, pas de questions ?) , 55% pensent que Macron incarne le mieux ce renouvellement (pourquoi ?) et 56% des français souhaitent tout de même que Juppé se présente (quels motifs expliquent leurs choix ?). Les sondeurs et journalistes en mal de sujet intéressants dans ce monde si monotone s’amusent toujours en 2016, merci pour eux.

      Quand Valeurs actuelles et L’Opinion publient sciemment un faux sondage - par Jérémie Fabre, Julien Salingue Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Valeurs-actuelles-et-L-Opinion-publient-sciemment-un-faux-sondage

      "En résumé, Valeurs actuelles et L’Opinion ont sciemment publié un faux sondage, avant de bénéficier de la clémence de la Commission des sondages – qui ne cherche même pas à connaître l’identité du payeur et qui n’a pris aucune sanction contre les deux titres. Sur leurs sites, Valeurs actuelles et L’Opinion se sont contentés – sans retirer l’article et les « résultats » du sondage bidon – de cette « mise au point » : « En application de la loi du 19 juillet 1977, et en l’absence de tout élément permettant d’établir l’existence de ce sondage et, a fortiori, de contrôler la qualité des méthodes retenues pour obtenir les résultats diffusés, la commission des sondages, saisie par un militant écologiste et par le Parti socialiste, appelle l’attention de l’opinion publique sur l’absence de fiabilité de ces résultats ».
      Même pas un mea culpa, en somme, ce qui confirme que cette grossière manipulation médiatique jette une lumière crue sur l’état de la déontologie de certaines rédactions et sur les ravages de la folie sondagière."

      –2016 : Qui pour jouer un rôle politique ? - CQFD - Ce Qu’il Fallait Décrypter – iTELE
      http://www.itele.fr/magazines/cqfd-ce-quil-fallait-decrypter/2016-qui-pour-jouer-un-role-politique-148042

      Les "décrypteurs"-sondologues font mumuse au fil de leurs questions débiles, et finissent en beauté : "Avec qui aimeriez-vous passer le réveillon ?"

      –J’imagine les rédactions trépignant d’impatience à l’idée de spéculer sur le futur "casting" et de commenter le style vestimentaire des ministres lors du défilé de prise de fonctions.
      Les Français veulent un nouveau gouvernement, mais avec Valls
      http://www.latribune.fr/economie/france/les-francais-favorables-a-un-remaniement-ministeriel-mais-avec-valls-54529 #Idiocracy #Idiocratie
      (surprise... Hulot, Aubry etc le jeu a déjà commencé depuis plusieurs jours, peut-être même plus, et, souvent, tout est centré sur les jeux politiciens, quant aux très éventuelles conséquences sur le fond, ça ne les intéresse pas, comme ici, pour ne rendre qu’un exemple au hasard en plongeant simplement la main sous l’eau : http://www.bfmtv.com/politique/hollande-et-valls-annulent-des-deplacements-en-fin-de-semaine-949983.html)

      –Les Français et leur envie de lire Sarkozy
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/23/97001-20160123FILWWW00069-les-francais-et-leur-envie-de-lire-sarkozy.php

      -"1 Français sur 10 aurait envie de lire le nouveau livre de Nicolas Sarkozy La France pour la vie et 86% pensent que le souhait de l’ex-chef de l’Etat de revenir sur le terrain est un « coup de communication », selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match." ;
      –"Quant à sa volonté de revenir sur le terrain, 86% des Français estiment qu’il s’agit d’un « ’coup de communication’ visant à améliorer sa cote de popularité » contre 12% pour qui au contraire il s’agit d’une « démarche sincère, visant à mieux connaître l’état d’esprit des Français ». "

      Ah oui quand même, il existe des gens pour répondre ça...

      –Le JDD publie des sondages sur les préjugés ethniques et religieux qui font hurler les internautes
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/31/jdd-sondage-prejuges-ethnique-religieux-_n_9124722.html

      Sondage : le JDD se prend les pieds dans les préjugés - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-02-01/Sondage-le-JDD-se-prend-les-pieds-dans-les-prejuges-id19643

      "Une formulation abrupte, et des réponses orientées par les choix possibles : pas de catégorie « athées », ni de « personnes d’origine française », sans même parler de la catégorie des « Ne répond pas » ; un mélange hasardeux entre origines géographiques et confessions, et au final une question à laquelle, en pratique, il est à peu près impossible de répondre (il est rare de demander à son agresseur de décliner ses origines et sa confession)."

      –Bavardage sur sondage : à propos du « Baromètre » sur la « confiance dans les médias ». par Denis Souchon, Henri Maler - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Bavardage-sur-sondage-a-propos-du-Barometre-sur-la-confiance-dans-les-media

      -"Rien n’a changé depuis la publication de l’article que nous avions consacré à ce sondage en 2001 : « Le baromètre “Confiance dans les médias” ou l’arroseur arrosé ». Ce « baromètre » est tout sauf scientifique : sa fabrication aboutit à une transformation des taux d’audience des différents médias en taux de satisfaction de ces mêmes médias au moyen de l’extorsion de réponses à des sondés auxquels TNS Sofres pose des questions qu’ils ne comprennent pas tous de la même manière et qu’ils ne se posaient pas nécessairement avant d’être contactés par cette entreprise (à but lucratif) de sondages." ;
      –"Qu’importe alors si ce baromètre n’est même pas en mesure d’indiquer le temps qu’il fait : l’essentiel, c’est qu’il offre l’occasion de parler de la pluie et du beau temps, d’opiner sur des agrégats d’opinions hétérogènes, de réaliser un micro-twittoir et de consoler un journaliste." ;
      –"Il faut le souligner : ce sondage n’est pas un sondage de comportement qui, portant sur des pratiques effectives, pourrait fournir de précieux indices, mais un sondage d’opinion qui agrège des « réponses » dont les significations sont hétérogènes. (...) Ainsi, le sondage soulève des questions si générales que chercher une signification aux « réponses » n’a guère de sens. Et que dire de la surenchère qui consiste, pour les besoins du commentaire, à donner des interprétations générales, à partir d’agrégats de « réponses » (parfois incommensurables entre elles tant la compréhension d’une question peut connaître de fortes variations d’un sondé à l’autre) générales et à attribuer une opinion aux « Français » ou à globaliser les médias ou certains d’entre eux" ;
      –"Les sommets de l’insignifiance et du grotesque sont atteints quand Thomas Sotto, visiblement à cours de questions, ponctue l’entretien par la lecture à l’antenne de tweets d’auditeurs, qui ne sont que l’expression de mouvements d’humeur (parfois sans le moindre lien avec le « thème » de l’interview), et ne peuvent qu’alimenter un flot de propos de comptoir " ;
      –"Thomas Sotto : « Parce qu’on peut nous reprocher d’être de mauvais journalistes, mais on est indépendants, on fait ce qu’on veut, on dit ce qu’on veut, on le fait peut-être mal et chacun a le droit de l’apprécier, mais c’est quand même un fantasme qui est très répandu… »"

      =>http://zinc.mondediplo.net/messages/8099#message8164

      -"Je pense qu’il y a une vision fausse en France de la figure du journaliste, on pense que le journaliste est surpayé, alors on pense que le journaliste dîne tous les soirs avec les grands patrons."

      "Les commentaires de ce sondage ressemble à s’y méprendre aux débauches de bavardages qui accompagnent les résultats d’un scrutin quand on prétend y découvrir, en parlant à leur place, les « messages » adressés par les électeurs."


      –Sondage - Centrafrique : 64% des Français contre l’intervention de l’armée française – metronews
      http://www.metronews.fr/info/sondage-centrafrique-64-des-francais-contre-l-intervention-de-l-armee-francaise/mmlf!7XRcCogzA6k

      "Enfin, « les Français connaissent peu la Centrafrique et les enjeux de cette intervention », note le sondeur."

      D’où l’intérêt journalistique de créer une opinion sur le sujet...

      "Après avoir séduit ses homologues africains, « papa Hollande », comme le surnommait la presse malienne, doit encore, chez lui, user de sa pédagogie."

      https://www.scribd.com/fullscreen/189875105?access_key=key-1daf8j7ketec269d2ays&allow_share=true&escape=false&

      « Etes-vous (...) favorable (...) à une intervention (...) en Centrafrique ? »

      Et c’est là que j’ai vraiment envie de rire : NSP...1%.

      Centrafrique : moins d’un Français sur deux soutient l’intervention militaire - L’Express
      http://www.lexpress.fr/actualite/politique/centrafrique-moins-d-un-francais-sur-deux-soutient-l-intervention-militaire
      Sondage. Centrafrique : un Français sur deux soutient l’intervention
      http://www.ouest-france.fr/monde/centrafrique/sondage-centrafrique-un-francais-sur-deux-soutient-lintervention-253904

      –Lu sur l’Express.fr : popularité sondagière de Valls et Hollande à la fois en hausse et en baisse - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Lu-sur-l-Express-fr-popularite-sondagiere-de
      #Bêtisier

      –« Grand entretien » d’Emmanuel Macron : misères de la sondologie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Grand-entretien-d-Emmanuel-Macron-miseres-de-la

      –"Huit Français sur 10 complotistes" : pourquoi ce sondage est problématique
      https://www.marianne.net/societe/huit-francais-sur-10-complotistes-pourquoi-le-sondage-de-l-ifop-est-proble
      #Médias #Sondages #Bêtisier

      "Même chose pour le jugement sur la « compromission des médias » : les Français estimant que les médias ont « une marge de manœuvre limitée » car subissant « des pressions du pouvoir politique et de l’argent », ou ceux jugeant que « travaillant dans l’urgence, ils restituent l’information de manière déformée et parfois fausse », se retrouvent au beau milieu d’une enquête où l’on demande par ailleurs si les traînées blanches des avions relèvent d’un complot chimique… Un parallèle qui a mis en rage le chercheur Frédéric Lordon. Dans Le Monde diplomatique, lui critique une « étude qui accole les 75% de la population manifestant une défiance envers les médias avec le reste de la benne à complotistes, l’idée étant de suggérer, comme il se doit, que douter des médias et battre la campagne conspirationniste, c’est tout un »."

      Les « Fake News » : un problème lourd pour les Français qui attendent une loi sur le sujet - Odoxa : Odoxa
      http://www.odoxa.fr/sondage/fake-news-probleme-lourd-francais-attendent-loi

      "Assez logiquement dès lors, 8 Français sur 10 (79%) jugent que la loi contre les Fake News est une bonne initiative

      Emmanuel Macron, pourrait en profiter pour ne pas avoir « la main qui tremble » et légiférer fortement sur le sujet car rarement une loi n’aura bénéficié d’un contexte d’accueil aussi favorable dans l’opinion."

      Encore du très très lourd... :
      « Tribune des généraux » : LCI et la construction sondagière de « l’opinion publique »par Pauline Perrenot, vendredi 14 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Tribune-des-generaux-LCI-et-la-construction

      –Parisot ne veut pas céder l’Ifop
      http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/09/24/97002-
      Ifop - L’IFOP en quelques lignes
      http://www.ifop.com/?option=com_in_brief
      Europe 1 et RTL s’offrent des patrons - Acrimed | Action Critique Médias. Par Denis Perais
      http://www.acrimed.org/Europe-1-et-RTL-s-offrent-des-patrons

      "Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef intègrent ainsi l’équipe de « polémistes » de l’émission « On refait le monde » sur RTL ; la troisième réussissant le tour de force de se faire aussi embaucher par Europe 1, pour une chronique hebdomadaire le samedi"

      Sondages : http://zinc.mondediplo.net/messages/8648

      #Sondages ou emplois fictifs ?
      Sarkozy est déjà en campagne, selon les Français - Le Point
      http://www.lepoint.fr/politique/sarkozy-est-deja-en-campagne-selon-les-francais-10-06-2016-2045908_20.php

      « Sarkozy est déjà en campagne, selon les Français
      Un sondage Odoxa montre qu’une grande majorité de Français pense que le président des Républicains a entamé sa campagne pour la primaire de la droite. »

      BVA - Sondages : LES FRANÇAIS FACE À LA MENACE TERRORISTE - JUILLET 2016
      http://www.bva.fr/fr/sondages/questions_d_actualite_bva_-_orange_-_itele/les_francais_face_a_la_menace_terroriste_-_juillet_2016.html

      « 78% considèrent ainsi que même si on s’en donne les moyens, on ne peut pas empêcher tous les attentats.
      Un Français sur cinq (21%) estime toutefois que si on s’en donne vraiment les moyens, on peut empêcher de tels actes. »

      Après « Ouest-France », d’autres médias ont-ils renoncé à participer à « la grande manip » des sondages ?. 2021
      https://www.liberation.fr/checknews/apres-ouest-france-dautres-medias-ont-ils-renonce-a-participer-a-la-grand

    • Pourquoi « le sujet le plus important du monde » ne fait presque jamais la une des newsmagazines français - Basta !
      http://www.bastamag.net/Pourquoi-le-sujet-le-plus-important-du-monde-ne-fait-presque-jamais-la-une

      "L’engouement médiatique pour les discours « climato-sceptiques » déborde largement vers la presse « social-démocrate » : Le Nouvel Observateur du 3 décembre 2009 qui, bien que placé sous le patronage de Daniel Cohn-Bendit, le montre bien à travers un article hallucinant de trois pages intitulé : « l’Église de Sciencécologie ». On y apprend que « l’écologie est devenue la nouvelle religion », celle « des Khmers verts et des talibios, des bonimenteurs et des climastrologues », « prophètes du réchauffement climatique [qui] nous promettent l’apocalypse ». Face à eux, tout « pourfendeur de l’écologiquement correct » est condamné comme « hérétique »… L’inquisition écolo règne."

      " moins d’une centaine de multinationales portent à elles seules la responsabilité de deux tiers des émissions cumulées de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle"

      "Bien loin de l’engagement éditorial du Guardian, à chaque fois que les hebdomadaires français ont publié un dossier consacré au climat, ils ont permis à des géants de la pollution d’y intercaler des pages de publicités vantant leurs « innovations » et autres « initiatives » en faveur de la planète. Si ce greenwashing est possible, s’il ne choque pas le lecteur, c’est parce que les contenus éditoriaux contribuent eux-mêmes largement à dépolitiser les enjeux liés au changement climatique."

      #Environnement #Climat #Médias

    • Les discours démago anti-impôts, anti fonctionnaires et anti-état martelés dans les médias prouvent certainement que ceux-ci sont "gauchos"... Comme lorsqu’ils évoquent les coûts des services publics sans évoquer les coûts privés qui les remplaceraient en cas de privatisation par exemple. Sans parler de leur unanimité dans la condamnation des « prises d’otages » des grévistes, ou dans leur participation au concert de louanges suite à la mort de De Margerie. Idem quant au silence assourdissant de « l’actu » (bien qu’il y ait des articles dessus), sur, par exemple, TAFTA, CETA, TISA et les mécanisme ISDS, ou sur x situations de conflits d’intérêts ou de collusions scandaleuses vues dans des reportages (joyeusement ignorés par ceux qui font l’actu, et donc l’agenda du débat politique), depuis x années.
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4221
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3645
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3622

    • "RSA : deux parlementaires veulent sanctionner les fraudeurs et obliger les bénéficiaires à travailler" | Public Sénat
      http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/rsa-deux-parlementaires-veulent-sanctionner-fraudeurs-obliger-beneficiai

      Dans l’esprit des deux parlementaires de droite, ceux qui ont fraudé devront « rembourser ». Ils pourront même payer « des pénalités ». L’exposé des motifs de la PPL parle « d’amendes réellement dissuasives, car proportionnées au montant de la fraude. (…) Plus la fraude est élevée, plus la sanction doit être sévère ».

      « Le non recours aux prestations sociales est bien supérieur à la fraude » - Philippe Warin (politologue)
      http://www.lagazettedescommunes.com/137865/%C2%AB-le-non-recours-aux-prestations-sociales-est-bien-superi

      « Quelles sont les causes de ce non recours ?
      Il y a tout d’abord la stigmatisation des publics qui ont recours aux prestations sociales. Un discours ambiant a véhiculé une norme sociale culpabilisatrice. Toute demande d’aide est perçue comme une preuve de faiblesse. »

      La face cachée de la fraude sociale, par Philippe Warin (Le Monde diplomatique, juillet 2013)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/WARIN/49351

      « Un scandale d’autant plus grand que ceux qui renoncent à leurs droits les financent néanmoins »

      Alerte à la fraude aux cotisations sociales
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/09/16/alerte-a-la-fraude-aux-cotisations-sociales_4488438_823448.html

      "Selon ces nouveaux chiffres, ce sont près de 5 % des recettes de la « Sécu » qui manqueraient chaque année dans les caisses. Il faut rappeler que le « trou » de la Sécu devrait être de 13,4 milliards d’euros en 2014. Résoudre la fraude aux prélèvements permettrait donc de résorber immédiatement le déficit.

      Le problème est que la lutte contre la fraude est dramatiquement insuffisante, alors que celle-ci ne cesse de se développer. « La fraude transnationale, la sous-traitance en cascade, les faux statuts, les circuits de financement occultes compliquent la tâche des agents chargés du contrôle des cotisations »"

      =>http://zinc.mondediplo.net/messages/11053

      La face cachée de la fraude sociale par Philippe Warin
      https://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/WARIN/49351

      #Chômage, le mythe des emplois vacants
      https://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/CLOUET/52623par Hadrien Clouet

      « Il suffit de traverser la rue… » : la ritournelle des emplois non pourvus
      https://theconversation.com/il-suffit-de-traverser-la-rue-la-ritournelle-des-emplois-non-pourvu

      Thomas Guénolé sur la mixité sociale : "La... - Ce soir ou jamais

      « La question identitaire est un piège à cons pour les pauvres ».

      https://www.facebook.com/439831852701846/videos/1091329567552068/?pnref=story

      Faux privilégiés, vrais nantis, par Pierre Bitoun (Le Monde diplomatique, mars 2002)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2002/03/BITOUN/8805

      -"Pour ces riches et ultra-riches, le traitement médiatique s’avère singulièrement moins vindicatif que pour les fonctionnaires. Certes, on dénonce bien leur suffisance, leurs prébendes, leurs gains boursiers phénoménaux ou l’on met en cause les plus corrompus d’entre eux. Mais en même temps, à coups de portraits flatteurs du « manager de l’année » ou de reportages télévisés sur leurs habitudes de luxe, on entretient, par-dessus tout, la fascination de l’opinion pour leur argent et leurs privilèges. On cultive également le leurre de la transparence, sans autre effet que la transparence elle-même. Enfin on sait omettre, quand il le faut, quelques données particulièrement gênantes.

      Tel est le cas des cumuls de postes de direction et d’administration des grandes entreprises. Régulièrement abordé par la presse, grand public ou spécialisée, le sujet peut sembler rebattu. Or il n’en est rien car la présentation journalistique ne fournit jamais que la partie émergée de l’iceberg (5)."

      (L’émission "Capital" sur M6 avait traité le sujet des cumuls dans les conseils d’administration il y a peut-être une décennie de ça. )

      –-
      Un autre classique du diviser pour mieux régner :
      Le nivellement par le bas au nom de l’équité (et même de l’égalité), tellement génial ! Haro sur les fonctionnaires nantis et égoïstes, les musulmans sanguinaires, les roms mendiants, les chômeurs assistés, les grév...euh preneurs d’otage : ces personnes veulent votre perte braves gens !! Ecoutez CAC 40 Télé, TINA qu’on vous dit !! Etc etc. Les médias de masse ont réussi à bien rentrer l’orthodoxie, le fatalisme et la haine de certains autres dans le crâne des spectateurs. C’est quand même consternant de voir des gens suivre ces médias dans ces haines en imaginant les membres du Siècle ou de l’European Round Table se tordre de rire face à ce spectacle. Personnellement je me demande pourquoi tous les travailleurs français ne devraient pas avoir le même traitement que ceux de Chine, d’Ethiopie ou du Bangladesh. Bah oui quoi, c’est quoi ces privilèges bande de feignasses privilégiées ?!
      Un autre fait marrant est que l’on entend beaucoup moins certaines personnes se scandaliser de situation de conflits d’intérêts et de pantouflages, des milliards de la fraude fiscale, ou de la mise en concurrence de modèles sociaux. Quant aux agissements de grandes entreprises vis-à-vis des droits humains ou de la démocratie, c’est à croire qu’ils n’existent qu’en infime quantité. Non vraiment la fixation systématique sur l’AME plutôt que sur ces sujets découle probablement d’un malheureux hasard....

      RSA vs Smic : non, on ne gagne pas autant sans travailler, comme le prétend « Valeurs actuelles » - Libération
      http://www.liberation.fr/desintox/2016/08/31/rsa-vs-smic-non-on-ne-gagne-pas-autant-sans-travailler-comme-le-pretend-v

      « Première remarque : il semble que Valeurs Actuelles ait du mal à lire son propre tableau. »

      VALEURS ACTUELLES N°4161 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4161.html
      VALEURS ACTUELLES N°4159 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4159.html

      Lettre ouverte de la présidente d’ATD Quart Monde au directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles – ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart Monde
      https://www.atd-quartmonde.fr/lettre-ouverte-de-claire-hedon-presidente-datd-quart-monde-a-yves-de-

      "Vous écrivez que la CMU-C est « fréquemment piratée ». Savez-vous que la fraude à la CMU-C s’élève à 700 000 euros par an selon le Fonds CMU, pour environ 5 millions de bénéficiaires ? Cela équivaut à une fraude annuelle moyenne de 14 centimes par bénéficiaire. Vous parlez de fraude « massive »…"

      "Des allégations telles que « la France est devenue la patrie mondiale de l’assistanat », « les prestations sociales encouragent à gagner plus en travaillant moins », « la France, championne du monde de la création d’impôts et de taxes », « les bénéficiaires ont des droits mais aucun devoir », « un assisté peut dissimuler un fraudeur », « une telle générosité attire les plus démunis de la planète », « les demandeurs d’asile sont choyés » et « des étrangers qui n’ont jamais travaillé en France touchent des retraites plus élevées que des millions de petits retraités » sont des discours erronés que nous décortiquons en détail, aux côtés de 109 autres, dans notre livre En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, dont je me permettrai de vous adresser la troisième édition à la fin de ce mois."

      Tout en étant consciente, je suppose, que son destinataire n’en a que faire, étant donné qu’il s’agit plus probablement pour lui de vendre ses abrutis de lecteurs à des annonceurs, et/ou son torchon à ses lecteurs, l’info étant le cadet de ses soucis.

      Quels pauvres types, les riches ! par Politis | Politis
      http://www.politis.fr/articles/2016/09/quels-pauvres-types-les-riches-35354

      "Cette affaire n’est pas sans rappeler la passe d’armes entre ATD et Le Point, qui avait publié le 24 octobre 2013 un dossier du même acabit : « Les assistés. Comment la France les fabrique ». Les préjugés ont la peau dure. ATD aussi."

      –David Pujadas et LCI s’impatientent de la disparition des fonctionnaires
      https://www.telerama.fr/ecrans/david-pujadas-et-lci-simpatientent-de-la-disparition-des-fonctionnaires-686

    • #Bêtisier, stratégie du choc, inclassable ?
      Attentats : Gattaz appelle à « ne pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques »
      http://www.20minutes.fr/economie/1732225-20151117-attentats-gattaz-appelle-a-ne-laisser-partir-a-vau-l-eau-

      « Mais il faut absolument continuer l’optimisation de la sphère publique. On ne peut pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques », a-t-il ajouté.
      « Il faut faire des économies par ailleurs, faire mieux avec moins », a-t-il insisté.
      « Il faut être vigilant sinon on va de nouveau asphyxier l’économie française, je dis attention », a encore déclaré le numéro un du Medef, qui s’est dit « pas à l’aise » avec les propos de François Hollande qui a dit lundi que « le pacte de sécurité (l’emportait) sur le pacte de stabilité » budgétaire.
      M. Gattaz a appelé à « ne pas perdre de vue » l’objectif de baisser les dépenses publiques de 57% du produit intérieur brut à 50% d’ici à 2020.

      –La couverture des attentats dans les journaux télévisés : compassion ou voyeurisme ? par Mathias Reymond - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-couverture-des-attentats-a-la-television-compassion-ou-voyeurisme

      -"Et force est de constater que la télévision française ressemble de plus en plus à celle des États-Unis où la mise en scène spectaculaire des images violentes (le sang, les fusillades, les poursuites) et des émotions (larmes des proches, angoisse des passants, recueillement) relèvent souvent du voyeurisme, mais surtout évincent toute analyse : le commentaire de l’action primant sur la réflexion." ;
      –"Où est le journalisme quand le récit du drame se transforme en une succession de scènes de désarroi ? La presse est-elle dans son élément quand la légitime compassion se métamorphose en voyeurisme ?" ;
      –"La première chaîne revint ensuite « sur le film des évènements », en décrivant le parcours des terroristes dans les rues de Paris à la manière… d’un film." ;
      –"Mais surtout, ce voyeurisme médiatique ne serait pas possible sans l’exhibition numérique." ;
      –"Les aspects les plus contestés des réseaux sociaux déteignent ainsi sur les grands médias : rapidité des flux (avec Twitter) et étalage de la vie privée (avec Facebook). La précipitation et le racolage sont les deux mamelles du journalisme « en temps réel ». "

      –« Avec nous, ou avec les terroristes » : les éditorialistes-faucons sont de retour, par Colin Brunel - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Avec-nous-ou-avec-les-terroristes-les-editorialistes-faucons-sont-de-retour

      -"Les « islamo-gauchistes », les « amis de Daech » ou encore les « crétins », sont en fait, selon Franz-Olivier Giesbert des « marxo-pétainistes ». L’éditorialiste du Point développe sa réflexion (19 novembre 2015) : « En état de soumission devant l’ennemi, ils se prononcent contre toute mesure "sécuritaire" et tentent de terroriser tous ceux qui sortent des clous. » Drôle de vision des choses, quand on voit la difficulté que peuvent avoir certains à exprimer un point de vue dissonant… Puis, pour rendre complète son analyse, Giesbert ajoute que « ces maîtres-censeurs [sont] (…) les meilleurs alliés de Marine Le Pen. » Nous avions compris." ;
      –"réfléchir, comprendre, expliquer, ce n’est pas justifier. Il serait temps que certains le comprennent pour ne pas répéter éternellement les mêmes erreurs en faisant régner une terreur intellectuelle qui, sous couvert de défense de la liberté, tend à ruiner encore un peu plus les conditions élémentaires du débat démocratique."

      –Etre ou ne pas être « Charlie » ?, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, février 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02/RIMBERT/52660

      -"Voici chacun sommé non seulement de choisir son camp, mais surtout d’accepter l’évidence de cette ligne de démarcation." ;
      –"L’écart vertigineux entre ce qu’« être Charlie » signifiait pour les uns (la concorde universelle) et pour quelques autres (les Arabes dehors !) ôtait toute consistance à la catégorie si l’on y réfléchissait un peu. Mais peut-on réfléchir en régime d’information continue ?" ;
      –"La bataille s’engage non plus après mais pendant l’événement, pour en fixer le sens." ;
      –"la « communauté des éditeurs » de presse constituée de dix syndicats patronaux déclare solennellement qu’elle « ne cédera jamais aux menaces et aux intimidations faites aux principes intangibles de la liberté d’expression » ; le même jour, le milliardaire Patrick Drahi, déjà copropriétaire de Libération, confirme son intention d’acquérir les magazines L’Express et L’Expansion." ;
      –"Nicolas Baverez entonnait un air bien connu : « L’union nationale doit être prolongée pour lutter contre l’islamisme mais aussi pour mettre en œuvre les réformes économiques et sociales », au nombre desquelles « la libéralisation du marché du travail, qui a fait ses preuves partout ailleurs »"

      –Attentats du 13 novembre : « Des paroles et des actes » se penche sur « la France d’après », par Benjamin Lagues, Olivier Poche - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Attentats-du-13-novembre-Des-paroles-et-des-actes-se-penche-sur-la-France-d

      –« A force de lantiponner... », par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/RIMBERT/54367

      « Chez les professionnels de la raison, de la rigueur et du recul, les digues ont parfois cédé après les massacres perpétrés à Paris le 13 novembre dernier. »

      –L’art de la guerre imbécile, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, décembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/HALIMI/54355

      "Bernard-Henri Lévy expliquait : « La Libye, contrairement à ce qu’annonçaient les Cassandres, n’a pas éclaté en trois entités confédérées. (…) La loi des tribus n’a pas prévalu sur le sentiment d’unité nationale. (…) Pour l’heure, le fait est là : la Libye, comparée à la Tunisie et l’Egypte, fait figure de printemps réussi — et ceux qui l’ont aidée peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait (6). »"

      –Etat d’urgence éditoriale, par Pierre Rimbert (toujours au top) (Le Monde diplomatique, janvier 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/RIMBERT/54452

      "Les pays européens où l’on compte le plus de candidats au djihad sont aussi très précisément ceux qui consacrent le plus d’argent aux dépenses sociales », observe Pierre-Antoine Delhommais, éditorialiste au Point (3 décembre 2015)"

      –Loi Macron, obscur objet du désir, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mars 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/03/RIMBERT/52714

      "A en croire l’extralucide Nicolas Baverez, cette pulsion impérieuse serait même le véritable motif des manifestations. « Le 11 janvier 2015, écrit-il, les Français ont adressé au monde et à leurs dirigeants un message de dignité et de courage, dont l’esprit est clair : sortir du déni, lever les tabous, passer des paroles aux actes. Ces principes (...) ne seront crédibles que s’ils s’appliquent aussi à la réforme économique et sociale » (Le Point, 12février 2015). Sur les pancartes « Je suis Charlie », il fallait en réalité lire « Je suis Macron ».

      Profiter d’un événement traumatique pour imposer des décisions impopulaires : cette « stratégie du choc » séduit aussi Pierre-Antoine Delhommais. L’éditorialiste a déjà planifié l’étape suivante. « Le gouvernement de Manuel Valls se retrouve aujourd’hui en position de force pour passer outre aux braillements des frondeurs, aux lamentations des syndicats et de tous ceux qui s’opposent aux réformes d’envergure dont la France a besoin pour vaincre ses archaïsmes et débloquer son économie, par exemple touchant à l’organisation du marché du travail ou aux trente-cinq heures. Pour renforcer ce souffle libéral qui a inspiré la loi Macron et pour aller bien plus loin (...). Il faut seulement souhaiter pour la France que M. Valls ne laisse pas passer cette “chance” économique unique que la tragédie des attentats terroristes lui offre » (Le Point, 5 février 2015)"

      –Lapasset : « les attentats ne sont pas un frein à Paris 2024 » - Fil infos - JO 2024 - Jeux Olympiques
      http://sport24.lefigaro.fr/jeux-olympiques/jo-2024/fil-infos/lapasset-les-attentats-ne-sont-pas-un-frein-a-paris-2024-788295

      http://zinc.mondediplo.net/messages/11012#message11013 => voir #Terrorisme #Stratégie_du_choc sur l’exécutif Hollande-Valls

      –Retours sur une grande hypocrisie : http://blog.mondediplo.net/2015-01-12-D-etranges-defenseurs-de-la-liberte-de-la-presse
      https://www.les-crises.fr/indecense-rendons-hommage-a-charlie
      https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/100115/refusons-cette-manifestation-hypocrite
      http://www.politis.fr/Ils-ont-ete-Charlie,33588.html
      http://zinc.mondediplo.net/messages/2838#message3625
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3029#message3048
      http://zinc.mondediplo.net/messages/8099#message8164

      –Et puisqu’"on" en est là, ou plutôt qu’ils en sont là : La sociologie excuse-t-elle les terroristes ? | AlterEco+ Alterecoplus
      http://www.alterecoplus.fr/en-direct-de-la-recherche/la-sociologie-excuse-t-elle-les-terroristes-201512011020-00002614.html

      –Les Inrocks - Pourquoi Philippe Val est l’ennemi de la sociologie. par Jean-Marie Durand
      http://www.lesinrocks.com/2016/01/04/idees/les-regles-de-la-methode-sociologique-11795583

      “La sociologie provoque la colère de tous ceux qui ont intérêt à faire passer des vessies pour des lanternes : des rapports de forces et des inégalités historiques pour des états de fait naturels, et des situations de domination pour des réalités librement consenties.”

      Confondant recherche des causes et attribution des fautes, ces discours anti-sociologiques font appel au bon sens (ce sont les terroristes qui sont responsables des attentats ; qui oserait les contredire ?). Or, si comprendre n’est pas juger, “juger (et punir) n’interdit pas de comprendre”. ;
      –"Elle tend à cet éclaircissement à travers une triple opération : “contextualiser, historiciser, relier”. C’est ainsi que la sociologie aide à “rompre avec les fausses évidences”. Elle historicise des états de faits tenus pour naturels ; elle “déssentialise” les individus qui ne sont devenus ce qu’ils sont que “reliés à toute une série d’autres individus, de groupes et d’institutions” ; elle compare et met en lumière les transformations de phénomènes considérés comme éternels ou invariants. La sociologie pense au fond “relationnellement” ce qui est généralement pensé “substantiellement” par la perception préscientifique du monde. Bref, elle défait les discours d’illusion."

      #Sciences_humaines_Sociologie #Média #Terrorisme

      Au passage, le 28/12/2015, répondant à Claude Askolovitch sur I-Télé, Florian Philippot dit à sa manière que ceux qui sont contre la déchéance de nationalité veulent aider des terroristes, propos qui se retrouvent aussi sur les réseaux sociaux, c’est dire si ces manoeuvres visent exclusivement le "cerveau reptilien".
      Un point positif peut-être à long terme : le PS risque de ne bientôt plus avoir aucune branche à laquelle se raccrocher pour encore prétendre être de gauche.

      –94% des Français pour la déchéance de nationalité des terroristes binationaux
      http://www.bfmtv.com/politique/sondage-elabe-bfmtv-94percent-des-francais-pour-la-decheance-de-nationalite-d

      -"L’opinion publique verrait toutefois d’un bon oeil la constitution d’un gouvernement d’union nationale." ;
      –"L’unité nationale règne dans l’opinion publique française." ;
      –"94% des Français soutiennent la proposition de déchoir de la nationalité française les personnes condamnées pour terrorisme. A condition qu’elle dispose d’une autre nationalité. 78% des sondés se disent même « tout à fait favorables » à cette disposition." ;
      –"La mesure permettant d’assigner à résidence ceux qui reviendraient de Syrie ou d’Irak, votée jeudi dans le cadre du projet de loi prolongeant l’état d’urgence, obtient le même nombre d’opinions favorables." ;
      –"88% sont également favorables à la prolongation de l’état d’urgence, 87% à une révision de la Constitution pour créer un « régime civil d’état de crise »." ;
      –"77% des personnes interrogées se disent « favorables » à un gouvernement d’union nationale regroupant tous les partis de gauche, du centre et de droite. Les plus enclins à la mise en place d’un tel dispositif sont les sympathisants de la droite et du centre (81%). 75% des partisans du Parti socialiste approuvent également cette idée."

      –Déchéance de nationalité - observatoire des sondages
      http://www.observatoire-des-sondages.org/decheance-de-nationalite
      #Sondages
      #OEI #Médias #Terrorisme #Médias_Idiocracy #Bêtisier #Médias_Idiocratie #Médias_Indécence #Le_Point

      –Journalisme au rabais pendant les soldes Par Olivier Poche, Thibault Roques - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Journalisme-au-rabais-pendant-les-soldes

      la presse ne ménage pas ses efforts pour exhorter le lecteur à profiter des « bonnes affaires ».

      Et le vainqueur toutes catégories :

      "- Les Français ont-ils la tête à dépenser ? Est-ce que cela leur fera du bien après une année 2015 éprouvante ?

      […] Je ne pense pas que les Français n’ont pas la tête à dépenser. C’est un moyen cathartique de passer à autre chose. Oui, je pense que cela leur fera du bien. Après les attentats, on culpabilise, même si ce n’est pas notre faute. Consommer permet d’accéder à ce phénomène de « rebirth » [de renaissance] cher aux Britanniques, qui permet de renaître après avoir vécu un traumatisme. […]

      – Est-ce que la consommation est une forme de résistance ? Une consolation ? La preuve que l’on existe ?

      Ce sont les valeurs qui caractérisent l’acte même de consommer."

      Attentat de Nice : la nuit où la télé française a sombré | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/121065/attentat-nice-nuit-tele-francaise-sombre
      Attentat de Nice : France 2 dérape (et s’excuse) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-07-15/Attentat-de-Nice-France-2-derape-et-s-excuse-id20041

      "France 2. Quelques minutes plus tard, la chaîne diffuse l’interview (dont une partie est visible ici) d’un homme, assis à côté du cadavre de sa femme. « C’est fini pour moi, mon fils est mort. J’ai perdu les deux d’un coup. Ma femme et mon fils sont venus voir la fête. Voilà, c’est ça la fête. »"



      –Etat d’urgence
      Ce que nous pouvons, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 30 novembre 2015)
      http://blog.mondediplo.net.rockhe.com/2015-11-30-Ce-que-nous-pouvons

      –Des fiches pour tout le monde | Le blog d’un odieux connard
      http://unodieuxconnard.com/2015/11/30/des-fiches-pour-tout-le-monde

      –L’indignité nationale | Le blog d’un odieux connard
      http://unodieuxconnard.com/2016/01/13/lindignite-nationale

      –De mieux en mieux... Je commence à comprendre pourquoi ce type veut assimiler toute réflexion à de la complicité à l’égard du terrorisme.
      Manuel Valls veut prolonger l’état d’urgence « jusqu’à ce que nous soyons débarrassés de l’EI » http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/01/22/manuel-valls-s-alarme-du-danger-que-fait-peser-sur-l-europe-la-crise-des-mig
      #PS
      – [C’étaient les Guignols] LA PEUR (“Nos attentats, c’est votre sécurité”)
      http://www.les-crises.fr/cetaient-les-guignols-la-peur-nos-attentats-cest-votre-securite

      –’Une loi veut supprimer l’égalité de temps de parole des candidats à la présidentielle, Par Eugénie Bastié
      http://www.lefigaro.fr/politique/2015/12/16/01002-20151216ARTFIG00146-une-loi-veut-supprimer-l-egalite-de-temps-de-paro

      Afin d’en finir avec des règles héritées de vieilles idées allant dans le sens de la démocratie, deux membres du PS endossent généreusement un sacerdoce et partent en croisade contre les archaïsme baroques en vue de répandre la sagesse et les lumières de leur modernité : 

      -"Une proposition de loi déposée par Bruno Le Roux et Jean-Jacques Urvoas sur la « modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle »" ;
      –" La fin de l’égalité stricte de temps de parole
      Au cœur de la proposition, cette mesure veut mettre fin « aux règles baroques » (Urvoas)(...) . Selon la règle en vigueur, tous les candidats, de Nicolas Sarkozy à Jacques Cheminade, doivent avoir le même temps de parole médiatique cinq semaines avant l’élection. « Quand Jacques Cheminade fait 0,25 % des voix au moment du vote décisif (de l’élection présidentielle de 2012, Ndlr), il ne me paraît pas anormal qu’il n’ait pas exactement le même traitement » a argumenté Jean-Jacques Urvoas (...).
      En février 2012, neuf directeurs de rédaction de chaînes de radio et de télévision avaient adressé une lettre ouverte au président du Conseil constitutionnel pour demander que la période de stricte égalité du temps de parole soit réduite à deux semaines. Cette proposition avait été reprise par la Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique, présidée par l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin en 2012.
      La règle d’égalité stricte sera donc remplacée par un « principe d’équité », fondée sur « la représentativité de chaque candidat » et sa « contribution à l’animation du débat électoral ». La règle d’égalité stricte sera réservée aux deux dernières semaines avant l’élection."

      Prime au statut-quo et aux candidats ayant déjà accès aux "grands" médias donc. C’est Aphatie et consorts qui vont être soulagés.

      "La loi prévoit également de « ramener d’un an à six mois la période pendant laquelle les candidats à l’élection présidentielle doivent faire figurer leurs recettes et leurs dépenses électorales dans leur compte de campagne ». Une mesure qui devrait avantager les gros candidats, qui bénéficieront de structures partisanes conséquentes pouvant prendre en charge la campagne avant cette période de six mois. En réalité, cette proposition pourrait permettre de doubler les budgets de campagnes des gros candidats."

      #PS #Démocratie #PS_Démocratie
      La Transition - Ça suffit !
      http://la-transition.fr/Actualite/Fiche/item/ca_suffit__-20
      modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle. Proposition de loi et proposition de loi organique de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle - Panorama des lois - Actualités - Vie-publique.fr
      http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/proposition-loi-proposition-loi-organique-modernisation-regles-applicab

      Présidentielle 2017 : c’est (mal) parti. Par Olivier Poche - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Presidentielles-2017-c-est-mal-parti

      –Le CSA vole au secours d’Alain Finkielkraut : un exemple à suivre - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/le-csa-vole-au-secours-d-alain-finkielkraut-un-exemple-a-suivre,

      « La semaine dernière, les conseillers du CSA ont donc adressé à France 2 un salutaire rappel à l’ordre, reprochant aux journalistes de l’émission Des paroles et des actes du 21 janvier de n’avoir pas précisé qu’une intervenante, Wiam Berhouma, était liée à un groupuscule islamo-gauchiste – les Indigènes de la République –, David Pujadas l’ayant présentée comme une enseignante musulmane sans affiliation partisane. »

      ... ==> http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161
      Nuit debout : Micro-bavard tendu à Véronique Genest - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Nuit-debout-Micro-bavard-tendu-a-Veronique-Genest

      –Autre gardien du #Pluralisme et de la déontologie :
      Brice Couturier, gardien de la « diversité intellectuelle » à France Culture - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Brice-Couturier-gardien-de-la-diversite

      -"Brice Couturier, au cours d’une émission dans laquelle il officie chaque matin depuis des années, considérant qu’il lui est impossible de s’exprimer dans les conditions qui lui sont proposées, le signale et quitte le plateau. Attitude parfaitement respectable… ou plutôt qui le serait si elle témoignait d’une position de principe que Brice Couturier aurait à cœur de respecter en tout temps, sur tous les sujets, valable pour lui-même comme pour ses invités." ;
      –"Le 7 mars dernier, l’émission recevait Gilles Finchelstein, publicitaire chez Havas et directeur général de la Fondation Jean Jaurès (« boîte à idées » du PS), Pierre Cahuc, économiste intervenant « en tant que scientifique pour soutenir le projet de loi El Khomri » [9] et Benjamin Lucas, du mouvement des Jeunes Socialistes, seul critique du projet de loi présent jour-là. Subtilement titrée « Loi El Khomri : la gauche se trahit-elle en réformant ? », l’émission se déroulait donc à 2 contre 1, et même à 3 contre 1 en comptant … Brice Couturier" ;
      –"Cette fois encore, Brice Couturier ne semble pas avoir trop souffert du consensus qui se dégageait de la discussion, « entre gens raisonnables ». L’expression utilisée ici par Brice Couturier"

      #Médias_pluralisme

      L’éditocratie unanime : haro sur les grèves ! par Frédéric Lemaire - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-editocratie-unanime-haro-sur-les-greves

      -"Le JT de France 2 débute sur une note moins caricaturale. Un sujet fait le point sur les blocages, il est conclu par un David Pujadas à la mine sombre : « Et nous apprenons à l’instant que le personnel du terminal pétrolier du Havre, qui représente 40% de nos importations, vote pour la grève. » Allons-nous en savoir plus sur les enjeux ou les revendications de ces grèves ? Non" ;
      –"Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2, tient son explication [1]. Elle dénonce « une radicalisation tous azimuts » de la CGT, qui « paralyse un pays" ;
      –"Éric Brunet, dont la fureur confine au délire. L’éditorialiste explique que la CGT, minoritaire, n’aurait pas été capable de bloquer les raffineries sans « envoyer des élus CGT, parfois des élus de la fonction publique payés avec l’argent du contribuable, des permanents, des salariés de la CGT ». Et de conclure que « ça n’est pas une grève et c’est illégal ». C’est Jean-Jacques Bourdin qui tentera de lui faire entendre raison (!) : les salariés ont bien voté la grève, par exemple au Havre. « Un cas singulier » répond l’éditocrate avec une mauvaise foi confondante.
      Laurent Neumann n’est pas en reste : « La CGT ne défend pas les salariés : elle défend la CGT. » Il évoque le tract présenté par Nathalie Saint-Cricq, sur lequel figure un bâton de dynamite : « Est-ce que c’est de bon goût, en plein état d’urgence, après la séquence attentat que la France a vécu en novembre dernier ? » En revanche l’évocation d’une « prise d’otage » du pays par Manuel Valls, Michel Sapin et Myriam El Khomri ne semble pas lui poser problème – il est vrai que ce vocabulaire, qui surprenait Gilles Bouleau dans la bouche d’un « gouvernement de gauche », fait depuis longtemps partie du lexique éditocratique par temps de grève. Moins courante – mais peut-être promise à un bel avenir – l’inculpation des grévistes pour « terrorisme social », selon le titre de l’éditorial figaresque de Gaëtan de Capèle (23 mai), n’a pas non plus suscité l’indignation de nos experts en « bon goût »."

      « La grogne » : dans le bestiaire des mobilisations sociales - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-grogne-dans-le-bestiaire-des-mobilisations

      Quand Causeur et Valeurs actuelles s’essaient à la critique des médias - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Causeur-et-Valeurs-actuelles-s-essaient-a

      Pénurie de carburant ou pénurie d’information(s) ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Penurie-de-carburant-ou-penurie-d-information-s

      Pour France 2, la “radicalisation” de la CGT est vouée à l’échec - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/pour-france-2-la-radicalisation-de-la-cgt-est-vouee-a-l-echec,14

      -"« Alors, qui contrôle ces barrages ?, interroge David Pujadas. S’agit-il uniquement des salariés des dépôts ou des raffineries ? » J’espère bien, sinon, ce ne serait pas du jeu. Le reportage démarre sur l’image d’une femme en train de faire la quête aux abords d’un blocage de site pétrolier indéterminé. « Elle n’a rien à voir avec l’industrie pétrolière. » Non, pas possible ? « C’est une retraitée, ancienne aide-soignante, elle participe au blocage. » Scandale ! Une usurpatrice ! « Je suis une militante syndicale, je suis retraitée et je suis là pour mes enfants, mes petits-enfants. » Incroyable ! Si tout le monde manifeste avec n’importe qui, c’est la chienlit." ;
      –"« Je ne cache pas mon souci face à la dérive de la CGT », estime le Premier ministre, qui parle aussi de « radicalisation »… Un peu comme un présentateur du JT."

      Journaliste de France 2 ou éditorialiste du Figaro ? Nathalie Saint-Cricq face à la CGT - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Journaliste-de-France-2-ou-editorialiste-du

      Tribunaux médiatiques pour syndicalistes « radicalisés ». par Frédéric Lemaire, Julien Salingue - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Tribunaux-mediatiques-pour-syndicalistes

      Trois mois de couverture médiatique des mobilisations contre la « Loi Travail ».par Julien Salingue, Lundi 6 Juin 2016 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Trois-mois-de-couverture-mediatique-des

      Stigmatisation des grèves et des manifestations : France info appelle l’Europe à la rescousse - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Stigmatisation-des-greves-et-des-manifestations

      -"Ce qui est le plus frappant ici, c’est la prétention à présenter le « point de vue allemand ». La journaliste de la ZDF représente-t-elle toute l’Allemagne ? Et, question subsidiaire : les Allemands pensent-ils tous la même chose ? Deux problèmes qui ne semblent pas gêner la journaliste de France info, qui considère peut-être que l’Allemagne est un « paradis » sur Terre où tout le monde pense miraculeusement la même chose, et où les désaccords sont aussi fréquents qu’une licorne en liberté." ;
      –" le problème n’est pas ici le parti pris des deux journalistes (qui ont le droit de penser ce qu’elles veulent), mais le fait qu’elles soient présentées comme les représentantes, voire même les porte-parole, de pays entiers."

      Loi travail : les médias contre les libertés, par Serge Halimi & Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, juillet 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/HALIMI/55956

      "La France est soumise aujourd’hui à deux menaces qui, pour être différentes, n’en mettent pas moins en péril son intégrité : Daech et la CGT. »"

      "Comme l’admet Giesbert, les médias n’observent pas : ils mènent un « combat ». Et agissent comme une force politique."

      (note perso : donner le twitter d’Aphatie à FOG)

      "« Démagogie debout » (27 avril), « Rétablir l’ordre » (18 mai), « Terrorisme social » (24 mai), « Dictature cégétiste » (26 mai), « Les vandales de la République » (18 juin) : que les éditoriaux du Figaro"

      "Nathalie Saint-Cricq perçoit dans l’exercice somme toute ordinaire du droit de grève une " radicalisation tous azimuts""

      "Dans son ouvrage Le Degré zéro de l’écriture (1953), le sémiologue Roland Barthes observait à propos de la logomachie stalinienne que « l’écriture a finalement pour fonction de faire l’économie d’un procès » ; elle vise « à donner le réel sous sa forme jugée, imposant une lecture immédiate des condamnations »"

      "« Une partie de ces casseurs, chauffés à blanc par la haine et encouragés par l’impunité judiciaire, pourra être tentée de basculer dans le terrorisme, prévient l’écrivain Pascal Bruckner. Nous devons nous inquiéter de leur jonction éventuelle avec les fous de Dieu »"

      "Bas les masques (16). On savait les médias acquis aux priorités néolibérales ; on mesure à l’accueil chaleureux qu’ils réservent au démantèlement du code du travail (17) que cette adhésion sera réitérée perinde ac cadaver (18), aussi étendus que puissent être les désastres politiques et sociaux occasionnés par de telles orientations. On savait les médias français peu soucieux de démocratie sitôt que le suffrage populaire contrarie leurs desseins fédéralistes européens. Avec leur accompagnement bienveillant de l’état d’urgence, avec leur nonchalance devant la mise en cause, inédite depuis plus d’un demi-siècle, du droit des principales confédérations syndicales à manifester dans la capitale, une étape supplémentaire vient d’être franchie."

      Le Monde maquille un interrogatoire de Philippe Martinez. Par par Frédéric Lemaire - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-Monde-maquille-un-interrogatoire-de-Philippe
      #Discours_orthodoxes #Novlangue

      -"Jean-Pierre Elkabbach : « Il y a deux stratégies, la vôtre et celle de la CFDT. D’un côté il y a la négociation, le compromis, la recherche des réformes, et la contestation de rue, qui va l’emporter ? Pourquoi ne pas aller vers le compromis et la réforme ? Pourquoi ne pas faire de la CGT un syndicat réformiste, qui ne considère pas que la minorité a toujours raison sur la majorité ? »" ;
      –"Françoise Fressoz : « La violence est partout, on l’a vu en Grande-Bretagne avec le débat sur le Brexit qui se termine par un mort. Est-ce que vous, vous dites il faut arrêter, avec un mort on ne peut pas continuer comme ça [sic]. »"

      Faut-il limoger François Lenglet (et David Pujadas) ? - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/faut-il-limoger-francois-lenglet-et-david-pujadas,143322.php

      Avec, notamment, ce grand classique de la "pédagogie" :

      "Brice Teinturier, brillant sondologue de l’Ifop, livre une analyse aussi pertinente que celle du journaliste du JT : « Cette loi est rejetée parce qu’elle n’est pas comprise… » Traduction : les gens sont trop cons pour comprendre. « … Parce qu’elle suscite des inquiétudes [irrationnelles, ndlr]"

      -"Affirmer que « 67 % des Français ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez » s’apparente donc à une grossière manipulation. Mais ça prenait trop de temps de dire : « Si l’on retire les 32 % de Français qui ne se prononcent pas, 67 % ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez. »" ;
      –"Alors, quand un micro-trottoir a pour objet de vérifier auprès des « Français » les opinions exprimées dans les sondages par les « Français », c’est le degré zéro au carré."

      « 67% des Français ont une mauvaise opinion de Philippe Martinez », vraiment ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/67-des-Francais-ont-une-mauvaise-opinion-de

      –Pierre Cahuc : « il faut dépolitiser les débats économiques »
      http://bfmbusiness.bfmtv.com/observatoire/pierre-cahuc-il-faut-depolitiser-les-debats-economiques-1034440.h

      "Avec son collègue du CNRS André Zylberberg, l’économiste Pierre Cahuc publie « Le négationnisme économique », véritable pamphlet conte la prise en otage de la théorie économique par les idéologies."

      ""En France il y a la culture de l’intellectuel sartrien anticapitaliste qui pense qu’il est nécessaire de critiquer l’idéologie dominante, ce qui pollue le débat", répond Pierre Cahuc. « On le voit bien, dès qu’il y a un débat sur un sujet il faut qu’il y ait quelqu’un de gauche et quelqu’un de droite. Il faut dépolitiser les débats économiques »"

      ""Aujourd’hui tous les travaux empiriques sur le sujet montrent qu’augmenter le coût du travail au niveau des bas salaires a des effets négatifs sur l’emploi. On peut même le quantifier"

      Quant aux dumpings sociaux organisées : passez votre chemin bande d’idéologues !

      Ces "négationnistes" qui ruinent la science économique - Le Point
      http://www.lepoint.fr/economie/ces-negationnistes-qui-ruinent-la-science-economique-02-09-2016-2065348_28.p

      "s’en prennent au « négationnisme économique »*. Comprendre des contre-vérités économiques pourtant reprises par nombre d’observateurs et médias"

      On pense aux mêmes ?

      « Les baisses de charges, oui, mais uniquement sur les bas salaires »

      Qui a parlé de trappes ? Qu’il ou elle se dénonce !

      « À coups de descriptions d’expériences économiques scientifiques, Pierre Cahuc et André Zylberberg dénoncent ainsi nombre d’idées reçues, complaisamment relayées par les journalistes guidés par leur souci d’équilibrer leurs articles entre tous les points de vue. Des nuisances supposées de la finance aux bénéfices du partage du travail, nombre d’affirmations portées par les Économistes atterrés sont passées à la moulinette. »

      Mort aux médias gauchos !

      « Le consensus économique sur l’opportunité d’une relance par l’augmentation des dépenses publiques ou d’une taxe sur les transactions financières, réclamée par les Économistes atterrés, est moins tranché. »

      Consensus observable dans C Dans L’Air ?

      « Oui, un tel prélèvement est possible, mais il ne doit pas être un prétexte pour lever des fonds pour de nobles causes comme la lutte contre le sida en Afrique »

      "prétexte" ??

      « Quant aux dépenses publiques, elles peuvent bel et bien servir à relancer la croissance, mais pas à n’importe quelles conditions : il faut que la politique monétaire facilite l’accès au crédit, que ces dépenses soient cantonnées à des domaines très précis (infrastructure, transferts vers les plus défavorisés), mais il faut aussi que l’appareil productif puisse . En d’autres termes, elles ne dispensent pas des fameuses réformes structurelles (marché du travail, etc.) honnies par les Économistes atterrés. »

      "En d’autres termes", "s’adapter à l’augmentation des commandes" égal "réformes structurelles" : nickel.

      "Confrontés à la critique de la faillite des économistes à prévoir la crise financière de 2008 [c’est vrai qu’il eut été facheux d’oublier ce point de détail de l’histoire], les auteurs ne se démontent pas : « Le fond du problème est de nature différente : la science économique n’est simplement pas capable de prévoir le futur d’un monde très complexe, où une multitude de facteurs interagissent, en particulier lorsqu’il s’agit d’événements rares ne survenant qu’une ou deux fois par siècle. De la même manière, la médecine n’est pas capable de prévoir la prochaine grande pandémie et même s’il y en aura une. »"

      (Liste des crises monétaires et financières — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_crises_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res)

      "Négationnisme économique" : ce pamphlet est ignoble. C’est un appel direct à l’épuration. Par Henri Sterdyniak - le Plus
      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1558440-negationnisme-economique-ce-pamphlet-est-ignoble-c-est-un-

      « Cahuc et Zylberberg n’hésitent pas à assimiler les économistes critiques à des scientifiques dévoyés soumis à des lobbies. Ils oublient complètement qu’une partie importante des économistes mainstream sont effectivement financés par des industriels ou par la finance.
       
      Ils oublient que certains des travaux appelant à réduire toujours plus les cotisations sur le salaire minimum ont été financés par la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution ou par la Fédération professionnelle des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre opérationnelle. Ils oublient que des économistes sont financés par des assurances pour soutenir la retraite par capitalisation contre la répartition. Ils oublient le développement des chaires universitaires financées par des entreprises, des banques, des assurances.

      Cahuc et Zylberberg croient pertinent de dénoncer les quelques interventions des économistes critiques dans les médias. Les grands médias sont aujourd’hui entre les mains de sept groupes financiers ou industriels. Ils font intervenir massivement des économistes non universitaires, qui n’ont jamais rien publié dans des revues scientifiques, à la solde des banques ou des industriels, ou des journalistes travaillant dans des journaux économiques destinés aux milieux d’affaires.

      Cela ne gêne pas nos deux inquisiteurs. Non, ils dénoncent des interventions d’économistes universitaires, qu’ils veulent déconsidérer car ils ne partagent pas leur aveuglement scientiste. »

      Quand Messieurs Cahuc et Zylberberg découvrent la science | AlterEco+ Alterecoplus
      http://www.alterecoplus.fr/quand-messieurs-cahuc-et-zylberberg-decouvrent-la-science/00012139

      L’économie « pure », nouvelle sorcellerie, par Samir Amin (Le Monde diplomatique, août 1997)
      https://www.monde-diplomatique.fr/1997/08/AMIN/4886

      De l’art d’ignorer le peuple, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, octobre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/ROBERT/56457

      "On est loin des préoccupations comptables qui obsèdent jusqu’à l’absurde la classe dirigeante actuelle. Combien de pays du tiers-monde, du Kenya à la Côte d’Ivoire, ont-ils d’ailleurs sombré dans le chaos peu après avoir reçu leur brevet de « bonne gouvernance » de la part des institutions financières internationales ? On se souvient également de M. Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du Fonds monétaire international, saluant la Tunisie de M. Zine El-Abidine Ben Ali en 2009 par des mots qui laissaient peu entrevoir la révolution de janvier 2011"

      "Symbole, passé relativement inaperçu, de ce hiatus : le 19 janvier 2006, le Parlement européen avait voté une résolution demandant qu’on trouve un moyen de contourner les #référendums français et néerlandais sur le traité constitutionnel européen…"

      #Reéférendum
      C Dans l’Air http://zinc.mondediplo.net/messages/4221

      Le Monde ("La Réalité") selon les "Réalistes"
      « Benoît Hamon le rêveur » : un cauchemar pour les éditorialistes - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Benoit-Hamon-le-reveur-un-cauchemar-pour-les
      #Discours_orthodoxes #Novlangue

      Sur BFM TV, la percée « irrationnelle » de Mélenchon et l’« irrespect » de Poutou
      https://www.vivelacri.se/Sur-BFM-TV-la-percee-irrationnelle-de-Melenchon-et-l-irrespect-de-Poutou

      « Sur l’aspect affaires, je n’ai pas grand chose à dire [...] c’est sur son comportement tout au long du débat, à la fois on a l’impression que c’est un candidat qui a un pied dedans un pied dehors, qui va voir ses supporters pendant le débat, qui refuse d’être sur la photo, qui emploie des mots lorsqu’il parle de la police "qui fait chier les jeunes", je trouve que c’est un candidat qui par moment n’a pas le respect pour être candidat à la présidence. »

      "Il y a un irrespect dans sa posture de bout en bout, et une forme d’indignité par rapport à la solennité d’un débat présidentiel"

      "c’est vrai que ce qui apparaît comme paradoxal, c’est que son projet maintenant deviendrait presque à l’égal de celui d’Emmanuel Macron, et même devant celui de François Fillon, comme le meilleur projet ! Je pense que beaucoup de français n’ont pas totalement regardé le projet... ou alors la société française est en train de basculer vraiment vers l’envie d’une sixième république, l’envie d’idées assez... mais peut-être, hein, je m’interroge sur cette forme d’irrationnalité qui fait que la forme prend le pas sur le fond"

      Copé préconise de baisser les dépenses sociales pour financer l’"effort de guerre" - Le Point
      http://www.lepoint.fr/politique/cope-preconise-de-baisser-les-depenses-sociales-pour-financer-l-effort-de-gu

      Humour umpiste :

      -"Augmenter la dette, c’est [...] mettre en cause notre souveraineté financière, puisque la majorité de nos créanciers sont étrangers"

      - « Nous devons structurellement réorienter le budget de l’État vers le financement de sa mission première : assurer la protection de nos concitoyens. J’assume de dire qu’il faut plus de régalien et moins de social », développe-t-il. L’« effort de guerre » ne doit « être financé ni par le déficit ni par les impôts, mais par plus de travail et moins de dépenses sociales [qui représentent 32 % de notre PIB] »

      #MEDEF #Discours_orthodoxes #Orthodoxie #Multinationales #Lobbying #Dette_publique #Dette_publique_France #Dette #Austérité #UMP

      Gattaz, Sophie De Menton, et les #Paradis_Fiscaux. #MEDEF
      Insoumis France - A chaque fois qu’une banque gagne 4 euros, il y...
      https://www.facebook.com/insoumisfrance/videos/1416228588435654/?fref=mentions

      Florilège de leur #Novlangue, un jour sans fin...
      Les temps modernes (2/2), par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 17 avril 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-04-17-Les-temps-modernes-2-2

      "Une planète grisonnante
      Tuez-les tous"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/A/49159

      "Les Français trop payés ?"
      http://www.valeursactuelles.com/economie/les-francais-trop-payes-38678

      "Le Monde a son chroniqueur esclavagiste"
      http://www.humanite.fr/le-monde-son-chroniqueur-esclavagiste-583585

      "Les joies de l’écriture automatique"
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/RIMBERT/52912

      La crème (avec modération) :

      Leparmentier : -"un SMIC trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation « rouge », une formation professionnelle gaspillée, des indemnités de chômage trop longues. Il faudrait que le marché du travail redevienne un marché, où l’on peut embaucher, licencier et retrouver un emploi rapidement"

      L’Huma : "(Leparmentier) appelle en renfort Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis pour lui faire dire ceci sans autre précision : « le SMIC est à 63% du salaire médian. S’il était à 43%, ce qui correspond à la moyenne internationale, on augmenterait de moitié l’emploi non qualifié"

      David Victoroff (V.Actuelles) : "en appellent au contraire à notre courage pour nous inciter à davantage de sacrifices. Parmi ceux-ci, Huw Pill, chef économiste de Goldman Sachs, suggère une solution radicale : « La France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers »" ; " En suggérant une diminution de la masse salariale d’un tiers, l’économiste ne fait que constater la nécessité de remédier à la perte de compétitivité de l’économie française."

      DIPLO Facebook
      https://www.facebook.com/lemondediplo/photos/a.102820101687.103444.34398236687/10153687405141688/?type=3&theater
      https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/14192678_10153687405141688_6697813388961258313_n.png?oh=fc
      Oups ! => http://zinc.mondediplo.net/messages/4352#message10163
      http://zinc.mondediplo.net/messages/12237

      Le « journalisme post-politique » éparpillé façon puzzle par Frédéric Lordon - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-journalisme-post-politique-eparpille-facon
      Politique post-vérité ou journalisme post-politique ?, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 novembre 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-11-22-Politique-post-verite-ou-journalisme-post

      "Tout y est, et notamment que « la presse » ne se reconnaît aucune responsabilité depuis vingt ans dans la consolidation idéologique des structures du néolibéralisme, qu’elle n’a jamais réservé la parole à ceux qui en chantaient les bienfaits, qu’elle n’a jamais réduit à l’extrême-droite tout ce qui, à gauche, s’efforçait d’avertir de quelques inconvénients, de la possibilité d’en sortir aussi, qu’elle n’a jamais fait de l’idée de revenir sur le libre-échange généralisé une sorte de monstruosité morale, ni de celle de critiquer l’euro le recommencement des années trente, qu’elle n’a jamais pédagogisé la flexibilisation de tout, en premier lieu du marché du travail, bref qu’elle n’a jamais interdit, au nom de la « modernité », du « réalisme » et du « pragmatisme » réunis, toute expression d’alternative réelle, ni barré absolument l’horizon politique en donnant l’état des choses comme indépassable — oui, celui-là même qui produit de la Rust Belt dans tous les pays développés depuis deux décennies, et fatalement produira du Trump avec. Mais non, bien sûr, la presse n’a jamais fait ça."

      "On sait qu’on se rapproche de ces points lorsque, résultat nécessaire de la prohibition des différences, la confusion s’accroît, nourrie par le commentaire médiatique, lui-même de plus en plus désorienté"

      –Les enseignants aux bons soins du patronat, par Renaud Lambert & Sylvain Leder (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/LAMBERT/56790
      #UE #Grèce #Lobbying #Conflits_d'intérêts

      "les enseignants ne seront pas seuls : « En complément de votre action, l’entreprise a une contribution majeure à apporter pour défendre et illustrer les bienfaits de l’Europe, qui n’est pas seulement un projet économique, mais bel et bien un projet politique, un projet de société. » Lequel ? Il faudra le déduire des mérites de Bruxelles célébrés à la tribune. Ainsi, son intervention auprès de la Grèce aurait, selon le directeur du Trésor à la Commission, M. Benjamin Angel, démontré la capacité de l’Union à la « solidarité »"

      "[...]quand on se plaint de la façon dont l’école fait les yeux doux aux patrons, on s’entend répondre : “Il faut bien préparer les enfants au monde de l’entreprise ! Vous, vous ne créez que des chômeurs”, comme nous l’a répliqué l’ancien directeur de l’académie de Paris, Claude Michelet, il y a deux ans. »"

      "De retour dans l’amphithéâtre, on retrouve la préoccupation des intervenants pour l’Europe. Une Europe menacée par « la recrudescence de la menace terroriste, la montée des populismes et des discours protectionnistes », selon M. Huillard, qui met tous ces « dangers » sur un pied d’égalité"

      "Son unique échec ? L’Europe politique. Car le Vieux Continent souffrirait d’un excès de démocratie. L’eurodéputée Sylvie Goulard s’en amuse"

      Heureux les pauvres (Le Monde diplomatique, septembre 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/A/57882
      #Allemagne #Sociaux-Démocrates

      « Nous fournissons aux employeurs un matériel humain bon marché. »

      Sur France 2, le JT a 70 ans et tous les talents - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/sur-france-2,-le-jt-a-70-ans-et-tous-les-talents,n6295731.php

      Des élus de droite ne veulent pas de Greta Thunberg à l’Assemblée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/22/des-deputes-de-droite-protestent-contre-la-venue-de-greta-thunberg-a-l-assem

      "Liaisons dangereuses avec Taubira" : Plainte d’Anticor contre Le Figaro - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-11-10/Liaisons-dangereuses-avec-Taubira-Plainte-d-Anticor-contre-Le-Figaro

      Juste pour rire :

      #Le_Figaro veille à la "transparence", et contre "la confusion des genres". Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, se serait quant à lui fait le défenseur du principe de séparation des pouvoirs (oui, oui).

      Le foutage de gueule du Figaro - Le Petit Journal du 11/11 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1329463
      (à partir de 30mn)

      "Cris de joie dans le 93" : encore une intox...
      http://www.marianne.net/cris-joie-93-encore-intox-100238061.html

      « Je n’ai pas de source personnelle, c’est un tweet d’un journaliste de Montpellier », explique de son côté @luciole4064, auteur de messages similaires. Ce journaliste, Alexandre Mendel, qui a notamment collaboré à Valeurs actuelles, a en effet tweeté ce message à 23h46 : « cris de joie dans les banlieues du 94 (Vitry, Ivry...) et du 93 ». A-t-il entendus lui-même ces fameux « cris de joie » ? Peu probable, puisqu’il habite à Montpellier, comme indiqué sur son profil Twitter. Contacté, il n’a pas répondu à nos sollicitations.

      Valeurs Actuelles porte plainte contre les aides à la presse françaises | EurActiv.fr
      http://www.euractiv.fr/sections/societe-de-linformation/valeurs-actuelles-porte-plainte-contre-aides-la-presse-francaises

      -"Deux conditions : ne pas dépasser les 300.000 exemplaires et ne pas avoir été condamné pour racisme, antisémitisme ou incitation à la haine ou à la violence au cours des cinq dernières années." ;
      –"Le groupe Valmonde, éditeur de Valeurs Actuelles, a adressé lundi « une plainte formelle » contre la France « pour aide d’État incompatible avec le Traité de l’Union européenne », et qui causerait un « préjudice grave, massif et immédiat » à l’hebdomadaire." ;
      –"Cette aide d’État « procure un avantage sélectif à certaines entreprises » et « faussera gravement la concurrence du fait de la fragilité du secteur de la presse politique », selon la lettre envoyée par Valmonde au commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager."

      Sur les aides à la presse, «  Valeurs actuelles  » s’oppose à Fleur Pellerin. Par Alexis Delcambre et Alexandre Piquard
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/11/20/fleur-pellerin-et-valeurs-actuelles-s-opposent-sur-le-terrain-des-aides-a-la

      -"Le fait que ce renforcement des aides directes ne touche pas les titres ayant fait l’objet de condamnation a fait rapidement réagir. Mardi 17 novembre, Valeurs actuelles s’en est pris au système d’aide dans sa globalité en indiquant avoir « adressé une plainte formelle contre la France pour aide d’Etat incompatible avec le Traité de l’Union européenne dans le secteur de la presse d’information politique et générale de diffusion nationale »." ;
      –"le ministère rappelle que cette aide au pluralisme ne représente qu’une faible partie de l’ensemble des aides directes et indirectes (via les aides postales notamment). En 2014, un titre d’extrême droite comme Présent a touché 362 745 euros d’aides au total (dont 226 888 euros d’aides directes). Valeurs Actuelles a touché 961 026 euros d’aides à son transport postal mais zéro aide directe. Minute et Rivarol n’ont rien touché."

      Pellerin veut priver Valeurs actuelles et Minute d’aides à la presse. Louis Hausalter
      http://www.marianne.net/pellerin-veut-priver-valeurs-actuelles-minute-aides-presse-100237730.html

      Le Point, canard anti-système, a trouvé son poulain révolutionnaire. (C’est le 1er avril tous les jours avec certains).
      La bibliothèque - Le Point
      http://www.lepoint.fr/versions-numeriques

      Emmanuel Macron, star d’un « événement » organisé par Challenges et Sciences et Avenir - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Emmanuel-Macron-star-d-un-evenement-organise-par

      Le candidat des #Médias, par Marie Bénilde (Le Monde diplomatique, mai 2017)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2017/05/BENILDE/57494
      #Novlangue #Discours_orthodoxes

      "Après « La bombe Macron » en septembre 2014, L’Express inaugurait sa nouvelle formule, en mars 2016, avec ce titre : « #Macron : “Ce que je veux pour 2017” ». « C’est lui qui incarne le plus l’esprit de réforme en France aujourd’hui, avec modernité », insistait Christophe Barbier"

      "Le Point a multiplié les couvertures : « Et pourquoi pas lui ? », « L’homme qui dérange »"

      "Mais l’avantage accordé par la presse à M. Macron tient moins à ce qui se dit qu’à ce qui se tait. Dans le domaine des « affaires » — les 120 000 euros de frais de bouche à Bercy, l’impôt sur la fortune ou l’évaluation de son patrimoine révélés par Le Canard enchaîné"

      Pour Emmanuel Macron, la télé cultive sa déférence - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/pour-emmanuel-macron-la-tele-cultive-sa-deference,157896.php

      "« Le politique s’est exprimé, progressiste, social et libéral en même temps. » Ça, c’est fait. « Mais l’homme reste une énigme. » La politique ayant été évacuée d’une phrase, parlons maintenant du vrai sujet : sa personnalité."

      Et c’est ainsi qu’Emmanuel Macron est grand - Ma vie au poste - Télérama.fr #Vidéos
      http://television.telerama.fr/television/et-c-est-ainsi-qu-emmanuel-macron-est-grand,157961.php

      Choose France et make #Macron great again - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/choose-france-et-make-macron-great-again,n5454865.php

      "« Parce qu’Emmanuel Macron entame les réformes dont le monde entier rêvait pour la France. »"

      "Emmanuel Lechypre célèbre « un atout majeur, notre crédit impôt recherche qui attire tous les chercheurs"

      "Pas plus que BFMTV, David Pujadas ne mentionne ces généreuses subventions"

      "« La France devient une place financière, l’industrie du capital risque a levé plus de fonds en France qu’au Royaume-Uni. »"

      "Laurence Parisot conseille : « Allez regarder ce qui se passe ailleurs, et surtout en Chine. L’intelligence artificielle, c’est en Chine qu’elle se fait. » « Et elle est déjà utilisée dans les rues de Pékin, abonde Dominique Seux, puisqu’il y a de la reconnaissance faciale à peu près partout… Ça va très vite ! »"

      "« pdg mondial du constructeur. A ses yeux, l’élection d’Emmanuel Macron a changé la donne ». « C’est beaucoup mieux, Hollande était quand même un socialiste style ancien."

      "« On s’emballe, tempère Laurence Parisot. Il faut raison garder. » Ouf, la voix de la raison. « J’insiste. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Sur le plan des compétences, de l’employabilité… Si on se compare à l’Asie… »"

      " « … Avec des allègements spécifiques de cotisations sociales voire d’impôts pour les plus hauts dirigeants qui s’installent. » Chouette, ça fera d’autant plus de ruissellement dans notre paradis (fiscal)"

      "Elle salue toutefois la « modernité » d’Emmanuel Macron : « “Make the planet great again” a été un coup de booster fantastique. »"

      "stabilité politique, un président qui fait mouvement, le leadership sur les questions de demain, les questions climatiques"

      –Donc, avant le second tour, vote blanc ou abstention = vote FN de gros facho-collabo : appel à "faire barrage". 

      Puis ensuite, sous la plume de

      , vote Macron = vote d’adhésion à l’UE.

      –Adhérez au Mouvement On prend les mêmes (ficelles) et on recommence ! *

      *une consommation excessive peut entraîner des effets officiellement indésirables et totalement inédits, telle qu’une montée du FN ou d’un vilain dérivé après quelques années d’accoutumance.

      Notre dernière collection en question :

      Coulisses de Bruxelles - L’élection de Macron tranche la question européenne - Libération.fr
      http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2017/05/09/lelection-de-macron-tranche-la-question-europeenne

      « Réduire cette élection à un vote anti-Front national, ce qu’il fut aussi, serait une erreur : c’était aussi un plébiscite en faveur d’une France européenne. »

      « Si Jean-Luc Mélenchon, qui a l’europhobie en partage avec le FN (même si elle plus discrète), avait été qualifié pour le second tour face à Macron, le résultat aurait sans doute été le même, n’en déplaise à ses lieutenants. »

      « Et le triomphe du plus européen des candidats, celui en qui tous les commentateurs voyaient une bulle prête à éclater le confirme. Les Français ont massivement (c’est l’un des présidents les mieux élus de la Ve République) rejeté le Frexit qui, ils l’ont bien compris, était un saut dans le vide. »

      « la question européenne est tranchée en France et bien tranchée. »

      –Déstockage, tout doit partir !!
      Cette semaine, le doigt tremblant et le regard indigné d’un pompier-pyromane, ou "résistant", de la première heure :
      (sous forme d’un recyclage copier/coller conforme au label vert de l’actu promouvant la circulation circulaire des commandements orthodoxes au sein de circuits (très) courts, en tout cas plus que ce greenwashing d’artifice) http://zinc.mondediplo.net/messages/11330#message14039 )

      –Le Mediascope » (Vidéo) Canal + « Il faut une nouvelle république » Clémentine Autin ( Grand Journal)
      http://lemediascope.fr/video-canal-il-faut-une-nouvelle-republique-clementine-autin-grand-jour

      De mémoire :
      Dans le contexte de "l’affaire" Cahuzac, C.Autain affirme qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce que certains disaient (sur le plateau ?) d’un fait isolé mais qu’il s’agit d’un problème plus large qui appelle à un changement d’institution (VIème République ?). Duhamel agite alors son doigt accusateur (faisant ici office de crocs des chiens de garde) dans sa direction en lui faisant les gros yeux et l’accuse de tenir le discours du FN.
      Personnellement, je ne me souviens pas avoir entendu le FN remettre en question la Vème République et son côté monarchie de droit divin, c’est à dire son fonctionnement sur le mode de l’homme ou de la femme providentiel(lle).
      A en croire cette séquence, tout ce qui remet en cause l’ordre institutionnel (et bien souvent il en va de même pour l’ordre économique) existant est assimilable à un discours FN. Cela confère donc à ce dernier le monopole de toute contestation du conservatisme ou de l’orthodoxie => l’attitude de Duhamel est une campagne en faveur du FN qu’il prétend combattre.

      Le Monde d’Arnaud Leparmentier macronise la démocratie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-Monde-d-Arnaud-Leparmentier-macronise-la

      « Malheur à qui oserait prétendre que les vingt et quelque millions d’électeurs ayant glissé un bulletin Macron dans l’urne n’étaient pas tous convaincus par son projet européen qui, il est vrai, entérine le Traité. »

      L’investiture de “Chéri” et “Bibi”, une “épopée romanesque” (mais pas sexiste) - Ma vie au poste - Télérama.fr #Idiocracy
      http://television.telerama.fr/television/l-investiture-de-cheri-et-bibi-une-epopee-romanesque-mais-pas-se 

      « On franchit un stade supplémentaire dans la modernisation »
      « Maryse Burgot pour décrypter cette image en direct de la cour de l’Elysée. »
      « Le huitième président de la Ve République qui fait la bise à Anne Hidalgo, c’est une information. »

      Edouard Philippe, un boxeur barbu et “un véritable espoir pour les Français” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/edouard-philippe-un-boxeur-barbu-et-un-veritable-espoir-pour-les

      "Gilles Bouleau, qui accueille le Premier ministre en plateau. « Parmi vos passions, il y a la boxe, trois entraînements par semaine. Vous savez que Manuel Valls a aménagé une salle de boxe à Matignon, vous allez continuer ? Par ailleurs et dans tous les sens du terme, est-ce que vous êtes prêt à prendre des coups ? »"

      « Incarner le renouveau » : programme politique ou marotte journalistique ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Incarner-le-renouveau-programme-politique-ou

      Quand l’AFP étouffe des informations gênantes pour le nouveau pouvoir (SNJ-CGT) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-l-AFP-etouffe-des-informations-genantes

      Appel au don : pour abréger les souffrances de cet éditocrate en phase terminale de ridicule, donnez.
      Mélenchon, Ruffin, Corbière et Autain... Les nouvelles stars de l’Assemblée nationale - Challenges.fr
      https://www.challenges.fr/politique/melenchon-ruffin-corbiere-et-autain-les-nouvelles-stars-de-l-assemblee-na

      « Parce que la France insoumise est aujourd’hui la seule force capable, dans la France d’aujourd’hui, de fédérer les mécontents de l’ancien monde, souverainistes et populistes, immobilistes et anticapitalistes, et les mener au pire du » jusqu’au boutisme ""

      (de loin ma préférée =>)
      « Remarquant un drapeau européen trônant là, aux côtés du drapeau tricolore, le nouveau député n’a pu s’empêcher de dénoncer ce beau symbole de l’union entre les peuples d’Europe »

      « Le drapeau européen, ce n’est pas la vierge Marie, c’est 70 ans de paix. »

      « le virage souverainiste touchant à l’identitaire nationaliste n’était pas une illusion née des étranges ambiguïtés de la post-campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, entre refus d’appeler à voter clairement pour Emmanuel Macron et fausse hostilité à Marine Le Pen »

      « On devine le spectacle d’avance. Les séances de question au gouvernement vont tourner au bêbête-show. La démocratie représentative sera dénigrée. »

      Alerte : les Insoumis annexent la télé ! - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-06-23/Alerte-les-Insoumis-annexent-la-tele-id9989

      Bonne nouvelle : Emmanuel Macron ne fait pas de politique - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/bonne-nouvelle-emmanuel-macron-ne-fait-pas-de-politique,n5629900.php
      #Novlangue #Discours_orthodoxes

      "« J’attends de vous que vous soyez des entrepreneurs de l’État, dit le président. Le mot d’entrepreneur ne se réduit pas à l’entreprise. C’est le fait de faire. » Faire quoi, au fait ? Qu’importe. Devant le Conseil d’État : « La performance ne saurait être un tabou du service public. » Quelle performance, et mesurée comment ?"

      "« Gilles Le Gendre, ex-entrepreneur et député de la majorité, revendique une culture du résultat au nom de l’efficacité. » Efficacité à faire quoi, mesurée comment ? Le député m’éclaire. « Une entreprise qui se transforme, elle explique qu’elle va mettre le client au centre. » Et le salarié au pas. « Nous devons nous inspirer de ça. » Puisque le privé est synonyme d’efficacité, appliquons au public les principes de concurrence, d’audit, de flexibilité, de sous-traitance, pardon, d’externalisation, pardon, d’outsourcing."

      "« Emmanuel Macron emporterait en politique certains codes et usages de l’entreprise et notamment plus de pragmatisme. » Ah, le pragmatisme ! Et le bon sens, aussi, n’est-ce pas ?"

      "« Ruth, à quel moment vous êtes vous dit que ce personnage entrait dans votre radar politique ? », demande Jean-Baptiste Boursier à Ruth Elkrief lors du débat qui suit la diffusion inédite du documentaire-choc. « En juillet 2016, pendant les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, à sa manière de saluer avec application tous les gens autour de moi », se flatte la journaliste, sans préciser qu’elle n’y était pas pour BFMTV mais pour effectuer un ménage."

      "moi je ne fais pas de politique ». Mais bien sûr. Philippe Besson est écrivain et, même s’il « parle politiquement parlant » pendant une heure dans un talk-show politique, il ne fait pas de politique. Pas plus que Ruth Elkrief, Laurent Delahousse… ou Emmanuel Macron."

      Les éditocrates éblouis par Macron... et en rage contre les gilets jaunes - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Les-editocrates-eblouis-par-Macron-et-en-rage

      David Pujadas stupéfait : les conclusions du Grand Débat sont “macronistes” - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/david-pujadas-stupefait-les-conclusions-du-grand-debat-sont-macronistes,n62
      « Grand débat », grosses malhonnêtetés - Mémoire des luttes
      http://www.medelu.org/Grand-debat-grosses-malhonnetetes
      Grand débat : une contribution sur deux a été zappée
      https://lesjours.fr/obsessions/gilets-jaunes/ep37-grand-debat-arnaque

      Guillaume Peltier (LR) et « l’augmentation des salaires de 20% » : désinformation à l’AFP. par Pauline Perrenot, mercredi 28 avril 2021
      https://www.acrimed.org/Guillaume-Peltier-LR-et-l-augmentation-des

      Cravate. Par Sophie de Menthon | #Valeurs_actuelles (lien obsolète)
      http://www.valeursactuelles.com/cravate-50662

      Nicolas Sarkozy part à la (re) conquête des Français | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/nicolas-sarkozy-part-a-la-re-conquete-des-francais-58402

      « Urgence. Alors que les sondages placent de plus en plus haut le candidat à la primaire de la droite Alain Juppé, le président des Républicains Nicolas Sarkozy, a décidé de partir à la rencontre des Français. »

      VALEURS ACTUELLES N°4128 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4128.html

      Torchon toujours prompt à défendre le p’tit peuple :
      VALEURS ACTUELLES N°4129 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4129.html
      VALEURS ACTUELLES N°4133 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4133.html

      Yves de Kerdrel ن sur Twitter : "Sûrement un pur hasard : au moment où #Sarkozy remonte dans les sondages le voilà mis en examen. La précipitation des juges est suspecte...!"
      https://twitter.com/ydekerdrel/status/699683510521589760

      Quand « Valeurs actuelles » fabrique des scènes de guérilla dans les quartiers - La Voix du Nord
      http://www.lavoixdunord.fr/54277/article/2016-10-04/quand-valeurs-actuelles-fabrique-des-scenes-de-guerilla-dans-les-quarti

      "Quant à l’expression « guérilla urbaine », on invite Valeurs Actuelles à se rapprocher des correspondants de guerre qui ont écumé la Colombie des FARC ou le Liban du Hezbollah pour se faire expliquer ce qu’est une guérilla."

      "Enfin, pour la photo, La Voix du Nord a publié une photo d’archives des pompiers en intervention place Verlaine à Arras. Rien à voir avec la photo du magazine, faite par l’AFP à Paris en juin lorsqu’un véhicule de la RATP et des Autolib avaient été incendiés place de la République. D’ailleurs, au fait, où est-il question de véhicule brûlé place Verlaine dans l’article ? Nous cherchons encore le lien entre le texte et la photo."

      Cette info est bidon, Valeurs Actuelles, RT et 7sur7 manipulent l’information #Journalisme
      http://nordpresse.be/cette-info-bidon-valeurs-actuelles-rt-7sur7-manipulent-linformation-journ

      VA, "les médias" et les "sondages" : VALEURS ACTUELLES N°4175 - Anciens Numéros
      http://abo.valeursactuelles.com/anciens-numeros/valeurs-actuelles-n-4254.html
      “Sausage party” : le dessin-animé trash et vulgaire doit-il être retiré des cinémas ? | Valeurs Actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/sausage-party-le-dessin-anime-trash-et-vulgaire-doit-il-etre-retir

      C’est dans l’ire, sur France 5 | Le Club de Mediapart
      https://blogs.mediapart.fr/fabrice-arfi/blog/290916/c-est-dans-l-ire-sur-france-5
      Financement libyen : un journaliste de « Mediapart » révèle l’ignorance de Catherine Nay - Libération
      http://www.liberation.fr/direct/element/financement-libyen-un-journaliste-de-mediapart-revele-lignorance-de-cathe

      Jean-Pierre #Elkabbach au service de Laurence Parisot. Par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Jean-Pierre-Elkabbach-au-service-de-Laurence-Parisot

      L’interrogatoire de trois syndicalistes par Jean-Pierre Elkabbach (avec vidéo). Par Henri Maler, Naïma Benhebbadj, Yannick Kergoat - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-interrogatoire-de-trois-syndicalistes-par-Jean-Pierre-Elkabbach-avec-vide
      #Europe_1

      « Xavier Beulin, vous êtes, pieds et mains liés, du côté des industriels ». Gaspard D’Allens
      http://www.reporterre.net/Xavier-Beulin-vous-etes-pieds-et-mains-lies-du-cote-des-industriels
      #Agriculture #Lobbying

      "« Face à toute nouvelle tentative de Zad, on n’attendra pas les forces de l’ordre, on ira nous-mêmes les déloger », a déclaré Xavier Beulin, président du groupe agro-industriel Avril et président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles)."

      Hâte de voir la teneur de la prochaine interview du dirigeant de la FNSEA par Jean-Pierre Elkabbach.
      (Indice ? Le grand rendez-vous du 22/02/2015 par Jean-Pierre ELKABBACH - Replay - Europe 1
      http://www.europe1.fr/mediacenter/emissions/le-grand-rendez-vous/sons/le-grand-rendez-vous-xavier-beulin-2380211)
      Autres indices =>> http://zinc.mondediplo.net/messages/4161#message18455

      De la neutralité :
      TF1 et France 2 au secours des mal-aimés de la police - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/TF1-et-France-2-au-secours-des-mal-aimes-de-la

      Evo Morales « corrompu » : François Lenglet ne ment pas, c’est la vérité qui se trompe. par Jean Pérès - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Evo-Morales-corrompu-Francois-Lenglet-ne-ment-pas

      Interpellations Veilleurs / Loi Travail : une intox d’Eric Brunet (Libé/Marianne) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-05-19/Interpellations-Veilleurs-Loi-Travail-une-intox-d-Eric-Brunet-Libe-M

      Manifestation de la police : les chaînes d’info co-écrivent l’histoire avec les syndicats de policepar Pauline Perrenot, lundi 24 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Manifestation-de-la-police-les-chaines-d-info-co

      Sur LCI, André Bercoff vent debout contre les éoliennes, Nicolas Doze rayonnant pour le nucléaire
      https://www.telerama.fr/ecrans/sur-lci-andre-bercoff-vent-debout-contre-les-eoliennes-nicolas-doze-rayonna

      https://www.monde-diplomatique.fr/2021/07/RIMBERT/63257Poussée d’encensoir, retour d’ascenseur

      Aux oblats qui lui doivent tout, #BHL pardonnera tout. À l’été 2019, L’Express (26 août) révélait le passé négationniste et raciste de l’écrivain Yann Moix. Collaborateur dans les années 1990 d’un fanzine antisémite, l’actuel chroniqueur de l’émission « Balance ton post ! » sur C8 s’amusait à faire le salut nazi dans un camp de concentration. « La Shoah nous mettait en verve ! », explique-t-il (Paris Match, 20 mai 2021). D’ordinaire prompt à disqualifier ses adversaires idéologiques en leur collant sans le moindre fondement l’étiquette d’antisémites (2), BHL avait cette fois pris la plume pour accorder son « pardon » à l’ex-admirateur d’Adolf Hitler. « Il est juste, jugeait-il, de lui tendre loyalement la main

    • Idiocracy et foutages de gueule en vrac

      –Bernard Tapie revient en politique
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/20/bernard-tapie-revient-en-politique-et-veut-contrer-le-front-national_4835339

      "Motivé par « le résultat des régionales » qu’il perçoit comme « un signal d’alarme » pour « tous ceux qui ont l’envie et la compétence d’apporter des réponses aux problèmes du pays », il veut « faire quelque chose » contre le Front national" ; "Il détaille ainsi dans le JDD son « plan Tapie 2016 » dont la mesure phare est justement l’« interdiction du chômage des jeunes », financée « en réinvestissant tous les fonds actuellement engloutis dans des formations et programmes inefficaces »." ; "L’annonce de son retour intervient alors que la justice l’a tout récemment condamné à rembourser l’argent reçu à la suite d’un arbitrage privé dans le cadre de son contentieux avec le Crédit lyonnais."

      –Karl Lagerfeld : Son étonnante déclaration sur la situation en #Grèce ! | Non Stop People
      http://www.non-stop-people.com/actu/mode/karl-lagerfeld-son-etonnante-declaration-sur-la-situation-en-grece-

      (déclaration filmée à retrouver)

      « Les Grecs ont triché pour entrer dans l’Europe et, maintenant, ils se voient comme des victimes. Non mais, ça va bien ! »

      Karl Lagerfeld soupçonné d’avoir soustrait 20 millions d’euros au fisc, selon « L’Express »
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/06/karl-lagerfeld-soupconne-d-avoir-soustrait-20-millions-d-euros-au-fisc-selon

      Guy Roux : Serge Aurier "devrait aller en prison"
      http://www.europe1.fr/sport/guy-roux-aurier-devrait-aller-en-prison-2668641

      Compte en Suisse : Guy Roux est « en règle avec le fisc français »
      http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/2016/02/18/27001-20160218ARTFIG00092-guy-roux-je-suis-en-regle-avec-le-fisc-fr

      « Je ne souhaite pas exposer mes affaires privées en public », nous a-t-il confié vendredi matin avant d’ajouter « Je suis tout à fait en règle avec le fisc français. »

      Comment UBS Suisse a orchestré un vaste système d’évasion fiscale en France. Par Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet
      En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/17/comment-ubs-suisse-a-orchestre-un-vaste-systeme-d-evasion-fiscale-en-france_
      http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/17/comment-ubs-suisse-a-orchestre-un-vaste-systeme-d-evasion-fiscale-en-france_
      #Fraude fiscale #Finance

      "Alors que l’ex-entraîneur de football Guy Roux, qui a fini par rapporter en France 3,1 millions d’euros, est considéré par le fisc comme ayant eu un rôle « actif » dans la dissimulation de ses avoirs. Contactés par Le Monde, tous disent être désormais en règle avec le fisc français."

      Affaire UBS : Guy Roux et Lizarazu avaient des millions d’euros cachés en Suisse | Economie - lesoir.be
      http://www.lesoir.be/1125355/article/economie/2016-02-18/affaire-ubs-guy-roux-et-lizarazu-avaient-des-millions-d-euros-caches-en-suiss

      "L’ancien entraîneur de football Guy Roux est quant à lui considéré comme un fraudeur « actif ». Celui-ci a intentionnellement caché 3,1 millions d’euros sur un compte UBS, qu’il a ensuite rapatrié en France."

      #Fraude/ évasion_fiscale
      Depardieu ne veut pas payer d’impôts "à des cons qui pensent qu’ils font le bien"
      https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/depardieu/la-france-est-devenue-une-petite-chose-dont-on-ne-parle-plus-selon-depa

      Il estime que l’Etat "n’a pas besoin de politicien à [sa] tête". "Ce qu’il nous faut, c’est un grand gestionnaire, un grand VRP qui nous représente à l’étranger", un rôle dans lequel excelle Nicolas Sarkozy, selon Gérard Depardieu. L’ancien président "a trouvé la paix avec Carla, 

      –Accueil | La Gauche Moderne
      http://www.lagauchemoderne.com

      Valls juge « absurde » le « ni droite ni gauche » du nouveau mouvement de Macron
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/04/07/le-nouveau-mouvement-d-emmanuel-macron-salue-par-le-medef-et-a-droite_489772

      "Emmanuel Macron a espéré, mercredi, parvenir à « construire quelque chose d’autre », à « essayer d’avancer » face aux « blocages de la société ». Pour ce faire, il a précisé que son mouvement serait « ouvert », « pas à droite, pas à gauche »."

      #Novlangue
      L’occasion de poster cette prestation de T.Guénolé, sans commentaire (à partir de (5mn 50s) :
      La communication politique a-t-elle tué la politique ? (2/6) - Ce soir (ou jamais !) - 11/04/2014 - vidéo Dailymotion
      http://www.dailymotion.com/video/x1np53m_la-communication-politique-a-t-elle-tue-la-politique-2-6-ce-soi

      Le changement, c’est maintenant ! Clip Officiel François Hollande - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=HYlKhpWVQ5Y

      Lettre aux familles nobles des 7 royaumes | Gouvernement.fr
      http://www.gouvernement.fr/lettre-aux-familles-nobles-des-7-royaumes

      La "loi Travail" vous parle sur Twitter - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-02-25/La-loi-Travail-vous-parle-sur-Twitter-id19695

      Seine-Saint-Denis : l’UDI parodie "Game of Thrones" pour un clip de campagne
      http://www.rtl.fr/actu/politique/seine-saint-denis-l-udi-parodie-game-of-thrones-pour-un-clip-de-campagne-7769459

      Avec "Hé oh la gauche !", Stéphane Le Foll veut défendre le bilan de François Hollande
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/24/stephane-le-foll-bilan-francois-hollande-politique_n_9767614.html

      Prochains slogans, "Si tu votes #PS, t’auras un Kinder !", "Avac Sarko, la France c tro bo !" ?

      Du moisi à Béziers par Politis | Politis
      http://www.politis.fr/articles/2016/06/du-moisi-a-beziers-34816

      "Robert Ménard a profité de l’occasion pour lancer son mouvement « Oz ta droite ! »"

      –Bruno Le Maire fait le show - Le Petit Journal du 07/03 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1369862

      #Les_Républicains chez Gilles Bouleau - Le Petit Journal du 09/03 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1370555
      #UMP_LR
      La jeunesse Sarkosienne - Le petit Nicolas Sarkozy illustré
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1736005566611696&id=1462975137248075

      http://zinc.mondediplo.net/messages/10802#message16143
      UE :
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3645#message17611
      http://zinc.mondediplo.net/messages/14296

      Nouvelle Gauche : pourquoi le groupe PS ne s’appelle plus socialiste ? - Le Point
      http://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-gauche-pourquoi-le-groupe-ps-ne-s-appelle-plus-socialiste-27-06-201
      Franck Riester nommé co-président du groupe des « constructifs » au côté d’un UDI
      http://www.lefigaro.fr/politique/2017/06/27/01002-20170627ARTFIG00142-franck-riester-nomme-co-president-du-groupe-des-c
      Avec Le Maire, le "renouveau, c’est Bruno" à Bercy
      http://www.europe1.fr/politique/avec-le-maire-le-renouveau-cest-bruno-a-bercy-3333698
      et aussi

      « Gérald Darmanin, [...] ministre de l’Action et des Comptes publics. »

      http://www.lesrepliques.com/photo/art/default/17352483-21863119.jpg?v=1506583911

      http://www.lesrepliques.com/photo/art/default/17392014-21894140.jpg?v=1506781047
      http://www.lesrepliques.com/La-tribune-de-Benoit-Hamon-contre-la-loi-de-securite-interieure_a2003.

      -[ ]
      Sport, gestion d’image :
      Solution éprouvée pour passer du statut de gros blaireau à celui de bienfaiteur : 1) Se rendre à un match de football 2)Se faufiler de manière à atteindre l’arbitre 3)Le bousculer 4)Clamer votre innocence et affirmer en avoir une preuve filmée quand bien même toues les images diffusées dans les médias prouvent le contraire (technique dite du foutage de gueule décomplexé) 5)Attendre la décision d’une sanction de la FFF 6) Attaquer la FFF pour avoir entravé votre parcours professionnel du fait de ladite sanction 7)Attendre que la FFF se décide à négocier puis à verser 20 000 euros aux Restos du Coeur 8)Faire un gros bras d’honneur aux gosses qui respectent les arbitres (faut vraiment être con pour avoir des principes de ce genre dans le milieu du foot)

      Affaire Leonardo : la FFF verse 20 000 € aux Restos - SO FOOT.com
      http://www.sofoot.com/affaire-leonardo-la-fff-verse-20-000-e-aux-restos-213924.html

      Joueur talentueux mais en quête de notoriété, vous désirez disposer de foules acclamant votre nom, s’arrachant votre maillot et réclamant votre transfert dans un plus grand club ? Solution simple et éprouvée agréée par le label "J’emmerde-le-monde" (qui prouve sa fiabilité chaque jour dans les secteurs politiques et médiatiques) : 1)Frauder le fisc alors que vous êtes millionnaire, de préférence dans un pays qui a subi la "crise" des subprimes et ses répliques de plein fouet (bonus si une partie de la population s’est faite expulsée de son domicile en raison de ses dettes envers un secteur bancaire renfloué par les deniers publics, bonus AAA si cette expulsion n’annule pas la dette des ménages mis à leur porte) 2)Négocier avec le fisc après que celui-ci ait ouvert une enquête 3)Commander un blason du label "J’emmerde-le-monde" et le faire coudre à la place de celui de votre club sur votre maillot 4)Faire un gros bras d’honneur à vos fans qui vous acclameront d’autant plus.

      Mascherano empêtré dans une affaire de fraude fiscale ?
      http://www.ecofoot.fr/mascherano-fraude-fiscale-253
      Justice - Une enquête pour fraude ouverte contre Javier Mascherano (Barça)
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Une-enquete-pour-fraude-ouverte-contre-javier-mascherano-barca/594485
      Justice - Javier Mascherano a accepté d’être condamné pour fraude fiscale
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Javier-mascherano-a-accepte-d-etre-condamne-pour-fraude-fiscale/626798
      Justice - Le procès pour fraude fiscale de Messi débutera le 31 mai
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Le-proces-pour-fraude-fiscale-de-messi-debutera-le-31-mai/626423
      #Bêtisier #Divers #Football #Fraude_fiscale

      –Taxe à 75 % : bataille d’arguments entre politiques et professionnels
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/10/31/bataille-d-arguments-sur-la-taxe-a-75-dans-le-foot_3506435_823448.html

      Joueurs moyens surpayés, même dans les grilles de salaires du football professionnel, clubs français incapables de battre des clubs comme Esbjerg, Limassol, l’Hapoel Tel-Aviv ou Nicosie (de mémoire) cette saison là, mais un mot d’ordre : cette taxe va nuire à la compétitivité des clubs français...

      Valenciennes épinglé dans un reportage de France 2 sur le transfert de Carlos Sanchez - France 3 Nord Pas-de-Calais
      http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/2013/09/12/valenciennes-le-vafc-epingle-dans-un-reportage-de-franc

      –L’émission de sport selon D8 :
      Qui a la plus grosse ? - TPMS - 07/01/2016 - D8 - La nouvelle grande chaîne
      http://www.d8.tv/d8-sport/pid8340-d8-touche-pas-a-mon-sport.html?vid=1348428
      #Idiocratie #Idiocracy #Médias_Idiocratie #Médias_Idiocracy

      –Jeter de l’huile sur le feu en instrumentalisant l’anti-racisme : Le Graet est bien dans la lignée de nombre de dirigeants crétins et abjects. Peut-être un trait d’époque.
      https://www.facebook.com/lequipedusoir/videos/993378684067844/?comment_id=993403167398729
      http://blog.mondediplo.net/2015-07-07-Le-crepuscule-d-une-epoque

      « Mais quand les cyniques manquent ce sont les imbéciles qui prolifèrent. Le néolibéralisme aura été leur triomphe : ils ont été partout. Et d’abord au sommet. »

      Bleus - Noël Le Graët juge « stupides » les attaques d’Eric Cantona contre Didier Deschamps
      http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Noel-le-graet-juge-stupides-les-attaques-d-eric-cantona-contre-didier-deschamps/684144

      L’arroseur arrosé.

      -"Le président de la FFF Noël Le Graët a qualifié de « stupides » les propos d’Eric Cantona, qui a accusé Didier Deschamps de ne pas avoir retenu Karim Benzema et Hatem Ben Arfa pour l’Euro 2016 en raison de leurs « origines nord-africaines »." ;
      –"Je ne peux pas imaginer un seul instant que les sélections sont faites en raison de critères qui ne sont pas sportifs », a-t-il ajouté au sujet de cette « attaque minable »."

      Propos minables, on est bien d’accord, et dangereux même.

      Bon, apparemment les cons aussi volent en escadrilles. Après Eric The minable, Jamel (très malheureusement), c’est maintenant Benzema qui montre toute sa classe (http://www.francetvsport.fr/football/euro/euro-2016/propos-de-benzema-noel-le-graet-soutient-didier-deschamps-337711). Petits rappels :

      Benzema n°1 malgré le fait d’avoir abandonné l’équipe en plein match de coupe du monde,

      France - Nigeria (2-0), les notes : Avec ce Valbuena, il ne peut rien leur arriver - Coupe du monde 2014 - Football - Eurosport
      http://www.eurosport.fr/football/coupe-du-monde/2014/france-nigeria-2-0-les-notes-avec-ce-valbuena-il-ne-peut-rien-leur-arriver_sto4308949/story.shtml

      « Agaçant et désinvolte à gauche. Benzema n’avait visiblement pas envie de jouer sur l’aile et il a tout fait pour le montrer. Il ne s’est pas contenté de rater tout ce qu’il entreprenait offensivement, il ne s’est jamais replié en défense laissant des boulevards à gauche et exposant Evra qui s’en est plaint à Deschamps à l’heure de jeu. Une attitude négative comme à ses plus sombres heures en Bleu. Son passage dans l’axe l’a complètement relancé notamment après cette combinaison parfaite avec Griezmann (69e) ou une tête vicieuse (79e) qui aboutit au corner victorieux. »

      Et un gros passage à vide, même s’il n’était pas le seul concerné, loin de là.

      Karim Benzema, 1010 minutes sans marquer en équipe de France entre 2012 et 2013 - Qualif. Coupe du monde 2014 2014 - Football - Eurosport
      http://www.eurosport.fr/football/world-cup-qualification-uefa/2014/karim-benzema-1010-minutes-sans-marquer-en-equipe-de-france-entre-2012-et-2013_sto3684804/story.shtml

      Plus, évidemment, la "sextape" :
      La question (qui peut fâcher) du week-end - Deschamps soutient-il trop Benzema ? - France Football
      http://www.francefootball.fr/news/Didier-deschamps-soutient-il-trop-karim-benzema/642554

      Les manipulateurs comme Benzema ou Cantona font le jeu des racistes (des vrais, j’entends) bien plus qu’ils ne les combattent.
      Valeurs Actuelles et N.Morano doivent trépigner à l’idée de leurs prochaines sorties.

      –Affiche de DSK à Toulon : Mourad Boudjellal voulait « choquer les cons »
      http://www.20minutes.fr/sport/1116039-20130311-20130311-affaire

      "« Les femmes dont la préoccupation première aujourd’hui est de savoir qui est le successeur de Benoît XVI, ont pu évidemment être choquées ! Mais les autres non, j’en suis persuadé. Ce n’est que de l’amusement (…). Quand je pense à un truc amusant, je ne me soucie pas beaucoup de l’avis des cons. Sinon je ne ferais rien. Accessoirement, quand j’arrive à choquer un peu les cons, j’ai réussi ce que je voulais faire. »"

      Mourad Boudjellal : "Oui, le rugby français est raciste"
      http://www.sudouest.fr/2012/01/24/mourad-boudjellal-oui-le-rugby-francais-est-raciste-614287-773.php

      « Dans le rugby, je pense que tout ça (ses origines, ndlr) ne me donne pas la même respectabilité que d’autres présidents. J’en suis intimement convaincu », ajoute le président toulonnais qui dit avoir été victime d’"insultes racistes dans les stades" et recevoir « régulièrement du courrier dans lequel on (le) traite de ’sale Bougnoule’ ».

      Mercredi, le président de Toulon est convoqué devant la commission de discipline de la Ligue nationale de rugby (LNR), pour avoir parlé de « sodomie arbitrale » à la suite de la défaite de son équipe à Clermont (25-19) le 8 janvier. Il risque de 60 jours de suspension à la radiation.

      « Cette convocation démontre les limites du rugby (...). Pour moi, les gens qui sont choqués par le mot ’sodomie’ sont des vieux cons et je n’ai pas envie d’être un vieux con », affirme le dirigeant du RCT"

      RC Toulon : la charge misogyne de Boudjellal contre une journaliste de RTL
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/rc-toulon-la-violente-charge-de-boudjellal-contre-une-journaliste-de-rtl-

      Avec ce genre d’"ennemis" dans le monde du sport, l’extrême droite n’a pas besoin de faire campagne.

      Ah oui, aussi, surtout en fait, dans Des Paroles et des Actes (de mémoire), pour apporter la contradiction à Marine Le Pen, David Pujadas n’a rien trouvé de plus intelligent que de faire appel à un personnage aussi crédible que le président du RCT.
      #Médias

      Et les Aulas, Labrune, Domenech, Courbis(-Montanier), Zidane(-Benzema)...

      Benzema à l’Euro ? Entre Zidane et Hollande, la France balance - BRP HD - Le sport, plein écran
      http://blog.lefigaro.fr/football/bruno_roger-petit/2016/01/zidane-a-deux-qualites.html

      « Maintenant, ce qui m’importe, c’est que je ne vois pas Karim plus préoccupé que cela lorsqu’il est sur le terrain »"

      Real Madrid : Zidane en a assez de l’affaire Benzema
      http://www.footmercato.net/breves/real-madrid-zidane-en-a-assez-de-l-affaire-benzema_171961

      « J’en ai marre. Lui encore plus. Il veut parler de foot, se concentrer sur ça, son travail au quotidien. Il ne manque pas grand-chose pour que l’on oublie cette affaire. Je l’espère ».

      –Bachelot, les caïds immatures et les gamins apeurés | Video MYTF1News | Wat.Tv
      http://www.wat.tv/video/bachelot-caids-immatures-gamins-2wknl_2exyh_.html
      Venant de l’UMP...

      –Plus léger :
      Contre la vidéo  : "L’universalité du football"

      Juventus adulte blanc noir - Decathlon
      https://www.decathlon.fr/juventus-adulte-blanc-noir-id_8363779.html
      https://www.decathlon.fr/media/836/8363779/big_48a267e28cd34a918a60191221ee0e18.jpg
      BUT STADIUM - Wesco Family
      http://www.wesco-family.fr/47215171-but-stadium.html?gclid=Cj0KEQjw2fLGBRDopP-vg7PLgvsBEiQAUOnIXHU
      http://www.wesco-family.fr/media/catalog/product/cache/2/small_image/100x100/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/4/7/47215_P_47215_P@P2@XL.jpg
      Location d’arbitres ? De stade ?

      La rupture de la continuité du jeu :

      Résultats Google Recherche d’images correspondant à http://www.toolito.com/wp-content/uploads/2014/12/pires-simulations-football-plongeon.jpg
      https://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.toolito.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2014%2F12
      http://www.toolito.com/wp-content/uploads/2014/12/pires-simulations-football-plongeon.jpg

      Le romantisme, ces faits qui "font partie du foot" (et tant pis pour le http://img.fifa.com/mm/photo/worldfootball/general/70/02/48/700248_full-lnd.jpg)


      http://md1.libe.com/photo/111933-image-tv-de-la-main-de-thierry-henry-contre-l-irlande-le-18-novembr

      Mondial 2010, Brésil - Kaka expulsé ! - Goal.com
      http://www.goal.com/fr/news/758/coupe-du-monde-2010/2010/06/20/1986649/mondial-2010-br%C3%A9sil-kaka-expuls%C3%A9

    • #Idiocratie #Idiocracy #Médias_Idiocratie #Médias_Idiocracy

      Contre « le cirque politico-médiatique établi et sa logique de spectacularisation du monde » (tribune) Alain Accardo 28 Décembre 2017 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Contre-le-cirque-politico-mediatique-etabli-et-sa

      "Le capitalisme est à cet égard non seulement une vaste entreprise de spoliation et d’asservissement des masses plébéiennes par des oligarchies richissimes mais encore une entreprise de crétinisation systématique"

      "En toute logique on devrait s’attendre à ce que la critique des médias institutionnels soit une préoccupation prioritaire de tous les opposants à l’ordre établi."

      "Aujourd’hui l’activité politique tient à peu près toute dans les effets d’annonce, « la comm’ », aussi sonore que creuse. Le vrai pouvoir, moins racoleur mais nettement plus efficace, est aux mains des multinationales"

      http://www.vibrationclandestine.com/wp-content/uploads/2015/01/140113_la-revue-dessinee-18-BFM-priere-polemique-de-merde-72.j

      –Souvenirs...

      –Tout en finesse
      iTELE HD - Générique ÉDITION SPÉCIALE (2015) - vidéo Dailymotion
      http://www.dailymotion.com/video/x38jx5a_itele-hd-generique-edition-speciale-2015_news

      –Toujours informer sur l’essentiel...
      Dans les hebdos, la dramaturgie électorale plutôt que le mouvement social - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Dans-les-hebdos-la-dramaturgie-electorale-plutot

      –Arnaud Montebourg au Mont Beuvray - Le Petit Journal du 17/05 - CANALPLUS.FR #PS
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1392071
      –Horreur : des « pas concernés » sont dans la rue contre la loi El Khomri ! - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Horreur-des-pas-concernes-sont-dans-la-rue-contre

      –Insoutenable attente du renouveau :
      Hollande : le dernier combat - 12/02/2016 - News et vidéos en replay - C dans l’air - France 5
      http://www.france5.fr/emissions/c-dans-l-air/diffusions/12-02-2016_458974

      « François Hollande a mis fin hier à un long suspense : le remaniement gouvernemental, annoncé depuis plusieurs semaines, a enfin eu lieu »

      –Un élu du Front national remporte la Star Academy, par Julien Salingue - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Un-elu-du-Front-national-remporte-la-Star-Academy

      –Pour y voir plus clair, le journalisme politique au prisme de la « lunettologie ». par Thibault Roques - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Pour-y-voir-plus-clair-le-journalisme-politique-au-prisme-de-la-lunettologi

      –Hollande - Gayet - Trierweiler : un vaudeville écrit et mis en scène par les médias ? par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Hollande-Gayet-Trierweiler-un-vaudeville-ecrit-et-mis-en-scene-par-les-medi

      –Le lundi de la déprime (minute 22 et suivantes). Le Petit Journal du 19/01 - Avec Sandrine Kiberlain - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1352837
      #Idiocracy médiatique et #Sciences

      –Noël, son sapin et ... ses marronniers ! par Nima Kargar | StreetPress
      http://www.streetpress.com/sujet/118609-noel-son-sapin-et-ses-marronniers

      –Euro 2016 : TF1 troque l’information contre son partenariat avec l’Équipe de France - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Euro-2016-TF1-troque-l-information-contre-son

      –JT de France 2 : bref, Adama Traoré est mort - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/JT-de-France-2-bref-Adama-Traore-est-mort

      "Il faut dire qu’au soir de la manifestation de soutien à Adama Traoré, de plus âpres affaires ont retenu l’attention de la rédaction de France 2, des affaires jugées plus importantes au regard de la hiérarchisation des sujets balayés par cette édition du soir, et dont les téléspectateurs ne sauraient être privés [1]. Parmi ceux-ci, l’immanquable chassé-croisé estival a eu non seulement le privilège d’ouvrir le journal mais aussi d’être décliné, sur un peu plus de sept minutes – apprécions la disproportion – en divers « reportages », allant des éternelles fenêtres sur automobilistes immobilisés au « carnet de route » pour vivre les bouchons en direct : « Nous sommes à Valence, il est huit heures. L’objectif pour nous c’est d’aller à Narbonne, on va voir si on y arrive. »"

      –Autre classique : Grève des agents SNCF : Le Parisien s’assure que ses lecteurs n’ont rien compris - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Greve-des-agents-SNCF-Le-Parisien-s-assure-que

      "Si les raisons de la grève sont rapidement expédiées et très partiellement évoquées, la journée des usagers est, elle, abondamment documentée ! Jugez plutôt :
      – Deux vidéos de témoignages d’usagers, dans lesquelles la sempiternelle « prise en otage  » est évidemment évoquée
      – Un diaporama original montrant les usagers montant difficilement dans les trains ou attendant sur les quais (« la galère des usagers franciliens »)
      – Un article sur les suites du mouvement au titre suggestif (« Le pire est-il à venir ? »)"

      –Remaniement : la course aux (fausses) infos de BFM TV et iTélé (VIDEO)
      http://www.programme-tv.net/news/tv/50657-remaniement-la-course-aux-fausses-infos-de-bfm-tv-et-itele-video

      –Comment le “retour” de Nicolas Sarkozy a “surpris” BFMTV - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/comment-le-retour-de-nicolas-sarkozy-a-surpris-bfmtv,146512.php

      "« L’actualité politique marquée par Nicolas Sarkozy, avec un jogging improvisé à la mi-journée. »"

      "« Et ceux-là, ce qu’ils attendent, c’est un discours très musclé [encore ? attention au claquage] sur ces sujets que sont l’immigration, les valeurs, l’identité, l’islam. » Et il serait dommage de ne pas répondre à leurs attentes (suscitées par qui ? par quoi ?) à propos de l’immigration-les-valeurs-l’identité-l’islam."

      "« C’est bien sûr le J1 de cette campagne pour la primaire des Républicains de Nicolas Sarkozy. » Un reporter, Julien Arnaud, annonce une grande première : « C’est la première fois qu’il vient ici, à son QG de campagne, vous le voyez (...) On a pu apercevoir à travers les vitres fumées, dans le hall, à l’accueil, un comptoir avec écrit en gros “Tout pour la France”, c’est le titre du livre de Nicolas Sarkozy. » Encore un scoop que BFMTV n’aura pas."

      "Soudain, Julien Arnaud s’illumine : « Nicolas Sarkozy qui est en train d’arriver ici à son QG. On va vivre cette image en direct. »"

      "« C’est ce qu’il sait faire de mieux, Nicolas Sarkozy, c’est être sur l’avant-scène médiatique. Il a l’intention d’occuper tout l’espace. Il veut que l’on parle de lui. » Heureusement, BFMTV ne tombe pas dans ce piège. Pas plus que France 5, qui a invité Yves Thréard à C dans l’air pour prendre du recul et parce que Christophe Barbier était déjà invité la veille."

      "« Aujourd’hui, interdiction pour les journalistes d’entrer dans les locaux, reprend la journaliste. Mais on a quand même réussi à y rentrer. » Bravo ! Bel exemple d’investigation journalistique ! Du coup, le scoop d’iTélé est confirmé : le comptoir de l’accueil porte bel et bien l’inscription « Tout pour la France »."

      –Michel Drucker lance “L’école des fans”… de France Télévisions - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/michel-drucker-lance-l-ecole-des-fans-de-france-televisions,1466

      "« Bienvenue sur franceinfo :. Il est 10 heures, à la une de ce nouveau journal, ce coup de tonnerre dans le basket tricolore, c’en est terminé pour Tony Parker. » Je suis conquis. Aucun doute, la chaîne info du service public se distinguera par la qualité de sa hiérarchie de l’information.
      « Il y a des grandes signatures qui nous rejoignent, de grands éditorialistes, se réjouit Michel Drucker. Il y a Jean-Michel Aphatie"

      –La fabuleuse démission d’Emmanuel Macron (et le mystère de la navette fluviale) - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/la-fabuleuse-demission-d-emmanuel-macron-et-le-mystere-de-la-nav

      "« Mais avec une structure de popularité aberrante, en tout cas très composite puisqu’il était plus populaire à droite qu’à gauche, il avait une structure sociale de popularité qui était celle d’un ministre de droite. »"

      "Amandine Bégot demande : « Est-ce que c’est le genre de phénomène, Macron, qui peut faire “pschitt” ? » « Oui, tout à fait. » Et même « prout » s’il mange trop d’artichauts. « C’est un produit politique nouveau et très attrayant. » Là-dessus, tout le monde est d’accord (à la télé). « Mais quand on passe aux intentions de vote, il y a très peu de concrétisation. » Les intentions de vote font preuve d’un manque de discernement exaspérant. « C’est assez étonnant, quand on observe ce que veulent les Français, reprend Amandine Bégot, qui bénéficie d’une ligne directe avec lesdits Français. Ils nous parlent de changement, d’envie de changement et malgré tout, on voit que ceux qui incarnent une vraie modernité, une vraie nouveauté, ils ont du mal à décoller. » Et voilà, c’est toujours pareil, les vilains archaïsmes étouffent la vraie modernité."

      "L’envoyé spécial à Bercy récapitule : « Emmanuel Macron va s’exprimer publiquement en conférence de presse. C’est la phase 3 de cette journée. La phase 1, ça a été une réunion avec les membres de son cabinet ; la phase 2, ça a été un départ de Bercy en navette fluviale que vous avez pu suivre en direct sur BFMTV. » Ah non, je l’ai ratée. Heureusement, elle est rediffusée en boucle pour me permettre d’admirer indéfiniment la prouesse de communication fluviale."

      "TF1 a organisé une croisière au long cours pour le démissionnaire. Trente minutes lui sont entièrement consacrées, seulement dix pour les restes de l’actualité."

      Emmanuel Macron superstar médiatique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Emmanuel-Macron-superstar-mediatique

      " Macron à la plage, à Henri IV, à l’ENA, Macron banquier d’affaires, à Davos, Macron décontracté, qui se défend d’être « du sérail »… mais aussi Macron au casino, à Rungis, Macron et son épouse, à l’anniversaire de Line Renaud avec Johnny Halliday et Vanessa Paradis. Et le journaliste de s’émerveiller : « Macron fait parler, Macron fait vendre, on ne compte plus les "unes" de journaux qui lui sont consacrés »"

      "pour lui Macron « a réussi à incarner une forme de modernité […] en se présentant comme celui qui dit les vérités qui fâchent, on l’a vu sur l’ISF, sur les 35h, tout ça lui a attiré la sympathie de nombreux Français, celle des entrepreneurs en particulier »"

      "Le peu de temps restant sera consacré à l’accord dans le secteur laitier, l’amende infligée à Apple et la sortie d’une comédie, Un petit boulot. Pas un mot sur l’accord transatlantique ; pas un mot sur la condamnation de la France par l’ONU."

      Sur France 2, la “fusée” Macron “prend la mer” et le journalisme se noie à l’atterrissage - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/sur-france-2-la-fusee-macron-prend-la-mer-et-le-journalisme-se-n

      "La journaliste estime le futur candidat « ni de droite ni de gauche mais très anglo-saxon », et l’on entend ce dernier prononcer : « What we need is much more flexibility. »"

      "Guillaume Daret, vous avez en main les dernières intentions de vote. » Chouette, une analyse à base de sondages, ça change des éditos à base de sondages. L’expert cite « une étude réalisée par l’institut Kantar-Sofres » (qui est un institut comme Emmanuel Macron est une fusée) selon laquelle le futur candidat gagne au premier tour contre Hollande comme contre Valls. « Emmanuel Macron apparaît donc bien comme le meilleur candidat de la gauche réformiste. »"

      "« il couvre tout le champ politique à l’exception des extrêmes ». Et l’extrême centre alors ? "

      " David Pajadas appelle une envoyée spéciale « devant le QG d’Emmanuel Macron. Qu’a-t-il fait ces dernières heures ? Est-il toujours présent ? » Ça m’étonnerait, il a rattrapé François Hollande à Marrakech. « Oui, il est a priori toujours dans son nouveau QG. »"

      " France 2 a d’autres importantes révélations à faire, notamment sur « les fausses promesses des SAV ». Un véritable scandale, qui relègue aux oubliettes la moindre évocation des fumeuses élucubrations d’un homme d’affaires douteux sur un site tendancieux à propos de l’incertain financement de la campagne d’un ancien président de la République à nouveau candidat à la présidence. La dure loi de l’actualité… "

      L’Obs observe Emmanuel Macron... jusqu’à L’Obsession ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-Obs-observe-Emmanuel-Macron-jusqu-a-L-Obsession

      À Challenges, une voix s’élève contre le Macron-bashing médiatique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/A-Challenges-une-voix-s-eleve-contre-le-Macron?var_mode=recalcul

      "« [leur] vision crypto complotiste du phénomène Macron ne mériterait sans doute pas qu’on s’en préoccupe autant ». Mais on croit comprendre que d’où qu’elle vienne, l’hypothèse d’une focalisation, disons, disproportionnée de la plupart des médias français sur la personnalité d’Emmanuel Macron ne mériterait que le qualificatif infamant et disqualifiant, quand bien même le préfixe « crypto » lui serait accolé, de « complotiste »."

      "si Emmanuel Macron s’est imposé à la presse (et pas l’inverse), c’est parce que « les Français semblent [l’]entendre et se satisfaire » de lui"

      Quand deux économistes étrillent la vision et le bilan économique de Macron - Challenges.fr
      http://www.challenges.fr/economie/quand-deux-economistes-etrillent-la-vision-et-le-bilan-economique-de-macr

      « On voulait montrer que derrière les phrases chocs qui paraissent de bon sens, ses raisonnements économiques n’ont rien de nouveau. Ils sont mis en place depuis pratiquement une trentaine d’années et ne donnent aucuns résultats »

      "L’analyse se fonde sur une méthode simple : la confrontation des idées de Macron à l’épreuve des décisions économiques prises depuis 1945 et les résultats qu’elles auraient démontré en France et dans le monde. « C’est important de le faire car la mémoire concernant les effets des politiques appliquées semble de plus en plus courte », ajoute Thomas Porcher."

      ""L’Etat doit continuer à donner plus de souplesse au marché du travail", assène l’ex-ministre de l’Economie"

      Propos d’un iconoclasme confondant dans le monde de "l’actu" en effet... (https://fr.wikipedia.org/wiki/Iconoclasme)

      ""Une analyse de ces trente dernières années montre au contraire que 17 réformes visant à flexibiliser le marché du travail français ont été mises en place entre 2000 et 2013, sans que le chômage ne recule", rétorquent les deux auteurs. Ils rappellent au passage qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur la corrélation entre flexibilité du marché de l’emploi et niveau de chômage."

      ""Si j’étais chômeur je n’attendrais pas tout de l’autre""

      "cette représentation du chômeur paresseux ne tient pas sauf à penser qu’il y a des périodes d’épidémie de paresse, notamment au moment des crises de 1929 et 2008"

      "Des déclarations comme "toute autre politique est un mirage" ou "le FN est un Syriza à la française" montrent selon eux, que l’ex ministre a une vision binaire du monde : "ouverture vs repli", "pro-européen vs eurosceptique", "nucléaire contre le retour à la bougie". "Ce schéma qui interdit la réflexion est clairement un danger pour la démocratie »"

      Et, il faut le répéter, d’une originalité éclatante à l’opposé des mantras altermondialistes que les éditorialistes, tous de gauche, cela va de soi, nous assènent à longueur d’années.

      "Sur le bilan du ministre, les deux auteurs ne sont pas plus tendres : « Une pâle copie de ce qui s’est fait quelques années plus tôt en Italie et en Espagne », tranchent-ils. La loi Macron est en effet selon eux un duplicate de la loi italienne Libéralisation et promotion de la concurrence et de la compétitivité, conduite, elle aussi par « un gouvernement dit de gauche », celui de Romano Prodi. Le genre de réforme grégaire dans la droite mouvance d’une Europe libérale qui fait de Macron "un élève modèle de la commission européenne (...) « incapable de faire autrement de suivre l’air du temps »."

      " « Les problèmes d’une entreprise, quel que soit le secteur, ne peuvent provenir, pour lui, que d’un manque de compétitivité/coût et plus précisément d’un compromis social trop généreux avec le salarié »"

      autres exemples de modernité top tendance : http://zinc.mondediplo.net/messages/17118#message32557
      #Médias #Discours_orthodoxes #Novlangue

      Dans les hebdos, la dramaturgie électorale plutôt que le mouvement social - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Dans-les-hebdos-la-dramaturgie-electorale-plutot?recherche=dramaturgie

      "l’essentiel est ailleurs ; car quel que soit le résultat de cette course à l’échalote, quelle meilleure façon de dicter l’agenda politique, social et économique, du moment et à venir, que d’offrir, chaque semaine, une nouvelle tête de gondole politique en majesté ?
      Au gré des « unes » et du dernier visage promu, se dessine inéluctablement ce dont il faut parler… et ce dont on ne parlera pas, ou si peu, ou si mal. Imposer les problématiques qui s’imposent, orienter le regard du lecteur davantage vers les jeux d’appareils et les stratégies politiciennes que vers les questions d’intérêt général et les luttes collectives en cours, telle est la redoutable tâche de ces magazines"

      "C’est un des effets les plus profonds mais les plus inaperçus de ce journalisme politique paresseux : à orchestrer si minutieusement la ronde de candidats interchangeables, la politique se trouve vidée de sa substance, réduite qu’elle est à une affaire de personnes et de querelles personnelles. Exalter la compétition comme forme à la fois normale et ultime de la démocratie en affichant chaque semaine un individu toujours semblable et toujours différent en couverture, c’est mettre en scène la vie politique sur le modèle d’une course hippique et accepter tacitement – sinon encourager – qu’il en soit ainsi."

      "L’amour inconditionnel de nombreux journalistes « politiques » pour cette dramaturgie électorale explique, en outre, leur incompréhension devant certains mouvements non-identifiés, et, partant, leur incompétence à en rendre compte. Le corollaire de cette dépolitisation paradoxale, qui appréhende essentiellement la politique par le petit bout de la lorgnette électorale, est la personnalisation à outrance de la vie politique. Qu’on le veuille ou non, se concentrer sur une poignée d’individus, c’est faire des ambitions personnelles l’enjeu majeur des temps présents et à venir, au mépris des questions d’intérêt général."

      "Peu importe, au fond, tant qu’ils parviennent, à coups de « unes » saisissantes, à orchestrer les débats et à en délimiter le périmètre. Nul besoin de censure directe et brutale : cette focalisation persistante et disproportionnée sur le cirque électoral entretient les apparences démocratiques, tout en occultant efficacement certaines thématiques « sensibles » car éminemment politiques."

      Alain Juppé : et si ce n’était pas lui ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Alain-Juppe-et-si-ce-n-etait-pas-lui


      Pseudo-journalisme politique au Parisien : ça va durer encore longtemps ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Pseudo-journalisme-politique-au-Parisien-ca-va

      Hollande renonce : les journalistes-pronostiqueurs avaient vu juste ! - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Hollande-renonce-les-journalistes-pronostiqueurs

      Laurent Delahousse prouve sa pugnacité face à Alain Juppé - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/laurent-delahousse-prouve-sa-pugnacite-face-a-alain-juppe,147219
      http://images.telerama.fr/medias/2016/09/media_147219/laurent-

      "« Et le grand témoin politique de ce soir, réapparaît Laurent Delahousse, c’est Alain Juppé. Il y a une question ce soir qui agite tous les Français : que doit-on faire de ces personnes fichées S ? » Merci Laurent Delahousse, je me trouvais justement très agité pour un dimanche soir, j’en ai maintenant l’explication, c’est juste que je me souciais des personnes fichées S"

      "« Malgré tout, Emmanuel Macron a bien l’intention de multiplier dans les prochaines semaines ce genre de déplacements. » Et France 2 a bien l’intention de multiplier les reportages à chaque « immersion en chaussures de ville mais sans cravate »."

      Agression de Kim Kardashian : BFMTV dénonce l’insécurité du 8e arrondissement - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/agression-de-kim-kardashian-bfmtv-denonce-l-insecurite-du-8e-arr

      “Une ambition intime”, la première émission de politique-affliction - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/une-ambition-intime-la-premiere-emission-de-politique-affliction

      Sur iTélé, la leçon de journalisme de Jean-Marc Morandini - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/sur-i-tele-la-lecon-de-journalisme-de-jean-marc-morandini,148995
      http://images.telerama.fr/medias/2016/10/media_148995/sur-itele-la-lecon-de-journalisme-de-jean-marc-morandini,M382690.jpg

      "« Morandini Live, c’est donc parti, l’actualité décryptée par les médias. » Les médias sont ici représentés par Jean-Marc Morandini. « Notre dossier va s’intéresser à Stéphane Plaza, l’animateur star de M6. Quel est son secret ? »"

      "L’animateur enchaîne : « Dans un instant, Morandini Zap, le zapping, c’est ici et nulle part ailleurs. »"

      "« … j’ai entendu qu’il y avait un grand projet secret sur les 30 ans de M6. C’est vrai ? » « Je devrais être en duo avec Karine Le Marchand, oui. » « Information exclusive que nous donne Stéphane ce soir !, réagit immédiatement Jean-Marc Morandini, qui n’a rien perdu de ses réflexes journalistiques."

      "« Il nous a révélé en exclusivité qu’il préparait les 30 ans de M6, il nous a également révélé en exclusivité qu’il allait sans doute faire un an de pause au théâtre, récapitule Jean-Marc Morandini en exclusivité. Deux informations exclusives qu’on vous a apprises ce soir dans Morandini Live. »"

      "« 14 millions ! 14 millions de téléspectateurs, c’est le record de Cyril Hanouna pour ses trente-cinq heures d’antenne sur C8. »"

      Indépendance, au-delà d’un mot creux, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/HALIMI/56794

      "Pas pour M. Nicolas Sarkozy, vieil ami de M. Bolloré : « S’agissant de nos groupes de communication, débarrassons-nous d’abord d’une idée particulièrement fausse, celle de la prétendue trop grande concentration. C’est tout le contraire. Nos groupes sont trop disséminés, trop petits, pas assez internationaux. (…) Il faudra donc complètement revoir les règles propres à ce secteur, en encourageant au lieu de dissuader la constitution de grandes entreprises de communication multimédia (2). » Même si un tel engagement est au moins aussi capital que celui d’interdire le burkini sur les plages, il a été infiniment moins commenté."

       ??

      « On en est au point, en France, où le directeur de Libération, Laurent Joffrin, un vieux compère de M. Hollande, est suspecté de collaborer à la rédaction de certains de ses discours, sans que cela l’empêche ensuite de les commenter un peu partout. »

      Un exemple de journalisme sportif : les commentaires du premier débat de la « primaire de gauche » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Un-exemple-de-journalisme-sportif-les

      JMA, toujours au top !
      Les prescriptions journalistiques du (bon) Docteur Aphatie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-prescriptions-journalistiques-du-bon-Docteur
      http://www.acrimed.org/+-Jean-Michel-Aphatie-+

      “L’émission politique, la suite” : ni de droite ni de gauche, comme Macron - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/lemission-politique,-la-suite-ni-de-droite-ni-de-gauche,-comme-macron,n5654

      « Vous voulez dire que les Français sont devenus pragmatiques aussi, ils sont moins idéologiques ? »

      A la pointe de l’innovation idiologique (et de l’emploi fictif)
      Lu au FigaroVox : quand on coupe le son de la télé, on entend moins bien - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Lu-au-FigaroVox-quand-on-coupe-le-son-de-la-tele

      Comment le sondologue et le communicant ont-ils procédé pour étudier la « communication non-verbale » ? Tout simplement en… coupant le son. Non ? Si : « nous avons déployé un protocole innovant [sic] forçant nécessairement le trait, qui visait à répondre à une question : si nous demandons à deux échantillons de sujets identiques de regarder un débat avec pour seule différence que l’un d’entre eux seulement ait l’image et le son tandis que l’autre doit se contenter [de l’image] [4], comment seraient jugés les intervenants ? ».

      La boule de cristal hallucinogène de Paris Match - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-boule-de-cristal-hallucinogene-de-Paris-Match
      #Sondages

      "Cet article publié après l’annonce de la non candidature de François Bayrou comporte une conclusion… renversante : « Les scores des autres candidats ne sont pas bouleversés. François Bayrou est crédité de 5,5% d’intentions de vote (=) […]. La décision de François Bayrou de tendre la main à Emmanuel Macron, annoncée en fin d’après-midi, n’était pas encore connue au moment où notre étude a été réalisée. Elle pourrait modifier les résultats dans les jours à venir. »"

      Présidentielle 2017 : Des journalistes sportifs au bord du ring de TF1 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Presidentielle-2017-Des-journalistes-sportifs-au

      "Toute la journée, sur LCI, la succursale de TF1 qui organisait la compétition, rien ne nous fut épargné : ni la visite du plateau, ni celle des loges, ni les passages par les QG. Les préparatifs des compétiteurs furent longuement décrits. On spécula sur leur style et leurs atouts rhétoriques"

      "Il ne restait plus qu’à s’interroger sur l’impact possible du physique des candidats. La palme de la réflexion la plus acérée revient sans nul doute à Thierry Arnaud : « Si vous me permettez de dire les choses brutalement, faut pas qu’il apparaisse comme un gamin ce soir Emmanuel Macron. Il y a ce côté juvénile dans son apparence et peut-être que ça jouera en sa faveur, mais on ne peut pas exclure totalement le risque que ça joue aussi en sa défaveur ce soir. »"

      « Grands » journalistes contre « petits » candidats - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Grands-journalistes-contre-petits-candidats

      "« Évidemment que oui. Si on veut un débat sérieux, un débat où on aborde les vrais thèmes, il faut se concentrer sur les candidats qui peuvent prétendre vraiment gouverner le pays. Vous savez, avec onze candidats, dont un complotiste, deux trotskistes et celui qui veut coloniser la planète Mars, ce n’est plus un débat, c’est un jeu télévisé."

      "Il est vrai que pour éviter de « confondre la démocratie et la cacophonie », Hervé Gattegno n’envisage pas de limiter les temps d’antenne des éditocrates et leurs bavardages inspirés, notamment sur les chaînes d’information en continu !"

      Présidentielle 2017 : Le « grand débat » à onze disséqué par l’éditocratie - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Presidentielle-2017-Le-grand-debat-a-onze

      « je m’interroge sur cette forme d’irrationalité qui fait que la forme prend le pas sur le fond »

      MAM a fait la réponse parfaite à Alain Duhamel qui l’attaquait sur son âge
      http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/16/mam-a-fait-la-reponse-parfaite-a-alain-duhamel-qui-lattaquait-s_a_218

      Jean-Michel Aphatie s’étonne pour rien. Étonnant, non ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Jean-Michel-Aphatie-s-etonne-pour-rien-Etonnant

      France 3 enquête : « Emmanuel Macron a bien reçu ses chaussettes » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/France-3-enquete-Emmanuel-Macron-a-bien-recu-ses

      Avec LCI, distinguez la gauche de droite de la droite de gauche (et de Rokhaya Diallo) - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/avec-lci,-distinguez-la-gauche-de-droite-de-la-droite-de-gauche-%28et-de-ro

      "« Ça m’intéresse peu de savoir si machin est de #Gauche ou de droite, confie Jean-Luc Mano avant de prouver le contraire. Moi, je pense que Schröder, c’était la gauche, Tony Blair, c’était la gauche. Jeter en dehors de la gauche ceux qui ne sont pas la gauche de la gauche, considérer que Manuel #Valls, c’est pas la gauche… eh ben si, c’est la gauche ! » La gauche d’extrême centre droit. « C’est pas à nous de donner des brevets de gauche ou de droite. » Il suffit que Manuel Valls se proclame de gauche pour le croire."

      #PS #Sociaux_Démocrates

      En 2018, Emmanuel Macron sera plus à gauche (que Georges Marchais) - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/en-2018,-emmanuel-macron-sera-plus-a-gauche-%28que-georges-marchais%29,n542
      #Sondages

      "« De toute façon, c’est un phénomène mondial, note Brice Teinturier. Les enquêtes qu’on réalise au niveau mondial montrent que 78 % des 30 pays sondés [soit 23,4 pays, ndlr] considèrent qu’il y a de plus en plus d’immigrés. » La sondologie ne cesse de faire des progrès : après avoir questionné des individus, puis « les Français », elle est maintenant capable d’interroger les « pays ». « C’est bien normal, on est dans un monde beaucoup plus ouvert. Après, il faut gérer les peurs, voire les fantasmes. » En demandant aux gens s’ils ont peur — dans des sondages de niveau mondial."

      "Bruce Toussaint relaie une nouvelle question : « Brigitte Macron sera-t-elle plus présente en 2018 ? C’est intéressant parce qu’elle fascine les Français. » Oups, pardon, j’ai failli oublier : je suis fasciné. « Et au-delà de la France, assure Christophe Barbier."

      "Macron lors de ses vœux : « Le peuple français est un grand peuple qui parfois sous-estime ses propres ressorts intimes. » Ça alors, comment connaît-il les ressorts de mon intimité ? Peut-être que Brice Teinturier les lui a révélés. « Plusieurs d’entre-vous, ce soir, sont seuls. Alors, à nos concitoyens qui sont dans cette situation, je veux dire qu’ils appartiennent à une grande nation et que les mille fils tendus qui nous tiennent sont plus forts que leur solitude. » Mille fils tendus ? Alors là, bravo ! Ça va faire une chouette couverture pour les sans-abris qui sont seuls ce soir dans le vent glacial."

      "Emmanuel Macron devrait-il mettre un terme à la tradition des vœux présidentiels ? Marie-Pierre de la Gontrie ? » « Non, pourquoi ?, répond la sénatrice socialiste. C’est un rituel auquel les gens sont attachés. » Surtout les gens qui en font l’exégèse sur les plateaux télé."

      "De toute façon, rappelle François de Closets, « c’est un engagement qu’on ne peut pas prendre, étant donné qu’il y a une pression qui fait que si vous créez les abris, les logements pour les sans-abris, vous en avez d’autres qui arriveront. » C’est ce qu’on appelle les générations spontanées de sans-abris."

      –Merci l’artiste.
      Situation de la France : Hazanavicius recadre Brunet - vidéo Dailymotion
      http://www.dailymotion.com/video/x2antm1_situation-de-la-france-hazanavicius-recadre-brunet_news

      –Il y a quelques années, sur France 4, une émission prétendait dénicher les jeunes talents politiques qui feront l’avenir. Et qui de mieux pour cette tâche de renouvellement que (non, ce n’est pas un infaux du Gorafi) Michèle Cotta, Catherine Nay, Alain Duhamel et...Jean-Pierre Elkabbach. Sans surprise, le vainqueur était une caricature des politiques actuels. http://www.programme-tv.net/news/tv/22198-marc-olivier-fogiel-lance-un-tele-crochet-de-la-politique

      #Médias #Bêtisier #C_Dans_L'Air
      "Politique : autrement ! Avec les mêmes.." (04/01/2016).
      Pour en parler, autour d’Yves Calvi :
      Claude Weill, Yves Thréard (qui, après avoir évoqué la question du renouvellement du personnel politique, affirme que les gens sont moins idéologisés et veulent du pragmatisme), Catherine Nay, et Brice Teinturier.

      Du neuf ?, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 4 janvier 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-01-04-Du-neuf

      « Il n’est pas sans saveur d’entendre alors dialoguer sur l’évidence de ce désir de changement des Français un éditorialiste, permanent nomade des plateaux, et un permanent sédentaire, animateur de télévision. Il faut donc de nouvelles têtes, assurent-ils de conserve. L’exigence de réflexivité n’effleurant guère les auteurs de la suggestion, on pourrait ironiser sur l’ampleur du changement proposé. De nouvelles têtes sur les plateaux ? Ils n’y penseraient pas. »

      Entre personnalisation et disqualification, la politique selon « C dans l’air » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Entre-personnalisation-et-disqualification-la

      10mn 20s ; 13mn30s ; 24mn28s : Le Petit Journal du 20/01 - Franz-Olivier Giesbert raconte les années Chirac - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1353233

      L’interview de Macron par Delahousse, “une révolution incroyable qui marque l’Histoire” - Télévision - Télérama.fr
      http://www.telerama.fr/television/linterview-de-macron-par-delahousse,-une-revolution-incroyable-qui-marque-l

      Eric Brunet : "« Ceux qui ne l’ont pas vue devront la regarder parce qu’elle marque l’Histoire. »"

      "Delahousse essaie de lui faire sortir des choses du côté de la pédagogie, et il y arrive ! » Rappelons que la « pédagogie » est l’appellation révolutionnaire de ce que l’on nommait « propagande » dans l’ancien monde."

      Anna Cabana "salue « la modernité de la réalisation parce qu’honnêtement ça fera date, il y aura un avant et un après »"

      Soutiens à Delahousse : la célébration journalistique d’un journalisme aux ordres - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Soutiens-a-Delahousse-la-celebration

      –Le prochain numéro de cette prétendue émission d’histoire (en fait celle du récit à la gloire des "grands" personnages et des ragots de trous de serrures sur le mode de la presse people)
      Secrets d’histoire : Et si Henri III n’était pas mignon - série TV - télé-loisirs
      http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r6071-secrets-d-histoire/7152858-et-si-henri-iii-n-etait-pas-mignon/#serie-header

      « Secrets d’histoire », le magazine royaliste de France 2 ? Par Blaise Magnin - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Secrets-d-histoire-le-magazine-royaliste-de-France-2#nh1

      « Secrets d’Histoire » sur France 2 : de Gaulle couronné, de Gaulle sanctifié, de Gaulle peopolisé. Par Rémi Lépinay - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Secrets-d-Histoire-sur-France-2-de-Gaulle-couronne-de-Gaulle-sanctifie-de

      Stéphane Bern, propagande ou audimat ? – Veni Vidi Sensi
      https://venividisensivvs.wordpress.com/2015/06/15/stephane-bern-propagande-ou-audimat
      Stéphane, roi de l’audimat (vidéo) – Veni Vidi Sensi
      https://venividisensivvs.wordpress.com/2015/10/11/stephane-roi-de-laudimat-video

      Vu - Spécial Henri III - Le Petit Journal du 20/01 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid7560-vu.html?vid=1353224

      –21/01/16 : après avoir relayé une image du livre de Sarkozy (une preuve de plus que ces médias complotent contre lui...), I-Télé informe le téléspectateur que celui-là a fait un footing, images à l’appui.

      –Le Mediascope » (Vidéo) Canal + « Il faut une nouvelle république » Clémentine Autin ( Grand Journal)
      http://lemediascope.fr/video-canal-il-faut-une-nouvelle-republique-clementine-autin-grand-jour

      De mémoire :
      Dans le contexte de "l’affaire" Cahuzac, C.Autain affirme qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce que certains disaient (sur le plateau ?) d’un fait isolé mais qu’il s’agit d’un problème plus large qui appelle à un changement d’institution (VIème République ?). Duhamel agite alors son doigt accusateur (faisant ici office de crocs des chiens de garde) dans sa direction en lui faisant les gros yeux et l’accuse de tenir le discours du FN.
      Personnellement, je ne me souviens pas avoir entendu le FN remettre en question la Vème République et son côté monarchie de droit divin, c’est à dire son fonctionnement sur le mode de l’homme ou de la femme providentiel(lle).
      A en croire cette séquence, tout ce qui remet en cause l’ordre institutionnel (et bien souvent il en va de même pour l’ordre économique) existant est assimilable à un discours FN. Cela confère donc à ce dernier le monopole de toute contestation du conservatisme ou de l’orthodoxie => l’attitude de Duhamel est une campagne en faveur du FN qu’il prétend combattre.

      Un raisonnement de fou, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, juin 2011)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/HALIMI/20653

      "Quiconque vilipende les privilèges de l’oligarchie, la vénalité croissante des classes dirigeantes, les cadeaux faits aux banques, le libre-échange, le laminage des salaires au prétexte de la concurrence internationale se voit taxer de « populisme » (1). Il fait, ajoute-t-on, « le jeu de l’extrême droite »."

      –Autre exemple de ce type d’usage de l’anathème, ici par FOG (et Jean-Hervé Lorenzi), qui reproche à Christophe Deloire une explication "trop simple" (et il faut le savoir, FOG n’aime pas les propos simplistes...) relevant du complotisme
      Christophe Deloire - Politicus Circus - Ce soir ou jamais 7 fevrier 2012 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=lo0Niy7OSA8


      #UE #Ploutocratie #Conflits_d'intérêts #Lobbying

      Ou encore : La « passion rouge-brune » de Bernard-Henri Lévy, par Benoît Bréville (Le Monde diplomatique, mars 2014)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2014/03/BREVILLE/50212

      Tous nazis !, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, novembre 2007)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/HALIMI/15356

      –Indécente bêtise :
      Journalisme au rabais pendant les soldes Par Olivier Poche, Thibault Roques - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Journalisme-au-rabais-pendant-les-soldes

      la presse ne ménage pas ses efforts pour exhorter le lecteur à profiter des « bonnes affaires ».

      Et le vainqueur toutes catégories :

      "- Les Français ont-ils la tête à dépenser ? Est-ce que cela leur fera du bien après une année 2015 éprouvante ?

      […] Je ne pense pas que les Français n’ont pas la tête à dépenser. C’est un moyen cathartique de passer à autre chose. Oui, je pense que cela leur fera du bien. Après les attentats, on culpabilise, même si ce n’est pas notre faute. Consommer permet d’accéder à ce phénomène de « rebirth » [de renaissance] cher aux Britanniques, qui permet de renaître après avoir vécu un traumatisme. […]

      – Est-ce que la consommation est une forme de résistance ? Une consolation ? La preuve que l’on existe ?

      Ce sont les valeurs qui caractérisent l’acte même de consommer."

      "Non contents d’accorder aux soldes une place démesurée – eu égard à celle chichement consentie à des questions pourtant plus cruciales –, les grands médias (dont certains sont adossés à des grands groupes qui y ont quelque intérêt) reprennent à leur compte la logique purement marchande qui préside à cet « événement » biannuel, en produisant des articles dont le contenu informatif ne se distingue guère de celui d’une page publicitaire."

      Les leçons de bonheur du Parisien. par Jean Pérès - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-lecons-de-bonheur-du-Parisien

      "c’est encore à la crise, mais aussi aux attentats de 2015 et leurs conséquences sur le moral des Français que Le Parisien veut nous apprendre à faire face ; et sans complexes : « Entre la crise et les attentats, on se sentirait presque coupable de chercher la joie… » Et il n’hésite pas, en ce 26 janvier, jour de grève dans l’enseignement et les transports aériens (et de manifestations des taxis), à associer les grévistes aux catastrophes qui accablent les citoyens : « Et si les statistiques s’étaient améliorées ces dernières années, ce n’est pas la séquence épouvantable que le pays vient de vivre qui va nous guérir de notre légendaire sinistrose collective. D’ailleurs, combien d’entre nous vont encore soupirer, stresser et s’énerver en ce jour de grève et de grand bazar prévisible ? » On appréciera la désinvolture, sinon l’indécence, de ce « d’ailleurs » qui associe négligemment des attentats terroristes et une journée de grève. Les grèves sont même mises en exergue dans le titre du premier article du dossier : « En cette journée marquée par les grèves, et qui promet d’être galère, voici des recettes antidéprime. » Certes, les grévistes sont régulièrement taxés – avec la même impudence – de preneurs d’otages [2]. Les unir aux auteurs d’attentats terroristes parmi les causes d’une prétendue « sinistrose collective », c’est tout de même franchir un cap dans l’abjection."

      Rescapé du Bataclan, ce cheminot en grève en a assez d’être qualifié de "preneur d’otages"
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/06/09/greve-otages-cheminot-bataclan-video_n_10377670.html?ncid=fcbklnkfrhp

      –Les nouvelles frontières du crétinisme, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 4 mai 2016)
      http://blog.mondediplo.net/2016-05-04-Les-nouvelles-frontieres-du-cretinisme

      –Emmanuel Macron, “Nuit debout”… même combat ! Par Renaud Dély
      http://www.les-crises.fr/emmanuel-macron-nuit-debout-meme-combat-par-renaud-dely
      http://www.les-crises.fr/wp-cont

      Macron, c’est bidon ! - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-04-14/Macron-c-est-bidon-id8655

      Le « Trombinoscope » béatifie Emmanuel Macron - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-Trombinoscope-beatifie-Emmanuel-Macron

      –Nuit debout : Alain Finkielkraut agressé place de la République - Le Point
      http://www.lepoint.fr/societe/nuit-debout-alain-finkielkraut-agresse-place-de-la-republique-17-04-2016-203

      Le Point ajoute que "Le lynchage (a été) évité de justesse" sans le démontrer.

      Leçons de démocratie et d’ouverture d’esprit par les indignés des plateaux de télévision....
      Nuit debout : il faut (encore) sauver le soldat Finkielkraut - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Nuit-debout-il-faut-encore-sauver-le-soldat

      "De toute évidence, il y a « violence » et « violence », et l’éditocratie est beaucoup plus prompte à s’indigner, à protester et à médire lorsqu’un philosophe médiatique ou une chemise sont prises pour cibles par des mouvements de contestation sociale que lorsque les classes populaires ou les militants sont victimes de la violence, qu’elle soit patronale ou d’État." ;

      "Certains s’inquiètent de la liberté d’expression d’Alain Finkielkraut, se posant soudain en gardiens d’un pluralisme dont ils n’ont cure le reste de l’année"

      Nuit debout : le crachat de Michel Onfray pour défendre Alain Finkielkraut - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Nuit-debout-le-crachat-de-Michel-Onfray-pour

      « De fil en aiguille et de crachat en rasoir, nous voilà arrivés aux camps de concentration. Voilà qui vaudra sans doute à l’auteur de cette indécente comparaison une récompense lors de la prochaine remise des prix de l’amalgame outrancier. »

      Et toujours dans Le Point...

      Fisc : salauds de contribuables ! PAR JEAN NOUAILHAC - Le Point
      http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/fisc-salauds-de-contribuables-09-12-2014-1888061_2428.php

      « Si l’on avait voulu transformer la France en un gigantesque camp de concentration fiscal, avec des miradors à chaque coin de l’Hexagone, on ne s’y serait pas pris autrement. »

      –Le CSA vole au secours d’Alain Finkielkraut : un exemple à suivre - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/le-csa-vole-au-secours-d-alain-finkielkraut-un-exemple-a-suivre,

      « La semaine dernière, les conseillers du CSA ont donc adressé à France 2 un salutaire rappel à l’ordre, reprochant aux journalistes de l’émission Des paroles et des actes du 21 janvier de n’avoir pas précisé qu’une intervenante, Wiam Berhouma, était liée à un groupuscule islamo-gauchiste – les Indigènes de la République –, David Pujadas l’ayant présentée comme une enseignante musulmane sans affiliation partisane. »

      ... ==> http://zinc.mondediplo.net/messages/4159
      http://zinc.mondediplo.net/messages/4161

      Les indignés du CSA se rebellent contre David Pujadas - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-indignes-du-CSA-se-rebellent-contre-David

      « Après examen, le Conseil a regretté que le journaliste qui menait le débat n’ait pas fait état des éléments permettant de considérer que l’intervenante avait un engagement militant sur le sujet abordé lors du débat, alors qu’une telle information, dans le cadre d’une émission politique abordant des sujets controversés, aurait été utile pour la bonne compréhension des enjeux par le téléspectateur.

      En conséquence, le CSA a demandé aux responsables de France Télévisions de veiller à respecter, à l’avenir, leurs obligations en matière de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information, prévues à l’article 35 de son cahier des charges. »

      –François Hollande, beaucoup trop à gauche pour France 2 - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/francois-hollande-beaucoup-trop-a-gauche-pour-france-2,141118.ph
      #Sondages

      –La droitisation de la télé, “un phénomène qu’on peut mesurer” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/la-droitisation-de-la-tele-un-phenomene-qu-on-peut-mesurer,12667

      -"« L’autre grand marqueur de la droitisation tourne autour du mot “assistanat” », assure le reporter. Ou « parasitisme »" ;
      –"Ces gens-là n’ont pas envie de travailler, ils travailleront jamais. » « Les gens qui touchent 1 600 sans travailler, ça motive pas, renchérit une jeune femme. Nous on se lève tous les matins et on touche moins qu’eux. »"

      Mais d’où pourraient donc bien provenir de telles idées..?

      -"La partie « enquête » du micro-trottoir consiste à extrapoler celui-ci à l’ensemble de la population française en interrogeant des sommités « tous bords confondus »." ;
      –"« Eh bien les chiffres confirment ce que nous venons d’entendre. » Et ce que nous venons d’entendre confirme les chiffres. Une nouvelle fois, pas la peine de préciser les conditions de réalisation de l’enquête, et allons-y pour transformer les sondés en « les Français »." ;
      –"85 % pensent qu’il faut “un vrai chef pour remettre de l’ordre en France”." ;
      –"« Vous brandissez l’étendard de la xénophobie pour interdire tout débat sur le fond, s’insurge le journaliste de Valeurs actuelles. Aujourd’hui, il faut être sacrément courageux pour aller sur un plateau face à vous. »"

      Le syndicalisme, dernier obstacle au “choc entrepreneurial” de François Fillon - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/le-syndicalisme-dernier-obstacle-au-choc-entrepreneurial-de-fran

      "« Maintenant qu’il va y avoir des réformes ambitieuses, comment on fait pour que les syndicats ne soient pas là pour empêcher la réforme ? » Je ne sais pas. On supprime le droit de grève ? Ça pourrait faire partie de « cette réforme du syndicalisme à la française » qu’Agnès Verdier-Moliné appelle de ses vœux. « Ça va être un défi du prochain quinquennat parce que cette question est centrale. » « Les experts de l’économie étaient avec nous, merci, salue Laurent Delahousse."

      "Enfin, veillant à la représentation de toutes les sensibilités politiques, France 2 reçoit deux représentants de la gauche, Julien Dray pour le Parti socialiste et un porte-parole du mouvement “En marche” d’Emmanuel Macron. Puis Laurent Delahousse clôt la soirée en invitant à passer sur la chaîne Franceinfo. Ce que je fais. Pour apprendre « le décollage de la fusée Fillon ». La fusée Fillon ? Mais il y avait déjà « la fusée Macron » !! Pas de doute, la France est en train de rattraper son retard dans le domaine de la conquête spatiale."

      BFMTV, dernier rempart contre ma droitisation - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/bfmtv-dernier-rempart-contre-ma-droitisation,150537.php

      "Invité de C dans l’air, sur France 5, un chroniqueur de BFM Business, l’économiste Jean-Marc Daniel, met en doute le caractère « ultra-libéral » prêté au programme de François Fillon, qui « ne se pose pas la question du périmètre de l’Etat »."

      " Françoise Fressoz, du Monde, rappelle qu’il n’y a pas le choix, « il faut diminuer » les dépenses de l’Etat puisque « on a quand même 100 % de dette publique, on a quand même beaucoup de dépenses publiques, beaucoup de prélèvements obligatoires »."

      "Le quatrième invité de C dans l’air est Bruno Jeudy, du Journal du dimanche, dont l’hommage à Nicolas Sarkozy (jugé « touchant » lors de sa « très belle sortie »), la veille, m’avait ému presque autant que celui de Christophe Jakubyszyn dans le 13 heures de TF1 (saluant « un nouvel adieu avec un très beau discours, extrêmement sincère »)"

      "je zappe sur BFMTV pour retrouver… Eugénie Bastié, du Figaro (et d’Actuality, sur France 2). « [...]Alain Juppé ne représente qu’une seule droite, une droite qui est de gauche. »"

      " « A gauche, François Hollande peaufine son calendrier, Manuel Valls est en embuscade. Il y a de l’eau dans le gaz entre les deux hommes. »"

      " « A gauche, Emmanuel Macron publie son programme via un livre intitulé Révolution. » Toute cette « gauche », d’un coup, ça m’écœure."

      Benoît Hamon, un “trumpiste” au programme “dadaïste” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/benoit-hamon-un-trumpiste-au-programme-dadaiste,153070.php

      "Jusqu’à présent, c’est toujours les sociaux-démocrates qui l’emportaient, là c’est quelqu’un de social-populiste."

      " « La social-démocratie est malade, et la seule solution proposée, c’est une sorte de social-populisme, de trumpisme de gauche. » Quelle horreur ! Un trumpiste social-populiste… « On va mettre des murs partout ! Le souverainisme ! Un programme économique totalement surréaliste sinon dadaïste ! »"

      On s’attaque au CETA ? « […] Les 28 Européens ont estimé que c’était équilibré. Donc, on peut craindre qu’il y ait beaucoup de théorie complotiste dans la dénonciation de l’accord » (24 octobre 2016).

      Affaire Fillon : les accusations du “Canard enchaîné” menacent la démocratie - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/affaire-fillon-les-accusations-du-canard-enchaine-menacent-la-de

      "« Une dernière question, Louis-Marie Horeau, je parle au journaliste et aussi au citoyen. Est-ce que vous avez l’intention de feuilletonner encore longtemps une forme de poison lent qui va influer sur le déroulement de l’élection présidentielle ? » Ce journalisme de caniveau menace la démocratie. Ce n’est pas Ruth Elkrief qui influerait sur l’élection car, outre son irréprochable éthique, elle possède une émouvante sensibilité féministe, exprimée dimanche dernier lors du meeting de François Fillon où il exhibait son épouse assise au premier rang : « Comme femme, je ressens une forme de solidarité au sens où elle n’a pas demandé à se retrouver au milieu de cette tempête et elle est assez bouleversée. »"

      Mélenchon, c’est “l’URSS des années 50” (pour Ruth Elkrief) - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/melenchon-c-est-l-urss-des-annees-50-pour-ruth-elkrief,156690.ph

      « Pour les analyser, quatre experts de la gauche : Jérôme Béglé, du Point, Cécile Cornudet, des Echos, François Miquet-Marty, l’indispensable sondeur (de Vivoice) et Jean-Sébastien Ferjou »

      Maximilien Ilitch Mélenchon : l’homme à abattre - Le Vent Se Lève
      http://lvsl.fr/maximilien-ilitch-melenchon-lhomme-a-abattre

      « Nous avons déjà dit ici, en son temps, combien le projet de « constituante » de Mélenchon était par nature porteur de grand danger pour la démocratie »

      « La VIe République voulue par M. Mélenchon suppose ni plus ni moins un coup d’Etat »

      Panique médiatique : 48h de pilonnage anti-Mélenchon
      https://www.vivelacri.se/Panique-mediatique-48h-de-pilonnage-anti-Melenchon

      Les éditocrates contre Jean-Luc Mélenchon (bis repetita) ? - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Les-editocrates-contre-Jean-Luc-Melenchon-bis

      "Bruno Jeudy tremble : « Il y a une part d’irrationalité dans sa montée [dans les sondages] (...) son projet deviendrait maintenant presque à l’égal de celui d’Emmanuel Macron, et même devant celui de François Fillon, comme le meilleur projet !"

      "« Les investisseurs, les chefs d’entreprises, les marchés réagissent vis à vis du projet de Jean-Luc Mélenchon comme ils l’ont fait jusqu’ici vis à vis du programme de Marine Le Pen ? » Réponse effrayée de Nicolas Doze : « Oui, et c’est parfaitement normal (…). Dans les deux cas vous avez un refus des lois universelles de l’économie. »"

      "Et Doze ajoute, épouvanté : « Plus de la moitié aujourd’hui de la population est séduite par des offres qui vous disent que la terre est plate. »"

      "Dominique Seux s’énerve : « Jean-Luc Mélenchon défend un projet insensé que peu de gens ont apparemment lu. »"

      "Dans quelques décennies, quel regard un historien de la vie politique portera-t-il sur cette période lorsqu’il se penchera sur son traitement médiatique ?"

      Mélenchon, sans-culotte ou sans c... ? - L’Obs
      http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170426.OBS8589/melenchon-sans-culotte-ou-sans-c.html

      "EDITO. Macron, Le Pen ou vote blanc ? Le leader des « insoumis » refuse d’exprimer un choix de second tour. Il révèle ainsi la nature antidémocratique de son projet."

      "Pas de consigne de vote. Débrouillez-vous. Le guide des « insoumis » s’est évanoui"

      « refuse de choisir. Et ce faisant, il choisit. Il confirme son inclination populiste et démagogique, sa fascination pour une culture politique violente, fondamentalement hostile au compromis et la nature antidémocratique de son projet. »

      Présence des "petits candidats", pour FOG : "Ca débilise le débat". Voilà...
      Les-Crises - Encore un très grand moment de Démocratie : pour ces...
      https://www.facebook.com/les.crises/videos/1266326856797393

      Les éditorialistes, des tuteurs de choix pour le lierre rampant des mélenchonistes - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/les-editorialistes-des-tuteurs-de-choix-pour-le-lierre-rampant-d

      "Christophe Barbier : « L’éditorialiste est comme un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever », a-t-il déclaré au JDD"

      Traitements (hum, hum...) médiatiques de la Grèce et de Syriza, florilège (à noter que…
      http://zinc.mondediplo.net/messages/3645#message3645


      https://twitter.com/quatremer/status/615873419142258688/photo/1

      –Un Michael Jackson et deux ouvriers : la cote de la mort selon RTL - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Un-Michael-Jackson-et-deux-ouvriers-la-cote-de-la-mort-selon-RTL?recherche=
      Avec, en bonus :

      "Jean-Michel Aphatie n’hésitait pas à absoudre par avance le journalisme, quel qu’il soit : « Dans une société de libre débat, le journalisme et ceux qui en font n’ont aucun pouvoir. Ils n’orientent ni ne déterminent l’opinion publique. Ceux qui construisent les esprits et impriment les consciences, ce sont les acteurs. »"

      –Bon, p’tit coup d’oeil à une émission faisant la fierté du journalisme hexagonal, le 29/08/16 : C Dans L’Air, "Droite : la guerre est déclarée" (encore du commentaire politicien à l’horizon), avec Brice Teinturier, Catherine Nay, Yves Thréard et Christophe Barbier

      –Trump et le spray à cheveux... - Mr Mondialisation
      https://www.facebook.com/M.Mondialisation/videos/1344

      –A vérifier :
      Nuit Debout : entre SDF poignardé et suicide de la presse traditionnelle | Mr Mondialisation
      https://mrmondialisation.org/nuit-debout-entre-sdf-poignarde-et-suicide-de-la-presse-traditionn

      -"Pierre Bourdieu disait déjà en 1996 à ce sujet : « Poussées par la concurrence pour les parts de marché, les télévisions recourent de plus en plus aux vieilles ficelles des journaux à sensation, donnant la première place, quand ce n’est pas toute la place aux faits divers ou aux nouvelles sportives… » ce à quoi il ajoutait « La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d’une partie très importante de la population. »" ;
      –"Sans surprise, les pontes de la fachosphère se sont nourris aveuglément des médias mainsteams pour accentuer ce fait divers en exagérant davantage ses liens avec NuitDebout. On citera notamment Boulevard Voltaire qui, entre deux articles pro Marine Lepen et anti-féminisme, affirme « l’auteur des coups de couteaux est un participant au mouvement » sans se soucier des données de l’AFP. Naturellement, on pouvait compter sur Valeurs Actuelles pour distiller la haine de ce mouvement populaire. Ceux-ci osent titrer « Un homme poignardé lors d’un rassemblement « Nuit debout » » jouant donc sur une similarité temporelle hors sujet." ;
      –"Une haine naturellement portée vers « le gauchiste » (mot fourre-tout à la mode), caricature du militant humaniste qui n’est pourtant pas au pouvoir, le tout amalgamé à la politique très à droite du gouvernement actuel qui n’a plus de gauche que le nom. En résumé, nous baignons dans la plus parfaite confusion. Et si c’était le but recherché ?

      Reste une interrogation : comment une presse subventionnée à hauteur de plusieurs millions de fonds publics chaque année peut-elle publier des articles du niveau d’un tabloïd à sensation ? "

      Vol Egyptair : « Ne pas céder au journalisme de sensation au mépris du journalisme d’information » - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Crash-du-vol-Egyptair-Ne-pas-ceder-au-journalisme

      -"Aujourd’hui, je ne suis plus la correspondante au Caire du journal Le Soir. Hier, suite à la disparition de l’avion Egyptair entre Paris et Le Caire, on m’a demandé de ne pas proposer d’article « factuel », mais d’insister sur la « tristesse des familles » et de parler (remettre en cause) la sécurité de la compagnie aérienne égyptienne. J’ai refusé en expliquant n’avoir eu aucun accès aux familles (elles ont refusé de parler aux médias), puis que, la cause de l’accident n’étant pas connue (nous n’avons même pas d’indices), je ne pouvais accuser ni suggérer la responsabilité d’Egyptair." ;
      –"Ce genre de demande de leur part, insister sur « l’excitation » plutôt que sur les faits, n’était pas une première, mais concernait des sujets moins graves et où j’ai donc « laissé couler »"

      –La Rue des allocs : M6 ouvre un boulevard aux préjugés | L’Humanité
      http://www.humanite.fr/la-rue-des-allocs-m6-ouvre-un-boulevard-aux-prejuges-613529
      Le CSA saisi par des téléspectateurs après la diffusion de "La Rue des allocs" sur M6
      http://www.huffingtonpost.fr/2016/08/18/la-rue-des-allocs-m6-csa-television-medias_n_11582494.html?ncid=fcbkl

      –Direction des Ressources Heureuses, par Julien Brygo & Olivier Cyran (Le Monde diplomatique, octobre 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/BRYGO/56417
      #Management #Santé

      "l’émission « Happy boulot » sur la chaîne BFM Business — « tous nos conseils pour bien démarrer votre journée de travail » — choisissait un traitement décalé de l’actualité sociale en s’inquiétant des excès de générosité auxquels en sont réduits les employeurs."

      "Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, où le souci de rentabiliser les soins a conduit la direction à se convertir au « toyotisme », quatre membres du personnel infirmier se sont donné la mort au cours de cet été."

      "Le gouvernement français s’abreuve à bonne source, lui qui a favorisé l’extension de ce régime à près d’un million de travailleurs. Tenus de payer eux-mêmes leurs cotisations sociales et livrés au bon vouloir d’employeurs « clients » qui n’ont pas à répondre de leur sort, les autoentrepreneurs se trouvent aux avant-postes d’un salariat de plus en plus fragmenté, atomisé"

      Yves Calvi, ou la panoplie du chien de garde - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Yves-Calvi-ou-la-panoplie-du-chien-de-garde

      Misère du documentaire politique - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Misere-du-documentaire-politique

      "L’occasion de constater une nouvelle fois l’inanité et l’inutilité sans frontière médiatique du journalisme politique dominant qui, même lorsqu’il dispose d’un format non contraint pour s’exprimer, de temps et de moyens pour travailler, ne sait rendre compte de la vie politique que comme une suite de « coups », et plus particulièrement de « coups de comm’ », joués par une poignée de responsables de premier plan. Dans un tel schéma, les pronostics sondagiers, les anecdotes et les bons mots, la psychologie (de comptoir) des protagonistes, sont censés éclairer les coulisses de la course pour le pouvoir et tiennent lieu d’information."

      (octobre 2018) : Dans ce-monde-en-pleine-mutation angoissant pour les bloqueurs inaptes/réfractaires à la nécessaire réforme/modernisation/mutation/changement de logiciel/grande transformation de la vieille France, les archaïques peuvent se raccrocher à une boussole, la permanence du #Bêtisier de l’"Actu’" :
      Le jour où Edouard Philippe n’a pas démissionné
      https://www.facebook.com/arretsurimages.net/videos/316922475774297/?__xts__[0]=68.ARD2uLrEfR6h2aFL0Ab-M26xut90IKvxhT52rScyfkK1VFfxAP2U3_a-U1q
      L’imminent remaniement retient son nouveau souffle - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/limminent-remaniement-retient-son-nouveau-souffle,n5845366.php

      Editocrate en roue libre. Et oui, forcément, ça débite beaucoup de conneries.
      Bruno Jeudy traque les « faux » gilets jaunes (BFM-TV) - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Bruno-Jeudy-traque-les-faux-gilets-jaunes-BFM-TV

      « vous parlez comme un militant politique »

      « Vous ne servez pas la cause de ceux qui, sur les ronds-points, se battent pour leurs fins de mois, se battent sans réfléchir… se battent sans penser... sans remettre en cause la démocratie »

      C’est tout de même bien plus brillant qu’un beauf en jaune, l’éditocratie...

      Emmanuel Macron reprend la main avec une épine dans le pied - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/emmanuel-macron-reprend-la-main-avec-une-epine-dans-le-pied,n6076010.php

      "A peine 2018 entamée, France 5 prédisait déjà le « virage social » salué par les éditorialistes ces dernières semaines. Aussi, je ne vais pas rater les prophéties de cette nouvelle année. Caroline Roux se félicite d’abord de la bipédie retrouvée d’Emmanuel Macron : « Sur la forme, on peut donc encore innover pour des vœux. » « Oui, salue Christophe Barbier, et c’était plutôt réussi. » Bien mieux que des vœux assis. « Des vœux debout, une posture pour incarner l’autorité, le dynamisme, la volonté, la pugnacité… » A l’opposé des vœux allongés. « C’était assez sobre, assez simple et assez percutant. » Ne parlons pas des vœux accroupis. « Des vœux nourris, riches, y avait du fond, y avait des annonces, des mystères… » Des vœux mystères ? « Une lettre à tous les Français mais on n’a pas le contenu ni la date de ce courrier. » C’est l’énigme de la lettre mystère."

      "« C’était réussi intellectuellement, assure l’intellectuel de service (Christophe Barbier). Il y a beaucoup de choses à débattre, y a beaucoup de nourriture politique apportée par le président. On débat sur les bases de ce qu’il a dit hier, donc il a repris la main. » CQFD. C dans l’air organise un débat sur ce que le président a dit hier pour constater que le président a dit ce dont on parle dans le débat, preuve qu’il a repris la main sur le débat dans lequel on parle de ce qu’il a dit… Ce manège rappelle celui dont les passagers sont restés prisonniers d’une nacelle pendant neuf heures. Christophe Barbier, lui, est bloqué dans la grande roue de C dans l’air depuis des années."

      "« On s’interroge beaucoup sur la forme de cette lettre… » Surtout sur BFMTV. « … Parce qu’on a assez peu d’informations. » D’où la nécessité de s’interroger. "

      "« Il va falloir faire beaucoup de pédagogie et marteler aux Français les plus modestes qu’ils vont retrouver du pouvoir d’achat. » Ça finira bien par leur rentrer dans le crâne, à ces demeurés. « Il va falloir qu’ils en fassent beaucoup en matière de com et qu’ils fassent beaucoup, beaucoup de pédagogie. »"

      Débat Schiappa-Hanouna : plutôt sexiste que politique, espère CNews - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/debat-schiappa-hanouna-plutot-sexiste-que-politique,-espere-cnews,n6105814.

      "« Une émission dans laquelle vous serez co-animatrice avec Cyril Hanouna, poursuit Laurence Ferrari, et où il y aura des Français, des retraités, des infirmiers, des demandeurs d’emploi, enseignants, agriculteurs… C’est un débat qui ne se veut pas politique. »"

      "« Ma volonté, explique Marlène Schiappa, c’est de dire aux centaines de milliers de personnes qui regardent Cyril Hanouna : regardez, c’est simple de faire un débat, de discuter et d’échanger sur la démocratie, la justice fiscale, et de faire des propositions. » Mais sans faire de politique, attention."

      Luc Ferry, philosophe de la répression - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/luc-ferry,-philosophe-de-la-repression,n6127909.php

      "« Autre violence, enchaîne le présentateur, l’incendie du domicile de Richard Ferrand. » Qui inspire à Luc Ferry un audacieux rapprochement. « Les djihadistes de Daech n’avaient qu’une envie, c’est d’organiser la guerre civile en France et de répandre la terreur. C’est ce qu’on est en train de faire avec nos propres moyens. » Le terrorisme des Gilets jaunes a remplacé celui des djihadistes de Daech."

      Gloire à Macron, l’immortel poète de BFMTV - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/gloire-a-macron,-limmortel-poete-de-bfmtv,n6123073.php

      "Nicolas Domenach l’admet, « c’est vrai qu’il a gagné contre tous ». François Asselineau, Benoît Hamon, Jean Lassalle, etc. « Et aussi contre les journalistes politiques qui l’envoyaient aux gémonies. »"
      "« Y a un mystère qu’on cherche à percer, explique Nicolas Domenach. Son origine politique, elle est à gauche, c’est Chevènement d’un côté, Michel Rocard de l’autre. »"
      "« Mais, quand vous ressentez un animal politique, vous voyez si la faille est en train de l’engloutir ou si au contraire il a cette énergie que nous n’avons pas, nous, les mortels. »"

      Pour Yves Calvi, la France des Gilets jaunes, c’est le Venezuela - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/pour-yves-calvi,-la-france-des-gilets-jaunes,-cest-le-venezuela,n6139449.ph

      "ceux qui voudront faire la différence entre les bons et les méchants sont désormais tous complices."

      "Un nouveau reportage s’intéresse à « la fachosphère française », le présentateur interroge : « Qu’est-ce qu’on fait ? A quel moment peut-on demander des comptes ? N’importe quel journaliste sait qu’il a une carte professionnelle qui le contraint. » Tel Yves Calvi choisissant avec discernement de comparer la situation française à celle du Venezuela. « Mais face aux fake news et à ceux qui peuvent balancer n’importe quoi notamment pour faire des morts, on n’a pas de réponse. »"

      Violences policières : l’ONU dans le viseur des éditocrates - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Violences-policieres-l-ONU-dans-le-viseur-des

      "Le complot issu de l’axe « LFI – Bachelet – Venezuela » aura donc été mis à jour par LCI, sous le patronage de David Pujadas, à une heure de grande écoute. Nul doute que si nous avions été en période électorale, la loi anti-fake news aurait permis d’épingler l’émission de David Pujadas. Nul doute, non plus, que nos sondeurs anti-complotistes iront tout prochainement sonder l’éditocratie française, et que leurs résultats seront repris par tous les grands médias."

      Laurent Delahousse donne une leçon de journalisme à François Hollande - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/laurent-delahousse-donne-une-lecon-de-journalisme-a-francois-hollande,n6195

      "François Hollande explique que leur relation a évolué depuis sa présidence. « Il suivait la politique que je fixais. Et aujourd’hui il fixe la sienne. » « Qui est très différente », juge le présentateur. « C’est son droit. » « Elle est clairement très différente de la vôtre. » Le CICE et la Loi travail, la privatisation de l’aéroport de Toulouse, le dépeçage d’Alstom… Une politique clairement très différente de celle d’Emmanuel Macron."

      "« Faut jamais oublier Ségolène Royal quand on parle de la gauche. » Puisqu’elle est autant de gauche que François Hollande est socialiste. « Elle est venue sur ce plateau, on lui a posé cette question très journalistique. » Archive : « Est-ce que vous avez définitivement renoncé à ne pas devenir un jour présidente de la République ? Oui ou non ? » Passionnant."

      Les belles histoires de Marlène Schiappa, Cyril Hanouna (chez papy Le Pen) et BFMTV - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/les-belles-histoires-de-marlene-schiappa,-cyril-hanouna-%28chez-papy-le-pen

      "Puisque Marlène Schiappa déplore le “populisme” d’“Envoyé spécial” et réclame de “belles histoires”, j’ai boycotté France 2 pour partager les facéties de Cyril Hanouna avec Jean-Marie Le Pen et l’amour de BFMTV pour Emmanuel Macron. De bien belles histoires, en effet."

      A Nice, une manifestante blessée de son plein gré - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/a-nice,-une-manifestante-blessee-de-son-plein-gre,n6187177.php

      "En revanche, nous ne disposons pas d’images d’Ogossagou, au Mali, où des dizaines de villageois peuls ont vécu l’enfer au point de ne pas y survivre. Aussi, nous ne vous en parlerons pas."

      "« A Notre-Dame-des-Landes, dans des manifestations anti-Davos avec Attac », complète Philippe Michel-Kleisbauer, député Modem. Qui fait le lien avec la blessée de Nice : « On nous a appris que cette dame relevait d’Attac, qui n’est pas forcément pacifiste à chacune de ses sorties. »"

      Christine Lagarde, patronne de la BCE et “superstar” de LCI - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/christine-lagarde,-patronne-de-la-bce-et-superstar-de-lci,n6325905.php

      "« Parti-pris : Lagarde superstar ! », affiche un bandeau tout en nuances. « Madame Lagarde était au FMI au moment de la crise grecque, vante la journaliste. Le #FMI et la #BCE ont joué un rôle-clé pour sauver l’euro et remettre sur pied la #Grèce. » Surtout pour sauver les banques françaises et allemandes. « … Même si le remède a souvent été jugé brutal par les Grecs. » Peu importe s’ils courbent l’échine, leur pays est remis sur pied. « Christine Lagarde était aux commandes, elle est jugée extrêmement crédible. » Les Grecs lui savent gré de son héroïque fait d’armes."

      Des gazeuses pour les manifestants et des dattes pour Claude Guéant - Télévision - Télérama.fr
      https://www.telerama.fr/television/des-gazeuses-pour-les-manifestants-et-des-dattes-pour-claude-gueant,n632272

      "Cet allongement de la durée de cotisation, c’est donc la facture des Gilets jaunes. »"


      Très drôle quand on voit les unes du point, ou encore FOG, chez qui, en bon gardien de la doxa qu’il est, l’injure et les anathèmes (répétitifs en plus) font office d’argumentation : "cons", "archaïque" ou..."“gauche pétainiste”" :
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/RIMBERT/54367

      Le Point attaque @si pour injure publique (si si) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-12-24/Le-Point-attaque-si-pour-injure-publique-si-si-id8332

      https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xft1/v/t1.0-9/10277425_675097452558805_2426500548474510659_n.jpg?oh=df71

      Le Point attaque ASI : le débat se poursuit (sur Twitter) - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-12-26/Le-Point-attaque-ASI-le-debat-se-poursuit-sur-Twitter-id19555

      Un autre poète du Poing : http://zinc.mondediplo.net/messages/3645#message4639

      Tant qu’à se marrer :
      Le Point - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/-Le-Point-178-
      Franz-Olivier Giesbert - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/+-Franz-Olivier-Giesbert-+

      Du lourd : => http://zinc.mondediplo.net/messages/11221#message11422

      Grèce : et si Jean Nouailhac, du Point, se fichait de nous ? par Nils Solari - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Grece-et-si-Jean-Nouailhac-du-Point-se-fichait-de-nous

      "en lui attribuant d’avoir « […] sans doute, en plus, trafiqué les résultats de son référendum/plébiscite lancé à la va-vite pour ne pas avoir d’observateurs étrangers sur le dos » [9], ce qui s’apparente à de la diffamation."

      #Le_Point http://zinc.mondediplo.net/messages/11221#message11422

      Même les meilleurs sketchs finissent par lasser... : http://zinc.mondediplo.net/messages/24359 via mdiplo

      https://scontent-ams3-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/13327606_1113000575436956_6611447388074987951_n.png?oh=38d
      https://scontent-ams3-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/13343059_1160595874005265_699011147509930206_n.jpg?oh=680c

      Daech, CGT, Benzema, inondations : rapprochements hasardeux - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-06-02/Daech-CGT-Benzema-inondations-rapprochements-hasardeux-id19930

      Tout va bien dans cet asile qu’est "l’actu" :
      L’éditocrate (Franz-Olivier Giesbert) et le syndicaliste (Jean-Pierre Mercier) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/L-editocrate-Franz-Olivier-Giesbert-et-le

      BFMTV endigue l’esprit anti-police, France 2 prône la réduction des allocations chômage - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/bfmtv-endigue-l-esprit-anti-police-france-2-prone-la-reduction-d

      « Au Royaume-Uni, explique le reporter, tout est conçu pour pousser un chômeur à ne pas le rester. » Mais pas en France, où la gauche de la gauche pousse les chômeurs à rester des assistés pour conserver son fonds de commerce. Le correspondant loue enfin l’exemplarité de la justice britannique. « Une chômeuse-globe-trotteuse qui avait effectué seize voyages à l’étranger [avec une allocation de 400 euros par mois maximum, elle est très douée, ndlr] a écopé de trois ans de prison ferme. » En voilà une idée : pour éradiquer le fonds de commerce de la CGT, envoyons les chômeurs en prison.

      –-Cnews 23 09 2021 praud dit qu on insulte zemmour de fasciste de manière scandaleuse, mais que pour Mélenchon, la qualification d islamo gauchiste c’est la vérité... Bons ce n’est probablement qu’une goutte d’eau dans l’océan.

      Zemmour partout (2/2) : quand la star de CNews devient la superstar de BFMTV
      https://www.telerama.fr/ecrans/zemmour-partout-22-le-debat-qui-fait-debat-6977982.php

      Sonia Mabrouk, militante
      par Denis Perais, Mathias Reymond, Sophie Eustache, vendredi 24 septembre 2021
      https://www.acrimed.org/Sonia-Mabrouk-militante

      Présidentielle 2022 : Soirée mondaine entre éditocrates sur France 2par Pauline Perrenot, vendredi 8 avril 2022
      https://www.acrimed.org/Presidentielle-2022-Soiree-mondaine-entre

    • Le code du #Travail, garant de l’emploi, par Rachel Saada (Le Monde diplomatique, janvier 2016)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/01/SAADA/54456

      -"En réalité, ceux qui se plaignent de la multiplication des textes y ont eux-mêmes contribué, puisque, depuis le début des années 1990, les employeurs ont réclamé et obtenu dérogation sur dérogation, soit autant de pages supplémentaires. Quant à l’idée selon laquelle les licenciements d’aujourd’hui feraient les emplois de demain, il y a plus de trente ans que le patronat colporte cette fable. Déjà, dans les années 1980, M. Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français (CNPF) — l’ancêtre du Mouvement des entreprises de France (Medef), que dirige aujourd’hui son fils, M. Pierre Gattaz —, avait demandé et obtenu la suppression de l’autorisation administrative de licencier. Il clamait urbi et orbi que si les entreprises n’embauchaient pas, c’était parce qu’elles devaient demander à l’inspection du travail l’autorisation de licencier. Depuis 1986, plus besoin d’autorisation… mais pas d’embauches pour autant." ;
      –"un record de ruptures conventionnelles chaque année (plus d’un million en 2014) et pas d’embauches en contrat à durée indéterminée (CDI) pour compenser (6). Au contraire : on remplace ces derniers par des contrats à durée déterminée (CDD), qui représentent 85 % des embauches. Et qui, jugés trop compliqués, sont désormais à leur tour dans le collimateur : l’idéal serait de les remplacer par des contrats de mission, aussi précaires, mais plus longs.

      Martelant un discours qui n’est jamais décortiqué par les médias, les patrons répètent qu’ils veulent moins de lois, tout en réclamant et en obtenant une protection forte de l’Etat quand il s’agit de valider leurs plans de licenciements" ;
      –"contrairement à ce qu’assurent Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen dans leur ouvrage Le Travail et la loi, aucun lien entre protection des travailleurs et taux de chômage n’a jamais pu être démontré.

      Le professeur de droit du travail Pascal Lokiec relève que ces polémiques dénotent « un changement profond dans la problématique du droit du travail ». On est en train, dit-il, « de sortir de l’opposition entre salariés et employeurs au profit d’une opposition entre travailleurs et chômeurs, entre travailleurs précaires et permanents »"

      Filmer la misère du journalisme politiquepar Pauline Perrenot, lundi 10 mai 2021
      https://www.acrimed.org/Filmer-la-misere-du-journalisme-politique

      CNews, première chaîne d’intox de France… avec le soutien de l’Élysée
      https://www.telerama.fr/ecrans/cnews-premiere-chaine-dintox-de-france...-avec-le-soutien-de-lelysee-687576

      Ariane Chemin explique que Bruno Roger-Petit, « le “M. Triangulation” de l’Élysée, scrute depuis longtemps CNews, qui relaie souvent les obsessions de l’extrême droite et a pour lui le même avantage que Valeurs actuelles : cliver l’opinion en deux camps sans laisser beaucoup de place à d’autres courants de pensée ».

      Ainsi, le pouvoir actuel, et jusqu’à son plus haut sommet, utilise et protège un délinquant d’extrême droite propagateur de fausses nouvelles.

      Le RN est-il davantage invité que les autres partis dans les matinales des radios et chaînes d’info ?
      https://www.liberation.fr/checknews/le-rn-est-il-davantage-invite-que-les-autres-partis-dans-les-matinales-de

      Macron giflé (1/2) : cachez cette extrême droite que l’on ne saurait blâmer
      https://www.telerama.fr/ecrans/macron-gifle-12-cachez-cette-extreme-droite-que-lon-ne-saurait-blamer-69031

      « Des fans mélenchoniens commettent des attentats, simplement on veut pas en parler. » Un bain de sang mélenchoniste est passé sous silence par les médias complices.

      Franz-Olivier Giesbert sur France Inter : la fête du journalisme
      par Pauline Perrenot, vendredi 18 juin 2021
      https://www.acrimed.org/Franz-Olivier-Giesbert-sur-France-Inter-la-fete

      Régionales : des éditorialistes clairvoyants pour des abstentionnistes bêtes et méchants
      https://www.telerama.fr/ecrans/regionales-des-editorialistes-clairvoyants-pour-des-abstentionnistes-betes-

      "Amine El Khatmi annonce sur CNews : « Dimanche, comme beaucoup d’électeurs de gauche, je voterai Valérie Pécresse » (et même pas Laurent Saint-Martin, sans doute trop à gauche) pour faire barrage à « l’extrême gauche indigéniste, racialiste et anti-républicaine »"

      " « Depuis que je suis sur ce plateau, se plaint Johanna Rolland, maire de Nantes, on a passé plus de temps à parler de la présidentielle que des départementales. » La faute aux Français obnubilés par la présidentielle"

      Régionales : Laurent pourfend le storytelling médiatique, Delahousse en fait la promotion
      https://www.telerama.fr/ecrans/regionales-laurent-pourfend-le-storytelling-mediatique-delahousse-en-fait-l

      Triptyque rhétorique d’extrême droite, novlangue orthodoxe, idiocratie sondagière

      -« … Quand elle dit qu’elle n’a pas de problème avec l’islam… » Malheur, une islamo-complice. « Vous avez une uniformisation de l’offre politique, la seule distinction, vous allez la trouver chez les écolo-décroissants ou chez les Insoumis islamo-gauchistes… »

      –« Dites-nous tout, d’abord sur l’état d’esprit des Français face aux réformes. » Des sondés. Brice Teinturier répond : « Les Français… » Les sondés. « … Ils sont favorables aux réformes, ils nous disent toujours qu’il faut qu’il y ait des réformes. » Peu importe lesquelles, chacun sait qu’elles sont nécessaires (surtout si elles sont libérales). 

      – Le sondologue poursuit : « 43 % des Français souhaitent un remaniement complet en changeant de Premier ministre. » Et les Français de gauche veulent Xavier Bertrand à Matignon, si j’ai bien suivi. « Seulement 42 % des Français souhaitent que le président de la République prenne la parole dans le cadre d’une intervention télévisée. » 

      « UNE AMBITION INTIME », C’EST TOUJOURS AUSSI GÊNANT
      https://www.arretsurimages.net/articles/articles/une-ambition-intime-toujours-aussi-genant

    • Médias en Argentine : les grandes manœuvres de Macri. Par Nils Solari - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Medias-en-Argentine-les-grandes-manoeuvres-de-Macri

      En Argentine, les médias passent sous la férule du nouveau gouvernement de droite | Jeremy Rubenstein
      http://jeremy-rubenstein.gotoandclick.com/fr/article/en-argentine-les-medias-passent-sous-la-ferule-du-no

      « La réactivité de la presse internationale pour relayer ou dénoncer toute intervention de l’Etat dans le fonctionnement des médias en Amérique latine durant la longue décennie des gouvernements progressistes tranche singulièrement avec le silence des médias français sur les agissements du nouveau gouvernement argentin. »

      #Médias #Argentine

    • Sur Sarkozy (et/ou l’#UMP) et des #Médias (et pour les sarkolâtres assimilant tout ce qui n’est pas du zèle extrême dans le cirage de pompes, l’obséquiosité, à de l’acharnement de médias "gauchistes"...) :

      Aides à la presse : qui touche le plus ?
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/05/06/aides-a-la-presse-qui-touche-le-plus_4411883_4355770.html#

      « Entre 2008 et 2013, les aides directes à la presse avaient été multipliées par deux, suscitant de vives critiques de la Cour des comptes l’an dernier. Cette hausse faisait suite à un plan d’aide massif mis en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, déployé entre 2009 et 2011. »

      Avant 2012,

      Sarkozy-Jésus et ses journalistes-apôtres [INTERACTIF] | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/50699/photo-connivence-sarkozy-journalistes

      Sarkozy et les médias, les médias face à Sarkozy - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sarkozy-et-les-medias-les-medias-face-a-Sarkozy

      Omniprésence chiffrée du clan Sarkozy dans les journaux télévisés de l’été 2007 - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Omnipresence-chiffree-du-clan-Sarkozy-dans-les-journaux-televises-de-l-ete-

      Après 2012,

      La presse est unanime : Nicolas Sarkozy - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/La-presse-est-unanime-Nicolas-Sarkozy

      Le retour de Sarkozy ? Réception sur France 2… et censure d’un reportage sur France 3 (communiqués) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Le-retour-de-Sarkozy-Reception-sur-France-2-et-censure-d-un-reportage-sur

      Censure suite : quand la direction de France Télévisions se prend les pieds dans le tapis rouge (SNJ) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Censure-suite-quand-la-direction-de-France-Televisions-se-prend-les-pieds-d

      Interview de Nicolas Sarkozy : Jean-Pierre Elkabbach mis en examen pour trafic de connivence - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Interview-de-Nicolas-Sarkozy-Jean-Pierre-Elkabbach-mis-en-examen-pour-trafi

      Quand Valeurs actuelles et L’Opinion publient sciemment un faux sondage - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Quand-Valeurs-actuelles-et-L-Opinion-publient-sciemment-un-faux-sondage?rec

      Copé : à peine revenu, déjà candidat ?
      http://www.marianne.net/cope-peine-revenu-deja-candidat-100240310.html

      « L’ancien patron de l’UMP devrait annoncer sa candidature à la primaire au journal de France 2 dimanche soir. En face, sur TF1, s’exprimera un certain... Nicolas Sarkozy ! »

      Hommage à David Pujadas et Léa Salamé, journalistes intransigeants - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Hommage-a-David-Pujadas-et-Lea-Salame

      Victimisation :

      Finkielkraut, Copé, Sarkozy : la compétition des souffre-douleur - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-01-25/Finkielkraut-Cope-Sarkozy-la-competition-des-souffre-douleur-id8416

      "Ces dominants, porte-parole des dominants, porte-voix des dominants, défenseurs des intérêts des dominants, qui s’échinent à occuper sur l’avant-scène la place des dominés, des parias, des rejetés, des souffre-douleur de la récré. Cette compétition de qui aura la plaie la plus saignante (..). Vous pensiez que Copé était l’ex-chef de la droite ? Non. Il n’est que le papa meurtri d’une petite Faustine, six ans -"elle en avait quatre à l’époque", qui s’est fait « un énorme oeil au beurre noir » quand papa a été débarqué de l’UMP. Et les divans du service public s’ouvrent à ces extravagances -si vous croyez que j’exagère, regardez donc la chronique de Didier Porte.
      Il ne manquait de Sarkozy, qui s’efforce à son tour de recoller au peloton des éclopés."

      Les livres, seule solution pour occuper le terrain médiatique quand on est dissident face à la pensée unique : Les dédicaces d’Alain Juppé - Le Petit Journal du 27/01 - CANALPLUS.FR
      http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid6515-le-petit-journal.html?vid=1355826

      "Dissidents" hors UMP mais gravitant autour :
      à coucher dehors - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/chroniques/2016-01-29/a-coucher-dehors-id8434

      « Des paroles et des actes » et ses « deux France » (2) : il faut sauver le soldat Finkielkraut - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-2-il-faut-sauver-le-soldat

      Nicolas Sarkozy : « Nous devons combattre la pensée unique » | Valeurs actuelles
      http://www.valeursactuelles.com/politique/nicolas-sarkozy-nous-devons-combattre-la-pensee-unique-55326

      « Il y aujourd’hui une nouvelle pensée unique qui voudrait nous dicter les débats qui seraient acceptables et ceux qui ne le seraient pas, les propositions qu’on peut entendre et celles qui n’ont pas leur place dans le débat », écrit-il. Pour l’ancien président de la République, « nous devons la combattre parce qu’elle fait le jeu des extrêmes ».

      Comment le “retour” de Nicolas Sarkozy a “surpris” BFMTV - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/comment-le-retour-de-nicolas-sarkozy-a-surpris-bfmtv,146512.php

      "« L’actualité politique marquée par Nicolas Sarkozy, avec un jogging improvisé à la mi-journée. »"

      "« Et ceux-là, ce qu’ils attendent, c’est un discours très musclé [encore ? attention au claquage] sur ces sujets que sont l’immigration, les valeurs, l’identité, l’islam. » Et il serait dommage de ne pas répondre à leurs attentes (suscitées par qui ? par quoi ?) à propos de l’immigration-les-valeurs-l’identité-l’islam."

      "« C’est bien sûr le J1 de cette campagne pour la primaire des Républicains de Nicolas Sarkozy. » Un reporter, Julien Arnaud, annonce une grande première : « C’est la première fois qu’il vient ici, à son QG de campagne, vous le voyez (...) On a pu apercevoir à travers les vitres fumées, dans le hall, à l’accueil, un comptoir avec écrit en gros “Tout pour la France”, c’est le titre du livre de Nicolas Sarkozy. » Encore un scoop que BFMTV n’aura pas."

      "Soudain, Julien Arnaud s’illumine : « Nicolas Sarkozy qui est en train d’arriver ici à son QG. On va vivre cette image en direct. »"

      "« C’est ce qu’il sait faire de mieux, Nicolas Sarkozy, c’est être sur l’avant-scène médiatique. Il a l’intention d’occuper tout l’espace. Il veut que l’on parle de lui. » Heureusement, BFMTV ne tombe pas dans ce piège. Pas plus que France 5, qui a invité Yves Thréard à C dans l’air pour prendre du recul et parce que Christophe Barbier était déjà invité la veille."

      "« Aujourd’hui, interdiction pour les journalistes d’entrer dans les locaux, reprend la journaliste. Mais on a quand même réussi à y rentrer. » Bravo ! Bel exemple d’investigation journalistique ! Du coup, le scoop d’iTélé est confirmé : le comptoir de l’accueil porte bel et bien l’inscription « Tout pour la France »."

      Nicolas Sarkozy et “L’Emission politique” victimes des “amalgames” - Ma vie au poste - Télérama.fr
      http://television.telerama.fr/television/nicolas-sarkozy-et-l-emission-politique-victimes-des-amalgames,1

      "il avait asséné à la journaliste que lui décrit « la réalité que vivent les Français et non pas la réalité bobo dans un certain nombre de milieux »."

      "Arrive François Lenglet et sa séquence consacrée aux questions économiques, baptisée « Demandez le programme ». Comme à son habitude, l’expert exprime sa hantise du déficit public, seule question qui l’intéresse quand il détaille les mesures fiscales du candidat (suppression de l’impôt sur la fortune, baisse de 10% de l’impôt sur le revenu), dont la particularité est pourtant de favoriser les plus aisés. Il lui reproche encore d’avoir renoncé à inscrire dans la Constitution l’obligation de présenter des budgets à l’équilibre… Puis se ravise au sujet de la dégressivité des allocations chômage : « On a l’impression que vous voulez punir les chômeurs de longue durée. — Vous vouliez réduire le déficit et, quand je propose une solution, ça ne vous va pas ! », a beau jeu de rétorquer Nicolas Sarkozy."

      Sarkozy et les médias : tout pour le secteur privé et le reste pour le secteur public - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sarkozy-et-les-medias-tout-pour-le-secteur-prive

      "Dans un ouvrage à succès qui passera peut-être pour le « chef d’œuvre » littéraire de la rentrée – Tout pour la France – Nicolas Sarkozy dévoile ses intentions [1] : favoriser les concentrations, renforcer le contrôle politique, étrangler le secteur public"

      "Une loi sera nécessaire pour adapter toutes ces règles et permettre à nos groupes de s’imposer comme des champions européens, voire mondiaux."

      Vas-y minot !
      http://www.ipsos.fr/sites/default/files/article-importes/pizza.jpg

      "Son militantisme ne fait que reprendre à son compte des propositions formulées par l’élue UMP/Les Républicains Danièle Giazzi dans le rapport qu’elle lui avait remis en septembre 2008 [4]. L’objectif était déjà d’ « assurer la rentabilité et la compétitivité de nos entreprises de médias et faire naître des champions internationaux capables de rivaliser avec les nouveaux géants de l’Internet »"

      "La dérision, la polémique, l’investigation racoleuse ont trop souvent pris le pas sur la découverte, la science, la culture."

      Sarkozyx le Gaulois contre les médias (SNJ-CGT) - Acrimed | Action Critique Médias
      http://www.acrimed.org/Sarkozyx-le-Gaulois-contre-les-medias

      "lors d’un dîner-débat avec des lecteurs de Valeurs actuelles, Nicolas Sarkozy s’est lâché : « Ceux qui réussissent plus que les autres sont attaqués parce que la réussite est suspecte. Moi, je veux une capacité de réussite pour chacun d’entre nous. C’est compliqué dans un pays comme le nôtre car ça va demander du courage, et certainement des médias orientés un peu plus comme Valeurs actuelles et un peu moins comme France Télévisions ! »"

      "La campagne électorale est d’ores et déjà indigne d’un pays qui se réclame encore des Lumières. Les arguments les plus scandaleux ont cours et, les échéances s’approchant, on peut craindre le pire (s’il n’est pas déjà atteint)."

      "Sarkozy souhaite aussi une loi pour favoriser la concentration dans le secteur des médias ! Il écrit aussi « La dérision, la polémique, l’investigation racoleuse ont trop souvent pris le pas sur la découverte, la science, la culture »"

      –- <http://seenthis.net/messages/10802#message16143>

  • #Frédérique_Vidal annonce vouloir demander une #enquête au #CNRS sur l’#islamogauchisme à l’#université

    Sur le plateau de Jean-Pierre Elkabbach dimanche 14 février, la ministre de la recherche et de l’#enseignement_supérieur, Frédérique Vidal, a fustigé, dans un flou le plus total et pendant 4 minutes 30 secondes, des chercheurs et chercheuses soupçonné·e·s d’islamogauchisme et a annoncé la commande au CNRS d’une enquête « sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université de manière à ce qu’on puisse distinguer de ce qui relève de la #recherche_académique de ce qui relève justement du #militantisme et de l’#opinion. »

    L’entame du sujet annonçait déjà la couleur : « Moi, je pense que l’#islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et que l’université n’est pas imperméable et fait partie de la société » affirme Frédérique Vidal.

    Puis la ministre de la recherche continue tout de go, sans s’appuyer sur aucune étude scientifique ni même quoi que ce soit qui pourrait prouver ce qu’elle dit :

    « Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des #idées_radicales ou des #idées_militantes de l’islamogauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de #diviser, de #fracturer, de #désigner_l’ennemi, etc… »

    Mélange entre #biologie et #sociologie

    Pour se prévaloir implicitement de son titre d’enseignante-chercheuse, la ministre effectue un mélange erroné entre biologie et sociologie en affirmant :

    « En biologie, on sait depuis bien longtemps qu’il n’y a qu’une espèce humaine et qu’il n’y a pas de #race et vous voyez à quel point je suis tranquille sur ce sujet là. »

    Cette phrase est censée répondre à des chercheur·euse·s en #SHS qui ont fait le constat, non de l’existence de races humaines biologiques, mais de l’existence de #discriminations liées à des races perçues par la société.

    #Confusionnisme sur les #libertés_académiques

    La ministre continue ensuite un discours confusionniste en faisant croire que les chercheur·euse·s revendiquent le droit de chercher contre leurs collègues :

    « Dans les universités, il y a une réaction de tout le milieu académique qui revendique le #droit_de_chercher, d’approfondir les connaissances librement et c’est nécessaire »

    La plupart des chercheur·euse·s qui revendiquent ce droit, le font surtout en s’opposant à la droite sénatoriale qui voulait profiter de la Loi Recherche pour restreindre les libertés académiques (https://www.soundofscience.fr/2517) et à l’alliance LR/LREM lors de la commission paritaire de cette même loi qui a voulu pénaliser les mouvements étudiants (https://www.soundofscience.fr/2529), empêchée, au dernier moment, par le Conseil constitutionnel.

    La ministre Frédérique Vidal semble faire un virage à 180° par rapport à sa position définie dans sa tribune publiée en octobre dernier par l’Opinion et titrée « L’université n’est pas un lieu d’encouragement ou d’expression du #fanatisme » (https://www.lopinion.fr/edition/politique/l-universite-n-est-pas-lieu-d-encouragement-d-expression-fanatisme-227464). Cette #contradiction entre deux positions de la ministre à trois mois et demi d’intervalle explique peut-être le confusionnisme qu’elle instaure dans son discours.

    Alliance entre #Mao_Zedong et l’#Ayatollah_Khomeini

    Mais ce n’est pas fini. #Jean-Pierre_Elkabbach, avec l’aplomb que chacun lui connaît depuis des décennies, affirme tranquillement, toujours sans aucune démarche scientifique :

    « Il y a une sorte d’alliance, si je puis dire, entre #Mao Zedong et l’Ayatollah #Khomeini »

    Loin d’être choquée par une telle comparaison, Frédérique Vidal acquiesce avec un sourire :

    « Mais vous avez raison. Mais c’est bien pour ça qu’à chaque fois qu’un incident se produit, il est sanctionné, à chaque fois que quelque chose est empêché, c’est reprogrammé mais je crois que l’immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre cela. »

    C’est dans ce contexte là, que la ministre déclare :

    « On ne peut pas interdire toute approche critique à l’université. Moi c’est ça que je vais évidemment défendre et c’est pour ça que je vais demander notamment au CNRS de faire une enquête sur l’ensemble des #courants_de_recherche sur ces sujets dans l’université de manière à ce qu’on puisse distinguer de ce qui relève de la #recherche_académique de ce qui relève justement du militantisme et de l’opinion. »

    La suite du passage n’est qu’accusations d’utilisations de titres universitaires non adéquates, ce que la ministre ne s’est pourtant pas privée de faire quelques minutes plus tôt et accusations de tentatives de #censure.

    La ministre finit sa diatribe en appelant à défendre un « #principe_de_la_République » jamais clairement défini et proclame un curieux triptyque « #Danger, #vigilance et #action » qui ne ressemble pas vraiment au Républicain « Liberté, égalité, fraternité ».

    https://www.soundofscience.fr/2648
    #Vidal #ESR #facs #France #séparatisme

    –---

    Fil de discussion sur ce fameux « séparatisme » :
    https://seenthis.net/messages/884291

    Et l’origine dans la bouche de #Emmanuel_Macron (juin 2020) et #Marion_Maréchal-Le_Pen (janvier 2020) :
    https://seenthis.net/messages/884291
    #Macron #Marion_Maréchal

    • Quand ta ministre te fout tellement la honte que tu dois lui dire gentiment :

      Du jamais vu : répondant à la ministre de l’enseignement supérieur, la Conférence des présidents d’université « fait part de sa stupeur face à une nouvelle polémique stérile » et invite « à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce » !

    • Comme le faisait justement remarquer un syndicaliste (entendu à la radio) le terme « islamo-gauchisme » est construit sur le même modèle que le « judéo-bolchévisme » de l’entre deux guerre.
      Avec le résultat qu’on connait...

    • Je n’ai plus de ministre
      https://academia.hypotheses.org/31026

      Après le président de la République, après plusieurs autres ministres, c’est notre ministre de tutelle, Frédérique Vidal, qui a repris à son compte la rhétorique de l’« islamo gauchisme » en déclarant notamment « Moi, je pense que l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et que l’université n’est pas imperméable et fait partie de la société » et en annonçant commissionner une enquête du CNRS sur les pratiques universitaires.

      Ces déclarations sont extrêmement graves et forment une attaque frontale non seulement contre les libertés universitaires qui garantissent l’indépendance de la recherche au pouvoir politique, mais aussi contre toutes celles et ceux qui à l’université et ailleurs mettent leur énergie à rendre la société meilleure : plus juste, plus inclusive, moins discriminante, où tous et toutes ses membres ont place égale. L’« islamo gauchisme » est un mot dont le flou est une fonction. Côté pile, face une demande de définition (dont on notera l’absence chez madame la ministre) on trouvera un contour restreint, qui se veut repoussoir, et dont on aura bien du mal à trouver des signes tangible. Mais côté face, en utilisant le mot on convoque sans avoir besoin de l’expliciter un grand nombre d’idées et d’actions qui se retrouvent stigmatisées. Là où des chercheurs et chercheuses révèlent des discriminations et leur mécanisme de racialisation, c’est-à-dire d’assignation d’autrui à une race qui n’existe que dans l’esprit de ceux qui discriminent ; là où des militantes et militants dénoncent ces discriminations, les documentent, les exposent ; on les désigne comme nouveaux racistes ou « obsédés de la race ».

      Ainsi le gouvernement espère-t-il sans doute protéger son action des critiques virulentes qu’elle appelle. Déclare-t-on ne pas voir le problème si des femmes choisissent de s’habiller d’une façon ou d’une autre pour suivre leurs cours à l’université, y compris la tête couverte d’un foulard ? Islamo gauchisme. Déclare-t-on qu’il faut se préoccuper d’une très faible représentation des femmes et des personnes racisées aux postes titulaires de recherche et d’enseignement, alors que le jury d’admission du CNRS déclasse l’une de ces personnes trois fois en désavouant le jury d’admissibilité ? Islamo gauchisme. Dénonce-t-on la destruction illégale des tentes de migrants par les forces de l’ordre ? Islamo gauchisme.

      Madame la ministre, j’avais beaucoup à critiquer dans vos actions, vos inaction, vos discours et vos non-dits. Vous avez choisi d’achever de démontrer publiquement que vous n’êtes pas là pour servir les universités, leurs étudiantes et étudiants, leur personnel, mais pour servir votre carrière, quitte à l’adosser à un projet politique mortifère. Je ne vous reconnais aujourd’hui plus comme ma ministre, Madame Vidal. Je ne me sens plus lié par vos écrits. Vous avez rompu le lien de confiance qui doit lier une ministre aux agents et usagers de son ministère. Seule votre démission pourrait encore redonner son sens à la fonction que vous occupez sur le papier.

    • « Danger, vigilance et action ». La Ministre demande à l’Alliance Athena d’actionner le tamis

      Grâce à Martin Clavey, The Sound of Science, nous disposons du verbatim de l’ « interview » de Frédérique Vidal par Jean-Pierre Elkabach le 14 février 2021 sur CNews.

      Frédérique Vidal annonce qu’elle va demander « notamment au CNRS » de faire une enquête sur « l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets à l’université, de manière à ce qu’on puisse distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ».Elle précise aujourd’hui à AEF qu’elle en fait la demande officielle à l’Alliance Athena.Dirigée actuellement par Jean-François Balaudé, président de la commission des moyens de la CPU et président du Campus Condorcet ainsi que par Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, et vice-président de l’Alliance depuis le 1er novembre 2016, ce consortium va être chargé de distinguer parmi les « opinions ».

      Dans son interview, Frédérique Vidal annonce son intention de demander une enquête sur « l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets à l’université, de manière à ce qu’on puisse distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ».

      « Ce qu’on peut observer, c’est qu’il y a des gens qui peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou militantes. En regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi ».

      « Quand on s’en sert pour exprimer des opinions ou faire valoir des opinions, en niant le travail de recherche, c’est là qu’il faut le condamner.

      « Il faut être extrêmement ferme, il faut systématiquement parler et que l’université se réveille »

      « Disons-le, quand les gens ne font pas de sciences mais du scientisme », poursuit la Ministre qui a couvert au moins une grave affaire de fraude scientifique.


      *

      Alors que certains entendent distinguer les « sciences critiques » et les « sciences militantes » et que la Ministre commande à des anciens universitaires de trier entre le bon grain et l’ivraie, Academia invite donc ses lecteurs et ses lectrices à relire Max Weber1 dans la traduction précise d’Isabelle Kalinowki :

      De nos jours, il est fréquent que l’on parle d’une « sciences sans présupposés, écrit Max Weber. Une telle science existe-t-elle ? Tout dépend ce que l’on entend par là. Tout travail scientifique présuppose la validité des règles de la logique et de la méthode, ces fondements universels de notre orientation dans le monde. Ces présupposés-là sont les moins problématiques du moins pour la question particulière qui nous occupe. Mais on présuppose aussi que le résultat du travail scientifique est important au sens où il mérite d’être connu. Et c’est de là que découlent, à l’évidence, tous nos problèmes. Car ce présupposé, à son tour, ne peut être démontré par les moyens de la science. On ne peut qu’en interpréter le sens ultime, et il faut le refuser ou l’accepter selon les positions ultimes que l’on adopte à l’égard de la vie
      — Weber, 1917 [2005], p. 36

      Academia, pour sa part, a choisi contre une nouvelle forme de police politique, la protection des libertés académiques.

      https://academia.hypotheses.org/30958

    • #Diffamation à l’encontre d’une profession toute entière ? La Ministre doit partir. Communiqué de la LDH EHESS

      Malgré leur habitude des faux-semblants et du peu d’attention portée à leur profession, les enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheures sont confronté.es aujourd’hui à une campagne de #dénigrement sans précédent, désignant en particulier par le terme aussi infâmant qu’imprécis « d’islamo-gauchisme » des établissements ou des disciplines dans leur entier.

      Il serait attendu d’une ministre qu’elle prenne quelque hauteur dans ce débat de plus en plus nauséabond, et qu’elle refuse de reprendre à son compte des notions aussi peu scientifiquement fondées. On attendrait que la responsable de l’enseignement supérieur et de la recherche, elle-même issue de ce milieu, relève avec gratitude la façon dont les enseignant.es universitaires ont en première ligne fait face à la détresse étudiante en cette période de pandémie ; ils n’ont pas démérité en tant que pédagogues, allant même au-delà dans leur rôle d’accompagnement d’étudiant.es par ailleurs largement oubliés.

      Mais, plutôt que de s’intéresser à la crise qui les touche, Mme Frédérique Vidal, sur les ondes d’une chaîne télévisuelle dont un des animateurs a été condamné pour injure et provocation à la haine, répond par l’affirmative lorsque M. Elkabbach décrit les universités françaises, dont elle a la charge, comme étant régies par une sorte d’alliance entre Mao Tsé-Toung et l’ayatollah Khomeini.

      Et elle enchaîne le lendemain en demandant à l’Alliance Athena (qui n’est pas une inspection mais une institution qui coordonne les sciences sociales) « d’enquêter » sur l’islamo-gauchisme et ses « courants » dans le milieu académique.

      Une accusation typique de l’extrême-droite est ainsi reprise une nouvelle fois par une ministre de la République, rassemblant dans une formule ignominieuse un groupe fantasmatique et fantasmé de pseudo-adversaires qui ne sont, en réalité jamais nommés, ou au prix d’approximations grossières amalgamant des concepts mal compris et de noms de collègues ne partageant parfois que peu de choses (si ce n’est les menaces parfois graves que ces accusations font tout à coup tomber sur eux).

      Bref, à ces accusations mensongères faisant courir des risques parfois graves à des fonctionnaires, leur ministre ne trouve à répondre que par de vagues admonestations décousues (selon lesquelles, par exemple, en tant que biologiste elle peut dire que « la race » n’existe pas), et par la réitération des accusations portées à leur encontre. Plus encore, elle en appelle à une sorte de police par et dans les institutions d’enseignement et de recherche, rejoignant de la sorte les interdictions de certaines thématiques (les études sur le genre) dans les universités hongroises, brésiliennes ou roumaines

      Elle se fait ainsi complice de faits de diffamation collective à l’encontre d’une profession toute entière, mais aussi d’une dévalorisation accrue des universités. Elle parvient ainsi, au-delà de ces dégâts dans l’opinion qui ne peuvent qu’accroître le désespoir des étudiantes et des étudiants dont les formations sont ainsi décrites, à confirmer sa décrédibilisation personnelle aux yeux des personnels de l’ESR.

      Un appel à la démission de Frédérique Vidal avait été porté en novembre 2020 par la CP-CNU, représentant l’ensemble des disciplines, après le vote de la loi LPR.

      Plus que jamais, au regard de ces nouvelles dérives dans un contexte de difficultés sans précédent pour l’université et la recherche, sa démission s’impose, tout comme l’abandon de cette prétendue « enquête » non seulement nauséabonde mais déshonorante au regard des difficultés sans précédent dans lesquelles se débat l’ESR. Oui, danger, vigilance et action mais à l’encontre de la Ministre.

      Qu’aucun.e collègue, quel que soit son statut, ne prête main forte à cette campagne de dénonciation.

      https://academia.hypotheses.org/31060

    • Vidal au stade critique. Communiqué de Sauvons l’université !, 17 février 2021

      Sauvons l’université ! avait été la première à monter au créneau lorsque Jean-Michel Blanquer, dans les pas d’Emmanuel Macron et de Marion Maréchal-Le Pen, avait tenu des propos diffamatoires devant les sénateurs et sénatrices. Academia reproduit le communiqué que l’association fait paraître ce jour sur leur site.

      –---

      Ainsi, depuis des mois, par petites touches, se met en place un discours officiel anti-universitaire, sans que jamais la ministre de l’Enseignement supérieur qui devrait être le premier rempart des universitaires contre ces attaques n’ait eu un mot pour les défendre » disions-nous dans notre communiqué du 24 octobre pour dénoncer les propos de Jean-Michel Blanquer devant les sénateurs dans lesquels il dénonçait « des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur qui commettent des dégâts sur les esprits ».

      Dans une tribune à L’Opinion deux jours plus tard la ministre de l’ESR semblait y répondre du bout des lèvres : « L’université n’est pas un lieu d’encouragement ou d’expression du fanatisme ». Bien.

      Mais depuis, la petite musique est devenue fanfare assourdissante : ainsi, deux députés LR, Julien Aubert et Damien Abad demandaient en novembre une mission d’information de l’Assemblée Nationale sur « les dérives idéologiques dans les établissements d’enseignement supérieur » ; ce même Julien Aubert publiait le 26 novembre 2020 les noms et les comptes Twitter de sept enseignants-chercheurs, nommément ciblés et livrés à la vindicte publique ; cette dénonciation calomnieuse s’ajoutait aux propos tenus par la rédaction du journal Valeurs Actuelles à l’encontre du Président nouvellement élu de l’université Sorbonne Paris Nord ; le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin (le 1er février 2021 sur France-Inter) parlait d’idéologie racialiste ; la députée LR Annie Genevard dans le débat sur l’interdiction du voile à l’université dans le cadre de la loi sur le séparatisme (le 3 février 2021) synthétisait tout cela en affirmant que « L’université est traversée par des mouvements puissants et destructeurs […] le décolonialisme, le racialisme, l’indigénisme et l’intersectionnalité ».

      Et le 14 février, la ministre Frédérique Vidal, muette sur l’abandon de l’université et de ses étudiants depuis le début de la pandémie, sonne l’hallali sur une chaîne ouvertement d’extrême droite :

      « Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamo-gauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi, etc… »

      Et de répondre dans un rire à une question toute en nuance de l’interviewer

      « Il y a une sorte d’alliance, si je puis dire, entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini ? » : « Mais vous avez raison ! »

      Tant de bêtise pourrait prêter à rire.

      Mais au milieu d’inepties qui ne témoignent que de sa confusion, Frédérique Vidal conclut, sans crainte de se contredire dans une même phrase :

      « On ne peut pas interdire toute approche critique à l’université. Moi c’est ça que je vais évidemment défendre et c’est pour ça que je vais demander notamment au CNRS de faire une enquête sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université de manière à ce qu’on puisse distinguer de ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève justement du militantisme et de l’opinion ».

      Voilà le CNRS transformé en IGPN (Inspection Générale de la Pensée Nationaliste).

      La chasse aux sorcières est donc lancée, cette fois en haut lieu. Elle ne peut qu’encourager le harcèlement, déjà intense sur internet, et assorti à l’occasion de menaces de mort, envers des collègues accusés d’être des « islamogauchistes ». Elle s’inscrit dans une course à l’extrême-droite qui n’est pas isolée dans le gouvernement : il s’agit bien d’un choix politique concerté (voire d’une intervention sur commande ?).

      Retenons, cependant, une phrase de la ministre :

      « Il faut que le monde académique se réveille ».

      Oui, il est grand temps de nous réveiller. Toutes les instances, tous les échelons que comptent l’enseignement supérieur et la recherche doivent désormais ouvertement se prononcer et clamer haut et fort : nous ne pouvons plus reconnaître Frédérique Vidal comme notre ministre, nous refuserons de mettre en place des directives contraires aux principes fondamentaux de l’université.

      https://academia.hypotheses.org/31070

    • L’ « islamogauchisme » n’est pas une réalité scientifique. Communiqué du CNRS, 17 février 2021

      « L’islamogauchisme », slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique. Ce terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques, tribunes ou pétitions, souvent passionnées. Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques. Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de « race », ou tout autre champ de la connaissance.

      Concernant les questions sociales, le rôle du CNRS, et plus généralement de la recherche publique, est d’apporter un éclairage scientifique, une expertise collective, s’appuyant sur les résultats de recherches fondamentales, pour permettre à chacun et chacune de se faire une opinion ou de prendre une décision. Cet éclairage doit faire état d’éventuelles controverses scientifiques car elles sont utiles et permettent de progresser, lorsqu’elles sont conduites dans un esprit ouvert et respectueux.

      La polémique actuelle autour de l’ « islamogauchisme », et l’exploitation politique qui en est faite, est emblématique d’une regrettable instrumentalisation de la science. Elle n’est ni la première ni la dernière, elle concerne bien des secteurs au-delà des sciences humaines et des sciences sociales. Or, il y a des voies pour avancer autrement, au fil de l’approfondissement des recherches, de l’explicitation des méthodologies et de la mise à disposition des résultats de recherche. C’est là aussi la mission du CNRS.

      C’est dans cet esprit que le CNRS pourra participer à la production de l’étude souhaitée par la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés. Ce travail s’inscrirait dans la continuité de travaux d’expertise déjà menés sur le modèle du rapport « Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent » réalisé en 2016 par l’alliance Athena, qui regroupe l’ensemble des forces académiques en sciences humaines et sociales dans les universités, les écoles et les organismes de recherche, ou du rapport « Les sciences humaines et sociales face à la première vague de la pandémie de Covid-19 – Enjeux et formes de la recherche », réalisé par le CNRS en 2020.

      https://academia.hypotheses.org/31086

    • Non à la #chasse_aux_sorcières ! Communiqué de la #CP-CNU, 17 février 2021

      La CP-CNU demandait la #démission de Vidal dès le 6 novembre 2020 en ces termes

      « Madame Frédérique Vidal ne dispose plus de la #légitimité nécessaire pour parler au nom de la communauté universitaire et pour agir en faveur de l’Université.

      C’est pourquoi, Monsieur le Président de la République, nous vous posons la question de la pertinence du maintien en fonctions de Madame la Ministre dans la mesure où toute communication semble rompue entre elle et la communauté des enseignants-chercheurs. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre respectueuse considération. »

      Les choses étant dites, elles n’ont pas été répété dans le communiqué de 17 février 2021

      https://academia.hypotheses.org/31089

    • Sortir toute armée de la cuisse de Jupiter. Communiqué de l’#Alliance_Athéna, 18 février 2021

      L’alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales (#Athéna) est un lieu de concertation et de coopération stratégique entre les universités et les organismes de recherche. Elle a pour mission d’organiser le dialogue entre les acteurs majeurs de la recherche en sciences humaines et sociales, sur des questions stratégiques pour leur développement et leurs relations avec les autres grands domaines scientifiques. L’alliance porte les positions partagées qui émergent de ce dialogue auprès des instances de décision et de financement de la recherche, de niveau national et européen notamment. L’alliance Athéna consacre ainsi exclusivement ses réflexions aux questions de recherche avec pour objectif constant de servir le débat scientifique, de préserver les espaces de controverses et de favoriser la diversité des questions et des méthodes. A cet égard, il n’est pas du ressort de l’alliance Athéna de conduire des études qui ne reposeraient pas sur le respect des règles fondatrices de la pratique scientifique, qui conduiraient à remettre en question la pertinence ou la légitimité de certains champs de recherche, ou à mettre en doute l’intégrité scientifique de certains collègues.

      https://academia.hypotheses.org/31107

    • Heating Up Culture Wars, France to Scour Universities for Ideas That ‘Corrupt Society’

      The government announced an investigation into social science research, broadening attacks on what it sees as destabilizing American influences.

      Stepping up its attacks on social science theories that it says threaten France, the French government announced this week that it would launch an investigation into academic research that it says feeds “Islamo-leftist’’ tendencies that “corrupt society.’’

      News of the investigation immediately caused a fierce backlash among university presidents and scholars, deepening fears of a crackdown on academic freedom — especially on studies of race, gender, post-colonial studies and other fields that the French government says have been imported from American universities and contribute to undermining French society.

      While President Emmanuel Macron and some of his top ministers have spoken out forcefully against what they see as a destabilizing influence from American campuses in recent months, the announcement marked the first time that the government has moved to take action.

      It came as France’s lower house of Parliament passed a draft law against Islamism, an ideology it views as encouraging terrorist attacks, and as Mr. Macron tilts further to the right, anticipating nationalist challenges ahead of elections next year.

      Frédérique Vidal, the minister of higher education, said in Parliament on Tuesday that the state-run National Center for Scientific Research would oversee an investigation into the “totality of research underway in our country,’’ singling out post-colonialism.

      In an earlier television interview, Ms. Vidal said the investigation would focus on “Islamo-leftism’’ — a controversial term embraced by some of Mr. Macron’s leading ministers to accuse left-leaning intellectuals of justifying Islamism and even terrorism.

      “Islamo-leftism corrupts all of society and universities are not impervious,’’ Ms. Vidal said, adding that some scholars were advancing “radical” and “activist” ideas. Referring also to scholars of race and gender, Ms. Vidal accused them of “always looking at everything through the prism of their will to divide, to fracture, to pinpoint the enemy.’’

      France has since early last century defined itself as a secular state devoted to the ideal that all of its citizens are the same under the law, to the extent that the government keeps no statistics on ethnicity and religion.

      A newly diversifying society, and the lasting marginalization of immigrants mostly from its former colonies, has tested those precepts. Calls for greater awareness of discrimination have met opposition from a political establishment that often views them as an invitation to American multiculturalism and as a threat to France’s identity and social cohesion.

      In unusually blunt language, the academic world rejected the government’s accusations. The Conference of University Presidents on Tuesday dismissed “Islamo-leftism’’ as a “pseudo notion” popularized by the far right, chiding the government’s discourse as “talking rubbish.’’

      The National Center for Scientific Research, the state organization that the minister ordered to oversee the investigation, suggested on Wednesday that it would comply, but it said it “firmly condemned” attacks on academic freedom.

      The organization said it “especially condemned attempts to delegitimize different fields of research, like post-colonial studies, intersectional studies and research on race.’’

      Opposition by academics hardened on Thursday, when the association that would actually carry out the investigation, Athéna, put out a sharply worded statement saying that it was not its responsibility to conduct the inquiry.

      The seemingly esoteric fight over social science theories — which has made the front page of at least three of France’s major newspapers in recent days — points to a larger culture war in France that has been punctuated in the past year by mass protests over racism and police violence, competing visions of feminism, and explosive debates over Islam and Islamism.

      It also follows years of attacks, large and small, by Islamist terrorists, that have killed more than 250 French, including in recent months three people at a basilica in Nice and a teacher who was beheaded.

      While the culture war is being played out in the media and in politics, it has its roots in France’s universities. In recent years, a new, more diverse generation of social science scholars has embraced studies of race, gender and post-colonialism as tools to understand a nation that has often been averse to reflect on its history or on subjects like race and racism.

      They have clashed with an older generation of intellectuals who regard these social science theories as American imports — though many of the thinkers behind race, gender and post-colonialism are French or of other nationalities.

      Mr. Macron, who had shown little interest in the issues in the past, has won over many conservatives in recent months by coming down hard against what he has called “certain social science theories entirely imported from the United States.’’

      In a major speech on Islamism last fall, Mr. Macron talked of children or grandchildren of Arab and African immigrants “revisiting their identity through a post-colonial or anticolonial discourse’’ — falling into a trap set by people who use this discourse as a form of “self-hatred’’ nurtured against France.

      In recent months, Mr. Macron has moved further to the right as part of a strategy to draw support from his likely main challenger in next year’s presidential election, Marine Le Pen, the far-right leader. Polls show that Mr. Macron’s edge has shrunk over Ms. Le Pen, who was his main rival in the last election.

      Chloé Morin, a public opinion expert at the Fondation Jean-Jaurès, a Paris-based research group, said that Mr. Macron’s political base has completely shifted to the right and that his minister’s use of the expression Islamo-leftism “speaks to the right-wing electorate.”

      “It has perhaps become one of the most effective terms for discrediting an opponent,” Ms. Morin said.

      Last fall, Mr. Macron’s ministers adopted a favorite expression of the far right, “ensauvagement,’’ or “turning savage,’’ to decry supposedly out-of-control crime — even though the government’s own statistics showed that crime was actually flat or declining.

      Marwan Mohammed, a French sociologist and expert on Islamophobia, said that politicians have often used dog-whistle words, like “ensauvagement’’ or “Islamo-leftism,’’ to divide the electorate.

      “I think the government will be offering us these kinds of topics with a regular rhythm until next year’s presidential elections,’’ Mr. Mohammed said, adding that these heated cultural debates distracted attention from the government’s mishandling of the coronavirus epidemic, the economic crisis and even the epidemic-fueled crisis at the nation’s universities.

      The expression “Islamo-leftism” was first coined in the early 2000s by the French historian Pierre-André Taguieff to describe what he saw as a political alliance between far-left militants and Islamist radicals against the United States and Israel.

      More recently, it has been used by conservative and far-right figures — and now by some of Mr. Macron’s ministers — against those they accuse of being soft on Islamism and focusing instead on Islamophobia.

      Experts on Islamophobia examine how hostility toward Islam, rooted in France’s colonial experience, continues to shape the lives of French Muslims. Critics say their focus is a product of American-style, victim-based identity politics.

      Mr. Taguieff, a leading critic of American universities, said in a recent email that Islamophobia, along with the “totally artificial importation’’ in France of the “American-style Black question” sought to create the false narrative of “systemic racism’’ in France.

      Sarah Mazouz, a sociologist at the National Center for Scientific Research, said that the government’s attacks on these social theories “highlight the difficulty of the French state to think of itself as a state within a multicultural society.”

      She said the use of the expression “Islamo-leftism” was aimed at “delegitimizing” these new studies on race, gender and other subjects, “so that the debate does not take place.”

      https://www.nytimes.com/2021/02/18/world/europe/france-universities-culture-wars.html

    • L’ « islamogauchisme » — et le HCERES — au tapis. #Jean_Chambaz et #Pap_Ndiaye — et Thierry Coulhon — sur Radio France

      L’islamogauchisme, concept de Pierre-André Taguieff au début des années 2000 pour signaler des formes de dérives d’une extrême-gauche pro-palistinien tendant à des discours antisémites, se trouve désormais récupéré par l’extrême-droite à des fins d’anathème.Deux interventions matinales très claires de Jean Chamblaz, président de Sorbonne Université, et de Pap Ndiaye, professeur à Sciences po.

      A retrouver sur academia :

      https://academia.hypotheses.org/31126

    • #Pétition : #Vidal_démission !

      Le mardi 16 février, à l’Assemblée nationale, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal confirmait ce qu’elle avait annoncé deux jours plus tôt sur la chaîne Cnews : le lancement d’une « enquête » sur l’ « islamogauchisme » et le postcolonialisme à l’université, enquête qu’elle déclarait vouloir confier au CNRS à travers l’Alliance Athéna. Les raisons invoquées : protéger « des » universitaires se disant « empêchés par d’autres de mener leurs recherches », séparer « ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève du militantisme et de l’opinion » ainsi que … « l’apparition au Capitole d’un drapeau confédéré ».

      Si le propos manque de cohérence, l’intention est dévastatrice : il s’agit de diffamer une profession et, au-delà, toute une communauté, à laquelle, en tant qu’universitaire, Frédérique Vidal appartient pourtant et qu’il lui appartient, en tant que ministre, de protéger. L’attaque ne se limite d’ailleurs pas à disqualifier puisqu’elle fait planer la menace d’une répression intellectuelle, et, comme dans la Hongrie d’Orban, le Brésil de Bolsonaro ou la Pologne de Duda, les études postcoloniales et décoloniales, les travaux portant sur les discriminations raciales, les études de genre et l’intersectionnalité sont précisément ciblés.

      Chercheur·es au CNRS, enseignant·es chercheur·es titulaires ou précaires, personnels d’appui et de soutien à la recherche (ITA, BIATSS), docteur·es et doctorant·es des universités, nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal, ânonnant le répertoire de l’extrêmedroite sur un « islamo-gauchisme » imaginaire, déjà invoqué en octobre 2020 par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Mais, plus encore, nous nous insurgeons contre l’indignité de ce qu’il faut bien qualifier de chasse aux sorcières. La violence du projet redouble la lâcheté d’une ministre restée silencieuse sur la détresse des étudiant·es pendant la pandémie comme elle avait été sourde à nos interpellations sur une LPR massivement rejetée par tout·es celles et ceux qui font la recherche, y contribuent à un titre ou un autre.

      La crise économique et sociale la plus grave depuis 1945 assombrit l’avenir des jeunes adultes, l’anxiété face à la pandémie fissure la solidarité entre les générations, la pauvreté étudiante éclate aux yeux de tous·tes comme une question sociale majeure, les universités – lieux de vie et de savoirs – sont fermées. Mais pour Frédérique Vidal, le problème urgent de l’enseignement supérieur et de la recherche, celui qui nécessite de diligenter une « enquête » et d’inquiéter les chercheur·es, c’est la « gangrène » de l’ « islamo-gauchisme » et du postcolonialisme.

      Amalgamant un slogan politique douteux et un champ de recherche internationalement reconnu, elle regrette l’impossibilité de « débats contradictoires ». Pourtant, et nous espérons que la ministre le sait, nos universités et nos laboratoires déploient de multiples instances collectives de production et de validation de la connaissance : c’est bien dans l’espace international du débat entre pair·es que la science s’élabore, dans les revues scientifiques, dans les colloques et les séminaires ouverts à tous·tes. Et ce sont les échos de ces débats publics qui résonnent dans nos amphithéâtres, comme dans les laboratoires.

      Contrairement à ce qu’affirme Frédérique Vidal, les universitaires, les chercheur·es et les personnels d’appui et de soutien à la recherche n’empêchent pas leurs pair.es de faire leurs recherches. Ce qui entrave notre travail, c’est l’insincérité de la LPR, c’est le sous-financement chronique de nos universités, le manque de recrutements pérennes, la pauvreté endémique de nos laboratoires, le mépris des gouvernements successifs pour nos activités
      d’enseignement, de recherche et d’appui et de soutien à la recherche, leur déconsidération pour des étudiant·es ; c’est l’irresponsabilité de notre ministre. Les conséquences de cet abandon devraient lui faire honte : signe parmi d’autres, mais particulièrement blessant, en janvier dernier, l’Institut Pasteur a dû abandonner son principal projet de vaccin.

      Notre ministre se saisit du thème complotiste « islamo-gauchisme » et nous désigne coupables de pourrir l’université. Elle veut diligenter une enquête, menace de nous diviser et de nous punir, veut faire régner le soupçon et la peur, et bafouer nos libertés académiques. Nous estimons une telle ministre indigne de nous représenter et nous demandons, avec force, sa démission.

      Vous pouvez signer la pétition ici : https://www.wesign.it/fr/justice/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-freder

      https://academia.hypotheses.org/31187

    • Islamo-gauchisme à l’université ? La proposition de Vidal fait bondir ces universitaires

      Sur CNews, la ministre a annoncé vouloir "demander notamment au CNRS" une enquête "sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université."

      “L’islamo-gauchisme gangrène les universités”. C’est ce titre du Figaro que le journaliste Jean-Pierre Elkabbach a présenté à Frédérique Vidal, invitée sur son plateau sur CNews dimanche 14 février, l’invitant à le commenter avec lui. La réponse de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a provoqué la colère d’une partie des enseignants-chercheurs.

      “Je pense que l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble, et que l’université n’est pas imperméable, l’université fait partie de la société”, a-t-elle affirmé.

      Et d’ajouter : “Ce que l’on observe, à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamo-gauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi, etc…”
      “Une sorte d’alliance entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini”

      Des idées que semble alors partager Jean-Pierre Elkabbach, qui décrit les universitaires en question comme “une sorte d’alliance, si je puis dire, entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini.”

      “Mais vous avez raison, renchérit la ministre. Mais c’est bien pour ça qu’à chaque fois qu’un incident se produit, il est sanctionné, à chaque fois que quelque chose est empêché, c’est reprogrammé, mais je crois que l’immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre cela.”

      À la suite de quoi, la ministre a annoncé sur le plateau de CNews qu’elle allait confier une enquête au CNRS “sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université.”

      Pour Christelle Rabier, maîtresse de conférence à l’EHESS, ce n’est pas un hasard si la ministre tient ces propos maintenant. “La semaine dernière, elle a été mise en cause au Sénat pour répondre face à la détresse étudiante, remarque-t-elle. Il y a 20% des étudiants qui ont recours à l’aide alimentaire, sans parler des suicides et de la détresse psychologique. Elle en est directement responsable.”
      Attaques contre les universitaires

      Les propos de la ministre ont provoqué la colère d’une partie des enseignants-chercheurs, même s’ils ne surprennent pas. “Nous sommes vraiment scandalisés, s’indigne une chercheuse du CNRS, qui préfère rester anonyme. La ministre s’en prend - une fois de plus - à la liberté académique en confondant approches scientifiques critiques et militantisme.”

      Après la Loi de programmation sur la recherche, très mal reçue, c’est pour eux une nouvelle attaque contre les universitaires, dans un contexte aggravé par la crise sanitaire. Le 6 novembre, la Commission permanente du Conseil national des universités (CP-CNU) avait demandé la démission de Frédérique Vidal.

      “On observe plusieurs formes d’attaques contre les universitaires, soutient Christelle Rabier. Les non-renouvellements et les suppressions de postes, des attaques systématiques de collègues sur leurs travaux, en particulier si ce sont des femmes et qu’elles traitent de questions qui pourraient remettre en cause l’ordre dominant.”
      L’utilisation du terme “islamo-gauchisme”

      Pour les enseignants-chercheurs, l’utilisation du terme “islamo-gauchisme” n’est pas anodin. “C’est un mot un peu aimant, qui rassemble toutes les détestations et qui ne veut absolument rien dire, estime Christelle Rabier. Et que cela vienne d’une ministre, qui n’a déjà plus de légitimité depuis plusieurs mois, c’est intolérable.”

      Pour François Burgat, directeur de recherches au CNRS, cette “appellation stigmatisante” a pour objectif de “discréditer les intellectuels (non musulmans) qui se solidarisaient ou qui refusaient de criminaliser les revendications des descendants des populations colonisées.”

      Le terme avait déjà été utilisé par Jean-Michel Blanquer le 22 octobre, qui affirmait :“Ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme fait des ravages”, notamment ”à l’université.” Quelques jours plus tard, Frédérique Vidal avait réagi tardivement pour rappeler le principe des libertés académiques.

      “On peut constater depuis hier qu’elle a franchi un cran supplémentaire. C’est juste scandaleux”, s’indigne la chercheuse du CNRS.

      Dans un communiqué, la Conférence des présidents d’université (CPU) a fait part de “sa stupeur face à une nouvelle polémique stérile sur le sujet de l’“islamogauchisme” à l’université”.

      Elle appelle ”à élever le débat”. “Si le gouvernement a besoin d’analyses, de contradictions, de discours scientifiques étayés pour l’aider à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce, les universités se tiennent à sa disposition”, a-t-elle proposé.


      https://twitter.com/CPUniversite/status/1361727549739515908

      “Une réalité hautement contestable”

      L’annonce d’une enquête au CNRS “sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université”, si elle n’est pas en soit répréhensible, pose plusieurs questions.

      “Le ‘cahier des charges’ de la demande qui lui est adressée fait réellement peur, estime François Burgat. La ministre s’abstrait purement et simplement de toute exigence scientifique.” Pour le chercheur, le postulat de la ministre, selon lequel “la société est gangrénée par l’islamo-gauchisme”, dont l’université, et une “réalité hautement contestable” qui ne repose sur “aucun corpus”.

      La chercheuse du CNRS qui préfère garder l’anonymat ajoute : “Si des cas particuliers sont litigieux au regard de la loi, qu’elle les cite et ouvre le débat. Sinon, qu’elle se taise.”

      Et d’ajouter : “Nous sommes des chercheurs, nous essayons de penser et analyser le monde, mobiliser des outils, et débattre de nos méthodes ou concepts d’analyse. Nous ne sommes pas au service d’un ministère et de ses obsessions politiques et calculs électoralistes.”

      https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-proposition-de-vidal-sur-lislamo-gauchisme-fait-bondir-ces-univers

    • Frédérique Vidal veut demander au CNRS une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université

      La ministre de l’Enseignement supérieur souhaite ainsi faire le distinguo entre « recherche académique » et « militantisme ».

      Mobilisée sur la précarité étudiante liée à la crise sanitaire actuelle ou sur la multiplication des dénonciations d’agressions sexuelles dans les IEP avec le hashtag #SciencesPorc, Frédéric Vidal ouvre un nouveau front. Invitée ce dimanche sur le plateau de Jean-Pierre Elkabbach sur CNews, la ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé vouloir « demander notamment au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) de faire une enquête sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université. »

      Par « ces sujets », la ministre parle de « l’islamo-gauchisme », qui selon elle « gangrène la société dans son ensemble », et donc l’université également.

      Avec ces travaux, Frédérique Vidal souhaiterait ainsi « distinguer de ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève justement du militantisme et de l’opinion », relate le site d’information scientifique Soundofscience, qui se fait l’écho de l’annonce.

      « Alliance » entre Mao et Khomeini

      « Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont », affirme la ministre, malgré l’émoi provoqué dans le milieu universitaire par ces accusations, régulières ces derniers mois. « Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamo-gauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi, etc… »

      En guise de conclusion, la ministre a de nouveau persisté et signé dans son idée, prenant au mot une affirmation de Jean-Pierre Elkabbach selon laquelle la situation à l’université pourrait ressembler à « une sorte d’alliance, si je puis dire, entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini. »

      « Mais vous avez raison. Mais c’est bien pour ça qu’à chaque fois qu’un incident se produit, il est sanctionné, à chaque fois que quelque chose est empêché, c’est reprogrammé, mais je crois que l’immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre cela », termine-t-elle.

      Les universités déjà émues par des propos de Blanquer

      Ce n’est pas la première fois qu’un membre du gouvernement utilise ce terme. En octobre dernier, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait à son tour dénoncé « l’islamo-gauchisme » qui fait selon lui « des ravages à l’université », prenant notamment pour cibles le syndicat étudiant Unef et La France Insoumise. « Notre société a été beaucoup trop perméable à des courants de pensée », avait-il alors ajouté au micro d’Europe 1.

      Face à cette accusation, la Conférence des présidents d’université (CPU) s’était émue et avait tenu à répondre au ministre.

      « Non, les universités ne sont pas des lieux où se construirait une ’idéologie’ qui mène au pire. Non, les universités ne sont pas des lieux d’expression ou d’encouragement du fanatisme. Non, les universités ne sauraient être tenues pour complices du terrorisme », était-il affirmé dans un communiqué.

      https://www.bfmtv.com/societe/education/frederique-vidal-veut-demander-au-cnrs-une-enquete-sur-l-islamo-gauchisme-a-l

    • Frédérique Vidal tombe dans la fange de l’extrême droite

      Invitée de CNews ce 14 février, Frédérique Vidal a emboité le pas aux dérives de Blanquer et Darmanin en reprenant la petite musique nauséabonde de « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène la société dans son ensemble » et l’université en particulier. Un discours qui stigmatise tout ensemble les universitaires et les musulmans.

      Ce dimanche j’échangeais avec un étudiant qui, comme des milliers d’autres, tente de survivre à la désocialisation et aux cours à distance. Il ne va pas bien. Je lui ai proposé une conversation téléphonique. Le confinement, le sens de la vie, les doutes face à un projet professionnel... Mais ce qui le rend le plus anxieux, parmi toutes les difficultés qu’il tente d’affronter, c’est simplement le fait d’être musulman. Il m’a dit : « l’anxiété d’être musulman aujourd’hui ». Tout est là. Et je crois que c’est vraiment le résultat d’une politique. L’exploitation idéologique et sécuritaire du #terrorisme. La loi sur le « séparatisme » qui détricote nos libertés et grave dans le marbre la #stigmatisation des #musulmans. La politique guerrière de Macron au Sahel et le mépris, affiché ce jour, des pays africains. Tout ceci fait système. Et l’étudiant avec lequel je parle l’a très bien compris. L’étudiant musulman qui a eu peur en entendant Vidal, dimanche dernier. Et qui m’en a parlé en premier.

      J’ai donc écouté Frédérique Vidal répondre à Elkabbach, sur la chaîne qui est devenue le caniveau du journalisme d’extrême droite. Zemmour and co. Et une fois de plus j’ai eu #honte en écoutant « ma » ministre. Honte pour l’intelligence critique et les savoirs qu’elle devrait représenter. Honte de voir une « chercheuse », ancienne présidente d’université, asséner des #contre-vérités, insulter les universitaires et la pensée elle-même, se complaire dans la fange de l’extrême droite et rejoindre ainsi Blanquer et Darmanin dans le jeu dangereux de celui qui sera plus radical que Marine le Pen. En novembre 2020 la CP-CNU appelait à la démission de la ministre et écrivait ceci : « Madame Frédérique Vidal ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour parler au nom de la communauté universitaire et pour agir en faveur de l’Université. » Aujourd’hui au nom de qui parle cette ministre ? Au nom du gouvernement et de Macron, ou au nom de Marine Le Pen ? De qui ou de quoi fait-elle le jeu ?

      On peut se faire une idée de la partie que Vidal a jouée en écoutant cet extrait mis en ligne par The Sound of Science, une vidéo devenue virale en quelques heures, Vidal devenue virale par sa haine des sciences humaines, de la recherche libre et des universitaires :

      https://twitter.com/SoundofScFr/status/1361390845111451650

      Petit retour en arrière. En octobre 2020 Frédérique Vidal avait été pressée par la CPU de recadrer Blanquer qui s’en était pris violemment aux universitaires, ravagés par « l’islamo-gauchisme », et accusés de « #complicité_intellectuelle avec le terrorisme ». La ministre avait pris position dans un journal à faible visibilité en affirmant dans une tribune, contre son collègue, que « l’université n’est pas un lieu d’expression ou d’encouragement du terrorisme ». La ministre défendait alors « la liberté d’expression et les libertés académiques » qui « sont indissociables ». De deux choses l’une : ou bien Vidal défend les libertés académiques, la liberté de recherche et la liberté d’expression des universitaires qui ont une valeur constitutionnelle, ou bien elle sacrifie ces trois libertés sur l’autel d’une attaque idéologique du libéralisme autoritaire contre l’université et la recherche. Comment comprendre cette contradiction ? Comment comprendre la violente #stigmatisation des islamo-gauchistes sur le plateau de C News quatre mois après la tribune de L’Opinion ? L’art macronien du « en même temps » ? Une immense #hypocrisie dans la tribune du mois d’octobre ? Un voile de fumée jeté sur un bilan désastreux ? La réponse à une commande politique de Macron ? Continuer la petite chanson « le RN est trop mou, LREM fera mieux dans la radicalité » ?

      Rien de tout ceci n’est exclu, mais je pense que la réponse est donnée par Vidal elle-même dans la suite de l’entretien. Très spontanément Vidal, pour remettre à leur place les méchants universitaires qui font des études de genre trop libres ou des études postcoloniales trop engagées, en appelle à l’évaluation-sanction par les pairs et pourquoi pas à la #délation et à la #condamnation : « C’est là qu’il faut être condamné … Allons-y, disons quand les gens ne font pas de #science, mais font du #scientisme » - où Vidal montre, au passage, qu’elle ne maitrise pas le concept de scientisme (à 43:20 ici). Et Vidal de diligenter une enquête du CNRS sur les disciplines suspectes. Comme si le CNRS était une section disciplinaire ou avait des pouvoirs d’enquête. Ce que la CPU elle-même dénonce en remettant vertement en place la ministre dans un communiqué qui appelle à "stopper la confusion et les polémiques stériles" et à cesser de "raconter n’importe quoi" (sic).

      A quoi assiste-on ? A une #dérive_autoritaire qui montre que la LPR et la chasse idéologique aux islamo-gauchistes forment un tout. Evaluer, sanctionner, séparer, diviser les universitaires pour les affaiblir. Les monter les uns contre les autres. Faire en sorte que l’institution soit elle-même l’agent de la chasse aux sorcières. Instiller partout la #concurrence, la #peur, la #suspicion et la #servitude_volontaire. Le premier séparateur des universitaires, c’est la LPR. Dans le viseur de Vidal : la limitation et la surveillance des libertés académiques. Macron, son gouvernement et LREM font le même travail avec toute la société. Dans leur viseur : la limitation et la surveillance des libertés publiques. Monter le plus grand nombre de citoyens contre les musulmans, monter les français contre eux-mêmes. Macron et son système, c’est une guerre sans fin, une guerre contre le peuple. Le #séparatisme permanent. Il est temps de nous unir contre lui. Il est temps de déradicaliser ce gouvernement.

      Contre le séparatisme, nous avons besoin d’une politique qui remettre de la lumière dans les regards tristes de nos amis musulmans. Contre la LPR, nous avons besoin d’une politique qui remettre de la lumière dans les regards tristes des universitaires. Contre la gestion calamiteuse de la crise sanitaire, nous avons besoin d’une politique qui remettre de la lumière dans les regards tristes des étudiants. Vite de la lumière, avant que ne retombe la longue nuit brune de l’histoire !

      #Pascal_Maillard

      https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/160221/frederique-vidal-tombe-dans-la-fange-de-l-extreme-droite

    • "Islamo-gauchisme" à l’université : 5 questions sur l’enquête demandée par Vidal

      La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a annoncé lundi 15 février qu’elle souhaitait enquêter sur « l’islamo-gauchisme » à l’université. Des propos qui ont indigné le monde universitaire.

      « Moi je pense que l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble, et que l’université n’est pas imperméable, l’université fait partie de la société. » D’une phrase prononcée dimanche 14 février, Frédérique Vidal a provoqué une levée de bouclier du monde académique et de la gauche française.

      Invitée de CNews ce jour-là, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche était interrogée par Jean-Pierre Elkabbach sur l’islamo-gauchisme, terme décrit par le journaliste comme désignant « une sorte d’alliance (...) entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini ». C’est là que Frédérique Vidal a annoncé « demander notamment au CNRS de faire une enquête sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université ». Une séquence repérée par le site The Sound of Science.

      Le lendemain, la ministre a confirmé sa position devant l’Assemblée nationale. « Je vais demander à ce que l’on fasse un bilan des recherches qui se déroulent dans notre pays que ce soit les recherches sur le postcolonialisme… » a-t-elle répondu à la question de Bénédicte Taurine, députée de la France insoumise, sans finir son énumération. Mais quel est l’objet de cette enquête ?

      1. Qu’est-ce que l’"islamo-gauchisme" ?

      Le terme « islamo-gauchisme » est né sous la plume de l’écrivain #Pierre_André-Taguieff en 2000. Il le définit alors comme une association entre les mouvements de gauche et les mouvements pro-palestiniens. Cependant, comme l’explique le linguiste Albin Wagener à RTL.fr, ce terme a très vite été repris par l’extrême-droite pour désigner « deux ennemis : l’islam et la gauche ».

      Aujourd’hui, son utilisation s’est démocratisée au point de se faire une place dans les éléments de langage du gouvernement et de la gauche elle-même, dans la bouche de #Manuel_Valls. Ainsi, le terme controversé qualifié même de « faux concept » par le chercheur Pascal Boniface, désigne aujourd’hui une supposée collusion entre les mouvements islamistes et certains mouvements de gauche.

      Pour Philippe Marlière, chercheur et auteur d’une tribune publiée dans Mediapart au mois de décembre, la trajectoire de ce terme est inquiétante. ""L’islamo-gauchisme’ est un mot grossièrement codé qui désigne un ennemi (l’islamisme) et ses porteurs de valise (les intellectuels de gauche critiques), explique-t-il. Ce vocabulaire d’#extrême_droite crée et entretient un climat de #guerre_civile. Il ne nourrit pas le débat, il prend les personnes pour #cible."

      Le CNRS, lui, affirme dans un communiqué que le terme ne revêt « aucune réalité scientifique » quand la conférence des présidents d’université (CPU) parle de « pseudo-notion ».

      2. Qu’est-ce que le CNRS ?

      L’acronyme CNRS désigne le Centre national de la recherche scientifique. Placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dirigé par Frédérique Vidal, il est l’organisme de référence de la recherche universitaire française. Plus particulièrement, l’enquête demandée par la ministre s’intéresse aux #sciences_sociales, c’est-à-dire des disciplines comme la sociologie, l’histoire ou la science politique.

      Dans ses propos devant l’Assemblée nationale, Frédérique Vidal cite ainsi l’alliance Athéna présidée par le CNRS en alternance avec la Conférence des Présidents d’Université (CPU). Sur son site, cette institution est décrite comme réunissant « les principaux acteurs de la recherche publique française en #sciences_humaines_et_sociales », plus communément désignées sous le sigle #SHS.

      3. Quel est le type de recherche visé ?

      Dans ses propos tenus sur CNews, Frédérique Vidal a justifié sa décision de mener une enquête sur « l’islamo-gauchisme » au sein de ces champs disciplinaires pour « distinguer de ce qui relève de la #recherche_académique de ce qui relève justement du #militantisme et de l’#opinion ».

      Le CNRS a répondu mercredi soir à la ministre de l’Enseignement supérieur dans un communiqué désapprobateur. « Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de #délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de ’race’, ou tout autre champ de la connaissance », écrit le centre de recherche.

      Une réponse claire et nette aux nombreuses attaques ciblant ces champs disciplinaires qualifiés parfois de « racialistes » par leurs détracteurs qui se multiplient ces derniers mois. En octobre, Jean-Michel Blanquer avait par exemple explicitement cité « les ravages » de l’islamo-gauchisme comme ayant joué un rôle dans l’assassinat de #Samuel_Paty.

      « Il y a un combat à mener contre une matrice intellectuelle venue des universités américaines et des thèses intersectionnelles, qui veulent essentialiser les communautés et les identités, aux antipodes de notre modèle républicain qui, lui, postule l’égalité entre les êtres humains, indépendamment de leurs caractéristiques d’origine, de sexe, de religion, expliquait-il au Journal du Dimanche dans des propos décryptés par L’Obs. C’est le terreau d’une #fragmentation de notre société et d’une vision du monde qui converge avec les intérêts des islamistes. Cette réalité a gangrené notamment une partie non négligeable des sciences sociales françaises. »

      4. #Postcolonialisme, #intersectionnalité... De quoi parle-t-on ?

      Théorisée par la juriste américaine #Kimberlé_Crenshaw à la fin des années 1980, l’intersectionnalité permet d’étudier un phénomène sociologique en appliquant une réflexion multiple, au carrefour de plusieurs parts d’identité comme le genre, la classe et la race (au sens de race sociale perçue par la société, pas de la race biologique qui n’existe pas). Son objectif n’est donc pas d’essentialiser mais de prendre en compte différentes caractéristiques sociologiques pour mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre dans les situations de discrimination. Par exemple, une femme noire ne vivra pas seulement d’un côté le sexisme et de l’autre le racisme, mais l’intersection des deux.

      Quant aux théories décoloniales et postcoloniales, elles permettent d’étudier la société contemporaine au regard des dynamiques historiques et du racisme qui découle de périodes telles que l’#esclavage et la #colonisation. Ce sont ce type de recherches qui révèlent les #inégalités sous toutes leurs formes (sociologiques, économiques, politiques, historiques...) qui sont visées lorsque les ministres parlent d’"islamo-gauchisme" à l’université.

      5. Comment le monde universitaire réagit-il ?

      Au-delà de condamner les propos de Frédérique Vidal, dans son communiqué, le CNRS regrette une « #instrumentalisation de la science » et rappelle qu’il existe des voies de « l’approfondissement des recherches, de l’explicitation des méthodologies et de la mise à disposition des résultats de recherche ». « C’est dans cet esprit que le CNRS pourra participer à la production de l’étude souhaitée par la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés », conclut l’organisme.

      La veille, la conférence des présidents d’université (CPU) publiait elle aussi un communiqué dans lequel elle s’étonnait de « l’instrumentalisation du CNRS dont les missions ne sont en aucun cas de produire des évaluations du travail des enseignants-chercheurs, ou encore d’éclaircir ce qui relève ’du militantisme ou de l’opinion’ ». « La CPU réclame, au minimum, des clarifications urgentes, tant sur les fondements idéologiques d’une telle enquête, que sur la forme, qui oppose CNRS et universités alors que la recherche est menée conjointement sur nos campus par les chercheurs et les enseignants-chercheurs. »

      Contacté par RTL.fr, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation n’a pour l’heure par répondu aux sollicitations.

      https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/islamo-gauchisme-a-l-universite-5-questions-sur-l-enquete-demandee-par-frederiqu

    • Les leçons de Vidal

      Avec ses sorties sur « l’islamo-gauchisme » cette semaine, la ministre déléguée à l’Enseignement supérieur fait surtout les affaires de ses collègues de l’Education et de l’Intérieur. Une femme se grille. Des hommes engrangent.

      La chose se répète souvent sous ce quinquennat. Une ministre femme, issue de la société civile (donc non-politique) qui monte en première ligne pour faire les affaires politiciennes de ses collègues ministres hommes (eux devenus professionnels de ce milieu). La sortie de Frédérique Vidal sur « l’islamo-gauchisme » est un nouvel exemple de ce constat. La ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas « dérapé » sur CNews, dimanche, face à Jean-Pierre Elkabbach. Elle savait très bien ce qu’elle faisait. Sinon elle n’aurait pas réitéré ses propos au centre de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, mardi après-midi, lors de la séance hebdomadaire des questions d’actualité au gouvernement.

      Alors qu’elle avait été muette sur le sujet, en octobre, lorsque deux de ses camarades au gouvernement, Jean-Michel Blanquer et Gérald Darmanin, avaient déjà balancé, en octobre à l’Assemblée, cette formule appartenant au champ lexical de l’extrême droite, la voilà qui les devance. Le ministre de l’Education et celui de l’Intérieur ont pourtant passé deux semaines sur les bancs lors du projet de loi « confortant les principes de la République » sans écart de langage. Ordre du Président de se tenir à carreaux sur ce texte censé réincarner « le rassemblement » de la majorité sur la laïcité. Foutaises. A peine les ministres avaient-ils récupéré leurs bons de sorties pour les médias que Vidal est partie à son tour en croisade contre les affreux « islamo-gauchistes » qui professeraient dans les amphis. Recadrée par le président de la République, éloignée un peu plus du monde universitaire et du monde étudiant… Mauvais résultat pour elle : la voici un peu plus isolée Rue Descartes. A qui profite donc cette séquence ? A Ses collègues Darmanin et Blanquer qui voient un de leurs marqueurs politiques progresser. Vidal, une femme, prend le bouillon médiatique et une humiliation présidentielle. Ses collègues, hommes, avaient été épargnés.

      Vidal n’est pas la première victime de cette stratégie du bélier. On rembobine. Mars 2019, en pleine « concertation » sur la réforme des retraites, la ministre de la Santé et des Solidarités d’alors, Agnès Buzyn, s’autorise une sortie inattendue sur un « allongement de la durée du travail ». « Je suis médecin, je vois que la durée de vie augmente d’année en année, expliquait Buzyn. Est-ce que, alors que le nombre d’actifs diminue, nous allons pouvoir maintenir sur les actifs le poids des retraites qui vont augmenter en nombre et en durée ? Nous savons que cet équilibre-là va être de plus en plus difficile à tenir. » Exactement la ligne portée en coulisses par le Premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, et de ses deux camarades de l’ex-UMP installés à Bercy : Bruno Le Maire et (déjà) Gérald Darmanin. Lequel se presse pour saluer le « courage » de Buzyn.

      Comme pour Vidal, les politiques hommes avaient laissé une femme issue de la société civile monter au front médiatique pour pousser leurs propres billes. Obligée de rétropédaler (repousser l’âge de départ n’était pas dans le programme d’Emmanuel Macron et le haut-commissaire d’alors, Jean-Paul Delevoye, menaçait de démissionner), Buzyn s’était abîmée dans cette aventure politicienne. Cette dernière n’est plus au gouvernement. Le Maire et Darmanin plus que jamais.

      https://www.liberation.fr/politique/les-lecons-de-vidal-20210219_BI4BCKNDCNBXBDMT2TRO3BZPB4
      #genre #hommes #femmes #hommes_politiques #femmes_politiques

    • Frédérique Vidal, une ministre bisbilles en tête

      Déjà critiquée, entre autres, pour son management à l’université Sophia-Antipolis, la Niçoise s’est lancée dimanche, sans le soutien de l’Elysée, dans une offensive contre l’« islamo-gauchisme » dans la recherche, se mettant à dos une majorité d’enseignants.

      On ne l’attendait pas vraiment sur ce dossier. Frédérique Vidal, ministre de troisième rang en macronie, a surpris beaucoup de monde en appelant à lancer, dimanche sur CNews, une enquête sur l’« islamo-gauchisme » dans la recherche universitaire.

      Décrédibilisée dans les rangs de la recherche supérieure après avoir maintenu la ligne libérale de la loi de programmation de la recherche (LPR), fragilisée dans les universités après plusieurs cafouillages sur l’organisation en ce temps de crise sanitaire, critiquée pour son manque de réactions face au malaise étudiant qui a poussé certains au suicide, Frédérique Vidal n’a pourtant pas hésité à se mettre à dos une nouvelle fois une bonne partie des professionnels qui dépendent de son ministère.

      Au sein du gouvernement, l’axe Blanquer-Darmanin-Schiappa, porteur de ce débat droitier sur l’islam, a-t-il décidé de se servir d’elle comme bélier, après deux semaines sans grandes controverses sur le projet de loi de lutte contre les « séparatismes » ? Ou bien Vidal a-t-elle choisi ce registre en guise de diversion, alors que les polémiques sur la précarité étudiante ne s’apaisent pas ? En tout cas, on ne la suit pas côté Elysée. Le Président reste attaché à « l’indépendance des enseignants-chercheurs », a bien souligné le porte-parole, Gabriel Attal, mercredi à l’issue du Conseil des ministres. Un désaveu.

      « Elle a toujours eu de l’ambition »

      Dans le casting de début de quinquennat, Vidal faisait pourtant partie de ces ministres de la société civile censés ouvrir le monde politique au monde universitaire. Une présidente d’université pour s’occuper des universités, forcément ça avait du sens dans le « en même temps » macronien. Jusque-là, la Niçoise n’était jamais sortie du couloir qu’on lui avait assigné. A peine s’était-elle aventurée, en 2019 – soit bien avant la crise sanitaire, économique et sociale –, dans une poignée de réunions de ministres souhaitant incarner « l’aile gauche » de l’ex-gouvernement Philippe. L’idée était, à l’époque, de tenter de s’organiser pour peser davantage sur la ligne de l’exécutif, jugée trop… à droite.

      Et avant son arrivée au gouvernement, Frédérique Vidal n’avait aucun engagement politique. L’universitaire est passée des bancs de la fac, où elle étudiait la génétique, à la présidence de cette même université, en 2012. Une évolution fulgurante en moins de vingt-cinq ans. Sabine, aujourd’hui chercheuse syndiquée CGT Ferc Sup, était inscrite dans la même promo, « il y a un peu plus de vingt ans », en maîtrise de biochimie et en DEA de virologie. « C’est quelqu’un qui a toujours eu de l’ambition, dit-elle. Ça a été une bonne enseignante, mais elle a fait peu de recherche sur la durée car elle a très vite rejoint la direction de la formation. Elle est devenue doyenne de la fac de sciences, puis présidente. »

      « Phrases assassines »

      Les techniques managériales de Vidal marquent les esprits à l’université de Sophia-Antipolis. « C’est quelqu’un qui ne tolère pas le débat, ce qui est paradoxal quand on est universitaire, ni la contradiction, ce qui est un problème quand on est scientifique, estime Sabine. Elle a imprimé cette façon de diriger. »

      En novembre, le directeur général de la recherche et de l’innovation, Bernard Larrouturou, qui dépendait de son ministère, a claqué violemment la porte. Dans une lettre qu’avait révélée Libération, il dénonçait la gestion peu humaine du cabinet de Vidal.

      Sandra (1) parle de « tendances managériales à l’américaine » qui l’auraient poussée au burn-out. Cette technicienne audiovisuelle, ancienne déléguée syndicale à l’université, pointe une « infantilisation », avec un renforcement de la hiérarchie, et des « expériences assez douloureuses en conseil d’administration », avec des « phrases assassines » à chaque question ou opposition de sa part. « Mme Vidal est une vraie grande pédagogue, défend le docteur en génétique Erwan Paitel, son ancien bras droit à l’université, qui l’a rejointe au ministère. Elle sait gouverner au sens d’aller au bout de ses idées. »

      Mais, selon différents membres de l’université qui témoignent à Libération, « les sciences de l’éducation ont été mises plus bas que terre », « les sciences humaines étaient méprisées », « ça rigolait » à l’évocation des profs d’histoire. « Quand elle parle d’islamo-gauchisme, c’est juste un moyen de bâillonner le débat d’idées, estime Marc, syndiqué CGT Ferc Sup et travaillant dans un labo de maths à Nice. C’est une insulte pour notre intelligence et pour les victimes. On est à Nice, on a été touché par plusieurs attentats, c’est assez dégueulasse de jouer là-dessus. »

      (1) Cette personne a souhaité rester anonyme pour ne pas nuire à sa carrière.

      https://www.liberation.fr/societe/frederique-vidal-une-ministre-bisbilles-en-tete-20210217_G4WLKNLQGNGTZPOF

    • « Frédérique Vidal risque d’alimenter une #police_de_la_pensée qui serait dramatique »

      Le président de l’université Clermont-Auvergne, Mathias Bernard, revient sur la sortie de sa ministre de tutelle sur « l’islamo-gauchisme », qu’il juge « schématique » et « caricaturale ».

      En s’inquiétant du développement d’« idées militantes de l’islamo-gauchisme » dans les universités françaises au cours d’une interview à CNews dimanche, la ministre Frédérique Vidal a suscité de nombreuses critiques dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans un communiqué, la Conférence des présidents d’universités a par exemple dénoncé une « nouvelle polémique stérile » et invité les politiques à ne pas « raconter n’importe quoi ». Président de l’université Clermont-Auvergne, l’historien Mathias Bernard revient sur cette sortie médiatique. Pour lui, les propos caricaturaux de la ministre instrumentalisent politiquement des études nécessaires au débat scientifique.

      Dans un communiqué, les présidents d’universités ont dit leur « stupeur » à la suite des propos de Frédérique Vidal. Pourquoi cette surprise ?

      Parce que cela ne correspond pas aux positions antérieures de la ministre. A l’automne, elle avait tenu des propos bien plus distanciés lorsque son collègue Jean-Michel Blanquer avait parlé d’islamo-gauchisme. A cela, il faut ajouter le contexte sanitaire : la priorité n’est pas de lancer un débat politicien, mais plutôt de répondre à la détresse des étudiants après un an de confinement. C’est un bel exemple du décalage entre les gouvernants et la réalité des opérateurs sur le terrain.

      Qu’est-ce qui invalide cette accusation d’« islamo-gauchisme » ?

      Depuis une quinzaine d’années, ce mot est instrumentalisé politiquement. Il ne sert pas à caractériser un ensemble de positions scientifiques, mais à les discréditer. Cette notion produit aussi un effet de généralisation : l’islamo-gauchisme gangrènerait l’université, comme on l’a vu écrit il y a quelques jours à la une du Figaro. Cette rhétorique de la contamination rappelle les discours antisémites des années 30 sur l’influence juive qui corromprait l’ensemble des corps sociaux. Dans mon université, il n’y a eu par exemple aucun incident, aucune étude ou manifestation scientifique susceptible de s’apparenter à une « menace islamo-gauchiste ». Cette généralisation crée une dramatisation, un climat anxiogène qui ne peut qu’alimenter le rejet.

      Quels sont les faits initiaux à partir desquels s’opère cette généralisation ?

      Il existe un militantisme intolérant qui, en empêchant par exemple la tenue de certaines conférences, pose problème à l’université, car celle-ci est par nature un lieu de dialogue. Mais il faut le distinguer des études en sciences sociales qui s’inscrivent dans l’héritage de la pensée postcoloniale et élaborent une pensée critique qui contribue au débat scientifique. Or, ce sont ces débats qui font progresser la science. Une prise de position rapide, schématique et caricaturale comme celle de Frédérique Vidal risque de jeter l’opprobre sur toute cette réflexion et d’alimenter une forme de police de la pensée qui serait dramatique. Cela donne l’impression que des chercheurs confondraient massivement militantisme et travail universitaire, ce qui n’est pas le cas. Et si des cas se présentaient, il existe des instances pour les traiter. Inutile d’instrumentaliser le CNRS, dont les chercheurs travaillent au quotidien avec les universités.

      Faut-il y voir une volonté de contrôle politique du travail universitaire ?

      Les contraintes inhérentes à une interview télévisée ont sans doute occasionné des maladresses. Mais si on regarde ces propos à l’aune du contexte plus global, marqué à la fois par une séquence très régalienne de la présidence Macron et par les débats sur la loi « séparatisme », il peut y avoir une volonté de distinguer deux types de recherche, l’une bonne et l’autre dangereuse. Un peu comme à l’époque de la guerre froide où l’on se méfiait de l’université marxiste. Cela explique une partie de la défiance actuelle du monde politique vis-à-vis de l’université, qui est constitutionnellement indépendante du point de vue scientifique.

      Le dialogue entre le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche et la ministre est-il rompu ?
      En 2020, les débats sur la loi de programmation pluriannuelle de la recherche ont contribué à une rupture assez nette entre la ministre et une partie de la communauté universitaire. Mais il ne faut pas généraliser : les présidents d’université et les établissements continuent à travailler avec le ministère dans cette période difficile. Je suis certes critique sur cette sortie médiatique, je n’en suis pas moins reconnaissant à la ministre d’avoir défendu l’ouverture des universités alors que la situation sanitaire reste tendue.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/frederique-vidal-risque-dalimenter-une-police-de-la-pensee-qui-serait-dra

    • #Thomas_Piketty : «Frédérique Vidal doit partir»

      Les déclarations sur l’« islamo-gauchisme » de la ministre de l’Enseignement supérieur montrent sa méconnaissance des sciences sociales, estime l’économiste. Elle livre à la vindicte populaire des chercheurs dont les savoirs sont pourtant essentiels.

      Une suspicion généralisée qui amènerait à un dialogue de sourds : l’économiste Thomas Piketty, connu pour ses recherches internationales sur les inégalités, estime que la demande d’enquête sur la présence de courants « islamo-gauchistes » à l’université, faite dimanche par la ministre Frédérique Vidal, est un non-sens.

      Jean-Michel Blanquer en octobre, Frédérique Vidal aujourd’hui. Pourquoi ces attaques contre le monde universitaire, et sur ce thème de l’islamo-gauchisme ?

      L’horreur des attentats de 2015-2016 et de la décapitation de Samuel Paty en 2020 fait que chacun cherche naturellement des explications, des coupables. Chez les plus désespérés, mais aussi parmi les plus cyniques, certains ont eu l’idée géniale de soupçonner de complicité jihadiste n’importe quel chercheur s’intéressant aux questions de discrimination, ou encore n’importe quel croyant musulman achetant du hallal ou portant des leggings sur la plage, un foulard dans la rue ou lors d’une sortie scolaire. Ces soupçons ignobles sont totalement à côté de la plaque, dans un contexte où le pays devrait être rassemblé derrière son système de justice, de police et de renseignement pour lutter contre l’ultraminorité terroriste. Cette logique de la suspicion généralisée ne peut conduire qu’à des raidissements et à des dialogues de sourds. Et pendant ce temps-là, personne ne parle des politiques antidiscriminatoires dont nous aurions tant besoin, et qui demandent des débats approfondis et apaisés, tant les enjeux sont nouveaux et ouverts.

      Pourquoi demandez-vous la démission de la ministre Frédérique Vidal ?

      Avec ses déclarations, Frédérique Vidal a démontré sa totale inculture et sa profonde ignorance de la recherche en sciences sociales. Elle livre à la vindicte populaire les personnes qui produisent et diffusent les savoirs dont nous avons tant besoin dans cette époque hyperviolente. Avec l’extrême droite aux portes du pouvoir dans plusieurs régions et au niveau national, c’est totalement irresponsable. Elle doit partir.

      Vous connaissez bien le monde de la recherche. Quelle est la réalité de ces « chercheurs minoritaires qui porteraient au sein de l’université des idées radicales et militantes de l’islamo-gauchisme » que dénonce la ministre ?

      Je ne connais aucun chercheur que l’on puisse soupçonner de près ou de loin de complaisance avec les jihadistes, ou dont les travaux auraient pu « armer idéologiquement le terrorisme », suivant l’expression désormais routinière au sommet de l’Etat. Et le terrorisme au Nigeria, au Sahel, en Irak, aux Philippines, c’est aussi de la faute des universitaires islamo-gauchistes français ou américains ? C’est ridicule et dangereux. Au lieu de mobiliser l’intelligence collective pour appréhender des processus sociohistoriques inédits et complexes, ce que font précisément les chercheurs en sciences sociales, on sombre dans la logique du bouc émissaire à courte vue.

      Pensez-vous qu’il y a un climat anti-intellectuels en France ?

      Les diatribes anti-intellectuels sous Sarkozy avaient marqué une première étape. Mais l’hystérie actuelle autour de l’accusation d’islamo-gauchisme nous fait franchir un nouveau seuil. Petit à petit, les responsables politiques français, du centre droit à l’extrême droite, se rapprochent sans le savoir de l’attitude des nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP) qui, depuis dix ans, visent à asseoir leur domination politique en stigmatisant toujours davantage la minorité musulmane (14% de la population, soit 150 millions de personnes tout de même) et les intellectuels réputés islamo-gauchistes soupçonnés de les défendre. On l’ignore trop souvent en France, mais cette hargne des nationalistes hindous se nourrit elle aussi des attentats jihadistes commis sur le sol indien, comme ceux de Bombay en 2008 ou les attaques au Cachemire musulman début 2019. Là encore, je peux comprendre que le traumatisme des attentats conduit les uns et les autres à chercher des explications pour cette horreur nihiliste. Mais cela n’a aucun sens de soupçonner de complicité les 150 millions de musulmans indiens qui, comme en France, cherchent simplement à mener une vie ordinaire, à trouver un travail, un revenu, un logement, et ne se demandent pas chaque matin comment ils vont venir en aide à un terroriste. Les soupçons vis-à-vis des universitaires indiens, qui tentent de faire leur travail dans des conditions précaires, sont toutes aussi odieux. En Inde, le gouvernement BJP en est arrivé à fomenter des émeutes antimusulmans, à fermer des centres de recherche et à faire arrêter des intellectuels. On en est évidemment très loin en France, mais il est urgent de se mobiliser avant que les choses ne continuent à dégénérer pour les groupes les plus fragiles. Concrètement, les intellectuels français disposent encore de solides ressources pour se défendre, mais il n’en va pas de même pour les populations issues de l’immigration extra-européenne, qui font face dans notre pays à des discriminations sociales et professionnelles extrêmement lourdes et à une stigmatisation croissante.

      Vous qui travaillez avec des réseaux de recherches dans le monde entier, comment jugez-vous l’université française par rapport aux autres grandes universités internationales ? Y a-t-il une américanisation de la recherche ?

      L’idée d’une contamination des chercheurs français par leurs collègues américains ne correspond à aucune réalité. En pratique, le développement des études coloniales et postcoloniales, par exemple des travaux sur l’histoire des empires coloniaux et de l’esclavage, est une coproduction internationale. Cette évolution implique depuis longtemps des chercheurs basés en Europe, aux Etats-Unis, en Inde, au Brésil, etc. Elle est là pour durer, et c’est tant mieux. Le phénomène colonial s’étale de 1500, avec les débuts de l’expansion européenne, jusqu’aux années 60 avec les indépendances, voire jusqu’aux années 90 si l’on intègre le cas de l’apartheid sud-africain. A l’échelle de la longue durée, cette phase coloniale vient tout juste de se terminer. Ses conséquences sur les structures sociales ne vont pas disparaître en un claquement de doigts. Il a fallu quelques décennies pour que la recherche s’empare pleinement des thèmes coloniaux et postcoloniaux. Ce n’est pas près de changer, et c’est tant mieux.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/thomas-piketty-frederique-vidal-doit-partir-20210217_22G6RI2Q4ZA6RID5XRX5
      #Piketty

    • «Islamo-gauchisme»: Vidal provoque la #consternation chez les chercheurs

      En annonçant commander au CNRS une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, la ministre a suscité l’ire du monde de la recherche. Les présidents d’université dénoncent « une pseudo-notion qu’il conviendrait de laisser […] à l’extrême droite », le CNRS émet de profondes réserves.

      Particulièrement transparente ces derniers mois malgré la crise grave que connaît l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal embrase la communauté universitaire, abasourdie par son intention de commander « une enquête » au CNRS sur « l’islamo-gauchisme » à l’université.

      Tout est parti d’un entretien pour le moins sidérant accordé par la ministre, dimanche 14 février, à CNews, la chaîne préférée de l’extrême droite. Interrogée par Jean-Pierre Elkabbach sur la récente une du Figaro titrée « Comment l’islamo-gauchisme gangrène l’université », la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a commencé par acquiescer à ce « constat ».

      « Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont […]. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamo-gauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi », commence-t-elle par affirmer.

      « Vous ajoutez aussi les #indigénistes qui disent la race, le genre, la classe sociale… tout ça, ça forme un tout ? », la relance doctement Jean-Pierre Elkabbach.

      Nullement gênée par l’incroyable confusion de la question, la ministre acquiesce à nouveau. « Absolument. D’ailleurs en biologie cela fait bien longtemps qu’on sait qu’il n’y a qu’une espèce humaine et qu’il n’y a pas de race donc vous voyez à quel point je suis tranquille avec ce sujet-là », répond-elle, montrant combien les récents débats scientifiques sur la notion de « race » dans les sciences sociales lui ont totalement échappé.

      « Oui, vous, vous êtes tranquille, mais il y a des minorités et elles sont agissantes… », relance encore le journaliste en agitant les doigts – une gestuelle censée représenter une forme d’infiltration de ces « minorités » à l’université.

      « Il y a une sorte d’alliance entre Mao Zedong et l’ayatollah Khomeini ? », suggère encore un Jean-Pierre Elkabbach à qui le sujet tient manifestement à cœur.

      « Vous avez raison. Mais c’est pour cela qu’à chaque fois qu’un incident se produit, il est sanctionné, à chaque fois que quelque chose est empêché, c’est reprogrammé, mais je crois que l’immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre cela », avance Frédérique Vidal, sans que le spectateur, à ce stade, sache très bien ce que « cela » désigne, perdu entre les différentes chimères de « l’islamo-maoïsme » et du « féminisme-racialiste »…

      « C’est pour cela que je vais demander, notamment au CNRS, de faire une enquête sur l’ensemble des courants de recherche, sur ces sujets, dans l’université, de manière à ce qu’on puisse distinguer ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève du militantisme, de l’opinion », lance alors la ministre.

      Dans la communauté scientifique, l’annonce de la ministre a manifestement pris tout le monde de court. Interrogé mardi sur les contours de cette future mission d’enquête, le CNRS semblait bien en peine de fournir le moindre élément de réponse. « À ce stade, nous en discutons avec le cabinet de Frédérique Vidal pour préciser les attentes de la ministre », nous a-t-on d’abord répondu dans un embarras manifeste.

      Au cabinet de Frédérique Vidal, on semble tout autant dans le brouillard, quant aux « attentes de la ministre ». « Les objectifs de cette étude seront définis dans les prochains jours. Il s’agira de définir ce qui existe comme courants d’études en France, sur différents thèmes », nous répond-on finalement. Difficile de faire plus vague.

      S’agit-il de faire une typologie des « courants » de pensée plus ou moins suspects ainsi que, pourquoi pas, des listes d’enseignants participant à ces courants comme aux grandes heures du maccarthysme ?

      L’enquête, selon le ministère, sera « portée » par l’alliance Athena « qui regroupe les principaux acteurs de la recherche publique française et qui est présidée par #Antoine_Petit », c’est-à-dire le directeur du CNRS. Sauf que l’alliance Athena est encore dirigée pour un mois par #Jean-François_Balaudé, qui, comme l’a révélé Le Monde, n’a même pas été informé de ce projet.

      Traversant aujourd’hui une période particulièrement difficile en raison de la pandémie, avec des étudiants en grande détresse et un corps d’enseignants-chercheurs à bout de souffle, la communauté universitaire s’est littéralement embrasée ces dernières heures.

      Mercredi en fin de journée, le CNRS a finalement publié un communiqué cinglant, expliquant que « l’islamogauchisme » était un « #slogan_politique » qui « ne correspond à aucune réalité scientifique ». « L’#exploitation_politique qui en est faite est emblématique d’une regrettable instrumentalisation de la science ». L’organisme de recherche, qui précise qu’il mènera une enquête « visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés », a pris les devants en affirmant qu’il « condamne en particulier les tentatives de #délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de "race", ou tout autre champ de la connaissance ».

      La conférence des présidents d’université, d’ordinaire très prudente, s’est fendue mardi en fin de journée d’un communiqué assassin faisant part de sa « stupeur » et réclamant des « clarifications urgentes » à leur ministre de tutelle. « L’islamo-gauchisme n’est pas un #concept. C’est une #pseudo-notion dont on chercherait en vain un commencement de définition scientifique, et qu’il conviendrait de laisser sinon aux animateurs de CNews, plus largement à l’extrême droite qui l’a popularisée », écrit ainsi l’organisation qui représente tous les présidents d’université.

      Le but de cette « enquête » confiée au CNRS est-il d’identifier des éléments potentiellement idéologiquement dangereux au sein de la communauté universitaire ? Sur ce point également, la Conférence des présidents d’université (CPU) tient à mettre les choses au point : « La CPU regrette la confusion entre ce qui relève de la liberté académique, la liberté de recherche dont l’évaluation par les pairs est garante, et ce qui relève d’éventuelles fautes et infractions, qui font l’objet si nécessaire d’enquêtes administratives », et qui sont confiées dans ce cas à l’Inspection générale de l’éducation.

      « La CPU s’étonne aussi de l’instrumentalisation du CNRS dont les missions ne sont en aucun cas de produire des évaluations du travail des enseignants-chercheurs, ou encore d’éclaircir ce qui relève “du militantisme ou de l’opinion”, cingle l’organisation. Si le gouvernement a besoin d’analyses, de contradictions, de discours scientifiques étayés pour l’aider à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce, les universités se tiennent à sa disposition. Le débat politique n’est par principe pas un débat scientifique : il ne doit pas pour autant conduire à raconter n’importe quoi. »

      Sauf qu’en matière de « n’importe quoi », la CPU et le monde de la recherche plus généralement n’avaient, sans doute, pas encore tout entendu. Questionnée mardi par la députée Bénédicte Taurine (La France insoumise) sur sa volonté de créer une « police de la pensée », Frédérique Vidal a eu cette réponse étonnante : « Alors, oui, en sociologie on appelle ça mener une enquête. Oui, je vais demander à ce qu’on fasse un bilan de l’ensemble des recherches qui se déroulent actuellement dans notre pays… Sur le postcolonialisme… Mais moi, vous savez, j’ai été extrêmement choquée de voir apparaître au Capitole un drapeau confédéré et je pense qu’il est essentiel que les sciences sociales se penchent sur ces questions qui sont encore aujourd’hui d’actualité. »

      Un rapprochement entre études postcoloniales et drapeau confédéré, emblème aujourd’hui des suprémacistes blancs, que personne n’a compris… Et pourquoi citer désormais les #études_postcoloniales qui sont un domaine de recherche présent dans les universités du monde entier ?

      Beaucoup d’universitaires et de chercheurs indignés ont demandé, à l’instar de l’économiste Thomas Piketty ou de la philosophe #Camille_Froidevaux-Metterie, le départ de la ministre aujourd’hui désavouée par une grande partie de la communauté scientifique. « Avec Frédérique Vidal, le gouvernement Macron-Castex réalise le rêve de Darmanin : contourner Le Pen par sa droite… Cette ministre indigne doit partir », a déclaré Thomas Piketty sur Twitter, où le mot-dièse #VidalDemission a rencontré un grand succès.

      Une « chasse aux sorcières »

      Les chercheurs du CNRS que Mediapart a interrogés ont unanimement rejeté l’idée d’être « instrumentalisés » par l’improbable projet d’enquête de la ministre.

      Pour l’historienne Séverine Awenengo Dalberto, chargée de recherche au CNRS et membre de l’Institut des mondes africains, Frédérique Vidal doit effectivement démissionner. « C’est scandaleux et honteux de vouloir restreindre les libertés académiques, d’instrumentaliser la recherche en histoire et sciences sociales à des fins politiciennes, et surtout, dans le contexte pandémique actuel, de mépriser à ce point les étudiants et étudiantes en portant l’attention médiatique et parlementaire sur cette fausse question de l’islamo-gauchisme plutôt que sur la détresse et la précarité des jeunes », explique-t-elle. Cette historienne, spécialiste des questions coloniales, fustige une démarche visant, selon elle, « à banaliser un discours d’extrême droite et à alimenter les fractures qu’elle feint de dénoncer. Comment peut-elle sérieusement penser que travailler sur des discriminations raciales, sur les mécanismes et les effets des assignations identitaires chromatiques, c’est reconnaître l’existence de races biologiques ? »

      Comme elle, nombre de chercheurs insistent aussi sur l’#absurdité de faire diligenter cette enquête sur l’université par le CNRS, puisque nombre de laboratoires ont une double tutelle CNRS et université.

      Le spécialiste des mobilisations ouvrières Samuel Hayat, chargé de recherche au CNRS, décrit ainsi ses collègues « entre #sidération et #découragement ». « Cela s’inscrit dans la suite logique de la gestion autoritaire de l’enseignement supérieur et de la recherche par Frédérique Vidal », souligne-t-il, en référence à la loi de programmation sur la recherche passée au forceps. « C’est une offensive générale contre, en gros, le #discours_critique et la #pensée_critique », estime-t-il. « Pour Frédérique Vidal, l’université doit être dans “l’#excellence” et la #rentabilité mais l’idée qu’il y ait des pôles de résistances critiques aux politiques est insupportable », assure-t-il. Ce politiste souligne aussi combien cette « chasse aux sorcières » rappelle les politiques menées au Brésil, en Hongrie, aux États-Unis, en Turquie ou au Japon contre les libertés académiques.

      Si dans ces pays la bataille s’est principalement concentrée sur les études de #genre, accusées de détruire les fondements de la société, la lutte contre l’#islamisme offre, en France, l’excuse toute trouvée pour traquer les chercheurs « déviants ». « Comme ils ne vont pas trouver d’islamistes dans les universités, ils s’appuient sur un concept comme “l’islamo-gauchisme” qui ne veut rien dire mais qui permet d’amalgamer les savoirs critiques au terrorisme », affirme Samuel Hayat. « La cerise sur le gâteau est l’instrumentalisation du CNRS, qui est un établissement public de recherche qui détermine évidemment son agenda de recherche. Être traité comme une officine pour cerner un objet qui n’existe pas, c’est particulièrement insultant. Le CNRS doit réaffirmer qu’il n’est pas aux ordres des objectifs politiques du gouvernement. »

      Pour l’historienne Camille Lefebvre, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’Afrique aux XVIIIe et XIXe siècles, cette annonce de Frédérique Vidal s’inscrit dans « un pur enjeu électoral consistant à placer la question de l’islam au cœur de la prochaine campagne présidentielle. Le problème c’est que c’est un #discours_performatif et qu’ils n’en mesurent pas les conséquences », souligne-t-elle, décrivant des discours stigmatisants « qui blessent une partie de la société française à qui l’on veut faire comprendre qu’elle doit rester à sa place ».

      Pionnier, avec #Marwan_Mohammed, de l’étude de l’islamophobie comme nouvelle forme de racisme, le sociologue #Abdellali_Hajjat (qui a quitté la France pour enseigner en Belgique devant le climat de plus en plus hostile à ces travaux dans l’Hexagone) estime que les déclarations de Frédérique Vidal sont « la énième étape d’un processus de #panique_morale d’une partie des #élites_françaises qui a commencé au moins en 2015-2016. Et cela marque le succès d’un intense #lobbying de la part des “#universalistes_chauvins”, tenants de la fausse opposition entre “universalistes” et “décoloniaux”, estime-t-il. La ministre dit qu’il s’agit de distinguer travail de recherche et militantisme… Il semble qu’il s’agit surtout de cibler les universitaires qui seraient “déviants” d’un point de vue politique et scientifique ».

      Selon lui, malgré l’ineptie du discours d’une ministre qui semble largement dépassée par la situation, et qui pourrait prêter à sourire, la situation est très alarmante. « Cette volonté d’#hégémonie, de #contrôle total sur la recherche rappelle les pratiques des régimes politiques contemporains les plus autoritaires », assène-t-il.

      « Je suis en colère car ce qui est en train de se passer est à la fois honteux et très inquiétant », affirme de son côté Audrey Célestine, maîtresse de conférences en sociologie politique et études américaines à l’Université de Lille et membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. « Nous sommes dans une forme de #maccarthysme », assure-t-elle jugeant le niveau du débat public « atterrant ». « Lorsqu’on voit quelqu’un comme #Raphaël_Enthoven évoquer “la #peste_intersectionnelle”, on se dit qu’il y a une fierté à étaler dans ces débats son #ignorance crasse. Je suis pour le débat mais avec des gens qui lisent les travaux dont ils parlent », explique-t-elle. Comme pour tous les chercheurs interrogés, Frédérique Vidal a désormais perdu toute #crédibilité et ne peut plus rester ministre de tutelle.

      Après les premières déclarations de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche avait semblé vouloir défendre les libertés académiques. « L’université n’est ni la matrice de l’extrémisme ni un lieu où l’on confondrait émancipation et endoctrinement », avait-elle rappelé à son collègue du gouvernement.

      Aujourd’hui, Frédérique Vidal semble appliquer avec zèle une feuille de route écrite par l’exécutif. Interrogé sur France Inter, le 1er février par Léa Salamé, sur la place des « indigénistes » et des « racialistes » à l’université – un questionnement qui en dit long sur la maîtrise du sujet –, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, a ainsi expliqué que ces idéologies sont peut-être « majoritaires » à l’université : « C’est un drame pour la France et nous devons absolument débattre pied à pied, idée par idée cela », a détaillé ce matin-là – sans souci du mélange des genres – le « premier flic de France ».

      « C’est d’ailleurs ce qu’a souhaité le président de la République dans son discours des Mureaux », rappelait-il alors, en référence au discours du chef de l’État ciblant le « #séparatisme_islamiste ».

      Soutenu par le gouvernement, un amendement glissé au Sénat dans la loi de programmation sur la recherche avait déjà, en octobre dernier, tenté de soumettre les libertés académiques au « cadre des valeurs de la République ». Finalement rejeté, au vu de sa formulation floue, il révélait déjà combien l’exécutif se montrait soupçonneux à l’égard du monde universitaire.

      La tribune des cent universitaires publiée dans le Monde fin octobre, parmi lesquels Marcel Gauchet, Gilles Kepel, Pierre-André Taguieff ou Pierre Nora, dénonçant un « déni » face à l’islamisme et déplorant que « Les idéologies indigéniste, racialiste et « décoloniale » (transférées des campus nord-américains) » aient infiltré l’université « nourrissant une haine des « Blancs » et de la France » a sans doute fait son effet sur l’exécutif. Lequel n’a pas prêté grand crédit aux multiples contre-tribunes, sur le sujet, dont celle de deux mille chercheurs aussi publiée par le Monde, et pourtant signée par des chercheurs encore en prise, eux, avec la production en sciences sociales.

      Le président, passé de la lecture de Paul Ricœur à celle de Pierre-André Taguieff et sa dénonciation des « bonimenteurs du postcolonial », avait déjà affirmé en juin dernier devant des journalistes que « le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’#ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux ».

      Aujourd’hui, sous les coups de boutoir d’un pouvoir obsédé par la mise au pas de la communauté universitaire, ce sont surtout les enseignants, les chercheurs et plus largement les libertés académiques qui sont menacés.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/170221/islamo-gauchisme-vidal-provoque-la-consternation-chez-les-chercheurs?ongle

    • Vidal au stade critique - Communiqué de SLU, 17 février 2021

      « Ainsi, depuis des mois, par petites touches, se met en place un discours officiel anti-universitaire, sans que jamais la ministre de l’Enseignement supérieur qui devrait être le premier rempart des universitaires contre ces attaques n’ait eu un mot pour les défendre » disions-nous dans notre communiqué du 24 octobre pour dénoncer les propos de Jean-Michel Blanquer devant les sénateurs dans lesquels il dénonçait « des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur qui commettent des dégâts sur les esprits ».

      Dans une tribune à L’Opinion deux jours plus tard la ministre de l’ESR semblait y répondre du bout des lèvres : « L’université n’est pas un lieu d’encouragement ou d’expression du fanatisme ». Bien.

      Mais depuis, la petite musique est devenue fanfare assourdissante : ainsi, deux députés LR, Julien Aubert et Damien Abad demandaient en novembre une mission d’information de l’Assemblée Nationale sur « les dérives idéologiques dans les établissements d’enseignement supérieur » ; ce même Julien Aubert publiait le 26 novembre 2020 les noms et les comptes Twitter de sept enseignants-chercheurs, nommément ciblés et livrés à la vindicte publique ; cette dénonciation calomnieuse s’ajoutait aux propos tenus par la rédaction du journal Valeurs Actuelles à l’encontre du Président nouvellement élu de l’université Sorbonne Paris Nord ; le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin (le 1er février 2021 sur France-Inter) parlait d’idéologie racialiste ; la députée LR Annie Genevard dans le débat sur l’interdiction du voile à l’université dans le cadre de la loi sur le séparatisme (le 3 février 2021) synthétisait tout cela en affirmant que « L’université est traversée par des mouvements puissants et destructeurs […] le décolonialisme, le racialisme, l’indigénisme et l’intersectionnalité ».

      Et le 14 février, la ministre Frédérique Vidal, muette sur l’abandon de l’université et de ses étudiants depuis le début de la pandémie, sonne l’hallali sur une chaîne ouvertement d’extrême droite :

      « Ce qu’on observe à l’université, c’est que des gens peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes de l’islamo-gauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer, de désigner l’ennemi, etc… »

      Et de répondre dans un rire à une question toute en nuance de l’interviewer « Il y a une sorte d’alliance, si je puis dire, entre Mao Zedong et l’Ayatollah Khomeini ? » : « Mais vous avez raison ! »

      Tant de bêtise pourrait prêter à rire.

      Mais au milieu d’inepties qui ne témoignent que de sa confusion, Frédérique Vidal conclut, sans crainte de se contredire dans une même phrase : « On ne peut pas interdire toute approche critique à l’université. Moi c’est ça que je vais évidemment défendre et c’est pour ça que je vais demander notamment au CNRS de faire une enquête sur l’ensemble des courants de recherche sur ces sujets dans l’université de manière à ce qu’on puisse distinguer de ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève justement du militantisme et de l’opinion ».

      Voilà le CNRS transformé en IGPN (Inspection Générale de la Pensée Nationaliste).

      La chasse aux sorcières est donc lancée, cette fois en haut lieu. Elle ne peut qu’encourager le harcèlement, déjà intense sur internet, et assorti à l’occasion de menaces de mort, envers des collègues accusés d’être des « islamogauchistes ». Elle s’inscrit dans une course à l’extrême-droite qui n’est pas isolée dans le gouvernement : il s’agit bien d’un choix politique concerté (voire d’une intervention sur commande ?).

      Retenons, cependant, une phrase de la ministre : « Il faut que le monde académique se réveille ».

      Oui, il est grand temps de nous réveiller. Toutes les instances, tous les échelons que comptent l’enseignement supérieur et la recherche doivent désormais ouvertement se prononcer et clamer haut et fort : nous ne pouvons plus reconnaître Frédérique Vidal comme notre ministre, nous refuserons de mettre en place des directives contraires aux principes fondamentaux de l’université.

      http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8893

    • Lettre à Frédérique Vidal

      Depuis vos dernières déclarations sur « l’islamo-gauchisme », je suis dans un cauchemar terrible. Votre discours réveille tout ce que j’ai vécu et tout ce que mes collègues en Turquie sont en train de vivre. Je vous demande de prêter attention à ma parole qui s’est forgée à travers une expérience très dure de la défense de la liberté de la recherche et de l’autonomie de la production scientifique.

      https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/210221/lettre-frederique-vidal

    • Merci @marielle, je mets tout le contenu de la lettre de #Pinar_Selek sur ce fil :

      Lettre à Frédérique Vidal

      Depuis vos dernières déclarations sur « l’islamo-gauchisme », je suis dans un #cauchemar terrible. Votre discours réveille tout ce que j’ai vécu et tout ce que mes collègues en #Turquie sont en train de vivre. Je vous demande de prêter attention à ma parole qui s’est forgée à travers une expérience très dure de la défense de la liberté de la recherche et de l’#autonomie de la production scientifique.

      –—

      Madame Vidal,

      Vous vous souvenez de moi, l’enseignante-chercheure exilée que vous aviez accueillie, dans le cadre du Programme PAUSE, à l’Université Côte d’Azur, quand vous étiez sa présidente. Mais nous nous sommes rencontrées la première fois, le 30 septembre 2019, dans le cadre de la conférence de presse du Programme PAUSE ( Programme national d’Aide à l’Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil). En tant que ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, vous souteniez ce programme. Je pense que vous le soutenez encore. Tant mieux : vous soutenez les enseignant.es-chercheur.es qui ont fui la répression politique dans leur pays et qui ont besoin d’un espace de liberté pour continuer à poser des questions et à conduire leurs recherches.

      Depuis vos dernières déclarations sur "l’islamo-gauchisme", je suis dans un cauchemar terrible. Votre discours réveille tout ce que j’ai vécu et tout ce que mes collègues en Turquie sont en train de vivre, sous l’islamo-fascisme. Je pense que tout.es les scientifiques exilé.es qui sont aujourd’hui accueilli.es par le Programme PAUSE sont entrés dans le même cauchemar, car elles-ils savent aussi très bien comment les libertés académiques se rétrécissent quand les pouvoirs politiques interviennent dans le champ scientifique avec la justification de la lutte contre le terrorisme. En général, c’est comme ça que ça se passe. En Turquie, en Chine, en Iran. Et aujourd’hui en France.

      J’ai envie de vous dire que si vous ne revenez pas publiquement sur vos propos ou si vous ne démissionnez pas, le cancer se diffusera et des scientifiques français.es prendront le chemin d’exil.

      Ne me dites pas qu’en France ce n’est pas possible. Si, Madame Vidal, si. Vous le savez mieux que moi : le pétainisme n’est pas si vieux que ça. Rappelez-vous dans les années 1940, il y avait beaucoup d’universitaires français exilés, refusant de se soumettre au fascisme.

      Vous vous souvenez peut-être, dans la conférence de presse de PAUSE, j’avais commencé mon intervention en disant ceci : « Pour vous épargner un récit victimisant et pour me distancier d’une vision intégrationniste imprégnée de colonialisme, j’avais pensé d’abord rappeler que chaque pays a besoin de passeurs des théories scientifiques. Surtout la France qui a de grandes difficultés de traduction. Elle a besoin de savant.es qui se sont formés dans d’autres pays. De plus, accueillir les scientifiques qui ne sont pas soumis à l’autorité ne peut être qu’une richesse pour ceux et celles qui les accueillent. » Je vous demande de prêter attention à ma parole qui s’est forgée à travers une expérience très dure de la défense de la liberté de la recherche et de l’autonomie de la production scientifique.

      Madame Vidal, essayez d’écrire des articles scientifiques, avec votre casquette universitaire, pour remettre en question les notions scientifiques et inscrivez-vous dans le débat collectif des chercheur.es, mais surtout cessez d’intervenir en mettant votre casquette politique !

      Sinon vous allez mettre la machine infernale en marche.

      Et la machine du pouvoir peut aller plus loin que vous ne l’imaginez.

      Pinar Selek

      https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/210221/lettre-frederique-vidal

    • "Islamogauchisme" : Le piège de l’#Alt-right se referme sur la Macronie

      Mardi dernier, la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a exprimé son souhait de missionner le CNRS pour une « étude scientifique » sur “l’islamo-gauchisme” qui, d’après ses propos de dimanche (14/02/21) sur une chaîne TV privée, « gangrène la société dans son ensemble ». « L’université n’[y étant] pas imperméable », il s’agirait de définir « ce qui relève de la recherche et du militantisme ». La Conférence des Présidents d’Université a immédiatement exprimé sa stupeur devant de tels propos, tandis que le CNRS indiquait dans un communiqué de presse que « “L’islamogauchisme” , slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique ».

      C’est la troisième fois en moins de six mois que l’expression “l’islamo-gauchisme” est employée par un ministre du gouvernement Castex, contribuant à inscrire ce terme comme dénomination légitime d’une catégorie sociale, malgré l’absence de réalité scientifique.

      Au-delà de la menace que fait peser la démarche de la Ministre sur les libertés académiques, qui a suscité de vives polémiques, nous montrons qu’elle s’inscrit dans une tendance d’autant plus inquiétante qu’elle semble relever d’un #aveuglement au niveau de la Présidence et du gouvernement.

      Afin de discerner ce qui relève du #militantisme ou de la #stratégie_politique dans la #popularisation de ce #néologisme, ainsi que l’impact que pourrait avoir sa #légitimation par de hauts responsables de la République, nous présentons ici une étude factuelle sur les contextes de son utilisation dans le paysage politique français sur les 5 dernières années.

      Nous nous appuierons sur le #Politoscope, un instrument du CNRS que nous avons développé à l’Institut des Systèmes Complexes de Paris IdF pour l’étude du #militantisme_politique en ligne. Il nous permet d’analyser à ce jour plus de 290 millions de messages à connotation politique entre plus de 11 millions de comptes #Twitter émis depuis 2016.

      Nous renvoyons le lecteur intéressé par l’origine de l’expression “islamo-gauchisme” à l’historique qui en avait été fait en octobre dernier lors des premières utilisations de ce terme, d’abord par le Ministre de l’Intérieur lors d’un échange à l’Assemblée Nationale, puis par le Ministre de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports en réaction à l’assassinat de Samuel Paty.

      Le point important pour notre propos est que nous avons affaire à un néologisme relativement ancien (une quinzaine d’années) qui a jusque-là été peu utilisé. Entre le 1er Août 2017 et le 30 décembre 2020, sur 230M de tweets analysés, le terme « islamogauchisme » ou ses variantes ont été promus dans des tweets originaux et relayés via retweets respectivement par 0,019% et 0,26% du total comptes Twitter analysés, au sein de « seulement » 73.806 messages (0,032% du total). Nous sommes donc sur une #terminologie, et a priori une catégorisation des groupes sociaux, très marginales[1].

      Comme le montrent les recherches en sociologie et psychologie sociale[2], ce type de dénomination émergente indique la volonté de créer une nouvelle catégorie dans l’#imaginaire_collectif, passage obligé pour faire accepter de nouveaux #récits_de_référence et pour façonner de manière durable de nouvelles #représentations, #croyances et #valeurs.

      S’agissant de la dénomination d’un #groupe_social, elle est l’instrument d’une démarcation entre le groupe social qui l’emploie et le groupe social réel ou fantasmé qu’elle est censée désigner. Si le CNRS s’est exprimé au plus haut niveau pour indiquer que l’« islamogauchisme » était plus un #fantasme qu’une réalité scientifique, nous posons ici la question de ce que cette expression révèle sur le ou les groupes sociaux qui l’emploient.

      Voici donc ce qui ressort de l’expression « islamogauchisme »[3] lorsque nous la passons au macroscope de nos méthodes d’analyse.

      Quels ont été les contextes d’usage de l’expression « islamo-gauchisme » ces dernières années ?

      Si l’expression« islamo-gauchisme » est très marginale dans la #twittersphère et dans le #langage_politique ordinaire, elle apparaît dans des contextes très précis en tant qu’instrument de #lutte_idéologique.

      Une première évaluation qualitative de ce fait peut être menée à partir des messages mentionnant cette expression. Nous reproduisons ci-dessous les tweets ayant touché le plus de comptes distincts ces cinq dernières années. Ils sont classés par ordre décroissant de leur impact.

      Il apparaît clairement sur cet échantillon, par ailleurs assez représentatif de l’ensemble, que « islamo-gauchisme » est employé dans un contexte d’hostilité entre communautés politiques et non de discours programmatique, prosélyte ou de débat politique. Une analyse plus complète du contenu de ces tweets hostiles montre que les notions les plus associées à « islamo-gauchisme » sont celles de #traître, d’#ennemi_de_la_république, d’#immoralité, de #honte, de #corruption ainsi que de #menace, d’#insécurité, de #danger, d’alliance avec l’ennemi et bien sûr de compromission avec l’#islamisme_radical.

      La principale communauté politique visée par ce terme (et qui s’en défend, d’où sa présence dans ce corpus de tweets) est la #France_Insoumise et la personnalité de #Jean-Luc_Mélenchon, mais occasionnellement, ce terme vise la communauté plus large des personnalités et militants de #gauche, comme le montre le tweet le plus relayé de tout notre corpus et adressé à #Benoît_Hamon.

      Nous sommes donc sur un terme utilisé pour ostraciser et dénigrer un groupe social particulier tout en en donnant pour l’opinion publique une image anxiogène et associée à un #danger_imminent. Son utilisation a pour but de polariser l’opinion publique autour de deux camps déclarés incompatibles entre lesquels il faudrait choisir : d’un côté les défenseurs du droit et des valeurs républicaines, de l’autre les traîtres aux valeurs françaises et alliés d’un ennemi sanguinaire. La construction même du terme reflète cette ambition. Dans un pays encore meurtris par les attentats du Bataclan, le préfixe « islamo- » est au mieux négatif voire désigne des personnes dangereuses pour l’ordre public, quant au suffixe « gauchisme », il est une forme péjorative pour désigner en vrac les #idéologies_de_gauche.

      Qui a fait la promotion de la notion « islamo-gauchisme » ces dernières années ?

      En y regardant de plus près, l’usage de l’expression « islamo-gauchisme » est un marqueur de types de comptes Twitter très précis. Voici les comptes qui ont le plus utilisé cette expression ces cinq dernières années, classés par nombre décroissant d’usages de cette expression :

      Table 1. Liste des comptes ayant le plus relayé le terme « islamo-gauchisme » depuis 2016 dans le Politoscope. La mention ‘suspendu’ indique des comptes suspendus par Twitter pour leur comportement violant ses règles d’utilisation. La mention ‘protégé’ indique des comptes qui ont choisi de rendre leurs messages confidentiels. La mention bot indique des comptes ouvertement pilotés par des robots informatiques.

      On remarque tout d’abord qu’il y a une forte majorité de #comptes_suspendus. D’après Twitter, la plupart des comptes suspendus sont des #spammeurs, ou tout simplement des #faux_comptes qui introduisent des risques de sécurité pour Twitter et ses utilisateurs. Un compte peut également être suspendu si son détenteur adopte un comportement abusif, comme envoyer des menaces à d’autres personnes ou se faire passer pour d’autres comptes, ou si Twitter pense qu’il a été piraté.

      Les cas de suspension de comptes sont très rares. L’une des plus importantes purges de comptes Twitter a visé récemment 70.000 comptes ayant incité à la violence dans les jours précédant le saccage du Capitole aux USA, ce qui ne représente que 0,023% de l’ensemble des comptes actifs. Avoir plus de la moitié de comptes suspendus parmi les plus prolixes sur l’« islamo-gauchisme » est donc une prouesse et un marqueur très significatif de comportements abusifs et malveillants.

      Dans le cas présent, les raisons de la suspension semblent être un comportement verbalement violent et peut-être même plus probablement un comportement de tromperie ou d’astroturfing typique des agissements d’une certaine frange de l’#extrême_droite : une démultiplication démesurée et généralement artificielle de l’activité d’un compte pour faire illusion sur le soutien réel d’une population à une idée. Cette hypothèse est confortée par la présence de deux ‘amplificateurs’ parmi cette short list, c’est à dire des comptes dont le nombre quotidien de tweets (plus de 60 par jour en moyenne) indique qu’ils sont probablement pilotés par des robots ou des salariés.

      La seconde chose que l’on peut remarquer est l’#orientation_politique des quelques comptes présents dans cette liste pour ceux qui sont encore actifs : ils sont tous idéologiquement d’extrême-droite.

      L’analyse de l’ensemble des 83.000 #tweets contenant « islamo-gauchisme » et de leur dynamique permet de préciser ce tableau.

      Les deux communautés politiques historiques qui ont été les plus actives sur ce thème sont le #Rassemblement_National et #Les_Républicains, mais avec des temporalités très différentes. Jusqu’au 1er tour de la présidentielle de 2017, Les Républicains, et principalement les sarkozystes, étaient les plus actifs sur le sujet. Ce point n’est pas une coïncidence puisque, comme nous l’avons démontré[4] la tactique consistant à dénigrer un adversaire en révélant sa soit-disant proximité avec l’islamisme radical avait déjà été utilisée au sein même de LR contre Alain Juppé, une première fois par les sarkozistes pendant la primaire de la droite de 2016 où il était grand favori, puis par les fillionnistes au moment du Peneloppe Gate, alors que la possibilité d’un retour de Juppé était évoquée.

      La tendance s’est inversée très exactement dans l’entre-deux tours et le #RN est alors devenu, et de loin, le courant politique qui a le plus fréquemment fait usage du terme « islamo-gauchisme ». Sur ces quatre dernières années, les militants d’extrême droite ont consacré plus de deux fois plus d’efforts à sa promotion que leurs homologues Républicains (rapporté à leur volume total de tweets).

      Cette inversion s’explique par la reconfiguration des forces politiques à l’issue de la présidentielle. Comme nous l’avons déjà décrit[5], pendant la majeure partie de la campagne présidentielle, Marine Le Pen étant pronostiquée au second tour, les autres candidats se sont affrontés entre-eux pour obtenir la place restante. #Mélenchon était donc l’un des principaux adversaires de Fillon. Mais dès la présidentielle terminée et l’effondrement du PS et de LR qui s’en sont suivis, LFI et le RN sont devenus les principaux partis d’opposition et se sont donc mis à s’affronter pour prendre la place de première force d’opposition. C’est dans ce cadre que le RN a tenté d’imposer sa vision de « islamo-gauchisme » afin de discréditer son principal opposant et servir par la même occasion son agenda politique anti-immigration.

      Le terme « islamo-gauchisme » est donc avant tout une #arme_idéologique utilisée dans un #discours_hostile pour discréditer une communauté politique indépendamment de la réalité qu’il est supposé désigner.

      Une #cartographie de l’ensemble des échanges Twitter avec identification des communautés politiques révèle d’ailleurs très bien cette organisation dichotomique des échanges autour de cette expression. La figure 2 montre deux blocs qui s’affrontent : d’un côté les communautés d’extrême-droite et LR qui utilisent ce terme de manière hostile pour dénigrer ou stigmatiser la communauté LFI, de l’autre LFI qui se défend. On remarquera par ailleurs que l’extrême droite est elle-même divisée en deux sous groupes : le RN et les courants patriotes/identitaires. Enfin, la figure 3 ci-dessous montre bien l’activité ancienne, persistante et massive de l’extrême-droite pointant l’intention de faire accepter une certaine représentation du monde par ce néologisme.


      Figure 2. Cartographie des communautés politiques mentionnant « islamo-gauchisme ». Chaque point est un compte Twitter, sa couleur indique son appartenance à un courant politique. A droite, les communautés d’extrême-droite et LR utilisant ce terme de manière hostile pour dénigrer ou stigmatiser la communauté LFI (à gauche) qui se défend. La taille des nœuds est fonction du nombre de leurs tweets mentionnant « islamo-gauchisme » mise à part celle des nœuds labellisés avec des comptes actifs dont la taille a été augmentée pour des questions de visualisation. Pour ces nœuds là uniquement, la couleur indique le nombre de tweets mentionnant « islamo-gauchisme », par ordre croissant du blanc au violet. On remarquera la présence marquée de comptes très impliqués dans ce type d’échanges et suspendus depuis par Twitter. Image : CNRS, #David_Chavalarias – CC BY-ND 4.0.


      Figure 3. Cartographie des communautés politiques mentionnant « islamo-gauchisme » avec indication de la longévité des comptes. La taille des nœuds est proportionnelle à l’intervalle de temps pendant lequel a été détectée une participation à la polémique « islamo-gauchisme ». Il apparaît clairement qu’il y a une activité ancienne, persistante et massive à l’extrême-droite. Image : CNRS, David Chavalarias – CC BY-ND 4.0.

      Pourquoi l’adoption du #vocabulaire de l’extrême droite est-elle un piège ?

      Si l’on résume les éléments factuels que nous venons de présenter :

      Bien que la science ne reconnaisse pas « islamo-gauchisme » comme une catégorie sociale légitime, plusieurs courants d’extrême-droite en font depuis longtemps la promotion,
      Cette promotion, qui s’inscrit dans des échanges hostiles et dépourvus d’éléments programmatiques, a des objectifs bien précis : 1) discréditer ses opposants de gauche, 2) convaincre l’#opinion_publique de l’existence d’une nouvelle catégorie d’acteurs : des ennemis intérieurs alliés aux forces obscures de l’islamisme radical. Ce faisant, elle crée une #atmosphère_anxiogène propice à l’adhésion à ses idées.

      Si, comme nous avons pu le mesurer, cet effort soutenu n’a pas eu d’effet notable sur l’écosystème politique jusqu’à récemment, les interventions successives de trois ministres de la République ont changé la donne. La dernière intervention de Frédérique Vidal lui a fourni une exposition inespérée.

      L’existence de groupes « islamo-gauchites » vient d’être défendue officiellement au plus haut niveau puisqu’il serait absurde de demander une enquête sur quelque chose à laquelle on apporte peu de crédit. Cette dénomination est donc légitimée par le gouvernement, avec en prime l’idée que de notre jeunesse serait menacée d’#endoctrinement.

      La réaction épidermique du milieu universitaire à ces interventions n’a fait qu’amplifier l’exposition à cette idée, même si c’était pour la démentir, laissant présager d’un #effet_boomerang. Nous voyons ainsi sur le détail de l’évolution de la popularité de ce terme (Figure 4) qu’il a été propulsé au centre des discussions de l’ensemble des communautés politiques à la suite de l’intervention de la ministre et qu’il a même atteint assez profondément “la mer”.

      « La mer » est le nom que nous avons donné à ce large ensemble de comptes qui ne sont pas suffisamment politisés pour être associés à un courant politique particulier mais qui échangent néanmoins des tweets politiques. Toucher “la mer” avec leurs idées est le graal pour les communautés politiques car c’est un réservoir important de nouvelles recrues. Ainsi, “la mer”, concentrant son attention sur ce concept d’« islamo-gauchisme », est amenée à problématiser les enjeux politiques à partir des idées de l’extrême-droite.

      D’après nos mesures, les ministres du gouvernement ont réussi à faire en quatre mois ce que l’extrême-droite a peiné à faire en plus de quatre années : depuis octobre, le nombre de tweets de “la mer” mentionnant « islamo-gauchisme » est supérieur au nombre total de mentions entre 2016 et octobre 2020. On peut parler de #performance.


      Figure 4. Détail de l’évolution du nombre cumulé de tweets émis par les principales communautés politiques avec la mention « islamo-gauchisme » ou ses variantes. Le volume de tweets de “la mer” apparaît en vert et peut être lu sur l’axe des ordonnées à droite. Image : CNRS, David Chavalarias – CC BY-ND 4.0.

      La porte ouverte à l’#alt-right

      Pour bien comprendre la faute politique que constitue la légitimation et l’appropriation d’un concept tel que « islamo-gauchisme » par un gouvernement, il faut se placer dans le contexte mondial de la montée de l’alt-right et des étapes qui permettent à cette idéologie de gangrener le pouvoir.

      Contrairement à “« islamo-gauchisme », l’alt-right est un mouvement idéologique bien réel, scientifiquement documenté[6], et revendiqué publiquement au sein d’espaces d’échanges en ligne tels que #4Chan et #8Chan.

      L’alt-right est l’idéologie dont l’ascension a accompagné la prise du pouvoir de Donald Trump. Ses partisans sont nationalistes et suprématistes, racistes et antisémites, complotistes, intolérants et d’une violence parfois teintée de néonazisme[7]. Ils s’organisent de manière décentralisée via les médias numériques et recrutent “parmi les identitaires blancs, éduqués ou non, qui se présentent comme victimes de la culture dominante” (Port-Levet, 2020). Ils utilisent la #désinformation comme principal moyen pour propager leur idéologie “qui se fonde sur la #confusion_idéologique et dont l’un des principaux objectifs est de troubler l’ordre politique pour accélérer le chaos”[8].

      On ne s’étonnera pas que l’alt-right conçoive l’Université comme un repère de gauchistes et que certains de ses partisans en aient fait leur principal champ de bataille[9].

      L’idéologie alt-right a déjà quelques belles victoires à son palmarès, dont les mandatures de Donald Trump aux États-Unis et de Bolsonaro au Brésil, pays dont on relèvera qu’il dispose du même mode de scrutin présidentiel que la France.

      Comme nous l’avons documenté[10], ses partisans sont convaincus que #Marine_Le_Pen est de leur côté (cf. Figure 5), ils l’ont d’ailleurs activement soutenu en 2017 en espérant lui donner le coup de pouce décisif qui la mènerait à la victoire. L’un de leurs forums post-premier tour, intitulé “#Final_Push_Edition”, commençait le 25 avril 2017 par la formule “Alright everyone, our golden queen has won the first round and must now face her final opponent Macron Antoinette.”[11]. S’en suivait une série d’échanges et de conseils sur la meilleure manière de manier la désinformation pour réorienter une partie de l’opinion française vers un vote Le Pen ou l’abstention.


      Figure 5. Meme propagé en 2017 par les partisans de l’alt-right montrant Marine Le Pen faisant le symbole « O-KKK » (en référence au Ku Klux Klan) qui signifie “White Power”, signe de ralliement des suprémacistes blancs. Ce signe peut être vu également sur de multiples photos de la prise du Capitole. La grenouille, “Pepe the frog”, est la mascotte du mouvement. Ce photo-montage est un message entre partisans de l’alt-right pour indiquer que Marine Le Pen défend leurs valeurs. Image : 4Chan – Meme Internet – auteur anonyme.

      Depuis, ce courant n’a cessé de se renforcer à travers le monde, bénéficiant de la bouffée d’oxygène apportée par la mandature #Trump. Avec la victoire de Biden, ils n’auront rien de mieux à faire ces prochains mois que de s’occuper à nouveau des élections présidentielles en Europe.

      Pour propager leur idéologie à grande échelle, les activistes de l’alt-right se doivent de conquérir l’#imaginaire_collectif avec leurs représentations du monde. Comme une araignée, ils nécrosent progressivement la #morale_collective et la confiance que les citoyens ont dans leurs institutions démocratiques jusqu’à leur faire perdre tout repère. L’espoir de ces activistes est qu’alors un coup de force coordonné, jouant sur les #émotions_négatives, leur permettra de faire basculer une élection.

      Le chemin de cette nécrose est connu et documenté par la recherche en psychologie sociale, sociologie et sciences politiques. Il a été emprunté par les partisans de #Donald_Trump et a mené à l’insurrection du Capitole. En avoir connaissance nous permet de constater que nous l’empruntons déjà et que la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation vient, probablement à son insu, d’y jouer un rôle d’agent de la circulation très efficace.

      Il y a en effet un parallèle quasi parfait entre la stratégie de l’alt-right américaine et celle qui sous-tend la promotion de la notion d’« islamo-gauchisme ». Citons pour nous en convaincre quelques passages d’une excellente recherche sur ce mouvement aux États Unis. Elle se fonde sur une analyse qualitative du discours alt-right sur le forum “r/The_Donald” au sein de Reddit (McLamore and Uluğ, 2020) :

      […] La théorie des représentations sociales met en évidence la pensée dualiste et dichotomique qui distingue les catégories, c’est-à-dire les “bonnes personnes/mauvaises personnes”, les “amis/ennemis”, les “élites/nonelites”, la “majorité/minorité” (Markova, 2006 ; Staerklé, 2009 ; Staerklé, Clemence, & Spini, 2011) – et l’appartenance à ces #catégories_antagonistes est attribuée en fonction de la concordance ou de la discordance avec des #symboles, #valeurs ou caractéristiques qui sont socialement représentés (Staerklé, Clemence, & Spini, 2011)

      Les résultats indiquent que les billets[12] qui contiennent des représentations sociales ou des éléments narratifs sur r/The_Donald se concentrent largement sur les caractéristiques des libéraux/gauchistes/démocrates, y compris leurs idéologies, leurs motivations et leurs objectifs perçus, et représentent les partisans de Donald Trump et des conservateurs plus généralement par opposition à ces groupes.

      Dans les trois catégories principales les plus courantes, les billets ont pour fonction de rejeter les positions libérales et de délégitimer les opposants politiques au populisme d’extrême droite (par exemple, les libéraux, les gauchistes, les marxistes, les militants des minorités, les militants de l’immigration, les féministes, les militants queer, etc.) […]

      Ces représentations des libéraux interprètent les positions libérales comme peu sincères et/ou invalides, représentant l’opposition au #populisme d’extrême droite comme le produit d’un lavage de cerveau, et représentant les opposants au populisme d’extrême droite comme illégitimes dans leurs croyances. Ce faisant, ces représentations des libéraux fonctionnent non seulement pour rejeter les idées libérales, mais aussi pour positionner les partisans de Donald Trump et les libéraux comme des parties opposées au sein d’un récit. L’émergence de tels récits, qui représentent des groupes en tant que forces opposées ayant des buts et des objectifs incompatibles, tout en délégitimant ou en rejetant simultanément les buts et les objectifs du parti rival, est un élément essentiel de l’infrastructure sociopsychologique des conflits entre groupes (Bar-Tal, 2007 ; Bekerman & Zembylas, 2009 ; Salomon, 2004).

      Comme les représentations sociales fonctionnent comme les éléments constitutifs des récits (Liu & Hilton, 2005 ; Moscovici, 1968/2008), ces représentations des libéraux et du libéralisme contribuent à établir les bases d’une infrastructure sociopsychologique des conflits entre groupes. […]

      La #délégitimisation des musulmans et des immigrants renforce mutuellement la délégitimisation des libéraux sur r/The_Donald. En tant que tels, les libéraux ne sont pas seulement présentés comme une #menace_interne, intragroupe, par leur élitisme et leur censure perçus de la culture américaine traditionnelle, mais aussi comme facilitant ou permettant une #menace_externe, intergroupe, par leur association avec les immigrants et les musulmans, qui sont représentés sur r/The_Donald comme intrinsèquement dangereux. Ces deux processus pourraient faciliter le soutien à l’#escalade_de_la_violence, car des travaux antérieurs en psychologie sociale établissent un lien entre la menace perçue et le soutien à l’escalade du conflit et à la #violence future dans les conflits violents (Hirschberger, Pyszczynski, & Ein-Dor, 2015). Au sein de r/The_Donald, nos résultats qualitatifs suggèrent donc que les libéraux représentent à la fois une menace culturelle par leurs attaques (perçues) contre les valeurs traditionnelles de ces Redditeurs, mais aussi une menace physique tangible par leurs liens avec des groupes extérieurs qui sont représentés comme violents et dangereux. Ces perceptions de la menace, qui se chevauchent mais sont distinctes, suggèrent que, dans ces représentations, les libéraux peuvent représenter des menaces à la fois symboliques et réelles (voir Stephan & Stephan, 2000).

      Pris dans leur ensemble, les billets des principales catégories [de r/The_Donald] représentent les libéraux comme étant à la fois oppresseurs des Blancs américains et des traditions américaines, mais impuissants, s’appuyant sur la #conspiration et le #lavage_de_cerveau pour conserver leur position d’élite. […]

      Ces représentations pourraient, en théorie, évoquer une #mentalité_de_siège typique des victimes dans un conflit où elles perçoivent tout comme étant contre elles (voir Bar-Tal & Antebi, 1992). Avec cette mentalité, les personnes partageant les représentations sociales qui prévalent sur r/The_Donald peuvent se comporter comme si elles étaient assiégés parce qu’ils se perçoivent et se représentent comme tels.

      Dans sa prise de parole sur l’« islamo-gauchisme » à l’assemblée, la Ministre a justifié sa démarche en se disant “extrêmement choquée de voir au Capitole apparaître un drapeau confédéré et [qu’elle pensait] qu’il est essentiel que les sciences humaines et sociales se penchent sur ces questions qui sont encore d’actualité”. Aussitôt dit aussitôt fait, dirions-nous. Les sciences humaines et sociales se sont déjà penchées sur les dérives qui ont mené au Capitole et elles n’ont rien à voir avec l’« islamo-gauchisme ». Au contraire, comme le démontrent les extraits précédents, les événements du Capitole sont directement liés à la légitimation de termes tels que « islamo-gauchisme ».

      En résumé, la première étape pour ancrer l’#idéologie_alt-right et arriver à saboter une démocratie est de concrétiser dans l’imaginaire collectif la représentation d’un #ennemi_de_l’intérieur qui pilote nos élites et fait alliance avec des ennemis de l’extérieur (non-blancs). La notion d’« islamo-gauchisme » est en cela une #trouvaille_géniale qui véhicule en quelques lettres cette idée maîtresse. En France, l’alt-right n’aurait pu rêver mieux que l’intervention récente de la Ministre : l’« islamo-gauchisme » pourrait être en train de corrompre les têtes pensantes de nos Universités ; propos amplifié par le Ministre de l’Éducation Nationale qui le voit “« comme un #fait_social indubitable »[13]. La polémique nationale que cela a suscité est un service rendu inestimable.

      Le billard du chaos

      Le recours du gouvernement à la rhétorique de « islamo-gauchisme » révèle une perte inquiétante de repères. Après trois reprises par trois ministres différents et importants, la dernière étant assumée deux jours plus tard par une intervention à l’Assemblée Nationale puis une autre au JDD, une #stratégie_gouvernementale affleure qui révèle une certaine nervosité. Et si LREM n’était pas au deuxième tour de la présidentielle en 2022 ?

      Les mouvements sociaux de 2018, les gilets jaunes éborgnés, la pandémie qui n’en finit pas de finir, la crise économique sans précédent qui s’annonce, tout cela fait #désordre et n’a pas permis à Emmanuel Macron de développer pleinement son programme. Il y a de quoi s’inquiéter. Comme en 2017, les partis politiques semblent se résoudre à avoir Marine Le Pen au second tour, jeu dangereux étant donné les failles de notre système de vote[14]. Pour passer les deux tours, LREM devra donc éliminer LFI au premier tour, actuellement son opposant le plus structuré hormis le RN, puis battre le RN au deuxième tour. Accréditer l’existence d’un “islamo-gauchisme”, c’est à la fois affaiblir LFI en emboîtant le pas de l’extrême droite et montrer aux électeurs qui seraient tentés par le RN que, dans le domaine de la lutte contre l’islamisme radical, LREM peut tout à fait faire aussi bien, voire mieux, qu’une Marine Le Pen qualifiée de “molle” par Gérald Darmanin[15].

      Ce billard à trois bandes qui relève du “en même temps” est cependant extrêmement dangereux et a toutes les chances de devenir incontrôlable.

      Il n’y a pas de “en même temps” dans le monde manichéen de l’alt-right qui s’attaque aux personnalités avant de s’attaquer aux idées. Une fois les représentations ad-hoc adoptées, l’électeur préférera toujours l’original à la copie et l’anti-système au système. Le vainqueur de 2022 sera celui qui arrivera à contrôler le cadre dans lequel s’effectueront les raisonnements des électeurs, et si ce cadre contient en son centre le terme “islamo-gauchisme”, il est fort à parier que Macron pourra faire ses valises. Pour ne pas perdre en terrain ennemi, la meilleure stratégie est de ne pas s’y aventurer.

      Epilogue

      Pour revenir sur la question de l’indépendance des universitaires et des chercheurs qui a donné à cette polémique une couverture nationale, on remarquera qu’il y a là un exemple assez pur du mode opératoire de l’alt-right, que la Ministre, a priori à son insu, a accompagné. Comme le montre Simon Ridley (2020), l’alt-right n’est plus un activisme marginal, exercé sous couvert de la « liberté d’expression », mais un engagement dans des actions criminelles destinées à créer du #chaos et à renverser la réalité[16]. Un mode opératoire récurrent des partisans de l’alt-right est de créer un #ennemi_imaginaire contre lequel ils se positionnent en rempart, espérant ainsi créer la réaction hostile à leur encontre qui justifiera leurs actions, souvent violentes.

      L’alt-right cible de manière privilégiée la #jeunesse et les universités. L’idée qu’il puisse y avoir au sein de l’université des groupes tels que des “islamo-gauchistes” sert précisément à légitimer leur intervention dans ce milieu. On a donc ici un parfait renversement de valeurs : un groupe qui promeut des méthodes malhonnêtes et violentes essaie de faire croire à l’existence d’un pseudo-groupe pour apparaître comme un rempart salutaire.

      https://politoscope.org/2021/02/le-piege-de-lalt-right-se-referme-sur-la-macronie

    • #Blanquer voit l’"islamo-gauchisme" comme «un fait social indubitable»


      https://twitter.com/BFMTV/status/1363103524020760578

      Blanquer, je transcris ici ses propos:

      « Ce serait absurde de ne pas vouloir étudier un #fait_social. Il faut bien étudier dans ce cas là... si c’est une #illusion... il faut étudier l’illusion, et regarder si ça n’est une. Pour ma part je le vois comme un fait social indubitable, ça se voit par exemple dans les déclarations de certains politiques politiques. Quand vous avez Monsieur Mélanchon qui participe à une manifestation du CCIF où il y avait clairement des islamistes radicaux, Monsieur Mélanchon quand il fait cela tombe dans l’islamogauchisme sans aucun doute. Je veux bien après que des spécialistes de sciences politiques examinent ça, trouvent d’autres mots pour décrire le phénomène, chacun doit voir cela avec sérénité et objectivité »

    • Au soldat du déni Frédérique Vidal, la patrie résistante

      « Une diversion et un ballon d’essai » : c’est ce que j’ai répondu quand on m’a demandé mon avis sur le commentaire de Frédérique Vidal sur CNews. Mon métier d’historienne des sciences étant d’analyser des controverses, prenons le temps d’y réfléchir à l’aune des persistances dans l’attaque des libertés académiques. Le déni doit cesser, à nous de choisir si nous, service public de la République, résisterons.

      « Une diversion et un ballon d’essai » : c’est ce que j’ai répondu à la journaliste du Monde quand elle m’a demandé, mardi 16 février 2021, mon avis sur le commentaire de Frédérique Vidal sur CNews, repéré par Martin Clavey (The Sound of Science). J’ai aussi précisé que je n’avais pas écouté son discours. Que je ne pouvais plus lire, ni écouter Frédérique Vidal, ma ministre de tutelle depuis plus de trois mois — car il en allait de ma santé mentale.

      Mais il en va désormais de la sécurité de toute une profession.

      Mon métier d’historienne des sciences étant d’analyser des controverses, prenons le temps d’y réfléchir, à l’aune d’une connaissance approfondie acquise par la chronique quotidienne d’une grève universitaire sur academia.hypotheses.org et commençons par rappeler que l’Assemblée nationale vient d’adopter, en première lecture, un des projets de loi les plus racistes portés par un gouvernement depuis Vichy ; et un autre projet de loi « Sécurité globale » qui constitue, par ses termes, une atteinte majeure aux libertés publiques.
      Faire diversion

      Une diversion d’abord, bien réussie. Quelques jours plus tôt, Frédérique Vidal avait fait l’objet d’une sévère mise en cause publique au Sénat, à l’occasion d’un débat « Le fonctionnement des universités en temps de COVID et le malaise étudiant » à l’initiative de Monique de Marco groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, vice-présidente de la Commission Culture.

      Le réquisitoire était implacable : ces derniers mois, 20% des jeunes ont eu recours à l’aide alimentaire ; la moitié des étudiant·es disent avoir des difficultés à payer leurs repas et leur loyer, qui représente 70% de leur budget. Dans une enquête portant sur 70 000 étudiant·es, 43% déclaraient des troubles de santé mentale, comme de l’anxiété ou de la dépression.

      Face à cela, les mesures prises par le MESRI sont insuffisantes ou plutôt dérisoires, inégalitaires ; les services universitaires complètement débordés. Pierre Ouzoulias, à cette occasion, a d’ailleurs clairement établi l’importance du définancement du budget « Vie étudiante » : 35 millions d’euros de crédits du programme « Vie étudiante » supprimés en novembre 2019 ; 100 millions d’euros de crédits votés en 2018 et 2019, finalement non affectés.

      Les longues files devant les distributions alimentaires trouvent dans cette politique budgétaire continue leur origine : le gouvernement ; qui a préparé la catastrophe sociale, n’a pas cherché depuis le confinement à la contrecarrer.

      Sans budget supplémentaire, Frédérique Vidal réussit également à contrecarrer toute réflexion collective sur l’aménagement des examens et des concours, jusqu’à intervenir dans une procédure judiciaire au nom de la « qualité des diplômes ».

      Ces réflexions, que nous menons tous et toutes dans des collectifs restreints, sont indispensables pourtant pour limiter les inégalités, réduire le stress qui ont conduit des étudiant∙es à se suicider et surtout mieux concentrer nos efforts sur les contenus de formation, autrement plus indispensables pour la « génération sacrifiée » ; au-delà des inégalités, nous voyons se profiler déjà de graves conséquences psychopathologiques du confinement.

      Mais les étudiant∙es ne sont pas les seul∙es à faire les frais de cette politique dont la Ministre est la première VRP, sans les responsabilités qui vont avec : siège vacant depuis le début de son mandat au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de son propre ministère ; des circulaires sans fondements, tendant uniquement à éloigner la communauté universitaire des campus.

      Pour couronner le tout, elle fait voter une loi de programmation de la recherche (LPR) —censée être une loi de finances,mais sans postes ni crédits supplémentaires — en pleine épidémie, qui s’emploie méthodiquement à attaquer l’indépendance de l’université et, en poursuivant l’expérience Parcoursup, à limiter sinon anéantir la formation universitaire supérieure publique.

      Une diversion donc, mais aussi un ballon d’essai.

      Il faut sans doute avoir suivi un an de préparation et de vote de la LPR, dans toutes ses étapes comme l’a fait le blog de veille Academia.hypotheses.org, pour comprendre que les récents propos de la Ministre sont l’exacte réplique de la demande faite par Julien Aubert et Damien Abad le 25 novembre dernier demandant la création d’une « mission d’information parlementaire sur les dérives idéologiques intellectuelles dans les milieux universitaires », où l’on repérait déjà l’anathème attrape-tout islamogauchistes.

      Pour ces compagnons de la première heure de Gérald Darmanin, il s’agissait tout à la fois de sauver le soldat Blanquer de la mission d’enquête parlementaire « Avenir lycéen » (diversion) et de préparer le terrain pour leur camarade Ministre, qui mitonnait déjà sa loi « Principes républicain » (ballon d’essai).

      Au lieu d’une agitation, il s’agissait ainsi d’une étape dans une séquence commencée avec les voeux de Marion Maréchal-Le Pen, dont les idées sont reprises par Emmanuel Macron le 10 juin, accusant des universitaires de « casser la République en deux » et continuée avec Jean-Michel Blanquer qui, le 28 octobre, met en cause les universitaires devant le Sénat, à qui la frange « Printemps républicain » des Républicains, emboîte le pas. À l’appui de leur démarche, une tribune d’universitaires est opportunément parue un mois plus tôt, invitant le pouvoir à organiser une police politique des universités.
      Le soldat du déni

      Quel ballon d’essai lance donc Frédérique Vidal qui persiste encore ce dimanche dans ce que les organismes scientifiques jugent au mieux absurde ?

      Pour le comprendre, il faut mettre en résonance deux choses : sa pratique législative, d’une part, dans son lien étroit avec l’Élysée ; les objectifs qu’elle s’était donnée avec la précédente loi, d’autre part.

      Du côté de la pratique législative, nous pouvons résumer son action comme mue par un « déni de démocratie permanent ».

      Avec Academia, à l’occasion d’une table-ronde qui s’est tenue entre les votes Assemblée et Sénat de la LPR, nous avons pu mesurer combien la ministre avait fait fi de toutes les avis et recommandations des instances consultatives, depuis la consultation des agents de l’ESR, des organismes, des organisations syndicales représentatives.

      Le plus flagrant est la mise sous le tapis de l’avis du Conseil Économique, Social et Environnemental, pourtant voté à l’unanimité, par la CGT et le Medef. La 3e Assemblée de la République avait en effet établi un constat initial assez proche du Ministère, mais en tirait des conclusions bien différentes : pour le CESE, il faut des milliards d’euros, tout de suite, des recrutements là encore massifs.

      Pour comprendre les vues diamétralement opposées, il suffit de comprendre qu’outre les avis obligatoires des instances, le gouvernement s’est dispensé d’une étude d’impact en bonne et due forme. Le projet politique n’a jamais été « analysons correctement les données du problème posé par l’ESR et tirons-en des conclusions », mais « mettons en œuvre notre plan, et établissons une stratégie et une communication pour la mener à bien ».

      Quelle était la stratégie ?

      Zéro budget, zéro création de postes, voire passe-passe budgétaire divers avant la fin du quinquennat. La stratégie de communication, digne d’un Ministère de la Vérité, a consisté à marteler « 25 milliards » sur tous les plateaux de télévision avant la fin du quinquennat Macron ; ou à parler de création de postes, quand il y multiplication de statuts précaires, mais pas de budget pour les financer non plus.

      La tactique consiste elle à opérer par coups de force à la fin du processus législatif, par le biais d’amendements votés par une « nuit noire » d’octobre : suppression de la qualification, en affaiblissant ainsi le Conseil national des universités, organe représentatif des universitaires ; création d’un délit pénal, aggravé en commission mixte paritaire en « délit d’atteinte à la tranquillité et au bon ordre des établissements », puni de 3 ans de prison et de 45 000€ d’amendes.

      Et pour parachever le dispositif, sans considération pour conflit d’intérêt, faire nommer le Conseiller présidentiel à la tête de ce qui doit devenir l’instrument de l’achèvement de la mise au pas des universités : le Haut Conseil à l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

      En un mot, faire croire à une politique budgétaire favorable pour les universités alors qu’il s’agit de fragiliser encore leur capacité d’action, leur autonomie et leur rayonnement à l’international. Frédérique Vidal, en bon petit soldat de la macronie, fait un sans faute. Sur tout, sauf sur un point de détail, censuré par le Conseil constitutionnel comme « cavalier législatif » : le délit pénal.
      Abattre la résistance

      Pourquoi Frédérique Vidal sort-elle tout cela de son chapeau maintenant ?

      Que cherche-t-elle, à vouloir distinguer des déviances au sein de l’université ?

      Y a-t-il une volonté, sous prétexte de séparer le « savoir » des « opinions » de venir contrôler ce qui s’y dit et s’y fait ?

      Sur ce sujet, l’introduction d’un délit pénal d’un type nouveau représente un vrai danger, sous forme de première étape. Avec le projet de loi « Principes républicains », il s’agit donc d’ajouter un volet « universités » et de donner les moyens judiciaires à l’État macronien de faire plier ce qui représente un lieu historique de la formation critique des citoyens et des enseignant∙es des premiers cycles.

      Avec le délit pénal, c’est la fin des franchises académiques arrachées à l’exécutif au Moyen-Âge, et protégeant les campus universitaires des incursions non-autorisées du pouvoir exécutif.

      Déjà, on voit bien comment la fermeture des établissements d’enseignement supérieur depuis près d’un an semble moins résulter d’une gestion de l’épidémie que de buts politiques moins glorieux, comme celui de briser toute contestation. Les forces de police s’invitent désormais dans des espaces qui leur étaient interdits sans autorisation, comme jeudi dernier à Nanterre, lors d’un hommage à un étudiant qui s’était suicidé.

      Les agents publics de l’ESR, victimes d’injure, de diffamation, voire de menaces de mort, n’ont pas le soutien de leur hiérarchie dont bénéficient les agents de police, même en cas de fautes lourdes. La protection fonctionnelle, outil important des libertés académiques, ne constitue plus un bouclier pour préserver l’indépendance des agents publics.

      Il ne reste donc plus qu’une chose à faire pour compléter l’arsenal répressif, après avoir rogné les franchises universitaires et limité l’usage de la protection fonctionnelle : remettre le délit pénal « pour atteinte à la tranquillité et au bon ordre des établissements » — qualification tellement vague qu’un courriel professionnel pourrait suffire à faire entrer l’universitaire ou l’étudiante un peu critique dans le radar des délits.

      Pour cela, Frédérique Vidal peut compter sur les mêmes sénateurs qui l’ont aidée en octobre : le président de la commission culture, et le rapporteur pour avis du projet de loi « Principes républicains ». Ces parlementaires et ceux qui ont déjà voté leurs amendements l’ont déjà prouvé : ils haïssent l’université, n’envisagent pas une seconde que l’émancipation de son milieu social et la formation à l’esprit critique relèvent des missions de l’université.

      Pour ces esprits chagrins, il faut empêcher de nuire les étudiant∙es et ceux — ou plutôt celles — qui ne partagent pas leurs idées. Pour cela, tous les moyens seront bons : même un vote à 1h du matin, entre une poignée de sénateurs. Frédérique Vidal le sait. Mardi, devant l’Assemblée nationale, c’est un signal déjà envoyé aux sénateurs et aux sénatrices par Blanquer, agissant pour le compte du président de la République : les universitaires sont complices ; elles sont donc coupables. Empêchez-les de nuire, en les arrêtant et en les emprisonnant si besoin.

      De toute cette séquence commencée il y a un an, ce que je retiens, c’est que les institutions universitaires, qui ont jusqu’à présent fait confiance à leur tutelle ― de façon mesurée mais réelle ― doivent saisir que le danger est réel ; que le déni doit cesser.

      La Ministre encore en poste, pilotée de toutes les façons au plus haut sommet de l’État par l’Elysée et le HCERES n’a plus rien à perdre. Le président de feue la République entend assouvir son désir de faire taire toute opposition, surtout si elle émane des puissants mouvements civiques en branle depuis l’an passé qui exigent une société plus juste pour tous et toutes.

      Le déni doit cesser.

      Depuis la présidence Sarkozy et le vote de la loi dite « Libertés et responsabilités des universités », les gouvernements successifs s’en prennent frontalement aux universitaires et aux étudiant⋅es en sous-finançant délibérément le service public de l’enseignement supérieur et la recherche, en en limitant l’accès, en nous imposant ainsi des conditions de travail indignes, des rémunérations horaires inférieures au SMIC et désormais en affamant les étudiant∙es — conduisant l’ensemble de la communauté universitaire dans une situation de mépris et de souffrance intolérable.

      À la souffrance s’ajoute désormais une certaine folie induite par le double-discours gouvernemental, privilégiant la diversion à la saisie du problème de la pauvreté étudiante. Radicaliser le débat public en désignant un bouc émissaire pour engendrer une peur panique participe de la fabrication du déni des réalités sociales et politiques quotidiennes de nos concitoyennes et de nos concitoyens, des jeunes particulièrement et donne une réelle assise à un pouvoir autoritaire.

      Mais un autre déni doit cesser, si on entend encore appliquer les principes constitutionnels de la République : la réactivation d’un ordre colonial et patriarcal.

      À force de nier quotidiennement les droits humains élémentaires des réfugiés, d’organiser des contrôles au faciès dès l’adolescence, en stigmatisant au sein de l’institution scolaire les enfants et les mères, de ne pas sanctionner les comportements et des crimes racistes au sein des forces de police — capables, rappelons-le, de mettre à genoux des lycéens pendant de longues heures, rejouant ainsi une scène de guerre coloniale — l’État français entend reconstituer sur son sol même une classe de sous-citoyens et de sous-citoyennes, privées des droits communs.

      La dissolution d’une association de lutte contre les discriminations, au prétexte de « complicité » de faits non avérés, se comprend ainsi : il faut désormais abattre toutes les tentatives de résistance antiraciste, féministe et de défense des libertés publiques non comme des facteurs d’émancipation mais une opposition néfaste.

      Désormais, à lire la séquence qui a commencé sur CNews et qui a « persisté » dans le Journal du dimanche hier, c’est l’université dans son ensemble qui représente une telle force de résistance. À nous de choisir si nous, service public de la République, résisterons.

      Christelle Rabier, maîtresse de conférences, EHESS (Marseille)

      1- Voir par exemple : « Le Roy le veult ! » — Circulaire d’Anne-Sophie Barthez du 22 janvier 2021

      2- Expression reprise à Anthony Cortès (Marianne) https://www.marianne.net/societe/education/frederique-vidal-la-ministre-de-lenseignement-superieur-maitre-dans-lart-d

      3- Pour lire une analyse sur l’avis cf. https://academia.hypotheses.org/25936

      4- Seuls 500 millions sont mis sur la table– soit 10 fois poins que ce que le CESE jugeait urgent de budgeter. Pour information, le Crédit impôt recherche, important dispositif d’ “optimisation fiscale”ou refus d’impôt, représente plus de deux fois le budget annuel du CNRS, masse salariale incluse.

      5- Sur le traitement différentiel des agents entre fonctions publiques et l’usage de la protection fonctionnelle comme protection politique des affidés, voir les deux billets Protection fonctionnelle : cas d’école et Courrier à la ministre : Mesure de protection de la santé et de la sécurité d’une enseignante-chercheuse.

      6- Sur le déni du sexisme universitaire, à commencer par ’invisibilisation active du travail des femmes universitaires, conceptualisé en 1993 par Margaret W. Rossiter, comme “Effet Matilda” : Margaret W. Rossiter, « L’effet Matthieu Mathilda en sciences », Les cahiers du CEDREF [En ligne], 11 | 2003, mis en ligne le 16 février 2010, consulté le 22 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/cedref/503 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cedref.503. Voire également Cardi Coline, Naudier Delphine, Pruvost Geneviève, « Les rapports sociaux de sexe à l’université : au cœur d’une triple dénégation », L’Homme & la Société, 2005/4 (n° 158), p. 49-73. DOI : 10.3917/lhs.158.0049. URL : https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2005-4-page-49.htm - à l’origine de la naissance du collectif Clashes contre les violences sexistes et sexuelles à l’université.

      7- Sur ce sujet douloureux, voir Fassin Didier, 2011, La force de l’ordre : une anthropologie de la police des quartiers, Paris, Editions du Seuil ; Brahim Rachida, 2021, La race tue deux fois : une histoire des crimes racistes en France (1970-2000), Paris, Éditions Syllepse, ainsi que le documentaire de David Dufresne, Un Pays qui se tient sage, 2020.

      https://blogs.mediapart.fr/chrabier/blog/230221/au-soldat-du-deni-frederique-vidal-la-patrie-resistante

      #Christelle_Rabier

    • Note de solidarité à l’intention des chercheuses et chercheurs en poste en France

      Nous, chercheurs et chercheuses en poste en Allemagne, suivons avec inquiétude les derniers développements de la polémique en France autour du prétendu « islamo-gauchisme » dans les universités françaises ainsi que les attaques répétées faites aux recherches intersectionnelles et postcoloniales. Nous y voyons un effort ciblé pour réduire au silence certains champs de recherche qui, par leurs résultats scientifiques, remettent en question des privilèges et inégalités structurellement ancrés.

      Ce débat a des effets dévastateurs sur nos collègues dont on essaie de délégitimer le travail. Nous rejetons résolument les insinuations destinées à semer le doute sur leur intégrité scientifique. Nous voyons dans ces reproches un empiètement inacceptable sur la liberté de recherche et de l’enseignement académique. L’évaluation de la qualité académique d’une approche scientifique n’incombe pas aux ministres ou aux parlementaires, c’est une compétence primordiale de la communauté scientifique. Or, tout comme chercheuses et chercheurs font valoir les fruits de leurs recherches sur la scène publique sous forme d’un transfert des connaissances, leur travail régulier consiste également en l’évaluation des travaux de leurs pairs.

      Nous déplorons que cette polémique ait vu certains membres du gouvernement et de la majorité présidentielle apporter leur soutien à des positions et des stratégies rhétoriques jusqu’ici réservées à l’extrême droite. Nous constatons avec inquiétude ces évolutions, qui ouvrent la voie à une profonde remise en question des principes qui sous-tendent jusqu’à présent l’enseignement supérieur et la recherche.

      Le débat dépasse le seul cadre de la sphère académique française : il a une dimension européenne et mondiale. Il touche également aux valeurs communes de la coopération scientifique franco-allemande et internationale. Afin de pouvoir continuer notre travail au-delà des frontières tant disciplinaires que nationales, il est essentiel que nos collègues en France puissent poursuivre leurs recherches sans aucune intervention politique dans le choix de leurs approches théoriques, méthodologiques et empiriques. Notre échange d’idées ne saurait se faire si nos travaux étaient soumis à une conditionnalité politique.

      C’est pourquoi nous exprimons notre solidarité et notre soutien à nos collègues de toutes les disciplines qui refusent de telles tentatives d’intimidation. Nous lançons un appel solennel à Madame la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et à toutes les personnalités de l’échiquier politique qui alimentent cette polémique : nous vous demandons instamment de cesser les attaques et de revenir immédiatement à une situation de respect absolu de la liberté académique en France.

      [Nous suivons de très près les développements actuels de ce débat en France. La collecte des signatures est ouverte jusqu’au 25 février inclus. Si nous arrivons à atteindre un nombre significatif de signatures, nous transmettrons cette note aux médias français et allemands le 26 février.]
      * Solidaritätserklärung mit Forschenden in Frankreich *
      Wir, in Deutschland beschäftigte Forschende, verfolgen mit Sorge die andauernde Debatte in Frankreich um angebliche „islamisch-linke“ Strömungen an den französischen Universitäten und die wiederholten Angriffe auf intersektionale und postkoloniale Forschungsrichtungen. Wir sehen darin einen gezielten Versuch, bestimmte Forschungsfelder zum Verstummen zu bringen, welche auf Basis ihrer wissenschaftlichen Erkenntnisse zahlreiche lange bestehende Privilegien und strukturelle Ungleichheiten offenlegen.

      Diese Debatte hat eine verheerende Wirkung auf unsere Kolleg_innen, deren Arbeit man zu delegitimieren versucht. Wir weisen entschieden die Andeutungen zurück, mit denen die wissenschaftliche Integrität unserer Kolleg_innen in Zweifel gezogen werden soll. Die Bewertung der wissenschaftlichen Qualität eines Forschungsansatzes obliegt nicht den Ministerien oder Abgeordneten ; dies ist zuallererst die ureigene Kompetenz der wissenschaftlichen Community. Wenn Forschende die Ergebnisse ihrer Arbeit als Wissenstransfer in die Öffentlichkeit tragen, so ist auch dies ein integraler Bestandteil ihrer üblichen Tätigkeit.

      Wir missbilligen die Art und Weise, wie sich einige Mitglieder der Regierung und der parlamentarischen Regierungsmehrheit in der Debatte an Konzepte und rhetorische Strategien anlehnen, die bisher vor allem der extremen Rechten vorbehalten waren. Diese Entwicklung beunruhigt uns sehr, denn sie bereitet einer Entwicklung den Weg, welche letztendlich die Grundprinzipien unseres Wissenschafts- und Bildungssystem in Frage stellt.

      Die Debatte geht über das akademische Umfeld Frankreichs hinaus, sie hat eine europäische und weltweite Tragweite. Sie berührt auch die gemeinsamen Werte der deutsch-französischen und internationalen wissenschaftlichen Zusammenarbeit. Um unsere Arbeit über nationale wie fachliche Grenzen hinaus fortsetzen zu können, ist es unabdingbar, dass unsere Kolleg_innen in Frankreich ohne jede Einmischung der Politik in die Wahl ihrer theoretischen, methodischen oder empirischen Zugänge forschen können. Unser Ideenaustausch wäre erheblich gestört, wenn ihre Arbeit künftig einem politischen Vorbehalt unterläge.

      Unsere Solidarität und Unterstützung gilt deshalb allen Kolleg_innen in den Geistes-, Sozial- und Naturwissenschaften, welche derartige Einschüchterungsversuche ablehnen. Wir richten uns daher an die französische Wissenschaftsministerin sowie an alle anderen Personen des politischen Lebens, die sich hieran beteiligen : Wir fordern Sie mit Nachdruck dazu auf, diese Angriffe zu unterlassen und fortan die akademische Freiheit in Frankreich wieder vollumfänglich zu gewährleisten und zu respektieren.

      [Eine Zusammenfassung der Hintergründe zu dieser Thematik auf Deutsch finden Sie hier : https://www.sueddeutsche.de/meinung/frankreich-islamismus-hochschulen-1.5214459

      Wir verfolgen weiterhin aufmerksam den Fortgang der Debatte in Frankreich. Die Liste zur Mitunterzeichnung ist offen bis zum 25. Februar. Kommt eine signifikante Anzahl von Unterschriften zustande, übermitteln wir die Erklärung am 26. Februar den französischen und deutschen Medien zur Veröffentlichung.]
      * Appel initié par / Initiiert von *
      Dr. Philipp Krämer, Europa-Universität Viadrina, Frankfurt (Oder)
      Dr. Naomi Truan, Universität Leipzig
      * Signataires / Unterzeichnende *
      Merci d’indiquer votre nom complet, votre institution, et, si vous souhaitez être tenu·e informé·e, votre adresse email institutionnelle. Si vous avez des changements urgents à proposer, merci de nous les communiquer par e-mail jusqu’au 25 février au plus tard (voir adresses ci-dessus).

      Bitte vollständigen Namen und Institution angeben, sowie Ihre Mailadresse, falls Sie über den Stand der Dinge informiert werden möchten. Bei dringenden Formulierungsvorschlägen bitten wir bis spätestens 25. Februar um eine persönliche Nachricht per E-Mail (s. oben).

      Dipl. Frank.-Wiss. Magdalena von Sicard, Universität zu Köln
      Dr. Vladimir Bogoeski, University of Amsterdam / Centre Marc Bloch
      Dennis Dressel, M.A., Albert-Ludwigs-Universität Freiburg
      Dr. Aleksandra Salamurovic, Friedrich-Schiller-Universität Jena
      Ignacio Satti, M.A., Albert-Ludwigs-Universität Freiburg
      Dr. Florian Busch, Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg
      Dr. Benjamin Krämer, Ludwig-Maximilians-Universität München
      Edgar Baumgärtner, M.A., Europa-Universität Viadrina, Frankfurt (Oder)
      Oliver Niels Völkel, M.A., Freie Universität Berlin
      Dr. Dorothea Horst, Europa-Universität Viadrina, Frankfurt (Oder)
      Katharina Jobst, M.A., Paris Sorbonne Université
      Dr. Marie-Therese Mäder, Universität Bremen
      Lisa Brunke, M.A., Martin-Luther Universität Halle-Wittenberg
      Prof. Dr. Theresa Heyd, Universität Greifswald
      Elena Tüting, M.A., Universität Bremen
      Christoph T. Burmeister, M.A., Humboldt-Universität zu Berlin
      Dr. Marie Leroy, Goethe Universität Frankfurt
      Dr. Silva Ladewig, Europa-Universität Viadrina, Frankfurt (Oder)
      Hagen Steinhauer, M.A., Universität Bremen
      Prof. Dr. Jürgen Erfurt, Goethe-Universität Frankfurt am Main
      Prof. Dr. Britta Schneider, Europa-Universität Viadrina, Frankfurt (Oder)
      Dr. Andreas Frings, Johannes Gutenberg-Universität Mainz
      Anka Steffen, M.A., Europa-Universität Viadrina, Frankfurt (Oder)
      Prof. Dr. Sylvie Roelly, Universität Potsdam
      Kira van Bentum, M.A., Freie Universität Berlin
      Dr. Baptiste Gault, Max-Planck Institut für Eisenforschung, Düsseldorf
      PD Dr. Benoit Merle, Friedrich-Alexander Universität Erlangen-Nürnberg
      Lucie Lamy, M.A., Centre Marc Bloch / Université de Paris
      Annette Hilscher, M.A., Goethe-Universität Frankfurt am Main
      Dr. Giulio Mattioli, Technische Universität Dortmund
      Yasmin Afshar Fernandes Abdollahyan, M.A., Humboldt-Universität zu Berlin / Centre Marc Bloch
      Martin Konvička, M.A., Freie Universität Berlin
      Laura Bonn, M.A., Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg
      Dr. habil. Béatrice von Hirschhausen, ULR Géographie-cités / Centre Marc Bloch
      Dr. Eva Schöck-Quinteros, Universität Bremen
      Mariia Mykhalonok, M.A., Europa-Universität Viadrina Frankfurt (Oder)
      Christopher Smith Ochoa, M.A., Universität Duisburg-Essen
      Dr. Zoé Kergomard, Deutsches Historisches Institut Paris
      Dr. habil. Nikola Tietze, WiKu Hamburg / Centre Marc Bloch
      PD Dr. Silke Horstkotte, Universität Leipzig
      Dr. Thomas Stockinger, G. W. Leibniz Bibliothek Hannover / Leibniz-Archiv
      Dr. Felix Hoffmann, TU Chemnitz
      Maximilian Frankowsky, M.A., Universität Leipzig
      Enora Palaric, M.A., Hertie School
      Amelie Harbisch, M.A, Freie Universität Berlin
      Dr. Johara Berriane, Centre Marc Bloch Berlin
      Prof. Dr. Andrea Geier, Universität Trier
      Dr. Andreas Bischof, TU Chemnitz
      Prof. Dr. Sabine Broeck, Universität Bremen
      Cristina Samper, M.A., Hertie School
      Patrick Bormann, M.A., Universität Bonn

      https://academia.hypotheses.org/31322
      #solidarité #solidarité_internationale

    • Frédérique Vidal. Frankreichs Ministerin für Hochschule und Forschung stürzt sich in ideologische Grabenkämpfe.

      „Islamo-Gauchisme“, Islamo-Linke - wer diesen Begriff verwendet, kann sich sicher sein, in Frankreich viel Aufmerksamkeit zu bekommen. Und so geht es nun auch der Ministerin für Hochschule und Forschung, Frédérique Vidal. Vergangene Woche sprach sie zunächst in einem Fernsehinterview davon, dass der „Islamo-Gauchisme“ die „Gesellschaft vergifte“ und damit auch die Universitäten. Vor der Nationalversammlung legte die Ministerin dann nach: Sie forderte eine Untersuchung, um zu klären, inwieweit der „Islamo-Gauchisme“ dazu führe, dass bestimmte Recherchen verhindert würden. Zudem solle untersucht werden, wo an den Universitäten „Meinungen und Aktivismus“ statt Wissenschaft gepflegt würden. Sie nannte auch direkt ein Forschungsfeld, dass ihr besonders untersuchungswürdig erschien - postkoloniale Studien.

      Mit ihrem Vorschlag hat Vidal nun große Teile derjenigen gegen sich aufgebracht, die sie als Hochschulministerin vertritt. 600 Forscher und Professoren, darunter auch der Ökonom Thomas Piketty, veröffentlichten am Freitag einen offenen Brief, in dem sie Vidals Rücktritt fordern. Vidal handele so wie „das Ungarn Orbáns, das Brasilien Bolsonaros oder das Polen Dudas“, also wie eine nationalistische Populistin. Sie greife diejenigen Institute an, in denen zu rassistischer Diskriminierung, zu Gender und zu den Folgen des Kolonialismus geforscht werde. Kritik an Vidal kam dabei nicht nur von Linken. Auch die französische Hochschulrektorenkonferenz sagte, sie sei „verblüfft“ über Vidals Idee. Das nationale Forschungsinstitut CNRS stellte klar, dass „Islamo-Gauchisme“ kein wissenschaftlicher Begriff sei und warnte davor, die Freiheit der Wissenschaft einzuschränken.

      Tatsächlich distanziert sich auch der Schöpfer des Begriffes, der Soziologe Pierre-André Taguieff, von seiner eigenen Wortfindung. Er habe 2002 mit „Islamo-Gauchisme“ eine Allianz zwischen einigen Linksextremen und muslimischen Fundamentalisten beschreiben wollen, durch die ein neuer Antisemitismus entstand. Seitdem hat sich das Wort zum Lieblingskampfbegriff der Rechten entwickelt, die Linken vorwirft, sich nur für die Diskriminierung von Muslimen zu interessieren, nicht jedoch für islamistischen Terror.

      Sonderlich präzise ist der Begriff des „Islamo-Gauchisme“ dabei nicht. Allein schon, weil er keine klare Grenze zwischen Muslimen und Islamisten zieht. In die Rhetorik der Regierung hat er dennoch Einzug gehalten. Vor Vidal verwendeten ihn bereits der Bildungs- und auch der Innenminister. Gerade Innenminister Gérald Darmanin gibt in Emmanuel Macrons Regierung die rechtskonservative Gallionsfigur. Die Angst vorm links-islamistischen Schulterschluss treibt vor allen Dingen konservative und rechte Wähler um. Laut einer aktuellen Ifop-Umfrage halten mehr als 70 Prozent der Le-Pen-Sympathisanten den „Islamo-Gauchisme“ für eine in Frankreich weit verbreitete Denkrichtung.

      Vidal reagiert auf die Kritik an ihren Äußerungen gelassen. In Interviews am Sonntag und Montag betonte sie jeweils zum einen, dass die „aktuelle Polemik“ den Blick auf die wirklichen Probleme, also auf die Not der Studenten in Corona-Zeiten, versperre. Zum anderen hielt sie daran fest, dass eine „Bestandsaufnahme“ zu linkem Aktivismus an den Universitäten nötig sei. Die 56-Jährige sieht sich dabei als Wissenschaftlerin, die „Rationalität zurückbringt“. Bevor Macron sie 2017 zur Wissenschaftsministerin machte, war die Biochemikerin Vidal Präsidentin der Universität von Nizza.

      Auch jenseits ideologischer Kämpfe stecken Frankreichs Universitäten in der Sinnkrise. Das Geburtsland des Impfpioniers Louis Pasteur hat bislang keinen Corona-Impfstoff entwickeln können. Wissenschaftler machen dafür auch die schlechte finanzielle Ausstattung der Labore verantwortlich. Diese Arbeitsbedingungen kennt Vidal gut. Vor ihrer Doktorarbeit forschte sie am Institut Pasteur.

      https://www.sueddeutsche.de/meinung/frankreich-islamismus-hochschulen-1.5214459

    • La ministre, la science et l’idéologie

      En demandant au CNRS une enquête sur l’« islamo-gauchisme » à l’université, ce sont les sciences sociales que vise Frédérique Vidal, sous prétexte qu’elles seraient gangrénées par des idéologies. Mais faut-il rappeler qu’il y a des sciences sociales parce qu’il y a des idéologies ? Et que, si les sciences sociales ne se réduisent pas à un écho des idéologies, elles n’auraient à vrai dire aucun sens si elle ne se rapportaient pas à elles. En effet, il y a des sciences sociales parce qu’il y a des problèmes sociaux, et que ceux-ci sont traversés par des positionnements idéologiques.

      https://aoc.media/analyse/2021/02/23/la-ministre-la-science-et-lideologie

      #paywall

    • « Islamo-gauchisme, le jeu dangereux de la macronie ». #André_Gunthert, sur Le Média, 23 février 2021

      Ça y est. La Macronie s’en va-t-en-guerre. Elle a décidé de lancer la bataille contre un concept à la fois fumeux et ambigu, l’islamogauchisme. Une bataille qui se mène sur un front particulier : nos universités publiques, qui seraient (et je caricature à peine) des foyers de sédition voués aux idées de Mao Tsé Toung et de l’ayatollah Khomeini. Mais au fait, c’est quoi ce mot, “islamogauchisme” ? D’où provient-il ? Pourquoi Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, prend le risque d’une confrontation avec le monde universitaire en le dégainant, et en annonçant une sorte d’audit idéologique des amphithéâtres ?

      Pour répondre à ces questions, j’ai invité André Gunthert, historien des cultures visuelles, enseignant-chercheur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. André Gunthert a publié il y a peu sur son site imagesociale.fr, un article très instructif dont le titre est “Islamogauchisme : un épouvantail en retard d’une crise”.

      https://www.youtube.com/watch?v=kqakmGVZEFM&feature=emb_logo

      https://academia.hypotheses.org/31324

    • Macron et la bête immonde

      Le #macronisme porte en lui la #guerre. Après la guerre aux Gilets jaunes réprimés dans une violence inouïe, après celle conduite contre nos libertés fondamentales avec la loi « sécurité globale », après la loi « séparatisme » qui légalise la guerre contre les musulmans et les minorités, Macron entend conduire à son terme la guerre contre l’Université et la chimère de l’islamo-gauchisme.

      "Existe-t-il une possibilité de diriger le développement psychique de l’homme de manière à le rendre mieux armé contre les psychoses de haine et de destruction ?"

      "Pourquoi la guerre ?" Lettre d’Albert Einstein à Sigmund Freud, le 30 juillet 1932

      L’entretien donné par Frédérique Vidal ce 20 février au Journal du Dimanche aura eu au moins deux vertus. En persistant dans sa #stigmatisation des universitaires et en maintenant sa demande d’enquête sur « l’islamo-gauchisme », la ministre aura élevé au carré l’indignation des chercheurs et renforcé leur unité : en trois jours à peine, la tribune du Monde demandant sa démission a recueilli 18 000 signatures (https://www.wesign.it/fr/science/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-freder) de personnels de l’université et de la recherche. Voir ici (https://universiteouverte.org/2021/02/22/la-ministre-vidal-doit-demissionner-plus-de-13-000-universitaires) le communiqué d’Université Ouverte et là (https://www.snesup.fr/article/frederique-vidal-doit-etre-remplacee-lenseignement-superieur-et-la-recherche-) la demande de démission d’un syndicat, parmi bien d’autres. Il est exceptionnel qu’une pétition dans le secteur de l’enseignement supérieur atteigne autant de signatures – 18 000 signatures correspond à 20 % des enseignants du supérieur. À titre de comparaison le « #Manifeste_des_100 » réactionnaires et laïcistes de la gauche égarée qui soutenaient Blanquer à l’automne dernier, apparait, avec ses 258 signataires, tout aussi inconsistant et marginal que le phénomène incriminé par Vidal, à savoir « l’islamo-gauchisme » à l’université. Dans son entretien au JDD, Vidal, après l’avoir fait descendre très bas, souhaite qu’on « relève le débat ». Elle voulait probablement dire « élever le débat ». Ce sont les universitaires qui souhaitent aujourd’hui que l’on « relève » la ministre de ses fonctions.

      La seconde vertu de l’entretien au JDD est d’asseoir une lecture politique de la séquence qui laisse peu de place à l’hypothèse de la #maladresse d’une ministre fatiguée et très impopulaire, qui ne saurait plus quoi faire pour masquer son #incurie et son #incompétence dans la gestion de la crise sanitaire à l’université. Il apparaît en effet que nous avons affaire à la construction délibérée d’une #séquence_politique dans laquelle Vidal est une pièce maîtresse dans un dispositif étroitement associé à la construction de la loi sur « les séparatismes » et à la loi « sécurité globale » (voir ici la très bonne analyse de Christelle Rabier : https://blogs.mediapart.fr/chrabier/blog/230221/au-soldat-du-deni-frederique-vidal-la-patrie-resistante). Il convient de raisonner en terme de #cohérence systémique et idéologique, et non selon le registre de la #pulsion ou de l’#improvisation. La séquence commence le 22 octobre avec la sortie de #Blanquer contre les universitaires islamo-gauchistes accusés de « #complicité_intellectuelle avec le #terrorisme » (ici chaque mot compte), accusation à laquelle Vidal répondra très mollement dans L’Opinion le 26 octobre (https://www.lopinion.fr/edition/politique/l-universite-n-est-pas-lieu-d-encouragement-d-expression-fanatisme-227464). La séquence se poursuit le 1er novembre avec le #Manifeste_des_100, co-produit par le cercle de « #Vigilance_Universités » (https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/31/une-centaine-d-universitaires-alertent-sur-l-islamisme-ce-qui-nous-menace-c-) dont la majorité des publications est également accueillie dans le journal libéral et pro-business de L’Opinion. Et nous assistons aujourd’hui au troisième acte avec l’attaque de Vidal contre l’institution qu’elle est censée représenter. Le quatrième acte sera probablement l’appui des réactionnaires/laïcistes à la demande d’enquête de Vidal. Et le cinquième la réalisation de l’enquête en question, même si on ne connaît pas encore l’instance qui trouvera les quelques volontaires pour la conduire.

      Les avantages de la séquence ont été soulignés à mainte reprises : le coup de politique politicienne vise à racoler toujours plus loin sur les terres du RN, à attaquer la gauche et à la diviser davantage – il n’est pas anodin que Vidal s’en soit prise nommément à Mélenchon – et à faire oublier l’état calamiteux dans lequel Vidal a mis l’université et la recherche, les personnels et les étudiant.es. Les conséquences, calamiteuses au plan éthique et politique, sont principalement les suivantes : la création d’une #polémique qui cherche à faire oublier que des étudiant.es se suicident ou meurent de faim ; la #validation, la #banalisation et le renforcement des thèses du RN ; la #légitimation du concept d’islamo-gauchisme auprès de l’opinion publique alors qu’il est une construction de l’extrême droite ; la porte ouverte à l’alt-right, dont l’un des schèmes de la pensée est que l’université serait un ramassis de gauchistes, ainsi que le rappelle justement David Chavalarias dans son étude (https://politoscope.org/2021/02/islamogauchisme-le-piege-de-lalt-right-se-referme-sur-la-macronie). Tout ceci est entendu, mais nous ne pouvons en rester à cette seule analyse. Car les armes utilisées par les néolibéraux pour faire la guerre aux biens communs, aux services publics, aux libertés fondamentales et à toutes les minorités, ces armes sont celles-là mêmes que les régimes les plus autoritaires utilisent systématiquement. On peut au moins commencer à le montrer.

      *

      Reprenons ! Le passage de la ministre sur CNews, le choix de cette chaine ainsi que l’adéquation des propos de Vidal à sa ligne éditoriale et idéologique qui est celle de l’extrême droite raciste et nationaliste, renforcent la lecture d’une #stratégie_politique élaborée en amont, nécessairement en lien avec le sommet de l’Etat, avec l’accord de #Macron et #Castex. Dès lors, la critique de Macron rapportée par Gabriel Attal doit être comprise comme une nouvelle tartuferie d’un pouvoir qui nous a habitués à toutes les comédies du « #en_même_temps », avec son lot de #mensonges, son #hypocrisie permanente et son #cynisme consommé. On trouvera une preuve évidente de la tartuferie de Macron dans le fait que dès le 2 octobre 2020, soit 20 jours avant la sortie de Blanquer, le président, lors de son discours des Mureaux sur le « #séparatisme_islamiste », a porté la charge contre les #intellectuels qui « sont hors de la République », contre certaines « #traditions_universitaires » et des « théories en sciences sociales totalement importées des États-Unis d’Amérique ». Des théories que Vidal, dans un #confusionnisme digne des complotistes les plus dérangés, n’hésitera pas à mettre en rapport avec la prise du Capitole et le drapeau des Confédérés… En d’autres temps, la séquence aurait pu provoquer le rire, tant la farce politique semble énorme, tant la bêtise est confondante. Mais, de la bêtise à la bête, il n’y a souvent qu’un pas. Car, si une analogie pouvait avoir du sens, il me semble que nous assistons à la pièce que #Brecht écrivit en 1941, La résistible Ascension d’Arturo Ui, dont l’épilogue est bien connu : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la #bête_immonde ». Je laisse chacune et chacun imaginer ce à quoi pourrait bien correspondre, aujourd’hui, le trust des choux-fleurs. Et retrouver qui fit l’éloge de Pétain en 2018. Sans mémoire et sans éthique, un homme politique porte en lui un #monstre.

      « La bête immonde » est donc à l’œuvre. Elle use de trois moyens, parmi bien d’autres : elle fait exister une chose qui n’a aucune réalité, elle crée des #boucs_émissaires et elle programme de les éradiquer de la société. Les deux premières étapes ont été méthodiquement appliquées. Si nous n’y prenons garde, la troisième pourrait être mise en œuvre rapidement. Elle a peut-être déjà commencé.

      Il en va du « séparatisme » comme de « l’islamo-gauchisme » : l’incrimination de « séparatisme » crée le « séparatisme », l’incrimination d’« islamo-gauchisme » crée « l’islamo-gauchisme » . En effet, il arrive que dans certains états autoritaires les lois fassent exister des choses qui n’existent pas, simplement en les nommant. En #Turquie on accuse des chercheur.e.s de terrorisme pour la conduite d’une enquête sociologique. C’est ce qui est arrivé à Pinar Selek. En France les propos et la communication de Blanquer, Vidal, Darmanin et Macron font exister l’islamo-gauchisme par le simple fait d’utiliser, de propager et de banaliser le concept : le donner en pâture aux médias qui s’en repaissent et à une opinion publique fragilisée en temps de pandémie, suffit à faire exister une chose qui n’a pourtant aucune réalité effective. C’est une #politique_du_performatif : je fais exister la chose en la nommant. La vérité et la force du concept seront proportionnels à sa #viduité, c’est-à-dire à son aptitude à être rempli par de l’impensé, du fantasmatique et de l’idéologie. Vidal elle-même concède dans le JDD que le concept n’a aucun fondement scientifique et correspond à « un #ressenti de nos concitoyens ». Une enquête sur un ressenti : Vidal ou l’art du #vide. Mais une stratégie qui marche à plein.

      Car l’invention du concept est pleine de sens. L’idéologie qui la sous-tend est toute entière dans la relation entre les deux concepts : elle est dans le tiret entre #islamisme et #gauchisme, l’association de la #gauche à l’#islam_politique et, par glissement, de la gauche au #terrorisme_islamiste. Et encore, pour finir, elle produit cette double équation : gauche = islamisme = terrorisme. Le #monstre_idéologique créé par Macron, Vidal and Co est le suivant : les universitaires sont des gauchistes, des islamistes et des terroristes. L’opinion a désormais ses boucs émissaires, désignés, dénoncés et bientôt nommés : les musulmans, les gauchistes et les universitaires. L’association des universitaires aux seconds et premiers construit un #schème_imaginaire de la #radicalisation et du danger. Ce n’est plus seulement de l’#anti-intellectualisme primaire, ce qui devrait en soi faire honte à une ministre le l’enseignement supérieur, mais une véritable #incitation_à_la_haine.

      Il sera donc non seulement légitime, mais urgent – troisième étape - de couper le membre gangréné que les « islamo-gauchistes » constituent au sein de l’université et qui risque de pourrir, tout comme l’islam menace de gangréner la totalité du corps social. Ce schème est au-delà de la droite extrême : il est proprement fasciste. Macron, qui souhaite "décapiter" Al-Qaïda au Sahel, met dans son langage la pratique des terroristes. On a souligné que l’incrimination d’islamo-gauchiste fonctionnait sur le modèle sémantique et historique de l’incrimination de #judéo-bolchévique. L’« islamo-gauchiste » ne devient-il pas le juif de l’université, le juif des années 30 ?

      Une dernière question : quel sens y a-t-il à ce que les musulmans et les universitaires « gauchistes » soient si étroitement associés ? Question sans réponse. Mais question essentielle. Il nous faudra y répondre avant que ce pouvoir sans nom ne passe vraiment à la troisième étape. Nous n’en sommes pas loin, si l’on veut bien considérer tout l’arsenal législatif que Macron et sa majorité mettent au service de la bête immonde, de "la bête qui monte, qui monte", et de la bête qui est déjà là, en eux.

      Un épilogue, en manière d’hommage à celles et ceux qui se sont battus et se battent encore, et se battront demain, sans fin. Les Gilets jaunes ont parfaitement saisi la nature du pouvoir politique auquel ils se confrontaient : la dimension militaire de la répression policière leur a permis de comprendre dans leur chair ce qu’il en était de la #violence pure de ce pouvoir. Ils l’ont exprimé dans une chanson qui a la force des chants populaires et révolutionnaires : « Macron nous fait la guerre, et sa police aussi ». Les universitaires sont en train de comprendre la vraie nature du pouvoir qui les opprime, qui tente de les diviser, et qui les affaiblit un peu plus chaque jour en détruisant leur outil de travail, leurs libertés et leur dignité. Macron devrait y prendre garde : quand on touche à la #dignité et à la #liberté d’une communauté, elle résiste. La #résistance est en route.

      #Pascal_Maillard

      L’expression « Nous sommes la bête qui monte, qui monte… » est de Jean-Marie Le Pen, le 3 mars 1984, à quelques mois des élections européennes.

      https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/230221/macron-et-la-bete-immonde
      #fascisme

    • TEMOS et les libertés académiques
      Texte approuvé par l’assemblée générale des membres de l’UMR réunie le 23 février 2021

      TEMOS UMR CNRS 9016 – 23 février 2021
      Réponse à Mme Vidal, pour la défense des libertés académiques à l’Université

      Les propos de Mme Vidal, ministre de l’ESR, tenus le 14 février 2021 et réitérés le 21 février, mettent en cause « l’islamo-gauchisme » qui, selon elle, « gangrène » l’université. La ministre entend diligenter une enquête sur cette question, qui serait conduite par le CNRS, chargé de produire un « bilan » des recherches menées dans les universités afin d’établir « ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ». Pour rappel, ces déclarations font suite à des propos similaires de M. Blanquer, ministre de l’EN, le 25 octobre 2020, qui, à la suite de l’assassinat du professeur Samuel Paty, dénonçait les « complicités intellectuelles » de certain·es chercheur·es universitaires qu’il désignait comme des « islamo-gauchistes ».
      Des déclarations qui vont à l’encontre de la méthode scientifique

      Il convient tout d’abord d’affirmer que, comme le souligne le CNRS dans un communiqué daté du 17 février 2021, le terme d’islamo-gauchisme « ne correspond à aucune réalité scientifique », mais relève d’une instrumentalisation politique. Il ne renvoie à aucun groupe précisément identifié qui le revendique, à aucune forme d’action collective en son nom, à aucun corps de doctrine clairement formulé comme tel qui pourraient être observés et analysés par les scientifiques. Aucune enquête sociologique, aucune observation empiriquement fondée ne permet de prétendre qu’il existe à l’Université un tel courant de pensée, à supposer que ce courant puisse être défini précisément. Le terme, mot-valise aux contours volontairement flous, n’a pour fonction que de fédérer ceux qui l’utilisent, en particulier dans les rangs de l’extrême droite. Y sont amalgamées pêle-mêle, les études postcoloniales, intersectionnelles, sur le genre et jusqu’à l’écriture inclusive… Ainsi, les prémices de la pensée de Mme Vidal relèvent tout simplement d’une contre-vérité, notamment mobilisée par des mouvements se donnant pour mission de répertorier et combattre les champs d’études précités.
      Des actes qui remettent en cause les libertés académiques

      Derrière les mots, Mme Vidal entend poser un certain nombre d’actes, dont la conduite d’une enquête sur ce supposé phénomène, présenté comme une menace pour la liberté des chercheur·es. Cette enquête aurait pour objectif d’ausculter les recherches universitaires, principalement en sciences sociales, selon leur accointance présumée avec les mouvements islamistes. Au-delà du caractère ubuesque d’une telle recherche voulue « rationnelle et scientifique » par la ministre bien que portant sur un objet dont elle reconnaît elle-même qu’il « n’a pas de définition scientifique », il apparaît, en première analyse, que ces investigations commanditées par le gouvernement remettent en cause le principe d’indépendance de la science et les libertés académiques, institutionnalisées par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 20 janvier 1984 (décision n°83-165 DC). À cet égard, la CPU a condamné dans un communiqué du 16 février 2021 une « instrumentalisation du CNRS », dont la vocation n’est pas d’enquêter sur l’université, et encore moins « d’éclaircir ce qui relève ‘du militantisme ou de l’opinion’ ». En prétendant, habilement, garantir les libertés académiques, Mme Vidal les bafoue, au mépris de la loi constitutionnelle, et laisse présager des représailles contre une partie de la communauté scientifique (à quoi bon enquêter sur ce fléau, sinon ?).
      Une récupération politique contre un projet émancipateur

      En dehors de l’effet d’aubaine politique attribuable à l’actuel gouvernement qui voit venir de nouvelles échéances électorales, ces attaques s’inscrivent dans une généalogie des ingérences politiques à l’égard de l’Université en général et des sciences sociales en particulier. Ces propos relèvent d’une forme de panique morale, argutie contrefactuelle livrant à la vindicte de l’opinion publique des universitaires diabolisé·es, dans un contexte d’angoisse au sujet de la cohésion nationale. Elle est le fait d’entrepreneurs de morale dont le dessein politique discerne un danger dans le projet émancipateur des sciences sociales. En effet, ces dernières, à travers l’épistémologie « intersectionnelle » notamment, cherchent à agencer les concepts de classe, de genre et de race dans l’étude des fondements des inégalités. Leur ambition politique, en tant que savoirs situés, est de contribuer à la réduction des inégalités et des injustices qui traversent nos sociétés. Là où leurs pourfendeurs les accusent de faire le lit des « séparatismes », les sciences sociales entendent justement réfléchir à la construction des hiérarchies sociales qui justifient les discriminations, conduisant précisément à la mise à l’écart de certain·es citoyen·nes hors de la communauté politique.
      C’est en pratiquant une histoire sociale qui cherche à définir les inégalités que des membres de l’UMR TEMOS se sont trouvé·es confronté·es à des attaques, stigmatisé·es pour leurs recherches et ce qu’ils/elles sont. En novembre 2020, un colloque en ligne sur les 50 ans du Mouvement de Libération des Femmes a été piraté et interrompu par des cyberharceleurs néo-nazis. En février 2021, une enseignante-chercheuse, #Nahema_Hanafi, a été accusée par « l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires » de faire « l’éloge de la cybercriminalité » pour avoir analysé les motivations énoncées par les cyber-escrocs ivoiriens, puis nommément exposée sur des sites d’extrême-droite. Les entraves, intimidations et instrumentalisations de ce type se sont multipliées ces dernières années. Les auteur·es de ces attaques sont justement ceux/celles qui se plaignent d’être soi-disant empêché·es dans leurs recherches par une prétendue mainmise des « islamo-gauchistes » sur l’Université. Mme Vidal, dont la fonction est précisément de protéger la communauté universitaire de ces ingérences extrémistes, prend le parti des agresseurs.

      En cela, il nous apparaît non seulement nécessaire de défendre le principe épistémologique d’indépendance de la science à l’égard des pouvoirs politiques, économiques ou religieux, condition d’une pratique scientifique objective, mais aussi de justifier le rôle politique de la science de participer à l’avènement d’un monde à la fois plus lucide et, de ce fait, plus juste.

      https://temos.cnrs.fr/actualite/temos-et-les-libertes-academiques

    • Islamo-gauchisme : une étude du CNRS pointe un « piège » pour le gouvernement

      Après les déclarations de Frédérique Vidal, une enquête du CNRS montre comment l’exécutif a offert une “exposition inespérée” à un néologisme promu par l’extrême droite.

      Aussi préoccupée par cette question que demandeuse d’une enquête en la matière, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal devrait lire avec attention cette étude produite par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sur l’emploi de l’expression “islamo-gauchisme”. Elle y constaterait, éléments objectifs à l’appui, qu’en réclamant un “bilan” sur “l’islamo-gauchisme” à l’université, elle a surtout contribué à populariser un néologisme, surtout utilisé sur Internet comme un “instrument de lutte idéologique” par l’extrême droite.

      Côté méthode, cette étude menée par le Politoscope du CNRS et rendue publique ce dimanche 21 février, a utilisé un outil permettant d’analyser “plus de 290 millions de messages à connotation politique émis depuis 2016 entre plus de 11 millions de comptes Twitter”. Un système permettant de cartographier avec précision les tweets mentionnant cette expression et d’étudier les communautés militantes qui l’utilisent, et de quelle façon.
      Surreprésentation de l’extrême droite

      “Le premier constat que l’on peut faire est que les comptes qui se sont le plus impliqués dans la promotion d’‘islamo-gauchisme’ depuis 2016 sont tous idéologiquement d’extrême droite. Le second constat est qu’il y a une forte majorité de comptes suspendus”, note David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et auteur de l’étude. Autre point soulevé par l’article, le caractère marginal de cette expression qui, entre le 1er août 2017 et le 30 décembre 2020, n’a concerné que 0,26% du total des comptes Twitter analysés.

      Au-delà des débats sur l’origine du terme et sur sa réalité scientifique, l’étude démontre que l’expression “islamo-gauchiste” est essentiellement utilisée pour dénigrer et/ou disqualifier un adversaire. Le néologisme est ainsi “employé dans un contexte d’hostilité entre communautés politiques et non de discours programmatique, prosélyte ou de débat politique. Une analyse plus complète du contenu de ces tweets hostiles montre que les notions les plus associées à ‘islamo-gauchisme’ sont celles de traître, d’ennemi de la République, d’immoralité, de honte, de corruption ainsi que de menace, d’insécurité, de danger, d’alliance avec l’ennemi et bien sûr de compromission avec l’islamisme radical”, énumère David Chavalarias.

      Un phénomène que l’on peut mettre en parallèle avec d’autres méthodes de disqualification prisées sur Twitter, comme celles d’affubler son adversaire politique d’un patronyme oriental pour souligner sa compromission avec l’islamisme.

      “Nous sommes donc sur un terme utilisé pour ostraciser et dénigrer un groupe social particulier tout en en donnant pour l’opinion publique une image anxiogène et associée à un danger imminent. Son utilisation a pour but de polariser l’opinion publique autour de deux camps déclarés incompatibles entre lesquels il faudrait choisir : d’un côté les défenseurs du droit et des valeurs républicaines, de l’autre les traîtres aux valeurs françaises et alliés d’un ennemi sanguinaire”, poursuit le chercheur, soulignant que la communauté politique la plus ciblée à travers ce terme est la France insoumise ainsi que celle de Benoît Hamon et de ses sympathisants.
      Une “exposition inespérée”

      L’étude souligne également que la multiplication des mentions du terme “islamo-gauchisme” sur le réseau social est fortement liée à une pratique bien connue de ceux qui suivent le militantisme en ligne : l’astroturfing. Une méthode prisée par l’extrême droite consistant à multiplier les comptes bidon dans le but d’accroître la visibilité d’une thématique ou d’une fake news.

      “Avoir plus de la moitié de comptes suspendus parmi les plus prolixes sur ‘l’islamo-gauchisme’ est donc une prouesse et un marqueur très significatif de comportements abusifs et malveillants”, souligne l’étude.

      Pour résumer, nous avons affaire à un terme qui est massivement utilisé comme un outil de dénigrement, dont la visibilité a été artificiellement augmentée sur Twitter et qui était jusqu’il y a peu un anathème marginal prisé par l’extrême droite. Or, cela n’a pas empêché le néologisme de se retrouver cité à trois reprises en moins de six mois par un ministre du gouvernement Castex.

      Et c’est en s’appropriant ce vocabulaire que le gouvernement est tombé dans un piège, selon l’étude. Car en l’adoptant et en focalisant l’attention sur le danger “islamo-gauchiste” qui guetterait les universités, le gouvernement a offert à ce terme polarisateur une “exposition inespérée”.

      Pour schématiser l’effet des polémiques sur la masse des messages étudiés, les chercheurs utilisent l’image de “la mer”, décrit comme un “ensemble de comptes qui ne sont pas suffisamment politisés pour être associés à un courant politique particulier mais qui échangent néanmoins des tweets politiques”. Résultat : “les ministres du gouvernement ont réussi à faire en quatre mois ce que l’extrême droite a peiné à faire en plus de quatre années : depuis octobre, le nombre de tweets de “la mer” mentionnant ‘islamo-gauchisme’ est supérieur au nombre total de mentions entre 2016 et octobre 2020”.

      Cette explosion de la visibilité de ce néologisme s’apparente à un jeu “extrêmement dangereux” pour le chercheur, dans la mesure où cette “mer” de comptes s’intéressant au débat public est dorénavant “amenée à problématiser les enjeux politiques à partir des idées de l’extrême droite”. D’autant que la France n’est pas un cas isolé concernant l’entrisme des concepts extrêmes dans le corps social, à l’image du travail de longue haleine abattue par l’alt-right américaine et dont la réalisation la plus emblématique à ce jour s’est concrétisée par l’invasion du Capitole.

      “Il n’y a pas de ‘en même temps’ dans le monde manichéen de l’alt-right qui s’attaque aux personnalités avant de s’attaquer aux idées”, conclut l’étude. Avant de prévenir un gouvernement qui se perçoit comme un rempart contre l’extrême droite : “pour ne pas perdre en terrain ennemi, la meilleure stratégie est de ne pas s’y aventurer”.

      https://www.huffingtonpost.fr/entry/une-etude-du-cnrs-sur-lexpression-islamo-gauchisme-pointe-le-piege-qu

    • Derrière « l’islamo-gauchisme » : les semaines à venir sont celles de tous les dangers

      Don’t feed the troll. Depuis des mois, des collègues bien intentionné·es et un brin condescendant·es soutiennent qu’il ne faut pas faire de publicité aux attaques en « islamo-gauchisme », en « militantisme » et autres « dérives idéologiques » qui fleurissent de toutes parts. « Ne tombez pas dans le piège de députés en mal de notoriété », « ne venez pas perturber avec vos histoires la sérénité de l’examen par le Conseil constitutionnel de la loi de programmation de la recherche », « ne déposez pas de plainte en diffamation », « ne jouez pas à vous faire peur » : il faudrait que, du côté de la rédaction d’Academia, l’on recense tous les bons conseils qu’ont bien voulu prodiguer des collègues, des chef·fes d’établissement et des parlementaires.

      Jusqu’il y a peu, certain·es semblaient même croire que cette stratégie de l’autruche pouvait être tenable. Ils et elles y croient peut-être encore, d’ailleurs, quand on voit à quel point, depuis quelques jours, la ministre Vidal sert de paratonnerre facile à la CPU et au CNRS, alors même que c’est le président de la République, ses principaux ministres, la quasi-intégralité de la droite parlementaire et une bonne partie des député·es de la majorité qui sont désormais convaincu·es que des militant·es grimé·es en scientifiques dévoient le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche en « cassant la République en deux ». Nous sommes malheureusement déjà entré·es dans l’étape d’après, désormais, celle dont nous décrivions le processus il y a trois mois à partir de l’expérience de la dissolution du CCIF : ce qui est en jeu ces jours-ci, en effet, ce n’est plus le fait de savoir si des « dérives idéologiques » traversent l’ESR car cela, les principaux titulaires du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif en sont désormais convaincus. La seule chose sur laquelle on hésite encore au sommet de l’État, c’est sur la manière de mettre en forme, sur le plan juridique et administratif, les conséquences à tirer de cette nouvelle conviction partagée.

      Formaliser la défense de « l’université républicaine »

      Dans les couloirs du parlement et dans certains cabinets ministériels, en effet, d’âpres discussions sont en cours pour trouver les « bons » moyens de sauver « l’#universalisme_républicain » dans les universités. C’est à cet aune qu’il faut comprendre les dernières sorties de la ministre : ce qui est notable dans l’intervention de Frédérique Vidal sur CNews, ce n’est pas tant le fait qu’elle légitime de manière abjecte les attaques en « islamogauchisme » que le fait qu’elle ressente le besoin de défendre publiquement un traitement des « dérives idéologiques » dans l’ESR qui soit interne, c’est-à-dire qui se fasse par les instances de l’ESR elles-mêmes. Dans son passage sur CNews, autrement dit, Vidal ne s’adresse pas aux Français·es, ni à la communauté universitaire ; elle sait mieux que quiconque quelles sont les discussions en cours et cherche à peser sur les parlementaires et sur le gouvernement, pour imposer ce qui lui semble être le meilleur compromis entre la prétendue nécessité de sauver l’université des communautarismes et des militantismes qui l’assailliraient, d’une part, et l’obligation de respecter les libertés académiques, d’autre part.

      C’est pour cette raison que nous sommes déjà « à l’étape d’après » : les débats en cours, au sein des pouvoirs exécutif et législatif, ne sont plus désormais que des débats d’ingénierie juridique et administrative. Des débats de forme, autrement dit, car sur le fond, il existe, d’ores et déjà, un accord général sur le fait qu’il faut agir. Il faut agir, pensent-ils ou pensent-elles, car il faut apporter une réponse à « la question urgente des nouvelles formes de censure et d’intolérance qui se sont manifestées ces dernières années, ainsi que, plus largement, des rapports entre valeurs morales, engagement politique et activité scientifique », pour reprendre la formule employée dans un récent communiqué de l’association Qualité de la science française (QSF) qui est particulièrement représentatif de ce qui est devenu, au sein des cercles du pouvoir en France, la représentation très majoritaire des deux plaies qui submergeraient l’ESR, à savoir la censure et, « plus largement », le militantisme.

      Or, si la ministre a jugé utile de défendre publiquement, ces jours-ci, « sa » solution contre les « dérives idéologiques » dans l’ESR, c’est parce qu’elle sait que les discussions à ce propos sont en train de s’emballer. Le moment est charnière, en effet : nous sommes au tout début de l’examen, par le Sénat, du projet de loi confortant le respect des principes de la République – actuellement en commission, puis, à partir de la fin mars, en hémicycle – et la droite, qui y est majoritaire, est tentée d’introduire dans ce texte des dispositions sur l’ESR, comme elle a tenté de le faire à l’Assemblée. Non pas les dispositions grossières qu’ont pu proposer les député·es LR il y a quelques semaines1, mais des dispositions qui s’attaqueraient à ce qu’ils et elles conçoivent comme étant le fond du problème, à savoir – on ne se lasse pas de la formule de QSF – « la question urgente des nouvelles formes de censure et d’intolérance qui se sont manifestées ces dernières années, ainsi que, plus largement, des rapports entre valeurs morales, engagement politique et activité scientifique ».

      Les scenarii possibles

      Ce qui est presque amusant, c’est que pour répondre à une telle « question urgente », tout ce beau monde tâtonne. Juridiquement parlant, en effet, lutter contre les « dérives idéologiques » dans l’ESR est particulièrement complexe à mettre en forme, du fait de la protection constitutionnelle des libertés académiques. Academia a appris, par exemple, que le cabinet de Marlène Schiappa (en novembre dernier), puis les rapporteurs du projet de loi confortant le respect des principes de la République (ces dernières semaines), avaient sollicité Vigilance Universités à propos des mesures à prendre concernant l’ESR, mais que les membres de ce collectif – aujourd’hui débordé·es sur leur droite par l’Observatoire du décolonialisme – ont été incapables de se mettre d’accord sur la moindre proposition légistique concrète.

      Alors, comment va se mettre en forme, sur le plan juridique et administratif, la lutte contre les « dérives idéologiques » à l’université ? Il est peu probable que l’on pénalise certaines recherches et mette en prison les enseignant·es et chercheur·ses qui ne se conformeraient pas à ces interdictions. Il n’y a guère que Xavier-Laurent Salvador pour oser le proposer, il y a quelques jours sur Public Sénat, lorsqu’il comparait les études décoloniales avec le négationnisme pénalement réprimé :

      Les libertés académiques, « ce n’est pas un droit opposable à la loi. Lorsque Faurisson se lançait dans un enseignement négationniste, personne ne s’est posé la question de savoir si, oui ou non, cela relevait de sa liberté académique ».

      Non, les choses se passeront d’une manière un peu plus subtile, si l’on peut dire, et le scénario le plus probable qui se dessine désormais est le suivant, en deux pans : l’organisation d’un déni de la scientificité de certaines recherches et de certains enseignements, pour contrer le « militantisme » ; la mise en place d’un délit pénal spécial, pour contrer les « censures ».

      1) S’agissant du premier pan, la solution qui se prépare consiste non pas à pénaliser des recherches et des enseignements, mais à chercher à les exclure du champ académique, et donc du champ des libertés académiques. Un précédent papier d’Academia décrivait déjà cette dynamique, qui passe par une négation de scientificité, au travers du renvoi de certaines recherches et de certains enseignements au statut d’« opinions » ou d’« idéologies ». C’est très exactement ce que soutient la tribune d’un collectif de 130 universitaires parue dans Le Monde du 22 février :

      « Il y a bel et bien un problème dans l’enceinte universitaire, mais ce n’est pas tant celui de l’« islamo-gauchisme » que celui, plus généralement, du dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche », qui produirait une « pseudo-science ».

      Sur ce point, on observe qu’un accord assez large est en train de se forger autour de cette option, qui présente le double avantage de préserver une régulation interne au champ académique – en conformité apparente avec les libertés académiques – tout en donnant un outil pour lutter contre la prétendue « expansion des militantismes dans l’université ». C’est cette stratégie que poursuivait Frédérique Vidal lorsqu’elle a annoncé une « enquête » du CNRS ou de l’Alliance Athena. C’est cette même stratégie que défendent les 130 universitaires de la tribune précitée, lorsqu’ils et elles en appellent au Hcéres pour lutter contre « la contamination du savoir par le militantisme ».

      L’idée de recourir au Hcéres est la plus inquiétante, car elle vient vérifier toutes les craintes que l’on pouvait avoir concernant l’usage politique croissant qui risque d’être fait de cette autorité, dont la majorité des membres, rappelons-le, est nommée par le pouvoir exécutif hors de toute proposition émanant des organismes de l’ESR (12 membres sur 23, auxquel·les il faut ajouter les deux représentants parlementaires). Il aura donc suffi de quelques mois après la nomination du conseiller d’Emmanuel Macron à la tête de cette autorité pour que nous arrivions déjà à une croisée de chemins : dès lors que les libertés académiques offrent aux enseignant·es et aux chercheur·ses une protection constitutionnelle – aussi imparfaite soit-elle – contre les immixtions extérieures, le HCERES se trouve structurellement condamné à être le réceptacle de toutes les pressions politiques sur les recherches et les enseignements menés. C’est la raison pour laquelle, rappelons-le aussi, la nomination de Thierry Coulhon représentait – et représente encore – la mère de toutes les batailles, justifiant le dépôt, début janvier, d’un recours en annulation devant le Conseil d’État, à propos duquel Academia fera prochainement un point d’étape.

      2) Ceci dit, à côté de cette instrumentalisation administrative des critères de la scientificité, il existe encore et toujours une vraie tentation d’investir le terrain pénal. À partir du moment où les titulaires des pouvoirs exécutif et législatif sont persuadés que l’ESR produit de la « censure », à partir du moment où une député de la majorité peut raconter en hémicycle, sans être démentie par quiconque, que « les partisans des thèses indigénistes, sur l’intersectionnalité » (?) « excluent tout autre débat » et que « c’est leur intolérance et une forme de totalitarisme intellectuel qu’il nous faut combattre » (Anne-Christine Lang, 3 février 2021), alors il est inévitable qu’un équivalent de l’amendement Lafon ou de l’amendement Benassaya soit de nouveau mis sur le tapis un de ces prochains jours.

      Car qui peut être pour les entraves aux débats universitaires ? Qui pourrait s’opposer à la pénalisation des entraves à l’exercice des missions de services public de l’enseignement supérieur ? On a déjà répondu plusieurs fois à ces questions sur Academia, encore récemment, si bien qu’on ne reviendra pas ici, une fois encore, sur les dangers immenses qui accompagnent les tentatives de ce type. Rappelons simplement, à titre général, que les deux tentatives ces quatre derniers mois d’introduire un délit nouveau en ce sens sont caractéristiques d’une véritable surenchère sécuritaire en cours, telle qu’on l’a connue dans d’autres domaines, mais qui, appliquée à l’université, se retournera contre les étudiantes et les étudiants en premier lieu, mais aussi contre l’université en général et contre les libertés académiques. C’est bien simple : le débat universitaire n’a en réalité pas besoin d’être protégé par un durcissement de l’arsenal répressif qui prétend faussement venir à son soutien, car les risques qui y sont associés sont bien supérieurs aux dangers auxquels il prétend répondre.

      De ce point de vue, d’ailleurs, il faut être bien aveugle à tout ce qui se joue aujourd’hui sur les terrains juridique et administratif, pour juger qu’il est opportun de comparer les atteintes aux libertés académiques actuellement en préparation, d’une part, avec la polémique qui a accompagné, sur les réseaux sociaux, la parution de l’essai Race et sciences sociales de Stéphane Beaud et Gérard Noiriel, d’autre part. Soutenir, comme le font d’excellent·es collègues dans une tribune publiée hier, que « beaucoup de chercheurs, a fortiori lorsqu’ils sont précaires, ont désormais peur de s’exprimer dans un débat où l’intensité de l’engagement se mesure à la véhémence de la critique et où l’attaque ad hominem tient lieu d’argument », et qualifier cette polémique de « menaces » pour les libertés académiques au même titre que toutes celles qui sont vraiment en cours, c’est alimenter directement le sentiment irrationnel d’insécurité concernant les débats dans l’ESR aujourd’hui. Et le faire dans le contexte législatif actuel, à quelques jours des débats sur le projet de loi confortant le respect des principes républicains, c’est proprement irresponsable : certain·s, au gouvernement et au parlement, n’attendent que cela pour en tirer des conséquences juridiques.

      https://academia.hypotheses.org/31344

    • Démission de Frédérique Vidal : la pression monte !
      https://universiteouverte.org/2021/02/24/demission-de-frederique-vidal-la-pression-monte

      "Nous en sommes là !!

      Libé met en Une la tribune de « Vigilance Université », collectif réactionnaire ami de « l’observatoire du décolonialisme », qui prétend que nous refuserions le « débat scientifique contradictoire » ! 1/10..."
      https://twitter.com/UnivOuverte/status/1364890298694983681

      " L’air de rien, les universalistes ont mis de l’eau dans leur vin, donnant raison à leurs critiques. Plus d’accusations sordides d’islamogauchisme, retour à la dénonciation d’une « cancel culture » fantasmée, qui permet de poser à la défense des libertés académiques …"

    • Une vague de pyromanie

      Une nouvelle polémique vient de naître chez nos voisins français, lancée dimanche sur CNews, la Foxnews hexagonale. L’islamo-gauchisme gangrène-t-il les universités ? Oui, estime la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui entend confier au CNRS (!) une enquête sur la question. Mardi, à l’Assemblée, elle pointait aussi du doigt les études postcoloniales.

      La réponse a été cinglante : les présidents des universités réunis ont appelé la ministre à laisser l’islamo-gauchisme, cette « pseudo-notion », « aux animateurs de CNews » ou « à l’extrême droite qui l’a popularisée », tandis que le CNRS dénonçait « les tentatives de #délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de ‘race’ ».

      Tentative de #diversion d’une ministre peu présente sur les difficultés du corps enseignant en temps de pandémie ou celles des étudiant·e·s faisant entendre leur précarité fin janvier à Paris ? Forme de chasse aux sorcières, plutôt, nourrie à la fois par le contexte d’adoption de la loi sur le séparatisme et une présidentielle approchant à grands pas. On sait combien les chercheurs sur l’islam sont observés à la loupe, en particulier quand ils ne sont pas Gilles Kepel mais Olivier Roy ou François Burgat. Combien l’islamo-gauchisme est devenu soupçonnable – de collusion avec l’ennemi, l’islamisme radical – au point qu’un sociologue dénonce un « #néo-maccarthysme ».

      Citoyen·nes, député·es, associations : jusqu’ici, cette production sémantique aléatoire a servi à disqualifier (la gauche de) la gauche préoccupée de discriminations. Avec l’intervention de la ministre, elle étend son territoire à la recherche, qui régulièrement produit des analyses (sur les rapports sociaux de pouvoir, l’égalité des chances, la mémoire historique) contrant les puissantes manœuvres néolibérales destinées à défaire les fondements humanistes de notre démocratie. Et, à l’ère des fake news triomphantes, qui fournit des moyens de #résistance_intellectuelle. La suspicion exprimée par sa propre ministre de tutelle est de taille à ébranler profondément ceux-ci.

      Lors de leur récent face-à-face, Gérald Darmanin qualifiait Marine Le Pen de « molle » face au « péril islamique ». L’enjeu n’est donc pas seulement culturel, il est aussi politique : le « ni de droite ni de gauche » macronien de 2017 a vécu, et c’est la carte identitaire qui sera brandie pour la présidentielle de 2022. Quitte à prendre cinq millions de musulmans en tenailles d’une rhétorique boute-feu.

      https://lecourrier.ch/2021/02/18/une-vague-de-pyromanie

    • If You Thought the Culture War in the US and UK Was Dumb, Check Out France’s

      French politicians are proudly using a new term – originally coined by the far-right – to paint left-wing academics as sympathetic to Islamist terrorists.

      On the 17th of October, the day after French school teacher Samuel Paty was beheaded outside his school, threats from France’s far-right began to rain down on liberal academics across the country.

      Éric Fassin — a professor of sociology at the University of Paris 8 who had written a blog arguing the reaction to terror attacks “must at all costs avoid falling into their trap” of becoming a “conflict of civilisations” — became a lightning rod for their anger.

      “Traitor” wrote one far-right supporter on Twitter; “collaborator” added another. But one individual known in the neo-Nazi scene struck a more chilling tone with an overt death threat: “I’ve put you on my list of assholes to decapitate when it begins”.

      Fassin is among a group of French academics that supposedly embody the concept of “Islamo-gauchisme” (Islamo-leftism), a term suggesting an alliance between extremist Islamists and left-wing academics that had until recently only been used in neo-Nazi circles. The insult is levelled at those whose so-called “woke” theories point out the discrimination suffered by Muslims in France, where deep-set discrimination touches hiring, housing, policing and beyond — paralleling culture wars currently raging in the US and the UK.

      The term has found its way into the lexicon of prominent members of the French government. “Islamo-gauchisme is an ideology which, from time to time, leads to the worst,” Education Minister Jean-Michel Blanquer told French radio station Europe 1. Then Gérarld Darmanin, France’s right-leaning Minister of the Interior, used the term in the National Assembly, referring to “intellectual accomplices” in terrorist acts.

      On Sunday, events took a dramatic turn. Frédérique Vidal, the University Minister, went on TV channel CNews and denounced how Islamo-gauchisme “plagues society as a whole” and pledged to launch an investigation into academic research considered in breach, particularly postcolonial studies.

      “They are in the minority and some do it to carry radical ideas or militant ideas … always looking at everything through the prism of their desire to divide, to fracture,” she said, likening it to an alliance between Mao Zedong and Ayatollah Khomeini.

      The comments have sparked outrage. On Tuesday, France’s Conference of University Presidents called for the debate “to be elevated” and that the government should not talk “nonsense.” On Wednesday, the French National Centre for Scientific Research, who Vidal said should carry out the investigation, criticised the “political exploitation that is... emblematic of a regrettable instrumentalisation of science.” On Thursday, daily newspaper Libération dedicated its front page to the debacle, quipping that Vidal had “lost her faculties”.

      However, for Fassin, and numerous other academics across France, the efforts to target them are cause for serious concern and could pose a very real danger. “This is very worrying,” he told VICE World News. “This is a political attempt to control knowledge. One imagines that it will not succeed, but the effect sought is intimidation. Above all, it helps to justify repression.”

      Frédéric Sawicki, professor of political science at Paris 1 University Panthéon-Sorbonne, said he felt “targeted” by the move. “If you declare yourself hostile to the ban on the wearing of the veil or to the organisation of a mandatory minute of silence in schools after a terrorist attack,” he said. “You are therefore an accomplice and as a consequence, you become an ‘Islamo-left-winger’!”

      “I am outraged,” he added. “The French Republic, except during the period of the Vichy regime, has always protected academic freedom. The Minister should protect this freedom at the foundation of any democracy.”

      Eyebrows have also been raised at the timing of the move by Vidal, with protests in response to the widespread problem of sexual assault on campus and huge numbers of students forced into financial uncertainty during the pandemic – leading to snaking queues for the subsidised university canteens.

      “The minister’s words are just a political diversion to make us forget her catastrophic management of higher education and research,” said Léon Thébault, a student at SciencesPo University Paris. “If Frédérique Vidal put as much energy into fighting these problems as she does into the media show, we wouldn’t have any more students living in precarity. She is out of touch with universities and students.”

      Michel Deneken, president of the University of Strasbourg, said the underlying motives behind Vidal’s announcement are purely political. “The regional and presidential elections are on the horizon,” he said. “The government is using this as a way to capture the support of the right. [Right-wing daily newspaper] Le Figaro writes every day about Islamo-gauchisme every day now.”

      French Muslim campaign groups express little doubt that it is an attempt to flirt with the far-right. “One has the impression that every week they want to find a new reason to talk about Islam,” said Sefen Guez Guez, a lawyer for the Collective Against Islamophobia in France (CCIF).

      But the French government’s crackdown on campuses also extends to legislation to limit research that is deemed unacceptable. The Senate last month adopted a bill setting the research budget for French universities, and while it is yet to pass through the National Assembly, critics say will curtail student protests and put freedom of research at stake by requiring it to “align with the values of the republic.”

      Rim-Sarah Alouane, a French legal academic and PhD candidate in comparative law at the University Toulouse Capitole, said “the vast majority of people working in academia are shocked and terrified for the future of research in this country”. She added that French academia has been “falling apart” due to budget cuts and lack of recruitment.

      For Alouane, it’s the latest in a long line of tightening of civil freedoms, including the controversial separatism law – aimed at tackling the Islamist terrorism that has grown since 2015 but labelled Islamophobic by rights groups – that was passed by the National Assembly, and the Global Security law, which at the end of last year proposed banning the filming of police, despite several high-profile cases of police violence.

      “You need to integrate this kind of announcement into a broader scope which is the hyper securitisation of our society, that is processed by limiting civil liberties on the ground of national security and public order,” she said.

      It comes as part of a wider reckoning in France, with “woke” leftist theories on race, gender and post-colonialism said to be imported from the US and the UK the target of the government’s ire. “There’s a battle to wage against an intellectual matrix from American universities,’’ Blanquer said in October.

      Philippe Marlière, professor of French and European Politics at University College London, says that those Anglophone countries are themselves facing battles over freedom of speech, “wokeness” and so-called “cancel culture” at universities.

      “I think that there’s a bit of a deja-vu with what’s happening in the UK,” he said. “But the French situation is far worse. In the UK, the attacks remain quite implicit, but in France the government is trying to taint the personalities and reputations of academics. These are highly dangerous means that is the usual approach of the far right.”

      Marlière, who has himself been the target of far-right attacks – including in a recent article claiming he “has not ceased to work to promote racialist ideology” – warns there could be serious repercussions for this approach.

      “France is in complete denial when it comes to race,” he said. “Islamo-gauchisme is of course an insult. It’s almost a physical aggression because you put people at risk. What is remarkable is that it’s becoming more mainstream.”

      The Ministry of Higher Education, Research and Innovation did not respond to a request for comment. But government spokesman Gabriel Attal said on Wednesday that French President Emmanuel Macron has “an absolute attachment to the independence of teacher-researchers.”

      https://www.vice.com/en/article/jgq9m4/if-you-thought-the-culture-war-in-the-us-and-uk-was-dumb-check-out-frances

    • Aux sources de l’« islamo-gauchisme »

      Le philosophe #Pierre-André_Taguieff revient sur les origines d’un concept qu’il a contribué à forger. Selon lui, les usages polémiques discutables du terme ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’il désigne un véritable problème : la #collusion entre des groupes d’extrême gauche et des #mouvances_islamistes de diverses orientations.

      En France, à entendre les clameurs qui montent de l’arène politico-médiatique, le nouveau grand clivage serait celui qui oppose les « islamo-gauchistes » aux « islamophobes ». Cependant, rares sont ceux qui s’assument soit en tant qu’« islamo-gauchistes », soit en tant qu’« islamophobes », sauf par provocation. L’« islamophobe » ou l’« islamo-gauchiste », c’est toujours l’autre. Ces termes d’usage polémique sont des hétéro-désignations. Mais il serait naïf de reprocher à des termes politiques d’être polémiques. En les employant, on vise à stigmatiser un individu ou un groupe, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

      Face aux « islamophobes » se tiendraient donc les « islamo-gauchistes », censés être islamophiles. Mais l’opposition est faussement claire. Il y a en effet de très nombreux citoyens français, de droite et de gauche, qui considèrent que l’islamisme, sous toutes ses formes, constitue une grave menace pour la cohésion nationale et l’exercice de nos libertés. Peuvent-ils être déclarés « islamophobes » ? C’est là, à l’évidence, un abus de langage et une confusion entretenue stratégiquement par les islamistes eux-mêmes. Ils sont en vérité « islamismophobes », et ils ont d’excellentes raisons de l’être, au vu des massacres commis par les jihadistes, du séparatisme prôné par les salafistes et des stratégies de conquête des Frères musulmans. Mais ils n’ont rien contre l’islam en tant que religion, susceptible d’être critiquée au même titre que toute religion. Quant aux « islamismophiles » d’extrême gauche, ils sont de deux types : il y a d’abord ceux qui, sur les réseaux sociaux, applaudissent les attaques jihadistes, ensuite ceux qui, intellectuels ou acteurs politiques, s’efforcent de justifier le comportement des islamistes en arguant que ces derniers ne font que réagir aux discriminations dont sont victimes les musulmans.

      À lire aussiEn finir avec l’« islamo-gauchisme » ?

      Il est de bonne méthode de revenir au moment de la formation de l’expression « islamo-gauchisme » en langue française. Il se trouve que, sur la question, j’ai joué un rôle, ce qui me permet d’intervenir en tant que témoin direct. C’est à partir de mes enquêtes, au début des années 2000 alors que débutait la seconde Intifada, sur des manifestations dites propalestiniennes où des activistes du Hamas, du Jihad islamique et du Hezbollah côtoyaient des militants gauchistes, notamment ceux de la LCR (devenue en 2009 le NPA), que j’ai commencé à employer l’expression « islamo-gauchisme », forgée par mes soins. Au cours de ces mobilisations, les « Allahou akbar » qui fusaient ne gênaient nullement les militants gauchistes présents, pas plus que les appels à la destruction d’Israël sur l’air de « sionistes = nazis ».
      Valeur descriptive

      L’expression « islamo-gauchisme » avait sous ma plume une valeur strictement descriptive, désignant une alliance militante de fait entre des milieux islamistes et des milieux d’extrême gauche, au nom de la cause palestinienne, érigée en nouvelle cause universelle. Elle intervenait dans ce qu’on appelle des « énoncés protocolaires » en logique. J’ai utilisé l’expression dans diverses conférences prononcées en 2002, ainsi que dans des articles portant sur ce que j’ai appelé la « nouvelle judéophobie », fondée sur un antisionisme radical dont l’objectif est l’élimination de l’Etat juif. Pour ne prendre qu’un exemple, dans mon article synthétique intitulé « L’émergence d’une judéophobie planétaire : islamisme, anti-impérialisme, antisionisme », publié dans la revue Outre-Terre, j’évoque la « mouvance islamo-gauchiste » en cours de formation.

      Il faut par ailleurs être d’une insigne mauvaise foi pour laisser entendre, comme le font certains aujourd’hui sur les réseaux sociaux, que je voulais par là assimiler insidieusement islam et islamisme, alors que tous mes écrits sur la question témoignent du contraire. Je n’allais pas forger, pour éviter de donner prise aux lectures malveillantes, une expression juste mais un peu lourde du type « islamismo-gauchisme », qui n’aurait d’ailleurs pas empêché des gens de mauvaise foi de s’indigner.
      « Judéo-bolchevisme »

      Que, mise à toutes les sauces, l’expression ait eu par la suite la fortune que l’on sait, je n’en suis pas responsable. Mais ses usages polémiques discutables ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’elle désigne un véritable problème, qu’on peut ainsi formuler : comment expliquer et comprendre le dynamisme, depuis une trentaine d’années, des différentes formes prises par l’alliance ou la collusion entre des groupes d’extrême gauche se réclamant du marxisme (ou plutôt d’un marxisme) et des mouvances islamistes de diverses orientations (Frères musulmans, salafistes, jihadistes) ? Pourquoi cette imprégnation islamiste des mobilisations « révolutionnaires » ?

      Ecartons pour finir un argument fallacieux, souvent repris sur les réseaux sociaux, qui consiste à rapprocher, pour la disqualifier, l’expression « islamo-gauchisme » de l’expression « judéo-bolchevisme ». Lorsqu’elle s’est diffusée, au début des années 20, dans certains milieux anticommunistes et antisémites, l’expression « judéo-bolchevisme » signifiait que le bolchevisme était un phénomène juif et que les bolcheviks étaient en fait des Juifs (ou des « enjuivés »). Il n’en va pas du tout de même avec l’expression « islamo-gauchisme », qui ne signifie pas que le gauchisme est un phénomène musulman ni que les gauchistes sont en fait des islamistes. L’expression ne fait qu’enregistrer un ensemble de phénomènes observables, qui autorisent à rapprocher gauchistes et islamistes : des alliances stratégiques, des convergences idéologiques, des ennemis communs, des visées révolutionnaires partagées, etc.

      C’est ainsi qu’on observe, d’une part, que des militants marxistes-léninistes passés au terrorisme, tel Carlos, se sont rapprochés des milieux islamistes, jusqu’à se convertir à l’islam en version Al-Qaïda et à prôner un front islamo-révolutionnaire « contre les Juifs et les croisés ». Et que, d’autre part, des islamistes se sont ralliés au drapeau du tiers-mondisme, puis à celui de l’altermondialisme (tel Tariq Ramadan), avant de donner dans le postcolonialisme et le décolonialisme pour accuser les sociétés démocratiques occidentales de « racisme systémique ». C’est ainsi qu’un pseudo-antiracisme importé des campus étatsuniens, représentant une nouvelle forme de racialisme militant désignant « les blancs » comme les seuls racistes, est devenu à la fois un moyen d’intimidation et un puissant instrument de mobilisation, principalement d’une partie de la jeunesse.

      Les querelles de mots ne doivent pas nous empêcher de voir la dure réalité, surtout lorsqu’elle contredit nos attentes ou heurte nos partis pris.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/10/26/aux-sources-de-l-islamo-gauchisme_1803530

    • Une quatrième raison de la nécessaire démission de Frédérique Vidal

      Dans la course à l’échalote identitaire qui met désormais en compétition le Rassemblement national, Les Républicains et La République en marche l’extrême-droite ne pouvait pas rester à la traîne. Sur l’un de ses sites un individu livre donc à la vindicte publique « 600 gauchistes complices de l’islam radicale qui pourrissent l’Université et la France ».

      Aux trois raisons qui d’emblée rendaient nécessaire la démission de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, à la suite de ses déclarations sur CNews et dans le Journal du Dimanche et de sa décision de demander au CNRS d’enquêter sur la présence de l’ « islamo-gauchisme » au sein de l’Université, s’en ajoute maintenant une quatrième.

      Comme il fallait s’y attendre de premières listes de dénonciation circulent. Julien Aubert, député LR du Vaucluse, en avait pris l’initiative dès l’automne en stigmatisant nominativement des universitaires.

      Dans la course à l’échalote identitaire qui met désormais en compétition le Rassemblement national, Les Républicains et La République en marche l’extrême-droite ne pouvait pas rester à la traîne. Sur l’un de ses sites un individu livre donc à la vindicte publique « 600 gauchistes complices de l’islam radicale (sic) qui pourrissent l’Université et la France ».

      Il ne s’agit de nuls autres que les signataires de la pétition publiée par Le Monde et demandant la démission de la ministre. Tant qu’à faire il eût été plus honnête de parler des 17 000 « gauchistes complices de l’islam radicale, etc. » puisque la pétition a aujourd’hui recueilli ce nombre de signataires – et ceux-ci continuent d’affluer.

      La lecture de cette liste de « gauchistes complices de l’islam radicale, etc. » est en elle-même assez comique. S’y retrouvent pêle-mêle des universitaires dont la plupart n’ont jamais écrit une ligne sur l’islam, la décolonialité, les genres ou je ne sais quelle autre phobie du bloc identitaire dont se réclame désormais sans fard la macronie, mais protestent tout simplement contre l’atteinte ministérielle à la liberté académique. Il y a en elle un côté inventaire à la Prévert désopilant quand on connaît les personnes mises en cause.

      Une fois de plus il se vérifie que les obsédés de l’ « islamo-gauchisme » et autres fadaises identitaristes parlent de choses qu’ils ne connaissent précisément pas ni ne comprennent.

      C’est par exemple ce qui les a amenés à auditionner à l’Assemblée nationale, le 1er mars, Bernard Lugan, enseignant à l’Université nationale du Rwanda de 1972 à 1983, puis à l’Université Lyon-III de 1984 à 2009, négationniste du caractère prémédité du génocide des Tutsi en 1994, polygraphe apprécié de Saint-Cyr et des nostalgiques de l’apartheid pour son insistance sur l’explication ethniciste du politique en Afrique à défaut de l’être par la corporation des historiens africanistes patentés, pour qu’il livre son expertise sur… l’opération Barkhane, en dépit de son ignorance complète du Sahel.

      Alors que l’Université et le CNRS abritent, à défaut d’ « islamo-gauchistes », nombre d’excellents spécialistes de la région, toutes disciplines, toutes générations et, horresco referens, tous genres confondus, dont le député France insoumise Bastien Lachaud s’est fait un malin plaisir de rappeler quelques noms à la présidente de la commission de la Défense nationale et des forces armées.

      Nous en sommes là.

      L’#idéologisation du savoir vient bel et bien du gouvernement, à l’initiative du président de la République lui-même, dans le cadre de la stratégie de sa réélection en 2022, comme le soulignent un nombre croissant d’observateurs de la vie politique française. J’avais moi-même parlé de maccarthysme après les déclarations de Jean-Michel Blanquer, dans ma tribune du Monde du 31 octobre.

      Au train où nous allons il faudra bientôt parler de lyssenkisme.

      Quoi qu’il en soit, Frédérique Vidal, déjà désavouée par la Conférence des présidents d’Université, l’alliance Athéna et la direction du CNRS à la suite de ses déclarations délibérées et destinées à complaire à son maître présidentiel, va devoir désormais exercer sa tutelle ubuesque sur des institutions qui vont accorder (on ne peut imaginer qu’elles se dérobent) leur protection fonctionnelle à une partie de leur personnel livrée à la haine en ligne, au harcèlement moral, voire – qu’à Dieu ne plaise – à des agressions physiques commises par quelque tête brûlée, à la suite des déclarations irresponsables qu’elle a elle-même faites et réitérées.

      Choisira-t-elle d’attendre qu’un quelconque groupe Charles Martel casse la gueule de Christelle Rabier, Sophie Wanich, Eric Fassin, Samuel Hayat et autres « islamo-gauchistes » pour qu’elle tire les conséquences de son cynisme électoral ?

      Ce gouvernement commence à sérieusement puer les années trente…

      https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-bayart/blog/030321/une-quatrieme-raison-de-la-necessaire-demission-de-frederique-vidal

    • Islamo-gauchisme : « Nous ne pouvons manquer de souligner la résonance avec les plus sombres moments de l’histoire française »

      Près de 200 universitaires du monde anglophone, parmi lesquels #Arjun_Appadurai, #Judith_Butler, #Frederick_Cooper et #Ann_Stoler, et plusieurs organisations universitaires dénoncent la « chasse aux sorcières » menée par la ministre Frédérique Vidal.

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      Nous écrivons pour exprimer notre profonde consternation devant la récente requête de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, demandant au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de diligenter une enquête sur les agissements « islamo-gauchistes » dans les universités françaises.

      Nous regrettons qu’après le passage par le gouvernement français d’une loi sur le « séparatisme » ayant déjà accentué la stigmatisation de musulmans en France, ce soit désormais aux universitaires d’être accusés de polariser les débats publics. L’idée que l’on puisse surveiller des enseignants-chercheurs sous prétexte du « dévoiement militant de la recherche » est dans les faits une menace directe de censure qui nous inquiète à plus d’un titre.

      Tout d’abord, l’Etat n’a ni le droit ni la compétence pour censurer les travaux d’universitaires qui s’appuient sur leur expertise pour contribuer à l’avancée du savoir dans nos sociétés. C’est un précédent dangereux qui ne saurait être toléré dans une société démocratique.
      Fanon, Sartre, Bourdieu…

      L’argument selon lequel des universitaires, soi-disant « islamo-gauchistes », risquent de diviser la société est dans les faits un effort visant à diffamer nos collègues. Cette #attaque est de surcroît justifiée au nom de la protection de la République face à l’alliance supposée entre une partie de la gauche et un groupe religieux.

      Nous ne pouvons manquer de souligner la résonance avec les plus sombres moments de l’histoire française, et notamment avec un discours attaquant les « judéo-bolcheviques » qui déjà servait à créer l’#amalgame entre engagements politiques et religieux.

      Par ailleurs, les approches actuellement sous le feu de la critique ont été directement inspirées par quelques-unes des plus brillantes figures de la tradition philosophique, littéraire et sociologique française. En tant que chercheurs travaillant aux États-Unis et ailleurs, nous sommes redevables intellectuellement envers la France pour avoir contribué par ses universités à l’émergence de penseurs tels que #Frantz_Fanon, #Albert_Memmi, #Hélène_Cixous, #Aimé_Césaire, #Paulette_Nardal, #Jean-Paul_Sartre, #Pierre_Bourdieu, #Louis_Althusser, #Jacques_Derrida et #Michel_Foucault.

      La plupart de ces figures n’étaient pas seulement des penseurs, mais aussi des individus impliqués dans des #luttes_politiques prolongées pour rendre nos sociétés meilleures. Ces #intellectuels_engagés sont devenus les piliers des diverses approches qui sont désormais attaquées sous le nom de « #post-colonialisme. »

      Censure

      Qu’un pays qui a tant contribué à faire avancer la #pensée_critique tourne ainsi le dos à son #patrimoine_national n’est pas seulement alarmant, c’est aussi dénué de vision à long terme. Nous ne demandons pas que tout le monde embrasse ces approches et reconnaisse leurs mérites, mais simplement que les universitaires français puissent en débattre et les partager avec leurs étudiants, si tel est leur bon vouloir.

      Enfin, ceux qui gouvernent l’enseignement supérieur feraient mieux de chercher des solutions concrètes au problème de la #discrimination_raciale en France, plutôt que de se lancer dans une chasse aux sorcières contre des chercheurs. Las, plutôt que de soutenir des universitaires afin de faire avancer la lutte commune pour l’égalité, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche les menace de censure.

      Plutôt que de répondre à la souffrance des étudiants dans un contexte de pandémie globale, ou aux problèmes économiques auxquels est confrontée l’éducation publique, Frédérique Vidal et ses collègues désignent des enseignants comme la principale #menace pesant sur les universités françaises.

      De nombreux signataires de la présente tribune ont bénéficié de leurs échanges prolongés avec des universités françaises, que ce soit avec des individus ou au niveau institutionnel. Nous souhaitons que cette collaboration avec nos collègues français se poursuive dans un esprit de débat ouvert et libre. C’est pourquoi nous attirons à nouveau votre attention sur les graves #dangers que ces menaces de censure font peser sur la #liberté_académique.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/04/islamo-gauchisme-nous-ne-pouvons-manquer-de-souligner-la-resonance-avec-les-

      –—

      Liste des signataires :
      https://docs.google.com/document/d/1sAvvdgTRQgx-L5XaiX2e8g76Y1hjJkxDeBRudgq3Lrg/edit

    • L’université menacée par « l’islamo-gauchisme » ? Une cabale médiatique bien rodée

      Problème public numéro un à l’université ? Depuis les déclarations de la ministre Frédérique Vidal face à Jean-Pierre Elkabbach autour des « universités en proie à "l’islamo-gauchisme" » (un des thèmes de « l’interview-tribune » de CNews), et ses velléités de commander une enquête sur le prétendu phénomène dans les facultés françaises, le sujet est traité partout dans les grands médias. Enième illustration de la capacité de ces derniers à co-construire un problème public en grossissant et déformant les faits convoqués en plus de balayer les positions du CNRS d’un revers de main, l’épisode nous invite à nous repencher sur une précédente séquence, ayant largement labouré le terrain de la cabale politico-médiatique actuelle : le « Manifeste des 100 » publié dans Le Monde en octobre 2020, et pour ce qui concerne Acrimed, ses dites « preuves à l’appui », composées majoritairement d’articles de presse.

      « Comment l’islamo-gauchisme gangrène les universités » (Une du Figaro, 12/02), « alliance entre Mao Tsé-Toung et l’ayatollah Khomeini » (Jean-Pierre Elkabbach, CNews, 14/02), « peste intersectionnelle qui ronge les facs » (Raphaël Enthoven, Twitter, 16/02), « Nos facs sont-elles gangrénées par l’islamo-gauchisme ? » (« Grandes gueules, RMC, 17/02), « Islamisme à l’université : faut-il confier l’enquête au principal suspect ? » (Le Point, 17/02), « "Islamo-gauchisme" à l’université : comment Frédérique Vidal s’est piégée » (L’Express, 19/02), « Islamo-gauchisme : la ministre persiste » (en Une du JDD, 21/02), « Islamo-gauchisme dans les universités : "Il n’y a pas lieu de faire de polémique", selon Vidal » (en interview chez RTL, 22/02), « Islamo-gauchisme : il faut sauver la soldate Vidal » proclame Franz-Olivier Giesbert qui parle lui de « totalitarisme » (Le Point, 25/02), « Universités : les nouveaux fanatiques » (LCI, 27/02)… Une nouvelle séquence de chasse aux sorcières médiatique, coproduite avec une partie de la classe politique et du gouvernement (ministre de l’Enseignement supérieur en tête), s’est déroulée en ce mois de février 2021 sur les plateaux des chaînes d’info, dans les pages de certains quotidiens nationaux et d’une grande partie de la presse magazine, en passant par les comptes Twitter des éditocrates, gagnant une nouvelle fois l’ensemble du paysage médiatique.

      Si tous les médias ne versent pas dans le même degré d’outrances, et si certains (rares) ont même (enfin) l’idée d’inviter des chercheurs jusqu’alors inaudibles dans l’espace du débat autorisé, le sujet de « l’islamo-gauchisme » – et de sa prétendue omniprésence dans les universités françaises – occupe bel et bien le haut de l’agenda. La mécanique est alimentée par d’innombrables dépêches AFP, occupées à titrer sur la moindre « petite phrase » de responsable politique, par d’intarissables « débats » et par de multiples interviews, conduites par d’infatigables journalistes tribuns… sans compter les tribunes et pseudo « enquêtes », en passant par les instituts de sondage, qui ne résistent pas à entretenir la machine médiatique (savamment sollicités par les médias eux-mêmes) en fabriquant l’opinion qu’ils prétendent sonder [1].

      Les émissions de service public n’y coupent pas non plus : « Islamo-gauchisme : entre opportunisme politique et débat scientifique » titre la matinale de France Culture (23/02), « Enquête ouverte sur "l’islamo-gauchisme" à la fac » annonce « C à vous » (France 5, 17/02) dans une discussion avec… Gérald Darmanin ; « Islamo-gauchisme : fantasme ou réelle menace politique ? » demande encore « C ce soir » (France 5, 17/02) ; « Islamo-gauchisme : la polémique » titre à son tour « C l’hebdo » (20/02), « Islamo-gauchisme à l’université : fantasme ou réalité ? » radotent « Les Informés » (France Info, 18/02), « Islamo-gauchisme : Frédérique Vidal s’invite au cœur du débat politique » ose le 20h de France 2 (21/02). Revenant sur les propos de la ministre, France Inter en fait même son « mot de la semaine » (21/02), dont le « décryptage » est confié au fin analyste et expert Renaud Dély, éditorialiste sur France Info et Arte [2]. Et le 26 février, à peine deux minutes avant la fin de l’interview matinale, Nicolas Demorand (France Inter) demande à Gabriel Attal, porte-parole de LREM, s’il « estime que "l’islamo-gauchisme" gangrène l’université […], oui, non ? »

      Pendant ce temps, les problèmes structurels qui frappent de plein fouet l’université (manque de moyens et des postes pérennes, précarité voire détresse économique et morale des étudiants, etc.) sont relégués au second plan dans les grands médias, les angles morts révélés par ce genre d’obsessions éditoriales se multipliant. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) par exemple, menée par le gouvernement actuel et encore combattue par « 114 universités et écoles, 330 labos, 30 collectifs de précaires, 157 revues, 16 sociétés savantes, 47 séminaires, 39 sections CNU et 11 sections CoNRS, 54 évaluateur·trices de l’HCERES… » [3], reste ainsi plus que jamais « d’actualité » dans les faits, quoique négligée et traitée de manière superficielle par une grande partie des médias dominants. Car rien n’y fait : déformant ou hypertrophiant certains "faits" d’actualité encore plus que d’ordinaire, la focale médiatique construit « l’islamo-gauchisme à l’université » et les théories intersectionnelles ou décoloniales comme un problème public de premier plan. Ainsi Le Figaro peut-il se fendre de trois Unes sur le sujet entre le 12 et le 26 février, et Le Point y consacrer pas moins de trois éditoriaux dans son numéro du 25 février, dont celui de BHL qui a tranché du haut de sa superbe : « Un spectre hante les universités et que ce soit celui de l’islamo-gauchisme n’est pas douteux. Que les universités […] ne puissent elles-mêmes s’y dérober et devenir je ne sais quels territoires perdus de la pensée critique me semble également l’évidence. »

      Un terrain médiatique labouré de longue date : le cas du « Manifeste des 100 »

      Il faut dire que ce discours contre l’université française (et les études post-coloniales en particulier) a gagné en amplitude depuis l’assassinat de Samuel Paty. En octobre 2020 s’étaient en effet déjà multipliés les tribunes alarmistes, les éditos survoltés et les Unes tapageuses. Et depuis, les stars de l’info n’ont de cesse d’entretenir le même climat anxiogène à coups de questions désinformées, comme ce 1er février où Léa Salamé interrogeait Gérald Darmanin :

      Si on parle de ce qui se passe dans nos universités françaises, ces idées racialistes, indigénistes, qui viennent des campus américains, cette idéologie... idée différentialiste, aujourd’hui, elle n’a pas gagné selon vous dans les universités françaises ? Vous n’avez pas l’impression qu’elle gagne du terrain chaque jour ?

      Les « polémiques » et « controverses » actuelles ne sauraient donc être abordées sans rappeler combien le terrain médiatique est labouré de longue date par des « entrepreneurs de cause », reçus à colonnes ouvertes et micros branchés.

      Revenons ainsi sur un cas emblématique. Le 31 octobre 2020, une centaine d’universitaires (auxquels se sont ajoutés cent-cinquante-huit nouveaux signataires) publiaient dans Le Monde une tribune en soutien à Jean-Michel Blanquer, lequel dénonçait au micro d’Europe 1 un « islamo-gauchisme » qui « fait des ravages à l’université » [4]. Les signataires reprenaient alors à leur compte ces graves accusations. Ils s’alarmaient en outre d’un « militantisme parfois violent » et d’un « déni » des universitaires (en général), et d’une « liberté de parole tend[ant] à [se] restreindre de manière drastique » à l’université. Que pointaient-ils du doigt ? « L’islamisme », et plus diversement « les idéologies indigéniste, racialiste et "décoloniale" (transférées des campus nord-américains) » qui nourriraient une « haine des "blancs" et de la France ». Des « idéologies » dont les signataires s’attachaient à montrer la matérialisation en-dehors de l’université, en pointant notamment « le port du voile […] qui se multiplie ces dernières années ». En conclusion, ils demandaient à la ministre Frédérique Vidal « de mettre en place des mesures de détection des dérives islamistes [à l’université], de prendre clairement position contre les idéologies qui les sous-tendent, et d’engager nos universités dans ce combat pour la laïcité et la République ».

      Des « preuves à l’appui » médiatiques

      L’histoire aurait pu en rester là : une prise de position dans les pages « idées » d’un grand quotidien, comme il y en a des dizaines chaque semaine. Mais les signataires du « Manifeste » sont allés plus loin, en créant un site internet sur lequel ils revendiquent — entre autres — de mobiliser des « preuves » à l’appui de leur propos. Ce qui était « opinion » deviendrait ainsi « faits », comme on peut le lire sur la page d’accueil du site : « […] Tous les éléments rassemblés sur ce site depuis la publication du Manifeste en témoignent : articles de presse, livres, témoignages, mais aussi exemples de connivences entre des islamistes patentés et certains universitaires et chercheurs militants. […] Parlons moins mais parlons vrai. Parlons des faits. »

      Or il s’avère que le corpus des « preuves » en question est presque exclusivement constitué d’articles et d’émissions publiés et diffusées majoritairement dans les grands médias : 47 articles, cinq livres, trois émissions de radio et un documentaire [5]. Ce qui ne pouvait manquer d’interpeller un observatoire des médias comme Acrimed [6]. « Parlons des faits. » Dont acte. Nous nous sommes donc attelés à analyser et objectiver le corpus fourni : les articles/émissions cités s’appuient-ils sur des données scientifiques, statistiques et sur un ensemble d’éléments à même d’étayer les accusations contre l’université française dans son ensemble ? Quel statut ont ces articles ? Sont-ce des enquêtes, des reportages ou des tribunes et des commentaires ? Quel est le statut de leurs auteurs ? Comment présentent-ils les travaux en sciences sociales incriminés ? Les relayent-ils seulement ? Etc.

      Le nombre important d’articles laissait penser que les universitaires s’étaient donné la peine de bien faire leur travail ; qu’ils avaient puisé dans un corpus hétérogène (où le commentaire se nourrit de l’enquête et des statistiques) et pluraliste (où les journaux d’opinion côtoient les journaux d’information et d’investigation). Et pourtant…

      Vous avez dit « preuves » ?

      Sauf erreur de notre part, il n’y a tout simplement aucune statistique ou étude empirique approfondie sur l’invasion des théories dites « indigénistes » ou « racialistes », encore moins sur les prétendues « connivences entre des islamistes patentés et certains universitaires et chercheurs militants », pas plus que sur la restriction « drastique » de « la liberté de parole » à l’université. Ces questions sont pourtant au centre du propos du « Manifeste ». Vous avez dit « preuves » ?

      Une absence d’autant plus problématique que les différents articles du corpus usent (et abusent) de qualificatifs soulignant la progression, en nombre et en intensité, de ce qui est présenté comme une « menace » ou un « danger ». Entre autres : « montée croissante des pensées racialiste, décolonialiste et indigéniste » qui « inquiète de nombreux étudiants et parlementaires » (Le Figaro, 10 janvier 2021) ; « le politiquement correct et l’affirmation du droit des minorités se sont largement répandus dans les facultés » (L’Opinion, 30 octobre 2019) ; « l’emprise croissante d’un dogme qui […] ignore la primauté du vécu personnel et dénie la spécificité de l’humain » (Le Monde, 25 septembre 2019) ; « En quelques années, les théories intersectionnelles se sont imposées dans les amphis des sciences sociales » (Marianne, 12 avril 2019) ; « l’influence grandissante de l’islamo-gauchisme sur la faculté » (Causeur, 20 novembre 2017)…

      Une menace grandissante sans statistique ? Et pour cause [7]…

      Mais cette absence de données chiffrées ne suffit évidemment pas à rejeter en bloc les « preuves à l’appui » du Manifeste. Une autre interrogation peut alors porter sur le nombre d’enquêtes et de reportages dans le corpus. Et force est de constater que le journalisme d’investigation n’y a pas bonne presse…

      Les tribunes ou formats apparentés (communiqués, éditos…) arrivent largement en tête : près de la moitié des articles (21 sur 47), auxquels il faut ajouter les interviews (8). Ils sont suivis des chroniques (ou d’articles non basés sur un reportage) signées de journalistes « maison » (13). En résumé, seuls cinq articles se basent sur une enquête. Et encore reste-t-il à souligner la déontologie pour le moins approximative qui les caractérise, notamment en termes de pratique du contradictoire et de pluralité des sources (voir en annexe 1, une courte analyse de l’une des enquêtes). Ces enquêtes se résument bien souvent à l’interview de quelques enseignants, étudiants et militants (dont on ne sait pas comment ils sont sélectionnés, ni à quel point ils sont représentatifs ou illustratifs de l’objet de l’article) et/ou à la retranscription de propos entendus durant un évènement. Le tout est rarement contextualisé et circonstancié. Quel statut accorder en effet à une invective lancée par un étudiant à un enseignant durant un cours ou un séminaire, ou à des tensions et conflits entre militants lors d’une réunion ? Dans quelle mesure peut-on parler d’une tendance régulière ou croissante à l’université, et si c’est bien le cas, dans quelles proportions ?

      Plus généralement, il est pour le moins significatif qu’aucun article scientifique publié dans une revue à comité de lecture (faisant appel à des pairs et à des relecteurs extérieurs pour évaluer l’article) ne vienne « appuyer » une tribune d’universitaires. Pour gage de sérieux scientifique, peut-être ses auteurs se contentent-ils des cinq livres référencés sur leur site, qui font la part belle à l’essai et qui ne s’éloignent guère de leur espace intellectuel de prédilection. L’un d’eux est ainsi écrit par un des premiers signataires du « Manifeste » (Pierre-André Taguieff, à l’origine du « concept » d’« islamo-gauchisme »), qui occupe également une bonne place dans les articles de presse « à l’appui » : une fois comme auteur, deux fois dans des entretiens donnés au Figaro et une fois avec un extrait de l’un de ses essais. Un deuxième ouvrage « preuve » (constitué, en guise d’enquête, de « témoignages et verbatim […] recueillis lors de colloques, de sessions universitaires ou de rassemblements associatifs ») est rédigé par Anne-Sophie Nogaret et Sami Biasoni. Tous deux écrivent pour Causeur. La première apparaît à plusieurs reprises dans les articles de presse du corpus. Et le second est, en plus de ses fonctions universitaires (chargé de cours à l’Essec, doctorant en philosophie à l’ENS), banquier d’investissement et conseiller politique LR… Les autres livres sont : un essai de Pascal Bruckner, que l’on ne présente plus (et qui a préfacé l’ouvrage d’Anne-Sophie Nogaret et Sami Biasoni…) ; un essai de Fatiha Boudjahlat, habituée des colonnes de Causeur et Valeurs actuelles ; un ouvrage du sociologue Manuel Boucher, dont une tribune publiée dans Marianne figure également dans le corpus, dans laquelle il s’en prend à Clémentine Autain (députée du groupe La France insoumise) qui serait dans « une logique munichoise servant les intérêts des extrémistes nationalistes ». Sic.

      Vase clos : des médias d’opinion (de droite) massivement mobilisés

      L’impression de vase clos se poursuit lorsque l’on regarde d’un peu plus près les médias mobilisés, ainsi que la circulation entre ses signataires et les intervenants des articles de presse. Sur les 50 auteurs des 47 articles, on dénombre 26 auteurs universitaires [8], parmi lesquels… 22 sont logiquement signataires du « Manifeste des 100 ». Ainsi, on ne s’étonne guère que plus de la moitié des articles (28) comporte au moins une référence à un signataire de la tribune, ou que leur auteur se retrouve dans une autre « preuve à l’appui ».

      Ensuite, il est à noter que près de la moitié des articles (20) proviennent de médias d’opinion, marqués à droite voire à l’extrême droite : Figarovox (5), Le Point (7), L’Opinion (3), Causeur (2), Atlantico (2), Le Figaro (1).

      En deuxième position du corpus figurent une diversité de sources intermédiaires (12 au total), que l’on ne peut soupçonner d’être en opposition à ce peloton de tête. On y trouve d’abord cinq articles de médias dédiés à l’information ou à la discussion « intellectuelle » : le « portail des livres et des idées » Nonfiction livre quatre contributions (en réalité une contribution en quatre parties, du même auteur : un sémanticien… François Rastier), la cinquième venant d’une revue électronique de philosophie « dévolue à la présentation et l’analyse des nouveautés éditoriales publiées en langue française » (Actu Philosophia). Quatre autres articles de cette deuxième catégorie viennent ensuite de médias qui se destinent à la réponse à l’actualité, à l’opinion ou à la demande politique : une plateforme se définissant comme un « organisateur de débats pressants » (Persuasion), une « agence intellectuelle » se disant « d’inspiration réformiste » (Telos), un observatoire du « conspirationnisme » (Conspiracy Watch) et un blog (Mezetulle). Les trois derniers sont signés du journal satirique Charlie Hebdo, par deux fois, et d’une association, la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

      Enfin, une troisième et dernière catégorie est composée de médias classés « au centre » ou « à gauche » (15 au total) : Le Monde (5), Marianne (5), Libération (3), Télérama (1) et L’Obs (1).

      À propos de ce panorama, on remarquera que les médias les plus représentés contribuent activement depuis au moins une décennie à construire le « problème » de l’islam et de l’immigration dans le débat public, et à fustiger sans discontinuer les « obsédés de la race, du sexe, du genre, de l’identité », pour reprendre la formule placardée en Une de Marianne (avril 2019) : trois thématiques dont ces médias font régulièrement leurs choux gras, quand elles ne sont pas érigées en obsessions éditoriales [9]… En témoignait (encore) dernièrement la Une du Point [10] (14 janvier 2021), agitant comme des épouvantails les « déboulonneurs », « indigénistes », la « gauche racialiste » mais également « l’écriture inclusive ».

      Si d’autres médias et acteurs politiques (du côté de la gauche républicaine notamment) se sont appropriés ce sujet, une récente étude statistique de l’Ina [11] corrobore d’ailleurs le rôle joué par cette (petite) poignée d’entrepreneurs médiatiques – chroniqueurs ou titres de presse – dans la légitimation et la promulgation du pseudo « concept » d’« islamo-gauchisme » et partant, dans la banalisation de son usage dans le débat public :

      À compter de cet événement [l’attentat contre Charlie Hebdo], le terme [« islamo-gauchisme »] trouve ses entrepreneurs de cause : un petit nombre de journalistes le convoqueront désormais à l’envi, contribuant à en ritualiser l’usage. Ivan Rioufol, Gilles-William Goldnadel, surtout, mais aussi Éric Zemmour, Alexandre Devecchio, Étienne Gernelle et Michel Onfray à la fin de l’année 2015, forment ce personnel médiatique rassemblé autour d’un petit nombre de titres — Le Figaro, Le Point, Marianne.

      Autant dire qu’au total, ce corpus est l’incarnation d’une information et d’idées qui circulent en vase clos [12] : forte homogénéité des médias mobilisés qui répond à l’homogénéité toute aussi importante des auteurs des articles. En résumé, les opinions de ces universitaires (notamment les plus médiatiques d’entre eux) ne pouvaient que rencontrer celles des médias qui en assurent déjà la visibilité et la promotion…

      Un corpus qui révèle davantage les biais ordinaires du journalisme dominant que des « preuves » factuelles

      Sans même mentionner la part non négligeable de productions du corpus dans lesquelles on peine à trouver le moindre lien avec la problématique initiale (l’université) [13], il faut enfin souligner combien les différents articles de presse et émissions mis en avant sont avant tout des « preuves à l’appui » des travers ordinaires du journalisme dominant. Un journalisme notamment marqué par l’affranchissement quasi systématique du contradictoire, entre autres règles professionnelles de base : ainsi les termes du débat ne sont-ils quasiment jamais interrogés, les travaux universitaires incriminés rarement cités, et le pluralisme… piétiné (dans le cas des cinq enquêtes figurant dans le corpus).

      Et quand il ne s’agit pas de tribune (un format qui ne permet pas la contradiction), il n’est pas rare que les interviews soient d’une complaisance à l’égard des intervenants (voir deux exemples en annexe 2), n’ayant d’égal que la disqualification violente et arbitraire des chercheurs, étudiants et universitaires taxés contre leur gré [14] d’« indigénistes » ou d’ « identitaires ». Souvent en leur absence, et plus encore en leur présence : car lorsque ces derniers ont la rare occasion de présenter leur point de vue, on peut apprécier les conditions dans lesquelles ils sont reçus…

      Reportons-nous pour cela à l’une des trois émissions de France Culture citées « à l’appui » du Manifeste : « Signes des temps » (25 octobre 2020), consacrée à « la crise dans l’enseignement et crise de la gauche après l’assassinat de Samuel Paty ». Une émission bien connue d’Acrimed puisque nous l’épinglions déjà dans notre article consacré à la traque médiatique des « islamo-gauchistes », comme une illustration exemplaire d’ « interrogatoires journalistico-policiers en règle », durant laquelle Marc Weitzmann [15] est rapidement sorti de son rôle de présentateur pour endosser celui de procureur contre Mélanie Luce, présidente du syndicat étudiant Unef. En effet, si les trois autres intervenants avaient eu droit à des questions ouvertes les invitant à rebondir sur les termes de leurs propres écrits, Mélanie Luce s’est vue sommée de répondre à une série d’accusations. Le tout enrobé de sous-entendus, amalgames et suspicions à son encontre (voir en annexe 3).

      Ainsi la question du pluralisme dans les différentes productions médiatiques « à l’appui » se joue-t-elle autant dans l’absence – ou la disqualification immédiate – de contradicteurs que dans les cadrages à sens unique du débat. L’escroquerie des « preuves à l’appui » est de taille lorsque l’on constate que France Culture (dont trois émissions sont citées dans le corpus, et dans lesquelles on peut aisément repérer des nuances et contre-arguments au propos du « Manifeste »), a pourtant beaucoup produit sur la question. Notamment, une série documentaire de l’émission « LSD » en quatre épisodes (« Les débats de société à l’assaut de l’université », quatre heures au total), n’apparaît pas dans les « preuves à l’appui », alors qu’elle donne à voir ce que la pratique d’un (vrai) pluralisme, incluant donc les chercheurs concernés, apporte à la salubrité du débat public.

      *

      Ainsi les amalgames et les analyses fourre-tout (« islamisme », travaux « décoloniaux/racialistes », port du voile, etc.) cachent-ils donc très mal le caractère hautement politique du « Manifeste », appuyé par et sur une série d’articles loin d’être « factuels » ou « neutres ». Tous répondent en réalité d’un raisonnement circulaire, qui pourrait se résumer comme suit : « Il existe un danger "islamiste" et "racialiste" à l’université. La preuve ? Nous le dénonçons. »

      Le problème n’est pas tant que ce monde d’entre-soi puisse se satisfaire d’une circulation intellectuelle et médiatique en circuit fermé : ils ont évidemment le droit de penser ce qu’ils veulent, et de le dire publiquement ! C’est finalement le pluralisme des idées et des opinions dans les médias dominants qui est en jeu, et son déséquilibre structurel flagrant. De même que l’appauvrissement en continu du débat public. Il est ainsi pour le moins surprenant, de la part d’universitaires et chercheurs censés être au fait des courants de pensée et des discussions et controverses académiques nécessaires à la progression de la connaissance, de les voir rabattre un ensemble de recherches en sciences humaines et sociales à une « haine des "blancs" » ou à des traces suspectes d’« islamo-gauchisme »… Encore plus surprenant d’accuser des adversaires de faire œuvre d’idéologie et non de science, de sacrifier les idéaux de la recherche pure sur l’autel de leur militantisme – une conception en outre épistémologiquement douteuse de la « neutralité » absolue du savant – tout en déroulant d’un autre côté une litanie de jugements éminemment marqués idéologiquement, sans avoir recours au moindre travail scientifique rigoureux — ou en ignorant superbement les travaux existants. Le tout en recevant les soutiens d’Emmanuel Macron, en mobilisant les analyses d’une conseillère régionale du Val-d’Oise, ou encore en étant signataires de l’appel des 80 intellectuels contre le « décolonialisme » aux côtés d’Alain Finkielkraut et… Bernard de la Villardière.

      De tels discours bifaces et autres pétitions de convictions pourraient ainsi faire sourire s’ils ne s’inscrivaient pas dans une offensive politico-médiatique d’ampleur. Et dont les conséquences dépassent en réalité de loin le bavardage hors sol : ainsi des attaques concrètes contre la recherche, son autonomie et les libertés académiques voient-elles le jour, depuis la mission d’information sur les « dérives idéologiques à l’Université » réclamée par deux députés LR, jusqu’à l’enquête souhaitée au plus haut sommet de l’État par la ministre Frédérique Vidal [16]. Une croisade médiatico-politique, décuplée depuis les attentats de 2015, qui montre plus que jamais les dangers d’un fonctionnement médiatique donnant, à travers un ensemble de mécanismes, le primat à « l’opinion » sur l’information et la connaissance scientifique.

      https://www.acrimed.org/L-universite-menacee-par-l-islamo-gauchisme-Une

    • « L’éthique de la recherche, c’est la capacité à distinguer les enjeux, à ne pas glisser de la théorie vers l’idéologie »

      Face au mélange entre science et politique, au refus du #pluralisme, les chercheurs doivent pouvoir échanger de façon argumentée et réfutée, en s’employant à « éviter les #fractures et les #enclaves », explique le géographe Jacques Lévy dans une tribune au « Monde ».

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      Une des effets dommageables de la prise de position de Frédérique Vidal sur l’ « islamo-gauchisme » à l’université a été de permettre à ses détracteurs d’inverser son propos et de porter la charge sur les lanceurs d’alerte. Pourtant, il existe bien des motifs d’#inquiétude sur la relation entre la société et ses chercheurs, et pas seulement en sciences sociales. Pour y voir plus clair, distinguons trois plans : celui des théories, celui du mélange des genres et celui du pluralisme.

      Les théories qui cherchent à expliquer le monde sont nombreuses et tant mieux ! L’une d’elles se fonde sur une vision communautaire du social : elle se représente la société comme une constellation de groupes aux appartenances non choisies et irréversibles. La fameuse « #intersectionnalité » consiste en une #essentialisation des #identités, qu’on peut éventuellement croiser, mais sans les remettre en question. Cette école de pensée tente de sauver le #structuralisme_marxiste, dans lequel la communauté de #classe était centrale, en ajoutant de nouvelles « structures » à un édifice qui se lézarde, pris à contre-pied par l’irruption des #singularités_individuelles. On peut préférer, dans le sillage de Norbert Elias (1897-1990), le paradigme de la « société des individus », qui décrit un monde où les individus acteurs prospèrent de conserve avec une société postcommunautaire. La différence entre ces deux conceptions est patente, mais on ne peut s’en plaindre. Cela, c’est le débat, sain parce que libre et transparent, qui caractérise la démarche scientifique.

      Création de monstres

      Le danger apparaît avec le mélange des genres entre science et #politique. Roger Pielke (The Honest Broker, Cambridge University Press, 2007, non traduit) a montré, à propos des débats sur le climat, que lorsqu’un sujet est marqué à la fois par des controverses scientifiques et des oppositions politiques fortes, les deux dissensus peuvent s’épauler et créer des monstres : le militant choisit l’hypothèse qui l’arrange pour se parer de la #légitimité_scientifique, tandis que le chercheur se mue subrepticement en un politicien sans scrupule. Les chercheurs sont aussi des citoyens et ils ont bien le droit de l’être. Leurs expériences personnelles peuvent être des ressources pour la connaissance.

      Si la conscience que les registres ne doivent pas se fondre les uns dans les autres fait défaut, les savants se muent tout bonnement en #idéologues d’autant plus déplaisants qu’ils s’abritent derrière leur statut. On voit fleurir des #novlangues dignes du 1984 de George Orwell, lorsque, au nom de la science, l’ « antiracisme » couvre un nouveau type de racisme, ou lorsque la « démocratie éco logique » vise une dictature des écologistes intégristes. L’enquête qu’ont menée les chercheurs britannique et américain Helen Pluckrose et James Lindsay (Cynical Theories, Pitchstone Publishing, 2020, non traduit) montre que des revues universitaires prestigieuses acceptent aisément de publier des textes délirants dont on aimerait pouvoir rire mais qui sont animés par une idéologie de la haine intercommunautaire et n’hésitent pas à traiter de « négationniste » toute prise de position divergente.

      Le troisième plan est sans doute le plus grave. Il s’y déroule une attaque frontale contre la démarche scientifique et un refus du pluralisme des idées. De la « #positionalité » (l’autoanalyse par le chercheur de biais liés à sa position sociale) déjà ambiguë, on est passé à la #standpoint_theory, un oxymore qu’on peut traduire par la « théorie-point de vue », qui décrète que l’ « #objectivité_forte » ne peut être atteinte que si le chercheur s’appuie sur sa propre #expérience. Seules les femmes peuvent parler des femmes, seuls les Noirs peuvent parler des Noirs, et c’est ainsi que les women studies ou les black studies désignent, par défaut, à la fois l’objet d’études et l’identité du chercheur. Une épistémologie ubuesque dans laquelle l’histoire des temps reculés devient impossible même si l’on s’intéresse aux dominés et où le travail de terrain et l’observation participante sont bannis. C’est une technique pour discréditer les travaux qui dérangent, rappelant la stalinienne opposition entre « science bourgeoise » et « science prolétarienne .

      Un contrat exigeant signé avec la société

      Cette fois, c’est l’appartenance ou non à une communauté définie par un principe biologique, le sexe ou la race, qui arme les censeurs. La #cancel_culture, cette posture de l’annulation et de l’#annihilation, s’appuie sur la tradition puritaine américaine qui, en dénonçant des blasphèmes, cherche à intimider, parfois à brutaliser les récalcitrants.

      Il y a donc plusieurs dangers, qu’il ne faut pas confondre. C’est justement cela le principal risque : le #glissement, de la théorie vers l’idéologie et de la désinvolture vers la #négation_de_l'autre. L’#éthique de la recherche réside au contraire dans la capacité à distinguer les enjeux différents. Le contrat que les chercheurs signent avec la société en s’engageant à construire autant qu’il est possible, par leur observation et par leur raison, des #vérités_objectives est exigeant. Ceux qui le déchirent minent la confiance de nos concitoyens. Ce contrat est subtil et il ne peut être vérifié que dans la pratique incessante d’échanges argumentés et réfutés, dans le monde de la recherche, mais dans l’ensemble de la société qui, elle aussi, nous écoute, nous lit et nous évalue. Le #tournant_éthique que nous vivons se manifeste à chaque fois qu’on peut imaginer une proportionnalité entre #liberté et #responsabilité. Ce tournant concerne les puissants et les puissances, mais tout autant chaque individu.

      Face à une société états-unienne tristement clivée, l’Europe peut montrer l’exemple en s’employant à éviter les fractures et les enclaves de manière que tous puissent continuer à parler à tous. De ce nécessaire dialogue les sciences du social comme celles du monde biophysique ou les mathématiques ne peuvent s’affranchir.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/02/l-ethique-de-la-recherche-c-est-la-capacite-a-distinguer-les-enjeux-a-ne-pas
      #Jacques_Lévy

    • #Etienne_Balibar : « Le conflit fait partie des lieux du savoir »

      Alors que le gouvernement reproche aux universitaires leur militantisme, le philosophe s’interroge : quel rapport y a-t-il en sciences sociales entre la nécessité de prendre parti et celle du savoir pour le savoir ? L’université doit, plus que par le passé, ouvrir ses portes et ses oreilles à l’extérieur de la société.

      On peut trouver effarant (c’est mon cas) que les ministres de l’Education et de l’Enseignement supérieur, encouragés du sommet, soient allés ramasser dans un caniveau idéologique une épithète aux sinistres résonances pour lancer dans l’Université et au CNRS une campagne d’épuration.

      On peut s’inquiéter (c’est mon cas) de la vitesse avec laquelle s’accomplit le démantèlement de la recherche publique autonome, à travers l’austérité budgétaire et la généralisation des crédits ciblés (et contrôlés) « par objectifs ».

      On peut se désoler (c’est mon cas) de voir les porte-parole de la « qualité de la science française » vouloir interdire à nos étudiants de participer à de grands courants internationaux d’innovation et de pensée critique, censés attenter aux valeurs républicaines, nous enfermant ainsi dans le provincialisme et le chauvinisme.

      On peut – alors même qu’on défend, comme je le fais, la légitimité des études de « race », de « genre », de « classe », de « culture postcoloniale », ainsi que toutes leurs intersections – savoir mettre en garde contre les amalgames sans fondement historique et les interdits de parole sectaires aux marges de l’Université.

      On peut (ce qui est mon cas) regretter de voir des sociologues et historiens, qui avaient contribué par des travaux de référence à la critique des inégalités et des exclusions sociales ou nationales, rallier avec aigreur le camp du #conservatisme et du #corporatisme_intellectuels.

      Mais tout ceci ne fait pas avancer la question épistémologique : Quel rapport y a-t-il, dans le champ desdites sciences humaines et sociales, entre la nécessité de prendre parti, et celle du savoir pour le savoir (le seul qui mérite ce nom, en vérité) ? Voici que se pose à nouveau la question de Max Weber dans ses conférences de 1919 (1) : Quelle est la « vocation » de la science ? En quoi diffère-t-elle de la « vocation » de la politique ? Or la solution qu’il proposait alors : « #neutralité_axiologique », séparation des deux « éthiques » (de la #conviction et de la #responsabilité) s’est avérée impraticable.

      Je vois quatre raisons à cela. Elles dessinent comme une unité de contraires, dans laquelle nous avons à tracer notre route, sans céder sur aucune exigence.

      Non aux institutions de #monologue

      Premièrement, l’Université et ses centres de recherches ne peuvent plus être des institutions de monologue. Elles doivent, plus que par le passé, ouvrir leurs portes et leurs oreilles à l’extérieur de la société, ou mieux de la cité. Nul ne conteste qu’il faille étudier, transmettre des savoirs, s’exercer à l’argumentation rationnelle : tout cela se fait dans des salles de classe et de séminaires. Mais l’objet lui-même, dont on recherche l’intelligibilité, est par définition au-dehors et surtout il est irréductiblement conflictuel, car nous ne vivons pas (et ne vivrons pas de sitôt) dans une cité « harmonieuse ». Pour qu’il y ait chance de l’appréhender et de le comprendre, ce conflit ne doit pas seulement faire l’objet d’une enquête ou d’une analyse à distance. Il doit s’introduire dans les lieux du savoir à travers ses acteurs réels, à moins que les chercheurs eux-mêmes ne partent à l’aventure pour les retrouver (par exemple dans une « jungle » ou dans un « quartier »). Comme aurait pu le dire Foucault, il faut faire sortir (les enseignants, les étudiants, les chercheurs) et laisser entrer (les manifestants avec ou sans gilet, les « militants », c’est-à-dire les citoyens actifs). Il faut leur donner la parole dans les enceintes réservées au discours. On sait que c’est presque impossible, mais des protocoles doivent pouvoir être expérimentés pour cela.

      Avec le lieux entre l’idéologie. C’est une banalité. Le problème est que l’idéologie est toujours déjà dans la place sous une forme plus ou moins « dominante ». Poser que le socle indiscutable du savoir économique est l’anticipation rationnelle des opérateurs de marché, ou que la connaissance sociologique se rejoue indéfiniment entre l’individualisme méthodologique et la solidarité organique, ou que l’objet commun de la psychologie et de la pédagogie est l’adaptation, ou que le sens de la modernité historique est la sécularisation du religieux, ce ne sont pas que des postulats, ce sont des prises de parti qui s’étayent sur des rapports de pouvoir. Naturellement il y en a d’autres, plus ou moins reconnues suivant les époques. Une institution de savoir vivante, capable d’accueillir l’inconnu, devrait se fixer comme objectif (y compris dans les instances nationales d’évaluation) de débusquer systématiquement les paradigmes « incontestés » pour les remettre en discussion. Souvenons-nous de l’épisode désastreux qui a vu l’interdiction d’une section « Economie et société » au Conseil national des universités (CNU), et dont nous payons le prix à l’heure du « quoi qu’il en coûte » …

      Aiguiser la #conflictualité

      Mais le conflit des idéologies scientifiques (comme disait Canguilhem) et des idéologies de savants (comme disait Althusser) n’est peut-être pas le cœur du problème. On pourrait croire, une fois de plus, que la conflictualité n’est que dans l’objet, ou dans les « investissements » du savoir par les intérêts, les engagements de ses porteurs. Mais pas dans le concept, qui est le cœur même du savoir. Rien n’est plus faux. Le savoir parvient au concept non pas en se protégeant de la conflictualité mais en l’aiguisant, en l’intensifiant autour de grandes alternatives « ontologiques », forçant à choisir entre des conceptions incompatibles de la nature des choses ou des êtres. L’histoire de la vérité n’est pas dans la synthèse, même provisoire, mais dans l’ascension polémique, vers les points d’#hérésie de la #théorie. C’est l’évidence en économie, dans les sciences humaines, dans les sciences de l’environnement, et peut-être au-delà – par exemple en biologie dans la théorie de l’évolution.

      Enfin, plus profondément, il y a ceci que le savoir n’est pas sans sujet(s). Ceci n’est pas un défaut de la #connaissance_scientifique, c’est sa condition de possibilité, en tout cas dans toutes les sciences qui ont une dimension anthropologique (et peut-être dans d’autres). Pour connaître il faut « s’avancer » subjectivement dans le champ où on se trouve déjà situé, avec tout le bagage des caractères (comme disait Kant) qui nous font « ce que nous sommes » (par construction historique et sociale, bien évidemment), car il n’y a pas de subjectivité « transcendantale ». Mieux, il faut s’avancer vers le point de trouble dans l’identité où chaque sujet se loge tant bien que mal avec sa « différence », qu’il s’agisse de masculinité et de féminité (ou d’autre « sexe » encore), de blanchité et de noirceur (ou de quelque autre « couleur »), de compétence et d’incompétence intellectuelle, de croyance ou d’incroyance « religieuse », pour en faire un analyseur des effets de société qui nous enferment, nous orientent et nous repoussent. Car si nul (le) ne peut absolument choisir sa place dans la cité, en raison même des rapports de domination qui la traversent, aucune place n’est pourtant assignable une fois pour toutes. Faire ainsi de la différence anthropologique vécue et reconnue et de son incertitude propre l’instrument de dissection du corps politique que nous sommes collectivement, et faire de l’analyse des mécanismes qui la produisent et la reproduisent le moyen d’en relativiser les effets normatifs, ce n’est peut-être pas la voie royale de la science, mais c’en est certainement un passage obligé. On pense ici à ce que Sandra Harding appelle « l’#objectivité_forte », incluant la connaissance de son propre sujet. C’est dire à quel point les positivismes font fausse route.

      Des modèles coûts-bénéfices prévisionnels aux comités d’experts…

      Le chemin qui nous attend est donc très difficile. J’ai fait ma carrière de professeur dans une époque que, rétrospectivement, on pourrait être tenté de qualifier de « bénie ». Les conflits étaient très durs, mais les interdits professionnels de guerre froide n’avaient plus cours. La « valeur de la science » était peu contestée. Mai 68, qui avait voulu secouer l’académisme et faire exploser les frontières, laissait beaucoup de déceptions, mais nourrissait de sa ferveur et de ses fureurs nombre de « programmes », dans lesquels se formèrent les jeunes chercheurs d’aujourd’hui, dont la moitié végète d’un contrat court à un autre. Notre classe dirigeante n’est plus en effet une bourgeoisie au sens historique du terme : elle n’a ni projet d’hégémonie intellectuelle ni point d’honneur artistique. Il ne lui faut (du moins le croit-elle) que des modèles coûts-bénéfices prévisionnels, des programmes d’éducation « cognitifs » et des comités d’experts. C’est pourquoi, pandémie et révolution télématique aidant, elle prépare activement la liquidation des départements de sciences sociales et d’humanités, ou même de sciences théoriques. Qui veut noyer son chien l’accuse alors de la rage (« l’islamo-gauchisme », le « militantisme », « l’idéologie »). De toutes nos forces, comme intellectuels, comme citoyens, nous devons résister à ce démantèlement des outils du savoir et de la culture. Mais pour ce faire, nous devons aussi ouvrir les yeux sur les révolutions dont a besoin l’institution, et les mettre en discussion parmi nous sans pudeurs ni présupposés.

      (1) Max Weber, le Savant et le Politique, nouvelle traduction et introduction par Catherine Colliot-Thélène, éditions La Découverte, Paris 2003.

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/etienne-balibar-le-conflit-fait-partie-des-lieux-du-savoir-20210309_YFL47

      Et ici :
      https://seenthis.net/messages/905530

    • Attaques contre des universitaires : le SNESUP-FSU écrit à la ministre F. Vidal

      Publié le : 12/03/2021

      Paris, le 12 mars 2021

      Madame la Ministre,

      Le #SNESUP-FSU, attaché aux libertés académiques indispensables pour faire avancer les débats scientifiques suivant des démarches partagées, comme aux institutions garantissant ces libertés, déplore leur mise en cause dans des interventions médiatiques politiques qui ont abouti à fragiliser l’Université et à attiser les tensions de toutes parts.

      Vous avez exprimé récemment votre attachement sans faille à la protection de l’ensemble des enseignants-chercheurs et des agents du ministère.

      À notre connaissance, vos déclarations ont été très vite suivies de l’attribution de la protection fonctionnelle à des enseignants de l’IEP de Grenoble dont les noms ont été diffusés sur internet accompagnés de propos injurieux ou accusatoires.

      En parallèle un grand nombre d’enseignants du supérieur sont exposés de façon similaire depuis une quinzaine de jours sur un site web qui les accuse d’être « complices de l’Islam radicale » (sic) et de « pourrir l’université et la France ». Certains de nos collègues craignent en conséquence pour leur intégrité. Les organismes et les établissements disposent des éléments sur cette attaque calomnieuse. Un certain nombre ont informé leurs agents concernés de leur soutien et des démarches à suivre pour bénéficier de la protection prévue par l’article 11 de la loi 83-634, notamment pour la prise en charge de frais d’avocat ou pour des mesures spécifiques suite à des menaces. Mais les autres n’ont pas alerté leurs agents. Le retrait de la page diffamant les agents aurait été demandé à son auteur et à son hébergeur mais à ce jour les propos diffamatoires sont toujours visibles.

      Fin novembre un tweet du député Julien Aubert toujours accessible en ligne désignait déjà nommément sept collègues « coupables » d’« islamo-gauchisme ». D’après la question écrite n° 21254 d’un sénateur1 une maitresse de conférences ainsi visée a essuyé un refus d’octroi de la protection fonctionnelle de la part de la présidence de son établissement sur la base d’une consultation de vos services.

      Face à ces discordances, le SNESUP-FSU rappelle que le droit des agents à être défendu par l’administration n’est pas à géométrie variable. La loi prévoit l’obligation de les défendre indépendamment de l’origine des attaques. La circulaire du 2 novembre 2020 sur le renforcement de la protection des agents publics rappelle que la PF est une obligation pour l’employeur public pour ne pas laisser l’agent sans défense dans une situation pouvant se traduire par une atteinte grave à son intégrité. Elle indique qu’« en cas de diffamation, de menace ou d’injure véhiculée sur les réseaux sociaux visant nominativement un fonctionnaire ou un agent public, il est demandé à l’employeur d’y répondre de manière systématique », et elle poursuit par des actions concrètes à entreprendre.

      La circulaire enjoint chaque administration à communiquer largement à ses agents sur les dispositions prises – ce qui reste donc à concrétiser – et à mettre en place un dispositif permettant de recenser les attaques, les protections fonctionnelles accordées et refusées, et les mesures de protection mises en œuvre. Par conséquent le SNESUP-FSU souhaiterait avoir connaissance du dispositif mis en place, et du bilan des actions entreprises qui devait être transmis début 2021 au ministère chargé de la FP.

      La circulaire demande aux ministres de garantir la mobilisation à tous les niveaux de l’administration en ajoutant « nous vous demandons de vous assurer que les agents concernés bénéficient d’un soutien renforcé et systématique de leur employeur ». C’est pourquoi le SNESUP-FSU vous demande donc de vous assurer que c’est bien le cas pour les agents du ministère victimes des attaques précitées, qu’un bilan des mesures prises et des éventuels refus de protection soit établi et lui soit communiqué (ou diffusé).

      Nous attirons enfin votre attention sur la situation des étudiants, notamment les doctorants, qui se retrouveraient attaqués ou menacés dans le cadre de leur participation à des travaux de recherche ou de formation sous la responsabilité d’une administration. Il importe qu’ils sachent compter sur le soutien de celle-ci même en l’absence de lien contractuel. À cet effet, nous souhaiterions savoir la nature de la protection sur laquelle ils peuvent compter et les modalités pour en bénéficier.

      Nous vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de notre haute considération.

      Anne ROGER - Christophe VOILLIOT
      Co-secrétaires généraux du SNESUP-FSU

      Philippe AUBRY
      Secrétaire général adjoint du SNESUP-FSU

      https://www.snesup.fr/article/attaques-contre-des-universitaires-le-snesup-fsu-ecrit-la-ministre-f-vidal

    • Au soldat du déni Frédérique Vidal, la patrie résistante

      « Une #diversion et un #ballon_d’essai » : c’est ce que j’ai répondu quand on m’a demandé mon avis sur le commentaire de F. Vidal sur CNews. Mon métier d’historienne des sciences étant d’analyser des controverses, prenons le temps de réfléchir à l’aune des persistances dans l’attaque contre les universités. Le #déni doit cesser : à nous de choisir si nous, service public de la République, résisterons.

      « Une diversion et un ballon d’essai » : c’est ce que j’ai répondu à la journaliste du Monde (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/16/frederique-vidal-lance-une-enquete-sur-l-islamo-gauchisme-a-l-universite_607) quand elle m’a demandé, mardi 16 février 2021, mon avis sur le commentaire de Frédérique Vidal sur CNews, repéré par Martin Clavey (The Sound of Science). J’ai aussi précisé que je n’avais pas écouté son discours. Que je ne pouvais plus lire, ni écouter Frédérique Vidal, ma ministre de tutelle depuis plus de trois mois — car il en allait de ma santé mentale.

      Mais il en va désormais de la #sécurité de toute une profession.

      Mon métier d’historienne des sciences étant d’analyser des controverses, prenons le temps d’y réfléchir, à l’aune d’une connaissance approfondie acquise par la chronique quotidienne d’une grève universitaire sur academia.hypotheses.org (https://academia.hypotheses.org/newsletters) et commençons par rappeler que l’Assemblée nationale vient d’adopter, en première lecture, un des projets de loi les plus racistes (https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/16/frederique-vidal-lance-une-enquete-sur-l-islamo-gauchisme-a-l-universite_607) portés par un gouvernement depuis Vichy ; et un autre projet de loi « Sécurité globale » (https://academia.hypotheses.org/30630) qui constitue, par ses termes, une atteinte majeure aux #libertés_publiques.

      Faire diversion

      Une diversion d’abord, bien réussie. Quelques jours plus tôt, Frédérique Vidal avait fait l’objet d’une sévère mise en cause publique au Sénat (https://academia.hypotheses.org/30821), à l’occasion d’un débat « Le fonctionnement des universités en temps de COVID et le malaise étudiant » à l’initiative de Monique de Marco groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, vice-présidente de la Commission Culture.

      Le réquisitoire était implacable : ces derniers mois, 20% des jeunes ont eu recours à l’aide alimentaire ; la moitié des étudiant·es disent avoir des difficultés à payer leurs repas et leur loyer, qui représente 70% de leur budget. Dans une enquête portant sur 70 000 étudiant·es, 43% déclaraient des troubles de santé mentale, comme de l’anxiété ou de la dépression.

      Face à cela, les mesures prises par le MESRI sont insuffisantes ou plutôt dérisoires, inégalitaires ; les services universitaires complètement débordés. Pierre Ouzoulias, à cette occasion, a d’ailleurs clairement établi l’importance du #définancement du budget « #Vie_étudiante » : 35 millions d’euros de crédits du programme « Vie étudiante » supprimés en novembre 2019 ; 100 millions d’euros de crédits votés en 2018 et 2019, finalement non affectés.

      Les longues files devant les distributions alimentaires trouvent dans cette politique budgétaire continue leur origine : le gouvernement ; qui a préparé la catastrophe sociale, n’a pas cherché depuis le confinement à la contrecarrer.

      Sans budget supplémentaire, Frédérique Vidal réussit également à contrecarrer toute réflexion collective sur l’aménagement des examens et des concours, jusqu’à intervenir dans une procédure judiciaire au nom de la « qualité des diplômes ».

      Ces réflexions, que nous menons tous et toutes dans des collectifs restreints, sont indispensables pourtant pour limiter les inégalités, réduire le stress qui ont conduit des étudiant∙es à se suicider et surtout mieux concentrer nos efforts sur les contenus de formation, autrement plus indispensables pour la « génération sacrifiée » ; au-delà des inégalités, nous voyons se profiler déjà de graves conséquences psychopathologiques du confinement (https://www.elsevier.com/fr-fr/connect/psy/consequences-psychopathologiques-du-confinement).

      Mais les étudiant∙es ne sont pas les seul∙es à faire les frais de cette politique dont la Ministre est la première VRP, sans les responsabilités qui vont avec : siège vacant depuis le début de son mandat au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de son propre ministère ; des circulaires sans fondements, tendant uniquement à éloigner la communauté universitaire des campus.

      Pour couronner le tout, elle fait voter une loi de programmation de la recherche (LPR) —censée être une loi de finances, mais sans postes ni crédits supplémentaires — en pleine épidémie, qui s’emploie méthodiquement à attaquer l’indépendance de l’université et, en poursuivant l’expérience Parcoursup, à limiter sinon anéantir la formation universitaire supérieure publique.

      Une diversion donc, mais aussi un ballon d’essai.

      Il faut sans doute avoir suivi un an de préparation et de vote de la LPR, dans toutes ses étapes comme l’a fait le blog de veille Academia.hypotheses.org, pour comprendre que les récents propos de la Ministre sont l’exacte réplique de la demande faite par Julien Aubert et Damien Abad le 25 novembre dernier demandant la création d’une « mission d’information parlementaire sur les dérives idéologiques intellectuelles dans les milieux universitaires », où l’on repérait déjà l’anathème attrape-tout islamogauchistes.

      Pour ces compagnons de la première heure de Gérald #Darmanin, il s’agissait tout à la fois de sauver le soldat #Blanquer de la mission d’enquête parlementaire « #Avenir_lycéen » (diversion) et de préparer le terrain pour leur camarade Ministre, qui mitonnait déjà sa loi « #Principes_républicain » (ballon d’essai).

      Au lieu d’une agitation, il s’agissait ainsi d’une étape dans une séquence commencée avec les voeux de #Marion_Maréchal-Le Pen (https://academia.hypotheses.org/27305), dont les idées sont reprises par #Emmanuel_Macron le 10 juin, accusant des universitaires de « casser la République en deux » (https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430) et continuée avec #Jean-Michel_Blanquer qui, le 28 octobre, met en cause les universitaires devant le Sénat (https://academia.hypotheses.org/27386), à qui la frange « Printemps républicain » des Républicains, emboîte le pas. À l’appui de leur démarche, une tribune d’universitaires (https://academia.hypotheses.org/27264) est opportunément parue un mois plus tôt, invitant le pouvoir à organiser une police politique des universités.

      Le soldat du déni

      Quel ballon d’essai lance donc Frédérique Vidal qui persiste encore ce dimanche (https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-vidal-persiste-sur-lislamo-gauchisme-je-veux-une-approche-rationnelle) dans ce que les organismes scientifiques jugent au mieux absurde ?

      Pour le comprendre, il faut mettre en résonance deux choses : sa pratique législative, d’une part, dans son lien étroit avec l’Élysée ; les objectifs qu’elle s’était donnée avec la précédente loi, d’autre part.

      Du côté de la pratique législative, nous pouvons résumer son action comme mue par un « #déni_de_démocratie permanent ».

      Avec Academia, à l’occasion d’une table-ronde (https://academia.hypotheses.org/26788) qui s’est tenue entre les votes Assemblée et Sénat de la LPR, nous avons pu mesurer combien la ministre avait fait fi de toutes les avis et recommandations des instances consultatives, depuis la consultation des agents de l’ESR, des organismes, des organisations syndicales représentatives.

      Le plus flagrant est la mise sous le tapis de l’avis du Conseil Économique, Social et Environnemental (https://www.lecese.fr/travaux-publies/contribution-du-cese-au-projet-de-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-re), pourtant voté à l’unanimité, par la CGT et le Medef. La 3e Assemblée de la République avait en effet établi un constat initial assez proche du Ministère, mais en tirait des conclusions bien différentes : pour le CESE, il faut des milliards d’euros, tout de suite, des recrutements là encore massifs.

      Pour comprendre les vues diamétralement opposées, il suffit de comprendre qu’outre les avis obligatoires des instances, le gouvernement s’est dispensé d’une étude d’impact (https://academia.hypotheses.org/24589) en bonne et due forme. Le projet politique n’a jamais été « analysons correctement les données du problème posé par l’ESR et tirons-en des conclusions », mais « mettons en œuvre notre plan (https://academia.hypotheses.org/9135), et établissons une stratégie et une communication pour la mener à bien ».

      Quelle était la stratégie ?

      Zéro budget, zéro création de postes, voire passe-passe budgétaire divers avant la fin du quinquennat. La stratégie de communication, digne d’un Ministère de la Vérité, a consisté à marteler « 25 milliards » sur tous les plateaux de télévision avant la fin du quinquennat Macron ; ou à parler de création de postes, quand il y multiplication de statuts précaires, mais pas de budget pour les financer non plus.

      La tactique consiste elle à opérer par coups de force à la fin du processus législatif, par le biais d’amendements votés par une « #nuit_noire » d’octobre (https://academia.hypotheses.org/27401) : suppression de la qualification, en affaiblissant ainsi le Conseil national des universités, organe représentatif des universitaires ; création d’un délit pénal, aggravé en commission mixte paritaire en « délit d’atteinte à la tranquillité et au bon ordre des établissements », puni de 3 ans de prison et de 45 000€ d’amendes.

      Et pour parachever le dispositif, sans considération pour conflit d’intérêt, faire nommer le Conseiller présidentiel à la tête de ce qui doit devenir l’instrument de l’achèvement de la mise au pas des universités : le Haut Conseil à l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

      En un mot, faire croire à une politique budgétaire favorable pour les universités alors qu’il s’agit de fragiliser encore leur capacité d’action, leur autonomie et leur rayonnement à l’international. Frédérique Vidal, en bon petit soldat de la macronie, fait un sans faute. Sur tout, sauf sur un point de détail, censuré (https://academia.hypotheses.org/29702) par le Conseil constitutionnel comme « cavalier législatif » : le délit pénal.

      Abattre la résistance

      Pourquoi Frédérique Vidal sort-elle tout cela de son chapeau maintenant ?

      Que cherche-t-elle, à vouloir distinguer des déviances au sein de l’université ?

      Y a-t-il une volonté, sous prétexte de séparer le « savoir » des « opinions » de venir contrôler ce qui s’y dit et s’y fait ?

      Sur ce sujet, l’introduction d’un #délit_pénal d’un type nouveau représente un vrai danger, sous forme de première étape. Avec le projet de loi « Principes républicains », il s’agit donc d’ajouter un volet « universités » et de donner les moyens judiciaires à l’État macronien de faire plier ce qui représente un lieu historique de la formation critique des citoyens et des enseignant∙es des premiers cycles.

      Avec le délit pénal, c’est la fin des #franchises_académiques arrachées à l’exécutif au Moyen-Âge, et protégeant les campus universitaires des incursions non-autorisées du pouvoir exécutif.

      Déjà, on voit bien comment la fermeture des établissements d’enseignement supérieur depuis près d’un an semble moins résulter d’une gestion de l’épidémie que de buts politiques moins glorieux, comme celui de briser toute contestation. Les forces de police s’invitent désormais dans des espaces qui leur étaient interdits sans autorisation, comme jeudi dernier à Nanterre (https://www.parisnanterre.fr/espace-presse/message-de-la-presidence-19-02-2021-1004292.kjsp), lors d’un hommage à un étudiant qui s’était suicidé. Pour ce qui touche à la formation des enseignantes et des enseignants, les menaces se font toujours plus pressantes : il n’est que de voir, après de longues années à retirer des heures de formation aux universitaires, la nouvelle expérimentation qui fait la « une » du site web du Ministère de l’Education Nationale : l’annonce qu’à titre expérimental, dans vingt-deux académies, on va retirer de l’université les étudiants et les étudiantes destinées à devenir professeur∙es des écoles, pour les former, pendant trois ans, dans des lycées, avec très peu de cours à l’université. En confiant leur formation à des professeur∙es du secondaire, beaucoup moins en phase avec la recherche critique faute de temps à y consacrer et à l’inverse beaucoup plus soumis aux pressions de leur ministère, qui s’exercent par toute une série de relais (rectorats, inspecteurs, conseillers pédagogiques), il s’agit ni plus ni moins de retirer aux universités l’influence qu’elles exercent sur les jeunes citoyennes et citoyens en formant leur esprit critique.

      Les agents publics de l’ESR, victimes d’injure, de diffamation, voire de menaces de mort, n’ont pas le soutien de leur hiérarchie dont bénéficient les agents de police, même en cas de fautes lourdes. La #protection_fonctionnelle, outil important des libertés académiques, ne constitue plus un bouclier pour préserver l’indépendance des agents publics.

      Il ne reste donc plus qu’une chose à faire pour compléter l’arsenal répressif, après avoir rogné les franchises universitaires et limité l’usage de la protection fonctionnelle : remettre le délit pénal « pour atteinte à la tranquillité et au bon ordre des établissements » (https://academia.hypotheses.org/28160) — qualification tellement vague qu’un courriel professionnel pourrait suffire à faire entrer l’universitaire ou l’étudiante un peu critique dans le radar des délits.

      Pour cela, Frédérique Vidal peut compter sur les mêmes sénateurs qui l’ont aidée en octobre : le président de la commission culture, et le rapporteur pour avis du projet de loi « Principes républicains ». Ces parlementaires et ceux qui ont déjà voté leurs amendements l’ont déjà prouvé : ils haïssent l’université, n’envisagent pas une seconde que l’émancipation de son milieu social et la formation à l’esprit critique relèvent des missions de l’université.

      Pour ces esprits chagrins, il faut empêcher de nuire les étudiant∙es et ceux — ou plutôt celles — qui ne partagent pas leurs idées. Pour cela, tous les moyens seront bons : même un vote à 1h du matin, entre une poignée de sénateurs. Frédérique Vidal le sait. Mardi, devant l’Assemblée nationale (https://www.soundofscience.fr/2671), c’est un signal déjà envoyé aux sénateurs et aux sénatrices par Blanquer, agissant pour le compte du président de la République : les universitaires sont complices (https://academia.hypotheses.org/29291) ; elles sont donc coupables. Empêchez-les de nuire, en les arrêtant et en les emprisonnant si besoin.

      De toute cette séquence commencée il y a un an, ce que je retiens, c’est que les institutions universitaires, qui ont jusqu’à présent fait confiance à leur tutelle ― de façon mesurée mais réelle ― doivent saisir que le danger est réel ; que le déni doit cesser.

      La Ministre encore en poste, pilotée de toutes les façons au plus haut sommet de l’État par l’Elysée et le HCERES n’a plus rien à perdre. Le président de feue la République entend assouvir son désir de faire taire toute opposition, surtout si elle émane des puissants mouvements civiques en branle depuis l’an passé qui exigent une société plus juste pour tous et toutes.

      Le déni doit cesser.

      Depuis la présidence #Sarkozy et le vote de la loi dite « #Libertés_et_responsabilités_des_universités », les gouvernements successifs s’en prennent frontalement aux universitaires et aux étudiant⋅es en sous-finançant délibérément le service public de l’enseignement supérieur et la recherche, en en limitant l’accès, en nous imposant ainsi des conditions de travail indignes, des rémunérations horaires inférieures au SMIC (https://connexion.liberation.fr/autorefresh?referer=https%3a%2f%2fwww.liberation.fr%2fchecknews) et désormais en affamant les étudiant∙es — conduisant l’ensemble de la communauté universitaire dans une situation de mépris et de souffrance intolérable.

      À la #souffrance s’ajoute désormais une certaine folie induite par le double-discours gouvernemental, privilégiant la #diversion à la saisie du problème de la #pauvreté_étudiante. Radicaliser le débat public en désignant un bouc émissaire pour engendrer une peur panique participe de la fabrication du déni des réalités sociales et politiques quotidiennes de nos concitoyennes et de nos concitoyens, des jeunes particulièrement et donne une réelle assise à un pouvoir autoritaire.

      Mais un autre déni doit cesser, si on entend encore appliquer les principes constitutionnels de la République : la réactivation d’un #ordre_colonial et patriarcal.

      À force de nier quotidiennement les droits humains élémentaires des réfugiés, d’organiser des contrôles au faciès dès l’adolescence, en humiliant les gens du voyage, en stigmatisant au sein de l’institution scolaire les enfants et les mères, de ne pas sanctionner les comportements et des crimes racistes au sein des forces de police — capables, rappelons-le, de mettre à genoux des lycéens pendant de longues heures, rejouant ainsi une scène de guerre coloniale — l’État français entend reconstituer sur son sol même une classe de sous-citoyens et de sous-citoyennes, privées des droits communs.

      La dissolution d’une association de lutte contre les discriminations, au prétexte de « complicité » de faits non avérés, se comprend ainsi : il faut désormais abattre toutes les tentatives de résistance antiraciste, féministe et de défense des libertés publiques non comme des facteurs d’émancipation mais une opposition néfaste.

      Désormais, à lire la séquence qui a commencé sur CNews et qui a « persisté » dans le Journal du dimanche hier, c’est l’université dans son ensemble qui représente une telle force de #résistance. À nous de choisir si nous, service public de la République, résisterons.

      Christelle Rabier, maîtresse de conférences, EHESS (Marseille)

      1- Voir par exemple : « Le Roy le veult ! » — Circulaire d’Anne-Sophie Barthez du 22 janvier 2021

      2- Expression reprise à Anthony Cortès (Marianne) https://www.marianne.net/societe/education/frederique-vidal-la-ministre-de-lenseignement-superieur-maitre-dans-lart-d

      3- Pour lire une analyse sur l’avis cf. https://academia.hypotheses.org/25936

      4- Seuls 500 millions sont mis sur la table– soit 10 fois poins que ce que le CESE jugeait urgent de budgeter. Pour information, le Crédit impôt recherche, important dispositif d’ “optimisation fiscale”ou refus d’impôt, représente plus de deux fois le budget annuel du CNRS, masse salariale incluse.

      5- Sur le traitement différentiel des agents entre fonctions publiques et l’usage de la protection fonctionnelle comme protection politique des affidés, voir les deux billets Protection fonctionnelle : cas d’école et Courrier à la ministre : Mesure de protection de la santé et de la sécurité d’une enseignante-chercheuse.

      6- Sur le déni du sexisme universitaire, à commencer par ’invisibilisation active du travail des femmes universitaires, conceptualisé en 1993 par Margaret W. Rossiter, comme “Effet Matilda” : Margaret W. Rossiter, « L’effet Matthieu Mathilda en sciences », Les cahiers du CEDREF [En ligne], 11 | 2003, mis en ligne le 16 février 2010, consulté le 22 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/cedref/503 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cedref.503. Voire également Cardi Coline, Naudier Delphine, Pruvost Geneviève, « Les rapports sociaux de sexe à l’université : au cœur d’une triple dénégation », L’Homme & la Société, 2005/4 (n° 158), p. 49-73. DOI : 10.3917/lhs.158.0049. URL : https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2005-4-page-49.htm - à l’origine de la naissance du collectif Clashes contre les violences sexistes et sexuelles à l’université.

      7- Sur ce sujet douloureux, voir Fassin Didier, 2011, La force de l’ordre : une anthropologie de la police des quartiers, Paris, Editions du Seuil ; Brahim Rachida, 2021, La race tue deux fois : une histoire des crimes racistes en France (1970-2000), Paris, Éditions Syllepse, ainsi que le documentaire de David Dufresne, Un Pays qui se tient sage, 2020.

      https://blogs.mediapart.fr/christelle-rabier/blog/230221/au-soldat-du-deni-frederique-vidal-la-patrie-resistante#at_medium=cu

      #ordre_patriarcal

    • Islamophobie ou islamo-gauchisme : l’indignation à géométrie variable de Frédérique Vidal

      La ministre de l’Enseignement supérieur défend promptement les universitaires accusés d’islamophobie quand elle tarde à apporter son soutien aux professeurs désignés comme « islamo-gauchistes ».

      Le gouvernement défend-il plus les enseignants-chercheurs qui vont dans son sens politique ? Depuis plusieurs semaines, des universitaires sont affichés publiquement, tantôt pour islamophobie, tantôt pour islamo-gauchisme. Force est de constater que la réponse du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n’est pas égale face à ces prises à partie ad hominem.

      Quand deux enseignants-chercheurs de l’IEP de Grenoble, Klaus Kinzler et T., sont la cible d’un affichage sur les murs de l’établissement les traitant de « fascistes » et d’« islamophobie » le 4 mars, le communiqué de condamnation de l’acte par Frédérique Vidal ne se fait pas attendre plus de quatre jours. De même, la direction de l’IEP se range derrière ses personnels et saisit le procureur de la République.

      Par contre, quand #Pascal_Praud désigne la directrice du laboratoire Pacte prise dans la polémique de Sciences-Po Grenoble au sujet de Klaus Kinzler, Anne-Laure Amilhat Szary, comme « militante » et livre son nom dans son émission du 9 mars dernier, sa ministre de tutelle ne publie aucun communiqué, malgré la virulente campagne de calomnies qui a suivi par les propos de l’animateur de CNEWS. « Je me sens fortement soutenue par mes tutelles, l’université Grenoble Alpes, le CNRS et l’IEP, déclare la principale intéressée à Libération. Il faut laisser du temps à l’enquête et je le comprends, mais je reçois des menaces de mort depuis ce week-end et je suis préoccupée pour notre pays que l’on puisse jeter en pâture le nom d’une professeure des universités et celui de son laboratoire sans qu’il y ait d’intervention publique immédiate pour les défendre dans les médias. » Les messages sur les réseaux sociaux l’accusent en effet « d’#islamo-fascisme » et d’avoir lancé « une #fatwa » à l’encontre de ses deux collègues de l’IEP Grenoble, ce que les faits contredisent tout à fait.

      Cet embrasement sur le thème d’un supposé « islamo-gauchisme » au sein des universités françaises a été attisé par la ministre Frédérique Vidal elle-même. En février, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annonçait, sur CNEWS déjà, son intention de commander « une enquête » au CNRS portant sur « l’islamo-gauchisme » dans les facs. Très vite, une pétition de chercheurs et universitaires va « demander avec force la démission de Frédérique Vidal ». Les 600 premiers signataires de cette pétition vont se retrouver affichés sur un site sous le titre « Liste des 600 gauchistes (et quelques autres) complices de l’islam radical qui pourrissent l’université et la France », sans que cela n’émeuve le ministère rue Descartes. Comme dans le cas de l’affaire de l’IEP de Grenoble, ce sont les tutelles qui vont faire le travail, accordant la #protection_fonctionnelle à leurs personnels pour prendre en charge les frais de justice, comme à l’université de Toulouse Jean-Jaurès. Le CNRS a aussi saisi le procureur de la République sur ces faits. Finalement, le 9 mars, lors d’une réunion du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), Frédérique Vidal fera lire un message condamnant « l’attitude de certains sites et organisations politiques, adoptant la même attitude envers des universitaires au prétexte qu’ils ont participé à une pétition. Sur ce dernier point, je soutiens sans réserve le signalement effectué à l’initiative du CNRS ». Un soutien à bas bruit médiatique au nom d’une position de principe réitérée au Sénat le lendemain.


      https://twitter.com/VidalFrederique/status/1369667352497958917

      Franck Loureiro, secrétaire général adjoint du Sgen-CFDT, s’inquiète de cette dérive consistant à attaquer les chercheurs personnellement en raison de leur thème de recherche. « Cela demande une réaction forte du gouvernement. Il faut protéger les libertés académiques sans rentrer dans une forme de choix en fonction de la couleur politique des personnes », plaide-t-il avant de reconnaître que cette indignation sélective a été tant le fait « du gouvernement, de certains parlementaires que, parfois, de certains collègues ».

      https://www.liberation.fr/politique/islamophobie-ou-islamo-gauchisme-lindignation-a-geometrie-variable-de-fre

    • « Le Klu Klux Klan en aurait rêvé ! » Ce que les #paniques_morales sur les universités révèlent de la #propagande d’extrême-droite

      Les universités n’ont jamais eu bonne presse avec les journaux conservateurs. Espaces de contestation et de critique, particulièrement depuis la massification d’après-Seconde Guerre Mondiale et les mouvements sociaux de la fin des années 1960 et des années 1970, ces institutions se sont révélées, pour une part importante d’entre elles, très résistantes aux tentatives d’entrée et d’emprise du militantisme conservateur ou réactionnaire — même si quelques-unes d’entre-elles sont fameuses pour avoir accueilli des groupes et des intellectuels essentiels de la droite radicale. Il y aurait certainement une histoire à faire des paniques morales agitées concernant ces espaces, qui s’y prêtent bien, étant fréquentés par une partie bien définie de la population et relativement coupés du reste des sphères sociales, mais un tel effort dépasserait les ambitions de ce billet pour Academia.

      Une actualité insistante

      Une chose toutefois claire — et que j’ai discutée ailleurs (https://racismes.hypotheses.org/209) — est le fait que l’année 2019 voit en France une résurgence d’un tel cycle de #paniques, dont la fin de l’année 2020 et le début de l’année 2021 semblent être un pic : pas un jour ne passe ou presque sans qu’un article discutant, qui la mise en place d’une cérémonie de remise de diplômes réservée aux personnes LGBT dans une université états-unienne (https://www.lepoint.fr/monde/a-columbia-une-remise-de-diplomes-pour-chaque-minorite-18-03-2021-2418406_24) — où la pratique existe pourtant depuis plusieurs décennies —, qui un conflit mineur au sein d’une salle de classe quant aux conditions acceptables d’utilisation d’une injure raciste (https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/10/30/a-l-universite-d-ottawa-le-mot-qui-ne-doit-jamais-etre-prononce_6057913_4500) — particulièrement en ce qui concerne la lecture de textes employant ces termes — qui d’un débat concernant le programme à enseigner dans un cours (https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/non-l-antiquite-n-etait-pas-raciste-20210311). Les personnes ayant tenté sans succès l’attention des médias sur la situation des universités, notamment concernant les ravages de l’austérité et de la précarité tant sur les usagers que les travailleurs de ces institutions, ressentiront sans doute une pointe de jalousie face à cet intense intérêt pour la question de la composition du syllabus du cours de littérature médiévale de l’université de Leicester (https://www.lepoint.fr/culture/cancelculture-quand-l-universite-de-leicester-decolonise-ses-programmes-24-0), par exemple, au moment même où l’avenir des départements de lettres est remis en cause en France (https://twitter.com/JulienGossa/status/1371816497274888197) car ils constitueraient un « aller simple pour le chômage ».

      Dans ce contexte médiatique survolté, l’association Qualité de la science française (https://www.qsf.fr/2021/03/16/le-climat-dintimidation-a-luniversite-ne-peut-pas-perdurer) s’interroge « sur la place à réserver au sein des universités à des manifestations consacrées à la défense ou à la promotion de certaines #valeurs (telles les « semaines de l’égalité ») ». Car, ajoute-elle, « Les valeurs sont par définition des objets polémiques ».

      C’est précisément ce qui va m’intéresser ici, à savoir la place que tient en particulier le thème de la « #ségrégation » dans le registre de la dénonciation des initiatives pro-diversité ou anti-racistes, spécifiquement dans les universités, tel qu’il se déploie dans ces paniques morales. Une interjection souvent entendue en ce sens se résume ainsi à « Le Klu Klux Klan en a rêvé, les universitaires l’ont fait ! » (https://twitter.com/Eric_Anceau/status/1372085529437745158), reprenant la vieille accusation bien connue de « #racialisme », selon laquelle dans une société largement post-raciste, les seules personnes faisant exister encore le racisme seraient d’une part quelques marginaux racistes en pleine débandade, et de l’autre un groupe bien plus dangereux, que seraient les antiracistes « obsédés de la race ».

      Cette accusation se retrouve sur le temps long dans la littérature conservatrice : dans son fameux Sanglot de l’Homme Blanc, l’essayiste #Pascal_Bruckner nous avertissait déjà de ce qu’il pensait être le risque de la valorisation de la diversité :

      "Perçue alors comme infériorité, la différence est vue désormais comme distance infranchissable. Poussée dans sa logique extrême, cet éloge de l’autarcie aboutit aux politiques discriminatoires de triste renom : qu’est-ce d’autre en effet que l’apartheid sud-africain, sinon le respect de la spécificité pris au pied de la lettre, jusqu’au point où l’autre est si distinct de moi qu’il n’a plus le droit de m’approcher ? On sait qu’à Pretoria la règle du « chacun chez soi et tout le monde sera content » est une religion d’État."

      Le fait que le texte en question ait été écrit une décennie avant l’abolition de l’apartheid permet de saluer toute la finesse de l’analyse. Mais il en ressort la présence durable d’une crainte, réelle ou feinte — et au vu des craintes face au cosmopolitisme ou au multiculturalisme que l’auteur énonce dans son texte par la suite, ce caractère feint est une hypothèse à prendre au sérieux — face au fait que le principal moteur d’une résurgence du racisme soit finalement les antiracistes eux-mêmes. Cela explique les exclamations paniquées devant la moindre initiative visant à transformer en dispositifs de politiques publiques des principes antiracistes : « Le KKK en aurait rêvé ! ».

      Il faut certes reconnaître la profonde méconnaissance de l’histoire des effets politiques du groupe terroriste états-unien, de son agenda, et de l’actualité de son militantisme et de celui d’organisations partageant ses idées qui suinte du discours de Pascal Bruckner. En effet, il sous-entend que le KKK n’existerait plus ou que ses idées ne pourraient être déduites que de débats de plusieurs décennies, quand non seulement l’organisation, en déclin, existe et parle encore, mais de surcroit des organisations partageant ses idées ont pignon sur rue. La plus célèbre — le #Council_of_Conservative_Citizens — organise des meetings publics, où elle invite des politiciens de premier plan, aux campagnes desquels elle participe, et publie des journaux : il est très facile de savoir ce que pense le mouvement ségrégationniste aux États-Unis, puisqu’il n’a pas disparu. Un élément néanmoins marquant, c’est la façon dont les expressions de choc moral et les cris d’orfraie de l’essayiste français se font de façon paradoxale l’écho d’éléments de propagande issus, précisément, de ces milieux radicaux.

      Inverser les valeurs

      On aurait tort d’ignorer, dans le discours de ces nouveaux prophètes réactionnaires, la tradition intellectuelle états-unienne suprémaciste blanche. Comme je viens de le préciser, il est en effet possible de lire et d’entendre des analyses d’intellectuels issus du mouvement suprématiste blanc états-unien, auquel se rattache le KKK, de façon régulière : le mouvement dispose depuis longtemps de ses presses, de ses think tanks, etc. Comme le rappelle le philosophe Jason Stanley dans son ouvrage How Fascism Works, l’extrême-droite états-unienne a depuis plusieurs décennies considéré la lutte contre l’institution universitaire comme une mission de premier plan. Le rôle de l’activiste #David_Horowitz, analysé par Stanley, peut être considéré central dans de telles attaques, notamment via son organisation, #Students_for_Academic_Freedom :

      "Le but de Students for Academic Freedom est de faire la promotion de l’embauche d’enseignants ayant un point de vue conservateur, un effort présenté comme une promotion de la « #diversité_intellectuelle et de la liberté académique dans les universités américaines », d’après la #Young_America_Foundation [autre organisation de droite proche de SAF]. Pendant les dernières décennies, #Horowitz a été une personnalité marginale dans la #droite_radicale états-unienne. Plus récemment, ses tactiques et objectifs, parfois sa #rhétorique, sont entrées dans le #langage_commun, où les attaques envers le « #politiquement_correct » sur les campus sont devenues banales."

      La stratégie de David Horowitz évoquée ici est définie par ce dernier dans une note stratégique qu’il a rédigée pour le Sénateur Républicain Jeff Sessions en 2012 : intitulée « Viser le cœur plutôt que la tête », la note développe une méthode consistant à faire haïr le camp adverse à l’électorat plutôt que de gager sur les atouts du programme que l’on défend. Pour Horowitz, le camp progressiste parvenant à se représenter comme ayant le surplomb moral, il fallait au contraire développer « une #campagne_émotionnelle qui mette nos agresseurs [les Démocrates] sur la défensive ; qui les attaque sur le même plan moral, leur attacher l’#image des méchants ».

      Il n’est dès lors pas étonnant que sur le long terme, les entreprises militantes que cet activiste a développées s’appuient sur une #inversion_des_valeurs. Comme le fait remarquer Jason Stanley, les propositions concrètes portées par les groupes du type de ceux soutenus par Horowitz n’est pas une extension des libertés, mais une réduction de celles-ci : « Les attaques depuis la droite montrent clairement le désir même de la droite de contrôler ce sur quoi on a le droit de travailler. Dans le genre classique de la propagande démagogique, la tactique consiste à attaquer des institutions représentant la #raison et le débat ouvert, au nom de ces mêmes idéaux ». Ce qui explique que les organisations soutenues par Horowitz, qui font toutes appel à la liberté et au débat dans leurs noms, publient également régulièrement des listes d’enseignants jugés déviants à remettre en cause : en 2016, #Turning_Point_USA, un groupe similaire, lançait la plateforme « #Professor_Watchlist » (https://academia.hypotheses.org/2684), qui visait à effectuer une liste de « #professeurs_dangereux ». Horowitz avait lui-même inauguré le modèle en publiant un ouvrage sur « les 101 professeurs les plus dangereux des États-Unis », puis en créant le répertoire « #Discover_the_Networks », suivant le même objectif.

      L’un des éléments les plus structurants du discours de la droite horowitzienne consiste très tôt à mettre en avant la façon dont l’antiracisme sur les campus universitaires reviendrait à réactiver une ligne de couleur par ailleurs effacée, particulièrement dans le cadre des débats sur les politiques d’affirmative action visant à accroître la diversité sur les campus : « Le KKK en rêvait ! », commence-t-on alors à s’émouvoir dans une droite qui, peu de temps avant, continuait dans certaines parties du pays à élire des représentants issus des rangs du même KKK, et qui prendrait bientôt l’habitude de recevoir des soutiens financiers de ses héritiers. Cette image d’une université qui, croyant bien faire, réactiverait des clichés et surtout développerait des pratiques incompréhensibles, devient en tant que telle un élément de propagande de cette même extrême-droite : dans un document d’ »analyse » pour un think tank suprématiste blanc, le « #Geopolitical_Studies_Institute », un auteur expliquait ainsi le mouvement #Black_Lives_Matter comme suit :

      "Nous avons remarqué que des jeunes gens éduqués – avec des diplômes supérieurs à la licence – sont surreprésentés parmi les militants #BLM. Une explication possible – outre le fait que les départements de lettres et de sciences sociales sont de plus en plus des machines à #endoctrinement gauchistes – est qu’il y a une relation positive entre le #neuroticisme [un trait de personnalité associé aux émotions fortes en psychologie] et le succès universitaire, particulièrement combiné à un haut niveau de conscience de soi (contrôle des impulsions et suivi des règles). C’est peut-être parce que l’#anxiété agit comme motivateur de la diligence ou parce que le neuroticisme implique un plus grand désir de connaître la nature du monde de façon certaine, et donc de croire que l’on peut y accéder via les études supérieures."

      Traduit en autre chose que le sabir pseudo-scientifique original, le raisonnement revient à dire qu’à la fois le désir de faire des études et la propension à participer à un mouvement social antiraciste n’est explicable ni par l’état de la société, ni par une position idéologique avec laquelle il est possible d’être en désaccord, mais qui se discute au moins, mais en réalité par une sorte de défaut fondamental de la personnalité des personnes qui s’y prêtent. L’auteur explique un peu plus haut qu’un tel phénomène aurait lieu du fait d’un changement évolutionnaire dans l’espèce humaine lié à l’#industrialisation, qui conduirait à la disparition des processus darwiniens naturels réduisant la prévalence de tels traits dans la population. On retrouve facilement les vieilles marottes eugénistes et spencériennes qui portent la droite radicale dans toute son histoire moderne.

      Une telle lecture psychologisante et médicalisante de « la religion de la justice sociale » est longtemps restée enfermée dans les champs de la pseudo-science raciale, mais trouve à la fin des années Obama une place accueillante sur la chaîne de télévision #Fox_News, où un segment quasi-quotidien, « La folie des campus », animé par le présentateur vedette #Tucker_Carlson, vient documenter quasi-quotidiennement des non-événements censés éclairer les #dérives_universitaires, montées de façon unilatérale autour d’une histoire simpliste dans laquelle les « antiracistes gauchistes extrémistes » sont toujours des « fous » et des « méchants », tandis que leurs « victimes » sont toujours de libres-penseurs modérés souhaitant seulement « discuter d’idées ». C’est à cette même époque que des intellectuels états-uniens proches de ces idées, auto-qualifiés du label peu flatteur mais ironiquement bien trouvé d’#Intellectual_Dark_Web prennent l’habitude de se qualifier de « #libéraux_classiques » (classical liberals), tout en travaillant comme l’illustrait le commentateur politique #Michael_Brooks dans son propre décorticage du mouvement, #Against_the_Web, à mettre à l’agenda des positions violemment réactionnaires et antiscienti (fiques renvoyant aux vieilles marottes de la « science raciale », et plus généralement du rappel à l’ordre :

      "Ils défendent tous l’ordre économiste capitaliste sur le plan domestique, et l’hégémonie impérialiste américaine internationalement. Ils se voient comme les défenseurs d’une construction floue (et franchement incohérente historiquement) qu’ils appellent « l’Occident ». Ils défendent tous ce qu’ils imaginent être « la biologie » contre les féministes, et au moins certains d’entre eux, comme #Sam_Harris – qui fait la promotion de #Charles_Murray, intellectuel odieusement d’extrême-droite et aux préjugés explicites – prennent une position similaire sur le sujet de la race. Plus encore, dans l’ensemble de ces sujets, l’#IDW promeut des perspectives qui naturalisent ou mythologisent des relations de pouvoir historiquement contingentes – entre patrons et travailleurs, hommes et femmes – ce sont des réactionnaires à l’ancienne."

      Pas étonnant dès lors que ces « progressistes classiques » soient rapidement devenus les progressistes préférés de la droite états-unienne, et commencent à devenir des lumières pour une partie de la droite européenne.

      Liaisons dangereuses

      Les représentations des paniques morales de 2021 sont directement tributaires de la littérature des « #progressistes_classistes ». Avec une précision millimétrique, les mêmes affaires sont traduites, diffusées, et discutées dans les mêmes termes, devenant l’un des produits les plus populaires d’exportation des États-Unis vers la France. La multiplication d’ »enquêtes » sur « la #folie_des_campus », accusant la « #génération_offensée » que seraient les jeunes et les « endoctrineurs » que seraient leurs enseignants de « créer de toutes pièces » un antiracisme « racialiste » qui se mettrait à agiter des polémiques « imaginaires », qui est désormais une obsession bien fixée d’une partie de la presse, n’est pas sans faire écho non seulement aux paniques qui agitaient la presse générale états-unienne il y a cinq ans. Les raisons en sont certainement nombreuses, et on ne peut pas entièrement ignorer le fait que, dans la machine du clickbait et de l’info en continu, des affaires qui ne nécessitent pas beaucoup d’enquête — et, disons-le, pas beaucoup de #déontologie non plus, comme l’a bien illustré la récente affaire de Sciences Po Grenoble dans laquelle la parole d’une partie au conflit a été érigée immédiatement en vérité face à laquelle aucune perspective dissonante ne devait être entendue, sont une bonne matière première. Cette même matière sert apparemment désormais des discours pour qui les fondements constitutionnels de la République Française — liberté, égalité, fraternité — poseraient problème, à l’université notamment.

      Enquêter à l’université, aller chercher les conditions de vie et de travail des gens qui y sont, comprendre l’imbroglio administratif qui conduit à la dégradation progressive de cette institution est fastidieux et fait peu vendre, par rapport au fait de multiplier des Unes sensationnalistes suivant une recette bien établie et facile à reproduire. Mais – et c’est particulièrement ironique face à l’accusation de ressembler au discours d’organisations terroristes comme le KKK – cette logique qu’elle provienne de contraintes, de conviction, ou de malveillance, conduit irrémédiablement à se calquer petit à petit sur les analyses et à l’agenda que, de longue date, le mouvement suprématiste blanc états-unien a mises en avant sur ces questions.

      https://academia.hypotheses.org/31676

    • Courrier de la ministre Vidal (22.03.2021) :

      A propos de la « #Liste des #600_gauchistes complices de l’islam radicale qui pourrissent l’université et la France » publiée sur le blog de #Philippe_Boyer :
      https://philippe-boyer.eu/liste-des-600-gauchistes-complices-de-lislam-radicale-qui-pourrissent

      Comme dit Claire Sécail sur twitter :

      « C’est aussi à la vitesse de réaction que l’on reconnait un foutage de gueule. »

      https://twitter.com/clairesecail/status/1374055660531429379

    • Derrière la polémique sur l’« islamo-gauchisme », la ministre Vidal isolée comme jamais

      Imaginée par une poignée de conseillers de Frédérique Vidal, la #polémique sur l’« islamo-gauchisme » a servi de paravent à une ministre isolée comme jamais du monde académique, des réalités étudiantes mais aussi de sa propre administration.

      Ses conseillers lui avaient promis de marquer, enfin, l’agenda politique. De ce point de vue, l’opération est réussie. Absente du débat public depuis le début de la crise sanitaire, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal a provoqué un tollé en déclenchant, en pleine pandémie, un débat sur « l’islamo-gauchisme » dans les universités.

      L’instant d’une polémique – qui l’a soudainement amenée à défendre le contraire de ce qu’elle prétendait penser à l’automne –, la ministre a même réussi à reléguer au second plan les critiques sur son défaut de gestion de la crise. Oublié aussi son isolement du monde académique, des réalités étudiantes ainsi que de sa propre administration. Fin novembre, son ministère a été marqué par la démission fracassante du directeur général de la recherche et de l’innovation. Mais de cet événement aussi inédit que parlant sur l’état du ministère, il n’a pas été question sur les plateaux de télévision. De l’art de faire #diversion.

      En recommandant à leur patronne d’attaquer bille en tête la communauté universitaire, les quelques conseillers de Frédérique Vidal à la manœuvre n’avaient en revanche pas anticipé l’ampleur des protestations qui s’élèveraient contre elle.

      Les pétitions appelant sur tous les tons à sa démission se multiplient – celle issue d’une tribune publiée le 21 février 2021 dans Le Monde cumulant même, à ce jour, plus de 22 000 signatures individuelles d’universitaires. Consternés, des intellectuels du monde entier volent désormais au secours de leurs collègues français (lire cette tribune de L’Obs). Jamais une ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche n’avait autant fait l’unanimité contre elle. Signe que l’heure est grave, des organisations scientifiques d’habitude discrètes affichent désormais leur désaccord.

      Alors que Frédérique Vidal avait demandé, le mardi 16 février 2021, au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), « un bilan de l’ensemble des recherches », pour mieux séparer ce qui relèverait de la science et du militantisme, le CNRS a répondu que « l’islamogauchisme n’est pas une réalité scientifique ». L’organisme de recherche a condamné « les tentatives de #délégitimation de différents champs de la recherche ».

      Même la conférence des présidents d’université s’est exprimée en des termes peu habituels : « Si le gouvernement a besoin d’analyses, de contradictions, de discours scientifiques étayés pour l’aider à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce, les universités se tiennent à sa disposition. Le débat politique n’est par principe pas un débat scientifique : il ne doit pas pour autant conduire à raconter n’importe quoi. »

      Du côté syndical aussi, le front est large. La FSU (Syndicat national des chercheurs scientifiques et Syndicat national de l’enseignement) et Sud (Recherche et Éducation) ont appelé au départ de la ministre. La CGT estime que « la ministre doit retirer ses déclarations et présenter ses excuses aux personnels, annuler ses velléités d’inspection politique de la recherche ». Et l’Unsa d’attaquer : « Cela fait des mois que les universitaires se dépensent sans compter pour assurer la continuité du service public de l’enseignement supérieur. La plupart sont épuisés. Est-ce pour renforcer l’attractivité du métier d’enseignant-chercheur que l’on stigmatise des pans entiers de la recherche ? »

      Avant même la polémique sur « l’islamo-gauchisme », la communauté universitaire s’était émue, cet automne, des attaques faites aux libertés académiques lors de l’examen puis du vote de la Loi de programmation de la recherche (LPR). Les premiers à avoir demandé la démission de Frédérique Vidal ont été les membres de la Commission permanente du conseil national des universités (CP-CNU), une instance aux deux tiers élus et se prononçant sur le recrutement et la carrière des enseignants-chercheurs.

      Déjà le 7 novembre 2020, ils estimaient que Frédérique Vidal devait quitter ses fonctions, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron. La CP-CNU y déplorait le fait de ne jamais avoir été entendu lors de la préparation de la LPR. L’ultime affront, celui poussant cette instance à demander pour la première fois de son existence la démission d’un ministre, étant le vote au Sénat, tard dans la nuit du 28 au 29 octobre 2020 et avec le soutien du gouvernement, de deux amendements sulfureux.

      Le premier sanctionne de trois ans de prison l’occupation en réunion d’un bâtiment universitaire. Le second passe outre l’expertise du CNU pour la qualification des professeurs et marque le début de la même expérimentation pour les maîtres de conférences, remettant totalement en cause l’organisme qui délivre ladite qualification, le CNU.

      « En touchant à la question de l’autonomie de la production des savoirs vis-à-vis du pouvoir politique (quel qu’il soit) et aux libertés académiques, ainsi qu’au cadre national du recrutement des enseignants-chercheurs, ces amendements confirment le mépris dans lequel la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche est tenue depuis des mois en France », s’est alors alarmée l’organisation.

      Sylvie Bauer, présidente de la CP-CNU, se souvient de sa stupeur en découvrant la position du gouvernement : « À maintes reprises, le cabinet et la ministre nous avaient promis qu’ils ne toucheraient pas au CNU et au recrutement des enseignants chercheurs, ils ont menti. » Une manière de faire si brutale qu’elle a choqué jusqu’à Cédric Villani, ancien représentant des universitaires chez LREM. 

      Le député de l’Essonne a même voté contre la #LPR. Dans une lettre publiée au lendemain du vote, il dénonce la réforme, sur le fond comme sur la forme. Au sujet de la criminalisation de l’occupation des facs, il écrit : « En tant que député, je trouve inconcevable qu’une telle disposition soit prise sans débat à l’Assemblée ; en tant qu’universitaire, je ne puis voter pour une telle limitation de nos précieuses libertés académiques. »

      Depuis, la colère de la CP-CNU n’est pas redescendue. « La seule fois où j’ai vu Frédérique Vidal depuis 2017, c’était en mars 2020. Nous étions en pleine mobilisation contre la LPR. Elle nous a engueulés parce que des profs exerçaient leur droit de grève. Elle s’est plainte que personne ne la soutienne », se rappelle Sylvie Bauer. Un récit confirmé par Fabrice Planchon, vice-président de la CP-CNU. Un échange tendu puis un appel à démission plus tard, les liens entre le ministère et l’instance ont complètement été rompus.

      La CP-CNU n’est pas la seule instance à avoir gardé un amer souvenir des discussions autour de la LPR. Patrick Lemaire, biologiste et président du collège des sociétés savantes académiques de France, se souvient d’une curieuse « #garden_party » organisée à l’été 2020 dans les jardins du ministère en guise de « concertation ». « C’était un drôle de mélange. Frédérique Vidal était là, debout, usant de l’argument d’autorité pour nous convaincre du bien-fondé de sa loi. Quand on la contredisait, elle pouvait devenir plus constructive mais ne remettait jamais en question son projet. Elle ne voulait rien changer à son texte, mais mieux l’expliquer. »

      Un autre invité se souvient auprès de Mediapart d’un « one-women show d’une heure et demie », du buffet, du beau jardin et de l’impression de s’être rendu à une réunion pour rien : « Nous, on aurait préféré être assis, à une table, pouvoir échanger calmement, échanger des dossiers. Ça ne s’est pas fait mais ça voulait peut-être dire que, pour elle, il n’y avait déjà plus grand-chose à discuter. »

      Pour dénoncer les attaques faites aux libertés académiques et le manque de dialogue social avec le ministère, les syndicats ne s’adressent d’ailleurs plus à Frédérique Vidal mais passent directement par le premier ministre. Même chose pour les décisions pour lutter contre la précarité étudiante, qui sont annoncées depuis l’Élysée.

      Toutes les organisations de l’arc syndical ont écrit, au moins à trois reprises, à Matignon sur l’unique mois de novembre 2020. Le 5 novembre, contre la fermeture des établissements. Le 9 novembre, contre un amendement sénatorial durant l’examen de la LPR, depuis retoqué par la commission paritaire mixte, visant à inscrire dans la loi que « les libertés académiques s’exercent dans le respect des valeurs de la République ». Le 16 novembre, la CGT, la FSU, FO, la CFDT, le SNPTES, Sud et l’Unsa reprenaient la plume pour demander un rendez-vous urgent à Jean Castex après le vote au Sénat des deux amendements, « validés par Frédérique Vidal » sans « consultations préalables », sur l’occupation des facs et la qualification des professeurs.

      La démission fracassante d’un directeur d’administration

      Plus particulièrement, Anne Roger, co-secrétaire générale du SNESUP-FSU, décrit des relations avec la ministre totalement dégradées. « C’est simple, on n’a pas de discussion avec elle. Notre dernier rendez-vous avec le cabinet remonte à quatre mois, il n’y avait ni la ministre, ni le directeur, ni le directeur adjoint de son cabinet. C’était juste pour nous calmer », souffle la représentante syndicale. Selon elle, les rendez-vous sont « des grand-messes qui ne sont pas exactement le lieu du débat. Et à plusieurs reprises, lors de ces réunions, en multilatérales ou au CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), elle vient, fait son topo, écoute un peu puis part et laisse son cabinet gérer la fin de la réunion. En fait, l’important pour elle, c’est de dire, pas d’écouter. »

      Cette absence d’écoute est aussi ressentie par le Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS-CGT), qui vient d’ailleurs de remporter une bataille judiciaire contre le ministère. Le tribunal administratif de Paris a ordonné, le 8 mars, en référé, à Frédérique Vidal de convier le syndicat aux réunions de suivi du protocole d’accord relatif à l’amélioration des rémunérations et des carrières des agents du ministère jusqu’en 2027.

      Début 2021, la ministre avait unilatéralement décidé d’écarter des réunions de suivi la FERC-CGT (la fédération à laquelle est affilié le SNTRS-CGT), qui s’était opposé publiquement au protocole d’accord. Or, cette décision « porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté syndicale », a estimé le juge des référés.

      Devant le tribunal administratif, le représentant du ministère a soutenu que la FERC-CGT n’avait pas été lésé puisque aucune réunion n’avait jusqu’ici été organisée, ni même programmée, avec les autres organisations syndicales. Ce qui est faux, une première réunion du comité de suivi ayant même été organisée le 5 février, selon nos informations. Interrogé sur ce mensonge, le cabinet de la ministre nous a fait savoir qu’il ne souhaitait pas répondre (voir notre « Boîte noire »).

      Même impression de désinvolture au CHSCT du ministère. Alors qu’elle préside cette instance, Frédérique Vidal ne s’est jamais rendue à aucune des réunions. S’il est habituel que les ministres se fassent excuser, « vu la crise sanitaire, il aurait été logique qu’elle montre un peu d’intérêt… », grince une membre du CHSCT. Un avis de l’instance, en date du 6 novembre 2020, laisse transparaître un agacement général : « Les représentants du personnel du CHSCT MESR attendent que la ministre montre un intérêt à l’instance qu’elle préside, en y faisant acte de présence, ne serait-ce qu’une fois. »

      D’autant plus que le CHSCT semble être baladé, de réunions exceptionnelles en délais incompressibles, dans une urgence permanente. Tous les membres se souviendront de cette réunion du 18 décembre 2020 à 15 heures, dernier jour avant les vacances de Noël. Ils y ont été convoqués à la dernière minute, la veille à 17 heures. « Prendre son service dans cet état de stress et de panique constitue à l’évidence un danger grave et imminent pour tous les personnels, mais également et par voie de conséquence pour les étudiants », relève d’ailleurs l’avis du CHSCT.

      Lors de cette réunion fut discutée la mise en place d’une circulaire permettant le retour progressif des étudiants à l’université à partir du 4 janvier 2021, par groupe de dix. La circulaire, rendue publique le samedi 19 décembre, était censée être applicable dès la rentrée. Impossible, pourtant, pour la plupart des universités, de mettre en place de telles dispositions mal ficelées et diffusées pendant les vacances scolaires. Par ailleurs, la circulaire contrevenait à un décret qui n’a finalement été modifié que le 9 janvier 2021, cinq jours après le début de la soi-disant rentrée. « À chaque fois on râle, mais ça n’a aucun impact, souffle la membre du CHSCT. Même avec la crise, on pourrait mieux anticiper et réfléchir. »

      « Aux États-Unis, ils se sont organisés dès le mois de mai 2020 pour l’année universitaire 2020-2021, avec des cours en ligne, des programmes allégés. Nous aussi, on aurait pu le faire, mais Frédérique Vidal ne nous a pas écoutés », abonde Bruno Vallette.

      Ce mathématicien a bien connu Frédérique Vidal à l’université de Nice, où la ministre a passé l’intégralité de sa carrière : étudiante puis maître de conférences en 1994, professeure des universités en 2002 (elle n’a officiellement jamais encadré de thèse), directrice de l’UFR Sciences en 2009 et, enfin, présidente de l’université à partir de 2012, jusqu’à son entrée au gouvernement en 2017.

      Élu d’opposition (Snesup) au conseil d’administration, Bruno Vallette retient des mandats de Frédérique Vidal, arrivée à la présidence d’une université désorganisée et exsangue financièrement, une gestion « “en bonne mère de famille”, comme elle le disait elle-même, mais de manière autocratique, toute seule, au nom de l’efficacité ». « Elle sait mieux que les autres. Je trouve au ministère sa manière de fonctionner à l’université de Nice », insiste le professeur, désormais à l’université Paris-XIII.

      Son passage à la présidence de l’université de Nice n’a pas laissé un mauvais souvenir qu’à ses opposants. « Je n’avais aucun a priori négatif. Je savais qu’elle avait publié dans des revues prestigieuses et elle a, d’ailleurs, été accueillie de façon tout à fait conviviale », se rappelle Frédéric Torterat, l’un des maîtres de conférences rattachés à une équipe de recherche supprimée brutalement en 2017 sous la présidence de Frédérique Vidal. « On ne s’y attendait pas, j’ai dû partir à l’université de Montpellier, complète-t-il. On était 15 à 16 enseignants chercheurs et deux fois plus de doctorants et on a tous dû changer d’unité, et pour certains changer d’université. Elle ne nous a même pas prévenus, c’est assez irrespectueux. »

      Pour l’ancienne directrice de cette unité de recherche, « ce fut un traumatisme ». Nicole Biagioli, aujourd’hui professeure émérite à l’université de Nice, se rappelle de la manière avec laquelle son travail de plusieurs années a été anéanti : « Mme Vidal a fait voter par le conseil d’administration – sauf les élus FSU – la suppression de mon laboratoire en refusant de le faire évaluer scientifiquement, alors que tout était prêt pour la visite de l’HCERES (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Je n’en ai jamais été avisée par Mme Vidal, c’est sa collègue en charge de la visite pour le HCERES qui m’a appris la suppression du laboratoire. Au niveau réglementaire, elle a le droit de le faire mais la moindre des choses aurait été de nous prévenir… » Un récit confirmé par Chantal Amade-Escot, déléguée scientifique pour les sciences de l’éducation auprès du HCERES de 2015 à 2018 et professeure émérite à l’université de Toulouse…

      Aujourd’hui, Nicole Biagioli estime que « Mme Vidal n’est ni formée ni intéressée par les langues, les lettres et les sciences humaines. Il y a chez elle une certaine forme de mépris pour ces matières ».

      Rue Descartes, où l’ambiance s’est alourdie au fur et à mesure de l’aggravation de la crise sanitaire, l’explosion a finalement eu lieu le 25 novembre 2020. #Bernard_Larrouturou, alors directeur général de la recherche et de l’innovation (DGRI), l’une des deux directions d’administration centrale, démissionne avec fracas.

      Il s’en explique à ses anciens collègues dans un courrier, sans mâcher ses mots. « Cette démission a été pour moi une décision difficile, et même douloureuse… Je ne m’y suis résolu que parce que l’isolement, entretenu par la direction du cabinet, par la ministre, avec laquelle les directeurs généraux n’ont eu aucun échange depuis plus de six mois, et les difficultés aiguës qui persistent depuis un an et demi en matière de relations de travail entre le cabinet et les services ont installé un véritable empêchement, voire une impossibilité, pour la conduite des actions que la DGRI doit porter », dénonce-t-il dans une lettre de trois pages, dont des premiers extraits avaient été dévoilés par Libération et que Mediapart publie ci-dessous en intégralité.

      Dans son courrier, qui est remonté jusqu’à l’Élysée, Bernard #Larrouturou déplore notamment l’isolement de la ministre avec ses équipes. Il y raconte, par exemple, comment « elle a traité avec mépris et humilié des personnes de la DGRI ou lorsqu’elle a exigé arbitrairement la mise à pied de tel cadre de nos équipes… ». Interrogé sur le contenu de cette missive accablante, Frédérique Vidal n’a pas répondu non plus.

      Des relations compliquées avec les parlementaires

      « Le rythme des cabinets a toujours été caractérisé par l’urgence mais, ce qu’il y a de nouveau depuis l’arrivée de Frédérique Vidal, c’est qu’il est de plus en plus fréquent que le cabinet court-circuite les directions et aille directement voir les agents, ça peut créer de grandes tensions », relève Sylvie Aebischer, responsable CGT Educ’action pour l’administration centrale qui compte plus de 3 300 agents.

      À l’hiver 2018, lors d’un CHSCT, des délégués du personnel et le médecin de prévention alertent sur la situation au sein du service de la stratégie des formations et de la vie étudiante. Un rapport est commandé à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR). Ses résultats remis le 26 mars 2019, auxquels Mediapart a eu accès, font notamment état « de situations collectives de #souffrance_au_travail ». Les inspecteurs pointent du doigt une surcharge de travail, des conflits éthiques, « des relations au travail compliquées, avec des problèmes liés au soutien jugé parfois insuffisant de la hiérarchie, régulièrement encartée ou empêchée, parfois mis en fragilité par un pilotage peu clair ».

      L’une des douze recommandations de l’inspection était de formaliser les rapports avec le cabinet. Signée en juillet 2019, une charte prévoit depuis l’organisation de réunions régulières entre les directeurs d’administration et le cabinet pour fluidifier les relations. Une tentative qui se soldera par un échec, comme en témoigne la démission de Bernard Larrouturou l’année suivante.

      Au Parlement aussi, les relations avec la ministre sont tout sauf fluides. Au Sénat, une séquence reste gravée dans les mémoires. Le 7 avril 2020, Frédérique Vidal renvoie dans les cordes le sénateur communiste Pierre Ouzoulias qui lui demande pourquoi les biologistes de Marseille ne sont pas dotés d’un cryo-microscope électronique pour étudier le SARS-CoV-2.

      Ces biologistes n’ont qu’à se déplacer à Nice où se trouverait justement un « magnifique microscope » au sein du « Centre commun de microscopie appliquée (CCMA) », répond avec assurance la ministre. Frédérique Vidal, biochimiste de formation, rappelle qu’elle a fait toute sa carrière à Nice – « je connais donc bien le sujet », glisse-t-elle, avec certitude. Sauf que son explication est fausse : l’équipement niçois ne comporte aucun cry-microscope capable d’aider les biologistes à élucider la structure moléculaire du virus, relève le journaliste spécialisé Sylvestre Huet sur son blog.

      Frédérique Vidal « répond souvent avec beaucoup de désinvolture », regrette le député d’opposition Régis Juanico (Génération·s), membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée. « Elle nous répond souvent avec suffisance en se référant à son passé de présidente d’université. Cela lui permet de disqualifier les élus qui ne seraient pas d’accord avec elle », ajoute-t-il. Le parlementaire relève aussi que la ministre « n’a jamais répondu » aux conclusions de son rapport parlementaire, co-rédigé avec Nathalie Sarles (LREM), sur Parcoursup.

      « En audition, on a le sentiment qu’elle ne se sent pas concernée », abonde la députée communiste Marie-George Buffet, membre de la même commission. Lors de l’audition du 10 novembre 2021, dans le cadre du rapport sur l’impact qu’a eu le Covid sur les jeunes et les enfants, l’élue de Seine-Saint-Denis a relevé que, « contrairement à d’autres ministres », Frédérique Vidal « répétait des éléments de langage sans répondre réellement ». « Est-ce qu’elle pensait que cette audition n’avait pas d’importance ? Est-ce que la problématique des étudiants ne l’intéresse pas ? », s’interroge la députée.

      Le député LREM Bruno Studer, qui préside la commission, voit les choses autrement : « Je lance régulièrement des missions d’information qui portent sur la recherche et à chaque fois le cabinet se met à disposition des parlementaires. La ministre vient régulièrement devant la commission », témoigne-t-il. Il précise que Frédérique Vidal « est une ministre technique, pas politique », raison pour laquelle elle n’aurait donc pas « tous les codes ».

      « Les choses se sont tendues ces dernières semaines avec ces histoires d’islamo-gauchisme », reconnaît le député de la majorité, en expliquant avoir lui-même été étonné par l’ouverture de cette séquence. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Ça m’a surpris de sa part et je lui ai dit, je suis plutôt en désaccord. Ce ne sera pas la première fois que je trouve que des ministres ont des expressions maladroites. »

      Plutôt qu’une expression « maladroite », la séquence sur l’islamo-gauchisme a été réfléchie sur un coin de table par une poignée de membres de l’entourage de la ministre, ainsi que nous l’ont indiqué plusieurs témoins. Cette orientation correspond aussi à la recomposition d’un cabinet, qui a connu un turn-over impressionnant ces dernières semaines. « Cette stratégie ne correspond pas à ce que Frédérique pense », veut croire un de ses proches.

      Plusieurs interlocuteurs datent une vraie rupture à partir du remplacement du directeur de cabinet de la ministre, le 4 mai 2020, par un ancien du cabinet de Manuel Valls à Matignon. La nouvelle conseillère presse de Frédérique Vidal est également la fondatrice des « #Jeunes_avec_Valls », micro-mouvement créé en décembre 2016 pour accompagner la candidature de l’ancien premier ministre à la primaire du PS.

      Beaucoup s’interrogent aussi sur la place croissante occupée par le conseiller spécial de la ministre, un certain #Graig_Monetti, qui cumule aussi avec les fonctions de chef de cabinet. Le trentenaire, qui connaît bien Frédérique Vidal depuis ses années étudiantes à l’université de Nice, où il a présidé l’antenne locale du syndicat étudiant de la Fage, a gravi un à un les échelons de son cabinet. En juin, il a aussi été élu adjoint au maire de Nice Christian Estrosi, avec une délégation à la jeunesse. Ce qui n’est pas sans créer une certaine confusion : on peine parfois à discerner au nom de qui (le ministère ou la mairie de Nice) il intervient dans certains dossiers universitaires.

      Selon un fin connaisseur de la rue Descartes, « Frédérique Vidal a écarté les autres et n’écoute plus que lui ». Cela n’a pas empêché l’actuel président de la Fage, Paul Mayaux, de prendre quelques distances avec le ministère.

      Son syndicat a même appelé à la mobilisation intersyndicale du 26 janvier 2021. « Ce n’est pas leur stratégie politique. Si même eux y vont, c’est un signe qu’il y a une absence totale d’écoute de la part du gouvernement », glisse une responsable syndicale étudiante sous le couvert de l’anonymat. Paul Mayaux confirme : « Effectivement, ce qui s’est passé le 26 janvier, ce ne sont pas des choses qui arrivent souvent. Il y a urgence et même si parfois le cabinet examine certaines de nos propositions, on n’a pas été entendus au bon moment sur la crise des étudiants. C’était trop tard et trop faible, même si on ne nie pas que quelques mesures ont été prises dans le bon sens. »

      En dehors des Jeunes avec Macron, logiquement du côté du gouvernement, les autres organisations de jeunesse sont nettement plus critiques. Frédérique Vidal est « méprisante » et « infantilisante » avec les étudiants, notamment dans son expression publique, dénonce Mélanie Luce, la présidente de l’Unef. Lors d’un énième retour symbolique à l’université, le lundi 11 janvier 2021, à Cergy-Université, la ministre glisse, selon Le Monde : « Le problème, c’est le brassage. Ce n’est pas le cours dans l’amphithéâtre mais l’étudiant qui prend un café à la pause, un bonbon qui traîne sur la table ou un sandwich avec les copains à la cafétéria. »

      « On ne demande pas juste sa démission, on veut un vrai changement politique », affirme Mélanie Luce dont l’organisation s’est opposée farouchement aux trois grandes réformes de Frédérique Vidal : Parcoursup, qui instaure la sélection à l’entrée de l’université, « Bienvenue en France », qui multiplie les frais d’inscription pour les étudiants étrangers, et la LPR, qui réforme en grande partie l’université et la recherche française.

      La crise du Covid et sa gestion chaotique par le ministère de l’enseignement supérieur puis la polémique autour de l’islamo-gauchisme ont été les attaques de trop. « Nous, notre priorité, c’est comment aider les étudiants à sortir de cette crise. On demande 1,5 milliard d’euros mais ça n’avance jamais. La solution pour sortir un peu la tête de l’eau, c’est d’augmenter les APL et les bourses du Crous, on le répète sans cesse mais on a l’impression de ne pas être entendus », souffle la présidente de l’Unef. En ce qui concerne les bourses, la refonte du système Crous promise par l’exécutif ne vient pas. Et pour les APL, une réforme a bien eu lieu, mais elle désavantage les jeunes travailleurs et les étudiants en apprentissage.

      « Des milliers d’étudiants font la file pour pouvoir manger. On attendait des aides qui soient à la hauteur de la crise, de la précarité et de la détresse psychologique qu’on voit tous les jours. À la place, on a eu une nouvelle polémique sur l’islamo-gauchisme. C’était tout, sauf ce qu’on attendait… », souffle Ulysse Guttmann-Faure, qui préside l’association Co’p1, fondée en octobre 2020 par six étudiants parisiens pour distribuer de la nourriture aux étudiants précaires.

      L’étudiant, dont l’association rassemble désormais 300 bénévoles, note qu’il « a fallu des mobilisations dans la rue et des suicides pour que la ministre nous entende ». « Et encore…, reprend-il, il y a eu de petites avancées, mais c’était trop tard et pas suffisant ». Les files d’attente, le soir, à la banque alimentaire ne désemplissent effectivement pas.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/220321/derriere-la-polemique-sur-l-islamo-gauchisme-la-ministre-vidal-isolee-comm

      Citation :

      Plutôt qu’une expression « maladroite », la séquence sur l’islamo-gauchisme a été réfléchie sur un coin de table par une poignée de membres de l’entourage de la ministre, ainsi que nous l’ont indiqué plusieurs témoins. Cette orientation correspond aussi à la recomposition d’un cabinet, qui a connu un turn-over impressionnant ces dernières semaines. « Cette stratégie ne correspond pas à ce que Frédérique pense », veut croire un de ses proches.

    • Communiqué de presse de l’#Action_française suite à leur action contre l’hôtel de région Occitanie (25.03.2021) (https://www.midilibre.fr/2021/03/25/toulouse-deux-membres-daction-francaise-tentent-de-sintroduire-au-sein-du-) :

      –-> où on peut voir, comme l’a identifié Pierre Plottu sur twitter, que « l’Action française a donc diffusé un communiqué pour revendiquer cette action.
      Il s’y appuie notamment sur les propos de votre collègue, Mme la ministre Vidal, sur un prétendu l’islamo-gauchisme qui gangrènerait les universités pour la justifier. »


      https://twitter.com/pierre_plottu/status/1375188878630477831

      Repris aussi sur le blog academia :
      https://academia.hypotheses.org/31962

    • « Combien d’attaques contre la science faudra-t-il pour briser le silence ? »

      Des procès en islamo-gauchisme à la disparition annoncée de l’Observatoire de la laïcité, les volontés de faire taire toute pensée critique se multiplient dangereusement, alertent Albert Ogien et Sandra Laugier.

      Il est des #silences qui sont plus accablants que des milliers de discours. Il y eut d’abord celui qui a entouré la publication de la liste rouge des enseignants-chercheurs « islamo-gauchistes », accusés de « gangréner » l’Université en faisant de la politique plutôt que de la science. Il y eut ensuite celui qui a accompagné le rejet de la candidature d’une personnalité scientifique de renom (#Nonna_Mayer) à la présidence de Sciences Po, après qu’elle a été publiquement réprouvée au nom de son engagement en faveur des exclus. Et puis est venu celui qui entoure la disparition annoncée de l’#Observatoire_de_la_laïcité, que la secrétaire d’Etat à la citoyenneté Marlène Schiappa présente comme une simple formalité, le mandat de sa direction arrivant à expiration. Et maintenant la course à l’échalote des sénateurs pour remporter le prix de l’amendement le plus sévère apporté à la loi confortant le respect des principes de la République. Bien sûr, quelques voix se sont élevées pour condamner chacune de ces attaques écœurantes contre le droit et la pensée, mais elles sont elles-mêmes déconsidérées ou ignorées, comme une discordance dans l’indifférence convenue et majoritaire des politiques, des médias et des intellectuels.

      Une étrange confrérie de traqueurs-censeurs

      Ces silences sont autant de reculs et d’abdications face à la #violence qu’exerce cette étrange confrérie de militants qui réunit des personnes venant d’horizons idéologiques différents et partageant une même volonté : disqualifier, rendre inaudibles, voire interdire les voix qui leur déplaisent et contestent leur autorité. Leur principale occupation et obsession consiste à dénicher et détruire la moindre intervention publique ou expression qui signale une compréhension des problèmes politiques et sociaux du présent ; notamment des revendications et souffrances des groupes de population qui subissent des inégalités, des discriminations, des dénis de citoyenneté, au nom d’une ascendance dont la légitimité reste suspecte – « les Noirs et les Arabes » pour parler clair. Et petit à petit, la #traque et l’#opprobre ont gagné d’autres thèmes présentés comme autant de manifestations de #dégénérescence : les études décoloniales, l’écriture inclusive, les études de genre, l’emploi du mot de « racisé », les réunions non-mixtes…

      Discréditer la recherche

      Cette inquisition permanente, inimaginable encore il y a quelques mois, a aujourd’hui une cible prioritaire : ceux et celles qui disposent de titres universitaires et d’une parole publique, et qu’elle accuse de minorer les graves menaces que ferait peser l’islamisme sur la paix civile et les libertés individuelles. Mais la lutte contre le terrorisme doit-elle se mener sur ce front ? En s’en prenant à la production de connaissance, elle s’avilit. Ses agents ne s’embarrassent plus d’aucune considération pour les torts infligés aux personnes ou aux organisations qu’ils livrent en bloc à la vindicte – ou aux injures sur des réseaux sociaux mobilisés à leur profit et dont la force de frappe est incommensurable à celle de la recherche.

      Leur but est que les travaux scientifiques soient discrédités sur un #soupçon, que les enseignements soient marginalisés avant si possible d’être interdits, avec toutes les conséquences de cette mise en cause sur les vies et carrières d’universitaires qui travaillent simplement à maintenir la recherche française au niveau des standards internationaux. C’est que, n’en déplaise à nos censeurs, les questions du #racisme_systémique, des violences faites aux femmes, du #sexisme et de l’#homophobie, mais aussi du désastre climatique et de la souffrance animale (questions qu’on croyait plus consensuelles mais depuis incluses, pour faire bon prix, dans le paquet) sont reconnues dans le monde académique global alors que de vieilles résistances font, en France, qu’elles restent polémiques.

      Une peur viscérale de l’islam

      Ce qui est étrange est que ce front des bien-pensants se construit sur une #peur viscérale de la religion musulmane, à laquelle il prête des propriétés qui en feraient l’ennemi irréductible de la modernité démocratique. Cette peur alimente la crainte fantasmatique de l’organisation d’une cinquième colonne qui occuperait déjà les « territoires perdus de la République », attendant son heure pour frapper et déloger les nationaux. Et chaque meurtre commis au nom de l’Etat islamique (quelle que soit la réalité de cette allégeance) est une occasion de raviver la suspicion. Dès lors, évoquer et analyser les #injustices, les #discriminations, l’#exclusion ou le #harcèlement_policier subis par « l’ennemi de l’intérieur » revient à pactiser ou trahir.

      Pour faire taire ceux et celles qui doutent sincèrement d’une telle menace de l’islam, une solution ne serait-elle pas de documenter, de quantifier et d’exposer publiquement le danger ? Cela ferait normalement tomber les réticences. Mais voilà : aucune information ne filtre qui permettrait de confirmer les craintes des apeurés. La seule indication qui vient périodiquement donner un peu de crédit à cette accusation est celle, livrée sans aucun détail, du nombre d’attentats qui auraient été déjoués par les services de renseignements sur le territoire français. Parfois, la mise en scène de l’arrestation d’un ou une « terroriste » dont, la plupart du temps, on est bien en peine de savoir exactement quel objectif il ou elle poursuivait.

      Nous sommes donc tous censés savoir que nous vivons dans un état d’alerte permanent sans en être vraiment alertés. Un peu comme nous traversons la crise sanitaire sans être jamais associés aux mesures prises par une poignée de « sachants » autoproclamés qui décident seuls de ce qui est bon pour en finir avec le Covid 19, avec le succès qu’on sait. Les avertis qui se sont arrogé le droit d’organiser la riposte se posent de même en surplomb de la République. Les premières victimes de ces sentinelles sont tous ces citoyens qui sont ramenés à une identité musulmane sans qu’on ne leur demande leur avis, sauf quand on les somme de prendre position contre les attentats (eux à la différence des autres, comme si c’était moins évident). On a beau jurer ne pas vouloir faire d’amalgame entre musulman et islamiste radical, le moindre signe d’appartenance à cette communauté est vu comme un péril pour la nation. Ce qui est choquant dans cette volonté d’ostraciser un groupe social est le fait qu’elle méprise totalement les sensibilités individuelles et gomme la diversité des croyances et des opinions qui s’y expriment.

      Extension du domaine de la #suspicion

      Et dans un saut épistémique propre à tous les régimes autoritaires et promoteurs de l’#ignorance, cette suspicion s’étend en deuxième lieu à tous ceux qui, dans les milieux de la recherche et de l’enseignement, s’efforcent de prendre la juste mesure du danger djihadiste et introduisent des distinctions et des clarifications qui en dressent un tableau réaliste. Un tel saut a été effectué par les gouvernements qui au Brésil, aux Etats-Unis, en Hongrie, en Pologne ou en Turquie ont allié la misogynie, l’homophobie, les discriminations ethniques et le climato-scepticisme de leurs politiques à la suppression des recherches sur les femmes, les sexualités, le racisme ou l’environnement ; par l’ex-président Trump, qui tout en multipliant les mesures discriminatoires et soutenant ouvertement les violences contre les Noirs a voulu faire réécrire les manuels scolaires pour y minorer l’histoire de l’esclavage ; et en France, par la violence inédite d’un gouvernement contre les universitaires qui observent les discriminations qui travaillent la société française.

      Ce saut est révélateur : il s’agit de décourager la #pensée_critique et l’#argumentation_rationnelle, immédiatement traînées dans la boue des réseaux et dans la mêlée des plateaux TV ou radio – où les quelques chercheurs qui se risquent encore à faire entendre des éléments de connaissance se retrouvent mis sur un pied d’égalité avec des idéologues ignorants du domaine. Cette situation honteuse, qui rappelle les mauvaises heures du maccarthysme, s’explique ici par une haine conjuguée des recherches et des objets/sujets de ces recherches. Ce phénomène est connu des spécialistes du genre. Il prend ces derniers temps l’allure ultra glauque d’un #assaut concerté mené par des ministres et des intellectuels alliés, par calcul politique incertain, pour faire taire toutes les voix, des plus vives au plus modérées, qui les rappellent aux exigences minimales de l’égalité. Voilà qui nous oblige à briser ce silence.

      https://www.nouvelobs.com/idees/20210415.OBS42801/combien-d-attaques-contre-la-science-faudra-t-il-pour-briser-le-silence.a

    • « Islamo-gauchisme » à l’université : « On ne peut pas nous accuser d’être des #militants »

      Face aux attaques contre les sciences humaines et sociales, accusées de diffuser un discours « islamo-gauchiste » à l’université, des universitaires angevines (Maine-et-Loire) sortent du bois et prennent la parole. Retour sur une polémique pas nouvelle, mais qui, depuis quelques mois, rebondit sur la scène politico-médiatique.

      Elles ont décidé de prendre la parole. Parce qu’elles ont des choses à dire et qu’elles en ont gros sur le cœur, surtout après les attaques visant #Nahema_Hanafi, leur collègue, maîtresse de conférences en histoire moderne et contemporain à l’Université d’Angers, après la publication de son ouvrage consacré aux « brouteurs ».

      Elles, ce sont ces universitaires angevines, dont le champ de recherches s’applique aux sciences humaines et sociales, confrontées aux attaques et aux accusations d’ « islamo-gauchisme » à l’université. De quoi parle-t-on ? Quel est le problème ? Décryptage.

      Pourquoi des responsables politiques visent-ils l’université ?

      La polémique concernant l’universitaire angevine Nahema Hanafi n’est pas tombée du ciel. Tout le monde garde en tête les déclarations de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Dans un entretien sur CNews , le 14 février, elle a demandé une enquête sur « l’islamo-gauchisme » qui gangrènerait l’université.

      Avant de persister, tout en tentant de réduire la portée de son propos, puisqu’elle s’est montrée bien incapable de définir cette notion. Elle a été soutenue par certains de ses collègues. En réalité, elle avait été largement devancée par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Pas plus précis, mais bien plus vindicatif contre les « ravages » à l’université.

      À chaque fois, ces sorties ont provoqué une levée de boucliers des chercheurs, en particulier du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS.

      Cette attaque contre l’université est une antienne régulièrement reprise à droite comme à gauche, avec des relais forts comme le Printemps républicain dont le cofondateur, #Gilles_Clavreul, dénonce la pensée décoloniale. Idéologiquement proche de ce courant, qui défend une conception très restrictive de la laïcité, l’ancien Premier ministre socialiste #Manuel_Valls avait ouvert les hostilités au lendemain des attentats de novembre 2015 à Paris.

      Dans une première déclaration au Sénat, deux semaines après, il avait lancé : « J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé. » Quelques semaines plus tard, en janvier 2016, il avait poussé plus loin cette réflexion, lors d’un hommage aux victimes. « Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. »

      À l’origine de la récente polémique visant Nahema Hanafi et ses travaux, l’Observatoire du décolonialisme, fondé par des enseignants linguistes, historiens et médiévistes, creuse ce même sillon.

      Pourquoi la polémique touche- t-elle l’#Université_d’Angers ?

      Parce qu’un membre de cet Observatoire, #Hubert_Heckmann, maître de conférences en littérature du Moyen Âge à Rouen (Seine-Maritime) a publié, le 2 février, une tribune, sur le site internet de l’hebdomadaire Le Point , fustigeant le travail de Nahema Hanafi.

      Maîtresse de conférences en histoire moderne et contemporaine au sein de l’institution angevine, cette dernière est l’autrice d’un livre, L’arnaque à la nigériane, spams, rapports postcoloniaux et banditisme social , consacré aux « brouteurs », ces cyberescrocs spécialisés dans l’escroquerie à l’avance de frais.

      Pour Hubert Heckmann, l’universitaire angevine fait, dans son ouvrage, « en connaissance de cause, l’éloge d’un système criminel ». Des mots, comme un procès d’intention, qui ont trouvé un écho dans les milieux d’extrême droite.

      « L’article issu des travaux de l’Observatoire du décolonialisme et des théories identitaires », comme il est présenté, devient alors le terreau d’une haine sans filtre contre Nahema Hanafi. Une #haine déversée sur les réseaux sociaux et la section commentaires du site.

      La maîtresse de conférences encaisse, mais elle a décidé de porter plainte. Le parquet d’Angers a ouvert une enquête préliminaire. « Ces attaques ont suscité chez moi une vive émotion », exprime-t-elle.

      Bien sûr, il y a les insultes racistes, mais Nahema Hanafi s’alarme aussi de « voir attaqués, par des membres de l’université, des champs d’études et des méthodologies – celles des sciences sociales – pourtant essentiels à la compréhension de nos sociétés ».

      Qu’est-ce qu’on reproche aux sciences humaines et sociales ?

      Car, au fond, la question est là. Au-delà du « cas » Nahema Hanafi, tout un pan des recherches universitaires actuelles est actuellement remis en cause, autant par le monde politique que par le monde universitaire.

      Un opprobre grossi, déformé, récupéré, amplifié par la caisse de résonance des réseaux sociaux, et qui contribue, aujourd’hui, à un sentiment d’insécurité des enseignantes et enseignants investis dans ces recherches.

      « La période est tellement difficile pour nous que l’on se doit de faire attention aux paroles qui vont être portées publiquement, relève Marie Sonnette, enseignante-chercheuse en sociologie à l’Université d’Angers, qui travaille, notamment, sur les rapports de pouvoirs et de genre. Le moindre mot de travers peut nous porter préjudice. On se demande comment on va pouvoir continuer à faire notre métier. » Elle a d’ailleurs été contrainte de suspendre un temps son compte Twitter après des attaques groupées.

      Un métier qui, pour rappel, consiste à explorer et enseigner des disciplines liées à la réalité humaine, dans toute sa pluralité. Un métier qui, justement, en raison de cette pluralité, amène à investir des champs nouveaux, à l’aune de travaux, d’ici et d’ailleurs. Comme les études de genres, développées aux États-Unis.

      « Les sciences humaines et sociales aident à mieux comprendre le monde, plaide Chadia Arab, géographe à l’Université d’Angers et chargée de recherches au CNRS, qui travaille, notamment, sur les migrations et le genre. Elles servent aussi à expliquer les dysfonctionnements de ce monde, les inégalités produites par ce monde. Et je pense que c’est cela qui fait peur aux politiques. » Pas seulement les politiques…

      Ces recherches sont-elles le porte-voix d’un #militantisme ?

      Chadia Arab réfute ne serait-ce que l’idée. « Nous sommes tout le temps évalués, tout le temps éprouvés par la rigueur scientifique, il faut en tenir compte. On ne peut pas nous accuser d’être des militants en sciences sociales ni, pour aller vite, d’être des islamo-gauchistes. »

      Pour Katell Brestic, docteure en études germanophones à l’Université d’Angers, qui mène, notamment, des études postcoloniales et transnationales, c’est clair : « La valeur de nos recherches est scientifique, au même titre que celles d’un biologiste ou d’un généticien. Simplement, on ne travaille pas sur l’ADN avec des pipettes dans un laboratoire, mais sur d’autres formes de matériaux, qu’on analyse après, avec des grilles scientifiques précises. »

      Aujourd’hui, confrontées à un débat qui n’a plus rien d’apaisé, les universitaires angevines que nous avons interrogées sont inquiètes. Pour leurs champs de recherches, pour la liberté académique, pour l’avenir. Pour elles.

      « D’éminents confrères du monde entier ont récemment signé une tribune pour nous soutenir, souligne Marie Sonnette. Ils concluent en disant qu’ils seront prêts à accueillir les chercheurs qui ne pourront plus mener leurs recherches en France. Et ça, ça nous fait extrêmement peur. »

      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/islamo-gauchisme-a-l-universite-on-ne-peut-pas-nous-accuser-d-etre-des-

    • Ecole de #Marion_Maréchal: anatomie d’un fiasco

      Lancé il y a trois ans, l’#Issep, qui se voulait le « Sciences-Po » de la droite de la droite, vivote. Loin de la communication à outrance, l’école recrute surtout parmi le microcosme des proches de l’ancienne députée frontiste.

      « Avez-vous déjà entendu parler de la “blanchité hégémonique” (les Blancs responsables de tous les malheurs du monde), du “racisme systémique” (l’État et la société française seraient intrinsèquement racistes) ou encore de la séparation du monde entre “dominants (blancs) et racisés” ? Sûrement trouvez-vous ces concepts délirants et dangereux. Eh bien sachez qu’aujourd’hui ces “thèses” sont très répandues voire enseignées dans de nombreuses écoles et universités du supérieur. »

      Dans un courrier de quatre pages envoyé le 16 avril à un fichier de 10 000 personnes, Marion Maréchal, qui entend bien profiter des polémiques sur « l’islamo-gauchisme » censé « gangrener » l’université, fait un vibrant appel aux dons pour son école de sciences politiques, l’Issep (Institut de sciences sociales, économiques et politiques), créée il y a trois ans à Lyon.

      « L’Issep est l’un des seuls remparts contre le terrorisme intellectuel qui sévit en France […] Si votre vœu le plus cher pour vos enfants ou petits-enfants est qu’ils fassent de belles études, il faut agir maintenant. Aussi modeste soit-il, votre geste peut changer l’avenir de notre cher pays », affirme l’ancienne députée FN.

      Elle décrit des facs où règnent des « commissaires du peuple d’un nouveau genre qui n’hésitent pas à utiliser la violence ou la menace » contre les mal-pensants. Pour achever de vaincre les dernières réticences, Marion Maréchal rappelle les déductions fiscales propres à ce type de dons.

      Initiés par le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, puis réactivés par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal, les débats autour de « l’islamo-gauchisme », les études de genre ou décoloniales à l’université semblent une formidable opportunité pour l’entreprise de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen.

      Ces controverses, aussi artificielles soient-elles, offrent une soudaine légitimité au discours de l’extrême droite, qui n’a pendant longtemps pas dépassé ce cercle militant.

      « L’Issep étant né d’un constat négatif porté sur l’enseignement supérieur et en particulier les filières en sciences sociales – i.e. la baisse du niveau moyen des formations avec notamment l’abandon progressif des humanités et le militantisme associé, voire le sectarisme idéologique, qui sévissent trop souvent dans les établissements privés ou universitaires – les dérives et les violences du courant islamo-gauchiste ne font que conforter notre diagnostic et légitiment un peu plus notre existence, ce qui incite de nombreux Français à soutenir notre projet », assure d’ailleurs auprès de Mediapart Jacques de Guillebon, coprésident du conseil scientifique de l’Issep, également directeur de la rédaction du magazine L’Incorrect.

      Depuis son inauguration en juin 2018, l’Issep, qui se voulait une « vitrine » pour la « bataille culturelle » de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, aurait pu profiter d’un climat politique a priori favorable. Et pourtant, l’établissement, censé démontrer que l’ancienne députée du Vaucluse pouvait être une cheffe d’entreprise loin de la vie politique, vivote péniblement.

      Malgré un lancement sous une forêt de micros et de caméras, les débuts de « l’institut » ont été des plus laborieux. L’Issep n’a d’abord reçu l’agrément ministériel l’autorisant à s’afficher en tant qu’établissement privé du supérieur qu’en janvier 2019, plusieurs mois après son ouverture. En cause, un dossier administratif longtemps incomplet, l’école étant incapable de fournir au rectorat les informations administratives de base, comme l’avait raconté à l’époque une enquête de l’émission de télévision « Quotidien ».

      Dans la déclaration d’ouverture de l’Issep, transmise au rectorat de Lyon, Marion Maréchal promettait ainsi plus de 400 heures d’enseignement et une équipe d’une vingtaine de professeurs. Fin septembre, son dossier ne contenait plus que 90 heures de cours et apportait des informations lacunaires sur à peine six professeurs, comme l’avait révélé le magazine Challenges.

      Le « diplôme » de l’Issep n’a surtout aujourd’hui aucune valeur dans l’enseignement supérieur et n’offre aucune équivalence. Le tour de passe-passe, avancé lors de la création de l’école, consistant à nouer un partenariat avec une université européenne pour obtenir une équivalence de diplôme n’a pas marché.

      « Au-delà de la reconnaissance du diplôme, il est important d’avoir des partenaires de qualité afin de crédibiliser la pédagogie de notre école, répond l’Issep. Aujourd’hui, nous avons une antenne de l’Issep à Madrid, et des partenariats avec l’université de Saint-Pétersbourg en Russie et l’université du Saint-Esprit à Kaslik au Liban. » Ce qui signifie qu’aucune université européenne n’a souhaité associer son nom avec ce qui ressemble fort à une coquille vide.

      Celui qui a œuvré au partenariat entre l’Issep et l’université de Saint-Petersbourg, l’historien #Oleg_Sokolov, spécialiste de Napoléon, est aujourd’hui en prison depuis novembre 2019 après avoir tué et démembré son épouse de 24 ans, également son ancienne étudiante.

      Une affaire pour le moins embarrassante pour l’image de l’Issep, même si l’école n’y est évidemment pour rien. Le choix de s’adjoindre, cette année, les services du professeur de droit #Jean-Luc_Coronel_de_Boissezon, aujourd’hui renvoyé devant le tribunal correctionnel pour son implication, en mars 2018, dans une opération de l’extrême droite pour déloger des grévistes de la faculté de droit de Montpellier, pose par ailleurs question.

      Proches des identitaires, lui et son épouse, #Patricia_Margand, sont accusés d’avoir « activement participé à la mise en place » du commando, selon la juge d’instruction chargée du dossier, comme l’ont révélé Mediacités et Mediapart.

      « Nous avons fait le choix de lui confier un cours, parce que nous considérons cette histoire de l’université de Montpellier comme particulièrement injuste et politiquement orientée. C’est un professeur reconnu, qui a mené durant 30 ans une carrière irréprochable, et a toujours été apprécié par ses étudiants. Il a été la victime de bloqueurs d’extrême gauche outranciers et violents, laissés libres de leurs actions par un préfet qui n’a pas voulu prendre ses responsabilités », répond à ce propos Jacques de Guillebon.

      Le principal échec de l’école, qui n’a formé en trois ans que 230 étudiants, la majorité en formation continue (c’est-à-dire en suivant des cours quelques week-ends par an), est ailleurs. Il tient dans l’incapacité de recruter au-delà d’un tout petit cercle militant ou amical, comme a pu l’établir Mediapart. À chaque rentrée, Marion Maréchal est d’ailleurs obligée de battre le rappel pour trouver de nouvelles recrues.

      Un microcosme consanguin

      À cet égard, le pari de convaincre la bourgeoisie lyonnaise conservatrice d’inscrire ses enfants à l’Issep est un échec cuisant. « Nos étudiants ont des profils très variés, et la majorité n’a jamais eu d’engagement politique. Ils viennent de toute la France et de filières très diverses, allant de l’écogestion au droit, en passant par l’histoire ou des écoles d’ingénieur », affirme Jacques de Guillebon.

      Sauf que l’Issep, qui se targuait de concurrencer les instituts de sciences politiques, ne « forme » en réalité que des militants identitaires ou des proches de Marion Maréchal.

      Une certaine idée du « pluralisme » maintes fois mis en avant par la directrice de l’école, Marion Maréchal, qui n’a cessé de mettre en scène son retrait de la vie politique et sa distance avec le RN présidé par sa tante.

      L’examen de la liste que Mediapart s’est procurée des 35 étudiants inscrits en formation continue cette année – il existe deux promotions – est à ce titre édifiant.

      Un premier groupe d’élèves est constitué d’élus ou de membres du #RN de la région lyonnaise : #Enzo_Dubois est le référent #Génération_nation, la branche jeune du RN à Voiron ; #Antonia_Dufour est une ancienne conseillère départementale RN du canton de Monteux ; #Mathilde_Robert, qui milite au parti depuis ses 15 ans, était aussi candidate du RN aux municipales 2020 à Vienne (Isère) au côté d’#Adrien_Rubagotti, qui fait d’ailleurs, lui aussi, partie de la même promotion Issep.

      Le deuxième cercle est celui des militants de Génération identitaire (#GI), mouvement dissous en mars par le ministère de l’intérieur pour plusieurs motifs, dont la provocation à la « discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison » de leur origine, mais aussi pour présenter dans sa forme et son organisation « le caractère de groupes de combat ou de milices privées ».

      Sous son nom civil, #Anne-Thaïs_du_Tertre, on trouve la très médiatique #Thaïs_d’Escufon, porte-parole du groupuscule dissous et qui a fait parler d’elle pour avoir participé au happening identitaire – les militants de GI avaient déroulé en haut d’un immeuble une banderole contre « le racisme anti-Blanc » – en marge de la manifestation contre les violences policières place de la République, en juin 2020.

      Le président de GI, #Clément_Gandelin, dit « #Galant », fait aussi partie des « étudiants » de l’école de Marion Maréchal. Condamné en première instance à six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et une privation de ses droits civiques pour une durée de cinq ans, dans l’affaire de l’opération anti-migrants à la frontière franco-italienne, en 2018, avant d’être relaxé par la cour d’appel de Grenoble, « Galant » avait déjà été condamné pour des faits de violence en marge d’une rencontre sportive.

      #Corentin_Merdy est lui aussi un militant bien connu de GI à Toulouse. Il a participé à l’action du groupe place de la République et a été interpellé au côté de Thaïs d’Escufon – une photo les immortalise ensemble dans le fourgon de police.

      Le troisième groupe est constitué de militants identitaires et de catholiques traditionalistes. On peut y classer #Alexis_Forget, qui tient la librairie identitaire #Les_Deux_Cités, à Nancy, et écrit régulièrement dans L’Incorrect, le journal de Jacques de Guillebon.

      La chroniqueuse à Sud Radio #Stella_Kamnga, qui se présente comme « citoyenne contre la désinformation » (et qu’on peut voir ici débattre à Sud Radio avec sa camarade de promotion Thaïs d’Escufon), fait elle aussi partie des étudiants de l’Issep cette année. L’engagement politique de certains, plus anonymes, se comprend assez rapidement en consultant leurs pages personnelles sur différents réseaux sociaux.

      Le dernier groupe, à l’intersection des groupes précédents, est constitué de « fille de », de « femme de » ou, pour un cas, de « mari de ». Il est intéressant en ce qu’il révèle l’étroitesse de la galaxie Marion Maréchal, en décalage total avec l’incroyable attention que lui accordent les médias depuis plusieurs années.

      La militante RN #Mathilde_Robert, précédemment citée, est ainsi non seulement l’épouse du conseiller régional RN #Thibaut_Monnier, grand ami de Marion Maréchal et cofondateur de l’Issep, mais elle est aussi la fille de #Sophie_Robert, candidate RN à la mairie de Saint-Étienne et vieille connaissance de la famille Le Pen. Cette dernière soutient tellement l’école que trois autres de ses filles sont dans la même formation. Une formation continue, qui leur permet de suivre de « vraies » études par ailleurs ou d’exercer un métier.

      #Anne-Sophie_Legauffre est, quant à elle, la compagne du conseiller régional #Antoine_Mellies, lui aussi proche parmi les proches de Marion Maréchal et qui a assuré lors du lancement de l’école les relations avec la presse.

      Autre étudiant en formation continue, #Benoît_Marion, imprimeur lyonnais de 43 ans, n’est autre que le mari d’#Agnès_Marion, candidate RN à la mairie de Lyon et qui gravite depuis des années dans la sphère des catholiques traditionalistes lyonnais proches de #Bruno_Gollnisch.

      Trois ans après sa création, l’Issep, qui affirme dans le courrier envoyé le 16 avril vouloir « former la jeunesse de notre pays, préparer l’élite de demain pour relever la France », forme donc surtout le microcosme consanguin des amis de Marion Maréchal. Une certaine idée de la relève.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/100521/ecole-de-marion-marechal-anatomie-d-un-fiasco#at_medium=custom7&at_campaig

  • Migrations : l’agence européenne #Frontex mise en cause pour des #refoulements en mer

    Des investigations menées par plusieurs médias dénoncent les pratiques illégales des #gardes-frontières_grecs impliquant parfois l’agence européenne de surveillance des frontières.

    Une enquête de plusieurs médias, dont le magazine allemand Spiegel, affirme que Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, est impliquée dans plusieurs incidents de refoulement en mer de bateaux de demandeurs d’asile traversant la mer Egée entre la Turquie et la Grèce.

    Les investigations menées « montrent pour la première fois que les responsables de Frontex sont conscients des pratiques illégales des gardes-frontières grecs – et sont en partie impliqués dans les refoulements eux-mêmes », écrit le Spiegel dans un article disponible en ligne samedi 24 octobre.
    Les journalistes assurent avoir documenté six cas survenus depuis avril en mer Egée dans lesquels des équipes de Frontex ont au minimum assisté sans réagir à des refoulements vers la Turquie de bateaux de réfugiés se trouvant dans les eaux grecques, une pratique illégale. Dans un cas, en juin, une vidéo montre un navire de Frontex bloquant un bateau de réfugiés, puis, dans une autre scène enregistrée, passant devant le bateau de réfugiés à grande vitesse avant de quitter les lieux.

    Des dizaines de vidéos, d’images satellites, de récits comparés

    Outre le Spiegel, les recherches ont été menées par un magazine de la chaîne allemande ARD, le collectif de journalistes Lighthouse Reports, la plate-forme d’investigations Bellingcat et la chaîne de télévision japonaise TV Asahi. Les auteurs expliquent avoir comparé des « dizaines » de vidéos, d’images satellites, de récits de témoins oculaires, dont des réfugiés et des employés de Frontex. L’agence européenne de surveillance des frontières a engagé plus de 600 agents en Grèce, une des portes d’entrée de l’Union européenne, ainsi que des bateaux, des drones et des avions, selon l’article.

    Frontex n’a pas commenté les cas précis soulevés par la recherche, explique le Spiegel, mais a déclaré que ses agents étaient liés par un code de conduite en matière de droits de l’homme et respectaient l’interdiction des refoulements. Sans mentionner l’article, Frontex a annoncé vendredi soir sur son compte Twitter avoir été « en contact avec les autorités grecques à propos d’incidents en mer ces derniers mois » et qu’Athènes avait ouvert une « enquête interne ». Frontex agit « dans le respect des droits fondamentaux et de la loi internationale », souligne l’agence sur Twitter.
    Le gouvernement conservateur grec a toujours rejeté les allégations de refoulements illégaux à ses frontières dont font régulièrement état plusieurs organisations non gouvernementales.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/24/migrations-l-agence-europeenne-frontex-mise-en-cause-pour-des-refoulements-e
    #asile #migrations #réfugiés #frontières #push-backs #refoulements #Mer_Egée #Grèce #Turquie

    ping @isskein @karine4

    • Frontex at Fault : European Border Force Complicit in ‘Illegal’ Pushbacks

      Vessels from the European Border and Coast Guard Agency, Frontex, have been complicit in maritime “pushback” operations to drive away refugees and migrants attempting to enter the European Union via Greek waters, a joint investigation by Bellingcat, Lighthouse Reports, Der Spiegel, ARD and TV Asahi has found.

      Open source data suggests Frontex assets were actively involved in one pushback incident at the Greek-Turkish maritime border in the Aegean Sea, were present at another and have been in the vicinity of four more since March.

      Although Frontex assets were not at the immediate scene of those latter four incidents, the signature of a pushback is distinctive, and would likely have been visible on radar, with visual tools common on such vessels or to the naked eye.

      The Greek Coast Guard (HCG) has long been accused of illegal pushbacks.

      These are described by the European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR), a legal and educational non-profit, as incidents where refugees and migrants are forced back over a border without consideration of individual circumstances and without any possibility to apply for asylum or to put forward arguments against the measures taken.

      In the Aegean Sea, pushbacks generally occur in two ways. The first type is the most common: Dinghies travelling from Turkey to Greece are blocked from landing on Greek soil by the HCG. This could mean either physically blocking the dinghy until it runs out of fuel, or disabling the engine. After the engine no longer works the dinghy can then either be pushed back into Turkish territorial water with waves, or towed if the wind is not favourable.

      The second type of pushback is employed when people have managed to land on Greek soil. In this case they are detained, placed in a liferaft with no means of propulsion, towed into the middle of the Aegean Sea and then abandoned.

      Pushbacks will often result in standoffs between the HCG and Turkish Coast Guard (TCG), both of which will standby, refusing to aid dinghies in distress and carrying out unsafe manoeuvres around them.

      The role of Frontex assets in such incidents, however, has never been recorded before.

      Dana Schmalz, an international law expert at the Max Planck Institute in Heidelberg said the incidents highlighted in this investigation were likely “illegal” and “violate the prohibition of refoulement and maritime law.” The prohibition of refoulement refers to rules banning the forcible return of refugees or asylum seekers and is described by the UN Refugee Agency as a “rule of customary international law.”

      Schmalz added that if Frontex personnel stopped an overcrowded dinghy of the type seen in footage documented during this investigation, they would be obliged to rescue its occupants immediately. “If they don’t do that, even make waves [or] instead drive away and then let the Greeks do the dirty work – then they are involved in the illegal pushback.”

      Despite being presented with numerous examples of the practice, a spokesperson for the Greek Maritime Ministry Greek denied claims of pushbacks, describing allegations of illegal actions relating to the incidents documented in this article as “tendentious.” They added that HCG officers act in compliance with the country’s international obligations.

      Frontex said that the host states it works with have the final say in how operations on its territory or search and rescue zone are carried out. However, it added that Frontex had notified HCG which confirmed an internal inquiry had been launched into each of the reported incidents. Yet Frontex did not say when it notified HCG or when the inquiry had begun.

      On July 24, the director of Frontex, Fabrice Leggeri, told the Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs (LIBE) at the European Parliament that the agency had observed and recorded just a single incident which may have been a pushback in the Aegean.

      Our investigation — which looked at the presence of Frontex assets in the Aegean Sea and observed their movements over many months — appears to contradict that assertion.

      This was despite the difficulty in tracking many Frontex assets because their transponder information was either not registered, not turned on, or was out of range. As such, we were only able to view a snapshot of Frontex operations.

      Frontex, an agency of the European Union, is tasked with border control of the Schengen Area. Its activities in the Aegean are called Operation Poseidon.
      How we Recorded Pushbacks: Identification of Assets

      There were two main steps to establishing that Frontex had participated in pushback operations. The first was to identify what assets had been deployed in Operation Poseidon. The second was to establish whether these assets had participated in pushback operations.

      The first step was carried out using open sources. These included social media posts, vessel tracking sites and information published by Frontex itself. We were also able to establish the number of personnel and assets present in the operational area thanks to questions asked in the European Parliament.

      According to this response, Operation Poseidon has 185 personnel, one offshore patrol vessel (OPV), eight coastal patrol boats (CPB), one coastal patrol vessel (CPV), four thermal vision vehicles (TVV) and three patrol cars.

      There is also a “Rapid Border Intervention”, which contains additional assets on top of those dedicated to Operation Poseidon. This includes 74 personnel, two CPBs, two CPVs, one helicopter and three TVVs.

      In total we used open sources to identify 22 assets, including vessels, helicopters and planes, which operated in the Aegean during 2020. Although this is more than the total given in the answer to parliamentary questions above, some of these assets were rotating in or out of theater.
      Tracking Assets

      Some assets featured regularly on the open source record. For example, Romanian and Bulgarian vessels regularly transit through the Bosphorus strait, where there is an active ship-spotting community. As such it was possible to identify their operational rotations, including vessels heading to and returning from deployments roughly every three months. However, other assets were more difficult to track, and their presence on the open source record consisted of a single image or video.


      https://twitter.com/YorukIsik/status/1262417193083510784

      In order to track these assets and identify if they had participated in pushbacks, we required far more data than was available on social media. As such, we turned to AIS and transponder data, publicly available information about the location of particular ships or aircraft, available through sites such as Marine Traffic or Flight Radar 24.

      Many of the assets we identified either did not have their information publicly listed, or appeared to only turn on their transponders under certain circumstances, such as when in port. This made them extremely difficult to track. However, some assets did have their transponders on. We began to collect this data, buying additional, more granular data from ship and flight tracking companies on dates when pushbacks had been reported.

      We combined this tracking data with our own database of reported pushbacks, which we obtained through both public reports and information collected by NGOs such as Consolidated Rescue Group (CRG), Monitoring Rescue Cell (MRC) and Alarm Phone, who track these events. These included the coordinates of reported pushback events, frequently sent by the occupants of the dinghies. By overlaying these datasets we identified multiple pushback incidents in which Frontex assets were in the vicinity. Once we had identified these priority incidents we could then examine the specifics of what had happened.
      Incidents

      Using this data we identified six pushback incidents since March in which Frontex assets were either in the vicinity or participated directly. We have separated these into four “proximity incidents,” where Frontex assets were within five kilometers of the incident, and two “confirmed incidents,” where we can be certain that Frontex were present at the site of pushbacks themselves.
      Proximity Incidents

      April 28-29: In an incident we have previously reported, a group of refugees and migrants made landfall on Samos. They claim they were then detained, placed in a life-raft without any means of propulsion and towed into the middle of the Mycale Strait. A surveillance plane overflew the area twice while this pushback took place.

      June 4: Two dinghies were reported to have been pushed back from Northern Lesbos. Portuguese vessel Nortada appears to have been present around 15 kilometers from the first incident and just over one kilometer away from the second.

      June 5: A dinghy was reported to have been pushed back from Northern Lesbos. Portuguese vessel Nortada was approximately two to three kilometers away.

      August 19: A dinghy was reported to have been pushed back from Northern Lesbos. Portuguese vessel Molivos was five kilometers away and appears to have changed course and headed towards the pushback before its transponder either lost signal or was turned off.

      In these cases, Frontex assets were recorded as being within a certain range, rather than participating directly. Their exact knowledge of what was happening at these distances is difficult to confirm. Operation Poseidon’s mission includes a significant number of tasks requiring surveillance, and its assets are able to use both radar and visual tools, such as low-light or infrared cameras, to observe the environment around them.

      For example, we know that the Molivos is equipped with an FLIR camera similar to this one seen on another Portuguese Frontex vessel. This model is capable of x36 magnification, with low light and infrared cameras.

      The boats that migrants use to make this crossing are very basic, inflatable rubber dinghies several meters long with a single outboard motor. Due to their construction, it is unlikely that these boats would be visible on radar. However, pushbacks don’t just involve a single dinghy. By their definition they must involve at least one other vessel. From images and videos of pushbacks we have reviewed, it is clear that they often involve multiple ships from both the Greek and Turkish coast guards.

      As stated above, ships from both Greece and Turkey will frequently attempt to push the dinghies across the sea border using waves. These vessels manoeuvre in a circular pattern at a relatively high speed close to the dinghy. This manoeuvre is not only dangerous because of the risk of collision, the waves it generates also represent a threat to the overcrowded and often fragile dinghies.

      https://www.youtube.com/watch?v=w8BdEHtBWp4&feature=emb_logo

      As such, although a dinghy itself may not show up on radar, the signature of a pushback would. Multiple large and small vessels from both TCG and HCG, some of which are carrying out unusual manoeuvres in order to create waves, would be very difficult to miss. Indeed you can even see this kind of event from space.

      There’s also the matter of visual range. The same factors that make a pushback visible on radar will also make it visible to the eye or other visual systems such as surveillance cameras. Even at a range of a few kilometers in calm seas and good conditions, a dinghy would likely be visible, although exact details such as the nature of its passengers might not be. The other aspects of pushbacks which we have already described would also certainly be visible.

      The case of the April 28-29 pushback is a good illustration of surveillance assets passing very close to the results of a pushback.
      April 28

      In an incident previously covered by Bellingcat, a group of 22 migrants who landed on Samos were detained by Greek law enforcement. They were then placed on a life raft without any means of propulsion, and towed into the middle of the Mycale Strait by the Greek coast guard. In response to our request for comment at the time, the Greek government denied these people had ever reached Greek territory, despite witness statements, images, and videos showing this had in fact happened.

      As the life raft was floating in the strait, a private sureveillance plane passed over the area twice at 5,000 feet, once at 02:41 AM and once at 03:18 AM. This plane, G-WKTH, belongs to DEA Aviation, which provides aerial surveillance services to Frontex. In a promotional video from Frontex, it is claimed these feeds are live-streamed back to the Frontex HQ in Warsaw

      The plane is reportedly equipped with an MX-15 camera, which has both low-light and infrared sensors. Considering this plane is specifically employed for aerial surveillance, it would be surprising if it did not identify the life raft full of people and, according to one member of this group, the presence of Greek and later Turkish vessels.

      Indeed, the Frontex executive director’s response to the LIBE committee of the European Parliament indicates this may have been the incident Frontex reported as having seen. In this reply a “Serious Incident Report (‘SIR’) was created based on a sighting of an incident by aerial surveillance where people were transferred on a rubber boat from a vessel and later on rescued by Turkish authorities.
      Active incidents

      In two cases on June 8 and August 15, it seems certain that Frontex was aware of pushbacks as they took place. Indeed, on June 8, it appears that a Frontex vessel participated in a pushback, physically blocking a dinghy from reaching Greek territory.

      We will first address the incident on August 15, where a Frontext vessel was present at the scene of a pushback, before examining the June 8, where a Frontex asset appears to have participated in a pushback.
      August 15

      On the morning of August 15 there were reports of a confrontation between the Greek and Turkish coast guards. As well as multiple photos posted to social media by locals, this was also reported as a pushback by CRG, MRC, Alarm Phone and Aegean Boat Report.

      CRG and MRC also posted videos from people on this dinghy, with CRG’s video showing an engine without a starter cord, claiming it had been taken by the Greek Coast Guard. In the videos, the dinghy is surrounded by vessels from both the Greek and Turkish coast guards. We have previously noted that disabling the motor of dinghies is a tactic that has reportedly been used by the Greek Coast Guard.

      Most of the images of this incident are taken from a distance, making identification of the vessels difficult. However, we were also sent an image of this confrontation that is very clear. In this image we can clearly see the presence of MAI1102, a Romanian border forces vessel which had just arrived in theater.

      The metadata of this image is consistent with the date and time of this incident. Indeed, the ships can be seen arrayed in almost exactly the same manner in a video filmed by the people on the boat.

      Although it is not possible to be certain of exactly how far away MAI1102 is from this pushback, we can see that it is certainly within visual range of the confrontation and the dinghy itself.
      June 8

      On the morning of June 8 a pushback was reported to have taken place, again off the north-east coast of Lesbos. The Turkish coast guard reported it rescued 47 migrants after a pushback by the Greek Coast Guard that day. Footage published by Anadolu Agency appeared to show the Romanian Frontex vessel MAI1103 blocking a dinghy.

      We investigated this incident further, obtaining other videos from the TCG, as well as tracking data of vessels that appeared to be in the vicinity at the time, such as the NATO ship, Berlin. Using these sources we were able to reconstruct what happened.

      After initially trying to cross under the cover of darkness, the dinghy was intercepted and physically blocked from proceeding by MAI1103 early in the morning.

      https://www.youtube.com/watch?v=ZoNJXY3pa_U&feature=emb_logo

      We can see the exact time and a set of coordinates in one of the videos we obtained.

      We plotted the coordinates visible on the screen as they changed. It became clear these were not the location of the vessel with the camera, but rather the location of the dinghy and MAI1103.

      We can visually confirm the general location by comparing a panoramic view that is visible in one of the videos against the appearance of the landscape from the coordinates which appear on the camera feed.

      We can now start to build a picture of what happened that morning.

      We can see that the dinghy was extremely close to MAI1103, and is being physically blocked by the ship. Indeed the two vessels are close enough that it appears that personnel on MAI1103 are communicating with people in the dinghy.

      https://www.youtube.com/watch?v=-qD_I--2LPA&feature=emb_logo

      At one point MAI1103 makes a pass close to the dinghy at enough speed to generate waves, a maneuver that previously only HCG and TCG have been seen making. It is especially dangerous due to the overloaded and unseaworthy nature of the dinghies.

      https://www.youtube.com/watch?v=9iUm1_e2R6A&feature=emb_logo

      Eventually HCG vessels arrive and MAI1103 leaves, resulting in a standoff between the TCG and HCG. This lasted several hours and gradually moved to the north-west, observed by the NATO ship Berlin.

      During this period the dinghy was approached at least twice by a rigid-hulled inflatable boat 060 (RHIB) from the HCG.

      https://www.youtube.com/watch?v=5WODSvxnmoc&feature=emb_logo

      In what appears to be the final segment of video taken at about 09:30 AM we see the TCG radar screen, which can be exactly matched with the Turkish coast. This radar screen matches perfectly with the location and heading of the Berlin at this time, as we can see by overlaying a plot of the Berlin’s course with the radar screen.

      As well as matching the movement of vessels to AIS data, we can further verify that these videos are from the same incident by examining the passengers in the dinghy. We can see that in the earliest videos, showing the MAI1103 with the dinghy, there is clearly a person wearing a white hood, alongside someone who appears to be wearing a reddish top. The presence of these passengers helps to verify that all these videos are indeed from the same incident on June 8.

      In the final stage of the pushback at 10:30 AM it is possible to see the Portuguese Frontex vessel Nortada within 5 km with both AIS data and on the TCG radar screen. The Nortada had been in that vicinity since at least 09:11 AM that morning. Although it may not have been able to pick up this dinghy on its radar, it would have certainly been within visual range of the larger ships surrounding it. After the pushback, the Nortada continued its patrol off North Lesbos.

      Conclusion

      Over the course of this investigation we collected a huge amount of information on Frontex activities in the Aegean Sea. Most of Frontex’s assets were impossible to track because their transponder information was either not registered, not turned on, or was out of range. As such, we were only able to view a snapshot of Frontex operations.

      Despite this limited view, we still managed to identify multiple instances in which Frontex was either present at pushbacks, or close enough to be able to understand what was taking place. In at least one incident it appears that a Frontex vessel actively participated in a pushback. It is possible that there are other incidents we have not been able to capture.

      In a statement provided in response to this investigation, Frontex stated that it applies “the highest standards of border control to its operations” and that its officers are bound by a code of conduct that looks to prevent refoulement and to uphold human rights.

      The statement continued that Frontex’s executive director had notified the HGC regarding all reported incidents and that Greek authorities confirmed that an internal inquiry had been launched.

      A spokesperson for the Greek Maritime Ministry said the actions of HCG officers were “carried out in full compliance with the country’s international obligations, in particular the United Nations Convention on the Law of the Sea, the International Convention for the Safety of Life at Sea and the International Convention on Maritime Search and Rescue.”

      The spokesperson added that thousands of migrants had been rescued throughout the refugee crisis of recent years by the HCG, that allegations of illegality were “tendentious” and that the “operation practices of the Greek authorities have never included such [illegal] actions.”

      https://www.bellingcat.com/news/2020/10/23/frontex-at-fault-european-border-force-complicit-in-illegal-pushbacks

      #forensic_architecture #architecture_forensique

    • EU Border Agency Frontex Complicit in Greek Refugee Pushback Campaign

      Greek border guards have been forcing large numbers of refugees back to sea in pushback operations that violate international law. #DER_SPIEGEL and its reporting partners have learned that the European Union is also complicit in the highly controversial practice.

      Jouma al-Badi thought he was safe when he first set foot on European soil on April 28. Together with 21 other refugees, he had been taken in a rubber dinghy from Turkey to the Greek island of Samos. The young Syrian planned to apply for political asylum. He documented his arrival in videos. Local residents also remember the refugees.

      Greek security forces captured the migrants. Under international law, it is their duty to give the new arrivals a hearing and field their applications for asylum. Instead, according to al-Badi, the officers dragged them back out to sea and released them on an inflatable rubber raft. Videos obtained by DER SPIEGEL also show him on the raft.

      For an entire night and a morning, Greek border guards kept pushing the men and women away as their raft floated around in circles. The Turkish coast guard filmed the maneuver.

      An aircraft used by the European border protection agency Frontex also passed over the refugees. The crew of the surveillance plane, with the registration identifier "G-WKTH,” were part of a European Union operation in Greece. The plane twice flew over the Strait of Mykali, where al-Badi and the other migrants were located. According to flight data that has been viewed by DER SPIEGEL, the first flight happened at 2:41 a.m. and the second at 3:18 a.m.

      The plane’s crew has a standard MX-15 camera on board with an infrared sensor and a sensor for poor lighting conditions. Even at night, the sensors are capable of detecting small objects on the water. According to a Frontex promotional video, the camera images are streamed live to Frontex headquarters in Warsaw, Poland. But Frontex didn’t send any help.

      The waves struck the Syrian in the face. He eventually ran out of strength and thought he was going to die.

      The Greek government denies it conducted pushbacks of refugees to Turkey, even though DER SPIEGEL and other media have fully documented several of these operations, known as pushbacks. Greek border guards are growing increasingly ruthless. As in the case of al-Badi, they are now pushing even refugees who have reached the Greek isles back to sea in operations that are illegal under international law.

      Frontex officials have publicly claimed that they know nothing about pushbacks by Greek border guards. The agency has 600 employees deployed in Greece as well as ships, drones and aircraft.

      Together with Lighthouse Reports, Bellingcat, "Report Mainz” — a program on ARD, the German public broadcaster — and Japanese broadcaster TV Asahi, DER SPIEGEL spent several months reporting in the Aegean Sea region. The reporters tracked the positions of Frontex units and compared them with position data from pushbacks recorded by NGOs and migrants. They interviewed witnesses, refugees and Frontex staff. They viewed internal documents and dozens of videos and satellite photos.

      Their research proves for the first time that Frontex officials know about the Greek border guards’ illegal practices – and that the agency itself is at times involved in the pushbacks. Breaking the law has become an everyday occurrence at Europe’s borders, and the EU is allowing it to happen.

      Samira Mohammad could already see Lesbos when the men with the masks arrived. The Syrian woman, who does not want to provide her real name, is 45 years old. That morning of August 15, she was sitting in a rubber dinghy with dozens of other people. She recalls how Greek border guards tried in vain to stop the arrivals and how they steered toward the boat repeatedly and pushed it back toward Turkey multiple times. She says the Turkish coast guard held them off. Locals even have a name for the cynical game: "Greek water polo.”

      Mohammad claims the Greek officials took their gasoline and destroyed the engine. And that masked Greek border guards then boarded the dinghy. Several refugees claim that they forced the migrants to tie the shaky rubber dinghy to a speedboat at gunpoint. The border guards then towed the boat toward Turkey. Videos corroborate the statements made by the refugees, and the destroyed engine is clearly visible.

      Mohammad said she was scared to death during those moments. Her entire family had been onboard, including her pregnant daughter-in-law, who was later hospitalized with severe bleeding.

      The maneuver off the coast of Lesbos lasted hours, and the Turkish Navy didn’t rescue the refugees until noon.

      A Romanian Frontex boat was also on site that morning. The MAI 1102 was located only a few hundred meters away from the refugee boat. The boat can be clearly identified in a photo. A German navy ship on a NATO mission that observed the incident reported it to the German government. It also stated that Frontex people had been present. This is documented in an internal paper that has been obtained by DER SPIEGEL. Nevertheless, this pushback has never been revealed publicly before now.

      On June 8, Frontex officials went one step further, with the MAI 1103, a ship also flying the Romanian flag. It directly blocked a refugee boat. The incident can be seen in several videos recorded by the Turkish coast guard and verified by DER SPIEGEL. It shows officials standing on the deck, where they are obviously communicating with the refugees floating in the water in front of them.

      Later, the MAI 1103 passes the refugees traveling at high speed, with waves beating against the boat. The Romanian officials then withdrew and the Greek coast guard took over the operation.

      "These pushbacks violate the ban on collective expulsions and international maritime law,” says Dana Schmalz, an expert on international law at the Max Planck Institute in Heidelberg. She notes that if Frontex officials stopped a completely overcrowded inflatable boat, they would be required to rescue the people immediately. "If they don’t do that and even make waves instead, only to drive away and let the Greeks do the dirty work, then they are still involved in the illegal pushback,” she says.

      Reporting by DER SPIEGEL and its partners found that a Frontex surveillance plane or Portuguese or Romanian Frontex ships were near at least six pushbacks in the area since April. The number of undetected cases could actually be much higher.

      The vast majority of Frontex vessels patrol the Aegean Sea with their AIS transponders switched off or untraceable in order to prevent giving away their positions. Their presence can only be verified with difficulty through videos and photos.

      When contacted for comment by DER SPIEGEL, Frontex did not deny the individual incidents, instead stating that the officials protected the fundamental rights of migrants and respected their right to non-refoulement. It further stated that the incidents that had been reported were forwarded to the Greek coast guard, which opened an investigation into the matter. The Greek government gave a blanket denial to the allegations, saying that it complies with the law and does not carry out illegal deportations.

      Under Frontex’s statutes, police officers are required to file so-called Serious Incident Reports to document violations of the law. But people familiar with the situation say that fewer and fewer of these reports are getting filed. The sources said the Frontex border guards, who are sent to Greece from all over Europe, frown upon such reports because they cause trouble for the host country.

      https://www.spiegel.de/international/europe/eu-border-agency-frontex-complicit-in-greek-refugee-pushback-campaign-a-4b6c

      –---

      en allemand :
      https://www.spiegel.de/politik/ausland/fluechtlinge-frontex-in-griechenland-in-illegale-pushbacks-verwickelt-a-0000

    • Bruxelles veut des explications de Frontex, accusée de procéder à des refoulements illégaux de migrants

      La #Commission_européenne a sollicité une réunion extraordinaire urgente du conseil d’administration de Frontex, l’agence européenne pour la protection des frontières, mise en cause pour des refoulements illégaux de migrants en mer Égée. Un article d’Euroefe.

      « Après s’être coordonnés avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, mes services ont demandé, au nom de la Commission, la convocation d’une réunion extraordinaire du conseil d’administration de Frontex le 10 novembre pour discuter des incidents présumés de refoulement en Grèce et de la protection des droits fondamentaux », a écrit Ylva Johansson, la commissaire chargée des migrations, dans un tweet.

      D’après des enquêtes menées par différents médias, Frontex aurait procédé à des refoulements illégaux de migrants en mer Égée, à la frontière entre la Turquie et la Grèce. Et ce à au moins six reprises.

      L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé le 23 octobre qu’il avait enquêté sur ces incidents en collaboration avec les médias numériques néerlandais Lighthouse Reports et britannique Bellingcat, ainsi qu’avec deux chaînes de télévision, l’Allemande ARD et la Japonaise Asahi.

      Ces médias disposent de films montrant comment, depuis le mois d’avril, des agents de Frontex ont procédé à ce que l’on appelle des « pushbacks » (refoulements) de migrants pour les empêcher d’atteindre le sol européen, une pratique illégale.

      Une vidéo montre comment un bateau de l’agence européenne bloque le passage d’une embarcation occupée par des migrants, avant de les dépasser à grande vitesse, provoquant ainsi de grosses vagues. Par la suite, les garde-côtes grecs obligent la barque à faire demi-tour vers la Turquie.

      De son côté, Frontex a nié les accusations et assuré au Spiegel que ses agents protégeaient les droits fondamentaux des migrants et respectaient le droit au non-refoulement.

      Le gouvernement grec a également nié catégoriquement ces accusations.

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/bruxelles-veut-des-explications-de-frontex-accusee-de-proceder-a-des-refoulements-illegaux-de-migrants/?_ga=2.223583131.1633915392.1603989521-379746837.1590938192

    • Greek coast guard performed huge pushback involving 197 people and 7 life rafts!

      A boat carrying 197 people tried to cross from Turkey to Italy on Tuesday, but got in to bad weather and sat course towards Crete. Close to the south shore of Crete they had engine problems and the Greek Coast Guard was alerted 09.00.
      The coast guard divided the people on two coast guard vessels, 121 men and boys on one vessel and 76 people, families on the other. Reports from the refugees clearly states that some of them where abuse while onboard the HCG vessel, footage and video testimony has been provided. Most of their phones was confiscated by the Greek coast guard, but a few managed to hide their phones, and was able to send out distress messages.
      The first group containing the 121 males was forced in to 3 life rafts before first light on Wednesday the 21th just north of Rhodes, and found and picked up by Turkish coast guard 08.50 south of Marmaris.
      The second group with the families, 76 people, was put in 4 life rafts around noon north west of Simi, drifting for hours and not picked up by Turkish coast guard before 17.30 south west of Datça.
      This shows that the Greek coast guard is determined to prevent anyone to reach Greek soil, no matter the consequences or potential harm they may inflict on innocent people fleeing war and persecution.
      This is by far the largest pushback Aegean Boat Report has been able to document, but I guess nothing is a surprise anymore. No measures have been taken by the EU to try to stop this illegal practice by the Greek government, even do they have received overwhelming amounts of evidence.

      https://www.facebook.com/AegeanBoatReport/posts/951612422028529

    • Έστειλαν πίσω 200 πρόσφυγες γιατί ήταν… τζιχαντιστές

      Τεκμηριωμένη καταγγελία για τη μεγαλύτερη ώς τώρα καταγεγραμμένη επαναπροώθηση προσφύγων από το Λιμενικό προς την Τουρκία με μεγάλη και κρυφή επιχείρηση του Λιμενικού εν μέσω σφοδρής κακοκαιρίας νότια της Κρήτης ● Έντεχνη προσπάθεια οι 200 άνθρωποι, μεταξύ αυτών και γυναικόπαιδα, να εμφανιστούν ως… ισλαμιστές τρομοκράτες.

      Ακόμα μια καταγγελία για βίαιες επαναπροωθήσεις προσφύγων από το Λιμενικό έρχεται στο φως τις τελευταίες ημέρες, την ίδια στιγμή που η κυβέρνηση πανηγυρίζει για τη μείωση των προσφυγικών ροών προς τα νησιά, χωρίς όμως να εξηγεί πώς έχει επιτευχθεί η μείωση αυτή.

      Η υπόθεση αφορά πλοιάριο με περίπου 200 ανθρώπους που έφτασαν στα ανοιχτά της Κρήτης, προερχόμενοι από Τουρκία και με τελικό προορισμό την Ιταλία. Στη συγκεκριμένη περίπτωση υπάρχει μια περίεργη αλληλουχία γεγονότων και « ειδήσεων » τόσο στα κρητικά όσο και τα κεντρικά ΜΜΕ. Το πρωί της Τρίτης 20 Οκτωβρίου σε όλα τα ηλεκτρονικά ΜΜΕ της Κρήτης μεταδίδεται η είδηση για « κινητοποίηση του Λιμενικού » για σκάφος με 200 μετανάστες στη θαλάσσια περιοχή νότια της νήσου Χρυσής (Γαϊδουρονήσι), στην Ιεράπετρα. Το προηγούμενο βράδυ η Κρήτη είχε χτυπηθεί σφοδρά από την κακοκαιρία και το πρωί τα βλέμματα όλων ήταν στις εκτεταμένες καταστροφές που προκάλεσε το χαλάζι σε καλλιέργειες και υποδομές, κυρίως στην ανατολική πλευρά του νησιού. Την ίδια κακοκαιρία προφανώς αντιμετώπισαν και οι 200 επιβαίνοντες στο σκάφος, μεταξύ των οποίων υπήρχαν γυναίκες και παιδιά.

      Στις πρώτες αναφορές και σε ερωτήσεις δημοσιογράφων προς το Λιμεναρχείο Ιεράπετρας γινόταν λόγος για « αδυναμία του Λιμενικού να εντοπίσει το πλοιάριο », ωστόσο δινόταν η πληροφορία πως τα σκάφη θα έμεναν στα ανοιχτά λόγω της κακοκαιρίας και για την περίπτωση που χρειαστεί, να παράσχουν βοήθεια αν εντοπίσουν τους πρόσφυγες. Λίγες ώρες αργότερα η είδηση εξαφανίστηκε από τα ΜΜΕ και δημιουργήθηκε η εντύπωση πως τα σκάφη του Λιμενικού δεν βρήκαν ποτέ το πλοιάριο με τους πρόσφυγες.
      Τους βρήκαν ;

      Ωστόσο τα πράγματα φαίνεται πως έγιναν διαφορετικά. Τέσσερις μέρες μετά, η οργάνωση Aegean Boat Report, η οποία και στο παρελθόν έχει αποκαλύψει παράνομες επιχειρήσεις επαναπροώθησης λέμβων με μετανάστες προς την Τουρκία από τις ελληνικές αρχές και τη Frontex, καταγγέλλει πως το Λιμενικό όχι μόνο βρήκε τους πρόσφυγες στα ανοιχτά της Κρήτης αλλά προχώρησε και με συνοπτικές διαδικασίες στην επαναπροώθησή τους στην Τουρκία. Η οργάνωση καταγγέλλει πως η ελληνική Ακτοφυλακή εντόπισε τους πρόσφυγες στις 9 το πρωί της Τρίτης (όπως δηλαδή μετέδιδαν αρχικά και τα κρητικά ΜΜΕ). Στη συνέχεια, πάντα σύμφωνα με την καταγγελία, οι άνδρες του Λιμενικού επιβίβασαν τους 197 πρόσφυγες σε δύο επιχειρησιακά σκάφη χωρίζοντάς τους σε δύο ομάδες. Στην πρώτη ομάδα μπήκαν 121 άνδρες και αγόρια, ενώ στη δεύτερη μπήκαν οικογένειες με γυναίκες και παιδιά, συνολικά 76 άτομα. Και οι δύο ομάδες, πάντα σύμφωνα με την καταγγελία, μεταφέρθηκαν στη θαλάσσια περιοχή βόρεια της Ρόδου, όπου και εξαναγκάστηκαν με τη βία να επιβιβαστούν σε συνολικά επτά θαλάσσιες σωστικές σχεδίες αφού προηγουμένως τους είχαν αφαιρεθεί όλα τα κινητά τηλέφωνα. Και οι επτά σχεδίες « σπρώχτηκαν » προς τις ακτές της Τουρκίας, εν μέσω κακοκαιρίας και κατά παράβαση των ανθρωπίνων δικαιωμάτων και του δίκαιου της θάλασσας.

      Στιγμιότυπα από την επαναπροώθηση των προσφύγων (Φωτογραφίες από την οργάνωση Aegean Boat Report).


      Οι τρεις πρώτες σχεδίες, με 121 άτομα, εξωθήθηκαν τα ξημερώματα της Τετάρτης 21/10 προς την περιοχή της Μαρμαρίδας, όπου και εντοπίστηκαν από το τουρκικό Λιμενικό που τους περισυνέλεξε. Το δεύτερο γκρουπ, όπου βρίσκονταν οι γυναίκες και τα παιδιά, εξαναγκάστηκε να επιβιβαστεί σε τέσσερις σωστικές σχεδίες και επαναπροωθήθηκε προς την Τουρκία από τη θαλάσσια περιοχή δυτικά της Σύμης, το μεσημέρι της Τετάρτης. Τους περισυνέλεξε το τουρκικό Λιμενικό το απόγευμα της ίδιας μέρας στην περιοχή νοτιοδυτικά της πόλης Ντάκτα. Οπως αναφέρουν μάλιστα κάποιοι από τους επιβαίνοντες, χτυπήθηκαν από τους Ελληνες λιμενικούς, ενώ υπάρχει και σχετικό φωτογραφικό υλικό που τραβήχτηκε μετά την περισυλλογή τους από τις τουρκικές αρχές. Σε μία από τις φωτογραφίες φαίνεται ένας άνθρωπος με μώλωπες στην κοιλιά και με γύψο σε σημεία και των δύο χεριών του.


      Πρωτοσέλιδο

      Την ίδια μέρα, πάντως, που έγινε η καταγγελία από την Aegean Boat Report (το Σάββατο) η εφημερίδα « ΤΑ ΝΕΑ » κυκλοφορούσε με τίτλο « Προετοιμαστείτε για Τζιχαντιστές », αναφερόμενη στο μήνυμα που, σύμφωνα με πληροφορίες της εφημερίδας, έστειλε σε Ελλάδα και Κύπρο ο Αιγύπτιος πρόεδρος Αλ Σίσι κατά την τριμερή συνάντηση που πραγματοποιήθηκε στη Λευκωσία. Το μήνυμα υποτίθεται πως αφορούσε τις πληροφορίες που έχει η Αίγυπτος για τις κινήσεις του Ερντογάν και το πώς χρησιμοποιεί τον ισλαμιστικό παράγοντα. Σε κάποια κρητικά ΜΜΕ οι δύο υποθέσεις δεν άργησαν να συνδεθούν με αναφορές για το… περίεργο σκάφος στο οποίο, σύμφωνα με τα δημοσιεύματα, επέβαιναν « άτομα εμφανιζόμενα ως μετανάστες » και το οποίο, σύμφωνα με τις διοχετευμένες πληροφορίες, έχει κινητοποιήσει όχι μόνο το Λιμενικό αλλά και τον Στρατό, την ΕΥΠ ακόμα και ξένες μυστικές υπηρεσίες !

      Όπως αποκαλύπτεται, πάντως, οι επικίνδυνοι « τζιχαντιστές », τόσο οι άνδρες όσο και τα γυναικόπαιδα, είχαν ήδη από την Τετάρτη επαναπροωθηθεί παράνομα στην Τουρκία. Η Οργάνωση Aegean Boat Report αναφέρει πως αυτή είναι η μεγαλύτερη περίπτωση « pushback » που καταφέρνει να καταγράψει και τονίζει πως η Ευρωπαϊκή Ενωση δεν έχει επιβάλει ακόμα καμία κύρωση στην Ελλάδα για τις παράνομες επαναπροωθήσεις, παρά τα ακλόνητα στοιχεία που έχουν τεθεί στη διάθεση των ευρωπαϊκών αρχών.

      https://www.efsyn.gr/efkriti/koinonia/265835_esteilan-piso-200-prosfyges-giati-itan-tzihantistes

    • Greece’s coast guard accused of mass migrant pushbacks

      An NGO, the #Aegean_Boat_Report (ABR), has accused the Greek coast guard of pushing back 197 migrants at sea last week.

      Greek coast guards have been accused by the NGO Aegean Boat Report (ABR) of performing illegal pushbacks involving 197 people and seven life rafts off the coast of the island of Crete in the Southern Aegean.

      A boat carrying 197 people was on its way trying to cross from Turkey to Italy on October 20 but ran into bad weather and changed course towards Crete, the NGO said.

      Close to the south shore of Crete, the vessel reported engine problems and, according to the Norwegian organization, the Greek coast guard was alerted at 9 am.

      ’’The Greek coast guard divided the people into two groups onto two coast guard vessels, 121 men and boys on one vessel, and 76 people, mostly families, on the other.

      Abuse on board

      Reports from the refugees clearly state that some of them were abused while onboard the Hellenic coast guard vessel, with footage and video testimony being provided,’’ said ABR via a media statement.

      According to ABR, the first group with the 121 men and boys were forced into three life rafts in the early hours of Wednesday, October 21 just north of Rhodes, before being found and picked up by the Turkish coast guard at 8:50 am south of Marmaris.

      The second group of 76 people, made up of families, were put into four life rafts at around noon north-west of the islands of Simi, drifting for hours and not picked up by Turkish coast guards before 5:30 pm south-west of Data.

      ’Largest pushback’ ABR has documented

      ’’This shows that the Greek coast guard is determined to prevent anyone from reaching Greek soil, no matter the consequences or potential harm they may inflict on innocent people fleeing war and persecution’’, added ABR.

      ’’This is by far the largest pushback Aegean Boat Report has been able to document, but I guess nothing is a surprise anymore. No measures have been taken by the EU to try to stop this illegal practice by the Greek government, even if they have received overwhelming amounts of evidence.’’

      29 NGOs and humanitarian groups sent an open letter to Parliament Last week’s incidents were reported after an appeal was launched by several prominent NGOs and humanitarian groups earlier this month on the topic of illegal pushbacks.

      A total of 29 organizations sent an open letter to Parliament urging it to investigate reports of illegal pushbacks at the country’s land and sea borders with neighboring Turkey.

      The letter called on the Greek Parliament to ’’immediately conduct an effective, transparent and impartial investigation into allegations that personnel from the Coast Guard, the Greek Police and the Greek Army, sometimes in close cooperation with masked men in uniform, have engaged in such actions, which are not only illegal but also endanger the lives and safety of displaced people."

      Tensions on migration in Greece

      Tensions on the migrant issue in Greece continue to run high following September’s fires which destroyed the controversial Moria open camp on Lesbos, and widespread lockdowns at refugee camps across the country following outbreaks of coronavirus cases.

      The reports of pushbacks taking place have prompted action from humanitarian rights groups, with the joint-appeal calling for disciplinary and criminal sanctions, as deemed appropriate, “on anyone in uniform who are found to have participated in such illegal activities, but also for their superiors who are responsible for the administration of these bodies.”

      “The investigation should establish the identity and relationship of the masked men and other unidentified officers to law enforcement, and take steps to hold them to account.”

      State pushes ahead with migrant camps

      Meanwhile, in related developments, the government is pressing ahead with plans to create more secure and strictly controlled ’’closed’’ migrant reception centers on the Aegean islands.

      With the COVID-19 pandemic creating further challenges and complications for the operation of existing camps, most of which are under lockdown due to positive cases of the virus, the state is aiming to build new ’’permanent’’ structures, starting with one on Lesbos.

      The situation on Lesbos is the primary concern right now, as the current temporary facility which was hastily set up in the Kara Tepe area on the coast after Moria was burned down, has already flooded twice with the first rainfalls of the season.

      Lesbos Mayor Stratis Kytelis met with government officials in Athens last week to discuss the location of a new permanent facility on the island, although the plans are being met with resistance from local community groups.Greece’s health authorities, meanwhile, are also conducting regular COVID-19 tests at migrant camps on the Aegean islands to ensure that any outbreak is quickly contained.

      https://www.infomigrants.net/en/post/28139/greece-s-coast-guard-accused-of-mass-migrant-pushbacks

    • Frontex sous pression après des accusations de refoulement de migrants aux portes de la Grèce

      C’est une première : mardi 10 novembre, le conseil d’administration de l’Agence européenne des garde-frontières et de garde-côtes Frontex devra examiner des accusations de refoulements illégaux (ou « pushbacks ») de migrants en mer Egée. Elles ont été portées contre Frontex par un groupe de médias. En octobre, le site d’investigation Bellingcat et le magazine Der Spiegel notamment, avaient rapporté, images et témoignages à l’appui, six épisodes au cours desquels des embarcations avaient été bloquées, contrairement aux règles internationales sur le non-refoulement.

      Celles-ci stipulent que des personnes ne peuvent être renvoyées vers un pays, avant un examen de leur situation, si leur existence est en danger en raison de leur race, leur religion, leur nationalité ou leur appartenance à un groupe social ou politique.

      Il aura apparemment fallu une intervention ferme de la Commission européenne pour que la direction de Frontex, devenue le premier corps en uniforme et la plus importante agence de l’Union avec un budget de quelque 500 millions d’euros, accepte de convoquer un conseil extraordinaire. Dans un premier temps, elle s’était contentée d’affirmer, le 24 octobre, qu’elle respectait la loi internationale et était en contact avec la Grèce, qui devait ouvrir « une enquête interne ».
      Enquête interne

      « Si l’agence est impliquée dans de telles actions, c’est totalement inacceptable », déclarait pour sa part la commissaire à la migration, Ylva Johansson, le 26 octobre. Le lendemain, Frontex promettait une enquête interne et, même si elle n’exerce pas une tutelle directe sur l’agence, la Commission obtenait la convocation d’une réunion. A charge pour Fabrice Leggeri, le directeur français, de fournir des explications détaillées.

      « La Grèce ne participe pas à des refoulements, a affirmé de son côté le ministre grec des migrations, Notis Mitarachi. Nous gardons nos frontières en respectant le droit international et nous continuons à sauver des centaines de migrants tous les jours en Méditerranée », a-t-il précisé.

      Athènes fait face depuis des mois à de nombreuses accusations de refoulement en mer Egée et à la frontière terrestre avec la Turquie, dans l’Evros. Le 14 août déjà, le New York Times avait affirmé que les gardes-côtes grecs avaient abandonné en « pleine mer » des canots remplis de migrants. Interviewé par CNN, le premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis avait démenti : « Cela n’est jamais arrivé. Nous sommes les victimes d’une vaste campagne de désinformation », suggérant que les journalistes avaient interrogé principalement des sources turques voulant décrédibiliser les autorités grecques.

      Depuis l’envoi par la Turquie de milliers de réfugiés à la frontière terrestre de l’Evros, en mars, Athènes a toujours assuré vouloir « protéger ses frontières » qui sont aussi celles de l’Europe et faire face à « une menace ». Le gouvernement a renforcé le contrôle des frontières en embauchant notamment du personnel supplémentaire. Entre avril et juillet, les arrivées à Lesbos ont diminué de 85 % par rapport à l’année dernière, selon le ministère des migrations.
      Des « abus sont trop nombreux pour être ignorés »

      Pour de nombreuses ONG présentes sur le terrain, cette diminution spectaculaire est le résultat de « pushbacks ». Selon Human Rights Watch, « les preuves et les rapports décrivant les abus sont trop nombreux pour être ignorés ». L’organisation dit avoir interrogé des victimes et des témoins qui décrivent comment les garde-côtes grecs, la police, et des hommes masqués et vêtus d’habits sombres ont effectué depuis les îles de Rhodes, de Samos et Simi, des refoulements illégaux de personnes sur de petits canots gonflables.

      A la fin août, le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU se disait « inquiet de l’augmentation des publications depuis mars 2020 attestant de refoulements illégaux ». « Le HCR a reçu des rapports et des témoignages de personnes abandonnées en pleine mer pendant un long moment, souvent sur des rafiots surpeuplés », précisait le communiqué.

      L’Observatoire grec des accords d’Helsinki a déjà déposé une plainte auprès de la Cour suprême grecque pour le refoulement de plus de 1 300 personnes en s’appuyant sur les témoignages recueillis par plusieurs ONG. En septembre, 29 organisations de défense des droits de l’homme ont par ailleurs adressé une lettre au premier ministre et au parlement grecs pour réclamer une enquête. Leur courrier est encore sans réponse alors que 35 membres d’ONG font, eux, l’objet d’une investigation : ils sont suspectés d’avoir renseigné des migrants sur les positions des gardes-côtes ainsi que des passeurs sur des lieux d’accostage. Ces humanitaires travaillent pour des organisations qui ont dénoncé avec le plus de véhémence les refoulements vers la Turquie par les gardes-côtes grecs.

      Frontex, qui a engagé en Grèce quelque six cents agents dotés de divers moyens de surveillance, a déjà fait l’objet d’autres accusations mais affirme à chaque fois respecter un code de conduite qui prohibe strictement les refoulements. La communication très cadenassée de l’agence ne détaille toutefois pas comment les contrôles sont vraiment exercés. L’action du service interne chargé de contrôler le respect des droits fondamentaux reste également nébuleuse. Une situation déplorée par le HCR, membre du forum consultatif chargé de conseiller l’agence européenne dans son action.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/05/frontex-sous-pression-apres-des-accusations-de-refoulement-de-migrants-aux-p

    • EU: Probe Frontex Complicity in Border Abuses. Ensure Independent and Effective Investigation

      The top governing body of the European Union Border and Coast Guard Agency (Frontex) should urgently establish an independent inquiry into allegations of its involvement in unlawful operations to stop migrants from reaching the European Union (EU), Human Rights Watch said today.

      The agency’s board will hold an extraordinary meeting on November 10, 2020. Frontex should also address serious and persistent violations by border and law enforcement officers of the countries where it operates.

      “The fact that Frontex may have become complicit in abuses at Greece’s borders is extremely serious,” said Eva Cossé, Western Europe researcher at Human Rights Watch. “The Management Board of Frontex should quickly open an inquiry into Frontex involvement in – or actions to disregard or cover up – abuses against people seeking protection from conflicts and persecution.”

      On October 23, a group of media outlets published a detailed investigative report alleging Frontex involvement in pushback operations at the Greek-Turkish maritime border, in the Aegean Sea. The reports said that asylum seekers and migrants were prevented from reaching EU soil or were forced out of EU waters. Such pushbacks violate international law, Human Rights Watch said.

      EU Home Affairs Commissioner Ylva Johansson said on October 28 that she had asked, in coordination with Commission President Ursula von der Leyen, “to convene an urgent extraordinary Frontex Management Board meeting on 10 November, to discuss alleged push-back incidents in Greece and fundamental rights protection.”

      Frontex’s mandate obliges officers and the officers of member states deployed to respect fundamental rights, but the agency has been under heavy criticism for the shortcomings of its internal monitoring and accountability mechanisms. On October 27, Frontex announced an internal inquiry into the incidents reported by the media.

      In recent years, nongovernmental groups and media outlets have consistently reported the unlawful return, including through pushbacks, of groups and individuals from Greece to Turkey, by Greek law enforcement officers or unidentified masked men who appear to be working in tandem with border enforcement officials.

      Since Frontex deployed officers along the full length of the Turkey-Greece land border in March, Human Rights Watch has documented that Greek law enforcement officers routinely summarily returned asylum seekers and migrants through the land border with Turkey. Human Rights Watch found that officers in some cases used violence and often confiscated and destroyed migrants’ belongings.

      Greek authorities have said that police officers wearing dark blue uniforms work at police stations. Border patrol police officers wear military camouflage uniforms. Frontex guards wear their national uniforms, with a blue armband with the EU flag.

      In July, Human Rights Watch documented collective expulsions, through the Evros river land border, of asylum seekers rounded up from deep inside Greece.

      In a June 19 response to questions posed by Human Rights Watch, Frontex wrote that no abuses against migrants by Greek border guards or by police or border guards of other EU member states deployed under Frontex had been reported to Frontex. It said that Frontex does not have the authority to investigate allegations of abuse by EU member states’ police or border guards deployed in Greece. It said that such investigations are conducted by the competent national authorities.

      In June, the International Organization for Migration (IOM) said it was deeply concerned about persistent reports of pushbacks and collective expulsions of migrants, in some cases violent, at Greece’s border with Turkey. In August, the UN Refugee Agency flagged concerns over the increasing number of credible reports of pushbacks at Greece’s land and sea borders.

      In May 2019, Frontex told Human Rights Watch that it had not detected any human rights violations or pushbacks during its operational presence at Croatia’s border with Bosnia and Herzegovina, despite consistent evidence of brutal pushbacks, reports from international and regional organizations, and the confirmation by Croatian officials that such abuses were taking place.

      Under the Frontex mandate, its executive director has the authority to, and should, withdraw financing, and suspend or terminate its activities if there are serious violations of fundamental rights related to its activities. The executive director is also expected to take into account information provided by relevant international organizations.

      On July 6, during a debate at the European Parliament’s Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs (LIBE) on fundamental rights at the Greek border, Johansson said that pushbacks by Greek border guards should be investigated. In its new Pact on Migration and Asylum, presented on September 23, the European Commission recommended to member states to set up an independent monitoring mechanism, amid increased allegations of abuse at the EU’s external borders.

      Members of the Frontex Management Board should set up an independent, prompt, effective, transparent, and impartial investigation into allegations that officers deployed by Frontex were involved in unlawful operations of pushbacks of asylum seekers. Any officer found to have engaged in such illegal acts, as well as their commanding officers and officials who have command responsibility over such forces, should be subject to disciplinary and criminal sanctions, as applicable.

      The investigation should also identify whether Frontex failed to report or otherwise address allegations of serious fundamental rights violations committed by law enforcement or border officers of the member state hosting operations.

      “An EU agency with a clear mandate to act in compliance with fundamental rights has the responsibility to do everything possible to prevent such severe violations,” Cossé said. “If Frontex not only turned a blind eye to abuses committed under its sight, or worse, directly took part in them, it becomes every EU member state’s responsibility.”

      https://www.hrw.org/news/2020/11/09/eu-probe-frontex-complicity-border-abuses

    • Frontex calls for committee to consider questions related to sea surveillance

      Today, Frontex Executive Director Fabrice Leggeri has called for the creation of an evaluation committee to consider legal questions related to the Agency’s surveillance of external sea borders and accommodating the concerns raised by Member States about “hybrid threats” affecting their national security at external borders where the European Border and Coast Guard Agency will deploy its standing corps.

      Under the Frontex proposal, the committee would be coordinated by the European Commission with the participation of Member States on a volunteer basis. It would address various questions, in particular those related to Regulation 2014/656 in the light of the current operational situation.

      Executive Director Fabrice Leggeri also expressed the Agency’s continued commitment to highest standards of protection of fundamental rights.

      “Any allegation of misconduct or infringement of international treaties or fundamental rights in the framework of joint operations coordinated by Frontex is treated with grave concern and carefully investigated,” said Fabrice Leggeri.

      “I am committed to reinforce the office of the Fundamental Rights Officer and to gradually increase its budget,” he added.

      Leggeri also proposed that the Frontex Fundamental Rights Officer to play a bigger role in raising awareness of the operational officers on the legal requirements that they need to apply on everyday basis in the field.

      “This could apply not only to the Frontex-deployed staff, but also to the staff of the International Coordination Centres, who often play an essential part in deciding to react to complicated events,” Leggeri said.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news-release/frontex-calls-for-committee-to-consider-questions-related-to-sea-surv

    • #Ombudsman opens inquiry to assess European Border and Coast Guard Agency (Frontex) ‘#Complaints_Mechanism’

      European Ombudsman Emily O’Reilly has opened an inquiry to look into how the European Border and Coast Guard Agency (Frontex) deals with alleged breaches of fundamental rights. In particular, the investigation will assess the effectiveness and transparency of Frontex’s Complaints Mechanism for those who believe their rights have been violated in the context of Frontex border operations, as well as the role and independence of Frontex’s ‘Fundamental Rights Officer’.

      In 2013, as part of a previous inquiry, the Ombudsman recommended that Frontex set up an individual complaints mechanism, and that its Fundamental Rights Officer be in charge of the mechanism. Since then, such a mechanism was put in place and further developed, with a view to providing safeguards for fundamental rights in the context of Frontex’s expanding mandate, as well as ensuring increased accountability and redress for those impacted by its actions.

      This inquiry focuses on whether the Complaints Mechanism and the Fundamental Rights Officer are truly empowered to deal with the issues faced by migrants and asylum seekers who feel their rights have been violated under Frontex operations.

      In opening the inquiry, the Ombudsman has sent a set of detailed questions to Frontex on the Complaints Mechanism and the Fundamental Rights Officer. She has also informed members of the European Network of Ombudsmen (ENO), with a view to their possible participation in the inquiry, as part of the ENO’s parallel work. This is important, given the role of national authorities in Frontex operations, and the fact that some national ombudsmen are responsible for following up on complaints related to this.

      Among other things, the questions set out by the Ombudsman look at: how and when Frontex will be updating the mechanism to reflect its expanded mandate; what happens to complainants who are faced with forced return while their complaint is still being processed; what appeal possibilities are open to complainants; how Frontex monitors complaints against national authorities; how those who have been affected by Frontex operations but are in non-EU countries can complain about alleged breaches of fundamental rights, including the issue of language; and the role of the Fundamental Rights Officer in this process.

      https://www.ombudsman.europa.eu/en/news-document/en/134739

    • Frontex: Cover-Up and Diversion. Outcomes of and Responses to the Frontex Management Board meeting on 10th November

      An extraordinary meeting took place on Tuesday 10th November, between the EU Commission and Frontex, regarding alleged Frontex involvement in illegal pushbacks in Greece.

      Why did the meeting take place?

      This meeting was called due to an overwhelming amount of evidence suggesting the involvement or complicity of Frontex in pushbacks. Reports by Spiegel, Report Mainz, Bellingcat and other international media, including Josoor and other members of the BVMN, had led to this meeting taking place. These investigations show Frontex involvement in at least six pushbacks through, for example, blocking boats and making waves to deter boats from getting any closer to the shore. According to Frontex insiders, mission reports were routinely altered into something more positive, excluding explicit mentions of pushbacks, before being sent to Frontex headquarters in Warsaw, Poland.

      We, at the Border Violence Monitoring Network, took advantage of the opportunity presented by the meeting on 10th November by sending a letter of concern to the Executive Director of Frontex and the FRO. This letter included evidence from testimonies, collected by BVMN partners, including Josoor, from people-on-the-move who claim that Frontex personnel were involved or complicit in pushbacks operations at the borders between Greek and Turkey, and Albania and Greece. The letter questioned Frontex’s knowledge and understanding of these allegations, and demanded an investigation into these claims. The letter was also addressed to the EU commissioner of Home Affairs, Ylva Johansson, and her officer and we hoped this was presented as evidence at the management board meeting on 10th November

      What were the outcomes?

      Johansson remarked on twitter after the meeting:

      “Today’s @Frontex extraordinary management board was a good start to what I want to be a transparent process. The @EU_Commission has asked the Frontex Executive Director to reply to Qs ahead of the next scheduled board meeting (end November).”

      Leggeri, the Executive Director of Frontex, has been ordered by the EU Commission to answer questions concerning these accusations by the end of November. Frontex is yet to comment in detail on the allegations and reported incidents have been forwarded to the Greek coastguard, where also the Greek authorities have refused to comment and denied involvement. Both Frontex and the Greek authorities have launched internal investigations in response to these allegations. Unsurprisingly, after just 48 hours of their investigations, Frontex announced that they were innocent.

      The meeting also included a discussion on whether Frontex should withdraw from missions, such as the one in the Aegean Sea in the event of serious and persistent human rights violations. Such a directive can be found already in Frontex’s regulations. Officials of a few member states vetoed the application of this rule, and Greek representatives in particular were concerned that this could expose the Greek government.

      In the end, a compromise was met. A Frontex statement outlined that a ‘Commission of Inquiry’ will now be made to deal with legal questions concerning operations at sea borders. This will be coordinated by the EU Commission.

      “Any allegation of misconduct or violation of international agreements or fundamental rights within joint operations coordinated by Frontex will be treated with grave concern and investigated closely,” Leggeri said.

      Also, Frontex seeks to strengthen the role of the Fundamental Rights Officer, but experts agree that the internal mechanisms at Frontex are insufficient and therefore see this move as insufficient. As of yesterday, Frontex is advertising for the vacancy of the FRO.

      Members of EU Parliament reactions:

      Tineke Strik (from Netherlands, Green) commented, according to Spiegel, “The announcement did not mention the human rights violations at the border. A committee does not replace a truly independent and transparent investigation. Strik stated “Citizens need to know what has happened and how human rights violations are to be prevented in the future”

      Dietmar Köster (from Germany, SPD) stated, quoted from Tagesschau, "It is a unique cover-up attempt to divert attention from one’s own responsibility and failure to observe human rights”. Köster further stated that Leggeri’s statements showed the arrogance and ignorance of Frontex. “Basic and human rights apply to all. The European Border Management Agency is not exempt from their observance, it is not above the law.”

      An successful outcome: an independent inquiry:

      On the morning of Thursday 12th November, the European Ombudsman tweeted that they would open an inquiry into Frontex, assessing the effectiveness and transparency of their ‘Complaints Mechanism’ and the role and independence of the ‘Fundamental Rights Officer’ (FRO). The latter is especially important as the current ad interim FRO, Annegret Kohler, appointed in 2018, and re-appointed in September 2020, was selected from the Executive Director’s former cabinet, where she was an advisor to the Executive Director. This raises questions about independence and objectivity of the FRO and the FRO’s team to carry out their duties and avoid potential conflicts of interest. Josoor welcomes this investigation.

      https://www.josoor.net/post/frontex-cover-up-and-diversion

    • EU erhöht Druck auf Frontex-Chef

      Die EU-Grenzschutzagentur gerät durch Recherchen des ARD-Magazins Report Mainz und weiterer Medien in Bedrängnis. Heute musste die Frontex-Führung der EU-Kommission zum Thema illegale Pushbacks Rede und Antwort stehen.

      Die Europäische Kommission erwartet Antworten vom Frontex-Chef. Bis Ende November muss sich Fabrice Leggeri zur Verwicklung seiner Grenzschutzagentur in illegale Pushbacks von Flüchtlingen äußern. Das ist das Ergebnis einer Dringlichkeitssitzung des Frontex Management Boards. Das Treffen sei ein guter Anfang gewesen, sie wolle den Prozess transparent gestalten, twitterte die zuständige EU-Kommissarin Ylva Johansson. Leggeri solle bis zur nächsten Zusammenkunft des Management Boards auf die Fragen der Kommission antworten.
      Recherchen bringen Frontex in Bedrängnis

      Johansson hatte das Treffen einberufen, um über eine gemeinsame Recherche des ARD-Magazins Report Mainz, des „Spiegel“ und der Medienorganisationen Bellingcat, Lighthouse Reports und tv Asahi zu diskutieren. Die Medien hatten aufgedeckt, dass Frontex-Einheiten in der Ägäis in illegale Zurückweisungen von Flüchtlingen verwickelt sind.

      Seit April waren Frontex-Beamte nachweislich bei mindestens sechs sogenannten Pushbacks in der Nähe. Auf einem Video ist zu sehen, wie ein Frontex-Schiff ein überladenes Flüchtlingsboot zunächst blockiert, die Insassen aber nicht rettet. Stattdessen fahren die Frontex-Beamten mit hohem Tempo an dem Flüchtlingsboot vorbei und verlassen dann den Ort des Geschehens. Vertrauliche Gespräche mit Frontex-Beamten legten zudem nahe, dass diese ihre Berichte schönen, bevor sie an die Zentrale in Warschau geschickt werden.

      Keine Äußerung von Frontex und Griechenland

      Frontex ist auf die Vorwürfe bis heute nicht im Detail eingegangen. Alle gemeldeten Vorfälle seien an die griechische Küstenwache weitergeleitet worden, diese habe eine interne Untersuchung eingeleitet, teilte die Genzschutzagentur in einem Statement mit. Nach der Antwort der griechischen Behörden seien seine Zweifel ausgeräumt, sagte Leggeri zudem in einem Interview.

      Auch die griechischen Behörden hatten sich zu den Pushbacks nicht im Detail äußern wollen. Sie bestreiten die Vorwürfe pauschal, obwohl die ARD, der „Spiegel“ und andere Medien die Pushbacks mehrfach dokumentiert haben. Nach Angaben von Teilnehmern im „Spiegel“ sahen sich vor allem die griechischen Mitglieder des Management Boards bei dem Treffen Fragen ausgesetzt. Diskutiert wurde unter anderem ein Statement, welches betonen sollte, dass Frontex sich bei schwerwiegenden und anhaltenden Menschenrechtsverletzungen von Missionen wie der in der Ägäis zurückziehen muss.

      Griechen haben Angst vor Bloßstellung

      Ein solche Vorschrift findet sich schon jetzt in den Frontex-Regularien. Beamte einiger weniger Mitgliedsstaaten legten ihr Veto dagegen ein, dass die Anwendung dieser Regel nun in den Raum gestellt werden soll. Besonders die griechischen Teilnehmer fürchteten, dass das Statement die griechische Regierung bloßstellen könnte.

      Am Ende einigte man sich auf einen Kompromiss. Es soll ein Komitee geschaffen werden, das sich mit rechtlichen Fragen zu Einsätzen an der Seegrenzen beschäftigt, heißt es in einem Frontex-Statement. Die Kommission solle dem Vorschlag zufolge die Arbeit des Komitees koordinieren, Mitgliedsstaaten könnten sich auf freiwilliger Basis beteiligen. Im Komitee sollen auch die Sorgen einige Mitgliedsstaaten vor „hybriden Bedrohungen“ eine Rolle spielen. Vor allem Griechenland hatte immer wieder davor gewarnt, dass türkische Geheimdienste sich unter die Migranten auf den Inseln mischen könnten.

      Außerdem will Frontex nach eigener Aussage den sogenannten Fundamental Rights Officer stärken. Der Beamte ist bei Frontex dafür zuständig, dass die Grenzschützer die Grundrechte von Schutzsuchenden achten. Allerdings halten Beobachter alle bestehenden internen Überwachungsmechanismen bei Frontex für unzureichend.
      Kritik aus Europaparlament

      Nach den Enthüllungen der ARD und ihrer Recherchepartner hatten mehrere Europaparlamentarier von Leggeri eine vollständige Untersuchung der Vorwürfe gefordert. Die Grünen-EU-Abgeordnete Tineke Strik kritisierte das Frontex-Statement. Die Ankündigung erwähne die Menschenrechtsverletzungen an der Grenze nicht, sagte sie. Ein Komitee ersetze keine wirklich unabhängige und transparente Untersuchung. „Die Bürger müssen erfahren, was geschehen ist und wie Menschenrechtsverletzungen in Zukunft verhindert werden sollen“, so Strik.

      „Das Ganze ist eine große Nebelkerze“, sagte Europaparlamentarier Dietmar Köster von der SPD. „Es ist ein einzigartiger Vertuschungsversuch, von der eigenen Verantwortung und dem Versagen bei der Einhaltung von Menschenrechten abzulenken“,

      https://www.tagesschau.de/investigativ/report-mainz/frontex-pushbacks-103.html

    • EU-Grenzpolizei Frontex: Keine Untersuchung zu Verstößen gegen Menschenrechte

      Im März war die EU-Grenzpolizei Frontex in einen versuchten Verstoß gegen Menschenrechte verwickelt. Wie von uns veröffentlichte Akten zeigen, untersuchte Frontex den Vorfall aber nicht, sondern kehrte ihn unter den Teppich.

      Als ARD, Spiegel und Bellingcat vor drei Wochen aufdeckten, dass die Europäische Grenzpolizei Frontex an illegalen Pushbacks an EU-Grenzen beteiligt ist, versprach der Frontex-Direktor Fabrice Leggeri schnell Aufklärung. Die EU-Agentur werde die Vorwürfe untersuchen, nach denen Frontex Geflüchtete völkerrechtswidrig aus der EU abgeschoben hatte.

      „Jeder Vorwurf des Fehlverhaltens oder der Verletzung internationaler Verträge oder Grundrechte im Rahmen gemeinsamer Operationen, die von Frontex koordiniert werden, wird mit großer Besorgnis behandelt und sorgfältig untersucht.“

      Frontex-Direktor Fabrice Leggeri (Übersetzung von FragDenStaat)

      Ein interner E-Mail-Verlauf von Frontex, den wir per Informationsfreiheitsanfrage erhalten haben, zeigt jetzt jedoch, dass die EU-Agentur in vergleichbaren Fällen offenbar kein Interesse daran hat, Verstöße gegen Menschenrechte zu untersuchen. EU Observer hatte zunächst darüber berichtet.
      Dänemark widersetzt sich Frontex-Befehlen

      Bereits am 2. März diesen Jahres hatte Frontex in der Nähe der griechischen Insel Kos versucht, ein Boot mit 33 geflüchteten Menschen, die griechische Gewässer erreicht hatten, in die Türkei abzuschieben. Das griechische Frontex-Kommando befahl einem Schiff der Dänischen Marine mit dem Namen „Stela Polaris“, die Geflüchteten nicht an Land zu bringen, sondern wieder in ein Gummiboot zu setzen und aufs offene Meer Richtung Türkei zu schleppen. Der dänische Befehlshaber des Schiffes widersetzte sich dem rechtswidrigen Befehl jedoch und erreichte durch seine dänischen Vorgesetzten, dass er aufgehoben wurde.

      Frontex hatte den Vorgang bisher nie öffentlich zugegeben. Der dazugehörige E-Mail-Verkehr aus der Frontex-Zentrale in Warschau, den wir veröffentlichen, zeigt, dass Pushbacks die Entscheidungsträger um Direktor Fabrice Leggeri kaum interessierten. Erst aus der Presse erfuhr das Hauptquartier überhaupt davon, dass Frontex in einen versuchten Verstoß gegen die Menschenrechte verwickelt war.

      Einen Bericht – intern Serious Incident Report genannt – gab es trotz der Schwere des Vorfalls nicht. Die Frontex-Pressesprecherin forderte deswegen in Erwartung von Presseanfragen am Morgen des 6. März, vier Tage nach dem Vorfall, bei ihren Kolleg:innen einen Bericht zu den Vorfällen an. Am Nachmittag wurde sie informiert, dass es in der Tat einen versuchten Pushback gegeben hatte.

      Menschenrechte geprüft in vier Stunden

      Bemerkenswert ist, wie die Frontex-Zentrale anschließend mit den Informationen umging: Es schloss die Akten. Bereits vier Stunden nach der Meldung über Vorfall kamen die Frontex-Mitarbeiter:innen zu der Einschätzung, der versuchte Pushback sei ein „Einzelfall“. Er wurde noch nicht einmal beim täglichen Treffen der Befehlshabenden in der Frontex-Mission besprochen.

      Weitere Informationen zu dem Vorfall finden sich in den Akten laut Frontex nicht. Die Frontex-Mitarbeiter:innen überprüften nicht die Kommando-Strukturen und prüften nicht, warum es keinen internen Bericht zu dem rechtswidrigen Befehl gab. Sie unternahmen auch sonst keine Versuche, um sicherzustellen, dass Pushbacks durch das Frontex-Kommando nicht mehr vorkommen würden. Im Sommer schließlich gab Frontex-Direktor gegenüber dem Europäischen Parlament zu Protokoll, der versuchte Pushback sei ein „Missverständnis“ gewesen.

      Einige Monate später fanden Journalist:innen Beweise dafür, dass es sich offenbar nicht um einen Einzelfall handelt und Frontex mindestens im Juni an weiteren Pushbacks beteiligt war. Die EU-Agentur hatte offenbar kein Interesse daran, Verstöße gegen Menschenrechte zu unterbinden.

      https://fragdenstaat.de/blog/2020/11/18/frontex-pushbacks-denmark

    • Council of Europe’s anti-torture Committee calls on Greece to reform its immigration detention system and stop pushbacks

      In a report published today on a rapid reaction ad hoc visit to Greece in March 2020, the Council of Europe’s anti-torture committee (CPT) once again urges the Greek authorities to change their approach towards immigration detention and to ensure that migrants deprived of their liberty are treated both with dignity and humanity.

      The Council of Europe’s Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment (CPT) has published today the report on its ad hoc visit to Greece, which took place from 13 to 17 March 2020, together with the response of the Greek authorities.

      In the report, the CPT acknowledges the significant challenges faced by the Greek authorities in dealing with large numbers of migrants entering the country and that it requires a coordinated European approach. However, this cannot absolve the the Hellenic Republic from their human rights obligations and the duty of care owed to all migrants that the Greek authorities detain.

      The CPT found that the conditions of detention in which migrants were held in certain facilities in the Evros region and on the island of Samos could amount to inhuman and degrading treatment. The report again underlines the structural deficiencies in Greece’s immigration detention policy. Migrants continue to be held in detention centres composed of large barred cells crammed with beds, with poor lighting and ventilation, dilapidated and broken toilets and washrooms, insufficient personal hygiene products and cleaning materials, inadequate food and no access to outdoor daily exercise. Extreme overcrowding in several of the facilities further aggravated the situation. In addition, migrants were not provided with clear information about their situation.

      The CPT once again found that families with children, unaccompanied and separated children and other vulnerable persons (with a physical or mental health illness, or pregnant women) were being detained in such appalling conditions with no appropriate support. The CPT calls upon the Greek authorities to end the detention of unaccompanied children and of children with their parents in police establishments. Instead, they should be transferred to suitable reception facilities catering to their specific needs.

      The report also highlights that the CPT again received consistent and credible allegations of migrants being pushed back across the Evros River border to Turkey. The Greek authorities should act to prevent such pushbacks. The CPT furthermore raises concerns over acts by the Greek Coast Guard to prevent boats carrying migrants from reaching any Greek island and it questions the role and engagement of FRONTEX in such operations.

      The CPT calls upon the Greek authorities to take vigorous steps to stamp out ill-treatment of detained migrants by the police. The report refers to a number of allegations by migrants that they had been ill treated by members of the Hellenic Police and/or Coast Guard either upon apprehension or after being brought to a place of detention. The ill treatment alleged consisted primarily of slaps to the head and kicks and truncheon blows to the body.

      In their response, the Hellenic Police provide information on the steps being taken to improve the conditions of detention for detained migrants. They also state that the alleged practice of pushbacks to the border is unsubstantiated and completely wrong. As regards unaccompanied minors, reference is made to a new strategy to end their detention and to their transfer from reception centres on the islands to safe accommodation facilities on the mainland.

      https://search.coe.int/directorate_of_communications/Pages/result_details.aspx?ObjectId=0900001680a06bcf

    • Annex to the reply of Fabrice Leggeri to the LIBE Committee

      https://www.tinekestrik.eu/sites/default/files/2020-11/Answers%20to%20the%20questions%20from%20the%20LIBE%20Commitee.pdf

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      Thread sur twitter:

      It looks like Frontex are NOT denying that they may be involved in #pushbacks after all. FL partly evades (’...always committed...’) and partly seems to blame the ’uniqueness’ of operational areas & ’complex geography’ of the Greek and Turkish border for FX being involved in pushbacks.

      –---

      The earlier letter sent to the EP President might offer some clues. I’m not a legal expert, but FL seems to suggest that Art. 6 of Reg. 656/2014 (on interception at sea) needs to be clarified so as to define what constitutes a #pushback. Interesting.
      https://www.tinekestrik.eu/sites/default/files/2020-11/Letter%20to%20EP_Frontex%20maritime%20operations%20at%20EU%20external%20

      –—

      Yet not all pushbacks happen at sea. While the request for interpretation above might mean that FX is looking for a way out re: #pushbacks at the Aegean, what about those at the
      Greek-Turkish land border? I think there’s less concern with #pushbacks at #Evros, though. No videos...

      –---

      Back to the Annex: We know SIRs weren’t submitted as they should. The real question is why. It might be down to officers on the ground lacking in training (they shouldn’t, but...) or not wanting to get their colleagues in trouble (the spirit of camaraderie...).

      –---

      BUT: Today’s Spiegel article refers to a ’Frontex official in charge’ advising a Swedish officer not to submit a SIR. FX management were aware few SIRs being submitted for years. Is it a practice dictated from the top? To avoid having evidence of violations?

      https://www.spiegel.de/politik/ausland/pushbacks-in-der-aegaeis-wie-frontex-menschenrechtsverletzungen-vertuscht-a-

      –—

      Suspension/non-launch of operations has never happened. The ED didn’t take into account reports by NGOs or human rights bodies when considering the 2016 recommendation to suspend operations in Hungary. He relied on the very low number of SIRs to reject it.
      https://respondmigration.com/wp-blog/fundamental-rights-accountability-transparency-european-governance

      –—

      Same with the 2019 & 2020 recommendations of the FRO to consider suspension of operations in #Evros. As for taking into account media reports ... well, I’d say the reply to the LIBE committee reads like the media accounts are being dismissed.

      https://twitter.com/lk2015r/status/1331662031095787521

    • E.U. Border Agency Accused of Covering Up Migrant Pushback in Greece

      Frontex is under fire for letting Greece illegally repel migrants as the agency expands to play a more central role at the bloc’s external borders.

      Mounting evidence indicates that the European Union’s border agency has been complicit in Greece’s illegal practice of pushing back migrants to Turkey, according to documents obtained by The New York Times and interviews with officials.

      In at least one case, Frontex, as the E.U. border agency is known, is accused of having helped cover up the violations, when a crew said it was discouraged by agency officials from reporting that they had seen the Greek authorities setting a boatload of migrants adrift in Turkish waters.

      The case is currently being investigated by Frontex. But it has fueled suspicions that the agency, newly boosted in its role as upholder of the rule of law at E.U. borders, is not just sporadically aware of such abuses, but that it plays a role in concealing them.

      “We are seeing an erosion of the rule of law at the E.U. borders which is willful,” said Gerald Knaus, a migration expert. “This is deeply worrying because it is eroding the refugee convention on the continent on which it was created.”

      Throughout this year, The New York Times and others have reported on growing operations by the Greek Coast Guard to repel migrants from Greek waters back to Turkey, reports the Greek authorities deny amount to breaches of international laws.

      But revelations that Frontex has witnessed pushbacks have thrown the agency into a governance crisis that threatens to further blight the European Union’s liberal values, once again calling into question the bloc’s commitment to upholding its own laws on refugees.

      The cases have also highlighted a conundrum at the core of E.U. ambitions to tighten external borders by pooling resources and involving the bloc in the sensitive, zealously shielded work of sovereign border guards.

      Frontex is the European Union’s best-funded agency, with a budget of over $500 million, and will soon deploy the first uniformed officers in the bloc’s history. It has been built up specifically to help in migrant-rescue operations as the burden of policing Europe’s borders has fallen most heavily on its peripheral states, like Greece.

      It was also intended as a deterrent to the kind of mass arrival of refugees that sowed political crises across Europe after 2015, and fanned nationalist and populist movements.

      Yet Frontex is not empowered to stop national border guards from committing violations, and it is not clear how it can play a role as standard-bearer of E.U. laws when informing on national forces risks the working relationships on which its operations depend.

      Refugee arrivals to the European Union peaked five years ago and have dropped drastically since, but thousands of asylum seekers, many fleeing the wars in Afghanistan and Syria, still attempt the crossing. Unlike in the past, Greeks and their government have turned hostile to the new arrivals, exhausted by years in which asylum seekers have been bottled up in overrun camps on Greek islands.

      There is also a growing belief in the Greek and several other European governments that aggression at the borders and poor conditions at migrant camps will make the attempt to reach Europe less attractive for asylum seekers.

      Earlier this year, an analysis by The Times showed that the Greek government had secretly expelled more than 1,000 asylum seekers, often by sailing them to the edge of Greek territorial waters and abandoning them in flimsy inflatable life rafts in violation of international laws.

      The Greek Coast Guard has rescued thousands of asylum seekers over the years but has become much more aggressive this year, especially as Turkey used migrants to provoke Greece by encouraging them to cross the border.

      The Greek government has denied it is doing anything illegal in repelling migrant boats from its national waters, characterizing the operations as robust border guarding. But Mr. Knaus said “the denials are not serious,” and the practices are effectively happening in the open — under the eyes of E.U. border patrols.

      The documents obtained by The Times describe, in Coast Guard vernacular littered with acronyms, codes, time-stamps and coordinates, a seemingly incessant Ping-Pong of migrant dinghies between Greek and Turkish waters, with Frontex crews on vessels or aircraft in observer status.

      Four officials with direct knowledge of Frontex operations said that agency officials have been discouraging crews from filing reports on pushback incidents, and, in some cases, have stopped initial alerts of violations from being filed as “serious incident reports,” at times after consulting with the Greek authorities.

      They all spoke on condition of anonymity because they were concerned about losing their jobs, or were not authorized to brief the press.

      The Frontex spokesman, Chris Borowski, said the agency took the reporting of violations very seriously. “Pushbacks are illegal under international law,” Mr. Borowski said.

      In the latest case to come to light, a Swedish Coast Guard crew on deployment under Frontex witnessed a pushback to Turkish waters of a boat full of migrants by the Greek authorities on Oct. 30 off the Greek island of Chios.

      The Swedish crew was later advised by a Frontex officer to not report it, documents reviewed by The Times show. The Swedish representative to the management board of Frontex described the incident, and the suppression of the attempt to report it, at a meeting on Nov. 10 — the first known case of an E.U. member state reporting active interference by Frontex officials.

      The Swedish government did not comment. A spokesman for Frontex said the agency wouldn’t comment because of an “ongoing procedure.”

      Frontex has been working in Greece for more than a decade, providing sea, land and aerial surveillance and rescue capabilities and deploying crews from other member states under its command.

      The details now emerging push the agency deeper into a governance crisis which began in October when a consortium of news organizations, including the German newsmagazine Der Spiegel, reported a number of occasions when Frontex crews witnessed pushbacks in Greece.

      The European Commission, which is part of the Frontex oversight system but does not control the agency, pushed for a special inquiry into these allegations and, at an emergency agency board meeting on Nov. 10, asked its leadership to answer detailed questions in writing.

      The answers arrived with a four-day delay, just 15 hours before the start of another meeting to discuss the problems on Wednesday. Yet another emergency meeting has been called in December, mounting pressure on the agency.

      Frontex has promised internal investigations but also quickly dismissed allegations, saying for example, in a letter seen by The Times, that it would look into the Swedish case, but that it had so far found no evidence that it happened.

      How these investigations shake out will matter a great deal for the future of Frontex, which was once little more than a back-office operation in Warsaw but now finds itself on the front lines of the nettlesome issue of migration that has the potency to make or break governments.

      Apart from helping member states with asylum-seeker arrivals, Frontex’s role as an E.U. agency by law is to respect fundamental rights, and bring up human-rights standards across national E.U. border agencies, which often don’t have a strong culture of upholding them.

      But claims that Frontex does not take fundamental rights seriously enough are growing. This year, only one million euros in its budget of 460 million euros — about $548 million — was allocated to rights monitoring.

      The agency was supposed to hire 40 fundamental-rights officers by Dec. 5 but the jobs have not yet been advertised. The agency is currently hiring for their boss, after years of staffing issues around that position. A Frontex spokesman said the delays stemmed from the coronavirus pandemic.

      Documents seen by The Times laid out how in one episode the Greek authorities were consulted before a report was made, and were able to suppress it. On Aug. 10, a German crew deployed by Frontex reported that a Greek Coast Guard vessel “took up border control measures prohibiting the landing to Samos.”

      The expression refers to maneuvering and making waves around a dinghy to repel it. The event was not recorded as a “serious incident,” because, the document said, the Greek Coast Guard argued the activities “do not provide any ground” to initiate such a report.

      Another incident, which a Frontex aerial crew observed and reported in detail to its headquarters, took place on the evening of April 18 to 19 off the coast of Lesbos, and lasted more than five hours.

      A dinghy was detected by the Greek authorities and approximately 20 migrants were rescued and put on board a Greek Coast Guard vessel shortly after midnight, their empty dinghy towed by the Coast Guard toward the island.

      But instead of being taken to shore, at 2:45 a.m., the migrants were put back on their dinghy and tugged to Turkish waters by the Greek Coast Guard, the Frontex aerial crew reported.

      As events unfolded, the Greek command center twice asked the Frontex aircraft to change its flight path, directing it away from the incident.

      “At 03:21 Frontex Surveillance Aircraft communicates that the rubber boat has no engine and it is adrift. Greek assets are departing the area leaving the rubber boat adrift,” the document said.

      The internal Frontex report detailing this incident and categorizing it as a fundamental-rights violation was “dismissed,” the document shows.

      https://www.nytimes.com/2020/11/26/world/europe/frontex-migrants-pushback-greece.html

    • La Grèce fortement soupçonnée de refouler les migrants

      L’agence européenne Frontex, potentiellement impliquée dans les refoulements, mène une enquête interne et doit fournir des explications à la Commission européenne fin novembre. Une plainte a été déposée le 17 novembre auprès du comité des droits de l’homme de l’ONU.

      L’étau se resserre autour de la Grèce, de plus en plus fréquemment accusée de refouler les migrants vers la Turquie, aussi bien en mer qu’à terre. Le soupçon n’est pas nouveau, comme l’atteste le terrible récit de Fadi Faj. Ce jeune Syrien de 25 ans est arrivé en 2015 avec l’immense vague de demandeurs d’asile en Allemagne. Berlin lui octroie alors le statut de réfugié et un permis de séjour avec lequel il se rend en Grèce en novembre 2016, à la recherche de son jeune frère de 11 ans dont il a perdu la trace lors de sa traversée de la frontière greco-turque à Evros.

      Fadi Faj est alors arrêté par la police grecque qui lui confisque ses papiers et l’expulse vers la Turquie avec une cinquantaine d’autres demandeurs d’asile. Devenu un sans-papier, il sera à treize reprises repoussé de part et d’autre de la frontière par les forces grecques ou turques. Ayant enfin mis un pied à terre en Grèce en décembre 2017, il y vivra encore deux ans dans le dénuement avant d’obtenir un visa pour regagner l’Allemagne qui lui délivrera un nouveau permis de séjour en mai 2020.

      Une plainte auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU

      Ce récit glaçant fait l’objet d’une plainte à l’encontre de la Grèce déposée le 17 novembre auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU, par le Global Legal Action Network (Réseau mondial d’action juridique) basé en Irlande et l’ONG grecque HumanRights 360.

      Entre-temps, les cas du même type se sont multipliés. Surtout depuis le printemps dernier, après que le président turc Erdogan a menacé d’ouvrir les frontières et incité les migrants à se diriger vers la Grèce. « J’ai vu de mes yeux vu deux refoulements en mer depuis ma maison sur la côte nord de Lesbos », dénonce ainsi Christina Chatzidaki, une habitante de l’île qui jouxte les côtes turques, et y dirige l’association Siniparxi (Coexistence).

      Alarm phone qui reçoit les appels de détresse des embarcations en mer se déclarait en mai dernier « très préoccupé par la récente augmentation des rapports d’attaques sur les bateaux de migrants ». L’ONG avait alors engrangé les témoignages de survivants de 18 bateaux. « Ils ont fait état d’actions dangereuses, telles que le fait de tourner autour de leurs bateaux et de provoquer des vagues, des menaces avec des armes à feu, le vol de leur essence, la destruction de moteurs et, également, le remorquage de bateaux vers les eaux turques où ils ont été laissés à la dérive », précise l’ONG.
      Intimer la Commission d’agir

      Les dénonciations de pratiques qui violent les droits humains, et contreviennent au droit de la mer et au droit européen n’ont pas cessé par la suite. Le porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) déclarait le 12 juin dernier : « le HCR a continuellement fait état de ses préoccupations auprès du gouvernement grec et a demandé des enquêtes urgentes sur une série d’incidents présumés ». Il soulignait alors la corrélation entre la forte baisse du nombre d’arrivées de migrants en Grèce et l’augmentation du nombre de refoulements signalés. En 2019, 60 000 personnes avaient débarqué en Grèce par la mer et 15 000 par la terre. En 2020, jusqu’au 22 novembre, ils ne sont plus, respectivement, que 9 400 et 5 400.

      Jusqu’à présent la Grèce a nié ces allégations. « Nous protégeons nos frontières en accord avec les lois internationales et européennes » a encore affirmé le ministre grec de l’immigration Notis Mitarakis le 13 novembre dernier au site Infomigrants. Deux mois auparavant, le 22 septembre, les ONG Oxfam et WeMove adressaient une plainte auprès de la Commission européenne pour l’intimer de mener « une enquête sur les violations systématiques du droit européen concernant le traitement des demandeurs d’asile en Grèce ».
      La possible implication de Frontex

      Enfin, le site d’investigation Bellingcat et le magazine allemand Der Spiegel apportèrent en octobre un coup de grâce supplémentaire, en dénonçant, images à l’appui, le laisser-faire, voire l’implication, de l’agence européenne de surveillance aux frontières Frontex - qui a déployé plus de 600 agents en Grèce - dans six cas documentés de pratique illégale de refoulement.

      Un soupçon repris par le comité contre la torture du Conseil de l’Europe. Dans son rapport publié le 19 novembre, le comité a indiqué « avoir de nouveau reçu des allégations cohérentes et crédibles de migrants repoussés vers la Turquie ».

      Il s’est déclaré « inquiet des actes commis par les garde-côtes grecs pour empêcher les bateaux transportant des migrants d’atteindre les îles grecques » et « s’interroge sur le rôle et l’implication de Frontex dans de telles opérations ».

      Face à une telle avalanche, l’Union européenne pouvait difficilement continuer à se voiler la face. La suédoise Ylva Johansson, commissaire européenne aux affaires intérieures a réclamé des explications pour fin novembre à l’agence Frontex, laquelle a indiqué avoir ouvert une enquête interne.

      https://www.la-croix.com/Monde/Grece-fortement-soupconnee-refouler-migrants-2020-11-24-1201126401

    • Refoulements de demandeurs d’asile : le directeur de Frontex interrogé par les députés

      La supposée implication d’agents de Frontex dans les refoulements de demandeurs d’asile à la frontière grecque sera au cœur du débat en commission des libertés civiles mardi.

      Les députés seront en attente de réponses de la part du directeur exécutif de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Fabrice Leggeri, concernant les incidents révélés récemment par les médias au cours desquels des garde-côtes grecs (avec la connaissance présumée et même l’implication d’agents de Frontex) ont arrêté des migrants qui tentaient d’atteindre les côtes de l’UE et les ont renvoyés dans les eaux turques. Les députés devraient s’enquérir des résultats de l’enquête interne menée par l’Agence européenne de gestion des frontières et de la réunion du conseil d’administration convoquée à la demande de la Commission européenne.

      En octobre dernier, avant les révélations des médias, le forum consultatif de Frontex (qui réunit notamment des représentants du Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO), de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA), du HCR, du Conseil de l’Europe et de l’OIM) avait exprimé son inquiétude dans son rapport annuel. Le forum pointait du doigt l’absence de véritable système de contrôle permettant de prévenir et de traiter les violations potentielles des droits fondamentaux dans les activités de l’Agence.

      Le 6 juillet, au cours d’une précédente réunion de la commission des libertés civiles, Fabrice Leggeri avait assuré aux eurodéputés que Frontex n’était pas impliquée dans les refoulements et avait qualifié l’incident avec l’équipe danoise à bord de l’un des navires de l’Agence de ‘‘malentendu’’.

      DATE : mardi 1er décembre de 13h50 à 14h45

      LIEU : Parlement européen à Bruxelles, bâtiment Antall, salle 4Q2 et à distance

      https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20201126IPR92509

    • EU border chief urged to quit over migrant pushback claims

      European Union lawmakers lashed out Tuesday at the head of Frontex over allegations that the border and coast guard agency helped illegally stop migrants or refugees entering Europe, calling for his resignation and demanding an independent inquiry.

      The lawmakers grilled Executive Director Fabrice Leggeri over an investigation in October by media outlets Bellingcat, Lighthouse Reports, Der Spiegel, ARD and TV Asahi, which said that video and other publicly available data suggest Frontex “assets were actively involved in one pushback incident at the Greek-Turkish maritime border in the Aegean Sea.”

      The report said personnel from the agency, which monitors and polices migrant movements around Europe’s borders, were present at another incident and “have been in the vicinity of four more since March.” Frontex launched an internal probe after the news broke.

      “In his handling of these allegations, Executive Director Fabrice Leggeri has completely lost our trust and it is time for him to resign,” senior Socialist lawmaker Kati Piri said in a statement after the parliamentary civil liberties committee hearing. “There are still far too many unanswered questions on the involvement of Frontex in illegal practices.”

      Pushbacks are considered contrary to international refugee protection agreements, which say people shouldn’t be expelled or returned to a country where their life and safety might be in danger due to their race, religion, nationality or being members of a social or political group.

      Frontex’s board met to discuss the allegations late last month. The board said afterwards that the European Commission had ordered it to “hold a further extraordinary meeting within the next two weeks in order to consider in more detail the replies provided by the agency.” That meeting is scheduled to take place on Dec. 9.

      “Migrants and refugees are very vulnerable to pushbacks by border guards,” Greens lawmaker Tineke Strik said. “We must be able to rely on an EU agency which prevents human rights violations from happening and not inflict them. But Frontex seems to be a partner in crime of those who deliberately violate those human rights.”

      Strik raised doubts about whether the internal Frontex probe would produce results and urged the assembly’s political groups to consider launching their own inquiry.

      Leggeri said that no evidence of any Frontex involvement in pushbacks had been found so far. He said EU member countries have control over operations in their waters, not Frontex, and he called for the rules governing surveillance of Europe’s external borders to be clarified.

      “We have not found evidence that there were active, direct or indirect participation of Frontex staff or officers deployed by Frontex in pushbacks,” he told the lawmakers. When it comes to operations, Leggeri said, “only the host member state authorities can decide what has to be done.”

      Leggeri also said that Frontex staff were under extreme pressure around the time of the alleged incidents in March and April. He said that Turkish F-16 fighter jets had “surrounded” a Danish plane working for Frontex, while vessels were harassed by the Turkish coast guard and shots fired at personnel at land borders.

      He called for EU “guidance” on how to handle such situations.

      The allegations are extremely embarrassing for the European Commission. In September it unveiled sweeping new reforms to the EU’s asylum system, which proved dismally inadequate when over 1 million migrants arrived in 2015, many of them Syrian refugees entering the Greek islands via Turkey.

      Part of the EU’s migration reforms includes a system of independent monitoring involving rights experts to ensure that there are no pushbacks at Europe’s borders. Migrant entries have dropped to a relative trickle in recent years, although many migrants still languish on some Greek islands waiting for their asylum claims to be processed or to be sent back.

      EU Home Affairs Commissioner Ylva Johansson told The Associated Press on Tuesday that she still has confidence in Frontex’s managing board but remains deeply concerned about the allegations.

      During a visit to Morocco, Johansson said that the report “concerns me a lot. If it’s true, it’s totally unacceptable. A European agency has to comply to EU law and fundamental rights with no excuse.”

      Johansson said she has “full confidence in the process that (has) gone on in the management board and the sub-group they are setting up” to continue the investigation, but, she noted that “there were a lot of questions put to the director. And he has not answered these questions.”

      https://www.ekathimerini.com/259789/article/ekathimerini/news/eu-border-chief-urged-to-quit-over-migrant-pushback-claims

    • Frontex is taking us to court

      The EU border police Frontex is under fire for its involvement in human rights violations at the EU’s borders. Now, they want to silence those exposing their wrongdoing.

      For many years, we have been fighting to make Frontex, the EU’s border police, more transparent and accountable. We have made public over a thousand of their documents, including those that show the agency has been complicit in human rights violations and violence against migrants at the EU’s borders.

      Frontex is currently under fire for its involvement in illegal pushbacks in the Aegean and for having concealed evidence about these illegal acts. Confronted with such serious accusations, the EU border agency has now chosen to go after those who investigate them: they are taking us to court.

      Frontex has filed a case against us before the General Court of the European Union in order to force us to pay them a large amount of money. Last year, we lost our lawsuit for information about Frontex and now, the agency is demanding from us excessive legal fees. The message is clear: they want to make sure that we never take them to court again.
      Details must remain secret

      For the time being, we will not be able to disclose further details related to the case due to the court’s rules on keeping all information secret while proceedings are ongoing. Back in January, the agency justified their excessive legal fees on their decision to hire expensive private lawyers.

      Frontex, which has a billion-euro budget, making it the best resourced EU agency, employs a well-staffed internal legal department. Both the decision to hire private lawyers and to then claim these costs from civil society are highly unusual in court cases against the EU authorities.
      What happens if Frontex wins?

      If Frontex succeeds, in the future only corporations and the rich will be able to afford legal action against EU authorities. Activists, journalists, NGOs and individuals will not be able to defend human rights before the EU court. Frontex bringing a case like this directly against civil society, let alone winning, discourages others from holding them accountable in the future. It’s this chilling effect that we believe they’re hoping for.

      In the spring, more than 87,000 people petitioned Frontex to withdraw their legal bill. 44 civil society organizations also called on Frontex to retract its demand. Frontex has nonetheless chosen to ignore their voices.

      In recent years, Frontex has experienced an enormous increase of power and resources. Not only is it about to receive € 11 billion under the next EU budget, but it can also now hire its own border guards and buy its own equipment, including aircrafts, ships, drones and weapons.

      Investigating Frontex and holding it accountable is now more important than ever. As recent publications have revealed, the EU border force has been involved in numerous human rights violations at the EU borders.
      What you can do

      Our freedom of information work is financed by individual donations. We will fight in court for a judgement that gives Frontex as little money as possible. If you want to support us in this, we would be very happy to receive a donation. We will use every extra euro for new investigations and legal action against Frontex.

      https://fragdenstaat.de/en/blog/2020/12/02/frontex-costs-court-transparency

    • S&Ds call for Frontex Director to resign

      The S&D Group in the European Parliament today called for the Executive Director of Frontex to resign following months of allegations on the agency’s involvement in illegal practices and violations of fundamental rights.

      In today’s hearing of the civil liberties, justice and home affairs committee (LIBE), Director Fabrice Leggeri failed to answer questions relating to the agency’s involvement in pushbacks at the EU’s external borders aimed at preventing asylum-seekers from entering the EU.

      Following the hearing, S&D MEPs concluded Mr Leggeri’s position at the head of Frontex is not sustainable, especially in light of the important role for Frontex in the new Pact on Migration and Asylum.

      Kati Piri, S&D vice-president for migration and LIBE member taking part in the hearing, said

      “In his handling of these allegations, Executive Director Fabrice Leggeri has completely lost our trust and it is time for him to resign. After months of the S&D Group calling for explanations, Director Leggeri had the chance to set the record straight. But there are still far too many unanswered questions on the involvement of Frontex in illegal practices.

      “Pushbacks are a violation of international law and every single incident must be fully investigated. Do we have the confidence in Frontex to ensure alleged incidents are properly investigated? After today, the answer is no.

      “As long as allegations hang over Frontex, its reputation remains severely damaged and in desperate need of repair. In our view, Director Leggeri is not the right person to fix the damage.”

      Birgit Sippel, S&D LIBE coordinator, added:

      “We have to ask ourselves how we got to the point where we have to rely on journalists and whistle-blowers in Frontex to inform us of instances of fundamental and human rights violations at our borders. This is unacceptable and deeply disturbing, in particular when considering the potentially increased role of Frontex as part of the New Pact on Migration and Asylum.

      “The series of alleged pushbacks and cover-ups from Frontex show that we need a strong and independent border monitoring mechanism to investigate any and all alleged violations of fundamental and human rights and international laws at European borders.

      “Under the 2019 Frontex mandate, the Agency was obliged to have recruited at least 40 Fundamental Rights Monitors by 5 December 2020. It is now clear that Frontex will not even have come close to fulfilling this task, and therefore will not comply with the new mandate. Blaming bureaucratic hurdles for the delay of such an important task is insufficient, while the Commission’s role in this delay requires further examination as well. Mr Leggeri has failed in many of his responsibilities and must bear the consequences of his actions.”

      https://www.socialistsanddemocrats.eu/newsroom/sds-call-frontex-director-resign

    • E.U. Border Agency Accused of Covering Up Migrant Pushback in Greece

      Frontex is under fire for letting Greece illegally repel migrants as the agency expands to play a more central role at the bloc’s external borders.

      Mounting evidence indicates that the European Union’s border agency has been complicit in Greece’s illegal practice of pushing back migrants to Turkey, according to documents obtained by The New York Times and interviews with officials.

      In at least one case, Frontex, as the E.U. border agency is known, is accused of having helped cover up the violations, when a crew said it was discouraged by agency officials from reporting that they had seen the Greek authorities setting a boatload of migrants adrift in Turkish waters.

      The case is currently being investigated by Frontex. But it has fueled suspicions that the agency, newly boosted in its role as upholder of the rule of law at E.U. borders, is not just sporadically aware of such abuses, but that it plays a role in concealing them.

      “We are seeing an erosion of the rule of law at the E.U. borders which is willful,” said Gerald Knaus, a migration expert. “This is deeply worrying because it is eroding the refugee convention on the continent on which it was created.”

      Throughout this year, The New York Times and others have reported on growing operations by the Greek Coast Guard to repel migrants from Greek waters back to Turkey, reports the Greek authorities deny amount to breaches of international laws.

      But revelations that Frontex has witnessed pushbacks have thrown the agency into a governance crisis that threatens to further blight the European Union’s liberal values, once again calling into question the bloc’s commitment to upholding its own laws on refugees.

      The cases have also highlighted a conundrum at the core of E.U. ambitions to tighten external borders by pooling resources and involving the bloc in the sensitive, zealously shielded work of sovereign border guards.

      Frontex is the European Union’s best-funded agency, with a budget of over $500 million, and will soon deploy the first uniformed officers in the bloc’s history. It has been built up specifically to help in migrant-rescue operations as the burden of policing Europe’s borders has fallen most heavily on its peripheral states, like Greece.

      It was also intended as a deterrent to the kind of mass arrival of refugees that sowed political crises across Europe after 2015, and fanned nationalist and populist movements.

      Yet Frontex is not empowered to stop national border guards from committing violations, and it is not clear how it can play a role as standard-bearer of E.U. laws when informing on national forces risks the working relationships on which its operations depend.

      Refugee arrivals to the European Union peaked five years ago and have dropped drastically since, but thousands of asylum seekers, many fleeing the wars in Afghanistan and Syria, still attempt the crossing. Unlike in the past, Greeks and their government have turned hostile to the new arrivals, exhausted by years in which asylum seekers have been bottled up in overrun camps on Greek islands.

      There is also a growing belief in the Greek and several other European governments that aggression at the borders and poor conditions at migrant camps will make the attempt to reach Europe less attractive for asylum seekers.

      Earlier this year, an analysis by The Times showed that the Greek government had secretly expelled more than 1,000 asylum seekers, often by sailing them to the edge of Greek territorial waters and abandoning them in flimsy inflatable life rafts in violation of international laws.

      The Greek Coast Guard has rescued thousands of asylum seekers over the years but has become much more aggressive this year, especially as Turkey used migrants to provoke Greece by encouraging them to cross the border.

      The Greek government has denied it is doing anything illegal in repelling migrant boats from its national waters, characterizing the operations as robust border guarding. But Mr. Knaus said “the denials are not serious,” and the practices are effectively happening in the open — under the eyes of E.U. border patrols.

      The documents obtained by The Times describe, in Coast Guard vernacular littered with acronyms, codes, time-stamps and coordinates, a seemingly incessant Ping-Pong of migrant dinghies between Greek and Turkish waters, with Frontex crews on vessels or aircraft in observer status.

      Four officials with direct knowledge of Frontex operations said that agency officials have been discouraging crews from filing reports on pushback incidents, and, in some cases, have stopped initial alerts of violations from being filed as “serious incident reports,” at times after consulting with the Greek authorities.

      They all spoke on condition of anonymity because they were concerned about losing their jobs, or were not authorized to brief the press.

      The Frontex spokesman, Chris Borowski, said the agency took the reporting of violations very seriously. “Pushbacks are illegal under international law,” Mr. Borowski said.

      In the latest case to come to light, a Swedish Coast Guard crew on deployment under Frontex witnessed a pushback to Turkish waters of a boat full of migrants by the Greek authorities on Oct. 30 off the Greek island of Chios.

      The Swedish crew was later advised by a Frontex officer to not report it, documents reviewed by The Times show. The Swedish representative to the management board of Frontex described the incident, and the suppression of the attempt to report it, at a meeting on Nov. 10 — the first known case of an E.U. member state reporting active interference by Frontex officials.

      The Swedish government did not comment. A spokesman for Frontex said the agency wouldn’t comment because of an “ongoing procedure.”

      Frontex has been working in Greece for more than a decade, providing sea, land and aerial surveillance and rescue capabilities and deploying crews from other member states under its command.

      The details now emerging push the agency deeper into a governance crisis which began in October when a consortium of news organizations, including the German newsmagazine Der Spiegel, reported a number of occasions when Frontex crews witnessed pushbacks in Greece.

      The European Commission, which is part of the Frontex oversight system but does not control the agency, pushed for a special inquiry into these allegations and, at an emergency agency board meeting on Nov. 10, asked its leadership to answer detailed questions in writing.

      The answers arrived with a four-day delay, just 15 hours before the start of another meeting to discuss the problems on Wednesday. Yet another emergency meeting has been called in December, mounting pressure on the agency.

      Frontex has promised internal investigations but also quickly dismissed allegations, saying for example, in a letter seen by The Times, that it would look into the Swedish case, but that it had so far found no evidence that it happened.

      How these investigations shake out will matter a great deal for the future of Frontex, which was once little more than a back-office operation in Warsaw but now finds itself on the front lines of the nettlesome issue of migration that has the potency to make or break governments.

      Apart from helping member states with asylum-seeker arrivals, Frontex’s role as an E.U. agency by law is to respect fundamental rights, and bring up human-rights standards across national E.U. border agencies, which often don’t have a strong culture of upholding them.

      But claims that Frontex does not take fundamental rights seriously enough are growing. This year, only one million euros in its budget of 460 million euros — about $548 million — was allocated to rights monitoring.

      The agency was supposed to hire 40 fundamental-rights officers by Dec. 5 but the jobs have not yet been advertised. The agency is currently hiring for their boss, after years of staffing issues around that position. A Frontex spokesman said the delays stemmed from the coronavirus pandemic.

      Documents seen by The Times laid out how in one episode the Greek authorities were consulted before a report was made, and were able to suppress it. On Aug. 10, a German crew deployed by Frontex reported that a Greek Coast Guard vessel “took up border control measures prohibiting the landing to Samos.”

      The expression refers to maneuvering and making waves around a dinghy to repel it. The event was not recorded as a “serious incident,” because, the document said, the Greek Coast Guard argued the activities “do not provide any ground” to initiate such a report.

      Another incident, which a Frontex aerial crew observed and reported in detail to its headquarters, took place on the evening of April 18 to 19 off the coast of Lesbos, and lasted more than five hours.

      A dinghy was detected by the Greek authorities and approximately 20 migrants were rescued and put on board a Greek Coast Guard vessel shortly after midnight, their empty dinghy towed by the Coast Guard toward the island.

      But instead of being taken to shore, at 2:45 a.m., the migrants were put back on their dinghy and tugged to Turkish waters by the Greek Coast Guard, the Frontex aerial crew reported.

      As events unfolded, the Greek command center twice asked the Frontex aircraft to change its flight path, directing it away from the incident.

      “At 03:21 Frontex Surveillance Aircraft communicates that the rubber boat has no engine and it is adrift. Greek assets are departing the area leaving the rubber boat adrift,” the document said.

      The internal Frontex report detailing this incident and categorizing it as a fundamental-rights violation was “dismissed,” the document shows.

      https://www.nytimes.com/2020/11/26/world/europe/frontex-migrants-pushback-greece.html?smid=tw-share

    • #Seehofer deckte offenbar griechische Verbrechen

      Griechische Grenzschützer setzen Flüchtlinge systematisch auf dem Meer aus. Ein internes Dokument legt nun nahe, dass Innenminister #Horst_Seehofer einen Rechtsbruch kaschierte. SPD-Vize Kühnert stellt ihm ein Ultimatum.

      Die Sprecherin von Bundesinnenminister Horst Seehofer war sichtlich nervös, als sie sich Ende November den Fragen der Journalisten stellen musste. Zwei Tage zuvor hatten der SPIEGEL und das ARD-Magazin »Report Mainz« berichtet, dass die Bundespolizei in der Ägäis in eine illegale Zurückweisung von Flüchtlingen verwickelt war. Wiederholt fragten die Journalisten nach. »Ich weiß nicht, wie Sie zu der Einschätzung kommen, dass es sich hierbei um einen illegalen Pushback gehandelt hat«, sagte die Sprecherin schließlich.

      Dabei lagen dem Bundesinnenministerium zu diesem Zeitpunkt längst Informationen vor, die genau darauf hindeuten.

      Im Auftrag der EU-Grenzschutzagentur Frontex patrouillierten die deutschen Einsatzkräfte am 10. August in der Ägäis, nur wenige Hundert Meter von der griechischen Insel Samos entfernt. Dabei entdeckten sie ein Schlauchboot mit 40 Flüchtlingen an Bord. Auftragsgemäß hielten sie es an, allerdings nahmen sie die Menschen auf dem völlig überfüllten Boot nicht an Bord. Stattdessen warteten sie mehr als eine halbe Stunde, bis die griechische Küstenwache das Schlauchboot übernahm.

      Wenig später fanden sich die Flüchtlinge plötzlich in türkischen Gewässern wieder. So beschreiben es interne Dokumente der EU-Grenzschutzagentur Frontex, die dem SPIEGEL vorliegen. Die türkische Küstenwache musste die 40 Migranten später retten. Fotos zeigen Männer, Frauen und kleine Kinder auf dem überfüllten Schlauchboot. Offensichtlich wurden die Menschen von den griechischen Grenzschützern illegal zurückgedrängt.

      Als die griechischen Beamten in den Hafen zurückkehrten, wunderten sich die deutschen Polizisten. Die Küstenwache hatte keine Migranten an Bord und auch kein Schlauchboot im Schlepptau. Die Deutschen meldeten im Anschluss zwar die Details des Einsatzes – aber keine mögliche Menschenrechtsverletzung.
      Was genau haben die Deutschen von diesem illegalen Pushback mitbekommen?

      Bis heute haben die Bundespolizei und das Innenministerium nicht auf die Fragen des SPIEGEL geantwortet. Dabei finden sich die Antworten auf diese Fragen seit Wochen im Intranet der Bundespolizei, also in einem nur für Mitarbeiter zugänglichen Netzwerk. Anhand der elf SPIEGEL-Fragen legte die Bundespolizei-Führung ihre Sicht der Dinge ausführlich dar – noch am Tag der Veröffentlichung des Berichts. Die Fragen waren also längst beantwortet, nur abgeschickt wurden sie nie. Das Innenministerium erklärt das inzwischen auf Anfrage mit einem »Büroversehen«.

      Die Ausführungen im Intranet der Bundespolizei sind politisch heikel. Auf den ersten Blick entlasten sie die deutschen Einsatzkräfte. Wörtlich heißt es, die Bundespolizisten hätten beobachtet, »dass durch die (…) griechischen Einsatzkräfte Migranten physisch an Bord genommen wurden.« Die deutschen Frontex-Beamten konnten also davon ausgehen, dass die Flüchtlinge zunächst in Sicherheit waren. Schließlich wurden sie vor ihren Augen auf ein Schiff der griechischen Küstenwache geholt und trieben nicht mehr in ihrem überfüllten Schlauchboot.

      Warum hat das Innenministerium dieses Detail trotzdem bis heute verschwiegen? Will man im Ministerium die Griechen nicht als Lügner entlarven? Das Flüchtlingsboot, so hatten die griechischen Behörden erklärt, sei beim Anblick der Küstenwache umgekehrt und zurück in türkische Gewässer gefahren.
      Beobachtungen der Deutschen entlarven die Ausrede der Griechen

      Die Beobachtungen der Bundespolizisten widersprechen dieser Darstellung, die Bundespolizei stellt das in ihrem Bericht selbst fest. Wenn die Geflüchteten bereits an Bord des Schiffes der griechischen Küstenwache waren, können sie unmöglich freiwillig auf ihrem Schlauchboot umgekehrt sein. Sollten die Aussagen der Deutschen zutreffen, und davon ist auszugehen, bleibt keine andere vernünftige Erklärung als ein illegaler Pushback der griechischen Küstenwache.

      Horst Seehofer muss sich deshalb die Frage gefallen lassen, warum sein Haus die Verbrechen der griechischen Behörden deckt. Statt aufzuklären, führt er die Öffentlichkeit offenbar in die Irre. So fügt Seehofer sich in das System des Schweigens.

      Seit Juni hat SPIEGEL in gemeinsamen Recherchen mit der Medienorganisation Lighthouse Reports und »Report Mainz« genau dokumentiert, wie die griechischen Pushbacks ablaufen: Die Küstenwache fängt die Migrantinnen und Migranten meist noch auf dem Wasser ab. Manchmal zerstört sie den Außenbordmotor der Schlauchboote, um diese manövrierunfähig zu machen. Dann werden die Schutzsuchenden mit gefährlichen Manövern Richtung Türkei zurückgedrängt. Die Menschen werden auf den Booten oder auf aufblasbaren Rettungsflößen mit Seilen aufs offene Meer gezogen, vom SPIEGEL ausgewertete Videos belegen das.

      Griechische Grenzschützer bedrohen die Geflüchteten mit Waffen, nicht selten fallen Schüsse. Bisweilen schleppen die Beamten sogar Menschen aufs Meer, die es schon auf die griechischen Inseln geschafft haben.

      Auch Frontex-Einheiten stoppen immer wieder Flüchtlingsboote und übergeben sie anschließend an die griechische Küstenwache. Seit Anfang März wird das so gehandhabt. Die Frontex-Einheiten, darunter deutsche Bundespolizisten, unterstehen in der Ägäis der griechischen Küstenwache. Sie werden so zu Gehilfen der Griechen, die bei ihren illegalen Praktiken nicht mal besonders verdeckt vorgehen.

      »Das Innenministerium scheint sich zum Komplizen der Griechen zu machen«, sagt der menschenrechtspolitische Sprecher der Sozialdemokraten, Frank Schwabe. »Dazu müssen sowohl Frontex als auch Innenminister Seehofer dem Bundestag Rede und Antwort stehen.«

      Das Innenministerium teilte auf Anfrage mit, dass eine abschließende Bewertung des Sachverhaltes aufgrund der vorliegenden Informationen nicht möglich sei. Die Bundespolizei habe sich jedenfalls nicht an illegalen Pushbacks beteiligt. Eine vollständige Aufklärung bleibe abzuwarten und Berichte von griechischen Behörden würden nicht kommentiert.

      Die griechischen Behörden bleiben bei ihrer Version der Ereignisse. Das für die Küstenwache zuständige Ministerium teilte mit, der Fahrer der Schlauchbootes sei in Richtung Türkei zurückgefahren, nachdem er die griechische Küstenwache erblickt habe.
      »Wir müssen davon ausgehen, dass Seehofer die Regelverstöße der griechischen Küstenwache deckt, weil sie ihm politisch in den Kram passen«

      SPD-Vize Kevin Kühnert

      Doch in der Opposition und auch beim eigenen Koalitionspartner ist der Unmut groß. Selbst SPD-Vize Kevin Kühnert schaltet sich nun in die Debatte ein. Durch die schriftlich festgehaltenen Erkenntnisse der eigenen Beamten festige sich der Eindruck, dass es in der Ägäis in der Tat zu Pushbacks komme, sagt er. Deshalb müsse Seehofer nun politisch reagieren. »Frontex muss die mutmaßliche griechische Pushback-Praxis endlich effektiv verhindern und die Zugänge zum Asylverfahren sicherstellen«, so Kühnert. »Sollte dies durch die Bundesregierung kurzfristig nicht durchsetzbar sein, muss das deutsche Kontingent unverzüglich aus der Mission abgezogen werden.«

      Kühnert möchte nun von Seehofer »noch in diesem Jahr dargelegt bekommen, wie und bis wann er auf Frontex einwirken wolle, um die Zusammenarbeit mit der griechischen Küstenwache wieder auf eine rechtskonforme Grundlage zu stellen.« Mit seiner Salamitaktik bei der Preisgabe von Informationen werde der Innenminister auch der Fürsorgepflicht gegenüber seinen eigenen Beamten nicht gerecht, mahnt Kühnert. »Wir müssen davon ausgehen, dass Seehofer die Regelverstöße der griechischen Küstenwache deckt, weil sie ihm politisch in den Kram passen. Alles daran wäre inakzeptabel.«

      Neben Seehofer gerät auch Frontex-Chef Fabrice Leggeri durch die Beobachtungen der deutschen Polizisten in Erklärungsnot. Bis heute beteuert Leggeri, dass sich seine Grenzschützer nicht an Pushbacks beteiligen oder von ihnen wissen. Daran zweifelt aber inzwischen selbst die EU-Kommission.

      Auf deren Drängen schilderte Leggeri schriftlich die Details des Vorfalls vom 10. August. In seinen Antworten verschwieg aber auch Leggeri, dass die griechische Küstenwache laut den Deutschen die Flüchtlinge bereits an Bord geholt hatten – obwohl er wohl davon hätte wissen müssen. Die Bundespolizei jedenfalls hat auch dieses Detail des Einsatzes nach eigener Aussage an Frontex gemeldet.

      Frontex teilte auf Anfrage mit, wegen der laufenden Untersuchung keine Angaben zum Vorfall machen zu können.

      Für Leggeri ist die Angelegenheit besonders misslich, weil sich in seinen Aussagen ein Muster erkennen lässt: Der Frontex-Direktor täuscht die Öffentlichkeit, um die Pushbacks zu vertuschen. Vor den EU-Parlamentariern verteidigte er sich unlängst mit einer Falschaussage, indem er behauptete, dass der SPIEGEL und seine Recherchepartner sich bei ihren Recherchen zu einem Pushback im April geirrt hätten. Am fraglichen Tag habe es gar keinen Frontex-Aufklärungsflug gegeben, sagte Leggeri. Keine zwei Tage später musste er einräumen, dass das nicht stimmte. Weitere Vorfälle, die Experten als klare Pushbacks werten, erwähnte Leggeri entweder gar nicht oder nur auf Nachfrage in internen Schreiben.
      EU-Kommission rechnet mit Leggeri ab

      Inzwischen wirft auch die EU-Kommission Leggeri »irreführende« Aussagen vor. Das geht aus einem Brief der Kommission an ihn hervor. In dem Streit geht es um die Einstellung von Grundrechtsbeobachtern. Eigentlich hätte Frontex bis zum 5. Dezember 40 Mitarbeiter einstellen müssen, die darauf achten soll, dass die Rechte von Migranten an Europas Grenzen gewahrt werden. Bis heute hat Leggeri allerdings nicht einen solchen Mitarbeiter eingestellt.

      Der Frontex-Direktor macht die Kommission für die Verzögerung verantwortlich, die wiederum gibt Leggeri die Schuld. Leggeris Äußerungen zu dem Thema würden die Kommission »bestürzen« und »beunruhigen« heißt es in dem Brief. Das Schreiben liegt dem SPIEGEL vor, es liest sich wie eine Kampfansage.

      Die Verzögerungen bei den Grundrechtsbeobachtern seien skandalös, sagt die Grünenbundestagsabgeordnete Luise Amtsberg. Die Sache zeige, dass die Grenzschutzagentur den Menschenrechtsschutz schlicht nicht ernst genug nehme. »Die Bundesregierung muss endlich klare Konsequenzen aus den völkerrechtswidrigen Handlungen im Rahmen von Frontex-Missionen ziehen.«

      https://www.spiegel.de/politik/ausland/frontex-skandal-horst-seehofer-deckte-offenbar-griechische-verbrechen-a-bd06

    • Push backs and violations of human rights at sea: a #timeline

      The following timeline provides a non-exhaustive compilation of main reports of push backs and other violations of human rights at the Greek-Turkish sea borders since March 2020, following Greece’s decision to impose a one-month suspension of its asylum procedure in response to declarations by Turkey that it would not prevent refugees from crossing its western borders. On 2 March, the Hellenic Armed Forces began live-fire military exercises along the Aegean, from Samothrace to Kastellorizo.

      Timeline dates refer to the date of publication of reports, separately indicating the date of alleged incidents, where available.

      This timeline solely purports to reproduce material made publicly available by media and civil society organisations and does not amount to an assessment by RSA or PRO ASYL of the allegations contained therein.

      https://rsaegean.org/en/push-backs-and-violations-of-human-rights-at-sea-a-timeline
      #chronologie

    • EU: Frontex director accused of misleading parliament over fundamental rights obligations

      Frontex director Fabrice Leggeri has been accused by a senior European Commission official of making statements “in a misleading manner” at a parliamentary hearing in December, when MEPs questioned him over the agency’s alleged role in pushbacks and the new fundamental rights monitoring framework included in 2019 legislation.

      Bang to rights

      In a letter obtained by Statewatch, Monique Pariat (the Director-General of the Commission’s migration and home affairs department), expresses “dismay” at Leggeri’s appearance before the European Parliament’s civil liberties committee (LIBE) on 1 December and rebukes, in no uncertain terms, the account he provided of the agency’s attempts to implement its new fundamental rights obligations.

      Those obligations include a fully functioning and independent fundamental rights office, an accessible complaints mechanism, and a credible serious incident reporting mechanism – the aim of which is to prevent, or at least ensure the reporting and investigation of, human rights abuses witnessed or committed by officials deployed on Frontex operations.

      A key role is foreseen in all this for the fundamental rights officer (FRO), who is supposed to head a team of at least 40 fundamental rights monitors – all of whom the agency was legally obliged to have recruited by 5 December 2020. However, it failed to do so.

      Blame game

      Leggeri told MEPs that although he personally prioritised the swift recruitment of fundamental rights staff, vacancy notices published by the agency in November 2019 were withdrawn on the request of the Commission, and subsequent delays in agreeing the seniority of the posts meant that vacancy notices were only published again in November 2020.

      Pariat does not dispute these points, but underlines that the Commission was obliged to request the withdrawal of the notices, because the Management Board had not approved them, as required by the 2019 Frontex Regulation. Without that approval, the letter says that “the publication of these vacancies was plain and simply unlawful” (emphasis in original).

      She adds that the Frontex Regulation requires the involvement of the FRO in the appointment of their deputy, but there was no such involvement prior to the 2019 vacancy notice publication. The Commission had to intervene to request removal of the vacancy notices, says Pariat, “to prevent serious irregularities which could jeopardise the well-functioning and the reputation of the Agency.”

      Bad reputation

      The agency’s reputation has nevertheless taken a battering in recent months. Frontex has faced numerous accusations that it either knew of or has been involved in pushbacks at Greece’s sea border with Turkey, leading the Socialists & Democrats – the second-largest group in the European Parliament – to call for Leggeri’s resignation. There are numerous other reports of similar violent incidents in the Balkans involving officials deployed on Frontex missions.

      The EU anti-fraud agency, OLAF, has also launched an investigation into the border agency, although the exact reasons for this remain unclear. OLAF’s remit allows it to carry out “administrative investigations for the purpose of fighting fraud, corruption and any other illegal activity affecting the financial interests of the Union.”

      Leggeri has said that the agency will be undertaking a thorough investigation into the allegations of pushbacks, although the working group set up to investigate the affair is made up representatives from the agency’s Management Board and does not include the Fundamental Rights Officer or the agency’s Consultative Forum on Fundamental Rights.

      “Active resistance”

      A document cited by Greek newspaper Kathimerini suggests that fundamental rights are not one of Leggeri’s main interests. The document, provided to the paper by someone described as having “knowledge of the inner workings of Frontex,” says Leggeri told agency staff that “reporting pushbacks involving Frontex personnel is not a route to popularity or promotion,” and that the serous incident reporting (SIR) mechanism is “intentionally centralized to be slow, cumbersome and very discreet”.

      According to the paper, the document also says that Leggeri “actively resisted” hiring the 40 fundamental rights officers required by the Frontex Regulation, and told staff at the agency in early 2020 that “it is not a priority.”

      Pariat’s letter suggests that Leggeri himself delayed the procedure for recruiting new fundamental rights staff by five months, because of his “insistence on an arrangement which would not have been compatible with the EBCG [Frontex] Regulation”.

      There was a “surprising reluctance” from the agency to follow the Commission’s advice on implementing the new fundamental rights framework, says Pariat. She argues that “if the Agency had followed the Commission’s timely guidance and suggestions, the main milestones… could have been completed on time.”

      Even though the recruitment procedure is now going ahead, concerns remain. At the LIBE hearing in December, several MEPs questioned whether the staff grade applicable to the 40 posts will confer adequate authority and independence to the fundamental rights officers.

      At the time of publication, Frontex had not responded to a request for comment.

      Documentation

      - European Commission letter to Mr Leggeri, 18 December: Subject: Your letter of 4 December 2020 (ref: CAB/KARO/10563/2020) (pdf): https://www.statewatch.org/media/1708/eu-com-letter-to-frontex-18-12-20.pdf
      – Fabrice Leggeri, Answers to written questions following the LIBE Committee meeting 1 December (pdf) - annex to this letter (pdf): https://www.statewatch.org/media/1709/eu-frontex-written-questions-answers-libe-hearing-1-12-20.pdf

      https://www.statewatch.org/news/2021/january/eu-frontex-director-accused-of-misleading-parliament-over-fundamental-ri

    • Refoulements et gestion contestée : la pression s’intensifie sur le patron de Frontex

      Fabrice Leggeri, directeur exécutif de l’agence européenne de protection des frontières, est sous la pression de la Commission et du Parlement.

      Ce n’est pas un appel à la démission de Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, mais cela y ressemble fort. Rencontrant, lundi 18 janvier, plusieurs médias européens, dont Le Monde, Ylva Johansson, commissaire européenne aux affaires intérieures et à la migration, a été interrogée sur un éventuel départ du patron français de ce qui est désormais l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. « Je ne fais pas de commentaire là-dessus. Des procédures ont été lancées, elles ne sont pas terminées. Mais je pense qu’elles doivent l’être », indiquait la commissaire socialiste suédoise.

      Des propos prudents mais qui cachent mal le fait qu’entre la Commission et Frontex le torchon brûle. Pour preuve, une lettre envoyée au siège de l’agence en décembre 2020 par #Monique_Pariat, chef de la direction générale de la migration et des affaires intérieures à Bruxelles. Un long réquisitoire reprochant à M. Leggeri des retards, des carences dans la gestion et des « hésitations incompréhensibles » à suivre les instructions. Voire un #mensonge au sujet du recrutement des personnels qui devaient être chargés de veiller au respect des droits fondamentaux au sein de l’Agence.

      Les « procédures » visant M. Leggeri et évoquées par Mme Johansson sont multiples. Et elles visent essentiellement la possible implication de Frontex dans des « pushbacks », des refoulements illégaux de migrants aux frontières de l’Union, avant qu’ils aient pu introduire d’éventuelles demandes d’asile. En octobre 2020, plusieurs médias évoquaient, témoignages et images à l’appui, six cas de refoulements en mer Egée. Avec, notamment, les manœuvres dangereuses d’un navire de Frontex, qui aurait pu entraîner le #naufrage d’une embarcation. La direction de l’Agence démentait à l’époque toute infraction.

      Constitution d’un groupe de travail

      L’Office de lutte antifraude de l’Union a lancé une enquête et, le 7 décembre 2020, les bureaux de M. Leggeri et de son directeur de cabinet ont été perquisitionnés. L’investigation porterait, aussi, sur des faits de #harcèlement et des erreurs de gestion.

      Plusieurs groupes politiques du Parlement européen ont, eux, transmis une longue liste de questions au directeur exécutif après qu’il a été entendu, le 1er décembre 2020, par l’Assemblée. M. Leggeri avait indiqué qu’une #enquête_interne n’avait pas prouvé l’implication de membres de Frontex dans des refoulements illégaux. Peu convaincus, les eurodéputés du groupe socialiste ont exigé sa #démission, d’autres groupes ont réclamé des explications complémentaires.

      Au sein de Frontex même, un #groupe_de_travail avait été constitué en novembre, sur insistance de la Commission. Son rapport devrait être examiné lors d’une réunion du conseil d’administration, mercredi 20 et jeudi 21 janvier. Ce conseil est composé de représentants des pays membres de l’Union et de deux membres de la Commission.

      L’un des principaux reproches adressés à M. Leggeri est qu’il aurait tergiversé pour embaucher la quarantaine de personnes qui, en théorie, auraient dû être à pied d’œuvre dès décembre 2020 pour veiller au respect des droits des migrants et demandeurs d’asile. Dans la lettre de Mme Pariat qu’il a reçue en décembre, le directeur se voit reprocher d’avoir agi « de manière trompeuse » en ne livrant pas les explications correctes aux parlementaires quant à l’absence de ces employés. Mme Johansson pense également que certains des propos qu’il avait tenus n’étaient « pas vrais ».

      Action « illégale »

      La commissaire suédoise n’a, jusqu’ici, pas officiellement retiré sa confiance au directeur. Elle endosse cependant les critiques qui lui sont adressées par sa direction générale, qui évoque encore une action « illégale » de M. Leggeri en 2019, avec la publication de deux vacances de postes dirigeants qui n’avaient pas été approuvées par le conseil d’administration.

      Au Parlement, où la plénière débattait, mardi, du pacte migratoire proposé récemment par la Commission, la tension monte également. Mme Johansson a insisté sur la nécessité pour les pays de l’Union, les candidats à l’adhésion et « les agences européennes aussi » d’adhérer pleinement au respect des #droits_fondamentaux. Et plusieurs députés ont à nouveau mis en cause Frontex, l’élue socialiste bulgare #Elena_Yoncheva jugeant qu’en matière de « pushbacks » l’agence fait désormais « partie du problème, pas de la solution ».

      Une situation embarrassante pour toute l’Union : dotée maintenant d’uniformes, d’armes et d’un budget passé au total à 5,6 milliards d’euros pour la période 2021-2027, l’agence des garde-frontières peut difficilement voir la #légitimité de son principal dirigeant remise en question au plus haut niveau. A ce stade, celui-ci n’a pas réagi officiellement aux accusations qui le visent. Il pourrait le faire prochainement, selon un membre de son entourage.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/20/refoulements-et-gestion-contestee-la-pression-s-intensifie-sur-le-patron-de-

    • Le garde-frontière Frontex en pleine tourmente

      Les refoulements aux frontières européennes fragilisent la position du directeur de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières. La Commission reproche à Fabrice Leggeri d’avoir ralenti l’embauche d’officiers de contrôle des droits fondamentaux. Son agence est soumise à plusieurs #enquêtes, dont une de l’#office_européen_anti-fraude. Des députés demandent sa #démission.

      Bruxelles (Belgique).– Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex, est cerné de toutes parts. Sa position, à la tête de l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières, est fragilisée suite à de récents scandales concernant des refoulements de demandeurs d’asile vers la Turquie, auxquels aurait participé Frontex. Des députés appellent à sa démission. La médiatrice européenne, #Emily_O’Reilly, a ouvert une #enquête le 11 novembre dernier pour évaluer le fonctionnement du mécanisme de #plainte_interne à Frontex. Même l’office européen de lutte anti-fraude investigue et scrute la gestion de l’agence.

      Le dernier coup de boutoir vient de la #Commission_européenne. Dans une lettre du 18 décembre, la directrice générale chargée des migrations et des affaires intérieures, Monique Pariat, adressait des mots durs à Fabrice Leggeri au sujet d’irrégularités et de retards dans les procédures de recrutement d’un officier des droits fondamentaux, de son adjoint et de 40 contrôleurs des droits fondamentaux, qui devaient faire partie de l’agence le 5 décembre 2020 au plus tard et qui ne sont toujours pas embauchés : « C’est la responsabilité de la Commission […] d’intervenir pour empêcher que des irrégularités sérieuses viennent compromettre le bon fonctionnement et la réputation de l’agence. »

      La réputation de Frontex a pourtant déjà été écornée à de multiples reprises dans le passé, sans que l’exécutif bruxellois s’en émeuve. « Pendant longtemps la Commission a protégé Fabrice Leggeri, commente #Birgit_Sippel, eurodéputée allemande du groupe des socialistes et démocrates. Il semble que le vent tourne, notamment sous la pression du #Parlement_européen. »

      C’est le 23 octobre 2020 que le vent a tourné. Une série de médias européens, dont Der Spiegel et Bellingcat, publiaient alors une enquête fouillée suggérant que l’agence européenne avait, entre mars et août 2020, soit assisté à des refoulements de demandeurs d’asile en mer Égée par des garde-côtes grecs, sans les avoir rapportés, soit participé activement au renvoi de canots vers les côtes turques, alors que les refoulements sont strictement prohibés par le droit international. Le 8 juin, un navire de l’opération « #Poséidon » de Frontex, battant pavillon roumain, aurait même bloqué un canot de migrants avant de contribuer à le repousser.

      Fabrice Leggeri est venu s’expliquer devant le Parlement européen le 1er décembre. Selon lui, l’enquête interne menée par ses services concluait à « l’absence de preuves » de refoulement dans les cas mentionnés par la presse. Il insistait sur le fait que les activités de contrôle aux frontières avaient toujours lieu « à la demande et sous le commandement des autorités nationales », Frontex intervenant en coordination des opérations maritimes, en mobilisant des avions, des navires et des garde-frontières originaires des 27 États membres.

      Ces déclarations élusives ont hérissé de nombreux députés européens. « La façon dont il a répondu à nos questions montre que Fabrice Leggeri ne prend pas vraiment au sérieux ces allégations. Frontex a besoin de changements structurels, et je pense qu’il n’est pas la bonne personne pour les mener », avance Tineke Strik, eurodéputée néerlandaise des Verts.

      De la #gauche_unitaire_européenne (#GUE) au groupe centriste de #Renew, les critiques pleuvent à l’encontre de Fabrice Leggeri, mais l’attitude à adopter crée des divisions. La centriste néerlandaise, #Sophie_In’t_Veld, du groupe Renew, milite pour qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise sur pied, « car on parle d’actes criminels ». Avant de réclamer la démission du directeur – qui ne peut être décidée que par le conseil d’administration de Frontex composé des États membres et de la Commission – la députée pense « qu’il faut d’abord faire toute la lumière sur les faits ».

      Au sein du groupe des socialistes et démocrates, des députés veulent aller plus vite. « Pourquoi perdre un an avec une #commission_d’enquête ?, s’interroge #Birgit_Sippel. Les rapports décrivant les violations des droits humains aux frontières sont là. Pour l’instant, Fabrice Leggeri se cache et échappe à ses responsabilités. » Des députés de la GUE comme des #Verts réclament à la fois une commission d’enquête et la #démission du directeur. Quant à la droite, le Parti populaire européen n’a pas encore de position sur ces thèmes, mais voit d’un mauvais œil cette idée de commission d’enquête.

      Le mastodonte sans contrôle

      Pour Yves Pascouau, directeur du programme Europe à l’association Res-Publica, par ailleurs spécialiste des questions migratoires européenne (et élu de la majorité nantaise), « l’augmentation des moyens et des pouvoirs de Frontex ne peut pas se faire sans une augmentation de ses responsabilités ».

      Frontex, au fil des ans, est devenu un mastodonte. En 2012, son budget était de 89,5 millions d’euros. Il est en 2020 de 460 millions. 5,6 milliards d’euros ont été dégagés pour la période 2021-2027. Il s’agit de la plus grosse agence de l’UE qui sera dotée, d’ici 2027, de 10 000 garde-côtes véritablement européens, avec leurs propres uniformes. « Cela permettra d’augmenter la transparence et la responsabilité de Frontex », veut croire une source européenne.

      Aujourd’hui, Frontex se déploie sous commandement des autorités nationales. Mais les agents qui agissent en son nom ne sont pas exempts de responsabilités. Ils ont l’obligation d’envoyer un rapport aux dirigeants de Frontex à chaque incident sérieux auquel ils assistent, y compris lorsque des violations des droits humains sont observées.

      Le Forum consultatif de Frontex, qui réunit des institutions européennes, des organisations internationales et ONG, s’interroge inlassablement sur « l’effectivité » de ce système. En 2018, seuls 3 incidents sérieux relatifs à des violations de droits humains furent comptabilisés par l’agence, et 9 en 2019, sans que l’on sache quel a été le suivi de ces dossiers.

      Quant à l’embauche des milliers de garde-frontières, elle doit être contrebalancée par davantage de contrôles des activités de Frontex. L’officier des droits fondamentaux, son adjoint et sa petite équipe d’au minimum 40 contrôleurs sont considérés comme la clef de voûte de ce système de surveillance du respect des #droits_humains.

      Dans la lettre adressée à Fabrice Leggeri, Monique Pariat regrette qu’au 18 décembre, aucun de ces recrutements n’ait été effectué. Elle pointe la « réticence surprenante de Frontex » à suivre les lignes directrices de la Commission, « ce qui a encore davantage entravé et retardé cet important processus ». La directrice générale dénonce encore la démarche « illégale » du directeur général qui avait publié, en 2019, une première annonce pour le poste d’officier des droits fondamentaux, sans l’accord du conseil d’administration de Frontex qui sera pourtant le supérieur hiérarchique direct de ce futur employé.

      Elle l’accuse encore d’avoir présenté les faits aux eurodéputés « de manière trompeuse ». L’attaque est frontale. Au-delà de l’enjeu institutionnel, Giorgos Kosmopoulos, du bureau européen d’Amnesty International, estime que « l’embauche de contrôleurs des droits fondamentaux n’est pas une mauvaise chose à condition qu’ils aient véritablement les moyens de mener des enquêtes, d’aller sur le terrain ». Et sur le terrain, justement, les refoulements aux frontières de l’Europe sont documentés et très nombreux. En #Grèce, en #Croatie, en #Hongrie.

      En mars 2020, le comité européen pour la prévention de la torture rapportait des allégations « crédibles et consistantes » de refoulements et détentions arbitraires, souvent accompagnées de violences, à la frontière gréco-turque. « On ne parle pas de cas isolés, ajoute Giorgos Kosmopoulos. La pratique est si répandue et généralisée qu’il est impossible que Frontex ne soit pas au courant, vu son implication sur le terrain. »

      Le directeur de Frontex, s’il estime qu’il existe « des violations graves […] des droits fondamentaux » doit mettre un terme à l’activité litigieuse à laquelle participe son agence. « Le directeur doit vérifier la situation sur le terrain et le cas échéant il doit retirer ses équipes pour qu’elles ne soient pas liées à des violations de droits humains, mais ce n’est jamais arrivé », conclut Giorgos Kosmopoulos.

      Dans ce contexte, Tineke Strik pense qu’une démission de Fabrice Leggeri, certes bienvenue, « ne résoudra pas tout. Les problèmes sont structurels. Il faudra lancer une enquête approfondie sur le fonctionnement de Frontex ».

      https://www.mediapart.fr/journal/international/210121/le-garde-frontiere-frontex-en-pleine-tourmente?onglet=full

    • Validating Border Violence on the Aegean: Frontex’s Internal Records

      The Aegean Sea, separating Turkey from Greece’s ‘hotspot’ islands, is a site of longstanding and increasingly visible border violence: the systematic use of inflatable life rafts by the Hellenic Coast Guard to push people back to Turkey has been widely documented since March last year. This maritime borderzone also stages the operational theatre of Frontex Joint Operation Poseidon, under which patrol boats, helicopters and surveillance planes have been deployed to patrol the extensive breadth of water.

      Frontex repeatedly denied any involvement in these pushbacks (see here and here), stressing its commitment to the protection, promotion and fulfilment of fundamental rights. This ‘modus operandi’ in which fundamental rights become a rhetorical defence could no longer hold after investigative reporters showed visual evidence of Frontex’s complicit role in pushbacks, prompting further media scrutiny and pressure by the European Parliament and Commission.

      In November, Efsyn, a Greek media outlet, published an eighteen-page long Frontex internal document addressed to the agency’s Management Board. The document aimed at answering questions by Member States and the Commission about the on-going pushbacks in the Aegean. The document, which fuelled Frontex’s recent internal inquiry, lists a series of so-called ‘incidents’ and, at times, offers detailed accounts of the previously denied pushbacks. However, these were not recorded as such.

      A closer look at the document reveals numerous ‘#JORA_incidents’ classified as ‘prevention of departure’, as this transcript from August 19, 2020, illustrates:

      frontex

      The #Joint_Operations_Reporting_Application (#JORA) is the main information system that collects and stores all ‘border related incidents’ from Frontex joint operations. Such incidents range from Search and Rescue (SAR) operations, interceptions, Serious Incident Reports to, as the one above, so-called preventions of departure. The leaked document contains twenty of the latter, all following a similar pattern: Firstly, the location of the rubber boat is recorded in Turkish territorial waters; second, Frontex assets are “excused from the scene” after detection; and, finally, a rehearsed ending: the boat “altered course on her own initiative/will and headed towards the Turkish coasts” or, alternately, the Turkish Coast Guard “took over responsibility”.

      Importantly, these JORA incidents coexist with the regular documenting of border violence. Descriptions of boats of asylum-seekers returning to Turkey of their own volition jar with regular testimonies describing the coercive methods employed to push them back. Alarm Phone, Aegean Boat Report and Border Violence Monitoring Network document human rights violations occurring at the same border, on the same dates and, often, at the same time as the JORA incidents.

      On the same day as the JORA incident above:

      Logging the border

      JORA incidents, together with information collected via Eurosur, form the backbone of Europe’s external borders and migration situational picture, Frontex’s narrative of the border. Yet, what is and is not accounted for in JORA and how, has not received much attention. Contrary to the few Serious Incident Reports related to violations of fundamental rights, which are dealt with by the Fundamental Rights Officer and presented to the Management Board, other incidents recorded in JORA don’t reach the public domain. Once inserted and validated, they become a dot on a map at the Frontex Situation Centre in Warsaw. They are devised to feed into risk analyses, maps and weekly analytical overviews.

      This ‘business-as-usual’ mode of reporting is mostly done by a few officers from the host Member State— in Greece, by the Hellenic Coast Guard and Police—who insert incidents into a standardised template through a set of rigid, mandatory fields. Reporting is not done by the officers on the patrol boats but mostly those who sit at coordination centres. Once inserted in the system, incidents are sent to the International Coordination Centre and the Frontex Situation Centre where they are cross-checked with reports from both Hellenic Coast Guard and Frontex deployed officers for validation. This validation process does not statically move in one direction; incidents can go back and forth in the validation chain. The final validation is done by a “specialized team of experts” at Frontex headquarters as the leaked document explains. Yet, incidents can be re-initiated and modified even after finalisation (see work by Pollozek).

      The design of the system allows for the rehearsed recording of formulaic bordering practices that, if closely examined, resemble its coexistent violent forms. Shading into the routine, the JORA records circulate regularly from the islands to Piraeus and Warsaw. While the full JORA archive is inaccessible to the public, the reviewed incidents give us insight into how a particular doctrine of border enforcement is being sustained by the agency and to what effects.

      Normalising violence, eroding rights

      The effects of these records arguably extend beyond the tactical level of border policing. Through their production, a narrative arc is formed by the recorded incidents, generating a specific mode of understanding. Data must be made intelligible to the JORA system and officials along the chain before it can be validated. As a result, even acts of violence such as pushbacks can get translated into mundane logs and thus, brought within the remit of everyday border enforcement and legality.

      The leaked document asserts that the “the notion of ‘prevention of departure”, according to which these ‘incidents’ are classified, should be interpreted “in conjunction with the provisions of Regulation 656/2014, in particular Articles 6 and 7”. While the precise legal meaning of this category in this context remains unclear, its ramifications for the right to leave a country are concerning.

      Regulation 656/2014 indeed provides legal basis (in certain factual circumstances) for the interception of boats carrying asylum-seekers. Yet, it clearly stipulates that the actions that official entities may lawfully take to enforce the border must be compliant with their obligations under EU and international law, including, inter alia, international human rights and refugee law. Moreover, it states: “This Regulation should not affect the responsibilities of search and rescue authorities, including for ensuring that coordination and cooperation is conducted in such a way that the persons rescued can be delivered to a place of safety.”

      The records, however, present an account of border enforcement that exists in isolation from human rights and humanitarian commitments. The dangerous conditions in which border enforcement takes place and the vulnerability of asylum seekers to these conditions are rendered irrelevant and thereby, banalised. Rubber boats carrying illegalized migrants are generally considered seaworthy, not recognised as in distress, regardless of how many people they carry or the fluctuating weather conditions in the Aegean. In none of the incidents contained in the leaked document was a SAR triggered by the Hellenic Coast Guard or Frontex. In this sense, JORA acts as a mediator that transforms, translates, distorts and modifies the meaning of these ‘incidents’. Through the designation of bureaucratic categories (e.g. prevention of departure), JORA codifies and transforms situations that should trigger humanitarian and human rights obligations into legitimate practices of border control. In the process, the duty to render assistance at sea is distorted, and the obligation to facilitate access to asylum is obscured.

      In the context of on-going internal discussions about the legality of interceptions at sea, Frontex’s internal records reveal the practices deemed acceptable by the agency and their interpretation of international legal obligations. The records provide insight into a vision of border enforcement, crystallised at the boundaries of the global north, that perpetuates the violent securitisation of borders to the detriment of human mobility, dignity and safety. They carve out a space where border control activities are shielded from scrutiny, erasing human rights from the operational script.

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      https://www.law.ox.ac.uk/research-subject-groups/centre-criminology/centreborder-criminologies/blog/2021/01/validating-border

    • Five migrant pushback claims under scrutiny

      The board of directors of the European border agency Frontex, which met on Wednesday and Thursday, has decided to further investigate five of 13 reported cases of illegal migrants pushbacks last year, with the alleged help of Frontex guards, from Greece into Turkish territorial waters in the eastern Aegean.

      The board deemed that Frontex did not provide the necessary information and clarifications for the five cases under investigation.

      In view of this, the team investigating the claims has been given additional time to complete its work and present its final conclusions to a new extraordinary board meeting scheduled for February 26.

      With regard to the other eight cases, the board said that there is no evidence to confirm any violations. It also accepted that some of these incidents unfolded in Turkish territorial waters, and in others the migrant boats turned back on their own accord.

      https://www.ekathimerini.com/261560/article/ekathimerini/news/five-migrant-pushback-claims-under-scrutiny

    • L’agence européenne Frontex fragilisée par les accusations d’expulsions illégales

      L’agence de surveillance des frontières de l’UE, qui a annoncé qu’elle suspendait ses opérations en Hongrie, est accusée d’avoir participé au « pushback », qui consiste à repousser les migrants sans leur laisser la possibilité de déposer une demande d’asile.
      Accusations d’implication dans des « pushbacks » – des refoulements illégaux de migrants et demandeurs d’asile aux frontières –, enquêtes de l’Office de lutte antifraude de l’Union européenne (UE) et de la Commission de Bruxelles, mise en cause de son directeur, Fabrice Leggeri : l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, chargée de surveiller les frontières extérieures de l’UE, traverse de grosses turbulences. Mercredi 27 janvier, elle a même été contrainte d’annoncer qu’elle allait arrêter ses opérations en Hongrie, une première dans l’histoire de cette institution, fondée en 2004.
      « Nos efforts communs pour protéger les frontières extérieures ne peuvent réussir que si nous veillons à ce que notre coopération et nos activités soient pleinement conformes aux lois de l’UE », a expliqué un porte-parole, en critiquant implicitement les pratiques illégales de la police hongroise, auxquelles l’agence européenne participait pourtant depuis la crise des réfugiés de 2015.
      En cause, la pratique du « pushback », systématisée par le premier ministre ultranationaliste, Viktor Orban, et développée ailleurs dans l’Union. Le fait de repousser les migrants arrivés sur le sol européen sans leur laisser la possibilité de déposer une demande d’asile n’a pas été partout aussi clairement assumé qu’en Hongrie, mais la Grèce, la Croatie, l’Italie ou la Slovénie, notamment, ont été mises an cause pour s’être livrées, elles aussi, à cette pratique illégale. Un « Livre noir », épais de 1 500 pages et présenté récemment par un réseau d’ONG, a recensé pas moins de 900 cas de ce type, concernant près de 13 000 personnes.
      Expulsions inhumaines
      Depuis une loi adoptée en 2016, la Hongrie considère, elle, que tous les migrants arrivant sur son sol peuvent être immédiatement renvoyés vers la Serbie voisine. Lorsqu’ils sont arrêtés, après avoir réussi à franchir la clôture que M. Orban a fait construire tout le long de la frontière, ou même à Budapest, les migrants se voient systématiquement refuser de déposer une demande d’asile et sont expulsés sans autre forme de procès, dans des conditions parfois inhumaines.
      Présents à la frontière hongroise depuis 2015, les agents de Frontex ont participé à cette politique, malgré les critiques des organisations non gouvernementales. « La Hongrie est le seul pays à avoir légalisé les “pushbacks” et à les pratiquer aussi ouvertement. La police hongroise publie même des chiffres tous les jours sur le nombre de personnes renvoyées en Serbie », dénonce Andras Lederer, du Comité Helsinki hongrois, une ONG spécialisée dans l’aide aux migrants. Il estime que la Hongrie a pratiqué 50 000 refoulements depuis 2016. A l’issue d’une longue bataille juridique, la Cour de justice de l’Union européenne a estimé, le 17 décembre 2020, que les pratiques hongroises enfreignent les directives régissant le droit d’asile.
      Malgré cet arrêt, le gouvernement de Budapest a refusé de modifier sa législation et a continué ces pratiques. « La Hongrie ne va pas céder devant la pression des forces pro-immigration », affirmait encore le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs, jeudi 28 janvier. « Bruxelles veut nous prendre le peu d’aide qu’on avait », a-t-il ajouté en réaction au retrait de Frontex, devenu inéluctable après l’arrêt de la Cour de Luxembourg. Pour M. Lederer, ce retrait est en revanche « bienvenu » : « La Hongrie ne pourra plus se cacher derrière la présence de Frontex pour continuer cette pratique. »
      Violences aux frontières de l’Union
      Avec un contingent censé atteindre 10 000 hommes, un budget pluriannuel passé à 5,6 milliards d’euros et son rôle de gardienne stricte des frontières, en association avec les forces nationales, l’agence dirigée par M. Leggeri est l’une des pièces essentielles de la politique migratoire de l’UE et du « pacte » proposé en 2020 pour la Commission. Sa mise en cause, alors même qu’elle est loin de tourner à plein régime, est de mauvais augure.
      Jeudi 28 janvier, alors que les vingt-sept ministres de l’intérieur, réunis en visioconférence, évoquaient – en présence du directeur de Frontex – le dossier de la migration, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés évoquait un droit d’asile « menacé » en Europe et disait recevoir « de nombreux rapports » sur les violences exercées aux frontières de l’Union.
      D’où l’attention toute particulière que porte la commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson, au dossier des « pushbacks ». La responsable suédoise se satisfait-elle des explications de la direction de Frontex, dont le conseil d’administration affirmait, le 21 janvier, qu’il n’avait pas trouvé de preuves de violation des droits de l’homme dans les cas qu’il a examinés ? « Sur la base des informations fournies », il n’aurait « pu établir de preuves ». Il a toutefois précisé que ses conclusions ne concernaient que certains incidents en Grèce et que des clarifications étaient nécessaires. Cinq cas problématiques de possibles refoulements impliquant Frontex sont encore examinés.
      Jeudi, devant les ministres, Mme Johansson a réclamé « toutes les analyses nécessaires » pour, dit-elle, rétablir la confiance dans l’agence. Elle a aussi évoqué un projet de réforme, incluant la nomination de trois sous-directeurs et la mise en place – enfin – d’un système de surveillance des droits humains.
      Le débat « recule »
      Au-delà du sort de Frontex, la question est de savoir si une définition d’une véritable politique migratoire européenne, avec une refonte des règles de l’asile et une solidarité accrue entre les pays, a une chance de se réaliser. Confirmant que le débat sur le « pacte » élaboré par la Commission « n’a pas beaucoup avancé », le secrétaire d’Etat belge à la migration, Sammy Mahdi, déclarait, jeudi, au quotidien La Libre Belgique qu’il fallait le rendre « rationnel ». Pour sortir les discussions de l’ornière, pour vérifier que la proposition de la Commission est opérationnelle et, enfin, pour que chacun annonce vraiment ses intentions, M. Mahdi propose « une simulation » : sur la base des chiffres de l’année 2019, chaque pays préciserait ce qu’il pourrait accomplir concernant l’accueil, la solidarité, le financement des infrastructures d’accueil aux frontières, etc.
      Un communiqué du secrétaire d’Etat évoquait une possible évolution de la Hongrie et de ses partenaires du groupe de Visegrad, à condition que soit satisfaite leur revendication (très floue) d’une solidarité « flexible ». Un participant à la réunion de jeudi faisait preuve de moins de conviction : « Faire avancer le débat ? Mais il recule ! » Vétéran des conseils européens sur la migration, le ministre luxembourgeois Jean Asselborn n’est pas loin de confirmer : « Nous sommes sans doute tous d’accord sur les contrôles aux frontières extérieures ou sur les retours. Mais pas sur la manière de respecter les droits humains des demandeurs d’asile, sur les relocalisations obligatoires ou sur l’impératif de solidarité » entre les pays européens. Les Etats prêts à respecter ces principes se compteraient, en effet, désormais sur les doigts d’une main.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/29/l-agence-europeenne-frontex-fragilisee-par-les-accusations-d-expulsions-ille

    • Refoulement de migrants : « Frontex se retranche toujours derrière ses États hôtes » (Migreurop)

      L’agence de surveillance des frontières de l’UE, a annoncé qu’elle suspendait ses opérations en Hongrie après une décision de la Cour de justice européenne critiquant le système d’asile de ce pays. L’Office européen de lutte antifraude enquête de son côté sur la gouvernance de l’agence par son directeur exécutif, Fabrice Leggeri dont plusieurs eurodéputés demandent la démission. Frontex a-t-elle participé à des opérations de « pushback », initiées par la Hongrie, qui consistent à repousser des migrants arrivés sur le sol européen sans leur laisser la possibilité de déposer une demande d’asile ? Le décryptage de Brijitte Espuche, co-coordinatrice du réseau Migreurop.

      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-international/20210129-refoulement-de-migrants-frontex-se-retranche-toujours-derri%C3%A8re-ses

    • Frontex: Management Board pushes back against secrecy proposals in preliminary report

      Statewatch is publishing the preliminary report of the working group set up by the agency’s Management Board following allegations of involvement in pushbacks from Turkey to Greece. Amongst other things, the report indicates that Frontex has proposed labelling Serious Incident Reports as EU Classified Information, which would reduce transparency and, in turn, accountability.

      https://www.statewatch.org/news/2021/february/frontex-management-board-pushes-back-against-secrecy-proposals-in-prelim

    • Scandals Plunge Europe’s Border Agency into Turmoil

      Accusations of workplace harassment, mismanagement and financial irregularities have led to chaos at Europe’s border agency. The allegations weigh heavily on Frontex head Fabrice Leggeri.

      The men and women who are part of Europe’s new elite border force meet every morning at 9 a.m. for a video conference that is viewed on screens in countries like Greece, Croatia, Bulgaria and Albania. The Frontex officials usually discuss migration movements and human trafficking, But since the beginning of January, the internal meetings have focused primarily on low morale within the team.

      "Do something at last, or soon no one will work here anymore,” one border guard warned in one of the calls. The policemen and women who regularly complain about their woes are the European Union’s first dedicated border guards. They’re part of Frontex’s standing corps.

      For months now, Frontex, the EU’s border protection agency, and its head Fabrice Leggeri, have been embroiled in a series of scandals. Frontex has been accused of being involved in illegal repatriations of refugees at Europe’s external borders, workplace harassment and a possible case of fraud linked to the agency. Now the crisis has also reached the standing corps, the border management agency’s prestige project.

      Frontex plans to deploy up to 10,000 border guards to the EU’s external borders in the coming years. The civil servants were promised brand new equipment and EU jobs with lavish salaries and European Commission President Ursula von der Leyen personally pushed for the creation of the standing corps. The stars of the EU flag sparkle on the sleeves of the new dark blue uniforms worn by the reserves.

      The job may sound glamorous on paper, but it is anything but in the countries where the reserve guards have been deployed, like Greece, Croatia and Albania. Several officers have told DER SPIEGEL of a shortage of agency vehicles, such that expensive SUVs must be rented instead — with officers allegedly even having to pay for gas themselves in some cases. They claim that expenses weren’t reimbursed for bureaucratic reasons, and that parts of the new uniforms were missing and had to be bought by the border guards themselves.

      The officers should be out hunting down criminals and catching smugglers, but Category 1 officers, who are directly employed by Frontex, so far haven’t been allowed to carry weapons because the agency failed to provide the legal basis for doing so in time. The result is that the border guards, supposedly members of an elite European force, have to be escorted on every one of their patrols by national security forces.

      When contacted by DER SPIEGEL, Frontex also said that the pandemic has created additional challenges for deploying the force, but things are back on track again. Yet the agency’s own officers don’t see it that way. It’s a "Potemkin reserve,” scoffs one. "It’s not worth it,” says another officer, who is thinking about quitting.

      The establishment of the standing corps is one of the EU’s most important migration policy projects. The purpose is to control irregular immigration. But now the European Commission and the member states must stand by and watch as it becomes the focus of ridicule.

      The fiasco over the standing corps has become emblematic of an agency that has been falling short of public expectations for years, and of an agency head who is accumulating more and more power but doesn’t seem to know how to use it correctly.

      Under Leggeri, Frontex has stumbled from one scandal to the next. Last autumn, DER SPIEGEL, together with international media partners, first reported that Frontex forces in the Aegean Sea were involved in illegal repatriations of refugees, which are called pushbacks. The Frontex Management Board is investigating the allegations and the EU Ombudsman has opened an inquiry. Leggeri himself is apparently obstructing the investigations.

      In January, the European Anti-Fraud Office (OLAF) announced it had launched an investigation into Frontex. Leggeri claims that the investigators are looking into the pushback reports and that he cannot provide any further comment. But DER SPIEGEL has found in its reporting that the accusations go much further. The investigation involves a possible case of fraud involving a service provider, allegations of workplace harassment and whether information was withheld from the agency’s fundamental rights officer, whose job is to monitor Frontex’s adherence to basic human rights laid out in EU charters, conventions and international law. Internal documents suggest that Leggeri’s entire leadership style is under scrutiny.

      What happened? How could the authority charged with protecting the EU’s external borders descend into such chaos? And what does it all mean for the EU’s migration policy?

      DER SPIEGEL, the media organization Lighthouse Reports and the French newspaper Libération interviewed nearly a dozen current and former Frontex officials in the reporting of this story. Most insisted that their names not be mentioned in the story for fear that they could lose their jobs. Leggeri, for his part, rejected an interview request.

      When combined with internal documents that DER SPIEGEL and its partners were able to view, the insiders’ reports paint a picture of an agency in turmoil.

      France Télécom: How Leggeri seized power at Frontex

      The headquarters of Frontex are located in an office complex in Warsaw’s Wola district, not far from the city center. For years, only a few officials worked here compiling reports on migration routes. Actual border guards were borrowed from national police forces.

      But the agency has grown from a budget of just over 6 million euros in 2005 to 460 million euros in 2020. By 2027, Europe’s taxpayers will have provided 5.6 billion euros in funding to the agency.

      Frontex now has its own border guards, called the standing corps, in addition to aircraft and drones that will soon be complemented by unmanned airships that will provide surveillance as they circle over the Aegean Sea. Frontex’s rise has had a lot to do with Leggeri, the man who has done more than anyone else to shape the agency.

      Leggeri, 52, was born in Mulhouse, in France’s Alsace region, and speaks fluent German. He studied at the École Nationale d’Administration in Strasbourg, a university that has long produced the French elite. Starting in 2013, he worked at the Interior Ministry in Paris in the department for irregular immigration. At the time, the government advocated for Frontex’s expansion, and two years later, Leggeri was named head of the agency.

      Colleagues describe Leggeri as a technocrat. At a Christmas party once, the team gathered around and he began talking with great pathos about the achievements of the "Frontex family.” But Leggeri was reading from his notepad. "It seemed like the whole things was out of his league,” recalled one audience member.

      During the course of Frontex’s expansion, Leggeri tailored the agency to precisely fit his needs. He expanded his cabinet, filling many important posts with fellow French compatriots.

      Frontex workers say Leggeri is on rarely seen in the hallways, and that all important decisions are made by a small inner circle. They describe him as being a control freak, with some former staffers even going so far as to call him a "dictator.” Leggeri "runs the agency like it’s a sub-prefecture,” says someone who has worked with him for a long time. "You may be able to run a French ministry that way, but not an international organization.”

      Frontex staffers have taken to calling Leggeri’s cabinet "France Télécom” when the bosses aren’t around. It’s a reference to the scandal at the French telecommunications authority, which involved systematic bullying and harassment so bad that it drove a number of employees to commit suicide.

      The resentment felt by many Frontex staffers is largely directed at one of Leggeri’s closest confidants: Thibauld de La Haye Jousselin. The Frenchman comes from an aristocratic family from southern France. He once worked for Bernard Carayon, a member of the French parliament, who used to be part of a far-right student union. De La Haye Jousselin is a reserve officer in the French army and has a thing for the military and uniforms. “De La Haye Jousselin is clearly on the right politically,” says someone who has known him for years. Now, he serves Leggeri as the head of his cabinet.

      Insiders say that de La Haye Jousselin leads with an iron fist, and that he is quick to lose his temper. Employees claim he insults people and engages in disrespectful behavior. The agency stated that Frontex has not received any official complaints about de La Haye Jousselin and also claimed that no cabinet member has been hired solely on the basis of their nationality. De La Haye Jousselin dismissed the accusations as "false and baseless.”

      But the behavior of Leggeri and his cabinet chief has consequences. Dissent seems to be frowned upon. And this is likely one of the reasons internal control mechanisms at the agency are becoming less effective.

      Inmaculada Arnáez has more than 20 years of experience in human rights issues. The Spanish lawyer has worked for the United Nations and the Organization for Security and Co-operation in Europe, and she has been with Frontex since 2012. As the fundamental rights officer, she is supposed to operate independently of the executive director in her job as the agency’s internal watchdog. But when Leggeri took the helm in 2015, she quickly became aware of how little concern the new leader apparently had for human rights.

      Former Frontex employees report that Arnáez was left out in the cold. "We felt like Leggeri just bypassed her.” They claim that human rights had never been his priority.

      The final break between Leggeri and Arnáez came when the European Parliament granted the fundamental rights commissioner more powers in 2019. Arnáez was to be assisted by 40 human rights observers, which would have enabled her office to conduct its own investigations at Europe’s external borders. Apparently that was unthinkable for Leggeri.

      On Nov. 19, 2019, just as Arnáez was returning from an extended illness, the Frontex chief publicly advertised her position. In doing so, Leggeri had also bypassed the Frontex Management Board, since such a job posting requires the board’s approval. He had informed Arnáez only a short time before. In a written assessment obtained by DER SPIEGEL, the European Commission states that Leggeri’s move had been "plain and simply unlawful” and "could be considered as an attempt to discredit or weaken” Arnáez.

      The Commission forced Leggeri to withdraw the job posting. But the Frontex chief didn’t give up. He claimed Arnáez had to be replaced because she doesn’t have enough management experience to lead 40 employees.

      It seems likely, though, that the Frontex chief was mainly bothered by Arnáez because of her advocacy for human rights. Arnáez has repeatedly warned Leggeri against breaking the law. Colleagues say that she believed in the power of her reports. She regularly informed Leggeri about human rights violations in the Aegean Sea and recommended that he abandon the mission in Hungary, where Prime Minister Viktor Orbán legalized pushbacks in 2016.

      Leggeri ignored the fundamental rights officer’s reports and continued the operation in the Aegean Sea. He only withdrew his officers from Hungary a few weeks ago after a ruling by the European Court of Justice forced him to do so. When contacted for comment, Leggeri stated that he had always valued working together with Arnáez. He added that management experience is needed in the post because of the sharp increase in the budget.

      Leggeri still hasn’t hired the 40 human rights monitors to this day. When grilled by the European Parliament, Leggeri blamed the European Commission for the delays. European Commissioner for Home Affairs Ylva Johansson, who is responsible for the portfolio that includes Frontex, then accused him of having misled parliament.

      Arnáez has been on medical leave again since last March. The Frontex Management Board replaced her on an interim basis with Annegret Kohler, a German national who had previously worked in Leggeri’s cabinet. "It’s a clear conflict of interest,” says a Frontex official.
      The Pushback Affair: How Frontex Covered Up Human Rights Violations

      The walls of the Frontex Situation Centre are covered in monitors, with surveillance planes and satellites transmitting real-time images from border regions. From their desks, Frontex officers can closely monitor events taking place on the edges of Europe. “You can see how many people are sitting in a refugee boat,” says someone who knows the room well.

      A collection of images that appeared on screens here on the night of April 18-19, 2020, continue to occupy members of European Parliament until today. They come from a Frontex surveillance plane flying over the Aegean, according to several internal Frontex reports that DER SPIEGEL has obtained.

      Shortly before midnight, Greek border patrol officers intercepted a rubber dinghy just north of the island of Lesbos and transferred the 20 to 30 refugees onboard their ship. According to prevailing law, they should have then brought the asylum-seekers to Lesbos, where they could apply for asylum. Instead, though, they put the refugees back into the dinghy and then towed them back toward Turkey.

      Greek officials in the coordination center in Piraeus ordered the Frontex pilots to change course away from the dinghy. The Frontex team leader asked if there was a particular reason for the change in course. “Negative,” came the response from the Greeks.

      At 3:15 a.m., the Frontex plane began running low on fuel. The pilot took one last image, which showed the refugees alone at sea, a few hundred meters from the Turkish coast. No Turkish units were in the area, the pilot reported. The dinghy, he reported, had no motor and the Greek Coast Guard had sailed off. The refugees, including four children, were only rescued the next morning at 6:52 a.m. by the Turkish Navy.

      The Greek Coast Guard has been systematically conducting pushbacks for several months. They stop refugee boats in Greek territorial waters and sometimes destroy their motors before then towing them back toward Turkey. “Aggressive surveillance,” is the official term the government in Athens has come up with to describe the practice. In fact, it is illegal.

      Frontex regulations require Leggeri to suspend missions when he learns of rights violations of a serious nature or that are likely to persist. His forces, after all, are supposed to protect human rights. But Leggeri insists that he has no reliable information about pushbacks in his possession – despite the fact that DER SPIEGEL and its reporting partners have exhaustively documented how Frontex units were nearby during at least seven illegal pushback operations.

      During their operations, Frontex personnel are under the command of Greek border officials. Already last March, a Greek liaison officer ordered a Danish Frontex unit to abandon a group of intercepted refugees at sea, according to internal emails that DER SPIEGEL has reviewed. Nevertheless, Frontex decided nothing was wrong and closed the matter within a day. Later, in testimony he delivered before the European Parliament, Leggeri claimed the incident had merely been a misunderstanding.

      The pushback that took place off Lesbos in the night of April 18-19 was exhaustively documented by Frontex officers themselves. There is a strong belief “that presented facts support an allegation of possible violation of Fundamental Rights or international protection obligations such as the principle of non-refoulement,” reads an internal Frontex report that DER SPIEGEL has obtained.

      The case was apparently so sensitive that Leggeri took personal control over the investigation and did not, as was standard procedure, delegate it to his Fundamental Rights Officer. On May 8, he wrote to Ioannis Plakiotakis, the Greek minister of maritime affairs, a letter that DER SPIEGEL has obtained. In it, Leggeri voiced his concern and requested an internal investigation. The observance of human rights, particularly the principle of non-refoulement, is an “ultimate requirement” of the Frontex mission, he wrote.

      The answer from the Greek government is a smorgasbord of attempts to explain it away. Migration flows in the Aegean represent a “hybrid nature threat,” the response reads. Because of the corona crisis, it continues, it is more important than ever to prevent illegal border crossings and none of the migrants had requested asylum. According to an initial assessment by Greek officials, the letter claims, none of those on board were in particular need of protection.

      Legal experts see the Greek response as worthless. “The Greek Coast Guard without a doubt committed a human rights violation in the case,” says Dana Schmalz, an international law expert with the Max Planck Institute in Heidelberg. From her perspective, it is a clear case of an illegal pushback. It is impossible, she says, to determine if someone needs protection or if they are faced with danger back in Turkey on board a rickety dinghy. Individual proceedings conducted on land are necessary to make such a determination, she says. Furthermore, she continues, the Greek Coast Guard put the migrants’ lives in danger by abandoning them at sea in a dinghy without a motor.

      But Leggeri was satisfied with the report. The verdict: There was no pushback, there were no human rights violations. The head of Frontex silently buried the incident. “There have been several occasions when Leggeri has not provided us with adequate information,” says Tineke Strik, a member of European Parliament from the Netherlands.

      When reached for comment, Frontex said the Greek government had not ascertained any human rights violations. The agency has to rely on national authorities to investigate such incidents, Frontex insisted, since it is not authorized to undertake such investigations itself.

      Frontex officials are actually required to report incidents where they suspect that human rights violations may have occurred, so-called “Serious Incident Reports.” But such reports are hardly ever written. For years, Frontex officials have followed the example of their boss Leggeri: When in doubt, keep quiet.

      Insiders describe the rules as a kind of omertà, a code of silence. Hardly anyone is willing to risk their career or cause problems for their host country. In one case, an official even tried to prevent a Swedish colleague from submitting a Serious Incident Report, the head of Swedish border control told the Frontex Management Board.

      A German federal police officer is one of the few willing to dissent, though he has asked that we not publish his real name. On Nov. 28, 2020, his first day on a Frontex mission on the Greek island of Samos, an article from DER SPIEGEL popped up on his mobile phone. The story was about the Uckermark, the ship on which he was scheduled to serve that very evening. The article reported that the Germans had stopped a refugee boat on August 10 and handed it over to the Greek Coast Guard, which then proceeded to abandon the refugees at sea.

      The federal policeman went to his commanding officer and said he couldn’t participate in such operations and essentially said he didn’t want to be an accessory to any legal transgressions. Later, he sent an explanation around to his comrades via WhatsApp: “I have decided for me personally that I cannot tolerate the measures taken by the Greeks and certainly cannot support them.”

      His commanding officer responded a few minutes later: “The fact is that our actions are legal! Covered by the Frontex mandate.” He apparently was referring to the requirement to obey orders from the Greek Coast Guard.

      The German Federal Police does not contradict the man’s account, but when contacted, the force denied having taken part in any legal violations. The policeman himself, however, had a different view of the situation. He refused to take part in the mission, preferring instead to stay on land. He says he will never again volunteer to take part in a Frontex mission.

      Dodgy Business: How Leggeri Landed in the Sights of the European Anti-Fraud Office

      The European Anti-Fraud Office (OLAF) always gets involved when there are suspicions that EU financial interests have been violated. And recently, OLAF opened an investigation into Frontex. On Dec. 7, OLAF officials searched Frontex headquarters in Warsaw, including the offices belonging to Leggeri and to Head of Cabinet Thibauld de La Haye Jousselin.

      Leggeri has yet to comment publicly on the investigation. According to members of the German parliament, the Bundestag, Leggeri testified before the Committee on Internal Affairs in January in Berlin and said that the inquiry had to do with the pushback accusations and that he couldn’t say any more. That, though, is at best only half true.

      DER SPIEGEL has learned that the investigation has a much broader scope than that. For weeks, OLAF officials have been summoning witnesses and interrogating Frontex staff members.

      One focus of the investigation is apparently a possible case of fraud. A Polish IT company sold the agency a business software solution that cost hundreds of thousands of euros, in part for the training of border guards. Frontex employees complained to their superiors, however, that the software didn’t work well. But the agency nevertheless paid most of the negotiated purchase price. According to documentation DER SPEIGEL has seen, employees informed management in 2018 that the inconsistencies in the case could amount to fraud.

      Leggeri, too, learned of the allegations, and an internal investigation was undertaken. “But according to EU regulations, the Frontex director is required to immediately report potential cases of fraud to OLAF,” says Valentina Azarova of the Manchester International Law Centre. Frontex declined to comment on the OLAF investigation. The Polish software company in question insisted that it has thus far correctly fulfilled all of its contractual obligations to Frontex. And the company is still getting contracts from the European border agency, some of them worth millions.

      The OLAF investigators are also apparently interested in suspicions of workplace harassment at Frontex. They hope to find out if Leggeri or his head of cabinet have yelled at or otherwise harassed agency employees. They are also investigating whether staff members were ordered to withhold information from Fundamental Rights Officer Arnáez and her successor – and if so, by whom.

      OLAF emphasizes that the presumption of innocence still applies, despite the inquiry, explaining that the existence of the investigation offers no proof that anything untoward took place. But there are apparently serious indications of personal misconduct on the part of Leggeri. The collection of questions being asked by investigators indicate significant doubts about his leadership style.

      In Brussels, some refer to Leggeri as “Fabrice Teflon,” with the Frontex boss having thus far survived despite accusations of mismanagement and allegations that his agency was involved in pushbacks. Now, though, the pressure has been cranked up.

      European Commissioner Johansson has more or less made it clear that she no longer considers Leggeri to be tenable in his position. “It has been difficult to keep track of the missteps,” says a high-ranking Commission official. “The priority must be on the long-term reputation of the agency. But it has been hard to reconcile recent actions with that aim.”

      It is not, however, up to the European Commission to decide Leggeri’s fate. That is a decision that must be made by the Frontex Management Board. The board is essentially made up of representatives from those countries that are part of the Schengen Area, with the Commission having just two deputies on the board. EU member states have always thrown their support behind Leggeri in the past. And many of them are likely pleased by the occasionally ruthless methods employed by Frontex to prevent asylum-seekers from crossing into the EU, believes Giulia Laganà, a migration expert with the Open Society European Policy Institute.

      The question is whether the Management Board will continue to back Leggeri once the accusations of workplace harassment and even potential fraud are made public. The European Parliament has already announced its intention to conduct a four-month inquiry into the agency, with the investigation’s mandate having been kept intentionally broad. Leggeri’s leadership style and the workplace atmosphere at Frontex are to be included in the inquiry.

      Even Leggeri’s own staff members in Warsaw have begun wondering how long their boss will continue to cling to his post. “OLAF is onto us, morale is down,” says one official. “I wonder why he doesn’t just leave.”

      https://www.spiegel.de/international/europe/missteps-and-mismanagement-at-frontex-scandals-plunge-europe-s-border-agency

    • Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières, à nouveau mise en cause pour ses liens avec des lobbyistes

      Premier corps armé en uniforme de l’Union européenne, l’organisme n’aurait pas déclaré ses liens avec des lobbyistes de l’industrie de la surveillance et de l’armement.

      De nouvelles accusations contre Frontex ont été lancées, vendredi 5 février, par la chaîne publique allemande ZDF, laquelle a, avec la collaboration de l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO), mené une enquête sur les liens entre l’Agence européenne de garde-frontières et l’industrie de la surveillance et de l’armement.

      Des dizaines de documents, auxquels Le Monde a également eu accès, démontrent des infractions aux règles des institutions européennes sur le lobbying, un défaut de transparence et une absence quasi complète de préoccupation pour le respect des droits humains. Ce dernier point était déjà au cœur d’un débat récent sur le rôle du corps européen dans des « pushbacks », des refoulements illégaux de migrants, en Grèce et en Hongrie notamment.

      Dotée d’un budget en forte hausse (6 millions d’euros lors de sa création en 2005, 460 millions en 2020, 5,6 milliards prévus pour 2021-2027) et d’un effectif qui devrait atteindre 10 000 personnes à terme, Frontex, premier corps armé en uniforme de l’Union européenne (UE), effectue actuellement des missions de sauvetage et de surveillance, en appui des forces nationales. Elle lutte aussi contre divers trafics et participe aux expulsions des migrants irréguliers.

      Mais l’agence est, en réalité, en train de devenir un véritable corps de police appelé à se doter de nombreux équipements : armes, radars, drones, systèmes de vérification des documents et de reconnaissance faciale, véhicules, avions, etc.
      Profiter des opportunités

      Devient-elle, du même coup, une sorte d’acteur du secteur de la sécurité et de l’armement ? Et échappe-t-elle au contrôle démocratique, celui du Parlement européen notamment, qui, en 2019, exigeait de l’institution dirigée par le Français Fabrice Leggeri la mise au point d’un « registre transparence », conforme aux pratiques des autres institutions de l’UE ? Ce sont les questions posées par les investigateurs de la ZDF et de CEO, qui ont examiné les dernières années de fonctionnement de l’institution installée à Varsovie.

      Le registre, qui était réclamé par les eurodéputés, devait notamment recenser l’ensemble des réunions tenues avec des représentants des entreprises. Il est « en préparation », dit-on chez Frontex. Et il ne devrait pas satisfaire les attentes : en 2018 et 2019, indiquent des documents de CEO, 91 des 125 lobbyistes reçus par Frontex (soit 72 %) n’étaient pas inscrits au registre européen de la transparence, comme le veulent pourtant les règles fixées pour les institutions de l’UE.

      Idem pour 58 % des entreprises consultées. Sur une application créée pour centraliser les demandes de contacts, aucune demande ne leur est d’ailleurs formulée quant à leur inscription dans ce registre. Etonnamment, le service de presse de Frontex affirme de son côté que l’agence « ne rencontre pas de lobbyistes ».

      Il semble évident, pourtant, que le secteur de la défense entend profiter des opportunités offertes par le développement des missions et des moyens de l’agence. Le programme Horizon 2020 avait déjà affecté 118 millions d’euros au développement de la recherche en lien avec le projet de « Sécurité aux frontières extérieures » de l’UE. Un fonds avait, lui, été doté de 2,8 milliards d’euros pour la période 2018-2020. Et la nécessité d’équiper Frontex a évidemment aiguisé un peu plus les appétits des acteurs du marché mondial du « border control », qui enfle de 8 % chaque année et frôle désormais les 20 milliards d’euros.
      « Surveillance agressive »

      L’agence dirigée par M. Leggeri est-elle sortie de son rôle en s’arrogeant un statut d’intermédiaire de fait entre l’industrie et des institutions européennes soucieuses de conjurer à tout prix le risque de nouveaux flux migratoires ? Serait-elle, même, devenue un acteur qui entend stimuler cette industrie, voire lui confier les rênes d’une politique à vocation essentiellement sécuritaire ?

      Avec son objectif de « faciliter la coopération entre les autorités de contrôle aux frontières, la recherche et l’industrie », Frontex a, en tout cas, multiplié les congrès, les rencontres et les « ateliers » où grands patrons, hauts fonctionnaires, mais aussi délégués des Etats membres échangent beaucoup. Sur des questions de technologie, de sécurité, de « surveillance agressive », mais rarement de droits humains.

      Déjà mise en cause pour avoir tardé à mettre en place un service interne chargé de la surveillance du respect des droits fondamentaux des migrants, l’agence n’aurait, en effet, presque jamais consulté le « Forum des droits fondamentaux » constitué à cette fin. Une organisation qui était membre du forum indique d’ailleurs n’avoir aucun souvenir d’un quelconque échange sur la question des droits et des libertés dans le cadre du lancement d’appels d’offres.

      « La protection des droits humains est un sujet trop important pour le sacrifier à la défense des intérêts de l’industrie », notent les responsables de l’ONG Corporate Europe Observatory

      Parmi les participants à des réunions, on a noté, en revanche, la présence de représentants de pays très critiqués pour leur politique à l’égard des migrants, comme la Bosnie-Herzégovine ou l’Australie. Des responsables du département américain de la Homeland Security ont été également conviés.

      « Les conclusions de tout cela sont extrêmement préoccupantes », notent les responsables de CEO. Ils déplorent une politique migratoire qui risque de reposer seulement sur une force de police armée et des techniques comme la surveillance biométrique. « La protection des droits humains est un sujet trop important pour le sacrifier à la défense des intérêts de l’industrie », relèvent-ils.

      « Nous vivons une métamorphose du rôle de Frontex. Il faut en prendre la mesure et s’y habituer », affirmait, vendredi, M. Leggeri, interrogé par Europe 1. On ne sait pas si Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, qui demande que la confiance en Frontex soit « entièrement rétablie », approuvera totalement ce propos.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/05/nouvelles-accusations-contre-frontex-l-agence-europeenne-des-gardes-frontier

    • PUSHBACK REPORT 2020

      VIOLENCE IS INCREASING – IN #2020 MARE LIBERUM COUNTED AT LEAST 9,000 PEOPLE ILLEGALLY PUSHED BACK

      #Mare_Liberum monitors the current human rights situation in the Aegean Sea using its own ships. As independent observers, we conduct research in order to document and publicise circumstances at the European border. Since March 2020, Mare Liberum has witnessed a dramatic increase in human rights violations in the Aegean, both at sea and on land. Illegal pushbacks, in which those fleeing and migrating people are pushed back across a national border, play an especially crucial role. Over the past year in particular, pushbacks have become an inhumane everyday reality for people on the move. Pushbacks happen almost daily at the Greek-Turkish border and in 2020 alone, we counted 321 pushbacks in the Aegean Sea, with some 9,798 people pushed back.

      Although pushbacks have demonstrably been carried out at the EU’s external border for years, media attention has now increased notably, especially in recent months. News magazines such as Der Spiegel and the research collective Bellingcat have been able to publicly demonstrate how the Hellenic Coast Guard forcibly pushes those seeking protection back to Turkey, thereby violating international, European and national law. The European Border and Coast Guard Agency Frontex, as has become all too clear, not only turns a blind eye to illegal repatriation operations, but rather actively and systematically participates.

      Within the framework of the annual report, we seek to adopt a perspective on pushbacks that looks at the long-term development of these practices at the EU’s external border. The comprehensive documentation of pushbacks forms the basis of the report and is an essential part of our monitoring work in the Aegean. Beyond the mere counting of pushbacks, our work also includes the collection of relevant information on the persons affected by pushbacks, practices by the responsible actors and related geographical data. We have gained deeper insights into these issues by conducting interviews with people who have themselves been pushed back at the Greek-Turkish border.

      https://mare-liberum.org/en/pushback-report

    • NEW REPORT ON CRIMES AGAINST HUMANITY IN THE AEGEAN

      Since March 2020, collective expulsions in the Aegean Sea have been perpetrated with impunity.

      Legal Centre Lesvos’ new report contributes to the growing body of evidence, media coverage, civil society reports and other investigations which have documented how Greek authorities are deliberately and systematically abandoning hundreds of migrants in the middle of the Aegean sea, without means to call for rescue, on unseaworthy, motorless dinghies and liferafts. It is intended to serve as a resource for survivors of collective expulsions and solidarity actors.

      Following the Legal Centre Lesvos’ first report, the present report is based on evidence shared by over fifty survivors of collective expulsions, and underscores the widespread, systematic and violent nature of this attack against migrants. Beyond being egregious violations of international, European and national human rights law, this report argues that the constituent elements of the modus operandi of collective expulsions in the Aegean amount to crimes against humanity within the definition of Article 7 of the Rome Statute of the International Criminal Court.

      Despite overwhelming evidence of collective expulsions in the Aegean, the national and European response has been to turn a blind eye: failing to even attempt to hold the responsible Greek authorities to account, let alone other public and private actors directly or indirectly involved. On the contrary, the European Commission has praised the violent “border and migration management” practices implemented in Greece and underwritten its support with substantial financial and material assistance. In the context of the COVID-19 pandemic which prevented Greece carrying out “official” deportations to Turkey, collective expulsions have conveniently served as an unofficial implementation of the “EU-Turkey Deal” and other bilateral “readmission” agreements with Turkey, which form part of fortress Europe’s border externalisation drive.

      There are only so many times legal and civil society actors can list and table such human rights violations and be met with deafening silence and inaction before this itself becomes evidence of Greek and European liability for collective expulsions as an egregious attack on migrants’ lives. Such inaction also reveals how migrants’ lives are increasingly treated as disposable, in a manner that has historically accompanied the commission of atrocity crimes.

      While the systematic violence of pushbacks in the Aegean is scandalous, it is also the logical endpoint of a dehumanising and punitive European border regime that has systematically obstructed access to territory and the right to asylum by prioritising and funding the ‘hotspot’ containment system, accelerated procedures, detention, deportations, border militarisation and externalisation through deals of questionable legality with third countries; as well as by prosecuting migrants and solidarity actors in a manner that successfully obscures Europe’s own violent, imperialist role in many of the reasons people migrate.

      The absence of serious investigations, let alone practical steps to redress violations are a clear sign that collective expulsions form part of a Greek and European migration policy: instrumentalising human suffering in acts of spectacular state violence for the purpose of deterring migration, at any cost.

      In this context, it is important to ask what justice might look like for survivors of crimes against humanity in the Aegean, many of whom experience ongoing psychological trauma and distress as a result of these crimes. Survivors who have been in contact with the Legal Centre Lesvos have spoken about justice in terms of being able to safely reach Europe. Justice for collective expulsions as crimes against humanity must therefore include safe and legal routes to Europe, as well as defunding, demilitarising and dismantling Europe’s violent border regime.

      https://legalcentrelesvos.org/2021/02/01/crimesagainstumanityintheaegean

      #crimes_contre_l'humanité

      pour télécharger le rapport :
      legalcentrelesvos.org/wp-content/uploads/2021/02/Collective-Expulsions-in-the-Aegean-LCL-01.02.2021-1.pdf

    • UE : Frontex accusée d’incarner l’« Europe forteresse »

      Soupçons de refoulements illégaux de migrants et de bafouement des droits fondamentaux, l’agence Frontex est dans la tourmente. Au point de diviser la Commission européenne.

      C’est potentiellement ce que les Anglo-Saxons appellent la « tempête parfaite », la « poly polémique » qui couve chez Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.

      Entre les accusations de fermer les yeux ou de participer à des refoulements illégaux de migrants, l’enquête de l’Office anti-fraude sur des allégations de harcèlement et d’inconduite ayant poussé des responsables à quitter l’agence ou l’absence, à ce jour, de recrutement des quarante agents chargés de veiller au respect des droits fondamentaux, Frontex accumule les tuiles.

      Après l’enquête de la médiatrice européenne, qui s’est aussi penchée sur son cas, c’est le Parlement européen qui s’en mêle. Outre la mise en place d’un « groupe d’enquête permanent », les eurodéputés ont aussi refusé, fin de la semaine dernière, d’octroyer « la décharge budgétaire » à l’agence, nous explique l’élue belge Saskia Bricmont (Ecolo). « Chaque année, le Parlement a un pouvoir de contrôle budgétaire. Donner la décharge, cela signifie qu’on considère que Frontex a accompli ses missions, a respecté le cadre légal et a donc droit au budget suivant », explique-t-elle. En commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, les eurodéputés ont donc décidé de reporter de six mois cette décharge, une décision qui doit être validée en plénière mais que « tous les groupes politiques » soutiennent, ajoute l’élue. D’ici là, il est principalement attendu de Frontex qu’elle recrute les agents chargés de défendre en interne les droits fondamentaux.
      Mandat et budget élargis

      Depuis cinq ans, le mandat de l’agence a été élargi considérablement. Ses effectifs multipliés. En 2016, Frontex se félicitait du fait qu’elle emploierait 1500 agents à l’horizon 2020. Elle devrait être à 10.000 d’ici 2027, pour un budget de plus de cinq milliards sur sept ans, contre une enveloppe annuelle de 19 millions il y a quinze ans.

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      Car pour Fabrice Leggeri, le patron de Frontex, les critiques trouvent bien leur source dans ce renforcement des pouvoirs de l’agence. « Pour la première fois, une agence cesse d’être un objet simplement administratif européen, mais a du personnel sur le terrain. C’est une responsabilité d’autant plus grande que nous avons l’usage de la force, sous l’autorité et le contrôle des Etats, et qu’il y a bien sûr des contrepoids, les droits fondamentaux. C’est tout à fait normal que cela suscite des réactions, parce que c’est inhabituel », a-t-il expliqué la semaine dernière lors d’un événement organisé par la Fondation Robert Schuman. « Il peut y avoir des retards de mise en œuvre de certaines choses, tout ne sera certainement pas parfait. Il faut utiliser cette période où il y a beaucoup de questionnements sur l’agence pour expliquer, faire de la pédagogie », a-t-il ajouté.

      A ses côtés, le vice-président de la commission en charge de la Promotion du mode de vie européen, Margaritis Schinas, a évoqué la tentative de « quelques milieux » de bâtir « un narratif qui affaiblit Frontex au moment où nous avons le plus besoin de l’agence. Ça, je ne l’accepterai jamais ». Un ton qui contraste avec celui de sa collègue aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, qui a démenti fin janvier les explications données par Leggeri pour justifier le retard de l’embauche des 40 agents pour les droits fondamentaux.

      Selon le quotidien français Le Monde, François Xavier-Bellamy, chef de la délégation Les Républicains au sein du groupe du Parti populaire européen (PPE, conservateurs) du Parlement européen, a écrit à Ylva Johansson en évoquant de sa part une tentative de déstabilisation voire de procès politique envers Fabrice Leggeri.
      Pas en ligne sur le lobbying

      S’ajoutent à tout cela les accusations de relations troubles avec l’industrie de l’armement et de la biométrie (par exemple, la reconnaissance faciale), étudiées de long en large par l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) le mois dernier. Cette dernière estime que l’élargissement des compétences de Frontex et son besoin d’équipement neuf (y compris en matière de défense) ont été une aubaine pour ces industries.

      Entre 2017 et 2019, Frontex a rencontré pas moins de 108 entreprises pour discuter d’armes à feu et de munitions, d’équipements de surveillance etc. Contre dix think tanks, 15 universités et seulement une ONG. Dans les procès-verbaux de ces réunions obtenus par CEO grâce à des demandes d’accès aux documents, elle a pu constater que les droits fondamentaux figuraient rarement à l’agenda. « Sans surprise, il y a des chevauchements significatifs entre les entreprises qui font du lobbying à Frontex et celles qui bénéficient le plus des marchés publics » de l’agence, explique l’ONG.

      En outre, l’agence ne publie pas toutes ses rencontres et voit majoritairement (72 %) des représentants du privé qui ne sont pas enregistrés dans le registre de transparence de l’UE. Frontex s’en est défendu en répondant qu’elle ne faisait pas l’objet de lobbying, compte tenu du fait qu’elle n’est pas impliquée dans le processus législatif européen. Alors, acharnement ou véritable scandale ? L’enquête des eurodéputés devrait permettre d’y voir clair. C’est aussi l’avis/l’espoir de Fabrice Leggeri, qui a jusqu’ici résisté aux appels à la démission.

      https://plus.lesoir.be/358143/article/2021-03-01/ue-frontex-accusee-dincarner-leurope-forteresse

    • La droite française au secours de Fabrice Leggeri, patron de Frontex

      Le groupe #LR au Parlement européen critique la « tentative de déstabilisation » à laquelle se livrerait la commissaire Ylva Johansson à l’égard du directeur de l’agence.

      Le torchon brûle entre la commissaire européenne aux affaires intérieures et à la migration, #Ylva_Johansson, et la droite française. Dans une lettre au ton cinglant adressée vendredi 26 février à l’ancienne ministre sociale-démocrate suédoise et lue par Le Monde, #François_Xavier-Bellamy, chef de la délégation #Les_Républicains (LR) au sein du groupe du #Parti_populaire_européen (#PPE, conservateurs) interroge la commissaire. Et il parle de « tentative de déstabilisation », de « divergence de fond », voire de « procès politique » que la commissaire instruirait contre Fabrice Leggeri, le directeur exécutif de l’agence des gardes-frontières et gardes-côtes Frontex.

      Ce responsable français est sur la sellette depuis des mois. Pour des refoulements illégaux de migrants (pushbacks) qu’aurait favorisés l’agence. Pour des retards dans le recrutement d’une quarantaine d’officiers chargés précisément de veiller au respect des droits fondamentaux par les agents de Frontex. Pour d’apparentes réticences à se conformer à des règles administratives en matière budgétaire. Ou encore pour ne pas avoir souscrit à des obligations de transparence en ce qui concerne des réunions avec des lobbys et des responsables de l’industrie de la défense et de la surveillance.

      Le groupe socialiste du Parlement a demandé la démission du numéro un de Frontex

      Ce dernier point n’est pas mentionné dans la lettre de M. Bellamy et l’entourage de Mme Johansson semble, par ailleurs, considérer qu’il n’y a pas de quoi mettre en cause M. Leggeri pour ces contacts, dénoncés notamment par l’ONG #Corporate_Europe_Observatory. Sur les autres questions, en revanche, la commissaire a demandé des explications. Et le groupe socialiste du Parlement a demandé la démission du numéro un de Frontex. En décembre, la responsable de la direction générale des affaires intérieures de la Commission adressait, elle, une longue lettre à M. Leggeri, avec, à la clé, de nombreux griefs.

      Demande de preuves

      Les élus LR volent, eux, au secours du directeur et demandent très fermement des explications à la commissaire. Quelles preuves a-t-elle, interrogent-ils, quand elle accuse M. Leggeri de ne pas se conformer aux directives budgétaires, comme elle l’a fait le 22 février dans la commission de contrôle du Parlement ? Sans éléments incontestables, cela pourrait s’apparenter à une volonté de déstabiliser le patron de l’agence, estiment-ils.

      A propos des refoulements illégaux de migrants, les eurodéputés français endossent les explications livrées jusqu’ici par Frontex : sur treize épisodes douteux, huit ont été jugés conformes par un groupe de travail constitué par la Commission. Cinq autres cas sont encore à l’examen, sur lesquels Mme Johansson a exigé « toutes les explications nécessaires ».

      La Turquie est soupçonnée d’être à l’origine d’informations sur les refoulements illégaux de migrants

      M. Bellamy lui demande à son tour si elle a répondu à un courrier qui lui a été adressé en novembre par M. Leggeri, et dans lequel il réclamait des instructions claires quant à l’attitude à adopter à l’égard de la Turquie. Celle-ci, qui a orienté massivement des migrants vers la Grèce et la Bulgarie en mars 2020, est aussi soupçonnée par certaines sources d’être à l’origine d’informations sur les refoulements illégaux de migrants.
      « Reproches infondés »

      Le groupe LR, qui bénéficie du soutien tacite d’autres élus du PPE, exige, dès lors, de disposer de tous les échanges entre Frontex et la Commission. La lettre se termine par des questions sur l’éventuel désaccord entre la commissaire Johansson et Frontex au sujet des missions mêmes de l’agence.

      Relayant l’idée que la commissaire serait partisane des « frontières ouvertes » – ce qu’elle conteste – les eurodéputés lui demandent s’il y a, de sa part, « un désaccord de fond » sur la stratégie actuelle de la Commission von der Leyen, qui vise à garantir le « mode de vie européen » ? A savoir la maîtrise des frontières, la lutte contre l’immigration clandestine et la contribution à « la sécurité intérieure ».

      « En instruisant un procès politique au moyen de reproches infondés, vous prendriez le risque de violer les principes fondamentaux de l’Etat de droit, de salir des fonctionnaires intègres et loyaux, de fragiliser la cohérence de l’action européenne », conclut la lettre. Contacté dimanche, le cabinet de Mme Johansson a déclaré avoir reçu la lettre mais ne pas souhaiter réagir immédiatement.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/01/la-droite-francaise-au-secours-de-fabrice-leggeri-patron-de-frontex_6071549_

    • Un rapport d’enquête interne peu concluant sur le rôle de Frontex dans des refoulements illégaux de migrants

      Le document présenté lundi s’abstient d’impliquer des membres de l’Agence européenne de garde-frontières et garde-côtes dans des incidents en mer Egée.

      Un long rapport, lu par Le Monde et présenté, le 1er mars, par un groupe de travail désigné par le conseil d’administration de Frontex, confirme qu’il ne sera décidément pas simple, voire pas possible, de démontrer que des membres de l’Agence européenne de garde-frontières et garde-côtes ont été impliqués dans des « pushbacks » en mer Egée, des refoulements illégaux de migrants.

      Ce document final, pourtant très attendu, n’apporte aucune conclusion déterminante. D’autant que, sur quatre des cinq incidents encore jugés litigieux (huit ont été classés en janvier), l’enquête se poursuit.

      Sur la base des informations qui lui ont été livrées, le groupe de travail, composé de représentants de diverses institutions européennes et d’Etats membres, formule quelques recommandations qui peuvent être lues comme des critiques implicites du fonctionnement actuel de Frontex. Il prône ainsi une amélioration des rapports et de la surveillance des missions, une utilisation systématique de la vidéo, la recension de toute possible violation des droits humains et la suspension de l’aide apportée aux pays qui ne les respecteraient pas.
      Situations douteuses

      Pour le reste, la liste des « incidents » qui se seraient déroulés entre le 18 avril et le 21 octobre 2020 ne mentionne que les soupçons, parfois lourds mais jugés insuffisants, qui pèsent plutôt, en réalité, sur les gardes-côtes grecs et la marine turque, qui agissent aux limites des eaux territoriales des deux pays. Embarcations chassées, menacées, remorquées : dans certains cas, un navire suédois ou un avion danois mis à la disposition de l’agence ont recensé des situations douteuses, mais le groupe de travail conclut qu’il semble « impossible de les élucider entièrement ». D’autant que ce sont les autorités nationales qui assurent le commandement des opérations.

      Le rapport tient à souligner cependant l’importance de la mission de Frontex, présentée comme la « principale garantie de frontières solides et protégées ». Il y est rappelé aussi que, grâce aux interventions de Frontex, 28 000 personnes ont été sauvées en 2019 et près de 3 000 en 2020, tandis que 10 433 illégaux et 84 trafiquants étaient arrêtés. A propos des incidents considérés comme des « pushbacks » par des journalistes et des ONG, le document invite à considérer qu’aucun décès, aucune disparition et aucune blessure n’y seraient liés.

      Fabrice Leggeri, le directeur exécutif de l’agence, qui doit être entendu jeudi 4 mars par un comité spécial du Parlement européen, pourra se prévaloir de ces conclusions face aux diverses accusations dont il faitl’objet. L’Office de lutte antifraude (OLAF) et la médiatrice de l’Union européenne enquêtent aussi sur la gestion de l’agence, basée à Varsovie, tandis que la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a réclamé toutes les explications sur l’action en mer Egée.
      Action de la Turquie

      M. Leggeri soulignera sans doute, jeudi, qu’il espère obtenir de la Commission qu’elle lui indique les lignes directrices précises qu’il doit suivre en ce qui concerne, notamment, l’action de la Turquie. Dans les considérations qu’il a formulées à destination du groupe de travail de son conseil d’administration, il rappelle d’ailleurs que les autorités d’Ankara entendent utiliser la migration comme un « levier politique » et il souligne que la Grèce se dit soumise aux « menaces hybrides » du régime turc.

      Soutenu entre autres par la droite française au Parlement, le directeur de Frontex transforme ainsi le débat sur le rôle humanitaire de son agence en une question géostratégique, et il incite la Commission à se positionner par rapport à l’encombrant partenaire avec lequel elle a signé, en 2016, un accord visant à réduire les flux migratoires vers l’Europe.

      Pendant ce temps, la Ligue hellénique des droits de l’homme, l’ONG Legal Centre Lesvos et l’organisation juridique Front-Lex demandent à Frontex « de suspendre immédiatement ou de cesser » ses activités en mer Egée, sous peine d’une action devant la justice européenne. Legal Centre Lesvos aurait documenté, depuis mars 2020, 17 refoulements de plus de 50 migrants entre la Grèce et la Turquie. L’ONG estime aussi que l’agence a enfreint le droit européen et violé la convention de Genève de 1951 relative aux droits des réfugiés.

      Frontex est aussi taxée de complicité dans la « détention sommaire de migrants sur les îles de la mer Egée dans des ports, des bus, des navires, des plages où l’accès aux procédures d’asile leur a été refusé ». Le 12 février, l’ONG allemande Mare Liberum faisait état, pour sa part, d’une « escalade inédite » des refoulements de migrants en mer Egée impliquant Frontex en 2020.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/03/un-rapport-d-enquete-interne-peu-concluant-sur-le-role-de-frontex-dans-des-r

    • Le patron de Frontex se défend devant les eurodéputés, Bruxelles maintient la pression

      Le patron de Frontex a souligné jeudi devant des eurodéputés qu’aucune « preuve » d’une implication de l’agence de surveillance des frontières de l’UE dans des refoulements illégaux de migrants n’avait été établie par une enquête, mais Bruxelles a réitéré ses critiques.

      Le patron de Frontex a souligné jeudi devant des eurodéputés qu’aucune « preuve » d’une implication de l’agence de surveillance des frontières de l’UE dans des refoulements illégaux de migrants n’avait été établie par une enquête, mais Bruxelles a réitéré ses critiques.

      Ce rapport interne, qui doit être examiné vendredi par le conseil d’administration de Frontex et consulté mercredi par l’AFP, n’a pas permis de « clarifier complètement » les circonstances de plusieurs incidents au cours desquels des refoulements de migrants auraient eu lieu. Il préconise d’ailleurs d’améliorer le système de signalement et de surveillance des missions de l’agence.

      « Il n’y a pas eu de faits étayés ou prouvés pour aboutir à la conclusion que Frontex aurait participé ou se serait livrée à des violations des droits fondamentaux », a déclaré son directeur exécutif, Fabrice Leggeri, devant un groupe d’eurodéputés qui a ouvert sa propre enquête sur ces incidents.

      L’agence est montrée du doigt depuis la publication en octobre 2020 d’une enquête de plusieurs médias l’accusant d’être impliquée avec les garde-côtes grecs dans des incidents de refoulement de bateaux de migrants à la frontière entre la Grèce et la Turquie.

      Ces accusations ont également entraîné une enquête du gendarme européen antifraude, l’Olaf, ainsi que de la médiatrice de l’UE.

      La Commission européenne, membre du conseil d’administration de Frontex aux côtés des 27 Etats membres, s’est montrée critique sur la gestion de l’agence, fustigeant notamment la lenteur du recrutement des officiers chargés de surveiller le respect des droits fondamentaux et des agents devant constituer le nouveau contingent permanent.

      Créée en 2004, Frontex a vu son mandat renforcé en 2019. Elle doit se doter d’agents en uniforme et armés, employés directement par l’agence, et non plus mis à disposition provisoirement par les Etats membres.

      Le directeur exécutif a notamment dit qu’un officier et 40 « moniteurs » chargés de veiller au respect des droits fondamentaux étaient en cours de recrutement et que 300 officiers du contingent permanent étaient déployés sur le terrain ou allaient l’être la semaine prochaine.

      La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a toutefois souligné que 700 officiers auraient dû être déployés en janvier.

      Elle a aussi estimé que les « clarifications » sur les accusations de refoulements n’avaient que « trop tardé », et que ce délai n’était « pas bon pour la réputation et la confiance » dans Frontex.

      « Une agence de première classe a besoin d’une gouvernance de première classe », a-t-elle poursuivi, se réjouissant toutefois d’« entendre que beaucoup de choses sont en train d’être réglées ».

      Si des eurodéputés à gauche ont demandé la démission de Fabrice Leggeri, la droite française au Parlement européen a quant à elle pris la défense du patron de Frontex.

      Dans une lettre adressée le 26 février à la responsable suédoise, le président de la délégation française du groupe PPE (droite) François-Xavier Bellamy lui a demandé des « justifications solides et vérifiées » à ses « accusations », dénonçant une « tentative de déstabilisation » du chef de Frontex et « un procès politique ».

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/040321/le-patron-de-frontex-se-defend-devant-les-eurodeputes-bruxelles-maintient-

    • Greece accused of ‘shocking’ illegal pushback against refugees at sea

      Lawsuit filed at European court of human rights says group were abandoned in life rafts after some were beaten.

      A lawsuit filed against the Greek state at the European court of human rights accuses Athens of a shocking level of violence in sophisticated inter-agency operations that form part of an illegal pushback strategy to stop the arrival of refugees and migrants.

      The suit, filed by the NGO Legal Centre Lesvos, centres on an incident in October last year in which a fishing boat set off from Marmaris in Turkey for Italy carrying about 200 people, including 40 children and a pregnant woman. The boat ran into difficulty in a storm off the south coast of Crete, leading the captain to radio for assistance.

      The legal case claims that in an operation of unprecedented size and sophistication, instead of helping the stranded people onboard, a Greek search and rescue vessel and two small patrol boats stalled the smuggler’s boat for five hours until speedboats carrying masked commandos arrived. Several passengers claim they were beaten in the ensuing incident.

      Those onboard were separated into two groups and taken to two large coastguard boats, where armed crews of between 10 and 15 men, most wearing balaclavas, searched them and confiscated belongings including phones, passports and money.

      The passengers were then reportedly forced on to several small life rafts, towed back to Turkish waters and abandoned at sea without food, water, life jackets or any means to call for help. By the time they were picked up by the Turkish coastguard, their ordeal had lasted more than 24 hours.

      “It was like watching a movie. The men from the speedboats jumped onboard screaming and shouting, they all had guns and knives and were wearing black and masks,” said Mahmoud, a witness from Syria whose name has been changed.

      “They began beating people with batons, looking for the captain. They punched me in the face and broke my glasses … I understand they don’t want us, but you could send us back to Turkey without the need for violence. When they cut us loose on the rafts we all thought we were going to die,” he said.

      The lawsuit claims the practice of “pushbacks” has become standard for the Greek coastguard since March 2020, when Turkey, in an effort to pressure the EU, told its 4 million registered refugees that it would no longer stop them trying to reach Europe as per a 2016 deal between Ankara and Brussels.

      Athens reacted by temporarily halting all new asylum applications and allegedly employing increasingly brutal tactics to dissuade people in Turkey from making the journey.

      Exact figures are difficult to verify, but rights groups and journalists have recorded hundreds of alleged pushback incidents over the last 12 months. In most cases, people trying to cross the Aegean have been intercepted and towed back to Turkish waters. They are then cut loose either in their own boats, after the Greek coastguard has disabled their engines, or on overcrowded life rafts.

      On several occasions people claim to have been pushed back after landing on Greek soil, and passengers have been abandoned on an uninhabited Turkish islet at least twice, according to reporting by Der Spiegel, Lighthouse Reports and the New York Times.

      In at least one case, the EU border agency, Frontex, is accused of covering up evidence of a Greek pushback operation.

      These collective expulsions, as they are known, are illegal under international law but not under Greek national law. The Guardian’s requests for comment from Greek officials went unanswered. Greece has denied illegality in the past.

      The incident in October stands out because of the reported level of violence involved and the size and scope of the operation, which would have taken hours to coordinate and involved eight Greek vessels and two dozen crew from different agencies.

      “‘Pushback’ isn’t even really the right term. It’s a decision by the authorities to deliberately abandon people at sea putting their lives at risk, with no means to call for rescue and no chance at all to claim asylum,” said Natasha Ntailiani, a Legal Centre Lesvos lawyer representing some of the survivors before the ECHR.

      “It’s a new and disturbing trend characterised by planned and systematic violence, which has increased over the last year in the Aegean region. Even search and rescue vessels and materials are now being used against migrants, which is a remarkable insight into the lengths the Greek authorities are now willing to go to.”

      Testimony from 11 complainants and dozens of pages of collaborating evidence – including geo-located pictures and video, GPS coordinates, and phone and message logs from the ship’s radio, passengers, the Alarm Phone hotline and the Greek and Turkish coastguards – painted a complete and damning picture of the new tactics, the centre said.

      The suit is the fifth LCL has filed at the ECHR in recent years to allege violations of migrant and refugee rights in Greece. Progress is slow, but the applicants hope the latest case will persuade the court that pushbacks, despite the fact they are now reportedly a systemic and regular feature of Greek border policing, are illegal.

      A decision at the court last year that Spain did not breach the rights of two men it expelled from the Melilla enclave on the basis they had tried to enter illegally “as part of a large group” sets a worrying precedent.

      In light of the judgment, Frontex has since asked the European commission if it can refuse to process individual asylum claims if people are travelling in groups, as is often the case in the Aegean.

      “I didn’t even want to go to Greece. We knew that they were harming refugees when they arrive, but it was shocking to experience the reality, which is that Europe doesn’t care at all about human rights and dignity,” said Yara from Damascus, whose name has also been changed. She said she had been traumatised by her experiences on the day the storm hit the fishing boat.

      “Despite all of that, I will still try again. I can’t build a life in Syria or Turkey,” she said.

      Mahmoud echoed Yara’s thoughts. “I got kicked out of Qatar because of the pandemic. I would rather have stayed there,” he said. “If there was a legal way to get to Europe I would take it, but there isn’t. I don’t want to make that journey again, but I will, because I have to.”

      https://www.theguardian.com/world/2021/apr/26/greece-accused-of-shocking-pushback-against-refugees-at-sea

    • Grèce : refoulements illégaux en Mer Egée

      En Grèce, les « pushbacks » ou refoulements illégaux de potentiels demandeurs d’asile par les garde-côtes grecs vers les eaux turques, se sont systématisés depuis un an.

      Le gouvernement grec se félicite d’avoir réussi à tenir une de ses promesses électorales : réduire le flux de migrants.

      La pratique est en infraction avec le droit maritime et l’obligation de porter assistance aux personnes en détresse en mer, mais aussi au regard du droit européen et international dont l’article 3 de la Convention des Droits de l’Homme stipule l’interdiction du refoulement des réfugiés.

      Informés, le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU et des commissaires européens se disent “alarmés” mais semblent jusqu’à présent bien impuissants à faire respecter le droit d’asile par Athènes. Documentés et dénoncés par des avocats et des ONG internationales, ces refoulements illégaux révèlent des pratiques cruelles et cyniques. Mais rares sont les voix en Grèce à s’élever la voix contre ces renvois aux frontières de l’Europe.

      https://www.arte.tv/fr/videos/102791-000-A/grece-refoulements-illegaux-en-mer-egee
      #Samos

    • Message de Claire Rodier via la mailing-list Migreurop :

      Dans une interview au Guardian, Gil Arias Fernández, ancien directeur adjoint de Frontex a déclaré qu’il était profondément inquiet de l’atteinte à la réputation de l’agence, de sa décision d’armer les agents et de son incapacité à empêcher l’extrême droite d’infiltrer ses rangs, dans un contexte de mouvements anti-migrants en Europe.

      –—

      Frontex turning ‘blind eye’ to human rights violations, says former deputy

      The former deputy head of Europe’s border and coastguard agency has said the state of the beleaguered force “pains” him and that it is vulnerable to the “alarming” rise of populism across the continent.

      In his first interview since leaving office, #Gil_Arias_Fernández, former deputy director at Frontex and once tipped for the top post, said he was deeply worried about the agency’s damaged reputation, its decision to arm officers, and its inability to stop the far-right infiltrating its ranks, amid anti-migrant movements across Europe.

      “Weapons are not needed for Frontex operations,” he said. “They are more of a problem than a help.”

      Frontex is experiencing the most acute crisis in its 16-year history. The agency is being investigated by the European parliament over allegations of illegal pushbacks of migrants and refugees in the Mediterranean and its head, Fabrice Leggeri, is facing calls to quit over allegations he misled the EU commission. Leggeri has strongly rejected allegations about the agency’s operations.

      Arias Fernández, 65, now retired, lost out on the top role to Leggeri in 2015. He admits he did not get on with Leggeri when they worked together for a year.

      “From the first moment I saw that he had a perhaps excessive eagerness to change things. Maybe it was to put his personal stamp on things,” said Arias Fernández.

      He said decisions made by one of the EU’s most powerful agencies had led to complicity in human rights violations.

      “Frontex pains me,” he said. “Especially for the staff, because they don’t deserve what they are going through. We saw the agency as an instrument to help the member states and the migrants. These events put a dent in all that effort.

      “I do not believe that the agency has proactively violated the rights of migrants, but there are reasons to believe that it has turned a blind eye.”
      Gil Arias Fernández. ‘Frontex pains me,’ he said. Photograph: Jose Bautista/Courtesy of Fundation for Causa

      In January 2015, after the attacks on Charlie Hebdo in Paris, several European politicians suggested the presence of refugees among the terrorists.

      When the media asked Frontex about any link between refugees and the Paris attack, Arias Fernández, a former police commissioner in Spain, told them there was no evidence.

      Arias Fernández believes this cost him the director’s job.

      The political pressure made the job a tough one, Arias Fernández said. “There is a lot of pressure on the part of certain states to put their people in positions of responsibility. Whether the agency is headed by a Frenchman or a Finn may determine whether there is more or less sensitivity to migration problems. The agency is independent, but ‘independent’ should be put in quotation marks because without a fluid relationship with the [European] commission, you have a hard time.

      “Operations have always been conducted unarmed and there have never been any problems. In operations where Libyan tribal clans smuggling migrants shot in the air to frighten the patrols, even there it was not considered appropriate to carry weapons. In this case, weapons are more a problem than a help. The proposal of carrying weapons came from the European Commission, which I do not know to what extent is influenced by lobbyists in Brussels.

      “There is no filter in the recruitment system. You cannot prevent people with extremist ideas from entering, unless they clearly express their position in favour of hate crimes, xenophobia and racism.”

      Arias Fernández pointed to the dearth of human rights training for Frontex officers. “But lack of information should not be used to justify certain things,” he said. “The incidents under investigation were carried out by Greek units following the instructions of their commanders.

      “When there are irregularities like this in operations, it is usually because there are instructions from the authorities responsible for coordinating the operation. The decision to turn back a boat with migrants is not taken by an officer but is an order from above.”
      A rescue boat escorts a dinghy with migrants from Afghanistan as a Frontex ship patrols off Lesbos in Greece. Photograph: Costas Baltas/Reuters

      He said he appreciated borders needed a certain level of security to know who was entering but added that immigration was vitally important for the survival of all European states.

      “I come to this conclusion because there are studies that show that if we do not resort to immigration and other incentives, the EU will have serious problems and the welfare state will be a chimera. We should learn these lessons. In the first half of the pandemic, migrants saved our bacon.

      “In Europe, movements that use populism are growing at an alarming rate, and the fight against immigrants is one of those arguments. States are excessively prudent in not touching this issue. The commission presented the new pact on migration and asylum, which contains no proposals for channelling migration through legal channels. They tried to satisfy all the blocs, Visegrád [Czech Republic, Hungary, Poland and Slovakia], southern states, northern states, and I fear that in the end it satisfies no one.”

      Arias Fernández said the lack of migrants being allowed into Europe would have a severe economic impact amid an ageing workforce: “Who will pay the pensions of the growing number of pensioners?”

      A Frontex spokesman denied the agency ignored migrants’ rights. “The executive director of Frontex has written several letters to the Greek authorities to address incidents that raised his concerns. Two inquiries, including one that was conducted by representatives of national authorities and the European Commission, have found no evidence of violations of human rights in Frontex operations in Greece.”

      The spokesman also denied that officers had always conducted operations while unarmed, saying: “Before this year, Frontex relied exclusively on officers provided by national authorities, who brought their own weapons to the agency’s operational activities. Today, Frontex has its own operational arm, the standing corps, whose core is made up of officers directly employed by the agency who require weapons for self-defence and to protect others.

      “Since Mr Arias left more than half-a-decade ago, Frontex has undergone a massive transformation that included a much bigger focus on cross-border crime, which means a greater chance that our officers may encounter life-threatening situations while patrolling the borders or performing other duties.”

      https://www.theguardian.com/global-development/2021/jun/11/frontex-turning-blind-eye-to-human-rights-violations-says-former-deputy

      #extrême_droite

    • Human Rights in Europe are at a crossroads

      It is not a ‘one-off’. It did not take place six, twelve or eighteen months ago, and now things are better.

      It was just one of 491 incidents since March 2020, in which 14,720 men, women and children have been denied their fundamental human rights by a coastguard armed with assault rifles and behaving like a sea-militia ‘defending’ Greece against innocent, unarmed, and peaceful men, women and children attempting to find safe places to live.

      In the morning of 10 June, a boat carrying 31 people travelled towards Kos. Closing in on Ag. Fokas, on the south east side of the island, the boat was approached by several vessels from the Hellenic coast guard, and forced back towards Turkey.

      If anyone is wondering what a pushback at sea looks like, this is how it’s being carried out. And it is illegal.

      https://videopress.com/v/vPX3Vme3

      This shocking, immoral and illegal practice has become ‘normal’ in the Aegean Sea. Greece carries it out without let or hindrance, while the EU seems unable or unwilling to act.

      Human Rights in Europe are at a crossroads.

      According to the Greek government and Frontex, this isn’t a pushback, but a ‘prevention of entry’.

      There are two major problems with this assessment. First, under international law, no country is allowed to ‘prevent the entry’ of men, women and children not suspected of any crime (as these people are not) and who intend to apply for asylum. Even if the people in this boat had not entered Greek waters, the Greek coastguard would have broken international law, by forcibly preventing people who wish to apply for asylum, from entering Greece.

      But in fact, secondly, these people had in fact already entered Greek water. It cannot be a ‘prevention of entry’ if people have already ‘entered’: it is a pushback. And it is absolutely illegal.

      In the video we can hear one of the officers on the Hellenic coast guard vessel ΛΣ150, say “everyone abide by the rules, because he’s filming”. It’s disturbing that this even needed to be said. First, because what would have happened had this person not had the presence of mind, and technology, to film? What would have happened then? How would the heavily-armed coastguard have responded to these innocent, unarmed people trying to exercise their fundamental human rights? Why did this coastguard, who noticed a person filming, need to advise his colleagues to abide by the law? What did he fear they would do?

      Secondly, the disturbing images we can see in this video are in fact not ‘abiding by the rules’. It appears the coastguard does not understand – or perhaps accept – the rules. This is a video of the Greek coastguard breaking the law, even as one member of the coastguard warns his colleagues not to do something even worse.

      Nor is this an isolated incident.

      It’s how the Hellenic coastguard – and in some cases also Frontex – have been operating for the last 15 months.

      We must demand that Notis Mitarachis, and Fabrice Leggeri, are held to account for their continued, immoral, unacceptable, and illegal activity in the Aegean Sea. We must demand that the EU – or if, as increasingly seems to be the case, the EU is unwilling – the wider international community takes legal action, now, to prevent the Greek coastguard, the Greek government, Frontex and the EU, breaking international law, and shaming the whole of Europe in the process.

      None of this is acceptable. None of it is even beneficial to either Greece or the EU.

      The time to stop this is now. The time to act is now. The EU can and must act. If it refuses, it is time for the international court to prosecute Mitarachis, Nea Dimokratia, Leggeri, Frontex, and the European Commission. Anything else is to further damage, and indeed make a laughing stock of international law, and all our human rights.

      https://aegeanboatreport.com/2021/06/28/human-rights-in-europe-are-at-a-crossroads

    • Communiqué de presse : Frontex a besoin d’une #réorganisation radicale

      Les députés du groupe de travail sur le contrôle de Frontex, sous l’égide de l’eurodéputée écologiste Tineke Strik, ont présenté aujourd’hui en commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen, le rapport sur le rôle de Frontex dans le #refoulement illégal des réfugiés. Un des principaux enseignements est la nécessité d’ une réorganisation radicale de l’agence pour qu’elle respecte les droits humains.

      L’enquête menée par les eurodéputés confirme que Frontex a manqué à ses responsabilités en matière de protection des droits humains aux frontières de l’UE. L’agence avait connaissance de violations des droits fondamentaux commises dans des pays de l’UE avec lesquels elle coopère, et n’a pas réagi face à ces allégations. La direction de Frontex a sciemment ignoré les rapports des journalistes d’investigation et d’ONG, les avertissements internes du personnel et même les séquences vidéo dans lesquelles ces violations étaient visibles.

      Saskia Bricmont, députée européenne Vert/ALE, membre de la commission LIBE et responsable du rapport sur la décharge budgétaire Frontex, déclare :

      “En ne faisant pas respecter les droits fondamentaux aux frontières de l’UE, Frontex a failli à son devoir. L’agence a besoin d’une réorganisation radicale. Je salue le travail d’enquête mené par mes collègues : il est essentiel d’identifier les lacunes et les fautes afin d’y remédier au plus vite.”

      “Le rapport dévoile que Frontex était non seulement conscient des violations des droits fondamentaux, mais n’a de surcroît pas réagi de manière appropriée face à son obligation de prévenir les violations des droits humains. En dépit des différents signaux d’alerte provenant d’acteurs internes et externes, l’agence a fait preuve d’inactivité manifeste, voire de réticence à agir. Nous sommes particulièrement préoccupés par le respect des normes en matière de droits humains dans les opérations menées en Grèce et en Hongrie. Nous demandons au directeur exécutif de suspendre immédiatement les opérations en Hongrie et d’évaluer les opérations en Grèce.”

      “Il existe des signes clairs de mauvaise gestion : les rapports internes faisant état de violations des droits fondamentaux ont été ignorés, le recrutement des agents spécialisés dans les droits fondamentaux a été retardé et reste incomplet. Nous ne croyons pas en la capacité de l’actuel directeur exécutif, Fabrice Leggeri, à résoudre les problèmes que nous avons exposés. M. Leggeri a induit le Parlement européen en erreur à plusieurs reprises et a encouragé une culture d’impunité, tout en continuant à nier l’existence des refoulements illégaux.”

      “Notre rapport exhorte le Conseil d’administration de Frontex à reconsidérer la position de M. Leggeri et de l’ensemble de la direction générale. Dans un tel contexte, la décharge budgétaire ne doit pas être octroyée à l’agence. Par ailleurs, il est temps que les États membres assument leur responsabilité commune dans la défense des valeurs européennes en matière de gestion des frontières et le respect des droits fondamentaux.”

      https://twitter.com/saskiabricmont/status/1415611092894724097

      Recommandations du #rapport :

      – Frontex ne doit effectuer des opérations conjointes qu’avec des pays qui agissent dans le plein respect des droits fondamentaux. Pour remplir cette obligation, Frontex devrait surveiller l’ensemble de la zone opérationnelle et enquêter sur tous les incidents ou autres indications de non-conformité.

      – Si un refoulement est signalé à Frontex, l’agence ne devrait pas seulement enquêter en s’appuyant sur les réponses des autorités gouvernementales, mais également vérifier les informations fournies.

      – La Commission européenne devrait conditionner le financement européen de la gestion des frontières au respect des droits fondamentaux par l’État membre concerné.

      https://saskiabricmont.eu/frontex-besoin-reorganisation-radicale
      #frontières #asile #migrations #réfugiés

      –—

      Réaction de Frontex :

      Frontex welcomes report by the Scrutiny Working Group

      Frontex welcomes the report by the Scrutiny Working Group and its conclusions which reaffirmed that there is no evidence of the Agency’s involvement in any violation of human rights.

      The agency has been working with the Parliament’s scrutiny group in an open and transparent manner, sharing information and receiving the MEPs during an online visit to Frontex. The agency remains committed to cooperating with the European Parliament.

      “I acknowledge the conclusion of Parliament’s fact-finding scrutiny and its recommendations. Frontex is a bigger, more complex organisation than a couple of years ago, so a system that was designed in the past needs to undergo further transformation. The report underlined the challenges of the Agency’s transformation in a more and more complex security environment,” said Frontex Director Fabrice Leggeri.

      “We are determined to uphold the highest standards of border control within our operations. We will look into the recommendations and see how we can implement them to further strengthen the respect of fundamental rights in all our activities,” he added.

      Frontex has completed two stages of the inquiry into last autumn’s media allegations. Both an internal inquiry and the report by a special working group appointed by the Management Board (with Commission and Member states representatives) have found no evidence of any Frontex involvement in violation of human rights.

      The agency has already taken on board many of the recommendations issued by the working group, upgraded its reporting mechanism and reinforced its operational coordination centres to improve information exchange. It will continue working towards an effective and transparent management of EU external borders in full respect of fundamental rights.

      Recent events at the European Union’s external borders have shown that Frontex is an essential assistance for Member States and the whole EU in situations of increased migratory pressure. Our security environment is increasingly volatile and complex.

      Today, Frontex has officially launched its rapid border intervention at Lithuania’s border with Belarus and deployed standing corps officers and equipment to help secure EU’s common external border.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/frontex-welcomes-report-by-the-scrutiny-working-group-0AQJWY
      https://twitter.com/Frontex/status/1415654854412877824

    • EU border agency ‘has failed to protect asylum seekers’ rights’

      Author of European parliament report says Frontex agency’s director should resign or be sacked

      The EU border agency has failed to protect the human rights of asylum seekers, according to a damning European parliament report on the organisation.

      After a four-month investigation by MEPs the report’s author, Tineke Strik, told the Guardian, that Frontex “did not fulfil its human rights obligations and therefore did not address and therefore did not prevent future violations”.

      Strik, a Dutch Green MEP, wants the agency’s director, Fabrice Leggeri, to resign or be fired, but the special cross-party group of eight MEPs, spanning rightwing nationalists to the radical left, that was convened to investigate Frontex has not made that call.

      Speaking before the report was released on Thursday, Strik continued: “We should consider in the end, can we have confidence in this executive director to really implement those recommendations [in her report] and really change it into a human rights sensitive agency? My group [Green MEPs], we don’t have confidence in him any more. We think it would be sound if the management board would draw the same conclusion and start the search for a new executive director.”

      Once an obscure EU agency, Frontex has become a central pillar of EU border management. After more than a 1.2 million people sought asylum in the EU in 2015, European leaders agreed to give the Warsaw-based organisation more staff and money, a point of consensus in the often fraught EU debate on how to manage migration. By 2027, Frontex will have 10,000 border and coastguards, while its budget has already increased more than 19-fold since its creation in 2006.

      But the agency has come under growing scrutiny over its role in alleged pushbacks in the Aegean Sea, with dozens of human rights organisations calling for it to be abolished.

      Last year Frontex was accused of complicity in forcing back asylum seekers in breach of international law, after video footage emerged of one of its ships creating waves that drove back a dingy in the Aegean Sea crammed with people. That footage came through a joint investigation by Lighthouse Reports, Bellingcat, Der Spiegel, ARD and TV Asahi, which said it had found six incidents where the agency was directly involved in a pushback in the Aegean or in close proximity to one.

      The committee said they had not found “conclusive evidence” that the agency was involved in pushbacks but concluded Frontex had failed to investigate such reports promptly. “As a result, Frontex did not prevent these violations, nor reduced the risk of future fundamental rights violations,” said the report.

      Strik said it was “pretty clear that [Frontex] were at least aware of what was going on” in the Aegean Sea. The agency’s investigations were “very superficial”, she said. “They asked for a response from the [Greek] government and when the government denied [pushbacks] the case was closed.”

      She said Frontex’s modus operandi was to rely on the word of the EU member state it was working with. “They end up asking the government, the host member state, and they almost always accept this response. Our conclusion is that Frontex did not fulfil its human rights obligations and therefore did not address and therefore did not prevent future violations.”

      The agency had repeatedly failed to respond to reports of rights violations from inside the organisation and external organisations, the MEPs said.

      The blame is placed largely on Leggeri, a former senior official in France’s interior ministry in charge of illegal migration, who has been the agency’s executive director since 2015. He has been singled out for criticism for shoring up his own power base within the agency, while failing to recruit all 40 fundamental rights monitors as required by EU law.

      MEPs found that Leggeri had appointed 63 staff to his private office, a number that far exceeds the average. By contrast, Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, has 30 staff in her private office. “We contrast that in the way he acts with the monitors, only delaying and undermining, yet he provides for an amazing number of staff measures for his own cabinet,” Strik said.

      The MEPs concluded that Leggeri had delayed the recruitment of three executive directors required under EU law that might have checked his power.

      “That results in a complete lack of checks and balances within the organisation and of course we blame the executive director for that, but also the management board because the management board is overall responsible for good governance in the organisation,” Strik said.

      EU member states, she said, needed to make sure their representatives on the Frontex management board had the required expertise in fundamental rights and a direct line to ministers.

      “One of the problems,” she said, was that Frontex was conceived as a security rather than a rights organisation. EU member states found the agency reassuring: “[They] talk about threats at the border. They always call for Frontex. Maybe as reassurance for their own population, ‘we have secured your borders and we have made you safe’.”

      She said there was a perception inside and outside the agency that upholding human rights was in conflict with border control. “Some of the actors still perceive that when you start acting on fundamental rights, then you become less effective on border control … [Frontex] needs to do both and it’s possible to do both at the same time, so it’s a non-discussion actually.”

      The Guardian has contacted Frontex for a response to the European parliament’s report. The agency has always denied any involvement or knowledge of illegal pushbacks.

      https://www.theguardian.com/world/2021/jul/15/eu-border-agency-has-failed-to-protect-asylum-seekers-rights

    • Frontex wusste von Menschenrechtsverletzungen – und tat nichts

      Monatelang haben EU-Parlamentarierinnen und Parlamentarier SPIEGEL-Enthüllungen zu illegalen Pushbacks von Flüchtlingen in der Ägäis untersucht. Der Bericht ist eine Abrechnung mit Frontex-Direktor Leggeri – er soll belastendes Material vernichtet haben.

      Monatelang haben EU-Parlamentarierinnen und Parlamentarier SPIEGEL-Enthüllungen zu illegalen Pushbacks von Flüchtlingen in der Ägäis untersucht. Der Bericht ist eine Abrechnung mit Frontex-Direktor Leggeri – er soll belastendes Material vernichtet haben.

      Der europäischen Grenzschutzagentur Frontex lagen Beweise für mutmaßlich illegale Pushbacks durch griechische Grenzschützer vor, die Agentur hat es jedoch »versäumt, die Grundrechtsverletzungen anzusprechen und zu verhindern«. Das ist das Ergebnis einer monatelangen Untersuchung des Europaparlaments.

      Eine Prüfgruppe unter Beteiligung aller Fraktionen hat untersucht, was Frontex von den illegalen Pushbacks von Flüchtlingsbooten in der Ägäis wusste – und ob Frontex-Chef Fabrice Leggeri angemessen auf die Rechtsbrüche reagiert hat. Der Bericht der Arbeitsgruppe, den der SPIEGEL vorab einsehen konnte, liest sich wie eine Abrechnung mit Leggeri. Er zeichnet das Bild eines Direktors, der sich für die Einhaltung von Menschenrechten an den EU-Außengrenzen kaum interessiert und alles tut, um Verstöße zu vertuschen. Auf 17 Seiten listen die Abgeordneten seine Verfehlungen auf.

      Leggeri ignorierte sämtliche Hinweise

      Frontex habe öffentliche Berichte über Menschenrechtsverletzungen an den EU-Grenzen generell abgetan, heißt es im Report. Auch auf interne Informationen über mutmaßliche Rechtsbrüche habe die Agentur nicht angemessen reagiert. Leggeri ignoriere die Stellungnahmen und Anfragen seiner Grundrechtsbeauftragten und des sogenannten Konsultativforums. Diese sollen eigentlich dafür sorgen, dass die Agentur die Rechte von Asylsuchenden achtet.

      Trotz zahlreicher Berichte über mutmaßliche Rechtsbrüche in der Ägäis habe Leggeri nie umfassend erwogen, den Frontex-Einsatz zu beenden, oder überlegt, wie er die Menschenrechtsverletzungen verhindern könne. »Im Gegenteil, der Exekutivdirektor behauptet weiterhin, dass ihm keine Informationen über Grundrechtsverletzungen bekannt sind«, schreiben die Parlamentarierinnen und Parlamentarier.

      Darüber hinaus habe Leggeri das Parlament lange Zeit nicht angemessen informiert. Bei seinen Auftritten im Ausschuss habe der Frontex-Direktor Informationen über einzelne Pushbacks verschwiegen. In mehreren Fällen seien Grenzbeamte davon abgebracht worden, Rechtsbrüche mittels eines sogenannten »Serious Incident Reports« an die Frontex-Führung zu melden. Selbst die Einstellung von 40 Grundrechtsbeobachtern, die die Grenzbeamten kontrollieren sollen, habe Leggeri erheblich verzögert. Sie seien noch immer nicht vollständig rekrutiert.

      Frontex machte sich bei Menschenrechtsverletzungen zum Komplizen

      Die Untersuchung des Europaparlaments ist eine Reaktion auf Enthüllungen des SPIEGEL. Gemeinsame Recherchen mit den Medienorganisationen Lighthouse Reports, Bellingcat und dem ARD-Magazin »Report Mainz« zeigten, dass Frontex in der Ägäis in illegale Pushbacks verwickelt ist und sich bei griechischen Menschenrechtsverletzungen zum Komplizen gemacht hatte.

      Frontex-Beamte, darunter auch deutsche Bundespolizisten, stoppen in der Ägäis Flüchtlingsboote, bevor sie die griechischen Inseln erreichen, und übergeben sie an die griechische Küstenwache. Die Grenzschützer setzen die Geflüchteten anschließend systematisch auf dem Meer aus – entweder auf aufblasbaren Rettungsflößen oder auf Schlauchbooten, in denen sie den Motor entfernt haben. So stellen sie sicher, dass die Flüchtlinge nicht erneut griechische Gewässer erreichen können. Oft wenden die griechischen Beamten bei den Aktionen Gewalt an, stechen auf die Schlauchboote ein oder schießen ins Wasser. Bei mindestens sieben Fällen waren Frontex-Einheiten bei solchen Pushbacks in der Nähe oder in sie verstrickt.

      Pushbacks im Mittelmeer: Wie Frontex in Verbrechen verstrickt ist

      Griechische Grenzschützer schleppen Flüchtlinge systematisch aufs offene Meer zurück. Recherchen des SPIEGEL und seiner Partner zeigen, wie Frontex in die illegalen Operationen verwickelt ist. Sehen Sie hier den Film.

      In der Nacht vom 18. auf den 19. April zeichnete Frontex aus der Luft auf, wie die griechische Küstenwache Flüchtlinge auf ein Boot ohne Motor setzte und wegfuhr – ein klarer Rechtsverstoß, der die Menschen in Lebensgefahr brachte. Die Aufarbeitung des Pushbacks vom 18. April übernahm Leggeri persönlich. Dem Parlament verschwieg er den Pushback zunächst. Stattdessen stufte er den Vorfall nachträglich so ein, dass die Grundrechtsbeauftragte der Agentur fortan nicht mehr beteiligt war.

      Leggeri ließ offenbar belastendes Material vernichten

      Einer der brisantesten Vorwürfe im Bericht des Europaparlaments bezieht sich auf den Pushback in jener Nacht. Demnach wies Leggeri die Grundrechtsbeauftragte persönlich an, alle Informationen zu löschen, die sie zu dem Vorfall gesammelt hatte. Nach SPIEGEL-Informationen soll dies aus internen E-Mails hervorgehen, die die Abgeordneten einsehen konnten.

      https://www.spiegel.de/ausland/gefluechtete-in-griechenland-frontex-wusste-von-menschenrechtsverletzungen-u

  • Exposition de Winshluss : « Interférence retroactive » | Les Requins Marteaux
    https://www.lesrequinsmarteaux.com/evenement/exposition-de-winshluss-interf%C3%A9rence-retroactive
    Extrait de l’intention de #Winshluss à propos de l’exposition Interférence rétroactive :

    "J’ai un projet, Interférence rétroactive, né de ce sentiment étrange, partagé par nombre d’entre nous, d’être dans un film. Ce moment unique que nous vivons a transformé notre vision du monde, ou plutôt, l’a brouillée. La fiction et la réalité semblent fusionner jusqu’à devenir ce que l’on pourrait nommer de la « réaliction ». Je vais donc remonter aux sources de mes premiers grands traumas artistiques. Je veux parler des films qui m’ont marqué enfant et adolescent. Il ne s’agit pas uniquement de chefs-d’œuvres, certains sont même des séries Z avérées. Mais ces films sont à l’origine de mon univers, de ma psyché. Leur dénominateur commun ? Ce sont des films de genre. Horreur, violence, action, science-fiction, apocalypse...
    (...)
    Je vais réaliser, à « ma manière », les affiches des films qui m’ont marqué, mais aussi de films inventés ou rêvés. Je veux jeter le trouble entre la réalité et la fiction. Notre quotidien a basculé dans l’extraordinaire et ceci bien avant cette pandémie mondiale. Que l’on prenne les attentats du 11 septembre, Fukushima, l’exode massif de migrants... Tout est matière à souligner l’ambiguïté d’un monde qui scénarise sa propre chute dans un mélange de stupeur et d’effroi."

    http://www.galerie-vallois.com/exposition/interference-retroactive

    la mort, père & fils
    https://www.youtube.com/watch?v=bLSMjx1JayE


    The dead, dad & son by Denis Walgenwitz and Winshluss
    Awarded in Annecy Festival 2018 : Prix du jury junior pour un court métrage
    #bandes_dessinées #film_d'animation #les_requins_marteaux

  • #Municipales_2020 : les alliances #LREM - #LR ou le retour du #clivage #gauche / #droite ?

    À #Clermont-Ferrand, comme à #Bordeaux, à #Lyon ou encore à #Aurillac, beaucoup de candidats de #La_République_en_marche (LREM) s’allient au second tour avec #Les_Républicains (LR) pour contrer la gauche. Pourtant, ces #alliances ne font pas l’unanimité dans les deux forces politiques, obligeant les candidats à revoir leur programme du premier tour.

    On est face à un jeu politique classique qui montre que l’ancien monde est toujours d’actualité et que le clivage gauche-droite n’est en rien dépassé.

    Cette vision d’un clivage obsolète n’est pas innocente : elle est très dépendante d’une volonté d’affirmer que « l’entreprise Macron » inaugure un monde nouveau, il s’agirait d’une rupture fondamentale introduisant en France un nouveau système partisan avec un parti dominant au centre de l’échiquier politique.

    De fait, l’électorat d’Emmanuel #Macron de 2017 n’était pas du tout « #ni_droite_ni_gauche », il acceptait autant que les autres électorats de se situer sur une échelle gauche-droite et il choisissait souvent la position au centre de l’échelle (39 %) ou les positions voisines de centre gauche (27 %) ou de droite modérée (21 %), d’après l’enquête post-électorale « French Election Study » (FES 2017).

    Au moment des législatives, la nomination d’un premier ministre issu de la droite juppéiste, en la personne d’Edouard Philippe, avait contribué à siphonner l’électorat de droite. La République en marche (LREM) gagnait très largement la majorité absolue à l’Assemblée nationale, mais sur des profils de candidats très diversifiés, ce qui laissait présager la montée des divisions internes et… un avenir incertain. Les Républicains demeuraient malgré tout la première force d’opposition parlementaire.

    Comment a-t-on pu en arriver, trois ans plus tard, à des compétitions de second tour municipal où la majorité présidentielle pactise avec la première force d’opposition ? Même si les politiques suivies par le président ont de plus en plus été marquées à droite, le phénomène demande des explications.
    Aux européennes, LREM voulait surtout s’opposer au Rassemblement national

    Au moment des élections européennes de 2019, la majorité présidentielle résistait plutôt bien, réunissant 22,4 % des suffrages (contre 24 % pour Emmanuel Macron au premier tour présidentiel), mais était devancée par le Rassemblement national (23,7 %), ce qui semblait annoncer un système partisan opposant deux forces centrales, LREM et le Rassemblement national, alors que Les Républicains (avec seulement 8,5 % des suffrages) et la gauche semblaient en perdition. Le résultat de LREM s’expliquait avant tout par un glissement d’électeurs de droite vers la parti présidentiel alors qu’il perdait des électeurs de gauche.

    Depuis les européennes de 2019, la division s’est progressivement concrétisée à LREM, notamment autour du projet de réforme des retraites, jugé très bon par certains, trop libéral par d’autres. LREM a perdu récemment la majorité absolue à l’Assemblée. Des députés ont quitté de manière isolée le groupe parlementaire et d’autres sont partis en créant deux nouveaux groupes minoritaires : « Ecologie, démocratie, solidarité », plutôt à la gauche de l’axe central gouvernemental, l’autre, « Agir ensemble », plutôt sur sa droite. Au même moment, une cinquantaine de députés LREM ont lancé l’association « En commun » pour peser dans les débats internes à la majorité sur la « transition écologique et sociale ».

    Les élections municipales n’étant, en général, pas favorables au pouvoir en place, elles s’annonçaient très difficiles pour LREM. D’autant que le parti présidentiel avait jusque là très peu d’élus municipaux, puisqu’il n’existait pas en 2014. Il ne disposait donc que de quelques maires ralliés après 2017 comme Gérard Collomb à Lyon ou Jean‑Louis Fousseret à Besançon.

    Une possible implantation communale du parti présidentiel apparaissait d’autant plus difficile que les maires sortants étaient, en général, à la vielle des élections, assez bien perçus par leurs électeurs.
    L’échec de l’implantation locale de LREM

    Avec la crise du Covid-19, le premier tour municipal faillit être repoussé alors que le confinement de la population se mettait en place. L’abstention a donc atteint un niveau historique (55,7 % contre 36,5 % en 2014).

    Les résultats mettent en évidence une prime aux maires sortants, un nombre assez important de maires, qu’ils soient membres du Parti Les Républicains (LR) (comme à Troyes), socialistes (comme à Denain, Cahors, Bourg-en-Bresse, Pantin, Alfortville), Rassemblement national (RN) (comme à Hénin Beaumont, à Beaucaire, à Béziers) étant réélus. D’autres édiles sont en ballotage favorable comme à Paris, Nantes et Rennes.

    Les conseils municipaux ont été élus dès le premier tour dans plus de 90 % des communes françaises (essentiellement celles de taille limitée). On n’observe pas de rupture électorale avec les résultats de 2014, pas de raz de marée du « nouveau monde » pour reléguer l’ancien aux oubliettes de l’Histoire. Pour LREM, on est très loin de l’euphorie des législatives de 2017. Le parti peine à s’imposer et à s’implanter, même dans des villes qui lui étaient pourtant favorables dans les scrutins précédents. Ainsi, ses listes à Paris, minées par la division, font des scores décevants, 17,3 % pour Agnès Buzyn (LREM), 7,9 % pour Cédric Villani (dissident LREM).

    Pour le second tour, les espoirs de gains de villes importantes sont rares. Derrière Edouard Philippe, la liste LREM pourrait cependant l’emporter au Havre mais dans un duel serré contre une liste communiste.

    Si LREM échoue à s’implanter, les écologistes profitent fortement de ce premier tour, ce qui prolonge leur succès des européennes de 2019 et s’explique par les préoccupations renforcées des Français pour l’écologie de proximité.

    Cet échec au niveau local pousse LREM à trouver chez Les Républicains (LR) de nouveaux alliés leur permettant de remporter plus de communes au second tour.
    Ententes entre gauche et EELV, LR et LREM : des répercussions nationales ?

    Le scrutin du 28 juin concerne donc surtout les grandes villes, soit un tiers de la population française. Les enjeux de ces élections sont considérés comme locaux par beaucoup d’électeurs qui votent en fonction des programmes et de la personnalité des candidats, plutôt qu’en fonction de leurs appartenances partisanes. Mais on pourra cependant probablement tirer quelques enseignements de portée plus générale.

    https://twitter.com/lemondefr/status/1275099666712068098?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

    Les alliances entre listes se sont fait dans des négociations surtout locales, sans grande régulation nationale, du fait de l’affaiblissement des partis. On trouve de nombreuses alliances entre listes écologistes et listes de gauche, constituant un « front de gauche écolo », contre lequel l’alliance LREM-LR va tenter de se dresser.

    Cette stratégie souvent vert-rose, alors qu’elle était plutôt rose-verte autrefois du fait de la domination socialiste, semble pouvoir être payante. Cette union pourrait s’imposer dans plusieurs grandes villes.

    Les Verts ne dirigeaient un grand exécutif municipal qu’à Grenoble, mais pourraient gagner Lyon, Strasbourg, Poitiers, Besançon, Bordeaux, Toulouse, Tours. Ils menacent Martine Aubry à Lille. Les résultats à Marseille restent très incertains, ils se jouent sur 8 secteurs avec des alliances variées, résultat des tensions internes aussi bien à gauche qu’à droite. Marseille pourrait basculer à gauche, ce qui serait un désaveu fort des politiques menées par Jean‑Claude Gaudin.

    Face à la dynamique écologiste souvent appuyée par les autre partis de gauche, LREM et Les Républicains se sont aussi souvent unis pour le second tour, comme à Bordeaux, Strasbourg, Tours et même Lyon. Les alliances entre LREM et la gauche au premier et au second tour sont rares et concernent des villes plus petites. Ce qui confirme l’évolution à droite de la majorité depuis 2017.

    On verra donc dimanche prochain s’opposer le plus souvent une alliance LR-LREM à une alliance EELV-gauche. Le clivage gauche droite semble donc bien structurer cette élection locale. C’est à l’intérieur de chaque camp que les équilibres ont bougé par rapport au passé, avec la montée des écologistes d’un côté, et celle d’un parti centriste de l’autre.

    Ce rapprochement – municipal – entre LR et LREM avait été envisagé il y a déjà plusieurs mois. Mais du fait de récriminations nombreuses chez les Républicains, craignant d’y perdre leur âme et d’être vassalisés, cela n’avait pas abouti.

    https://www.youtube.com/watch?v=se-IhgHd_CI&feature=emb_logo

    Le risque de nombreuses victoires de l’écologie rose et rouge le 28 juin a donc poussé les listes en difficulté à s’unir pour espérer sauver des villes. On verra dimanche soir si cette stratégie aura convaincu les électeurs.
    Une alliance LR-LREM au-delà des municipales, pour faire barrage à la gauche et au RN ?

    L’implantation municipale du Rassemblement national (RN) reste timide. S’il a réussi à maintenir ses quelques fiefs, il n’est que rarement en position de s’imposer au second tour. Perpignan est la seule ville, traditionnellement de droite, où le Rassemblement peut espérer l’emporter, Louis Aliot ayant obtenu 35,7 % des suffrages, loin devant le sortant LR.

    On affirmait il y a quelques années que le système partisan avait de fortes chances d’évoluer d’un système bipartisan avec alternance entre les deux grands partis de gouvernement vers un système tripolaire opposant gauche, droite et Rassemblement national (RN). Depuis 2017, on semblait s’acheminer vers un duopole entre République en marche (LREM) et Rassemblement national (RN).

    Avec ces municipales, on semble voir émerger un tripode un peu nouveau, avec des écologistes unis à d’autres forces de gauche, une alliance entre LREM et Les Républicains, et, toujours isolé, le Rassemblement national (RN).

    L’alliance entre La République en marche (LREM) et Les Républicains n’est-elle que conjoncturelle pour faire face à la progression écologiste ou bien aura-t-elle un véritable impact sur les présidentielles de 2022 ? Et auparavant, sur les départementales et les régionales prévues – théoriquement – en 2021 ?

    Les alliances électorales municipales peuvent rester longtemps différentes des coalitions nationales, comme le maintien d’ententes locales de gauche, alors que la désunion faisait rage au plan national, l’a démontré ces dernières décennies.

    On peut penser que l’exécutif aimerait bien vassaliser Les Républicains et peut pour cela chercher à étendre la majorité lors de remaniements ministériels. Mais une partie des Républicains résistera certainement.

    Pour les présidentielles de 2022, face à Emmanuel Macron, il est vraisemblable que Les Républicains voudront faire entendre leur différence et qu’ils choisiront donc un candidat pour les représenter au premier tour. Tout dépendra ensuite des résultats. C’est avec la qualification de deux candidats pour le « scrutin décisif » que les désistements et les alliances pour gouverner au cours du prochain quinquennat pourront se nouer.

    https://theconversation.com/municipales-2020-les-alliances-lrem-lr-ou-le-retour-du-clivage-gauc
    #élections_municipales

  • FT Interview: Emmanuel Macron says it is time to think the unthinkable
    https://www.ft.com/content/3ea8d790-7fd1-11ea-8fdb-7ec06edeef84

    “I never imagined anything because I’ve always put myself in the hands of fate,” he says. “You have to be available for your destiny . . . so that’s where I find myself, ready to fight and promote what I believe in while remaining available to try and comprehend what seemed unthinkable.”

    #les_ravages_de_la_drogue

  • Entretien exclusif avec Fatima E. : « Je ne voulais pas craquer devant les enfants »
    via CCIF – Collectif contre l’islamophobie en France
    https://www.islamophobie.net/2019/10/15/entretien-exclusif-avec-fatima-e-je-ne-voulais-pas-craquer-devant-les-

    Comment je vais… Fatiguée, j’ai peur de tout. Parfois le visage de cette dame me revient, j’ai des frissons et je tremble. Sincèrement, ils ont détruit ma vie… Moi je suis une adulte, je peux encore encaisser tout ça. Devant mes enfants, je fais comme si tout allait bien. Je suis obligée de rire avec mon fils de cette histoire. On regarde la photo, et je le taquine en lui disant qu’il est devenu une star. Je veux qu’il passe à autre chose. Mais moi, la première nuit, je me suis réveillée une dizaine de fois dans la nuit, avec une boule au ventre. J’étais en train de réaliser ce qui s’était passé. Je reprenais conscience, en fait.

    #islamophobie #racisme #RNcisation

    • J’ai parlé avec la maman d’un autre enfant qui participait à cette sortie scolaire, et elle m’a parlé de son fils en disant que depuis ce weekend, il a la rage et la haine. Je lui ai répondu que c’est exactement ce que veut l’élu du RN. Il vient de détruire tout un travail que je faisais indirectement auprès de cette classe, dont les élèves d’origine immigrée étaient parfois dans une attitude de penser que la France était contre eux et qu’ils sont rejetés. Et moi j’ai toujours argumenté contre ce discours. J’essayais tout le temps de les rassurer. Quand on est sortis du conseil régional, ils sont venus vers moi pour me dire : « Tu vois, on te l’avait dit ! Ils ne nous aiment pas ! ». Et là, je ne pouvais même plus parler. Les enfants sont venus là pour apprendre : qu’ont-ils appris ?

    • Je prends les escaliers, je descends et je tombe face à Karine Champy [ndlr. élue qui était auparavant au FN]. Et là elle commence à m’attaquer : « Vous êtes contente ?! Vous avez réussi votre coup ? » Et elle commence à monter les escaliers en criant. Je lui dis que si elle veut parler, qu’elle me parle convenablement. Là elle redescend, très énervée, et s’approche de moi : « Vous allez voir, on va gagner. Les Russes vont arriver ! ». Je vous avoue que je n’ai pas du tout compris pourquoi elle m’a dit ça… Elle gesticulait beaucoup, et était à la limite de me bousculer. En y réfléchissant, je suis sûre qu’elle voulait me provoquer physiquement pour que je réagisse.

      #les_russes_vont_arriver

      au conseil régional ladite Karine Champy est membre de la commission chargée entre autres de « laïcité - lutte contre les discriminations » (sic).
      https://www.bourgognefranchecomte.fr/node/135

    • A toi, le petit garçon qu’un élu de la République a fait pleurer parce qu’il s’en est pris publiquement à ta maman, je veux te dire que ce n’est pas cela la République. Dijon est la ville où j’ai grandi, alors je ne veux pas que tu gardes ce souvenir amer de ce vendredi.

      Sèche tes larmes et sois fier de ta maman, fier de qui tu es, de ta famille et aussi de ton pays. Rassure-toi, nous sommes légions derrière toi pour faire face à ces discours de haine du quotidien, qui montent résistiblement.

      Il faut que tu le saches, ce n’est pas cela la promesse républicaine. Oui, ta maman peut s’habiller comme elle le veut et t’accompagner avec tes camarades lors des sorties scolaires, sans se faire moquer ou attaquer comme une dangereuse « provocatrice communautariste » comme l’a traitée M. Julien Odoul.

      Nos lois, tout comme l’article 6 du règlement du Conseil Régional invoqué par M. Odoul le disent clairement : « La présidente de région peut interdire l’accès à une personne ou à un groupe de personnes dont le comportement est susceptible de troubler le déroulement d’une séance ».

      Ta maman ne perturbait pas la séance, elle avait à cœur de te montrer comment fonctionne une assemblée démocratiquement élue, au pays des droits de l’Homme. Le perturbateur de séance, c’était lui, celui qui a attaqué ta maman pour qu’on le remarque et non pas l’inverse.

      Sous prétexte d’être un élu, il pervertit les textes de loi et confond la laïcité avec la censure. La laïcité, ce n’est pas se moquer des autres ou leur interdire l’entrée des lieux de la République, la laïcité, c’est un concept fragile mais qui nous permet de vivre ensemble, en toute liberté.

      Dans l’ordre laïque, la place de chacun est respectée et la liberté de chacun est reconnue, ce qui permet l’apprentissage de la liberté réelle : être reconnu par l’autre comme son égal, en tant que sujet libre. La laïcité est un terreau fertile pour l’apprentissage des lois en assurant que la citoyenneté transcende les identités individuelles. La laïcité doit pouvoir donner à tout citoyen le sentiment d’appartenance à une communauté libre, où le respect de sa personne se fait à priori sans distinction et sans prérequis. C’est le rôle de l’éducation républicaine promulguée par la France : montrer le caractère universel et l’aspiration de tous à la liberté.

      C’est ce cadeau qu’à voulu te faire ta maman, en t’accompagnant voir le fonctionnement d’une assemblée libre. Ne laisse pas un idiot te le gâcher, cette République est la tienne, la mienne, et aussi la sienne. On peut ne pas être d’accord entre tous les citoyens, mais jamais le fantasme ne fera la loi.

      Un jour, tu te poseras peut être la question de la foi religieuse, tu douteras même peut être de l’existence d’un dieu, ce sera ta vie, tu te poseras toutes les questions que tu voudras.

      Mais ne doute jamais de l’amitié et du soutien de nous tous, qui avons pleuré avec toi ce jour là.

      https://www.lemondemoderne.media/a-toi-le-petit-garcon-quun-elu-de-la-republique-a-fait-pleurer

  • PMA : les Républicains restent profondément divisés
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230919/pma-les-republicains-restent-profondement-divises

    À la veille de l’examen du projet de loi de bioéthique, les députés LR majoritairement opposés au texte, souhaitent éviter de donner une image caricaturale de leur parti. Très peu iront manifester à l’appel de la Manif pour tous.

    #France #Les_Républicains,_Christian_Jacob,_PMA,_loi_bioéthique,_A_la_Une

  • opération « Coup de soleil » chez les requins marteaux


    https://www.lesrequinsmarteaux.com/evenement/op%C3%A9ration-coup-de-soleil

    Quoi de mieux qu’un bronzage agricole pour passer l’été ? Les Requins Marteaux vous offrent un tee-shirt pour un minimum d’achat de 35 € sur la boutique en ligne !

    https://www.lesrequinsmarteaux.com/livres
    #les_requins_marteaux #BD

  • La déroute de LR signe « l’échec de sa stratégie » face à l’extrême droite
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060619/la-deroute-de-lr-signe-l-echec-de-sa-strategie-face-l-extreme-droite

    Après la claque des européennes, où LR a réalisé le pire score de son histoire, la droite n’en finit plus de se disloquer. Trois jours après la démission de Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse a annoncé qu’elle rendait sa carte du parti. #Entretien avec la politiste Florence Haegel sur l’avenir d’une droite en proie à une grave crise existentielle.

    #Les_Républicains,_Laurent_Wauquiez,_Front_national,_droite,_Nicolas_Sarkozy,_Valérie_Pécresse,_Rassemblement_national

  • Éditorial des bulletins d’entreprise (LO) du 27 mai 2019 :
    Après les européennes, il faut que le camp des travailleurs se renforce
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2019/05/28/apres-les-europeennes-il-faut-que-le-camp-des-travailleurs-s

    Le Pen-Bardella et Macron-Loiseau se disent satisfaits des résultats du scrutin européen. Le #RN termine la course en tête, et La République en marche estime avoir limité les dégâts. Tout avait été fait pour que les électeurs pensent qu’ils n’avaient le choix qu’entre le représentant des banquiers et la millionnaire d’#extrême_droite, entre la peste et le choléra. La liste #Les_Républicains enregistre un score faible. Une grande partie des électeurs de droite votent maintenant pour cet ancien ministre de Hollande qu’est #Macron : il mène une politique antiouvrière qui les comble.

    Dans une certaine mesure, le résultat des écologistes témoigne d’une inquiétude légitime sur l’avenir de la planète. Mais, sans une remise en cause du fonctionnement de l’économie, la protection de l’environnement ne peut que buter sur les intérêts des grands groupes capitalistes. Des #Verts à Hulot, les ministres écologistes ont servi d’alibi à bien des gouvernements, plus soucieux des profits de Total et autres pollueurs que de l’environnement.

    Quant aux salariés, aux chômeurs, aux retraités des classes populaires, ils sont largement restés à l’écart du scrutin. Aux abstentionnistes, nombreux dans les communes ouvrières, il faut ajouter les travailleurs immigrés qui, bien que vivant en France et y payant des impôts, sont privés du droit de vote.

    C’est tout le système politique qui est en cause : quel que soit le parti vainqueur dans les urnes, ce sont toujours les capitalistes qui dirigent. Et c’est encore plus criant pour ce Parlement européen, dont on ne sait pas vraiment à quoi il sert.

    Lorsque l’alternance entre la droite et la gauche gouvernementale fonctionnait, cette dernière était encore, par son histoire, liée au mouvement ouvrier, ce qui attirait la sympathie des classes populaires. Mais elle a défendu les institutions, en expliquant aux travailleurs qu’ils pouvaient changer leur sort par le vote. Aujourd’hui, après des années au pouvoir, elle s’est discréditée. En France, le RN de Le Pen s’est renforcé. En Italie, en Hongrie ou en Belgique, d’autres courants politiques xénophobes, partisans de régimes autoritaires, ont également progressé, comme en témoignent les résultats du scrutin.

    Face à cela, certains ont l’ambition de #reconstruire_la_gauche, de revenir au gouvernement pour gérer les affaires des capitalistes, comme l’ont fait Hollande et d’autres.

    Ce n’est pas ainsi qu’on peut s’opposer à l’extrême droite et à sa politique réactionnaire. Ce qu’il faut reconstruire, ce n’est pas la gauche de gouvernement, c’est un parti ouvrier, défendant réellement les intérêts du monde du travail.

    Les capitalistes mènent une guerre sociale. La politique de Macron depuis deux ans, dans la continuité de Sarkozy et de Hollande, en est l’expression. Et d’autres attaques sont à venir, contre les retraites ou contre les chômeurs. Aussi, #le_camp_des_travailleurs n’est pas une formule. Avant d’être un choix politique conscient, c’est une réalité sociale. Et, pour défendre ses intérêts, ce camp doit mener la lutte de classe.

    Pour modestes que soient les résultats de #Lutte_Ouvrière, soit 176 433 voix, ils confirment la présence d’un courant politique qui maintient la tradition révolutionnaire du #mouvement_ouvrier, l’#internationalisme face à la montée du #nationalisme et de la xénophobie. Renforcer ce courant, lui donner la force d’intervenir dans la lutte de classe, est essentiel en cette période d’offensive de la classe capitaliste. Il est indispensable de construire un parti représentant vraiment les intérêts des travailleurs, et qui ne soit pas prêt à les brader pour quelques strapontins ministériels.

    La société est aujourd’hui ravagée par la crise économique et la misère. Elle est sous la menace de guerres et de catastrophes écologiques. L’avidité de la bourgeoisie, la classe qui dirige le monde, la rend incapable de répondre aux problèmes qui se posent à l’humanité. Le fonctionnement du capitalisme exige qu’il renforce et perpétue l’exploitation et l’oppression du prolétariat. Tôt ou tard, cette oppression provoquera des révoltes. C’est à travers celles-ci que la classe ouvrière pourra mettre fin à la domination du grand capital.

    Le monde du travail en aurait la force. Mais il lui manque la conscience de ses formidables capacités. Cette conscience, un parti ayant pour objectif de mener la révolution sociale, un parti communiste révolutionnaire, doit l’incarner. L’avenir du monde du travail et, au-delà, de toute l’humanité en dépend.

  • Wauquiez s’accroche à la tête de Les Républicains
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280519/wauquiez-s-accroche-la-tete-de-les-republicains

    Après la défaite de son parti, qui a réalisé dimanche le pire score de son histoire, Laurent Wauquiez – dont beaucoup à LR demandent la tête – propose des « états généraux » à la rentrée.

    #France #Les_Républicains,_Valérie_Pécresse,_François-Xavier_Bellamy,_droite_française,_Laurent_Wauquiez

  • J’aime beaucoup la série YouTube « Les revues du monde », réalisée et présenté par #Charlie_Danger. De la bonne vulgarisation historique et archéologique, avec notamment des réponses à certaines théories pseudo-scientifiques.

    https://www.youtube.com/channel/UCnf0fDz1vTYW-sl36wbVMbg

    Par exemple, les #règles dans l’histoire :

    https://www.youtube.com/watch?v=3usmGQJFU4U

    Ou les squelettes de diamant (rassurez-vous, il y a aussi les crânes de cristal) :

    https://www.youtube.com/watch?v=qAJ5RoskVB8

    Et de l’historiographie (peut-on faire confiance à l’histoire ? Est-elle objective ?) :

    https://www.youtube.com/watch?v=mBmi5IWuKHg

    Il y a plein de vidéos sensationnalistes sur YouTube, par exemple un nommé Squeezie a fait un truc pipeauteur sur la construction des pyramides (« les égyptologues vont détester cette vidéo ») :

    https://www.youtube.com/watch?v=-8Q2OojFPK0

    auquel « Les revues du monde » répondent :

    https://www.youtube.com/watch?v=mL-6oJC2tcg

    Et ici de l’auto-ironie :

    https://www.youtube.com/watch?v=us2uqn7GYjE

    #histoire #vulgarisation #les_revues_du_monde

  • Quelle est la phrase qui a changé votre vie ?
    https://la-bas.org/5510

    On a tous en tête une phrase prononcée il y a longtemps et qu’on n’a jamais oubliée. Une de ces phrases prononcées par un proche, quelqu’un qu’on croyait un ami, un patron, et qui nous reste en tête encore aujourd’hui. Une phrase avec laquelle on a grandi, et qui nous constitue. Une phrase qui nous porte, qui nous a fait grandir ou contre laquelle on continue de se révolter. Et vous, quelle est votre phrase ? Sophie s’est baladée dans les rues de Paris et a posé la question au hasard de ses rencontres, le 1er jour du printemps.Continuer la lecture…

    #Radio #Les_Rencontres_de_Sophie #Portrait #Société

  • Gilets jaunes : « qu’est-ce que ça a changé pour vous personnellement ? » (01/08)
    https://la-bas.org/5451

    Même si on ne sait pas encore où vont les « gilets jaunes », le mouvement est déjà une victoire. C’est une victoire, car se mettre en mouvement, se mettre en lutte, c’est déjà une victoire en soi. Mais alors qu’est-ce que les « gilets jaunes » ont gagné, à part une dizaine de malheureux milliards d’euros ? Sophie est allée leur poser une question toute simple : quelle est la chose la plus importante que ce mouvement a changé pour vous, personnellement ? Embarquez pour ce road movie radiophonique à la rencontre des « gilets jaunes » bretons, de campement en campement, sur une ligne droite allant de Saint-Brieuc à Brest, en pleine tempête de février.Continuer la (...)

    #Radio #Les_Rencontres_de_Sophie

  • Roses d’acier

    Depuis la naissance de notre fille, Rose, d’improbables bonnes fées veillent sur elle. Elles sont chinoises, travailleuses du sexe et font partie de notre vie. Car mon homme, Tim, bosse depuis dix ans avec elles à Médecins du Monde. Il y a quatre ans, j’étais enceinte quand elles ont créé leur propre association, #Les_Roses_d'acier. Quelques mois plus tard, notre fille est née et on a décidé de l’appeler Rose. Notre Rose et les #Roses_d'acier ont en commun une chanson de pop chinoise, un goût prononcé pour les gâteaux d’anniversaire gonflés à la chantilly, et des histoires de résistance. Entre soirées de karaoké endiablées et manifs de travailleur.se.s du sexe, c’est le récit de cette rencontre miraculeuse et de combats communs. « Nous sommes les Roses d’acier, aux quatre coins du monde, notre sourire s’étend sans jamais rien céder. »

    https://www.arteradio.com/son/61660901/rose_d_acier
    #prostitution #femmes #migrations #France #Chine #audio

    • 21 juin 2015 - Les Roses d’Acier sortent de l’ombre - 铿锵玫瑰

      Extraits de l’intervention d’Aying, présidente des Roses d’Acier, lors de l’Assemblée Générale unitaire qui s’est tenue ce jeudi 18 mai : Je m’appelle Aying, je suis une travailleuse du sexe à Belleville, je suis la présidente de l’association « Roses d’acier », et je suis également sans papier. Aujourd’hui, je représente plus de 300 travailleuses du sexe à Belleville, nous vous remercions d’être là. Le 20 mai au matin, beaucoup de policiers sont arrivés à Belleville, et ont commencé à faire partir des femmes qui travaillaient sur le trottoir. Ils contrôlaient systématiquement les papiers, ils ont pris des photos avec leurs portables privés, certains ont déchiré la copie des papiers pour que les femmes ne puissent plus rester sur le trottoir. Ils ont dit à certaines femmes qu’elles ne pourraient plus travailler ici désormais. Jusqu’à aujourd’hui, tous les jours de 9 heures à 23 heures, les policiers viennent pour empêcher les femmes de travailler. [...] Les policiers ont appris le mot « Pute » en chinois, et ils disent : « Pute ! Dégage ! » Ils contrôlent les femmes même quand elles ne travaillent pas. Les femmes sans papiers ont peur de sortir pour faire leurs courses ou même aller à la pharmacie. Jusqu’à aujourd’hui, 6 femmes parmi nous ont été conduites au centre de rétention. Nous sommes à peu près 300 femmes à travailler à Belleville. Certaines sont là depuis plus de 10 ans. Nous sommes pour la plupart des mères, et même des mères célibataires. Les femmes sont responsables et elles assument cette responsabilité pour leurs familles, leurs enfants. Nous ne voulons simplement pas que nos enfants connaissent les mêmes difficultés. [...] Quelques semaines auparavant, avec quelques femmes travailleuses du sexe nous avons participé à un conseil de quartier du 19e arrondissement, Les élus présents ont énoncé leur engagement à éradiquer les travailleuses du sexe du quartier. Nous y avons été présentées comme des victimes de réseaux de proxénètes et comme une menace pour la sécurité du quartier. Nous aurions aimé dialoguer avec les élus en tant que représentantes des femmes travailleuses du sexe, mais malheureusement, on ne nous a pas offert cette opportunité. Certains partis politiques ont formulé des vœux pour un travail plus social et inter-associatif pour résoudre ces problèmes, mais tout cela a été refusé. Comme si nous éliminer devenait la seule solution. Certains élus ne veulent pas prendre une seconde pour écouter ce que nous avons à dire. Est-ce parce que nous sommes des travailleuses du sexe ? J’aimerais demander de prendre un instant pour nous écouter, même si nous sommes travailleuses du sexe, pour expliquer qu’actuellement les femmes ont plus peur de la police que des agresseurs éventuels. Nous sommes des travailleuses du sexe, mais nous sommes également des mères, des femmes, des chinoises migrantes, et des êtres humains avant tout. Le désir de certains de nous réduire à une seule identité totalisante, nous faire porter toutes ces idées négatives, nous considérer comme une menace et inciter d’autres associations à ne pas travailler avec nous est de la discrimination. Nous sommes également des habitantes du quartier, notre voix doit être considérée, même si c’est une voix de femme, de prostituée, de migrante, refuser de dialoguer avec nous, de prendre en compte notre difficulté, c’est aussi de la discrimination. Nous n’avons jamais demandé de l’aide, et nous sommes responsables de nous-mêmes, de ce que nous faisons de nous-mêmes, pourquoi nous faire subir ce traitement ? La discrétion est primordiale pour les chinoises qui exercent ce métier. Mais maintenant les femmes prennent le risque de sortir de l’ombre, nous avons créé un collectif pour justement dialoguer, avec une dimension sociopolitique, nous allons dans la rue pour manifester et répondre aux médias, tout ça pour dire que nous sommes là, et nous sommes prêtes à regarder les problèmes ensemble. Nous, les femmes chinoises, avons la capacité de réfléchir à la situation et à nos comportements. [...] Mais nous ne pouvons pas réaliser tout cela sans vous ni sans votre soutien. Ce dont nous avons besoin actuellement, ce n’est pas d’argent, d’un bureau, ni d’un regard de pitié, ni de leçons morales, ni d’une curiosité sur nos vies privées, ni du sauvetage de nos âmes mais d’un espace social, sécurisé, non-discriminant, et tolérant ! Un espace social qui nous permette de regarder les problèmes ensemble, de les résoudre ensemble, et de reconstruire ensemble.

      https://www.youtube.com/watch?v=1ji1Cu9zErw

  • Les #rats de #New_York profitent du #climat | #États-Unis
    https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201901/06/01-5210065-les-rats-de-new-york-profitent-du-climat.php

    « À une époque, on disait que c’était la saison des #rongeurs, puis, l’hiver et le froid venant, les rats et les #souris se terraient. Ce n’est plus le cas. Les rongeurs sont maintenant actifs toute l’année », explique Michael Deutsch, entomologiste à l’emploi de la compagnie d’extermination Arrow.

    Dans les villes comme New York, les rats arrêtaient traditionnellement de se reproduire l’hiver, mais, selon M. Corrigan, la hausse des températures leur permet de faire naître une portée de plus par année. « Ça en fait des milliers et des milliers de plus », dit-il.

    Comme les rats sont des vecteurs importants de maladies, les deux spécialistes sont d’avis que les autorités doivent déclarer la guerre aux rats.

  • Vous êtes seul ? Célibataire ? Là-bas vous aide à rencontrer quelqu’un ! (1/4)
    https://la-bas.org/5390

    Comment rencontrer quelqu’un ? Où choper un mec ? Où draguer une fille ? Dans la rue, dans un bar, au bureau ? Sur un site de rencontres, avec une application ? Pour une nuit, ou pour la vie ? Chacun ses trucs, mais au fait, comment font les autres ? Sophie Simonot est allée vous poser la question.Continuer la lecture…

    #Radio #Les_Rencontres_de_Sophie #France #Société #Portrait
    https://la-bas.org/IMG/arton5390.png?1546506938

  • Des BD, des bd, encore des bd

    Comme il est question de bd aujourd’hui sur seenthis, pourriez-vous me recommander des albums ou auteurices que vous estimez. J’en ai lu quelques une bien-sûr mais ma culture bd est très très limitée et comme la médiathèque de chez moi est bien fournie, je devrais pouvoir y trouver des petits trésors. Merci.

  • Il y a le feu chez vous, vous ne pouvez emporter qu’une seule chose : laquelle ? (4/8)
    https://la-bas.org/5308

    Il y a le feu chez vous, vous ne pouvez emporter qu’une seule chose : laquelle ? C’est la question que Sophie Simonot est allée vous poser : huit réponses entendues et inattendues. Et vous, vous avez une idée ?Continuer la lecture…

    #Radio #Les_Rencontres_de_Sophie #Portrait

  • La Comédie du livre de Montpellier met à l’honneur, pour sa 33ème édition, des auteurs néerlandais et flamands. C’est dans ce cadre qu’En traits libres accueille une exposition d’originaux du dessinateur de presse Willem . Vous pourrez admirer plus de 70 dessins de l’auteur, autour de l’actualité de l’année et bientôt publiés dans Macron, L’amour fou à paraître en juin aux Requins Marteaux .

    Le vernissage de l’exposition aura lieu le mardi 22 mai à partir de 18h.

    Mercredi 23 mai à 18h, vous pourrez également assister à la projection de La colère froide de Bernhard Willem Holtrop, film documentaire de Cinta Forger et Walther Crotenhuis, au cinéma Diagonal.
    https://comediedulivre.fr/agenda/la-colere-froide-de-bernhard-willem-holtrop
    Production de l’exposition : 6 pieds sous terre
    Commissariat de l’exposition : Camille Escoubet


    https://comediedulivre.fr/willem
    https://entraitslibres.wordpress.com
    http://6pieds-sous-terre.com
    #Willem #Les_Requins_Marteaux #6pieds_sous_terre #exposition @arno