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  • La nation, la ville, le Nil : des espaces d’identité affirmée

    Le géographe Christophe Meunier poursuit, sur son carnet de recherche Les territoires de l’album. L’espace dans les livres pour enfants, son exploration d’albums pour enfants, avec la lecture de l’ouvrage de recherche Le poussin n’est pas un chien de Mathilde Chèvre (IFPO/IREMAM, 2015, 203 p.) consacré à la littérature pour enfants de langue arabe https://lta.hypotheses.org/740

    Il y a peu paraissait aux éditions Le Port a Jauni, avec l’appui de l’IREMAM[1] et de l’IFPO[2], la thèse de Mathilde Chèvre sous le titre amusant : Le Poussin n’est pas un chien[3]. L’ouvrage est agréable dans sa présentation et d’une richesse indiscutable. L’objet de la recherche de Mathilde Chèvre est la production d’albums pour enfants de langue arabe en Égypte, au Liban et en Syrie depuis 1967. Les années 1970 sont considérées par l’auteure comme un tournant majeur dans ces pays du monde arabe puisqu’il apparaît une mutation dans la production éditoriale. La création qui était jusque-là presqu’exclusivement pédagogique, éducative et ludique développe une nouvelle orientation prenant de plus en plus d’ampleur et qui serait plus politique, linguistique et artistique. Mathilde Chèvre voit naître dans ces années-là et pour ces pays-là « une quête et une affirmation d’identité » (p.14).
    J’ai choisi de concentrer mon attention dans ce billet sur le chapitre III de cet ouvrage, intitulé : « Du petit soldat au témoin impuissant de son temps : l’album et la politique » (p.77 à 107). Cette partie de l’ouvrage s’intéresse tout particulièrement à l’idéologie qui constitue la charpente d’une partie non négligeable du corpus, ces « albums idéologiques, politiques et religieux dont le propos est de délivrer un message, de présenter un projet sociétal idéal à la jeunesse d’un pays et de lui indiquer les modalités d’action pour contribuer à son avènement » (p.77). Ce qui m’a séduit dans les propos de Mathilde Chèvre c’est sa volonté d’associer une idéologie principale marquée par le combat pour la cause palestinienne et la quête identitaire à une idéologie spatiale : la définition d’un territoire, de son identité, le questionnement des frontières, la place des villes et des fleuves dans cette recherche identitaire. Je mettrai donc en exergue dans ce billet trois albums qui m’ont paru intéressants et qui sont remarquablement bien présentés et mis en valeur dans ce chapitre III.

    Les albums décryptés par Mathilde Chèvre évoquent et explorent des dispositifs spatiaux bien connus des géographes : le mur, la ville et le fleuve.

    Mathilde Chèvre arrive à une conclusion pour le moins spatiale : « La ville, la nation et le Nil sont donc des marqueurs identitaires puissants. […] Ils sont des lieux d’expression d’une identité collective » (p.94). Ces constats sont à rapprocher de la définition du lieu donnée par Denis Retaillé et qu’il différencie du site et de la localité.

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