#lesmotssontimportants

  • #Arago Détricotage de la pelote de Maître Eolas sur l’oiseau bleu

    corinne audouin @cocale
    Les chefs de poursuite sont : « participation à un attroupement en vue de commettre des dégradations et/ou violences » et « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire commis en réunion »

    Maître Eolas
    Adoncques les lycéens sont déférés pour participation à un attroupement et intrusion dans un établissement scolaire. Passons rapidement sur la première infraction, elle est très difficile à établir si le prévenu a gardé le silence en garde à vue. Je suis très sérieux.
    Reste intrusion dans un établissement d’enseignement. Kézakode koikaisse que ce délit ? Ah, voilà une belle histoire.

    Ce délit a été créé en 2010 par une proposition de loi (donc initiative parlementaire) de (roulement de tambour) M. Estrosi. Bon, je doute qu’il en ait rédigé une phrase, ça puait le texte gouvernemental porté par un parlementaire , ça évite le Conseil d’Etat et l’étude d’impact.
    Tout projet de loi (initiative gouvernementale) ou proposition de loi (initiative d’un parlementaire) doit comporter un exposé des motifs, qui en gros dit « voilà pourquoi il faut légiférer, et voilà ce que dit cette loi ». Et en l’occurrence, cet exposé des motifs devient, avec le recul, très intéressant. Le voici. : http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1641.asp

    Ainsi donc qu’y lit-on ? Qu’il s’agit de lutter contre le phénomène grandissant des bandes violentes. (fear) Bon on était en 2010, à l’époque, on n’avait que ça et les anarcho-autonomes pour faire trembler la ménagère. Depuis, on a les terroristes pour faire passer les textes sécuritaires, ça va bien mieux. Bref, à l’époque, les bandes de barbaresques envahissaient nos lycées pour y bolosser nos têtes blondes. Lisez le texte. Il ne le dit jamais expressément, mais ça transpire, ça suite : ces bandes sont basanées et viennent des banlieues. Et on crée un délit qui consiste à pénétrer dans un lycée dont on n’est pas élève ou prof. pour protéger nos enfants. Notre jeunesse. Nos lycéens.

    Et quelle surprise (non) : 8 ans après, ce texte, qui a tranquillement roupillé pendant des années parce que les fameuses bandes de pillards mauresques se sont révélés moins partout que prévu, on nous le ressort pour… poursuivre des lycéens qui manifestaient contre une réforme.

    Qu’il y ait eu des dégats, je n’en doute pas. Que des malhonnêtes aient profité de la foule pour casser ou dérober, je veux bien le croire. Mais de là à dire que TOUS les manifestants étaient une bande violente, c’est clairement détourner le texte de son objet initial.

    Et vous savez quoi ? C’est légal. Car l’exposé des motifs, c’est du vent. Ca a autant de valeur qu’une promesse électorale ou qu’un million de bolivars vénézuéliens. Rien. Zib. Keud. Ce qui compte, c’est ce que dit la loi. Et oui, la loi sanctionne quiconque entre dans un lycée sans être élève ou prof. On vous a vendu un texte pour défendre vos enfants, on l’utilise pour poursuivre pénalement vos enfants, pour les ficher, pour les priver de liberté 48h.

    Et ça vaut pour TOUS LES TEXTES. Y compris ceux que depuis 2012 on vous vend au nom de la lutte contre le terrorisme. Regardez le texte sur l’accès aux téléphone chiffrés. Voté par une loi antiterroriste, jamais utilisée dans un dossier terroriste, on le sort pour du droit commun.

    Maintenant, réfléchissez à cela : on a sorti le droit de l’état d’urgence pour le placer dans le droit commun. Ces mesures sont applicables même en dehors des cas de terrorisme. Vous vous sentez toujours à l’abri sous prétexte que vous n’avez rien à vous reprocher ? Vous avez tort. Désormais, vous ne pouvez vous sentir à l’abri que si le gouvernement n’a rien à vous reprocher. Vous comprenez pourquoi les avocats gueulaient, à l’époque. Mais on nous a traité de droitdelhommistes angéliques et c’est passé.

    Bon appétit, chers compatriotes. Dégustez bien la soupe amère que vous avez laissé concocter. Et le jour où ce sera votre tour, gardez le silence. Vous l’avez fort bien fait jusqu’ici.
    Eolas out.

  • #Gaz_de_schiste : ne dites plus « fracturation », mais « massage de la roche »
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/22/gaz-de-schiste-ne-dites-plus-fracturation-mais-massage-de-la-roche_1820407_3

    Christophe de Margerie, le PDG de Total, se pose la question. "Je suis fasciné par la manière dont le terme de « fracturation » a cristallisé les clivages. Aux Etats-Unis, on parle de massaging de la roche. C’est peut-être une idée ?", s’interrogeait-il dans un entretien au Monde, le 11 janvier.

    "Le mot fracturation ne suffit pas à décrire toutes les technologies possibles, ajoutait quelques jours plus tard son homologue de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, devant la presse. Parler de « stimulation » de la roche, c’est déjà moins violent." Et de suggérer d’autres termes encore, comme « brumisation », dans l’espoir que le dossier soit réouvert...

    En 2012, une étude publiée par l’université de Louisiane a effectivement montré que l’opposition à ces techniques était plus faible lorsque le mot « fracturation » était remplacé dans les sondages par des termes comme « injection à haute pression ».