• Hundreds of NGOs and individuals call for the revocation of Libya’s maritime search and rescue zone

    The civil liberties organisation Statewatch has today delivered an open letter [1] with hundreds of signatories to Mr Kitack Lim, Secretary-General of #International_Maritime_Organization (#IMO), calling on him to revoke the Libyan maritime search and rescue (SAR) zone [2] in order to prevent the so-called Libyan Coast Guard undertaking ’pull-backs’ of migrants to Libya, where they face violence, abuse and mistreatment.
    The letter, drafted by Statewatch and Osservatorio Solidarietà [3] demands that the Libyan SAR zone, which was declared in December 2017 and has been operative since mid-2018, be struck off from international records for five key reasons:

    – the country cannot be considered a safe port in which to disembark people, a requirement of international law;
    - the Libyan Coast Guard and the Libyan Maritime Rescue Coordination Centre do not have the requisite capabilities to conduct operations of their own accord, often relying on the technical assets of the EU and/or its member states, in particular Malta and Libya, to coordinate operations;
    - the Libyan Coast Guard’s membership includes persons identified as being or having links with human traffickers and its missions frequently involve ill-treatment of those ’rescued’;
    - the IMO’s declaratory procedure, which allows states to claim a SAR zone unless other state parties object, has been used to undermine fundamental principles such as the right to life and the duty to assist in rescues at sea, with EU member states relinquishing their duties in pursuit of immigration policy goals;
    – the existence of a Libyan SAR zone is being used to criminalise NGOs in order to prevent them undertaking rescues in Libyan waters and bringing people to genuine ports of safety in the EU.

    https://vimeo.com/433960079

    This letter supports a submission made to the IMO in March 2020 by the NGOs Comitato Nuovi Desaparecidos del Mediterraneo, Progetto Diritti and Open Arms, to which the IMO has still not responded. [4]

    More than 200 individuals and over 70 associations, groups and networks (some of which represent dozens of civil society organisations) from Europe, North Africa and beyond have signed the letter. 14 MEPs from nine Member States (Germany, Greece, Ireland, Italy, Netherlands, Portugal, Slovenia, Spain and Sweden) and three groups in the European Parliament (European United Left/Nordic Green Left, Socialists & Democrats and Greens/European Free Alliance) have given their support to the initiative. [5]

    The European Commission formally recognises that Libya is unsafe for migrants, as certified by national and international courts, as well as UN agencies (UNHCR, IOM), special rapporteurs and experts on human rights. However, in practice, the Commission cooperates with EU member states and third-country governments and agencies to engineer a context that results in death at sea or returns to Libyan camps, where torture, mistreatment and other human rights abuses are rife, as the outcome of attempted sea crossings.

    Yasha Maccanico, a researcher for Statewatch, said:

    “The Libyan SAR zone makes a mockery of the law of the sea. It allows other states to relinquish their responsibilities under international law and subordinates human rights, the right to life and the prohibition of torture, inhuman and degrading treatment to the EU’s restrictive migration policy approach. The IMO needs to stand up to states misusing procedures for instrumental purposes, for the sake of the international legal system as a whole.”

    https://www.statewatch.org/news/2020/june/press-release-hundreds-of-ngos-and-individuals-call-for-the-revocation-o
    #SAR #sauvetage #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #Libye #zone_SAR #SAR_libyenne #lettre_ouverte

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    sur la zone SAR libyenne, voir notamment:
    https://seenthis.net/messages/705331

  • Calais : des exilés érythréens portent plainte contre des CRS pour violences policières

    Ils accusent les forces de l’ordre de violences et de racisme. Cinq plaintes ont été déposées à Calais, dans le nord de la France, par des exilés érythréens. Ils dénoncent une compagnie de CRS présente sur la zone de Calais à la fin du mois de mars.

    C’est le regard triste et les traits chiffonnés que Phily accepte de revenir sur ce qui s’est passé le 31 mars dernier. Alors qu’il tente de monter dans une voiture pour espérer rejoindre l’Angleterre, cet Érythréen de 18 ans est interpellé par des CRS. La suite, ce sont des insultes et des violences physiques. « Ils m’ont frappé avec leurs matraques. Ils étaient au moins quatre ou cinq sur moi. Je m’évanouissais. J’étais inconscient. Ils ont frappé fort sur ma poitrine et dans mon dos. J’ai encore du mal à respirer. »

    Au total, huit faits de violences policières ont été recensés et cinq plaintes ont été déposées. La communauté érythréenne présente à Calais a écrit une lettre ouverte à la préfecture du département.

    Il y a déjà eu trop d’#humiliations, dénonce Phily. « Quand on croise la police nationale, ça se passe normalement, ils nous demandent juste de partir… Mais certains #CRS, ce sont des fous. Ils nous gazent et nous frappent automatiquement. Je ne suis pas un criminel, je suis juste là parce que je veux un futur, parce que je veux aller à l’école et vivre en paix. »

    La préfecture du Pas-de-Calais a ouvert une enquête administrative interne. L’Inspection générale de la police nationale va être saisie. Quant aux CRS incriminés, ils assurent de leur côté avoir été victimes de caillassages à plusieurs reprises.

    https://twitter.com/Utopia_56/status/1250045125272764416?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E12

    http://www.rfi.fr/fr/france/20200416-calais-exil%C3%A9s-%C3%A9rythr%C3%A9ens-portent-plainte-crs-violences-p

    #asile #migrations #réfugiés #Calais #France #violences_policières #justice #plainte #réfugiés_érythréens

    ping @davduf @isskein @karine4

    • #Lettre_ouverte de la communauté érythréenne de la jungle de Calais

      Voici la lettre ouverte que la communauté Érythréene résidant à la Jungle de Calais a confié à Human Rights Observers et Utopia 56. Suite à des faits de harcèlement et violences policières ciblées vers ce camps, cinq plaintes au procureur de Boulogne, cinq saisines IGPN et cinq saisines au Défenseur des Droits ont été déposées.
      Les habitant.e.s du camps souhaitent que cette lettre soit diffusée le plus largement possible. Ils.elles sont également ouvert.e.s à l’idée de parler à la presse :

      “Avant de commencer à écrire notre plainte concernant les événements suivants impliquant des CRS, nous souhaitons dire quelques mots à propos de nous mêmes,
      Nous sommes des exilés venant d’Érythrée. Nous sommes ici pour la simple raison de vouloir vivre notre vie en sécurité, et avoir un futur. Nous ne sommes pas des criminels, nous sommes des migrants. Nous sommes des innocents qui essayons d’aller en Angleterre.

      Notre plainte concerne une compagnie de CRS et leurs actions impulsives et agressives à notre égard.
      Ils ne nous considèrent pas comme des êtres humains. Ils nous insultent de noms tels que monkey (singe), bitch (salope), etc…
      Et, depuis quelques semaines, ils ont commencé à menacer nos vies en nous battant dès que l’occasion se présentait à eux. Lorsque par exemple ils trouvaient un groupe de deux ou trois personnes marchant vers la distribution de nourriture, ou dans nos tentes, lorsque nous dormions.
      Ils accélèrent dans leurs véhicules en roulant dans notre direction, comme s’ils voulaient nous écraser. Ils ont également emmené des gens avec eux dans des endroits éloignés de Calais, et les ont frappé jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance.
      Ils cachent leurs codes personnels (note : numéro RIO) lorsqu’ils commettent ces actions illégales envers nous. Lorsqu’ils se rendent compte que nous filmons, ils s’attaquent à nous et cassent nos téléphones.

      Voici une liste de tous les actes violents auxquels nous avons été soumis récemment. Tous ces événements ont eu lieu à Calais et ont été commis par des agents CRS :

      26 mars 2020, 15h30 : une personne a été gazée et frappée par les CRS avoir s’être vue refusé l’entrée du supermarché Carrefour
      27 mars 2020, 14h00 : deux personnes qui marchaient près du Stade de l’Épopée pour se rendre à la distribution de nourriture ont été passées à tabac par les CRS. L’une des victimes a eu le bras cassé suite à cette agression. (compagnie 8)
      27 mars 2020 : deux personnes qui marchaient près du stade de BMX pour aller à la distribution de nourriture ont été frappées et gazées par les CRS (compagnie 8)
      28 mars 2020, 9h00 : une personne qui marchait dans la rue Mollien a été jetée au sol et passée à tabac par les CRS (compagnie 8)
      28 mars 15h00 : deux personnes marchant près du stade de BMX pour aller à la distribution de nourriture ont été frappées et gazées par les CRS (compagnie 8)
      28 mars 2020, 15h30 : une personne qui marchait seule Quai Lucien L’heureux et se rendant à son campement a été passée à tabac et frappée à l’arrière de la tête avec une matraque télescopique par les CRS (compagnie 8)
      28 mars 2020 : quatre personnes qui marchaient près du stade de BMX ont été passées à tabac par les CRS, à l’aide de matraques télescopiques (compagnie 8)
      31 mars 2020, 12h50 : deux personnes sorties d’un camion ont été passées à tabac Rue des Sablières. Une personne se plaignait d’une douleur importante au bras, la deuxième a été laissée quasiment inconsciente et a dû être évacuée vers l’hôpital en ambulance. (compagnie 8).”

      La communauté des réfugiés érythréens de Calais

      http://www.utopia56.com/en/actualite/lettre-ouverte-communaute-erythreenne-jungle-calais
      #campement

  • Carta aberta. Covid-19 e os Centros de Detenção em #Portugal : 41 associações e mais de 100 cidadãos pedem libertação dos migrantes

    –-> #Lettre_ouverte. Covid-19 et les centres de détention au Portugal : 41 associations et plus de 100 citoyens demandent la libération des migrants

    Numa iniciativa promovida pelos colectivos HuBB - Humans Before Borders, SOS Racismo e Colectivo Migrações e Justiça, cidadãos e organizações da sociedade civil de todas as áreas assinaram uma carta aberta ao Governo Português apelando à libertação imediata de todas as pessoas detidas pela sua condição de migrante

    A pandemia que hoje enfrentamos é um dos maiores desafios do nosso tempo, que impõe a urgência de acudir às pessoas mais vulnerabilizadas.

    Os #Centros_de_Instalação_Temporária (#CITs) e #Espaços_Equiparados (#EECITs) geridos pelo #Serviço_de_Estrangeiros_e_Fronteiras (#SEF) detêm requerentes de asilo (nos termos do Artigo 35.º-A da Lei de Asilo), bem como pessoas cuja entrada no país foi recusada e migrantes que se tornaram ‘irregulares’ por não terem conseguido obter ou renovar a sua autorização de residência. Todas estas pessoas permanecem nestes centros sem terem cometido qualquer crime, mas tão somente pela sua condição de migrante indocumentado/a.

    Os CITs e os EECITs não garantem a segurança e os direitos das pessoas detidas, nem as condições de saúde e higiene necessárias para enfrentar a ameaça do novo coronavírus. Os centros, na grande maioria, não dispõem de quartos privados mas apenas de camaratas, e as instalações, sobretudo nos aeroportos, encontram-se frequentemente sobrelotadas. Os funcionários entram e saem das instalações, onde o distanciamento social é uma impossibilidade, e contribuem assim para um potencial contágio e disseminação do vírus, aumentando o risco de transmissão comunitária dentro e fora destas instituições.

    No relatório do Mecanismo Nacional de Prevenção contra a Tortura (MNP) de 2018, redigido pela Provedoria de Justiça, apontam-se graves dificuldades no acesso à saúde das pessoas detidas, que são acompanhadas por voluntários da organização não-governamental Médicos do Mundo. Para além disto, pessoas que frequentemente passaram por traumas e violência graves são deixadas sem qualquer apoio psicológico e muitas vezes até jurídico. Seja através de relatórios de entidades públicas, como no caso do MNP, seja através de relatos de advogados/as, das próprias pessoas detidas e familiares ou de organizações não-governamentais, torna-se claro que os centros de detenção não estão capacitados para gerir uma crise de saúde pública.

    Contudo, os riscos não se prendem apenas com o contágio, mas também com questões legais e morais. A detenção de migrantes e requerentes de asilo legitima a criminalização da liberdade de circulação, reforçando assim o racismo e a xenofobia. Deter pessoas exclusivamente pela sua condição de migrantes é questionável, mas numa altura em que a maioria dos voos está suspensa e portanto os repatriamentos para os países de origem estão impossibilitados, é simplesmente indefensável do ponto de vista legal e moral, como apontou, por exemplo, o grupo de investigação Border Criminologies da Universidade de Oxford.

    Os acontecimentos do passado dia 12 de Março, em que alegadamente três inspectores do SEF torturaram e assassinaram Ihor Homeniuk, um cidadão Ucraniano, no EECIT do aeroporto de Lisboa, vieram confirmar a condição de vulnerabilidade das pessoas detidas nestes centros independentemente do aparecimento do vírus. Embora dotado de uma brutalidade particular, este não é um caso isolado no que toca a agressões dentro destes centros. O MNP tem vindo a reportar “relatos de maus-tratos alegadamente levados a cabo pelos oficiais do SEF durante o controlo à entrada em território nacional”.

    Em Julho de 2018, um despacho do Ministro da Administração Interna determinou que a permanência máxima de menores de idade inferior a 16 anos, quando acompanhados, seja de 7 dias úteis. Esta medida, ainda que um passo na direcção certa, fica aquém da situação ideal. A detenção de menores, acompanhados ou não, seja por que período for, nunca protege os seus interesses e constitui uma grosseira violação de todas as convenções de proteção dos direitos das crianças.

    Num recente comunicado, a Comissária para os Direitos Humanos do Conselho da Europa, Dunja Mijatović, referiu que vários países europeus como a Bélgica, Espanha, a Holanda e o Reino Unido já libertaram migrantes detidos como resposta a esta crise, exortando os restantes estados a fazer o mesmo. Afirmou ainda que “os estados membros devem garantir que as pessoas libertadas de centros de detenção tenham acesso apropriado a alojamento e a serviços básicos, incluindo à saúde. Isto é necessário para salvaguardar a sua dignidade, bem como a saúde pública nos estados membros”. A mesma invocação veio da Alta Comissária das Nações Unidas para os Direitos Humanos, Michelle Bachelet, que alertou os governos para que não se esqueçam destas pessoas que são as mais vulnerabilizadas.

    Temos evidência que, mesmo depois do Despacho n.° 3863-B/2020, várias pessoas, adultos e menores, continuam retidas nestes centros. Devido à falta de informação pública e transparente acerca destas instituições e do que lá se passa, não é possível saber qual é o desenvolvimento da situação nos dias de hoje e isto levanta grandes preocupações. O Governo Português tem agora a oportunidade de garantir a segurança tanto dessas pessoas quanto dos/as funcionários/as que trabalham nestes centros, e desse modo contribuir para a segurança da sociedade em geral. É de extrema importância que o Governo aja agora, antes de se dar o cenário previsível do sobrecarregamento dos serviços de saúde.

    Face à pandemia em curso, com duração e consequências imprevisíveis, os signatários da presente carta aberta apelam ao Governo Português para que:

    a) sejam libertadas imediatamente todas as pessoas que ainda se encontram detidas e fechados todos os CITs e EECITs operativos;

    b) estas pessoas sejam incluídas no Despacho n.° 3863-B/2020 de 27 de Março, por forma a garantir-lhes o direito à saúde, assim como a todos os direitos de proteção social de salvaguarda da sua dignidade humana;

    c) reavalie a pertinência da existência destes centros, cujos custos humano e económico são, na melhor das hipóteses, totalmente evitáveis, não apenas em tempos de pandemia mas em geral.

    https://expresso.pt/opiniao/2020-04-09-Carta-aberta.-Covid-19-e-os-Centros-de-Detencao-em-Portugal-41-a

    #détention_administrative #migrations #asile #réfugiés #covid-19

    Ajouté à la métaliste #coronavirus et #rétention :
    https://seenthis.net/messages/835410

  • #Lettre_ouverte à Emmanuel #Macron

    Monsieur le Président de la République,

    « Tout commence par une interruption », dit le poète*. Et si, par un impossible dialogue, nous interrompions un moment l’ordre désastreux du monde, pour le rendre à la vraie vie ?

    Depuis près de trois ans maintenant, nous vous avons beaucoup entendu, et même écouté. Nous ne vous avons que trop bien compris. Mais depuis plusieurs mois, nous nous exprimons aussi, tant à l’intention de notre ministre de tutelle, Jean-Michel Blanquer, qu’à la vôtre. Nous demandons qu’enfin, nos idées, nos principes, nos arguments opposés au projet de réforme du système des retraites, à la réforme des lycées, et d’une façon plus générale, au démantèlement consciencieux, appliqué et systématique du service public et de l’État social, soient eux aussi entendus. Entendus vraiment, sans être balayés d’un revers de la main. Entendus sans être méprisés, jugés naïfs ou erronés, par les mieux-sachants que vous pensez être. Entendus et pris en considération. Entendus et exaucés.

    La justice sociale est la condition de la paix. La guerre aujourd’hui menée contre les gens, dans tous les domaines de leur vie, doit cesser, par l’abrogation de ces réformes – qu’elles ne soient encore qu’au stade du projet ou que leur application ait déjà causé bien des dégâts. Par souci du Bien commun, nous sommes farouchement opposés à la retraite par points, au nouveau lycée, aux récents décrets révisant le statut des fonctionnaires ainsi que le mode de recrutement des cadres de l’État, tout comme nous le sommes au massacre à l’œuvre de l’hôpital public, de l’assurance-chômage, et de tout ce qui protégeait encore un peu les plus fragiles d’entre nous.

    Nous sommes en grève depuis le 5 décembre, et nous ne sommes pas dupes de la farce permanente qu’est devenue le débat politique, entre mensonges, grossières manœuvres (ainsi celle de l’âge d’équilibre, qui ne trompe personne), ordonnances et matraques. Nous voulons vivre sous le régime de la vérité, comme l’exige toute idée de démocratie. Rentrons les épouvantails et parlons net.

    Vous intituliez votre livre programmatique Révolution. En oubliant de préciser que c’était de révolution conservatrice et néo-libérale qu’il s’agissait. Une ode au vieux monde, en somme. Et l’on peut, à cet égard, vous reconnaître une efficacité toute thatchérienne : à mi-mandat, la liste de vos destructions – qui n’ont rien de créatrices – est longue comme les jours sans pain qui nous attendent à l’issue de votre mandat : hôpital, école et apprentissage, université et recherche, justice, services publics dans leur ensemble, dont vous organisez l’asphyxie, assurance-chômage, APL, SNCF, retraites évidemment, et tant d’autres, si bien qu’à tenter de tout recenser, le vertige nous étreint. Depuis longtemps vous avez fait sécession, et jamais au-delà des mots de campagne, le bien commun ne vous a réellement préoccupé.

    Vous vous en prenez, somme toute, avec acharnement, à tout ce qui crée du lien, entre les générations, entre les territoires, entre les milieux sociaux. À tout ce qui, au fond, fait société. Vous rêvez d’un monde d’individus isolés, seuls face à un État devenu coquille vide, seul garant par la force d’un ordre public imposé et non plus consenti. Un monde d’individus isolés où seuls les plus armés – les héritiers, donc, dont vous êtes, comme tous ceux qui vous entourent – seront à même de tracer leur voie, et où tous les autres, appauvris par l’effet de vos politiques, subiront précarité et vie amoindrie, dans toutes ses composantes : éducation, santé, culture…

    Et bien sûr, vous abandonnez toute perspective écologique, alors que l’urgence n’a jamais été plus criante, au nom du credo déjà si obsolète de la sacro-sainte Croissance, quand l’état de notre monde imposerait surtout de se demander comment décroître tout en améliorant le sort des plus fragiles d’entre nous, en Afrique, en Asie et ailleurs. Votre foi est aveugle en un ruissellement qui pourtant se caractérise avant tout par son aridité, en un néo-libéralisme dont quarante ans d’expérimentation chez nos voisins britanniques ont trouvé leur aboutissement dans un appauvrissement massif des classes populaires, le Brexit et le populisme sordide.

    Mal élu, au terme d’un hold-up électoral face à un repoussoir évident, vous avez conclu que vous bénéficiez d’un blanc-seing. Mais rapporté à l’ensemble du corps électoral, vous n’avez rassemblé que 18 % des Français inscrits sur les listes électorales au premier tour. Et si nombre d’entre nous se sont résolus au deuxième tour à glisser dans l’urne le bulletin portant votre nom pour éviter l’apparition du visage de la haine sur nos écrans le soir venu, ne pensez pas que nous adhérions pour autant à votre politique. En aucune manière. Jamais. La démocratie ne se résume pas, contrairement à vos fantasmes, à une sage consultation aux choix pré-contraints, à une benoîte procession aux urnes, tous les cinq ans, suivie d’un silence docile dans lequel un parlement aux ordres enregistre poliment les ordonnances de l’exécutif.

    Ainsi, vous fantasmant une légitimité, vous menez en notre prétendu nom une politique d’appauvrissement volontaire de l’État, le vendant à la découpe aux intérêts de la finance, exposant notre bien commun au risque d’un krach majeur tant la création de bulles financières est désormais déconnectée de la production réelle de richesses. Devant l’opposition toujours croissante à ces destructions, les membres de votre gouvernement, tout comme vous, ne peuvent plus sortir de leurs ministères sans faire face à des démonstrations de colère. Vous ne vous maintenez plus que par la violence, celle de vos forces aux ordres, des mains arrachées, des yeux crevés, des morts.

    Ce projet de société que vous portez est aux antipodes des valeurs de solidarité intergénérationnelle et d’émancipation intrinsèques à notre métier d’enseignants, qui nous engage plus fermement que tout autre sans doute auprès des générations futures.

    Nous refusons donc le projet de réforme du système des retraites dans sa globalité. Certes nous avons entendu et compris que serait préservé le principe de la répartition – les actifs occupés finançant les retraites. Mais nous ne sommes pas dupes : ce n’est bien sûr qu’une façade. Par son système à points, cette réforme introduit en effet une logique purement individualiste où chacun accumulera des points qui seront fonction de son niveau de salaire. Pour une grande majorité de salariés – et plus particulièrement pour les femmes aux carrières plus souvent interrompues et aux rémunérations inférieures – cela se traduira in fine par une diminution des retraites. Cette baisse annoncée des niveaux de retraite précipitera les plus fortunés dans les bras des sociétés financières, déjà prêtes grâce à la loi PACTE à vendre des retraites complémentaires par capitalisation, soumises aux aléas boursiers et pour lesquelles la seule logique de l’épargne individuelle prime. Quant aux autres, une fois de plus, tant pis pour eux. Ce système, déjà mis en place en Europe du Nord, ne conduit qu’à la paupérisation des retraités, tant et si bien qu’aujourd’hui, en Suède ou en Allemagne, des mesures doivent être prises pour en pallier les dégâts. Pourquoi devrions-nous nous enferrer dans cette voie ? Il n’y a pas de nécessité financière absolue à imposer cette réforme : d’autres sources de financement existent (suppression du CICE, retour de l’ISF, lutte accrue contre l’évasion fiscale…) et depuis le gouvernement Jospin, des mesures d’anticipation ont été prises. Le financement des retraites pourrait donc se faire bien autrement que sur le dos des salariés. Nous nous opposons à toute tentative, ou tentation, de capitalisation de notre système de retraite, tout comme nous refusons la corruption de l’adjectif « universel », utilisé ici contre de régimes dits « spéciaux », qui ne concernent que 3% de l’ensemble des salariés, tous secteurs confondus, et ne font que compenser dans de nombreux secteurs publics l’absence de treizième mois, de primes, les salaires inférieurs à ceux du secteur privé, les horaires de travail étendues. Nous comprenons bien également que l’adjectif « universel » est utilisé pour camoufler joliment le fait que les pensions seront toutes diminuées et l’âge du départ retardé, dans le secteur privé comme dans le public. Ce faisant, vous augmenterez non seulement la pauvreté chez les personnes âgées mais encore les inégalités et l’individualisme. Comment pouvez-vous décider ainsi froidement d’appauvrir une partie de plus en plus nombreuse de la population, qui a encore le droit de vivre, et non pas seulement de survivre ? Quelle vision du travail et de la vie après l’activité salariée faut-il avoir pour oser diminuer ainsi les traitements et plonger chacun dans l’incertitude d’un point dont la valeur variera selon la conjoncture ?

    Nous refusons aussi la réforme du lycée car elle est injuste – elle aussi tragiquement motivée par de discutables impératifs économiques passant par la suppression de nombreux postes d’enseignants. Les pires principes qui traversent et détruisent les conditions de travail au sein des entreprises privées s’ancrent chaque jour un peu plus au cœur de l’école. Rentabilité, courte vue, concurrence, performance à tous les niveaux, sélection, élitisme, flexibilité, management paternaliste, mépris pour le travail des élèves et des enseignants, sont en effet à l’œuvre derrière les réformes, ainsi qu’une volonté à peine voilée de détruire à long terme notre institution. Pourtant l’école se pense, s’invente, selon des principes justes et émancipateurs. Elle ne se gère pas, elle ne peut survivre aux petits calculs. Alors que la réforme est aujourd’hui mise en place dans l’improvisation la plus désastreuse, sans le moindre souci de la pédagogie et sans considération aucune pour l’opposition massive de la communauté éducative, nous sommes désolés de constater que tout ce que nous avions prédit se réalise. Les dégâts causés au cœur de la jeunesse par la réforme des lycées et son articulation à Parcoursup sont terribles, créant encore plus d’inégalités, entre les élèves comme entre les établissements, tant et si bien que les plus fortunés ont déjà commencé à fuir vers les écoles privées, qui n’ont jamais compté tant d’élèves. Mais sans doute est-ce le but ultime de votre politique : la privatisation de l’école.

    Nous ne voulons pas d’une école à cinquante vitesses ! Nous avons pour souci la pensée en devenir de chaque élève, l’invention pédagogique, le dialogue dialectique, le déploiement de l’imagination de chacun, le temps du silence pour réfléchir. Toutes choses rendues impossibles par cette réforme. Nous ne pouvons plus aujourd’hui travailler correctement, consciencieusement, au sein de l’école publique. Au point que parfois, nos collègues s’y donnent la mort. Il faut écouter les gens, parfois. Avant le désespoir, de préférence. Quelle vision d’avenir pour le pays faut-il bien avoir pour brutaliser ainsi la jeunesse en formation ?

    Nous refusons enfin, et plus largement, l’inféodation des services publics aux méthodes du management qui organise pressurisation et précarisation des employés dans le seul but de rendre grâce aux actionnaires – ou de les engraisser, si vous préférez. Les décrets du 31 décembre – jour de vos vœux supposés bienveillants à la Nation – statuent sur le recrutement des cadres de l’État et sur la rupture conventionnelle dans la Fonction publique. Appartenant à la même logique néo libérale que les réformes des retraites et de l’école, ils sont pourtant « subtilement » d’un autre ordre, moins visible mais tout aussi destructeur des principes fondateurs de notre République sociale, ceux du Conseil National de la Résistance. Avec ces mesures, c’est l’État qui s’autodétruit, réduisant en lambeaux sa dimension sociale et solidaire. On voit bien que c’est à nouveau une façon de fragiliser, d’éliminer des travailleurs jusqu’alors protégés afin de mieux servir l’État, pour les remplacer par des vacataires et contractuels aux statuts plus précaires et aux salaires moins coûteux encore. Quelle conception du lien au cœur d’une entreprise, d’une administration, entre employés et employeurs faut-il avoir pour imposer ainsi un tel changement dans les statuts ? Pour défaire sans prévenir (même si nous ne sommes pas surpris) un contrat de travail censé être pérenne ? Est-ce ainsi que se construit un ordre juste ? La conception d’un État minimal à l’œuvre derrière ces décrets met à mal le sens du bien commun, de l’intérêt général, de la continuité dégagée des impératifs de rentabilité, au profit d’une tyrannie qui placera chacun sous pression constante pour travailler plus (mais pas mieux, quand c’est ce dont nous aurions collectivement besoin). Chacun a pourtant le droit de vivre et de travailler en paix, à distance des impératifs financiers des actionnaires et des banques. Fonction publique et néolibéralisme sont nécessairement incompatibles.

    Appauvrissement volontaire des gens, de l’école, de l’État : êtes-vous en train de nous inviter à vivre à distance de l’État ? Peut-être, mais sans doute pas dans le sens qui est le nôtre. Non, nous ne céderons pas à la machine néolibérale hostile à la planète. Non, nous ne nous adapterons pas à cet environnement économique déchaîné contre l’humanité. Non, nous ne voulons pas de la financiarisation généralisée et de la marchandisation de tous les secteurs de la vie. Non, l’argent, cette fiction délirante à laquelle vous croyez dur comme fer, ne sera pas l’unique polarité orientant nos existences. Oui, nous voulons que ce système cède, qu’il se repense, qu’il s’adapte aux êtres humains et non l’inverse. Oui, nous sommes en quête d’un horizon commun, ouverts à un infini véritablement universel. Peut-être est-ce cela, de vivre à distance de ce qui nous opprime ?

    Nous sommes donc en lutte aujourd’hui, contre ce que vous incarnez, au fond. Nous voulons la fin de cette guerre sociale que vous menez. Nous voulons un pays vivable pour tous, et d’abord pour nos élèves, pour nos enfants.

    Au nom de la solidarité, contre l’individualisme et les petits arrangements entre coquins, qui se multiplient à mesure qu’avance votre mandat.

    Au nom de la paix, aussi, à laquelle chacun a le droit d’aspirer, dans sa vie comme dans son travail. Nous ne pouvons plus accepter que le travail – en tant qu’il est une relation sociale de subordination pour la plupart d’entre nous autant qu’une nécessité de survie puisque, contrairement à vos amis et vous, nous ne sommes pas millionnaires – soit de plus en plus objet de souffrance, de mal-être, de déstabilisation permanente, par la grâce d’un « new public management » pervers et culpabilisateur dont on connaît désormais les effets désastreux (nous n’oublierons ni Christine Renon, ni tous les autres morts du travail, soignants, enseignants, tous en-saignants…). Le travail des gens, ça compte.

    Au nom, enfin, d’un sens des mots enfin restitué, au nom d’une parole vraie, contre votre usage orwellien du langage, que vous videz scrupuleusement de son sens, que vous corrompez cyniquement, avec arrogance et mépris. Contre la barbarie, finalement, qui est ce qui reste quand la parole n’est plus possible. « Confiance », « universel », « équité », « liberté », « révolution » même : ces mots ont un sens, et nous y tenons, car « penser clairement est un premier pas vers la régénération politique » (George Orwell, La politique et la langue anglaise, 1946).

    Vous l’aurez compris, monsieur le Président, c’est sous l’injonction de principes universels, de l’idée d’un monde débarrassé des intérêts particuliers, au sens revivifié, que nous nous adressons à vous. En renonçant au projet de réforme de la retraite par points, en oubliant la réforme des lycées, en cessant de dévoyer les mots, mais aussi en pensant le travail comme une transformation collective du monde, il sera à nouveau possible d’envisager un pays en paix.

    Cette paix est tissée de processus collectifs, des liens nécessaires se construisant par un jeu complexe d’interdépendances, de cheminements, entre les générations, entre les genres composant l’humanité, entre les travailleurs qui se transmettent des gestes, des techniques, un savoir-faire. Cette paix est rendue possible grâce aux contrats de travail respectés, aux serments d’engagement politique tenus, à la fidélité aux déclarations d’amour. Car c’est bien d’amour, vraiment universel, lui, dont il s’agit au fond : amour du travail, dont les pensions de retraite doivent être l’ultime marque de considération et de respect ; amour de l’autre, creuset de la solidarité – qui n’est pas la charité ; amour de l’humanité sans lequel aucune politique ne mérite ce noble nom.

    Nous attendons, mais nous agissons, aussi. Et quoi qu’il arrive, quoi que vous décidiez, les gens mobilisés depuis des mois, animés par une haute idée de la justice sociale, sont d’ores et déjà une formidable promesse de pays vivable. Ils ont entrevu un infini en eux.

    Et pendant ce temps, la banquise continue de fondre.

    #Collectif_Valjean-Vautrin,
    Cité scolaire internationale Honoré de Balzac (Paris)

    https://diacritik.com/2020/01/31/lettre-ouverte-a-emmanuel-macron

  • "Une #ligne_rouge a été franchie" : la #lettre_ouverte à Macron des 1.300 #médecins hospitaliers démissionnaires

    Le 4 février 2020,

    Monsieur le président de la République,

    Nous sommes 1.300 #médecins_hospitaliers à avoir collectivement décidé de démissionner de nos fonctions administratives de chef de service ou d’unités de soins parce que, depuis des années, nous assistons à une #dégradation continue des #conditions_de_travail des équipes hospitalières. Une ligne rouge a été franchie : la qualité des #soins se dégrade, la #sécurité n’est plus assurée.

    Lors de votre élection à la présidence de la République, nous avons espéré un changement, la « fin d’un système à bout de souffle », comme le déclarait justement la ministre de la Santé. En effet, il n’est plus possible de continuer à faire fonctionner l’hôpital comme une entreprise commerciale, tout en lui imposant en moyenne 800 millions d’euros d’économies chaque année.

    Au cours des dix dernières années, la fameuse « #tarification_à_l’activité » a contraint les hôpitaux à augmenter toujours plus leur activité, alors que les gouvernements décidaient de baisser les #tarifs de paiement des séjours par la #Sécurité_sociale. Ainsi de 2005 à 2015, l’activité a augmenté de près de 15%, sans augmentation de personnel au lit des malades.

    Aujourd’hui, l’hôpital est à #bout_de_souffle, il n’est plus attractif ni pour les divers professionnels paramédicaux, en particulier les #infirmiers, ni pour les médecins. Bon nombre d’entre eux fuient les hôpitaux publics.

    Par conséquent, des lits ferment, l’activité baisse, les patients attendent des heures aux #urgences couchés sur des brancards.

    Votre #promesse d’un changement de financement n’a pas, à ce jour, été tenue.

    Le mouvement de #protestation des #personnels_hospitaliers a conduit le gouvernement à proposer, en urgence, une rallonge de 200 millions d’euros (plus 100 millions pour les EHPAD) en 2020, puis de 200 millions de plus en 2021 et en 2022. Mais on demande encore, pour cette année, une économie de 600 millions d’euros à l’hôpital public.

    Malgré l’attribution de #primes à moins du tiers des personnels, la France continuera à occuper la place honteuse de 28ème sur 32 dans le classement OCDE des #rémunérations infirmières.

    Certes le #plan_Ma_santé_2022 devrait permettre de mieux coordonner le travail des hôpitaux avec la médecine de ville ; certes l’accès aux #études_médicales va s’améliorer en mettant fin au #concours guillotine de première année, mais ces mesures vont mettre des années avant de produire leurs effets. D’ici là, que restera-t-il de l’#hôpital_public ?

    C’est maintenant qu’il faut agir. Il y a #urgence, urgence pour les Urgences, urgence pour la Psychiatrie, urgence pour la Pédiatrie, urgence pour tous les hôpitaux publics universitaires et non universitaires.

    Vous l’avez vous-même affirmé, l’hôpital public est un trésor de la République et il doit être sauvé. La prochaine élection présidentielle de 2022 ne doit pas donner lieu à un grand débat sur l’#effondrement de l’hôpital public.

    Monsieur le président de la République, nous vous demandons de sauver l’hôpital public, en prenant au moins deux décisions :

    - supprimer toute demande d’économie à l’hôpital public d’ici la fin du quinquennat (la reprise seulement partielle et échelonnée de la dette par l’État ne suffira pas). L’hôpital doit pouvoir embaucher le personnel nécessaire pour assurer des soins de qualité et garantir la sécurité des patients.
    – ouvrir des négociations avec les organisations syndicales représentatives des personnels hospitaliers pour engager un plan de rattrapage des #salaires, avec comme objectif la moyenne des pays de l’OCDE, et permettre ainsi de restaurer l’#attractivité de l’hôpital public.

    Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en notre profond respect et en notre dévouement à l’hôpital public.

    https://www.marianne.net/debattons/tribunes/une-ligne-rouge-ete-franchie-la-lettre-ouverte-macron-des-1300-medecins
    #hôpital #hôpitaux #France #démissions #Ma_santé_2022

  • A l’#Université de #Nanterre, deux étudiants risquent l’exclusion de la fac pour s’être mobilisés contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants non-européens. La fac a convoqué une #section_disciplinaire, qui se tiendra à la fin du mois, et qui peut conduire à leur #exclusion. 95 enseignants de Nanterre ont rédigé une #lettre_ouverte à la présidence de cette #Université pour demander l’abandon des #poursuites contre les étudiants. Il est très important de signer la pétition et de la faire tourner, la #répression et l’#intimidation des étudiants mobilisés est intolérable.


    Voici le lien pour la pétition : https://www.change.org/p/jean-fran%C3%A7ois-balaud%C3%A9-militer-n-est-pas-un-crime-abandon-des-pours

    Voici le texte de la lettre ouverte ainsi que ses signataires :
    " Lettre publique à la Présidence de l’Université Paris Nanterre,
    « Nous, 95 enseignant-e-s, chercheur-e-s et personnel BIATSS de l’Université Paris Nanterre, constatons que deux de nos étudiants, l’un en L3 de sociologie, l’autre en M1 de science politique, ont reçu par la présidence de l’Université Paris Nanterre un arrêté décidant de leur interdiction du campus entre le 7 janvier et le 5 février 2019 à la suite de leur engagement dans le mouvement social étudiant sur le campus de Nanterre qui contestait, au mois de décembre, l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant-e-s étranger-e-s extracommunautaires. Cette mesure, qui intervient au moment des partiels et des examens, risque de les pénaliser fortement dans leurs études.
    Nous contestons cette mesure, qui est disproportionnée par rapport à la situation actuelle sur le campus de notre université. L’AG étudiante a voté la non-reconduction du blocage à la rentrée. Punir rétrospectivement par arrêté deux étudiants pour leur engagement politique et syndical sur le campus constitue une sanction déguisée et une grave entrave à la liberté d’expression et de rassemblement. »
    Signataires :
    Karen Akoka MCF science politique (DSP)
    Marie-Hélène Bacqué, Pr en études urbaines (SSA)
    Laurent Baronian, MCF Économie (chercheur associé au Sophiapol)
    Maxime Bello, doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Alessandro Benucci, MCF (LCE)
    Léa Billen, doctorant en études urbaines (SSA)
    Cécile Birks , MCF anglais (LCE)
    Giovanni Bonato, MCF en droit italien (LCE)
    Laurent Bonelli - MCF science politique (DSP)
    Isabelle Boucobza - Pr de droit (DSP)
    Thibaut Brouillet, MCF en psychologie (STAPS)
    Grégory Busquet, MCF de sociologie (SSA)
    Fanny Bugeja-Bloch - MCF de Sociologie (SSA)
    Véronique Champeil-Desplats (Pr droit. DSP)
    Brian Chauvel, Vacataire (SSA DSP)
    Céline Clément - MCF de Sociologie (SSA)
    Loréna Clément, doctorante études urbaines (SSA)
    Annie Collovald - PR science politique (DSP)
    Laurence Conty - Pr de psychologie (SPSE)
    Marine Cordier, MCF en sociologie (STAPS)
    Flore Coulouma, MCF anglais (LCE)
    Alexandre Coutté, MCF STAPS
    Yan Dalla Pria, MCF en sociologie (STAPS)
    Aurélien Dasré - MCF de démographie (SSA)
    Marielle Debos - MCF de Science Politique (DSP)
    Éva Debray, docteure en philosophie (Sophiapol)
    Julien Delord, IGE, (SRI)
    Emmanuel Dockès - Pr. de droit, (SSA)
    Claude Dorey MCF anglais, (LCE)
    Frédéric Dufaux - MCF de géographie (SSA)
    Stéphane Dufoix - Professeur de Sociologie (SSA)
    Hugo Dumoulin, doctorant en philosophie (Sophiapol)
    Mariana Echegaray doctorante en espagnol (LCE)
    Héloïse Facon, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Gabriel Faraud MCF Mathématiques (SEGMI)
    Sabine Fortino - MCF de sociologie (SSA)
    Anthony Fouet, doctorant sociologie (Sophiapol)
    Anne-Laure François, PRAG (LCE)
    Muriel Froment-Meurice - MCF de géographie (SSA)
    Leila Frouillou - MCF de Sociologie (SSA)
    Charles Gadéa - Pr. de Sociologie (SSA)
    Romain Gallart, doctorant en études urbaines (SSA)
    Charlotte Girard - MCF de droit (DSP)
    Antoine Giraud, doctorant en droit (DSP)
    Matthias Glenn, doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Emilie Hache, MCF Philosophie (Sophiapol)
    Florence Johsua - MCF de Science Politique (DSP)
    Mathilde Julla-Marcy, ATER en sociologie (STAPS)
    Thierry Labica MCF anglais (LCE)
    Nathalie Lalisse-Delcourt, PRAG espagnol, (LCE)
    Christian Lazzeri PR Philosophie (Philia)
    Frédérique Leblanc - MCF de Sociologie (SITEC)
    Christophe Le Digol - MCF de science politique (DSP)
    Anne le Huérou , MCF études Russes (LCE)
    Nathalie Leroux - MCF en sociologie (STAPS)
    Luca Marsi, MCF UFR LCE
    Christophe Mileschi, Pr en études italiennes (LCE)
    Eric Millard - Pr de droit (DSP)
    Virginie Milliot, MCF en anthropologie (SSA)
    Clara Mogno, docteur en Philosophie (Sophiapol - Università degli Studi di Padova)
    Delphine Mondout, IGE, DRED
    Alexandra Oeser- MCF de Sociologie (SSA)
    Julie Pannetier - MCF de Sociologie (SSA)
    Amélie Parienté, doctorante et vacataire en sociologie (SSA)
    Jean-Jacques Petit, conservateur, La Contemporaine Sandra Pommier, administrative, UFR (LCE)
    Véronique Rauline, MCF en anglais (LCE)
    Marie Reygnier- Professeure Agrégée en allemand (LCE)
    Stéphane Rican-MCF de géographie (SSA)
    Julie Robert, IGE, DRED
    Marjolaine Roccati - MCF de droit, (DSP)
    Michaël Roy, MCF, UFR LCE
    Patricia Rrapi - MCF de droit (DSP)
    Simon Ridley, vacataire en sociologie (SSA et NCEP)
    Daria Saburova, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Simon Sarlin, MCF en histoire (SSA)
    Pierre Sauvêtre, MCF Sociologie (SSA)
    Maud Simonet, DR CNRS, sociologie
    Rémi Sinthon, enseignant vacataire en sociologie (SSA)
    Frédérique Sitri, MCF Sciences du langage (Phillia)
    Arnault Skornicki - MCF science politique (DSP)
    Bradley Smith, MCF en études anglophones (LCE)
    Adriano Souza de Athayde doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Nicolas Tardits, doctorant science politique (DSP)
    Nial Tekin, doctorante (Sophiapol)
    Olivia Tersigni, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Simona Tersigni - MCF de Sociologie (SSA)
    Christophe Voilliot - MCF science politique (DSP)
    Zoé Vaillant - MCF géographie (SSA)
    Laurence Vanoflen MCF français (LCE)
    Margot Verdier, vacataire d’enseignement (SOPHIAPOL)
    Claire Vincent-Mory, docteure en sociologie (Sophiapol)
    Victor Violier, doctorant en science politique (ISP)
    Cécile Viollain, MCF anglais (LCE)
    Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique (DSP et SSA)
    Et aussi :
    La section FSU de l’Université Paris Nanterre
    Vincent Bruand - extérieur à l’université, conservateur de bibliothèque
    Benoit Meunier - extérieur à l’université - enseignant."

    Reçu via email, le 12.02.2019

    #frais_universitaires #France #taxes_universitaires #Mickaël #Victor

    v. aussi la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/739889

  • La lutte dans les centre de rétention continue et s’amplifie !

    Depuis le 3 janvier des luttes collectives dans les centre de rétention (Vincennes et Mesnil Amelot) et sont relayés et soutenue a l’extérieur ! Depuis le 11 janvier, une trentaine de retenus du centre de rétention de Oissel près de Rouen ont rejoint la lutte ! A bas les cra ! Besoin de soutien à l’extérieur !

    Communiqué des prisonniers en lutte de Oissel (Rouen) !

    Aujourd’hui 11 janvier, nous rejoignons nous aussi la lutte dans les centres de rétention contre les conditions d’enfermement et les violences policières quotidiennes. Nous sommes déjà presque 40 en grève de la faim.
    Sur les conditions d’enfermement ici y a beaucoup à dire. Déjà la bouffe n’est pas bonne, rien n’est propre. Quand on mange, les policiers ils nous regardent et utilisent leurs smartphones. On a l’impression qu’ils nous snap, ce qui est sûr c’est qu’ils se moquent de nous.
    /.../ Pour boire de l’eau c’est aux toilettes. Si tu tombes malade, c’est qui qui te soigne ? Pas la police en tout cas !
    On nous traite comme des animaux, et pendant les visites la porte continue d’être ouverte et les policiers continuent de nous écouter. Ils continuent de nous empêcher tout contact avec nos proches, même de faire la bise à ta femme.
    Ici il y a eu des histoires de viols pendant la fouille.
    On a décidé de pas tout casser. Parce qu’on veut pas se faire accuser « d’ancien taulard vener », pourtant y a de quoi ici. Ici tu peux même pas cantiner et la bouffe est vraiment dégueulasse. /.../

    Plus d’infos sur : https://abaslescra.noblogs.org
    Pour nous contacter pour s’organiser : anticra@riseup.net
    A bas les cra !

    https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/12/communique-des-prisonniers-en-lutte-de-oissel-rouen

    Pour rappel il y a quelques semaines un communiqué était déjà sortit de ce même centre de rétention (disponible ici : http://abaslescra.noblogs.org/post/2018/12/28/communique-des-prisonniers-du-centre-de-oissel). Les prisonniers avaient des revendications très clair que nous recopions ici :

    Nous revendiquons :

    La fermeture de ce centre de rétention qui n’est plus en état d’accueillir des humains dignement.
    Le changement de l’équipe de policiers de jours, présente depuis trop longtemps et qui se comporte comme une mafia.
    La fin des violences policières au centre de rétention et pendant les déportations.
    La fin des condamnations inutiles a de la prison, comme quand on est condamné pour avoir refusé d’aller voir le consul.
    Un véritable accès aux soins.
    Respect de l’intimité des parloirs, et des parloirs qui durent plus longtemps pour respecter le besoin de voir ses proches.
    Un accès permanent à la cour.
    La fin de l’isolement, qui est un moyen de pression à l’intérieur. C’est un endroit où on nous torture moralement et physiquement.
    La fin des actes racistes de l’administration ou de la police.

    Des retenus du centre d’Oissel, le 27/12/2018

    Rassemblement de soutien au CRA de Mesnil-Amelot

    Depuis mardi, près de 70 détenus du CRA de Mesnil-Amelot sont en grève de la faim.
    Pour montrer notre solidarité aux retenus du CRA de Mesnil-Amelot en grève de la faim, rendez-vous lundi à 19h à la station du RER B Roissy-Charles de Gaulle 1, sortie gare routière. Pour celleux qui partent de Paris, rendez-vous à gare du Nord sur le quai du RER B direction Roissy-Charles de Gaulle pour un départ collectif.

    Ce rassemblement est dans la continuité de celui de lundi dernier devant le CRA de Vincenne, également en lutte : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/05/appel-a-se-rassemblement-devant-le-cra-de-vincennes-ce-lundi-7-j

    On se réunit pour s’organiser en soutien aux retenus qui luttent dans les CRA, le mercredi 16 à 18h30 à l’Echarde (m9 - Robespierre).

    ++ en pdf les communiqué des détenus du CRA de Mesnil-Amelot & Vincennes à retrouver sur @paris : https://paris-luttes.info/la-lutte-dans-les-centre-de-11478 et https://paris-luttes.info/rassemblement-de-soutien-au-cra-de-11481

    #sans-papiers | #centres_de_rétention | #migrants | #exils | #Répression | #prisons

    • #Ile-de-France : une centaine de personnes en grève de la faim dans deux centres de rétention

      Au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) et au Bois de Vincennes (Paris), des étrangers dénoncent « les #violences_policières » et leurs conditions de rétention.


      http://www.leparisien.fr/societe/ile-de-france-une-centaine-de-personnes-en-greve-de-la-faim-dans-deux-cen

    • France : une centaine de migrants en grève de la faim dans deux centres de rétention

      Une quarantaine de personnes du centre de rétention de Vincennes, et 70 personnes du centre de rétention du Mesnil-Amelot, tous deux en région parisienne, observent une grève de la faim. Les migrants grévistes dénoncent notamment leurs conditions de rétention, les violences policières et le manque d’accès aux soins.

      « Même les animaux sont mieux traités que nous ». Depuis le 3 janvier, une quarantaine de personnes retenues dans le centre de rétention (CRA) de Vincennes, en région parisienne, observent une grève de la faim. Ils ont été suivis mardi 8 janvier par environ 70 migrants enfermés dans le CRA du Mesnil-Amelot, à proximité de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, au nord de Paris.

      Les revendications de ces grévistes sont nombreuses. Ils dénoncent notamment leurs conditions de vie dans les CRA. « Nous sommes considérés comme des prisonniers alors qu’on a juste des problèmes de papier », se plaint à InfoMigrants Rachid*, un Algérien présent au Mesnil-Amelot depuis 11 jours, joint par InfoMigrants. « Même en prison, ils sont mieux traités que nous. C’est le paradis à côté d’ici », assure ce jeune homme de 22 ans qui a passé quelques mois derrière les barreaux avant d’être envoyé en CRA.

      La Cimade, une association qui vient en aide aux migrants enfermés dans huit CRA de France, dont celui du Mesnil-Amelot, a dit comprendre les raisons de cette grève de la faim. « Les conditions de vie y sont insupportables », a déclaré un membre de la Cimade, qui préfère garder l’anonymat.

      « Le CRA, s’il ne dépend pas légalement de l’administration pénitentiaire, n’en ressemble pas moins à une prison : policiers présents partout, cellules d’isolement, barbelés, grilles, haut-parleurs, miradors (…). Tout est inspiré de l’univers carcéral », écrivait l’année dernière l’association dans son rapport 2017 sur les centres et locaux de rétention administratifs.

      Les centres de rétention administratifs sont des lieux de privations de liberté où s’entassent les migrants sans papiers en attente de leur expulsion. Il existe à ce jour, 25 centres de rétention administratifs sur le territoire français. Selon la Cimade, 47 000 personnes sont passées en CRA en 2017.

      « On vit dans la crasse »

      Les grévistes de la faim disent ne plus supporter la saleté des locaux, notamment les douches, toilettes et chambres. « On peut se laver mais les douches sont bouchées, c’est dégoûtant », explique encore Rachid. « Les espaces ne sont pas régulièrement nettoyés, on vit dans la crasse ». Une vidéo diffusée par le site StreetPress en mars 2018 montrait en effet des sanitaires complètement bouchées au CRA du Mesnil-Amelot.

      La nourriture est également source de plaintes. Plusieurs personnes retenues, de confession musulmane, se plaignent de l’absence de nourriture halal. D’autres, parlent quant à eux de nourriture « immonde ».

      >> À lire sur InfoMigrants : Le CRA de Marseille, un centre de rétention administrative à la sinistre réputation

      Mais les revendications ne s’arrêtent pas là. Ces derniers accusent les forces de l’ordre de violence lors des transferts vers leur pays d’origine. « On est frappé, secoué même quand on ne se débat pas. De toute façon, comment voulez-vous qu’on résiste alors qu’il y a une dizaine de policiers autour de nous ? », signale Rachid.

      Un constat déjà observé par la Cimade. « Lors des expulsions, des violences, des coups, sont régulièrement rapportés par les [personnes] retenu[e]s au moment de l’embarquement à bord d’un avion et les techniques autorisées officiellement sont très dures : personnes attachées, casquées, maintenues en place de force par les policiers », pouvait-on lire dans le rapport de 2017.

      « L’accès aux soins est très limité dans les CRA »

      Le manque d’accès aux soins pose également problème. « Il n’y a pas de médecin présent sur place 24h/24h. L’accès aux soins est très limité dans les CRA », précise à InfoMigrants un membre de La Cimade.

      Mohammed*, un Égyptien qui vivait en France depuis 10 et aujourd’hui enfermé au CRA du Mesnil-Amelot, raconte à InfoMigrants que le personnel lui a refusé l’accès à un médecin. « Je souffrais d’un mal de dents très intense. Mais les policiers m’ont dit que je n’avais pas le droit de voir un médecin. Ils m’ont emmené à l’infirmerie mais je n’ai eu qu’un Doliprane », explique-t-il.

      >> À lire sur InfoMigrants : L’enfermement en centre de rétention, un traumatisme dès le plus jeune âge

      Les personnes retenues s’élèvent aussi contre une nouvelle disposition prise dans la loi Asile et immigration l’an dernier, à savoir le passage de 45 à 90 jours de la durée maximale de rétention administrative.

      Enfin, les grévistes dénoncent ce qu’ils appellent « les vols cachés » : les migrants sont prévenus au dernier moment de l’avion dans lequel ils monteront. « Ainsi, ils n’ont pas la possibilité de rassembler leurs soutiens à l’extérieur et cela évite qu’ils se cachent en amont de l’expulsion », précise La Cimade.

      Contactée par InfoMigrants, la préfecture de police de Paris, en charge de la gestion des centres de rétention, n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14431/france-une-centaine-de-migrants-en-greve-de-la-faim-dans-deux-centres-

    • Grève de la faim en cours au CRA de Vincennes : communiqué des prisonniers !

      Nouvelle grève de la faim en cours au centre de rétention de Vincennes. 27 prisonniers du batiment 2A ont commencé aujourd’hui a lutter ensemble face a la violence des déportations et des keufs. Appel à solidarité !

      Aujourd’hui, 3 janvier 2019, les prisonniers ont décidé de réagir face à une série de déportations violentes et cachés, face à la violence physique et psychologique quotidienne des policiers.
      Ca continue de bouger au centre de rétention de Vincennes.. Mi décembre déjà des retenus du centre avaient entamé une grève de la faim réclamant la libération de tous les prisonniers. Ce communiqué est disponible ici :

      Nous relayons leurs communiqués et leurs appels a soutien :

      Nous sommes des retenus du centre de rétention administrative de Vincennes en banlieue Parisienne.
      Nous demandons la libération de tous les prisonniers, l’application de l’égalité entre tous le monde : On est comme tous le monde.
      Aujourd’hui 3 janvier 2019, nous, 27 retenus du centre de rétention (du batiment 2A) se sont mis en grève de la faim pour demander la libération tout de suite de tout le monde.
      Nous savons que d’autres enfermés dans au moins un autre batiment sont eux aussi en grève de la faim (il parait au moins une quinzaine).
      On a tous une histoire différente, qu’on soit travailleur, étudiant depuis peu en france ou vivant ici depuis presque 20 ans.. Et on a tous le droit de vivre ici, où on a nos attaches. Mais nous sommes enfermés dans ce centre de rétention.
      Si on s’est mis aujourd’hui en grève de la faim c’est aussi pour dénoncer tout ce qui se passe dans cette prison.
      Ces derniers jours il y a eu beaucoup de vols cachés et violents. Des anciens d’ici nous on raconté qu’il y a plusieurs années la police, ici, était déjà violente.
      Il y a eu des copains tabassés puis déportés en étant casqué, bailloné et scotché. Il y a eu des copains drogués qui se sont reveillés de retour dans un pays où ils ne connaissaient plus grand monde.
      Les policiers ne respectent la loi que quand c’est contre nous, même quand légalement on devrait être libéré souvent le juge n’en a rien a foutre et la police te déporte quand même.
      La police comme toujours elle s’en fout, et l’etat français aide. Si l’etat n’était pas d’accord et si les biznesman faisaient pas d’argent tout ca ne marcherait pas.
      Ce centre de rétention, il est sale, les toilettes et les douches elles sont dégueulasse. La bouffe, elle est immonde.

      Nous revendiquons :
      – La libération de tous les prisonniers
      – Etre respecte et traiter dignement, on est pas des chiens.
      – La fermeture de ce CRA, qui a des gros problèmes d’hygiènes.
      – Le respect de l’égalité entre tous le monde
      – La fin des violences policières
      – La fin des vols cachés et violents
      – De la bonne nourriture
      – Un véritable accès au soin

      Si on s’est mis en grève de la faim, c’est parce que quand on est allé voir les assos pour se plaindre on nous a dit qu’y avait rien a faire.
      Nous allons continuer notre grève demain et les prochains jours nous appelons un maximum de monde a nous soutenir dehors. On en a marre d’être traiter comme des chiens !

      Les retenus du batiment 2 A
      03/01/2019

      https://paris-luttes.info/greve-de-la-faim-en-cours-au-cra-11416

    • Grèves de la faim en CRA : #lettre_ouverte aux parlementaires

      Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

      Vous avez voté l’année dernière la loi « Asile et Immigration » (loi du 10 septembre 2018). Ce texte allonge en particulier la durée maximale d’enfermement en rétention administrative de 45 à 90 jours.

      La politique d’enfermement dans les centres de rétention était déjà désastreuse (cf. le Rapport 2017 sur les centres et locaux de rétention administrative : https://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2018/07/La_Cimade_Rapport_Retention_2017.pdf), les personnes retenues subissant toutes sortes de violences institutionnelles les poussant à des actes désespérés (automutilation, tentatives de suicide). Le doublement de la durée maximale de la rétention s’ajoute désormais aux pressions déjà subies, d’autant que, en réponse aux instructions du Ministre de l’Intérieur, le recours à l’enfermement en CRA par les préfectures s’est fortement accru.

      Depuis début janvier, au moment où cet allongement de la durée de rétention est entré en vigueur, des personnes enfermées ont engagé une mobilisation pour dénoncer leurs conditions de vie, à travers des grèves de la faim observées notamment dans les CRA de Vincennes, du Mesnil-Amelot et d’Oissel.

      Selon les communiqués des personnes enfermées, des grévistes de la faim subiraient des pressions policières, voire seraient exposés à des actes graves.

      Depuis de longues années, les organisations rassemblées dans l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) réclament la possibilité de pouvoir pénétrer dans les CRA, comme dans les zones d’attentes et autres lieux de privation de liberté des personnes étrangères, pour y exercer un « droit de regard citoyen » (voir ci-dessous le communiqué de l’OEE du 3 février 2011). À ce jour, elles n’ont pas été entendues. Ainsi, nous, associations de défense des droits, du fait du fonctionnement extrêmement opaque de ces lieux d’enfermement, ne pouvons obtenir des informations précises sur ces événements.

      Mesdames et Messieurs les Parlementaires, créer le droit crée des responsabilités et des obligations. Vous avez le droit de visiter à tout moment tous les lieux d’enfermement (article 719 du code de procédure pénale). Nous vous demandons donc de l’exercer pour permettre un contrôle citoyen et ainsi contribuer à briser l’opacité de ces structures, inadmissible dans un Etat de droit.
      Le 23 janvier 2019

      Organisations membres de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers :

      ANAFE
      Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT)
      Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE)
      COMEDE
      Droits d’urgence
      FASTI
      Genepi
      GISTI
      La Cimade
      Ligue des droits de l’homme
      MRAP
      Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
      Revue Pratiques
      Syndicat de la magistrature (SM)
      Syndicat de la médecine générale (SMG)
      Syndicat des avocats de France (SAF)

      https://www.gisti.org/spip.php?article6079

    • Face à une situation intenable au CRA du Mesnil-Amelot, La Cimade se retire pour trois jours

      Jeudi 11 juillet, après plusieurs jours d’une violence extrême, La Cimade a pris la décision de retirer ses équipes du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot pour trois jours.

      La politique menée par le ministère de l’intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les personnes enfermées. Ces derniers jours, ces violences ont atteint un degré intenable : tentatives de suicide répétées, automutilations, enfermement en cellule d’isolement disciplinaire pour réprimer une grève de la faim, etc.

      Dans ce CRA, le plus gros centre de France, situé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, ces violences ne permettent plus aux équipes de La Cimade d’exercer leur mission d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions.

      Ce retrait de trois jours intervient seulement deux semaines après la lettre envoyée au ministre de l’intérieur par La Cimade et 21 autres associations lui rappelant l’urgence de la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiques graves. Sa réponse reçue cette semaine mentionne seulement que « la prise en charge psychologique des personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront identifiés. » Le ministre ne semble pas comprendre l’ampleur du phénomène ni mesurer ses conséquences pour la vie et la santé des personnes enfermées sous sa responsabilité. Pour le reste, dans sa réponse, Christophe Castaner nie la violence de la politique du tout enfermement, la maltraitance institutionnelle de ces lieux de privation de liberté ainsi que les pratiques illégales des préfectures.

      https://www.lacimade.org/presse/face-a-une-situation-intenable-au-cra-du-mesnil-amelot-la-cimade-se-retire

  • Lettre ouverte à mon prédateur littéraire

    Claire Auzias

    https://lavoiedujaguar.net/Lettre-ouverte-a-mon-predateur-litteraire

    Au sieur Yves Bichet,
    auteur de Trois enfants du tumulte (Mercure de France, 2018)

    Vous pillez nos livres, vous vous appropriez nos luttes, nos pratiques, nos extravagances, mais surtout nos rêves, des rêves dont vous n’avez pas la moindre idée. Et comment l’auriez-vous, pauvre littérateur sans estomac, quand vous pataugez dans l’obscène d’un temps où les « enfants du tumulte » sont devenus matière à vendre du papier gras et à toucher des royalties. Le Mercure rapporte, surtout quand il s’agit, en principe, de faire la charité en rendant hommage « aux bousillés, aux petites mains ». Ma main, je vous la foutrais bien sur la tronche. Il fut un temps où le duel lavait l’offense. À défaut, je m’en tiendrais aux mots. Pour être « enragée » — oui, toujours enragée ! —, on n’en a pas moins l’usage ; on sait aussi les manier. Pour le coup, ils seront sans retour. Aucun dialogue, sachez-le, n’est possible entre nous. (...)

    #lettre_ouverte #Yves_Bichet #littérateur #pillage #tumulte #Mai68

  • #Lettre_ouverte du 28 août 2018 – #Université_Grenoble_Alpes
    LETTRE OUVERTE DU 28 AOÛT 2018

    Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,

    Monsieur le Président de l’université Grenoble Alpes,

    Comme vous le savez, le CNESER statuant en matière disciplinaire a prononcé une relaxe en faveur de M. #Serge_Dufoulon, professeur des universités à l’Université Grenoble Alpes (UGA), lors de sa session du 10 juillet dernier. Pour rappel, M. Serge Dufoulon avait été sanctionné par la section disciplinaire du conseil académique de l’UGA le 26 janvier 2017 pour « des comportements et propos (…) incompatibles avec les fonctions d’enseignement » et s’apparentant à du harcèlement sexuel.

    Depuis 2016, nous accompagnons une partie des 12 étudiant.e.s qui avaient témoigné lors de la #procédure_disciplinaire au sein de l’#UGA. L’annonce de la décision du CNESER en juillet 2018 nous est alors apparue totalement incompréhensible. Aujourd’hui, nous comprenons que cette décision n’a été possible qu’au prix du non-respect d’un certain nombre de règles de droit :

    D’abord, la commission d’instruction n’a jamais cherché à entendre les étudiant.e.s ayant témoigné lors de la procédure à l’UGA. Certes, le Code de l’éducation prévoit que cette commission d’instruction « instruit l’affaire par tous les moyens qu’elle juge propres à l’éclairer » (art. R232-37). Il ne fait cependant pas de doute que de ne pas convoquer les témoins à charge est un manquement évident à sa mission d’établissement de la vérité. En conséquence, le travail conduit par la commission d’instruction nous semble partial et de nature à être contesté juridiquement.

    Ensuite, le deuxième considérant de la décision du CNESER disciplinaire méconnaît le droit, et en particulier le délit de harcèlement sexuel tel que défini à l’article 222-33 du Code pénal. En effet, pour motiver sa décision de relaxe, le CNESER disciplinaire ne conteste pas l’existence de propos et comportements à connotation sexuelle ayant créé une situation intimidante et hostile pour les étudiant.e.s (ce qui définit juridiquement le harcèlement sexuel). Le CNESER disciplinaire considère en revanche qu’il n’y pas lieu de sanctionner Serge Dufoulon en raison du contexte (des enseignements « de la sociologie en lien avec le domaine sexuel ») de ces propos et comportements. En procédant ainsi, le CNESER disciplinaire ignore donc le droit pénal qui ne prévoit aucune exception à la qualification juridique du harcèlement sexuel.

    De même, le deuxième considérant de la décision du CNESER disciplinaire affirme que « la liberté académique » justifie les propos et comportements. Cette motivation méconnaît là encore le droit : si le Code de l’éducation prévoit, dans son article L.952-2, que les enseignant.e.s-chercheur.e.s « jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche », rien dans les textes ne les autorise à outre-passer la loi ou les obligations auxquelles ils/elles sont soumis.es. Mobiliser la « liberté académique » pour rejeter le caractère dégradant et hostile de propos et comportements à caractère sexuel n’a donc aucun fondement juridique.

    Enfin, le troisième considérant fait apparaître un problème juridique de cohérence dans les décisions du CNESER disciplinaire. En effet, Serge Dufoulon avait demandé en 2017 un sursis à exécution de la sanction infligée par la section disciplinaire de l’UGA au motif, notamment, que la procédure avait été partiale en raison des conflits dans lesquels Serge Dufoulon serait pris. Le CNESER disciplinaire avait cependant considéré, dans sa décision du 4 juillet 2017, « qu’au vu des pièces du dossier et des explications fournies » rien ne permettait de mettre en cause l’impartialité de la section disciplinaire de l’UGA et avait donc rejeté la demande de sursis à exécution. Pourtant, dans le troisième considérant de sa décision du 10 juillet 2018, le CNESER disciplinaire fonde sa décision de relaxe sur… des doutes quant à l’impartialité de la section disciplinaire en raison des conflits qui existeraient dans l’université ! Ce considérant est donc là aussi contraire au droit : le droit ne confère aucune compétence au CNESER disciplinaire pour rejuger des faits qu’il a déjà jugés !

    Au regard de ces différents éléments, la décision du CNESER disciplinaire du 10 juillet 2018 ne nous semble donc pas conforme au droit et nécessite d’être contestée devant le Conseil d’Etat. Or, comme vous le savez, Madame la ministre de l’ESRI, Monsieur le président de l’UGA, le Code de l’éducation (art. R232-43) prévoit que vous seul.e pouvez former un recours en cassation devant le Conseil d’Etat.

    Par ce courrier, nous souhaitons donc connaître vos intentions et vous appeler, si nécessaire, à formuler ce recours dans le délai prévu (c’est-à-dire au plus tard 2 mois après que vous avez reçu la notification de la décision, donc peu de temps après le 10 septembre, puisque la décision date du 10 juillet).

    Madame la ministre, vous avez déclaré à plusieurs reprises être attachée à la lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur et la recherche. Vous avez ici une occasion de montrer qu’il ne s’agissait pas de vains mots et attendons donc que vous formuliez ce recours.

    Monsieur le président, la lutte contre les violences sexuelles est un défi majeur pour les responsables d’établissements dans l’enseignement supérieur. Dans un contexte où les victimes sont encore trop peu souvent entendues, ce qui alimente la méfiance envers les établissements, effectuer ce #recours enverrait un signal fort à vos personnels et étudiant.e.s.

    CLASCHES, Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur
    AFS, Association française de sociologie
    ASES, Association des sociologues enseignant.e.s du supérieur

    https://clasches.fr/lettre-ouverte-du-28-aout-2018-universite-grenoble-alpes
    #sexisme #harcèlement_sexuel #Grenoble #justice

    • Si jamais, pour la petite histoire, j’y étais. J’étais dedans. J’ai vu les manifestants manifester, cagoulés, mais pacifiquement (et un tag « Frontex tue » sur les parois de la salle, seule « violence » de leur part). La violence, était ailleurs.
      Ce que j’ai vu aussi c’est que quand la police est rentrée, les matraques étaient déjà bien levées. Et que la police a frappé à l’aveugle et avec une violence inouïe. D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment de possibilité de fuite pour les manifestants, coincés entre les flics, les tables et les parois de la salle.
      Ce que j’ai vu aussi, c’est les organisateurs préoccupés de savoir si oui ou non ils allaient pouvoir « continuer les travaux » (je cite) et aller voir les intervenant pour les rassurer que ça allait le faire...
      #Grenoble #Université_de_grenoble #frontex #université_grenoble_alpes #colloque #De_Frontex_à_Frontex

    • Un rassemblement contre Frontex dispersé par la police sur le campus de Grenoble

      Les militants de divers syndicats, collectifs et associations de soutien aux migrants se sont rassemblés sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars dans l’après-midi. Leur objectif : protester contre la présence « d’acteurs de la militarisation des frontières » lors du colloque international sur Frontex qui se tient jusqu’à ce vendredi 23 mars à l’Université Grenoble-Alpes. Une mobilisation qui, commencée calmement, s’est vite terminée avec l’intervention de la police anti-émeute…

      « Frontières partout, justice nulle part », « tout le monde déteste les frontières », ou encore « Frontex expulse, expulsons Frontex ». Tels étaient les slogans scandés par la centaine de militants qui s’étaient réunis sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars, suite à l’appel lancé par différents syndicats, collectifs et associations* de soutien aux migrants.

      Mégaphone et banderoles à la main, ils s’étaient donné rendez-vous à 15 heures devant les portes verrouillées** du bâtiment d’Imag. C’est en effet dans cet édifice qu’en début d’après-midi le Centre d’études sur la sécurité internationale (Cesice) et le Centre de recherche juridique (CRJ) avaient inauguré la première journée du colloque international « De Frontex à Frontex : vers l’émergence d’un service européen de garde-côtes ». Le coup d’envoi d’une série de rencontres qui, entre conférences et débats, s’enchaîneront jusqu’à ce vendredi 23 mars au soir.

      « Des technocrates et policiers » invités sur le campus

      Parmi les invités ? Outre des enseignants et chercheurs provenant de toute la France, les organisateurs ont choisi « de faire intervenir des technocrates et policiers responsables de la militarisation des frontières », dénonce un jeune militant, en se faisant porte-parole de l’indignation collective. Et celui-ci d’étayer ses propos : « Frontex n’est qu’un moyen dont l’Europe se sert pour expérimenter les technologies de guerre sur les migrants. »

      L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes disposerait en effet, selon les associations à la tête du rassemblement, « d’un arsenal militaire répressif et d’un outillage sécuritaire de haute technologie », souvent financés par « des sociétés privées ». Parmi celles-ci, Thalès, EADS, Finmeccanica, Lockheed Martin, ou encore Aerovision.

      Raison pour laquelle les syndicats et collectifs isérois ont décidé de faire entendre leur voix. En ligne de mire : la présence au colloque d’Hervé Yves Caniard, le directeur de l’Unité des affaires juridiques de Frontex, ainsi que « la venue de Michel Quillé », ancien commissaire de police aujourd’hui aux manettes du projet Euromed Police IV. Entendez par là un programme lancé en 2016 afin de renforcer la coopération « sur les questions de sécurité » entre les pays du sud de la Méditerranée et les États membres de l’Union européenne.

      Migrants et associations : les grands absents au colloque

      « On regrette que les personnes réellement concernées par ces questions ne soient pas invitées », remarque par ailleurs un autre militant. Les grands absents de l’évènement ? Non seulement « les migrants et réfugiés qui risquent leur vie en mer pour rejoindre les côtes de l’Europe », mais aussi les « acteurs de terrain » engagés dans des missions d’aide et soutien aux réfugiés.

      Seule l’intervention d’une représentante du monde associatif figure en effet dans le programme du colloque. En l’occurrence, celle d’une activiste de La Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) qui évoquera, ce vendredi après-midi, le rôle des ONG face au renforcement des contrôles aux frontières.

      « Notre objectif est de parler de Frontex sous l’angle du droit, tout en prenant en compte différents points de vue » déclare pour sa part Romain Tinière, professeur de droit public à l’UGA et coordinateur du colloque. Qui se défend : « En plus de traiter les aspects institutionnels et juridiques de la question, dont la protection des droits fondamentaux de l’homme, nous cherchons également à porter un regard critique sur les actions de Frontex. »

      Un propos contesté par l’un des militants. « Ce colloque peut servir à se questionner sur comment Frontex viole le droit, mais cela ne suffira pas, car il faut aussi dénoncer le problème politiquement », rétorque-t-il. Et une autre manifestante de renchérir : « Tant que l’Europe exportera la guerre, il y aura toujours des refoulements aux frontières, en rendant les passages de plus en plus dangereux et mortels pour les migrants. »

      Une protestation pacifique… face à la police

      « Comment cette université, qui accueille depuis décembre nombre de demandeurs d’asile aux Patio, peut en même temps accepter de dialoguer avec les responsables de Frontex ? », interrogent les manifestants. D’où leur décision de manifester leur dissentiment… en « s’invitant » dans la salle des conférences de l’Imag. Leur objectif : empêcher que le président d’Euromed Police ne prenne la parole.

      Une protestation non violente qui a duré juste le temps de scander quelques slogans… et de sortir une bombe de peinture pour écrire « Frontex tue » sur le mur. Quelques minutes après, l’action s’est en effet terminée avec l’intervention des forces de l’ordre en tenue anti-émeute.
      « Ils nous ont bousculés pour nous forcer à sortir. Certaines personnes ont pris un coup de matraque dans le dos pendant qu’elles évacuaient alors qu’il n’y avait aucune violence et aucune animosité de leur part », relate, indigné, un jeune témoin. Entre temps, à l’intérieur du bâtiment Imag, le colloque a repris son cours normal.

      Au total, quatre personnes auraient été blessées, dont deux – dénoncent les militants – « ayant eu besoin de points de suture à la tête ».

      Contactée, l’Université Grenoble Alpes a affirmé ne pas être responsable de l’envoi de la police. Une information démentie par la préfecture de l’Isère*** qui a tenu à préciser que cette intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.



      https://www.placegrenet.fr/2018/03/23/rassemblement-contre-frontex-disperse-police-campus-de-grenoble/183160

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »

      Reçue par email, le 30.03.2018.

      Vous avez décidé d’organiser un colloque sur Frontex, à l’IMAG (Université de Grenoble Alpes), les 22 et 23 mars 2018. Revendiquant une approche juridique, vous affirmez que votre but n’était pas de débattre des politiques migratoires*. C’est un choix. Il est contestable. Il est en effet tout à fait possible de traiter de questions juridiques sans évacuer l’analyse politique, en assumant un point de vue critique. Vous vous retranchez derrière l’argument qu’il n’était pas question de discuter des politiques migratoires. Or, vous présentez les choses avec les mots qu’utilise le pouvoir pour imposer sa vision et justifier ces politiques. Vous parlez de « crise migratoire », de « lutte contre l’immigration illégale », etc. C’est un choix. Il est contestable. Les mots ont un sens, ils véhiculent une façon de voir la réalité. Plutôt que de parler de « crise de l’accueil » et de « criminalisation des exilé.e.s » par le « bras armé de l’UE », vous préférez écrire que « la crise migratoire » a « amené » l’UE à « renforcer les pouvoirs de son agence, Frontex ». Et hop, le tour de magie est joué. Si Frontex doit se renforcer c’est à cause des migrant.e.s. S’il y a des enjeux migratoires, la seule réponse légitime, c’est la répression. Ce raisonnement implicite n’a rien à voir avec des questions juridiques. Il s’agit bien d’une vision politique. C’est la vôtre. Mais permettez-nous de la contester.

      Vous avez décidé d’inviter des représentants d’institutions (Frontex/Europol) qui font la guerre au migrant.e.s. Et pas les migrant.e.s, traqué.e.s, harcelé.e.s, arrêté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s, mutilé.e.s qui subissent dans leur chair et leur tête les effets de cette guerre. Là encore, c’est un choix. Il est contestable. Rien ne vous obligeait à offrir une tribune aux acteurs de la militarisation des frontières qui appliquent les politiques anti-migratoires racistes et criminelles de l’UE. Les chercheurs n’invitent pas toujours les personnes, les groupes et institutions sur lesquelles portent leur recherche. Parfois, c’est même préférable. Vous trouveriez sans doute désagréable qu’un membre d’un groupuscule d’extrême droite sur lequel porte le travail de votre laboratoire de recherche viennent s’exprimer à un colloque. Non ? Vous pouviez donc discourir doctement entre « scientifiques » de considérations juridiques sur Frontex, sans donner la parole à l’un de ses représentants. Votre « événement scientifique » n’aurait pas perdu de son intérêt ni de son crédit.

      Vous avez appris que des personnes, des associations, des syndicats, des collectifs ne souhaitaient pas que des responsables de Frontex et Europol viennent servir leur propagande et légitimer leur action à l’Université. C’est leur droit. Leurs arguments et revendications sont légitimes. Mais vous avez préféré les balayer avec morgue et indignation, vous efforçant de faire passer les contestataires pour des ignares qui se trompent de combat. Se pencher un peu plus sur les critiques qu’on nous adresse et accepter de se remettre en question, c’est souvent salutaire. Vous avez fait le choix de ne pas vous prêter à cet exercice. C’est votre choix. Il est contestable. Vous pensez avoir raison, que les autres ont tort. La preuve, vous aviez également invité quelqu’un de la Cimade pour servir de caution critique à votre colloque. On ne pourrait donc décemment pas vous reprocher d’être d’un côté ou de l’autre. Tout le monde peut s’exprimer. Une minute pour la défense, une minute pour l’accusation. Et le tour de passe passe est joué, la pilule prête à être avalée.

      Vous avez décidé que ce colloque aurait lieu comme prévu, coûte que coûte. Même si cela devait se passer sous haute protection policière. Avec 2 policiers en civil à l’intérieur filtrant au faciès les entrées et des fourgons faisant la ronde autour de l’IMAG. Encore une fois, c’est un choix. Il est contestable. Faire appel à la police pour étouffer la contestation sur un campus universitaire, c’est osé. Transformer un lieu où s’élabore le savoir en bunker, tout autant. Mais alors empêcher, au nom de la« Démocratie », de la « Science », et de la « Liberté d’expression » une action contre des institutions répressives (Frontex/Europol) , avouez que c’est carrément cocasse. Vous avez décidé de « protéger » la tribune offerte à des représentants d’institutions criminelles dont vous reprochez vous-même l’opacité. Les protéger de quoi ? De quelques militant.e.s contre l’Europe-forteresse, solidaires des migrant.e.s persécuté.e.s par ces mêmes institutions. Et venu.e.s joyeusement exprimer leur colère en scandant des slogans. C’est ça votre rôle ? Défendre la liberté de parole des puissants et étouffer les voix minoritaires qui tentent de résister à ces puissants. Vous êtes sérieux , là ?

      Vous avez décidé d’assister passivement à un passage à tabac extrêmement violent dans l’enceinte même où vous discutiez poliment avec Frontex et consort. Des dizaines de personnes se sont faites défoncer à l’aveugle et sans sommations par des flics déchaînés qui ont pénétré en furie dans la salle des débats. Une dizaine de personnes blessées. 4 hospitalisées. Tout ça sous vos yeux. Ne rien faire face à ce déchaînement de violences que vous avez encouragé en vous mettant sous protection de la police est un choix. Il est contestable. J’espère que vous en avez un minimum conscience… parce que la pilule est de moins en moins facile à avaler.

      Et enfin, vous avez décidé de reprendre rapidement les « travaux » sans même attendre que le sang des manifestant.e.s n’ait séché. Comme si rien ne s’était passé. Et en donnant la parole à un autre flic qui n’avait pas été invité, lui, pour taper des militant.e.s, mais pour faire la promo d’Euromed Police : Michel Quillé. Vous avez fait le choix de continuer. Sans rien dire. Sans dénoncer l’usage disproportionné de la force et les violences policières dans la salle de votre colloque. Sans exprimer la moindre solidarité avec les personnes blessées ni chercher à vous enquérir de leur santé. Sans me trahir la moindre émotion. Rien, silence et blagues gênées quand ce n’était pas pour rappeler votre désapprobation de cette action. C’est votre choix, là encore. Il est contestable… mais la pilule ne passe vraiment pas.

      Pour finir en beauté et montrer comme vous êtes cohérent.e.s jusqu’au bout, vous vous êtes plaint.e.s. Vous avez pris le temps de faire une « mise au point ». Vous présentant comme des victimes. Décrivant les contestataires comme une dangereuse menace contre les « libertés universitaires », des gens « tout sauf pacifiques » munis d’un terrible accoutrement (gants, cagoules...). Justifiant l’intervention policière (tiens, rien n’est dit sur leur accoutrement à eux, casques, boucliers, gazeuses, tonfas...). Taisant le déchaînement de violences des flics. Regrettant la « tournure violente » des événements sans en mentionner les véritables auteurs...mais en en faisant porter la responsabilité aux militant.e.s. Bref, racontant les faits avec une rigueur pas très « scientifique ». Mais ce n’est pas grave, vous avez le choix de pouvoir dire n’importe quoi. Et vous avez le droit avec vous, vous qui êtes des experts du droit.

      Un ex-universitaire repenti, déserteur du monde académique

      Article du Daubé du 23 mars 2018
      *
      Mise au point des organisateurs.

    • Frontex invité à l’université : Compte rendu des violences policières

      Indymedia Grenoble fonctionne selon le principe de la publication ouverte, c’est à dire que chacun·e peut y publier une contribution (textes photos, liens). Le collectif de modération n’est pas l’auteur des contributions. Celles-ci n’engagent que leurs auteur·e·s. L’équipe d’administration − comme indiqué dans la charte − n’a pas à porter de jugement collectif sur les contenus publiés.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-03-22-Frontex-invite-a-l-universite

    • Communiqué de la FSU - UGA (30 mars 2018)

      L’intervention brutale des forces de l’ordre dans le bâtiment universitaire IMAG le 22 mars 2018 à l’occasion d’un rassemblement de contestation de la politique mise en œuvre par l’agence Frontex a suscité une émotion légitime dans la communauté universitaire. On dénombre une dizaine de blessés par la police, dont 2 lourdement touchés à la tête.

      Une délégation des participants au rassemblement anti Frontex a été entendue par le Conseil d’administration de l’UGA réuni le 23 mars. Il ressort de leurs témoignages que

      1 ) les forces de l’ordre étaient déjà présentes aux abords du bâtiment IMAG, bien avant toute entrée des manifestants dans celui-ci ;

      2) les manifestants n’ont pas pénétré dans les locaux par effraction, les portes étant ouvertes au moment de la pause, leur action consistant à lancer des slogans anti Frontex et à tagger un mur, sans violence physique à l’encontre de quiconque et sans même interrompre le déroulement du colloque, qui était alors en pause.

      3) l’irruption des forces de l’ordre dans le bâtiment IMAG a été totalement disproportionnée par rapport à la gêne occasionnée et a été effectuée avec une brutalité et une violence injustifiables (pas de sommation, pas d’invite à quitter les locaux, coups délibérés, y compris sur les personnes déjà au sol).

      Lors du conseil d’administration, la FSU a interpellé le président Lévy sur les circonstances dans lesquelles la police avait été amenée à stationner sur le campus puis à intervenir dans des locaux universitaires, et demandé que les témoignages soient recueillis le plus largement possible pour faire la clarté sur le déroulement des faits.

      Plus particulièrement, aux questions : la présidence a-t-elle sollicité la présence de la police sur le campus ? a –t-elle été informée de cette présence ? si oui a t-elle donné son accord ? La présidence a-t-elle demandé l’intervention de la police dans les locaux de l’IMAG et l’évacuation des manifestants ?

      Le Président Lévy a répondu :
      – ne pas être à l’origine de la demande d’une surveillance des forces de l’ordre sur le campus dont il ignorait la présence ;
      – ne pas être à l’origine de la demande d’évacuation des manifestants ;
      – être prêt à rappeler au Préfet ses prérogatives en tant que président d’université sur la question de la présence policière sur le campus et dans les bâtiments universitaires ;
      – être prêt à recueillir tous les témoignages et à faire la vérité sur ce qui s’est passé.

      Dans un courrier du 27 mars adressé à Mme la Ministre, le Président Lévy livre une version des faits dont la FSU s’étonne vivement.

      D’une part, cette lettre donne des événements un point de vue unilatéral qui ignore délibérément les nombreux témoignages entendus lors du CA de vendredi 23 mars ; or ces témoignages donnaient des événements une appréciation sensiblement différente, notamment en ce qui concerne la chronologie des faits et l’attitude des policiers.

      D’autre part, elle reste très évasive quant à l’autorisation qu’aurait ou non donnée l’UGA pour une présence massive de policiers sur le campus, le Président Lévy se bornant à évoquer son ignorance du « dimensionnement des moyens déployés » tout en reconnaissant avoir été informé la veille de cette présence policière, contredisant ainsi ses propos tenus devant le CA.

      Ce courrier ne dit pas non plus qui a requis, une fois les manifestants entrés dans le bâtiment IMAG, l’intervention des forces de l’ordre, laissant sous entendre qu’il s’agit là d’une initiative de la police ayant pénétré de son propre chef dans les locaux avant que la décision d’évacuation ait été prise par l’université et signifiée aux forces de l’ordre. Or, la préfecture de l’Isère a tenu à préciser que son intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.

      La FSU attend de la Présidence qu’elle s’exprime devant l’ensemble de la communauté universitaire en faisant toute la clarté, grâce à la prise en compte de tous les témoignages, sur le déroulement précis de ces événements et sur sa responsabilité.

      La FSU demande à la Présidence qu’elle respecte les engagements pris devant le CA.

      La FSU s’associe à la condamnation de l’intervention de la police dans des locaux de l’université lors du colloque FRONTEX.

      La FSU condamne le recours à la police par la présidence de l’UGA, en particulier lors des réunions du conseil d’administration les 27 octobre 2017 et 16 février 2018.

    • #Lettre_ouverte Doyen, Présidence et Ministre

      À Mme Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
      À M. Lionel Beffre, Préfet de l’Isère,
      À Mme Claudine Schmidt-Lainé, Recteur de l’Académie de Grenoble,
      À Mme Isabelle Lauraire,Chef de Division Enseignement Supérieur, Rectorat d’Académie,
      À M. Patrick Lévy, Président de l’UGA,
      À M. David Dechenaud, Doyen de la Faculté de Droit de l’UGA,

      Grenoble, le vendredi 23 mars 2018

      Objet : Rappel du code de l’éducation et demande d’enquête de responsabilités sur la violente intervention policière au sein du bâtiment IMAG lors du colloque “De Frontex à Frontex” sur le campus de Grenoble

      Madame la Ministre,
      Monsieur le Préfet,
      Madame le Recteur,
      Madame la Chef de Division,
      Monsieur le Président,
      Monsieur le Doyen,

      Par la présente, nous, enseignant.e.s-chercheurs.ses, étudiant.e.s et personnels de l’Université Grenoble-Alpes, tenons à attirer votre attention sur les faits suivants :

      – Un colloque organisé par la faculté de droit de Grenoble s’est déroulé ce jeudi 22 mars à l’Université Grenoble Alpes autour du “service européen des garde-côtes et garde-frontières”. Cette agence est responsable de la répression à l’encontre des migrant-e-s aux frontières de l’Europe, entraînant des centaines de morts chaque année. Outre les enseignant.e.s-chercheurs.ses, des intervenant.e.s de Frontex étaient présent.e.s à ce colloque.
      – Une centaine de personnes, notamment lycéennes, étudiantes, doctorantes, personnels et syndicalistes s’était rassemblée devant le bâtiment où avait lieu ce colloque dans le cadre d’une manifestation pacifique contre cette manifestation scientifique (tract en PJ). Les portes du lieu ayant été ouvertes, les manifestants sont entrés, s’en est ensuivie une intervention policière très violente, de nombreuses personnes présentes subissant de sévères blessures (voir le rappel des faits ci-dessous).
      – L’intervention des forces de l’ordre sur un campus lors d’une rencontre universitaire est intolérable. Seul le président de l’université, garant du maintien de l’ordre, peut demander leur intervention (Code de l’Education, article L712-2 et R 712-1 et ss), ce que la présidence de l’UGA a nié avoir fait publiquement lors du Conseil d’Administration du 23 mars, avant de publier un communiqué de démenti la semaine suivante apprenant l’existence de cette lettre.
      – Cette intervention n’est pas unique mais s’inscrit dans un contexte marqué par des interventions policières violentes sur les campus de Bordeaux, Dijon, Strasbourg, et des menaces d’intervention policière sur le campus de Toulouse.

      En conséquence :
      Nous condamnons l’ensemble des violences policières commises à l’UGA le 22 mars et tenons également à condamner celles ayant eu lieu sur les autres campus.
      Nous demandons à tous les destinataires de cette lettre de se positionner publiquement sur les motifs et la manière dont a été conduite cette intervention policière dans l’enceinte de l’université.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils fassent la lumière sur les responsables de cette intervention et les faits susmentionnés.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils veillent à ce que les responsables des violences commises par les agents de police à l’encontre des personnes présentes ne restent pas impunis.

      Rappel des faits :
      – Pendant une pause, les portes de la salle étant ouvertes, les manifestant.e.s se sont déplacé.e.s à l’intérieur du bâtiment pour poursuivre pacifiquement leur manifestation.
      – Toutes les portes, à l’exception de celles par lesquelles les manifestant.e.s sont entré.e.s, étaient closes avant même l’entrée des manifestant.e.s. 6 camions de police étaient présents avant même le début de la manifestation convoquée à 15h.
      – L’entrée des manifestant.e.s s’est faite de manière pacifique, ceux-ci continuant, comme ils l’avaient fait dehors, à lancer des slogans contre Frontex. Néanmoins, elle a visiblement créé la panique chez les organisateurs du colloque, des participant.e.s au colloque se voyant refuser de sortir du bâtiment lors de la pause - et ce, avant l’entrée des manifestant.e.s - ayant entendu deux personnes de l’organisation dire “il faut appeler” lors de l’entrée des manifestant.e.s.
      – Dans les minutes suivantes, plusieurs policiers nationaux de la brigade anti-émeute sont entrés dans la salle de conférences. Aucune sommation n’a été formulée par les forces de l’ordre avant usage de la violence. Les policiers ont immédiatement frappé les personnes présentes - en visant particulièrement et clairement les têtes -, des manifestant-e-s, mais également des personnes participant au colloque. Plusieurs personnes - manifestant.e.s et participant.e.s au colloque s’identifiant comme tels - ont été violemment mises dehors, sans qu’elles n’opposent de résistance, sans qu’il ne leur soit demandé de sortir et sans qu’il ne leur soit permis de récupérer leurs affaires. Des personnes battues à coup de matraque ont continué à être frappées par les policiers alors qu’elles étaient à terre et n’opposaient aucune résistance. Une dizaine de personnes a été blessée par la police, dont 4 ont été transportées à l’hôpital et 2 lourdement touchées à la tête.
      – Alors que les manifestant.e.s étaient sorti.e.s, de même que des participant.e.s doctorant.e.s de l’UGA s’identifiant comme tel.le.s alors qu’ils se faisaient sortir violemment de l’amphithéâtre, ils se sont entendus répondre “Ferme ta gueule” à plusieurs reprises par les policiers. Les policiers se sont d’abord placés face à eux en continuant à les provoquer, en insultant plusieurs d’entre eux et en continuant à utiliser leur matraque, y compris à l’encontre d’une personne portant dans ses bras son enfant de 4 ans.

      Signataires (partiel : au 30/3)

      Université Grenoble-Alpes :

      Lauriane Bouvet, ATER, UGA
      Isabelle Krzywkowski, PR, UGA
      Alice Carette, MCF, UGA
      Federico Bellido, ATER, UGA
      Cyril Trimaille, MCF, UGA
      Catherine Frier, MCF, UGA
      Thierry Soubrié, MCF, UGA
      Nicolas Galy, Doctorant, UGA
      Amélie NUQ, MCF, UGA
      Marinette Matthey, PR, UGA
      Fabrice Gilles, docteur, Académie de Dijon
      Charlotte Dejean, MCF, UGA
      Debora Barattin, Doctorante, UGA
      Ulysse Coutaud, Doctorant, UGA
      Fabienne Agasse, MCF, UGA
      Marie Thirion, Etudiante, UGA
      Olga Bronnikova, MCF, UGA
      Sarah Mekdjian, MCF, UGA
      Laurent Gallardo, MCF, UGA
      Jean-Yves Tizot, MCF, UGA
      Cristina Del Biaggio, MCF, UGA
      Caroline Rossi, MCF, UGA
      Franck Gaudichaud, MCF, UGA
      Emmanuelle Eggers, PRAG, UGA
      Olga Lobo, MCF, UGA
      Anna Claudia Ticca, ATER, UGA
      Nina Soleymani, ATER, UGA
      Claire Wolfarth, Doctorante, UGA
      Emmanuelle Puissant, MCF, UGA
      Benjamin Levy, Doctorant, UGA
      Murielle Chatel, BIATSS, UGA
      Alexandre Demeure, MCF, : UGA
      Eva Deront, Doctorante, UGA
      Ricardo Salas Rivera, DCE, UGA
      Charlotte Imbert, Etudiante, IEPG
      Grange Julia, Etudiante, LCE UGA
      Anthony Pecqueux, CR CNRS, ENSAG
      Philippe Flory, Doctorant, UGA
      Frédéric Gonthier, MCF, IEPG
      Marie Ducruet, BIATSS, UGA
      Manon Dié , Étudiante , LCE UGA
      Hélène Caune, MCF, IEPG
      Carole Durand, BIATSs, UGA
      Alicia Oudaoud, ATER, UGA
      Anne Cayuela, PR, UGA
      Lison Leneveler, Doctorante, UGA
      Belen Molina Concha, CGT-Ferc Sup Grenoble, CGT UD38
      Maria Ferraro MCF retraitée UGA
      Oriane Sulpice, Doctorante, UGA
      Jérôme Ferrand, MCF, UGA
      Paul Bourgues, Doctorant, UGA
      Amélie Stoecklé, Doctorante, UGA
      Zérah Brémond, ATER, UGA
      Elsa Guillalot, MCF, UGA
      Gwenaël Delaval, MCF, UGA
      Claire Barraud, PRCE, UGA
      Aurore Meyfroidt, post-doctorante, UGA
      Laurent Terrier, IGE, G-INP
      Souad HOUAMA, UGA
      Mitra KAFAI
      Eric GUINET, UGA
      Benoît Rey, UGA
      Marta Ruiz Galbete, MCF, UGA
      M.-H. Lachaud, docteure, UGA
      Théa Manola, ENSAG/UGA
      Mathilde Piau, Etudiante, UGA
      Bénédicte Fischer, MCF, UGA
      Jean-François Carcelen, PR, UGA
      Cornillon Françoise, PRAG, UGA
      Pierre Badin, DR, CNRS
      Sofia Laviola, étudiante, UGA
      Amélie Imbert, MCF, UGA
      Léa Garénaux, Etudiante, UGA
      Salomé Pairone, Etudiante, UGA et IEPG
      Mathilde Regad, Doctorante, UGA
      Grégoire Charlot, MCF, UGA
      Ilaria Taddei, MCF, UGA
      Alain Drillat, PRAG, UGA
      Mathilde Noëlle Mougin, Doctorante, UGA
      Raphaël Rossignol, MCF, UGA
      Naïma Ghermani, MCF, UGA
      Ethlinn Weber, Etudiante, UGA
      Jean-Loup De Saint-Phalle, Etudiant, UGA
      Lucas Vandendriessche, Etudiant, IEPG
      Elisa Santalena, MCF, UGA
      Jean-François Massol, PR, UGA
      Audrey Dominguez, Doctorante, UGA
      Marianne Prévost, bibliothécaire, UGA
      Didier Piau, PR, UGA
      Clémentine Martin, Etudiante, UGA
      Viviane Clavier, MCF, UGA
      Pascale Roux, MCF, UGA
      Rémi Clot-Goudard, MCF, UGA
      Pierre-André Cheminant, doctorant, UGA

      Signataires des autres universités :

      Matthieu Renault, MCF, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Anna Zaytseva, MCF, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
      Anna Shapovalova, ATER, Université Lyon 2 ; doctorante Sciences Po
      François Valegeas, MCF, Université Paul-Valéry Montpellier 3
      Benjamin Ferron, MCF, Université Paris-Est Créteil
      Jérôme Valluy, MCF, Université Panthéon-Sorbonne - Paris 1
      Daria Saburova, doctorante, Université Paris Nanterre
      Baptiste Kotras, postdoc, Université Paris-Est
      Wenceslas Lizé, MCF, Université de Poitiers
      Julien Leers, BIATSS, Université de Paris 1
      Daphné Le Roux, doctorante, Université Paris Nanterre
      Isabelle Désert, professeur EPS Université Paris 1
      Maud Benayoun, BIATSS, Université Paris 1
      Tom Goldman, doctorant, Université Paris-Dauphine
      Hayat Benkhelifa, MCF, AgroParisTech
      Sarah Leperchey, MCF, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Pierre Sauvêtre, MCF, Université Paris Nanterre
      Paul Guillibert, doctorant, Université Paris Nanterre
      Hugo Dumoulin, doctorant, Université Paris Nanterre
      Enrique Klaus, postdoctorant ERC-TARICA, IRMC, Tunis
      Guillaume Gourgues, MCF, Université de Franche-Comté
      Chantal Jaquet, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Lucie Laplace, doctorante, Université Lumière Lyon 2
      Luc Vincenti, Université Paul Valéry Montpellier 3
      Morane Chavanon, ATER, Université Lyon 2
      Vaillant Zoé, MCF Paris Nanterre
      Garnoussi Nadia, MCF Université de Lille
      Cohen-Halimi Michèle, PR Université de Paris 8
      Victor Violier, doctorant, Université Paris Nanterre
      Iacopo Adda, doctorant, Université de Genève
      Bertrand Binoche, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Hélène Nessi, MCF Université Paris Nanterre
      Aurélie Quentin, MCF Université Paris Nanterre
      Hector Uniacke, Etudiant, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Aliènor Bertrand, CR, CNRS-Faculté de droit de Montpellier
      Sarah Sajn, doctorante, Sciences Po Aix / CHERPA
      Frédérique Leblanc, MCF, Université Paris Nanterre
      Camille Vergnaud, doctorante Université Paris Nanterre
      Pascal Bonnard, MCF, Université Jean Monnet de Saint-Etienne
      Hanna Perekhoda, étudiante, Université de Lausanne
      Raphaël Sablong, MCF, Université Lyon 1
      Sophie Roux, PR, Ecole normale supérieure
      Antoine Lévêque, Doctorant ATER, IEP de Lyon
      Antoine Renaud, Doctorant, ENS de Lyon
      Elena Smirnova, Doctorante, Université Paris Diderot - Paris 7
      Claire Thouvenot, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Selim Nadi, Doctorant, Centre d’histoire de Sciences Po/Universität Bielefeld
      Selin Le Visage, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Julie Marquet, Doctorante, Université Paris 7
      Soazig Le Bihan, Professeure Associée, Université du Montana
      Vinicius Kauê Ferreira, Doctorant, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
      Citlalli Dominguez, Doctorante, Sorbonne Université, Faculté des Lettres
      Anne Didelot, PRCE, Université de Lorraine
      Hélène Blaszkiewicz, Doctorante, Université de Lyon
      Jean-Pierre Terrail, professeur honoraire, université de Versailles-Saint-Quentin
      Sylvain Bertschy, Doctorant, Université Paul Valéry Montpellier III
      Sahar Aurore Saeidnia, Postdoctorante, IREMAM-MMSH, Aix-en-Provence
      Fanny Vincent, post-doctorante, CEET-CNAM
      Alice Simon, ATER, Université de Montpellier
      Tristan Poullaouec, MCF, Université de Nantes
      Julien O’Miel, MCF, Université de Lille
      Chowra Makaremi, CR, CNRS, IRIS
      David Do Paço, chercheur et enseignant, CHSP, Sciences Po
      Rachel Vanneuville, CR, CNRS, Triangle Lyon
      Antonio Ramos Ramírez, ATER, Université de Versailles-Saint-Quentin
      Kristina Kovalskaya, Doctorante, EPHE-PSL Paris
      Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche, Cnrs, Univ. de Bordeaux
      Dominique Glaymann, professeur de sociologie, Université d’Evry Paris-Saclay
      Grégoire Le Quang, ATER, Université Lyon 2
      Maria Emanovskaya, doctorante, INALCO
      Davide Gallo Lassere, postdoc, Sophiapol, Université Paris Ouest
      Tatyana Shukan, lectrice, Université Paris-Sorbonne
      Nataliya Puchenkina, doctorante, Université de Tours
      Josua Gräbener, chargé de cours, Université Lille 2 (docteur IEPG)

      Signataires citoyen.nes

      Pierre Gaillard LDH Délégué Régional
      Paola Bonilla, Isère
      Nathalie Durindel, enseignante dans le second degré, Isère
      Elsa Quintin, professeur agrégée Arts Plastiques
      Anaïs Coulin, enseignante dans le second degré, Isère
      Quentin Latasse, enseignant-stagiaire dans le second degré, Isère
      Marie Bouvet, adjoint du patrimoine, Rhône
      Hélène Bouvet, retraitée, Haute- Savoie
      Estelle Flory, éditrice, Seine-et-Marne
      Perrine Olff-Rastegar - UJFP Alsace - Strasbourg
      Christiane Vollaire - Programme Non-lieux de l’exil (EHESS-Inalco)

      https://docs.google.com/document/d/1bKh1uQqj83ZvmOBWhRsMK0nukhIJjb_oleft667f-ws/edit

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »
      –-> résumé des faits et des opinions

      Pour faire suite à l’organisation de deux journées « Frontex » à l’université de Grenoble, leur perturbation et l’intervention des forces de l’ordre sur le campus...

      https://lundi.am/local/cache-vignettes/L1200xH554/arton1257-bd727.png?1522751525
      https://lundi.am/Lettre-ouverte-aux-organisateurs-du-colloque-de-Frontex-a-Frontex

    • Au-delà de la loi ORE, les étudiants grenoblois sont mobilisés contre Patrick Lévy et demandent sa démission. Ils lui reprochent d’avoir demandé à la préfecture de l’Isère, le 22 mars dernier, l’évacuation d’un colloque sur l’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), organisé sur le campus et envahis par des étudiants et militants protestataires. L’évacuation musclée par la police a été qualifiée de « violente » par les étudiants qui déplorent quatre blessés soignés à l’hôpital, dont deux pour des plaies ouvertes.

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/grenoble-un-batiment-de-la-fac-bloque_1641355

  • Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la #vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour #diffamation  ; la postérité portera plainte ­contre vous pour #infamie."

    dixit #Yann_Moix
    « Monsieur le Président, vous avez instauré à Calais un protocole de la bavure »

    L’écrivain Yann Moix fustige dans une #lettre_ouverte adressée à Emmanuel Macron la politique migratoire de la France, et plus particulièrement le traitement infligé aux migrants à Calais. Vidéo à l’appui, il affirme avoir filmé sur place des « actes de barbarie ».


    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/21/monsieur-le-president-vous-avez-instaure-a-calais-un-protocole-de-la-bavu
    #Calais #asile #migrations #EnMarcheVersLeFN (c’était cela le tag ?) #réfugiés #humiliation #espoir

    Et sur la question de la #terminologie (#mots #vocabulaire) :

    Vous les nommez « migrants » : ce sont des #exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un #destin.

    ping @reka @sinehebdo

    Ici le texte complet, pour ne pas le perdre :

    Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. Vous les nommez « migrants » : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin. Réchappés du pire, ils représentent cet avenir que vous leur obstruez, ils incarnent cet espoir que vous leur refusez. C’est à leur sujet que je vous écris.
    Vous avez affirmé, dans votre discours de Calais, que « ceux qui ont quelque chose à reprocher au gouvernement s’attaquent à sa politique, mais qu’ils ne s’attaquent pas à ses fonctionnaires. » Je ne m’en prendrai ici qu’à vous. Et à vous seul.

    Je ne suis pas, comme vous dites, un « commentateur du verbe » : je suis un témoin de vos actes. Quant à votre verbe, il est creux, comme votre parole est fausse et votre discours, double.

    J’affirme, M. le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

    J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la #détresse et le #dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

    J’affirme, M. le Président, que des exilés non seulement innocents, mais inoffensifs, subissent sur notre territoire des atteintes aux #droits_fondamentaux de la personne. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

    Ces actes de #barbarie, soit vous les ­connaissiez et vous êtes indigne de votre fonction  ; soit vous les ignoriez et vous êtes indigne de votre fonction. Ces preuves, si vous les demandez, les voici  ; si vous faites semblant de les demander, les voici quand même. Les Français constateront ce que vous commettez en leur nom.

    « Je ne peux pas laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques », avez-vous dit. Ajoutant  : « Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné ». D’abord, vous menacez de procès en diffamation ceux qui démasquent ­votre politique  ; ensuite, vous menacez de procédures de sanction ceux qui l’appliquent.

    Journalistes, policiers  : avec vous, tout le monde a tort à tour de rôle. Les uns d’avoir vu, les autres d’avoir fait. Tout le monde a tort sauf vous, qui êtes le seul à n’avoir rien vu et le seul à n’avoir rien fait. On attendait Bonaparte, arrive Tartuffe.

    Soit les forces de l’ordre obéissent à des ­#ordres précis, et vous êtes impardonnable  ; soit les forces de l’ordre obéissent à des ­ordres imprécis, et vous êtes incompétent. Ou bien les directives sont données par vous, et vous nous trahissez  ; ou bien les directives sont données par d’autres, et l’on vous trahit.

    Quand un policier, individuellement, ­dépasse les bornes, on appelle cela une #bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on ­appelle cela un #protocole. Vous avez ­instauré à Calais, monsieur le Président, un #protocole_de_la_bavure.

    Quand une #police agit aussi unie, pendant si longtemps, elle ne peut le faire sans se plier à un commandement. Est-ce bien vous, monsieur le Président, qui intimez aux policiers l’ordre de déclencher ces ­actions souillant la #dignité de l’homme   ? Vous y avez répondu vous-même  : « Dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement. »

    L’histoire a montré qu’on peut parfois ­reprocher à un policier de trop bien obéir. Mais elle a surtout montré qu’on doit ­toujours reprocher à un président de mal commander, précisément quand le respect humain est bafoué. En dénonçant les #violences_policières, en cherchant à savoir qui est le donneur de ces ordres, je ne fais que défendre la police, parce que lui ­donner de tels ordres, c’est justement ­porter atteinte à son honneur.

    « La situation est ce qu’elle est par la #brutalité du monde qui est le nôtre », dites-vous. Peut-on attendre, monsieur le Président, qu’une situation aussi complexe soit ­démêlée par une pensée aussi simpliste  ? Que des décisions si lourdes soient ­compatibles avec des propos si légers  ? On attendait Bonaparte, arrive Lapalisse.

    Serez-vous plus enclin à l’émotion qu’à la réflexion   ? Ecoutez la voix de ces jeunes qui, fuyant les assassins et la dictature, rançonnés puis suppliciés en Libye, traversent la Méditerranée sur des embarcations douteuses pour accoster, à bout de forces, dans une Europe que vous défendez par vos formules et qu’ils atteignent par leur courage.

    Vous avez osé dire  : « Notre honneur est d’aider sur le terrain celles et ceux qui ­apportent l’humanité durable dans la ­République. » Au vu de ce qui semblerait être votre ­conception de « l’#humanité », les associations préfèrent l’aide que vous leur avez ­refusée à celle que vous leur promettez. A Calais, on vous trouve plus efficace dans la distribution des coups que dans la distribution des repas.

    Ces associations, monsieur le Président, font non seulement le travail que vous ne faites pas, mais également le travail que vous défaites. Quant à votre promesse de prendre en charge la nourriture, elle n’est pas généreuse  : elle est élémentaire. Vous nous vendez comme un progrès la fin d’une aberration.

    La colonisation en Algérie, monsieur le Président, vous apparut un jour comme un « crime contre l’humanité ». Ne prenez pas la peine de vous ­rendre si loin dans l’espace et dans le temps, quand d’autres atrocités sont commises ici et maintenant, sous votre présidence. Sous votre responsabilité.

    Faites, monsieur le Président, avant que l’avenir n’ait honte de vous, ce qui est en votre pouvoir pour que plus un seul de ces jeunes qui ne possèdent rien d’autre que leur vie ne soit jamais plus violenté par la République sur le sol de la nation. Mettez un terme à l’#ignominie. La décision est difficile à prendre  ? On ne vous demande pas tant d’être courageux, que de cesser d’être lâche.

    Saccages d’abris, confiscations ­d’effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages, entraves à l’aide humanitaire. Tel est le quotidien des exilés à Calais, monsieur le Président. Hélas, vous ne ­connaissez rien de Calais. Le Calais que vous avez visité mardi dernier n’existe pas  : c’était un Calais pipé  ; c’était ­un Calais imaginaire et vide  ; c’était un ­Calais sans « migrants ». Un Calais sur mesure, un Calais de carton-pâte. Le Calais que vous avez visité, monsieur le Président, ne se trouve pas à Calais.

    Le Défenseur des droits a dénoncé, lui aussi, le « caractère exceptionnellement grave de la situation », qu’il n’hésite pas à décrire comme étant « de nature inédite dans l’histoire calaisienne ». Une instance de la République, monsieur le Président, donne ainsi raison à ceux à qui vous donnez tort. Mais je vous sais capable de ne pas croire vos propres services, tant vous ­donnez si souvent l’impression de ne pas croire vos propres propos.

    Comme on se demande à partir de combien de pierres commence un tas, je vous demande, monsieur le Président, à partir de combien de preuves commence un #crime.

    Je citerai enfin les conclusions de la « mission IGA-IGPN-IGGN relative à l’évaluation de l’action des forces de l’ordre à Calais et dans le Dunkerquois » d’octobre 2017 – mission qui dépend du ministère de l’Intérieur  : « L’accumulation des témoignages écrits et oraux, bien que ne pouvant tenir lieu de #preuves formelles, conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la #déontologie_policière, principalement à Calais. Ces manquements portent sur des faits de violences, sur un usage ­disproportionné des aérosols lacrymogènes, la ­destruction d’affaires appartenant aux ­migrants ainsi que le non-respect de l’obligation du matricule RIO [le référentiel des identités et de l’organisation]. »

    Permettez-moi, monsieur le Président, de traduire cette phrase dans un français non-policier  : « Nous croulons sous les preuves de violences policières, notamment de gazages, mais nous refusons de les considérer comme des preuves au sens strict, car cela risquerait de froisser monsieur le ­ministre de l’Intérieur, qui serait obligé d’enquêter sur l’épidémie d’anonymat qui saisit ses troupes au moment de l’assaut contre les migrants. »

    Vous dites  : « Je ne peux laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre utilisent la #violence. » Les violences vous dérangeraient-elles moins que le fait qu’on les laisse accréditer ?

    A l’heure, monsieur le Président, où vous décrétez ce qui est, ou n’est pas, une « fake news », vous nous rappelez de manière ­salutaire que vous êtes prompt au mensonge éhonté. On attendait Bonaparte, ­arrive Pinocchio.

    Je ne sais pas exactement de quoi vous êtes responsable  ; je sais seulement en quoi vous êtes irresponsable. Le grand mérite de votre politique, c’est qu’on peut la voir à l’œil nu.

    Surtout à Calais, où tout est fait pour ­rendre impossible aux exilés l’accès à l’Angleterre. Non seulement ils n’ont pas le droit de rester, mais ils n’ont pas la possibilité de partir. Que doivent-ils faire   ? Attendre qu’on leur brûle la rétine  ? Ou bien jouer leur destin en tentant la traversée  ?

    Vous menacez en tout, monsieur le Président, des gens qui ne nous menacent en rien. Votre politique ne fait pas que trahir nos #valeurs, elle les insulte. Les mesures antimigratoires sont toujours populaires. Mais voulant faire plaisir à la foule, vous trahissez le peuple.

    Le préfet du Pas-de-Calais m’a appelé, ­furieux, osant se réclamer de Jean Moulin  ; mais Jean Moulin s’est battu pour faire cesser la barbarie, non pour intimider ceux qui la dénoncent. Les exilés sont des victimes. Laissez les martyrs morts en paix  ; cesse de faire la guerre aux martyrs vivants.

    #Jean_Moulin fut supplicié pour une France qui accueille les hommes, pas pour une France qui les chasse. Dites à votre préfet que se réclamer d’un héros de la ­Résistance quand, dans sa sous-préfecture, Erythréens, Afghans et Soudanais sont harcelés, délogés, gazés nuit et jour, c’est prendre Jean Moulin en otage. Et c’est le trahir une deuxième fois.

    Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour ­diffamation  ; la postérité portera plainte ­contre vous pour infamie.

    #responsabilité

    • À chaque chose, une place. Que ne fait on pas pour un petit rôle ? Faire partie de la bande à BHL et avoir fricoté avec quelques antisémites, être pro israélien et blablater à la tévé, faire le romancier et le réalisateur, même en période d’imbécilité soutenue, ça ne suffit pas à faire un #intellectuel selon le canon français. L’hagiographie de Macron a déjà été écrite par Emmanuel Carrère et étayée par un livre de François Dosse, alors on rédige un J’accuse de saison, et qui prend soin de défendre l’honneur de la police...
      Au moins 600 manifestants à Ouistreham contre les « traques » de migrants
      http://www.europe1.fr/societe/au-moins-600-manifestants-a-ouistreham-contre-les-traques-de-migrants-355139
      #placement #relooking #Ration

    • @touti, dénoncer, je sais pas. Je voulais juste rappeler de quelle étoffe est notre héros ("faites moi un procès, président !) de circonstances. La triste réalité c’est que pour moi aussi l’écho donné à ce texte, son existence même, peut malgré tout tenir lieu de bonne nouvelle, façon fragmentation de la domination (parmi les dominants et leurs alliés)... sur fond d’occupations d’écoles, d’aide au passage des Alpes, d’ouverture de squat ou de manif significative, comme à Ouistreham.

    • #Yann_Moix, comment dire... Je viens de parcourir l’article de Wikipédia à son sujet. J’y ai relevé quelques passages principalement dans le paragraphe « sujets polémiques » :

      1) Cinéma Utopia (2009)

      Dans Le Figaro du 10 août 200948, Yann Moix s’indigne d’un tract des cinémas Utopia présentant le film Le Temps qu’il reste. Il reproche notamment à ce tract de débuter par : « Les tragédies de l’histoire sont souvent grotesques. Les Palestiniens vivent depuis 1948 un cauchemar kafkaïen », puis il relève ceci : « Quelques massacres plus tard, perpétrés par les milices juives » et s’indigne de la formule « milices juives » qui, selon lui, « évacue Auschwitz d’un coup d’adjectif non seulement mal placé mais déplacé, un concept qui donnerait aussitôt vie, dans la foulée, à de jolis avatars, comme des nazis juifs, des fascistes juifs, des hitlériens juifs ». Il est aussi particulièrement frappé par cet autre extrait du tract : « Elia Suleiman revient sur son enfance dans une école juive où la lobotomisation sioniste des élèves filait bon train... ». Il compare l’auteur du tract à Robert Brasillach et avance que les gérants des cinémas Utopia ont « la haine des juifs » et seraient « le visage nouveau de l’antisémitisme contemporain », comparant leur gazette à Je suis partout, journal collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. La revue La Règle du jeu (fondée en 1990 par Bernard-Henri Lévy) lui apporte son soutien.
      Les cinémas d’art et d’essai du réseau Utopia portent plainte pour injure, et Yann Moix, ainsi que Le Figaro, défendu par Patrick Klugman, sont condamnés en 2010 pour « délit d’injure envers particuliers » le 19 octobre 2010. David Caviglioli, journaliste de L’Obs, relève que le jugement précise que le tract a été écrit avec « une tonalité militante et abrupte », et lui-même soupçonne un antisémitisme sous-jacent à ce tract, relevant par exemple que le sionisme y est décrit comme le « rêve fou d’un état religieux juif ».

      #sionisme

      2) Polanski et la Suisse

      Yann Moix crée la polémique le 1er février 2010 en publiant un extrait de son prochain livre La Meute dans La Règle du jeu sous le titre « J’aime Polanski et je hais la Suisse ». Selon Le Parisien, Yann Moix prend « prétexte » de l’assignation à résidence du cinéaste juif Roman Polanski par la Suisse, pour attaquer cette dernière en la traitant de « pute », de « Gestapoland » et de « pays inutile », « nul » et « fondamentalement antisémite », puis un jour plus tard dans le journal Le Matin ses citoyens de « mous salauds ». En date du 2 février 2010, le texte est retiré du site à la demande de l’auteur. La presse francophone de Belgique et de France commence à relater l’information et l’ambassade de France en Suisse diffuse un communiqué de presse se désolidarisant de l’auteur en estimant à propos de l’ouvrage : « […] on peut à bon droit penser qu’il eût mieux valu qu’il ne parût point ».

      #culture_du_viol

      3) Loi Gayssot (2010) :

      Fin 2010, il apparaît comme un des signataires d’une pétition pour l’abrogation de la loi Gayssot aux côtés de Robert Faurisson, Dieudonné et de militants d’extrême droite, initiative également soutenue par Noam Chomsky. Opposé à cette loi mémorielle, il se rétracte cependant après avoir découvert qu’un des signataires n’était pas Robert Badinter comme il le croyait, mais Robert Faurisson ), et il refuse que son nom soit associé à ce dernier. Paul-Éric Blanrue se déclare déçu de l’attitude de Yann Moix, qui avait préfacé son livre Le Monde contre soi : anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme, jugeant « important de montrer que même les plus grands penseurs se sont trompés » ; les deux hommes, amis jusqu’ici et qui n’avaient « jamais parlé des Juifs ensemble » d’après Yann Moix, se séparent à cette occasion. Le blog du Monde.fr des droites extrêmes émet des doutes sur l’explication de Yann Moix, ayant relevé que l’explication initiale de Yann Moix quant à son soutien comportait la mention suivante, effacée par la suite : « J’ai signé une pétition en ce sens, sur laquelle figurent évidemment, figurent logiquement, mes pires ennemis et les ordures les plus avérées ».
      Selon le journaliste Nicolas d’Estienne d’Orves, Yann Moix est « un philosémite exacerbé, il a même appris l’hébreu ».

      #baltringue du #révisionisme

      Entre temps, Monsieur a eu le temps d’"être Charlie" :
      https://laregledujeu.org/2015/01/09/18656/le-pantheon-pour-charlie

      Monsieur le Président,
      Le Panthéon n’est pas un monument mort. Ce n’est pas, non plus, un monument aux morts : c’est le monument vivant de ceux qui ont rendu possibles la dignité et la pérennité de la République.
      Charb, Cabu, Wolinski et leurs camarades sont morts pour cette République, comme Jaurès en son temps. Et, comme Jean Moulin, ils ont été les héros d’une Résistance nouvelle : la Résistance à cette barbarie qu’est l’islamisme, ce fascisme du vingt-et-unième siècle. Ils sont les héritiers des Lumières. Le Panthéon fut inventé pour les accueillir, et, ainsi, souder la nation autour de ce qu’elle a d’essentiel : la liberté.
      Aussi, je vous demande, et au nom de tous les Français sans exception, de bien vouloir étudier ma demande : celle de faire entrer Charlie Hebdo au Panthéon.
      Yann Moix

      Je suis un charlot ...

      4) Accueil des migrants 2018 :

      Yann Moix le 6 janvier 2018, accuse les CRS d’exactions vis-à-vis des migrants de la Jungle de Calais. La préfecture du Pas-de-Calais dénonce, quant à elle, des informations erronées

      ... mais je continue de me rattraper aux branches.

    • « Il y a, parmi les afghans de Calais, des gens qui connaissent Victor Hugo sur le bout des doigts, ils arrivent en France et on les frappe ! » dit un Moix aussi élitiste que les récentes déclarations d’Aznavour (trier les meilleurs) avec sa confiance surjouée dans "la culture". Il utilisait il y a peu le faux argument de l’"appel d’air"... ; de plus :
      https://seenthis.net/messages/646690
      https://seenthis.net/messages/634053
      https://seenthis.net/messages/331825

    • @rastapopoulos oui c’était un peu provoc mais voir tant de monde sortir le CV de ce type (qui n’est qu’un dandy désinvolte aux convictions à mon avis peu profondes) comme s’il fallait à tout prix décrédibiliser ce qu’il dit, alors que pour une fois c’est assez pertinent, je trouve ça un peu désespérant (je lis même sur mondialisme.org que les gens qui reproduisent sa prose font le jeu de l’extrême droite car il a côtoyé des gens d’extrême droite... hum, j’ai hâte de voir Marine Le Pen ou des gudards soutenir le contenu de cette lettre). Finalement on lui donne peut-être encore plus d’importance qu’il n’en a.

  • Témoignage | Jusqu’où peut aller la déshumanisation de nos instances gouvernementales ?
    https://asile.ch/2017/11/13/temoignage-jusquou-aller-deshumanisation-de-nos-instances-gouvernementales

    Nous publions ci-dessous la lettre ouverte de trois citoyennes mobilisées pour aider une famille frappée par un renvoi Dublin vers Nice. De nombreux réfugié-e-s y sont à la rue, la famille ne s’y était jamais rendue et n’y connait personne. Elle avait émis le souhait d’être plutôt transférée dans la ville de Bellegarde, où elle […]

    • Témoignages de situations à Fribourg

      C. quitte le Sénégal pour échapper aux violences dans sa famille. Arrivée en Italie, elle se marie avec un homme qui s’avère violent, lui infligeant durant 6 ans des violences psychologiques, sexuelles et physiques. C. décide alors de demander l’asile en Suisse mais risque le renvoi en l’Italie. C. est terrorisée à l’idée d’y retourner, sachant qu’elle n’y trouvera aucune protection.

      K. fuit également le Sénégal avec sa fille de six mois que sa famille veut faire exciser. K. trouve refuge en Espagne. Sa famille la retrouve et veut faire exciser l’enfant en Espagne. Pour échapper au réseau familial, K. gagne la Suisse, où elle demande l’asile. La Suisse n’entre pas en matière, estimant que l’Espagne est compétente. K. attend donc dans l’angoisse son renvoi, ne sachant comment échapper aux violences qui attendent sa fille si elle devait être contrainte de retourner en Espagne.

      Emprisonnée à cause de son engagement politique, Y. doit quitter l’Ethiopie en raison des persécutions étatiques. Elle se rend d’abord en Autriche où un homme la séquestre pendant 5 mois. Elle réussit à fuir vers la Suisse où elle demande l’asile. La Suisse prononce une non-entrée en matière. Enceinte de 7 mois, Y. souhaite rester en Suisse avec son enfant à naître et craint de retomber entre les mains de l’homme qui l’a séquestrée en Autriche.

      R. quitte l’Érythrée pour fuir les violences étatiques et pour rejoindre son compagnon, au bénéfice d’une autorisation de réfugié statutaire, en Suisse depuis 2014. Elle arrive en 2016 mais une décision de non entrée en matière et le renvoi vers l’Italie sont prononcés par les autorités. R. est enceinte de 6 mois et le couple a un enfant de 5 ans qui attend au Soudan de pouvoir rejoindre ses parents. Un renvoi vers l’Italie enfreindrait le droit fondamental à la vie familiale.

      http://www.appeldelles.ch/temoignages-de-situations-a-fribourg

    • 30 policiers et une nouvelle tentative d’expulsion : La famille H., à nouveau traquée un an après leur « vol spécial »

      A l’occasion des vacances scolaires, les autorités vaudoises ont fait débarquer 30 policiers au foyer d’aide d’urgence de Vennes/Lausanne pour tenter d’expulser à nouveau M. et Mme H. et leurs 4 enfants vers Nice !

      Heureusement, la famille ne se trouvait pas au centre ce jour-là ! Elle est toutefois désormais condamnée à survivre par ses propres moyens et à se vivre cachée durant de nombreux mois si elle ne veut pas être prise… L’EVAM (Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants), complice, appellera sans aucun doute la police cantonale si la famille devait se représenter. Cela s’est déjà souvent produit.
      La police a fouillé le centre et les chambres et les personnes vivant dans ce foyer d’aide d’urgence, toutes menacées d’un renvoi et une fois de plus confrontées à la police, ont encore craint que ce soit leur tour…

      Pour rappel, la famille H., a déjà vécu les mêmes violences de l’Etat l’été passé, à savoir l’arrestation d’une partie de la famille (Mme et les 3 filles cadettes) et leur expulsion forcée à destination de Nice où elles avaient été livrées à elles-mêmes.
      Ces violences avaient été dénoncées à travers un communiqué et un mail (ci-joint) et avaient fait l’objet d’une interpellation au Grand Conseil questionnement le déroulement (habituellement) immonde du "vol spécial" vers la France (ci-joint également)

      Elles étaient très vite revenues en Suisse, retrouvant leur mari/père et leur fille/sœur aînée et avaient redéposé une demande d’asile qui a été à nouveau rejetée, malgré les discussions entre organisations et autorités fédérales (M. Gattiker, Mme Sommaruga & co) en lien avec « l’Appel Dublin ». Cette nouvelle décision de renvoi a été prononcée alors qu’une organisation consultée continuait à attester qu’il n’existerait pas de prise en charge adaptée en France (Nice) et alors que la famille a passé une année supplémentaire à s’ancrer ici et à faire valoir son droit à rester !

      Reçu via la mailing-list du collectif R, le 17.07.2018
      cc @stesummi

  • Un document qui date du 19 mars 2016, que je publie ici pour archivage :

    #Lettre_ouverte : Fermeture des #abris_PC et amélioration des conditions de vie
    Monsieur le Président du Conseil d’Etat, Madame et Messieurs les Conseillers d’Etat,

    Il y a un an, des habitants des abris PCi ont adressé une première lettre à Mme Ariane Daniel Merkelbach, directrice de l’AMIG au sein de l’Hospice Général, dénonçant leurs conditions d’habitation dans ces derniers. Un an après, non seulement la situation ne s’est pas améliorée mais elle a même empiré : de deux abris initialement ouverts en 2015 nous en comptons bientôt onze. Nous, personnes en exil logées par le service d’hébergement de l’AMIG, nous unissons pour dénoncer une nouvelle fois des conditions de vies indignes et inhumaines que nous avons connues, que nous connaissons ou que nous risquons à tout moment de connaître. Une part importante du contenu de la lettre du 23 janvier 2015 reste malheureusement d’actualité et est donc reprise dans celle-ci.
    Dans nos pays, nous avons connu l’emprisonnement, la torture, la guerre, la dictature, le terrorisme, l’injustice sociale et la misère. Nous avons fui pour sauver nos vies. Nous avons dû quitter nos familles, nos amis, nos maisons, nous avons dû tout laisser. Sur la route, nous avons connu de nombreux dangers : nous avons subi de multiples formes d’agressions, nous avons été enfermés, nous avons traversé le désert, la montagne, la mer, au péril de nos vies. Beaucoup de nos compatriotes et amis sont morts en chemin. Aujourd’hui, nous sommes en Suisse, « terre d’asile » et nous sommes reconnaissants à ce pays et à ses habitants de nous accueillir. Pourtant ici aussi, on nous empêche de mener une vie digne.

    Dans les abris PCi, nous avons vécu, nous vivons ou nous vivrons sous terre, entassés, sans fenêtres, sans air, sans soleil, pour certains pendant plus d’une année. Nous avons de gros problèmes d’hygiène, de nourriture et de sommeil, qui altèrent gravement notre santé tant physique que psychique.

    Les toilettes et les douches sont en nombre totalement insuffisant et de ce fait sont la plupart du temps dans un état de propreté déplorable. La promiscuité nous expose sans cesse aux maladies et à la contagion, d’un simple rhume à la grippe intestinale en passant par la gale. Sans parler des punaises de lit. L’air est difficile à respirer. Nous souffrons de problèmes oculaires et de maladies de peau.

    Nous n’avons pas la possibilité d’avoir accès à des espaces où nous pourrions cuisiner et sommes donc dépendants de la nourriture qui nous est servie : aucun légume frais ; couscous, riz ou spaghetti au quotidien ; nourriture préparée depuis des jours, qui stagne dans les frigos, et qui est régulièrement avariée quand on nous la sert ; même le pain est souvent dur.

    La lumière, allumée 24 heures sur 24, nous empêche de dormir. Tout comme le bruit, la ventilation, le fait que les lits soient connectés entre eux, les ronflements des uns et les cauchemars des autres. Nous n’avons aucune intimité.

    Le manque de sommeil nous épuise et nous fragilise. Nous ne pouvons pas non plus voir nos amis car nous ne pouvons pas recevoir de visites. Nous n’avons plus aucune énergie et n’entrevoyons aucune perspective.

    Ces conditions d’ « accueil » se répercutent sur notre quotidien dans son ensemble, créent de graves difficultés à différents niveaux et nous rappellent les sévices que nous avons subis dans nos pays. Ces traumatismes nous hantent.

    Beaucoup d’entre nous, à bout de force, doivent régulièrement s’adresser aux urgences pour tenter de trouver de l’aide. Nous sommes venus dans ce pays à la recherche de protection. N’avons-nous pas droit, au minimum, à ce que notre état de santé ne se détériore pas pendant notre séjour ?

    Suite à l’incendie qui s’est déclaré aux foyer des Tattes le 17 novembre 2014, tuant une personne et en blessant grièvement plusieurs autres, la justice n’a toujours pas été rendue et malgré cela de nombreuses victimes ont été renvoyées ou risquent de l’être. Depuis, nous vivons tous dans l’inquiétude. Si un incendie se déclarait dans un abri PCi, par où pourrions-nous sortir pour échapper aux flammes ?

    Cet état d’angoisse et de tension permanentes, les difficultés matérielles, la promiscuité, les conditions de vie qui nous sont imposées, génèrent des tensions et des conflits. La richesse qui devrait découler de la rencontre avec d’autres personnes, d’autres cultures, est rendue impossible par les problèmes de survie qui préoccupent chacun.

    Nous portons à votre attention le fait que la Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) a conclu que les abris PCi ne sont adaptées qu’à des séjours de courte durée, de trois semaines au maximum, et que le conseiller d’Etat M. Mauro Poggia a reconnu que cette « solution » pose des problèmes de « dignité humaine ».

    Certains camarades en exil se sont mobilisés durant l’été 2015, cherchant collectivement à faire évoluer la situation, allant même jusqu’à proposer des solutions de logement en surface, en concertation avec l’Etat. Aujourd’hui, nous constatons que malgré les promesses obtenues, des nouveaux abris PCi ont été ouverts et que la réponse de la police et de l’Hospice Général face à ce mouvement de solidarité a été essentiellement répressive (interdictions de se rendre dans certains foyers, nombreuses arrestations, parfois même dans les locaux de l’OCPM à Bandol). Cela signifie-t-il qu’en prenant la parole publiquement pour dénoncer les conditions de vie qui nous sont imposées nous prenons le risque de nous exposer à la répression ? Nous refuse-t-on le droit de chercher collectivement à faire évoluer une situation dont nous souffrons ?

    En attendant la fermeture définitive des abris PCi promise pour fin 2016, nous vous demandons de prendre les mesures suivantes afin d’améliorer au plus vite les conditions de vie des habitants de leurs habitants :

    Mettre à disposition des personnes logées en abris PCi des espaces pour pouvoir cuisiner de façon autonome.

    Baisser le nombre de personnes par dortoirs.

    Améliorer les conditions d’hygiène dans les abris PCi notamment en ce qui concerne la propreté des douches et des w-c.

    Améliorer l’information auprès des habitants des abris PCi concernant les différents lieux d’accueil et de formation qu’ils peuvent fréquenter à Genève.

    Donner la possibilité aux habitants des abris PCi de recevoir des visites, non pas dans les dortoirs, mais dans les salles communes qui sont à l’entrée des abris et de visiter leurs connaissances en foyers.

    Comprenez bien que si nous proposons des pistes pour chercher à « améliorer » de façon urgente le quotidien des camarades logeant actuellement dans les abris PCi, nous n’abandonnerons pas la lutte tant que les abris ne seront pas définitivement fermés et que l’idée même de pouvoir y loger des personnes pour des périodes plus longues que quelques jours n’aura pas été enterrée.

    Personne ne doit (sur-)vivre sous terre !

    Dans l’attente de votre rapide réaction, nous vous prions de croire, Monsieur le Président du Conseil d’Etat, Madame et Messieurs les Conseillers d’Etat, à l’assurance de notre haute considération.

    #bunkers #logement #hébergement #asile #migrations #réfugiés #Genève #lettre #abris_de_la_protection civile

  • Neuf mois de prison ferme pour d’anciens salariés de Goodyear

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/12/neuf-mois-de-prison-ferme-pour-d-anciens-salaries-de-goodyear_4845750_3234.h

    Plus de deux ans après les faits, les huit salariés de l’usine Goodyear à Amiens-Nord (Somme) ont été fixés sur leur sort, mardi 12 janvier. Le tribunal correctionnel d’Amiens les a condamnés à neuf mois de prison ferme et quinze avec sursis pour avoir séquestré, du 6 au 7 janvier 2014, deux cadres de l’entreprise menacée de fermeture. Par ailleurs, deux des huit salariés ont été condamnés pour violences en réunion.

  • Detention centre staff defy Australian government’s refugee censorship laws - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2015/07/02/refu-j02.html

    Detention centre staff defy Australian government’s refugee censorship laws
    By Will Morrow
    2 July 2015

    In an act of political defiance, and considerable personal courage, 41 medical professionals, teachers and other former staff inside Australia’s refugee detention camps yesterday issued an open letter challenging the reactionary “Border Force Act.” The law, which took effect yesterday, contains extraordinary provisions for imposing jail sentences on anyone who publicly speaks out on the conditions inside the detention centres.

    The professionals state in their letter that the law “strengthens the wall of secrecy which prevents public scrutiny. We have advocated, and will continue to advocate, for the health of those for whom we have a duty of care, despite the threats of imprisonment, because standing by and watching sub-standard and harmful care, child abuse and gross violations of human rights is not ethically justifiable.”

    #réfugiés #migrations #asile #australie #enfermement #camps #détention

  • Open letter on the Border Force Act: ’We challenge the department to prosecute’
    Open letter regarding the #Border_Force_Act_2015

    More than 40 current and former workers at Australia’s detention centres on Nauru and Manus Island challenge Tony Abbott and Peter Dutton to prosecute them under new secrecy laws for speaking out over human rights abuses

    http://www.theguardian.com/australia-news/2015/jul/01/open-letter-on-the-border-force-act-we-challenge-the-department-to-pros
    #Australie #Nauru #Manus_island #réfugiés #asile #migration #externalisation #droits_humains #dénonciation #résistance #lettre_ouverte

  • Voilà ce qui a déclaré M. Casella, toujours invité en tant qu’expert aux émissions RTS qui traitent de #réfugiés :

    Il est certain qu’il faut un standing minimum. Dans certaines conditions on ne peut pas héberger des gens, et que donc il faut trouver la juste mesure. Et le problème est justement de trouver cette juste mesure. Alors, il ne faut pas tomber non plus dans l’#ethnocentrisme. Je me rappelle les camps pour réfugiés vietnamiens à Hong Kong. Les représentants des ONG américaines qui venaient étaient effarés par les conditions de vie. Les gens vivaient les uns sur les autres. Et bien, c’était de la même façon que les gens habitaient au Vietnam chez eux. Donc ce qui pour un Occidental était quasiment inacceptable était la norme pour un Vietnamien, et donc pour eux ça allait très bien. Et il y a une chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que ces nouveaux arrivants qui sont parfois des réfugiés, parfois des migrants, parfois des réfugiés qui ont déjà l’asile et qui cherchent à émigrer ils s’attendent à trouver en Occident un Eldorado. Et cet Eldorado évidemment n’existe pas. Ils ne comparent pas leur façon de vivre en Europe avec celles dans leurs pays d’origine et il y a là une très grande déception. Je pense que c’est en tenant compte de tous ces éléments que les cantons, avec les moyens à leur disposition, font au mieux.

    –-> Dans le cadre du #Comptoir_des_médias, Vivre Ensemble a écrit aux responsables de l’émission pour leur dire que les propos de M. Casella étaient problématiques...

    Mais là le groupe Stop bunkers a aussi écrit une lettre ouverte aux médias, dont voici le contenu :
    #Stop_bunkers | #Lettre_ouverte à M. #Alexandre_Casella

    Nous, requérants assignés à des bunkers souterrains, tenons à clarifier un certain nombre de points.

    Nous ne sommes pas venus en Europe dans l’espoir de « trouver un Eldorado ». Savez-vous combien nous a coûté le voyage pour arriver ici, entre les passeurs, les transports, les rançons des kidnappings, … ? Vous qui aimez les comparaisons entre les « Occidentaux » et nous – « les nouveaux arrivants » – sachez qu’avec cet argent, nous aurions pu ouvrir un commerce dans notre pays et y vivre confortablement. Pourquoi sommes-nous partis alors ? Réponse : Parce que la situation politique ne nous permettait plus de rester et que nous avons été forcés de partir pour sauver nos vies.

    Alors oui, dans les pays que nous avons fuis, les conditions de vie auxquelles nous étions confrontées étaient proches de celles que nous vivons aujourd’hui dans les bunkers. Certains d’entre nous vivaient dans des caves, d’autres dans des cellules surpeuplées, en Syrie, au Soudan ou en Erythrée – dans des pays en guerre donc, ou dans les prisons des dictatures. Mais peut-on vraiment considérer ces états d’exception comme la « norme » ?

    Vous parlez d’ethnocentrisme et insistez sur les différences entre les cultures. Sachez que là d’où nous venons, il n’y a que les morts que l’on met sous terre.

    Nous sommes venus en Europe parce que nous avions l’espoir de trouver un lieu dans lequel nous pourrions vivre dignement. Nous pensons que la dignité est la seule norme qui devrait guider la recherche de votre « juste mesure ». Mais peut être sommes-nous trop ethnocentristes ?

    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/02/25/stopbunker-lettre-ouverte-a-m-casella
    #logement #préjugés #asile #migration #réfugiés #Genève #Suisse

    cc @reka @fil @maïeul @simplicissimus

    Voir aussi :
    ForumAsile | Alexandre Casella, l’expert invisible
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/02/25/forumasile-alexandre-casella-lexpert-invisible

    Vous pouvez aussi spammer le compte twitter de l’émission pour dire votre indignation : @Enld #enld

    • Ce même personnage douteux a aussi réussi à dire, dans la même émission :
      « Un Syrien réinstallé en Suisse met deux ans à s’intégrer, il ne peut pas envoyer ses enfants à l’école parce qu’ils ne parlent pas la langue , etc. Ce même Syrien envoyé dans les pays du Golfe s’intègre dans les 48 heures » !!!!!!!!!!!

  • “Par la mort de Rémi se noue beaucoup plus que l’histoire d’une vie, il se noue notre vie à tous, individuellement et collectivement.”
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/11/03/par-la-mort-de-remi-se-noue-beaucoup-plus-que-lhistoire-

    La lettre qui suit est adressée par #farid_el_yamni, frère de Wissam – assassiné par la police le 1er janvier 2012 – à la mère de #rémi_fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également … Continue reading →

    #ACAB #CAPITALISME #LUTTES #SOLIDARITE #france #lettre_ouverte #luttes #occupation_policière #paris

  • “Par la mort de Rémi se noue beaucoup plus que l’histoire d’une vie, il se noue notre vie à tous, individuellement et collectivement.”
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/11/03/par-la-mort-de-remi-se-noue-beaucoup-plus-que-lhistoire-

    La lettre qui suit est adressée par #farid_el_yamni, frère de Wissam – assassiné par la police le 1er janvier 2012 – à la mère de #rémi_fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également … Continue reading →

    #ACAB #CAPITALISME #LUTTES #SOLIDARITE #france #lettre_ouverte #luttes #occupation_policière #paris

  • #Lettre_ouverte à Jean-Claude JUNKER concernant la désignation de M Tibor Navracsics en qualité de Commissaire européen pour l’Education, la Jeunesse, la Culture et la Citoyenneté
    http://www.taurillon.org/lettre-ouverte-a-jean-claude-junker-concernant-la-designation-de-m-tibor

    Les Jeunes Européens - France s’associe au CNAJEP pour manifester son indignation après l’annonce de la nomination de Tibor Navracsics au poste de commissaire à l’Éducation, la Jeunesse, la Culture et la Citoyenneté. Nous adressons notre appel à M. Juncker et aux membres du Parlement européen.

    #Les_prises_de_position_des_Jeunes_Européens-France

    / #Commission_européenne, Lettre ouverte, #Jean-Claude_Juncker

  • Le patron d’Axel Springer : « Nous avons peur de Google »
    http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/lettre-ouverte-a-eric-schmidt-d-axel-springer.shtml

    La discussion à propos du pouvoir de Google n’est donc pas une sempiternelle théorie de conspiration. Vous-mêmes évoquez le nouveau pouvoir du décideur, du propriétaire et de l’utilisateur. En ce qui concerne l’utilisateur, je n’en suis pas aussi certain sur le long terme. Dans ce domaine, l’impuissance succède rapidement au pouvoir. Et c’est précisément pour cette raison que nous devons ouvrir maintenant cette discussion dans l’intérêt d’un écosystème sain de l’économie numérique à long terme. Cela touche à la concurrence. Et pas seulement économique, mais également à la politique. Cela touche à nos valeurs, notre conception de l’homme, notre ordre social mondial et – à notre avis – avant tout à l’avenir de l’Europe.

    À lire.

    #Axel_Springer #Google #Lettre_ouverte #Politique #Position_dominante #Presse #Économie_numérique

  • Lettre ouverte aux spectateurs citoyens
    http://www.ecrans.fr/Lettre-ouverte-aux-spectateurs,6877.html

    Des acteurs et réalisateurs s’engagent publiquement contre Hadopi, enfin ! « L’heure est à la réinvention et à l’émerveillement, et non pas à l’instauration d’un énième dispositif répressif. »

    #Hadopi #loi #liberté #cinéma #lettre_ouverte #responsabilité #répression #mentalité #citoyen #gp:links