Shimon Pères, coupable des crimes de Qana au Liban en 1996
samedi 15 mars 2008 | Association France Palestine Solidarité
▻https://www.france-palestine.org/Shimon-Peres-coupable-des-crimes
L’armée israélienne sur ordre de Shimon Pères, a bombardé le 18 avril 1996 l’abri de l’ONU, tuant 102 civils principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées, et faisant de nombreux blessés.
Robert Fisk, journaliste, témoignait un an plus tard.
Le 18 avril 1996, alors que les troupes israéliennes occupaient le Sud Liban, Shimon Pères était premier ministre. En plein milieu d’une campagne pour se faire réélire premier ministre, et pour changer son image politique de « colombe » qui semblait lui porter préjudice dans un pays où les extrémistes religieux et politiques avaient le vent en poupe et que les « colombes » sionistes étaient de moins en moins respectées, Pères a pris une décision à l’origine du massacre de Qana. Il a donné l’ordre de lancer « l’Opération Grapes of Wrath » - Opération Raisins de la Colère. Cette opération a provoqué la fuite de 400 000 civils libanais du Sud Liban, dont presque 800 se sont réfugiés dans la base de l’ONU à Qana. (...)
18 Avril 1996 : Massacre à Qana ... Article du Palestine Times de 1997
Voici le reportage du massacre de Qana qui eut lieu le 18 avril 1996.
Robert Fisk fut le premier journaliste à pénétrer l’enceinte des Casques Bleus du Fidji après qu’elle fut attaquée par des obus de proximité au plus fort des bombardements israéliens du Sud Liban l’année dernière.
Au cours de sa description très détaillée et émouvante, qui fit couler les larmes de plusieurs membres du public, il raconta la scène alors qu’il entrait dans le camp.
"Le sang coulait à flots depuis les portes de l’enceinte des Nations Unis, dans laquelle ces pauvres gens avaient trouvé refuge. C’était les portes de l’enfer. Alors que je pénétrai à l’intérieur, je vis une petite fille entourant de ses bras le corps d’un homme d’âge mûr, berçant le corps de droite à gauche et gémissant et pleurant sans cesse "mon père, mon père" Il y avait des bébés sans tête, des femmes sans bras. Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu. J’ai tout décrit dans le quotidien qui m’emploie."
Il raconta ensuite toute l’histoire du massacre de Qana. Le fait qu’il parlait le 18 avril, exactement un an après l’attaque d’Israël, rendit sa présentation d’autant plus poignante.
"Pour nous reporters de l’époque - et pour les Nations Unis - la vérité ou autre de l’explication d’Israël - qu’ils n’avaient jamais eu l’intention d’attaquer la base Onusienne, ni les civils musulmans qu’elle protégeait - reposait sur leur affirmation qu’ils ne pouvaient pas voir où tombaient les obus. Mais les survivants, des soldats de l’ONU comme les réfugiés, ont tous témoigné avoir vu un avion israélien sans pilote capable de prendre des photos de reconnaissance, survoler le camp pendant le massacre. Et si c’était vrai, alors la conclusion était évidente : les Israéliens savaient très bien ce qu’ils faisaient."
Après avoir interrogé les réfugiés et les soldats des Nations Unies, Robert Fisk entendit des rumeurs à plusieurs reprises qu’un soldat de l’ONU d’une base proche avait filmé tout à fait par hasard le bombardement de Qana ainsi que l’avion de reconnaissance israélien. Sa recherche du film mystérieux resta sans succès. On lui dit que les personnels de l’ONU avaient reçu les ordres strictes de ne pas parler de son existence à qui que ce soit. Deux jours après les funérailles communes des victimes du massacre de Qana, la sonnerie du téléphone de Fisk retentit dans son appartement de Beyrouth. Une voix anonyme lui donna une référence sur une carte et ajouta : "13h".
L’audience de Fisk restait captivée par son récit émouvant, peut-être l’événement principal de la soirée, et mérite d’être reproduit mot à mot. La référence de carte indiquait un carrefour à l’extérieur de Qana.
« Je n’ai jamais conduit aussi vite jusqu’au Sud Liban. A 13h, dans mon rétroviseur, je vis une Jeep de l’ONU s’arrêter derrière moi. Un soldat de l’ONU en tenue de combat et portant le béret bleu s’approcha de moi, me serra la main et dit : "J’ai fait une copie de la vidéo avant que les Nations Unies ne la saisissent. On y voit l’avion. J’ai pris une décision personnelle. J’ai deux enfants en bas-âge. Du même âge que ceux que j’ai portés, morts, dans mes bras à Qana. C’est pour eux que je le fais." Et de sa chemise kaki, il sortit une cassette vidéo et la jeta sur le siège passager de ma voiture. C’était, je pense rétrospectivement, l’acte individuel et personnel le plus dramatique que j’ai jamais vu faire un soldat. Les grands pouvoirs peuvent parfois essayer de cacher des choses, mais les petites gens peuvent parfois gagner. »
Le film à l’état brut, sans coupures, montrait clairement la base des Nations Unies de Qana sous les bombardements avec l’avion sans pilote au-dessus. Fisk commenta la projection de la vidéo au public, montrant la trajectoire et la direction des obus qui venaient de l’extérieur. Un hélicoptère israélien était également visible au-dessus de Qana au moment de l’attaque, larguant des balises lumineuses pour éviter les missiles à tête chercheuse thermique. Qana était recouverte de fumée tandis que les obus d’artillerie tombaient du ciel. A un moment, les flammes étaient clairement visibles dans la base de l’ONU. Fisk annonça en montrant l’écran,
"Ici, c’est la salle de conférence en feu. Il y a environ 50 personnes qui sont en train d’être brûlées vives en ce moment. Cette fumée, continua-t-il, montrant une autre section proche sur l’écran, provient en fait de la crémation de ces gens alors que les murs prennent feu."
Le public restait immobile et silencieux comme des jurés dans un tribunal, tandis que Fisk présentait ses preuves avec la précision méticuleuse et le sang-froid d’un avocat de l’accusation démolissant de façon convaincante l’argument principal des avocats de la défense. Après que la vidéo fut arrêtée, il retourna sur le podium et finit son discours sur les phrases suivantes :
"C’est ici, je crois, que le travail du journaliste doit s’arrêter et que les faits historiques doivent prendre la relève. Pour votre gentillesse ce soir, mesdames et messieurs, et pour votre gentillesse de m’avoir invité à Ottawa pour vous faire cette présentation, je vous remercie beaucoup."
Massacre in sanctuary
Eyewitness | Robert Fisk | Thursday 18 April 1996 23:02
▻https://www.independent.co.uk/news/massacre-in-sanctuary-1305571.html
Qana, southern Lebanon - It was a massacre. Not since Sabra and Chatila had I seen the innocent slaughtered like this. The Lebanese refugee women and children and men lay in heaps, their hands or arms or legs missing, beheaded or disembowelled. There were well over a hundred of them. A baby lay without a head. The Israeli shells had scythed through them as they lay in the United Nations shelter, believing that they were safe under the world’s protection. Like the Muslims of Srebrenica, the Muslims of Qana were wrong.
In front of a burning building of the UN’s Fijian battalion headquarters, a girl held a corpse in her arms, the body of a grey-haired man whose eyes were staring at her, and she rocked the corpse back and forth in her arms, keening and weeping and crying the same words over and over: “My father, my father.” A Fijian UN soldier stood amid a sea of bodies and, without saying a word, held aloft the body of a headless child.
“The Israelis have just told us they’ll stop shelling the area,” a UN soldier said, shaking with anger. “Are we supposed to thank them?” In the remains of a burning building - the conference room of the Fijian UN headquarters - a pile of corpses was burning. The roof had crashed in flames onto their bodies, cremating them in front of my eyes. When I walked towards them, I slipped on a human hand.
So why did the Israelis kill all these refugee civilians - more than 70 at the latest count - and go on sending 25 shells into the survivors and the bodies around them for up to 10 minutes after the first round had landed? A Fijian soldier, looking at a dead woman lying at his feet, her neck encircled with blood, said simply: “The guerrillas fired six Katyushas from near our position. The shells came in two minutes later. But the Israelis know we’re here. This has been a UN battalion headquarters for 18 years. They knew we had 600 refugees here.”
"Indeed they did. The Israelis know that 5,200 penniless civilians - too poor to flee to Beirut - are crowded into the compounds of the 4,500- strong UN force. The Fijian battalion headquarters is clearly marked on Israel’s military maps. The UN buildings were plastered with white and black UN signs. They are lit up at night. Not a soul in southern Lebanon is ignorant of their location. Nor is the Hizbollah. It is not the first time the guerrillas have fired their missiles at Israel from beside a UN building; when a Fijian officer tried to prevent the Hizbollah from firing rockets close to his position on the coast road two days ago, a Hizbollah man shot him in the chest.
But does a Hizbollah target of opportunity justify the nightmare scenes which confronted us yesterday? Are Lebanese civilians worth so little on the immoral scales of war that armies can write them off as “collateral damage” while following the hopeless goal of eradicating “terrorism” by gunfire and blood? True, the Hizbollah should bear a burden of guilt, though they will refuse to do so.
But Israel’s slaughter of civilians in this terrible 10-day offensive - 206 by last night (- has been so cavalier, so ferocious, that not a Lebanese will forgive this massacre. There had been the ambulance attacked on Saturday, the sisters killed in Yohmor the day before, the 2-year-old girl decapitated by an Israeli missile four days ago. And earlier yesterday, the Israelis had slaughtered a family of 12 - the youngest was a four- day-old baby - when Israeli helicopter pilots fired missiles into their home.
Shortly afterwards, three Israeli jets dropped bombs only 250 metres from a UN convoy on which I was travelling, blasting a house 30 feet into the air in front of my eyes. Travelling back to Beirut to file my report on the Qana massacre to the Independent last night, I found two Israeli gunboats firing at the civilian cars on the river bridge north of Sidon.
Every foreign army comes to grief in Lebanon. The Sabra and Chatila massacre of Palestinians by Israel’s militia allies in 1982 doomed Israel’s 1982 invasion. Now the Israelis are stained again by the bloodbath at Qana, the scruffy little Lebanese hill town where the Lebanese believe Jesus turned water into wine.
The Israeli Prime Minister Shimon Peres may now wish to end this war. But the Hizbollah are not likely to let him. Israel is back in the Lebanese quagmire. Nor will the Arab world forget yesterday’a terrible scenes.
The blood of all the refugees ran quite literally in streams from the shell-smashed UN compound restaurant in which the Shiite Muslims from the hill villages of southern Lebanon - who had heeded Israel’s order to leave their homes - had pathetically sought shelter. Fijian and French soldiers heaved another group of dead - they lay with their arms tightly wrapped around each other - into xblankets.
A French UN trooper muttered oaths to himself as he opened a bag in which he was dropping feet, fingers, pieces of people’s arms.
And as we walked through this obscenity, a swarm of people burst into the compound. They had driven in wild convoys down from Tyre and began to pull the blankets off the mutilated corpses of their mothers and sons and daughters and to shriek “Allahu Akbar” (God is Great") and to threaten the UN troops.
We had suddenly become not UN troops and journalists but Westerners, Israel’s allies, an object of hatred and venom. One bearded man with fierce eyes stared at us, his face dark with fury. “You are Americans,” he screamed at us. “Americans are dogs. You did this. Americans are dogs.”
President Bill Clinton has allied himself with Israel in its war against “terrorism” and the Lebanese, in their grief, had not forgotten this. Israel’s official expression of sorrow was rubbing salt in their wounds. “I would like to be made into a bomb and blow myself up amid the Israelis,” one old man said.
As for the Hizbollah, which has repeatedly promised that Israelis will pay for their killing of Lebanese civilians, its revenge cannot be long in coming. Operation Grapes of Wrath may then turn out then to be all too aptly named.
Yaniv Cogan
@yanivcogan· 18 avr. 2022
▻https://twitter.com/yanivcogan/status/1516000967807967234
oeuvre de Mustafa Haider
#Qana #Cana #Liban