• En finir avec les mythes autour du défaut de paiement - L’Orient-Le Jour par Michel Acad
    https://www.lorientlejour.com/article/1342805/en-finir-avec-les-mythes-autour-du-defaut-de-paiement.html
    #Liban

    le défaut de paiement pouvait-il réellement être évité ? Est-il à l’origine de l’effondrement du système bancaire ? Et que ce serait-il passé si le Liban n’avait pas fait défaut ?

    Chronologie implacable

    Un simple retour sur la chronologie des événements suffit à fournir une partie de la réponse. Dès les premiers jours de la contestation contre la classe et le système politique, les établissements ont fermé leurs portes (le 18 octobre 2019) pour faire face à ce qui allait devenir une véritable ruée bancaire (« bank run »). Pendant les deux semaines de cette fermeture, les transactions se sont généralement arrêtées, à l’exception, inévitablement, de certains transferts sortants potentiellement suspects. Et lorsque les restrictions informelles ont été mises en place dès la réouverture des banques, ces dernières étaient déjà en défaut de facto, se retrouvant dans l’impossibilité de répondre aux demandes de retrait de leurs déposants, ce qui est toujours le cas aujourd’hui.

    L’effondrement du système bancaire s’est donc produit fin octobre 2019. À cette époque, les réserves liquides brutes immédiatement disponibles de la banque centrale (BDL) s’élevaient à environ 28 milliards de dollars. Après de nombreux débats, tergiversations et hésitations, le gouvernement Diab et la BDL, soutenus par des politiciens influents, ont décidé de faire défaut sur le paiement de 1,2 milliard de dollars de dette souveraine, exigibles le 9 mars 2020 – près de 6 mois après le début de la crise. Et à la fin de ce même mois, les réserves liquides brutes de la BDL étaient tombées à environ 22 milliards de dollars (soit une baisse de 6 milliards en 6 mois).

    La chronologie est donc implacable : c’est bien la crise financière qui a conduit au défaut de paiement, et non l’inverse.

    Le financier souligne que la stratégie de défaut de paiement dure choisie par le gouvernement était loin d’être la pire, vue l’incapacité de trouver un accord sur les réformes nécessaires. Il fustige aussi les spéculateurs sur ou contre le défaut, qui étaient et restent clairement des vautours.
    3 ans après, rien ou presque n’a été fait, sauf que la spoliation des déposants est quasiment arrivée à son terme.

  • TotalEnergies va déployer plus de 1 MW d’énergie solaire sur deux campus de l’USJ - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1341810/totalenergies-va-deployer-plus-de-1-mw-denergie-solaire-sur-deux-camp

    le président du Lebanese Center for Energy Conservation (LCEC, rattaché au ministère de l’Énergie et de l’Eau), Pierre Khoury, affirme que le pays [le #Liban] a dépassé la barre des 1 000 MW de capacités photovoltaïques installées lors des dix premiers jours de juin, sans compter les chauffe-eaux solaires. L’année 2022 a été particulièrement prolifique, avec 663 MW installés

    A la fois très impressionnant mais aussi très triste de penser qu’aucune mutualisation de cette production énergétique n’est possible, puisque le réseau public ne fonctionne pas plus de 2 à 6 h/j et qu’il n’a pas la capacité d’absorber ces énormes quantités, par ex. le dimanche lorsqu’il n’y a pratiquement aucune consommation à l’université...
    #drame_du_Liban #énergie #électricité #solaire

  • Au #Liban, les plus fortunés s’enrichissent sur l’effondrement – Libération
    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/au-liban-les-plus-fortunes-senrichissent-sur-leffondrement-20230527_WOSAI

    Dans cette bourgade côtière circulent Corvette et Maserati. Le bord de mer, privatisé à outrance, est colonisé depuis trois ans par les hôtels de luxe.

    L’un d’eux, le Capo, affiche complet. « Notre clientèle est triée sur le volet, confie Anjo, employée du site. En saison il faudra débourser 750 dollars par nuit pour un petit bungalow. »

    #honte
    #paywall

  • Une campagne xénophobe, raciste visant les réfugié·e·s syriens au Liban

    Difficile de concevoir qu’un pays comme le Liban – qui connaît un effondrement économique, dont la majorité du peuple s’est fait directement voler et qui est depuis des années sous le contrôle d’un parti armé (le Hezbollah) – puisse être ébranlé par trois enfants qui nagent par une chaude journée d’avril dans la fontaine de la place Samir Qassir à Beyrouth, non prévue à cet effet.

    L’« opinion publique » libanaise est devenue très sensible face aux agissements – qu’ils soient habituels ou pas – d’une personne syrienne au Liban.

    Le 19 avril dernier, donc, trois enfants de moins de 10 ans se sont baignés dans la fontaine de la place Samir Qassir. Quelqu’un les a alors filmés et en a publié une vidéo de quelques secondes sur la plateforme thisislebanon sur les réseaux sociaux. Cela a déclenché un débat houleux sur le droit de trois enfants à nager dans un lieu public non destiné à la baignade. Et bien sûr, comme toujours dans les médias libanais, la nationalité des enfants fut mentionnée : ils sont syriens.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/04/une-campagne-xenophobe-raciste-visant-les-refu

    #international #liban #syrie

  • Réfugiés Syriens : Récentes déportations forcées massives du Liban

    Suite aux renvois forcés massifs récents des réfugiés syriens du Liban FSD a choisi de traduire la déclaration urgente du Centre d’Accès pour les Droits de l’Homme (ACHR) à Beyrouth qui documente ces exactions.

    Déclaration Urgente
    sur les déportations massives forcées des réfugiés syriens du Liban
    Centre dʼAccès pour les Droits de lʼHomme, 18.04.2023
    Beyrouth, Liban

    Les autorités libanaises ont expulsé 64 réfugiés syriens pendant ce mois d’avril, à la suite de rafles arbitraires menées dans différentes régions du Liban. Ces opérations ont été menées sans tenir compte du statut juridique et politique de ces réfugiés en Syrie, violant ainsi le droit international, notamment l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’article 14 de la Charte arabe des droits de l’homme et l’article 3 de la Convention contre la torture.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/27/refugies-syriens-recentes-deportations-forcees

    #international #liban #syrie

  • Shimon Pères, coupable des crimes de Qana au Liban en 1996
    samedi 15 mars 2008 | Association France Palestine Solidarité
    https://www.france-palestine.org/Shimon-Peres-coupable-des-crimes

    L’armée israélienne sur ordre de Shimon Pères, a bombardé le 18 avril 1996 l’abri de l’ONU, tuant 102 civils principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées, et faisant de nombreux blessés.
    Robert Fisk, journaliste, témoignait un an plus tard.

    Le 18 avril 1996, alors que les troupes israéliennes occupaient le Sud Liban, Shimon Pères était premier ministre. En plein milieu d’une campagne pour se faire réélire premier ministre, et pour changer son image politique de « colombe » qui semblait lui porter préjudice dans un pays où les extrémistes religieux et politiques avaient le vent en poupe et que les « colombes » sionistes étaient de moins en moins respectées, Pères a pris une décision à l’origine du massacre de Qana. Il a donné l’ordre de lancer « l’Opération Grapes of Wrath » - Opération Raisins de la Colère. Cette opération a provoqué la fuite de 400 000 civils libanais du Sud Liban, dont presque 800 se sont réfugiés dans la base de l’ONU à Qana. (...)

    18 Avril 1996 : Massacre à Qana ... Article du Palestine Times de 1997
    Voici le reportage du massacre de Qana qui eut lieu le 18 avril 1996.

    Robert Fisk fut le premier journaliste à pénétrer l’enceinte des Casques Bleus du Fidji après qu’elle fut attaquée par des obus de proximité au plus fort des bombardements israéliens du Sud Liban l’année dernière.

    Au cours de sa description très détaillée et émouvante, qui fit couler les larmes de plusieurs membres du public, il raconta la scène alors qu’il entrait dans le camp.

    "Le sang coulait à flots depuis les portes de l’enceinte des Nations Unis, dans laquelle ces pauvres gens avaient trouvé refuge. C’était les portes de l’enfer. Alors que je pénétrai à l’intérieur, je vis une petite fille entourant de ses bras le corps d’un homme d’âge mûr, berçant le corps de droite à gauche et gémissant et pleurant sans cesse "mon père, mon père" Il y avait des bébés sans tête, des femmes sans bras. Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu. J’ai tout décrit dans le quotidien qui m’emploie."

    Il raconta ensuite toute l’histoire du massacre de Qana. Le fait qu’il parlait le 18 avril, exactement un an après l’attaque d’Israël, rendit sa présentation d’autant plus poignante.

    "Pour nous reporters de l’époque - et pour les Nations Unis - la vérité ou autre de l’explication d’Israël - qu’ils n’avaient jamais eu l’intention d’attaquer la base Onusienne, ni les civils musulmans qu’elle protégeait - reposait sur leur affirmation qu’ils ne pouvaient pas voir où tombaient les obus. Mais les survivants, des soldats de l’ONU comme les réfugiés, ont tous témoigné avoir vu un avion israélien sans pilote capable de prendre des photos de reconnaissance, survoler le camp pendant le massacre. Et si c’était vrai, alors la conclusion était évidente : les Israéliens savaient très bien ce qu’ils faisaient."

    Après avoir interrogé les réfugiés et les soldats des Nations Unies, Robert Fisk entendit des rumeurs à plusieurs reprises qu’un soldat de l’ONU d’une base proche avait filmé tout à fait par hasard le bombardement de Qana ainsi que l’avion de reconnaissance israélien. Sa recherche du film mystérieux resta sans succès. On lui dit que les personnels de l’ONU avaient reçu les ordres strictes de ne pas parler de son existence à qui que ce soit. Deux jours après les funérailles communes des victimes du massacre de Qana, la sonnerie du téléphone de Fisk retentit dans son appartement de Beyrouth. Une voix anonyme lui donna une référence sur une carte et ajouta : "13h".

    L’audience de Fisk restait captivée par son récit émouvant, peut-être l’événement principal de la soirée, et mérite d’être reproduit mot à mot. La référence de carte indiquait un carrefour à l’extérieur de Qana.

    « Je n’ai jamais conduit aussi vite jusqu’au Sud Liban. A 13h, dans mon rétroviseur, je vis une Jeep de l’ONU s’arrêter derrière moi. Un soldat de l’ONU en tenue de combat et portant le béret bleu s’approcha de moi, me serra la main et dit : "J’ai fait une copie de la vidéo avant que les Nations Unies ne la saisissent. On y voit l’avion. J’ai pris une décision personnelle. J’ai deux enfants en bas-âge. Du même âge que ceux que j’ai portés, morts, dans mes bras à Qana. C’est pour eux que je le fais." Et de sa chemise kaki, il sortit une cassette vidéo et la jeta sur le siège passager de ma voiture. C’était, je pense rétrospectivement, l’acte individuel et personnel le plus dramatique que j’ai jamais vu faire un soldat. Les grands pouvoirs peuvent parfois essayer de cacher des choses, mais les petites gens peuvent parfois gagner. »

    Le film à l’état brut, sans coupures, montrait clairement la base des Nations Unies de Qana sous les bombardements avec l’avion sans pilote au-dessus. Fisk commenta la projection de la vidéo au public, montrant la trajectoire et la direction des obus qui venaient de l’extérieur. Un hélicoptère israélien était également visible au-dessus de Qana au moment de l’attaque, larguant des balises lumineuses pour éviter les missiles à tête chercheuse thermique. Qana était recouverte de fumée tandis que les obus d’artillerie tombaient du ciel. A un moment, les flammes étaient clairement visibles dans la base de l’ONU. Fisk annonça en montrant l’écran,

    "Ici, c’est la salle de conférence en feu. Il y a environ 50 personnes qui sont en train d’être brûlées vives en ce moment. Cette fumée, continua-t-il, montrant une autre section proche sur l’écran, provient en fait de la crémation de ces gens alors que les murs prennent feu."

    Le public restait immobile et silencieux comme des jurés dans un tribunal, tandis que Fisk présentait ses preuves avec la précision méticuleuse et le sang-froid d’un avocat de l’accusation démolissant de façon convaincante l’argument principal des avocats de la défense. Après que la vidéo fut arrêtée, il retourna sur le podium et finit son discours sur les phrases suivantes :

    "C’est ici, je crois, que le travail du journaliste doit s’arrêter et que les faits historiques doivent prendre la relève. Pour votre gentillesse ce soir, mesdames et messieurs, et pour votre gentillesse de m’avoir invité à Ottawa pour vous faire cette présentation, je vous remercie beaucoup."

    Massacre in sanctuary
    Eyewitness | Robert Fisk | Thursday 18 April 1996 23:02
    https://www.independent.co.uk/news/massacre-in-sanctuary-1305571.html

    Qana, southern Lebanon - It was a massacre. Not since Sabra and Chatila had I seen the innocent slaughtered like this. The Lebanese refugee women and children and men lay in heaps, their hands or arms or legs missing, beheaded or disembowelled. There were well over a hundred of them. A baby lay without a head. The Israeli shells had scythed through them as they lay in the United Nations shelter, believing that they were safe under the world’s protection. Like the Muslims of Srebrenica, the Muslims of Qana were wrong.

    In front of a burning building of the UN’s Fijian battalion headquarters, a girl held a corpse in her arms, the body of a grey-haired man whose eyes were staring at her, and she rocked the corpse back and forth in her arms, keening and weeping and crying the same words over and over: “My father, my father.” A Fijian UN soldier stood amid a sea of bodies and, without saying a word, held aloft the body of a headless child.

    “The Israelis have just told us they’ll stop shelling the area,” a UN soldier said, shaking with anger. “Are we supposed to thank them?” In the remains of a burning building - the conference room of the Fijian UN headquarters - a pile of corpses was burning. The roof had crashed in flames onto their bodies, cremating them in front of my eyes. When I walked towards them, I slipped on a human hand.

    So why did the Israelis kill all these refugee civilians - more than 70 at the latest count - and go on sending 25 shells into the survivors and the bodies around them for up to 10 minutes after the first round had landed? A Fijian soldier, looking at a dead woman lying at his feet, her neck encircled with blood, said simply: “The guerrillas fired six Katyushas from near our position. The shells came in two minutes later. But the Israelis know we’re here. This has been a UN battalion headquarters for 18 years. They knew we had 600 refugees here.”

    "Indeed they did. The Israelis know that 5,200 penniless civilians - too poor to flee to Beirut - are crowded into the compounds of the 4,500- strong UN force. The Fijian battalion headquarters is clearly marked on Israel’s military maps. The UN buildings were plastered with white and black UN signs. They are lit up at night. Not a soul in southern Lebanon is ignorant of their location. Nor is the Hizbollah. It is not the first time the guerrillas have fired their missiles at Israel from beside a UN building; when a Fijian officer tried to prevent the Hizbollah from firing rockets close to his position on the coast road two days ago, a Hizbollah man shot him in the chest.

    But does a Hizbollah target of opportunity justify the nightmare scenes which confronted us yesterday? Are Lebanese civilians worth so little on the immoral scales of war that armies can write them off as “collateral damage” while following the hopeless goal of eradicating “terrorism” by gunfire and blood? True, the Hizbollah should bear a burden of guilt, though they will refuse to do so.

    But Israel’s slaughter of civilians in this terrible 10-day offensive - 206 by last night (- has been so cavalier, so ferocious, that not a Lebanese will forgive this massacre. There had been the ambulance attacked on Saturday, the sisters killed in Yohmor the day before, the 2-year-old girl decapitated by an Israeli missile four days ago. And earlier yesterday, the Israelis had slaughtered a family of 12 - the youngest was a four- day-old baby - when Israeli helicopter pilots fired missiles into their home.

    Shortly afterwards, three Israeli jets dropped bombs only 250 metres from a UN convoy on which I was travelling, blasting a house 30 feet into the air in front of my eyes. Travelling back to Beirut to file my report on the Qana massacre to the Independent last night, I found two Israeli gunboats firing at the civilian cars on the river bridge north of Sidon.

    Every foreign army comes to grief in Lebanon. The Sabra and Chatila massacre of Palestinians by Israel’s militia allies in 1982 doomed Israel’s 1982 invasion. Now the Israelis are stained again by the bloodbath at Qana, the scruffy little Lebanese hill town where the Lebanese believe Jesus turned water into wine.

    The Israeli Prime Minister Shimon Peres may now wish to end this war. But the Hizbollah are not likely to let him. Israel is back in the Lebanese quagmire. Nor will the Arab world forget yesterday’a terrible scenes.

    The blood of all the refugees ran quite literally in streams from the shell-smashed UN compound restaurant in which the Shiite Muslims from the hill villages of southern Lebanon - who had heeded Israel’s order to leave their homes - had pathetically sought shelter. Fijian and French soldiers heaved another group of dead - they lay with their arms tightly wrapped around each other - into xblankets.

    A French UN trooper muttered oaths to himself as he opened a bag in which he was dropping feet, fingers, pieces of people’s arms.

    And as we walked through this obscenity, a swarm of people burst into the compound. They had driven in wild convoys down from Tyre and began to pull the blankets off the mutilated corpses of their mothers and sons and daughters and to shriek “Allahu Akbar” (God is Great") and to threaten the UN troops.

    We had suddenly become not UN troops and journalists but Westerners, Israel’s allies, an object of hatred and venom. One bearded man with fierce eyes stared at us, his face dark with fury. “You are Americans,” he screamed at us. “Americans are dogs. You did this. Americans are dogs.”

    President Bill Clinton has allied himself with Israel in its war against “terrorism” and the Lebanese, in their grief, had not forgotten this. Israel’s official expression of sorrow was rubbing salt in their wounds. “I would like to be made into a bomb and blow myself up amid the Israelis,” one old man said.

    As for the Hizbollah, which has repeatedly promised that Israelis will pay for their killing of Lebanese civilians, its revenge cannot be long in coming. Operation Grapes of Wrath may then turn out then to be all too aptly named.

    Yaniv Cogan
    @yanivcogan· 18 avr. 2022
    https://twitter.com/yanivcogan/status/1516000967807967234


    oeuvre de Mustafa Haider
    #Qana #Cana #Liban

  • Liban, 1975-1985 : 10 ans de guerre civile

    (#archiveLO, 13 avril 1985)

    – 1975 : les pauvres prennent les armes
    – Mars 1976 : la Syrie écrase les camps palestiniens
    – 1977-1978 : la Syrie cherche à neutraliser l’extrême-droite qu’elle avait contribué à mettre en selle
    – 1982 : Israël envahit le Sud-Liban
    – Une guerre sociale devenue une guerre entre clans confessionnels

    –---------------

    Lire aussi : Liban : une création du colonialisme français dans un Moyen-Orient divisé par l’impérialisme
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/liban-une-creation-du-colonialisme-6377

    – La Syrie et le Liban à l’époque ottomane
    – La décadence de l’Empire ottoman
    – De la tutelle ottomane au colonialisme anglo-français
    – La naissance du mouvement ouvrier et les révoltes contre le colonialisme
    – La Deuxième Guerre mondiale et l’#indépendance
    – Le #Moyen-Orient balkanisé
    – Années soixante-dix : la montée des tensions sociales et politiques
    – Avril 1975 : le déclenchement de la guerre civile
    – Assad sauve la droite libanaise
    – Les #accords_de_Taëf et l’après-guerre civile
    – L’assassinat de #Rafic_Hariri et le « Front du Bristol »
    – Les élections de juin 2005
    – L’intervention impérialiste ramène la société en arrière
    – Pour une véritable révolution sociale

    #Liban #Israël #OLP #Arafat #Syrie #guerre_civile #impérialisme

  • EDL donnera davantage de courant aux « bons élèves » - L’Orient-Le Jour #Liban #électricité
    https://www.lorientlejour.com/article/1334676/edl-donnera-davantage-de-courant-aux-bons-eleves-.html

    L’établissement public compte désormais couper le courant aux institutions publiques et aux camps de réfugiés qui ne paieront pas leurs factures.

    Alors qu’EDL doit faire rentrer du cash pour montrer sa crédibilité auprès de la Banque Mondiale, pour que in fine le deal pour l’importation d’électricité depuis la Jordanie permette une hausse réellement substantielle de l’alimentation en courant, elle annonce plusieurs mesures :
    privilégier les régions où les connexions illégales sont les plus basses
    couper l’électricité aux mauvais payeurs historiques que sont les administrations libanaises et les camps de réfugiés, notamment palestiniens, gérés par l’UNRWA, mais aussi les camps informels syriens, qui sont progressivement dotés de compteurs pour évaluer leur consommations (jusqu’à présent assurés par des dispositifs adhoc tels que des compteurs temporaires offrant une puissance limitée...)
    EDL communique aussi ici sur des chiffres de non-paiement et de connexions qui paradoxalement semblent faibles, mais les données sont très partielles. On nous dit aussi que c’est à Beyrouth qu’on a trouvé le plus de connexions illégales. Tout cela est beaucoup partiel pour donner une image claire. Mais si cette nécessité de crédibilité financière pouvait donner lieu à la publication de données sur ces enjeux dont la compréhension est complètement surdéterminées depuis des décennies par la concurrence interconfessionnelles (qui sont les mauvais payeurs : les chiites, les musulmans, ou les chrétiens ?), ce serait malgré tout une avancée.
    A noter aussi que le PDG d’EDL nie l’hémorragie d’abonnés, dégoutés par la hausse de la partie fixe des abonnements que plusieurs reportages de presse ont récemment signalée. Là aussi une publication des données complètes serait intéressantes
    Voir mes réflexions précédentes et les références ici : https://seenthis.net/messages/994241

  • Lebanon leans on US dollar to cope as currency, economy tank | AP News
    https://apnews.com/article/lebanon-economy-crisis-currency-pound-dollarization-44f8173d75d2e1a37526b3e1

    Zoughaib, the Beirut economist, said he fears the absence of sound policy and economic reforms means that dollarization will likely only deepen poverty, making it even more difficult for families to pay for health care, education and food.

    Bazazo, the market owner, acknowledges that pricing in dollars will help him manage his finances and cut a small portion of his losses but worries it will drive away some customers.

    “Let’s see what happens,” Bazazo said, sighing. “They’re already complaining.”

    #Liban

  • Thread by LChevreuils on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1632398809010511876.html

    L’anniversaire de la mort de Staline me rappelle un épisode de l’histoire des Arméniens du Liban. En 1947, des émissaires ont parcouru la diaspora pour convaincre les Arméniens de s’installer en RSS d’Armenie. On leur a fait miroiter boutique, logement, etc.

    Au Liban, le gros de la communauté s’était installé 20 ans avant, après les nouveaux massacres en Cilicie, et avait commencé à urbaniser la rive droite du fleuve, Borj Hammoud, contre l’avis des Français qui voulaient plutôt les envoyer dans des colonies rurales, bref.
    La vie n’était pas simple, le lieu était un trou de boue et la communauté était divisée entre les partis hentchak, communiste, et tachnak, antisovietique (social-nationaliste, disons pour être charitable). Le hentchak a épousé la cause de la RSSA. Y avait moyen le choix.
    Notons , c’est important, que ces Arméniens étaient très majoritairement originaires de Cilicie, depuis quelque chose comme le 14e siècle. Le Caucase ne leur était pas familier du tout, leur truc, c’était Marash, Adana et la Méditerranée.
    Il faut imaginer les familles ravagées par le genocide, les orphelins qui grandissent, la vie qu’on commence à reconstruire, les solidarités locales dans les associations de villages qui construisaient collectivement les différents quartiers de Borj-Hammoud…
    Les émissaires de Staline arrivent et forcément, séduisent pas mal d’hommes actifs qui galèrent dans la boue à Beyrouth. D’autres sont radicalement opposés au départ. Le hentchak fait pression pour partir, le tachnak fait pression pour rester.
    Pression, ça veut dire que dans certaines familles on enlève des enfants pour obliger tout le monde à partir, ou qu’on les séquestre pour obliger tout le monde à rester. Grosses tensions violentes, certaines blessures datant de cette période sont encore ouvertes.
    Finalement, les militants hentchak partent en masse et comme vous vous y attendez, en guise de boutiques gratuites et de logements modernes, beaucoup se retrouvent envoyés directement en camps de rééducation politique et les liens se perdent avec les membres restés au Liban.
    Au Liban, la gauche arménienne en sort durablement détruite, autodétruite, en fait, et le tachnak exerce depuis lors une hégémonie que je qualifierai de profondément toxique sur la communauté.
    Voilà la petite histoire. Comment Staline a ajouté du malheur au malheur dans une population déjà écrasée par l’exil et le génocide. Il a fait ça partout dans le monde arabe.

    Crève encore, camarade.

    https://twitter.com/LChevreuils/status/1632398809010511876

    #Arménie #Liban

  • Ghassan Salamé. « L’ordre occidental s’effrite » - Alain Gresh - Henri Mamarbachi
    https://orientxxi.info/magazine/ghassan-salame-l-ordre-occidental-s-effrite,5134

    O. XXI. — Et le #Liban in fine ?

    G. S. — Ce pays est victime d’avoir vécu au-dessus de ses moyens et d’avoir dogmatiquement choisi une politique monétariste qui a fait plaisir aux Libanais avant de les ruiner. Il était évident que ce système ne pouvait pas durer, je l’avais déclaré en 2011 et l’Association des banques libanaises m’avait tancé. Ils ont rendu une bonne partie de la population complice de ce système et en sont coupables.

    La conjonction d’une autonomie plus grande des élites locales doublée de l’idéologie néolibérale crée dans les pays de la périphérie des systèmes kleptocratiques, les pires étant l’Irak et la Libye. La kleptocratie libanaise a ceci de particulier qu’elle est également redistributive, elle pique aux citoyens ce qu’elle donne à ses partisans. Les chefferies peuvent puiser dans les caisses de l’État, mais la majeure partie est redistribuée. Ils exercent eux-mêmes le rôle redistributeur de l’État, et donc ça paraît solide et durable. Mais c’est une redistribution discriminatoire.

    On ne sait pas comment il classe les pays sur l’échelle de la #kleptocratie mais c’est un peu surprenant que le casse du siècle libanais, qui n’est même pas fini apparemment, ne soit pas mis en avant. La redistribution, qui fonctionnait peut être jusqu’en 2019, ne fonctionne plus aujourd’hui qu’en faveur de 5, ou des 1% , cf. justement Jad Chaaban juste référencé https://seenthis.net/messages/991269

    • et à propos de la poursuite du hold up, voir ce fil de Henri Chaoul
      https://twitter.com/henrichaoul/status/1626479545116139522

      Yesterday, @BDL_Lebanon disclosed its biweekly interim balance sheet with two key eye-popping items: the appearance of a new 16 bn USD debt to the State and a 36 billion USD “Valuation Adjustment”. Let us start with the first one. Where do these 16 bn come from?

      As the auditors have explained this entry in the past: “(it) represents … the unrealized appreciation/depreciation of gold and net unrealized appreciation/depreciation of translation of assets and liabilities in foreign currencies. It also records realized losses on …

      … (financial instruments) used by the Bank to support the stability of the Lebanese Pound”. For the layman, this accounting gibberish will mean that losses are recorded as an asset. This is another foyer of losses brought to you by your friendly @BDL_Lebanon

      … and hidden in this line item. So now we have two foyers of losses hidden in the balance sheet: other assets and Valuation adjustment.

      Bottom line, losses at @BDL_Lebanon
      have exploded due to his FX position and the governor keeps on utilizing what he thinks are creative accounting techniques to hide the colossal losses. Eliminate the line of Loans to public sector, valuation adjustment and other assets …

      Which are all either fake or hidden losses and the impact on the capital of the central bank is a whopping amount of more than 60 bn USD.

      One final comment regarding the 16 bn USD alleged debt on public sector. On a number of occasions in the past,
      @BDL_Lebanon
      has asked finance ministers to support its position and have refused to acknowledge this debt as it is not one.
      Information is circulating that the current finance minister, a former employee at
      @BDL_Lebanon
      , has acquiesced to this accounting change at the central bank and may even have signed documents to this effect
      … tying the state to this new liability. If this has happened, this is a criminal offense and should be prosecuted to the fullest extent.

      And as a good friend just reminded me, as far as the 16 bn just popping up on the balance sheet, that this is a total violation of the Law of Money and Credit that imposes a very strict procedure for any lending to the State. Where are those documents and approvals Mr Salame?

      Here is another interesting finding for us geeks. Now we can find (approximately) the financial sector deposits in foreign currency vs LBP. Using basic calculus (2 equations a 2 inconnues) we now know that the FS deposits are roughly 88 bn in USD and 30 trillion in LBP.

  • Le Liban, frappé par la pauvreté et dans l’impasse politique, face à l’irresponsabilité de ses dirigeants
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/13/le-liban-frappe-par-la-pauvrete-et-dans-l-impasse-politique-face-a-l-irrespo

    Au quotidien, une majorité de Libanais survit de débrouille, entre les rétributions des partis communautaires, les aides des ONG et, surtout, l’argent envoyé par des proches, de plus en plus nombreux à s’exiler à l’étranger. La Banque mondiale estime qu’en 2022 les versements de l’étranger ont représenté 38 % du PIB du Liban, contre 14,4 % en 2019. L’ONG Mercy Corps estimait, fin 2022, qu’ils sont la seule source de revenus pour 15 % à 30 % des ménages. Des actifs et des retraités jadis aisés en dépendent aussi : leur épargne est bloquée dans les banques et rognée par la dépréciation de la monnaie. Depuis l’automne 2019, les banques imposent un contrôle informel des capitaux en réponse à la crise des liquidités, dans l’espoir de conjurer leur propre faillite.

    [...]

    La faillite du secteur bancaire a fait du Liban une « économie du cash » où même les transactions commerciales se font de façon informelle. Un cash qui se « dollarise » : avec la dépréciation continue de la livre libanaise et alors que le pays dépend des importations, les prix s’affichent en dollars.

    Cette réalité, la caste au pouvoir feint d’en ignorer la gravité. Tous les experts ont pourtant détaillé les réformes nécessaires pour remettre le pays sur les rails et obtenir une aide internationale. Qu’il s’agisse de la refonte du secteur de l’électricité ou de la restructuration du secteur bancaire, les responsables politiques ont multiplié les entraves, jusqu’à bloquer la conclusion d’un prêt du Fonds monétaire international.

    Menace des armes
    La raison en est que la réforme de l’Etat libanais menace la survie même de l’oligarchie politico-financière. A chaque tentative de remettre en cause son pouvoir ou de la mettre face à ses responsabilités, les vieux réflexes communautaires sont convoqués et la peur du chaos agitée.

    #Liban #faillite #pauvreté

    • Seuls les « dollarisés » – les Libanais et les expatriés qui touchent un revenu en devise étrangère ou disposent d’un patrimoine à l’étranger – peuvent s’offrir, à grands frais, l’illusion d’une vie normale dans la bulle des beaux quartiers.

      Point aveugle : si la partie « dollarisée » des libanais s’en sort bien, alors que l’autre s’enfonce dans la pauvreté avec une monnaie qui ne vaut plus rien, est-ce qu’il n’y aurait pas en ce moment d’énormes transferts de propriété immobilière : c’est-à-dire que les dollarisés peuvent s’offrir immeubles et terrains à vil prix auprès des gens ruinés qui tentent de récupérer des liquidités en vendant leurs biens.

      (Et je suis persuadé que les profiteurs se vantent d’« aider » leurs concitoyens dans le besoin en faisant cela.)

    • On a beaucoup entendu ce type d’argument dans les quelques mois qui ont suivi l’explosion du 4 aout : d’une part, le blocage des banques n’était que partiel et les épargnants riches pouvaient faire un chèque bancaire pour acheter un bien-fonds, effectivement bradé par un propriétaire qui avait absolument besoin de cash ; d’autre part, après la situation, la détresse d’un certain nombre de propriétaires a augmenté, tandis que d’autres profitaient des dégâts pour mettre à la porte leurs locataires, sous prétexte de danger. En pratique, vider les locataires permettait soit récupérer des biens fonds vides dont plus faciles à vendre, soit de profiter des aides à la rénovation pour mettre sur le marché des appartements refaits, à des loyers plus élevés, souvent en dollars...
      Toutefois, j’entends dire aujourd’hui que le marché de l’immobilier est largement bloqué : les transferts entre comptes bancaires ne se font plus car les banques n’ont plus du tout de liquidités, et la dévaluation est telle que les montants, par rapport aux épargnes disponibles ne cessent d’augmenter. Par ailleurs, l’administration du cadastre et de l’enregistrement est très largement bloquée, notamment les juges fonciers etc. J’ai entendu des histoires terribles, à propos de personnes décédés dont les ayant-droits peinent à récupérer leur héritage. Je pense que c’est pareil pour les transactions foncières et immobilières. Certes, on entend dire qu’avec beaucoup d’argent on peut débloquer des choses, mais il faut beaucoup arroser... Donc ton hypothèse est possible, mais pas si massivement parce qu’il y a quand même beaucoup de freins. Après, il peut aussi y avoir des transactions au noir, en attendant que les choses se débloquent. Si elles se débloquent un jour. C’est intéressant parce qu’au début de la guerre, un certain nombre de transactions et héritages se sont ainsi bloqués, et le restent jusqu’à aujourd’hui. Cela contribue à la création d’un marché informel de sous-location, avec des propriétaires-gérants de fait, parfois d’anciens miliciens. C’est ainsi qu’on crée des pans entiers de ville illégale...
      Rouba Wehbe a étudié ce phénomène dans deux types de configurations : le cas de propriétaires palestiniens : Être propriétaire et palestinien au Liban : entre un conflit politique qui perdure et les enjeux d’un marché immobilier excluant https://www.carep-paris.org/wp-content/uploads/2021/06/Rouba_Wehbe_Vima_mep.pdf
      et le cas de propriétés abandonnées à Ghandaq el Ghamiq : https://legal-agenda.com/%D8%AA%D8%B3%D9%8A%D9%8A%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D9%82%D8%A7%D8%B1-%D

  • Ce que la balance commerciale révèle des Libanais en 2022 - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1326484/ce-que-la-balance-commerciale-revele-des-libanais-en-2022.html


    Explosion des importations d’équipements pour produire de l’électricité à partir du soleil au #Liban

    Pierre Khoury, président du Centre libanais pour la conservation de l’énergie (LCEC), un organisme indépendant affilié au ministère de l’Énergie et de l’Eau, estime à travers ces chiffres qu’en 2022, « le Liban a importé suffisamment de matériel #photovoltaïque pour produire l’équivalent de 1 300 MW. Certes une importante partie sera stockée, mais nous estimons que l’équivalent d’entre 500 et 600 MW a été installé en 2022 ». Ce qui représente une importante révision à la hausse par rapport aux précédentes estimations du LCEC qui tablait plutôt sur l’équivalent de 250 MW installés lors de cet exercice.

    • En parallèle, les chiffres des douanes révèlent aussi d’importantes baisses en ce qui concerne l’importation d’autres catégories de produits, par rapport à la période d’avant-crise. Des baisses intrinsèquement liées aux mécanismes d’adaptation adoptés par les Libanais pour faire face à l’effritement de leur pouvoir d’achat.

      Première catégorie à en pâtir : les médicaments. En 2022, les Libanais en ont importé pour 551,82 millions de dollars, soit 38,7 % de moins qu’en 2021 et à peine 40 % de la moyenne de ce qui était importé avant 2019. [...]
      Les importations de vêtements ont elles aussi souffert. Une grande partie des Libanais ont ainsi été contraints de réduire leurs achats de tels biens en faveur de ceux de première nécessité, voire de survie. Résultat, bien que les importations de vêtements et de chaussures soient respectivement en hausse de 56,67 % et de 65,57 % en 2022, leurs niveaux restent entre 30 et 50 % inférieurs par rapport à ceux d’avant-crise. Toujours dans cette optique de réduction des dépenses, les chiffres des douanes montrent que la crise n’a pas épargné l’alimentation des Libanais. Les importations de viande ont ainsi diminué de 24,11 % par rapport à 2021 pour celles des bovins (vaches, bœufs et veaux), de 25,82 % pour les moutons et de 8,51 % pour les poules. Encore plus inquiétants, ces chiffres montrent des baisses comprises entre 50 et 60 % par rapport aux niveaux d’avant-crise en fonction des catégories.

      Certains secteurs de l’économie libanaise arrivent toujours à tirer profit de la dépréciation de la livre qui leur a permis de réduire leurs prix, pour accroître leurs ventes à l’étranger et s’ouvrir à de nouveaux marchés.

      C’est notamment le cas des agriculteurs qui, malgré une baisse de 50 % de leurs exportations de fruits en 2022 par rapport à 2021, ont quand même réussi à maintenir un niveau trois fois plus élevé par rapport à celui d’avant-crise, avec l’équivalent de plus de 200 millions de dollars exportés, contre une moyenne de moins de 70 millions entre 2014 et 2019.
      Idem pour les industriels des engrais et ceux du plastique, principalement les produits à base de polytéréphtalate d’éthylène, ou PET (utilisé notamment dans la production de bouteilles ou de conteneurs pour aliments).

  • Pierre France, La valse du taux de change au Liban
    https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0Us5G2PiSm8LMHoSwzhCgQ9Zu8yT7ypZhrCVdgjHZDBT5yUQ

    Il y avait cette semaine au Liban quelque chose d’inédit, passé dans les fils twitter, et qui a été majoritairement pris sous son angle tragi-comique : une note de restaurant, avec deux cafés identiques, et deux prix différents. Parce que dans la même journée la livre avait connu plusieurs augmentations. Cette note n’est pas tant le témoin d’une livre qui bouge vite, que d’une évolution des pratiques autour de ces fluctuations, à savoir le fait que désormais les prix s’adaptent en direct ou presque (notamment par la numérisation des menus, qui constitue un petit marché émergent de la crise). D’autres magasins affichent leur taux, par exemple en renouvelant sans cesse le post-it qui l’indique, tout en ayant désormais des prix fixes et imprimés comme tels en dollars.
    C’est un des petit détails auxquels on peut observer ce que veut dire le passage d’"un seuil" dans le cas de la monnaie libanaise - qui a encore une fois cette semaine fluctué de manière dramatique, atteignant les 60000 livres pour un dollar - pré-2019 elle était à 1500 pour un dollar, exactement 40 fois plus. Les seuils ne sont pas seulement des comptes ronds et des frontières qu’on pourra établir à posteriori pour de futures études, ce sont des lignes vécues, investies, anticipées, craintes, par rapport auxquelles les calculs ordinaires sont omniprésents et écrasants.
    Ces seuils étaient auparavant complexes à passer, on voyait la ligne avec inquiétude, avec l’hypothèse en suspension d’un moment où symboliquement le service (ce taxi collectif du quotidien) quitterait le domaine du 2000 livres libanaises, alors même que chaque jour la valeur de la course diminuait et que ce prix fixé depuis des lustres tenait bon. Ils sont au fil du temps devenus plus flexibles, moins dépendants d’une autorité qui annoncerait fataliste qu’il faut changer les prix (par exemple dans le cas des prix de taxis, un syndicat) ou les contrôlerait (le ministère du tourisme en 2020 qui a imposé aux restaurants un contrôle des prix). Ils sont devenus plus individualisés, moins réversibles aussi ; et avec cette flexibilité croissante s’installe des pratiques qui facilitent ces fluctuations, les anticipent dans des dispositifs techniques et des codes réinventés et admis par tou.te.s. La première chose admise étant désormais simple, mais avec des conséquences lourdes, à savoir que les prix changent et peuvent changer : en une semaine, le prix du bus numéro 4, l’une des seules lignes opérationnelles de Beyrouth a changé deux fois, 30,000 dimanche dernier, 35000 cette semaine. Auparavant, il avait changé en Juin 2022 (20,000), Mars (15000), Novembre 2021 (12000), fin-août (10,000), mi-août (5000), Juillet (4000), Mai (3000), précédemment entre 2019 et mai 2021 il n’avait changé qu’une fois (passant de 1000 à 2000).
    Il avait jusque là à chaque fois quelque chose qui ressemblait à un pas mal assuré et qui se jouait à contre-temps, quelques jours après les coups de folie et les variations les plus importantes, une fois que les choses se calmaient. Un changement résigné, gêné de la part de ceux qui le changaient, face à une fluctuation dont personne ne comprenait la logique, et qu’on attribuait surtout à des enjeux et des choix (géo)politiques, ou une minorité de salauds de profiteurs, plutôt qu’à l’effet cumulé de pratiques micro-économiques où chacun prend une part de responsabilité. Dorénavant, le changement se fait quasiment dans la journée même, ce qui veut dire qu’économiquement il accompagne quasiment le moment de fluctuation au lieu d’intervenir après, et donc ne favorise aucunement une retombée du taux de change, voire évidemment précipite le seuil qu’on veut éviter (ce qui a été le cas ces derniers jours quand on a atteint 48000 et que 50000 se rapprochait trop).
    Ce qui veut dire que le changement de valeur de la monnaie est aussi une question de participation bien plus large, un mouvement social sourd, au delà de l’aspect structurel et de la décision claire au fondement de ces derniers mouvements (une variation d’un des taux de change officiels, oui il y en a plusieurs en fonction de ce dont on parle, qui a fait bondir certains prix et certaines factures). Autrement dit il y a eu une socialisation à la crise économique, qui a des conséquences en retour.
    Conséquences conomiques mais aussi politiques. Les effets politiques de cette extension des pratiques et des calculs économiques à tout le monde sont potentiellement dramatiques : ces pratiques individualisantes, où chacun est en compétition avec chacun, de fait, pèsent nécessairement sur toute notion de citoyenneté et de co-dépendance, et servent totalement un régime libanais qui peut regarder chaque personne dans les yeux et tranquillement lui dire qu’il ou elle est désormais complice à s’empresser de changer ou rechanger son argent, de stocker son essence, de profiter de la dernière circulaire de la banque centrale poru récupérer son argent à tel ou tel taux, etc. C’est l’effet le plus pernicieux d’une pratique qu’ont inventé les milices pendant la guerre (que je pense avoir été bien plus structurante à l’époque que le jeu sur les identités confessionnelles, car plus quotidienne et en prise directe avec des éléments pratiques) : celui de transformer les obligations qu’elles ont pu imposer (notamment sur la monnaie et l’électricité) en preuve opposable, celle de la complicité passive, qui permet ensuite de reprocher à chacun « d’avoir fait ses choix », d’avoir participé même de loin, et en conséquent de ne plus être fondé à pouvoir se plaindre.
    A ce noeud politique démobilisateur, auquel il faut ajouter une variable temporelle (on n’a pas le temps de descendre dans les rues quand on le prend pour aller à la banque ou chez le changeur), s’ajoute une dimension très banale et quotidienne, qui démobilise aussi du fait du type d’interactions en face à face qu’on peut avoir quand on est pris dans une de ces périodes de fluctuations - qui sont un monde en soi et pas le tremplin de mobilisations qu’on rêverait de voir. Si l’on peut saluer l’écho que donnent à chaque fois les médias libanais, et les services de sécurité des ambassades et des organisations internationales, à chaque micro-mouvement et chaque blocage de route (au demeurant blocages souvent sans bloqueurs visibles, avec quelques poubelles renversées), laissant rêver à chaque fois (c’est l’exact contraire dans les autres pays de la région où rien ne doit être couvert) à un effet d’entrainement possible, suivant l’espoir que la petite mobilisation surcouverte pourrait créer la grosse - la vraie mobilisation sociale la plus courante est celle en direction de la banque ou du changeur - l’élément de base des mobilisations au Liban désormais n’est pas le cortège de manif, c’est la queue d’attente. Devant les banques, c’est un fabuleux moyen de discipliner et de faire attendre, d’individualiser les demandes, de contrôler les comportements. Là encore, les moments de gloire médiatisés, les quelques cas de braquages légaux par les propriétaires des fonds, cachent ça.
    Dans les bus pendant ce temps, le changement de prix se voit consacré par une nouvelle page imprimée, collée à l’appui-tête du bus, visible dès qu’on s’y assoie. Il n’est plus question, comme il y a quelques mois, d’ouvrir la porte à une négociation et une discussion comme j’avais pu l’observer quand une personne avait contesté le prix qu’on lui attribuait. L’écrit est un moyen de fixer des prix et d’éloigner la discussion, toujours en embuscade.
    Car tout le monde a bien compris ce qui se jouait dans ces seuils, où le discursif et le registre émotionnel font dangereusement irruption. Les passages de ces seuils ne sont pas des passages de lignes, mais des zones de flou, où notamment les interactions quotidiennes changent de nature, où l’argent n’a pas d’odeur mais il a soudainement un goût, se teinte d’émois particuliers et de sentiments : la honte de demander, l’énervement de se voir imposer un prix, la fatigue de ne pas savoir combien l’on paye cette journée là (et même pour ce qui est de la journée de jeudi dernier ce qu’on paie à cette heure là), la récurrence de la négociation, sa dépendance à une interaction qu’on saura mener (et qu’on peut perdre ou gagner à ce titre, surtout perdre à la fin de la journée où l’on est éreinté de trop d’économie pratique).
    On parle de la monnaie et de ses fluctuations en général, on discute de sa valeur ensemble pour se mettre d’accord sur un cas particulier ; on teinte le billet d’un peu de soi-même aussi. Soudainement une transaction qui était de l’ordre de l’habitude et du marchand, où aucune des personnes n’avait son mot à dire, peut dangereusement tendre vers d’autres situations qu’on reconnaît au passage, extortion, petite arnaque, mendicité, mais aussi charité, don et générosité. Chacun se voit personnellement impliqué et y plaque son interprétation, la situation en devient plus unique, et le prix plus fluctuant : c’est à ce titre par exemple que lorsqu’on monte dans un service, on ne sait plus combien l’on va payer, 50,000, 70,000, 80,000. Et probablement le chauffeur n’est pas tout à fait certain de ce qu’il va demander non plus, tout dépendant de la performance que chacun va donner. L’une des interactions les plus déchirantes désormais, c’est celle avec ces chauffeurs qui continuent à demander 50,000, comme si eux aussi étaient épuisés de demander plus et se protégeaient dans leur propre bulle - mais on est plus à une fiction près après tout.

    #Liban #Crise #monnaie #dévaluation #inflation

    • Sinon il est devenu clair que ces criminels (les gens au pouvoir) ont maintenant une façon bien rodée de procéder : ils augmentent brutalement de x% (on est passé de 30000 LL en été à 60000 environ aujourd’hui avec une très brusque accélération en quelques jours), avant de très légèrement diminuer (de 65000 maximum à 58000 LL aujourd’hui même - façon de dire qu’ils ont fait des concessions), puis ils maintiennent tel quel, en l’occurrence autour de 60000 LL pendant quelques mois, puis ainsi de suite.

  • #Liban. Coordination infructueuse entre Paris et Washington - Nabil El-Khoury
    https://orientxxi.info/magazine/liban-coordination-infructueuse-entre-paris-et-washington,6164

    Tout comme les Français, les Américains insistent auprès de leurs interlocuteurs libanais sur l’indispensabilité des réformes. Mais ils agissent de manière à politiser le processus Cedre en liant la lutte anticorruption à celle contre le financement du Hezbollah et son influence au Liban.

    […]

    Sous l’administration Obama, les #États-Unis durcissent les sanctions visant directement les réseaux du financement du #Hezbollah, lui interdisant tout accès au système financier américain en adoptant en 2015 la loi Hifpa (Hizballah International Financing Prevention Act). Mais l’offensive s’accentue sous l’administration Trump qui a renforcé cette loi en 2018 pour obliger les banques libanaises à respecter les normes américaines, de manière à empêcher l’accès du Hezbollah au système bancaire local et international, sous peine de s’exposer aux sanctions. Officiellement, en tant que membre du Middle East and North Africa Financial Action Task Force (Menafatf), le Liban ne peut que remplir les conditions imposées par Washington. D’où la coopération de la Banque centrale avec les autorités financières américaines dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qui vise des réseaux comme Al-Qaida, l’organisation de l’État islamique (OEI), mais aussi le Hezbollah. En outre, pour éviter des mesures coercitives, les institutions étatiques libanaises comme les municipalités devraient cesser de travailler avec des associations sociales ou des entreprises de construction fonctionnant directement ou indirectement pour le compte du Hezbollah.

    Si ces mesures ont affecté les capacités financières du Hezbollah, elles sont aussi contre-productives pour le Liban, bien que les Américains affirment vouloir éviter les victimes collatérales. On peut légitimement s’interroger sur le lien de causalité entre cette politique et l’effondrement économique et financier que connaît le pays dès l’automne 2019 .

  • #Libanon – «Warum machen sie uns zu Kriminellen?»
    https://www.srf.ch/audio/international/libanon-warum-machen-sie-uns-zu-kriminellen?id=12316174

    Im kleinen Mittelmeerstaat kämpfen inzwischen viele um ihre Existenz. Selbst die einstige Mittelschicht ist betroffen. Seit drei Jahren darf sie ihr Geld auf der Bank nicht holen. Und wegen der horrenden Inflation reichen ihre Saläre nicht mehr zum Überleben. Die Not treibt manche in die Kriminalität.

    Sally Hafez, 28, stammt aus einer Mittelstandsfamilie in Beirut. Sie hatte einen guten Job, Geld für Kleider, Reisen und ein Auto. Gleichzeitig dauerten die täglichen Stromausfälle in Beirut immer länger, das Trinkwasser war verschmutzt, der Abfall stapelte sich in den Strassen. Die junge Libanesin begann, wie viele ihrer Generation, Fragen zu stellen, und einen Systemwechsel zu fordern. Als die Korruption aufflog und das ganze System wie ein Kartenhaus in sich zusammenfiel, schuf die politische Elite Milliarden ausser Landes. Gleichzeitig beschränkte sie Bankenbezüge fürs Volk auf einen lächerlich kleinen Betrag.

    #podcast #Liban

  • Matis Paris, Expert Beauté Made in France depuis 1936, maintenant à ABC Dbayeh | Newsdesk Libnanews
    https://libnanews.com/matis-paris-expert-beaute-made-in-france-depuis-1936-maintenant-a-abc-dba

    « ABC » est une chaîne libanaise et purement locale de centre commercial, Dbayeh une ville

    Encore plus, bientôt des soins Spa à ABC Dbayeh

    #Liban, pays indécent

  • Au Liban, après un meurtre sauvage, un village se déchire sur la présence des réfugiés syriens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/14/au-liban-le-village-d-aqtanit-se-dechire-sur-la-presence-des-refugies-syrien

    Au Liban, après un meurtre sauvage, un village se déchire sur la présence des réfugiés syriens
    Des centaines de réfugiés qui vivaient à Aqtanit, petit village au sud-est de Saïda, ont été chassés, s’abritant dans les environs. Une poignée sont revenus.

    #Liban #racisme #chasse_à_l'homme #discrimination #migrations #pauvreté #réfugiés #Syrie

  • En Syrie et au Liban, retour du choléra en raison de l’effondrement des infrastructures d’accès à l’eau potable.

    Pour la première fois en près de trente ans, le #choléra se propage dans un #Liban en plein marasme économique. Un mois après la détection d’un premier cas dans un camp de déplacés syriens au nord e Tripoli, la deuxième plus grande vdille du pays, la maladie a déjà gagné une grande partie du territoire. Quelque 4.912 cas suspects et 23 décès ont été recensés par le ministère de la Santé, d’après un dernier bilan lundi.
    En #Syrie voisine, qui partage une frontière poreuse avec le Liban, une souche « similaire » du virus circule depuis fin août et a depuis été observée dans tous les gouvernorats, selon l’Organisation mondiale de la Santé (#OMS). Ce sont 46.409 cas suspects dont 97 morts qui figurent dans le dernier bilan de l’organisation du 19 novembre. « Les premiers cas ont été identifiés à Alep mais la majorité se trouvent aujourd’hui à Raqqa et Deir el Zor », explique Aula Abbara, coprésidente du Syria Public Health Network. […]

    Côté libanais, le secteur de l’eau s’effondre depuis le début d’une grave crise économique et de liquidités il y a trois ans. « Le nombre d’heures d’électricité publique fournies aux stations de pompage d’eau a chuté de 75 % », déclare Suzy Hoayek, conseillère au ministère de l’Energie et de l’Eau. « Une seule de nos trente stations de traitement des eaux usées est utilisée en raison des retards de paiement de l’Etat aux opérateurs privés ».

    (Les Echos)

  • The Economic Legacy of the French Mandate in Lebanon - Economic Research Forum (ERF)
    https://erf.org.eg/publications/the-economic-legacy-of-the-french-mandate-in-lebanon
    https://erf.org.eg/app/uploads/2022/11/1669718463_104_10905_1614_cover.png

    #Liban #Mandat #France

    The paper examines public budgets (tax revenues and expenditure patterns) in Lebanon and the four Syrian states that were created during the French Mandate (1920-1943). To do so, we reconstruct fiscal accounts through the annual reports to the Permanent Mandates Commission that the French authorities were required to publish. We then focus on the educational policies and achievement of the French Mandate in Lebanon. Our empirical work reveals clearly (i) how the French authorities used funds raised through local taxes to finance the French military and its security apparatus rather than infrastructure and social services; (ii) that education and health were made the prerogatives of private and missionary endeavors; and (iii) that a consequence of this laissez-faire policy was a private educational system tilted towards the education of Christians with a startlingly underserved Muslim population. We also compare these budgets with other French colonies in Africa and Asia. This sheds additional light on the rudimentary developmental effort that characterized French rule. What transpires is that compared to the North African colonies, the Mandate’s economy in Lebanon was over-taxed, but that a smaller part of these revenues was spent on development. It is precisely this lack of strong public foundations of the state that put Lebanon on a path of privatization of essential social services.

  • Charbel Nahas sur Twitter : “لم يُقرّ قانون الكابيتل كونترول في الأيام الأولى للأزمة حين كان سيكون إجراءً أساسيًّا في لجم الإنهيار المالي. أما ما يريدون إقراره اليوم فما هو إلا عبارة عن عفوٍ عام مالي يُبرّئ أصحاب المصارف ورعاتهم السياسيين من الملاحقة القانونيّة. (1/2) https://t.co/spjoxi7nuh” / Twitter
    https://twitter.com/CharbelNahas/status/1594368381238796289

    La loi sur le contrôle des capitaux n’a pas été adoptée au début de la crise, alors qu’elle aurait été une mesure clé pour endiguer l’effondrement financier.

    Quant à ce qu’ils veulent approuver aujourd’hui, ce n’est rien d’autre qu’une amnistie financière générale qui absout les propriétaires de banques et leurs commanditaires politiques des poursuites judiciaires.
    (1/2)

    #mafia #mafia_légale #Liban

  • Du choléra détecté dans le nord d’israël suite à une épidémie en Syrie Michael Horovitz - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/du-cholera-detecte-dans-le-nord-disrael-suite-a-une-epidemie-en-sy

    Le choléra a été détecté dans l’eau de la rivière Yarmouk, dans le nord d’Israël, pour la première fois depuis une récente épidémie de cette maladie mortelle au Liban et en Syrie, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.

    Après la détection de la contamination, le ministère de la Santé a chloré l’eau et coupé son débit vers le lac de Tibériade, le plus grand lac d’eau douce d’Israël. Des moyens d’analyse ont également été mis en place pour un suivi régulier de la situation.


    Illustration : Une vue de la rivière Yarmouk dans le nord d’Israël, le 11 février 2021. (Crédit : Moshe Shai/FLASH90)

    Le Yarmouk n’est pas utilisé comme source d’eau potable et est rarement utilisé pour la baignade, mais il sert de source d’irrigation. Selon une première évaluation du ministère, la bactérie serait probablement arrivée de Syrie.

    « À ce stade, nous n’avons identifié aucun danger pour la santé publique en Israël en raison de la détection précoce et des mesures importantes et rapides prises pour faire face à cette menace en amont, et en raison de l’état des infrastructures d’assainissement, d’eau, d’égouts et de santé en Israël », a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué.

    « Le ministère assure le suivi de la contamination éventuelle des sources d’eau du Liban (dans la rivière Hasbani), qui, à ce stade, ont été testées négatives pour la toxine », a déclaré le communiqué, ajoutant que les homologues jordaniens et palestiniens du ministère avaient été informés de la situation.

    Le choléra a été largement éradiqué en Israël au cours du siècle dernier.

    Le choléra s’est répandu au Liban et en Syrie au cours des derniers mois, ces pays étant confrontés à des infrastructures dévastées, à des conflits et à l’hébergement d’importantes populations déplacées. Le mois dernier, le Liban a signalé le premier cas de choléra depuis près de 30 ans.


    Des agents de santé de l’UNICEF mélangeant du chlore et de l’eau fraîche pour désinfecter les tentes et les sanitaires dans un camp de réfugiés syriens en réponse à une épidémie de choléra dans le village de Bhanine, dans le nord de la province du Akkar, au Liban, le 18 octobre 2022. (Crédit : AP Photo/Bilal Hussein)

    La Syrie a enregistré 92 décès et plus de 35 569 cas suspects de cette maladie extrêmement virulente depuis septembre, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), résultant de la première épidémie du pays depuis plus de dix ans, tandis qu’au Liban, 18 décès et 2 700 cas ont été enregistrés.

    Le choléra est généralement contracté à partir d’aliments ou d’eau contaminés et se propage dans les zones résidentielles dépourvues de réseaux d’égouts ou d’eau potable. Si la plupart des cas sont légers ou modérés, le choléra peut entraîner la mort s’il n’est pas traité correctement.

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