Affaire Vanneste : un licenciement sec ? | Causeur
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Après tout, même si les propos de Vanneste peuvent blesser des communautés et des gens, doit-on réduire l’expression politique à l’aune des susceptibilités communautaires ? Même si l’on est choqué par les propos de l’élu, même si l’on déplore ses généralisations et ses avis personnels sur l’homosexualité, ne pouvons-nous souffrir de les entendre ? En réprimant les grandes gueules, nous n’autorisons plus que la pratique de la langue de bois, qui anesthésie la politique et en détourne les amateurs de sensations fortes, lesquels ne manquent pas de grossir les rangs des abstentionnistes. La démocratie est plus vivante quand ses acteurs parlent trop que quand ils n’osent plus rien dire. En protégeant les individus ou les communautés de toute critique qui pourrait être jugée offensante, on n’affadit pas seulement le débat politique, on finit par empêcher toute défense de l’intérêt général qui pourrait être « stigmatisante » et, donc, de l’idée que nous nous faisons de la République. Si la politique vise à civiliser les conflits par le débat contradictoire, nous devons accepter pour nous-mêmes et pour les autres la possibilité d’être critiqués, même jusqu’à l’offense. Il nous reste la possibilité d’y répondre : certains préfèrent appeler la police, se plaindre à la justice ou tenter d’imposer la loi du silence.
#liberté_d'expression #censure #limites
Il s’agit ici à mon sens de principes. Je suis assez d’accord avec ce texte, même si je suis opposé aux propos que tient habituellement Vaneste. la liberté, c’est d’abord celle de ceux qui pensent différemment. Comme le rappelle la Cour Européenne des droits de l’Homme
la liberté d’expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels, il n’est pas de société démocratique"
Avec un bémol. Il existe une loi qui réprime la diffamation. La diffamation peut être tellement grave qu’elle peut aboutir à discréditer durablement la personne qui est visée. Sa réponse devient alors inodible. Les tribunaux tranchent ses questions, souvent au bénéfice de la liberté d’expression. Mais le recours à la justice peut être non seulement utile, mais nécessaire, voire indispensable