• Les IA génératives ou la pensée en bouillie
    https://academia.hypotheses.org/60577

    Deux billets d’humeurs piquants au sujet des IA génératives écrits par des universitaires nord-américains ont été publiés ces derniers jours. Le premier, par le philosophe et poète Troy Jollmore, intitulé “Autrefois, mon métier était d’enseigner à des étudiant.e.s. A présent, … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #En_partage #Lectures_/_Readings #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Pratiques_pédagogiques #Chatgpt #Intelligence_artificielle

  • Plan égalité. Au Ministère de l’ESR, après l’espoir, la douche froide. Analyse CGT
    https://academia.hypotheses.org/60522

    Extraits de “8 mars 20258 mars 2025. Bilan des négo Égalité. L’État, employeur exemplaire  ?” de la CGT UFSE Deux ans de négociation avec les organisations représentatives des trois Comités Sociaux d’Administration ministériels (MEN, MESR et MJSOP) concernés. Dès les … Continuer la lecture →

    #Academic_Feminist_Fight_Club #Actualités_/_News #État_de_droit #Expression_syndicale #Gouvernance_de_l'ESR #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Opinions,_motions,_propositions,_expression_syndicale #Serivces_publics #égalité_femme-homme

  • « Sans la #démocratie_environnementale, le boulevard pour le tout-économique serait encore plus grand »
    https://splann.org/sans-la-democratie-environnementale-le-boulevard-pour-le-tout-economique-ser

    La Commission nationale du débat public (CNDP) a bien failli faire les frais de la loi de simplification portée par #Michel_Barnier. Cette instance est pourtant un symbole de la démocratie environnementale. Un espace où citoyens et associations peuvent donner de la voix face aux aménagements industriels. Plonger dans le grand bain de la démocratie […] L’article « Sans la démocratie environnementale, le boulevard pour le tout-économique serait encore plus grand » est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Libertés_et_droits_humains #CNDP

  • La loi Narcotrafic est une loi de #Surveillance : mobilisons nous !
    https://www.laquadrature.net/2025/02/24/la-loi-narcotrafic-est-une-loi-de-surveillance-mobilisons-nous

    La semaine prochaine, l’Assemblée nationale discutera d’une proposition de loi relative au « narcotrafic ». Contrairement à ce que le nom du texte indique, les mesures qui pourraient être adoptées vont bien au-delà du seul trafic de…

    #Censure

    • « La proposition de loi de lutte contre le narcotrafic ne peut affaiblir la sécurité des entreprises et des citoyens ! »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/05/la-proposition-de-loi-de-lutte-contre-le-narcotrafic-ne-peut-affaiblir-la-se

      Des parlementaires peu informés pris par surprise au détour d’un amendement, des ministères régaliens tentés par l’accroissement des moyens de surveillance afin de répondre à des problématiques malheureusement bien réelles : voilà comment la pire évolution possible en matière de #sécurité_numérique est en train de se frayer un chemin dans nos lois ! Une évolution unanimement crainte et dénoncée depuis des années par tous les experts de la sécurité numérique, par toutes les associations et institutions préoccupées de protéger nos droits et libertés dans ce dangereux et complexe monde numérique. Elle se veut être la loi pour lutter contre le #narcotrafic, elle ne peut devenir la loi qui favorise l’espionnage et le piratage !

      En matière de surveillance, la proposition de loi donne à l’Etat des pouvoirs considérables pour espionner numériquement les citoyens sur suspicion de « crime en bande organisée », une dénomination très large qui, loin de se limiter au narcotrafic, pourra permettre l’atteinte au secret des correspondances numériques de militants de causes variées. Et quand on dit espionnage, c’est l’ensemble des moyens techniques qui est concerné : logiciels espions, activation à distance des caméras et micros, etc. Et cela restera secret même pendant l’instruction du dossier, privant les personnes surveillées de leurs droits fondamentaux de contradiction. Il ne nous appartient pas de juger de la proportionnalité de telles mesures, mais les révélations de MM. Snowden et Assange ont malheureusement déjà amplement démontré la tentation des démocraties libérales à utiliser largement les techniques numériques pour espionner massivement, avec le risque de glisser insensiblement sur une pente illibérale.

      La tentation des « portes dérobées »

      Plus grave, la loi envisage d’imposer aux opérateurs de communications numériques de prévoir des backdoors (« portes dérobées ») dans les systèmes de messagerie numérique, permettant l’espionnage sur requête. Rien de bien nouveau, cela fait des années que la tentation d’introduire des #backdoors réapparaît : lutte contre le terrorisme, contre la pédocriminalité, aujourd’hui contre le narcotrafic. Mais le consensus absolu et universel des personnes expertes en sécurité est qu’il s’agit là de la pire idée possible. De telles portes dérobées, malgré toutes les précautions qui peuvent être prises, ne peuvent que mécaniquement diminuer le niveau de sécurité des communications et créer une aubaine pour les gouvernements qui ne respectent pas les droits fondamentaux, pour les services de renseignement de tous les pays – à commencer par ceux de nos adversaires –, pour les cybercriminels et malfaisants en tout genre.

      Tout le monde le sait, nous vivons dans un monde incertain, où les universités, les hôpitaux, les collectivités locales, toutes les industries sensibles, mais également les PME, se font attaquer en permanence par des cybercriminels aux profils variés – petits escrocs, grandes mafias et services étatiques. Ce sont des entreprises qui font faillite, des informations sensibles gravement compromises, parfois des vies menacées. Le consensus des experts recommande d’investir jusqu’à 10 % de ces budgets informatiques dans la #cybersécurité, tant la menace est forte : à l’échelle de la France, cela représenterait plus de 100 milliards d’euros chaque année. Et dans ce monde où la menace numérique est encore difficilement contrôlable, la loi ne peut, même pour d’apparentes bonnes raisons, imposer de baisser le niveau de protection !

      Stopper l’engrenage infernal

      En 2016, quand le conseil scientifique de la Commission européenne avait rassemblé des centaines d’experts pour un colloque préparatoire à son rapport sur la cybersécurité, parmi les dizaines de propositions et contre-propositions, une seule proposition s’est dégagée avec un consensus absolu, et c’était d’ailleurs la première recommandation du rapport : « Pour maintenir la confiance des utilisateurs/citoyens, ainsi que protéger leur vie privée et assurer la sécurité, aucune porte dérobée ni aucun autre moyen d’affaiblir le chiffrement ne doit être introduit. »

      En 2016 toujours, quand l’Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques s’exprime sur le sujet, elle indique clairement que l’introduction de portes dérobées aurait un « effet désastreux », affaiblissant la sécurité et permettant en outre aux criminels de créer désormais leurs propres solutions de chiffrement, plus sûres que celles de ceux qui respectent la loi. Toujours en 2016, quand le Contrôleur européen de la protection des données donne son avis sur le sujet, il insiste : les citoyens doivent avoir le droit d’utiliser des messages pleinement chiffrés, sans portes dérobées.
      En fait, tous les comités d’experts, toutes les institutions compétentes, toutes les associations de protection des #libertés_numériques, mais également les opérateurs eux-mêmes, affirment d’une seule voix, comme une évidence : « No backdoors ! » Et cela dure depuis plusieurs décennies. La proposition de loi de lutte contre le narcotrafic ne peut tourner le dos à toutes les recommandations des experts et à un très fort consensus scientifique et technique. Elle ne peut affaiblir la sécurité des entreprises et des citoyens, elle ne peut envisager légitimement un monde où les réseaux criminels pourront communiquer avec plus de sécurité que leurs proies et les pirater plus facilement !

      Il existe un moyen simple de stopper cet engrenage infernal : députés, corrigez cette proposition hâtive, inefficace et catastrophique pour notre sécurité numérique en retirant l’article 8 ter.

      Signataires : Nicolas Arpagian, enseignant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye ; Gilles Babinet, entrepreneur et coprésident du Conseil national du numérique ; Eric Bothorel, député (Ensemble pour la République) des Côtes-d’Armor ; Philippe Latombe, député (Les Démocrates) de Vendée ; Anne Le Hénanff, députée (Horizons) du Morbihan ; Jean-Michel Mis, ancien député, rapporteur de la mission d’information commune sur l’évaluation de la loi renseignement ; David Naccache, chercheur en cryptologie ; Guillaume Poupard, expert en cybersécurité ; Sébastien Soriano, ancien président de l’Arcep ; Cédric Villani, mathématicien, ancien député, rapporteur de la mission parlementaire de préfiguration de la stratégie nationale d’intelligence artificielle.

    • Un aspect absolument stupéfiant, c’est qu’au moment même où l’on voit le techno-fascisme prendre le pouvoir aux États-Unis, nos politiciens s’empressent de fournir clé en main tous les instruments de la dictature pour quand l’extrême-droite décidera que c’est plus la peine de finasser.

    • Narcotrafic : l’article 8 ter sur l’affaiblissement du chiffrement est supprimé
      https://next.ink/brief_article/narcotrafic-larticle-8-ter-sur-laffaiblissement-du-chiffrement-est-supprime

      Alors que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Gérald Darmanin, ministre de la Justice, défendaient la proposition de loi Narcotrafic à l’Assemblée depuis deux jours, le texte vient de perdre l’un de ses articles les plus critiqués.

      Le fameux article 8 ter entendait imposer aux prestataires techniques, notamment les éditeurs de messageries sécurisées, d’introduire un mécanisme facilitant la récupération des informations par les forces de l’ordre. Dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, la mesure devait permettre une percée dans certaines enquêtes.

      Bruno Retailleau a eu beau expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une porte dérobée, mais d’envoyer une copie des informations à une tierce partie (solution dite du « fantôme »), la mesure revenait quand même à affaiblir le #chiffrement de bout en bout.

      Très largement critiqué, l’article 8 ter a fait l’objet de plusieurs dépôts d’amendements demandant sa suppression pure et simple. Comme on peut le voir sur le site de l’Assemblée nationale, presque tous ces amendements ont été adoptés en commission des lois hier soir (voir la vidéo), par 33 voix pour la suppression et 9 absentions, relève le Projet Arcadie.

    • @arno les défenseur·es des libertés (numériques) ont souvent été accusé·es d’avoir une pensée individualiste ou hasbeen devant l’essor des technologies de surveillance.
      Sauf qu’éviter ou contrer les lois qui lèvent les protections érigées contre un nouveau régime nazi a toujours été pour beaucoup une motivation profonde et juste. Il est pourtant devenu évident avec Foucault que la surveillance est liée au contrôle social et qu’échapper à la traque des régimes autoritaires sanguinaires et fous est quasiment impossible avec les nouveaux systèmes mis en place.

      Le coussin des sénateurs pue la merde nazie, c’est un fait.

      EDIT
      Retrait de l’article 8, c’est déjà ça. Tu vas me dire que même Babinet a signé la tribune du monde alors qu’il adore le fichage et le croisement des fichiers santé notamment.

  • Sur le positionnement politique des universités - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2024/10/22/sur-le-positionnement-politique-des-universites
    en libre accès

    Par Cécile Laborde

    POLITISTE
    Les manifestations étudiantes en faveur de la Palestine ont soulevé la question épineuse de la neutralité politique des universités, en Amérique du Nord comme en Europe. Bien compris, le devoir de « réserve institutionnelle » limite l’expression des universités, mais non la libre expression dans les universités.

    Article très intéressant. Même si on ne peut que s’interroger sur ce que signifie la réserve des universités à l’égard par ex du génocide en cours à Gaza : faut il continuer des politiques de collaborations institutionnelles, par ex des échanges d’étudiants avec des universités israéliennes qui soutiennent explicitement des actions militaires totalement disproportionnées par rapport à l’idée d’une défense légitime et qui constituent le crime de génocide ? Parce qu’en fait, ce n’est pas juste une guerre, ce qui se passe à Gaza...

    • cet article est republié aujourd’hui en lien avec cette annonce :
      https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/02/11/a-sciences-po-la-reserve-institutionnelle-nouvelle-ligne-de-conduite-sur-les

      Très prudente, cette nouvelle doctrine fait prévaloir le principe de la « réserve institutionnelle » en vertu duquel l’établissement ne saurait s’exprimer sur un conflit en cours. Elle trouve sa source dans un rapport interne d’une quarantaine de pages qu’a consulté Le Monde.
      [...]

      Fait notable : la doctrine ne se prononce pas sur l’épineuse question des partenariats avec des universités ou avec des entreprises impliquées sur un terrain de guerre. « Ces sujets, légitimes, ne sauraient être évacués, mais ils ne font pas partie directement du cadre de ce rapport, aussi bien au titre du champ d’investigation de la mission qui nous a été confiée que du temps imparti à sa réalisation », justifient Mmes Haegel et Mawad et M. Perelman. En parallèle, le directeur des affaires internationales a lancé en juin 2024 une analyse dont les résultats ne sont pas encore connus pour évaluer l’ensemble des partenariats universitaires internationaux.

      La « réserve institutionnelle » qui doit prévaloir « n’implique cependant pas l’inaction », selon le rapport. Lorsqu’une crise survient, l’école a le devoir d’organiser rapidement un « débat pluraliste mobilisant ses enseignants-chercheurs, ses chargés d’enseignement et/ou des intervenants extérieurs spécialistes de la question ».

      Les seules situations qui légitiment une prise de position officielle ressortent du périmètre d’un « établissement de recherche et d’enseignement ». La doctrine prévoit trois cas : une mise en cause de la liberté académique, par exemple à travers une « ingérence » dans la gouvernance ou dans le contenu des enseignements de la part d’un acteur public ou privé ; une mise en cause de la liberté d’expression individuelle et collective des membres de la communauté par un acteur public ou privé ; une « demande expresse de soutien de la part d’une université qui serait elle-même l’objet de pressions ».

      Pas de « prise de parole systématique »
      Un autre cas nécessite une réaction officielle, si une nouvelle loi ou réglementation vient à porter atteinte au projet d’établissement. En suivant cette ligne, fin 2023, l’école se serait opposée au projet de loi sur l’immigration tel qu’envisagé par l’ancien ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, qui durcissait les conditions d’accueil des étudiants étrangers. A l’époque, un grand nombre d’universités, mais pas Sciences Po, s’étaient élevées contre la mesure dans une déclaration commune.

      En revanche « est sujet à débat » le fait d’avoir condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie dans un communiqué de mars 2022. Les rapporteurs relèvent que le mandat de l’ex-directeur Mathias Vicherat (2021-2024) s’est caractérisé par « une accélération des prises de position politiques institutionnelles, y compris un engagement fort sur les questions environnementales » mais aussi contre l’extrême droite, avec un communiqué publié dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2022.

      Si un événement d’actualité vient à toucher directement des membres de la communauté, « le soutien de l’institution ne peut pas passer par une prise de parole ou une commémoration systématique pour condamner, se désoler ou commenter, poursuivent-ils. Les crises et catastrophes étant malheureusement nombreuses, [l’école] ne saurait fixer une grille de critères qui permettrait de classer la gravité ou la résonance des événements pour décider de réagir ou non ».

      Les auteurs recommandent « d’institutionnaliser le débat et l’expression » à travers l’organisation régulière d’un town hall – un grand débat tel que pratiqué dans les établissements anglo-saxons – impliquant des représentants de la direction de Sciences Po, des enseignants-chercheurs, des étudiants et des salariés. Avec un sujet de discussion qui serait choisi à travers un vote en ligne des étudiants. Et nécessairement « lié à la mission de l’établissement ».

    • Une critique de la notion de neutralité institutionnelle dans le contexte américain post-7 octobre, dans un entretien par ailleurs passionnant mais très inquiétant (et qui préfigure ce qui arrive chez nous)
      https://mouvements.info/la-resistance-universitaire-au-trumpisme
      La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott Par Pascal Marichalar

      Vous soulignez l’ambiguïté de la notion de neutralité institutionnelle.

      Depuis les années 1960, l’élément déclencheur de ces réflexions a toujours été la question des réponses à apporter, et des limites à poser, aux mobilisations étudiantes. La neutralité institutionnelle a signifié beaucoup de choses différentes au cours de l’histoire et en fonction des situations. Elle a pu signifier que l’université publiait des déclarations en son nom, ou au contraire que l’université refusait de publier des déclarations en son nom, ou encore que l’université refusait d’autoriser les départements à publier des déclarations de quelque nature que ce soit. Certaines universités mobilisent la notion de neutralité institutionnelle pour signifier que les manifestations étudiantes sapent l’espace neutre de l’université, et ainsi de suite. Ce n’est pas juste un principe abstrait, l’invocation et l’application de ce principe s’insèrent toujours dans des considérations d’ordre stratégiques. Aujourd’hui, c’est encore au nom de la neutralité institutionnelle que certains affirment qu’une université ne doit pas soutenir les politiques de DEI (diversité, égalité, inclusion), la discrimination positive, etc., ou que l’université ne prendra pas de position en contradiction avec ce que l’administration Trump exige – même si cela affecte, au fond, la mission de l’université… Mon sentiment est que lorsqu’on voit quelqu’un invoquer la neutralité institutionnelle, il faut d’abord se demander comment et dans quel but elle est appliquée.

  • Ce que cache #Périclès, le projet politique réactionnaire du milliardaire #Pierre-Edouard_Stérin

    Après avoir fait fortune dans les affaires, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin assume désormais vouloir financer les projets « #métapolitiques » susceptibles de faire gagner la droite et l’extrême droite. Une première liste de ces initiatives vient d’être mise en ligne. Selon nos informations, elle pourrait ne constituer que la partie émergée de l’iceberg.

    Un média, une chaîne Youtube, des associations catholiques ou libérales, des think tanks destinés au lobbying politique... La première liste des projets soutenus par « Périclès » - mise en ligne il y a quelques jours sur son site internet - n’est pas bien longue mais permet déjà de lever toute équivoque sur les intentions de l’homme à l’origine du projet, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin. Après avoir fait fortune dans les affaires, cet exilé fiscal de 51 ans - il a fui en Belgique après l’élection de François Hollande en 2012 - ambitionne de faire gagner la droite et l’extrême droite en mettant à contribution son compte en banque. Soit un investissement de 250 millions d’euros annoncé en dix ans. Du jamais vu.

    Cette initiative, baptisée donc « Périclès » (pour « Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes »), devait, à l’origine, rester discrète mais elle avait été dévoilée en juillet dernier par nos confrères de « l’Humanité ». Lesquels, documents confidentiels à l’appui, ont détaillé le plan de « #bataille_culturelle » imaginé par Stérin et ses équipes pour « permettre la victoire idéologique, électorale et politique » de ses idées et de ses valeurs. Parmi elles, « la #famille, base de la société », la « #préférence_nationale », le « #christianisme ». Au programme également : la promesse de mener une « #guerilla_juridique » et « médiatique » face au « #socialisme », au « #wokisme » ou à « l’#islamisme ». Surtout, ces documents énuméraient des objectifs politiques précis, dont une aide concrète à apporter au #Rassemblement_national de Marine Le Pen pour remporter le plus grand nombre de victoires lors des prochaines #élections municipales en 2026.

    Offensive sur tous les fronts

    En l’état, au moins 24 projets auraient déjà bénéficié de la générosité de l’homme d’affaires l’année dernière, selon le site flambant neuf de Périclès. L’ensemble confirme sa volonté de mener son #offensive par petites touches et sur tous les fronts. On y retrouve sans surprise ses obsessions libérales avec la promotion des idées antiétatistes et anti-taxes, incarné par son soutien à des think tanks comme le #Cercle_Entreprises et #Libertés, de l’ex-patron d’#Elf_Loïk_Le_Floch-Prigent ; ou encore #Ethic, le syndicat patronal de #Sophie_de_Menthon (une des rares à assumer dialoguer avec Marine Le Pen), qui a reçu, selon nos informations, 3 000 euros pour l’organisation d’une conférence. Des cercles de juristes, comme #Justitia, le collectif d’avocats de l’#Institut_Thomas_More, qui propose d’offrir « une réponse juridique aux nouvelles intolérances » ou le #Cercle_Droit_et_Liberté, qui prétend lutter contre le « #politiquement_correct » de l’Université et du monde juridique, sont également cités. Sans oublier, les enjeux migratoires et sécuritaires, via le #Centre_de_Réflexion_sur_la_Sécurité_intérieure (#CRSI), présidé par l’avocat connu des réseaux de droite dure #Thibault_de_Montbrial. Présents également, la marque #Terre_de_France, chouchou des influenceurs #identitaires ; #Eclats_de_femme, l’association fondée par #Claire_Geronimi, victime de viol par un homme visé par une OQTF en 2023, depuis proche du collectif identitaire #Némésis (elle vient d’être nommée vice-présidente de l’UDR, le parti d’Eric Ciotti, ce dimanche 9 février), ou encore l’association #Léa, en croisade contre le « #racisme_anti-Blanc ». Idem pour le mensuel « #l'Incorrect » - lancé en 2017 par des proches de #Marion_Maréchal - ou #Les_Films_à_l'arrache, une chaîne Youtube humoristique moquant - entre autres - l’antiracisme et le féminisme...

    Objectifs politiques

    Au-delà de ces combats marqués à l’extrême droite, Périclès a également investi dans le combat contre le « #wokisme_à_la_fac », via l’#Observatoire_du_décolonialisme, ainsi que le champ de la #laïcité au travers de #Défense_des_serviteurs_de_la_République, dont le comité d’honneur compte #David_Lisnard, le maire Les Républicains de Cannes et #Astrid_Panosyan-Bouvet, l’actuelle ministre du Travail et de l’Emploi - laquelle ignorait le lien avec Stérin, nous assure son cabinet. D’autres structures présentées par le site de Périclès font plus directement référence à l’objectif politique du projet. C’est le cas de #Data_Realis_Conseil, une société spécialisée dans la #cartographie_électorale rappelle la « #Lettre », ou de l’#Institut_de_Formation_Politique (#IFP), qui ambitionne de doter les militants de toutes les droites du bagage nécessaire pour garnir les rangs des formations politiques, des Républicains aux RN. En bonne place, enfin, #Politicae, l’école de formation au mandat de maire, destinée à faire élire « le maximum de candidats pour les prochaines élections municipales », que Stérin a confié à #Antoine_Valentin, édile LR de Haute-Savoie et candidat d’#Eric_Ciotti lors des dernières législatives. Auprès du « Nouvel Obs », ce dernier ne souhaite pas communiquer le montant du financement consenti par son mécène mais indique que l’effort financier pourrait atteindre « plusieurs centaines de milliers d’euros », d’ici au scrutin de 2026.

    Des projets plus discrets

    Cette liste pourrait, selon nos informations, ne constituer que la partie émergée de l’iceberg Stérin. Les sites internets de plusieurs structures citées plus haut semblent avoir été montés de toutes pièces et sur le même modèle... Surtout, la plupart de ces initiatives n’auraient en réalité reçu que de maigres sommes. Moins de 5 000 euros par exemple pour l’association #Les_Eveilleurs, proche de #La_Manif_pour_Tous, à l’occasion d’un peu rentable concert de #Jean-Pax_Méfret, chanteur des nostalgiques de l’Algérie française. Idem au #Cérif (#Centre_européen_de_Recherche_et_d'Information_sur_le_Frérisme), où la chercheuse au CNRS #Florence_Bergeaud-Blackler jure ne pas avoir touché plus de 10 000 euros. Très loin des 10 millions d’euros que Périclès claironne avoir investi au total en 2024. De quoi nourrir les soupçons sur la réalité de ce montant : est-elle artificiellement gonflée ? Ou, plus probable, l’essentiel de cet argent passe-t-il dans des projets tenus secrets ?

    « Nous nous gardons le droit d’être discrets sur nos investissements », élude #Arnaud_Rérolle, président de Périclès et ancien du #Fonds_du_Bien_Commun, la branche philanthropique des activités de Pierre-Edouard Stérin. Un paravent caritatif - Stérin y finançait aussi des associations au diapason de ses idées réactionnaires - dont est également issu #Thibault_Cambournac, le nouveau « responsable stratégie » de Périclès. L’équipe compte aussi dans ses rangs #Marguerite_Frison-Roche, ancienne petite main de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour. Quant au « senior advisor » de Périclès, #Philippe_de_Gestas, c’est l’ancien secrétaire général du #Mouvement_Conservateur, allié à #Reconquête. Pour 2025, le #budget de Périclès est annoncé autour des 20 millions d’euros. L’achat ou la création d’un institut de sondage fait déjà figure d’objectif prioritaire.

    https://www.nouvelobs.com/politique/20250209.OBS100069/ce-que-cache-pericles-le-projet-politique-reactionnaire-du-milliardaire-p
    #Stérin #extrême_droite #réseau

    ping @karine4 @reka @fil @isskein

  • #Narcotrafic : le Sénat a adopté l’ensemble des articles de la #proposition_de_loi… On vous résume les principales mesures

    Mercredi soir, le Sénat a terminé l’examen de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Un texte issu des travaux d’une commission d’enquête sur le sujet. « DEA à la française », statut du #repenti, nouveau parquet national… Le texte contient de nouveaux dispositifs pour que la France ne bascule pas vers un « narco-Etat ».

    « DEA à la française »

    Parmi les points forts de la proposition de loi, on retrouve à l’article 1, le renforcement de l’Office antistupéfiants (Ofast) structuré en une véritable « DEA à la française » (l’agence américaine de lutte contre la drogue, ndlr). En séance publique, Bruno Retailleau a précisé que l’état-major de l’Ofast serait composé de services de quatre ministères, l’Intérieur, Bercy, la Justice et l’Armée. « Vous vouliez l’interministérialité, il ne faut pas deux ministères il en faut quatre […] le patron sera désigné par la DNPJ avec un adjoint de la gendarmerie et un adjoint douanes, Bercy.

    La localisation du parquet national anticriminalité pas encore définie

    En ce qui concerne la création du nouveau #parquet_national_anticriminalité (#Pnaco), Gérald Darmanin a annoncé ne pas vouloir attendre le vote de la loi pour doubler, dès cette année, les effectifs de magistrats dans les juridictions pénales spécialisées (JIRS), et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) ». De même, si le futur Pnaco qui sera mis en place au 1er janvier 2026 sera situé « par défaut » à Paris. « Mais ça ne veut pas forcément dire que ce sera à Paris », a précisé le garde des Sceaux, précisant que la localisation pourrait changer le temps de la navette parlementaire, « le temps de challenger les équipes du ministère », en charge d’examiner d’autres villes comme Marseille.

    Un sous-amendement de la commission des lois supprime, par ailleurs, « le monopole qu’il était envisagé de confier au Pnaco ». Le nouveau parquet national pourra ainsi définir ses propres compétences, dans un dialogue avec les JIRS et les parquets locaux afin de pas priver les juridictions de toute possibilité de se saisir d’affaires graves. La création du Pnaco fait l’objet d’une proposition de loi organique que les sénateurs ont adoptée.

    C’était l’un des points forts des conclusions de la commission d’enquête du Sénat : frapper les narcotrafiquants au portefeuille. Les sénateurs ont adopté plusieurs dispositions visant à lutter plus fortement contre le #blanchiment_d’argent. L’article 4 prévoit, à ce titre, de systématiser les #enquêtes_patrimoniales dans le cadre des investigations relatives au narcotrafic et, d’autre part, de créer une nouvelle procédure d’injonction pour #richesse_inexpliquée. La systématisation avait été supprimée en commission des lois. « C’est ce qu’on appelle une fausse bonne idée. Nous nous en sommes rendu compte au fil des auditions parce que les services nous ont dit que ce n’était pas toujours utile […] Nous ne sommes pas favorables à ce que nous puissions encombrer divers services d’enquêteurs », avait justifié la corapporteure Muriel Jourda (LR) en présentant son avis défavorable à l’amendement du sénateur écologiste, Guy Benarroche qui proposait de rétablir cette systématisation.

    #Confiscation_des_biens rendue « obligatoire »

    Plusieurs amendements identiques ont cette fois-ci rendu « obligatoires », la confiscation de biens dont le propriétaire ne peut justifier l’origine, et condamné pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.

    Interdire le #paiement_en_liquide des #voitures_de_location

    Bruno Retailleau a défendu un amendement proposant une mesure « radicale » contre l’avis de la commission des lois. Elle vise à interdire strictement tout #paiement_en_espèces d’une location de voiture. « La location de voiture, c’est une plaie. C’est une aide considérable aux narcotrafiquants […] ça facilitera le travail de l’autorité judiciaire puisque ce sera traçable », a-t-il justifié. Le rapporteur LR de la commission d’enquête, Etienne Blanc a proposé de fixer un seuil par décret, « 200 ou 250 euros au-delà duquel, le paiement en espèce serait interdit ».

    Un volet du texte porte sur les techniques spéciales d’enquête. Un amendement du président de la commission des affaires étrangères et de la Défense, Cédric Perrin (LR) pourrait, s’il est conservé au bout de la procédure parlementaire, bousculer les habitudes des trafiquants. Il oblige les #messageries_cryptées comme #WhatsApp ou #Telegram de permettre aux #services_de_renseignement d’accéder aux échanges des trafiquants.

    S’inspirant de la législation italienne « anti-mafia », les sénateurs ont réformé le statut des repentis (article 14) qu’ils jugent insuffisamment exploité en France. Les élus ont pris conscience, lors de leurs travaux, qu’un « informateur n’est pas celui qui est innocent de toute infraction ». C’est pourquoi, ils proposent d’étendre le #statut_de_repenti à ceux qui ont commis des crimes de sang, et créée une immunité de poursuites pour ceux qui bénéficieront de ce statut.

    Refonte du statut du repenti

    De quoi faire tiquer le garde des Sceaux, Gérald Darmanin qui avait déposé un amendement visant à revenir sur cette immunité. Il l’a finalement retiré en obtenant la garantie de la part du rapporteur PS, Jérôme Durain de « retravailler le texte » pendant la navette parlementaire. « Est-ce que les crimes de sang sont compris dans cette immunité ? Sans doute non […] Si notre dispositif n’est pas assez audacieux, selon vous. Le vôtre l’est peut-être trop », a estimé de ministre qui propose, en lieu et place de l’immunité, une réduction de peine pour les repentis. « Dire à nos compatriotes que nous abandonnons toutes les poursuites parce que quelqu’un aura parlé. Ce n’est pas évident non plus. Le garde des Sceaux est aussi le ministre des victimes », a-t-il rappelé. Cet article pourrait évoluer lors de la navette parlementaire.

    Dossier coffre

    Peut-être le sujet le plus sensible du texte, l’article 16 a nécessité de nombreuses suspensions de séance afin de permettre au gouvernement et au Parlement de s’accorder sur sa rédaction. Il vise à créer « un #dossier_coffre » dénoncé par le Conseil national des Barreaux comme « une atteinte au principe du contradictoire et aux « droits de la défense ». Ce dossier coffre ou « #procès-verbal_distinct », sous le contrôle d’une collégialité de magistrats, a, en effet, pour but de soustraire au contradictoire certains éléments de procédure pour les techniques spéciales d’enquête les plus sensibles, comme le recours à des technologies de pointe, d’écoutes ou de balisages. L’amendement du gouvernement. Il s’appuie sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui considère qu’il n’est pas possible d’utiliser des éléments incriminants recueillis lors d’une technique pour laquelle les modalités de pose sont dans un dossier coffre. C’est pourquoi l’amendement prévoit que le dossier coffre a pour seule fonction d’orienter l’enquête. Les éléments incriminants issus d’actes ultérieurs d’enquêtes seront versés au contradictoire. Le dispositif voté prévoit toutefois une exception. Ces éléments pourront être utilisés en cas « d’intérêt exceptionnel pour la manifestation de la vérité » et lorsque « la vie ou l’intégrité physique d’une personne » est mise en jeu.

    La mesure a été rejetée par les socialistes et les écologistes qui s’inquiètent d’une remise en cause du #principe_du_contradictoire. « On ne limite pas aux données techniques ce qui est contenu dans ce procès-verbal distinct, (…) qui ne serait pas accessible aux parties. Ce n’est pas acceptable », a justifié la socialiste Marie-Pierre de La Gontrie.

    Les sénateurs ont aussi adopté l’article 20 visant à limiter le poids des nullités « provoquées » par certains avocats de narcotrafiquants, « lorsque la cause de nullité résulte d’une manœuvre ou d’une négligence de la personne mise en cause ». Un amendement de la commission des lois précise certains points dans le code de procédure pénale. Il interdit, par exemple, la désignation de l’avocat « chef de file » par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les affaires de criminalité organisée. Il prévoit aussi que le dernier mémoire déposé par les parties doit reprendre l’ensemble des moyens de nullité, pour garantir la clarté des débats, ou encore il rejette les nullités fondées sur des moyens de communication non agréés, comme EncroChat et Sky ECC.

    Les dernières dispositions prévoient une série de mesures visant à renforcer les moyens juridiques de la politique de lutte contre la corruption dans les administrations sensibles. On trouve aussi une série de mesures visant à sécuriser les établissements pénitentiaires en autorisant, par exemple, les drones aux fins de prévenir l’introduction d’objets prohibés. Enfin, l’article 24 ouvre la possibilité de prononcer des interdictions administratives de paraître sur les points de deal. Un amendement des rapporteurs adopté en commission ouvre, de plus, la possibilité au préfet d’expulser de son logement, une personne impliquée dans un trafic de stupéfiants, si son logement est situé dans la zone d’interdiction de paraître.

    Le vote sur l’ensemble du texte et sur la loi organique aura lieu mardi 4 février.
    https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/narcotrafic-le-senat-a-adopte-lensemble-des-articles-de-la-proposition-d
    #loi #mafia #confiscation_de_biens #France

    • PPL Narcotrafic : les #droits et #libertés à nouveau victimes de l’addiction aux lois sécuritaires

      Communiqué de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN), Paris, le 28 janvier 2025.

      Voilà des mois que nos responsables politiques font mine de faire la guerre au trafic de drogues et que les médias leur emboîtent le pas de façon sensationnaliste, en amplifiant des faits graves, des tragédies humaines ou en donnant de l’écho à des opérations « choc ». Les sénateurs Jérome Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), en cheville avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, cherchent à renforcer le dispositif répressif et de surveillance, abaisser le contrôle de l’activité policière et réduire les droits de la défense au nom de la lutte contre le trafic de stupéfiants.

      L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN) souhaite alerter sur les dangers de ce texte qui, au prétexte d’une reprise en main d’une problématique sociétale pourtant loin d’être nouvelle et appelant d’autres solutions que le tout répressif – comme le rappelait récemment le Haut commissaire aux droits humains de l’ONU -, vise à introduire et renforcer des mesures dangereuses pour les libertés et dérogatoires au droit commun.

      La proposition de loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », outre qu’elle convoque l’imaginaire des cartels mexicains, vise à renforcer largement le régime juridique d’exception de la criminalité organisée. Ce dernier déroge déjà au droit commun en ce qu’il permet que soient utilisés les moyens d’enquête les plus intrusifs et attentatoires à la vie privée dès lors que la commission de l’une des infractions figurant sur une liste qui ne cesse de s’allonger, est suspectée. Elle englobe ainsi une grande partie des crimes et délits lorsqu’ils sont commis en bande organisée ou via la constitution d’une association de malfaiteurs, mais aussi toutes les infractions relevant du trafic de stupéfiants.

      La notion de criminalité organisée, insérée en 2004 dans le code de procédure pénale officiellement pour cibler des réseaux mafieux, s’applique donc en réalité à de nombreuses autres situations. Aujourd’hui, elle légitime, comme la lutte contre le terrorisme avant elle, d’élargir toujours plus les mécanismes d’exception en vue d’une répression accrue, au nom d’une logique d’efficacité, mais dont l’expérience montre qu’ils sont toujours détournés de leur finalité initiale. Par exemple, la qualification d’association de malfaiteurs a pu être utilisée dans des affaires relatives à des actions militantes, comme à Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires. En outre, depuis une réforme de 2016, les pouvoirs d’enquêtes du parquet, non indépendant car soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, ont été renforcés et élargis en matière de criminalité organisée, évinçant encore un peu plus les garanties attachées à l’intervention du juge d’instruction.

      Mais surtout, ce texte prévoit de faire tomber toujours un peu plus les barrières encadrant la surveillance policière. À titre d’illustration, il propose d’élargir le champ d’utilisation des « boites noires », cette technique de renseignement qui analyse les données de toutes nos communications et données récupérées sur internet via des algorithmes au motif de « détecter » de nouveaux suspects, technique que nous dénonçons depuis sa création. Initialement prévue pour le seul champ du terrorisme, elle a récemment été étendue aux « ingérences étrangères » et serait donc désormais aussi autorisée « pour la détection des connexions susceptibles de révéler des actes de délinquance et à la criminalité organisées ».

      Le texte vise en outre à étendre la durée d’autorisation de la surveillance par géolocalisation ainsi que pour l’accès à distance aux correspondances en matière de criminalité organisée, tandis que l’article 23 amorce la possibilité d’utiliser les drones dans les prisons. De plus, il permettra à la police – via le service Pharos – de censurer sur internet « tout contenu faisant la promotion de produits stupéfiants ». Cette censure administrative avait été autorisée dans un premier temps pour les contenus pédopornographiques avant d’être étendue au terrorisme. Vous avez dit effet « cliquet » ? Ce texte constitue incontestablement une étape de plus vers la surveillance de masse et l’extension des pouvoirs de contrôle sécuritaire.

      Enfin, il innove avec une mesure extrêmement inquiétante : « le dossier coffre », ou « procès-verbal distinct ». Prévue à l’article 16 du texte, cette mesure a pour objectif d’empêcher les personnes poursuivies de connaître la manière dont elles ont été surveillées pendant l’enquête, afin qu’elles ne puissent pas contourner cette surveillance à l’avenir ou la contester dans le cadre de la procédure. Les sénateurs proposent ainsi tout bonnement que les procès-verbaux autorisant et détaillant les modalités de mise en œuvre de cette surveillance ne soient pas versés au dossier, autrement dit qu’ils ne puisse jamais être débattus. Les personnes poursuivies n’auraient ainsi plus aucun moyen de savoir ni de contester quand et comment elles ont été surveillées, y compris donc, en cas de potentiels abus des services d’enquête. Le législateur créerait une nouvelle forme de procédure secrète, introduisant par là une faille béante dans le respect du principe du contradictoire et par suite dans le droit pourtant fondamental à se défendre, maillon essentiel d’une justice équitable et d’une société démocratique.

      Si nous ne sommes à l’évidence plus étonnés de l’affaiblissement progressif des libertés publiques au nom des discours sécuritaires, une attaque à ce point décomplexée des principes fondateurs d’une justice démocratique témoigne de la profonde perte de repères et de valeurs des actuels responsables publics. Parce que la proposition de loi relative au trafic de drogues suscite de graves inquiétudes quant à l’atteinte aux droits et libertés fondamentales, nous appelons l’ensemble des parlementaires à rejeter ce texte.

      Organisations signataires membres de l’OLN : Globenet, Creis-Terminal, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat des Avocats de France (SAF), le Syndicat de la Magistrature (SM), La Quadrature du Net (LQDN), le CECIL.

      https://www.laquadrature.net/2025/01/28/ppl-narcotrafic-les-droits-et-libertes-a-nouveau-victimes-de-laddictio

    • #Narcotrafic : une loi pour gagner la guerre

      Une proposition de loi transpartisane « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », composé de 24 articles, est étudiée au Sénat. Elle est soutenue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Une batterie de mesures, qui fait écho à la législation anti-mafia italienne. Que contient cette proposition de loi ? Comment l’État peut-il reprendre le contrôle, notamment dans les villes moyennes et les zones rurales¿ ? On en débat avec le grand reporter spécialiste de la criminalité et de la police, Frédéric Ploquin, le sénateur UC des Français établis hors de France, ainsi que le Vice-président de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France ainsi que l’avocate pénaliste au barreau de la Seine-Saint-Denis, Clarisse Serre.

      https://www.publicsenat.fr/emission/sens-public/narcotrafic-une-loi-pour-gagner-la-guerre-e0

  • De la difficulté de parler de la Palestine à la Sorbonne | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/co-zannier/blog/230125/de-la-difficulte-de-parler-de-la-palestine-la-sorbonne

    Après l’annulation le jour même de la conférence de Pascal Boniface mardi 21 janvier à la Sorbonne Paris-Nord, aujourd’hui mercredi 22 janvier, c’est l’accès à celle d’Alain Gresh qui s’intitulait « Gaza : Faillite politique et complicité médiatique », dont l’accès a été gravement perturbé à la Sorbonne.

    #censure #Gaza #libertés_académiques #academic_freedom

    • Ali Abunimah arrest sparks fear of European crackdown on Palestine activists

      Detention of US-Palestinian journalist and founder of Electronic Intifada has been met with outrage and concern from activists and UN experts

      By MEE staff | Published date: 27 January 2025
      https://www.middleeasteye.net/news/ali-abunimah-arrest-switzerland-us-palestine-journalist

      The arrest of well-known American-Palestinian journalist Ali Abunimah in Switzerland has sparked fear of a further crackdown on pro-Palestinian activists in the West.

      Abunimah, the executive director of the online news site Electronic Intifida, was detained by Swiss authorities on Saturday ahead of a planned speaking event in Zurich, sparking condemnation by activists and UN experts.

      “He is currently being detained and has had access to legal counsel,” the pro-Palestinian publication said in a statement.

      “The arrest came one day after Abunimah arrived in Zurich for a speaking tour.”

      Electronic Intifida said Abunimah was questioned for an hour on arrival on Friday, before being allowed into the country. He was then arrested the next day. (...)

  • Le Rapt d’Internet, de Cory Doctorow (C & F Éditions)
    https://cfeditions.com/rapt-internet

    Manuel de déconstruction des Big Tech,
    ou comment récupérer les moyens de production numérique

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Lemoine
     
    « Ceci est un livre pour les personnes qui veulent détruire les Big Tech.

    Ce n’est pas un livre pour les personnes qui veulent dompter les Big Tech. Il est impossible de les réformer.

    Ce n’est pas non plus un livre pour les personnes qui veulent se débarrasser des technologies à proprement parler. Les technologies ne posent pas de problème en soi. Arrêtons de réfléchir à ce que font les technologies. Réfléchissons plutôt à qui elles le font et pour qui elles le font.

    C’est un livre qui s’intéresse à ce que les Big Tech craignent le plus : une technologie qui serait dans les mains et au service des personnes qui l’utilisent. »

  • Mondialisation : vers un capitalisme anti-libéral

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/mondialisation-vers-un-capitalisme-anti-liberal-2138740

    L’élection de Donald Trump et ses déclarations sur le Panama, le Groenland et le Canada laissent entrevoir un retour d’anciennes logiques impérialistes de prédation des territoires et des ressources dans l’organisation de l’économie mondiale.

    Avec Arnaud Orain Historien, économiste, directeur d’études à l’EHESS et Julia Tasse Chercheuse à l’IRIS

    #radio #imperialisme #liberalisme #puissance #geopolitique #libertesdesmers #toread

    • Le monde confisqué
      Essai sur le capitalisme de la finitude (XVIᵉ - XXIᵉ siècle)

      L’utopie néolibérale d’une croissance globale et continue des richesses est désormais derrière nous. Mais le capitalisme n’est pas mort pour autant. Sa forme actuelle n’est ni réellement nouvelle ni totalement inconnue, car elle est propre à tous les âges où domine le sentiment angoissant d’un monde « fini », borné et limité, qu’il faut s’accaparer dans la précipitation. Ce capitalisme se caractérise par la privatisation et la militarisation des mers, un « commerce » monopolistique et rentier qui s’exerce au sein d’empires territoriaux, l’appropriation des espaces physiques et cybers par de gigantesques compagnies privées aux prérogatives souveraines, qui dictent leurs rythmes.
      Dans cet essai, Arnaud Orain dévoile ce « capitalisme de la finitude » et en éclaire les mécanismes aux trois périodes où il s’épanouit : XVIᵉ - XVIIIᵉ siècle, 1880-1945, 2010 à nos jours. L’auteur offre une toute nouvelle perspective sur l’histoire mondiale et éclaire les grands enjeux de notre temps.

      https://editions.flammarion.com/index.php/le-monde-confisque/9782080466570

    • « Le monde entre dans une nouvelle ère de domination du capitalisme de la finitude », Pierre-Cyrille Hautcœur [à propos de Le Monde confisqué. Essai sur le capitalisme de la finitude, d’Arnaud Orain]

      Un futur président des Etats-Unis qui annonce son intention de contrôler (voire d’absorber) des territoires appartenant à ses alliés, des patrons de très grandes entreprises qui refusent les règles démocratiquement imposées à leur fonctionnement, des dirigeants et penseurs qui revendiquent l’affrontement viril comme mode de fonctionnement normal du capitalisme… Ces comportements sèment le trouble dans les esprits depuis quelques semaines.

      Le dernier livre d’Arnaud Orain, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), intitulé Le Monde confisqué. Essai sur le capitalisme de la finitude (Flammarion, 368 pages, 23,90 euros), propose une perspective historique de ces comportements. L’auteur définit comme « capitalisme de la finitude » l’attitude d’acteurs économiques majeurs, privés et publics, face à la conscience de la finitude des ressources du monde. Alors que le capitalisme concurrentiel désigne la capacité des humains à créer des objets et à s’enrichir par leur échange (vu comme un jeu à somme positive), celui de la finitude se concentre sur la rivalité insurmontable autour des ressources naturelles que sont les océans (espaces du commerce maritime et ressources halieutiques et minérales), les terres (cultivables et abris de ressources minières) et le travail humain. Il vise l’appropriation – essentiellement par la force et finalement sanctionnée par le droit – de ces ressources par des acteurs suffisamment puissants pour y procéder : entreprises géantes ou Etats, souvent les deux ensemble.

      Le cœur de l’ouvrage propose une chronologie qui démontre que le monde entre depuis une dizaine d’années dans une nouvelle ère de domination de cette forme de capitalisme, après une première à l’époque moderne (XVIIe et XVIIIe siècles) et une deuxième entre 1880 et 1945. Il prolonge la pensée de Fernand Braudel, qui distinguait ce qu’il appelait respectivement « économie » (concurrentielle) et « capitalisme » (monopoliste). Deux systèmes à l’œuvre en parallèle, sans claire dynamique entre eux : le premier pour l’échange ordinaire à moyenne distance, typiquement national, le second pour le long cours, typiquement international.

      Rivalité croissante

      Arnaud Orain part d’un terrain qu’il connaît bien, celui des grandes compagnies à monopole – qu’elles soient des Indes ou d’ailleurs – toujours à la recherche du contrôle des mers, des ports et des territoires d’où extraire des esclaves ou des produits, d’où supprimer la concurrence pour maximiser une rente, non un profit commercial.

      De manière moins attendue, il retrouve ces logiques à l’œuvre dans la « ruée vers l’Afrique » (et aussi vers l’Asie de l’Est) de la fin du XIXe siècle, tant dans les justifications qui en sont données que dans les pratiques, même si le travail forcé remplace l’esclavage à proprement parler. Ce moment est souvent perçu comme le sommet de la mondialisation libérale, sur fond de rivalité croissante entre le Royaume-Uni et l’Allemagne (mais aussi bientôt les Etats-Unis, voire ponctuellement la France). Apparaissent alors tant les discours justifiant le monopole par une nécessaire coopération et un souci des ressources stratégiques que les pratiques d’exclusion des concurrents et de pacte colonial (qui réserve à une métropole les échanges commerciaux avec ses colonies), sur fond de réarmement.

      Chaque chapitre, sur un thème donné, compare les trois périodes d’émergence et de domination du capitalisme de la finitude. Arnaud Orain reprend ainsi le vieux thème selon lequel l’existence d’une hégémonie navale incontestée caractérise tant le XIXe siècle (avant 1880) que la seconde moitié du XXe siècle, et conditionne la « liberté des mers », qui permet des échanges internationaux peu risqués.

      A l’inverse, les périodes de rivalité entre grandes puissances conduisent au retour des convois escortés, à la « piraterie » (définie par les dominants comme toute atteinte à leurs monopoles de transport) et à la concentration des échanges au sein des empires. D’autres chapitres discutent le protectionnisme, le cyberespace, les « nouvelles routes de la soie » ou la relocalisation « en terres amies » des géants du numérique. Un chemin démocratique surmontant la crise écologique est bien difficile à frayer dans ce monde brutal, mais la conclusion ne lui ferme pas tout à fait la porte.

      Pierre-Cyrille Hautcœur (Directeur d’études à l’EHESS, Ecole d’économie de Paris)

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/15/le-monde-entre-dans-une-nouvelle-ere-de-domination-du-capitalisme-de-la-fini

      #Arnaud_Orain #note_de_lecture #capitalisme #capitalisme_de_la_finitude #rente #ressources_naturelles #rivalité (on retrouve le #René_Girard aimé par #Peter_Thiel) #océan #terres #travail_humain #États #travail_forcé #protectionnisme #cyberespace #économie

  • Pourquoi nous n’irons pas à la « Cérémonie de signature du plan d’action handicap du CNRS ». Communiqué de Sud Recherche, janvier 2025
    https://academia.hypotheses.org/58654

    Notre syndicat est invité à la cérémonie de signature du plan d’action handicap 2025-2028 du CNRS, ce vendredi 24 janvier. Ce plan a été présenté au comité social d’administration (CSA) de l’établissement le 4 décembre 2024. Lors de cette réunion … Continuer la lecture →

    #Actualités_/_News #Antivalidisme_ESR #Expression_syndicale #Gouvernance_de_l'ESR #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Opinions,_motions,_propositions,_expression_syndicale

  • Palestine. La recherche au défi du discours colonial - Leïla Seurat
    https://orientxxi.info/magazine/palestine-la-recherche-au-defi-du-discours-colonial,7902

    Cet article a été initialement rédigé pour le numéro spécial de la revue Questions Internationales consacré aux Palestiniens. Il s’agit d’une publication de la Documentation française, éditeur relevant du Secrétariat général du gouvernement. Après plusieurs échanges avec l’équipe de rédaction pour qui le papier répondait parfaitement aux attentes de la revue, il a finalement été retiré du numéro la veille de l’impression, au motif qu’il n’était pas suffisamment « pédagogique » pour satisfaire les attentes de son lectorat généraliste sur un dossier « complexe ». Orient XXI le publie ici.

    #censure #libertés_académiques

  • Grâce à vous Framasoft peut décoller en 2025… et outiller celles et ceux qui changent le monde !
    https://framablog.org/2024/12/30/grace-a-vous-framasoft-peut-decoller-en-2025-et-outiller-celles-et-ceux-q

    Il ne reste plus que quelques heures pour faire un don à Framasoft, renforcer notre budget 2025, et bénéficier d’une réduction sur les impôts de 2024… Ce modèle solidaire de la contribution et du soutien permet à notre #Association d’exister… … Lire la suite­­

    #Dans_notre_archipel #20_ans #archipélisation #Commun #Communaute #Défense #Éducation #Internet #Libertés

  • [Tribune] Solidaire d’Arianne Lavrilleux, « Splann ! » signe la tribune de l’Ofalp pour recenser les atteintes à la liberté de la presse
    https://splann.org/tribune-ofalp-liberte-presse

    La convocation d’Arianne Lavrilleux par une magistrate, le 17 janvier, en vue d’une possible mise en examen crante un nouveau recul du droit à l’information. La journaliste de Disclose subit l’acharnement du pouvoir depuis ses révélations sur les liens entre la France et la dictature égyptienne. « Splann ! » lui exprime sa solidarité et appelle les citoyennes et citoyens à rejoindre l’Ofalp pour documenter les atteintes à la liberté de la presse L’article [Tribune] Solidaire d’Arianne Lavrilleux, « Splann ! » signe la tribune de l’Ofalp pour recenser les atteintes à la liberté de la presse est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en (...)

    #La_vie_de_« Splann !_ » #Libertés_et_droits_humains

  • Au #CNRS, voter une #insuffisance_professionnelle équivaut à voter un #licenciement. Motion du SNCS-FSU
    https://academia.hypotheses.org/58120

    49ème congrès du SNCS-FSU – 17, 18 et 19 juin 2024 À notre connaissance, les membres des sections du Comité National ont peu conscience que voter une insuffisance professionnelle (IP) équivaut, en pratique et dans la quasi-totalité des cas, à … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #Antivalidisme_ESR #Expression_syndicale #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Opinions,_motions,_propositions,_expression_syndicale #Santé_au_travail #Fonction_publique

  • Motion pour la libération de Victor Dupont
    https://academia.hypotheses.org/57870

    Adoptée par les sections 04 (science politique), 17 (philosophie) et 19 (sociologie) du Conseil National des Universités « En tant que membres du Conseil National des Universités, nous exprimons notre plus vive préoccupation au sujet de l’incarcération du chercheur français … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #Afrique #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Opinions,_motions,_propositions,_expression_syndicale #World_-_Ailleurs_dans_le_monde ##FreeVictorDupont #Tunisie

  • La Russie veut interdire la promotion de la vie sans enfant.

    „Je to nemoc.“ Moskva chce zakázat propagaci bezdětnosti — ČT24 — Česká televize
    https://ct24.ceskatelevize.cz/clanek/svet/je-to-nemoc-moskva-chce-zakazat-propagaci-bezdetnosti-354083

    La Russie veut interdire la promotion de la vie sans enfant. La nouvelle loi a été adoptée en première lecture par la Douma, le Parlement russe, jeudi 17 octobre. La diffusion de cette idée sur l’internet, dans les médias ou dans la publicité sera passible de lourdes amendes. Il s’agit d’une mesure supplémentaire par laquelle les autorités veulent inverser la tendance défavorable à la baisse des taux de natalité.

    Les députés russes ont approuvé à l’unanimité la nouvelle législation, qui doit encore faire l’objet d’une deuxième et d’une troisième lecture. Selon Reuters, la publication de documents - sur l’internet ou dans les médias - y compris les publicités qui présentent la vie sans enfant comme attrayante, sera interdite sous peine d’amende. Selon l’AFP, les personnes physiques pourraient se voir infliger une amende de 400 000 roubles en cas de violation de la nouvelle loi, les fonctionnaires le double et les personnes morales une amende pouvant aller jusqu’à cinq millions de roubles.

    Le nombre de bébés nés en Russie cette année est le plus bas depuis un quart de siècle. Les responsables politiques ont identifié le « mouvement des personnes sans descendance » comme le principal responsable de cette situation. Pourtant, peu de personnes en Russie partagent leurs idées sur les avantages d’une telle vie, principalement sur les médias sociaux. Il n’existe pas de clubs ou d’associations officiels dans le pays qui promeuvent publiquement cette idée.

    Toutefois, ce fait n’intéresse pas les dirigeants du pays. « Le mouvement pour l’absence d’enfants doit être interdit par la loi, afin qu’il disparaisse purement et simplement. Il a perdu toute pertinence et ne correspond pas aux attentes actuelles des femmes », a déclaré Valentina Matviyenko, présidente du Conseil de la Fédération de Russie.

    „Je to nemoc“

    „Je to nemoc. Je to chorobný nález. A jakoukoliv chorobu je třeba léčit, aby se ostatní nenakazili,“ hlásá zase generální ředitel televizního kanálu ruské pravoslavné církve Boris Korčevnikov. Ten je nejen proti propagaci života žen bez dětí, ale tvrdě se vymezuje i proti potratům. Navrhuje, aby za ně ženy v Rusku musely platit. Zatím je v zemi interrupce plně hrazená ze zdravotního pojištění.

    Sofia Rusovová z Konsorcia ruských ženských nevládních organizací se ochraně práv žen v zemi věnuje více než pět let. Je přesvědčena, že placené potraty ani zákaz propagace života žen bez dětí porodnost nezvýší. „Dlouhá léta pracujeme s ženami z různých sociálních vrstev. Rozhodnutí nemít dítě je hlavně způsobeno materiálním nedostatkem a ekonomickými problémy. Poslanci tyto příčiny nehledají,“ zdůraznila.

    #russie_loi #Douma #répression #masculinisme #femmes #promotion_de_la_vie_sans_enfant #libertés #natalité

  • En guise d’héritage, une quête à poursuivre

    Trois vagues féministes plus tard, les slogans d’#Emma_Goldman ont sans doute perdu de leur charge révolutionnaire. Pourtant, les questions qu’elle posait il y a un siècle sont toujours d’une brûlante actualité. Et s’il était temps de la redécouvrir ?

    Près d’un siècle après la mort d’Emma Goldman, l’#intime est toujours #politique, les droits et #libertés_individuelles sont renforcés, le cadre démocratique renouvelé, et l’#émancipation_des_femmes est un processus toujours en cours. Entre la militante anarchiste et nous, des mythes ont disparu, et d’autres sont nés : la croyance dans l’État s’est fragilisée, celle dans le progrès humain aussi, et la violence terroriste comme les mouvements de backlash semblent toujours prêts à miner les acquis en matière de libertés individuelles. Anarchistes ou pas, nous sommes frappés par l’actualité des questions qu’Emma Goldman posait avec 100 ans d’avance.

    L’héritage d’Emma Goldman

    Pour la philosophe #Chiara_Bottici, la pensée d’Emma Goldman résonne avec encore plus de force aujourd’hui que dans le passé. En effet, Goldman est contemporaine du féminisme de la première vague qui avait fait de la revendication des #droits_politiques la priorité de son combat. C’est donc face à cette forme de féminisme qu’elle jugeait reservée à une élite qu’Emma Goldman se déclarait alors « non-féministe ». Aujourd’hui, force est de constater que ce féminisme de la première vague a montré ses limites : l’obtention de droits politiques n’ont pas suffi à créer les conditions de l’émancipation des femmes. « Ce qui est actuel dans la pensée d’Emma Goldman, c’est le fait qu’on ne peut pas séparer le féminisme de la critique du #capitalisme, de la critique de l’État en tant que machine d’exploitation. » juge Chiara Bottici.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avoir-raison-avec/la-quete-doit-se-poursuivre-et-se-poursuivra-8379133

    #intersectionnalité #corps #féminisme #héritage #anarchisme
    #audio #podcast 

  • “Constructeurs du présent”. Discours de Shanese Rivera à SciencePo, 24 juin 2024
    https://academia.hypotheses.org/57066

    par Shanese Rivera, #SciencePo_Paris, 24 juin 2024 Madame la directrice de l’École d’Affaires publiques, Mesdames et messieurs les représentants de l’administration de Sciences Po, Chères familles Mes cher∙es camarades, Je vois les regards interrogateurs et je préfère que l’on … Continuer la lecture →

    #Academic_Feminist_Fight_Club #DelaraceESR #Lectures_/_Readings #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #Témoignages