• Le marché, la race et le QI. « Comment les libertariens, pro liberté totale des capitalistes, s’allient aux promoteurs des hiérarchies naturelles fondées sur race, genre, intelligence... »
    https://www.contretemps.eu/marche-quotien-intellectuel-entretien-quinn-slobodian

    L’extrême droite contemporaine réussit à combiner l’appel à la liberté économique avec des théorisations pseudo-scientifiques sur les hiérarchies naturelles fondées sur la race et/ou le QI. L’historien canadien Quinn Slobodian explique comment ces idées peuvent être articulées ensemble.

    ~~~
    Quinn Slobodian s’est imposé comme l’un des historiens les plus perspicaces du néolibéralisme. Dans des ouvrages tels que Les Globalistes. Une histoire intellectuelle du néolibéralisme (Le Seuil, Paris, 2022) et Le Capitalisme de l’apocalypse. Ou le rêve d’un monde sans démocratie (Le Seuil, Paris, 2025), il présente le néolibéralisme comme une idéologie dont la caractéristique essentielle consiste à protéger le capital des conséquences néfastes de la démocratie.

    Dans son dernier ouvrage, Hayek’s Bastards : Race, Gold, IQ, and the Capitalism of the Far Right (« Les bâtards de Hayek : la race, l’or, le QI et le capitalisme de l’extrême droite »), il écrit que la montée de la droite contemporaine – tant dans sa version techno-libertarienne que dans sa version plus autoritaire – ne peut être comprise sans tenir compte du recours des penseurs néolibéraux à la nature et à la science pour discréditer les revendications en faveur de la justice sociale et de mesures anti-discriminatoires dans les années 1990.

    Il explique comment ce « darwinisme social », qui vire parfois à l’« apocalyptisme » pur et simple, sous-tend différents membres de l’internationale réactionnaire, du disciple de Murray Rothbard, Javier Milei, à l’Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne.

    Dans cet entretien publié par Jacobin, Bartolomeo Sala interroge Slobodian sur cette formation idéologique, qu’il identifie comme un produit paradoxal de la fin de la guerre froide, et sur son influence au sein de l’administration Trump, notamment à travers l’émergence de projets autoritaires d’extrême droite à l’échelle mondiale...

  • Quand le capitalisme fait sécession · Haud Guéguen
    https://www.terrestres.org/2024/04/02/quand-le-capitalisme-fait-secession

    À propos de Quinn Slobodian, Crack-Up Capitalism : Market Radicals and the Dream of a World Without Democracy, Dublin, Penguin Books, 2023, 352 pp.

    .... si Les Globalistes se terminait dans les années 1990, avec cette apogée du projet globaliste qu’est la création, à Genève, de l’OMC (et avec les premières manifestations de crise de la globalisation), c’est ici un phénomène en apparence contradictoire qui se trouve pris pour point de départ : une tendance à la « perforation » (p. 16) ou à la « fragmentation » (p. 18) du monde que Slobodian décèle à travers la multiplication toujours croissante du principe de la « zone » économique spéciale – liminairement définie comme une « enclave creusée dans une nation et libérée des formes ordinaires de régulation » (p. 13) – dont il montre qu’elle s’initie à partir des années 1970 dans la colonie anglaise de Hong Kong, et dont la carte qu’il en dresse à l’échelle mondiale n’en dénombre pas moins que 5400 à l’heure actuelle.

    En faisant le choix de s’installer dans cette « histoire du passé récent et de notre présent troublé » (p. 19) qu’est celle des quatre dernières décennies, il s’agit ainsi de s’attacher à ce qui n’est en réalité pas tant le contraire que l’autre face de la globalisation néolibérale : ce que Slobodian désigne comme le processus de « zonification » ou la prolifération d’espaces visant à l’optimisation du capital au moyen d’une neutralisation de la démocratie, dont l’auteur souligne qu’elle ne s’opère pas tant contre les États qu’elle ne s’opère au moyen de leur propre coopération. Des zones franches aux paradis fiscaux, des charters cities et des gated communities aux start-up nations ou aux utopies de la Silicon Valley, c’est donc une certaine tendance du capitalisme contemporain à faire « sécession » – ou, dit autrement, à se fortifier en se mettant à l’abri de tout contrôle démocratique – que Slobodian nous invite à regarder de plus près en s’attachant à la multiplicité de ces « enclaves » et des figures qui les promeuvent (de Milton, David et Patri Friedman à Murray Rothbard ou Peter Thiel pour ne citer que quelques-uns des plus connus).

    [...]
    .... en racontant ce qu’on pourrait se risquer à appeler cette « histoire des vainqueurs », Slobodian donne à voir une tendance dont il interroge la logique propre et les scénarios futurs qu’elle esquisse en montrant comment, à travers toutes ces expérimentations et conformément au projet politique qui les soutient, la valorisation de la liberté économique va de pair avec une désactivation de toute liberté politique. Une telle fétichisation de la liberté économique ne s’accompagnant pas seulement d’un conservatisme raciste ou sociobiologique (...) mais de formes plus ou moins assumées de néo-colonialisme (l’idée étant d’appréhender la fondation de nouvelles « zones » comme la conquête de nouveaux territoires supposant une main d’oeuvre au moindre prix et privée de droits).

    L’ « utopie » que dessine la tendance capitaliste à la « zonification » (p. 99) du monde est donc celle d’un monde où la notion même de droit se trouve entièrement transférée du plan politique au plan économique. Mais, comme le souligne très finement Slobodian à propos des rêves sécessionnistes d’une figure de la Silicon Valley comme Valaji Srinivasan (auteur d’un ouvrage intitulé The Network State : How to Start a New Country), c’est aussi celle de ce qu’on pourrait appeler un monde non terrestre, puisque c’est en réalité la question des ressources qui se trouve occultée (...)

    https://seenthis.net/messages/1032891
    #Quinn_Slobodian #capitalisme #État #zones_franches #histoire_contrefactuelle #géographie_politique #Ciskei #libertariens #liberté_économique

    • Quinn Slobodian, historien : « Il faut oublier cette idée reçue selon laquelle le capitalisme et la démocratie se renforcent mutuellement »

      L’historien estime (...) que la démocratie est menacée par l’évolution de l’économie, et notamment par la réalisation d’un rêve ultralibéral : la multiplication des zones économiques spéciales échappant aux règles démocratiques. Propos recueillis par Pascal Riché

      Après avoir exploré l’histoire intellectuelle du néolibéralisme dans Les Globalistes (Seuil, 2022), Quinn Slobodian, historien canadien spécialiste de l’histoire globale et professeur à l’université de Boston, poursuit son enquête sur cette école de pensée dans Le Capitalisme de l’apocalypse ou le rêve d’un monde sans démocratie (Seuil, 384 pages, 25,50 euros).

      Le titre original de votre livre est « Crack-Up Capitalism », le capitalisme à fragmentation. Que désigne cette expression ?

      Elle nous invite d’abord à réfléchir à la géographie du capitalisme d’aujourd’hui. Le capitalisme a été marqué ces dernières décennies non seulement par l’intégration des échanges (la mondialisation), mais aussi par la création d’une variété gigantesque d’instances destinées à favoriser les investisseurs et leurs profits : zones économiques spéciales, ports francs, parcs d’affaires…

      La deuxième utilisation du terme « crack-up capitalism » est plus normative. Elle renvoie à la vision de libertariens radicaux qui, depuis l’économiste Friedrich Hayek jusqu’à l’investisseur Peter Thiel, rêvent de l’effondrement du système des Etats-nations. Ils imaginent un monde post-démocratique et même post-nations. L’humanité serait organisée en villes privées – ce qu’ils appellent des charter states (« Etats à charte ») –, dans lesquelles le principe de gouvernance ne serait plus « un homme, une voix ». Elles seraient gouvernées comme des entreprises.

      Ce fantasme correspond-il déjà à une réalité ?

      En partie. Aujourd’hui, on compte plus de 6 000 zones économiques spéciales, au cœur de la production et des flux financiers, à l’échelle mondiale. De même, les gated communities (« communautés fermées ») aux Etats-Unis, qui n’existaient quasiment pas il y a un demi-siècle, se comptent par dizaines de milliers aujourd’hui.

      Une réorganisation de la vie humaine est donc bien en cours. Savoir si elle prépare un monde « post-Etat-nation » reste une question ouverte. Mon livre tente de comprendre pourquoi des personnalités issues de l’élite rêvent d’une telle dystopie.

      Ces zones, dans l’esprit de ces idéologues, sont des outils pour se passer des Etats. Mais à la fin du livre, vous dites qu’elles sont en fait des outils au service de ces derniers : Chine, Arabie saoudite, Dubaï… N’est-ce pas paradoxal ?

      Il y a toujours une dialectique entre les utopies et la réalité dans laquelle elles s’inscrivent. Le socialisme utopique au XIXe siècle était une façon de lire les mutations qui avaient alors lieu : l’essor de la classe ouvrière, la production de masse… De même, les anarcho-capitalistes et libertariens radicaux d’aujourd’hui voient, dans un monde de contractuels, de chauffeurs Uber, de médias sociaux et de cryptomonnaies, ce que pourrait être un autre futur politique si ces tendances étaient accélérées. Le fait est que la multiplication des zones spéciales ne semble pas près de provoquer l’effondrement des Etats-nations.

      Il est plus difficile de se débarrasser des Etats que de la démocratie…

      Absolument ! De ce point de vue, il faut oublier cette idée reçue – et relativement récente – selon laquelle le capitalisme et la démocratie se renforcent mutuellement. Joseph Schumpeter, dans les années 1940, était convaincu, comme d’autres alors, que l’avènement de la démocratie signifierait la fin du capitalisme, car les citoyens utiliseraient leur vote pour collectiviser les moyens de production. A l’inverse, des penseurs comme Milton Friedman, dans les années 1970, étaient sceptiques à l’idée que le capitalisme allait de pair avec la démocratie. Ils arguaient qu’un excès de démocratie conduisait à des inefficacités et que cela ralentissait la production. Friedman admirait alors Hongkong, un territoire qui était davantage géré comme une entreprise que comme un pays.

      Le récit habituel que l’on fait de l’après-guerre froide est plein de clichés et de platitudes : le triomphe de la démocratie, un mouvement vers une plus grande intégration supranationale, le succès du multilatéralisme, et, globalement, un progrès…

      C’est la rhétorique de « la fin de l’histoire », selon le titre du fameux livre de Francis Fukuyama, en 1992…

      Oui ! Mais contrairement à ce récit, la démocratie et le capitalisme ne sont pas allés de pair. La priorité donnée à la liberté économique plutôt qu’à la liberté politique – ce pourrait être une définition du néolibéralisme – a conduit à considérer comme des modèles des endroits comme Singapour ou Hongkong, dont les traditions démocratiques sont faibles ou nulles.

      Dans le processus de nation branding – les efforts pour attirer touristes et investisseurs –, l’existence d’élections libres ou même d’une liberté d’expression compte très peu. Dans les classements d’attractivité internationaux, Dubaï obtient des scores très élevés, même s’il fonctionne comme une autocratie clanique, même s’il repose sur une main-d’œuvre quasi esclavagisée, même s’il se classe très bas en termes de liberté de la presse ou d’égalité des genres. Que de telles places aient pu devenir les archétypes de ce qu’est un « bon Etat » au XXIᵉ siècle en dit long sur notre civilisation.

      Le capitalisme sans démocratie est-il un modèle solide ?

      Oui, et ce n’est pas nouveau. La première mondialisation, à la fin du XIXᵉ siècle, fonctionnait sur la base de l’étalon-or, mais aussi sur celle de l’absence de suffrage universel : pour rétablir la parité de la monnaie, on pouvait toujours réduire les salaires ou provoquer des vagues de chômage.

      Dans les années 1970, lorsque les banques de la City de Londres ou de Wall Street cherchaient des pays emprunteurs, elles considéraient que le risque était le plus faible dans des endroits comme l’Allemagne de l’Est, la Tchécoslovaquie ou l’URSS. Elles étaient ravies de prêter de l’argent à des pays non démocratiques, et même socialistes. Les démocraties étaient vues comme des sources d’insécurité pour les investisseurs. Les nouveaux droits qui ont été adoptés à l’aube du XXIᵉ siècle concernent surtout la sécurité des investisseurs, les droits du capital, la protection de la propriété privée…

      Comment Donald Trump s’inscrit-il dans le récit que vous présentez ?

      Son nationalisme économique semble certes aller à l’encontre de la fragmentation mondiale que je décris. Mais il défend aussi des politiques qui accélèrent la fragmentation de son pays : des responsabilités importantes (avortement, contrôle des armes, financement de l’éducation…) sont laissées aux Etats. Cela prépare une intensification de la concurrence entre eux. Par ailleurs, Donald Trump plaide pour la création de villes privées, les freedom cities (« cités de liberté »). Il a aussi poussé des initiatives comme celles d’Elon Musk pour créer des villes d’entreprises, permettant aux entrepreneurs d’élaborer leurs propres législations. Cette tendance devrait s’accentuer.

      La Chine, pays au pouvoir autoritaire, s’appuie également sur les zones économiques spéciales que vous décrivez.

      La Chine est l’acteur le plus important dans cette histoire du « capitalisme crack-up ». C’est l’émulation créée par Hongkong, dans le sud de la Chine puis dans d’autres régions, qui a permis au pays de connaître une croissance spectaculaire au cours des dernières décennies. On comprend mal ce modèle si on le perçoit comme « centralisé ». Le génie de la direction politique chinoise a été de décentraliser une grande partie des décisions économiques au niveau de ces zones économiques spéciales.

      Cela a permis de laisser une latitude importante aux investisseurs étrangers et aux entrepreneurs locaux. Les expérimentations réussies étaient ensuite reproduites dans de nouvelles zones… La Chine représente un mélange extraordinaire de contrôle public et d’initiative privée, qui a été admiré par de nombreux libertariens.

      Avec l’initiative « Ceinture et route » (Belt and Road Initiative), la Chine a tenté d’externaliser les zones le long des routes commerciales de l’ancien empire. Elle a reproduit en quelque sorte le modèle des enclaves, utilisé jadis par l’Empire britannique avec ses comptoirs de la péninsule Arabique jusqu’au détroit de Singapour. Comme au XIXᵉ siècle, on ne cherche pas à conquérir de vastes territoires, on se concentre sur des points stratégiques.

      Comment les démocraties peuvent-elles empêcher « l’économie de l’apocalypse » ?

      L’Europe est un endroit fascinant où la bataille est menée. L’Union européenne (UE) a été conçue pour assurer une concurrence non faussée, ce qui passait par l’élimination de la course au moins-disant fiscal ou social provoquée par des zones spéciales. Cependant, les pays d’Europe de l’Est, qui ont rejoint l’UE plus tard, ont continué à utiliser des zones pour attirer les investissements. La Pologne est devenue une seule grande zone économique spéciale : le pays entier offre des traitements de faveur. La Hongrie, supposée nationaliste et populiste, crée également des zones spéciales pour attirer les investissements coréens. En Italie, Matteo Salvini et Giorgia Meloni s’y sont mis aussi, dans le sud du pays…
      Ces initiatives nourrissent une confrontation en Europe, avec pour enjeu l’équité de la concurrence et la primauté de l’Etat de droit. L’UE est en tout cas bien placée pour résister à l’attrait des nouveautés clinquantes comme les cryptomonnaies ou autres gadgets censés fournir une prospérité « à la Dubaï ». Elle n’est pas impressionnée par les bulles de hype que souffle la Silicon Valley.

      « Le Capitalisme de l’apocalypse », de Quinn Slobodian : les trous noirs d’un système économique

      Le point de départ du livre fascinant de l’historien canadien Quinn Slobodian Le Capitalisme de l’apocalypse (Seuil, 384 pages, 25,50 euros) est une phrase de #Peter_Thiel, lors d’une conférence de 2009 : « Si nous voulons plus de liberté, nous devons augmenter le nombre de pays. » Alors âgé de 41 ans, le fondateur de PayPal imaginait un monde utopique, libéré des Etats, composé de milliers de cités et autres entités connectées. Eh bien, on y est presque, démontre Quinn Slobodian.

      L’avenir que décrivait le célèbre investisseur, en partie, est déjà là. Le monde contemporain est constellé de milliers de trous noirs creusés par les détenteurs de capital depuis une cinquantaine d’années. Des micro-Etats, des zones économiques spéciales, des paradis fiscaux, des villes privées… « Pour comprendre l’économie mondiale, il faut apprendre à voir les vides », écrit l’auteur, qui nous emmène les examiner de près : en Asie (Chine), en Amérique latine (Honduras), en Europe (Liechtenstein) en Afrique (Somalie), au Moyen-Orient (Dubaï) ou encore dans le métavers… Le point commun de ces milliers de zones est leur absence de démocratie. Et c’est aussi l’excitation qu’elles provoquent dans l’imagination des fondamentalistes du marché.

      A travers le tableau qu’il peint, l’historien déroule une histoire des idées, de celles qui font fantasmer un groupe d’intellectuels et d’entrepreneurs anarcho-capitalistes, dont Thiel est un archétype. L’univers privatisé dont rêvent tous ces disciples néolibéraux de Friedrich Hayek est une monstrueuse dystopie dans laquelle le citoyen disparaît au profit du business. Il apparaît au fil de ce récit coloré que le véritable adversaire de ce groupe de libertariens fortunés et influents n’est pas l’Etat (qui leur est utile à bien des égards), mais la démocratie, cette empêcheuse d’accumuler en rond.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/20/quinn-slobodian-historien-il-faut-oublier-cette-idee-recue-selon-laquelle-le

      #histoire #récit #démocratie #économie #libertariens #anarcho-capitalistes #mondialisation #territoire_entreprise #État_entreprise #tourisme #investisseurs #Dubaï #Hong_Kong #Chine #villes_privées #villes_entreprises #dystopie #Empire_britannique #Europe #Pologne #note_de_lecture

  • L’apocalypse de Donald Trump selon Peter Thiel | Le Grand Continent, via Jean-Marc Adolphe, https://www.leshumanites-media.com
    https://legrandcontinent.eu/fr/2025/01/10/lapocalypse-de-donald-trump-selon-peter-thiel

    Dans un texte aux tonalités eschatologiques qui vient de paraître dans le Financial Times, #Peter_Thiel, l’une des personnes les plus puissantes de l’Amérique de Trump au cœur de l’accélération réactionnaire, annonce la venue d’un temps nouveau : « des questions sombres émergeront dans les dernières semaines crépusculaires de notre interrègne ».

    Nous le commentons ligne à ligne.

    Il disait voici déjà plus de vingt ans : « Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles ». Au moins, c’est clair…, Jean_Marc Adolphe.

    #É-U #libertariens #Palentir #fascisme #eschatologie #idéologue

    • Cette inauguration de la deuxième présidence Trump n’a rien à voir avec la précédente. Texte de Quentin Rodiguez (reçu par mel)

      Oubliez Trump. C’est un fou dangereux bien sûr. Et depuis 2016, immense différence, il a transformé le Parti républicain en mouvement authentiquement fasciste – les principaux historiens américains du fascisme le disent désormais (notamment Timothy Snyder et Robert Paxton, pour les plus célèbres).

      Mais avec cette nouvelle présidence Trump, nous assistons surtout à un pacte entre ce nouveau mouvement fasciste et la majeure partie de la #classe_capitaliste des #milliardaires propriétaires de l’#économie_numérique. Je ne veux pas tout ramener aux années 30, Trump n’est pas Hitler, on ne sort pas d’une guerre mondiale, etc. soyons clairs. Mais il y a un phénomène précis des années 30 qui se reproduit presque à l’identique aujourd’hui, c’est ce ralliement stratégique de la grande bourgeoisie industrielle allemande qui, face au risque de prise de pouvoir de la gauche socialiste et communiste qui menaçait sérieusement ses intérêts, choisit de parier sur le parti nazi, en le finançant massivement, et en mettant les #médias qu’elle contrôle au service de leur propagande électorale.

      Tant que la grande bourgeoisie peut garantir ses intérêts en s’accomodant d’un système démocratique, ça ne pose pas de problème. Mais si ce même système démocratique menace réellement leur position dominante, alors invariablement, ils sacrifient la démocratie sur l’autel du capitalisme. C’est ce que le principal penseur libertarien adulé de la nouvelle bourgeoise de l’économie numérique, Friedrich Hayek, expliquait posément en 1981, commentant son soutien au régime fasciste d’Augusto Pinochet : "Personnellement je préfère un dictateur libéral plutôt qu’un gouvernement démocratique manquant de libéralisme."

      Nous venons d’assister trait pour trait au même mouvement d’allégeance envers le mouvement trumpiste que les industriels allemands des années 30. Sur la photo du premier rang des invités d’honneur de la cérémonie, on voit ici #Elon_Musk, bien sûr, le véritable numéro 2 de l’administration Trump, qu’on ne présente plus, et à sa gauche #Jeff_Bezos, le PDG d’Amazon, et #Mark_Zuckerberg, le patron de Facebook. Les trois personnes les plus riches des États-Unis. Mais ils sont loin d’être les seuls : un mouvement profond s’est enclenché. On peut citer aussi #David_Sacks, autre capitaliste milliardaire de la Silicon Valley, qui vient d’être nommé par Trump en charge d’une politique de développement des cryptoactifs (#Bitcoin et cie), et à la tête du conseil du président pour la science et la technologie.

      L’administration Biden, sans être d’obédience socialiste, a voulu renouer avec une vieille tradition américaine "keynésienne-progressiste", disparue du paysage politique depuis Reagan, consistant à taxer fortement les plus riches, à soumettre les entreprises de taille critique pour l’économie à un contrôle étatique fort, et à démanteler les plus gros groupes monopolistiques considérés comme une menace pour la démocratie. Biden a donc rompu avec la politique de copinage avec la finance et la "Silicon Valley" cultivée par les Démocrates depuis Bill Clinton. Il a validé des accords internationaux sur une imposition mondiale minimale des multinationales, il a soumis les géants d’internet à un contrôle réel de son administration, a encouragé la syndicalisation dans ces entreprises (notamment chez Amazon et Tesla), et a engagé des procédures judiciaires très importantes contre ces entreprises, en exhumant les #lois_anti-trust du début du XXe siècle qui autorisent la justice américaine à démanteler des grandes entreprises lorsqu’elles sont devenues monopolistiques, en les vendant à la découpe. C’est notamment le sort qui était officiellement recherché contre #Google, avec une poursuite engagée par les procureurs de 50 États, ce qui faisait trembler toute la Silicon Valley.

      Je ne suis pas en train de dire que Biden était anticapitaliste, pas le moins du monde, mais enfin il a considéré que le poids et l’autonomie d’action acquises par les géants de l’économie numérique étaient arrivées à un stade critique pour la démocratie américaine, et s’est ouvertement attaqué à leur domination, distandant les liens antérieurs entre ladite "Silicon Valley" et le Parti démocrate. En social-libéral conséquent, il pensait certainement qu’un équilibre devait (et pouvait) être maintenu dans le système capitaliste pour qu’il continue à avancer de pair avec un système démocratique. C’est ce point précis qui explique la rupture de cette classe capitaliste avec les leaders démocrates (au sens premier du terme), pour prêter allégeance collectivement à un leader fasciste. Plutôt un dictateur libéral qu’un démocrate voulant brider le libéralisme économique, pour paraphraser Hayek.

      Là où Trump a été habile politiquement, c’est qu’au cours de la campagne, il n’a pas tendu les bras à ces milliardaires. Il aurait pu dire "Qu’est-ce que ces Démocrates sont ingrats avec vous, moi je serai reconnaissant si vous me soutenez !" Pas le moins du monde. Il a continué à s’en servir comme épouvantail politique pour ses électeurs, en les pointant du doigt comme des agents au service du parti démocrate et du "virus woke", insistant sur le libéralisme culturel qui unissait ces capitalistes californiens au Parti démocrate jusqu’à la présidence Biden. Durant toute l’année 2024, les Jeff Bezos, les Mark Zuckerberg et consorts, se sont retrouvés conspués de toutes parts – pour des raisons différentes. Pris entre le marteau et l’enclume, ils ont été mis sous une pression inédite. C’est pourquoi le retournement est si spectaculaire : quand les deux camps veulent ton scalp, tu as intérêt à t’aligner franchement avec l’un des deux camps, et de préférence celui qui pourra l’emporter, car rester pris entre les deux feux est ce qu’il y a de pire. On l’a vu dans la théâtralisation guignolesque de Zuckerberg, jurant la main sur le cœur qu’il était devenu un conservateur sincère, un vrai bonhomme macho anti-diversité, anti-inclusion, contrairement au portrait que la campagne Trump faisait de lui. C’était en fait contre son gré, forcé par le méchant Biden, qu’il défendait les valeurs opposées il y a encore 3 mois 🤡 Le zèle des transfuges, qui doivent donner des gages à leur nouvelle famille de la solidité de leur fidélité, à défaut de pouvoir convaincre sur la sincérité de leurs convictions. De façon moins pathétique, mais plus significative, Jeff Bezos avait signalé son ralliement en novembre, en censurant la publication d’un éditorial du Washington Post (le quotidien centriste n° 1 du pays), dont il est propriétaire, qui devait appeler à voter contre Trump. Un autre milliardaire de la "tech" californienne, Patrick Soon-Shiong, a fait de même au Los Angeles Times. Le LA Times est le "plus à gauche" des grands quotidiens du pays. Lorsque Soon-Shiong rachète le journal en 2018, il est encore connu pour être un soutien du Parti démocrate, et un donateur important de la campagne d’Hillary Clinton contre Trump. En novembre dernier, en censurant l’éditorial contre Trump, il licencie par la même occasion l’ensemble du comité de rédaction, et annonce que le journal fera désormais "plus de place" aux "opinions conservatrices".

      Derrière l’arrivée au pouvoir d’un mouvement fasciste, se cache en fait un deal consistant à mettre l’État américain dans les mains d’une oligarchie capitaliste, qui a fait le deuil d’une position conciliante avec la démocratie. C’est ce que disait déjà en 2009 l’un de ces nouveaux oligarques, encore un milliardaire de la Silicon Valley, Peter Thiel. Comme Musk et la plupart de ces gens, il se disait depuis longtemps "libertarien". Aux États-Unis, cette étiquette politique permet à une partie des élites économiques de défendre le libéralisme économique tout en se prétendant "neutres" politiquement, "ni droite ni gauche". Comme le RN... ou LREM 🤷 Être libertarien aux US, c’est surtout être "pro-business", et proclamer qu’on se fout des questions de valeurs, qu’elles soient démocratiques, progressistes, religieuses, conservatrices... en soutenant un coup un Démocrate, un coup un Républicain. Dans un article intitulé "L’éducation d’un libertarien", Peter Thiel fait alors une véritable confession : comme la plupart de ses congénères libertariens, il a longtemps prétendu être fermement pro-démocratie, mais c’est fini. Et il se fixe désormais pour tâche de convaincre ses coreligionnaires qu’il faut désormais lutter contre la démocratie, activement.
      Je cite : « I still call myself “libertarian.”
      But I must confess that over the last two decades, I have changed radically on the question of how to achieve these goals. Most importantly, I no longer believe that freedom and democracy are compatible. By tracing out the development of my thinking, I hope to frame some of the challenges faced by all classical liberals today. »

      https://www.cato-unbound.org/.../education-libertarian
      (Je me désigne toujours comme un "libertarien". Mais je dois avouer avoir radicalement changé d’avis au cours des deux dernières décennies sur la façon d’atteindre cet objectif. Pour l’essentiel, je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles. En retraçant l’évolution de mes idées à ce sujet, j’espère fournir un cadre aux défis que rencontrent tous les libéraux classiques aujourd’hui.)

      S’ensuit une lamentation sur la racine du mal : le suffrage universel. Lorsqu’il fut accordé aux femmes, et aux "bénéficiaires des aides sociales" (c’est-à-dire les Noirs), ça a été le début de la fin pour les États-Unis, selon Thiel.
      Peter Thiel a joué le rôle de poisson pilote pour cette classe de milliardaires. C’est le premier à faire son "coming-out" antidémocrate, et le premier à soutenir Trump dès 2016. Musk fut le suivant, rallié par Thiel au cours du mandat de Biden. Derrière la figure publique de Musk, c’est Thiel, beaucoup plus secret et beaucoup plus #idéologue, qui a en réalité le plus de réseaux dans le camp Trump. C’est lui qui a placé #J.D._Vance comme vice-président auprès de Trump. Vance est, littéralement, un employé de Thiel. Thiel le recrute en 2016 pour diriger son fonds d’investissement personnel Mithril Capital. C’est encore lui qui le lance en politique en finançant sa première campagne électorale en 2021. C’est enfin lui qui le présente à Donald Trump, et qui convainc le candidat, avec l’aide de Musk, de le prendre comme vice-président, alors que son profil n’était électoralement pas très intéressant.

      Le deal est signé, Musk se lance à corps perdu dans la campagne pour Trump à l’instant où Vance est choisi.

      Thiel, Musk, et Sacks constituent la fraction la plus idéologisée et la plus réactionnaire de cette classe de milliardaires, dont l’essentiel suit le mouvement par pur intérêt tactique. Ils ne sont donc pas représentatifs de tout leur groupe social, mais leur activisme, désormais au cœur du pouvoir, mérite qu’on s’y attarde.

      Les trois compères font partie de ce que les médias US ont baptisé la "mafia Paypal", car ils ont noué des liens proches au lancement de #Paypal, et continuent à se rendre des services depuis, avec une stratégie d’infiltration de l’État américain (via #SpaceX pour Musk, via la société de renseignement Palantir pour Thiel). Il est intéressant de noter qu’ils ont tous trois grandi au sein de la #bourgeoisie_blanche raciste de l’#Afrique_du_Sud de l’#apartheid. (Un article très bien fait le point à ce sujet : https://www.humanite.fr/en-debat/donald-trump/elon-musk-peter-thiel-david-sacks-et-roelof-botha-les-autres-sud-africains-). Musk et Sacks sont nés en Afrique du Sud, Thiel est Allemand, mais a grandi là-bas car son père travaillait pour la principale mine d’uranium du pays. Le père de Musk était quant à lui déjà millionnaire, propriétaire d’une mine de diamants ; durant l’apartheid, donc autant dire qu’il était esclavagiste de profession. Tous trois ont donc baigné dans l’environnement intellectuel du Parti national afrikaner, fondé notamment par des sympathisants nazis déclarés (Hetzog), qui professaient l’inégalité des races, la pureté génétique, et le droit par onction divine à la domination des autres races.

    • Elon Musk : Peter Thiel, David Sacks et Roelof Botha, les autres sud-africains de l’équipe Trump, Jacqueline Dérens, ancienne militante contre l’apartheid, autrice.
      https://www.humanite.fr/en-debat/donald-trump/elon-musk-peter-thiel-david-sacks-et-roelof-botha-les-autres-sud-africains-

      Tous trois ont uni leurs talents pour lancer la plateforme de paiement Paypal, qui au début n’employait ni femmes, ni Noirs, reflet de leur aversion commune pour le multiculturalisme.

    • La société post-apartheid de Anton Kannemeyer & Conrad Botes, nés respectivement en 67 et 69, deux têtes pensantes de la BD underground sud-africaine, ont créé la revue de bande dessinée « Bitterkomix », alors que l’apartheid était encore en vigueur. Critique acerbe du conservatisme et du racisme.
      https://www.du9.org/entretien/anton-kannemeyer


      https://www.cornelius-boutique.com/product/le-pays-de-judas
      #bandes_dessinées

    • Quand même, on découvre maintenant l’influence de Peter Thiel qui a pourtant toujours conceptualisé à partir de Ayn Rand la philosophie fasciste des GAFAMS ?

      Maintenant qu’on est jusqu’au cou dans leur fosse à purin, que tous les médias ont trouvé formidable d’utiliser FB et consorts depuis presque 20 ans, il faudrait penser à cesser de gazouiller comme des veaux sur X et FB ?

      Ne reste qu’à rire jaune.

      Aucun d’eux ne s’est jamais caché de ses ambitions.

  • Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel · Histoire de dix ans - Marseille Infos Autonomes
    https://mars-infos.org/le-naufrage-reactionnaire-du-7269

    J’ai toujours pensé que les gens de l’Echappée et de PMO étaient des penseurs ridicules, qui agitaient des peurs pour éviter de parler du monde réel, des oppressions et des inégalités, et surtout pour développer un cynisme qui finit forcément par suggérer que le monde actuel, voire celui du passé, serait au final mieux que toutes les utopies.

    Mais cet article passionnant, écrit par des gens qui se sont coltinés toute la littérature de ces auteurs (une pensée pour leur courage) montre quelque chose de bien plus profond : la manipulation des discours anarchistes pour les faire entrer dans la logique libertarienne, et les complicités en ce domaine avec tout ce que l’extrême-droite compte de stratèges retors, de Steve Banon à Alain de Benoist.

    La déliquescence idéologique générale de la gauche sociale et libertaire a ouvert la porte à de telles idées. Il est temps et plus que temps de donner une pensée cohérente aux concepts de liberté, d’égalité et de fraternité qui soient réellement adaptés au XXIe siècle... mais sans perdre la nature même qui relie les combats d’émancipation actuels avec l’histoire et les sacrifices des penseurs de l’émancipation des siècles qui nous précèdent.

    Et face à de tels manipulateurs, c’est un sacré boulot. Merci aux gens de Mars de nous montrer l’étendue des idées d’extrême-droite au sein des idées de gens qui se croient de gauche et sensibles aux arguments à l’emporte-pièce (et main d’oeuvre).

    Histoire de dix ans du naufrage réactionnaire d’un mouvement se prétendant « libertaire », à travers ses acteur·ices et ses publications.

    L’article est long, mais à lire en entier. Alors je ne fais même pas de résumé ici.

    #Extrême-droite #PMO #L_Echappée #Libertariens

  • Bon, d’accord, le nouveau taré argentin a l’air sévèrement taré. Mais est-ce quelqu’un aurait des articles avec un peu de fond qui analysent pourquoi ce nouvel étron bolsonaro-trumpiste est parvenu à se faire élire ? (Culture-war réactionnaire ? Nullité du camp d’en face ? Gauche qui aurait abandonné les pauvres ? Classes moyennes barbarisées ?)

    • Notamment cette partie je pense :
      "Le discours de M. Milei touche surtout les jeunes, particulièrement exposés aux réseaux sociaux et aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. « Jamais, depuis la fin de la dictature, la droite radicale n’a eu une résonance aussi puissante auprès des jeunes », constate Ariel Goldstein, chercheur au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet) à Buenos Aires. Selon un sondage du cabinet de conseil Synopis (9), la moitié des militants de M. Milei, majoritairement des hommes issus des classes moyenne et populaire urbaines, ont moins de 29 ans. Pendant la pandémie, « l’État est devenu leur ennemi », explique Sergio Morresi, politiste de l’université nationale du Littoral. « À leurs yeux, le discours progressiste selon lequel l’État est celui qui prend soin de nous, nous protège, nous aide, n’a pas de sens. Leur seule expérience est celle d’un État qui ne fonctionne pas. »"

    • taux de participation de 76 %

      Ils veulent apparemment le changement, quel qu’il soit.

      De mon côté, suivi de loin, je me souviens :
      – accusations de corruption contre les dirigeants de gauche
      – arrivée au pouvoir de la droite corrompue, marasme économique
      – retour d’une certaine gauche, mais sans retour à la normale
      – tensions sur la monnaie, historique lourd de ce point de vue, marchés internationaux peu amicaux
      – inflation incontrôlable

    • une salve de « vive la liberté, bordel ! », son slogan préféré, crié d’une voix rocailleuse de rockeur.

      « On peut s’attendre à un scénario de grande conflictualité sociale », estime Lara Goyburu, politiste à l’université de Buenos Aires, avec la probable mobilisation des syndicats et des organisations sociales. A moins, ajoute-t-elle, que Javier Milei n’opte pour la répression afin d’imposer ses réformes.
      Le président élu ne dispose pas de majorité au Congrès, ni de gouverneur provincial ou de maire appartenant à sa coalition : les doutes sur sa capacité à gouverner restent entiers. « Cela peut provoquer une paralysie institutionnelle. Car même en comptant sur les députés d’une partie de la droite, il n’aura pas de majorité qualifiée, observe la politiste. Aussi, il ne pourra peut-être pas retirer l’avortement légal ou dollariser l’économie, mais il va pouvoir couper de nombreuses dépenses publiques en gouvernant par décret. »

      dans Le Monde
      https://archive.ph/YfWEQ

      edit vu l’ampleur de la #pauvreté et le taux d’#inflation, on voit mal comme un ministre de l’économie aurait pu contrer ce sale type

      #Argentine

    • à propos de Milei un seen de @deun, " extrême droite et misère de position"
      https://seenthis.net/messages/1019616

      cite DES INSURRECTIONS SANS LUMIÈRES
      https://lundi.am/Des-insurrections-sans-lumieres

      à quoi ont ajouter la parution aujourd’hui de
      QUI EST JAVIER MILEI LE NOUVEAU PRÉSIDENT ARGENTIN LIBERTARIEN ? (D’après Pablo Stefanoni, La rébellion est-elle passée à droite ?)
      https://lundi.am/Qui-est-Javier-Milei-le-nouveau-president-argentin-libertarien

      une ode punk a icelui

      https://www.youtube.com/watch?v=6-g2OjuuNCs

      « Allez vous faire foutre, salauds d’empresaurios[empresario (entrepreneur) et dinosaurio (dinosaure) ] / Allez vous faire foutre, sodomites du capital / On en a marre des ordures keynésiennes / Le moment libéral est arrivé / Nous avons un leader, et c’est un référent majeur / Qui arrive toujours à incommoder l’État / Javier Milei, notre futur président / Javier Milei le dernier des punks / Toujours mobilisé contre la pression fiscale / Toujours mobilisé contre l’étatisme prédateur / Luttant pour une Argentine libertarienne / Et pour la liberté du peuple travailleur. »

      un résumé vidéo du Monde via @sandburg
      https://www.lemonde.fr/comprendre-en-3-minutes/article/2023/11/19/qu-est-ce-que-la-figure-de-javier-milei-nous-dit-des-crises-que-traverse-l-a

      #extrême_droite #paléolibertarianisme #libertariens

    • Argentine : Javier Milei n’est ni Trump ni Bolsonaro, il est pire,
      Ludovic Lamant
      https://www.mediapart.fr/journal/international/201123/argentine-javier-milei-n-est-ni-trump-ni-bolsonaro-il-est-pire

      L’Argentin Javier Milei est le dernier avatar d’un mouvement de fond des droites extrêmes « anti-système » qui s’épanouissent dans les failles et insuffisances des démocraties actuelles. Mais les rapprochements avec Donald Trump ou Jair Bolsonaro échouent à saisir la spécificité du phénomène.
      Le « saut dans le vide » tant redouté par les gauches argentines s’est produit : le #libertarien Javier Milei a été élu dimanche 19 novembre, avec un score sans appel et bien supérieur à ce qu’annonçaient des instituts de sondage décidément très peu fiables pour prendre le pouls du malaise qui traverse ce pays.
      Milei a devancé de plus de onze points son adversaire péroniste, le ministre de l’économie sortant, Sergio Massa, rassemblant pas moins de 14,5 millions de voix (sur 36 millions d’inscrit·es) . Sa formation, La liberté avance, s’est imposée dans 21 des 24 provinces du pays. Il a profité d’un report massif des voix des candidat·es arrivé·es en troisième et quatrième places au premier tour.

      Sans surprise, Donald Trump est l’un des premiers à avoir félicité sur X le vainqueur : « Je suis très fier de toi. Tu transformeras ton pays et lui redonneras de nouveau sa grandeur ! » Lors du premier tour, le 22 octobre, le fils de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, Eduardo Bolsonaro, député à Brasilia, avait fait le déplacement à Buenos Aires pour soutenir Milei : « Javier incarne l’espoir que les choses changent », avait-il dit, alors qu’il arborait ce jour-là une pince à cravate en forme de pistolet devenue virale sur les réseaux.
      Dès le mois d’août dernier, à l’approche des primaires dont Milei était déjà sorti vainqueur, Jair Bolsonaro en personne s’était fendu d’une vidéo de soutien : « [Milei et moi] partageons beaucoup de choses en commun. [...] Nous défendons la famille, la #propriété_privée, le #libre_marché, la liberté d’expression, le droit à se défendre. »

      Le énième avatar d’une « internationale national-populiste » ?

      Le triomphe de l’outsider Milei s’inscrit dans ce mouvement de montée en puissance des #droites les plus extrêmes, engagées dans une #guerre_culturelle contre les gauches progressistes. Milei tempête contre « la caste » comme Trump l’a fait contre « l’establishment » de Washington. Milei s’est fait connaître en tant qu’expert des plateaux de télévision à partir de 2015, comme Trump est passé par la télé-réalité dans les années 2000 pour accroître sa notoriété.
      En plus de leur style agressif, extravagant et télégénique, les trois – avec Jair Bolsonaro – tonnent contre « le communisme » et/ou « le socialisme » et défendent - sur des registres à peine différents - le droit de chaque citoyen à porter une arme pour se défendre. Trump, Milei ou encore Boris Johnson du temps du Brexit se sont nourris d’une explosion des inégalités dans leur pays, capitalisant sur le mal-être d’une classe moyenne appauvrie.

      « Des petits commerçants, des indépendants, qui gagnent peu, sont très remontés contre le #péronisme, et voient qu’ils gagnent quasiment la même chose que des chômeurs qui bénéficient de plans sociaux, expliquait à Mediapart le sociologue Gabriel Vommaro, du centre de recherche argentin Conicet et de l’EHESS à Paris. C’est une vieille histoire en sociologie politique, qui se répète : celle du jeune Blanc aux États-Unis, ou du Brexiter en Angleterre. »
      Interrogé par le site en espagnol de CNN, le patron de la version argentine du Monde diplomatique, José Natanson, identifie un autre point commun : tous ont profité, avant leur victoire, d’une « sous-estimation » : « Il y a l’idée qu’ici, cela ne peut pas arriver, qu’un personnage pareil ne peut pas devenir président de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay... Jusqu’à ce que cela arrive. »
      Mais le jeu des échos et comparaisons s’arrête là, au sein de cette « internationale national-populiste ». Les raccourcis qui présentent Milei comme un « Trump argentin » ne suffisent pas à comprendre ce qui se joue à Buenos Aires. L’ascension de Milei s’inscrit d’abord dans un contexte de dégradation du système politique argentin. Et beaucoup de ses caractéristiques sont très spécifiques.

      Un homme sans parti

      Aux États-Unis, Donald Trump s’est imposé aux primaires du parti républicain. Au Royaume-Uni, les partisans du Brexit ont pris d’assaut le parti conservateur (Tories). À Buenos Aires, Milei a construit son ascension sans ancrage national. Son pseudo-parti, La liberté avance, a enchaîné les mauvais scores aux différentes élections régionales qui ont ponctué l’année 2023, preuve que cette entité peine à exister si Milei ne se présente pas.
      Cela signifie d’abord que Milei a les mains libres pour fixer sa ligne radicale, en toute indépendance, avec quelques personnes clés de son entourage. À commencer par son énigmatique sœur cadette, Karina, qu’il surnomme, au masculin, « El jefe » (le chef), ou encore « Le messie », et qui fut la stratège en chef de sa campagne victorieuse.
      Revers de la médaille : à ce stade, son parti est loin de détenir les clés de la Chambre des député·es. Milei ne détiendra que 38 élu·es à la chambre basse (contre trois sur le mandat précédent). La majorité absolue est à 129. Il devra donc convaincre des député·es de la droite plus traditionnelle, par exemple au sein du PRO de Patricia Bullrich et Mauricio Macri.
      D’où les analyses de certains observateurs, qui font déjà de l’ancien président #Mauricio_Macri (2015-2019), le premier à avoir soutenu Milei durant l’entre-deux-tours, le « parrain » de la présidence Milei à venir.

      Une ascension éclair

      Au Chili, le candidat néo-pinochetiste José Antonio Kast, qui a failli l’emporter face à Gabriel Boric en 2021, est élu pour la première fois député en 2002. Au Salvador, Nayib Bukele, devenu l’une des figures les plus inquiétantes de l’extrême droite au pouvoir dans les Amériques après son élection à la présidence en 2019, a démarré sa carrière politique en 2012, depuis la gauche.
      Là encore, Milei tranche avec ce type de parcours. Il a été élu député national pour la première fois en décembre 2021. L’ascension éclair de ce novice en politique, dénué a priori de toute capacité de négociation politique, s’explique en grande partie par un contexte très local : le bilan calamiteux de la présidence péroniste d’Alberto Fernández depuis 2019. En particulier sur le front économique : une inflation de 648 % sur la période, des dévaluations du peso à répétition, et un taux de pauvreté en hausse, à 40,1 % de la population (18,5 millions d’Argentin·es).

      Un candidat « mono-thématique »

      Milei a longtemps été le candidat d’une seule proposition, la dollarisation de l’économie argentine face à l’inflation galopante (et son pendant, la fermeture de la Banque centrale), qu’il a martelée sur les plateaux télé. « Trump parlait d’économie mais de beaucoup d’autres choses, notamment d’international. Milei est davantage mono-thématique : il critique la caste et parle d’économie », relève le sociologue Gabriel Vommaro.
      Carlos Pagni, l’éditorialiste du quotidien La Nación l’explique autrement à Mediapart : « Milei n’est pas Bolsonaro, il serait plutôt comme la fusion de Bolsonaro et [Paulo] Guedes dans la même personne », en référence au conseiller économique ultralibéral de la présidence Bolsonaro.
      Si l’attention des médias, surtout à l’étranger, s’est fixée sur la personne extravagante de Milei, le triomphe électoral de dimanche est bien le fruit d’un binôme. Son choix de s’entourer de Victoria Villaruel comme candidate à la vice-présidence, a été un coup de maître.
      Il lui a permis de se faire entendre sur d’autres sujets que l’économie (critique des féminismes, opposition au droit à l’#avortement, dénonciation de la politique mémorielle sur la dictature menée par les Kirchner, etc.). Villaruel a permis à Milei à se relier à cette internationale ultra-conservatrice, de Giorgia Meloni en Italie à Santiago Abascal en Espagne, pour laquelle le libertarien n’avait jusqu’alors montré que peu d’intérêt.

      Un programme encore plus extrême

      Milei se dit « libéral libertarien » ou encore « anarcho-capitaliste ». Au-delà du vertige des étiquettes, son programme semble aller encore plus loin que ceux de Bolsonaro, Trump ou Kast. L’économiste portègne veut tout à la fois supprimer les ministères de l’environnement et de l’éducation, privatiser les médias publics et les compagnies énergétiques. « Tout ce qui peut se retrouver aux mains du secteur privé, sera remis aux mains du secteur privé », a-t-il déclaré lundi 20 novembre, lors de son premier entretien post-élection.
      Il veut encore libéraliser les ventes d’organes, faciliter le port d’armes et abroger le #droit_à_l’avortement. Il est revenu en fin de campagne sur ses promesses de privatiser l’école et l’éducation, reconnaissant lundi qu’il s’agit d’une compétence des provinces... Victoria Villaruel a de son côté encore électrisé la fin de campagne en promettant de fermer le musée ouvert depuis 2015 dans l’un des principaux centres de torture de la dictature argentine (1976-1983) à Buenos Aires, l’ESMA.
      À ce stade, celles et ceux qui pariaient sur un assouplissement de Milei une fois élu, contraint à des compromis avec des partis traditionnels pour former des majorités au sein de la Chambre, comme l’anticipait durant la campagne Guillermo Francos, annoncé comme son futur ministre de l’intérieur, en sont pour leurs frais. L’économiste de 53 ans, qui préfère « la mafia à l’État », a prévenu dès dimanche soir : « Il n’y a pas de place pour le gradualisme, la tiédeur ou les demi-mesures. »

      Un autre rapport à la religion ?

      Donald Trump et surtout Jair Bolsonaro ont pu compter sur le soutien des évangéliques. Milei confère lui aussi une place centrale au religieux, mais cela s’est surtout traduit, durant sa campagne, par une série de vives critiques à l’encontre du pape argentin François, accusé par des pans de la droite d’être trop progressiste (et de soutenir la campagne des péronistes). Bousculé sur le sujet par Sergio Massa durant le premier débat télévisé début octobre, Milei avait dû faire en partie marche arrière.
      Surtout, Milei assume une forme de mysticisme, qui transparaît dans les entretiens qu’il a donnés sur un registre plus personnel. Lorsqu’il était un peu moins connu, Milei a par exemple expliqué que la Banque centrale était « le malin », et que le socialisme avait été inventé par « le diable ». Son biographe, le journaliste Juan Luis González, auteur d’El Loco (Le fou, Planeta, 2023), décrit un « leader messianique », qui compare ses actions à des passages des textes sacrés, mais se compare aussi lui-même à des figures de la Bible, comme Moïse.
      Milei est persuadé que Dieu, non seulement existe et qu’il est libertarien, mais aussi qu’il lui est arrivé d’échanger avec lui. Il a déjà expliqué très sérieusement qu’il parlait à Dieu à travers son chien, Conan, mort en 2017, et dont il avait fait réaliser, peu de temps avant sa mort, six clones aux États-Unis.
      L’économiste reprend aussi souvent à son compte une citation de l’Ancien Testament, devenue très populaire sur les réseaux : « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. » L’un de ses autres slogans durant les meetings – « Je suis venu pour réveiller les lions », en référence à ses électeurs –, porte aussi cette couleur messianique, dont on peine à savoir, à ce stade, comment elle jouera sur sa manière de présider l’Argentine.

      #messianisme (de bazar)

    • #Milei_fou_furieux Après le #narco_capitalisme, l’#anarcho_capitalisme (en tant que dernier avatar du #capitalisme_de_désastre)

      L’économiste reprend aussi souvent à son compte une citation de l’Ancien Testament, devenue très populaire sur les réseaux : « À la guerre, la victoire ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces du ciel. » L’un de ses autres slogans durant les meetings – « Je suis venu pour réveiller les lions », en référence à ses électeurs –, porte aussi cette couleur messianique, dont on peine à savoir, à ce stade, comment elle jouera sur sa manière de présider l’Argentine.

      Pour ce dernier point, c’est pourtant assez facile à imaginer ...

    • En Argentine, la naissance du fascisme religieux de marché
      https://legrandcontinent.eu/fr/2023/08/21/en-argentine-la-naissance-du-fascisme-religieux-de-marche

      On pourrait nommer « fascisme religieux de marché » ou « autoritarisme technocratique » le type de régime que les libertariens et les nationalistes conservateurs entendent fonder en Argentine. Une pareille formule a déjà existé dans l’histoire de l’Amérique latine : dans le Chili de Pinochet, dans l’Argentine de Videla, dans le Pérou de Fujimori et dans le Brésil de Bolsonaro. Elle combine des réformes néolibérales avec l’autoritarisme politique, qui s’est exprimé dans les régimes dictatoriaux des années 1970 en Amérique latine et au Brésil ces dernières années. Une différence avec le phénomène Bolsonaro pourrait être que ce dernier bénéficiait d’un fort soutien de la part des militaires et des évangélistes, ce qui ne serait pas si évident à réaliser pour Milei.

      " La victoire de Milei aux primaires montre qu’une partie importante de la société considère que la voie de la recomposition sociale par le biais d’une proposition conflictuelle et autoritaire est plus appropriée. "
      Ariel Goldstein

      Le libéralisme de Milei et la démocratie libérale ne sont pas compatibles. Aucune société démocratique ne peut supporter ces réformes d’ajustement sans autoritarisme. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont son langage combine les appels religieux avec la doctrine économique néolibérale. Il utilise des versets bibliques pour justifier ses positions économiques de réduction des dépenses publiques, telles que « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (Genèse 3 : 19).

      Une phrase revient souvent dans La révolution libérale, un documentaire de Santiago Oría qui défend l’héritage de Milei, ainsi que dans sa campagne : « la guerre la victoire ne va pas aux plus nombreux, car c’est du Ciel que vient la force » (Maccabées 3 : 19).

      Milei est l’instrument de la revanche d’une partie de la société contre une classe politique perçue comme inutile, parasitaire et uniquement tournée vers ses propres intérêts. L’adhésion à un leader désigné comme celui qui punira un ennemi explique la montée en puissance de Milei, comme tous les phénomènes de droite radicale16.

      « Ceux qui jettent des pierres, je vais les mettre en prison et s’ils encerclent la Casa Rosada, ils devront me sortir mort » a-t-il déclaré lors de l’une de ses dernières apparitions télévisées. Milei mise ainsi sur une violence rédemptrice qui le montre, dans cette vision guerrière et religieuse, comme le grand illuminé. Il semble, en ce sens, avoir un profil plus fondamentaliste que Trump et Bolsonaro, qui dérive peut-être du fait qu’il a moins d’expérience politique que ces derniers.

      Ce que nous vivons est une nouvelle destruction de la composante rationaliste du libéralisme par un autoritarisme et un fondamentalisme religieux qui se l’approprient. Il appartient à la gauche, aux sociaux-démocrates, aux progressistes et aux libéraux de s’unir pour défendre cet ensemble d’idées et de valeurs afin de préserver la démocratie. En effet, le processus de normalisation, sous Milei, a été extraordinairement rapide. Aucun cordon sanitaire n’a été formé comme en Europe.

      Milei semble avoir un profil plus fondamentaliste que Trump et Bolsonaro, en raison de sa moindre expérience politique.

      Il a une vision fanatique de la réalité dans laquelle il fait une distinction entre les personnes « pures » et « impures ». Par exemple, cette réflexion adressée à la dirigeante de l’opposition, Elisa Carrió : « Chacun est gouverné par la morale et l’éthique, les gris disparaissent et les tièdes deviennent de parfaits complices des criminels (ils ne diffèrent que par les formes) ». Dans ce type de réflexion, il défend une croisade morale contre les « impurs », qui est évidemment dangereuse pour la pérennité du système démocratique. Dans cette vision complotiste, ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont transformés en ennemis qui représentent un danger pour son existence.

    • L’ouragan Milei. Les sept clés de l’élection argentine
      https://www.contretemps.eu/argentine-milei-libertarien-extreme-droite-macri

      Cette victoire d‘un économiste qui se définit comme « anarcho-capitaliste » – et qui appartient plus précisément au courant « paléolibertarien » analysé notamment par Pablo Stefanoni – ouvre en tout cas un scénario inédit et imprévisible. Comment comprendre ce basculement politique qui a porté au pouvoir un homme sans expérience politique ni véritable mouvement structuré derrière lui, mais appartenant à une nouvelle extrême droite globale ?

    • « La victoire de Javier Milei en Argentine s’inscrit dans un contexte mondial de consolidation des droites radicales », Olivier Compagnon, Historien, David Copello, Politiste
      https://archive.ph/p1Uu3

      Une fois que l’on s’est accoutumé au spectacle de foules saccageant le Capitole à Washington, comme cela s’est produit le 6 janvier 2021, ou le palais du Planalto à Brasilia, le 8 janvier 2023, on se formalise moins qu’un nouveau venu, étranger à la scène politique il y a encore trois ans, fasse campagne, tronçonneuse à la main et insultes aux lèvres, en promettant de libéraliser le port d’armes et le commerce d’organes.
      La victoire de Milei s’inscrit donc dans un contexte régional – mais aussi global – de consolidation de droites radicales qui ne cherchent plus à masquer les aspects les plus extrêmes de leur programme, mais les mettent en scène pour en faire des produits d’appel. (...) l’essentiel réside désormais dans l’hubris, la démesure, la provocation, voire la bouffonnerie.

      Ces droites ont des phobies communes, du nord au sud de l’Amérique et de part et d’autre de l’Atlantique – l’avortement, la « théorie du genre » [terme employé pour marquer un rejet des études de genre], les communautés LGBTQIA+, le « marxisme culturel » [une théorie conspirationniste mettant en cause les élites intellectuelles], les migrants, etc. Elles désignent à la vindicte populaire leurs nouveaux ennemis de l’intérieur, qui se sont substitués aux communistes depuis la fin de la guerre froide. Se présentant sous les atours de la nouveauté, leur discours de rejet de la « caste » politique ne s’en accommode pas moins du recyclage de barons de la politique locale, changeant d’étiquettes partisanes au gré des occasions, ou de vieilles gloires des années passées.

      (...) Seize années de kirchnérisme (2003-2015 et 2019-2023), entrecoupées par le mandat du libéral Mauricio Macri (qui n’a pas hésité une seconde avant d’apporter son soutien à Milei), n’ont pas permis de réenchanter durablement le politique, de stabiliser une économie minée par la dette et les crises cycliques ni de mettre en place des politiques de redistribution pérennes.
      Epuisés par l’un des confinements les plus stricts du monde au plus fort de la pandémie de Covid-19, asphyxiés par une inflation qui pourrait atteindre, selon la Banque centrale du pays, plus de 180 % fin 2023, lassés des scandales de corruption, les Argentins ont voté en majorité pour une altérité radicale, bien que celle-ci ne présage pas vraiment de jours meilleurs.
      Le suffrage des plus jeunes, particulièrement prononcé en faveur de Milei, attire l’attention. Celles et ceux qui, nés en 2007, ont voté pour la première fois lors de ces élections n’ont connu, leur vie durant, que des taux d’inflation et des indices de pauvreté supérieurs à 20 %. Face à la misère, la relativisation des crimes passés de la dictature par Milei et sa vice-présidente, Victoria Villarruel, ainsi que leur dénigrement du travail de mémoire ne suscitent guère que l’indifférence.

    • Bon, je ne vois pas beaucoup de réponses à ta question dans les commentaires, donc en voici une réponse largement pompé de cet article :
      https://www.humanite.fr/monde/argentine/argentine-javier-milei-la-victoire-du-fmi

      1ere raison : le fond de crise

      C’est bien la droite de Mauricio Macri, président de 2015 à 2019, qui a créé les conditions de l’arrivée de Milei à la Casa Rosada (maison rose), avec l’aide de l’organisme financier siégeant à Washington.

      En doublant le poids de la dette publique extérieure (69 % du PIB) et en signant, fin 2018, le prêt le plus important jamais accordé par le FMI à un pays (56 milliards de dollars), le gouvernement Macri s’est plié aux recettes du FMI et a plongé l’économie dans une spirale récessionniste. En effet, la stratégie de « l’austérité expansionniste » promue par le programme de réajustement du FMI n’a en rien fonctionné.

      Ce que prédisaient déjà à l’époque nombre de détracteurs de l’accord. « Si le gouvernement s’en tient aux objectifs de ce programme, des millions d’Argentins connaîtront des souffrances et des difficultés accrues à mesure que le chômage et la pauvreté augmenteront avec la récession », prévenaient, fin 2018, les économistes Mark Weisbrot et Lara Merling.

      Ainsi, avec son couteau placé sous la gorge de la banque centrale argentine, le FMI n’a fait qu’accentuer ses difficultés macroéconomiques. Fuite de capitaux, dépréciation du peso, hausse du poids des devises étrangères dans la dette, croissance du déficit de la balance courante…

      L’« assainissement budgétaire » et le resserrement monétaire, appliqué à la lettre par le gouvernement de droite, ont piégé le pays dans le bourbier d’une dette ingérable, alimentée par une spirale inflationniste et dépréciative au coût humain catastrophique.

      Au terme du mandat de Macri, la pauvreté a augmenté de 50 % et l’inflation atteint les 54 %. Seuls vrais gagnants de ce désastre économique : les fonds vautours états-uniens, véritables charognards des marchés financiers, n’hésitant pas à traîner le pays devant les tribunaux américains pour empocher des milliards de dollars, après avoir racheté pour une bouchée de pain des parts de la dette extérieure de Buenos Aires.

      2eme raison : une gauche pas à la hauteur

      Fin 2019, la gauche péroniste reprend les rênes du pays. Mais, dans ces conditions, il est bien difficile pour le président Alberto Fernandez (centre gauche) de redresser la barre. Avec son ministre de l’Économie, Sergio Massa, il hérite d’une situation exécrable et la renégociation d’une partie du prêt du FMI, ramené à « seulement » 44 milliards, n’y changera rien, bien au contraire.

      Contrairement à Néstor Kirchner (2003-2007) et à Cristina Fernandez de Kirchner (2007-1015), qui avaient réussi à relever le pays après la terrible crise de 1998-2002 qui avait poussé 65 % des Argentins en dessous du seuil de pauvreté, lui est pieds et poings liés par un FMI qui se retrouve en position de force, accentuée par un défaut de paiement dès mai 2020.

      Le Fonds continue ainsi d’imposer des coupes à la hache dans les dépenses publiques et sociales. Le contexte mondial ne joue pas en la faveur de l’Argentine, avec d’abord les conséquences économiques de la pandémie de Covid, puis une sécheresse exceptionnelle qui a diminué de 20 % les recettes du secteur des exportations agro-industrielles, pilier de l’économie nationale.

      4,9 milliards d’euros d’« aide » ont été de nouveau débloqués, en avril dernier. En échange de ces crédits, le FMI impose baisse du déficit budgétaire et politique de contrôle des dépenses, avec, par exemple, une suspension des subventions sur l’énergie. « Ce sont des usuriers, ils nous asphyxient avec les intérêts de l’argent qu’ils nous ont prêté », dénoncera plus tard le président Fernandez, conspuant des positions aussi inflexibles qu’« idéologiques ». Le pays est alors traversé par des mouvements sociaux contre l’austérité et l’inflation qui conspuent autant le FMI et sa dette « illégitime » que le gouvernement qui met en place ses exigences.

      Finalement, avec des taux d’inflation frôlant tous les records, les classes populaires subissent une précarisation accélérée et le bilan des années Fernandez est – forcément – mauvais. C’est dans ce contexte que surgit Javier Milei. Quoi de plus simple pour lui que de s’en prendre à l’« establishment », de surfer sur le mécontentement populaire et, au final, de remporter la mise, avec le soutien de la droite qui lui aura préparé le terrain.

      3eme raison : le soutien de la droite traditionnelle entre les 2 tours

      Avec des mesures d’austérité que la gauche n’a pas été en mesure de résilier, la droite a en effet ouvert la porte à l’arrivée de l’extrême droite, ce qui s’est d’ailleurs confirmé après le premier tour. En effet, entre le maintien au pouvoir du centre gauche et l’arrivée d’un néofasciste, celle-ci n’a pas longtemps hésité à se prononcer en faveur de Milei.

      Après sa qualification pour le second tour, celui-ci a en effet reçu le soutien de Patricia Bullrich (22 % au premier tour), candidate malheureuse de la droite traditionnelle, ainsi que de l’ancien président Mauricio Macri en personne.

      4eme raison, en finir avec le Péronisme

      Particularité de ce tribun facho : Il avait en face de lui les héritiers du péronisme, (donc de la dictature, des escadrons de la mort, etc.) . Il ne pouvait donc pas se réclamer du soutien de l’armée comme Bolonaro. Voilà pourquoi son camp a communiqué sur son pseudo « anarchisme de droite » (avec plein de guillemets, hein ? parce que l’anarchie, ça ne peut pas être de droite). Parce qu’il a connoté dans sa campagne, le dépassement de toute forme d’autoritarisme (c’est un comble, mais ça a fonctionné).

      C’est bien résumé ici :
      https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/peron-peronismo-argentine-election-politique-javier-milei

  • What Is It About Peter Thiel ? | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/letter-from-silicon-valley/what-is-it-about-peter-thiel

    ilicon Valley is not a milieu known for glamour and charisma. Still, Peter Thiel has cultivated a mystique. A billionaire several times over, Thiel was the first outside investor in Facebook; he went on to co-found PayPal, the digital-payment service, and Palantir, the data-intelligence company that has worked with the U.S. government. He has co-written a business best-seller, “Zero to One,” and launched a hedge fund; he now runs three venture-capital firms. But Thiel’s aura emanates not so much from these achievements as from a more general fish-out-of-water quality. In 2018, citing a regional intolerance of conservative perspectives, he moved from Silicon Valley to Los Angeles; he recently purchased a mansion in Miami Beach. He served on Donald Trump’s transition team and, in an address before the Republican National Convention, declared, “I am proud to be gay.” He has invested in efforts to “cure” aging, and also in libertarian organizations that hope to create floating cities in international waters. He publishes long, winding essays on politics, globalization, economics, and the nature of humanity that often contain Biblical epigraphs and references to the philosophy of his late mentor and friend, the anthropological theorist René Girard. Thiel also has side projects: Frisson, a now shuttered lounge and restaurant in San Francisco; American Thunder, a short-lived conservative publication geared toward Nascar fans; and the bankrolling of a lawsuit launched on behalf of the wrestler Hulk Hogan, which culminated in the 2016 bankruptcy of Gawker Media.

    Thiel has fans who follow him in his peregrinations. He has become a center of gravity in the culture of Silicon Valley, and his infrequent talks and essays are circulated and analyzed by both admirers and critics. In “The Contrarian: Peter Thiel and Silicon Valley’s Pursuit of Power,” the Bloomberg journalist Max Chafkin argues that Thiel “has been responsible for creating the ideology that has come to define Silicon Valley: that technological progress should be pursued relentlessly—with little, if any, regard for potential costs or dangers to society.” Thiel’s devotees see him differently—as a techno-libertarian who associates technological advancement with personal freedom, scientific progress, and even salvation.

    Thiel arrived at Stanford in 1985. He played speed chess, discovered Ayn Rand, and gravitated toward the work of Girard, a professor at the school. Thiel was particularly taken with Girard’s concept of mimetic desire. “Man is the creature who does not know what to desire, and he turns to others in order to make up his mind,” Girard wrote. “We desire what others desire because we imitate their desires.” Mimetic desire involves a surrender of agency—it means allowing others to dictate one’s wants—and, the theory goes, can foster envy, rivalry, infighting, and resentment. It also, Girard wrote, leads to acts of violent scapegoating, which serve to preclude further mass conflicts by unifying persecutors against a group or an individual. Thiel would later use this framework to develop his own theories about politics, tech investing, and culture.

    He started a hedge fund, Thiel Capital, with money raised from family and friends, and then, in 1998, met a young cryptographer, Max Levchin, and invested in his startup. Within a year, Thiel was the C.E.O. of Levchin’s company, Confinity, which offered a money-transfer service called PayPal. For Thiel, the service had revolutionary potential: a digital wallet, he said, could lead to “the erosion of the nation-state.” Confinity went on to hire four former Review editors, and half a dozen former staffers.

    PayPal was not registered as a bank, and did not collect information about its users; as a result, Chafkin writes, it could be used for illicit transactions that many banks and credit-card companies did not tend to support (porn, gambling), and which the company later banned. Meanwhile, Levchin created an eBay bot that contacted sellers, expressed interest in their wares, and then asked that they implement PayPal in order to be paid. (The company donated the items that it bid for and won to the Red Cross.) Thanks to these ethically dubious techniques—which might now be referred to as “growth hacking”—PayPal’s user base boomed.

    Dodge the rules, skirt the law, shiv your business partner, abandon your friends: Chafkin argues that the Silicon Valley edition of this playbook was written at PayPal. Perhaps for this reason, the company’s early executives and employees became known as the “PayPal mafia.” A group portrait made in 2007, for a story in Fortune, suggested that they embraced the moniker. In the photograph, twelve former PayPal employees sit in a restaurant. They are styled like the Corleone family, in plush tracksuits and back-room casual. Musk is conspicuously absent; Thiel sits center stage, at a two-top covered in neat towers of poker chips. With his high forehead, deep-set blue eyes, and faint smile, he looks placid and amused.

    Chafkin writes that, following September 11th, Thiel became “increasingly consumed by the threat posed by Islamic terrorism,” and grew skeptical “of immigration, and of all other forms of globalization.” While working at his new hedge fund, Clarium Capital, Thiel bankrolled a project called Palantir—its name was inspired by a “seeing stone” from J. R. R. Tolkien’s “Lord of the Rings” trilogy—which sought to collate and analyze an abundance of government data, from financial records to cell-phone logs. Palantir reportedly used software developed at PayPal to identify criminal networks and mitigate fraud; the idea was that, if the software was good enough to identify money launderers, it could probably identify terrorists, too. (Thiel says that Palantir used no PayPal tools whatsoever.) “It was assumed that this would violate certain pre-9/11 privacy norms, but that would be totally fine in a post-9/11 world,” Chafkin writes. Then as now, it can be hard for outsiders to get a handle on how well the software works: Chafkin claims that, at least at first, Palantir’s intelligence offerings were “effectively useless” and “more a demo than a real product.” (Thiel denies this characterization.) The C.I.A. invested through its venture-capital arm, and the N.Y.P.D. was a customer. Palantir, which went public last year, is now valued at more than fifty billion dollars.

    In 2004, Thiel invested in Facebook, loaning it what would later translate to a ten-per-cent stake in the company. Around the same time, he organized a small symposium at Stanford on “Politics and the Apocalypse.” Thiel’s contribution, later published as an essay titled “The Straussian Moment,” was built on the premise that September 11th had upended “the entire political and military framework of the nineteenth and twentieth centuries,” demanding “a reexamination of the foundations of modern politics.” The essay drew from a grab bag of thinkers—it meditated on Thomas Hobbes and John Locke, then combined ideas from the conservative political theorists Leo Strauss and Carl Schmitt, who wrote about the inadequacies of liberal democracy, with the work of Girard—to offer a diagnosis of modernity. “A religious war has been brought to a land that no longer cares for religious wars,” Thiel wrote. “Today, mere self-preservation forces all of us to look at the world anew, to think strange new thoughts, and thereby to awaken from that very long and profitable period of intellectual slumber and amnesia that is so misleadingly called the Enlightenment.”

    Whether the future would be utopian or apocalyptic, Thiel positioned himself to profit. In 2005, he established a venture-capital firm, Founders Fund, which announced that it would be seeking “riskier, more out-of-the-box companies that really have the potential to change the world.” He developed an interest in life-extension and anti-aging technologies—one of the firm’s early investments was Halcyon Molecular, a startup that sought to defeat aging through the development of genomic-sequencing technology—and in defense contractors, including SpaceX, Musk’s aerospace company. Around this time, Valleywag, a new Silicon Valley gossip blog owned by Gawker Media, began making Thiel a regular subject. A 2006 post, “Three Valley Moguls Dabble in Humanity’s Future,” noted that Thiel—a “Valley exec investing in weird dreams of a super-intelligent race”—had joined the board of the Singularity Institute for Artificial Intelligence (now the Machine Intelligence Research Institute). In a later post, Valleywag mentioned a rumored million-dollar donation Thiel had made to the Federation for American Immigration Reform, a group affiliated with NumbersUSA, a far-right anti-immigration nonprofit. A 2007 post, titled “Peter Thiel Is Totally Gay, People,” was particularly upsetting to Thiel: although many of his friends and colleagues had known that he was gay, he saw the post as an outing.

    As the decade drew to a close, Thiel befriended Patri Friedman, a computer programmer and grandson of Milton Friedman, who had written about so-called seasteading communities—hypothetical libertarian utopias floating in international waters. Thiel offered Friedman half a million dollars to start a seasteading nonprofit. He also gave money to the SENS Research Foundation, an anti-aging nonprofit, and to the Methuselah Foundation, an organization dedicated to life extension. In 2009, he wrote an essay for Cato Unbound, an online libertarian journal published by the Cato Institute, in which he stated that he no longer believed “freedom and democracy are compatible,” and that “the vast increase in welfare beneficiaries” and the extension of voting rights to women had “rendered the notion of a ‘capitalist democracy’ into an oxymoron.” (Following backlash to the essay, Thiel put out an addendum of sorts: “While I don’t think any class of people should be disenfranchised, I have little hope that voting will make things better.”) All of this only served as more fodder for Gawker.

    Does Thiel’s world view make any sense? Critics see a tangle of unprincipled hypocrisies—intellectual ground cover for banal shamelessness and techy self-interest. Admirers perceive depth, and an enthralling, novel framework for the future. Thiel’s involvement with Trump alienated some followers, but for others it deepened his mystique, raising the possibility that he knew something his contemporaries did not.

    Most prominent Silicon Valley executives have historically identified as liberal, but one might ask whether their companies and products have actually advanced progressive values or causes; today, privately owned platforms touted as democratizing are arguably among the most centralized and anti-democratic. Inasmuch as Thiel’s approach to technology acknowledges Silicon Valley’s roots in the military-industrial complex, he may be the tech industry’s most honest representative. It is often remarked that he is a villain out of central casting.

    #Peter_Thiel #Néo_conservatisme #Extrême_droite #Libertariens #Silicon_Valley

  • How Libertarian theology and Trump are destroying the Internet — and America – Alternet.org
    https://www.alternet.org/2019/01/how-libertarian-theology-and-trump-are-destroying-the-internet-and-america

    With speeds up to 100 times faster than current 4G cellular data, 5G will make possible everything from driverless cars to cell-connected long-distance drones to precision remote surgery. The amount of data flowing through our cellular systems will explode, along with places it can be used and the uses to which it can be applied.

    Remote applications that are currently too difficult to wire for high-speed internet or won’t work well at 4G speeds will easily become remotely controlled, spreading the internet revolution to every device in the home, office, and even remote workplaces.

    Along with all this data will, inevitably, come hackers, both criminal and state-sponsored. The amount of data that it now takes a third of a year to harvest with 4G can be scooped up in a single day using 5G.

    Given that the U.S. government invented the internet (yes, Al Gore did co-author the legislation) and has a huge stake in its security, doesn’t it make sense that our government should provide, at least in framework and standards, for its security?

    But, no. Trump and Pence want to do to the FCC what they’ve done to the EPA, the Department of the Interior, the FDA, and to oversight of our banking systems.

    According to Trump and his billionaire libertarian owners, the safety and security of America is not the proper role of government. Not our air, our water, our public lands, or even our internet.

    “Just turn it all over to the billionaires,” they say. “What could possibly go wrong?”

    FCC Chairman Ajit Pai, the former Verizon lawyer, even went so far as to say that “the market, not government, is best positioned to drive innovation and leadership” with regard to internet security.

    Meanwhile, the President’s National Security Telecommunications Advisory Committee—after looking at how 5G will blow open data operations across the country—wrote just three months ago that “the cybersecurity threat now poses an existential threat to the future of the nation.”

    #Cybersécurité #Libertariens #Idéologie_californienne #5G #Normalisation

  • YIMBYs Exposed: The Techies Hawking Free Market “Solutions” to the Nation’s Housing Crisis
    http://inthesetimes.com/features/yimbys_activists_san_francisco_housing_crisis.html

    Zamudio now sees the YIMBY ethos as an oversimplification that doesn’t take into account the racist history of development: “They’re like, ‘Just build housing, you stupid brown people! I moved here last week, and I need a place to live!’ ” Zamudio has come to believe the YIMBY movement “is about developers and speculators who are starting to get a bad rap and need to rebrand themselves.”

    In order to sort through the wildly divergent portraits of the YIMBYs, In These Times looked at the ideology, lobbying efforts and funding of Bay Area YIMBY groups.

    #libertariens #san-francisco #logement #racisme #gentrification #YIMBY

    via @clhenrik

  • Floating Cities, No Longer Science Fiction, Begin to Take Shape
    https://www.nytimes.com/2017/11/13/business/dealbook/seasteading-floating-cities.html

    Earlier this year, the government of French Polynesia agreed to let the #Seasteading Institute begin testing in its waters. Construction could begin soon, and the first floating buildings — the nucleus of a city — might be inhabitable in just a few years.

    “If you could have a floating city, it would essentially be a start-up country,” said Joe Quirk, president of the Seasteading Institute. “We can create a huge diversity of governments for a huge diversity of people.”

    #silicon

  • ’Weeping Nazi’ Christopher Cantwell went from Libertarian to Fascist—and He’s Not Alone | Alternet
    http://www.alternet.org/right-wing/weeping-nazi-christopher-cantwell-went-libertarian-fascist-and-hes-not-alo

    Sheffield traced the paleo-libertarian movement — which is essentially a merging of free-market fundamentalism and far-right cultural populism — back to the “anarcho-capitalist” economist Murray Rothbard, who is famous for, among other things, advocating child labor and claiming that parents should have the legal right “not to feed [their] child [and] allow it to die.” Rothbard was a co-founder of the Koch-funded think tank Cato Institute, and later the Ludwig von Mises Institute, which “enabled the fledgling [libertarian] movement to establish affinity with the neo-Confederate Lost Cause movement.”

    “To solve the problem that few Americans are interested in small government,” Sheffield explained, “Rothbard argued that libertarians needed to align themselves with people they might not like much in order to expand their numbers.” These people included Evangelical Christians and neo-Confederates (i.e., white supremacists) who despised the federal government — especially after it stepped in to defend the civil rights of oppressed African-Americans in the South during the 1960s.

    Paleo-libertarianism was, in other words, a thoroughly reactionary ideology that combined the very worst aspects of both libertarianism and right-wing populism. This makes it distinct from the broader libertarian movement, which tends to be more socially liberal or at least socially tolerant. The “alt-right” was an outgrowth of this unholy alliance.

    This “survival of the fittest” mentality ended up driving Cantwell into outright fascism and white supremacy as he began espousing a pseudoscientific racialist worldview. Many of the white supremacists who marched in Charlottesville no doubt followed a similar path.

    It has long been common knowledge that the libertarian movement in America is dominated by young white males. A 2013 survey from Public Religion Research Institute found that, compared to the general population, “libertarians are significantly more likely to be non-Hispanic white, male, and young.” Nearly all libertarians, the researchers write, “are non-Hispanic whites (94%), more than two-thirds (68%) are men, and more than 6-in-10 (62%) are under the age of 50.” It hardly needs to be pointed out that the “alt-right” is also overwhelmingly white, male and young.

    What this reveals is that young white males are far more susceptible to reactionary thinking. This is not surprising in itself. The explicit (or implicit) aim of any reactionary movement or ideology is to restore society to some golden age of the past. Needless to say, it is much easier for white men to romanticize history than it is for women, people of color or LGBTQ people.

    #Libertariens #Politique_USA #néo_fascisme

  • Go Wet, Young Man, by Tyler Cowen - Bloomberg View
    https://www.bloomberg.com/view/articles/2016-12-07/seasteading-isn-t-such-a-crazy-idea

    It is sometimes forgotten there is a good deal of de facto seasteading today, in the form of cruise ships. They sail in international waters, are owned by private corporations and the law on board is generated by contract and governed by private arbitration. Plenty of cruise lines and ships compete for business in a relatively unregulated environment, with global business approaching $40 billion a year, in the range of the gross domestic product of countries such as Ghana, Serbia or Turkmenistan. 

    One lesson of current seasteading is that it is not much of a vehicle for political liberty. (…)

    The second and more important lesson is that some of the elderly have started living on cruise ships full-time. A good assisted-living facility might cost $80,000 a year in the U.S., more than many year-long cruises. (Cruising could also be cheaper than living in an expensive neighborhood.)

    #vieux #croisières #offshore #mers #escapism #libertariens #privatisation

  • How Silicon Valley’s Palantir wired Washington - POLITICO
    http://www.politico.com/story/2016/08/palantir-defense-contracts-lobbyists-226969

    When a little-known Silicon Valley software startup began vying for national security contracts, it went up against an entrenched bureaucracy and opposition from major contractors skilled in the Washington game.

    But quickly, Palantir began pulling pages from the defense industry’s own playbook — bulking up on lobbyists, challenging the Pentagon’s contracting rules and getting members of Congress to sprinkle favorable language into defense legislation. Seven years later, the secretive firm has landed $1.2 billion worth of federal business, and critics say the legislative favors it has secured will give it a leg up on billions more.

    #libertariens (mon cul) #surveillance #lobbying #états-unis #silicon_army

  • Deep Web (2015)
    http://www.deepwebthemovie.com

    Administrateur du site emblématique Silk Road, interpellé en 2013, Ross Ulbricht a été condamné à la prison à vie (et pour deux vies sans possibilité de libération anticipée) ; la thèse du film est que sa condamnation, basée sur de nombreuses allégations non prouvées, et des machinations et incitations d’agents du FBI, est un montage politique.

    Deep Web gives the inside story of one of the the most important and riveting digital crime sagas of the century — the arrest of Ross William Ulbricht, the convicted 30-year-old entrepreneur accused to be ’Dread Pirate Roberts,’ creator and operator of online black market Silk Road. The film explores how the brightest minds and thought leaders behind the Deep Web are now caught in the crosshairs of the battle for control of a future inextricably linked to technology, with our digital rights hanging in the balance.

    In addition to being the only film with exclusive access to the Ulbricht family, Deep Web features the core architects of the Deep Web; anarchistic cryptographers who developed the Deep Web’s tools for the military in the early 1990s; the dissident journalists and whistleblowers who immediately sought refuge in this seemingly secure environment; and the figures behind the rise of Silk Road, which combined the security of the Deep Web with the anonymity of cryptocurrency.

    #film #documentaire #silk_road #crypto #pirates #tor #NSA #libertariens #bitcoin

    Le site de soutien mis en place par sa famille :
    https://freeross.org

    Dans la série des #hackers #prisonniers_politiques (peut-être…) ; en tout cas le procès permet de voir les limites qu’il y a aux pouvoirs de la police en termes de #surveillance (spoiler : pas beaucoup).

    On aussi un argument sur le fait de déplacer la #drogue sur Internet, qui rend les transactions plus safe pour les acheteurs, aussi bien sur le plan de la qualité que sur la sécurité physique.

  • La sociologie excuse-t-elle les terroristes ?
    http://www.alterecoplus.fr/en-direct-de-la-recherche/la-sociologie-excuse-t-elle-les-terroristes-201512011020-00002614.html

    « J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques à ce qu’il s’est passé », s’est exclamé le 26 novembre le Premier ministre Manuel Valls à propos des attentats. Il reprenait ainsi une rhétorique qui accuse régulièrement les sciences sociales de nier la responsabilité des individus, révélant ainsi une profonde méconnaissance de leur logique, de leur travail et de leur rôle. Source : AlterEco+

    • Vincent Lemire a très bien résumé la différence entre expliquer et excuser dans son récent billet :
      https://blogs.mediapart.fr/vincent-lemire/blog/211115/13-novembre-2015-une-histoire-francaise

      Assumer nos responsabilités, c’est donc admettre que ce qui est arrivé vendredi 13 novembre à Paris est intimement relié à notre histoire, y compris aux pages les plus sombres de notre histoire coloniale. Ayant écrit cela, on entend déjà les croassements rauques des vautours : « En cherchant à expliquer vous allez finir par excuser ! ». Pauvres malfaisants et ignorants vautours qui nourrissent leur haine de leur ignorance. Expliquer c’est déplier, défaire les plis, dérouler devant soi une question, un événement, une inquiétude, une panique… un massacre. Expliquer — nous dit le dictionnaire et nous dit la sagesse — c’est déplier, lentement déplier, pour voir ce qui demeurait caché dans les plis, pour rendre visible ce qui était invisible pour nos esprits troublés et aveuglés.

      Excuser c’est le contraire. Excuser — nous dit encore le dictionnaire — c’est mettre « hors de cause », hors de causalité, hors de portée de l’intelligibilité. Excuser c’est exclure, exempter, mettre dehors, pour ne plus voir et ne plus chercher à comprendre. Excuser c’est oublier. Un historien ne peut donc pas répondre à cette ignoble injure, il ne doit pas répondre. Il doit seulement continuer de parler, un peu plus haut, un peu plus fort, pour couvrir les croassements des vautours.

    • Exactement @monolecte : voir aussi le procès fait à Taubira récemment par la fachosphère ( incluant donc LR) qui a valu la remise en place médiatique de MLP sur France Inter. Le titre de i-télé avait été raccourci à « il faut comprendre le jeune qui part en Syrie », au lieu de « il faut comprendre les raisons qui poussent un jeune à partir .. »
      Et que tout le monde a lu comme : il faut excuser le jeune.. Etc..
      Valls rejoint Sarkozy et cie dans le poujadisme électoraliste, démagogues de la paresse intellectuelle... Sarko avait sorti aussi un truc du style « il faut arrêter de réfléchir, il faut se mettre à agir .. »
      Sinistres idiots, et surtout cretins de partisans qui les applaudissent..

    • Bernard Lahire interroge par ailleurs la vision que ces gens « installés » ont de la pauvreté, qui n’est pas un simple attribut mais une #situation qui façonne tout un rapport au monde : « Vivre par exemple dans les conditions économiques les plus misérables, ce n’est pas comme porter un chapeau qu’on pourrait enlever à sa guise, mais c’est faire l’expérience dans son corps d’une série d’expériences de manques, de traumatismes,de souffrances, d’humiliations, qui peuvent conduire, par réaction, celles et ceux qui les vivent, à des comportements que la #loi et la #morale réprouvent ».

      Oui, comprendre n’est pas excuser sauf dans les discours de la caporalisation générale. Juppé est un âne qui fait mine d’oublier à quoi leur servent les sciences humaines et sociales. Comme c’était le cas de l’économie au XIXème, qu’elles sont venues compléter, elles servent le plus souvent la domination. Car comprendre c’est se donner le moyen de transformer, et, par exemple, car c’est la plus courant, de tout faire pour que rien en change, de trouver les moyens de raffiner les techniques de pouvoir.

      Toute pensée critique a donc à s’inquiéter de ce quelle met au jour et que la domination n’aurait pu saisir. L’exemple princeps de ce renversement, c’est Le capital de Marx qui aura permet aux capitalistes de comprendre enfin ce qu’était l’organisation du travail exploité, de passer outre son anarchie constitutive, et de ce fait, parfois, son caractère étroitement pulsionnel. La jouissance de la prédation et de la richesse illimitée en se connait pas, et elle connait moins encore les mécanismes qu’elle met spontanément en pratique.

      Par ailleurs, toutes les déterminations sociales du monde ne sauraient rendre justice des phénomènes subjectifs, et de l’invention (méchante compris) dont elles témoignent (Voir les critiques répétées de Rancière à l’encontre des travaux de Bourdieu). L’invocation du pluridisciplinaire fut, avant d’être une exigence ressassée des institutions, une exigence critique, portée par un disciple hérétique de Lacan nommé Félix Guattari.

      #libre_arbitre #Déterminations #Jospin avant #Valls, #fourest, #Val et suite aux #libertariens #meurtres_de_masse #sociolatres

    • D’ailleurs, le fond du problème ce n’est pas un problème d’ignorance, comme dit @colporteur nos « responsables » sont bien plus intelligents qu’ils le laissent paraitre.
      Le problème, il est résumé en 3 mots : « Assumer nos responsabilités »
      Ce n’est pas de l’ignorance, c’est de la mauvaise foi.
      Nos responsables ne veulent pas assumer leurs responsabilités.
      Quand on ne veut pas assumer, on rejette l’entière culpabilité sur autrui, on diabolise, et surtout on ne cherche pas à comprendre. Non pas parce que ça « excuserait » l’autre. Mais parce que ça ferait apparaître au yeux de tous notre part de responsabilité..

    • Vu que c’est le règne de la pensé à court terme chez les politicards, la sociologie et les sciences humaines, sont certainement leurs ennemis jurés.
      Puisqu’ils en sont à nous privé de liberté pour la préservation de nos libertés... et que ce qui compte c’est « Consommez, c’est le moment des fêtes, dépensez, vivez, reprenez le chemin des spectacles, du cinéma et du théâtre »
      http://seenthis.net/messages/434962

      Aussi par rapport à la visée à court terme la repression hallucinante autour du COP21 est aussi bien significative. Il faut Consommer qu’on vous dit, c’est le moment des fêtes, dépensez et circulez il n’y a rien à voire.

      au sujet de cette déclaration de Valls, voir aussi une réponse en BD signalé ici http://seenthis.net/messages/434926

    • Devant l’Hyper Cacher, Manuel Valls promeut à nouveau la bêtise pour tous
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/09/une-ceremonie-en-hommage-aux-victimes-de-l-hyper-cacher_4844544_4809495.html

      « Rien ne peut expliquer que l’on tue à des terrasses de cafés ! Rien ne peut expliquer que l’on tue dans une salle de concert ! Rien ne peut expliquer que l’on tue des journalistes et des policiers ! Et rien ne peut expliquer que l’on tue des juifs ! Rien ne pourra jamais expliquer ! »

      #crapule #peste_émotionnelle

  • Want Great Longevity and Health? It Takes a Village - WSJ
    http://www.wsj.com/articles/want-great-longevity-and-health-it-takes-a-village-1432304395

    When I first reported on this area a decade ago, scientists theorized that #genes played a role in the extraordinary longevity of Sardinians. This enclave of 14 villages is home to one of the world’s most genetically homogenous populations, second only to that of Iceland.

    Since then, the notion of a genetic advantage has been called into question. According to Dr. Pes, several studies have shown that the genetic markers of the centenarians—including markers associated with cardiovascular mortality, cancer and inflammation—don’t diverge significantly from those of the general population.

    [...]

    More than 65% of what people in the blue zones ate came from complex #carbohydrates: sweet potatoes in Okinawa, Japan; wild greens in Ikaria, Greece; squash and corn in Costa Rica’s Nicoya Peninsula. Their diet consists mainly of vegetables, fruits, whole grains, beans and other carbohydrates. They eat meat but only small amounts, about five times a month, usually on celebratory occasions.

    [...]

    What we found in Sardinia is similar in other blue zones. None of the spry centenarians I’ve met over the years said to themselves at age 50, “I’m going get on that longevity diet and live another 50 years!” None of them bought a treadmill, joined a gym or answered a late-night ad for a supplement.

    Instead, they lived in cultures that made the right decisions for them. They lived in places where fresh vegetables were cheap and accessible. Their kitchens were set up so that making healthy food was quick and easy. Almost every trip to the store, a friend’s house, work or school occasioned a walk. Their houses didn’t have mechanized conveniences to do house work, kitchen work or yard work; they did it by hand.

    People in the blue zones were nudged into physical activity every 20 minutes, my team estimated. This activity not only burned 500 to 1,000 calories a day; it also kept their metabolisms humming at a higher rate.

    Americans spend about $110 billion a year on diets, exercise programs and supplements, but self-discipline is a muscle that fatigues. Research shows that such short-term efforts fail for almost everyone in less than three years. By contrast, successful strategies to avoid disease and yield longevity require decades of adherence—or entire lifetimes

    #longévité #aliments #modèle_de_société

  • <nettime> The Bitcoin Experience - Geert Lovink & Patrice Riemens
    http://nettime.org/Lists-Archives/nettime-l-1501/msg00080.html

    we are fazed and befuddled by the Bitcoin phenomenon. And we are getting more so as we progress - or think to progress - in getting to grips with it. It has meanwhile become clear that Bitcoin, probably to the chagrin of its believers, has become much more than, well, Bitcoin. (...) Hopefully you will bear with us - after all you are not obliged to read, less so to believe, as the ’Bitcoiners’ do. But if you plod on, let us pray first:
    OUR BANKER WHO ART IN CYBERSPACE
    SATOSHI BE THY NAME
    THY BITCOIN COME
    DOLLAR BILLS BE GONE
    IN OUR POCKETS, AS IT IS ONLINE
    GIVE US THIS DAY OUR CONFIRMED TRANSACTIONS
    AND FORGIVE US OUR DOUBLE SPENDING
    AS WE ALSO HAVE FORGIVEN TRENDON SHAVERS
    AND LEAD US NOT FROM THE BLOCKCHAIN
    BUT DELIVER US THE MINED BLOCKS
    FOR EVER AND EVER
    AMEN

    #critique #bitcoin #p2p #libertariens

    (pour éviter tout malentendu cet article critique l’idéologie libertaro-bitcoin, et soulève des contradictions importantes : notamment, entre l’idée que bitcoin deviendrait une monnaie utilisable par tout le monde, et le fait qu’une proportion non négligeable de ladite monnaie est déjà détenue par des gros joueurs qui la stockent : les hoarders)

  • Un couple poursuivi pour avoir refusé de faire vacciner ses enfants
    http://www.franceinfo.fr/vie-quotidienne/sante/article/poursuivis-en-justice-pour-avoir-refuse-de-faire-vacciner-leurs-enfants-5

    Dans l’Yonne, un couple est poursuivi par la justice car il refuse de faire vacciner ses jeunes enfants. Les parents, accusés de maltraitance, comparaissent ce jeudi après-midi devant le tribunal de grande instance d’Auxerre. En France, entre 3% et 5% des enfants ne sont pas vaccinés contre le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie, pourtant obligatoires.

    #vaccin #liberté_de_vaccination #justice #constitutionnalité

    • il est éminemment défendable pour des parents de permettre à leurs enfants d’avoir la liberté de choper la polio… espérons que la justice les aidera en ce sens

    • Très malin comme réponse, et pas du tout inattendue. Des doutes j’en ai eus, notamment sur le fameux Gardasil. Ce que j’ose suggérer, au risque du rebrousse-poil, c’est que, au moins sur le DTP, nos amis anti-vaccination sont un tout petit peu plus proches du déni que du doute. Si tu veux me dépeindre en scientiste arrogant, so be it. La question reste posée.

    • Désolée mais je vais continuer à me documenter sur ce sujet apparemment tabou car je connais un peu trop de parents criminels clandestins ou de personnes atteintes de sclérose en plaques suite aux vaccinations obligatoires pour ne pas m’intéresser à la doxa des bienfaits des vaccins mais aussi aux politiques coercitives de santé.

    • Je connais autant de personnes atteintes de polyomélites que de personnes atteintes de sclérose en plaques. Les secondes sont jeunes, les premières le sont moins.
      Je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute sur le fait que certains vaccins ont une efficacité douteuse. Et dans un monde normal, il devrait exister des systèmes pour éviter les bourrages de crânes incitant à la vaccination à tort et à travers. Mais il est important cependant de ne pas commettre l’abus inverse, de rejeter les vaccinations dans leur ensemble. Il y a des vaccinations indispensables et faire croire le contraire n’est pas raisonnable.

      Je suis cependant frustré que le débat sur les adjuvants n’est pas plus étoffé que ce qu’il est actuellement. Les fabricants de vaccins semblent tous puissants et la puissance publique semble ne pouvoir que suivre... et faire avec ce qui existe sur le marché...

    • Merci @biggrizzly d’avoir mis le lien.
      « Je ne peux pas » parce que @allergie m’a bloqué, pour tout dire il avait eu le même sort un jour où j’étais énervée, mais le voila de nouveau libre de venir se crêper sur mes posts :)

    • Je suis un peu étonnée de voir monter au créneau autant de défenseurs de la vaccination, prêts pour défendre la santé publique à faire taire ces parents irresponsables et criminels et ces journalistes inconscients. J’espère qu’ils seront aussi nombreux le jour où il faudra imposer aux voitures de ne rouler qu’un jour par semaine.

      Les moqueries sur la remise en cause individuelle de l’obligation vaccinale évitent de questionner frontalement notre rapport à la santé comme les décisions politiques de vaccination obligatoire. J’espère pouvoir m’intéresser à ceux qui ont des doutes ou sont contre les vaccins sans me faire houspiller. Pour ceux qui ne veulent pas du tout faire vacciner leurs enfants (il y a peu le BCG était obligatoire) en france, (parce que je ne vais pas aborder d’autres environnements beaucoup plus à risques) c’est l’amende ou la prison, ce qui les poussent à agir de façon clandestine, illégale et individuelle.
      Que cela dérange que des personnes choisissent de ne pas vacciner leurs enfants, obligation ou pas, soit, il n’empêche qu’il y a entre 3% et 5% d’enfants non vaccinés en france, ça fait vraiment beaucoup et cela devrait interroger un peu plus que de mettre un couvercle dessus en vitupérant que les vaccins c’est le bien.

      Dommage, je ne retrouve pas la précédente conversation sur les vaccins que j’ai eu sur seenthis.
      Seulement http://seenthis.net/messages/41265 sur la possible implication du vaccin anti-polio (reins de singes, virus et un peu de formol) dans l’épidémie du sida.

    • http://www.liberation.fr/societe/2014/10/09/des-parents-devant-la-justice-pour-avoir-refuse-de-vacciner-leur-enfant_1

      …les seuls vaccins aujourd’hui disponibles combinent le DTP à d’autres comme la coqueluche, l’hépatite B ou la méningite, qui eux, ne sont pas obligatoires.

      Début septembre, le Haut conseil de la Santé publique, qui conseille le ministère, a estimé que le maintien ou non de « l’obligation vaccinale en population générale » relevait « d’un choix sociétal méritant un débat que les autorités de santé se doivent d’organiser », soulignant que parmi les pays industrialisés, seules la France et l’Italie imposent encore des vaccins.

    • Moi aussi ça m’intéresse de voir comment l’État essaie d’imposer des politiques de santé publique, y compris allant à l’encontre de libertés individuelles. Par exemple, les « chasses à l’homme » pour récupérer les malades (victimes et infectieux) de tuberculose ultra-résistante, qui s’évadent d’hôpitaux où ils sont retenus contre leur gré ou celui de leur famille (ou encore ce qu’on voit actuellement avec Ebola). Je t’encourage donc sincèrement et absolument à continuer de documenter ces faits. (Et ça n’oblige en rien d’être raccord sur le bien-fondé médical de ces politiques ou des idées réfractaires, ni sur leur mise en application.)

    • Je suis un peu étonnée de voir monter au créneau autant de défenseurs de la vaccination, prêts pour défendre la santé publique à faire taire ces parents irresponsables et criminels et ces journalistes inconscients.

      Mais qu’est-ce que c’est que cette façon d’envisager le débat ? Désolé mais ça me hérisse le poil ce genre de réactions. Qui, justement, est monté au créneau dernièrement sur la question de la vaccination ? Qui remet sur le tapis sans arrêt cette affirmation selon laquelle les vaccins ne servent à rien au lieu de nous foutre la paix et de se battre pour des combats UTILES ? Oui, les vaccins (au moins ceux qui sont obligatoires) sont efficaces et il y aura toujours des gens pour les défendre, sur la base d’arguments rationnels, à l’encontre de la sacro-sainte « liberté individuelle » mise en avant par ces croyants et qui n’est bien souvent qu’un égocentrisme grossier couplé à une culture scientifique proche de zéro. Ces gens là nous font perdre notre temps en vérité.

    • Ah c’est donc ça qui justifie que tu viennes déverser ta bile sur mon post, j’ai cru à un moment que tu n’arrivais pas à bien lire ce que j’écrivais ou que tes certitudes t’aveuglaient.

    • Je ne déverse pas ma bile, j’exprime mon opinion (d’une manière certes radicale), mais si tu ne veux pas être embêtée sur « tes » posts tu n’as qu’à bloquer les gens qui ne sont pas d’accord avec toi, apparemment c’est quelque chose que tu ne rechignes pas à pratiquer. C’est quand même pas compliqué de comprendre que sur cette question il n’y a pas d’avis « moyen », on ne peut pas dire « je ne suis ni pour ni contre, faites bien comme vous voulez, vaccinez vous ou non c’est votre liberté », soit on accepte que les gens fassent ce qu’ils veulent, ce qui interdit toute politique de santé digne de ce nom, soit on impose certaines choses et ceux qui ne veulent pas s’y soumettre sont sanctionnés (donc on ne pleurniche pas pour ces martyres de pauvres parents qui défendent leur liberté individuelle d’être inconséquent, SVP) ou vont voir ailleurs (ça s’appelle un contrat social ça). Bref, fin du débat pour ma part.

    • Ah ah ah, @rastapopoulos donc les questions posées sur la constitutionnalité de l’obligation vaccinale française et le discours « antivaccins rentrez dans votre pays »
      sont à mettre au même niveau ?
      #misère

      …soit on impose certaines choses et ceux qui ne veulent pas s’y soumettre sont sanctionnés (donc on ne pleurniche pas pour ces martyres de pauvres parents qui défendent leur liberté individuelle d’être inconséquent, SVP) ou vont voir ailleurs …

       ?

      Relis bien la logique sous-tendue, et face à quoi et à qui ? juste ma pomme qui se pose des questions, face à des interlocuteurs persuadés de détenir la seule et unique vérité et qui n’ont même pas, à part il me semble @fil, compris de quoi je parle. Et personne n’ose questionner les raisons de cette vindicte populaire ? et pourtant je me suis gardée d’émettre un jugement pour ou contre, le négationnisme ne serait pas pire que là où je suis acculée, représentante d’on ne sait quelle angoisse à faire taire.
      Je vais t’écrire la traduction de cette vérité si tu n’as pas bien lu : les antivaccins sont à punir, ou doivent être expulsés.
      Je sais pas pour toi, mais quand j’entends ça, j’ai aucune envie de discuter … pourtant c’est bien la suite normale de la logique gouvernementale mise en place.

      J’attends donc de voir quand le virus Ebola sera en france, quelle sera la gestion politique, et comment vont se gérer les arrestations et les obligations de santé publique, particulièrement sur ces 5% récalcitrants. Et bienvenue chez les progressistes de gauche.

    • Il y a 6 ans. #Up #question_en_cours #déni

      J’attends donc de voir quand le virus (…) sera en france, quelle sera la gestion politique, et comment vont se gérer les arrestations et les obligations de santé publique, particulièrement sur ces 5% récalcitrants. Et bienvenue chez les progressistes de gauche.

    • Et c’est pour qui/quoi le déni du coup ? J’ai vu des articles hautement ridicules dans la presse militante (notamment le monde Libertaire, https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=4566) parlant de « propagande » et à demi mot de complot mondial concernant le fameux coronavirus, qui serait bien moins grave qu’une grippe d’après ces grands spécialistes. S’il faut parler de déni en tout cas je le place là.

    • @alexcorp merci de changer de ton, ton agressivité est déplacée.

      Le déni de démocratie qui n’a jamais voulu aborder avant le vivre ensemble en cas de pandémie et a même éludé totalement la question sociale de comment fait-t-on avec les récalcitrants. (A part envoyer l’armée où les renvoyer chez eux comme il fut suggéré)

    • Ah mais ce déni là il est partout, y compris chez les plus grands démocrates qui soient. On en a vu des milieux « autogérés » ou autonomes, bref tout ce qu’il y de bien en terme de gestion collective (je le dis sans ironie) jeter des « récalcitrants » hors du groupe, parce que c’était le dernier choix qui semblait le plus valable ou sinon c’était la mise en danger du groupe. Bien malin cependant qui trouvera une réponse nette à cette question. (et sinon je ne pensais pas mon ton si agressif que ça, désolé)

    • Ok @alexcorp c’est plus facile de débattre sans animosité :)
      Je ne vois pas trop où tu veux en venir.

      Pas certaine non plus que l’on parle du même type de démocratie, voire les écrits de Dupuis-Déri sur son dévoiement notamment par les « grands démocrates » et l’instauration du système actuel « d’aristocratie élective » essentiellement motivée à perpétuer ses pouvoirs.

      Que reste-t-il comme espace à la démocratie qui consiste à débattre et décider de ce que l’on fait ensemble, et de préférence en anticipant les problèmes ?

      Je ne vois pas bien le rapport entre un groupe autogéré qui exclut un de ses membres et un Etat qui a participé à faire sombrer le système de soins et dont l’incurie mène à une crise sanitaire majeure.

      Je n’arrive pas à accepter qu’il n’y ait eu aucune anticipation de pandémie (et ce fil remonte à 6 ans) pour protéger la population avant d’en arriver à ces extrémités militaires.
      La mise en danger du groupe comme extrémité pour gouverner.
      C’est cela qui m’interroge profondément.

      Et la question éludée de ceux qu’on a transformé en riens, des surnuméraires, des marginaux, des migrants, des emprisonné·es, et tout celleux qui refuseront de se plier à un système cœrcitif.

    • Que les choses soient claires, je ne considère pas notre système actuel comme étant très démocrate, il ne l’est très partiellement (ce qui est mieux que rien évidemment).
      Je ne suis pas sûr de bien comprendre ton point sur le « déni » (c’est d’où partait ma réaction). La solution du confinement généralisé est à mon avis la bonne et cela demande une discipline collective assez forte et sans doute d’inévitables moyens coercitifs pour la faire respecter. Est-ce que cela veut dire que ceux qui nous gouvernent sont à la hauteur ? Non évidemment, ne serait-ce parce qu’ils ont, par incompétence ou peur de troubler « le monde des affaires », beaucoup trop tardé à prendre les bonnes décisions (et encore avec des pincettes, Macron n’a pas été capable de prononcer le mot confinement). Il y a un bon dossier de la CNT-AIT sur l’incompétence de notre personnel politique qui semble être une constante : http://mondialisme.org/spip.php?article2860

    • Le déni, c’est une capacité psychologique de l’inconscient qui permet d’éviter de faire face à la réalité en refusant de la voir, c’est aussi ce qui est à l’œuvre quand on est capable d’énoncer dans une même phrase (ou dans une politique) tout son contraire.

      « pas démocrate mais mieux que rien » sérieux ? Ce que j’explique plus haut sur le déni de démocratie qui ne va pas s’arrêter en si bon chemin, est éludé au profit d’un soutien à ceux qui ne seraient pas forcément à la hauteur des moyens cœrcitifs qu’ils ont mis en place. Pas envie d’expliquer comment fonctionne un Etat sans démocratie ni d’approuver la nouvelle organisation militaire parce que c’est quand même la seule solution si on veut s’en sortir.

      J’essaye justement de voir comment échapper à ce déni et je ne vois pas l’intérêt de s’épuiser à ce genre de non conversation.

      J’ai rouvert ce post d’il y a 6 ans pour souligner que refuser de répondre en amont ensemble (démocratiquement) à la question politique d’une crise sanitaire majeure à tout lieu de mener à l’impasse actuelle.
      Pas de démocratie = pas de démocratie, c’est pas de saupoudrage démocratique dont je parle, c’est la possibilité d’anticiper un autre type de gouvernance. Mais je me répète.

      Et la question éludée de ceux qu’on a transformé en riens, des surnuméraires, des marginaux, des migrants, des emprisonné·es, et tout celleux qui refuseront de se plier à un système cœrcitif.

      #impasse

    • Je n’ai pas dit « pas démocrate mais mieux que rien », j’ai dit « un peu démocrate et c’est mieux que rien ». Je ne comprends toujours pas bien de quel déni tu veux parler. Evidemment que dans un système plus démocrate, tout ça aurait été discuté en amont et peut-être que de meilleures décisions auraient été prises, peut-être plus rapidement (ou pas). Et la question que tu poses, si je comprends bien, c’est : dans un système beaucoup plus démocrate, que fait-on des récalcitrants à des mesures coercitives de santé publique ?

  • « J’ai eu la chance d’assister à un débat avec le directeur de la prospective de France Television, Eric Scherer, chez mes nouveaux amis de Futurbulences. Contre toute attente, il n’a quasiment pas été question de medias, de nouveaux ou d’anciens, de disruption de secteurs ou de stratégies d’adaptations, d’économie ou de technologie. Il a été question de confiance. [...] la discussion évoquait plusieurs thèmes, déprimants il est vrai, comme la balkanisation de l’Internet ou la surveillance généralisée. »

    http://blog.marklor.org/post/2014/07/13/Et-l-Etat-francais-inventa-le-Darknet

    D’accord, l’article est long mais en vaut vraiment la peine.

    #censure #contrôle_Internet #darknet

    • La question du Darknet peut (...) être appréhendée comme les #Enfers 2.0. L’infantilisation des citoyens rencontre leur émancipation, laquelle est accélérée par l’accès aux connaissances. On peut penser Internet comme une #bibliothèque 2.0, un ensemble de ressources mis à disposition de tous. En France, les faits historiques récents ont créé des limitations à une expression, qui peut être tout à fait légitime. Néanmoins, protéger le corps social en masquant l’intolérable est une mauvaise réponse. (...) Contre la #censure, contre les Enfers, la Charte des Bibliothèques de 1991 semble plus progressiste que bien des projets de loi en cours.

    • Le début de l’article est intéressant, mais très rapidement des passages vraiment dérangeants apparaissent.

      L’analyse globale, même si elle fait un bon état des lieux des actions actuelles du gouvernenement, n’apporte pas grand chose.
      Cela fait longtemps qu’à gauche on sait que ni l’état ni les diverses oligarchies voient d’un bon oeil la liberté d’expression effective, pas besoin d’internet et des contraintes que ses promoteurs rencontre(raie)nt pour s’en apercevoir.
      Pour dire les choses autrement, internet n’est ni suffisant ni nécessaire pour mettre en place la liberté d’expression, ni pour révéler ses ennemis.
      Au final l’article est vraiment long pour pas grand chose.

      Mais voici quelques passages franchement dérangeants :

      Discutée lors d’un incroyable timing (le jour de la journée mondiale des droits de l’Homme, le mercredi où le Canard Enchainé commémorait ses plombiers ), la loi de programmation militaire remet en cause les principes de séparation des pouvoirs, et place le vulgus pecum dans un régime de suspicion généralisée. Jacques Attali écrit ainsi , dans le JDD du 21 décembre : « sommes-nous tous des terroristes ? ». Et les medias anglo-saxons, anglais comme américains, de se montrer extrêmement critiques alors que leurs Etats n’en pas exempt de reproches. Pour le Wall Street Journal par exemple, l’application de cette loi est bien pire que le scandale de la NSA…

      Même si le Canard Enchaîné peut tout à fait être critiqué, il réfutait les argument contre la LPM.

      Par contre Jacques Attali et le Wall Street Journal, ce sont vraiment des références douteuses. Et dire que la LPM est pire que la NSA... non là il y a des limites !

      [...]
      Ce discours rencontre celui d’un autre sociologue, Robert Castel, qui interrogeait, dans La montée des incertitudes, le statut de l’individu. Dans sa conclusion “Le défi de devenir un individu, esquisse d’une généalogie de l’individu hypermoderne”, le sociologue postule également de l’émancipation de l’homme, passant de Dieu à la citoyenneté sociale, avec une étape par la propriété privée. De fait, son “individu hypermoderne” ressemble beaucoup à cette génération en vogue de l’autre coté de l’Atlantique, les #libertariens. Libertariens que l’on retrouve chez beaucoup de “disrupteurs” de l’économie (et donc de la politique), que sont Jeff Bezos, Peter Thiel ou Jimmy Wales. Libertariens également extrêmement présents chez les hackers, libertariens que l’on pourrait penser comme une filiation des anarcho-communistes de Richard Barbrook (on pourra trouver une bibliographie sélective des liens entre libertariens et hackers réalisée par Fabien Lorc’h dans le cadre de sa conférence donnée à Pas Sage en Seine 2014 ici).

      On remarquera que la frontière entre des courants politiques que l’on pourrait penser très éloignés s’estompe. Un entrepreneur comme Nicolas Voisin se définit comme anarchiste. Un autre, Gilles Babinet, qui produit des notes pour le très libéral think tank Institut Montaigne, postule un nouveau rapport entre individus, initiative personnelle et capital à l’aune de Karl Marx. Et l’on voit le hacker et anarchiste Okhin rejoindre la députée UMP Laure de la Raudière sur la problématique des droits fondamentaux. “Il faut arrêter de défendre nos droits sur internet, il faut défendre nos droits tout court”, dit l’un ; “le blocage administratif est attentatoire aux libertés individuelles” dit l’autre. C’est ainsi qu’URL, le clivage gauche/droite devient obsolète. Pourtant, il ne faut pas être naïf sur ledit clivage ; toutes les lois sus-citées, déposées par un gouvernement dit de gauche n’ont rien à envier à celles qu’ils combattaient lors de la précédente mandature. Mais la porosité des idées se déroulait IRL…

      Ah ? Jeff Bezos (PDG d’Amazon.com), Peter Thiel (fondateur de PayPal et investisseur dans Facebook), Jimmy Wales (financier et investisseur), Nicolas Voisin (ex-patron d’Owni) et Gilles Babinet (patron de nombreuses entreprise) des personnes agissants pour l’émancipation de l’homme ?!! Nicolas Voisin qui peut sembler être le plus vertueux faisait financer 22Mars SAS par Bernard Henri Lévy, Xavier Niel, Eric Sériès, Marc Simoncini...
      C’est assez étonnant pour un anarchiste. Ces rapprochement sont invraisemblables.

      Déclarer le clivage gauche/droite obsolète est une vieille stratégie de la droite ou de l’extrême droite.
      Parmis ces personnes qui louvoient justement il y ceux que l’on qualifie de #libertarien. D’ailleurs ces derniers seraient plus justement nommé #propriétariens afin de mieux souligner leurs liens avec la droite dure et la tartuferie que représente leur défense des libertés. Je reprends ce renommage d’un texte que j’ai diffusé sur linuxfr :
      http://linuxfr.org/users/gastlag--2/journaux/les-libertariens-rien-de-libertaire-tout-de-fasciste

      [...]
      Le problème réside dans l’instrumentalisation politique d’une technique qui dépasse largement les clivages traditionnels. Il semblerait même que la défense des libertés publiques soit un problème générationnel.

      Encore une fois la fin du clivage gauche-droite et cette affirmation hallucinante sur le problème « générationnel » qui, ainsi qualifié, oubli 300 ans d’histoire politique.

      [...]
      Il est paradoxal de constater que c’est sous un gouvernement dit de progrès que les libertés publiques sont le plus attaquées. Comme il est cruel de constater que c’est un parti d’extrême droite qui défend le mieux – par calcul politique sans doute – la liberté d’expression. Car la caractérisation d’un parti de droite extrême est son rejet de l’étranger : raciste, antisémite, xénophobe, bref, le refus de l’altérité.

      L’auteur ferait donc partie des rares personnes qui ne se sont toujours pas aperçu que le gouvernement d’Hollande n’est pas de gauche et ne défend pas les libertés publiques et qu’il n’est plus « dit de progrès » ?

      Et dans la phrase d’après on touche le fond, le front national serai le meilleur défenseur de la liberté d’expression !!! D’une part il est mal renseigné sur le panel d’organisations (dont des partis) qui défendent la liberté d’expression. D’autre part qu’il aille nous expliquer en quoi la liberté d’expression est bien défendue dans les villes tenues par le Front national.

      [...]

      En l’espace de 20 ans, la structure haute de la pyramide a perdu la maitrise du canal de communication, les media officiels, et partant, le contrôle de sa base. En l’espace de 20 ans, elle a perdu la confiance de sa base, et réplique en une défiance réciproque, en essayant de contrôler les libertés.

      Malheureusement les chaines de télé, de radio ont toujours autant d’audience et les sites web les plus fréquentés sont encore largement, et de plus en plus, contrôlé par l’oligarchie.

  • Alex Payne — Bitcoin, Magical Thinking, and Political Ideology
    https://al3x.net/2013/12/18/bitcoin.html

    Bitcoin has become synonymous with everything wrong with Silicon Valley: a marriage of dubious technology and questionable economics wrapped up in a crypto-libertarian political agenda that smacks of nerds-do-it-better paternalism. With its influx of finance mercenaries, the Bitcoin community is a grim illustration of greed running roughshod over meaningful progress.

    Far from a “breakthrough”, Bitcoin is viewed by many technologists as an intellectual sinkhole. A person’s sincere interest in Bitcoin is evidence that they are disconnected from the financial problems most people face while lacking a fundamental understanding of the role and function of central banking. The only thing “profound” about Bitcoin is its community’s near-total obliviousness to reality.

    #silicon_valley #bitcoin #libertariens #finance #inégalités

  • Ca continue : Tim Draper Wants To Split California Into Pieces And Turn Silicon Valley Into Its Own State | TechCrunch
    http://techcrunch.com/2013/12/19/tim-draper-six-californias-secede-silicon-valley-ballot-initiative

    TechCrunch has learned about noted technology investor Tim Draper’s plan to split California into six separate states, including a Northern California slice appropriately named “#Silicon_Valley.”

  • Comme j’ai écrit un article sur le bitcoin, des gens m’ont demandé ce que j’en pensais. Des questions faciles du genre « ça va monter ? », « c’est légal ? », « c’est de gauche ? » ou encore « je peux m’enrichir avec ? » (C’est bien la première fois qu’on me demande un avis sur une question financière : merci, le bitcoin.) Alors, quelques paragraphes sur mes opinions sur le #bitcoin.

    http://www.bortzmeyer.org/bitcoin-et-moi.html

  • Etats-Unis : la Valley veut divorcer
    http://www.lemonde.fr/le-magazine/article/2013/11/22/etats-unis-la-valley-veut-divorcer_3518035_1616923.html

    « La seule façon pour la Silicon Valley de réaliser pleinement son potentiel serait de faire sécession », a-t-il conclu. Quelques mois plus tôt, c’était Larry Page, cofondateur de Google, qui plaidait pour qu’"une partie du monde" puisse être « mise de côté »" afin de s’affranchir des lois qui l’empêchent d’innover et de tester de « nouvelles technologies controversées ». Quant au libertarien Peter Thiel, cofondateur de PayPal, il investit depuis plusieurs années dans un projet de ville flottante indépendante au large de la Californie.

    #silicon_army #libertariens un régal pour @thibnton