• #teuf du GASE
    https://nantes.indymedia.org/events/147185/teuf-du-gase

    Fête du GASE de Rezé (épicerie autogérée) Les gasier.es de Rezé vous préparent une fête comme illes ont appris à le faire dans le quartier ! Cette année les recettes de la soirée serviront à contribuer, au nom de la Compagnie du Gase, à un financement participatif pour l’ouverture d’un café…

    #Autogestion #lieu_autogéré #Nantes #Rezé

  • #Revenir. Expériences du #retour en #Méditerranée

    Algérie, Arménie, Grèce, Palestine, Liban, Macédoine du Nord, Syrie… Quels types de #liens gardons-nous avec la terre d’origine après l’avoir quittée ? Le retour est-il « le #désir et le #rêve de tous les immigrés », comme l’a écrit le sociologue Abdelmalek Sayad ? Il y a ceux qui ont la chance de pouvoir revenir chaque année, le temps d’un été, voire de se réinstaller définitivement chez soi après une vie d’exil. Mais que faire lorsque les frontières, la politique ou la guerre rendent le #retour_impossible ?

    Comment revenir, quand le chez-soi n’existe plus ?

    Cette exposition s’intéresse à la question des #migrations en Méditerranée sous l’angle peu connu du « retour ». À travers des objets, des œuvres d’#art et des parcours de vie, elle souhaite approcher la complexité des expériences du « revenir », prises entre #déracinements et #enracinements, pratiques et #imaginaires, gouvernances nationales et aspirations individuelles. Il s’agit de questionner ces réalités plurielles, circulatoires, non linéaires, parfois empêchées, parfois détournées, qui engagent le chez-soi, sa reconnaissance et sa transposition, sans omettre les mémoires et les rêves qui y sont intimement liés.

    L’exposition rend compte de ces possibles dans un parcours où s’entremêlent des œuvres conservées en collections publiques, des objets intimes et documents familiaux, ainsi que des créations d’artistes contemporains dont la pratique fait écho à leur expérience personnelle de l’exil et du retour.

    Véritable colonne vertébrale du projet, l’enquête-collecte « Retours migratoires en Méditerranée » a permis à cinq équipes de chercheurs de travailler sur des terrains en France, en Italie, en Macédoine du Nord, en Grèce, en Galilée et en Cisjordanie, pour réunir objets, documents, films, photographies et témoignages. Dans l’exposition, ces corpus sont éclairés par des restitutions cartographiques sensibles réalisées par Philippe Rekacewicz (@reka), et mettant en évidence les itinéraires biographiques individuels et collectifs observés au fil des enquêtes.


    Tout au long du parcours, nous verrons que le retour prend des formes différentes selon les trajectoires migratoires, les générations, les rapports entretenus avec l’espace natal ou ancestral et les politiques étatiques. Dès lors, le revenir est l’expression d’un devenir – un projet ou un mouvement – qui esquisse la géographie de l’#appartenance dans ses expériences (im)possibles.

    https://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/revenir
    #exposition

  • Le démantèlement de l’État social
    https://laviedesidees.fr/Le-demantelement-de-l-Etat-social

    Quels sont les effets de la rationalisation économique sur les #services_publics ? Nadège Vezinat éclaire de manière nuancée les logiques institutionnelles qui affaiblissent les administrations de l’État social, leurs agents et, au-delà, les droits de tous les usagers.

    #Société #État #lien_social
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250409_vezinat.pdf

  • UPS-Irrsinn: Die verzweifelte Suche nach einem Paketshop in Berlin
    https://www.berliner-zeitung.de/panorama/ups-irrsinn-die-verzweifelte-suche-nach-einem-paketshop-in-berlin-l

    Wer Pakete oder Briefe versendet, hat es schwer. Ein umübersichtlicher Wirrwar an Annahmestellen, schlecht gekennzeichnet, keine Parkplätze vor der Tür, oft nur noch Intenet-App-Geistershops, die #IRL längst verschwunden sind, müssen identifiziert, angefahren und ihre schlecht qualifizierten Miarbeiter gebândigt werden. Beim Empfang von Paketen ist es nicht besser. Wissen wir.

    Wie wäre es mit einer einheitlichen, gut organisierten, überall zuverläsdig präsenten Infrastruktur mit festen Öffnungszeiten und kompetenten, nach Tarif bezahlten Mitarbeiterinnen und Mitarbeitern? Das Leben wäre so schön !

    Ätsch ! Hatten wir mal. Hat man weggemacht, war angeblich zu teuer und unflexibel. Bundespost hieß das. Ist jetzt Geschichte, weil ihr die falschen Volksvertreter gewâhlt habt. Selber Schuld, Volk. Dit haste nu davon.

    31.1.2024 von Enno Kramer - Eigentlich sollte es nicht kompliziert sein, ein Paket zu verschicken. Doch was tun, wenn sich kein Geschäft für den Versanddienstleister zuständig fühlt?

    Eigentlich ist der Versand eines Pakets eine einfache Angelegenheit – sollte man meinen. Man packt den Gegenstand ein, klebt den Versandaufkleber auf den Karton und gibt ihn vertrauensvoll in die Hände des Spätis um die Ecke.

    Gerade in der deutschen Späti-Hauptstadt Berlin sollte der Paketversand also keine großen Schwierigkeiten bereiten – oder? Der Praxistest zeigt: Längst nicht alle Läden sind auch auf alle Anbieter eingestellt.

    Wer regelmäßig seine alten Klamotten über Vinted verkauft, kommt zwangsläufig mit allen möglichen Paketdiensten in Kontakt: Sei es DHL, Hermes, DPD – oder eben UPS. Hier entscheidet nämlich nicht der Verkäufer, mit welchem Unternehmen das Paket verschickt wird, sondern der Käufer. Häufig entscheidet er sich gegen das gelbe, das blaue und das rote Logistikunternehmen. Der Grund: Der braune Versanddienst mit den drei Buchstaben ist billiger. Soll mir recht sein, dachte ich an einem Samstagmorgen, als ich ein Hemd verkaufen konnte.

    Späti-Verkäufer: „Wir bekamen zu viele Beschwerden“

    Also druckte ich den Versandschein aus, klebte ihn auf den Karton und steuerte den nächsten Paketshop auf der Greifswalder Straße an, bei dem ich sonst UPS-Pakete verschicke. „Sorry, ham wa nich mehr“, so die ernüchternde Antwort des Späti-Verkäufers, als ich das Paket auf den Tresen legte und er den Versandaufkleber sah. „Der Service war einfach zu schlecht, wir bekamen zu viele Beschwerden.“

    Auch im nächsten UPS-Shop, ein paar Meter weiter in einem Handyladen, hatte ich wenig Erfolg – obwohl er auf Google Maps noch angepriesen wird. „Ständig kamen Pakete zurück. Das war uns zu viel Aufwand“, klagte auch der Betreiber des Handyshops. Das Problem sei vor allem, dass der Service den Shops meist nicht helfen könne, wenn es Komplikationen gebe.

    Die Suche ging also weiter. Inzwischen war fast eine Dreiviertelstunde vergangen. Da ich nun einen Termin hatte, musste das Paket mit nach Charlottenburg. Auch hier war in der näheren Umgebung kein UPS-Paketshop zu finden. Das darf doch nicht wahr sein! Irgendwo muss es doch eine Möglichkeit geben, diesen kleinen Karton loszuwerden, dachte ich mir. Bin ich der Einzige mit diesem Problem?

    Ein Blick auf das Bewertungsportal Trustpilot zeigt: Offenbar sind andere Kundinnen und Kunden noch genervter als ich. Ganze 93 Prozent geben UPS nur einen von fünf möglichen Sternen – ein Schnitt von 1,1 Sternen: „Saftladen“, „unterste Schublade“, „absolute Katastrophe“, heißt es da.

    Am Ende kam es, wie es kommen musste. Keine UPS-Filiale weit und breit, nur eine Paketstation namens myflexbox, drei Kilometer entfernt. Eine letzte Fahrt am späten Samstagnachmittag, die sich lohnen sollte: Endlich wurde ich mein Paket los. Schließlich kann sich die Station nicht weigern, Pakete mit UPS zu verschicken.

    #Deutschland #Post #Bundespost #Bemokratie #Lieferdienste #Privatisierung

  • À Paris, des lycéens #étrangers #expulsés de leurs #logements en pleine #année_scolaire | #Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/270125/paris-des-lyceens-etrangers-expulses-de-leurs-logements-en-pleine-annee-sc

    À #Paris, des lycéens étrangers expulsés de leurs logements en pleine année scolaire
    Une centaine de lycéens étrangers, jusque-là logés dans des logements individuels à Paris, sont contraints dès la fin janvier de les quitter pour rejoindre des centres d’hébergement d’urgence à travers la France. Un bouleversement qui menace leur poursuite d’études.

  • Pourquoi le #lien entre #immigration et #délinquance est une #illusion

    L’immigration suscite des craintes persistantes, en partie liées à la perception qu’immigration et délinquance vont de pair. Celle-ci repose principalement sur l’observation d’une #surreprésentation des étrangers (immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française) dans les #statistiques sur la délinquance.

    L’immigration suscite des craintes persistantes, en partie liées à la perception qu’immigration et délinquance vont de pair. La Commission nationale consultative des droits de l’homme rappelait ainsi, en 2022, que 52 % des Français considéraient l’immigration comme la principale cause d’insécurité.

    Plus récemment, le projet de loi repoussé sur l’immigration proposait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public ». Pourtant, les recherches en sciences sociales montrent que l’immigration n’est pas la cause de la délinquance. C’est ce décalage entre réalités et perceptions que nous avons cherché à comprendre dans la lettre d’avril 2023 du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

    La perception d’un lien entre immigration et délinquance repose principalement sur l’observation d’une surreprésentation des étrangers (immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française) dans les statistiques sur la délinquance. En France, la proportion d’étrangers dans la population totale était, en 2019, de 7,4 %, mais s’élevait à 14 % parmi les auteurs d’affaires traitées par la justice, à 16 % dans ceux ayant fait l’objet d’une réponse pénale et à 23 % des individus en prison.

    De nombreux facteurs, certains quasi mécaniques, peuvent expliquer cette surreprésentation sans que le statut d’immigré ne soit en lui-même lié à une probabilité plus forte de commettre une infraction.

    Une probabilité ? de contrôle plus forte

    Tout d’abord, certains délits ne peuvent, par définition, être commis que par des étrangers (soustractions à l’exécution d’une mesure de reconduite à la frontière, travail sans titre de séjour, etc.). De plus, ces infractions sont résolues lorsqu’elles sont constatées puisque l’auteur de l’infraction est identifié sur-le-champ. De ce fait, elles peuvent faire l’objet d’un ciblage particulier lors de pressions politiques à l’amélioration des statistiques, comme lors de la mise en place de la « politique du chiffre » entre 2002 et 2012.

    Ensuite, les immigrés présentent des caractéristiques individuelles qui les rendent plus susceptibles d’être en infraction avec la loi. Les hommes, jeunes, sont ainsi surreprésentés dans la population immigrée, deux caractéristiques systématiquement associées à des niveaux de délinquance plus élevés.

    Surtout, les immigrés sont en moyenne plus pauvres que les natifs. Or, la précarité économique reste un des principaux déterminants de la délinquance. Ce n’est donc pas le fait d’être immigré en soi qui conduit à plus de délinquance, mais des caractéristiques qui, lorsqu’elles se retrouvent chez les natifs, conduisent également à plus de délinquance.

    À caractéristiques similaires, les étrangers sont plus souvent et plus longtemps condamnés que les Français.

    Enfin, les immigrés subissent un traitement différencié ? à toutes les étapes du système pénal : de la probabilité ? d’arrestation à celle d’être incarcéré. Ainsi, les minorités visibles issues de l’immigration ont une probabilité ? plus forte d’être contrôlées, mais aussi de recevoir des peines plus lourdes. En moyenne, pour un même délit avec les mêmes antécédents judiciaires, en ayant suivi la même procédure et avec les mêmes caractéristiques individuelles (âge, sexe, lieu et date de jugement), les étrangers ont non seulement une probabilité plus forte (de 5 points de pourcentage) que les Français d’avoir une peine de prison ferme, mais sa durée est également plus longue, de 22 jours.

    Dynamiques locales

    Ce traitement différencié entre immigrés et natifs se retrouve aussi dans les médias. Des recherches ont montré que la presse pouvait renforcer les croyances initiales sur le lien entre immigration et délinquance en reportant plus systématiquement les infractions commises par les immigrés ou en divulguant de manière plus fréquente l’origine des suspects lorsqu’ils sont immigrés.

    La perception d’un lien entre immigration provient aussi de l’observation par les natifs d’un plus grand nombre d’infractions reportées dans les zones ou les immigrés sont majoritairement installés. Or, pour évaluer l’impact de l’immigration sur la délinquance, il est nécessaire de dépasser cette simple comparaison qui ignore que les immigrés ne se répartissent pas de manière uniforme sur le territoire national. Leur présence est en effet plus concentrée près des frontières, zones plus propices aux trafics, ou dans des quartiers où les logements sont plus abordables et qui concentrent le plus souvent des populations pauvres ou marginalisées.

    De plus, les vagues migratoires, plus soudaines et perceptibles que des changements démographiques de long terme, augmentent le nombre d’infractions, dans la mesure où il y a plus d’habitants, mais sans nécessairement augmenter le taux de délinquance par habitant. Et quand bien même on adopterait le bon raisonnement en taux, l’augmentation simultanée de la part de la population immigrée et des infractions ne vaut pas preuve que les immigrés en sont la cause car des dynamiques locales peuvent être à l’œuvre.

    Par exemple, le départ de natifs d’une zone dans laquelle la délinquance et la pauvreté sont en augmentation peut libérer des logements sociaux et attirer de nouveaux immigrés. Immigration et délinquance augmentent alors de concert sans que l’immigration n’en soit la cause.

    Face à ces difficultés, les recherches en sciences sociales se sont penchées sur la question du lien entre immigration et délinquance en prenant soin d’éliminer les bais précédemment évoqués. La conclusion de ces études est sans appel. L’immigration n’est pas à l’origine d’une augmentation des taux de délinquance.

    La régularisation entraîne une baisse des infractions

    Au Royaume-Uni, une étude a examiné l’effet de deux vagues migratoires récentes, la première liée aux guerres d’Irak, d’Afghanistan et de Somalie à la fin des années 1997-2002, la seconde, à l’entrée de huit anciens pays de l’Est dans l’Union européenne entre 2004 et 2008. Pour les deux vagues, les localités ayant accueilli plus d’immigrés n’ont pas vu leur taux d’infractions moyen évoluer plus rapidement que dans le reste du pays.

    En revanche, une légère augmentation des atteintes aux biens a été observée pour la première vague des années 2000. Cette différence provient d’un accès au marché du travail différent : là où les nouveaux citoyens de l’Union européenne avaient le droit d’exercer un emploi, les demandeurs d’asile ne pouvaient pas travailler légalement la première année de leur arrivée sur le sol britannique.

    Ce constat est confirmé par d’autres travaux. En Italie, un dispositif de décembre 2017 permettait aux immigrés en situation irrégulière de faire une demande de régularisation en ligne. Les permis de travail étaient accordés dans l’ordre des demandes et jusqu’à épuisement de quotas préalablement définis.

    Avec ce dispositif, des immigrés s’étant connectés au site à quelques minutes, voire à quelques secondes d’intervalle, se sont trouvés dans des situations très différentes : ceux ayant demandé un visa juste avant l’épuisement des quotas ont acquis le droit de travailler et de résider légalement en Italie, tandis que ceux ayant posté leur dossier l’instant d’après sont restés sans-papiers. En comparant ces deux groupes, il apparaît que les immigrés ayant obtenu un visa ont eu une probabilité deux fois plus faible de commettre une infraction au cours de l’année suivante. Une différence qui s’explique entièrement par une baisse significative des infractions générant des revenus, telles que les vols et les trafics.

    Immigration et délinquance ne sont donc pas liées, une fois les raisonnements simplificateurs écartés. Au contraire, si la surreprésentation quasi mécanique des immigrés dans les statistiques peut créer l’illusion d’une relation entre immigration et délinquance, les études rigoureuses montrent qu’il n’en est rien. Des résultats à garder en tête lors des discussions autour de la loi immigration à venir pour traiter le sujet sans passion et au plus près des réalités.

    https://www.cepii.fr/blog/bi/post.asp?IDcommunique=982

    #migrations #immigration #criminalité #chiffres

    ping @karine4

    • voir aussi cet article, publié en 2015 sur asile.ch :
      Comment s’explique la surreprésentation des étrangers dans la criminalité ?

      La présente réflexion tente de montrer de manière simple combien l’usage de statistiques bivariées peut être trompeur, allant jusqu’à faire croire que la couleur d’un passeport pourrait avoir une influence sur la criminalité, alors qu’il n’en est rien.

      Le lecteur de la présente contribution sait probablement que les adultes de plus de 175 centimètres commettent davantage d’infractions pénales que ceux de moins de 175 centimètres… Il s’agit là d’une évidence criminologique et la raison en est très simple : la population adulte de plus de 175 centimètres est principalement formée d’hommes, alors que les femmes sont largement surreprésentées parmi les adultes de moins de 175 centimètres. Sachant par ailleurs que les hommes sont davantage impliqués dans le phénomène criminel que les femmes, il est logique que les adultes les plus grands commettent la plus grande partie des infractions pénales. Néanmoins, chacun comprendra aisément que cette surreprésentation des grands dans la statistique criminelle n’a évidemment rien à voir avec la taille des personnes, mais bien avec leur sexe. Personne ne prônera donc une action sur l’hormone de croissance ou le coupage de jambes comme politique de prévention de la criminalité…

      Mais si ce raisonnement est tellement évident, alors pourquoi bon nombre de personnes ne sont-elles pas en mesure de le reproduire en matière d’implication des étrangers dans la criminalité ?

      Comme pour les adultes de plus de 175 centimètres, il est très simple de démontrer que les étrangers sont surreprésentés dans le phénomène criminel. Ces derniers représentent en effet un peu plus de 20% de la population de Suisse, mais quelque 50% des condamnés par les tribunaux suisses [1]. Mais, de la même manière que pour les adultes de plus de 175 centimètres, il est aussi relativement simple de démontrer que ce sont d’autres éléments que la nationalité qui influencent la criminalité.

      II. Les principales variables influençant la criminalité

      Sachant que la surreprésentation des immigrants dans la criminalité est un phénomène universel – qui s’observe donc dans tous les Etats –, il paraît évident qu’il ne peut pas s’agir d’un simple problème de couleur de passeport ! Mais quelles sont alors les variables déterminantes dans l’explication du phénomène criminel ? Comme il a été mentionné en introduction, l’une des principales variables explicative est le sexe. En effet, pour une distribution hommes/femmes d’environ moitié-moitié dans la population, il y a en Suisse quelque 85% d’hommes dans la statistique de condamnations pour seulement 15% de femmes.

      Une autre variable importante dans l’explication du phénomène criminel est l’âge. Pour une proportion de quelque 30% de personnes de moins de 30 ans en Suisse, celles-ci sont environ 50% dans la statistique de condamnations.

      C’est ainsi que le volume de la criminalité d’un Etat dépend fortement de la composition démographique de sa population. En effet, plus il y a de personnes du sexe et de la classe d’âge les plus criminogènes (soit des hommes et des jeunes), plus il y a de criminalité.

      Puis vient encore le niveau socio-économique, puisqu’il ressort des derniers sondages que quelque 37% des résidents en Suisse proviennent de milieux socio-économiques modestes ou moyens inférieurs et que ces mêmes milieux produisent environ 60% de la délinquance. Pour leur part, les milieux moyens supérieurs et aisés (soit 63% de la population sondée) produisent environ 40% de la criminalité [2].

      Et finalement, ce qui vaut pour les différences de statuts socio-économiques vaut également pour le niveau de formation. C’est ainsi que la moitié de notre population est de niveau de formation « modeste » (primaire, secondaire, école professionnelle, apprentissage), alors que ce même niveau de formation se retrouve pour quelque 68% de personnes en détention [3].
      III. Modèle multivarié

      Ce que nous avons présenté dans les deux sections précédentes permet de constater que le phénomène criminel est lié de manière bivariée à plusieurs facteurs. Mais cela ne nous avance pas beaucoup, puisque le crime proviendrait des grands, des étrangers, des jeunes, des hommes, des pauvres et/ou des plus modestement formés. A partir de là, chacun tirera ses conclusions, non pas sur la base de connaissances scientifiques, mais bien en fonction de sa tendance politique. En d’autres termes, ces corrélations bivariées ne nous disent pas grand chose – pour ne pas dire rien du tout – sur le phénomène criminel. Nous tenterons dès lors d’affiner l’analyse afin de rendre notre propos un peu plus scientifique.

      Si nous avons déjà vu que la taille en tant que telle n’influence en rien le crime mais est entièrement contenue dans la variable sexe, il nous reste encore à déterminer quel est le poids respectif de chacune des cinq variables restantes dans l’explication du phénomène criminel. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre l’ensemble des variables explicatives du crime relevées ci-dessus dans un même modèle (qui ne sera donc plus bivarié, mais multivarié), modèle qui nous permettra de déterminer laquelle de ces variables explique la plus grande partie du crime, puis la valeur explicative supplémentaire de chacune des autres variables introduites dans le modèle.

      En agissant de la sorte, on observe que la variable numéro un dans l’explication de la criminalité est le sexe. Le fait d’être un homme plutôt qu’une femme est donc l’élément le plus prédicteur de la commission d’une infraction [4]. En deuxième position on trouve l’âge ; ainsi, le fait d’être un jeune homme est plus criminogène que le fait d’appartenir à toute autre catégorie. En troisième position vient ensuite le niveau socio-économique et finalement le niveau de formation.

      En d’autres termes, le profil type du criminel est celui d’un homme, jeune, socio-économiquement défavorisé et de niveau de formation plutôt bas.

      Et alors la nationalité dans tout cela ? Eh bien la nationalité n’explique généralement aucune partie supplémentaire de la variance de la criminalité. En effet, la population migrante étant composée de manière surreprésentée de jeunes hommes défavorisés, la variable « nationalité » est comprise dans les autres et n’explique aucune part supplémentaire de la criminalité par rapport aux autres variables prises en considération ; ceci de manière identique à la taille qui est comprise dans le sexe dans l’exemple mentionné en introduction, les hommes étant – en moyenne – plus grands que les femmes.

      Ce qui vient d’être exposé permet par ailleurs de comprendre pourquoi le constat que les étrangers commettent davantage de crimes que les nationaux est un phénomène universel. En effet, la migration, de manière générale, est principalement une affaire de jeunes plutôt que de vieux et d’hommes plutôt que de femmes. Sachant que les jeunes hommes représentent justement la partie de la population la plus criminogène, il est donc logique que la population migrante soit plus criminogène que ceux qui ne bougent pas de leur lieu de naissance.

      Il est dès lors totalement erroné de comparer les étrangers aux nationaux, puisque l’on compare alors une population faite essentiellement de jeunes hommes à une population de nationaux vieillissants et composés des deux sexes à proportions à peu près égales. C’est ainsi que si l’on compare le taux de criminalité des étrangers à celui des nationaux du même sexe, de la même classe d’âge, de la même catégorie socio-économique et du même niveau de formation, la différence entre les nationaux et les étrangers disparaît.

      Il arrive néanmoins que la nationalité explique tout de même une petite partie de la criminalité ; ceci dans le cas très particulier de migrants provenant d’un pays en guerre. En effet, l’exemple violent fourni par un Etat en guerre a tendance à désinhiber les citoyens qui deviennent alors, eux aussi, plus violents et exportent ensuite cette caractéristique dans le pays d’accueil. Ce phénomène est connu en criminologie sous le nom de « ##Angbrutalisation ». Ainsi, il semblerait que, lorsque l’immigration provient d’un pays en guerre, les quatre premières variables (sexe, âge, statut socio-économique et niveau de formation) ne suffisent pas à expliquer toute la criminalité ; la nationalité entre alors aussi dans le modèle explicatif, en cinquième position. Au contraire, lorsque l’immigration provient de pays non en guerre, la nationalité n’explique rien de plus que ce qui est déjà expliqué par les quatre premières variables.

      Mentionnons encore que le phénomène de « brutalisation » que nous avons évoqué ci-dessus explique également pourquoi les Etats qui ont réintroduit la peine de mort aux Etats-Unis ont connu ensuite une augmentation de leur criminalité violente [5]… En effet, lorsque l’État procède lui-même à des exécutions capitales, il désinhibe les citoyens en les confortant dans l’idée que la violence est une manière adéquate de résoudre les conflits, augmentant ainsi le nombre de crimes violents. Le même effet de « brutalisation » permet probablement aussi de comprendre pourquoi, en Suisse, la punition ordinaire qu’infligent certains parents à leurs enfants lorsque ceux-ci font une bêtise est l’enfermement dans la chambre, alors qu’il s’agit – aux yeux de la loi pénale – d’une séquestration, passible d’une peine privative de liberté de cinq ans… Nous sommes donc tous brutalisés par nos systèmes étatiques respectifs que nous reproduisons ensuite, sans même nous en rendre compte, à plus petite échelle.
      IV. Considérations de politique criminelle

      Nous savons donc maintenant que les variables qui expliquent le phénomène criminel sont dans l’ordre :

      Le sexe ;
      L’âge ;
      Le niveau socio-économique ;
      Le niveau de formation ;
      La nationalité (parfois).

      La question qu’il reste à résoudre est de savoir comment cette connaissance peut être transposée en termes de mesures de prévention du crime. Si l’on prend les variables dans leur ordre d’importance explicative du phénomène criminel, on devrait envisager en premier lieu une politique de réduction de la masculinité… Il va néanmoins de soi que des politiques préconisant l’élimination des hommes ou l’encouragement de la natalité féminine contreviendraient non seulement à notre droit, mais seraient également fondamentalement contraires à notre sens de l’éthique. Les mêmes griefs peuvent d’ailleurs être avancés contre des politiques qui préconiseraient une élimination ou une ghettoïsation des jeunes. Quant à une politique de « dénatalisation », elle irait à l’encontre de l’intérêt de l’Etat à long terme.

      Notons néanmoins que, pour ce qui est de la variable sexe, la féminisation d’une société ne passe pas forcément par une féminisation physique, mais pourrait tout aussi bien être à caractère sociologique. Cela reviendrait donc à rejeter les valeurs généralement attribuées à la gent masculine (tel le machisme) et à favoriser des valeurs que la société attribue plus volontiers aux femmes (telles que la tendresse).

      En troisième lieu – donc après le sexe et l’âge –, il serait envisageable de songer à une prévention du crime passant par davantage d’égalité entre les habitants d’un pays et donc à éviter toute « société à deux vitesses ». Puis, en quatrième lieu, il s’agirait d’envisager une amélioration du niveau de formation des plus démunis et des moins bien formés.
      V. Conclusion

      Si l’on cherche véritablement à lutter contre le crime et que l’on désire investir dans les mesures qui ont le plus grand potentiel de succès, il est impératif de commencer par envisager une action sur les variables les plus explicatives de la criminalité. Sachant par ailleurs que l’action sur le sexe et sur l’âge est difficilement réalisable et surtout éthiquement douteuse, les actions les plus à même de combattre le phénomène criminel semblent manifestement être les actions sociale[6] et éducative.

      Comme le fait de s’attaquer à la taille des personnes, s’en prendre aux migrants consiste donc à se tromper de cible. Sans compter par ailleurs qu’il n’est pas certain qu’une politique d’élimination des étrangers soit vraiment plus éthique qu’une politique d’élimination des hommes ou des jeunes…
      [1] Pour des données plus précises, nous renvoyons le lecteur au site internet de l’Office fédéral de la statistique, rubrique 19 – Criminalité, droit pénal. Cela vaut d’ailleurs pour toutes les données chiffrées contenues dans le présent texte, à l’exception de celles pour lesquelles une autre source est indiquée.
      [2] Sources : sondages suisses de délinquance autoreportée, de victimisation et de sentencing.
      [3] Sources : sondages suisses et statistiques pénitentiaires américaines. Il n’existe pas en Suisse de données sur le niveau de formation des personnes condamnées et/ou incarcérées.
      [4] Cela n’implique évidemment pas que tous les hommes commettent des crimes et que les femmes n’en commettraient jamais, mais simplement que, parmi les criminels, il y a une forte surreprésentation masculine.
      [5] Dans ce contexte, l’hypothèse de la « brutalisation » a par exemple été vérifiée dans l’Etat d’Oklahoma par W. C. Bailey, « Deterrence, Brutalization, and the Death Penalty : Another Examination of Oklahoma’s Return to Capital Punishment », Criminology, vol. 36, 1998, pp. 711ss.
      [6] Dont font d’ailleurs partie les politiques d’intégration des étrangers.

      https://asile.ch/prejuge/criminalite/1-le-point-de-vue-dun-criminologue

      #préjugés #variables #sexe #âge #niveau_socio-économique #niveau_de_formation #nationalité #André_Kuhn

  • #Gaza, #inventaire d’un #patrimoine bombardé

    Par son extrême densité de population et de bâti, le territoire de Gaza (365 km2) vit depuis l’attaque meurtrière et la prise d’otages par le Hamas d’octobre 2023 un niveau de #destruction exceptionnel. Du fait des bombardements méthodiques de Gaza par les Israéliens et des opérations terrestres, le nombre de victimes, tués, blessés, sinistrés, ne cesse d’augmenter et le patrimoine architectural et historique d’être partiellement ou totalement démoli.

    Gaza, terre d’histoire, de sites philistins, hellénistiques, romains, islamiques, ottomans, mandataires, est aujourd’hui en voie de destruction.

    En tant qu’historien.ne.s, archéologues, politistes, géographes, sociologues, spécialistes des conflits et des traces de guerre, il nous a semblé urgent de mettre à profit notre expertise pour faire l’inventaire de ces destructions. Il en va aussi de notre responsabilité.

    Quelle est l’histoire de chacun de ces #lieux ? Quand et dans quelles proportions ont-ils été atteints ? Comment préparer au mieux leur #restauration, ou conserver leur #mémoire ?

    En nous fondant sur les listes fournies par l’UNESCO et l’ICOMOS (International Council on Monuments and Sites), en actualisant ces données et en travaillant en collaboration avec d’autres projets en cours (ex : Programme Intiqal de 1ère urgence internationale), nous souhaitons proposer aussi bien à la communauté scientifique qu’à un large public un inventaire de chacun de ces sites aujourd’hui détruits ou endommagés.

    Mais au-delà de dresser une simple liste de noms de sites, il s’agit ici de rappeler combien la préservation de ce patrimoine est essentielle à l’avenir de la #Palestine.

    https://gazahistoire.hypotheses.org/author/texturesdutemps

    ping @reka

  • Flink : Neustart ohne Betriebsrat
    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1187757.union-busting-flink-neustart-ohne-betriebsrat.html

    23.12.2024 von Moritz Aschemeyer - Ein Jahr nach Schließung plant Lieferdienst Wiedereröffnung von Freiburger Standort.

    Im Freiburger Straßenverkehr dürften bald wieder vermehrt Radkurier*innen mit pinken Regenjacken und Transportrucksäcken zu sehen sein. Grund dafür ist die Wiedereröffnung der Filiale des Kurierdienstes Flink in der Innenstadt. Der Lieferdienst, der Lebensmittel und andere Supermarktartikel anbietet, hatte im Oktober 2023 unvermittelt den Betrieb in der Stadt eingestellt und den etwa 60 Beschäftigten betriebsbedingt gekündigt. Flink begründete den Schritt vor Gericht mit stagnierenden Auftragszahlen und hohen Raummieten. Für den bis 2026 laufenden Gewerbemietvertrag bemühe man sich um eine Nachmiete – dies war offenbar vergeblich.

    Die nun anstehende Wiedereröffnung am alten Standort stößt bei einigen ehemaligen Beschäftigten auf wenig Begeisterung. »Als ich durch Freunde auf eine Werbekampagne zur Wiedereröffnung aufmerksam wurde, war ich schon überrascht. Vor allem aber bin ich wütend«, sagt Aenne Wagner zu »nd«. Die Studentin arbeitete bis zur Schließung bei Flink. »Da versucht man, Mitbestimmung im Betrieb zu etablieren, wird gekündigt, und ein Jahr später scheint es wirtschaftlich doch nicht so schlimm gewesen zu sein.«

    Flink hat sich auf die schnelle Lieferung von Lebensmitteln und Alltagsprodukten spezialisiert. Das Unternehmen wurde im Jahr 2020 als Start-up gegründet und entwickelte sich zu einem der führenden Anbieter im Bereich des sogenannten Quick-Commerce, wobei die Zustellung innerhalb von zehn Minuten erfolgen soll.
    Betriebsrat durch Schließung hinfällig

    Wagner hatte gemeinsam mit einigen Kolleg*innen die Gründung eines Betriebsrates initiiert, der am 16. Oktober 2023 gewählt werden sollte. Die Wahl wurde durch die Standortschließung drei Tage vorher hinfällig. Die geschassten Kurier*innen vermuteten die Verhinderung einer Betriebsratsgründung als eigentlichen Grund der Schließung und reichten Kündigungsschutzklagen ein, bei denen sie sich unter anderem auf vermeintliche Aussagen regionaler Manager*innen zur Profitabilität des Standorts und kurz zuvor erfolgte Umbauten beriefen. Die Behinderung von Betriebsratswahlen ist nach dem geltenden Betriebsverfassungsgesetz strafbar.

    Das Arbeitsgericht Freiburg wies die Klagen jedoch als nicht stichhaltig genug zurück und ließ das Unternehmen gewähren. Es habe ein strukturelles Informationsungleichgewicht gegeben. »Ohne Einblick in die internen Prozesse war es unmöglich, die Missbräuchlichkeit der Schließung zu beweisen«, so Wagner. Deswegen habe man auch auf eine Berufung verzichtet. Wagner fordert rechtliche Nachbesserungen zum Schutz von Betriebsratswahlen. »Vorstellbar wäre etwa eine gesetzliche Vermutung, die eine missbräuchliche Betriebsschließung ab Beginn einer Betriebsratsgründung annimmt und so die Beweislast umkehrt.«

    Bei der wiedereröffneten Niederlassung haben sich Wagner und mehrere ehemalige Kolleg*innen beworben – vergeblich, wie sie sagen. Eine Weiterbeschäftigung an einem anderen Standort war nach der Schließung nicht erstreitbar, da Flink einzelne Betriebe ausgründete.
    Unternehmen mit schlechtem Ruf

    Dass Mitbestimmungsorgane bei dem Lieferdienst keinen leichten Stand haben, hatte auch eine Auseinandersetzung in Berlin gezeigt. Ein dortiger Wahlvorstand hatte sich im Herbst 2022 aufgelöst, nachdem die Geschäftsführung gegen dessen Zustandekommen geklagt hatte. Bis heute besteht bei Flink kein Betriebsrat, sondern lediglich sogenannte »Ops Committees« – diese vom Unternehmen initiierten freiwilligen Mitarbeiter*innenvertretungen stehen unter anderem wegen fehlender arbeitsrechtlicher Grundlage in der Kritik. Auch auf dem Bewertungsportal »Kununu« schneidet das Unternehmen unterdurchschnittlich ab. Es wird vor allem für seinen schlechten Umgang mit Beschäftigten kritisiert und eine hohe Arbeitsbelastung bemängelt.

    Eine nd-Anfrage zur Wiedereröffnung des Freiburger Standorts ließ Flink bis Redaktionsschluss unbeantwortet. Gegenüber dem Online-Magazin »Perspektive« hatte das Start-up hingegen erklärt, durch eine in diesem Jahr geschlossene Partnerschaft mit den Lieferdiensten Rewe Express und Lieferando sehe man die Möglichkeit, in Freiburg »langfristig und nachhaltig ertragreich« zu operieren.

    Der Lieferdienstmarkt war lange Zeit stark umkämpft. Doch nachdem Konkurrent Getir und mit ihm Gorillas sich im Mai vom europäischen Markt zurückgezogen hatten, konnte Flink seine Marktposition ausbauen. Noch schreibt das Unternehmen keine schwarzen Zahlen, aber trotz schwieriger Marktbedingungen hat der Lieferdienst in einer Finanzierungsrunde dieses Jahr 150 Millionen Dollar an Land ziehen können.

    #Deutschland #Lieferdienste #Arbeit #Ausbeutung #Betriebsrat

  • #Régularisation des migrants en #Espagne : ce que contient la nouvelle loi

    La réforme de la loi Immigration, qui vise la régularisation de centaines de milliers de sans-papiers en Espagne, a été publiée au journal officiel mercredi. Quelles en sont les principales mesures ? InfoMigrants fait le point.

    Au lendemain de son adoption par le gouvernement, la réforme visant à faciliter la régularisation de centaines de milliers de migrants a été publiée dans le bulletin officiel (BOE), équivalent espagnol du journal officiel, mercredi 20 novembre. D’après la ministre de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations Elma Saiz, elle entrera en vigueur sous forme d’arrêté royal le 20 mai 2025.

    Objectif affiché par le gouvernement avec cette réforme : simplifier les procédures d’obtention des permis de séjour et de travail, pour une meilleure intégration des migrants dans la société.

    Voici les principaux points dévoilés dans le journal officiel :

    Du nouveau dans les différents #titres_de_séjour « racines »

    En Espagne, il existe des permis de séjour spécifiques appelés « #arraigos », ou « #racines » en français. Ils sont destinés à des personnes en situation irrégulière, qui peuvent justifier de leur #enracinement dans la société espagnole pour régulariser leur situation. Fin 2023, plus de 210 000 personnes disposaient d’un titre racine en Espagne, 85 000 de plus qu’en 2022.

    « Racine de la deuxième chance »

    C’est un nouveau type de titre « racine » créé par la réforme. Il permet aux personnes qui disposaient d’une autorisation de séjour depuis deux ans, mais dont la validité a expiré et qui n’ont pas pu renouveler cette autorisation, de demander de nouveau un titre de séjour.

    Pour y prétendre, il faut pouvoir justifier de deux ans de #résidence en Espagne.

    « Racine socio-formatif »

    Il remplace le titre « pour la formation », créé en 2022. Pour l’obtenir, il faut se former à un métier en manque de main-d’œuvre, mais le demandeur peut désormais exercer un emploi dès le début de sa formation.

    Deux ans après sa mise en œuvre, ce permis de séjour n’a pas rempli toutes ses promesses. « La loi a servi à régulariser la situation de nombreuses personnes, mais à très court terme, avait réagi cet été Ahmed Khalifa, président de l’association marocaine pour l’intégration des migrants en Espagne. Et la suite du processus a conduit à des irrégularités, car beaucoup de personnes ne pouvaient pas satisfaire les conditions demandées ».

    « Il faut permettre aux exilés de travailler tout en suivant la #formation », avait déclaré à la presse Jorge Marín, de la Confédération espagnole des organisations professionnelles (CEOE). C’est désormais chose faite avec la réforme de la loi.

    « Racine socioprofessionnel »

    Appelé auparavant « #arraigo_laboral », ce nouveau titre racine réduit le nombre d’heures travaillées exigées pour obtenir le permis, de 30 à 20 heures. Il nécessite lui aussi deux ans de résidence en Espagne.

    « Racine sociale »

    Ce titre exige deux ans de résidence en Espagne contre trois auparavant. Il faut en revanche toujours prouver l’existence de #liens_familiaux avec d’autres résidents légaux dans le pays, et son #intégration à la société espagnole.

    Ce permis racine n’exige pas la présentation d’un #contrat_de_travail, mais le requérant doit prouver par d’autres moyens qu’il dispose de « #moyens_économiques ».

    « Racine familiale »

    Jusqu’à présent, ce titre racine concernait seulement les parents et les enfants des citoyens de nationalité espagnole. Ce n’est plus le cas : il est désormais réservé aux parents d’enfants mineurs et aux aidants de personnes handicapées, originaires de pays extra européens.

    Quelques aménagements pour les #visas

    Les visas disponibles en Espagne restent : le visa de court séjour, de longue durée, de résidence, de transit aéroportuaire, de caractère extraordinaire, et enfin le visa pour la recherche d’emploi.

    Désormais, tous ces visas ont une durée de validité d’un an, renouvelables pour quatre. « Cela permettra d’éviter des situations d’irrégularité inattendues », avance El Mundo.

    À noter également, il ne sera plus nécessaire de quitter le pays pour obtenir un titre de résidence de longue durée, après avoir eu un permis de séjour temporaire.

    Des solutions pour les demandeurs d’asile #déboutés

    La nouvelle loi intègre aussi une régularisation temporaire pour les demandeurs d’asile déboutés. Ces derniers pourront en effet faire une demande pour le titre racine de leur choix. Ils devront pour cela prouver six mois de présence sur le sol espagnol.

    Les personnes concernées ont un an, à partir de la notification du refus, pour présenter une demande de titre racine.

    Assouplissement du #regroupement_familial

    Les enfants de moins de 26 ans - contre 21 sous l’ancienne loi - peuvent prétendre au regroupement familial. Les couples « non officiels » aux yeux des autorités, qui ne sont pas mariés par exemple, peuvent également bénéficier de ce titre de séjour. Ils doivent cependant pouvoir « prouver une relation affective », détaille encore le journal.

    La réunification des enfants et des parents victimes de traite ou de violence sexuelle est également facilitée par la nouvelle loi.

    Plus de protection pour les #travailleurs_saisonniers

    La nouvelle autorisation de séjour pour les travailleurs #saisonniers renforce leurs droits. Elle exige désormais que chaque travailleur soit notifié par écrit et dans sa langue, de ses droits et de ses futures conditions de travail. Le permis inclut également la possibilité de changer d’employeur en cas d’abus, ou d’autres causes ayant empêché le détenteur de travailler, comme l’arrêt d’une récolte dans une exploitation.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61342/regularisation-des-migrants-en-espagne--ce-que-contient-la-nouvelle-lo
    #loi #sans-papiers #migrations #travail

    ping @karine4

    • En Espagne, le gouvernement souhaite régulariser 900 000 sans-papiers en trois ans

      À contrepied de ses voisins européens qui durcissent leur politique migratoire, l’Espagne a adopté le 19 novembre une réforme pour faciliter la régularisation des travailleurs étrangers en situation irrégulière. Le texte répond avant tout aux besoins économiques du pays.

      Dans la petite pièce transformée en salle de classe, sept élèves observent, l’air concentré, Roberto Llerena distribuer le polycopié du jour. « J’espère que vous avez eu le temps de revoir le vocabulaire d’anglais chez vous », claironne-t-il. Chaque semaine, ce professeur enseigne à des femmes, pour la plupart sans-papiers, les bases du métier de réceptionniste au sein de la Fondation Madrina. La structure aide principalement de jeunes mères en situation irrégulière ou d’exclusion sociale. Elle leur fournit de l’aide alimentaire, une prise en charge médicale, mais aussi un accompagnement professionnel.

      Depuis bientôt un mois, les apprenties redoublent d’efforts : la réforme du règlement sur l’immigration leur a redonné espoir. « Quand j’en ai entendu parler, ça a vraiment été une bonne nouvelle » confie Chavelys, un sourire timide aux lèvres. Cette colombienne, arrivée il y a neuf mois en Espagne avec son mari et son bébé, souhaite travailler au plus vite. « Je vais pouvoir solliciter un permis de travail plus rapidement : au lieu de trois ans, j’aurai juste deux ans à attendre ». De l’autre côté de la table, Mabel, elle aussi originaire de Colombie, renchérit : « Quand tu n’as pas de papier, on te ferme la porte dans beaucoup d’endroits (…) Énormément de monde va bénéficier de la réforme. »

      Maintenir « le niveau de vie » de l’Espagne d’ici 2050

      Approuvée fin novembre par le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, cette réforme a pour objectif d’accélérer l’obtention des permis de séjour et de flexibiliser leurs conditions d’attribution. Elle pourrait permettre la régularisation de 300 000 travailleurs sans-papiers par an d’ici 2027. Une main d’œuvre indispensable pour maintenir « le niveau de vie » de l’Espagne d’ici 2050, selon le gouvernement. Le pays est touché par le vieillissement démographique, et son taux de natalité est parmi les plus bas d’Europe.

      Les régularisations devraient bénéficier à plusieurs secteurs économiques en tension, comme ceux de la construction, de l’agriculture, de l’hôtellerie ou de la restauration. Les étrangers y représentent déjà jusqu’à la moitié des effectifs. Fran de las Heras, propriétaire d’un restaurant dans le centre de Madrid, ne cache pas sa joie. Pour ce professionnel, la réforme était indispensable. S’il peine à recruter serveurs et cuisiniers, les candidats, eux, ne manquent pas. « Parfois, jusqu’à cinq personnes par jour viennent me demander du travail », avoue-t-il en faisant briller les verres à vin suspendus au-dessus du bar. « J’aimerais les employer, car elles sont très compétentes, mais elles n’ont pas de papiers et ne peuvent donc pas travailler. »

      Beaucoup d’établissements sont dans la même situation. D’après la dernière enquête de la principale association hôtelière espagnole, plus de 60 % des restaurateurs auraient du mal à recruter. « J’espère que cette réforme va équilibrer l’offre et la demande, et que tout ira mieux » observe Fran.

      Une vision « plus humaine » de la migration

      La réforme répond à un impératif économique, mais pas seulement. Pour Elma Saiz, la ministre de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, à l’origine de cette réforme, le texte a aussi une portée « humaniste ». « Nous sommes conscients de l’importance des liens familiaux, et nous avons pour cela assoupli les conditions nécessaires au regroupement familial », souligne la ministre socialiste qui s’exprime aussi bien en espagnol qu’en français.

      Avec cette réforme, les couples n’auront plus besoin d’être mariés pour solliciter le regroupement familial, tant qu’ils peuvent prouver leur relation « intime ». L’âge limite des enfants pour être éligible à ce motif d’immigration sera quant à lui porté à 26 ans — contre 21 ans actuellement et 18 ans en France.

      Pour Elma Saiz, ce nouveau règlement sur l’immigration est « nécessaire », mais aussi bénéfique à l’ensemble de la société. Pour appuyer son propos, elle cite régulièrement la formule lancée par le Premier ministre Pedro Sanchez à la tribune du Congrès des députés le 9 octobre : « L’Espagne doit choisir : être un pays ouvert et prospère ou un pays fermé et pauvre. Nous avons choisi la première option ».

      Avec l’adoption de cette loi, l’Espagne devient, selon la ministre socialiste, « le phare de l’Europe » et l’ambassadrice d’une « politique migratoire qui met au centre les droits humains ». Un défi de taille pour le pays. Il est l’une des principales portes d’entrée des migrants en Europe. Depuis début janvier, presque 57 000 personnes y sont entrées illégalement, principalement en empruntant la dangereuse route des îles Canaries. C’est 13 % de plus que l’année dernière.

      Cette politique migratoire « humanitaire et responsable », n’est pas du goût de toutes les formations politiques. « Vous êtes en train de prendre des décisions, Madame la ministre, très dangereuses », a chargé le 27 novembre la députée du parti d’extrême droite VOX, Rocio de Meer, devant le Parlement : « elles vont transformer notre nation, et pourraient l’anéantir à long terme ». La très conservatrice andalouse a dénoncé « l’effet d’appel » que la réforme allait provoquer. VOX a présenté une motion de censure pour abroger le texte. Elle a été rejetée grâce aux votes de la gauche, de l’extrême gauche et de plusieurs partis indépendantistes. La droite s’est quant à elle abstenue.
      Les demandeurs d’asile, « perdants » de la réforme

      Pour les associations d’aide aux migrants, la réforme a aussi des zones d’ombre. Selon Elena Muñoz, avocate et spécialiste du droit d’asile, si elle bénéficiera à de nombreux travailleurs étrangers, étudiants et familles, elle va néanmoins porter préjudice aux plus de 190 000 demandeurs d’asile en attente de traitement de leur dossier.

      Auparavant, les migrants dont la demande d’asile était refusée pouvaient immédiatement solliciter un autre type de permis de séjour en prouvant qu’ils avaient vécu deux ans ans sur le territoire espagnol. Avec la réforme, le temps passé par les migrants en Espagne durant le traitement de leur demande d’asile — environ deux ans — ne sera plus pris en compte. S’ils sont déboutés, les compteurs seront remis à zéro : ils devront passer deux ans supplémentaires en situation irrégulière avant de pouvoir solliciter une autorisation de séjour.

      Une injustice pour Elena Muñoz. Cette professionnelle qui travaille depuis 17 ans au sein de la commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR) craint que le texte ne décourage des personnes qui pourraient bénéficier du droit d’asile, à se lancer dans la procédure. « Pour moi, le gouvernement tente de décourager les migrants de bénéficier d’une protection internationale, par crainte qu’ils n’utilisent ce motif pour tenter de se régulariser », tacle-t-elle. D’après la ministre Elma Saiz, cette crainte est infondée : « Il est très important que les demandeurs d’asile aient accès à la protection internationale, et la réforme en offre toutes les garanties » rassure-t-elle.

      Alors que la réforme entrera en vigueur le 20 mai prochain, l’immigration s’est imposée ces dernières années comme l’un des principaux sujets de débat dans la société espagnole. D’après la dernière enquête du centre d’investigation sociologique publiée en novembre, elle serait considérée comme un problème par presque 20 % des personnes interrogées. Une inquiétude grandissante des citoyens, qui ne décourage cependant pas Pedro Sánchez. « Nous, les Espagnols, sommes les enfants de la migration. Nous ne serons pas les parents de la xénophobie. Faisons une politique migratoire dont nos aînés peuvent être fiers. Et faisons une politique migratoire qui garantit l’avenir de leurs petits-enfants. » a conclu le 9 octobre le Premier ministre devant le Parlement.

      https://www.france24.com/fr/europe/20241221-en-espagne-le-gouvernement-souhaite-r%C3%A9gulariser-900-000-sans

  • Appel à don pour une propriété collective ! [La Chapelle, Toulouse]

    Depuis 1993, au plein centre-ville de Toulouse, La Chapelle participe à l’expérimentation sociale et politique par le biais de spectacles, assemblées populaires, résidences artistiques, conférences, relais des luttes… Aujourd’hui, les lieux (son église, son jardin et son presbytère) sont en phase de rachat collectif par ses usager-es.

    [...]
    Pourquoi maintenant acheter La Chapelle ?

    En 2018, l’association a signé un bail emphytéotique qui lui donne les droits et les devoirs d’un propriétaire pendant 40 ans. Elle a également obtenu de la Mairie une promesse de vente de La Chapelle au prix de 100 000 €. Cette possibilité de pérenniser un lieu si vaste, idéalement situé au centre-ville de Toulouse, au bénéfice de tant de collectifs et d’associations, est une chance inouïe. Alors, nous nous projetons au-delà du bail emphytéotique, au-delà de notre seul collectif… et nous faisons le vœu que ce lieu si cher à tous et toutes devienne la propriété de tous et toutes via le système de la propriété d’usage.

    La propriété d’usage collective, c’est quoi ?

    L’objectif principal de la propriété d’usage telle que nous l’envisageons est de soustraire définitivement la Chapelle à la spéculation immobilière. Ce n’est donc pas seulement devenir propriétaire de la Chapelle, mais s’assurer qu’elle ne puisse plus être revendue, ni transformée en une salle de spectacle apolitique.

    L’association La Chapelle deviendra propriétaire du lieu. Elle aura pour seuls membres 4 associations : les 3 associations usagères régulières du lieu (l’Atelier Idéal, le Kiosk et la Dérive Jubilatoire) ainsi qu’une dernière association qui regroupera les membres de soutien.
    Cette dernière association pourra ainsi jouer un rôle de médiation et de contre-pouvoir en cas de conflit au sein du lieu qui risquerait de déboucher sur une vente ou une dénaturation du projet.

    [...]

    La Chapelle est une association reconnue d’intérêt général.
    En conséquence, les #dons faits à la Chapelle ouvrent droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66% du montant versé, dans la limite de 20 % du revenu imposable (mais lorsque le montant de vos dons dépasse cette limite, l’excédent est reporté sur les cinq années suivantes et ouvre droit à la réduction d’impôt dans les mêmes conditions).
    Tout cela est expliqué très clairement sur cette page du site du ministère de l’économie.
    Donc, un don de 100 € ne coûte en réalité que 33 € à une personne imposable et un don de 1000 € seulement 333 €.


    Campagne de financement
    https://lachapelletoulouse.com/financement

    Ben oui, pourquoi n’auraient-ils comme tant d’autres kasbarrer ?

    #propriété_d'usage #Toulouse #La_Chapelle #lieux_collectifs

  • #JO 2024 : des associations dressent le #bilan du « #nettoyage_social », avec 19 500 personnes expulsées

    Au moins 260 #lieux_de_vie_informels ont été évacués en #Ile-de-France entre avril 2023 et septembre 2024, selon un bilan dressé ce lundi 4 novembre par le collectif associatif Le Revers de la médaille.

    La pauvreté invisibilisée. Dans un #rapport publié ce lundi 4 novembre, le collectif Le Revers de la médaille dresse le bilan du « nettoyage social » organisé pour les Jeux olympiques de Paris (https://lereversdelamedaille.fr). Entre le 26 avril 2023 et le 30 septembre 2024, ce sont en effet 260 #lieux_informels (#campements, #bidonvilles, #squats…) qui ont été évacués en région parisienne. Sur cette même période, au moins 19 526 personnes ont été expulsées de leur lieu de vie, soit une augmentation de 33 % par rapport à la période 2021-2022 (13 124) et quasi stable par rapport à 2022-2023 (19 777), ajoute ce collectif qui compte une centaine d’associations.

    Le nombre de mineurs expulsés a « particulièrement augmenté » : ils sont au moins 4 550 à avoir été forcés de quitter leur lieu de vie informel, soit trois fois plus que sur la période 2021-2022 (1 527), et près de deux fois plus que sur la période 2022-2023 (2 637).

    « On aura eu une année exceptionnellement excluante pour les personnes les plus fragiles dans la région Ile-de-France », synthétise Paul Alauzy, coordinateur de Médecins du Monde et porte-parole du collectif, qui estime que le « nettoyage social » restera comme une « tache indélébile sur la vitrine » des JO 2024.

    En vue des prochaines éditions des Jeux, les associations préconisent entre autres « la consultation systématique des populations hôtes, l’accès à une information équilibrée, libre et de qualité, l’organisation bien plus en amont des Jeux de consultations ouvertes avec les acteurs de la société civile », suggérant la solution de d’organiser chaque édition des Jeux au même endroit, ce qui pourrait « répondre à de nombreux problèmes, qu’il s’agisse du nettoyage social, de la gentrification et des facteurs écologiques ».

    https://www.liberation.fr/societe/jo-2024-des-associations-dressent-le-bilan-du-nettoyage-social-avec-19-50
    #expulsions #jeux_olympiques #Paris #pauvreté #invisibilisation

  • Un train pour la Suisse

    Un parcours mythique à travers la Suisse, deux voyages et entre eux, 150 années et des différences par milliers.

    En juin 1863, une jeune femme anglaise nommée Jemima entreprend le voyage d’une vie pour découvrir la Suisse. Le guide n’est autre que Thomas Cook, inventeur du voyage organisé à cette occasion.

    Plus d’un siècle et demi plus tard, l’écrivain voyageur Diccon Bewes décide de s’aventurer sur leurs traces et de redécouvrir ce qu’ils ont vu. S’aidant du carnet de voyage retrouvé de la jeune femme, il parle de la Suisse d’hier et d’aujourd’hui, des différentes manières de voyager et de ce que le voyage a changé en Jemima et en lui.

    https://mobile.payot.ch/Detail/un_train_pour_la_suisse-diccon_bewes-9782940481101

    Quelques citations :

    « Voici l’un des premiers facteurs de succès des tours organisés par Thomas Cook : les femmes célibataires pouvaient voyager avec un groupe sans craindre pour leur sécurité ou leur réputation »

    (p.24)

    Thomas Cook « apprécie la facilité avec laquelle on voyage dans le ’pays des libertés’ » :

    « Il n’y a pas de passeports, pas de bureaux de douane, pas de péages, pas de gendarmes ; aucune de ces ridicules restrictions visant à protéger les gens de tous les dangers qu’ils peuvent encourir, et qui sont si ennuyeuses en France et en Allemagne »

    (p.63)

    « L’ouvrage The smell of the Continent , au titre tout à fait pertinent, évoque de manière distrayante les voyages et déplacements des Anglais en Europe après la chute de Napoléon, et consacre toute une partie au thème des #toilettes. Il révèle par exemple que de nombreux hôtels avaient une chambre portant le numéro 00 ou 000 : des toilettes communes et, par conséquent, assez dégoûtantes. Certains gérants d’hôtel commencèrent à installer des water closet (ou WC, un terme toujours utilisé dans toute l’Europe et particulièrement en Suisse, où il dépasse la barrière des langues), après y avoir été ’poussés par les plaintes constantes de la clientèle anglaise’, bien que ces toilettes n’aient pas l’air engageantes, en témoigne une critique cinglante datant de 1863 : ’Dans un #hôtel de, disons 60 chambres, il n’était pas inhabituel de ne trouver que quatre WC qui, dans certains cas, était dégoûtants ou ne fonctionnaient pas, tout simplement.’ »

    (p.98)

    « Le gouvernement suisse prit une décision capitale : il commissionna un rapport indépendant sur l’avenir du système de transports suisse, non seulement dans le but d’apporter une solution pratique à un problème politique, mais aussi pour trouver le moyen de faire évoluer l’#économie par le biais de l’unification nationale »

    (p.150)

    Sur le « #lieu_d'origine » (#Heimatort en allemand) en Suisse, et qui est noté sur chaque carte d’identité/passeport suisse :

    « Jusqu’en 2012, la commune était responsable de votre bien-être, même si vous n’y aviez jamais habité, elle devait vous venir en aide si besoin ; aujourd’hui, cette responsabilité revient à la commune de résidence »

    (p.203)

    Sur le #drapeau suisse :

    « Seuls les Suisses pouvaient délibérer pendant des années [de 1847 à 1889] sur un aussi petit détail que les dimensions d’une croix. Pourtant, il aura fallu une décision du Parlement pour régler le différend, spécifiant qu’une croix suisse devait avoir des bras d’égale longueur, mais un sixième plus long que large »

    (p.215)

    Sur Interlaken :

    « En 1870, 244 attelages de chevaux (dont 35 omnibus) effectuaient le court trajet [du port sur le lac de Thoune] jusqu’à Interlaken. La seule alternative à ce mode de transport consistait à longer à pied la même route, c’est-à-dire affronter la tempête de sable générée par les calèches et ’patauger jusqu’aux chevilles dans les excréments de chevaux’. »

    (p.223)

    Ce que apparemment John Ruskin pensait des Suisses :

    « On leur prêtait les traits de héros romantiques ou d’ignobles mercenaires ; en réalité, ils n’étaient ni héroïques ni vils, mais sincères, obstinés, un entêtement que l’on a d’ailleurs pu observer à plusieurs occasions ; fiers, sans qu’ils laissent pour autant leur fierté les entraîner dans des querelles légères ou inutiles ; vous ne trouverez chez eux ni passion ni humour fin, juste une capacité de discernement infaillible et une droiture constante. On ne peut les persuader d’accomplir leurs obligations, mais ils les connaissent ; ils n’expriment pas verbalement leur amitié, mais ne vous font jamais défaut quand vous êtes dans le besoin. »

    (pp. 257-258)

    « Quand on pense que les hommes découpaient 100 tonnes de #glace par jour sur la langue de ce #glacier [mer de glace sous le mont Blanc] et les transportaient jusqu’à Interlaken pour les vendre à des clients situés à Paris ou à Vienne ; un marché qui n’a pas survécu à la Première Guerre mondiale et à l’invention de la glace artificielle »

    (p.275)

    « Depuis le #col_de_Brünig, la route descend tout le temps jusqu’à #Lucerne, passant devant une enfilade de petits lacs. Le premier, le #lac_de_Lungern, était autrefois beaucoup plus grand, mais une solution bien inspirée pour pallier au manque de terres arables et aux vagues d’émigrations rurales, fit baisser le niveau d’eau de 18 mètres. Après cinquante ans de travaux et de discussion (qui divisa les habitants de #Lungern en deux camps : ’les Mouillés’ et ’les Secs’), un tunnel de 420 m vit le jour pour déplacer des milliers de litres d’eau et libérer ainsi des acres de terrains. Il y eut quelques effets secondaires imprévus, comme des glissements de terrain, mais le village gagna ainsi des terres agricoles dans une région demeurée sinon inhospitalière. »

    (p.302)

    Sur le monument du Lion de Lucerne :

    « Selon le consensus général, il s’agit d’un hommage à la lutte des Suisses pour leur indépendance. Si seulement... Tout poignant et majestueux qu’il soit, le monument du Lion est dédié à des hommes qui se sont vendus pour de l’argent et à des républicains morts pour un monarque autocrate. Il rappelle le courage et l’honneur sacrifiés au nom d’une cause perdue et de l’appât du gain, et c’en est d’autant plus triste »

    (p.311).

    « En 1977, le gouvernement helvétique a proposé une nouvelle loi sur l’#heure_d'été, qui prévoyait que la Suisse ferait comme les autres pays européens, en particulier ses voisins comme la France et l’Italie, et passerait à l’heure d’été entre mars et octobre. Les fermiers n’ont pas apprécié (ou du moins leurs vaches) et ils exigèrent un référendum sur la question. Ce furent les vaches qui eurent le dernier mot : en mai 1978, les Suisses votèrent contre l’instauration de l’heure d’été. »

    (pp.336-337)

    « Genève avait été la capitale de l’#horlogerie suisse jusqu’au milieu des années 1600, grâce à Calvin qui avait banni la #bijouterie, obligeant ainsi les artisans de la ville à se tourner vers une nouvelle profession. »

    (p.344)

    « A l’époque où Cook est venu, #Neuchâtel n’était pas suisse depuis longtemps. Célèbre, d’après ce qu’on dit, pour abriter des gens qui y parlaient le plus beau français de Suisse, Neuchâtel était autrefois une anomalie politique, parce qu’elle faisait partie de la Prusse. Pendant des années, elle fut à la fois un canton au sein de la Confédération suisse et une principauté appartenant à la Prusse, une configuration bizarre née de l’enchevêtrement qu’était l’Europe des siècles passés. A la mort de Marie d’Orléans, la princesse de Neuchâtel, en 1707, le peuple dut élire un nouveau souverain parmi les nombreux prétendants au trône. Il choisit Frédéric Ier de Prusse, parce que, pour lui, il était plus important d’être protestant que de parler français. Napoléon prit brièvement le contrôle du canton, avant que celui-ci redevienne une principauté prusienne en 1815, même si Neuchâtel était alors devenu le 21ème canton de Suisse.
    Cette situation helvético-prusienne perdura jusqu’en 1848, à la suite d’une révolte sans effusion de sang, survenue à Neuchâtel, qui donna lieu à une nouvelle république. »

    (pp.346-347)

    « Le #chemin_de_fer a réuni la Suisse en un #marché_unique, psychologiquement et économiquement. Les produits pouvaient à présent parvenir à leurs consommateurs rapidement et à moindre coût, qu’il s’agisse de montres pour l’étranger ou de carottes pour les citadins. Or, c’est le tourisme qui a permis de financer les #voies_ferrées. En dehors des plaines densément peuplées, seules quelques lignes auraient été viables sans les revenus issus du tourisme »

    (p.356)

    « Dès le début, le tourisme a mis de l’huile dans les rouages des trains, et ceux-ci ont assuré l’unité de la Suisse. Ainsi s’amorçait un cercle vertueux : les touristes assuraient la rentabilité des voies ferrées et finançaient de nouvelles lignes, ce qui amenait de nouveaux touristes, ce qui permettait à son tour de lever de nouveaux fonds pour construire de nouvelles lignes, tout en faisant bénéficier l’économie tout entière de l’amélioration des transports et de l’extension des marchés »

    (p.357)

    #livre #Suisse #train #Thomas_Cook #tourisme_de_masse #tourisme #Junior_United_Alpine_Club #guides_de_voyage #John_Murray #Genève #Calvin #Jean_Calvin #Henri_Dunant #Croix-Rouge #Chamonix #mont_Blanc #Henri_Gaze #Louis_Favre #Gothard #iode #Röstigraben #Porrentruy #Interlaken #Trümmelbach #vallée_de_Lauterbrunner #Wengeralp #Kleine_Scheidegg #Jungfraujoch #John_Ruskin #neutralité #mercenaires #Lion_de_Lucerne #Guillaume_Tell #Kulm #histoire #économie

  • Übergriffig gegen Lieferando-Rider: Schwach, schwächer, am schwächsten
    https://taz.de/Uebergriffig-gegen-Lieferando-Rider/!6039535

    11.10.2024 von Lilly Schröder - Lieferando-Fah­re­r*in­nen werden ausgebeutet. Doch die Übergriffe gegen sie kommen von Kun­d*in­nen und Restaurantangestellten.
    Lieferando Fahrer fährt durch den Regen

    Lieferando Fahrer Foto: Jochen Tack/imago

    Männer empfangen sie nackt an der Tür oder lassen ihr Handtuch im letzten Moment fallen. Sie werden unangemessen nach Dates gefragt und verbal sexuell belästigt – sei es auf der Straße, im Restaurant oder in Privatwohnungen. Davon berichten Berliner Lie­fe­rando-Kurier*innen.

    Die sexuelle Belästigung bei Ridern ist kein hauptstadtspezifisches Pro­blem. Von Bremen über Karlsruhe bis nach Köln berichten Ku­rie­r*in­nen der taz von Vorfällen. „Ich habe noch nie eine Frau bei Lieferando getroffen, die nicht belästigt wurde“, erzählt Anne Gardiner (Name von der Redaktion geändert), eine Kurierin aus Bremen, die sich bei der Interessenvertretung Lieferando Workers Collective engagiert. Die Verantwortung sieht sie bei Lieferando: „Wenn die Firma die Rechte der Mit­ar­bei­te­r*in­nen nicht schützt, dann tun andere es auch nicht.“

    Der orangefarbene Lieferdienst steht seit Langem wegen niedriger Löhne, Verletzung von Ar­bei­te­r*in­nen­rech­ten, Gewerkschaftsfeindlichkeit und einer „Hire & Fire“-Unternehmensführung in der Kritik. Die meist migrantischen Ku­rie­r*in­nen sind dem schutzlos ausgeliefert. „Die meisten von uns sprechen kein Deutsch und wissen nicht was ihre Rechte sind“, berichtet Anne. „Außerdem wollen sie kein Stress riskieren, aus Sorge ihr Visum zu verlieren.“ Lieferando profitiere von dieser Tatsache.

    Die Ausbeutung der wehrlosen Kuriere ist integraler Bestandteil des Geschäftsmodells. Der systematisch Machtmissbrauch durchzieht das gesamte Unternehmen, das wie eine undurchsichtige Black Box agiert. In den meisten Städten, den sogenannten Remote-Städten“ gibt es keine An­sprech­part­ne­r*in­nen, sondern nur eine Mail-Adresse, an die sich die Ku­rie­r*in­nen wenden können. In den sogenannten Hub-Städten wie Berlin und Hamburg hingegen gibt es wenigstens in der Theo­rie Ansprechpartner*innen.
    Perfides Katz- und Maus-Spiel

    In der Praxis entpuppt sich diese „Unterstützung“ jedoch als ein perfides Katz-und-Maus-Spiel, um Ku­rie­r*in­nen ihre Rechte vorzuenthalten. So ist etwa das Büro des Betriebsrats am Berliner Ostkreuz nicht einmal ausgeschildert, bis vor Kurzem gab es keinen Briefkasten. Daher ist der Betriebsrat für die Rider kaum zu finden.

    Dabei ist es angesichts der auf Entrechtung basierenden Unternehmensstruktur essenziell, dass es mittlerweile vereinzelt Betriebsräte sowie eine Interessenvertretung gibt. Ihre Forderungen – Verifikationsmechanismen, um Kun­d*in­nen bei Fehlverhalten zu blockieren, die Möglichkeit, Fahrten bei Sicherheitsbedenken abzubrechen, sowie die Etablierung einer sensibleren Firmenkultur – sind richtig und wichtig.

    Allerdings gehen die Übergriffe gegen Rider nicht von der Firma aus, sondern von Re­stau­rant­mit­ar­bei­te­r*in­nen, Kun­d*in­nen und Ver­kehrs­teil­neh­me­r*in­nen, die offenbar eine Genugtuung in der Erniedrigung wehrloser Menschen finden. Diese Übergriffe offenbaren die Abgründe einer Gesellschaft, die solche Praktiken nicht nur ungestraft duldet, sondern möglich macht.

    Es steht außer Frage, dass Lieferando ein unmoralisches Unternehmen ist, das die Graubereiche im Arbeitsrecht ausreizt wie Cum-Ex-Banker das Steuerrecht. Aber ihr Machtmissbrauchssystem kann die Firma nur aufrechterhalten, weil es von außen gestützt wird.

    Es braucht daher nicht nur schärfere Regelungen innerhalb des Unternehmens, um Ku­rie­r*in­nen besser zu schützen. Es bedarf einer Entpatriarchalisierung, eines gesellschaftlicher Wandels, sodass migrantische Menschen, die sich in prekären Beschäftigungsverhältnissen befinden, nicht zur Zielscheibe der Erniedrigung werden. Ein Mindestmaß an Menschlichkeit ist gefragt.

    #Berlin #Arbeit #Lieferfahrer

  • Lieferfahrer aus Südasien: Nur nicht ins Schlingern kommen - taz.de
    https://taz.de/Lieferfahrer-aus-Suedasien/!6033346

    25.9.2024 von Roanna Rahman - Die meisten der „Rider“, die für Lieferando und Co. radeln, stammen aus Südasien. Unsere Autorin hat sich einige ihrer Geschichten erzählen lassen.

    Berlin taz | Rahul* kommt im August 2023 nach Berlin. Er stammt aus dem Nordosten Indiens, vor Corona betrieb er ein Schuhgeschäft in Delhi. Während der Pandemie hat er beschlossen, ein Studium im Ausland aufzunehmen. Im Internet fand er heraus, dass die Gebühren an Privatuniversitäten in Deutschland niedriger sind als in den USA oder Großbritannien – und dass in Deutschland Arbeitskräftemangel herrscht. Über die Plattform UpGrad bekommt er einen Platz an der Internationalen Fachhochschule (IU) in Berlin.

    In der deutschen Hauptstadt angekommen, bewirbt er sich als Kurierfahrer bei Lieferando – und hält bald einen unbefristeten Arbeitsvertrag in Händen. Ein firmen­eigenes Fahrrad und einen Helm soll er in Kürze bekommen, heißt es, er könne sich aber schon die Fahrer-App herunterladen und loslegen. Das tut er. Rahul nimmt Schichten an, er findet Freunde unter den anderen „Ridern“, wie sich die Kurierfahrer nennen. Auf seinem Handy hört er alte Hindi-Songs, während er durch Berlin radelt und Essen ausliefert. Daneben geht er seinem Studium nach.

    Auf das Firmenrad und die Sicherheitsausrüstung wartet er weiter. Man sagt ihm, er werde sie bald bekommen. Irgendwann hört er auf zu fragen. An einem Januartag kommt er im Schnee ins Schleudern, stürzt und verletzt sich. Rahul verbringt einige Tage im Krankenhaus. Als es ihm wieder besser geht, öffnet er die App: Sie funktioniert nicht mehr. Auf seine Nachfrage erfährt er von einem Vorgesetzten, dass man ihn entlassen hat.

    Er spricht mit dem Betriebsrat, der ihm rät, gegen Lieferando zu klagen. Dass es diese Möglichkeit gibt, war ihm vorher gar nicht bewusst. Im April dieses Jahres gewinnt er vor dem Arbeitsgericht gegen den Lieferdienst, aber wie ein Sieg fühlt es sich nicht an: Dafür hat es zu viel Zeit und Energie gekostet.

    Rahuls Geschichte ist nur eine unter vielen negativen Erfahrungen von Ridern, die wie ich aus Indien kommen. Seit ich in Berlin lebe, staune ich, wie viele meiner südasiatischen Landsleute in orange, blau oder rosa leuchtenden Uniformen auf dem Fahrrad unterwegs sind. Oft höre ich sie in einer unserer vielen Sprachen telefonieren. Bei schönem Wetter kein unangenehmer Job, wie es scheint – wobei ich inzwischen von Ridern erfahren habe, dass die Auftragslage im Winter deutlich besser ist: „In winter they hire, in summer they fire“, sagte mir einer. Und ich habe erfahren, dass viele vor Ende der Probezeit entlassen werden.
    Aus Hyderabad nach Berlin

    An einer Stelle meiner täglichen Wege gibt es besonders viele südasiatische Rider mit pinken Helmen – Flink betreibt hier ein Verteilzentrum. Yash* ist einer der Schichtleiter, er kam im vergangenen Sommer aus dem indischen Hyderabad für ein Doppelstudium nach Berlin: einen Master of Science in Pharmazie an der Freien Universität Berlin und einen Master of Business Administration in Health Care Management an der Internationalen Fachhochschule.

    Leicht war es nicht, die Plätze zu bekommen, jetzt will er das Beste daraus machen und irgendwann nach Indien zurückgehen. Warum Deutschland? Er habe angenommen, dass es hier für Migranten sicherer sei als in den USA oder Großbritannien, sagt Yash, Berlin sei eine multikulturelle Stadt.

    Im Moment ist er mit seinem Job zufrieden: Er hilft ihm, während des Studiums seinen Lebensunterhalt zu bestreiten. Im Gegensatz zu Kollegen, die den ganzen Tag arbeiten und auf ein Privatleben verzichten müssen, hatte er als Mitglied einer ethnischen Minderheit das Glück, mit einem Stipendium seines Bundesstaats Telangana nach Deutschland zu kommen.

    Im März reiste Yash während der Semesterferien zur Hochzeit eines Cousins nach Indien. Viele Rider könnten sich so etwas nicht leisten, sagt er. Die jungen Männer stünden unter enormem Druck, Kredite zurückzahlen. Oft hätten sie nicht einmal Zeit für eine ordentliche Mahlzeit zwischendurch. Um 2.500 bis 3.000 Euro im Monat zu verdienen, arbeiteten sie bis zu 14 Stunden am Tag – neben ihrem eigenen Vertrag nutzten sie dafür die Ausweise anderer Fahrer, die nicht mehr für das Unternehmen arbeiten oder pausieren. Diese Ausweise werden für bis zu 500 Euro im Monat „vermietet“.

    Ein anderer Rider, der anonym bleiben will, sagt mir, er verstehe das System nicht: „Essen ausliefern ist keine leichte Arbeit. Wir müssen uns um unsere Verpflegung selbst kümmern, wir sind dem Wetter und dem Verkehr ausgesetzt. Aber wir werden innerhalb der Firma am schlechtesten bezahlt.“ Das Mindeste, was die Unternehmen tun könnten, sei, für die Verkehrssicherheit der Rider zu sorgen. „Immerhin nutzen sie die öffentlichen Straßen kostenlos und machen Millionen.“
    Geizig mit Informationen

    Eines seiner größten Probleme ist aber ein anderes: „Die Deutschen sind nicht sehr freigiebig mit Informationen“, findet er. Es scheine ein kulturelles Phänomen zu sein, dass man nicht die Antwort bekommt, die man sucht, solange man nicht die exakte Frage stellt. „Viele von uns wissen nicht einmal von Hilfen, auf die sie Anspruch hätten, weil sie dummerweise nicht der richtigen Person die richtige Frage gestellt haben.“ Bei Behörden müsse man im Grunde einfordern, was man vorher selbst schon herausgefunden habe.

    Yashs Plan war eigentlich, zwei Jahre in Berlin zu studieren und hier Berufserfahrung zu sammeln. Inzwischen ist er nicht mehr sicher, ob Deutschland das Richtige für ihn ist. Woran das genau liegt, kann er nicht sagen, vielleicht sei es die Kultur, vielleicht die Sprachbarriere: „Wobei ich mir keine Mühe gegeben habe, Deutsch zu lernen“, räumt er ein. Warum das so ist? „Weil ich immer im Hinterkopf habe zurückzugehen.“ Und englischsprachige Länder eben eine Alternative seien.

    Ich will zum Büro des Lieferando-Betriebsrats am Ostkreuz, aber dort finde ich keinen Hinweis – ich muss mich in der Adresse geirrt haben. Kurz darauf lotst mich eine SMS in ein Gebäude. Als ich nach der fehlenden Beschilderung frage, sagt man mir, das sei Teil der Gewerkschaftsfeindlichkeit: Das Unternehmen wolle nicht, dass der Betriebsrat für die Rider einfach zu finden ist. Bis vor Kurzem hatte das Büro nicht mal einen Briefkasten.

    Ich suche nach Informationen zu den Fragen, die mir im Kopf herumschwirren: Warum kommen die allermeisten Fahrer, die ich sehe, aus Südasien – Indien, Pakistan und Bangladesch? Ein Ergebnis: Die Fahrrad-Rider machen nur 40 Prozent der Kuriere aus, der Rest beliefert die Kunden mit dem Auto – und diese Fahrer kommen meist aus arabischen Ländern. Viel mehr Zahlen finde ich nicht, schon gar nicht über Wolt, Flink oder UberEats, die auch mit Subunternehmen arbeiten. Die gesamte Branche scheint mir eine Blackbox zu sein.

    Ich treffe Reddington* in Adlershof, früher ist er für Gorillas und Getir gefahren und war an den wilden Rider-Streiks 2021 beteiligt. Heute arbeitet er in einem Späti am Alex, dieses Jahr will er sein Studium abschließen. Reddington kam mit einem Arbeitsvisum nach Deutschland – für das Projekt eines indisches Unternehmens, das dann im Sande verlaufen ist. Er beschloss, sich weiterzubilden und nebenbei als Rider zu arbeiten – Freunde an der Uni hatten ihm dazu geraten.

    Anfangs gefiel es ihm bei Gorillas, sagt er. Er lernte interessante Leute kennen, darunter promovierte Wissenschaftler und Profiköche, die wegen Corona ihre Jobs verloren hatten. Damals habe der Lebensmittel-Lieferdienst noch Probleme mit den Bestellmengen gehabt, erzählt er. Oft seien Sachen übrig geblieben, die die Rider mit nach Hause nehmen durften. Vier oder fünf Monate sei er ohne eigene Einkäufe ausgekommen.
    Tränen im Warenlager

    Dann habe das Unternehmen die Prozesse optimiert und die Zahl der Beschäftigten reduziert. Fahrer seien belogen, Löhne verspätet gezahlt worden. Reddington erinnert sich, wie ein Kollege im Warenlager in Tränen ausbrach – seine Eltern waren zu Besuch, und er konnte nicht einmal das Essen in einem Restaurant bezahlen. Der Vorgesetzte habe ihm den Lohn drei Wochen vorenthalten und ihn immer wieder vertröstet.

    Verspätete Lohnzahlungen können auch gefährlich werden, etwa wenn man mit der Miete in Rückstand gerät. Der Missbrauch erreichte einen Punkt, an dem Reddington und andere beschlossen zu streiken. Es kam zu Massenentlassungen bei Gorillas, sie gingen zum türkischen Konkurrenten Getir und arbeiteten dort weiter.

    Reddington hatte schon früher in Oman Arbeitsrechtsverletzungen erlebt. Damals musste er alles hinwerfen und nach Indien zurückkehren. „Der Mittlere Osten ist nicht wirklich ein Ort, wo man als Arbeiter für seine Rechte eintreten kann“, sagt er. „Ich dachte, Deutschland sei da anders. Aber da bin ich mir nicht mehr so sicher.“

    Wer Geld habe, könne ein Gerichtsverfahren bis zum Ende durchfechten. Wer keines habe, werde von der Justiz hingehalten und müsse sich auf einen Vergleich einlassen. „Selbst wenn man gewinnt, gewinnt man nicht wirklich.“ Früher seien die Kolonialisten mit dem Schiff nach Indien gekommen – „heute bezahlen wir unsere eigenen Flugtickets, um uns hier zu Sklaven zu machen“.

    Aber warum tun es dann so viele? Reddington sagt, ein Teilzeit-Rider verdiene in Deutschland so viel wie ein Ingenieur mit einem Vollzeitjob in Indien. Viele liehen sich Geld von Verwandten oder Kredithaien, um die Studiengebühren oder das Sperrkonto zu bezahlen, das man für die Beantragung des Visums braucht. Manche verpfändeten Familienbesitz. Um die Kredite abzuzahlen, müssten sie hier von Tag eins an einer Beschäftigung nachgehen.

    Viele hätten die Illusion, dass das nicht schiefgehen kann, sagt Reddington, „aber wenn es schiefgeht, kann es sehr schiefgehen“. Manche hätten Angst, einen Arbeitsunfall zu melden, vor allem in der Probezeit. Weil sie ihre Rechte nicht kennen und die Sprache nicht gut beherrschten, trauten sie sich nicht, eine sichere Ausrüstung einzufordern. „Trotzdem kommen sie mit dem Traum von einem besseren Leben.“ Mittlerweile hat sich auch Getir aus dem deutschen Markt zurückgezogen und die rund 1.800 Mitarbeiter entlassen.

    Rahul konzentriert sich mittlerweile auf seinen Deutschunterricht, jeden Tag von 8 bis 11 Uhr. Zwischendurch hat er in einem Amazon-Lager gearbeitet, ein paar andere Minijobs gemacht, aktuell lebt er vom Ersparten. Und er wartet auf das Geld aus seiner Kündigungsschutzklage gegen Lieferando. Zurzeit hat er ein Freisemester eingelegt, abbrechen will er sein Studium nicht – auch wenn die Gebühr an der privaten Hochschule rund 10.000 Euro im Jahr beträgt.

    Ich frage ihn, wie er es schafft, sich auf sich selbst zu konzentrieren, so weit weg von seiner Familie. Er sage sich immer, dass er schon weit gekommen sei, antwortet er. Man müsse nur seine Prioritäten richtig setzen. Dann sendet er mir ein Foto vom Brandenburger Tor im Sonnenuntergang: Manchmal habe er jetzt sogar Zeit für ein bisschen Sightseeing.

    * Name geändert

    #Berlin #Lieferdienst #Ausbeutung

  • Accusations contre l’abbé Pierre : écoles, statues, parcs… Ces lieux qui vont être débaptisés après les nombreuses révélations

    Depuis les nouvelles accusations d’agressions et de harcèlement sexuel envers l’abbé Pierre, plusieurs villes comptent débaptiser des rues, jardins ou écoles portant son nom.

    Les témoignages se multiplient contre l’abbé Pierre. Vendredi 6 septembre, 17 nouveaux témoignages ont été révélés dans un rapport du cabinet spécialisé Egaé, relayé par la Fondation Abbé-Pierre. Accusé d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel, mais aussi d’intimidations, par des femmes et des enfants, l’image du religieux est sérieusement endommagée depuis cet été. Si Emmaüs a déjà fait part de son souhait de changer de nom, et donc de débaptiser certains de ces centres, c’est au tour de plusieurs communes de lancer des démarches pour changer des noms de rues, de parcs ou d’écoles.

    À commencer par la Ville de Paris, qui, si elle « salue le travail salutaire mené par la Fondation en toute transparence », a fait part de sa volonté de débaptiser les Jardins Abbé-Pierre Grands Moulins, dans le 13e arrondissement, « dès lors que la Fondation Abbé-Pierre a décidé de changer de #nom ». Une décision prise face aux « révélations […] très graves » concernant le religieux. La mairie assure qu’elle se « rapprochera de la Fondation afin d’examiner les modalités de ce changement », qui devra, dans tous les cas, être approuvé lors d’un Conseil de Paris.

    À #Saint-Étienne, c’est la commission des hommages publics de la Ville qui doit prendre une décision concernant son #square_Abbé-Pierre. Elle doit se réunir avant la fin de l’année, rapporte France Bleu Saint-Étienne. Son président, Gilles Artigues, propose de le renommer square de la Fondation Emmaüs.

    « Pas possible » de garder ce nom

    Au-delà des lieux publics, il y a des #établissements_scolaires, beaucoup faisant partie du privé, qui portent le nom du religieux. En #Ille-et-Vilaine, par exemple, le lycée professionnel Abbé-Pierre de #Tinténiac, qui porte ce nom depuis 2012, va changer, a annoncé la direction. Une réflexion qui avait été entamée dès les premières révélations, en juillet, et qui a été présentée et approuvée par l’équipe pédagogique « à l’unanimité », lors de la réunion de pré-rentrée, le 30 août dernier, précise le directeur, Raphaël Gouablin. Il précise qu’un nouveau nom devrait être soumis d’ici à « la fin du mois de novembre ». Un choix qui sera fait en consultation avec les élèves, les familles et l’équipe éducative et pédagogique.

    Un changement accueilli avec soulagement par une des enseignantes du lycée, Marie-Thérèse, qui s’est confiée au micro de France Inter. « On est obligés de prendre position », assure-t-elle. Dans la commune voisine, à #Hédé-Bazouges, l’école primaire va aussi changer de nom. Ses enfants y sont scolarisés. « Je suis victime d’abus sexuels et de viol et laisser le nom, pour moi, c’est cautionner, en partie. » La directrice, Florina Loisel, avait contacté dès cet été la direction diocésaine, mais depuis les nouvelles révélations, tout s’est accéléré. « On entend qu’il y a des choses auprès d’enfants, raconte-t-elle au micro de France Inter, donc ce n’est pas possible de garder ce nom ».

    Une #fresque recouverte en Seine-Maritime

    Dans le petit village normand d’#Esteville, en Seine-Maritime, plusieurs lieux sont concernés par cette épineuse question. Tout d’abord, le #lieu_de_mémoire, consacré à l’abbé Pierre, sera définitivement fermé, a annoncé Emmaüs. L’école du village va, elle, être renommée, même si « c’est l’intervention de l’abbé Pierre lui-même auprès du ministère de l’Éducation qui nous a permis d’avoir une école avec des murs en dur, un vrai toit », explique le maire, Manuel Grente. Pour lui, « le débat est vite clos au vu des faits et lorsqu’on agresse des enfants ». La fresque à l’effigie de l’abbé et les barrières portant son nom vont également être modifiées, assure la Mairie.

    La ville de #Nancy a, de son côté, annoncé lundi 9 septembre le retrait d’une #plaque_commémorative, posée sept mois plus tôt, en hommage à l’abbé Pierre. « Compte tenu de ces graves révélations, la municipalité de Nancy a donc décidé du retrait définitif de la plaque en la mémoire de l’abbé Pierre », écrit dans un communiqué la ville dirigée par le socialiste Mathieu Klein.

    Dans les Pyrénées-Atlantiques, c’est une statue à l’effigie du religieux qui pose problème. Installée dans la commune de #Lescar, sur un rond-point. Haute de six mètres de haut, elle avait été inaugurée en 2019. La maire, Valérie Revel assure que le sujet doit être discuté avec Emmaüs et le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, puisque la statue est située sur une route départementale, rapporte France Bleu Béarn Bigorre.

    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/accusations-contre-l-abbe-pierre-ecoles-statues-parcs-ces-lieux-qui-von
    #toponymie #Abbé_Pierre #toponymie_féministe #toponymie_politique #viols #VFF #violences_sexuelles #écoles #places #noms_de_rue #Saint-Etienne #espace_public

  • Berlin-Mitte : Rosenstraßen-Denkmal mit antisemitischen Sprüchen beschmiert
    https://www.berliner-zeitung.de/news/berlin-mitte-unbekannte-beschmieren-denkmal-mit-antisemitischen-spr

    Est-ce qu’il y a des fascistes qui se déclarent solidaires avec les victimes de la guerre contre les Palestiniens ? Est-ce que des sionistes s’en prennent à un mémorial pour les résistantes contre le régime nazi afin de discréditer la lutte du peuple palestinien pour sa libération ?

    On ne saura jamais qui a défiguré le monument des courageuses femmes qui ont manifesté avec succès pour la libération de leurs maris juifs. Leur exemple montre qu’il est toujiurs posible de mener la résistance collective contre les régimes inhumains.

    Ce n’est pas un monument juif. C"est un monument pour les seuls Allemandes qui ont osé attaquer de front le régime génocidaire solidement établi. C’est un monument de l’amour. Qu’on le nettoie, qu’on soutienne les femmes et enfants palestiniens qui réclament la libération de leurs pères et maris.

    29.8.2024 von In der Rosenstraße erinnert ein Denkmal an die größte Protestaktion während die Nazi-Herrschaft gegen die Judenvernichtung. Jetzt wurde es mit antisemitischen Parolen beschmiert.

    Unbekannte haben ein Denkmal in Berlin-Mitte mit antisemitischen Sprüchen beschmiert. Wie die Polizei am Donnerstag mitteilte, hatte eine Passantin am Mittwochnachmittag die Schriftzüge an dem Denkmal in der Rosenstraße entdeckt. Die Polizei veranlasste nach eigenen Angaben, dass die Schriften unkenntlich gemacht wurden. Der Staatsschutz ermittelt.

    Das Rosenstraßen-Denkmal erinnert an größte Protestaktion in Deutschland gegen die Judenvernichtung während der Nazi-Herrschaft. Ende Februar und Anfang März 1943 hatten sich tagelang die Ehepartner und andere Angehörige vor der ehemaligen Behörde für Wohlfahrtswesen und Jugendfürsorge der Jüdischen Gemeinde versammelt, um ihre verhafteten jüdischen Partner aus sogenannten Mischehen freizubekommen. (mit dpa)

    Pour en savoie plus :
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Rosenstra%C3%9Fe


    Block den Frauen, mémorial aux manifestantes réalisée par Ingeborg Hunzinger en 1985

    La Rosenstraße (la rue des roses) est le nom d’une rue de Berlin, qui vit à partir du 27 février 1943 jusqu’au 6 mars 1943 une importante manifestation d’épouses allemandes à la suite de l’arrestation de leurs maris et enfants juifs. La manifestation conduisit à la libération des maris et enfants arrêtés.

    #Berlin #Mitte #Rosenstraße #femmes #antifascistes #nazis #Palestine

  • Hégémonie sur le terrain, normalisation, racisme : les ressorts du vote RN |
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/270624/hegemonie-sur-le-terrain-normalisation-racisme-les-ressorts-du-vote-rn


    Benoît Coquard et Félicien Faury. © Photomontage Mediapart

    L’un a travaillé sur les zones rurales du Grand Est, l’autre sur l’électorat RN dans la région Sud-Paca. #Benoît_Coquard et #Félicien_Faury échangent sur le ressort du #vote pour l’#extrême_droite, à l’heure où l’hégémonie qu’ils ont observée sur leurs terrains se décline à grande échelle.
    Fabien Escalona
    27 juin 2024

    Après les européennes et à quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées, les médias et les responsables politiques les ont sollicités plus que d’ordinaire, saisis par les nouveaux seuils franchis par le vote en faveur du Rassemblement national (#RN). Benoît Coquard, sociologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), est l’auteur de Ceux qui restent (La Découverte, 2019). Félicien Faury, chercheur postdoctoral au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), vient de publier Des électeurs ordinaires (Seuil, 2024).

    Tous deux travaillent sur des zones de force du RN, qui n’ont pas les mêmes caractéristiques. D’un côté, Benoît Coquard écrit sur les campagnes désindustrialisées du Grand Est ; de l’autre, Félicien Faury a installé son dispositif d’enquête dans la région attractive du Sud-Paca (Provence-Alpes-Côtes d’Azur). S’ils ont tous deux déjà accordé des entretiens à Mediapart (ici ou là), ils n’avaient encore jamais échangé. Le croisement de leurs perspectives nous intéressait, et aussi leur sentiment de chercheurs à l’heure où le scénario d’une majorité absolue pour le parti lepéniste n’a jamais été aussi crédible. 

    Mediapart : Vous travaillez depuis des années sur l’électorat RN. Comment lisez-vous la période actuelle ?

    Félicien Faury : Sur le strict plan des rapports de force électoraux, elle n’est pas surprenante. Le RN continue de prolonger des courbes électorales qui étaient déjà ascendantes. Depuis plusieurs années, on repérait que, y compris dans un contexte très abstentionniste, le RN continuait à mobiliser ses électeurs. On disait son électorat volatil, notamment aux élections intermédiaires, mais une fidélisation croissante était à l’œuvre, qu’on a retrouvée aux élections européennes du 9 juin. Un noyau électoral puissant a été solidifié.

    Benoît Coquard : Désormais, l’hégémonie de l’extrême droite que l’on observe sur nos terrains se décline avec de plus en plus de force au niveau national, que ce soit dans les urnes ou à travers la manière dont Emmanuel Macron l’a posée en adversaire centrale.
    Chez beaucoup de gens aujourd’hui règne l’impression d’être du côté des vainqueurs, ce qui est conforté par les effets d’entourage et des médias consommés. Quand on se souvient des vieilles affiches du Front national, représentant Jean-Marie Le Pen avec un bâillon, incarnant un vote de gens marginalisés qu’on ne laissait pas parler, c’était vraiment un monde différent. 

    Félicien Faury : Je suis tout à fait d’accord. Dans beaucoup de territoires, le RN ne peut absolument plus être considéré comme un parti « stigmatisé », c’est même tout l’inverse.

    Dans vos travaux respectifs, vous insistez sur le fait que le vote RN n’est pas un vote de personnes isolées ou atomisées, comme on l’entend parfois. Est-ce qu’on ne peut pas admettre, comme le chercheur Matthijs Rooduijn, qu’elles sont prises dans des liens sociaux qui n’ont pas la force de ceux des syndicats ou des Églises ?

    Benoît Coquard : Le vote RN n’est pas mon objet de recherche et je l’attrape justement par cette question des liens sociaux. J’ai travaillé sur la reconstitution des appartenances dans des bourgs désindustrialisés, et j’y ai observé des formes de repli, mais pas d’individualisme. En fait, les classes populaires n’en ont pas le luxe.
    Il ne s’agit pas tant de liens faibles que d’un resserrement de la conscience collective sur un petit nombre de personnes homogènes dans leur vision du monde et qui pensent aussi pouvoir s’entraider. Cette observation ethnographique corrobore de grandes enquêtes sociologiques menées à l’échelle européenne. Celles-ci établissent une corrélation ente le fait de ne faire confiance qu’à un petit nombre de personnes et le vote pour l’extrême droite. 

    Félicien Faury : Nos travaux diffèrent par leur objet. Benoît travaille sur les sociabilités rurales, les modes de vie, en explorant les différentes scènes d’une existence. De mon côté, la focale est plus restreinte autour de l’acte de vote, en se demandant ce qui est politisé ou « électoralisé » dans la vie des personnes. Mais je crois, en effet, que même dans l’isoloir et à bulletin secret, on continue à voter en groupe, comme les gens de qui on se sent proches socialement.
    La « normalisation » du RN, c’est aussi ça : quand ce vote devient légitime auprès de ceux qui comptent et qui font autorité près de soi. Cela vaut également pour le racisme. On pourrait avoir tendance à penser que c’est le défaut d’institutions et de « social » qui amène les gens à se replier et à devenir racistes. Or, c’est triste à dire, mais le #racisme, c’est aussi du #lien_social. Il existe des sociabilités qui entretiennent et autorisent l’expression de la parole raciste.

    De façon générale, je trouve que l’argument de l’atomisation ou des liens sociaux faibles revient parfois à « battre en retraite » sociologiquement. Le lien social est toujours présent, reste à savoir avec qui et quoi. Il faut donc plutôt se demander quels type de liens sociaux créent quels types de vote.
    Sur la question du « repli sur soi », j’aimerais souligner à quel point la question du diplôme est fondamentale. C’est un capital immatériel, sanctifié par l’État, qui vous donne de grandes possibilités de « voyager socialement ». Il y a comme une sécurité symbolique qui voyage avec vous lors de votre confrontation avec d’autres groupes sociaux. Lorsque vous n’en bénéficiez pas, comme c’est souvent le cas des électeurs du RN, l’ancrage local et le patrimoine matériel deviennent particulièrement importants – d’où le grand impact affectif des cambriolages, par exemple.
    Benoît Coquard : Effectivement, plus on est diplômé, plus on part facilement de sa campagne, moins on est tenu par les enjeux réputationnels qui y prévalent, moins on y souffre d’un éventuel déclassement territorial. Quand toutes vos ressources sont locales, en revanche, c’est très différent. On est alors beaucoup plus exposé à l’idée de l’extrême droite selon laquelle il faut faire passer les gens exactement comme soi avant, sinon on ne s’en sortira pas. C’est l’une des choses qui me font dire que les populations acquises à cette idée sont engagées dans le vote RN pour longtemps.

    Vous venez d’employer la notion de « #déclassement », de plus en plus mobilisée pour éclairer le vote RN. Est-ce qu’elle vous parle, ou est-ce qu’elle vous semble trop réductrice, quand ce parti est aussi capable de percer dans des milieux plutôt favorisés ?

    Félicien Faury : Il faut préciser de quoi on parle. Dans le Sud-Est où j’ai travaillé, c’est l’incertitude économique et le pessimisme résidentiel qui dominaient. Mes enquêtés, peu fragiles sur le marché du travail, ne vivent pas le déclassement sur un mode individuel mais plutôt collectif, avec l’idée que « tout se dégrade ». Ça se vit à l’échelle du quartier, du lotissement, de la commune, et ça peut s’extrapoler à la région et au pays. 

    Benoît Coquard : J’ai pour ma part écrit contre les théories de la France périphérique et de l’insécurité culturelle. Les milieux populaires ruraux que je côtoie ne peuvent pas être décrits comme des « petits Blancs » vivant dans un sentiment d’abandon, même s’ils peuvent exprimer ce discours face à des journalistes qui les rencontrent en quelques minutes. Ils développent en fait des contre-modèles de style de vie, affirment volontiers une mentalité insulaire, du type « on est maîtres chez nous ».

    Félicien Faury : Pour le coup, j’ai moins rencontré cette mentalité insulaire en Paca. Contrairement aux campagnes en déclin étudiées par Benoît, le Sud-Est est un territoire attractif, si bien que l’arrivée régulière de nouveaux résidents remet régulièrement en cause le capital local des résidents les plus anciens. Si ces évolutions peuvent être regardées avec colère ou amertume, j’observe néanmoins une résignation face à « l’invasion du haut » par les classes supérieures, quand les migrations du « bas » sont beaucoup plus facilement politisées. 

    Benoît Coquard, vous avez exprimé récemment l’idée que les propositions sociales du Nouveau Front populaire (NFP) pourraient parler aux fractions populaires de l’électorat RN. Cela peut sembler en contradiction avec les arguments de Félicien Faury qui met en avant la « matrice raciale » de ces comportements électoraux. Est-ce que vous avez une divergence ou des nuances sur le sujet ?

    Benoît Coquard : Je disais surtout que ces propositions seraient invisibles pour cet électorat, par manque de mixité politique dans son entourage et en raison de ses sources d’information. Le fait même d’être exposé à ces propositions n’est pas évident. Plutôt que de convertir des électeurs, l’enjeu me semble de s’adresser aux classes populaires entourées de gens qui votent RN, et qui n’osent pas dire autour d’elles qu’elles ne votent pas RN, car sinon elles se font traiter d’« #assistées ». 
    De fait, les stigmates associés à la #gauche sur mon territoire, c’est surtout ceux des « branleurs », des « cas sociaux ». Ce n’est que dans un second temps que le qualificatif d’« #Arabes » finit par arriver. On racialise le social, et les divisions sociales entre les précaires et les stables marchent d’autant plus qu’elles sont raciales.
    Cette dimension est clairement plus forte dans ce qu’écrit Félicien. Cela peut être lié à l’enquêteur, notamment avec qui on va parler, quelle place on prend dans les sociabilités. Moi, par exemple, j’étais au milieu des commérages. Du coup, je voyais beaucoup de dénigrement latéral entre habitants non racisés.

    Félicien Faury : J’ai aussi rencontré un sentiment « anti-assistés » très fort. Et effectivement, quand on laisse dérouler les discours, on se rend compte que ce sentiment se retrouve particulièrement exacerbé quand les personnes visées sont en plus identifiées comme « immigrées », c’est-à-dire jugées « moins françaises » que d’autres. Dans mon enquête, je constate que c’est lors de ce redoublement que la critique de l’#assistanat devient particulièrement politisée, et vient nourrir plus spécifiquement le vote RN.
    J’essaie de poser la question du racisme autrement qu’en termes de « présence » ou d’« absence », et d’observer plutôt les formes qu’il prend, et comment ça s’articule à des expériences sociales concrètes. Par ailleurs, il y a des enjeux de parole publique : à quel point faut-il insister sur cette dimension raciste ? C’est une question que je me suis beaucoup posée durant l’écriture, et encore davantage maintenant lors des présentations de mon travail en public et dans les médias. 

    Le fait d’avoir travaillé surtout sur les petites classes moyennes, et non sur le vote RN ouvrier, a pu contribuer à ce que je m’autorise à utiliser le terme de « racisme » et à le mettre au cœur de mes études. Comme le sens courant (et non sociologique) en donne une définition associée à la bêtise et à l’archaïsme, son usage peut contribuer à stigmatiser des groupes subalternes.

    Mais le risque inverse serait de ne pas en parler du tout. Il faut bien que cette dimension centrale soit rappelée, dans un contexte où son omission serait tout de même étrange, avec une extrême droite aux portes du pouvoir. J’essaie aussi d’insister dès que je le peux sur le caractère transversal du racisme, qui existe dans tous les milieux sociaux – y compris la bourgeoisie culturelle de gauche. Je vois bien que cette partie-là de mon propos est plus rarement reprise…

    Benoît Coquard : Je trouve que Félicien s’explique très clairement à ce sujet dans son livre. Si le racisme était absent de son explication causale des conduites électorales, ce serait effectivement l’éléphant dans la pièce.
    Il y aurait d’ailleurs quelque chose de méprisant à ne pas écouter les arguments des gens qu’on interviewe. Je ne vois pas pourquoi, parce qu’un enquêté est ouvrier ou moins diplômé, il faudrait retraduire ses propos au point qu’ils ne lui ressemblent plus. Là où il faut être prudent, c’est qu’il est important de relier les affects aux transformations macrosociales qui leur donnent du sens.

    La question raciale, en particulier, ne peut pas être envisagée sans les exclusions économiques qu’elle permet. Il y a comme un « #salaire_psychologique minimum », un capital minimal procuré par le fait de savoir que tu as toujours quelqu’un en dessous de toi. Le RN arrive à mettre ça en place localement.
    Cela me rappelle des groupes d’amis très unis sur lesquels j’ai travaillé, incluant des binationaux franco-algériens. Quand il y avait des accrochages, entre Blancs on s’insultait de « cas soc’ », mais quand cela les concernait, ils étaient traités de « sales Arabes ». L’exclusion était redoublée par un racisme resurgissant sur ces gens-là. Leur place ne tenait qu’à un fil car ce registre-là, exercé contre « plus tricard que soi », permettait de les exclure à n’importe quel moment.

    Félicien Faury : Je suis tout à fait d’accord, et j’ai d’ailleurs toujours cherché à relier les propos, parfois très explicites, que je pouvais entendre à des processus collectifs en termes de classe ou de ségrégation, dont les électeurs du RN sont au fond très peu responsables. Le racisme de ces électeurs n’émerge qu’en s’adossant à des processus de racialisation collectifs qui dépassent très largement la seule extrême droite.
    Encore une fois, je vois bien comment certains groupes sociaux pourraient s’autorassurer en se disant que le racisme, c’est au RN, que les racistes, « ce sont eux », et s’innocenter ainsi à bon compte. Cette mise à distance est évidemment trop facile.

    À court et plus long terme, quelles sont les pistes que peuvent suivre les gauches, ou du moins les adversaires du RN, pour reconquérir des milieux conquis par ce parti ?

    Félicien Faury : Je ne sais pas s’il faut poser la question de cette manière. Est-ce que le seul but doit être de « faire baisser le RN » ? Si oui, en Paca, si vous voulez prendre des électeurs au RN, le plus efficace est sans doute de mener une politique de droite dure ! La vocation de la gauche reste de lutter contre les inégalités de classe, la domination masculine, le racisme… Bien sûr, la stratégie électorale est très importante, mais la conquête des électeurs du RN ne doit pas être le seul horizon. 
    Une fois dit cela, il faut bien sûr ajouter que les #classes_populaires ne sont en aucun cas condamnées à voter pour le RN. Il y a un ensemble de points, sur les services publics, le pouvoir d’achat, les inégalités, à propos desquels la gauche peut activer des affects dans son sens. C’est un travail de long terme qui doit être mené. 
    Ce qui m’a frappé dans les espaces sociaux sur lesquels j’ai enquêté, c’est que les discours qui circulent, cadrés en faveur du RN, ne sont jamais contredits. Il n’y a jamais aucune sanction sociale face aux propos négatifs sur, par exemple, les « assistés » ou les « immigrés ». Il faudrait parvenir à diffuser des contre-discours, pour éviter ces effets de consensus autour de thématiques favorables à l’extrême droite.

    Par ailleurs, il faut aussi poser la question de l’incarnation et du recrutement politique au sein des partis de gauche. Trop souvent, les corps et manières d’être de la gauche, à la télé comme sur le terrain, témoignent de l’éloignement des mondes sociaux.

    Benoît Coquard : On se rejoint car je rappelle toujours que des modèles de respectabilité sociale sont essentiels pour offrir un autre son de cloche. Il n’y a pas de slogan magique.
    On parle des scores réalisés par La France insoumise dans les quartiers populaires racisés de Paris ou d’autres grandes villes, mais je ne suis pas sûr qu’ils soient aussi impressionnants dans ceux des bourgs et petites villes du Grand Est où je travaille. Je mets aussi en garde contre l’idée que les abstentionnistes seraient un réservoir évident pour la gauche. Là où le RN est hégémonique, en tout cas, les abstentionnistes, dans l’état actuel des choses, se sentent proches de Marine Le Pen.
    Et même si la gauche reprend des voix parmi les milieux populaires, ceux-ci auront été imprégnés des discours du RN. Il y a donc un travail de fond à faire en reprenant pied en milieu populaire au quotidien.

    Félicien Faury : On peut aussi ajouter que la politisation du racisme, dont les succès du RN sont un des symptômes, vient après une période où le racisme existait tout autant sinon plus, mais était naturalisé. Il y a eu des contestations et des victoires du côté des mouvements antiracistes et des minorités ethnoraciales, qui ont entraîné une forme de réaction, de réflexe défensif. On peut faire un parallèle avec le backlash [le « retour de bâton » – ndlr ]suscité par la révolution féministe.

    Si la montée de l’extrême droite se greffe à un appareil d’État, les cartes pourraient être rebattues de manière inquiétante, évidemment. Mais on peut aussi lire la situation comme un potentiel chant du cygne de certaines formes de domination raciale.

    "Je préfère une société de travail à l’assistance", un premier ministre de gauche, 1998.

  • Stiftung Humboldt-Forum widerspricht Philipp Oswalt: „Zutiefst unangemessen und unwahr“
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/debatte/stiftung-humboldt-forum-reagiert-auf-philipp-oswalt-wir-widersprech

    Der Abriß des Palast der Republik, eines bei der Berliner Bevölkerung beliebten Gebäudes mit Konzertsaal, Bowlingbahn und Restaurants, und der Bau einer Schloßattrappe mit dem beschönigenden Markennamen „Humboldt Forum“ in der Linden-Sichtachse war ein revanchistisches Projekt, an dem sich zahlreiche konservative und nazistische Rechte mit gut gefüllten Brieftaschen beteiligten. Das geschah in Zusammenarbeit mit der reaktionären Mehrheit im Deutschen Bundestag, wobei alle Beteiligten versuchten den Eindruck zu erwecken, es handle sich um ein demokratisches Projekt des deutschen Volkes.

    Diese durchsichtige Lachnummer wird von Philipp Oswalt in einem Buch und in Presseartikeln entlarvt, wogegen nun zwei Schloßhäuptlinge protestieren. Ihr Argument : Man habe von den nazistischen Spendern nichts gewußt. Das ist nicht erstaunlich, gehören die Autoren doch selbst zum kapitalistischen Klüngel aus Alt- und Neonazis, Nationalisten, Transatlantikern, Industriellen, reaktionären Adeligen, stinkreichen Ausbeuter aller Art und ihren Lakaien aus Politik, Kultur und Medien. Man läßt sich ungerne öffentlich mit dieser Tatsache konfrontieren.

    Der Betonkasten steht für die Enteignung des deutschen Volks durch seine pseudo-demokratischen Herren, Konzernlenker und Militärherrscher. Die Vernichtung des DDR-Volkshaus und das wieder errichtete häßliche Hohenzollernschloß verherrlichen ihren Triumph.

    Da soll es niemand mitbekommen haben, wie die Nazis mitgemacht haben? Kaum zu glauben im transatlantischen Westdeutschland, das von seiner Gründung bis heute fest im Griff der Eliten aus Nazizeiten, ihrer Erben und Spießgesellen ist.

    22.04.2024 von Hartmut Dorgerloh und Franco Stella - Die Behauptung, Rechte hätten Einfluss auf das Stadtschloss gehabt, sei falsch – wehren sich die Stiftung Humboldt-Forum und Architekt Franco Stella in einem Gastbeitrag.

    Mit schweren Vorwürfen hat der Architekt Philipp Oswalt die Stiftung Humboldt-Forum konfrontiert und ihr vorgeworfen, Nebelkerzen zu zünden und zu lügen. Oswalt, seit jeher Gegner des neu gebauten Berliner Stadtschlosses, kritisiert in seinem neuen Buch „Bauen am nationalen Haus“ die Intransparenz hinsichtlich der Spender. Nun wehren sich Hartmut Dorgerloh, der Präsident der Stiftung Humbold-Forum, und Stadtschloss-Architekt Franco Stella und widersprechen in einem Exklusivbeitrag für die Berliner Zeitung vehement.

    Der Architekt Philipp Oswalt behauptet in einem Interview mit der Berliner Zeitung, rechtslastige Spender:innen hätten Einfluss auf die Rekonstruktion der Fassade des Berliner Schlosses genommen, und die Stiftung Humboldt-Forum im Berliner Schloss würde diesen Einfluss vertuschen und sogar lügen. Die Rekonstruktion, so Oswalt, sei „etwas merklich anderes als das, was die Expertenkommission empfohlen und was der Bundestag 2002 beschlossen hat“. Als Vorstandsvorsitzender der Stiftung Humboldt-Forum im Berliner Schloss und als Architekt, der für den Bau verantwortlich war, widersprechen wir dieser Darstellung mit allem Nachdruck. Philipp Oswalt wiederholt seine Behauptungen zu vielen Anlässen. Dadurch werden sie nicht wahrer.

    Vielmehr erfolgte die Rekonstruktion der Schlossfassade, einschließlich der Kuppel, der Kuppelfiguren, auf Beschluss des Stiftungsrates, und dieser Beschluss wiederum basierte auf den Entscheidungen des Deutschen Bundestages und der dort zuständigen Ausschüsse. Private Spender:innen haben es ermöglicht, dass die in diesen Entscheidungen definierten „baulichen Optionen“ tatsächlich umgesetzt werden konnten – diese private Finanzierung war Wille der Politik. Aber keine und keiner dieser mehr als 40.000 privaten Spender:innen – und auch der Förderverein Berliner Schloss nicht – hat Einfluss auf die Gestaltung und Architektur genommen. Das lag allein in der Verantwortung der zuständigen politischen Gremien, des Stiftungsrates und des Architekten.

    Beim Realisierungswettbewerb des Bundes im Jahr 2008 hat der Entwurf von Franco Stella, hier Mitunterzeichner, den Zuschlag erhalten – ein Entwurf, der damals gerade für seine 1:1-Rekonstruktionen wichtiger Bau- und Stilelemente gewürdigt wurde. Fast alle rekonstruierten Elemente des jetzigen Berliner Schlosses waren schon in diesem Entwurf enthalten, darunter auch die Kuppel, die sich bereits die von Philipp Oswalt erwähnte Expertenkommission explizit vorstellen konnte. Weitere Elemente wie etwa die Figuren rund um die Kuppel und die Balustradenfiguren wurden vom unterzeichnenden Architekten vorgeschlagen, weil sie aus architektonischer Sicht geboten und auch mit Blick auf die gewünschte möglichst originalgetreue Rekonstruktion sinnvoll waren.


    Franco Stella, Gewinner des Bundeswettbewerbs und Architekt des teilrekonstruierten Schlosses Foto Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Die konkrete Planung der Kuppel als Vollrekonstruktion mit historischer Hülle begann im August 2010, sobald die historischen Unterlagen ausreichend ausgewertet waren, um die Detail-Planung anzugehen. Dass beim Berliner Schloss im Laufe eines Wettbewerbsverfahrens architektonische Details präzisiert und die Umsetzung genauer bestimmt wurde, ist absolut üblich. Alle, die mit Bauprojekten dieser Größenordnung Erfahrung haben, wissen das.
    Von Spendern mit rechtsextremen Positionen distanzieren wir uns aufs Schärfste

    Der Bund hat diese Planung im Sommer 2011 freigegeben, mit der Auflage, die Umsetzung der sogenannten baulichen Optionen wie der historischen Kuppel über private Spenden zu finanzieren. Dafür hat der Förderverein Berliner Schloss Spenden gesammelt. Insgesamt haben Zehntausende Menschen aus allen Teilen der Gesellschaft gespendet. Darunter, wie wir heute wissen, auch Personen, die rechtsextreme Positionen vertreten. Von diesen Personen und ihren Positionen distanzieren wir uns aufs Schärfste. Die antidemokratischen Positionen widersprechen unseren Überzeugungen und dem, was wir inhaltlich im Humboldt-Forum tun – und sie widersprechen den Werten der großen Mehrheit derer, die für die Rekonstruktion des Schlosses gespendet haben.


    Hartmut Dorgerloh, Generalintendant und Vorstandsvorsitzender der Stiftung Humboldt-Forum Foto Markus Wächter/Berliner Zeitung

    Aber all das hat mit den Entscheidungen, was genau gebaut werden sollte, nichts zu tun. Behauptungen, bei diesen architektonischen Entscheidungen sei eine „rechtsnationale Agenda“ verfolgt worden, sind falsch und zutiefst unangemessen. Unangemessen gegenüber dem Deutschen Bundestag und seinen Entscheidungen, gegenüber dem Stiftungsrat der Stiftung Humboldt-Forum, in dem alle Parteien des Bundestages wie auch die Berliner Landesregierung vertreten sind, gegenüber der Leitung und dem Team des Humboldt-Forums wie auch gegenüber dem Architekten, dessen Entwurf durch eine vom Bund eingesetzte Jury, besetzt mit renommierten Expert:innen, ausgezeichnet wurde.

    Die Entscheidungen der demokratisch gewählten Parteien und der zuständigen Gremien mögen einem nicht gefallen – hierzu kann jede und jeder eine eigene Meinung haben. Aber ihre Akzeptanz ist grundlegend für ein respektvolles demokratisches Miteinander.

    Prof. Dr. Hartmut Dorgerloh, Generalintendant und Vorstandsvorsitzender der Stiftung Humboldt-Forum

    Prof. Arch. Franco Stella, Gewinner des Bundeswettbewerbs und Architekt des teilrekonstruierten Berliner Schlosses

    Architekt erhebt schwere Vorwürfe wegen rechter Spender des Stadtschlosses: „Die Humboldt-Stiftung lügt“
    https://www.berliner-zeitung.de/kultur-vergnuegen/architekt-philipp-oswalt-berlin-stadtschloss-rechte-spender-humbold

    Berliner Schloss: Propheten-Statuen kehren auf Kuppel zurück
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/berliner-schloss-propheten-statuen-kehren-auf-kuppel-zurueck-li.219

    #Berlin #Mitte #Schloßplatz #Schloßfreiheit #Liebknechtbrücke #Architektur #Revanchismus #Preußen #Hohenzollern