• Merci @reka, vu aussi, mais c’est inexploitable tel quel.
      J’ai cru comprendre que c’est un des premiers témoignages de voyageur, j’imaginais qu’il avait été réimprimé depuis. Il est sur la BNF aussi.

    • J’avais pas vu le pdf téléchargeable en vieux français !

      PREFACE AU LECTEUR.
      M y Lecteur,jevous presente icyun œu vre, qui ne merite* pas le n o m d’Histoi
      re , ny de R o m a n ; mais feule ment de simple, naifve, nuè’& VeritableNarration,ourecit-f desestranges& diversesevene- mens & rencontres,bon-heurs & malheurs ,qui m e font arri vez autempsde mon voyage,
      ou que j’ayveu arriver à d’au- tS wes, tres:desquels jeconfesserayin- genueraent d’avoir tiré autant
      ou peut-estre plus de profit en peu de temps, que de mes estu- des de plusieurs années ;& je trouve par experience la verité
      duproverbe : Segnihsirritantanimasdemis »
      saper auresy ^uàm qucesunt oculisfubjeBa
      fidelibus. Car nonobstantque l’ouïe íbit lesens& l’organe,& pourainsi dire,laportedeladoctrine& sagesse ;& que l’eloquence d’un
      excellent Orateur fait souvent un grand effort fur nos ames : toutefois ceux qui font feule mentdouez d’un senscômun, advoueront avec m o y , que les objetsque nousvoyonsdevant nos yeux,ont bien un’ autre forcedepenetrernosâmes,8cJes fairelanguirdecrainte,pasiner defrayeur,bondirdejoye, & produire d’autres effe&s, qu’ils semblent vouloir pretendre a- vec les Surnaturels. Ce que- vous pourrezTacilement com prendre,sivousavezassezde_ patience pour lire ce Recit- » ou narration que je vous pre sente,toutenaïfve& nijë,fans
      Tembellirdesfiguresde Rhe torique, & de grandes digres sions:maiscomme un Matelot parle entre ses amis de tempe- stes& naufrages ; un Soldatde batailles gcplayes ; un Berger fait mention du loup en fon-j troupeau :du mefme stile je_ » vous commenceray à entrete nir,vous menant de Madrid en
      Espagne,oùj’estoisvenu,ayant envie de voir ce Pays, &c. Et-> nous promenans un peu par mer& parl’Affrique,nousre-
      tournerons,commej’ayfaitau trefoisparlagrâcedeDieu,à la chere Patrie ,tres-agreablc-* à celuy qui retourne d’un eí- clavago.

  • Le débat sur les langues en quinze questions : arguments, faits et chiffres

    Mesdames et Messieurs, chères et chers collègues et amie-e-s,

    J’ai le plaisir de vous signaler la mise en ligne ce 12 septembre d’un texte qui tente de faire, en quinze points, un tour d’horizon résumé des questions fréquemment soulevées ces temps-ci dans le cadre du débat sur l’#enseignement_des_langues en #Suisse.

    Ce petit fascicule, sous le titre « Le débat sur les #langues en quinze questions : arguments, faits et chiffres », peut être téléchargé gratuitement sur le site de l’Observatoire Économie-Langues-Formation.

    Il ne s’agit pas d’un texte scientifique, mais plutôt d’un texte politique, même si chaque proposition s’appuie sur des arguments et des données précises. Il me semblait en effet utile, dans un débat où les idées souvent s’entremêlent et où les clichés ne sont parfois pas très loin, de tenter d’aborder conjointement les aspects socio-politiques, économiques et pédagogiques.

    À chaque question, on propose d’abord une réponse en trois lignes, de sorte que le tout peut être parcouru rapidement ; la réponse brève est néanmoins suivie d’une réponse plus circonstanciée sur deux ou trois pages.

    Tout en vous souhaitant bonne réception de ce courriel, je vous prie de recevoir, Mesdames et Messieurs, chères et chers collègues et ami-e-s, mes salutations les meilleures.

    François Grin

    Pour télécharger le document :
    http://www.unige.ch/traduction-interpretation/recherches/groupes/elf/news/debat-langues-quinze-questions/Le-debat-sur-les-langues-en-Suisse.pdf
    cc @simplicissimus

  • No Man’s Langue. Vie et mort de la lingua franca méditerranéenne – Caroline Douki  | RdL La Revue des Livres
    http://www.revuedeslivres.fr/no-mans-langue-vie-et-mort-de-la-lingua-franca-mediterraneenne-caroli

    « #Langue tampon » et « langue de la liminalité », « no man’s langue » et « langue de l’autre », sans être cependant ni une langue des marges ni une langue de la fusion des sociétés, la #lingua_franca, disparue avec les conquêtes coloniales du XIXe et les constructions nationales du XXe, fut à partir du XVIe siècle la langue parlée lors de leurs transactions et interactions par les habitants des rives de la Méditerranée. Dans un ouvrage fondamental, qui fera date, Jocelyne Dakhlia s’est efforcée d’en écrire l’histoire et d’en restituer la réalité dans Lingua franca. Histoire d’une langue métisse en Méditerranée ; Caroline Douki lui rend ici hommage en restituant pour les lecteurs de la RiLi les lignes de force de ce livre.

    De même, le livre bat en brèche l’idée courante selon laquelle la lingua franca, étant un instrument de transactions marchandes ou d’échanges conflictuels entre hommes, ne se pratiquait que dans l’espace public : au contraire, elle pénétrait dans l’espace domestique lui-même, et en était même un instrument de bon fonctionnement. Ainsi, les maîtresses de maison, européennes ou musulmanes, en usaient avec les domestiques, femmes ou hommes, libres ou captifs. Limites entre espace public et espace domestique, limites du genre : cette langue, par pragmatisme, a donc pu traverser des frontières qu’on pense trop souvent rigides dans le monde méditerranéen.

    On voit combien la lingua franca a pu offrir un répertoire d’usages diversifiés : en situation de commandement, de conflit, de travail ou de négociation ; sur un mode pacifié, qui peut concerner les sommets de la hiérarchie sociale avec les milieux diplomatiques, ou relever du rythme quotidien et des détails prosaïques du foyer domestique ; voire sur un mode affectif puisque des traces documentaires évoquent parfois des échanges amicaux, sentimentaux ou des commerces galants. Nul doute désormais que la lingua franca ne peut être rabattue aux périphéries ou cantonnée à des milieux aux « marges », censément les seuls concernés par le contact dans l’aire méditerranéenne, et qu’elle fut en usage dans de nombreuses situations et pratiquée par divers groupes, du bas jusqu’en haut de la hiérarchie sociale. Ce livre, qui démontre l’intensité et les profondeurs des pratiques linguistiques partagées, redessine ainsi, en un apport historiographique majeur, la carte géographique, sociale, culturelle et migratoire (économique aussi, par extension) de la #Méditerranée d’avant la colonisation, en nous montrant autrement, et plus loin, son extension et ses profondeurs, bien au-delà des franges maritimes.

    #histoire #livre

  • Selon #Marcel_Mauss les fondements des sociétés dites traditionnelles et archaïques en dehors du paradigme « économique » (marché, achat, contrat...) sont la triple obligation de donner,recevoir,et rendre.

    L’anti-utiltarisme comme nécessité de repenser l’organisation de la production de la « marchandise » et la finalité des rapports entre individus.

    #Alain_Caillé : professeur de sociologie à l’Université Paris X Nanterre et co-directeur du SOPHIAPOL. Il a fondé le mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales ( M.A.U.S.S. ) en 1981 et continue d’animer jusqu’à ce jour la revue du MAUSS. S’appuyant sur les travaux de Marcel Mauss, Alain Caillé développe une approche anthropologique de la constitution des communautés politiques sur la base du paradigme du don.

    http://www.youtube.com/watch?v=-_bLwIzYJhA

    http://valery-rasplus.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/02/27/10-questions-a-alain-caille.html

    Valéry Rasplus : Depuis 1981 votre nom est associé à la revue du MAUSS (d’abord Le Bulletin du MAUSS 1981-1988 puis La Revue du MAUSS trimestrielle 1988-1993 et enfin La Revue du #MAUSS semestrielle). Comment est venue l’idée de former cette revue qui s’est maintenant pleinement inscrite dans le paysage #intellectuel français et international ?

    Alain Caillé : Le point de départ est le suivant. J’avais vu en 1981 l’annonce d’un colloque sur le don à l’ Arbresle qui réunissait philosophes, économistes, psychanalystes etc. Fasciné depuis des années par l’Essai sur le don de Mauss (et par Karl #Polanyi), et d’autant plus qu’il me semblait réfuter ce qu’on m’avait enseigné en sciences économiques (j’étais alors docteur ès sciences économiques mais également assistant de sociologie à l’université de Caen) je décidai d’y assister. Nous fûmes quelques uns à nous étonner qu’aucun des intervenants ne semblât avoir lu Mauss. Et plus encore de la convergence entre #économistes et #psychanalystes sur l’idée que le don n’existe pas, qu’il n’est qu’illusion et idéologie puisqu’on n’a rien sans rien. Cette manière de penser était parfaitement congruente avec l’évolution récente de la sociologie dont je m’étais alarmé dans un article de Sociologie du #travail : « La sociologie de l’intérêt est-elle intéressante ? » (1981) dans lequel je pointais la surprenante convergence, au moins sur un point essentiel, entre des auteurs en apparence diamétralement opposés : Raymond Boudon et Michel Crozier, du coté #libéral, Pierre Bourdieu du côté #néomarxiste. Pour les uns comme pour les autres l’intégralité de l’action sociale s’expliquait par des calculs d’intérêt, conscients pour les deux premiers, inconscients pour le troisième. Tous trois, par de là leurs divergences criantes, communiaient ainsi dans ce que j’ai appelé l’axiomatique de l’intérêt, si bien représentée à l’Arbresle. Pour cette sociologie alors dominante l’homo sociologicus n’était au fond qu’une variante, un avatar ou un déguisement d’homo œconomicus. D’accord à quelques uns à l’Arbresle sur ce constat, nous décidâmes, Gerald Berthoud, professeur d’anthropologie à l’université de Lausanne, et moi, de créer une sorte de bulletin de liaison, ou un recueil périodique de working papers susceptible de favoriser les échanges entre ceux, économistes, anthropologues, sociologues, philosophes etc. qui partageaient cet étonnement et cette inquiétude face à l’évolution de la pensée en science sociale et en philosophie politique. Partout, en effet, nous le découvririons peu à peu, on était passé d’une perspective largement holiste, qui avait dominé pendant les Trente glorieuses, à un individualisme tout autant ontologique que méthodologique. Et ce basculement #hyperindividualiste allait de pair avec le triomphe généralisé de l’axiomatique de l’intérêt. Que l’on découvrait aussi bien en philosophie politique, dans le sillage de La Théorie de la justice de #John_Rawls (1971) - se demandant comment faire définir les normes de justice par des « hommes économiques ordinaires », mutuellement indifférents - qu’en biologie où fleurissaient la théorie du gène #égoïste ou la #sociobiologie. En économie, les « nouveaux économistes » faisaient leur percée, et la nouvelle #microéconomie, fondée sur la théorie des jeux offrait au modèle économique généralisé sa #lingua_franca.

    http://www.youtube.com/watch?v=dSXJVs9tuKE

    Valéry Rasplus : Vous expliquez que la conception maussienne du don est proprement politique, comment concevez-vous une bonne politique ?

    Alain Caillé : La conception maussienne du don est en effet politique. Donner est l’acte politique par excellence puisqu’il permet de transformer les ennemis en alliés en faisant qu’il y ait quelque chose plutôt que rien, de la vie plutôt que de la mort, de l’action ou de l’œuvre plutôt que le néant. Mais, réciproquement, le politique est proprement « donatiste ». Le politique peut-être considéré comme l’intégrale des décisions par lesquelles les membres d’une communauté politique acceptent de donner et de se donner les uns aux autres, plutôt que de s’affronter, de se confier plutôt que de se défier. La politique n’est que l’interprétation plus ou moins juste, fidèle et réussie du politique. Une communauté politique peut être conçue comme l’ensemble de ceux dont on reçoit et à qui on donne. Et une communauté démocratique comme celle dans laquelle les dons entre les citoyens sont faits d’abord en tant que dons à l’esprit de la démocratie (et non aux ancêtres, à Dieu ou à une quelconque entité transcendante). La bonne politique est désormais celle qui favorise le #développement de la #démocratie voulue d’abord pour elle-même - et non d’abord pour des raisons instrumentales , - en tant qu’elle permet au plus grand nombre de se voir reconnu comme donnant ou ayant donné quelque chose. Ce qui suppose qu’il soit en capacité de la faire et que soit donc maximisées ses « capabilités ». Concrètement, la bonne politique est celle qui contribue à instiller et à instituer l’#autonomie politique de la société civile associationiste, qui n’est pas naturellement donnée et ne va pas de soi. La philosophie républicaine française, solidariste prenait l’individu non comme un point de départ - à la différence du #libéralisme économique, du libérisme - mais comme un but, et entendait l’éduquer de façon à ce qu’il conquière son autonomie face à l’État instituteur. Ce mot d’ordre est toujours d’actualité mais doit être complété par celui de l’institution de l’autonomie du monde des #associations.

    Bibliographie :
    –Essai sur le don de Marcel Mauss paru aux éditions PUF

    – L’esprit du don de Jacques .T. Godbout en collaboration avec Alain Caillé paru aux éditions la Découverte

    _Anthropologie du don d’Alain Caillé paru aux éditions de la Découverte

    –Théorie anti-utilitariste de l’action D’Alain Caillé paru aux éditions la Découverte
    #Utilitarisme #Individualisme #Anti-utilitarisme #Economie #Don #Solidarité #Anthropologie #Sciences-sociales #philosophie #Politique #Morale #sociologie #Homo-œconomicus #Marxisme #Bentham #Arendt #Boudon #Bourdieu #Lefort #Levi-Strauss #Castoriadis #Revue #Livres #Vidéo

    • Le modèle de la spirale me semble assez neutre idéologiquement, toutes les idéologies glorifiant aussi bien l’individu que la collectivité selon ses propres priorités.

      La crispation vient sans doute du fait que cela cause d’évolution sociale, donc il y a sans doute la même allergie spontanée à la question de l’évolution que celle apparue face à Darwin, à cause du malaise que cela crée sur la question de l’égalité entre les humains, puisque cela pourrait légitimer des hiérarchies.

      La spirale dynamique me semble adopter la vision de Patrick Tort (peut être idéaliste) sur Darwin et sur sa lecture de ce qu’on appelle aujourd’hui le darwinisme.
      La vision de Patrick Tort pour caricaturer, c’est de dire que ce qui a permis à la civilisation humaine de se développer contrairement au reste du règne animal, c’est sa capacité à s’opposer à la sélection naturelle en prenant soin des plus faibles pour bénéficier de leurs autres forces, en expliquant que Darwin était myope ou qu’Einstein était de santé fragile et aurait dû mourir à 8 ans.
      Cette lecture de gauche du « darwinisme » ressemble à la lecture de l’évolution sociale par la spirale dynamique. Il s’agit d’accepter des outils puissants pour la connaissance, même si une lecture superficielle peut faire croire à des théories contraires à nos valeurs idéologiques..

      Cet article résume bien à mon sens le dilemme de la gauche avec Darwin :
      http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/09/11/patrick-tort-et-andre-pichot-darwin-l-eternelle-querelle_1093973_3260.html

      Dans la lecture – bienveillante – qu’il propose de l’œuvre darwinienne, Patrick Tort entend, au contraire, exonérer le naturaliste de ces accusations. Il rappelle qu’avant La Filiation de l’homme, publié en 1871, Darwin n’a rien écrit sur l’homme. Après la publication de L’Origine, il lui fallut donc plus de dix ans de réflexions pour se décider à parler de sa propre espèce. Pourquoi tant d’attente, demande en substance Patrick Tort, si Darwin avait pour intention de projeter abruptement le struggle for life sur les sociétés humaines ?

      En réalité et en dépit de ce qu’en fait dire une « tapageuse ignorance », Darwin était, selon Patrick Tort, « vigoureusement opposé au racisme ». Le philosophe développe notamment ce qu’il nomme l’"effet réversif de la sélection", dont les éléments seraient en germe dans La Filiation. Un « effet » au terme duquel la sélection naturelle sélectionne l’homme civilisé, donc la civilisation, qui ensuite s’oppose à la sélection et à l’élimination du moins apte. La morale serait ainsi une propriété émergente de la sélection naturelle. « Contrairement à nombre de ses lecteurs, Darwin n’a jamais oublié un instant que la sélection naturelle ne se borne pas à sélectionner des variations organiques avantageuses, écrit Patrick Tort. Elle sélectionne aussi (...) des instincts », et notamment "une « sympathie » altruiste et solidaire dont les deux principaux effets sont la protection des faibles et la reconnaissance indéfiniment extensible de l’autre comme semblable."

    • Toute forme d’organisation pour encadrer nos existences est idéologique même si elle est basée sur l’observation (qui induira forcément un classement donc une valeur hiérarchique) .
      Je ne connais pas aussi bien que vous la théorie de la spirale dynamique mais pour ce que j’en sais elle s’apparente selon moi à une vision utilitariste de la condition humaine (coaching et performance de soi ?)
      Il ne suffit pas de vouloir changer les erreurs de chacun afin de faire évoluer l’individu et par ricochet le groupe et la société. C’est la structure même en tant que contrat entre individus qu’il faut revoir(le cadre social, politique économique, éducatif). Mais il vrai que je fais partie de ceux qui ont une approche très superficielle de cette théorie. Par contre je ne suis pas surpris que cela vienne des États-Unis mère-patrie de l’utilitarisme qui a donné naissance à toute une littérature du développement personnel type PNL, Ennéagrame, management moderne...
      Ca me fait toujours peur de voir des sites proposer leurs services (payant ) pour nous former à devenir des êtres performants et accomplis
      http://valeursdynamiques.be/formations-certifications/un-cursus-complet

    • mais pour que j’en sais elle s’apparente selon moi à une vision utilitariste de la condition humaine (coaching et performance de soi ?)

      Pas directement, mais vous pointez du doigt son principal handicap : ce modèle de dynamique sociale est effectivement un outil que les libéraux « utilitaristes » se sont appropriés (les pragmatiques qui acceptent leurs congénères « tels qu’ils sont » pourvu que ça leur permette de les exploiter au mieux, d’en tirer le meilleur profit de leurs relations avec eux).
      Pas étonnant, comme tout outil, cela rend bien service à ceux qui aiment s’en servir pour nourrir leur cupide dessein. Vous avez bien pointé du doigt ce succès chez les anglo-saxons, et à cause de cela, cet outil pourrait être assimilé à un outil de propagande utilitariste. Mon idée est qu’il faut dépasser cet a-priori.
      Tout comme la thèse de Darwin a été plébiscitée et exploitée par les fascistes, au point d’être considérée comme une doctrine d’embrigadement fasciste, alors que comme je ne soulignais, l’acceptation de la thèse Darwiniste a aussi été indispensable à la construction des valeurs de gauche, même si au départ elle a pu constituer un « handicap » pour la gauche (au point que la tentation négationniste / obscurantiste face à cette intuition scientifique a pu paradoxalement effleurer les forces de progrès).

      Je pense que le modèle de la spirale dynamique est d’inspiration libérale, certes, mais dans sa version « éthique minimale » telle que pensée par Ruwen Ogier.
      Je n’aime pas ce terme : « éthique essentielle » me semblerait un terme plus pertinent. Il ne s’agit pas d’avoir une éthique au rabais, mais d’avoir l’ambition de déterminer quelle éthique est le dénominateur commun à nos valeurs morales pour permettre à chacun de vivre librement, de façon compatible avec la destinée collective.

      Le modèle de la spirale dynamique modèle exclue vraiment l’idée de domination et de paternalisme. On n’est pas là pour juger les gens, mais juste pour les comprendre.
      La spirale dynamique exclue toute idée de « bien » et de « mal », elle laisse cette notion au libre-arbitre de chaque individu.
      Personne n’a autorité pour les remettre les autres dans le « droit chemin », car ce droit chemin n’existe pas de façon absolue, mais se comprendre les uns les autres doit nous amener à trouver des chemins plus compatibles (moralement acceptables pour chacun).

      Cela peut être vu comme un modèle qui prône un humanisme de tolérance et de bienveillance entre les humains (attention : tolérance ne veut pas dire laxisme, ni compromission.. il ne s’agit pas d’accepter l’inacceptable), mais pour ma part ce qui m’intéresse le plus, c’est de comprendre comment on fonctionne socialement en fonctions des valeurs dominantes d’un groupe social, et comment ce fonctionnement évolue de façon quasi-mécanique, pour nous aider à adopter l’approche la plus adéquate pour servir nos valeurs et nos idéaux.