• Le destin ukrainien de La ferme des animaux de George Orwell

    Lorsque George Orwell achève en novembre 1944 l’écriture de La ferme des animaux, il ne pouvait pas imaginer que trois années plus tard son plus fervent lectorat se trouverait parmi les Ukrainiens internés dans les camps de personnes déplacées (PD) en Allemagne. Malheureusement, nombre des exemplaires de son livre en ukrainien sont saisis par les autorités militaires américaines et remis aux Soviétiques.

    Après avoir passé des années à travailler son manuscrit, George Orwell a eu du mal, en 1945, à trouver un éditeur pour La ferme des animaux car la satire anti-stalinienne n’était pas la bienvenue à une époque où l’Occident s’est allié à Staline pour combattre Hitler. Pour ajouter à ces difficultés, un V1 allemand s’abat sur la maison d’Orwell, alors que celui-ci par chance s’est rendu chez un ami à Greenwhich. Cependant, le manuscrit est miraculeusement sauvé des décombres. Enfin au terme de nombreux refus essuyés par Orwell, un éditeur britannique, Secker and Warburg, accepte de publier le livre à 4 500 exemplaires, un nouveau tirage sera ensuite rapidement nécessaire. Plus tard, une maison d’édition américaine prend le risque de l’éditer. Et enfin, une maison d’édition monégasque le publiera ensuite en français. Dans un premier temps, le titre prévu est L’Union des républiques socialistes animales, URSA, mais il n’est pas retenu de peur de déclencher l’ire stalinienne, Les Animaux partout ! est finalement choisi.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/25/le-destin-ukrainien-de-la-ferme-des-animaux-de

    #littérature #ukraine

  • Des abricots, du charbon et des poèmes

    Dans sa préface, La langue de la guerre, Luba Yakymtchouk parle des mots, « des gros mots comme unique moyen d’exprimer leur expérience traumatique », de la guerre et de la langue, « Je perdais le contrôle de l’écriture, car les mots changent de sens, parfois plusieurs fois par mois et si tu écris quelque chose le premier mois des combats, cela peut perdre son sens en quelques autres mois » de la guerre et des prisonniers, des caves et des tortures, d’humiliation, « La mort s’approche trop près de ma famille, avec les combattants russes et leurs armes », de se cacher et de « lieu sûr », de semblant et de contrôle de sa vie, d’histoires et de poésie, « Les histoires et la littérature sont en ce sens notre maison », d’un projet « Métro à Kybyntsi », de lectures poétiques, des cocktails Kyiv, « La guerre est une perte totale de contrôle, la perte des lieux familiers, avec leurs hommes et leurs choses. Les cocktails s’appellent Kyiv, depuis qu’ils ont visé les chars russes qui sont entrés dans mon quartier », du mot « électricité », des attaques de missiles et de drones contre « les infrastructures civiles et critiques », des mots pour désigner les missiles russes, du temps de la guerre, « Nous nous efforçons de garder le contrôle de nos vies par le biais de gestes quotidiens, d’actions de bénévolat, ainsi que qu’à travers la langue et l’écriture », du pire – c’est-à-dire de l’occupation…

    note sur : Luba Yakymtchouk : Les Abricots du Donbas

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/22/des-abricots-du-charbon-et-des-poemes

    #littérature #poésie

  • Dans le noir la nuit : Anima Sola #6
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/l-ombre-bleutee

    Je me dresse en soupirant de bonheur. Dans le contrejour de cette fin de journée sur la plage, rythmée par le bruit des vagues, le ressac incessant. Je ne parviens pas à identifier la femme regardant l’horizon devant moi. Je crois la connaître mais je n’en suis pas certaine. Les traits de son visage s’efface sous la trop forte luminosité. La chaleur fait trembler l’air, trouble transparence.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_6.mp4

  • Sécheresse, pas vraiment une dystopie.
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/07/19/secheresse-pas-vraiment-une-dystopie

    Il y a sans doute quelque chose d’un peu masochiste à lire Sécheresse maintenant que le réchauffement climatique la provoque partout pour de vrai, mais il y a surtout quelque chose de fascinant au fait que J. G. Ballard se soit dit en 1964, à une époque où personne ne parlait du dit réchauffement et […]

    #Bibliothèque #littérature #lecture #livre
    https://0.gravatar.com/avatar/cd5bf583a4f6b14e8793f123f6473b33bb560651f18847079e51b3bcad719755?s=96&d=

  • Migrations : l’Union européenne, droit dans le mur

    La Commission européenne affirme que l’UE ne finance pas de « murs » anti-migrants à ses #frontières_extérieures, malgré les demandes insistantes d’États de l’est de l’Europe. En réalité, cette « ligne rouge » de l’exécutif, qui a toujours été floue, s’efface de plus en plus.

    Le 14 juin dernier, le naufrage d’un bateau entraînait la noyade de centaines de personnes exilées. Quelques jours auparavant, le 8 juin, les États membres de l’Union européenne s’enorgueillissaient d’avoir trouvé un accord sur deux règlements essentiels du « Pacte européen pour l’asile et la migration », qui multipliera les procédures d’asile express dans des centres de détention aux frontières de l’Europe, faisant craindre aux ONG une nouvelle érosion du droit d’asile.

    Dans ce contexte délétère, un groupe d’une douzaine d’États membres, surtout d’Europe de l’Est, réclame que l’Union européenne reconnaisse leur rôle de « protecteurs » des frontières de l’Union en autorisant le financement européen de murs, #clôtures et #barbelés pour contenir le « flux migratoire ». Le premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, avait même estimé que son pays était en première ligne face à « l’invasion de migrants ».

    Officiellement, la Commission européenne se refuse toujours à financer les multiples projets de clôtures anti-migrants qui s’érigent le long des frontières extérieures de l’UE. « Nous avons un principe bien établi : nous ne finançons pas de murs ni de barbelés. Et je pense que cela ne devrait pas changer », avait encore déclaré Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, le 31 janvier. Pourtant, la ligne rouge semble inexorablement s’effacer.

    Le 7 octobre 2021, les ministres de douze États, dont la #Grèce, la #Pologne, la #Hongrie, la #Bulgarie ou les #Pays_baltes, demandaient par écrit à la Commission que le financement de « #barrières_physiques » aux frontières de l’UE soit une « priorité », car cette « mesure de protection » serait un outil « efficace et légitime » dans l’intérêt de toute l’Union. Une demande qu’ils réitèrent depuis à toute occasion.

    Les États membres n’ont pas attendu un quelconque « feu vert » de la Commission pour ériger des clôtures. Les premières ont été construites par l’Espagne dans les années 1990, dans les enclaves de Ceuta et Melilla. Mais c’est en 2015, après l’exil de centaines de milliers de Syrien·nes fuyant la guerre civile, que les barrières se sont multipliées. Alors que l’Union européenne comptait 315 kilomètres de fil de fer et barbelés à ses frontières en 2014, elle en totalisait 2 048 l’an passé.

    Depuis 2021, ce groupe d’États revient sans cesse à la charge. Lors de son arrivée au sommet des dirigeants européens, le 9 février dernier, Victor Orbán (Hongrie) annonçait la couleur : « Les barrières protègent l’Europe. » Les conclusions de ce sommet, ambiguës, semblaient ouvrir une brèche dans la politique européenne de financement du contrôle aux frontières. Les États demandaient « à la Commission de mobiliser immédiatement des fonds pour aider les États membres à renforcer […] les infrastructures de protection des frontières ».

    Dans ses réponses écrites aux questions de Mediapart, la Commission ne mentionne plus aucune ligne rouge : « Les États membres ont une obligation de protéger les frontières extérieures. Ils sont les mieux placés pour définir comment le faire en pratique d’une manière qui […] respecte les droits fondamentaux. »

    Si l’on en croit le ministre de l’intérieur grec, Panagiótis Mitarákis, les dernières résistances de la Commission seraient en train de tomber. Le 24 février, il affirmait, au sujet du projet grec d’#extension et de renforcement de sa clôture avec la Turquie, le long de la rivière #Evros, que la Commission avait « accepté que certaines dépenses pour la construction de la barrière soient financées par l’Union européenne ».

    Pour Catherine Woollard, de l’ONG Ecre (Conseil européen pour les réfugiés et exilés), « c’est important que la Commission résiste à ces appels de financement des murs et clôtures, car il faut respecter le droit de demander l’asile qui implique un accès au territoire. Mais cette position risque de devenir symbolique si les barrières sont tout de même construites et qu’en plus se développent des barrières d’autres types, numériques et technologiques, surtout dans des États qui utilisent la force et des mesures illégales pour refouler les demandeurs d’asile ».

    D’une ligne rouge à une ligne floue

    Au sein de l’ONG Statewatch, Chris Jones estime que « cette “ligne rouge” de la Commission européenne, c’est du grand n’importe quoi ! Cela fait des années que l’Union européenne finance des dispositifs autour ou sur ces clôtures, des #drones, des #caméras, des #véhicules, des #officiers. Dire que l’UE ne finance pas de clôtures, c’est uniquement sémantique, quand des milliards d’euros sont dépensés pour fortifier les frontières ». Même diagnostic chez Mark Akkerman, chercheur néerlandais au Transnational Institute, pour qui la « #ligne_rouge de la Commission est plutôt une ligne floue ». Dans ses travaux, il avait déjà démontré qu’en 2010, l’UE avait financé l’achat de #caméras_de_vidéosurveillance à #Ceuta et la construction d’un #mirador à #Melilla.

    Lorsqu’il est disponible, le détail des dépenses relatives au contrôle des frontières montre que la politique de non-financement des « murs » est une ligne de crête, car si la Commission ne finance pas le béton ni les barbelés, elle finance bien des #dispositifs qui les accompagnent.

    En 2021, par exemple, la #Lituanie a reçu 14,9 millions d’euros de fonds d’aide d’urgence pour « renforcer » sa frontière extérieure avec la Biélorussie, peut-on lire dans un rapport de la Commission. Une frontière qui, selon le ministère de l’intérieur lituanien, contacté par Mediapart, est « désormais longée d’une clôture de 530 km et d’une barrière surmontée de fils barbelés sur 360 kilomètres ». Si la barrière a pesé 148 millions d’euros sur le #budget de l’État, le ministère de l’intérieur affirme que la rénovation de la route qui la longe et permet aux gardes-frontières de patrouiller a été financée à hauteur de « 10 millions d’euros par des fonds européens ».

    En Grèce, le détail des dépenses du gouvernement, dans le cadre du fonds européen de sécurité intérieur, de 2014 à 2020, est éclairant. Toujours le long de la rivière Evros, là où est érigée la barrière physique, la police grecque a pu bénéficier en 2016 d’un apport de 15 millions d’euros, dont 11,2 millions financés par le fonds européen pour la sécurité intérieure, afin de construire 10 #pylônes et d’y intégrer des #caméras_thermiques, des caméras de surveillance, des #radars et autres systèmes de communication.

    Cet apport financier fut complété la même année par 1,5 million d’euros pour l’achat d’#équipements permettant de détecter les battements de cœur dans les véhicules, coffres ou conteneurs.

    Mais l’enjeu, en Grèce, c’est avant tout la mer, là où des bateaux des gardes-côtes sont impliqués dans des cas de refoulements documentés. Dans son programme d’action national du fonds européen relatif à la gestion des frontières et des visas, écrit en 2021, le gouvernement grec envisage le renouvellement de sa flotte, dont une dizaine de bateaux de #patrouille côtière, équipés de #technologies de #surveillance dernier cri, pour environ 60 millions d’euros. Et malgré les refoulements, la Commission européenne octroie les fonds.

    Technologies et barrières font bon ménage

    Les États membres de l’UE qui font partie de l’espace Schengen ont pour mission de « protéger les frontières extérieures ». Le droit européen leur impose aussi de respecter le droit d’asile. « Les exigences du code Schengen contredisent bien souvent l’acquis européen en matière d’asile. Lorsqu’un grand nombre de personnes arrivent aux frontières de l’Union européenne et qu’il existe des pressions pour faire baisser ce nombre, il est presque impossible de le faire sans violer certaines règles relatives au droit d’asile », reconnaît Atanas Rusev, directeur du programme « sécurité » du Centre pour l’étude de la démocratie, basé en Bulgarie.

    La Bulgarie est au cœur de ces tiraillements européens. En 2022, la police a comptabilisé 164 000 passages dits « irréguliers » de sa frontière, contre 55 000 l’année précédente. Des demandeurs d’asile qui, pour la plupart, souhaitent se rendre dans d’autres pays européens.

    Les Pays-Bas ou l’Autriche ont fait pression pour que la #Bulgarie réduise ce nombre, agitant la menace d’un report de son intégration à l’espace Schengen. Dans le même temps, des ONG locales, comme le Helsinki Committee Center ou le Refugee Help Group, dénoncent la brutalité qui s’exerce sur les exilé·es et les refoulements massifs dont ils sont victimes. Le pays a construit une clôture de 234 kilomètres le long de sa frontière avec la Turquie.

    Dans son plan d’action, le gouvernement bulgare détaille son intention de dépenser l’argent européen du fonds relatif à la gestion des frontières, sur la période 2021-2027, pour renforcer son « système de surveillance intégré » ; une collecte de données en temps réel par des caméras thermiques, des #capteurs_de_mouvements, des systèmes de surveillance mobiles, des #hélicoptères.

    Philip Gounev est consultant dans le domaine de la gestion des frontières. Il fut surtout ministre adjoint des affaires intérieures en Bulgarie, chargé des fonds européens, mais aussi de l’érection de la barrière à la frontière turque. Il explique très clairement la complémentarité, à ses yeux, des différents dispositifs : « Notre barrière ne fait que ralentir les migrants de cinq minutes. Mais ces cinq minutes sont importantes. Grâce aux caméras et capteurs qui détectent des mouvements ou une brèche dans la barrière, l’intervention des gardes-frontières est rapide. »

    L’appétit pour les technologies et le numérique ne fait que croître, au point que des ONG, comme l’EDRi (European Digital Rights) dénoncent la construction par l’UE d’un « #mur_numérique ». Dans ce domaine, le programme de recherche européen #Horizon_Europe et, avant lui, #Horizon_2020, tracent les contours du futur numérisé des contrôles, par le financement de projets portés par l’industrie et des centres de #recherche, au caractère parfois dystopique.

    De 2017 à 2021, « #Roborder » a reçu une aide publique de 8 millions d’euros. L’idée est de déployer une armada de véhicules sans pilotes, sur la mer ou sur terre, ainsi que différents drones, tous munis de caméras et capteurs, et dont les informations seraient croisées et analysées pour donner une image précise des mouvements humains aux abords des frontières. Dans son programme d’action national d’utilisation du fonds européen pour la gestion des frontières, la Hongrie manifeste un intérêt appuyé pour « l’adaptation partielle des résultats » de Roborder via une série de projets pilotes à ses frontières.

    Les #projets_de_recherche dans le domaine des frontières sont nombreux. Citons « #Foldout », dont les 8 millions d’euros servent à développer des technologies de #détection de personnes, à travers des #feuillages épais « dans les zones les plus reculées de l’Union européenne ». « Le développement de technologies et de l’#intelligence_artificielle aux frontières de l’Europe est potentiellement plus puissant que des murs, décrypte Sarah Chandler, de l’EDRi. Notre inquiétude, c’est que ces technologies soient utilisées pour des #refoulements aux frontières. »

    D’autres projets, développés sous l’impulsion de #Frontex, utilisent les croisements de #données et l’intelligence artificielle pour analyser, voire prédire, les mouvements migratoires. « Le déploiement de nouvelles technologies de surveillance, avec la construction de barrières pour bloquer les routes migratoires, est intimement lié à des dangers accrus et provoque davantage de morts des personnes en mouvement », peut-on lire dans un rapport de Statewatch. Dans un contexte de droitisation de nombreux États membres de l’Union européenne, Philip Gounev pense de son côté que « le financement de barrières physiques par l’UE deviendra inévitable ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/170723/migrations-l-union-europeenne-droit-dans-le-mur
    #murs #barrières_frontalières #migrations #financement #UE #EU #Union_européenne #technologie #complexe_militaro-industriel

  • Pour Milan Kundera

    Par Patrick Chamoiseau

    Kundera

    La survie des petites nations gît tout entière, c’est vrai, dans l’éclat de leur art, le lucide de leur rire, l’aérien des vérités qui dansent ; seulement, leurs géographies sont inconnues des cartographes.

    Elles sont faites de rencontres.

    D’expériences infinies, d’exils qui enracinent, de langues restées vivantes dans le jeu même des autres langues. Elles vont aux formes ouvertes, aux matières sans candeur, aux forces qui lèvent les insolites du vivre et la beauté d’une autre vision du monde. La nôtre, Martinique, que tu as vue avec grand soin, te fait ici, le signe de l’amitié : c’est geste ancien, tigé de l’algèbre d’un pouvoir.

    Bien des choses ont changé au Diamant, mais tout ce qui s’y trouve de fidèle, d’immobile, de belle poussière inaltérable, de vagues et d’écume tiède, se souvient.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/15/pour-milan-kundera/#more-72946

    #littérature

  • Dans le noir la nuit : Anima Sola #5
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/formes-concretes-du-rythme

    Je me vois, je suis de dos, tournée ainsi je ne peux voir mon visage. C’est une image d’enfance. Un souvenir lointain. Un paysage estival. Au bord d’une rivière. Peut-être à la montagne ? Je peux sentir à nouveau la sensation de la chaleur, la sueur qui frissonne sur ma peau.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_5.mp4

  • Sirène, debout de Nina Mac Laughlin : Wake culture - Missives
    http://www.lesmissives.fr/index.php/2023/06/08/sirene-debout-de-nina-mac-laughlin-wake-culture

    Et moi, étudiante, quand j’ai lu les Métamorphoses, je n’avais pas l’armature conceptuelle féministe nécessaire pour traduire et comprendre ça : cet enracinement du poème dans la culture du viol. Je me suis fascinée pour la beauté des corps qui changent, l’évocation de l’instant où ça bascule et où la main devient branche, pour le génie de la construction narrative, pour l’émerveillement de ce monde bruissant d’âmes dans tous ses recoins. Puis la réflexion féministe a fait son chemin en moi et

    …. oooohhhhhhh.

    Qu’est-ce que j’en fais, alors, de mon Ovide ? Je le crame ? Je l’enseigne ? Je le cancel ?

    Et puis Nina MacLaughlin est arrivée dans mon existence et elle a dit : on le rechante.

    Elle n’est pas la première à donner enfin voix aux héroïnes de la mythologie. Margaret Atwood a fait parler Pénélope, Ursula Le Guin Lavinia, Madeline Miller Circé… Mais celles-ci vivaient dans des épopées, et elles avaient plein de choses à raconter. Peu de plumes s’étaient occupées de celles qui n’ont rien d’autre à dire que le viol dont elles ont été victimes, parce qu’après ce viol elles ne sont même plus humaines. Littéralement. Sirène, debout leur rend la voix, en trente textes autonomes. Et c’est fabuleux.

    #littérature #viol #féminisme

  • Projet d’hôpital Grand Paris-Nord : la déclaration d’utilité publique annulée par le tribunal administratif
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2023/07/10/projet-d-hopital-grand-paris-nord-la-declaration-d-utilite-publique-annulee-

    « L’opération, dont la configuration ne permet pas des évolutions futures, conduisait à une diminution non compensée de l’offre de soins dans un territoire souffrant déjà d’importantes inégalités de santé », écrit le tribunal dans un communiqué de presse, suivant l’avis du rapporteur public rendu fin juin.
    « Le tribunal a relevé que l’opération conduisait à diminuer, à périmètre constant, le nombre de #lits_d’hospitalisation de 1 131 à 941, le nombre de places en #ambulatoire de 207 à 173 et le nombre de naissances pouvant être accueillies de 3 238 à 2 000 », précisent les juges.
    D’un coût estimé de 1,3 milliard d’euros, ce projet d’envergure porté par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (#AP-HP) et l’université Paris Cité doit remplacer les actuels hôpitaux Bichat à Paris et Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine).

    Couvrant le nord de Paris, une partie des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis, il doit également abriter des activités d’enseignement et de recherche. Pour être validé, un nouveau projet remanié doit être présenté, ce qui donnerait lieu à une nouvelle déclaration d’utilité publique.

    La justice administrative était saisie d’un recours de riverains et de syndicats de soignants qui estiment l’hôpital Grand Paris-Nord sous-dimensionné par rapport aux besoins de santé de la zone couverte, appelée à connaître une croissance démographique.

    on sait décidément investir dans l’austérité, la fabrication de la rareté

    #santé_publique #hôpital

  • Trajectoire littéraire

    Michel Butor, pour des raisons qu’il n’avoue pas, s’est lancé, sans doute à l’instigation de son interrogateur Lucien Giraudo, dans une « Petite histoire de la littérature française ». Il s’amuse à copier, dans le découpage temporel, le Lagarde et Michard de son passé scolaire, tout en le dynamitant par des petites implosions. Une lecture agréable, chatoyante tout en provoquant la réflexion sur les cousinages, les influences et les références. Il permet de découvrir des auteurs un peu oubliés, notamment ceux du Moyen-Âge et de la Renaissance. Les deux périodes doivent être considérées comme un tout, la séparation comme le démontre les historien.ne.s d’aujourd’hui. Redonner la puissance de cette période, marquée du sceau de l’obscurantisme dans nos manuels d’histoire, est une nécessité pour comprendre nos racines.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/09/trajectoire-litteraire

    #littérature

  • Dans le noir la nuit : Anima Sola #4
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/dans-le-noir-la-nuit

    Je traverse la fatigue et le silence. Ce sera bientôt la fin. La nuit blesse autant qu’elle soigne. Je braque ma lampe de poche dans toutes les directions. Le faisceau balaie de sa lumière rectiligne l’espace autour de moi. Le jour tarde à venir. Mon ombre se profile derrière la vitre.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_4.mp4

  • Les trésors du musée de l’imprimerie, délogé par la mairie de Bordeaux, bientôt à la déchetterie ?  Marie-Hélène Hérouart - Le figaro

    Expulsé des locaux que la mairie lui prêtait depuis 1985, le musée et atelier de l’imprimerie préserve notamment 150 machines séculaires et, pour certaines, fonctionnelles. Elles pourraient finir à la casse

    Le 28 septembre 1987 est marqué d’une pierre blanche gravée et fixée au mur : ce jour-là, Jacques Chaban-Delmas inaugurait en grande pompe le musée et atelier de l’imprimerie de Bordeaux. « En gage d’espérance pour un avenir plus juste et plus sain », inscrivait-il en italique en entamant le livre d’or des lieux, deux ans après leur ouverture. Dans un hangar de plus de 1300 mètres carrés, sept hommes s’étaient mis en tête de préserver le patrimoine culturel des imprimeurs bordelais. Trente-huit ans plus tard, ce sont neuf tonnes de matériel, 150 machines séculaires - et pour la plupart fonctionnelles - qui sont préservées rue du Fort Louis. Une lithothèque, composée de plus de 3000 pierres - dont l’originale de la célèbre maison de liqueurs bordelaises, Marie Brizard, qui acquit sa renommée à la cour de Louis XV. Des objets retraçant l’histoire de l’imprimerie, de son invention par Gutenberg en 1450 à nos jours, qui pourraient bientôt disparaître... et surtout, être jetés à la déchetterie.

    Dans une lettre consultée par Le Figaro et estampillée le 2 juin 2023, la mairie de Bordeaux signifie en effet à l’association gestionnaire la fin de son bail d’usage. Et ce, sans solution de repli : Paul est déshabillé pour habiller Jacques. L’espace doit ainsi être dégagé d’ici six mois : les Beaux-Arts s’en emparent pour étendre leur école. L’épée de Damoclès qui pesait sur ces passeurs d’histoire depuis 1999 est tombée. « Il n’y a pas de volonté politique pour protéger ce patrimoine exceptionnel », déplorent les bénévoles du musée, dépités. « 900 tonnes, vous imaginez ? On les met où ? Dans la rue ? », s’indigne Bernard Poitevin, l’un des membres de l’association. « La seule solution qui va nous rester, ce sont les tas de ferraille de la déchetterie », renchérit un autre avec désarroi.

    « La mairie de Bordeaux nous dit : débrouillez-vous pour liquider les machines dans des musées en France ou auprès de collectionneurs », complète le président de l’association, Claude Chaffeteau, 85 ans. Avec son vice-président, Lucien Froumenty, 87 ans, qui se balade partout avec son certificat d’imprimeur obtenu avec la mention bien, ils sont les deux seuls membres fondateurs encore en vie. « On peut pleurer, mais à nos âges... On sait ce qui nous attend : les responsables de la culture se moquent de ce qu’on représente », témoigne le premier, tandis que le second rappelle avec nostalgie que c’est à la force de leurs bras qu’ils ont tout apporté ici.

    Aucune solution
    Les garants du musée de l’imprimerie de Bordeaux se sentent d’autant plus abandonnés que, selon leurs dires, Jacques Chaban-Delmas avait acheté l’ancienne usine de torréfaction qu’ils occupent pour eux. Depuis, les lieux ont pris de la valeur et surtout, la mairie qui les prête à titre gracieux, refuse d’en entretenir la toiture. Depuis une décennie, les bénévoles colmatent ce qui peut encore l’être. Plusieurs seaux sont ainsi disposés au sol et il suffit de lever la tête pour entrapercevoir le ciel entre les tuiles cassées. « Cela fait dix ans que l’on envoie des recommandés à la Ville pour prévenir. Déjà, il aura fallu attendre six ans pour qu’il nous répare l’issue de secours l’an passé », s’agace Bernard Poitevin. Au-delà des machines qui rouillent et du danger que représentent ces fuites pour celles qui sont alimentées en électricité, la vétusté des lieux - récemment vandalisés - empêche l’association de recevoir du public depuis quelques mois. Contactée, la mairie de Bordeaux a refusé de répondre à nos questions.

    La Direction culturelle des affaires régionales, alertée sur le sujet par Le Figaro, elle, n’est pas compétente : l’association ne bénéficie pas de l’appellation « musées de France ». « La Drac ne peut jouer qu’un rôle de conseil et d’orientation pour aider à établir une évaluation de la valeur de la collection », précise l’institution qui redirige les bénévoles vers la Ville, le musée national des arts et traditions populaires (MNATP) et le musée de l’imprimerie lyonnais.

    #Bordeaux #immobilier #Musée #Imprimerie #Histoire #Patrimoine à la #déchetterie #Maire #culture #DRAC #Gutenberg #Savoir #Lithographie

    Source : https://www.lefigaro.fr/bordeaux/les-tresors-du-musee-de-l-imprimerie-deloge-par-la-mairie-de-bordeaux-bient

  • Le Double de Dostoïevski : une histoire de #folie
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/07/04/le-double-de-dostoievski-une-histoire-de-folie

    Sur l’échelle d’épaisseur des romans russes, Le Double de Dostoïevski est une nouvelle : un peu plus de deux cents pages, ça fait moins peur. Mais en matière de #littérature, on ne peut pas se fier à l’épaisseur pour déterminer la difficulté d’accès : personnellement, et pour rester chez Dostoïevski, j’ai trouvé Crime et Châtiment beaucoup plus […]

    #Bibliothèque #Portrait #Russie
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  • #Journal du #Regard : Juin 2023
    https://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-juin-2023

    https://youtu.be/eETA917JJ3o

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions Nous ne faisons qu’apparaître dans un monde soumis comme nous au pouvoir du temps. Dans le silence qui suit la fin du signal de départ. Dans un seul et unique instant. Non pas suites sans principe de (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Paris, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Paris, #Exposition, #Littératube (...)

  • Le retour en silence : Anima Sola #3
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/le-retour-en-silence

    Je m’enfonce dans la vie. Le monde est éclairé d’une manière inédite. C’est une lumière qui vient de l’intérieur. Cela ne nous tombe pas dessus, ne nous recouvre pas. Ni un voile ni une couverture. Cela vient de l’intérieur. Je pense à ma main qui devient orange et translucide lorsque je la place devant une source lumineuse. On peut voir à travers.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/minimalist_world_forest_day_instagram_post_3_.mp4

  • #Douarnenez : ni volets fermés, ni ghettos dorés

    Habiter une ville touristique, une vue sur mer pour les précaires (Éditions du commun) est le résultat de plusieurs années d’enquête du collectif Droit à la ville Douarnenez sur la « #touristification » de la petite ville bretonne. De quoi questionner la #gentrification de nos territoires et ouvrir des pistes de #résistance. Entretien avec deux de ses auteurs.

    Dans quelle ville voulons-nous vivre ? Au profit de qui se transforme-t-elle ? Depuis 2018, le collectif Droit à la ville Douarnenez cherche à répondre à ces questions1. Galères de logement, modelage de l’espace aux goûts supposés des touristes, luxueux projets immobiliers inaccessibles aux locaux… Ses membres ont voulu comprendre comment le port finistérien en est arrivé là, tout en proposant des pistes pour un #littoral réellement accueillant. Le résultat ? Une riche enquête de terrain parue en avril dernier aux Éditions du commun : Habiter une ville touristique, une vue sur mer pour les précaires. Rencontre avec Charlotte et Guillaume, membres du collectif, dans un bistrot du port du Rosmeur.

    Comment est né ce projet de « recherche-action » autour de la gentrification à Douarnenez ?

    Charlotte : « En 2018, on a organisé une réunion publique à propos d’un projet de “pôle d’arts numériques” porté par l’avocate d’affaires Stéphanie Stein et censé prendre place dans l’ancien abri du marin de Douarnenez2. Ça nous a paru complètement hors-sol et révélateur d’une #spéculation croissante. À la suite de ces échanges, on a eu envie de s’organiser pour penser les évolutions récentes de la ville : d’un côté de nouveaux projets immobiliers, de l’autre de plus en plus de galères pour se loger. Des rencontres avec différents collectifs ont eu lieu au Local, un espace associatif autogéré. Sauf qu’en déballant ça sur la place publique, on s’est vus accusés de créer une mauvaise ambiance dans la ville, de ne pas être objectifs… On s’est dit que ce serait une manière de récolter de la matière dans de bonnes conditions, avec l’aide financière de la fondation Un monde par tous et en se faisant accompagner par l’association Appuii3, mobilisée sur ces problèmes de logement. »

    Guillaume : « Pour nous, la recherche-action est une recherche qui vient de la base : elle est conduite par les gens qui font partie de l’objet d’étude. Cela n’empêche pas d’avoir le soutien du milieu universitaire, mais on ne peut pas comprendre ce qu’il se passe à Douarnenez sans laisser place à l’émotionnel et au ressenti. Les données froides, les indicateurs, comme le nombre d’habitants, ou de Airbnb n’en rendront jamais compte de manière satisfaisante. C’est aussi un travail au long cours avec une volonté de transformer le réel. Notre objectif est de décrire ce qu’il se passe, mais aussi d’agir, en organisant des actions, des manifs ou de la solidarité concrète. »

    Le livre aborde différentes facettes de Douarnenez à travers une mosaïque de portraits et d’entretiens : un couple d’habitués des bistrots, une « néo-douarneniste » ou un vieux militant… Vous présentez aussi plusieurs lieux, par exemple Luzin4, un bâtiment assez emblématique de Douarnenez. Comment est venue cette manière d’écrire la ville ?

    C. : « De l’envie d’avoir un format hybride, composé de plein de petites cartes postales. Dans le collectif, chacun et chacune a pu travailler sur sa petite lubie. “T’as envie d’aller fouiller aux archives ? Super !” Moi, par exemple, j’étais au Conseil d’administration du festival du cinéma de la ville, du coup j’ai interrogé des personnes de l’association. On retrouve ainsi dans le livre des plumes et des points de vue différents, même si l’ensemble est lissé par le travail en commun. »

    Vous décrivez notamment l’impact du modelage du territoire au profit du tourisme et des résidents secondaires…

    C. : « En 2021, Douarn’ a été lauréate du dispositif “Petites villes de demain5”, ce qui lui a permis de financer la construction d’une promenade longeant le front de mer, un des attributs typiques des stations touristiques. Ils ont aussi produit une carte de la ville, soi-disant destinée aux habitantes et habitants. Mais Pouldavid et Ploaré, des quartiers un peu éloignés du centre-ville et de l’activité touristique, n’y figurent pas ! À côté de ça, cela fait des années que les habitants de Pouldavid demandent à la municipalité d’intervenir contre la dégradation de la cité HLM, et tout ce qu’on leur répond c’est “Désolé, c’est pas prioritaire, on trouve pas les sous”. »

    G. : « C’est une erreur de penser qu’avant Douarnenez c’était la pêche, et que maintenant c’est le tourisme. Il y a du tourisme depuis très longtemps. La question est de savoir ce qu’il produit sur le territoire. » Il y a un paradoxe dans cette « touristification » : elle détruit « l’authenticité » qu’elle vend aux visiteurs…

    C. : « Lors de la rénovation du port du Rosmeur, les Bâtiments de France6 ont imposé le blanc pour les ravalements de façades afin de produire une uniformité sur l’ensemble des ports de Cornouaille7. Alors que beaucoup des façades anciennes de Douarnenez sont peintes avec des restes de peinture de bateau. Et puis ce port, il est censé servir à quoi ? La promenade des touristes et la consommation dans les cafés ? Quitte à interdire la baignade et la pêche sur la cale – comme c’est le cas depuis 2019 – parce que ça fait sale ? »

    G. : « Il y a aussi le paradoxe du résident secondaire qui vient dans une ville qu’il espère vivante, alors qu’il contribue à l’étouffer. On a cette anecdote croustillante d’une personne nous racontant qu’elle a vendu sa résidence secondaire dans le Golfe du Morbihan “parce que là-bas c’est complètement mort”, pour en acheter une ici, “parce que la ville est vivante” ! »
    Quand ils sont interpellés sur les problèmes de logements, les élus des communes littorales se réfugient souvent derrière une indomptable « loi du marché ». Quel est leur rôle dans ces évolutions à Douarnenez ?

    C. : « Il y a quelques années, la municipalité se targuait de posséder pas mal de bâtis. Mais elle en a depuis vendu une bonne partie à des promoteurs immobiliers, parfois au détriment de projets collectifs ou associatifs. La majorité municipale de droite le justifie par une volonté de produire de la “mixité sociale par le haut”. Ces politiques ne sont pas menées pour les habitantes et habitants à l’année, mais pour favoriser les usages de résidents et résidentes secondaires, et pour des personnes qui ne sont pas encore sur le territoire. Elles se tournent vers un habitant hypothétique, dans une logique d’attractivité creuse. »

    Vous écrivez : « Nous ne sommes pas un collectif opposé au tourisme […] Nous sommes en revanche opposé·es au devenir touristique de la ville »…

    G. : « On a envie de défendre les vacances. Mais ce qui est important, c’est comment on décide collectivement de la juste place accordée au développement touristique. Comment accueillir plus de monde, sans artificialisation des sols, et en laissant de la place pour les gens qui souhaitent vivre ici à l’année ? »

    C. : « Il n’y a pas de solution simple, le livre n’est pas un manuel qui donne une liste d’actions à faire. Il invite juste à penser les choses dans leur complexité. Comme de se rendre compte que, contrairement à ce qu’il se dit, la moitié des résidents secondaires ne sont pas parisiens, mais bretons ! »

    https://cqfd-journal.org/Douarnenez-ni-volets-fermes-ni

    #Bretagne #droit_à_la_ville #tourisme #urbanisme #TRUST #Master_TRUST #logement #recherche-action #émotionnel #ressenti #données_froides #petites_villes_de_demain #Pouldavid #Ploaré #authenticité #résidences_secondaires #mixité_sociale_par_le_haut #aménagement_du_territoire #attractivité

    • Habiter une ville touristique. Une vue sur mer pour les précaires

      Dans quelle ville voulons-nous vivre ? C’est par cette question que commence le travail du collectif Droit à la ville Douarnenez. La ville bretonne connaît depuis quelques années un boom de l’immobilier. Les prix et le nombre de résidences secondaires augmentent et les habitant·es ont de plus en plus de mal à se loger. La ville se transforme, mais pour qui ?

      Ouvrage inédit, qui s’attache à décrire les mécanismes de touristification des villes côtières, cet essai montre comment ceux-ci mettent au ban une partie importante et précarisée des populations locales. À partir de l’exemple de la ville de Douarnenez, le collectif a mené une riche enquête dont ce livre restitue les principaux éléments. Analyses, entretiens et focus historiques, c’est par un travail fourni et protéiforme que le collectif produit la critique de ce processus déjà à l’œuvre dans de nombreuses villes européennes et mondiales.

      Par sa faculté à renouveler nos perceptions de l’habiter au sein des villes touristiques, et ce depuis la situation de celles et ceux qui en subissent les évolutions, ce texte constitue un outil important pour penser le droit à la ville, le droit au logement et le tourisme de manière générale.

      https://www.editionsducommun.org/products/habiter-une-ville-touristique-droit-a-la-ville-douarnenez
      #livre

      –-> déjà signalé par @simplicissimus ici :
      https://seenthis.net/messages/999762#message999764

  • Seule dans la nuit : Anima Sola #2
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    http://liminaire.fr/palimpseste/article/seule-dans-la-nuit

    J’ose seule dans la nuit. Ce n’est pas si difficile, il faut penser à rien, se laisser porter par ses propres pas. Leurs bruits m’accompagnent. Je ne suis jamais seule avec eux. Je regarde droit devant moi. Je me projette dans la rue. J’avance sans tarder. J’invente les enseignes lumineuses de la ville. Je plisse les yeux. Dans le mouvement, les néons s’illuminent. Des boucles étincelantes se forment. Je les dessine d’un regard. Elles dansent avec moi. Leur chorégraphie m’accompagne dans la pénombre. Tout est possible à qui le souhaite. Tout arrive.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, (...)

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  • Cette voix dans ma tête : Anima Sola #1
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    http://liminaire.fr/palimpseste/article/cette-voix-dans-ma-tete

    J’entends une voix qui vient des rêves. Cette voix elle me parle sans arrêt. Cette voix est douce. Je ne la reconnais pas, elle change sans arrêt. Cette voix parle de moi. Elle dit : Le monde s’assombrit. Elle dit : Pour regarder une personne, il faut se trouver en face d’elle. Elle confirme : Les fantômes sont des existences qui visitent. Ce qu’elle dit n’a rien à voir avec moi, bien au contraire. Elle parle de moi, elle s’échappe de moi, de mon corps. Mon corps est l’endroit de sa venue, son point de départ. Il peut s’agir d’une simple phrase. Il arrive parfois que la phrase soit plus longue, parfois complexe, et même incompréhensible.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/minimalist_world_forest_day_instagram_post_1_.mp4

  • 60 ans de “Max et les Maximonstres” : toujours le livre de jeunesse le plus subversif ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sans-oser-le-demander/max-et-les-maximonstres-de-maurice-sendak-a-60-ans-pourquoi-la-punition-

    Le chef-d’œuvre de Maurice Sendak fête ses 60 ans. Max, puni pour avoir fait des bêtises, se retrouve sur l’île des Maximonstres. Comment interpréter ce voyage ? Comment recevoir ce livre pour enfants pas comme les autres, fait de monstres effrayants et dépourvus de paroles ?

    lol qui est le⋅a stagiaire qui a titré ça débilement au départ (url) alors que c’est pas du tout ce qui est dit dans le contenu ?

    #audio #radio #France_Culture #Maurice_Sendak #littérature_jeunesse #imagination #enfants #monstres

    • Oui ça doit être leur façon de prendre position dans le débat sur le time-out...
      Sur le livre :

      Soon after, he began work on another solo effort. The story was supposed to be that of a child who, after a tantrum, is punished in his room and decides to escape to the place that gives the book its title, the “land of wild horses”. Shortly before starting the illustrations, Sendak realized he did not know how to draw horses and, at the suggestion of his editor, changed the wild horses to the more ambiguous “Wild Things”, a term inspired by the Yiddish expression “vilde chaya” ("wild animals"), used to indicate boisterous children.

      He replaced the horses with caricatures of his aunts and uncles, caricatures that he had originally drawn in his youth as an escape from their chaotic weekly visits, on Sunday afternoons, to his family’s Brooklyn home. Sendak, as a child, had observed his relatives as being “all crazy – crazy faces and wild eyes”, with blood-stained eyes and “big and yellow” teeth, who pinched his cheeks until they were red. These relatives, like Sendak’s parents, were poor Jewish immigrants from Poland, whose remaining family in Nazi-occupied Europe were killed during the Holocaust while Sendak was in his early teens. As a child, however, he saw them only as “grotesques”.

      When working on the 1983 opera adaptation of the book with Oliver Knussen, Sendak gave the monsters the names of his relatives: Tzippy, Moishe, Aaron, Emile, and Bernard.

      https://en.m.wikipedia.org/wiki/Where_the_Wild_Things_Are

  • Iran lithium field discovery to change balance of power: Israeli media | Al Mayadeen English
    https://english.almayadeen.net/news/politics/iran-lithium-field-discovery-to-change-balance-of-power:-isr

    A turning point in the energy market

    The Israeli newspaper said the discovery offers significant economic opportunities and rare energy resources for the Iranian government.

    It is already evident that by controlling about 10% of the world’s lithium consumption and having dominance over this strategic raw material, Iran will emerge as a major geopolitical player in global politics and economy.

    In the face of the escalating climate crisis, the lithium field, along with other energy sources, including nuclear energy, provides power, political influence, economic strength, and energy for the Tehran government.

    It is expected that all these aspects and their implications will be leveraged to benefit the region, including the international arena.

    Consequently, not only is it likely to significantly enhance Iran’s influence, but it may also surpass that of Gulf states, namely major oil producers in the world, particularly Saudi Arabia and the United Arab Emirates. This situation could shift the balance of power and regional dynamics in Iran’s favor.

    Without lithium in trade, Iran traded with Iraq, the UAE, Saudi Arabia, Qatar, Bahrain, and Kuwait, 50.08 million tons of goods, worth $29.22 billion, during the first 10 months of the current Iranian year, registering a 0.08% year-on-year rise in weight and 15.43% year-on-year increase in value, according to the latest data released by the Islamic Republic of Iran Customs Administration.

    Iran’s top trade partner was the UAE, with 20.27 million tons (up 5.48%) worth $19.77 billion (up 17.42%). Iraq follows with 24.33 million tons (down 9.97%) worth $9.08 billion (up 10.47%) and Kuwait with 4.57 million tons (up 62.98%) worth $181.01 million (up 32.45%).

    During the same period, Iran’s non-oil exports to the six states hit 38.93 million tons, valued at $14 billion, to record a 2.9% and a 23.91% rise in terms of weight and value respectively.

    The finding would strengthen Iran’s negotiating position within various economic and security alliances and agreements, shifting the focus of attention from the oil market to the lithium and “white gold” mining industries in the region, the Israeli newspaper explained.

    From a medium to long-term economic perspective, lithium prices, which have been rising in recent years due to increasing global demand and demand for lithium-ion batteries for electric vehicles, are expected to maintain a similar trend, significantly enriching the Iranian economy.

  • Lecture d’un extrait du livre « Le livre du large et du long » de Laura Vazquez, paru aux éditions du sous-sol, en 2023.

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/le-livre-du-large-et-du-long-de-laura-vazquez

    Ce livre est une épopée en cinq chants, une encyclopédie débridée et libre qui propose une lecture sensible du monde « et des signaux qui nous entourent. » Laura Vazquez cite Monique Wittig en exergue de son livre : « Il nous faut, à l’époque où les héros sont passés de mode, devenir héroïques dans la réalité, épiques dans les livres. » Avec le désir de comprendre le monde de l’intérieur, la narratrice trace sa voie en ligne droite. Elle ausculte l’univers jusqu’à faire corps avec les choses elles-mêmes. Une invitation à se laisser traverser par les pensées les plus folles. Une poésie pleine d’élan, toute en vivacité et frénésie.

    (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Langage, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Art, #Dessin, #Visage, #Peinture, (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_le_livre_du_long_et_du_large_laura_vazquez.mp4

    http://www.editions-du-sous-sol.com/publication/livre-large-long