Fortunée Bernier reçut une éducation très soignée et fut une des élèves les plus remarquables d’Hilaire-Alexandre Briquet, qui plus tard devint son époux, et qui avait fait insérer ses premiers écrits dans l’Almanach des Muses. En 1800, une Ode sur les vertus civiles lui ouvrit les portes de la Société des belles-lettres et des salons de Paris. Fanny de Beauharnais, la tante du premier consul, avait donné le signal des applaudissements en lui adressant ces vers, avec son poème de l’Ile de la Félicité :
Muse et Grâce à la fois ! un jour que sera-t-elle ?
Les talents n’ont point d’âge, elle naît immortelle.
Parurent ensuite les Odes sur la mort de Dolomieu, une ode à Denis Lebrun, la Vertu est la base des républiques, et son Mémoire sur Klopstock, sa vie et ses ouvrages, qui la fit admettre à l’Athénée des arts de Paris.
La plus importante des œuvres de Fortunée Briquet est sans contredit son célèbre Dictionnaire historique, littéraire et bibliographique des Françaises et des étrangères naturalisées en France connues par leurs écrits ou par la protection qu’elles ont accordée aux gens de lettres, depuis l’établissement de la monarchie jusqu’ à nos jours (Paris, Gillé, 1804, in-8°).