• Ce que montrent (et cachent) les rares photographies d’Auschwitz
    https://www.lemonde.fr/histoire/video/2025/01/26/ce-que-montrent-et-cachent-les-rares-photographies-d-auschwitz_6516383_46553

    VIDÉO Photographiées par deux SS à l’été 1944, les images de l’« Album d’Auschwitz » sont l’une des rares preuves visuelles restantes de la mécanique du camp. L’historien Tal Bruttmann en décrypte les détails et les arrière-plans pour « Le Monde ».

    L’article est sous paywall mais la vidéo peut être lue. (Bruttmann est discutable, mais ce n’est pas l’essentiel ici).

    #nazisme #camps_d'extermination #Auschwitz-Birkenau #extermination_nazie

  • Fabrice Riceputi @campvolant
    https://x.com/campvolant/status/1801241146426867936

    Les éditrices de @editionpassager et moi-même avons décidé de la gratuité de ce livre (pdf et epub) jusqu’au 7 juillet.
    Aux racines coloniales racistes et criminelles du #FN/#RN
    Le lien https://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/le-pen-et-la-torture
    Que cela ne vous empêche pas de l’acheter en librairie si vous le pouvez

    #livre_en_ligne

  • Der hessische Landbote - Le messager de Hesse (1834), Georg Büchner, Éditions Pontcerq, 2011
    http://i2d.toile-libre.org/PDF/2008/i2d_Messager_Hesse.pdf

    Présentation : https://www.pontcerq.fr/livres/le-messager-de-hesse

    Premier message

    Darmstadt, juillet 1834

    Avant-propos

    Cette feuille doit révéler la vérité au land de Hesse, mais qui dit la vérité est gehenkt-pendu, et même celui qui lit la vérité sera peut-être châtié par des juges parjures. C’est pourquoi ceux à qui cette feuille parvient devront observer ce qui suit :

    1. Il leur faut conserver soigneusement la feuille hors de leur maison, à l’abri de la police ;

    2. ils ne doivent la faire connaître qu’aux amis de confiance ;

    3. à ceux en qui ils n’ont pas confiance comme en eux- mêmes, ils ne la doivent déposer qu’en secret ;

    4. si la feuille était cependant trouvée chez un qui l’aurait lue, il faut que celui-ci avoue avoir justement voulu la porter au kreisrat ;

    5. celui qui n’a pas lu la feuille, si on la trouve chez lui, est naturellement hors de faute.

    Paix aux chaumières ! Guerre aux palais !

    En l’an 1834 c’est comme si c’était la Bible qu’on convainquait de mensonges. C’est comme si Gott avait créé les paysans et les artisans le cinquième jour et les princes et les vornehms le sixième, et comme si le Seigneur avait dit à ceux-ci : « Régnez sur tous les bestiaux qui rampent sur terre », et qu’il avait compté les paysans et bürger au nombre de la gewürm-vermine. La vie des vornehms est un long dimanche, ils habitent dans de belles maisons, ils portent de gracieux vêtements, ils ont des visages replets et parlent un langage qui leur est propre ; mais le volk est couché devant eux comme le fumier sur le champ. Le paysan marche derrière la charrue ; le vornehm marche derrière lui et la charrue, et le pousse à la charrue avec les bœufs, il prend le grain et lui laisse l’éteule. La vie du paysan est un long jour de travail ; des étrangers se nourrissent de ses champs devant ses yeux, son corps-leib est un cal, sa sueur est le sel sur la table des vornehms.

    Dans le grand-duché de Hesse on compte 718 373 habitants, ils donnent au Staat, par an, 6 363 364 florins, en :

    1. impôts directs ..........................................2 128 131 fl.
    2. impôts indirects ......................................2 478 264 fl.
    3. domaines ................................................1 547 394 fl.
    4. droits régaliens ..............................................46 938 fl.
    5. amendes........................................................98 511 fl.
    6. diverses sources ............................................64 198 fl.
    ....................................................................6 363 436 fl. 6

    Cet argent est la dîme de blut, qui est pris sur le corps-leib du volk. Environ 700 000 personnes suent, gémissent et souffrent de faim pour cela. On extorque au nom du Staat, les extorqueurs en appellent au gouvernement et le gouvernement dit que cela est nécessaire pour maintenir l’ordre dans le Staat. Mais quelle chose énorme-gewaltig est-ce donc que cela : le Staat ? Quand un certain nombre de gens habitent dans un pays et qu’il y a des ordonnances ou des lois, auxquelles chacun doit se conformer, on dit qu’ils forment un Staat. Le Staat, c’est donc tous ; les instances qui créent l’ordre dans le Staat sont les lois par lesquelles le bien-être de tous est assuré et qui doivent provenir du bien-être de tous. — Voyez maintenant ce que, dans le grand-duché, on a fait du Staat ; voyez ce que cela veut dire, maintenir l’ordre dans le Staat ! 700 000 personnes paient six millions pour cela, c’est-à-dire qu’on fait d’eux des chevaux de trait, du bétail de charrue, afin qu’ils vivent dans l’ordre. Vivre dans l’ordre, cela veut dire souffrir de faim et être équarri.

    Qui sont-ils donc ceux qui ont fait cet ordre et qui veillent pour que cet ordre se maintienne ? C’est le gouvernement grand-ducal. Le gouvernement est constitué par le grand-duc et par ses plus hauts fonctionnaires. Les autres fonctionnaires sont des hommes qui sont appelés par le gouvernement pour maintenir en vigueur cet ordre. Leur nombre est légion : conseillers de Staat, conseillers gouvernementaux, conseillers du land, conseillers de landkreis, conseillers aux affaires religieuses et conseillers aux affaires scolaires, conseillers financiers et conseillers forestiers, etc., avec toute leur armée de secrétaires, etc. Le volk est leur troupeau, ils sont ses bergers, les auteurs de la traite et de l’équarrissage, ils se vêtissent de la peau des paysans, le butin pris sur les pauvres est dans leur maison, les tränen-larmes des veuves et orphelins sont la graisse étalée sur leurs visages ; ils règnent librement et exhortent le volk à la servitude. À ceux-là, vous donnez six millions de florins en redevances ; pour cette somme ils ont la charge de vous gouverner ; c’est-à-dire de se laisser engraisser par vous et de vous voler vos droits d’hommes et de bürger. Voyez ce qu’est la récolte de votre sueur.

    Merci @klaus de m’avoir fait penser à ce texte que je n’ai connu que tardivement et dont je (re)découvre que la traduction publiée chez Poncerq a fait l’objet d’une publication en ligne. Enjoy ! et, pourquoi pas ? #toctoc

    https://seenthis.net/messages/210230

    #Allemagne #révolution #littérature #Georg_Büchner #Livre_en_ligne

  • Radio Alice – Radio Libre, Collectif A Traverso
    https://www.espacemultimediagantner.cg90.net/fr/publication/radio-alice-radio-libre-du-collectif-a-traverso

    Radio Alice est devenue, avec les événements de mars 1977, le symbole même des radios libres et de la révolte des jeunes. Cette radio est entrée en action dans une ville qui est considérée comme un des piliers économiques et idéologiques du compromis historique : Bologne. Cette ville est »un des centres industriels les plus bourrés de contradictions du Nord de l’Italie. Le public de Radio Alice est composé d’étudiants et de chômeurs intellectuels. Radio Alice qui se définit ainsi : » Radio Alice retransmet de la musique, des nouvelles, des jardins fleuris, du verbiage, des inventions, des découvertes, des recettes, des horoscopes, des philtres magiques, des amours, des bulletins de guerre, des photographies, des messages, des massages, des mensonges … Radio Alice est un poste où les lapins portent des gilets et où les speakers vont au trot », a été fermée deux fois par la police et bon nombre de ses rédacteurs ont passé plus d’un mois en prison pour association subversive.

    #Radio_Alice #livre_en_ligne

  • Petit manuel d’éducation critique aux médias
    / Pour une déconstruction des représentations médiatiques
    / Collectif La Friche – Édumédias - Éditions du commun
    https://www.editionsducommun.org/products/petit-manuel-deducation-critique-aux-medias

    sommaire via Mathilde Larrere (source https://twitter.com/LarrereMathilde/status/1367147691373920257 ) :

    Résumé

    L’éducation aux médias et à l’information s’est largement développée depuis 2015 et les attentats de Charlie Hebdo. Présentée comme un outil majeur de lutte contre la radicalisation et les fausses informations, l’EMI est devenue un élément central de nombreux discours institutionnels. Elle ne peut pourtant se résumer à ces objectifs. Le collectif La Friche, composé de quatre journalistes indépendants, et l’association Édumédias proposent de la rapprocher de l’un de ses lieux fondateurs : l’éducation populaire. A travers des entretiens, des retours d’expériences et des analyses plus théoriques c’est une lecture critique de la société et de ses représentations médiatiques qui se dessine, pour repenser la fabrique même de l’information.

    #medias #critique_des_medias #educpop

  • Livres à télécharger au format pdf – niet ! éditions
    https://niet-editions.fr/blog/livres-a-telecharger-au-format-pdf

    Les 8 premiers bouquins [de niet ! éditions] sont désormais en libre téléchargement au format pdf :

    Homo – Question sociale et question sexuelle de 1864 à nos jours - Gilles Dauvé

    The Housing – Monster, Travail et logement dans la société capitaliste - prole.info

    Calais, face à la frontière - Textes & entretiens

    Nous ne ferons pas marche arrière ! Luttes contre la frontière franco-italienne à Vintimille 2015 – 2017 - Lucía Le Maquis

    Milot l’incorrigible – Parcours carcéral d’un jeune insoumis à la Belle Époque - Collectif l’Escapade

    Serhildan : le soulèvement au Kurdistan, Paroles de celles et ceux qui luttent pour l’autonomie - Collectif ne var ne yok

    État d’urgence et business de la sécurité - entretiens avec Mathieu Rigouste

    Contre l’État islamique, contre la guerre - Mathieu Pérez

    #édition #livres #livre_en_ligne

  • Du libéralisme autoritaire, Carl Schmitt, Hermann Heller, Traduction de l’allemand, présentation et notes de Grégoire Chamayou
    https://www.editions-zones.fr/lyber?du-liberalisme-autoritaire

    La stratégie fondamentale du libéralisme autoritaire se résume ainsi : procéder à une « désétatisation de l’économie » et à un « retrait de l’État […] hors de la politique sociale » par le biais d’une « étatisation dictatoriale » du champ politique

    [...]

    Le changement de cap ne s’effectua qu’à l’été 1932, quand le chancelier Papen prit une série de mesures économiques conformes aux vœux des néolibéraux. Outre un programme limité d’investissement public, notamment dans l’infrastructure routière, le « plan Papen » comprenait, dans le droit-fil des recommandations de Hanns-Joachim Rüstow, un dispositif de « bons fiscaux » [Steuergutscheine] pour les entreprises et de réduction des salaires pour les nouveaux embauchés. Ce fut, indiquait Röpke, « la première grande tentative d’administrer une “impulsion initiale” à grande échelle – ceci dans le but avoué d’une expansion plutôt que d’une restriction » du crédit.

    Or, ce nouveau programme économique, Papen l’annonçait en même temps qu’il martelait un impératif de discipline sociale et glorifiait un État « fort » et « autoritaire ». C’est là un point capital : la politique de relance que ne voulait pas enclencher Brüning de peur d’attiser la combativité ouvrière, les néolibéraux pensaient qu’elle pouvait être mise en œuvre à la condition de cadenasser le champ de la conflictualité sociale et politique. Dans cette perspective, on ne peut rouvrir les vannes de la dépense publique et du crédit qu’à la condition d’écraser la lutte des classes sous un talon de fer.

    https://seenthis.net/messages/882910

    #libéralisme #libéralisme_autoritaire #Histoire #Carl_Schmitt #Hermann_Heller #Grégoire_Chamayou #livre #livre_en_ligne

    • « Face au libéralisme autoritaire, il faut chercher les failles », Grégoire Chamayou, Sonya Faure, 22/12/2020
      https://www.liberation.fr/debats/2020/12/22/gregoire-chamayou-face-au-liberalisme-autoritaire-il-faut-chercher-les-fa


      Le #juriste allemand #Carl_Schmitt lors de l’un de ses discours à Plettenberg (Allemagne), en 1930.   Photo Akg-Images. Ullstein Bild

      Un pouvoir contesté peut-il durablement tenir sur des oukases présidentiels ? Dans son dernier livre, le philosophe remonte la généalogie du terme à travers deux juristes que tout oppose au début des années 30 : le nazi Carl Schmitt et le socialiste Hermann Heller.

      Le terme revient sans cesse aujourd’hui, pour qualifier les régimes polonais ou hongrois, le trumpisme et même Emmanuel Macron : « libéralisme autoritaire ». Mais quel sens peut avoir cette expression en forme d’oxymore, quand elle désigne des réalités si diverses ? Le philosophe Grégoire Chamayou, auteur de la Théorie du drone (la Fabrique, 2013), poursuit la généalogie du libéralisme autoritaire qu’il avait entamée avec la Société ingouvernable (la Fabrique, 2018).

      Dans Du libéralisme autoritaire. Carl Schmitt, Hermann Heller paru le mois dernier (la Découverte), il traduit et présente dans une longue préface deux textes écrits en 1932 que tout oppose. Le premier est du juriste et philosophe nazi Carl Schmitt, le « penseur de l’ennemi », aujourd’hui lu et relu aussi bien par l’extrême droite française et les néoconservateurs américains que par certains théoriciens de gauche, comme la philosophe Chantal Mouffe, qui veut débarrasser la pensée schmittienne de son antisémitisme...

      NB : Schmitt est - depuis les lectures de Marx et Benjamin - lu "à gauche", là où l’on différencie la constitution formelle du droit réellement existant, bien avant que Madame Mouffe ne le fasse.

  • Libres enfants du savoir numérique - Olivier Blondeau
    https://www.cairn.info/libres-enfants-du-savoir-numerique--9782841620432.htm?contenu=presentation

    Avec l’apparition du numérique, les ‘créations’ se détachent lentement de leurs supports matériels. Images, musique, mots et algorithmes sillonnent la planète jour et nuit, devant les yeux écarquillés des marchands. L’exode du savoir conduit à une terre promise à bien des bouleversements. Tandis que des armées de juristes s’interrogent sur la manière de pouvoir ’vendre des idées’, une rumeur s’élève laissant entendre qu’elles doivent être libres comme l’eau, libres comme l’air, libre comme la connaissance. Du (...)

    #brevet #copyright #FreeSoftware

    • Contessa , une traduction moins brute pour _ Il Nuovo Canzoniere italiano, la chanson sociale et « le mouvement » - Cesare Bermani
      http://ordadoro.info/?q=content/cesare-bermani-il-nuovo-canzoniere-italiano-la-chanson-sociale-et-«-le-mo

      _Quelle affaire, Comtesse, dans l’usine d’Aldo
      ils ont fait la grève, cette poignée d’ignorants
      ils voulaient que leurs salaires soient augmentés
      ils criaient, figurez-vous, qu’ils étaient exploités.
      Et quand la police est arrivée
      ces quatre va-nu-pieds ont crié plus fort
      ils ont sali de leur sang la cour et les portes
      qui sait combien de temps il faudra pour nettoyer. »

      Camarades des campagnes et des ateliers
      prenez la faucille, brandissez le marteau
      descendons dans la rue et utilisons-les pour frapper
      descendons dans la rue et enterrons le système.
      Vous, les gens comme il faut, qui désirez la paix
      la paix pour faire tout ce que vous voulez
      mais si c’est le prix à payer, nous voulons la guerre
      nous voulons vous voir finir sous la terre.
      Mais si c’est le prix, nous l’avons payé
      plus personne au monde ne doit être exploité.

      « Si vous saviez, Comtesse, ce que m’a dit
      un proche parent au sujet de l’occupation
      que cette racaille enfermée là-dedans
      faisait profession d’amour libre.
      Du reste, ma chère, de quoi s’étonne-t-on ?
      Même l’ouvrier veut que son fils soit docteur
      pensez au climat que cela peut générer
      il n’y a plus de morale, Comtesse. »

      Si le vent sifflait, à présent il siffle plus fort
      les idées de révolte ne sont jamais mortes
      si quelqu’un l’affirme, ne l’écoutez pas
      celui-là ne cherche qu’à trahir.
      Si quelqu’un l’affirme, crachez-lui dessus
      celui-là a jeté le drapeau rouge au fossé.
      Vous, les gens comme il faut, qui désirez la paix
      la paix pour faire tout ce que vous voulez
      mais si c’est le prix à payer, nous voulons la guerre
      nous voulons vous voir finir sous la terre.
      Mais si c’est le prix, nous l’avons payé
      plus personne au monde ne doit être exploité.

      Extraits du chapitre précité

      ...[L’]hymne de 1968 fut indubitablement Contessa, de Paolo Pietrangeli. Pietrangeli était un étudiant communiste, lecteur de classe operaia et d’Ouvriers et Capital. Il l’écrivit en une nuit, en mai 1966, pendant l’occupation de l’Université de Rome, après l’assassinat par les fascistes de l’étudiant Paolo Rossi. Le texte s’inspire des discours que tenait la vieille bourgeoisie à propos de l’occupation et des supposées orgies sexuelles qu’elle abritait, ainsi que du récit d’une grève dans une petite usine romaine au cours de laquelle le patron, un certain Aldo, avait requis les forces de police contre les ouvriers qui faisaient le piquet. [..]

      Des chansons comme Contessa, Il vestito di Rossini ou Valle Giulia 38 de Paolo Pietrangeli (sorties en 45 tours en mars 1968), ou Cara moglie d’Ivan della Mea (énormément chantée pendant l’Automne chaud, mais qui était sortie en 45 tours dès octobre 1966) se vendirent la première année à 2500 exemplaires environ, ce qui est peu. Et pourtant, comme le remarquait Paolo Pietrangeli : « Il n’y a pas de musique de 68 si ce n’est la nôtre, nous qui n’étions même pas de vrais musiciens 39. » Car à ce moment-là, c’était le « mouvement » qui, par la communication orale, faisait bouger les choses et transformait les chansons en fonction des échos, des correspondances qu’il y entendait : il les utilisait et les modifiait selon ses besoins. De fait, beaucoup des questions qui étaient débattues pendant ces années de mouvement de masse avaient déjà été chantées par le Nuovo Canzoniere italiano. Et l’on peut sans doute affirmer que les spectacles, qui continuèrent bon an mal an entre 1963 et 1967, exercèrent une influence non négligeable sur nombre de ceux qui allaient devenir les contestataires de 68, en les amenant à prendre conscience que la réalité n’était pas exactement celle que propageaient les médias ou les organisations officielles de la gauche.

      Valle Giulia - Paolo Pietrangeli
      https://www.youtube.com/watch?v=dnuoNGgpEO4

      « Cette fois, on ne s’est pas enfuis » : la bataille de Valle Giulia
      http://ordadoro.info/?q=content/«-cette-fois-ne-s’est-pas-enfuis-»-la-bataille-de-valle-giulia

      Place d’Espagne splendide journée
      la circulation bloquée, la ville engorgée
      et tous ces gens, combien y en avait-il ?
      les pancartes brandies bien haut et tous on criait :
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Et toi tu me regardais avec des yeux fatigués
      pendant qu’on était encore là devant
      et tes sourires paraissaient éteints
      mais il y avait des choses bien plus importantes
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Onze heures et quart, tous à la fac d’architecture
      on n’avait pas encore de raison d’avoir peur
      et on était vraiment très très nombreux
      et les policiers face aux étudiants
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Ont empoigné leurs matraques
      et ils ont cogné comme ils le font toujours
      et alors tout à coup il s’est passé
      quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau
      cette fois on ne s’est pas enfuis
      cette fois on ne s’est pas enfuis

      Le premier mars si je m’en souviens
      on devait bien être mille cinq cents
      et la police nous tombait dessus
      mais les étudiants la faisaient reculer
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh

      Et toi tu me regardais avec des yeux fatigués
      – mais il y avait des choses bien plus importantes
      mais qu’est-ce que tu fais ici mais ne reste pas là
      tu ne vois pas que la police nous tombe dessus ?
      « non à l’école des patrons
      dehors le gouvernement, démission » eeh

      Les camionnettes les brigades mobiles
      nous ont dispersés, arrêtés en masse et puis ils nous ont frappés
      mais que ce soit bien clair, et ça on le savait
      c’était sûr, on n’en resterait pas là
      cette fois on ne s’est pas enfuis
      cette fois on ne s’est pas enfuis

      Le premier mars si je m’en souviens
      on devait bien être mille cinq cents
      et la police nous tombait dessus
      mais les étudiants la faisaient reculer
      « non à l’école des patrons
      le gouvernement dehors, démission » eeh
      « Non à la classe des patrons
      il n’y aura pas de conditions », non !

      http://ordadoro.info
      #Livre_en_ligne #autonomie #culture_populaire #police #salaire #chanson_sociale #chant_révolutionnaire #La_Horde_d'Or

  • Sur jefklak.org : « Nous venions de trois générations politiques différentes » Entretien avec Nanni Balestrini et Sergio Bianchi à propos de La Horde d’or, Italie 1968-1977
    Par le collectif de traduction de L’Orda d’oro

    Nanni Balestrini est mort lundi 20 mai dernier, à Rome, à l’âge de 84 ans.

    L’écrivain et poète milanais a largement contribué à la « la grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle » de l’Italie d’après-guerre. Il avait ainsi participé en 1968 à la création du groupe opéraïste Potere operaio et consacré plusieurs romans au mouvement, dont les formidables Nous voulons tout, Les Invisibles, et L’Éditeur.

    À la fin des années 1980, Balestrini a orchestré, avec Primo Moroni et Sergio Bianchi, la publication de La Horde d’or, qui demeure à ce jour le seul livre qui évoque aussi complètement la foisonnante inventivité sociale, théorique, culturelle et langagière de l’Italie des années 1960-1970. Il aura fallu attendre le printemps 2017 pour découvrir cette histoire en français, grâce à une traduction parue aux éditions de l’Éclat.

    En guise d’hommage à Nanni Balestrini, Jef Klak publie ici un entretien où, en compagnie de Sergio Bianchi, il répond aux questions du collectif de traduction de L’Orda d’oro, initialement publié dans le nº 1 de leur Journal de traduction, en septembre 2008.

    #NanniBalestrini
    https://www.jefklak.org/nous-venions-de-trois-generations-politiques-differentes

  • Nanni Balestrini ist tot – Das ZKM trauert um einen der bedeutendsten Vertreter der italienischen Nachkriegsavantgarde | ZKM
    https://zkm.de/de/magazin/2019/05/nanni-balestrini-ist-tot-das-zkm-trauert-um-einen-der-bedeutendsten-vertreter-de

    21.05.2019 - Als Dichter, Künstler, Schriftsteller und Verlagslektor, als Zeitschriftengründer und Organisator literarischer Festivals nahm Nanni Balestrini in der Entstehung und Durchsetzung der literarischen Neoavantgarde eine Schlüsselrolle ein. Seit den 1950er-Jahren zählte er zu den bedeutendsten Vertretern der italienischen Kultur. Am 20. Mai 2019 ist der 1935 in Mailand geborene Künstler im Alter von 83 Jahren gestorben.

    Im deutschen Sprachraum war er vor allem für seine politischen Romane bekannt. »Wir wollen alles« (1971), »Die Unsichtbaren« (1987) und »Der Verleger« (1989) verarbeiten die politische Geschichte Italiens und der sozialen Bewegungen der 1960er- und 1970er-Jahre. In Folge seines linken politischen Engagements ging Balestrini 1979 ins Exil nach Frankreich. Seit 1985 lebte und arbeitete er in Rom, Mailand und Paris.

    »Es ist die Poesie, die mich gewählt hat. Ich bin es nicht gewesen, der sie ausgesucht hat. Es ist so passiert und ich bin glücklich darüber.«
    Nanni Balestrini

    Nanni Balestrinis vielfältiges dichterisches und künstlerisches Werk basiert auf der Poetik der Collage, einem Verfahren, das sich der Brüche, Fragmente und Kombinatorik bedient. Dieses verbindende Prinzip zeigt sich in Balestrinis visuellen Collagen ebenso wie auch in seinen wegweisenden Experimenten mit computergenerierter Poesie.
    Wer das hir liest, braucht sich vor nichts zu fürchten

    Mit der Ausstellung »Wer das hir liest, braucht sich vor nichts zu fürchten« widmete das ZKM Balestrini im Frühjahr 2017 eine Ausstellung, die erstmals einen umfassenden Überblick über sein visuell-poetisches Oeuvre gab. Collagen und Cut-Ups aus Bildern, Texten und Filmsequenzen zeigen ein Lebenswerk, das sich gegen die »Trägheit der Sprache« wandte und damit gegen die Erstarrung des Denkens und Handelns. Sie zeigen jene möglichen Welten, die wir nicht wagen sowie jene, die wir übersehen haben.

    #Art

  • " La Nature humaine : une illusion occidentale " par Marshall Sahlins
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2018/01/la-nature-humaine-une-illusion.html

    Au cours de ces dix ou vingt dernières années, l’enseignement connu sous le nom de « civilisation occidentale » a progressivement perdu de son importance dans le cursus des étudiants américains. L’objectif de cet ouvrage est d’accélérer ce processus en réduisant la « civi occidentale » à trois heures de lecture. J’en appelle au principe nietzschéen : les grands problèmes sont comme des bains d’eau glacée, il faut en sortir aussi rapidement qu’on y entre.

    http://townsendcenter.berkeley.edu/sites/default/files/styles/220w/public/events/marshall_sahlins.jpg?itok=ov7ivtcm

    Selon la circonstance, l’agression ou la domination se manifesteront différemment ; par exemple à la phrase « Passez une bonne journée », un New-Yorkais répondra : « ne me dites pas ce que j’ai à faire ! » Nous faisons la guerre sur les pelouses d’Eton, nous nous battons à coup de jurons et d’insultes, nous exerçons notre domination en faisant des cadeaux qui interdisent la réciproque ou en écrivant des recensions cinglantes des livres de nos ennemis de l’Université. Les Eskimos disent que les cadeaux produisent des esclaves, comme le fouet produit des chiens. Qu’on le pense, ou pas, le fait de dire que les cadeaux font des amis – un proverbe qui comme pour les Eskimos va à l’encontre de notre économie – implique que nous soyons nés avec des « âmes d’eau », attendant de manifester notre humanité, pour le meilleur ou pour le pire, à l’occasion d’expériences qui ont un sens dans un certain mode de vie.

  • Les zones grises des relations de travail et d’emploi, un dictionnaire sociologique, Marie-Christine Bureau, Antonella Corsani, Olivier Giraud, Frédéric Rey (directeurs), Avec la collaboration éditoriale et scientifique de Cyprien Tasset
    https://www.teseopress.com/dictionnaire

    Depuis les années 2000, le terme « zone grise » s’est dif­fusé dans la lit­té­ra­ture en sciences sociales, mais aussi dans les médias. Dans le domaine du tra­vail et de l’em­ploi, la pers­pec­tive des zones grises donne à voir com­ment les régu­la­tions du tra­vail, et com­ment les pra­tiques indi­vi­duelles et col­lec­tives for­gées depuis la fin du 19ème, sont aujour­d’hui aux prises avec des muta­tions de fond. Plus encore, cette pers­pec­tive mani­feste l’épui­se­ment et les limites des caté­go­ri­sa­tions héri­tées du sala­riat pour com­prendre les trans­for­ma­tions en cours.
    Ce dic­tion­naire invite, si ce n’est à refon­der un lexique d’ana­lyse du tra­vail et de ses régu­la­tions, au moins à exa­mi­ner de façon cri­tique ces caté­go­ries héri­tées. Il a pour objet de mon­trer com­ment un grand nombre de ces caté­go­ries changent de sens sous nos yeux et per­mettent l’émer­gence de nou­veaux concepts et caté­go­ries d’en­ten­de­ment. His­to­ri­que­ment, le #sala­riat, comme « poli­tique du tra­vail » – au sens de logique géné­rale d’in­ser­tion du tra­vail dans le sys­tème démo­cra­tique – a mis en rap­port un état du déve­lop­pe­ment tech­no­lo­gique, un stade spé­ci­fique de la dyna­mique du capi­ta­lisme, des moda­li­tés de régu­la­tion des conflits sociaux et un prin­cipe de stra­ti­fi­ca­tion sociale. S’il est encore trop tôt pour dire quels seront à termes les contours de la « poli­tique du tra­vail » qui émerge aujour­d’hui, ce dic­tion­naire vise à car­to­gra­phier les recom­po­si­tions qui sont d’ores et déjà per­cep­tibles, au Nord comme au Sud, tant au niveau des régu­la­tions que des caté­go­ries mobilisées.
    Ras­sem­blant un grand nombre de socio­logues – notam­ment du tra­vail -, mais aussi des éco­no­mistes, des géo­graphes, des poli­tistes, des his­to­riens ou des juristes, prin­ci­pa­le­ment d’Eu­rope et des Amé­riques, le dic­tion­naire mul­ti­plie pour cela les entrées, qu’il s’agisse d’en­trées concep­tuelles comme « plu­ri­ac­ti­vité », « sub­jec­ti­va­tion » ou « pré­ca­rité », ou encore de figures du travail comme « intel­los pré­caires » ou « tra­vailleurs éco­no­mi­que­ment dépen­dants ».

    #livre_en_ligne #travail

  • Paolo Virno : Do you remember counterrevolution ? La Horde d’or
    http://ordadoro.info/?q=content/paolo-virno-do-you-remember-counterrevolution#footnoteref1_1ktbf12

    Que signifie le terme de « contre-révolution » ? Il ne faut pas seulement y entendre la violence de la répression (même si, bien sûr, elle n’est jamais absente). Il ne s’agit pas non plus d’une simple restauration, d’un retour à l’ancien régime*, du rétablissement d’un ordre social malmené par les conflits et les révoltes. La « contre-révolution » c’est, littéralement, une révolution à rebours. Ce qui revient à dire : une innovation furieuse dans les modes de production, les formes de vies, les relations sociales, qui pourtant renforce et relance le commandement capitaliste. La « contre-révolution », exactement comme son symétrique inverse, ne laisse rien à l’identique. Elle détermine un état d’exception prolongé, où la succession des événements paraît s’accélérer. Elle construit activement un ordre nouveau à sa mesure et son usage. Elle façonne les mentalités, les comportements culturels, les goûts, les us et les coutumes, en un mot elle forge un nouveau common sense. Elle va à la racine des choses et elle travaille avec méthode.

    Mais il y a autre chose : la « contre-révolution » se sert des mêmes présupposés et des mêmes tendances (économiques, sociales, culturelles) que celles sur lesquelles pourrait s’appuyer la « révolution » ; elle occupe, elle colonise le terrain de l’adversaire, elle donne d’autres réponses aux mêmes questions. Elle réinterprète à sa manière (et cette opération herméneutique est souvent facilitée par l’existence des prisons de haute sécurité2) l’ensemble des conditions matérielles qui auraient pu faire de l’abolition du travail salarié un objectif simplement réaliste : elle les réduit au rang de forces productives profitables. Mieux : la « contre-révolution » transforme les comportements de masse qui semblaient devoir déboucher sur le dépérissement du pouvoir de l’État et la possibilité d’une autodétermination radicale, en une passivité dépolitisée ou en un consensus plébiscitaire. C’est pour cette raison qu’une historiographie critique rétive à l’idolâtrie des « faits établis » doit s’efforcer de reconnaître à chaque étape et dans chaque aspect de la « contre-révolution », la silhouette*, les contenus et la matière même d’une révolution en puissance.

    La « contre-révolution » italienne commence à la fin des années 1970, et dure encore aujourd’hui. Elle fait apparaître de nombreuses stratifications. Comme un caméléon, elle change souvent d’aspect : « compromis historique » entre la DC et le PCI, craxisme triomphant3, réforme du système politique après l’effondrement du bloc de l’Est. Il n’est cependant pas difficile de repérer à l’œil nu les leitmotivs qui resurgissent à chacune de ses phases. Le noyau dur de la « contre-révolution » italienne des années 1980 et 1990 est constitué des éléments suivants :

    a) la pleine affirmation du mode de production postfordiste (technologies électroniques, décentrement et flexibilité des processus de travail, savoir et communication comme principales ressources économiques, etc.) ;

    b) la gestion capitaliste de la réduction sèche du temps de travail socialement nécessaire (travail à temps partiel, retraites anticipées, chômage structurel, précarité de longue durée, etc.) ;

    c) la crise radicale et, par bien des aspects, irréversible de la démocratie représentative. La Deuxième République s’enracine sur cette base matérielle. Elle est une tentative d’ajustement de la forme et des techniques de gouvernement aux transformations qui sont d’ores et déjà à l’œuvre dans les lieux de production et sur le marché du travail. Avec la Deuxième République, la « contre-révolution » postfordiste se dote enfin d’une constitution propre et parvient ainsi à son accomplissement.

    Les thèses historico-politiques qui suivent proposent une extrapolation à partir de quelques aspects saillants des événements de ces quinze dernières années en Italie [1979-1994]. Et plus précisément des aspects qui offrent un arrière-fond empirique immédiat à la discussion théorique. Lorsqu’un événement concret présente une valeur exemplaire (c’est-à-dire qu’il laisse présager d’une « rupture épistémologique » et d’une innovation conceptuelle), on l’approfondira au cours d’un excursus dont la fonction est analogue à celle d’un « gros plan » cinématographique.

    Thèse 1. En Italie, le postfordisme a été porté sur les fonts baptismaux par ce qu’on a appelé le « mouvement de 1977 », c’est-à-dire par des luttes sociales très dures, menées par une force de travail scolarisée, précaire, mobile, abhorrant « l’éthique du travail ». Elle s’oppose frontalement à la tradition et à la culture de la gauche historique et marque une rupture nette par rapport à la figure de l’ouvrier de la chaîne de montage. Le postfordisme s’inaugure sur fond de tumultes.

    Le coup de génie de la « contre-révolution » italienne c’est d’avoir su transformer en conditions professionnelles, en ingrédients de la production de plus-value, en ferment du nouveau cycle de développement capitaliste, les dispositions collectives qui, dans le « mouvement de 77 », s’étaient manifestées à l’inverse par un antagonisme intransigeant. Le néolibéralisme italien des années 1980 est une sorte de 77 inversé. Et réciproquement : cette période révolue de conflits continue de représenter, encore aujourd’hui, le revers de la médaille postfordiste, sa face rebelle. Le mouvement de 77 constitue, pour reprendre une belle expression d’Hannah Arendt, un « avenir dans notre dos4 », le souvenir de ce que pourraient être les prochaines échéances de la lutte des classes. (...)
    #Paolo_Virno #histoire #luttes_sociales #autonomie #laboratoire-italien #contre_révolution #innovation #années_70 #livre_en_ligne

  • La Horde d’or (Italie 1968-1977), une note de lecture littéraire et « existentielle » , Stéphanie Eligert
    http://laviemanifeste.com/archives/11593

    La parution en février 2017 de la première traduction française de la Horde d’or – livre en constante réimpression depuis sa première édition en Italie, en 1988 – est un événement considérable, et cela à tout point de vue : politique, existentiel, théorique, textuel, narratif, documentaire, stratégique, etc.

    Pourquoi ? On a l’habitude d’entendre les 70’s italiennes qualifiées d’« années de plomb », ledit plomb étant supposé évoquer ce mélange à vocation terrifiante d’attentats et de lutte armée que n’aurait porté qu’une petite marge déviante, voire manipulée, d’« individus » issus des mouvements contestataires de 1968. Or dès les premières pages du livre – constituées des différentes préfaces et notes aux éditions de La Horde d’or en Italie, en 1988 et 1997 -, l’on comprend tout de suite que l’expression « les années de plomb », en réalité, a exactement la même fonction dans l’ordre du langage que les grenades lacrymogènes dans l’ordre policier : on les lance sur n’importe quel mouvement animé par un désir révolutionnaire afin d’enfumer, faire écran et produire de l’irrespirable là où justement, de l’espace était en train d’être rendu à l’air libre.
    Ainsi de ce bref et percutant extrait de l’avant-propos à l’édition de 1988 : Années de plomb, services secrets, massacres d’état, complot, répression, terrorisme, état d’urgence …. Ou bien, au contraire : les plus belles années de notre vie, transformation radicale de la vie quotidienne, utopie, besoin de communisme, révolution sexuelle, lutte armée, etc .
    (...)

    Tout est donc parti « des besoins concrets et matériels », les pratiques théoriques comme les pratiques ouvrières – l’inventivité de l’une s’est nourrie de l’autre, sans domination ou vision douteuse d’une avant-garde de « cadres » venus éclairer une masse de salariés supposée inapte à se libérer seule. C’est donc cette influence mutuelle, source de construction d’un « savoir sans intermédiaire », « immédiat » édifié « contre le pouvoir du capital » et sur la base de situations précises, ici et maintenant, qui a permis de libérer une inventivité demeurant aujourd’hui encore proprement magnifique. Ainsi, par exemple de la grève appelée du beau nom d’« à la chat sauvage », mise en pratique dans les milieu des années 60, dans les usines automobiles du Nord :

    La grève à « la chat sauvage » procède par arrêts imprévisibles aux points nodaux du cycle de production. Ces interruptions sont « spontanément » décrétées par les ouvriers, c’est à dire minutieusement préparées par une intelligence ouvrière qui sait utiliser à ses propres fins l’articulation productive de la coopération capitaliste. La grève « à la chat sauvage » est tout le contraire d’une simple lutte protestataire, éventuellement puissante, mais désorganisée. Elle requiert un très haut degré de cohésion et des formes actives d’organisation autonome. Celle du 15 octobre 1963 est historique parce qu’elle montre l’émergence à la FIAT d’une organisation ouvrière capable de mener une grève complètement en dehors du cadre des organisations officielles du mouvement ouvrier. Elle dément la vieille idée selon laquelle seul un petit groupe déterminé, détenteur de la conscience antagoniste ouvrière, serait en mesure d’organiser la lutte dans l’usine.
    (...)

    Livre-foule

    Le camarade du mouvement cité a également souligné autre chose d’essentiel : « Il est compliqué de parler de 77 » – je dirais : comme d’écrire à son sujet et sur tout le livre de la Horde d’or. Ainsi, depuis le début de ce texte, j’ai beau estimé nécessaire d’avoir fait des zooms précis, successifs sur les Quaderni rossi, le CUB Pirelli, les Circoli, etc. -, je ne me départis pas de l’impression, du coup, d’avoir forcé au silence tous les autres mouvements, groupes, tendances, etc., en ne les nommant pas … C’est que pour bien faire et rendre exactement compte de ce qui se passe, en termes d’impressions brutes de lecture, il faudrait sans cesse ajouter à un article sur ce livre des incises qui insufflent partout de la profondeur de champ, une multiplicité d’actions et d’acteurs (« tandis que », « en parallèle », etc.), des grondements d’usines avec 25 000 ouvriers en grève, les climats de Milan, Turin, une vaste atmosphère bienveillante, de la foule, etc.

    Et cette impression n’est pas un hasard. C’est en plus d’être un chef d’œuvre documentaire et historique, la Horde d’or est aussi une merveille formelle. Cet effet-foule, il ne me semble pas que la littérature et la poésie (expérimentale ou non) l’aient une seule fois produit – jamais, en tout cas, avec un dispositif d’une telle intensité. Ainsi, chaque zoom sur un aspect du mouvement ne semble jamais isolé des autres et de ce point de vue, la Horde d’or fonctionne comme l’anti-catalogue par excellence ; elle ne présente pas des « produits », des groupes successifs ayant pour seul étant leur fiche d’identité, mais elle tresse leurs influences dans une sorte de grande ondulation croissante. Et comme chaque composante du mouvement est toujours décrite alors qu’elle est prise dans une situation concrète, avec toutes les analyses et perceptions plurielles qui en découlent, etc., le tout, au fil de la lecture, accumule son foisonnement de détails et crée une sensation de rumeurs illimitées, d’horizons toujours plus vastes peuplant le hors cadre de la page. Comment ce livre réussit-il cela ? Tout s’est joué, semble-t-il, dans le processus d’écriture, que Nanni Balestrini (également romancier et poète – détail d’importance) décrit ainsi :
    Au fur et à mesure que nous avancions, une méthode a commencé à se dégager et tous les éléments ont trouvé leur place, petit à petit, chapitre après chapitre. Cela s’est fait de manière assez improvisée, dans un même élan, et c’est peut-être ce contexte d’écriture qui a permis que le livre soit vivant et donne cette impression d’exhaustivité. Nous avions bien sûr une idée générale, mais ce n’était pas un travail systématique, comme on l’aurait fait pour écrire un livre d’histoire. Nous avons plutôt choisi de donner une série de coups de projecteurs sur différentes situations, et c’est bizarrement cela qui donne l’impression d’un tout homogène.

    C’est le « contexte d’écriture » et donc une nouvelle fois, une situation précise, un certain agencement des subjectivités qui a précipité la mise en forme de la Horde d’or. Dans le même entretien, Balestrini explique d’ailleurs que les auteurs s’étaient retrouvés dans un appartement de Rome, travaillant au milieu d’une pièce où étaient progressivement ramenés, par grosses valises, tous les livres, tracts, documents imprimés durant les deux décennies révolutionnaires. En termes d’ambiance (et de la masse de souvenirs qui a dû « se lever » de ces textes, du grain du papier, des particularités d’impression, etc. – comme les fleurs de papier japonaises de la Recherche), il est évident que les auteurs ne pouvaient qu’opter pour un travail non systématique, qui se laisse absorber par l’acuité successive des « coups de projecteurs sur différentes situations ». C’est que le mouvement de la Horde d’or a été si fondamentalement existentiel (dans ses causes politiques, ses expressions, ses expérimentations théoriques, ses stratégies, etc.) qu’un livre en racontant l’histoire ne pouvait pas trouver d’autre matrice formelle que le récit. De fait, Bianchi, toujours dans le même entretien, précise que lors de la composition du livre, c’est Balestrini qui a « transposé son art du montage du roman à l’essai », et il ajoute que :

    La spécificité du livre tient au fait qu’il met en présence des matériaux très divers. Il y a bien sûr des textes théoriques, mais la structure de fond reste celle du récit. Les luttes avaient produit une telle richesse qu’il n’était pas nécessaire d’adopter un point de vue surplombant comme l’aurait fait une démarche universitaire. Le simple récit des faits était déjà porteur d’énormément de sens.

    La spécificité de la Horde d’or, c’est d’abord sa « structure de fond de récit », et non sa description théorique de l’autonomie ; « le simple récit des faits » a été suffisant – nul besoin de « surplomb », et donc de dénivelé hiérarchisant, dominant entre narration et faits narrés, et qui aurait eu, en plus, pour conséquence de séparer l’interprétation des expériences vécues. Or ces expériences ont été d’« une telle richesse » qu’elles ont formulé, à même leur réalisation concrète, « déjà énormément de sens ». La théorie était pratique – et en cela, il était inévitable que l’autonomie, dans son constant « processus de singularisation », trouve sa plus juste forme discursive dans le récit ou disons, pour faire large (et débarrasser tout de suite ce point de l’analyse de la question de la fiction) : la description subjective, la libre analyse à hauteur de « je » et de « nous ».

    Certes, tous les livres traitant un moment d’histoire révolutionnaire comportent des récits, mais la particularité radicale de la Horde d’or, c’est que les fragments subjectifs n’y sont pas utilisés comme des accessoires figuratifs, mis en position d’illustrer l’affirmation centrale des historiens, etc. Le schéma de la Horde d’or est totalement autre : les récits y forment le cœur même des chapitres ou de toute partie destinée à re-présenter une tension théorique et pratique ponctuelle dans l’histoire du mouvement. Précisons qu’il s’agit de récits de manifestation bien sûr, mais aussi de comptes-rendus d’actions dans les villes, d’exposés stratégiques ou de divergences, de tracts, de chansons, etc.

    En plus, même les passages théoriques sont des récits puisqu’à la lecture, ils n’apparaissent jamais sous l’allure de concepts en train de dérouler leur logique ; au contraire, dans presque tous les textes choisis, les auteurs / collectifs racontent comment des concepts se sont directement articulés à des configurations existentielles réelles (telle grève, telle réaction à telle occupation, etc.). Même, et surtout, les textes de Primo Moroni et Nanni Balestrini – introductifs ou conclusifs, montant les différents documents entre eux – se construisent comme des récits où l’essentiel d’une situation politique est planté « sous les yeux » avec une efficacité toujours admirable (en trois ou quatre paragraphes, tout est là : les grandes données socioéconomiques d’une ville à tel moment, son climat, les enjeux théoriques précis qui la traversent, etc.).

    En fait, il n’y a quasiment pas de théorie « pure » dans la Horde d’or, ou de théorie hors sol (si ce n’est le chapitre sur le marxisme-léninisme !). Il n’y a pas même, je crois, de pire contresens pour la Horde d’or que l’idée d’une « théorie hors sol ». C’est que l’émergence de la « vague révolutionnaire » italienne, comme sa durée, n’ont été possibles, on l’a dit, que parce que la théorie avait su, à un moment donné, devenir creativa, immanente, articulée à même l’existentiel, comme les grèves à la chat sauvage. Et là où cela intéresse pleinement la littérature et la théorie du texte, c’est qu’en procédant ainsi, par « coups de projecteurs » successifs, le montage de la Horde d’or invente une nouvelle forme de livre, elle aussi autonome. En effet, est-ce que ce « tout homogène » qui réussit à être créé alors qu’il n’y a « bizarrement » aucune unification des multiples matériaux cités, cela ne rappelle pas exactement l’atmosphère et le degré de maturité hallucinant auquel était parvenu le mouvement en 77, dans les couloirs de l’université de Bologne ? Que ce soit sur un plan structurel ou dans le détail des textes, l’homologie est complète entre la forme-foule de la Horde d’or et celles inventées pendant deux décennies par le mouvement.
    (...)

    La Horde d’or maintenant

    Quels sont-ils, ces raccords dans l’axe ? Il faudrait un long texte pour déployer dans le détail toutes les résonances (théoriques, affectives, stratégiques) qui se bousculent à la lecture de la Horde d’or. Mais pour le dire vite, disons que l’aire des autonomies, comme on l’a surnommée, vient nous montrer la manière dont combler les blancs, ou les fondus au noir, de la tradition insurrectionnaliste française, et cela donc grâce à :

    – Une proximité sensible fondamentale et incontournable avec les lieux d’exploitation (cf. les enquêtes ouvrières des Quaderni rossi et le désir de connaître précisément « la vie dans l’usine », « l’organisation du commandement » dans les ateliers ou dans les entreprises, les open space, etc. – en transformant les paroles recueillies en corecherche et « savoir immédiat, direct » d’une lutte) ;

    – Une attention maximale portée à la dimension existentielle et subtile de situations diffuses de révolte, où qu’elles surgissent (sur le marché du travail, dans les universités, les zones rurales, etc.) ;

    – Une mise en phrase simple et anti-idéologique de ces révoltes existentielles (cf. les passages cités d’Elvio Fachinelli, du CUB Pirelli et du Gruppo Gramci), propre à susciter chez n’importe quel lecteur une reconnaissance concrète de ses propres sensations, et donc une bascule possible dans la lutte ;

    – Le choix du récit ou de toutes formes textuelles susceptibles de mettre en forme l’autonomie in situ ou « dans le temps » comme disait Proust.

    Car c’est peut-être cela l’essentiel de la Horde d’or, cette richesse merveilleuse, ce contre-capital qu’elle donne en partage au fil de ses 660 pages et laisse en souvenir : l’autonomie en acte – c’est à dire l’autonomie en tant qu’elle réussit à être « l’immanence : une vie » ou « réappropriation de la vie » comme disaient les Circoli. Et avec cet héritage d’actions directes, situées, sensibles, immanentes, nous – aujourd’hui – savons aussi comment transformer « le plomb » en or.

    #luttes #autonomie #Italie #histoire #récit #toctoc ? #Nanni_Balestrini #Primo_Moroni #Sergio_Bianchi #La_Horde_d'or

  • « Comment se fait-il que ces salauds d’ouvriers ne font pas ce que dit le Parti ? »

    Culture de base, refus du travail, ouvrier-masse et grèves métropolitaines dans l’Italie d’après-guerre.

    Entretien avec le collectif de traduction de La Horde d’or (Partie 1/3)

    Par Bruno Thomé, Claire Feasson et Duccio Scotini

    http://jefklak.org/?p=4581

    Livre d’histoires et d’analyses politique, boîte à outils, auto-enquête, recueil de chansons, collection de tracts, livre partisan qui ne dit jamais « je » mais donne à entendre des centaines de voix, L’Orda d’oro est à ce jour le seul livre qui évoque aussi complètement la foisonnante inventivité sociale, théorique, culturelle et langagière de l’Italie des années 1960-1970. Et il aura fallu attendre le printemps 2017 pour retrouver cette histoire en hexagone, grâce à la traduction aux éditions de l’Éclat, enrichie par le collectif de traduction, d’un appareil de notes indispensable au lecteur français.
    En ces temps de crise « créative, politique, et existentielle », Jef Klak a décidé de mener trois entretiens avec les traducteurs et traductrices afin de parcourir avec eux cette période fondatrice de notre présent, inspirante pour nos luttes.

    Affirmer, comme le fait ce livre, que le mouvement, c’est aussi la chanson sociale, les dissidences intellectuelles, les expériences contre-culturelles, les manières de vivre, etc., c’est rappeler que l’organisation politique échappe à la mainmise du Parti et passe par tous les domaines de la société : école, église catholique, musique, magistrature, médecine, psychiatrie, production éditoriale, etc. Cela permet de retracer une contre-histoire de l’organisation politique au sens large.

  • « Années de plomb » ou décennie de subversion ?, par Serge Quadruppani
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/QUADRUPPANI/57578 #st

    Écrit par le romancier et poète Nanni Ballestrini et par Primo Moroni, dont la librairie milanaise fut un haut lieu du militantisme extraparlementaire, publié une première fois en 1988, l’ouvrage La Horde d’or a une histoire aussi mouvementée que son sujet. Remanié et complété en 1997 par Sergio Bianchi, auteur et éditeur, avec l’aide d’une douzaine de contributeurs qui ont presque tous pris part à la « grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle » des années 1960-1970, il paraît pour la première fois en français.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/68842 via Le Monde diplomatique

  • Rencontres autour de La Horde d’or, 1968-1977, la grande vague révolutionnaire et créative, existentielle et politique
    Ouvrage italien traduit et publié aux éditions de l’Éclat en février 2017

    La Horde d’or parcourt l’histoire italienne de 1950 à 1980. Montage d’histoires et d’analyses politiques, de documents, de chansons, d’articles de revues, de témoignages à la première personne et de manifestes, cet ouvrage s’est voulu le miroir des mouvements des années 60 et 70. Il retrace le foisonnement théorique, culturel et langagier, la grande inventivité sociale qui ont alors caractérisé les luttes et le besoin de communisme en Italie.

    https://openagenda.com/la-parole-errante-demain/events/rencontres-autour-de-la-horde-d-or-1968-1977-la-grande-vague-revolutionn

  • La horde d’or. Italie 1968-1977 | Radio livres ou dormir
    http://www.canalsud.net/?La-horde-d-or-Italie-1968-1977

    Rencontre avec les traducteurs du livre "La horde d’or. La grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle. Italie 1968-1977", paru aux éditions de l’Éclat. Livre d’histoires et d’analyses politiques, compilation de documents, tracts, chansons, articles de revues ou manifestes, témoignages à la première personne et au jour le jour d’une révolte, devenue « transformation radicale de la vie quotidienne, utopie, besoin de communisme, révolution sexuelle, lutte armée, etc. », "La horde d’or" est un ouvrage de grande ampleur qui parcourt l’histoire politique italienne, depuis les prémisses des années 60 jusqu’à la fin des années 70, qui verront s’exténuer les espérances et les jubilations d’une génération « outrageusement » enthousiaste. Durée : 1h39. Source : Canal (...)

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/radiolivre_lahordedor.mp3

  • Autonomie en Italie : La horde d’or, entretien avec Nanni Balestrini et Sergio Bianchi - Journal #de traduction
    https://nantes.indymedia.org/articles/37181

    Livre-documentaire qui parcourt l’histoire italienne de 1950 à 1980, La horde d’or est aussi un livre d’histoires, d’analyse politique, une boîte à outils, une auto-enquête, un recueil de chansons, une collection de tracts, un récit nombreux aux fils entrecroisés, un livre partisan qui ne dit jamais « je », mais met en présence des énoncés multiples et singuliers. Cet ouvrage retrace le foisonnement théorique, culturel et langagier, et la grande inventivité sociale qui ont caractérisé, à cette période, le besoin de communisme en Italie.

    #Archives #Médias #Répression #Resistances #contrôle #social #luttes #salariales #/ #prisons #centres #rétention #précarité #actions #directes #quartiers #populaires #transports #gratuits #squat #lutte #logement #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #exclusion #chômage #Archives,Médias,Répression,Resistances,contrôle,social,luttes,salariales,/,prisons,centres,de,rétention,précarité,actions,directes,quartiers,populaires,transports,gratuits,squat,lutte,logement,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage

    • Années de rêves et de plomb, Des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980), Alessandro Stella
      http://agone.org/memoiressociales/anneesderevesetdeplomb

      « Il n’y avait pourtant pas que le politique dans notre vie. “Le personnel est politique”, nous avaient appris nos camarades féministes. Et alors que nous plongions tête la première dans la dernière tentative de révolution communiste en Europe, nous révolutionnions aussi nos rapports interpersonnels… Nous avions un désir débordant de mordre la vie, d’aller au bout d’une aventure enivrante, de profiter de tout ce que le monde pouvait nous offrir, ici, tout de suite, sans attendre le paradis céleste, ni le grand soir. “Qu’est-ce que vous voulez ?”, nous demandait-on. On répondait : “Nous voulons tout !” »

      En 1979, dans le Nord de l’#Italie, la mort accidentelle de trois membres de l’#Autonomie ouvrière donne lieu à une violente répression. Comment en est-on arrivés là ?
      Revenant sur la longue histoire des combats ouvriers italiens, mai 68 et l’influence du Chili de Pinochet sur la militarisation des groupes socialistes, ce livre met au jour la continuité des #luttes entre les années 1960 et les années 1970. De l’influence des Brigades rouges aux moyens d’action concrets, des limites de la lutte armée au rôle des intellectuels dans le militantisme, cet hommage à d’anciens camarades revendique le droit de se souvenir et la nécessité de perpétuer un combat pour un monde plus juste._

      #livre_en_ligne

    • En 1977, l’Italie est en pleine ébullition : « Il y avait alors un mouvement fait de femmes et d’hommes qui pensaient changer le monde. De manière radicale. Ces femmes et ces hommes pensaient que le changer pouvait aussi être marrant. Je me revois jeune et je pense : on nous l’a fait payer cher, mais qu’est-ce qu’on s’est marrés ».
      A notre époque où règne un individualisme triomphant, il devient difficile d’imaginer, pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu, la richesse passionnelle, intellectuelle, imaginaire et émotive de ce mouvement. C’est ce que #Paolo_Pozzi nous transmet magnifiquement et simplement avec ce témoignage.

      http://www.hobo-diffusion.com/catalogue/407/insurrection


      http://www.hobo-diffusion.com/fssProduit/findByTheme/theme_id/34/d/Italie
      #HISTOIRE_SOCIALE #Luttes_sociales #Italie #communisme #années_de_plomb
      #Alessandro_Stella

  • Lutte contre le travail - Mario Tronti, CIP-IDF
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8094

    Le texte qui suit relève d’un point de vue ouvrier c’est-à-dire d’une pensée antagoniste, dans et contre le capital.

    Sa publication se veut une contribution à la lutte en cours contre cette loi du capital qu’est la #loi_travail. Il s’agit également de proposer un détour théorique préalable à la séance de l’université ouverte sur le droit au chômage proposée ce 10 avril 2016 à Paris.

    Lutte contre le travail

    Pour finir revenons donc au point de départ : à la nature à la fois double, scindée et antagonique du #travail. Non plus cependant du travail contenu dans la marchandise, mais de la classe ouvrière contenue dans le #capital. La zwieschlächtige Natur de la classe ouvrière consiste en ce qu’elle est à la fois travail concret et travail abstrait, travail et force de travail, valeur d’usage et travail productif, à la fois capital et non-capital – partant à la fois capital et classe ouvrière. C’est là que la division est déjà antagonisme. Et l’#antagonisme est toujours lutte. Mais la #lutte n’est pas encore #organisation. Il ne suffit pas qu’il y ait une division objective du travail et de la force de travail dans la classe ouvrière : car c’est précisément de la sorte qu’ils se présentent unis dans le capital. Il faut les diviser par une intervention subjective : en effet ce n’est que de la sorte qu’ils deviendront les moyens d’une alternative de pouvoir.

    #ouvriers_et_capital #opéraïsme #refus_du_travail #Mario_Tronti #livre_en_ligne