• 114 coursiers à vélo portent plainte contre #Take_eat_easy
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/110418/114-coursiers-velo-portent-plainte-contre-take-eat-easy

    © DR La plateforme de livraison de repas, qui a fait faillite en 2016, est accusée d’avoir dissimulé le fait que ses coursiers étaient des salariés classiques, mais aussi d’avoir sciemment employé des personnes non enregistrées comme travailleurs indépendants. En guise de salaire, elle leur proposait parfois de commander des pièces détachées de vélo.

    #Economie #Deliveroo #livreurs_à_vélo #social #ubérisation

  • Notation des salariés : l’autre guerre des étoiles
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/29/notation-des-salaries-l-autre-guerre-des-etoiles_1639923

    De plus en plus d’entreprises utilisent les questionnaires de satisfaction remplis par les clients comme un outil managérial : des notes attribuées à la va-vite qui peuvent influer sur les salaires ou aboutir à une perte d’emploi. « Nous remarquons que vos dernières notes sont très en dessous des standards de qualité qu’attendent les utilisateurs. » Trois mois après avoir pris le volant de sa berline noire, Fabien (1) reçoit ce texto comme un coup dans le ventre. Les évaluations laissées par les clients (...)

    #Apple #Deliveroo #Microsoft #Starbucks #Uber #travail #contrôle #travailleurs (...)

    ##surveillance

  • Avec #Deliveroo, l’inspection du #Travail s’attaque à l’ubérisation
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/130318/avec-deliveroo-l-inspection-du-travail-s-attaque-l-uberisation

    Un livreur Deliveroo à #paris, en avril 2017. © Reuters/Charles Platiau Selon l’inspection du travail et l’Urssaf, Deliveroo n’emploie pas de vrais indépendants, et devrait traiter ses #livreurs comme des salariés classiques. Le #parquet est saisi à Paris et à Nantes. Le danger est réel pour cet emblème d’une société « ubérisée », pour l’instant couvert par la #Justice.

    #Economie #Code_du_travail #coursiers #droit_du_travail #inspection_du_travail #micro-entrepreneurs #social #Take_eat_easy #ubérisation

  • Enquête sur les petites mains du deal de #cannabis
    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2018/01/25/les-soutiers-du-deal_5246663_3224.html

    Selon le rapport publié fin 2016 par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) et intitulé « Estimation des marchés des #drogues illicites en France », il réalise à lui seul un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard d’euros et compte plus de 240 000 personnes. Presque autant que #La_Poste.

    • Entre stress du « métier », violence du milieu et salaires de misère, de jeunes recrues racontent le quotidien des vendeurs et des guetteurs. Le business du cannabis emploie plus de 200 000 personnes en France.

      LE MONDE | 25.01.2018, Par Louise Couvelaire

      C’est indiqué en gras et en lettres capitales sur l’affichette postée sur la Toile : « On recherche guetteur. » « Profil recherché : jeune, physionomiste, maîtrise du deux-roues appréciée, respectueux envers les clients et les clientes », décrit la petite annonce avec barres d’immeubles et feuilles de chanvre en arrière-plan. « Horaires de travail : de 10 heures à 22 heures (adaptés aux horaires de vente). Prix : 100 euros/jour ». Comme s’il s’agissait d’une banale offre d’emploi.

      Le trafic de cannabis est un business – presque – comme un autre, un modèle de néolibéralisme avec ses grandes entreprises et ses PME, ses stratégies marketing habiles et son management impitoyable, ses patrons grassement rétribués et ses petites mains sous-payées. Mais sans syndicat. En France, il représente la moitié du marché des stupéfiants.

      Selon le rapport publié fin 2016 par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) et intitulé « Estimation des marchés des drogues illicites en France », il réalise à lui seul un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard d’euros et compte plus de 240 000 personnes. Presque autant que La Poste.

      Un poids lourd de l’économie française, en somme, qui opère en toute illégalité mais recrute à tour de bras « des armées de larbins qui triment pour moins que le smic », dénonce un médiateur d’une cité des Yvelines. Le chercheur Nacer Lalam, coauteur du rapport de l’INHESJ, les appelle « le prolétariat du cannabis », dont les revenus ne font, le plus souvent, qu’assurer la survie. « Comme dans les entreprises normales, les patrons s’enrichissent, pas les employés », résume un officier de police judiciaire des Hauts-de-Seine.

      Un « boulot très ennuyeux et stressant »
      On l’appellera Marvin. Il a 22 ans et vend du shit dans un quartier de l’est de Paris depuis deux ans. Ce soir de janvier, frigorifié dans son petit blouson noir zippé jusqu’au menton, il attend le « clicos » (le client) sur un bout de macadam désert depuis cinq heures déjà. Il lui reste cinq heures de plus « à poireauter dehors », jusqu’à minuit. A intervalles réguliers, il étire son cou et balaye du regard les environs, histoire de s’assurer de l’absence de policiers. « C’est l’enfer, commente-t-il, la mine lasse. C’est un boulot à la fois très ennuyeux et très stressant. »
      Horaires à rallonge, pressions et craintes des représailles physiques sont le lot quotidien du jeune homme, dont le salaire hebdomadaire varie en fonction des ventes et de l’humeur de son patron : 450 euros maximum, 250 euros le plus souvent. Pas de quoi gagner son autonomie – il vit chez un cousin – ni mener grand train.

      « Vu tous les risques que je prends – les gardes à vue, la prison, les règlements de comptes –, c’est pas cher payé », se lamente-t-il.
      Loin des idées reçues et des fantasmes d’argent facile, le deal ne profite en réalité qu’à un petit nombre de personnes haut placées dans les réseaux qui, « par leur train de vie et leur visibilité quotidienne, assurent la publicité et la pérennité du contre-modèle qu’elles incarnent », écrit Marwan Mohammed, sociologue au CNRS, dans son rapport de recherche sur « L’implication des mineurs dans le trafic de stupéfiant » (décembre 2016).

      « Ça gagne que dalle »
      A 19 ans, Amine (le prénom a été modifié) mène une carrière à faire saliver d’envie ses petits camarades qui se voient déjà au volant d’une berline aux vitres teintées. A 12 ans, il jouait les guetteurs contre quelques billets ; depuis ses 18 ans, en tant que chef des vendeurs, il empoche jusqu’à 250 euros par jour, prétend-il. De quoi entretenir son image.

      « Moi, ça se voit que je deale, j’ai toujours des nouvelles baskets et de nouvelles fringues, se targue le jeune homme, qui vend de la “beuh” dans le Val-d’Oise et espère obtenir un poste plus important d’ici peu. Mais le grand patron, lui, c’est un invisible. Personne dans la cité ne sait qui c’est. »
      Chouf (guetteur, chargé de prévenir de l’arrivée de la police), rabatteur (dont la mission est d’aller chercher le client), portier (quand le trafic a lieu au sein d’un hall d’immeuble), coupeur (conditionnement des sachets de shit ou de beuh), bicraveur ou charbonneur (vendeur)… « Tous ces postes sont nuls, ça gagne que dalle », lance Amine. De fait, cette main-d’œuvre bon marché turbine au bas de l’échelle pour quelques euros de l’heure dans des conditions de travail « infernales », martèle Marvin. D’où le fort taux de #turnover.



      Dans l’économie parallèle, les conflits sociaux se règlent souvent par la violence physique, et la concurrence s’élimine à coups de pompes et, parfois, à la kalachnikov. Si certaines têtes de réseaux optent pour une méthode de management « douce », voire paternaliste, d’autres emploient la manière forte. Retardataires tabassés, guetteurs brûlés à la cigarette lorsqu’ils ont tardé à alerter les vendeurs de l’arrivée de la police… Et malheur aux rabatteurs des cités voisines : « Ceux-là, si on les chope, on les fracasse », dit Amine. Même lorsque les trafiquants tentent une approche « courtoise », la menace reste l’argument massue.
      Cette affichette à destination des habitants, placardée dans le hall d’un immeuble de Seine-et-Marne, en témoigne : « Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gène occasionnée due au commerce au sein de votre bâtiment. De ce fait, il est de votre devoir de garder le silence et de ne pas coopérer avec la police. (…) Pour votre plus grand bien, nous vous recommandons de bien vouloir vous taire, à défaut de représailles. Nous vous remercions de votre compréhension et restons à votre entière disposition. »

      « C’est une histoire de dette »
      Meilleur vendeur de son réseau, Marvin a été roué de coups par son patron et menacé avec un couteau lorsqu’il a voulu démissionner. Le jeune homme n’attend qu’une seule chose : que la police démantèle son réseau et mette ainsi fin à son « cauchemar ». Son cas est loin d’être isolé, selon l’officier de police judiciaire des Hauts-de-Seine.
      « Toutes les méthodes et tous les prétextes fallacieux sont utilisés pour les prendre au piège, raconte-t-il. Le plus souvent, c’est une histoire de dette. »
      Faire crédit à un jeune consommateur local pour lui réclamer ensuite le remboursement immédiat de son ardoise est l’un des ressorts classiques de l’entrée dans le trafic. Le même mécanisme s’appliquera pour le contraindre à y rester. « Les gérants du réseau accusent un vendeur d’avoir perdu de la marchandise ou financent les frais d’avocats lorsqu’il se fait arrêter et réclament ensuite d’être remboursés sur le champ, poursuit le policier. Il n’a alors pas d’autre choix que de reprendre son poste. »

      Marvin est pourtant titulaire d’un CAP de menuiserie et rêve d’une formation en ébénisterie. « Cela fait plus d’un an que je cherche et que je ne trouve pas. Je n’ai plus le courage, confie-t-il. J’ai proposé mes services au dealer il y a deux ans parce que je n’avais rien : j’étais à la rue et sans emploi. Ils m’ont embauché tout de suite. »
      Avoir un rôle dans l’entreprise « virile » du trafic
      Là où l’économie légale leur ferme les portes, l’économie de la pauvreté, ou de la débrouille, prend le relais. « Le secteur des stups n’est pas discriminant et accepte les non-diplômés, principalement des jeunes hommes issus de milieux défavorisés, observe l’économiste Christian Ben Lakhdar, maître de conférences à l’université de Lille-II. C’est un marché du travail auquel ils ont accès. »
      Dans les quartiers où les taux de chômage et de décrochage scolaire atteignent parfois 50 %, « l’école de la rue » se substitue à l’école républicaine. « Des jeunes se pointent tous les jours pour du boulot, à l’heure d’ouverture des points de vente », raconte Amine.

      Pour la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (une coopération entre la Mairie de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis), avoir un rôle dans l’entreprise « virile » du trafic procure au jeune le « sentiment intense d’exister » et la satisfaction d’obtenir un « statut » dans la cité, mais aussi d’accéder à une forme de normalité, en lui permettant d’avoir une place dans la société de consommation.
      « Demander à sa mère, c’est le cafard, estime le dealer du Val-d’Oise. Avec ses 1 200 euros par mois en tant que femme de ménage dans un hôtel, on ne va nulle part. Moi, je voulais de l’argent. »
      Ceux qui, comme lui, parviennent à gravir les échelons, « coffrent » leurs économies pour ouvrir un commerce légal le plus souvent. Les autres déchantent, sans un sou en poche mais avec un casier judiciaire bien rempli.

      #emploi_informel #caillasse

    • Les vendeurs de cannabis, des salariés comme les autres ? Le Monde, 25.01.2018, Louise Couvelaire

      Capacité à prendre des risques, compétences en marketing… des initiatives tentent de valoriser l’expérience des dealeurs pour les aider à s’en sortir.

      Ce n’est pas le genre d’expérience que l’on peut inscrire sur un CV ni faire valoir lors d’un entretien d’embauche. Pourtant, Sofiane (le prénom a été modifié), 17 ans, est un patron avant l’âge. Il n’est pas encore sorti de l’adolescence qu’il s’exprime déjà comme un homme d’affaires aguerri. Faussement nonchalant, les mains dans les poches de son survêtement siglé d’un blanc immaculé, il parle « recrutement », « stratégie marketing » et « fidélisation du consommateur ».

      En quelques années, il a gravi les échelons de son organisation du Val-de-Marne à une vitesse record, passant de livreur de sandwichs à « bras droit » du « big boss » chargé du management, de la comptabilité et des importations. Une succession de postes qu’il a occupés à temps plein depuis l’arrêt de ses études, en classe de 3e. Mais sa carrière s’est arrêtée net un matin d’avril 2017, lorsque les policiers ont enfoncé la porte du domicile de sa mère. Son interpellation s’est soldée par un séjour de quatre mois à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne).

      Sofiane dirigeait un « four », un point « chaud » de deal de résine et d’herbe de cannabis, réalisant un chiffre d’affaires de 6 000 euros par jour en moyenne et employant une trentaine de personnes. « Faire tourner un trafic de stups, c’est comme gérer une société, lance-t-il. Donnez-moi les clés de n’importe quelle entreprise et je vous garantis des bénéfices. » Son aplomb masque mal une réalité dont il a conscience : son ascension fulgurante dans le deal ne lui ouvrira pas les portes du CAC 40.

      Savoir-faire comptable et commercial

      « Certains dealeurs sont pourtant très ingénieux et développent de vraies capacités, souligne Karima Esseki, éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse. Mais ce n’est pas comme ça que la société les voit. » Face à une politique répressive que beaucoup jugent inefficace, certaines initiatives tentent une nouvelle approche : repêcher les acteurs de l’économie souterraine pour en faire de bons élèves de l’économie légale.

      Effacement du casier judiciaire, processus de valorisation de l’expérience acquise, transfert de compétences…

      « L’idée est de modifier la posture que l’on a face à eux, explique Emmanuel Meunier, de la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (coopération entre la Mairie de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis). La plupart sont en totale perte de confiance en eux, ils sont persuadés qu’ils ne savent rien faire et que la société ne veut pas d’eux. Or, les aptitudes qu’ils acquièrent sont souvent proches de celles recherchées dans l’économie classique. »

      Capacité à prendre des risques et à juger des rapports de force, savoir-faire comptable et commercial, habiletés en communication et en management, ponctualité, don d’observation, résistance au stress… Parmi la liste des « connaissances acquises » les plus citées figurent aussi les stratégies marketing, calquées sur celles des industriels.

      Une filière d’apprentissage parmi d’autres

      « La plupart de nos clients sont des petits-bourgeois parisiens, raconte Sofiane. Il faut s’adapter pour les fidéliser. » De plus en plus de dealeurs appâtent désormais le chaland grâce à des opérations de promotion – « jusqu’à minuit, 1 gramme acheté, 0,5 offert » –, du merchandising (briquet offert, feuilles de papier à rouler…), un packaging léché (couleurs pop, liserés dorés…) et une diversification du réseau de distribution par la mise en place de « drive » et de livraisons à domicile. « Les vendeurs-livreurs développent une vraie relation clientèle », juge un officier de police judiciaire des Hauts-de-Seine.

      Le deal, une filière d’apprentissage parmi d’autres, en quelque sorte, dont ils sont plusieurs milliers à sortir chaque année. Dans ce secteur, on fait rarement de vieux os. « Passer son temps à regarder derrière soi, c’est pas une vie », confie Sofiane. A part quelques têtes de réseau, la plupart quittent le métier avant 25 ans.

      « Au-delà, ceux qui n’en sortent pas sont perçus comme des cas sociaux, rappelle Luc-Henry Choquet, coordinateur du livre Protéger la jeunesse contre l’usage et le trafic de drogues (LEN, 2017), distribué à 1 500 éducateurs. La norme sociale reprend le dessus. »

      Pour le chercheur Nacer Lalam, de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, « le recours quasi systématique à la violence pour gérer les conflits est une limite au principe de “compétences transférables” ». Un obstacle qui peut être levé, selon Omer Mas Capitolin, de la Maison communautaire pour un développement solidaire, à Paris. « Lorsque l’on sort du deal, on sort de la violence, dit-il. Comme on ne se retourne plus toutes les trente secondes dans la rue pour vérifier que personne ne veut vous régler votre compte, la pression baisse mécaniquement. » Et de tempérer : « C’est au cas par cas, en fonction de la sensibilité de chaque jeune. »

      Expériences fictives

      Encore faut-il faire oublier son passé pour avoir les meilleures chances de se reconvertir. Certaines associations acceptent ainsi de combler rétroactivement les trous figurant dans le CV, en attestant d’expériences fictives. D’autres organismes vont plus loin, comme le Collectif jeunesse prévention des conduites à risques de la ville de Sevran (Seine-Saint-Denis) : depuis septembre 2016, il facilite les démarches légales d’effacement du casier judiciaire, avec une permanence juridique hebdomadaire tenue par une avocate et un conseiller d’insertion.

      « L’aspect le plus délicat à traiter dans ce processus [de reconversion], c’est celui du cash immédiat, estime Omer Mas Capitolin. Ces jeunes avaient l’habitude de toucher des sommes en liquide régulièrement, et, d’un coup, plus rien. »
      Depuis quelques années, il participe à un programme baptisé « Paris par rues méconnues ». Le principe ? Faire de ces jeunes, dans un délai record, des guides touristiques de leur quartier, « qu’ils connaissent mieux que personne », afin de leur procurer au plus vite un salaire de remplacement, le temps qu’ils trouvent un emploi plus pérenne.

      #dealeurs #Business_School_of_the_streets #livreurs

  • BRUXELLES L’occupation du siège bruxellois de Deliveroo se poursuit, annoncent les syndicats RTBF avec Belga - 25 Janvier 2018
    https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_l-occupation-du-siege-bruxellois-de-deliveroo-se-poursuit-annoncent-les-

    L’occupation du siège bruxellois de Deliveroo, entamée mercredi après-midi par le collectif des coursiers, se poursuit ce jeudi matin, indiquent les syndicats.

    Le collectif souhaite rencontrer la direction pour discuter d’un statut de salarié pour les travailleurs qui ne veulent pas du statut d’indépendant, et d’une garantie de salaire horaire minimum.

    « La direction n’a envoyé personne pour tenir cette discussion et souhaite lever le siège par voie judiciaire. Elle n’a pour le moment pas obtenu son jugement en référé pour pouvoir le faire », assure la CNE. « L’occupation a donc toujours lieu et de nombreux coursiers viennent se relayer, marquer leur soutien ou chercher des informations sur la situation en cours » , ajoute le syndicat chrétien en rappelant que ce jeudi après-midi, une délégation des coursiers ira demander au ministre de l’Emploi, Kris Peeters, pourquoi l’enquête qu’il a promise n’a toujours pas abouti.

    « Le temps presse ! Nous appelons le ministre Peeters a accélérer son enquête car le 1er février, les coursiers devront devenir des indépendants (ou arrêter leur travail) et donc assumer tous les risques afférents à leur travail, ce qui est inacceptable pour nous » , pointe de son côté l’UBT (FGTB).

    #Bruxelles #deliveroo #Syndicats #Luttes #Salaires #Belgique #ubérisation #livreurs_à_vélo #coursiers #indépendants #economie

  • A Berlin, la révolution anar et 2.0 des livreurs à vélo

    « De plus en plus crispés par leurs conditions de travail, les précaires à vélo de chez Foodora et Deliveroo s’organisent dans une lutte sociale 2.0, à base de groupes WhatsApp et de discussions Facebook, avec l’aide active d’un syndicat anarchiste. »

    http://www.liberation.fr/planete/2017/11/13/a-berlin-la-revolution-anar-et-20-des-livreurs-a-velo_1609702

    #Précarité #Travail #Anarchisme

  • La vie d’un livreur vaut moins que la voiture d’un patron
    http://www.contretemps.eu/la-vie-dun-livreur-vaut-moins-que-la-voiture-dun-patron

    En clair, l’#ubérisation est le moyen le plus sournois, le plus perfide, et il faut bien le dire le plus intelligent pour la bourgeoisie de se passer de l’ensemble des droits sociaux acquis grâce aux luttes de la classe ouvrière depuis le début de la révolution industrielle, droits qu’on appelle généralement le code du travail. L’ubérisation, c’est la roue de secours de la bourgeoisie, qui sait que certaines réformes, la suppression du SMIC par exemple, sont pour l’instant impossible. Même si nous avions gagné le mouvement contre la loi #travail de 2016, ou que nous gagnons celui qui a commencé à la rentrée, la bourgeoisie n’a qu’à laisser ce cancer social se développer pour nous faire revenir aux conditions de travail du XIXe siècle.

    Nous livreurs, qui arpentons les rues avec nos K-way fluos, ne sommes que la partie émergée de l’iceberg. Le début de ce qui serait un anachronisme d’appeler l’ubérisation date du milieu des années 90, avec en France le minitel rose, et les premières plateformes sous-traitant un travail à la tâche. Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est encore une fois les plus précaires, ici les travailleuses du sexe, qui sont les premières touchées par les destructions des acquis sociaux. Viennent ensuite les quartiers populaires, puis les jeunes, et ainsi le cancer social se propage lentement à l’ensemble de la société. On peut citer pèle mêle les guides de musées, nounous à domicile, correcteurs de l’édition, les VTC, les travailleurs sociaux et bien d’autres. Combien d’années avant d’avoir des profs ubérisés, alors que dans certains quartiers, il est extrêmement difficile d’en recruter et que la réduction des dépenses publiques est le leitmotiv de tous les gouvernements successifs.

    #précarité

  • Seydou Bagaga, mort pour un Colissimo, #La_Poste mise en examen
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171017/seydou-bagaga-mort-pour-un-colissimo-la-poste-mise-en-examen

    Le travail tue, surtout les plus précaires. Pour ne pas perdre son boulot et récupérer un colis tombé dans la Seine, Seydou Bagaga, livreur pour un sous-traitant de La Poste, s’est noyé un jour d’hiver 2012. Son employeur, qui ne l’avait pas déclaré, et un cadre de La Poste, viennent d’êtres mises en examen, ainsi que La Poste en tant que personne morale.

    #France #souffrance_au_travail #sous-traitance

    • Seydou Bagaga est mort pour un Colissimo. Il avait 34 ans, une femme, un bébé de 11 mois et vous auriez pu le croiser sur le pas de votre porte. Il était livreur pour DNC Transport, une petite société, prestataire exclusif de Coliposte, filiale de La Poste. Seydou Bagaga est mort il y a bientôt cinq ans. En plein hiver, quelques jours avant Noël, quand les entrepôts débordent de paquets et que la pression de Coliposte sur ses sous-traitants est la plus infernale. Il effectuait sa tournée au pas de course – 150 colis à distribuer – et s’apprêtait à livrer un client vivant dans une péniche à quai à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) quand un des colis est tombé dans la Seine. Seydou Bagaga ne savait pas nager, mais il lui fallait absolument récupérer ce colis, de peur de perdre son travail. Il a cru que l’eau n’était pas très profonde, alors il a quitté ses chaussures et il est descendu dans l’eau glacée. Il a coulé. Les pompiers ont repêché son corps inanimé. Il n’est jamais sorti du coma. Il s’est éteint le 8 janvier 2013 sur un lit d’hôpital, trois semaines après sa noyade.

      Seydou Bagaga venait de décrocher un contrat à l’agence ACP d’Issy-les-Moulineaux, en banlieue parisienne, comme on désigne dans le jargon postal une agence Coliposte, cette division de La Poste qui livre les Colissimo. Il était « en formation ». Malien, il disposait d’un titre de séjour depuis l’été, mais il n’était pas déclaré. Il travaillait au noir. Depuis l’avènement du e-commerce et au nom d’une ultrarentabilité appliquée aux services publics, La Poste sous-traite de plus en plus la livraison des colis chez les particuliers ou dans les entreprises. En Île-de-France, c’est devenu la norme. La concurrence entre prestataires est telle que tous les abus bafouant les règles les plus élémentaires du droit du travail, de l’absence totale de jours de repos au travail dissimulé, sont permis, plongeant dans une grande précarité ces livreurs low-cost.

      Sur les plates-formes où ils se mélangent aux postiers en CDI et avec un outillage appartenant à La Poste, au contrôle des colis, à la préparation des tournées, à la livraison, on les reconnaît facilement : ils sont noirs, maghrébins, quasiment tous issus de l’immigration (relire notre reportage Dans la jungle des esclaves du colis). Et ils écopent des charges, des cadences et des tournées les plus ardues (pas de boîte aux lettres, pas de gardien, colis difficiles à livrer), pour un salaire très largement inférieur à celui des employés de La Poste. « On apporte une certaine flexibilité que leurs chauffeurs n’ont pas, en raison des syndicats qu’il y a derrière. En outre, nos chauffeurs livrent plus que les chauffeurs de La Poste, qui ne livrent pas plus d’un certain nombre de colis », témoigne sans détour dans le dossier un prestataire de Coliposte. L’inspection du travail a ainsi comparé le salaire d’un postier en CDI à temps complet avec celui d’un sous-traitant. Elle note des écarts « très importants » : « 2 065,35 euros brut pour un postier, contre 1 425,70 euros brut pour un prestataire. Avec pour le postier un “Bonus qualité” en fonction des performances de l’agence, une prime colis de fin d’année (250 euros), une indemnisation de collation (37 euros), un complément poste (72 euros), un complément géographique (41 euros), le paiement des heures supplémentaires majorées (284 euros pour 12 heures supplémentaires). Le prestataire, lui, n’a droit qu’à une prime repas de 20 euros, une indemnité “téléphonique” de 25 euros, et il n’a bénéficié d’aucune heure supplémentaire pour le mois de décembre 2012, alors qu’il s’agit d’un mois qui rencontre un pic d’activité lié aux fêtes de fin d’année et aux commandes internet. »

      Cinq longues années après la mort de Seydou Bagaga, qui jette une lumière crue sur les conditions de travail impossibles des sous-traitants de La Poste, au terme de dizaines d’auditions, de constatations, la justice s’apprête à clore l’enquête sur laquelle trois juges d’instruction se seront penchés. Elle vient d’ordonner trois mises en examen : le dirigeant de DNC transport pour prêt de main-d’œuvre illicite, marchandage et homicide involontaire ; le directeur du centre Coliposte d’Issy-les-Moulineaux pour prêt de main-d’œuvre illicite et marchandage ; et grande première, La Poste en tant que personne morale, pour prêt de main-d’œuvre illicite. Car comme l’écrivait l’inspection du travail dans un rapport en 2013, « la victime n’avait pas été déclarée par son employeur DNC Transport et (…) le donneur d’ordre de cette dernière, Coliposte, ne pouvait ignorer cette situation ». Fin novembre, on saura si la justice renvoie La Poste et les deux personnes mises en examen devant le tribunal correctionnel, ce qu’espèrent la famille de la victime et les syndicats de La Poste, en première ligne desquels la fédération Sud PTT.

      « C’est une bonne nouvelle », reconnaît Thierry Lagoutte, chauffeur et militant Sud à Coliposte, qui a fait de la traque de ces dérives son combat, sillonnant la région au volant de sa voiture personnelle, multipliant les « descentes » dans les centres. « Mais pendant toutes ces années, la direction de La Poste a continué avec la même logique, comme si de rien n’était, en ne tenant compte d’aucune des préventions et des irrégularités soulevées par l’inspection du travail et en justifiant cela d’un “tout le secteur fonctionne comme cela”, poursuit le syndicaliste. Le recours à la sous-traitance a même augmenté. À l’ACP d’Issy-les-Moulineaux où travaillait Seydou Bagaga, il ne reste plus que trois tournées particuliers sur 37 assurées par des postiers et trois tournées relais [commerçants et bureaux de poste – ndlr]. Le reste est entièrement sous-traité, y compris le tri, ce qui n’était pas le cas à l’époque de l’accident mortel de Seydou Bagaga. »

      Pour Sud PTT, « c’est de la fausse sous-traitance. Au travers de cette pratique, [la direction] s’affranchit des obligations contenues dans la convention collective de La Poste et des quelques avancées obtenues lors de mobilisations. Au-delà de faire des économies en jouant sur le dumping social, La Poste met également en danger le personnel sous-traitant en ne respectant pas ses obligations en termes de sécurité et de prévention, des obligations tout de même législatives ! ».

      C’est l’un des enjeux de cette affaire. Prouver que la sous-traitance est la variable d’ajustement interne de La Poste, que c’est La Poste qui décide de tout, des commandes, des tournées, des livreurs à garder, à virer, qu’il y a bien un lien de subordination… De nombreux témoignages en attestent dans le dossier consulté par Mediapart. À commencer par celui du patron de DNC Transport qui a embauché Seydou Bagaga, témoignage que Mediapart reproduit en partie :

      « Concernant son activité chez Coliposte, ce dernier nous indique qu’il y a une grande pression sur les salariés car il faut absolument livrer les colis à tout prix sinon il n’est pas payé, voire sanctionné par des pénalités. Il ne faut pas revenir avec des colis.

      Il nous déclare que Madame (…) met une “pression” énorme pour que je “vire” celui-qui ne convient pas, celui qui ne respecte pas les procédures de livraison. Elle veut une qualité de service irréprochable et nous en payons le prix par la pression qu’elle fait peser sur les salariés et sur moi-même. Il nous précise que parfois il n’a pas envie de les “virer” et qu’il doit toujours se justifier auprès de Coliposte s’il veut garder un salarié.

      Nous lui demandons le nombre d’employés qu’il emploie, ce dernier nous indique que le nombre d’employés de la société ne dépend pas de lui mais de Coliposte. Car il arrive par exemple que lorsqu’un nouveau salarié arrive, il ne “plaise pas” à Monsieur (…) ou bien à Madame (…). C’est Monsieur (…) et Madame (…) qui décident quand il doit prendre un salarié et quand il doit s’en séparer.

      (...) »

      Contactée, la direction de La Poste ne souhaite pas commenter cette affaire et nous renvoie vers l’avocat « du premier employeur de France après l’État », Hervé Lehman. Ce dernier regrette, dans les colonnes du Parisien, que ce « tragique accident soit instrumentalisé pour contester le principe du recours à la sous-traitance ». Il assure que « La Poste veille à ce que la sous-traitance soit organisée en parfaite application des règles légales qui la régissent, depuis l’appel d’offres qui permet de sélectionner les entreprises sous-traitantes jusqu’au contrôle périodique du respect par celles-ci de leurs obligations sociales et fiscales ». Quant au directeur de l’agence Coliposte d’Issy-les-Moulineaux, mis en examen, il vient d’être promu « animateur qualité livraison » avec un rôle de conseil à la direction opérationnelle territoriale du colis Île-de-France…

  • #CoopCycle, concurrent rêvé de #Deliveroo
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/290917/coopcycle-concurrent-reve-de-deliveroo

    Utopique et engagé, le projet CoopCycle entend battre sur son propre terrain le numéro un de la livraison de repas. Issus de la mouvance Nuit Debout, de jeunes militants tentent de créer un logiciel concurrent, destiné à des coursiers organisés en coopératives. Une démarche explicitement politique.

    #Economie #livreurs_à_vélo #ubérisation

  • Des livreurs #Deliveroo se battent contre la précarisation de leurs contrats
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020817/des-livreurs-deliveroo-se-battent-contre-la-precarisation-de-leurs-contrat

    L’entreprise de livraison de repas va mettre fin à un système de paiement à l’heure, qu’elle réservait à ses #coursiers à vélo les plus anciens. À Bordeaux, un mouvement de protestation s’organise contre cette fragilisation supplémentaire de travailleurs déjà vulnérables. Un livreur Deliveroo à Paris, en avril 2017. © Reuters/Charles Platiau

    #France #Economie #livreurs_à_vélo #Uber #ubérisation

  • En roue libre

    Dans la jungle urbaine des #livreurs_à_vélo, Antoine et Matthieu sont les deux faces d’une même médaille. Tandis que l’un pédale près de 70 heures par semaine pour un #salaire qui ferait briller bien des yeux, l’autre tente, laborieusement, de créer un collectif pour faire émerger un statut plus respectueux des droits des coursiers précarisés.


    https://lequatreheures.com/episodes/coursiers-en-roue-libre

    #livreurs #vélo #travail

  • Deliveroo débarque à Tours, et ce n’est pas une bonne nouvelle
    https://larotative.info/deliveroo-debarque-a-tours-et-ce-n-2096.html

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH469/arton2096-2d8d8-2c37b.jpg?1488299198

    L’entreprise spécialisée dans la livraison à vélo de plats cuisinés va s’installer en Indre-et-Loire. Son fonctionnement étant basé sur l’exploitation des livreurs, il n’y a pas de quoi se réjouir.

    Contrairement au modèle traditionnel de livraison organisé par des pizzerias ou des restaurants de sushis, dont les livreurs sont salariés, le modèle Deliveroo fait appel à des travailleurs « indépendants », qui sont généralement auto-entrepreneurs. Les coursiers ne signent pas un contrat de travail, mais un contrat de prestation de services. Ce modèle, popularisé en France par l’entreprise Uber, est de plus en plus vivement critiqué. L’autoentrepreneuriat est devenu un outil utilisé par ces boîtes « pour faire bosser les gens sans gérer l’emploi, sans embaucher, sans payer de cotisations », comme l’explique la sociologue Sarah Abdelnour.

    (...)

    Dans un premier temps, les livreurs Deliveroo pouvaient espérer gagner un minimum de 7,50 euros par heure, auquel s’ajoutait le montant des « courses » réalisées pendant cette heure. Désormais, les minimums garantis ne concernent que certains créneaux horaires, et la course est payée autour de 5 euros brut. Compter donc deux courses par heure pour atteindre un salaire brut de 10 euros, sur lequel le livreur devra payer les cotisations et charges diverses liées à son statut d’auto-entrepreneur [1]. Le montant des bonus, versés en cas d’intempéries ou pour garantir une rémunération motivante certains soirs, peut varier sur décision unilatérale de Deliveroo. A une époque, Deliveroo promettait aux coursiers de « gagner jusqu’à 20€ de l’heure (sans compter les pourboires) ». Pour le recrutement de livreurs à Tours, l’entreprise annonce désormais « jusqu’à 150€ par week-end », sans préciser le nombre d’heures travaillées.

    (...)

    Depuis, de nombreux « collaborateurs » de Take Eat Easy luttent pour faire requalifier leurs contrats de prestation de service en contrats de travail. A Lyon, un collectif s’est constitué pour organiser la solidarité entre les coursiers. Dans un tract du collectif, on pouvait lire :

    « Les plateformes nous niquent depuis trop longtemps ! Nous n’avons aucun droit au chômage, aucun droit à la retraite, aucune prime de risque, aucun accompagnement en cas de blessure ! Et elles nous imposent leurs rémunérations, elles contrôlent nos horaires, elles ne payent aucune charge patronale ! Il est plus que temps de nous fédérer et de trouver des moyens de nous asseoir à la table des négociations ! »

    #Deliveroo #foodtech #uberisation #flexibilité

  • Les #ouvriers de la #logistique un enjeu stratégique pour le #Syndicalisme
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=6128

    Terminaux pétroliers et zones logistiques bloqués lors du mouvement contre la loi Travail, blocage du port d’Oakland en soutien d’« Occupy » ou encore mouvements de grève dans des entrepôts #Amazon en […]

    #Analyses #S'organiser #Capitalisme #entrepot #livreurs #précaires #Uber