Aux origines de la domination masculine.
Aux origines de la domination masculine.
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Partant d’une critique matérialiste du structuralisme de Lévi-Strauss, l’anthropologue #Claude_Meillassoux proposait en 1979 une interprétation du mythe en tant qu’expression des rapports sociaux, comme un récit dont on ne saurait saisir le sens sans en restituer la fondamentale historicité. Centrant son analyse sur la genèse historique de la #domination_masculine, il montre le rôle central que revêt la #reproduction_sociale, en lien étroit avec la transformation des rapports de production, dans la fabrique des mythes. Il révèle par là même le concours apporté par les productions mythiques à « la grande entreprise historique du mâle » : l’assujettissement des femmes à son ordre et à ses normes.
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Le problème avec Johnny – L’image sociale
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Le problème avec Johnny
André Gunthert 9 décembre 2017 - 8 h 51 min
Phénomène de saturation de l’ensemble des canaux médiatiques, la mort de Johnny présente la rare particularité d’avoir été anticipée par deux chansons (Eric la Blanche, La Mort à Johnny, 2006 ; les Fatals Picards, Le jour de la mort de Johnny, 2009), qui soulignent le caractère prévisible d’une exploitation opportuniste de l’émotion populaire, sous la forme d’un deuil collectif imposé à la nation toute entière.
Peu après le mouvement de dénonciation des violences faites aux femmes, qui a magistralement incarné la puissance de mobilisation du débat public, imposant à chacun de prendre parti dans un espace fortement polarisé par l’exercice de la controverse, le deuil médiatique, construit lui aussi par la multiplication des témoignages et des signes de la participation, illustre la dynamique opposée d’un consensus qui éteint toute polémique, comparable à la gestion de l’émotion collective après les attentats terroristes de 2015.
Dans le cas de Johnny, l’imposition d’une communion étendue à toute la nation pose pourtant problème. Car Johnny a été une vedette paradoxale, représentant précoce de l’adaptation française du vaste mouvement anglo-américain visant à incarner une culture alternative de la jeunesse par le biais des musiques populaires, qui culminera dans la contestation de la guerre du Vietnam en 1968-1969. Pays de forte tradition chansonnière, la France n’a jamais réussi à produire que de pâles copies de la légende pop-rock, et la carrière toute entière de Johnny, écartelée entre des références vestimentaires, musicales ou vocales made in USA et son insuccès dans l’univers anglophone, illustre jusqu’à la caricature le destin folklorique d’une imitation impulsée par le commerce.
Celui qui n’était plus depuis longtemps l’idole des jeunes, et qui n’avait plus qu’un rapport de façade avec le rock, depuis son retour dans le giron de la variété française, a également la particularité d’être nettement marqué à droite. Entre ses déclarations, ses amitiés affichées avec Chirac ou Giscard, ou encore son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007, la prise de parti de la star, qui tranche avec l’héritage contre-culturel de la pop, fait de Johnny une personnalité clivante, comme le confirme un sondage récent selon lequel, si le chanteur n’est apprécié que par 25% des sympathisants de gauche, il totalise en revanche 58% d’adhésion des sympathisants de droite.
Un marquage que l’on retrouve dans l’éventail des hommages, et jusque dans la dénonciation par le journaliste conservateur Jean-Michel Aphatie du défaut de sensibilité du responsable de gauche Jean-Luc Mélenchon : « Sur Johnny Hallyday, Jean-Luc Mélenchon a dit : “Je n’ai rien à dire”. Comment un leader politique peut-il à ce point passer à côté d’une émotion collective, sincère d’un peuple que l’on prétend incarner ? Dans son cas, on peut parler d’une faute professionnelle ».
La circonstance du décès du chanteur rend évidemment inaudible une réception moins enthousiaste de la caricature vocale, expressive et scénique à quoi se limitait l’art de Johnny Hallyday, réduit à une série de stéréotypes figés du mâle alpha, magnifié par la théâtralité narcissique du spectacle pop. Le deuil impose la communauté de l’hommage. Bien anticipée dans la chanson d’Eric la Blanche (« il n’y a que les mauvais Français qui n’aiment pas Johnny »), l’injonction républicaine en forme de chantage à l’émotion ressemble comme deux gouttes d’eau à la communion forcée de l’après-Charlie. Dans un pays qui penche tellement à droite qu’on a pu lui faire croire que Macron était de gauche, l’imposition médiatique d’un deuil faussement consensuel et la métamorphose de Johnny en symbole national n’est finalement qu’un signe de plus de la longue glissade de la France sur la pente du conservatisme et de la réaction.
lire aussi : Ecouter la parole des femmes, avec ou sans images
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Ma maman au téléphone. Elle marque le coup. Elle est un peu plus jeune de Johnny, alors les Yéyé et Salut les copains, c’est sa génération. Et sociologiquement, c’est aussi pile-poil ça. Je crois que c’est le seul artiste qu’elle soit allé voir en concert (deux fois dis-donc) dans les années 70. Elle sait bien que c’est naïf à dire, mais bon, c’est un peu sa jeunesse qu’on enterre.
Ma maman n’est pas de gauche, elle n’a pas « fait » mai 68 et elle aimait Johnny. Et je l’aime.
Je peux jouer les blasés devant mes copains et copines de Seenthis, balancer mon mépris pour ce type avec sa rébellitude de façade, ses chansons navrantes (mais que je connais largement par cœur), mais bon, ma maman est triste, elle a pris un petit coup de vieux à l’âme, alors depuis quelques jours je suis tout de même un peu triste aussi.
Dans ma famille, ils étaient musiciens, bons, quand même avec l’ascenseur social en toile de fond, ma grand-mère orpheline et de l’autre côté des paysans, pas vraiment aristocrates plutôt bourges. Ils maintenaient une certaine exigence de la Musique et de l’Art, un peu normal, un peu trop haut, un peu étouffant même. On méprisait donc la variété française qui envahissait les plateaux télés avec sa soupe commerciale sirupeuse de chansons d’amour en fadaises. Pourtant la dame qui m’a choyé le plus s’occupait du ménage et du repassage, elle élevait ses cinq enfants seule et dans leurs chambres il y avait des grands posters de Johnny et Cloclo. Du coup, j’y vais mollo sur le bazooka, elle a 95 ans et je l’aime Mimi :)
Chalet suisse, villa californienne... Johnny Hallyday, 40 ans de démêlés avec le fisc
▻https://tempsreel.nouvelobs.com/culture/johnny-hallyday/20171206.OBS8799/chalet-suisse-villa-californienne-johnny-hallyday-40-ans-de-dem
1975 : Johnny Hallyday n’a que 32 ans et déjà des démêlés avec le fisc, qui lui réclame des millions en arriérés d’impôts.
…
10 février 2017 : Après plusieurs années de procédures, Johnny Hallyday est définitivement condamné pour avoir dissimulé des revenus au fisc. Les dividendes de la société Pimiento Music SAS, qui gère les droits de ses chansons, étaient envoyés dans un paradis fiscal, via le Luxembourg. Le chanteur doit verser 139.000 euros, beaucoup moins que les 9 millions d’abord réclamés.
Dommage, s’il avait payé plus d’impôts, on aurait pu lui offrir des obsèques nationales...
Ou « mort comme un cheval lourd » (Bon d’accord, c’est pas sympas pour ces animaux) [ ] ->
#mâle-alphisme #mâle-alpha
La gaule à perdu deux models de masculinité dominante blanche, Ormesson était un autre style, la version grande bourgeoisie « raffinée » qui va admiré la beauté d’un génocide le petit doigt sur la couture, alors que Jojo c’est la version populaire de la domination masculine. D’ailleurs la presse dominante ne sais plus ou donner de la tête et sort des doubles unes :
Pauvre d’Ormesson !
Ses funérailles vont presque passer inaperçues.
Tout deux avaient en commun de partager le même mépris de la france en fraudant le fisc, mais les médias et les politiques en font des héros nationaux.
▻https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/les-comptes-suisses-de-jean-d-ormesson_494957.html
16/10/2003
Qui eût cru cela de notre plus flamboyant académicien ? Jean d’Ormesson, le romancier charmeur et amoureux des plaisirs de la vie, semblait survoler avec légèreté les basses contingences matérielles. Or, surprise, voici que l’écrivain est soupçonné d’avoir dissimulé 16 millions d’euros (100 millions de francs) à l’administration française. Comme dans un mauvais polar, cette somme considérable a été repérée sur des comptes suisses, via un paradis fiscal.
J’avais oublié que #Renaud citait aussi « lourd comme un cheval mort » ici : C’est quand qu’on va où
Soulève un peu mon cartable
L’est lourd comme un cheval mort
Dix kilos d’indispensable
Théorèmes de Pythagore
Géographie du #sexisme
Christine Delphy et Sylvie Tissot, Les Mots Sont Importants, 24 mars 2009
▻http://lmsi.net/Geographie-du-sexisme
Des discours autorisés sur la violence faite aux femmes au pays de #Johnny Hallyday
En 1976, Johnny Hallyday, notre chanteur 100% national, ne chantait-il pas : « Je l’aimais tant que pour la garder je l’ai tuée » ?
En 1966, déjà, « Les coups »
▻https://www.youtube.com/watch?v=KFPblZCH0q8
Sur libé je découvre une rubrique « cojones »
le titre « Johnny, corps caverneux » sous titre « Il n’était pas seulement une voix mais aussi l’incarnation d’une certaine virilité populaire ».
Les Fatals Picards - Le Jour de la mort de Johnny (2009)
▻https://www.youtube.com/watch?v=_myzKcuqbqQ
Oh ma pauvre Sarah
Merci pour ton effort
Tu m’as donné ton corps
Je n’y suis pour rien
Doit-on craindre que cette propension au #virilisme ne s’incarne désormais en la personne de notre (de moins en moins « fraîchement » élu) président de la république. Non, parce qu’il en fait des caisses à l’occasion du décès du chanteur.
Remarque, que la raie-publique se vautre ainsi dans la politique spectacle ne m’étonne pas plus que ça : rendre hommage à un exilé fiscal, quoi de plus normal pour ceux qui tiennent l’impôt dans une telle détestation.
Sans parler du bilan carbone de ses funérailles :
700 motards paradant dans le cortège funèbre, un avion pour transférer sa dépouille à Saint Barthélémy (un paradis fiscal pour ses ossements). J’espère au moins que les frangines de là-bas « s’en battent les steacks » ...
#cojones
Macron, rock’n’roll ?
Il y a cette étonnante déferlante d’hommages dans les médias. On a même entendu une station de radio qui n’avait jamais passé de chansons de Johnny, soudain les faire tourner en boucle ! Comme si l’événement entretenait les médias et les médias entretenaient l’événement. C’est comme ça, d’ailleurs, pour beaucoup d’évènements. Si bien qu’on ne sait plus vraiment ce que les uns doivent aux autres.
Il y a, encore plus surprenant, cette mobilisation générale du monde politique, cette avalanche de prises de paroles et de tweets plus ou moins heureux. Tous, anciens élus ou néophytes, de Droite, du Centre, de Gauche, jeunes ou vieux, se sont essayés à l’hommage dans une sorte de concours Lépine de la formule la plus inspirée, se comportant parfois sans retenue, sans pudeur aucune, en groupies, comme s’il leur fallait à tout prix donner des gages d’une rock ’n’ roll attitude propre à leur faire récupérer quelques miettes de la popularité de Johnny, miettes qui pourraient les servir (on ne sait jamais) lors de prochains sondages et de prochaines élections.
Il faut dire que l’exemple est venu d’en haut, et donné par un expert. Dans le domaine de la communication, Emmanuel Macron ravale en effet Nicolas Sarkozy au rang d’enfant de choeur. Notre Président s’est fendu le premier d’un communiqué en pleine nuit puis d’un tweet d’hommage tôt le matin ( le jeune surhomme veille donc sur la France 24h sur 24 !) entrant ainsi dans le livre Guinness des records de la promptitude hommagière d’un Président de la République.
Par ses messages, notre président dit (il faut lire entre les lignes) « Oyez braves gens, moi qu’on accuse d’être méprisant avec les gens simples, moi qu’on suspecte de n’être qu’ un pur produit de l’intelligentsia parisienne arrogante, moi qu’on dit ne s’intéressant qu’à des philosophes un peu abscons, je suis comme vous. Comme vous, j’aime Johnny et comme vous j’ai ses photos épinglées et une guitare accrochée aux murs de ma chambre. Comme vous, je porte un blouson de cuir, et, comme vous, je rêve de rouler, par une nuit étoilée, en Harley-Davidson, sur la route de Memphis. Oyez, braves gens, je ne suis pas le président des riches, je suis le président du peuple rock ’n‘ roll ! Oh Yé ! » .
Un hommage qui fait « en même temps » chaud au coeur et froid dans le dos…
▻https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-guillaumond/blog/091217/macron-rocknroll
Le 9 décembre 2017, après quelques mois de sidération du peuple de gauche, de mobilisations éparses dans la rue et dans les têtes, d’effets de manches et de nouilles dans une Assemblée réduite au pas de charge, alors qu’un jeune président cyniquement pur détruit par ordonnances des pages entières de notre histoire sociale, régale ceux qui ont tout, écrase ceux qui n’ont rien, qu’il intensifie la chasse aux hommes, aux femmes et aux enfants migrant vers des survies meilleures — et malgré le ciel toujours plus bas, toujours plus lourd, du fascisme aux multiples visages —, la situation bascule en faveur de Johnny Hallyday.
Eric la Blanche - La Mort à Johnny (2006)
▻https://www.youtube.com/watch?v=dMWQ59mURHs
Les deux premiers enfants de #Johnny, Laura Smet et David Hallyday, contestent le #testament du chanteur, qui lègue tous ses biens à sa femme #Laeticia. La famille se déchire.
Dessin de Deligne pour #Urtikan.net
Un vendeur Optic 2000 : « Impossible de ne pas garder cette voix dans la tête »
▻http://www.leparisien.fr/societe/un-vendeur-optic-2000-impossible-de-ne-pas-garder-cette-voix-dans-la-tete
Géographie du #sexisme
Christine Delphy et Sylvie Tissot, Les Mots Sont Importants, 24 mars 2009
▻https://seenthis.net/messages/650283
Pour une raison qui m’a toujours échappé, l’un des sujets de conversation préféré des bourgeois, c’est de se plaindre du manque de reconnaissance des « intellectuels de droite ». Selon eux, il n’y en aurait que pour les « intellectuels de gauche », alors que bon, n’est-ce pas, « Luc-Ferry-tout-de-même »…
Et là, je me dis qu’avec la disparition, coup sur coup, des deux plus immenses penseurs de la droite française, ça n’a pas fini de geindre dans les dîners de l’ambassadeur…
Je pense aussi qu’on ne demande pas assez son avis sur plein de sujets d’importance à Julio Iglesias (disclaimer : que je viens donc de googler, parce que j’étais pas trop sûr…).
Oui, en fait, c’est sans fin. Ce qui tempère un peu la joie du jour.
Tu as googlé Julio Iglesias ? Je ne donne pas cher de sa vie...
Cela dit Julio n’est-il pas un grand intellectuel espagnol comme Johnny est un grand intellectuel belge ?
@arno ? tu as googlé François-Régis Hutin ce matin ? #tout-de-même ...
Je viens d’entendre qu’il avait prévu un éditorial posthume, qui paraîtra demain à la Une de Ouest-France...
D’Ormesson, ça c’est sûr j’y suis pour rien. En revanche, Johnny… hier soir après le dîner, comme les enfants demandaient (céki, céki ?), j’ai sorti la guitare, j’ai cherché quelques tablatures en ligne, et on a chantonné deux-trois chansons (bon, d’accord, une dizaine que je beugle par cœur à tue-tête).
Alors c’est un peu comme si je l’avais googlé de la mort-qui-tue, non ?
@arno pour d’Ormesson, tous mes soupçons reposaient sur toi (inutile de nous dire le contraire), quant à cette joie immense avec Smet, mille mercis vraiment. Tu ne voudrais pas gouglir Chirac pour demain, cela ferait un belle série.
En même temps Chirac est déjà mort. Par contre il y en a de bien vivant·es qu’on aimerait voir []->
Tu peux faire quelque chose pour Michel Sardou ?
Transformer Wauquiez en bombe humaine dans un concert de Sardou et le faire sauter sur scène.
(sans haine et sans violence...)