Le projet de Loi de programmation militaire pour la période 2014-2019 vient de passer, le 21 octobre, une première étape. Ainsi, les sénateurs l’ont adopté en première lecture par 163 voix contre 140.
Dans le détail, les sénateurs socialites, ceux du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) et la majorité des centristes de l’UDI-UC ont donné leur approbation à ce texte, tandis que les élus UMP et écologistes ont voté contre. Les communistes se sont quant à eux abstenus.
Lors de la présentation de ce projet de LPM, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a mis en avant un “principe de stricte sincérité dans la description des menaces, comme dans la définition des moyens pour y faire face”, après avoir rappelé, en filigrane le fameux scénario Z auquel les forces armées ont échappé.
“Pour faire des économies faciles, nous aurions pu chercher à occulter tout un pan de notre environnement stratégique. Ou prononcer des renoncements spectaculaires à certaines de nos responsabilités hors du territoire, comme certains nous y incitent. Telle n’est pas notre conception de la préparation de l’avenir de la défense de la France”, a-t-il affirmé.
En outre, le ministre a évoqué le nécessaire contrôle de la dette de l’Etat, sans lequel “il ne saurait y avoir de maîtrise de nos choix stratégique”. Seulement, le projet de loi de finances pour 2014 ne marque pas d’inflexion à se sujet : la dette publique passera de 93,4% à 95,1% du PIB et sa charge atteindra 46,7 milliards d’euros contre 45 milliards attendus en 2013. Passons…
Quoi qu’il en soit, la trajectoire financière de ce projet de LPM n’a pas été modifiée par les sénateurs. Comme prévu, les crédits inscrits dans le texte s’élèvent à 190 milliards d’euros courants, dont 6,1 milliards de ressources exceptionnelles. Jusqu’en 2016, le budget de la Défense restera au même niveau qu’il était en 2012, soit 31,4 milliards d’euros. Ce qui signifie qu’il ne prendra pas en compte l’inflation (toujours plus élevée que la moyenne pour les équipements militaires) et qu’il faudra réaliser des économies, en suppriment 23.500 postes supplémentaires.