@cdb_77 Bonjour, il me semble que le concept de « forteresse-europe », largement utilisé par ses partisans comme par ceux qui s’y opposent ne tient pas... la route. La militarisation, les murs, les grilles, l’arsenal pénal et punitif ne peuvent empêcher une #porosité constitutive, l’existence de flux divers, qu’ils soient organisés par les états ("immigration choisie") pour canaliser/trier/exploiter le besoin et le désir de circuler, de s’installer (sans accepter de renoncer à une mobilité), ou qu’il s’agisse d’un processus immanent. Avec ce terme on loupe l’hétérogénéité réelle du processus. Et on renforce une sensation de toute puissance des institutions alors que la #gestion_des_populations (migrations compris) est un enjeu de contrôle, disputé en tant que tel par d’innombrables pratiques, contradictoires. Comment croire que l’économie française n’a pas besoin des sans papiers ? de produire des #illégallismes non seulement rentables économiquement mais utiles dans la gestion politique de l’ensemble des administrés (supposés « citoyens ») ? Comment croire que l’Allemagne n’aurait pas besoin de renouveler sa population ?
Il y a quelque chose qui cloche là dedans.
Je suis pas fondé à en dire quelque chose d’étayé (faute de travail sur la question, a part quelques expériences politiques au coté de sans papiers, d’"enfants" de l’immigration, d’immigrés en lutte) mais l’exemple du chômage et de la précarité (de l’emploi, en particulier) montrent que le contrôle de la #mobilité et de la #disponibilité au travail est (là aussi) un enjeu central, et disputé.