• Biopolitiques : usages d’un concept en temps de pandémie
    https://demainlaveille.substack.com/p/biopolitiques-usages-dun-concept

    L’épidémie de COVID-19 aura donné lieu, entre-autres choses, à de nombreuses prises de positions publiques et médiatiques. On peut regretter que celles-ci n’aient que rarement été à la hauteur de la crise, quand elles ne donnaient pas tout simplement dans le covido-négationnisme. Or bien souvent, les influences théoriques (plus ou moins bien digérées) qui nourrissent de telles déclarations ne sont pas absolument explicites, mais se laissent entrevoir : par exemple, lorsque Alain Damasio compare le virus aux étrangers – « les migrants (…), les pas-comme-nous », etc. – et nous enjoint à accepter l’altérité du vivant qu’il constitue, on y décèle son appétence pour un certain vitalisme deleuzien, ou pour les travaux plus récents de Bruno Latour. Doit-on pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, rendre Deleuze responsable des métaphores nauséabondes qu’il aurait indirectement « inspirées » ? En définitive, cette seule question n’est sans doute pas très pertinente, mais il me semble toutefois intéressant de s’arrêter un peu sur les manières concrètes dont un héritage conceptuel peut être mobilisé, si ce n’est dévoyé, pour servir des positionnements politiques inconséquents et dangereux.

    Et, puisque parmi les théoriciens invoqués par les discours sur la pandémie, Michel Foucault semble être l’un des plus prisés (à vrai dire, cela n’a rien d’étonnant), j’aimerais me pencher sur son cas, et en particulier sur le concept de biopolitique – selon une double approche : disqualifier ses mésusages d’abord, et tenter ensuite de déterminer s’il peut, mieux utilisé, s’avérer tout de même éclairant dans nos approches de la situation pandémique.

    (...) si certaines figures médiatiques installées ont pu invoquer Foucault comme une référence bon teint (à l’image de BHL, dans Ce virus qui rend fou), c’est bien au sein de « l’extrême-gauche », pour parler vite, que cette référence mérite réflexion et critique. Une publication d’Olivier Cheval sur le site lundimatin, plaque tournante du confusionnisme s’il en est, me semble fournir un bon exemple. Son deuxième volet s’appuie sur Agamben pour fustiger la « biopolitique » épidémique, puis le troisième propose de « penser ce qui nous arrive avec Michel Foucault ». Or, l’auteur finit assez vite par déclarer que, si « les foucaldiens ont souvent été très réservés face à la manière dont Giorgio Agamben a investi le champ critique de biopolitique », la crise « donne raison (…) à Agamben ». Les absents, et donc les morts, ont toujours tort… Non pas que je souhaite ici « absoudre » Foucault, mais cela est sans doute symptomatique de la manière dont ses travaux sont relus, depuis une perspective qui a souvent plus à voir avec les affinités complotistes et situées, par exemple, d’un Agamben. Que ces dernières soit consubstantielles à ses directions théoriques, ou bien une dérive récente de sa trajectoire intellectuelle, là n’est pas le propos.

    #covid-19 #covido-négationnisme #vitalisme #Olivier_Cheval #Lundi_Matin #Alain_Damasio #Manifeste_conspirationniste #manifeste_con. #Gilles_Deleuze #microfascisme

    • (...) par une sorte d’élévation au rang de résistance politique du tempérament contrarien, toute participation à la prévention sanitaire, à la réduction des risques, à la solidarité épidémique, etc, serait réductible à la soumission au mot d’ordre biopolitique et, donc, serait un méprisable renoncement.

      (...) D’abord, rappelons à nouveau que la captation fréquente de ces références par le mouvement antivax et leurs alliés vient rabattre ces considérations précisément sur la notion d’exclusion (les non-vaccinés, les non-masqués, comme victimes auto-proclamées d’une exclusion politique), tendant à confondre les deux modèles et ramener « le lépreux » au milieu de la ville pestiférée. Ensuite, il faut justement insister sur le fait qu’il s’agit là de modèles. Foucault parle à leur sujet de « rêve politique » : ces schémas fonctionnent avant tout, du côté de l’exercice du pouvoir, comme imaginaire et comme référent technique ; « la ville pestiférée, (...) c’est l’utopie de la cité parfaitement gouvernée10 ». Il est certes ridicule de ne pas prendre en compte les façons dont, concrètement, la pandémie a été l’occasion de renforcements divers des procédures de surveillance et de contrôle, mais il est sans doute faux d’y voir une rupture, plutôt qu’une mise en exergue d’une logique déjà à l’œuvre en temps « normal » – par exemple, le ciblage différencié de certaines populations identifiées comme « indisciplinées »11 trouve avec l’épidémie de nouvelles manières de se déployer. Foucault insiste : « la peste (celle du moins qui reste à l’état de prévision), c’est l’épreuve au cours de laquelle on peut définir idéalement l’exercice du pouvoir disciplinaire. Pour faire fonctionner selon la pure théorie les droits et les lois, les juristes se mettaient imaginairement dans l’état de nature ; pour voir fonctionner les disciplines parfaites, les gouvernants rêvaient de l’état de peste.12 » Ainsi, ce fonctionnement idéal ne saurait se réaliser pleinement dans une situation épidémique effective, dont on a vu qu’elle impliquait aussi pour une bonne part une désorganisation institutionnelle frappante. En revanche, dans ces même pages, Foucault entend montrer que ces modèles de contrôles trouvent leur application plus concrète au sein des lieux d’enfermements des sociétés disciplinaires (et c’est là, en fait, que l’exclusion du lépreux et le découpage des pestiférés trouvent vraiment à se confondre) : « l’asile psychiatrique, le pénitencier, la maison de correction, l’établissement d’éducation surveillée, et pour une part les hôpitaux, d’une façon générale toutes les instances de contrôle individuel fonctionnent sur un double mode ; celui du partage binaire et du marquage ; et celui de l’assignation coercitive, de la répartition différentielle13 ». En un sens, plutôt que de refuser les masques et la prudence, de peur de réaliser le rêve politique de nos dirigeants, les bruyants lecteurs de Foucault auraient pu s’intéresser à la situation catastrophique des détenus en pleine épidémie14. N’oublions pas que ces commentaires sur la peste, dans Surveiller et punir, ouvrent le chapitre sur le Panoptique, autre « rêve » politique, et ne laissons pas la force évocatrice des utopies du pouvoir détourner nos yeux de ses véritables lieux d’accomplissement.

      au vu du nombre de lecteurs de LundiMatin, #toctoc

  • #Lundy_Bancroft : Le secret des hommes qui en veulent aux femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2022/03/14/le-secret-des-hommes-qui-en-veulent-aux-femmes

    Je suis connu pour rassembler les secrets des hommes violents et les transmettre à l’autre camp. Quelques personnes m’ont dit, par exemple, qu’avoir un exemplaire de Why Does He Do That ? revenait à mettre la main sur le plan de match de l’équipe adverse.
    Alors maintenant, je vais le faire à nouveau. Et ce secret est assez important :
    Les mauvaises attitudes des hommes envers les femmes ne proviennent pas de leurs expériences avec les femmes, mais avec les hommes.
    Ouais.
    Les hommes qui ont une attitude négative envers les femmes aiment en rejeter la faute sur les femmes :
    « Je ne fais pas confiance aux femmes parce que tant de mes partenaires m’ont trompé. »
    « J’ai une dent contre les femmes parce que j’ai été maltraité par ma mère. »
    « Je vois ce que sont les femmes parce que mon ex-femme a essayé de me prendre mon argent et mes enfants. »
    Comment puis-je savoir que son explication n’est pas la vérité ?

    Traduit par la collective TRADFEM
    Original : https://lundybancroft.com/the-secret-about-men-who-have-a-grudge-against-women

  • La dernière émission débat de @lundimatin : Pandémie, société de contrôle et complotisme, une discussion
    https://www.youtube.com/watch?v=aMbUB1dxMco

    Ce Olivier Cheval qui prend beaucoup de place, raconte vraiment beaucoup de merdes… À fond dans son jusqu’auboutisme théorique anti-biopolitique (à fond Agamben etc), et sous couvert de dire que c’est l’État uniquement qui est trop dans la théorie et le contrôle de tout, il n’a lui-même plus aucun sens du pragmatisme de la vie quotidienne, de comment prendre soin des gens qui nous entoure, de manière « démocratique ». Si le masque est lié à la politique général de l’État, alors il le refuse en bloc, même si comme l’hygiène de se laver les mains, ça va pouvoir sauver des millions de vie (et on sait parfaitement que l’hygiène de base a sauvé immensément plus que des médicaments compliqués pour des trucs rares). Il est contre contre contre, mais il ne va jamais sur le terrain de quel serait une réponse autonome et émancipée à l’épidémie, au soin en général. Il m’a trop vénèr en fait… :D

    • J’ai pas tout écouté parce que c’est pénible de se fâcher en même temps contre qui gouverne et qui prétend ne pas l’être mais j’ai cherché les passages avec Valérie Gérard car elle a publié un petit texte (Tracer des lignes - Sur la mobilisation contre le pass sanitaire https://www.editions-mf.com/produit/108/9782378040420/tracer-des-lignes) pas folichon si ce n’est qu’elle soutient qu’il n’est pas possible de manifester avec n’importe qui et défend des mesures de prévention ainsi que la vaccination en parlant de #covidiots. Mais dans ce cadre là, alors que sa présence semblait justifier l’aspect contradictoire du talk show, elle n’a quasiment rien de dit de tel...
      L’emploi du terme autodéfense sanitaire par l’animatrice vient rappeler qu’il s’agit de faire face collectivement à une pandémie... Quelque part, mais où ? comment ? on ne le saura pas.

      #lundimatinisme

    • C’est surtout pour ça que j’ai lancé ce débat ce matin, pour voir comment elle allait répondre à la ligne Cheval/Quadrature (Mathieu Burnel semblant plus ambivalent sur ces points il me semble).

      Il y a plusieurs passages où elle répond un peu quand même, sur les masques, sur le fait que suivre un truc « logique » d’un point de vue santé n’était pas obligatoirement voter pour le gouvernement, etc, mais elle ne prend pas beaucoup la parole par rapport à l’autre ligne principale de la discussion effectivement.

    • Anti-autoritarisme et pandémie

      Au mois d’avril, un reportage réalisé en Californie par des journalistes français est diffusé à la radio. Ils interrogent des Américain-e-s confiné-e-s depuis peu, qui pestent de voir leurs libertés individuelles restreintes – par exemple, de ne plus pouvoir aller à la plage. Je suis interloqué par la similitude entre leurs discours et les miens au début de l’épidémie ou ceux de mes ami-e-s anti-autoritaires. Comme nous, ils semblent estimer que prendre le risque d’attraper ou non le virus est une question de choix personnel – Philippe Devos dirait un choix « individuel » et pas « populationnel ». Une telle convergence de point de vue avec la Californie de la Silicon Valley, berceau du libéralisme à la sauce technologique, m’interroge : les anti-autoritaires sont-ils en fait des cryptolibéraux [8] ?

      De plus en plus troublé, je décide de laisser de côté les médias et internet pour revenir à mes fondamentaux. Je prends dans ma bibliothèque le livre de Bakounine Dieu et l’État, car je me rappelle qu’il y parlait de l’autorité et de la science : « [Est-ce] que je repousse toute autorité ? Loin de moi cette pensée. (…) Je m’incline devant l’autorité des [savants] parce qu’elle m’est imposée par ma propre raison. (…) Nous acceptons toutes les autorités naturelles et toutes les influences de fait, aucune de droit ; car toute autorité de droit (…) nous imposerait l’esclavage et l’absurdité ». Ouf ! Mon honneur n’est donc pas souillé si je respecte les mesures sanitaires prônées par les médecins et les scientifiques… Je me décide alors à adopter un comportement qu’il semble raisonnable d’adopter – c’est-à-dire, étant donné la difficulté de démêler le vrai du faux dans la masse d’informations qui nous parvient, d’être prudent a priori. Ce qui ne m’empêche pas de rester critique vis-à-vis de « l’autorité de droit », le gouvernement, et de ses mesures parfois excessives, mais parfois aussi insuffisantes – que ce soit par incompétence (au sujet du port du masque) ou pour limiter leur incidence sur l’économie (comme obliger les caissier-e-s à aller travailler au lieu d’organiser des distributions alimentaires, par exemple).

      Mais au-delà de la question de la pertinence ou non de ces mesures, c’est la manière infantilisante de les imposer qui est critiquable et critiquée dans les milieux anti-autoritaires, et même bien au-delà. Le journaliste Olivier Bost le dit lui-même sur le site de RTL : le confinement est « un peu à l’image de la gestion de cette crise depuis le début. Vos élus, l’État et l’élite du pays s’occupent de vous. Ne cherchez pas à comprendre, c’est pour votre bien » [9]. Ceci dit, ce mode de fonctionnement paternaliste n’est pas particulier à cette crise sanitaire. C’est le principe même de notre système politique, la « démocratie » représentative : une poignée de personnes, supposément plus éclairées que la moyenne, décide de ce qui est bon ou mauvais pour l’ensemble de la société. Là où le bât blesse, c’est que ce fonctionnement pyramidal conditionne chaque individu, et il serait présomptueux de prétendre totalement y échapper. En réalité, nous y sommes tous et toutes si bien habitué-e-s qu’il nous est difficile de fonctionner autrement. Quiconque a fait l’expérience des lieux « autogérés » sait que l’auto-organisation, les fonctionnements horizontaux et la démocratie directe sont toujours très difficiles à mettre en œuvre, même dans des groupes de gens absolument convaincus de leur bien-fondé. À chaque fois, il faut d’abord que chacun/e se débarrasse de ses automatismes assimilés dans le cadre de l’organisation sociale hiérarchisée, notamment celui qui consiste à remettre à des responsables la gestion des problèmes collectifs. Ce qui n’est simple pour personne.

      L’une des manifestations flagrantes de cette assimilation de l’ordre social est la tendance des militant-e-s à n’agir qu’en réaction aux décisions prises par les dirigeant-e-s politiques : manifestations contre l’adoption de lois, actions contre l’application de politiques publiques, protestations contre la répression... Tout se passe comme si nous étions enfermés dans un rapport parent-enfant avec le pouvoir, en révolte permanente contre l’autorité de l’État-père. Et ce rapport de soumission/révolte absorbe parfois tellement notre énergie qu’il nous empêche de penser et d’agir par nous-mêmes – et donc, paradoxalement, de nous émanciper du pouvoir. C’est particulièrement évident dans le cadre de la crise sanitaire, où il entraîne souvent des réactions épidermiques de rejet des mesures sanitaires et laisse peu de place à la réflexion sur les modes de fonctionnement que nous trouverions juste et approprié d’adopter.

      https://paris-luttes.info/covid-19-libertes-individuelles-et-15334

      et sinon, oui @rastapopoulos une prise de parole de Fressoz c’est forcément une analyse plus concrète de la situation que l’insignifiance à prétention radicale.

  • Dimanche soir et lundi matin Librairie tropiques - Jean-Pierre Garnier
    http://www.librairie-tropiques.fr/2021/04/dimanche-soir-et-lundi-matin.html

    Rituellement, Lundi Matin , le site de référence de la gogôche lettrée éprise de « radicalité », publie des articles destinés à prouver que ses animateurs — et donc ses lecteurs — se situent bien dans la tradition anarchiste, revue et corrigée par eux au besoin. Pour ce faire, il leur suffit d’évoquer de temps à autre des révoltes et des soulèvements ou des personnages historiques où le terme « anarchisme » qui servait à les qualifier… ou les disqualifier n’était pas un vain mot.

    Ainsi en va t-il du numéro en date du 12 avril dernier à l’occasion de la parution d’un livre consacré à May Picqueray sous l’égide des éditions Libertalia qui, elles aussi, viseraient à « armer les esprits et les préparer à des lendemains solidaires et libertaires1 ».

    Sous le patronage involontaire de cette authentique militante anarcho-syndicaliste, antimilitariste libertaire de surcroît, tout est permis, et les têtes pensantes du bobotariat anarchoïde des temps post-modernes ne s’en privent pas.

    Ainsi, l’un d’entre eux n’y va pas de main morte en reprenant, pour amorcer son compte-rendu du livre sur Lundi matin la citation d’un long texte de Sébastien Faure, conférencier anarchiste qui eut souvent maille à partir avec la justice bourgeoise pour « propos séditieux », que May Piqueray avait elle-même choisi pour entamer le récit de ses souvenirs. « Non, les anarchistes ne sont ni des utopistes, ni des rêveurs, ni des fous, et la preuve, c’est que, partout, les gouvernements les traquent et les jettent en prison afin d’empêcher la parole de vérité qu’ils propagent d’aller librement aux oreilles des déshérités, alors que si l’enseignement libertaire relevait de la chimère ou de la démence, il leur serait si facile d’en faire éclater le déraisonnable et l’obscurité. »

    Or, confrontée à la situation peinarde de la mouvance anarchoïde au sein de la société capitaliste de ce début du XXIe siècle et au rôle dérisoire d’opposante déterminée qu’elle prétend y jouer, on ne peut que constater le gouffre qui la sépare des grands ancêtres dont elle se plait à se réclamer.

    Si on laisse de côté les zadistes, les squatters ou les manifestants victimes de la répression policière et judiciaire qui ont au moins le mérite de passer à l’acte, à défaut d’une volonté effective d’en finir avec le capitalisme et d’une stratégie idoine pour y parvenir, aucun de nos foudres de la guerre de classe en dentelles rhétoriques n’a eu à subir de nos jours la traque et l’emprisonnement. Le site Lundi matin et les éditions Libertalia comme tant d’autres canaux médiatiques qui permettent à une pensée postulée « subversive » de s’écouler à flots continus n’ont jamais eu à souffrir d’une quelconque interdiction. Seuls ont été censurés puis supprimés et leurs animateurs poursuivis et condamnés ceux classés à l’extrême-droite accusés de diffuser des « discours de haine ». Le tout dans un silence unanime qui vaut approbation de la part des matamores de le ce que l’on appelait jadis l’extrême-gauche dont l’antifascisme dont ils se targuent encore aujourd’hui a aussi peu de consistance que l’anticapitalisme qui constitue toujours leur image de marque. À propos de ces deux poids deux mesures en matière de censure, il convient de signaler que, du point de vue des dominants, la dangerosité d’un Alain Soral ou d’un Dieudonné ne tenait pas tant à la teneur de leurs discours qu’à l’audience assez large dont ceux-ci bénéficiaient dans les milieux populaires, avec le risque de « trouble à l’ordre public » qu’ils pouvaient générer dans une conjoncture politico-idéologique où la démocratie bourgeoise connaît la désaffection que l’on sait parmi ces milieux.

    Ce qui n’est nullement le cas de la logorrhée anarchoïde émanant de gens qui font assaut de formulations tarabiscotées et amphigouriques pour prouver leur hauteur ou leur profondeur de vue et l’originalité de leur pensée. Pour les autorités, il n’est nul besoin d’ « empêcher la parole de vérité qu’ils propagent d’aller librement aux oreilles des déshérités » , pour reprendre ce qu’écrivait Sébastien Faure, car ce n’est pas à ceux-ci qu’ils s’adressent mais à une petite bourgeoisie intellectuelle en mal de rébellion sans risques, c’est-à-dire, en fin de compte, à eux-mêmes. Certes, prise au pied de la lettre, leur jactance belliqueuse peut donner une impression sulfureuse mais elle ne paraîtra telle qu’aux connaisseurs diplômés, alors qu’elle demeure littéralement incompréhensible au tout venant issu du peuple qui se serait aventuré à en saisir le sens.

    Toutes choses égales par ailleurs, et pour revenir à l’actualité immédiate, celle de la gestion de la pandémie, il n’est que de relever le contraste entre, d’une part, le sort peu enviable réservé par les gouvernants, les instances officielles de la santé publique et les médias dominants à Didier Raoult, Louis Fouché, Christian Péronne, Jean-Bernard Fourtillan, le couple Gérard et Nicole Delépine et autres médecins non alignés qui ont dénoncé, preuves à l’appui, le caractère calamiteux voire fallacieux de cette gestion, et, d’autre part, la totale liberté laissée à nos réfractaires diplômés de disserter à qui mieux mieux en tournant autour du pot sur le même sujet en se gardant bien de transgresser, ne serait-ce que verbalement, les règles de plus en plus draconiennes imposées par la dictature « sanitaire » en cours d’instauration. Bien plus, ils font chorus, tout comme les personnalités de la gogôche modérée, zinsoumis compris, avec tenants du pouvoir en place pour vouer aux gémonies avec une mauvaise foi insigne les dissidents qui osent bafouer ces règles.

    ll n’est pour s’en convaincre que de lire, par exemple, toujours sur Lundi matin, l’ahurissant réquisitoire prononcé par le philosophe Ivan Segré, talmudiste sioniste invétéré, contre le documentaire Hold Up , déjà vomi par tout ce que la France compte de préposés, stipendiés ou bénévoles, à la covidisation de esprits2. Au soupçon habituel de « conspirationisme » érigé en certitude à l’encontre de ce film, il ajoute quelques anathèmes de son cru du genre : « l’esthétique de Hold-up, c’est plutôt celle d’un vétéran de l’armée américaine cuvant sa bière devant Fox News ». Tout cela parce qu’au dire d’un chauffeur de taxi, l’information — une fake new bien entendu — selon laquelle l’éminence docteur Fauci, ennemi de l’hydrochloroquine et adepte du vaccin obligatoire — recommandations auxquelles I. Segré, en bon mutin de Panurge, ne trouve rien à redire — serait quelque peu corrompu, émanait d’ « un site d’information nord-américain, créé par des vétérans de l’armée » qui ne pouvait intéresser que d’« anciens paras à moitié beurrés discutant de géopolitique dans un Mac Donald, au fin-fond d’un coin paumé du Middle-West ». Plus loin, I. Segré dresse un parallèle entre « Mein Kampf de Hitler où l’élément corrupteur, ce sont les Juifs » et « l’imaginaire féodal [sic] de Hold-up » où « ce sont les libéraux technophiles », « les élites scientifiques et économiques corrompues, soumises à une finance internationale technophile et destructrice de nos valeurs communes. » Reductio ad Hitlerum caricaturale que I. Segré, qui n’est plus à une contradiction près, impute pourtant lui-même aux réalisateurs à l’encontre de l’énarque-médecin Laurent Alexandre. Dans un vibrent plaidoyer en faveur du gourou du transhumanisme en France et évadé fiscal multimillionnaire3, il n’hésite pas en effet à reprocher aux « technophobes » de le faire passer « pour un Hitler en herbe ». Quelques extraits de ses videos, que I. Segré « invite à regarder plutôt que Hold up », auraient en effet suffi à le convaincre que ce technolâtre imbu de lui-même était un « homme de conviction », « libéral et démocrate », à qui l’on pouvait faire confiance pour penser l’avenir de l’humanité. Aussi fait-il sienne la ligne stratégique à suivre fixée par l’apôtre en chef de la déshumanisation numérique : « si nous voulons que les valeurs européennes, celles des Droits de l’homme et de la démocratie, prennent le contrôle du développement des nouvelles technologies, il faut que nous soyons les plus performants. Sans quoi c’est la Californie et la Chine qui vont légiférer. »

    On s’étonnera peut-être, pour peu que l’on ne soit pas au fait de l’état de décrépitude idéologique avancée de la faune anarchoïde, de voir l’un de ses mentors reprendre l’antienne éculée des « valeurs européennes, celles des Droits de l’homme et de la démocratie » auxquelles personne ne croit plus, y compris parmi les bureaucrates qui officient aux frais et aux dépens des contribuables à Bruxelles ou à Strasbourg. Terminons par une déclaration de Laurent Alexandre puisées dans ses laïus aux « élites » qui a sans doute échappé à l’attention de I. Segré, alors qu’elle résume assez bien sa philosophie politique : « Il faut éviter la multiplication des gilets jaunes. Ce sont des êtres inutiles et substituables ». On serait tenté d’en dire autant de I. Segré et des anarchoïdes en général, encore que le remplacement souhaitable de ces derniers par des anarchistes « old style » ne soit pas pour demain tant que des imposteurs doublés de bouffons occuperont la place.

    Jean-Pierre Garnier

    Postface du libraire *
    Faut-il sauver l’intellectuel compulsif Ivan Segré ?
    Pour moi qui connaît Ivan Segré depuis un bon moment et qui appréciait sa sincérité candide en dépit des élucubrations que lui inspirait trop souvent sa schizophrénie sionisto-charliste (double dialectique de l’islamo-rojavisme en vogue dans son milieu d’élection), j’ai été alerté par les révélations du camarade J-P.G, et assez surpris pour me taper de vérifier ses sources sur la gazette des radicaux du Lundi (le genre de pudding de cuistrerie indigeste et frelatée que je me garde bien de consommer ordinairement).

    Hélas, force est de constater que J-P.G a fidèlement recensé "l’étude" de notre talmudiste patenté. Un jeune confrère que je lui fit rencontrer pour la première fois, il y a quelques années, à la librairie.
    Précisons, à toutes fins utiles, au soldat Segré, que quant à nous, nous n’avons évidemment pas participé à la propagation de l’imposture "Hold-Up" ni aux thèses des "radicaux rebelles" des réseaux sociaux, adeptes de ce genre de niaiseries "virales", et moins encore à celles des zélotes (tels Ivan Segré) du répugnant Laurent Alexandre..

    #Lundi_Matin #gôche #pseudo-subversion #gauchisme #subversion

  • Aux sources de QAnon, un collectif italien d’extrême gauche qui aurait malgré lui inspiré la théorie complotiste
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/19/aux-racines-du-mouvement-qanon-les-ecrivains-italiens-de-wu-ming-gourous-com

    Un roman, écrit par le collectif anticomplotiste Wu Ming, pourrait être la source des thèses conspirationnistes qui sont apparues dans l’Amérique de Donald Trump.

    Enquête du Monde (sous #paywall)

    pour mémoire : première mention de #Wu_Ming et #QAnon ici, dès août 2018, pointé par @rezo : https://seenthis.net/messages/715032
    plus récemment, octobre 2020, enquête de #lundi_matin sur le même thème pointée par @monolecte https://seenthis.net/messages/880607

  • #Lundy_Bancroft : « Pourquoi fait-il cela ? » Chapitre 2 : Les mythes
    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/04/7843

    Dans mes présentations publiques sur le thème de la violence conjugale, je commence souvent par un exercice simple. Je demande au public d’écrire tout ce qu’ils ont déjà entendu ou ont déjà cru sur l’origine du problème d’un agresseur. Je vous invite à fermer ce livre deux minutes pour dresser votre propre version d’une telle liste, à laquelle vous pourrez retourner dans un instant.

    Je demande ensuite aux gens d’énoncer des éléments de leurs listes, et je les transcris au tableau, répartis en trois colonnes : une pour les mythes, une pour les vérités partielles, et une pour les facteurs réels. Cela donne souvent une répartition comprenant 20 ou 30 mythes, 4 ou 5 vérités partielles, et peut-être une ou deux réalités. Le public est souvent surpris et gêné de constater que les croyances habituelles sur les causes de la violence comprennent bon nombre d’idées fausses pour chaque gramme de vérité. Si vous vous rendez compte en lisant ce chapitre que votre propre liste contient plusieurs mythes, vous êtes loin d’être un cas isolé.

    Pour la partenaire d’un homme violent ou contrôlant, le fait de voir débusquées toutes ces fausses théories peut être accablant. Mais pour chaque brique retirée de la fausse perception des agresseurs, il existe une réalité pour la remplacer. Une fois cette étape terminée, il sera bien plus difficile pour votre partenaire de vous déstabiliser, et vous analyserez votre relation beaucoup plus clairement qu’auparavant.

    LES MYTHES SUR LES AGRESSEURS

    1. Il a été maltraité dans son enfance.

    2. Sa partenaire précédente l’a terriblement maltraité.

    3. Il maltraite les personnes qu’il aime le plus.

    4. Il retient beaucoup trop ses émotions.

    5. Il a une personnalité violente, explosive.

    6. Il perd tout contrôle de lui-même.

    7. Il est trop colérique.

    8. Il a un désordre mental.

    9. Il déteste les femmes.

    10. Il redoute l’intimité et l’abandon.

    11. Il a une faible estime de soi.

    12. Son patron le malmène.

    13. Il n’est pas doué pour la communication et la résolution des conflits.

    14. Il existe autant de femmes agresseures que d’hommes agresseurs.

    15. Son comportement de maltraitance est aussi néfaste pour lui que pour sa partenaire.

    16. Il est victime de racisme.

    17. Il est alcoolique / narco-dépendant.

    Traduction : Collective TRADFEM
    Version originale : Why Does He Do That ?, chapitre 2 – https://www.docdroid.net/py03/why-does-he-do-that-pdf

    • Dans « Est-ce qu’il le fait exprès ? »

      [...] Une intuition importante m’est graduellement apparue au début de ma pratique avec mes premiers clients : un agresseur ne fait presque jamais quelque chose que lui-même considère comme moralement inacceptable. Il peut dissimuler ce qu’il fait par conviction que d’autres personnes le désapprouveraient, mais en son for intérieur, il se sent dans son bon droit. Je ne crois pas qu’un client m’ait jamais dit : « Je ne peux d’aucune façon justifier ce que j’ai fait. J’ai vraiment mal agi. » L’agresseur considère toujours avoir une raison suffisante pour ses actes. Pour résumer, le problème central de l’agresseur est une vision tordue de ce qui est ou non équitable.

      [...]

      On découvre donc que même ceux qui sont physiquement violents savent se contrôler. À l’instant où la police se gare devant chez lui, par exemple, l’agresseur redevient d’habitude très calme, et lorsque les agents entrent dans la maison, il leur parle de manière amicale et raisonnable. La police ne constate presque jamais d’altercation en cours.

      Et la conclusion de cette introduction du livre :

      DES POINTS-CLEFS A GARDER À L’ESPRIT

      Les problèmes affectifs d’un homme agressif ne sont pas à l’origine de son agressivité. Vous ne pouvez pas le changer en découvrant ce qui le tracasse, en l’aidant à se sentir mieux, ou en améliorant la dynamique de votre relation avec lui.

      Ce ne sont pas des émotions qui déterminent les comportements agressifs ou dominateurs des hommes violents ; ce sont leurs croyances, leurs valeurs, et leurs habitudes qui en sont les éléments moteurs. Les raisons invoquées par un agresseur pour expliquer son comportement ne sont que des excuses.

      Il n’existe aucune façon de surmonter un problème de violence au moyen de digressions comme l’estime de soi, la résolution des conflits, la gestion de la colère, ou le contrôle des pulsions.

      Les agresseurs prospèrent en créant de la confusion, y compris de la confusion sur les agressions elles-mêmes.

      #violences #hommes

  • « Votre Jean Valjean est une humiliation pour Gavroche » Réponse à #Vincent_Lindon

    Notre société contaminée a démontré que ceux qui la gouvernent ont délibérément, depuis plusieurs générations, abusé du pouvoir qui leur était conféré. Leur demander de se corriger, ou imaginer une institution plus forte qui les corrigerait en restant vertueuse, est illusoire, dangereux, et pour tout dire, réactionnaire. Ce qu’il faut, c’est appeler à prendre la clé des champs. A se soustraire à l’autorité des intérêts économiques avec lesquels nos gouvernants composent. Ce qu’il faut, c’est dire que nous sommes toujours vivants, que l’opposition qui existe depuis plus de deux siècles entre une minorité et la majorité que nous sommes, n’est pas terminée, que si cette minorité a enchaîné des victoires sanglantes, elle n’a pas mis un terme à l’Histoire. Tant que nous aurons les regards tournés vers cette minorité, quémandant son aide, faisant appel à « bonne conscience », nous resserrerons la corde qui nous scie le cou. Tant que les « forces de gauche » continueront d’espérer réformer « le monde de la finance », les Aléxis Tsípras et autres désillusions se multiplieront. Cet argent qu’ils n’ont pas donné hier, ils ne nous le donneront pas demain. Ce qu’il faut, c’est se constituer ensemble des systèmes indépendants de leur argent. Ce qu’il faut, c’est inviter chacun à une émancipation civile. « On se lève et on se barre », ou on se lève pour qu’ils se barrent.

    https://lundi.am/Votre-Jean-Valjean-est-une-humiliation-pour-Gavroche

    #néo_libéralisme #néolibéralisme #capitalisme #lundi.am

  • Deep Virology - Le Moine Bleu
    http://lemoinebleu.blogspot.com/2020/04/deep-virology.html
    https://youtu.be/cgKspcEbmuA


    L’agent Smith, Didier Lallement en mode puissance destituante.

    Il n’y a pas de sex-appeal chez les bactéries.
    (François Jacob)

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    Tupanvirus appartient à la famille des virus géants. Sa structure est assez voisine de celle de Mimivirus , découvert en 2003 par le fameux Dr Chloroquine : le professeur Didier Raoult, de Marseille. Avant cette date, les bactéries, reconnues les plus petits organismes vivants, étaient réputées de taille nécessairement plus importante que les virus, ce qui se révélait faux. Ce n’est évidemment pas l’unique découverte ayant incité les spécialistes de virologie à remettre en question leurs certitudes quant à leur bel objet d’étude. Tupanvirus , de découverte encore plus récente (2018) et prospérant dans les zones aquatiques les plus hostiles de notre planète (lacs de soude, sédiments abyssaux), présente ainsi une particularité susceptible de retenir l’attention : celle d’accuser un génome extrêmement fourni, auquel il ne manquerait plus que des ribosomes pour pouvoir, comme le moindre protozoaire, synthétiser à volonté une multitude de protéines. Cerise sur le gâteau, Tupanvirus arbore une queue extrêmement impressionnante, mesurant presque trois fois sa taille (soit 2,3 micromètres, tout de même). Or, il en va des virus à longue queue comme des virus à tête couronnée (les désormais célèbres « coronavirus ») : comment s’étonner de la fascination qu’ils exercent, ces temps-ci, sur toutes sortes d’imaginations fiévreuses, débridées et fertiles ?

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    Soumises durant d’interminables jours et nuits à un confinement strict (éprouvant il est vrai horriblement les nerfs), certaines de ces imaginations en vinrent très récemment à la production publique de phantasmes virologistes à prétention subversive, campant volontiers sous forme d’un héros, sûr de lui et dominateur, l’amas de grosses molécules spectaculaires nommé SARS-CoV-2 pourrissant actuellement l’existence de milliards d’êtres humains confinés. Nous faisons en particulier référence au texte, désormais célèbre, publié le 21 mars dernier sur le site blanquiste d’avant-garde Lundi-Matin , et intitulé Le monologue du virus . Ayant eu vent de cette belle tentative, nous aimerions contribuer à l’essai en cours, en rebondissant sur lui, comme disent les journalistes, tels des atomes épicuriens innocents, sans malice ni mesquinerie partisane aucune, car ce ne sont pas nos méthodes, ce ne l’a jamais été. Précision liminaire utile, donc : notre but actuel ne saurait être en aucun cas d’insister en détail ni sur l’autoritarisme clérical délirant, ni sur le sadisme inconscient de lui-même, ni sur l’aristocratisme terrible à force des plus méchantes trivialités, constitutifs – entre autres pathologies socialement induites – de ce morceau de bravoure. Ce qui nous intéressera ici plus précisément, c’est le pathos biologique constituant pour ainsi dire le substrat de sa très profonde détestation de l’humanité (l’anti-humanisme, rappelons-le, n’étant nullement un terme injurieux mais le nom d’une sous-spécialisation disciplinaire de l’Université Française, régnant sans partage sur le champ philosophique depuis maintenant près de cinquante ans). 


    Disons-le tout net. Pour nous, l’interrogation radicale sur la limite extérieure du vivant et sur ses différenciations internes, constituera toujours une urgence intellectuelle a priori. Le corollaire problématique en est la conscience accrue d’une homogénéité de toute la matière vivante, homogénéité certes impénétrable car paradoxalement indexée sur les éléments physiques inertes de celle-ci : ses atomes. Tous les vivants sont ainsi identiquement vivants en tant que semblablement émergents d’une même matière « morte ». Tous les vivants, en leur stupéfiante différenciation de formes, dimensions et complexité, n’en sont pas moins à nos yeux d’égale valeur, d’égale étrangeté, d’égale curiosité à l’aune de cette même genèse élémentaire incompréhensible. Or, le Monologue du virus méprise d’entrée, avec une rare suffisance réductionniste, la pertinence de toute distinction interne au vivant, effaçant (tant qu’à faire) d’un même mouvement glorieux la limite du vivant et de l’inanimé, et assénant plutôt aux hommes une litanie de lignages hétérogènes, mais comiquement hiérarchisés :
    « Nous sommes vos ancêtres [c’est le virus qui parle, s’adressant aux hommes qu’il exhorte à se soumettre à sa tyrannie bienveillante] au même titre que les pierres et les algues, et bien plus que les singes ». Certes, un beau jour, même les pierres crieront, mais tout de même. L’absurdité d’un emploi abstrait de termes aussi vagues qu’ ancêtre , pierre ou singes apparaît pour sa part bien trop immédiatement criante. On aimerait tant obtenir quelques précisions là-dessus, de la bouche de ce virus hautain. Car au compte d’une telle imprécision fondatrice, quelle valeur autre que rhétorique accorder à cette expression finale : « et bien plus que les singes » ?

    #Monologue_du_virus #Lundi_matin #vivant #matière_morte

  • « On nous appelait les #prisonniers politiques » : des #gilets_jaunes #incarcérés racontent - Basta !
    https://www.bastamag.net/gilets-jaunes-prisonniers-politique-colere-sociale-detention-justice

    Plus de 400 gilets jaunes, condamnés à de la #prison_ferme, purgent ou ont purgé leurs peines. Certains ont accepté de raconter à Basta ! leur découverte de l’#univers_carcéral, une expérience qui marque les personnes et souvent déstabilise les familles. Tout en laissant une trace profonde sur le mouvement.

    En plus d’un an près de 440 gilets jaunes ont été incarcérés pour des peines de un mois à trois ans. Cette répression, menée sur le plan judiciaire et carcéral, a bouleversé leurs vies et celles de leurs proches, et affecté l’ensemble du mouvement. À #Montpellier, Perpignan, #Narbonne, #Le_Mans et d’autres villes, Bastamag a rencontré plusieurs prisonniers et leurs soutiens, qui nous ont raconté leur expérience.

    [...]

    Malgré ces conditions très difficiles, de nombreux gilets jaunes interrogés témoignent du respect exprimé par les autres détenus. « Mon nom c’était le "gilet jaune du B2 rez-de-chaussée", se souvient Victor. Pendant les promenades, certains prisonniers me posaient des questions sur le mouvement. Certains disaient "Quand on sort, si ça continue on sera avec vous !" »

    L’ambiance est similaire à #Perpignan. « On nous appelait les "#prisonniers_politiques". La majorité des détenus soutenaient les gilets jaunes. Ils savaient qu’on avait manifesté pour la justice et la dignité, témoigne Abdelaziz. Les prisonniers, majoritairement issus des quartiers populaires, y aspirent aussi. Ils sont souvent incarcérés parce qu’ils ont fait des actions illicites pour obtenir de l’argent et améliorer leur quotidien. »

    Parfois, les #manifestations de #soutien sont allées jusqu’au personnel de la #prison. « Une des surveillantes m’appelait "#camarade" », se souvient Victor. Abdelaziz est encore plus affirmatif : « Les trois-quarts des gardiens nous soutenaient, et le reste ce sont des fachos. L’un d’entre eux participait même au mouvement au début. » Sourire aux lèvres, Victor évoque même des encouragements, à mots couverts, de la psychologue chargée de son suivi. « Elle a fini par me dire que j’avais raison d’aller aux manifestations. »

  • #Lundy_Bancroft : « Pourquoi fait-il cela ? »
    https://tradfem.wordpress.com/2019/11/26/pourquoi-fait-il-cela-par-lundy-bancroft

    Chapitre 15 – Créer un monde sans violence , par Lundy Bancroft
    La violence conjugale est un cyclone qui saccage les vies de femmes et d’enfants et laisse derrière elle bien des décombres : confiance en soi brisée, perte de liberté, arrêt du développement personnel, peur, amertume, dévastation financière, humiliation, profonde tristesse, blessures physiques, âpres litiges de garde, isolement, conflits créés entre mères et enfants, secrets et mensonges.

    Aucune femme ne devrait avoir à vivre cela ; ses enfants non plus. Mais d’autres vies sont également affectées : chaque femme violentée a des proches et des parents qui souffrent aussi, inquiets et blessés de constater ce qui lui arrive. Certaines des personnes qui viennent me confier leur angoisse sont des hommes cherchant désespérément des façons d’aider leurs filles, leurs sœurs ou leurs mères, qu’ils voient être progressivement détruites. En fait, il est rare que je rencontre quelqu’un, homme ou femme, dont la vie n’a pas été, à un moment ou l’autre, profondément affectée par un abuseur.

    Ces dernières années, j’ai consacré de plus en plus de mes conférences aux répercussions sur les enfants de l’exposition à la violence conjugale. Durant l’écriture du présent livre, j’ai participé à une session de formation d’agents de police. Un jeune policier de forte stature – il devait être aussi large que grand – m’a pris à part durant une pause pour me dire : « J’ai grandi dans une famille où avaient lieu toutes ces choses dont vous parlez. Mon vieux était exactement ce que vous décrivez ; il passait son temps à nous intimider et à terrifier chacun de nous. Il m’a aussi amené à me méfier de ma mère, comme vous disiez. Mais nous avons tous compris son jeu en vieillissant, et ma mère et moi sommes très proches aujourd’hui. » Je lui ai dit à quel point j’étais heureux qu’il soit devenu agent de police : lorsqu’une famille appellerait à l’aide, il y avait une chance de plus pour qu’on leur envoie un policier qui puisse voir la situation avec les yeux d’un enfant et se souvenir qu’eux et elles aussi sont des victimes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale :


    #violences_masculines #protection_féministe #solidarité #stratégie_de_l'agresseur

  • #conte_de_fee_academique
    #yezidi
    #Lund #professor freed student from Islamic State #war zone - The Local
    https://www.thelocal.se/20181213/lund-professor-freed-student-from-islamic-state-warzone

    A chemistry professor at Lund University dispatched a team of #mercenaries into an Islamic State (also known as IS, Isis or Daesh) war zone to free one of her doctoral students and his family.

    She contacted the university’s then security chief Per Gustafson.

    “It was almost as if he’d been waiting for this kind of mission,” Turner said. “Per Gustafson said that we had a transport and security deal which stretched over the whole world.”

    Over a few days of intense activity, Gustafson hired a security company which then arranged the rescue operation.

    A few days later two Landcruisers carrying four heavily-armed mercenaries roared into the area where Jumaah was hiding, and sped him away to Erbil Airport together with his wife and two small children.

  • La pensée décoloniale est-elle soluble dans l’État Vénézuelien ?
    https://www.cetri.be/La-pensee-decoloniale-est-elle

    « Après la création du Ministère des Mines Écologiques, le Gouvernement-des-oxymores a annoncé la création d’un “Institut National de la Décolonisation du #Venezuela” » Du 22 au 26 octobre, s’est tenu à la Bibliothèque Nationale du Venezuela un colloque ayant pour sujet « la IIIe école de la pensée décoloniale critique : processus étatiques et constitutifs ». Ramon Grosfoguel, Enrique Dussel et Houria Bouteldja y étaient notamment présents. Profitant de la présence d’intellectuels et de militants décoloniaux (...)

    #Le_Sud_en_mouvement

    / #Le_Sud_en_mouvement, Venezuela, #Décolonial, #lundi.am

  • Le retour des valeurs - Éléments pour une critique des droites (pas si) nouvelles
    https://www.cetri.be/Le-retour-des-valeurs-Elements

    Alors que l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil consigne une nouvelle victoire du populisme dans les arènes démocratiques, une analyse des mouvements de fond qui mène les grands États aux portes du fascisme s’impose. Nous publions ici la traduction d’un article écrit au mois de mars par nos amis chiliens du collectif Vitrina Dystópica et du Groupe d’études expérimentales Paul K. Feyerabend. Ce texte permet de prendre un certain recule vis-à-vis de l’immédiateté de l’information et permet de tracer les (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_Sud_en_mouvement, #Mouvements_réactionnaires, #Néolibéralisme, #Autoritarisme, #Répression, (...)

    #lundi.am

  • Alain Damasio explique Lundimatin : « L’intelligence authentique est toujours radicale »
    https://www.nouvelobs.com/politique/20180517.OBS6797/alain-damasio-explique-lundimatin-l-intelligence-authentique-est-toujours

    Quelle est aujourd’hui l’influence de cette revue dans le champ politique ?

    Elle est considérable et précieuse parce qu’elle touche un public qui excède la seule militance et mobilise la fraction la plus active politiquement des artistes, penseurs, architectes, sociologues, psys, etc. Et elle touche beaucoup les jeunes qui ne veulent plus se satisfaire des médias dominants qui sont, en France, financés et dévoyés par des milliardaires dont la ligne politique est clairement favorable au capitalisme et à ses valeurs.

    Cette influence sur une génération montante, qui veut réfléchir, avoir un regard critique sur leur monde, qui veut vivre autrement, est majeure et je la sens bien dans les manifestations actuelles. Il y a une vraie demande de sens, d’outils, d’armes pour lutter contre la déferlante. @lundimatin sert à maintenir un monde pluriel, ouvert, divers. Et forcément, ça touche. Il y a plus de 500.000 visiteurs par mois sur le site.

    #Tarnac #Presse

  • Des militants cogitent sur les grèves de demain
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/290118/des-militants-cogitent-sur-les-greves-de-demain

    La Bourse du #Travail de Paris a accueilli le 27 janvier une journée de réflexion, entre haine du travail tel qu’il est et désir de faire autrement. À l’heure de Deliveroo et Blablacar, les participants ont discuté des manières dont les nouvelles technologies, qui favorisent parfois l’exploitation de travailleurs précaires, peuvent aussi préparer les mobilisations de demain.

    #Culture-Idées #Alain_Damasio #Comité_invisible #imaginaires #Lundimatin #précarité #Solidaires #Sud #Uber

  • « Tout le monde déteste le #Travail »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/290118/tout-le-monde-deteste-le-travail

    La Bourse du travail de Paris a accueilli samedi 27 janvier une journée de lutte et de réflexion, entre haine du travail tel qu’il est, et désir de faire autrement. À l’heure de Deliveroo et Blabacar, les participants ont discuté des manières dont les nouvelles technologies, qui favorisent parfois l’exploitation de travailleurs précaires, peuvent aussi réinventer les luttes collectives.

    #Culture-Idées #Alain_Damasio #Comité_invisible #imaginaires #Lundimatin #précarité #Solidaires #Sud #Uber

  • Paris : Compte-rendu du premier jour du procès de la keufmobile brûlée-Non Fides
    http://www.non-fides.fr/?Paris-Compte-rendu-du-premier-jour-du-proces-de-la-keufmobile-brulee

    @Ad Nauseam - Les gens sont venus nombreux devant la 14e chambre au TGI, avant même l’heure prévue pour l’audience. Les journalistes aussi. Ils tirent d’abord le portrait à ceux qui s’y prêtent, puis ils mitraillent et filment sans retenue quand les personnes convoquées sont appelées à entrer les premières dans la (...)

    #Non_Fides / #Mediarezo

  • Trouvé tardivement chez #Lundi_matin:

    2017 - COMMUNISME ET FUMIGÈNES

    journées « Génération Ingouvernable »

    PRÉSENTATION DE L’ÉVÈNEMENT :

    Rencontre nationale, à Paris, le week-end du 28 et 29 janvier pour discuter et s’organiser autour de la thématique des élections présidentielles, pour celles et ceux qui ne veulent plus être gouverné-e-s.

    2017 sera une année décisive, marquée par un climat politique confus et organisé autour des idées de l’extrême droite : racisme et austérité, nationalisme et sécurité. Les élections présidentielles sont pour beaucoup un moment important de la vie politique. On nous impose différents programmes et à nous de les valider par notre vote, en d’autres termes de « choisir le moins pire ». Nous sommes nombreuses et nombreux à ne plus croire dans ces élections, que nous ayons déjà voté, jamais ou seulement par dépit. La classe politique le sait et nous en faisons la douloureuse expérience, les élections auront lieu avec ou sans nous, tout en nous éjectant d’office du débat politique et de ses thématiques. Il est temps de poser pour nous et celles et ceux qui se reconnaissent dans cet appel un agenda politique avec nos problèmes, qui auront des impacts réels et immédiats.

    Au cour du mouvement social né de ce printemps 2016, nous avons déjà prouvé notre volonté d’être et de rester ingouvernables en refusant une loi pour certain-e-s et son monde pour d’autres. Contrairement aux candidat-e-s à la présidentielle, nous n’avons pas de prétendue solution miracle, mais la proposition de se rencontrer pour réfléchir à la manière de s’opposer à un régime qui dépérit chaque jour un peu plus. L’idée étant de penser d’autres manières d’organiser nos vies, c’est-à-dire d’intervenir dans le quotidien, comme le font certain-e-s sur la ZAD de Notre-dame-des-landes ou comme d’autres l’ont fait contre la loi travail. Par l’organisation collective, la confrontation positive de nos différences, nous pouvons dès maintenant refuser de prendre part à cette mascarade et intervenir sur les enjeux qui nous inquiètent et sont les nôtres : les régressions sociales, les politiques réactionnaires et l’envie de se saisir d’espaces pour expérimenter d’autres formes de vie.

    Intervenir en politique ce n’est pas se montrer sur un plateau télé pour se vendre, mais agir sur des problèmes concrets en s’ouvrant aux personnes ayant pris part à différents mouvements de révolte ces dernières années et en les connectant pour les amplifier.

    Dès maintenant, sans trêve, pour un autre monde !

    Nous invitons l’ensemble de la jeunesse, les moins jeunes également, à venir à Paris pour discuter, écouter, s’organiser autour des élections, le samedi 28 et le dimanche 29 janvier, au CICP, 21 Ter rue Voltaire, de 12h à 20h (Métro Rue des Boulets ➈).

    #Génération_Ingouvernable

    fait joliment écho à

    #Boycott2017