• « Le complotisme est toujours la traduction d’un malaise réel » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    https://cqfd-journal.org/Le-complotisme-est-toujours-la

    Cet interview mérite un seen dédié plutôt.

    Membre des collectifs d’écriture italiens d’extrême gauche Luther Blissett Project puis Wu Ming, Roberto Bui vient de sortir en Italie un livre intitulé La Q di Qomplotto (« Q comme Qomplot »). Il y revient sur l’imaginaire complotiste développé par le mouvement QAnon, qui a bousculé l’actualité américaine et mondiale et participé à l’assaut du Capitole en janvier dernier, replaçant ce moment délirant dans un champ historique et politique élargi.

    #QAnon #Luther_Blissett #Wu_Ming #Italie #littérature #Roberto_Bui #complotisme #interview #Histoire

  • Berliner Initiative will Luther-Straße umbenennen | evangelisch.dehttps://www.evangelisch.de/inhalte/176360/30-09-2020/berliner-initiative-will-luther-strasse-umbenennen

    Um welche Straße geht es eigentlich, die da umbenannt oder nicht werden soll? Die Lutherstraßen dieser Stadt sind ja alle recht kurz und unbedeutend. Berlinkenner jeglichen Geschlechts und Hautfarbe tippen deshalb natürlich auf die lange ML-Straße die den Altbezirk Schöneberg in Nord-Süd-Richtung vom Ortsteil Tiergarten im Bezirk Mitte bis zur Grenze mit Friedenau durchzieht.

    Geschenkt. Jetzt dürfen die Ex-Sozialisten auf Senatoren- und Bürgermeisterposten den ollen Luther im Coronaloch gegen die Hexenzunft verteidigen. Wenn wieder ernste Themen auf die Agenda kommen, werden Prista Frühbottin und ihr trauriges Schicksal wieder in Vergessenheit geraten sein und die Blechlawine ihrer Abgase weiter von Nord nach Süd und zurück in der Martin-Luther-Straße verteilen.

    https://de.wikipedia.org/wiki/Martin-Luther-Stra%C3%9Fe_(Berlin)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Prista_Fr%C3%BChbottin

    Schade eigentlich, der Ansatz war nicht schlecht. Eine Nummer kleiner hätte es vielleicht geklappt. Aber den Hexenfreundinnen und -freunden bleiben ja noch die Martin-Luther-Straße in #Hermsdorf und die Lutherstraßen in #Lichtenrade, #Mahlsdorf, #Niederschönhausen, #Rahnsdorf, #Spandau oder #Steglitz. Sollte das alles nicht klappen, hätten wir noch den #Lutherplatz in #Spandau im Angebot. Prista, der Kampf geht weiter , oder so.

    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Martin-Luther-Strasse-13467-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherstrasse-12305-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherstrasse-12623-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherstrasse-13156-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherstrasse-12589-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherstrasse-13585-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherstrasse-12167-Berlin
    https://berlin.kauperts.de/Strassen/Lutherplatz-13585-Berlin

    Zurück zur aus der TAZ abgeschriebenen EPD-Meldung. So ganz scheint der Schreiber oder die Schreiberin vom Evangelischen Pressedienst nicht mit der Sache vertraut zu sein. Vielleicht hat einfach die verbreitete Schnellscheiberschlamperei zugeschlagen, denn bereits im Titel ist von der Luther-Straße die Rede, wo es doch um die Martin-Luther-Straße geht.

    Zusammengesetzte Straßennamen werden immer in einem Wort geschrieben, es sei denn, das unterschlägt der Duden, die Straße heißt nach einer Stadt mit Genitiv-Endung. Dannn heißt sie beispielsweise Berliner Straße . Bei mehr als zwei Bestandtteilen kommen dann die unschönen Bindestriche zum Einsatz, also sind richtig Martin-Luther-Straße und Lutherstraße nicht aber nicht Luther-Straße . Hier kann das nachgelesen werden:
    https://www.duden.de/sprachwissen/rechtschreibregeln/strassennamen
    Diese einfache Regel ist ziemlich alt und kommt etwa im Jüdischen Adressbuch für Berlin von 1931 zur Anwendung.
    https://digital.zlb.de/viewer/searchadvanced/-/%2528%2528SUPERDEFAULT%253A34039536_1931_1932+OR+SUPERFULLTEXT%253A34039536_1931_1932+OR+SUPERUGCTERMS%253A34039536_1931_1932+OR+DEFAULT%253A34039536_1931_1932+OR+FULLTEXT%253A34039536_1931_1932+OR+NORMDATATERMS%253A34039536_1931_1932+OR+UGCTERMS%253A34039536_1931_1932+OR+CMS_TEXT_ALL%253A34039536_1931_1932%2529+AND+%2528SUPERDEFAULT%253Aluther+OR+SUPERFULLTEXT%253Aluther+OR+SUPERUGCTERMS%253Aluther+OR+DEFAULT%253Aluther+OR+FULLTEXT%253Aluther+OR+NORMDATATERMS%253Aluther+OR+UGCTERMS%253Aluther+OR+CMS_TEXT_ALL%253Aluther%2529%2529/1/-/-

    Aber das ist alles fast egal und wir wollen nicht piesepampelig sein, lieber EPD.

    In der Debatte um Straßenumbenennungen nimmt eine Berliner Initiative die Martin-Luther-Straße in Schöneberg ins Visier. Der Reformator Martin Luther (1483-1546) habe „in seiner Zeit für ausgebeutete Menschen, Minderheiten und Frauen eine sehr negative Rolle gespielt und - wo immer es ging - Öl ins Feuer der Auseinandersetzungen gegossen und bitterbösen Hass gesät“, schreibt die Gruppe in einem Papier, über das die „tageszeitung“ (Mittwoch) berichtet. In dem Schreiben an SPD, Grüne und Linke in der Bezirksverordnetenversammlung setze sich die Initiative stattdessen für eine Namensgebung zugunsten von Prista Frühbottin ein - eine Wittenbergerin, die 1540 als „Hexe“ verbrannt wurde.

    Die Luther-Straße ist eine wichtige Nord-Süd-Achse, die sich auf einer Länge von 2,3 Kilometern durch Schöneberg zieht. In der Vergangenheit hatte es in Berlin wegen der Kolonialgeschichte schon heftige Debatten um Straßenumbenennungen im Weddinger „Afrikanischen Viertel“ und der Mohrenstraße in Mitte gegeben. Die Initiative zur Umbenennung der Luther-Straße dürfte allerdings kaum von Erfolg gekrönt sein. Linke und SPD in der Bezirksverordnetenversammlung reagierten in der „tageszeitung“ bereits ablehnend, die Grünen äußerten sich skeptisch.

    Im Zuge der Feierlichkeiten zum 500. Reformationsjubiläum 2017 gerieten judenfeindlichen Äußerungen Luthers verstärkt in den Blick. Der Überlieferung nach hatte Luther am 31. Oktober 1517 seine 95 Thesen gegen Missstände der Kirche seiner Zeit an die Tür der Schlosskirche in Wittenberg angeschlagen und damit in der weiteren geschichtlichen Folge die Spaltung in evangelische und katholische Kirche ausgelöst.

    #Berlin #Straßenumbenennung #Martin-Luther-Straße #Schöneberg

  • L’impensé colonial de la #politique_migratoire italienne

    Les sorties du Mouvement Cinq Étoiles, au pouvoir en Italie, contre le #franc_CFA, ont tendu les relations entre Paris et Rome en début d’année. Mais cette polémique, en partie fondée, illustre aussi l’impensé colonial présent dans la politique italienne aujourd’hui – en particulier lors des débats sur l’accueil des migrants.

    Au moment de déchirer un billet de 10 000 francs CFA en direct sur un plateau télé, en janvier dernier (vidéo ci-dessous, à partir de 19 min 16 s), #Alessandro_Di_Battista savait sans doute que son geste franchirait les frontières de l’Italie. Revenu d’un long périple en Amérique latine, ce député, figure du Mouvement Cinq Étoiles (M5S), mettait en scène son retour dans l’arène politique, sur le plateau de l’émission « Quel temps fait-il ? ». Di Battista venait, avec ce geste, de lancer la campagne des européennes de mai.
    https://www.youtube.com/watch?v=X14lSpRSMMM&feature=emb_logo


    « La France, qui imprime, près de Lyon, cette monnaie encore utilisée dans 14 pays africains, […] malmène la souveraineté de ces pays et empêche leur légitime indépendance », lance-t-il. Di Battista cherchait à disputer l’espace politique occupé par Matteo Salvini, chef de la Ligue, en matière de fermeté migratoire : « Tant qu’on n’aura pas déchiré ce billet, qui est une menotte pour les peuples africains, on aura beau parler de ports ouverts ou fermés, les gens continueront à fuir et à mourir en mer. »

    Ce discours n’était pas totalement neuf au sein du M5S. Luigi Di Maio, alors ministre du travail, aujourd’hui ministre des affaires étrangères, avait développé à peu près le même argumentaire sur l’immigration, lors d’un meeting dans les Abruzzes, à l’est de Rome : « Il faut parler des causes. Si des gens partent de l’Afrique aujourd’hui, c’est parce que certains pays européens, la #France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser l’Afrique. L’UE devrait sanctionner ces pays, comme la France, qui appauvrissent les États africains et poussent les populations au départ. La place des Africains est en Afrique, pas au fond de la Méditerranée. »

    À l’époque, cette rhétorique permettait au M5S de creuser sa différence avec la Ligue sur le dossier, alors que Matteo Salvini fermait les ports italiens aux bateaux de migrants. Mais cette stratégie a fait long feu, pour des raisons diplomatiques. Celle qui était alors ministre des affaires européennes à Paris, Nathalie Loiseau, a convoqué l’ambassadrice italienne en France pour dénoncer des « déclarations inacceptables et inutiles ». L’ambassadeur français à Rome a quant à lui été rappelé à Paris, une semaine plus tard – en réaction à une rencontre de dirigeants du M5S avec des « gilets jaunes » français.

    En Italie, cet épisode a laissé des traces, à l’instar d’un post publié sur Facebook, le 5 juillet dernier, par le sous-secrétaire aux affaires étrangères M5S Manlio Di Stefano. À l’issue d’une rencontre entre Giuseppe Conte, premier ministre italien, et Vladimir Poutine, il écrit : « L’Italie est capable et doit être le protagoniste d’une nouvelle ère de #multilatéralisme, sincère et concret. Nous le pouvons, car nous n’avons pas de #squelettes_dans_le_placard. Nous n’avons pas de #tradition_coloniale. Nous n’avons largué de bombes sur personne. Nous n’avons mis la corde au cou d’aucune économie. »

    Ces affirmations sont fausses. Non seulement l’Italie a mené plusieurs #guerres_coloniales, jusqu’à employer des #armes_chimiques – en #Éthiopie de 1935 à 1936, dans des circonstances longtemps restées secrètes –, mais elle a aussi été l’un des premiers pays à recourir aux bombardements, dans une guerre coloniale – la guerre italo-turque de 1911, menée en Libye. Dans la première moitié du XXe siècle, l’Italie fut à la tête d’un empire colonial qui englobait des territoires comme la Somalie, la Libye, certaines portions du Kenya ou encore l’Éthiopie.

    Cette sortie erronée du sous-secrétaire d’État italien a au moins un mérite : elle illustre à merveille l’impensé colonial présent dans la politique italienne contemporaine. C’est notamment ce qu’affirment plusieurs intellectuels engagés, à l’instar de l’écrivaine et universitaire romaine de 45 ans #Igiaba_Scego. Issue d’une famille somalienne, elle a placé la #question_coloniale au cœur de son activité littéraire (et notamment de son roman Adua). Dans une tribune publiée par Le Monde le 3 février, elle critique sans ménagement l’#hypocrisie de ceux qui parlent du « #colonialisme_des_autres ».

    À ses yeux, la polémique sur le franc CFA a soulevé la question de l’effacement de l’histoire coloniale en cours en Italie : « Au début, j’étais frappée par le fait de voir que personne n’avait la #mémoire du colonialisme. À l’#école, on n’en parlait pas. C’est ma génération tout entière, et pas seulement les Afro-descendants, qui a commencé à poser des questions », avance-t-elle à Mediapart.

    Elle explique ce phénomène par la manière dont s’est opéré le retour à la démocratie, après la Seconde Guerre mondiale : #fascisme et entreprise coloniale ont été associés, pour mieux être passés sous #silence par la suite. Sauf que tout refoulé finit par remonter à la surface, en particulier quand l’actualité le rappelle : « Aujourd’hui, le corps du migrant a remplacé le corps du sujet colonial dans les #imaginaires. » « Les migrations contemporaines rappellent l’urgence de connaître la période coloniale », estime Scego.

    Alors que le monde politique traditionnel italien évite ce sujet délicat, la question est sur la table depuis une dizaine d’années, du côté de la gauche radicale. Le mérite revient surtout à un groupe d’écrivains qui s’est formé au début des années 2000 sous le nom collectif de Wu Ming (qui signifie tout à la fois « cinq noms » et « sans nom » en mandarin).

    Sous un autre nom, emprunté à un footballeur anglais des années 1980, Luther Blissett, ils avaient déjà publié collectivement un texte, L’Œil de Carafa (Seuil, 2001). Ils animent aujourd’hui le blog d’actualité politico-culturelle Giap. « On parle tous les jours des migrants africains sans que personne se souvienne du rapport historique de l’Italie à des pays comme l’Érythrée, la Somalie, l’Éthiopie ou la Libye », avance Giovanni Cattabriga, 45 ans, alias Wu Ming 2, qui est notamment le co-auteur en 2013 de Timira, roman métisse, une tentative de « créoliser la résistance italienne » à Mussolini.

    Dans le sillage des travaux du grand historien critique du colonialisme italien Angelo Del Boca, les Wu Ming ont ouvert un chantier de contre-narration historique qui cible le racisme inhérent à la culture italienne (dont certains textes sont traduits en français aux éditions Métailié). Leur angle d’attaque : le mythe d’une Italie au visage bienveillant, avec une histoire coloniale qui ne serait que marginale. Tout au contraire, rappelle Cattabriga, « les fondements du colonialisme italien ont été posés très rapidement après l’unification du pays, en 1869, soit huit ans à peine après la création du premier royaume d’Italie, et avant l’annexion de Rome en 1870 ».

    La construction nationale et l’entreprise coloniale se sont développées en parallèle. « Une partie de l’identité italienne s’est définie à travers l’entreprise coloniale, dans le miroir de la propagande et du racisme que celle-ci véhiculait », insiste Cattabriga. Bref, si l’on se souvient de la formule du patriote Massimo D’Azeglio, ancien premier ministre du royaume de Sardaigne et acteur majeur de l’unification italienne qui avait déclaré en 1861 que « l’Italie est faite, il faut faire les Italiens », on pourrait ajouter que les Italiens ont aussi été « faits » grâce au colonialisme, malgré les non-dits de l’histoire officielle.
    « La gauche nous a abandonnés »

    Au terme de refoulé, Cattabriga préfère celui d’oubli : « D’un point de vue psychanalytique, le refoulé se base sur une honte, un sentiment de culpabilité non résolu. Il n’y a aucune trace de ce sentiment dans l’histoire politique italienne. » À en croire cet historien, l’oubli colonial italien deviendrait la pièce fondamentale d’une architecture victimaire qui sert à justifier une politique de clôture face aux étrangers.

    « Jouer les victimes, cela fait partie de la construction nationale. Notre hymne dit : “Noi fummo da sempre calpesti e derisi, perché siam divisi” [“Nous avons toujours été piétinés et bafoués, puisque nous sommes divisés” – ndlr]. Aujourd’hui, le discours dominant présente les Italiens comme des victimes des migrations pour lesquelles ils n’ont aucune responsabilité. Cette victimisation ne pourrait fonctionner si les souvenirs de la violence du colonialisme restaient vifs. »

    Un mécanisme identique serait à l’œuvre dans la polémique sur le franc CFA : « On stigmatise la politique néocoloniale française en soulignant son caractère militaire, à quoi on oppose un prétendu “style italien” basé sur la coopération et l’aide à l’Afrique. Mais on se garde bien de dire que l’Italie détient des intérêts néocoloniaux concurrents de ceux des Français », insiste Cattabriga.

    L’historien Michele Colucci, auteur d’une récente Histoire de l’immigration étrangère en Italie, est sur la même ligne. Pour lui, « l’idée selon laquelle l’Italie serait un pays d’immigration récente est pratique, parce qu’elle évite de reconnaître la réalité des migrations, un phénomène de longue date en Italie ». Prenons le cas des Érythréens qui fuient aujourd’hui un régime autoritaire. Selon les chiffres des Nations unies et du ministère italien de l’intérieur, ils représentaient environ 14 % des 23 000 débarqués en Italie en 2018, soit 3 300 personnes. Ils ne formaient l’année précédente que 6 % des 119 000 arrivés. De 2015 à 2016, ils constituaient la deuxième nationalité, derrière le Nigeria, où l’ENI, le géant italien du gaz et du pétrole, opère depuis 1962.

    « Les migrations de Somalie, d’Éthiopie et d’Érythrée vers l’Italie ont commencé pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles se sont intensifiées au moment de la décolonisation des années 1950 [la Somalie est placée sous tutelle italienne par l’ONU de 1950 à 1960, après la fin de l’occupation britannique – ndlr]. Cela suffit à faire de l’Italie une nation postcoloniale. » Même si elle refuse de le reconnaître.

    Les stéréotypes coloniaux ont la peau dure. Selon Giovanni Cattabriga, alias Wu Ming 2, « [ses collègues et lui ont] contribué à sensibiliser une partie de la gauche antiraciste, mais [il n’a] pas l’impression que, globalement, [ils soient] parvenus à freiner les manifestations de racisme » : « Je dirais tout au plus que nous avons donné aux antiracistes un outil d’analyse. »

    Igiaba Scego identifie un obstacle plus profond. « Le problème, affirme-t-elle, est qu’en Italie, les Afro-descendants ne font pas partie du milieu intellectuel. Nous sommes toujours considérés un phénomène bizarre : l’école, l’université, les rédactions des journaux sont des lieux totalement “blancs”. Sans parler de la classe politique, avec ses visages si pâles qu’ils semblent peints. »

    Ce constat sur la « blanchitude » des lieux de pouvoir italiens est une rengaine dans les milieux militants et antiracistes. L’activiste Filippo Miraglia, trait d’union entre les mondes politique et associatif, en est convaincu : « Malgré les plus de cinq millions de résidents étrangers présents depuis désormais 30 ans, nous souffrons de l’absence d’un rôle de premier plan de personnes d’origine étrangère dans la politique italienne, dans la revendication de droits. À mon avis, c’est l’une des raisons des défaites des vingt dernières années. »

    Miraglia, qui fut président du réseau ARCI (l’association de promotion sociale de la gauche antifasciste fondée en 1957, une des plus influentes dans les pays) entre 2014 et 2017 (il en est actuellement le chef du département immigration) et s’était présenté aux législatives de 2018 sur les listes de Libres et égaux (à gauche du Parti démocrate), accepte une part d’autocritique : « Dans les années 1990, les syndicats et les associations ont misé sur des cadres d’origine étrangère. Mais ce n’était que de la cooptation de personnes, sans véritable ancrage sur le terrain. Ces gens sont vite tombés dans l’oubli. Certains d’entre eux ont même connu le chômage, renforçant la frustration des communautés d’origine. »

    L’impasse des organisations antiracistes n’est pas sans rapport avec la crise plus globale des gauches dans le pays. C’est pourquoi, face à cette réalité, les solutions les plus intéressantes s’inventent sans doute en dehors des organisations traditionnelles. C’est le cas du mouvement des Italiens de deuxième génération, ou « G2 », qui réunit les enfants d’immigrés, la plupart nés en Italie, mais pour qui l’accès à la citoyenneté italienne reste compliqué.

    De 2005 à 2017, ces jeunes ont porté un mouvement social. Celui-ci exigeait une réforme de la loi sur la nationalité italienne qui aurait permis d’accorder ce statut à environ 800 000 enfants dans le pays. La loi visait à introduire un droit du sol, sous certaines conditions (entre autres, la présence d’un des parents sur le territoire depuis cinq ans ou encore l’obligation d’avoir accompli un cycle scolaire complet en Italie).

    Ce mouvement était parvenu à imposer le débat à la Chambre basse en 2017, sous le gouvernement de Matteo Renzi, mais il perdit le soutien du même Parti démocrate au Sénat. « La gauche a commis une grave erreur en rejetant cette loi, estime Igiaba Scego, qui s’était investie dans la campagne. Cette réforme était encore insuffisante, mais on se disait que c’était mieux que rien. La gauche nous a abandonnés, y compris celle qui n’est pas représentée au Parlement. Nous étions seuls à manifester : des immigrés et des enfants d’immigrés. Il y avait de rares associations, quelques intellectuels et un grand vide politique. À mon avis, c’est là que l’essor de Matteo Salvini [le chef de la Ligue, extrême droite – ndlr] a commencé. »

    Certains, tout de même, veulent rester optimistes, à l’instar de l’historien Michele Colucci qui signale dans son ouvrage le rôle croissant joué par les étrangers dans les luttes du travail, notamment dans les secteurs de l’agriculture : « Si la réforme de la nationalité a fait l’objet de discussions au sein du Parlement italien, c’est uniquement grâce à l’organisation d’un groupe de personnes de deuxième génération d’immigrés. Ce mouvement a évolué de manière indépendante des partis politiques et a fait émerger un nouvel agenda. C’est une leçon importante à retenir. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/241219/l-impense-colonial-de-la-politique-migratoire-italienne?onglet=full
    #colonialisme #Italie #impensé_colonial #colonisation #histoire #migrations #causes_profondes #push-factors #facteurs_push #Ethiopie #bombardements #guerre_coloniale #Libye #histoire #histoire_coloniale #empire_colonial #Somalie #Kenya #Wu_Ming #Luther_Blissett #littérature #Luther_Blissett #contre-récit #contre-narration #nationalisme #construction_nationale #identité #identité_italienne #racisme #oubli #refoulement #propagande #culpabilité #honte #oubli_colonial #victimes #victimisation #violence #néocolonialisme #stéréotypes_coloniaux #blanchitude #invisibilisation #G2 #naturalisation #nationalité #droit_du_sol #gauche #loi_sur_la_nationalité #livre

    –—
    Mouvement #seconde_generazioni (G2) :

    La Rete G2 - Seconde Generazioni nasce nel 2005. E’ un’organizzazione nazionale apartitica fondata da figli di immigrati e rifugiati nati e/o cresciuti in Italia. Chi fa parte della Rete G2 si autodefinisce come “figlio di immigrato” e non come “immigrato”: i nati in Italia non hanno compiuto alcuna migrazione; chi è nato all’estero, ma cresciuto in Italia, non è emigrato volontariamente, ma è stato portato qui da genitori o altri parenti. Oggi Rete G2 è un network di “cittadini del mondo”, originari di Asia, Africa, Europa e America Latina, che lavorano insieme su due punti fondamentali: i diritti negati alle seconde generazioni senza cittadinanza italiana e l’identità come incontro di più culture.

    https://www.secondegenerazioni.it

    ping @wizo @albertocampiphoto @karine4 @cede

  • Tous dans le book bloc : avec le roman, contre la théorie du complot !
    http://www.humaginaire.net/post/Tous-dans-le-book-bloc-:-avec-le-roman-contre-la-th%C3%A9orie-du-complo !

    Le quotidien l’Humanité publie ce mardi un dossier de quatre pages sur #Qanon, le dernier délire conspirationniste en vogue dans les cercles pro-Trump. Mais il y a une histoire dans l’histoire, voire, comme on le verra dans le grand entretien avec le collectif d’écrivains italiens Wu Ming, des histoires dans l’histoire. Et entre #Q et Q, il faut choisir son camp... Source : Humaginaire

    • Mauvais lien :
      http://www.humaginaire.net/post/Tous-dans-le-book-bloc-%3A-avec-le-roman-contre-la-th%C3%A9orie-du-comp

      Très intéressant

      Mariano Tomatis, magicien et historien de l’illusionnisme qui fait désormais partie de la Wu Ming Foundation, théorise les moyens de révéler le truc derrière un tour de magie, sans ruiner l’émerveillement, mais en l’amplifiant, au contraire. Voilà, pour nous, un bon canular médiatique, c’était ça : un numéro de magie qui tire profit de son propre dévoilement.

      #politique #littérature #alt-right #théorie_du_complot #Wu_Ming #Italie #États-Unis

    • Le collectif d’écrivains italiens Wu Ming examine les traces de l’un de leurs romans, Q, semées dans le délire QAnon. Et défend une pratique politique de l’art renversant, par des narrations autres, le simplisme des dominants, complotistes ou non.

      Leur nom est personne. À moins qu’il n’en ait même pas un, de nom. En mandarin, Wu Ming signifie « personne » ou « sans nom ». C’est pourtant sous ce pseudonyme qu’est connu le collectif d’écrivains italiens qui intervient aujourd’hui dans ces pages. Très célèbres en Italie et dans de nombreux pays du monde, un peu moins en France où leurs ouvrages sont, pour la plupart, traduits et publiés par les éditions Métailié, les Wu Ming livrent depuis plus de vingt ans une œuvre romanesque éminemment politique, à la fois sur le fond et sur la forme. Signé Luther Blissett – le nom du collectif qui, dans les années 1990, s’échinait notamment à semer la zone dans le système médiatique italien –, leur premier grand roman, Q (publié en français, aux Éditions du Seuil, en 2001, sous le titre L’Œil de Carafa), est vite apparu comme une des références des mouvements altermondialistes naissant.

      Vingt ans après, c’est ce livre, et les pratiques de guérilla de l’information des Wu Ming, qui transpirent en filigrane dans QAnon, la dernière théorie du complot en vogue chez les partisans de Donald Trump. L’occasion pour eux, à travers ce grand entretien, de venir détourner et brouiller à leur tour les récits simplistes des fascistes, et de mettre en avant la puissance d’une littérature susceptible de contrer les narrations des dominants comme celles de leurs épigones conspirationnistes.

      Quels recoupements voyez-vous entre votre roman Q et le délire trumpo-conspirationniste QAnon ? Comment les interprétez-vous ?

      Wu Ming . Devant le phénomène QAnon, chacun de nos lecteurs ne peut s’empêcher de penser que celui-ci a été inspiré de notre roman. Et beaucoup nous ont écrit pour nous demander ce que nous en pensions. Ces correspondants ressentaient de la frustration parce qu’à leurs yeux, le lien était évident, alors que les commentateurs dominants aux Etats-Unis se perdaient en conjectures, mais sans jamais mentionner ni notre roman ni le Luther Blissett Project.

      En dehors de la France, où il a été un authentique fiasco – ce qui a gêné la diffusion de notre travail pendant quelques années -, le roman a été un best-seller dans toute l’Europe. Aux Etats-Unis, il reste peu connu, ce qui explique pourquoi les médias américains ont mis du temps à trouver la piste.

      Non seulement les références au roman sont difficiles à évacuer – à partir de la plus évidente de toutes, c’est le même Q, avec les mêmes missives -, mais les ressemblances entre QAnon et le genre de canulars médiatiques que nous fomentions à l’époque de Luther Blissett sont évidentes. QAnon ressemble à une application distordue de notre « manuel de stratégie » des années 1990.

      Nous aussi, nous nous occupions des affaires liées à la pédophilie, aux viols rituels sataniques, de conspirations impliquant le Vatican, etc. Nous aussi, nous adoptions des tactiques et des techniques narratives caractéristiques des jeux de rôle et de réalité alternée (alternate reality games).

      Nous soupçonnons celui qui a lancé QAnon d’avoir voulu faire une farce ou mener une expérience au détriment de la droite états-unienne, comme une opération de guerre psychologique (psy-op), directement inspirée de notre travail. En peu de temps, pour différentes raisons – des raisons qui étaient certainement prévisibles -, le canular a acquis son existence propre : il est devenu un jeu de rôle fasciste dans lequel les joueurs les plus influents aiguillonnent les plus crédules des soutiens de Trump, et ensuite, tous poussent pour rendre l’ensemble toujours plus débridé, absurde, extrême, sidérant. Ainsi, ceux qui jouent à QAnon font d’une pierre deux coups : ils sèment leurs messages racistes et fascistes à tous vents, et dans le même temps, ils assomment les commentateurs des médias dominants. Ceux-là n’en reviennent vraiment pas : comment tant de gens peuvent croire à des foutaises pareilles, ça leur échappe.

      A un certain niveau, QAnon demeure un canular… Mais aux dépens de qui ? Ça n’est pas très clair. Qui tourne en dérision qui ? Quelle qu’elle soit, la portée critique et radicale que pouvait revêtir le canular au début est désormais morte et enterrée, ensevelie par le bruit blanc. Comment peut-on se payer la tête de gens qui exploiteront et transformeront n’importe quel « jeu », pourvu qu’il leur permette d’attaquer leurs ennemis ? Ce n’est pas intelligent de donner une corde à des personnes dont le but est de te pendre à n’importe quel prix.

      C’est à ce stade que nous nous sommes insérés dans l’affaire, en appuyant l’hypothèse selon laquelle il s’agirait d’un canular inspiré par notre propre roman Q.

      Cette sortie a au moins répandu un peu d’incertitude et de confusion sur les forums de droite. Elle a surtout offert aux commentateurs une nouvelle clé d’interprétation qui peut désamorcer la théorie du complot. Aux dernières nouvelles, la droite américaine est très embarrassée. Tant les secteurs les plus malins de l’alt-right que les milieux traditionnellement conservateurs disent que QAnon fait des dégâts. Le principal forum trumpiste sur Reddit a banni tous les contenus relatifs à la théorie du complot.

      Nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse qu’un jour ou l’autre, QAnon sera revendiqué comme un canular. Même si cela arrive, il reste compliqué d’en prévoir toutes les conséquences. Et la situation demeure extrêmement dangereuse.

      Une chose est certaine : si un roman peut provoquer un tel tsunami, cela signifie que la littérature est encore importante.

      Pourriez-vous expliquer en quelques phrases qui était Luther Blissett, l’auteur de Q, et ce qu’était le Luther Blissett Project ?

      Wu Ming . Le Luther Blissett Project (LBP) est né au carrefour d’influences diverses : le « marxisme autonome » italien, le zapatisme, la tradition d’agit-prop de la gauche, les avant-gardes de Dada au Néoisme en passant par Fluxus et l’art postal (Mail Art), et les exemples d’agitation culturelle que nous avions trouvés dans le monumental numéro de la revue américaine Re:Search consacré aux canulars et intitulé « Pranks ! ».

      Tout ça était tenu ensemble par une théorie plutôt éclectique de la « mythopoiesis », ce qui signifie que nous voulions créer des mythes, des narrations communautaires qui stimulent l’imagination collective et la coopération.

      Le « mythe des mythes », c’était le pseudonyme collectif Luther Blissett que nous avions emprunté à un footballeur britannique. Des centaines de personnes l’ont adopté, elles ont partagé ce nom avec l’intention de créer, action après action, canular après canular, publication après publication, la réputation ouverte d’un guérillero culturel imaginaire.

      Sans cette intention mythopoétique, notre activité principale pendant les années du Luther Blissett Project – entre 1994 et 1999 – pourrait être rabaissée à la « fabrication de fake news ». Mais les fausses nouvelles n’étaient pas l’objectif ultime. Nos canulars avaient des objectifs précis. Par exemple, certains d’entre eux ont pu aider les campagnes de solidarité avec les victimes de répression judiciaire.

      Les canulars avaient surtout une dimension « éducative », pédagogique, destinée à accroître les capacités propres de chacun sur le mode Do It Yourself : depuis nos fausses nouvelles, nous faisions toujours nous-mêmes le parcours en sens inverse, révélant au grand public qu’il s’agissait de canulars, expliquant dans le détail quels réflexes culturels, quels points faibles du système médiatique nous avions utilisés. Mariano Tomatis, magicien et historien de l’illusionnisme qui fait désormais partie de la Wu Ming Foundation, théorise les moyens de révéler le truc derrière un tour de magie, sans ruiner l’émerveillement, mais en l’amplifiant, au contraire. Voilà, pour nous, un bon canular médiatique, c’était ça : un numéro de magie qui tire profit de son propre dévoilement.

      A la fin, chaque canular ajoutait quelque chose à la réputation mythique de Luther Blissett, et rendait le fait de s’appeler Luther Blissett toujours plus attrayant et stimulant. En adoptant ce nom passe-partout et multi-usages, on se sentait membre d’une communauté, on partageait un certain style, un certain imaginaire, même sans avoir jamais rencontré d’autres membres de la communauté.

      Aujourd’hui, fabriquer des fake news n’a jamais été aussi facile. Ce qui est toujours plus difficile, c’est de tenir cet équilibre, cet aspect éducatif, ce sens d’une intention commune, et la confiance en une pensée critique qui n’est pas l’ennemie de l’émerveillement, et vice versa.

      Quelles leçons avez-vous tirées de l’influence très grande qu’a eu votre roman Q dans la contestation altermondialiste ?

      Wu Ming . En 2009, dix ans après la première parution de Q en Italie, nous avons écrit un long texte autocritique, intitulé Spectres de Muntzer à l’aube. Dans ce texte, nous évoquions l’influence que le roman avait eu sur la génération de militants qui participèrent aux cycles de luttes entre la « Bataille de Seattle » en novembre 1999 et le G8 de Gênes en juillet 2001. Q a eu la chance d’être publié juste avant l’apogée de cette vague mondiale, et il est très vite devenu un livre de chevet pour une bonne partie du mouvement italien, et pas seulement. Le mot d’ordre « Omnia sunt communia ! » (« Tout est commun ») commença à apparaître sur les murs et sur les banderoles dans les cortèges.

      Dans notre texte, nous faisions essentiellement trois choses :

      Expliquer le tissu d’influences qui avait façonné notre imaginaire jusqu’à inspirer le projet et l’écriture de Q ; avec le recul, nous avions identifié une influence principale, celle du zapatisme.
      Reconstituer comment l’imaginaire représenté dans Q, lié surtout aux insurrections paysannes, aux libérations des villages et des cités de la mainmise du pouvoir princier, épiscopal et impérial, était rentré en résonance avec l’imaginaire du mouvement altermondialiste. Ce mouvement se dépeignait lui-même comme en lutte contre un empire, et agissait sur la base d’une allégorie de fond, celle du « Siège contre le château », c’est-à-dire le lieu où les puissants de la Terre – G8, Fonds monétaire international, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce, etc. – se réunissaient pour tenir leurs sommets. C’était un imaginaire du Bas Moyen Âge. Même les tactiques du black bloc, au fond, renvoient à d’antiques jacqueries. Mais l’allégorie était erronée : nous n’étions pas vraiment en train d’assiéger le pouvoir, parce que le pouvoir capitaliste n’était pas dans ces cérémonies. Nous étions en train d’agir sur le plan symbolique, mais en commettant l’erreur de prendre au pied de la lettre nos propres figures rhétoriques.
      Raconter notre travail d’agit-prop à l’intérieur du mouvement italien et international, sans masquer les erreurs que nous avons commises. En 2000-2001, galvanisés par le succès de Q, nous avions fait tout ce qui était possible pour renforcer l’allégorie du Siège : nous écrivions des textes aux accents moyenâgeux, nous réalisions des actions de propagande pour convaincre un maximum de gens d’aller à Gênes pour protester contre le G8. Et c’est ainsi qu’un mouvement réticulaire et polycentrique qui tirait sa force d’être partout à la fois canalisa toute sa propre énergie en un lieu unique et sur un seul rendez-vous. C’était exactement l’erreur des paysans révolutionnaires emmenés par Thomas Muntzer : mettre en jeu tout son destin dans une seule bataille, celle de Frankenhausen (en mai 1525, en Allemagne). A Gênes, nous sommes tombés dans le piège, nous avons été surpris par l’intensité de la répression, l’adversaire a réussi à nous balayer. Nous avons perdu exactement sur le plan symbolique et allégorique que nous avions stimulé. Et les conséquences ont été désastreuses.

      En Italie, la « capture » de l’imaginaire par les fascistes, l’affirmation d’un mouvement poujadiste comme le Mouvement 5 Etoiles (M5S), la formation récente du gouvernement le plus réactionnaire et raciste de toute l’histoire du pays, sont la conséquence de la défaite du mouvement altermondialiste. Une défaite à laquelle, à notre petite échelle, nous avons contribué. Ce mouvement a laissé un espace vide, et en politique, le vide n’existe jamais bien longtemps, il est vite rempli par quelque chose. Et celui qui l’a rempli, ça a été Beppe Grillo, le fondateur du M5S.

      De cet excès de confiance prométhéen dans la mythopoeisis, nous sommes repartis, avec de nouvelles réflexions, de nouvelles expérimentations. Et à travers ces expérimentations, la Wu Ming Foundation s’est développée.

      Votre pratique réflexive et collective de la littérature peut-elle aider à dépasser la sinistre ironie de l’Histoire qui voit les imaginaires de droite extrême, dont QAnon peut apparaître comme l’expression la plus pauvre et sordide, en supplanter d’autres ?

      Wu Ming. Nous sommes écrivains. Nos créations et nos histoires ne peuvent pas se substituer au mouvement réel. Elles ne peuvent pas non plus le diriger. En 2000-2001, notre erreur a justement été d’essayer de « donner la ligne » mythopoétique. Nous-mêmes, nous avions réduit la complexité et la richesse de notre travail blissettien pour rechercher la narration la plus « aérodynamique » et la plus aiguisée qui soit. En anglais, on utilise le verbe « to weaponize », transformer quelque chose en arme. Nous, nous avions weaponisé la mythopoiesis.

      Par la suite, nous avons réintroduit toute la complexité, éliminé les aspects guerriers ou prométhéens, et parié de nouveau sur la création de communautés, sur l’extension des réseaux de collaboration, sur la « biodiversité » des stratégies, sur le démontage de ce que nous appelons les « narrations toxiques ». Le démontage, ceci dit, n’est pas suffisant, il doit être accompagné de narrations autres, différentes, qui ne peuvent en aucun cas être weaponisées à leur tour.

      Nous avons continué d’écrire des romans – 54, Manituana, Altai (tous parus en France chez Métailié), L’Armée des somnambules (non traduit en français), et ces jours-ci, nous sommes en train de finir notre nouveau roman intitulé Proletkult -, mais nous avons flanqué ces romans de narrations plus étranges et moins classables que nous qualifions d’« objets narratifs non identifiés ». Ce sont des enquêtes – sur le territoire, sur la mémoire collective, sur l’environnement, sur l’influence du passé colonial italien dans le racisme aujourd’hui -, avec une documentation très dense mais écrites avec des techniques littéraires. Ils font partie de cette zone grise difficilement délimitable que les anglo-saxons appellent parfois « creative non-fiction ». Avec le temps, ces objets narratifs non identifiés commencent à rétroagir sur notre écriture de romanciers, ce qui a donné L’Invisible Ovunque (à paraître bientôt chez Métailié).

      De tout ce travail, de toutes ces discussions sur notre blog Giap, de la collaboration avec toujours plus de gens, est née la Wu Ming Foundation, un « collectif de collectifs », un ensemble d’expérimentations, de narrations multimédias, de projets coopératifs, de laboratoires, de séminaires. Il en sort en permanence de nouveaux collectifs, de nouveaux blogs. C’est un processus qui avait déjà commencé dans les années 2000, mais qui s’est accéléré ces dernières années.

      Aujourd’hui, la Wu Ming Foundation est plus étendue que ne l’était le Luther Blissett Project. Si quelque chose de bon et utilisable par les mouvements futurs doit sortir de notre travail, ce sera grâce à la Wu Ming Foundation.

      Entretien réalisé par Thomas Lemahieu

  • Je suis Luther Blissett ! Non, je suis Luther Blissett !
    Les collectifs de la Fondation Wu Ming abordent les questions environnementales et sapent de manière critique le révisionnisme historique de droite.


    http://www.delo.si/sobotna/jaz-sem-luther-blissett-ne-jaz-sem-luther-blissett.html
    #Luther_Blissett #Wu_Ming #écriture_collective

    • Ah ben non @jef_klak mais avec un traducteur ça passe, voici la fin de l’itw :

      Bien que vos noms ne soient pas un mystère, vous refusez de manière décisive de photographier les médias et d’apparaître à la télévision. Quelle est votre attitude vis-à-vis de la visibilité et de l’exposition du public ?

      Wu Ming continue l’héritage du projet Luther Blissett. Avec la création du personnage collectif Luther Blissett, il n’y avait pas de personnages uniques, de sorte que nous avons également créé le portrait de Luthra Blissetta avec la fusion de nombreux visages d’hommes et de femmes. Nous retenons également cette approche en tant que Wu Ming, donc nous ne figurons pas dans les médias avec nos photos, ce qui ne veut pas dire que nous n’avons pas de présentations publiques et d’interviews. Au contraire, je suis constamment en mouvement, mais plus important que les apparitions médiatiques, nous allons vivre. Les noms des membres de Wu Ming ne sont pas un secret. Il sait que mon nom est Roberto Bui et que j’ai un pseudonyme Wu Ming 1, le chiffre à côté du nom ne signifie pas que je suis le patron, mais que le prénom de Bui est dans l’ordre alphabétique. Les membres restants sont Giovanni Cattabriga (Wu Ming 2) et Federico Guglielmi (Wu Ming 4),

      L’ an dernier, les membres de Wu Ming réponse publique critique à la divulgation alléguée de l’identité de l’écrivain Elene Ferrante et l’ ont soutenue droit à l’ anonymat et l’ intimité ...

      Le journaliste a adressé la critique qu’il avait pas du journalisme , mais assassiner des médias. Les écrivains et, de plus en plus, les écrivains ont toujours utilisé des pseudonymes pour diverses raisons, ce qui n’est pas nouveau. Le seul but de la journaliste était de provoquer un scandale, pas une écriture d’écrivain, mais une attaque brutale contre elle. Dans la « révélation » de son journaliste, l’écrivain a été dépeinte comme une femme juive étrangement riche, une femme d’un écrivain italien très célèbre, qui est le plus susceptible de l’aider à écrire, si elle n’est pas l’auteur de ses livres. Ce qui est extrêmement chauvin, sexiste et dégoûtant !

      ça reste compréhensible, sinon j’ai trouvé ce lien slovène sur tumblr : http://wumingfoundation.tumblr.com/post/167205264560/jaz-sem-luther-blissett-ne-jaz-sem-luther
      Un précédent billet sur Wu Ming : https://seenthis.net/messages/631158
      une dizaine de pages avec ce collectif et un entretien avec #Daniel_Paris_Clavel (DPC) dans le N°8 de Cheribibi (2013)
      _dispo uniquement en version papier (5€-92 pages de bonheur)
      Comment ça, vous n’êtes pas abonné à Cheribibi ?
      http://www.cheribibi.net/abonnements

    • Wu Ming is the pseudonym of a group of Italian authors, launched in 2000 from an offshoot of the Luther Blissett project. Unlike the multiple-use name Luther Blissett, Wu Ming stands for a defined but variable group of authors (ranging from three to five, depending on the period), active in various fields of literature and cultural activism. Since 2000, the members of Wu Ming have authored several best-selling novels, such as Q (signed as Luther Blissett), 54, Manituana, Altai, and The Army of Sleepwalkers, which have been translated into several languages. The most recent work of Wu Ming 1, No Promise This Trip Will Be Short,is an extensive investigation of the No Tav anti-high speed rail movement in Val di Susa, Italy. Wu Ming’s writings can be accessed at http://wumingfoundation.tumblr.com

      http://aksioma.org/im-propernames/index.html
      https://www.wumingfoundation.com/giap/2017/10/domani-a-lubiana-ljubljana/#comment-31199

  • L’Église face aux régimes politiques de l’entre-deux-guerres l’academie.tv - Anne MORELLI - 24 Novembre 2016

    Les régimes honnis et les régimes soutenus (2/2) _

    https://soundcloud.com/beacademy/les-regimes-honnis-et-les-regimes-soutenus

    On pense souvent que l’Église catholique est politiquement neutre. C’est absolument faux pour différentes périodes de l’histoire. Dans ce cours-conférence, nous nous attacherons à montrer que, pendant l’entre-deux-guerres, l’Eglise a eu une attitude absolument différente envers les deux régimes qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler « totalitaires » : le communisme et le( s ) fascisme( s ). L’Église a généralement adopté une opposition radicale face au premier mais une attitude bienveillante face au second. Cette position, généralisée dans toute l’Europe, a eu des conséquences qu’il faut évaluer jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et ses suites.

    #Histoire #religion #catholicisme #protestantisme #fascisme #luther #hitler #pape #pie_XI #pie_XII #audio #vidéo #Théquie #audio #vidéo #Anne_Morelli #Autriche #église #salazar #Portugal #secret_de_fatima #Autriche #dolfuss #Espagne #franco #corporation #corporatisme #Syndicats #Tchécoslovaquie

  • 15.000 jeunes accueillis en familles à Riga pour la 39è rencontre œcuménique internationale de Taizé

    https://www.lettonie-francija.fr/riga-taize-rencontre-jeunessse-oecumenique-1180?lang=fr&var_mode=r

    Riga accueille 15000 jeunes : 39è rencontre oecuménique internationale de Taizé

    Les jeunes ont soif de paix et de réconciliation dans un pays qui chante
    Pour la 1ère fois un pays Balte accueille les rencontres internationales de Taizé.

    Le 39è rassemblement œcuménique international de la jeunesse de Taizé, du 28 décembre 2016 au 1er janvier 2017 est à Riga, capitale de la Lettonie. Cette rencontre préparée par la communauté de Taizé, à l’invitation des diocèses luthérien, catholique de Riga et d’autres églises, va rassembler plusieurs dizaines de milliers de jeunes : une nouvelle étape du « pèlerinage de confiance sur la terre » commencé par frère Roger à la fin des années 70. Des jeunes de toute l’Europe et d’ailleurs seront accueillis par les paroisses, les communautés et les familles de toutes confessions de la Lettonie.

    Depuis 1978, entre le 28 décembre et le 1er janvier, la Communauté de Taizé organise un rassemblement annuel qui réunit des dizaines de milliers de jeunes adultes de toute l’Europe, de toutes les Églises chrétiennes et de tous les milieux.

    Frère Benoît, l’un des membres de la communauté de Taizé, rappelle cette longue tradition luthérienne de la capitale européenne au micro d’Antonino Galofaro de Radio Vatican :
    http://media02.radiovaticana.va/audio/audio2/mp3/00562910.mp3

    Taizé {JPEG} Après Rome (2012), Strasbourg (2013), Prague (2014) et Valence en 2015, la rencontre de 2016 a lieu à Riga, en Lettonie, comme l’a annoncé frère Alois, prieur de la communauté de Taizé depuis la mort de frère Roger (août 2005). Pour la première fois dans un pays balte.

    La Communauté installée depuis plus de 76 ans à Taizé, un petit village de Saône & Loire, y accueille chaque année des milliers de jeunes et moins jeunes de toutes nationalités. Il faut avoir été au moins une fois dans sa vie à Taizé, pour mesurer et comprendre son rayonnement pacifique international. Le site web des frères de Taizé, est un des rares traduit en 35 langues dont le letton

    Frère Roger, fondateur de la Communauté, est arrivé dans le village de Taizé en août 1940, au début de la Seconde Guerre mondiale. «  Depuis ma jeunesse, je pense que jamais ne m’a quitté l’intuition qu’une vie de communauté pouvait être un signe que Dieu est amour, et amour seulement. Peu à peu montait en moi la conviction qu’il était essentiel de créer une communauté avec des hommes décidés à donner toute leur vie, et qui cherchent à se comprendre et à se réconcilier toujours  : une communauté où la bonté du cœur et la simplicité seraient au centre de tout.  » Frère Roger

    "Ce sont les jeunes qui font l’Europe"

    Cette fin d’année 2016 les 39e rencontres européennes de jeunes se déroulent à Riga à l’autre bout de l’Europe. Du 28 décembre 2016 au 1er janvier 2017 près de 15000 jeunes vont être accueillis en Lettonie.

    https://dai.ly/x56io76

    Radio RCF se mobilise pour couvrir la rencontre de Riga.
    Une équipe est sur place pour réaliser reportages, interviews et magazines en direct. Point d’orgue de la programmation spéciale : 3h30 d’antenne en direct le 31 décembre au soir.
    Samedi 31 décembre journée spéciale :

    8H et 8H45 Deux séquences spéciales
    12H-13H Table-ronde spéciale "Accueillir les migrants et les réfugiés" , avec des personnes engagées dans l’hospitalité.
    21H-00H30 Émission spéciale en direct de Riga, avec la participation de nombreux jeunes, des reportages et un temps de prière pour la paix

    Dimanche 1er janvier Journée Mondiale de la Paix .
    Le dimanche 1er janvier à 8h, à l’occasion de la journée mondiale de la paix, séquence spéciale depuis Riga. Sans oublier une couverture de la rencontre de Riga dans tous les journaux de la rédaction à 7h30 et 19h.

    "Les jeunes ont soif de paix"

    L’espoir qui rayonne de ce rassemblement pacifique de la jeunesse internationale est fort. Qu’il se déroule aujourd’hui en Lettonie indépendante, un pays qui a subi l’occupation russe soviétique entre 1940 et 1991 est significatif. Le Pape François l’a bien mesuré en appelant les jeunes à « être des protagonistes de l’histoire et ne pas laisser les autres décider de leur avenir ».

    La Lettonie, pays naturellement œcuménique
    En Lettonie, les chrétiens de toutes confessions ont pris l’habitude de construire des liens profonds. Antoine Jacob, correspondant à Riga l’explique dans son article paru dans la Croix ce 27 décembre :
    "En Lettonie, les Églises chrétiennes « collaborent et dialoguent bien »

    "À Riga même, la majorité des chrétiens sont orthodoxes. Les 2 000 jeunes Ukrainiens et les 100 à 200 Russes attendus cette semaine ne seront pas dépaysés. Limitrophe de la Russie et de la Biélorussie, la Lettonie compte des minorités en provenance de ces pays, arrivés avant la création de l’État letton, en 1918, ou durant la période soviétique (1944-1991).

    Cette spécificité lettonne n’est généralement pas source de tensions, au contraire. Réprimées durant l’occupation, les Églises chrétiennes « collaborent et dialoguent bien » : « Nous nous aidons les unes les autres, autant que possible. Quand le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’État du Vatican, est venu en mai, il a dit n’avoir jamais vu une aussi bonne entente ailleurs », se félicite l’archevêque catholique, Mgr Zbignevs Stankevics.

    Recevant dans son bureau, au cœur de la vieille ville, ce responsable cite des exemples. « En août, pour le 25e anniversaire de la restauration de notre indépendance, j’ai été invité à faire le sermon principal à la cathédrale luthérienne de Riga. Et tous les 18 novembre, jour de la Fête nationale, nous tenons une liturgie œcuménique », en présence des dirigeants politiques.
    « Les hommes politiques prennent en considération nos points de vue »

    Cette entente sert à peser dans le débat public, en particulier sur des questions de société. Ensemble, les Églises chrétiennes ont obtenu que soit mentionné dans la Constitution de la République le fait que le mariage est « l’union entre un homme et une femme ». En 2014, un préambule est ajouté à ce document, qui évoque les « valeurs communes humanistes et chrétiennes » fondant « l’identité » du pays. Préambule qui se termine par « Dieu bénisse la Lettonie ! » qui est l’hymne national Letton.

    La Lettonie, est le pays qui s’est choisi une prière non violente comme hymne national, parmi des centaines de chansons légendaires, regardez ici quand les lettons entonnent "Dievs, Sveti Latviju"
    https://www.youtube.com/watch?v=PU4RW2a2nK0

    A votre avis, ce naturel œcuménisme, est-il renforcé ou créé, par la culture chorale de la Lettonie ?

    Chanter en grands chœurs, développer la culture chorale dans tout le pays, favorise-t-il cette création de profonds liens de respect dans la société lettone, malgré les difficultés économiques ?

    –* Qu’en pensez-vous ?

    #Riga #Lettonie #oecuménisme #Taizé #Rcf #hymne #églises #chrétiens #orthodoxe #catholique #luthérien #juif #paix #réconciliation

  • Luthériens et catholiques côte à côte pour commémorer les débuts de la Réforme
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/10/31/lutheriens-et-catholiques-cote-a-cote-pour-commemorer-les-debuts-de-la-refor

    Martin Luther (1483-1546) aurait sans doute été le premier surpris d’apprendre qu’un pape participerait au coup d’envoi du cinquième centenaire de la naissance officielle de la Réforme, le mouvement religieux qui, à partir du XVIe siècle, allait bouleverser le christianisme d’Occident.

    L’excommunication par Rome du prédicateur allemand, qui le 31 octobre 1517 avait affiché sur la porte de l’église de Wittenberg (Saxe-Anhalt) les quatre-vingt-quinze « thèses » qui allaient fonder le protestantisme, et provoquer les guerres de religions entre catholiques et protestants qui allaient ensanglanter l’Europe pendant près de deux siècles, a longtemps rendu ce rendez-vous improbable.

    Pourtant, à l’invitation de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), le pape François a participé, lundi 31 octobre, en Suède, au lancement de cette année commémorative. Un « voyage important » et « spécial » d’un point de vue ecclésial, a dit le pontife dans l’avion qui le conduisait en Suède, le matin.

    #religion #luthéranisme #catholicisme #œcuménisme_chrétien

  • Entretien de #wu_ming 5 et Wu Ming 2
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/07/07/entretien-de-wu-ming-5-et-wu-ming-2

    Avant d’être Wu Ming, vous faisiez partie d’un collectif appelé Luther Blissett (créé en 1994 et dissous en 2000). Pouvez-vous expliquer un peu ce que c’était ?WM2 : Luther Blissett était un projet de création d’une identité ouverte, un nom collectif que … Continue reading →

    #LIVRES #LUTTES #copyleft #luther_blisset #q #roman

  • Entretien de #wu_ming 5 et Wu Ming 2
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/07/07/entretien-de-wu-ming-5-et-wu-ming-2

    Avant d’être Wu Ming, vous faisiez partie d’un collectif appelé Luther Blissett (créé en 1994 et dissous en 2000). Pouvez-vous expliquer un peu ce que c’était ?WM2 : Luther Blissett était un projet de création d’une identité ouverte, un nom collectif que … Continue reading →

    #LIVRES #LUTTES #copyleft #luther_blisset #q #roman

  • Un article sur le grillisme en #Italie par un collectif d’écrivains, anciennement #Luther-Blissett.

    Grillismo : Yet another right-wing cult coming from Italy | #Wu-Ming Foundation
    http://www.wumingfoundation.com/english/wumingblog/?p=1950

    Several Left-wing and progressive commentators tend to look with a certain sympathy to the Five Star Movement. They heard that even Dario Fo, a famously leftist Nobel Prize Winner, endorsed Grillo during the campaign. They think that Grillo’s fiery, pied-piperesque speeches are just a bit of theatre – he used to be a comedian after all.
    Indeed, news from Italy are baffling as usual, but in the end, many have the impression that the #5SM is a populist movement oscillating between the progressive and radical quarters of the political spectrum. A movement having features in common with other anti-austerity movements and mobilisations across southern Europe (Portugal, Greece, Spain, Slovenia).
    People who make that assumption should – literally – know better.
    Trouble is, many Italians should know better too.

    Simone Di Stefano: «Are you an antifascist?»
    #Beppe-Grillo: «This question doesn’t concern me. 5SM is an ecumenical movement.»
    (Conversation between Grillo and one of the top leaders of neofascist party CasaPound, 11 January 2013 )

    • « #populisme »

      Nos cerveaux, embarqués dans le grand trafic médiatique des notions, ne prennent guère le temps de fouiller ainsi dans les problèmes de dénotation et de connotation que je tente d’explorer : percevant qu’un usage lexical est dominant, établi et indiscutable, ils se conforment à cet usage, s’en contentent, voire s’en emparent à leur tour - car dans la langue, l’usage fait loi et se répand comme une maladie contagieuse. Et nous voici tous croyant à la redoutable toxicité de ce « populisme » qui nous rappelle qu’il est très dangereux « pour la démocratie » de juger coupable une « minorité » - fût-ce la minorité numérique des tenants du pouvoir, et quel que soit l’usage qu’ils font en effet du pouvoir.
      Si bien que sentant monter en soi et partout autour cette colère contre des puissants si peu capables de servir le bien commun, si manifestement incompétents ou financièrement intéressés, on se retient au dernier moment de dénoncer leur inaptitude grotesque ou leur crapulisme sans vergogne. On se retient de vomir, on s’installe dans la nausée, on n’ose plus se soulager, on se dit « non, non, pas vomir, pas crier, pas dénoncer : ce serait du populisme » - on n’est pas tout à fait sûrs, pourtant
      http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5774

    • yes ! merci :) et dans le @mdiplo du mois :

      « Subversivisme ». C’est ainsi qu’Antonio Gramsci qualifierait peut-être l’humeur politique qui monte en Europe à la faveur de la crise. Pour le penseur marxiste italien, ce terme désigne les formes de rébellion privées et inorganisées (1). Celles qui reposent sur un fort ressentiment à l’égard de l’Etat, déplorent ou moquent le spectacle donné par les puissants, mais intériorisent en même temps la position de subalternité. Le peuple italien, dit Gramsci, incline au subversivisme — le fascisme s’en nourrira largement. L’Etat unifié lors du Risorgimento (« renaissance »), à la fin du XIXe siècle, reste inachevé, si bien que les canaux d’expression collective existant dans d’autres pays — partis, syndicats, associations, institutions démocratiques — n’y sont pas suffisamment robustes. Une corruption endémique engendre un faible respect des lois et nourrit le cynisme vis-à-vis du pouvoir. Le subversivisme affecte les classes populaires, mais aussi les élites. C’est pourquoi, dans l’Italie contemporaine, ce terme a été employé aussi bien à propos de M. Silvio Berlusconi et de sa guérilla incessante contre l’appareil judiciaire que de M. Giuseppe (« Beppe ») Grillo et de son Mouvement 5 étoiles au programme politique ambigu.
      http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/KEUCHEYAN/49087
      Le carnaval de l’investigation

  • Il y 30 ans, une #manifestation de plus 40 jours en #France
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article1637

    Page-recto d’une France ou Martin #LutherKing et #Gandhi inspiraient...

    #Fait majeur dans le #mouvement #social français, il y a trois décennies la #marche des #beurs, connue aussi par « Marche pour l’égalité et contre le #racisme », a soulevé la situation d’une catégorie distincte de #jeunes français. Exclus pour leur double origine territoriale et ethnique, les enfants des #émigrés #maghrébins prenaient à bras le corps leur destin. Mais que reste-t-il ? Une #question récurrente visiblement reprise à ce sujet...

  • the Gloves
    http://imogenheap.com/thegloves

    in Brief

    The Gloves are a cutting edge experimental gestural music ware being developed today for the purpose of Imogen Heap’s studio and stage work.

    Using a unique gestural vocabulary, motion data-capture systems, and user interfaces to parameter functions developed by #Imogen_Heap and her team, artists and other users will be able to use their motion to guide computer-based digital creations. The Musical Gloves are both an instrument and a controller in effect, designed to connect the user fluidly with gear performers usually use, such as Ableton - think minority report for musicians brought to you by the DIY/maker revolution.

    http://imogenheap.com/thegloves/img/imogen-heap-musical-gloves-photography-credit-aurora-crowley.png

    Et pour ceux qui peuvent y accéder (c-a-d en Grande Bretagne), une démonstration :
    http://www.bbc.co.uk/programmes/p012zmvh

  • De #Luther aux printemps arabes | Xavier de la Porte
    http://owni.fr/2012/01/09/luther-printemps-arabes-twitter-facebook

    Réforme protestante, Printemps arabe : deux événements historiques, deux révolutions. Mais une même façon de se diffuser en s’appuyant sur les technologies de communication de l’époque. Lecture de la semaine par Xavier de la Porte, journaliste à France Culture.

    #Cultures_numériques #socialmedia #Facebook #Histoire #Place_de_la_Toile #Printemps_arabe #réseaux_sociaux #twitter