• Sur le 17 novembre – Les révolutionnaires ne font pas la révolution
    https://nantes.indymedia.org/articles/43595

    Un appel à blocage national (des routes, ports, raffineries, plateformes alimentaires…) contre la hausse des prix de carburants a été lancé depuis internet et relayé sur les réseaux sociaux par des centaines de milliers de personnes. Des diffusions de tracts dans la rue, plus de 700 points de rassemblement.

    #contrôle #social #/ #précarité #actions #directes #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #exclusion #chômage #contrôle,social,/,précarité,actions,directes,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage

  • Sur le 17 novembre – Les révolutionnaires ne font pas la révolution
    https://nantes.indymedia.org/articles/43597

    Un appel à blocage national (des routes, ports, raffineries, plateformes alimentaires…) contre la hausse des prix de carburants a été lancé depuis internet et relayé sur les réseaux sociaux par des centaines de milliers de personnes. Des diffusions de tracts dans la rue, plus de 700 points de rassemblement.

    #contrôle #social #/ #précarité #actions #directes #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #exclusion #chômage #contrôle,social,/,précarité,actions,directes,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage

  • C’est jaune, c’est moche et ça peut vous pourrir la vie…
    https://nantes.indymedia.org/articles/43587

    C’est jaune, c’est moche et ça peut vous pourrir la vie... Pourquoi nous n’irons pas au 17 novembre ? Ce 17 novembre n’a pas encore eu lieu que pourtant déjà fleurissent un peu partout des commentaires qui érigent cet appel en « #mouvement ». On parle ainsi d’agrégat de colères diverses et variées, de vent de révolte populaire au sens strict du terme, et de formes de mobilisation échappant aux organisations conventionnelles. Un mouvement social aux formes inédites et capable de dépasser la situation sociale actuelle serait en gestation ? Pour l’heure, le moteur et le seul trait commun de l’ensemble des appels à l’action est une grogne antifiscale, devant se manifester par le biais d’un blocage (...)

    #Economie #luttes #salariales #/ #précarité #antifascisme #transports #gratuits #squat #lutte #logement #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #exclusion #chômage #Economie,luttes,salariales,/,précarité,antifascisme,transports,gratuits,squat,lutte,logement,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage

  • [Film] Messa Guerrillera - ZAD
    https://nantes.indymedia.org/articles/43567

    J’avais ce film dans une clé usb perdue quelques jours après une des présentations faites par Florent Tillon pendant l’automne 2017. Très gentillement, il me l’avait passé lors de la soireé. J’espère qu’il comprenne les raisons pour lesquels ce qu’il a filmé, débattu et mis en scène avec les gens qu’il a cottoyé sur la ZAD, doit maintenant etre mis en ligne afin d’etre analysé par les intéressé.e.s. Et j’espère aussi qu’un jour le film entier puisse etre librement publié et distribué, car a mon avis c’est vraiment intéressant. Ceci n’est qu’un chapitre de 45minutes de son oeuvre de presque deux heures et demie. Mais plus que d’espèrer, faudra avoir la volonté. Volonté pour que camarades et compagnon.ne.s ne suivent plus la politique et ses chefs, le spectacle et le cours normal des choses, des languages (...)

    #Archives #Ecologie #contrôle #social #aéroport #notre-dame-des-landes #/ #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #zad#Archives,Ecologie,contrôle,social,aéroport,notre-dame-des-landes,/,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • [Limoges] Incendie #de la caserne jourdan
    https://nantes.indymedia.org/articles/43524

    Dans la nuit du 18 septembre 2017, un incendie de véhicules de la gendarmerie a été revendiqué par un collectif mystérieux et ravageur : la R.A.G.E. Le communiqué de cette action est disponible ici, il proclamait :

    Dans la nuit du 18 septembre 2017, nous, ex-gendarmes de l’escadron de gendarmerie mobile 41/2 avons décidé collectivement d’incendier, trois fourgons de GM et deux bus de gendarmerie stationnés dans l’enceinte de la Caserne Jourdan à #Limoges. Par ce geste, nous quittons définitivement la gendarmerie.

    L’État et son appareil militaire, un peu vexé par ces actes a lancé avec force une instruction de six mois en se focalisant sur des profils au détriment des preuves. Il s’en suit une vague de perquisitions et de répression qui conduit notamment une personne de Limoges en détention (...)

    #/ #prisons #centres #rétention #lutte #anti-repression #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #/,prisons,centres,de,rétention,lutte,anti-repression,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • Pour une journée de résistance simultanée, sans frontières, le 10 décembre 2018
    https://nantes.indymedia.org/articles/43493

    POUR UNE JOURNÉE DE RÉSISTANCE SIMULTANÉE, SANS FRONTIÈRES, LE 10 DÉCEMBRE 2018 contre le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire par des anarchistes, libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes et anti-autoritaires de plusieurs régions du monde (Grèce, Mexique, Espagne, France, Argentine, Algérie, Italie, Belgique, Canada, Allemagne…)

    #Resistances #luttes #salariales #/ #-ismes #en #tout #genres #_anarch-fémin #actions #directes #antifascisme #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #immigration #sans-papieres #frontieres #partout #Resistances,luttes,salariales,/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,actions,directes,antifascisme,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,immigration,sans-papieres,frontieres

  • Contribution stratégique pour l’assaut du vieux monde
    https://nantes.indymedia.org/articles/43510

    Affronter les forces de l’ordre en manifestation est devenu une routine collective. Echouer systématiquement contre elles aussi. Les propos qui suivent n’inventent pas l’eau chaude. Ils se contentent de répéter que nous manquons de coordination et de discipline... et qu’il faut savoir regarder plus loin que le bout de son nez. Parmi toutes les cibles de la violence révolutionnaire, les forces de l’ordre occupent une place de choix. Et pour cause : elles incarnent la violence institutionnelle dans sa forme la plus explicite. La violence révolutionnaire dirigée à leur encontre s’exprime, logiquement, de manière spectaculaire. Tout comme les limites de cette (...)

    #Répression #Resistances #/ #actions #directes #lutte #anti-repression #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #Répression,Resistances,/,actions,directes,lutte,anti-repression,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • Sciences économiques et sociales au lycée : une réforme idéologique (Pierre Merle, Libération)
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/08/sciences-economiques-et-sociales-au-lycee-une-reforme-ideologique_1690878

    Les nouveaux programmes de sciences économiques et sociales évacuent tout simplement les principales questions sociales, environnementales et sociologiques. Comment cet enseignement permettra-t-il de comprendre le monde contemporain, condition de la démocratie ?
    […]
    Une inflexion centrale est la montée de la microéconomie caractérisée par une forte simplification des processus économiques. Corrélativement, sont délaissées les analyses macro-économiques consacrées aux questions qui intéressent le plus les élèves : le chômage, les inégalités, la fiscalité, etc.
    […]
    Les thématiques sociologiques sont tout autant réduites. Les catégories socioprofessionnelles, étudiées actuellement en classe de première, ne sont plus étudiées à ce niveau alors même que celles-ci sont indispensables à la connaissance du social, qu’il s’agisse des pratiques culturelles, du risque de chômage, des orientations politiques, de l’espérance de vie, des différences de revenus et de patrimoine, etc.
    […]
    Dans les nouveaux programmes de seconde et première, la place centrale de la microéconomie au détriment de la macroéconomie, ainsi que la place secondaire ou nulle accordée aux groupes sociaux et aux catégories socioprofessionnelles montrent un glissement de type politique.

    #éducation #lycée #réforme #SES #libéralisme

    On l’évoquait déjà à la fin de ce post : https://seenthis.net/messages/732666

  • #mouvement du 17 novembre - Que faire ?
    https://nantes.indymedia.org/articles/43450

    Début octobre, une jeune femme, Priscilla, lance une pétition contre l’augmentation du prix de l’essence, partant d’un constat simple : « toutes les personnes qui vivent #en banlieue ou dans des zones rurales et qui prennent leur voiture tous les jours n’en peuvent plus de ces augmentations ». La pétition se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, et recueille des centaines de milliers de signatures. Elle devient le moteur d’une journée d’action le 17 novembre. De nombreux internautes appellent alors à faire de cette date un moment de blocage des voies. Parmi les plus influents, deux routiers dont les vidéos sont vues des millions de fois. Et dans un second temps, des récupérateurs d’extrême droite apparaissent, notamment un certain Franck B., militant proche du Front (...)

    #Resistances #luttes #salariales #/ #-ismes #tout #genres #_anarch-fémin #précarité #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #exclusion #chômage #france #partout #Resistances,luttes,salariales,/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,précarité,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage

  • #carrefour, la rentabilité avant tout !
    https://nantes.indymedia.org/articles/43308

    Carrefour réduit la voilure et les emplois pour satisfaire ses actionnaires. Derrière son « plan de transformation », se dessine une diminution drastique de la masse salariale : l’équivalent de 7 000 postes, soit 6 % des effectifs du groupe en France !

    #luttes #salariales #/ #précarité #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #exclusion #chômage #luttes,salariales,/,précarité,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage,carrefour

  • Les Free-Speech wars, de l’intérieur.
    https://nantes.indymedia.org/articles/43254

    Nous interviewons Carlo Handy Charles, étudiant #en sociologie à l’université York à Toronto et ancien vice-président Équité de l’association des étudiants masterants et doctorants à l’université York (entre autre). Sa trajectoire personnelle ainsi que ses engagements politiques et scientifiques nous donnent un éclairage précieux sur les Free-Speech wars, qui opposent les “défenseurs” de la liberté d’expression aux militant·e·s de la justice sociale sur les campus nord-américains.

    #Racisme #Resistances #/ #-ismes #tout #genres #_anarch-fémin #lutte #genre #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #sexualités #Racisme,Resistances,/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,lutte,genre,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,sexualités

  • Soutien aux victimes #de la #Répression du Breil et de Nanterre !
    https://nantes.indymedia.org/articles/43270

    Le CRS-JPP revendique la pose de banderoles en soutien aux victimes de la répression politique.

    #Resistances #/ #prisons #centres #rétention #quartiers #populaires #lutte #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #Nantes #Répression,Resistances,/,prisons,centres,de,rétention,quartiers,populaires,lutte,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • Vérité et Justice pour #Pascal_Verrier

    A la fin du mois d’août 2018, Pascal Verrier, professeur de philosophie au #lycée_Montaigne à #Paris a appris par un arrêté ministériel qu’il était mis à la #retraite_d’office. Il s’agit d’une #sanction de la plus haute gravité équivalente à une #révocation. Le fait est rarissime et touche une personne qui a enseigné pendant trente huit ans sans jamais avoir été inquiété d’aucune manière. Le préjudice moral et matériel est énorme.

    Outre l’atteinte à sa dignité, il devra vivre d’une retraite de mille trois cent quatre vingt euros net jusqu’à la fin de sa vie, presque la moitié de ce à quoi il aurait eu droit s’il avait pu terminer sa carrière.
    Le ministère reconnaît que ce type de sanction est réservé à des cas extrêmes, trafic de stupéfiants, violences, harcèlement, insulte et outrage. Or Pascal Verrier n’a jamais commis aucun de ces délits.

    Que lui est il donc reproché pour subir une #sanction aussi violente et exceptionnelle ?

    L’enquête menée contre lui se focalise sur certains propos qui auraient été tenus en présence d’élèves. Pourtant, la commission disciplinaire rectorale qui s’est réunie pour examiner son cas au mois de juin 2018 a estimé, une fois entendus les nombreux témoins présents et pris en compte les témoignages écrits et les documents présentés pour sa défense, que rien de ce qui lui avait été reproché ne valait d’être sanctionné ne serait-ce que d’un avertissement. Mieux encore, les nombreux témoignages d’élèves réfutent l’existence même de ces propos.

    Le #Directeur_Général_des_Ressources_Humaines (#DGRH) du ministère de l’éducation nationale a pourtant décidé de passer outre l’avis de cette commission et il s’est prononcé pour sa mise à la retraite d’office sur la base d’un dossier vide de faits en ne prenant en compte que les éléments à charge produits par sa direction.

    On ne peut que s’interroger sur les raisons qui ont poussé le ministre de l’éducation nationale à s’en prendre avec une telle violence à Pascal Verrier.

    Est-ce le militant dérangeant, connu pour ses engagements politiques et syndicaux, fondateur de la fédération de l’éducation du #Syndicat_Unitaire_et_Démocratique (#SUD) et élu du personnel, que l’on a voulu faire taire ?

    Est-ce le professeur intransigeant refusant d’adapter ses notes et ses appréciations aux désirs des élèves dont les parents sont influents dans un prestigieux lycée parisien et qui revendique sa liberté de ton et d’esprit, que l’on a voulu abattre ?

    Pascal Verrier a décidé de se défendre jusqu’au bout afin de démontrer le caractère fallacieux des accusations qui lui sont faites et de dénoncer le caractère politique et inique de cette procédure et de cette décision qui le frappe. Il réclame d’être rétabli dans son poste, son honneur et ses droits.

    Il est de plus soutenu dans son combat par plusieurs pétitions et motions votées par des centaines de collègues et nombre d’anciens élèves ainsi que par l’Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement Public (APPEP), la Confédération Française de l’Encadrement Confédération Générale des Cadres (CFE CGC), la Confédération Générale du Travail (CGT), la CGT Force Ouvrière, le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES) de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) et la Fédération de l’Education de SUD.

    Son comité de soutien a ainsi créé une caisse de solidarité que nous vous proposons d’abonder.

    En signant cette pétition je l’assure de tout mon soutien.

    Comité de Soutien à Pascal Verrier

    http://fischer02003.over-blog.com/2018/10/petition-pour-pascal-verrier.html
    #enseignement #France

    • L’acharnement contre Pascal Verrier continue !

      Grâce aux nombreux et généreux dons recueillis au moyen de la cagnotte de soutien en ligne, le comité a pu doter Pascal d’un avocat choisi avec soin et réputé en particulier pour ses compétences en droit public : Maître Benoit ARVIS.

      Il a déposé un recours au Conseil Supérieur de la fonction publique ainsi qu’au Tribunal administratif. Il a également déposé un référé suspension contre l’arrêté qui actait la mise à la retraite d’office de Pascal Verrier.

      Premier acte de cette bataille juridique : le 7 novembre dernier, après avoir entendu les anciens élèves de Pascal Verrier témoins des faits et consulté les nombreuses pièces du dossier, le juge des référés a fait droit à notre requête et exigé la réintégration de Pascal Verrier dans sa fonction à compter du 6 décembre 2018. L’un des 13 motifs d’annulation de la décision du ministère se prononçait même sur le fond du dossier ( ce qui n’est en rien nécessaire), relevant le caractère disproportionné de la sanction.

      Le Ministère n’ayant pas fait appel, nous avons pu nous réjouir de cette première victoire.

      C’est donc avec confiance que le comité, l’avocat et le commissaire paritaire du syndicat Sud éducation ont accompagné Pascal à une convocation au Rectorat le 10 décembre dernier.

      Nous pensions qu’il s’agissait d’envisager les conditions de son retour en fonction. Or, il se vit remettre une notification ministérielle de sanction nouvelle.

      Le nouvel arrêté exécute le référé en le réintégrant fictivement du 7 novembre au 10 décembre mais en l’excluant sans traitement dès le lendemain pour 18 mois dont 12 avec sursis.

      Nous sommes là dans une situation inédite qui a conduit l’avocat à rédiger immédiatement trois recours dont un nouveau référé-suspension en urgence.

      Pascal subit en effet l’infliction brutale d’une sanction disciplinaire par un procédé inique car seulement destiné à faire échec à l’exécution d’une décision de la justice administrative.

      Par cette résistance abusive le Ministère entend anticonstitutionnellement que soit donnée à une décision administrative (l’arrêté d’exclusion du 10 décembre 2018), une force exécutoire supérieure à celle d’une décision juridictionnelle (l’ordonnance du 7 novembre 2018).

      L’arrêté du 10 décembre a en outre été adopté en violation du principe de non cumul des sanctions (non bis in idem). En effet, ajouter à la première sanction de mise à la retraite d’office, une sanction d’exclusion temporaire de 18 mois est radicalement illégal.

      Le Comité de soutien à Pascal Verrier

      https://www.sudeducation.org/L-acharnement-contre-Pascal-Verrier-continue.html

  • L’#habitus pour les nuls : plonger dans un lycée élitiste pour comprendre (enfin) de quoi parlait Bourdieu

    Si la notion d’habitus vous a souvent intimidé ou collé la migraine quand on cite Bourdieu ou même Durkheim, découvrez le #documentaire de #Julie_Gavras au #lycée parisien Victor Duruy, qui donne à voir des réussites scolaires ou des façons de parler comme des héritages limpides.


    https://www.franceculture.fr/sociologie/lhabitus-pour-les-nuls
    #élite #France #éducation #enseignement #lycée_Victor_Duruy #Paris #film

    • Les bonnes conditions

      Pendant près de quinze ans, la réalisatrice Julie Gavras a suivi huit adolescents des quartiers chics. Un portrait par l’intime des futures élites, à rebrousse-poil des #stéréotypes.

      Ils sont enfants de bijoutiers, de publicitaires ou de directeurs financiers. Nés avec une cuillère en argent dans la bouche, ils en ont aussi les #problèmes spécifiques : pression de la réussite, exemple intimidant de leurs parents, activités extrascolaires chronophages… Quelle est la part de #déterminisme_social dans leurs pensées, leurs #aspirations, leur quotidien ? Que leur a-t-on transmis, que veulent-ils perpétuer ? Pendant près de quinze ans, Julie Gavras a suivi d’anciens élèves du lycée Victor-Duruy dans le très chic 7e arrondissement de Paris, accompagnée d’Emmanuelle Tricoire, leur professeure d’histoire-géographie. De leurs 16 ans jusqu’à la veille de leurs 30 ans, la réalisatrice les a retrouvés chaque année, de 2003 à 2016, pour consigner leurs confidences, donnant à voir – de l’intérieur – une facette de la reproduction des élites.

      Premières fois
      D’une durée exceptionnelle, le tournage a favorisé le rapport de confiance et le libre cours de la parole, permettant de filmer au plus près ces « primo-arrivants » dans la vie active. D’où la variété des portraits, bienveillants sans être complaisants, intimes sans voyeurisme. À travers eux, le documentaire donne à voir cette décennie déterminante de la vie, période universelle des « premières fois » : amours, voyages, appartements, travail... Chaque fragment de vie s’insère dans un puzzle, dessinant peu à peu les contours d’une classe sociale aisée, rarement représentée à l’écran de façon juste. Tout autant miroir d’une époque, avec ses tendances et son contexte particulier, ce travail de longue haleine s’attaque aux stéréotypes et se regarde comme une saga miniature, ménageant un certain suspense : seront-ils fidèles à leur « bonne condition » ?

      https://www.arte.tv/fr/videos/066346-000-A/les-bonnes-conditions
      #classes_sociales #reproduction_sociale #adolescence #héritage #bourgeoisie

  • Le #fascisme à l’état gazeux. Récit et #croquis des comparutions immédiates suite à l’occupation du lycée Arago

    Une épizootie globale contamine inexorablement l’ensemble des espèces qui ont choisi de faire du devenir-mercantile l’alpha et l’oméga de toutes les relations. Qu’on l’appelle « autoritarisme électoral », « techno-populisme », « dictature de l’extrême-centre », « semi-démocratie », « tournant autoritaire », « monarchie élective », ces expressions disent toutes le processus d’une fascisation en cours. Comme le disait Camus : « Le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses » [1].

    Ce fascisme à l’état gazeux s’exhibe dans tout son faste aux audiences d’un tribunal flambant neuf : le TGI de Paris-Batignolles. Celui-ci a été construit par la société Bouygues en un temps record sur un projet de l’architecte du Centre Georges Pompidou : Renzo Piano. Le « geste symbolique » de Piano, (selon l’expression des critiques) mélange avant-garde et gardes à vue, proposant une machine à juger qui combine élégamment justice industrielle et hôpital général de l’ancien régime version 2.0. L’impeccable modernisme du bâtiment blanc porte une utopie concrète : l’ambition de soigner définitivement déviants, professionnels du désordre, délinquants, escrocs, hors-la-loi, exclus, exilés et manifestants gagnés par la rage et les fièvres protestataires de toutes sortes. Il s’agit d’abord de protéger d’une épidémie. Commémoration oblige, cette tour hygiéniste au design soigné ambitionne d’être au fascisme chic des années 2018, ce que le centre Pompidou a été au modernisme des années 68. Ce phare est le symbole autant que le symptôme du fascisme à l’état gazeux.
    À des fins de redressement moral, afin de démontrer aussi l’efficacité avant-gardiste de la gestion des foules à la française (avec son inimitable système de garde à vue) c’est ici qu’ont été déférés et jetés dans des culs-de-basse-fosse soixante adolescents mineurs (et autant de majeurs). Car être déféré devant un tribunal après quarante-huit heures de garde à vue pour avoir occupé un lycée (qui était parfois son propre lycée) pendant moins d’une demi-heure, voilà qui ne s’était jamais vu dans les archives judiciaires d’aucune société démocratique. Au sein de ce gigantisme, les salles d’audience de ce temple n’acceptent que quinze personnes seulement, c’est du moins ce que m’annoncent dix policiers en arme à l’entrée. Dans la salle, un groupe de jeunes femmes fait donc maintenant face au juge qui leur intime l’ordre de se lever puis de se rassoir deux heures durant, comme à la messe. « -Levez-vous ! (tous se lèvent) « –Voilà c’est bien. » fait le président. Quel est l’objet de ce rituel étrange ?
    Aucune de ces jeunes-filles n’a de condamnations, aucune n’a de casier judiciaire. Les « assaillantes » sont pourtant accusées d’être « entrées de vive force » (sic) dans le Lycée Arago, en bousculant le gardien qui leur avait « gentiment ouvert la porte ». Comme sous l’effet d’une attaque terroriste à laquelle ils se seraient longuement préparés, les enseignants se sont immédiatement enfermés dans la salle des professeurs, le proviseur a appelé la police. L’examen de personnalité de ces curieuses accusées révèle un parcours criminel singulier. « -Pourquoi êtes-vous venu de Corse, madame G. ? » « -Pour faire un doctorat de sociologie à Paris, je le complète en ce moment par un diplôme d’ingénieur agronome (en cours) » « -Ah, bien, bien, bien… » répond le président pensif. On leur reproche d’avoir d’emblée refusé des prélèvements ADN, « alors qu’il ne s’agit que d’un simple coton » explique le juge. Il en profite pour plaider que c’est là l’indice certain d’une récidive possible, voire imminente. Au moment des faits, la plupart des accusées portaient sur elles un sac à dos, un Kway, un téléphone portable, des clefs, et même un passe Navigo, et de fait, la « marée humaine » du lendemain est une manifestation qui promettait son content de banques saccagées, si l’on relâchait les accusées.

    À la pointe des dernières technologies, la police scientifique apporte maintenant un faisceau d’indices accablants : des photos savamment sous-exposées (clair-obscur dramatique et mystérieuse pénombre, façon Caravage ou Georges de La Tour) sont projetées au mur de la salle d’audience. Sur l’une d’elles, quelques dossiers trainent à terre : la photo est légendée « objets manipulés ». Un autre cliché montre un masque chirurgical, une tasse à café qui semble en apesanteur, des cotons de maquillage et des cendriers à même le sol, ce sont là des « dégradations ». Une serrure a été forcée, un trousseau de clefs a été subtilisé, il aurait permis d’ouvrir des portes.

    Autant le président semble hésitant, autant le procureur paraît jeune. On ne le sent pas très sûr de lui. D’emblée, il se laisse aller à dire que les accusées ont toutes fait beaucoup plus d’études que lui. Mais il doit très vite incarner le méchant du film, alors il tente d’assumer un rôle auquel il n’est pas préparé. Pour donner le change, l’air sombre, il surjoue et s’emballe : « Ces jeunes gens ont fait des études brillantes, on pourrait penser que cela implique un certain respect de la loi, du bien et du mal, eh bien non parce qu’elles refusent les empreintes génétiques, ce qui implique un risque de réitération de fait ». Un tag est projeté : « N.T.R., Arago, même combat ». Quelle mystérieuse solidarité relie maintenant les N.T.R. les « Nique ta race », ceux qui n’ont le respect de rien et ces intellos précaires ? Abyssale question. On sent le même genre de désarroi que dans les propos récents de Gérard Collomb qui affirme : « Ce qui est étonnant, c’est que les blacks blocks puissent intervenir au milieu d’une foule qui finalement ne réagit pas ». Est-ce le signe de l’éternel retour, à l’ère de l’Iphone, de ces classes dangereuses, ces misérables qui s’abandonnaient –à la fin de la Restauration - « à toutes les haines, toutes les violences, toutes les violations ». On perçoit le sentiment d’une insécurité fondamentale dans leurs propos, comme si aujourd’hui, le grand fleuve souterrain d’une archaïque révolte, d’un crime social collectif refaisait surface, niant toute logique de progrès.

    « Et pourquoi récidiveraient-elles ? » demande un avocat. Le président, quant à lui, a son explication : « -C’est la convergence des luttes ! » avance-il-doctement. Le concept semble désigner dans sa bouche quelque chose qui serait la possibilité de réitération d’infraction et la rechute d’une maladie grave. A l’âge biopolitique, le tribunal est un hôpital, sa fonction prophylactique c’est de prévoir l’imprévisible, et surtout, de guérir de la possibilité même de tout imprévisible pour que chacun puisse continuer de consommer en paix. Pourquoi diable des jeunes-gens diplômés manifestent-ils contre Parcoursup ? Pourquoi refusent-ils qu’on transforme les universités en annexe du Pôle emploi (CV, Lettres de motivation, etc…) ?

    S’il y a délit d’intrusion, pour ces jeunes, la peine a déjà été exécutée puisqu’ils ont subi une garde à vue interminable et humiliante. Que reste-t-il à juger après que la police ait énoncé et fait exécuter la sanction. Quand la police se prend pour la justice, toute séparation des pouvoirs s’effondre, l’état de droit sombre. A quoi bon la justice si la police s’est déjà prononcée et fait exécuter quarante-huit heures de détention ? La vice-présidente a compris la situation, elle se tait, consternée, humiliée. Acculé par les ordres du ministère, le tribunal a été pris au piège. Le voilà maintenant condamné au ridicule, puisqu’il n’est que la chambre d’enregistrement des décisions de police. En tant que prof de fac, un capitaine de gendarmerie m’a demandé de dénoncer des « bloqueurs d’examen », quand tout le monde devient flic, la fascisation des esprits prend définitivement corps. Ce fascisme à l’état gazeux n’est plus un fascisme de parade, ce techno-populisme est passé « de la chair à canon à la pâte à informer » comme le disait Gilles Châtelet [2] ; mais surtout la numérisation a permis un développement sans précédent du contrôle social. C’est la raison pour laquelle la collusion de la répression politique et des dispositifs anti-terroristes ont pu user des mêmes dispositions juridiques à l’échelle planétaire. Des processus de gouvernance, de surveillance et de répression circulent à l’échelle globale. Police, justice, pouvoir politique passent maintenant l’un dans l’autre comme s’interpénètrent des gaz.

    Le fascisme à l’état gazeux est une manière de brouiller volontairement les cartes pour réprimer et intimider au mépris de l’état de droit. C’est la raison pour laquelle, les avocats n’auront aucun mal à démontrer (mais un peu tard) que non seulement le dossier est vide, mais que le risque de récidive est nul. Ce procès est « infiniment politique », les accusées ont une conscience plus grande de l’état de droit et de la justice sociale que ceux qui ont combiné cette machination judiciaire.

    Dans le grand bâtiment vide de Renzo Piano, inauguré en grande pompe au mois d’avril 2018 par François Molins -procureur de la République de Paris-, les robocops surveillent une accusée. Un ange passe, celle-ci s’évade en rêve. Dans ces lieux, l’amateur de promenades architecturales ne peut que penser à la « casa del Fascio », construite à Côme (Italie) par Giuseppe Terragni. Elle partage avec la salle des pas perdus du bâtiment de Renzo Piano une même esthétique du vide. Le bâtiment de Terragni a été simultanément une icône du mouvement moderne en architecture et un joyau de l’architecture mussolinienne. Ce qui pose la question de la fascination techniciste que le fascisme à l’état gazeux partage avec le futurisme et le modernisme. La passion politique et policière du gaz lacrymogène n’est-elle pas la parfaite métaphore de ce fascisme à l’état gazeux ? Si le macronisme est l’autre nom du vide, c’est peut-être une des raisons pour lesquelles, il se répand partout comme un gaz suffoquant, ne ménageant aucune échappatoire possible. Mais c’est un gaz à la fois inflammable… et explosif.


    https://lundi.am/Le-fascisme-a-l-etat-gazeux
    #arago #lycée_arago #parcours_sup #parcoursup #France #dessins

  • Les aventures de la gouvernance sont de plus en plus drôles, si c’était drôle. Mais ce n’est pas drôle. Nous sommes bien d’accord. Depuis un peu plus d’un an des peigne-culs de droite qui nous viennent tout droit du milieu de l’entreprise comme ils et elles disent ― mon esprit retors entend souvent l’entreprise du milieu, pour ne pas dire la mafia, mais j’ai l’esprit retors ―, ces peigne-culs donc, ne cessent de nous expliquer que comme ils et elles ont su diriger leurs entreprises, vous allez voir ce que vous allez voir, ils et elles vont faire des étincelles, une merveille de gestion, de gouvernance, ça va être autre chose. Ça va même piquer un peu.

    Pour celles et ceux, qui comme moi, subissent déjà de telles méthodes dans leur environnement professionnel, cela n’a, en fait, rien de très tranquillisant que ce qui relève des avanies quotidiennes de cette saloperie de gouvernance puisse être agrandi et porté à une échelle supérieure, celle nationale, non, cela n’a rien de très rassurant, parce que c’est assez drôle, si c’était drôle, de constater quotidiennement que la gouvernance, même pour des choses nettement plus simples que de, disons, pas tout à fait au hasard, répondre à la demande de formation de toute une promotion de bacheliers et bachelières, même pour des choses moins grandes, nettement moins grandes et nettement moins compliquées, force est de constater que la gouvernance, les procédures, le management, bref cette façon contemporaine de saloper le boulot, ça ne porte pas beaucoup ses fruits et on ne va pas vers la qualité, tant s’en faut.

    Pour tout vous dire, à 53 ans, quand à mon travail de (très) modeste ingénieur informaticien entiè-rement dépassé, imposteur since 1984, je pressens que la gouvernance nous pousse tout droit vers le ratage, il y a longtemps que d’une part j’ai cessé de m’en faire, mais d’autre part, il faut bien l’avouer, il m’arrive même, esprit retors, et un peu pervers, d’en concevoir un peu de plaisir, je sais c’est mal. Parce qu’après tout quand une Très Grande Entreprise trébuche, c’est assez plaisant à contempler. Et puis je boude mal le plaisir de constater que des raisonnements issus de feuilles de calculs ― la feuille de calcul c’est l’invention du diable ― accouchent d’échecs dont on se rend compte au travers des mêmes feuilles de calcul, mais disons replacées et relues dans le bon sens, celui de la réalité, oui, oui, tout ceci est un peu pervers, mais tellement plaisant.

    En revanche, ces façons, la gouvernance, la pensée-feuille de calcul, quand elles s’appliquent à notre destinée à toutes et tous, aux affaires de la cité, à la politique donc, là déjà cela m’amuse moins et même cela m’effraie. Parce que c’est effrayant.

    Donc les peigne-culs de la gestion, des procédures, de la gouvernance de l’entreprise du milieu avaient promis de nous en remontrer pour ce qui était de l’orientation des bacheliers de 2018 ― ça serait un peu autre chose que la version précédente, qui, de fait, était perfectible, c’est mal dire. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que le résultat est au rendez-vous et dépasse toutes les espérances d’efficacité : la moitié des futures bachelières et bacheliers sont sans affectation. Alors on a tôt fait de se moquer, de dire que l’algo ceci, l’algo cela, et je suis à peu près certain que dans le Sinistère de la Rééducation, cela doit monter dans les tours, qu’est-ce qu’on a encore foutu à l’informatique ? Et je ne doute pas que nous aurons bientôt droit à des commentaires, en off bien sûr, de ces grands gestionnaires du milieu pour dire que voilà évidemment, on a donné cela à faire à des fonctionnaires de l’informatique et que voilà le résultat, et ne doutez pas que la prochaine fois on confiera cela au privé (si, au passage, ce n’est pas déjà fait).

    Et bien n’y voyez aucune solidarité professionnelle d’un ingénieur informaticien en fin de carrière pour ses compagnes et compagnons soutiers de misère, mais je pense que le résultat de cette cam-pagne est juste et même que cette justesse saute aux yeux. En effet, il est confondant pour moi de constater à quel point l’outil informatique de cette gouvernance merdique renvoie à ses commandi-taires l’image exacte qu’ils et elles se font, en fait, de la jeunesse : refusée et en attente pour la plus grande part.

    Et de tels impensés de la gouvernance sont de plus en plus visibles et même saillants. Et c’est bien cela que je trouve stupéfiant dans cette gouvernance, c’est que son mensonge est de plus en plus visible. Il est transparent.

    Oui, ça commence à se voir.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

  • Le jeune président de la Start-up Nation était en fait un vieux con comme les autres (Olivier Ertzscheid, affordance.info)
    http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2018/05/jeune-president-vieux-con.html

    La logique du truc m’est apparue.

    J’ai compris que le projet politique de notre jeune président était de semer une graine : celle de l’humiliation quotidienne, celle de l’intranquillité permanente qui fait grandir la résignation qui, à son tour, façonnera le corps et l’âme de la chair à Managers dont a besoin le patronat. Et puis bien sûr, la graine de la concurrence. Toujours mettre les gens en concurrence.

    #éducation #université #sélection #éducation_supérieure #lycée #secondaire #humiliation #jeunesse #concurrence

    Pour en savoir plus sur #Parcoursup : https://seenthis.net/messages/696583

  • Pour Normale, la sélection est anormale - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/21/pour-normale-la-selection-est-anormale_1651640

    Nous, étudiant·e·s, professeur·e·s et personnel des Ecoles normales supérieures, nous nous opposons à la réforme des universités telle que l’envisage le gouvernement. Le 15 février, le Sénat et l’Assemblée ont adopté la loi orientation et réussite des étudiants (ORE). En parallèle, la plateforme APB a laissé la place à Parcoursup, par laquelle les bachelier·e·s pourront désormais être refusé·e·s à l’entrée de l’université, en fonction de leur dossier, des avis de leurs professeur·e·s ou même de leurs « expériences extrascolaires ».

    Il a été répété que cette réforme n’instaurerait pas de sélection, mais une « meilleure orientation des élèves », par la possibilité d’intégrer des modules de « remise à niveau » pour les refusé·e·s. Force est de constater que cette caution ne tient plus : faute de moyens, ces modules ne seront pas mis en place, ou le seront marginalement et de manière inégale selon les endroits. C’est donc bien une sélection massive qui sera instaurée pour la rentrée à venir. Si notre point de vue n’est pas celui des victimes de la réforme, il est, en revanche, celui d’étudiant·e·s sélectionné·e·s par un système fortement élitiste. Notre constat tiendra en deux chiffres : en 2015, il y avait parmi nous 2,7 % d’enfants d’ouvrier·e·s, et 6,7 % d’enfants d’employé·e·s (1). Cette « méritocratie républicaine » est donc soit un simple mensonge, soit un formidable échec. Nous sommes là en partie parce que notre milieu social nous a donné très tôt une bonne compréhension des rouages du système scolaire, nécessaire pour faire partie des gagnant·e·s de la compétition sociale qui s’y joue. Nous avions plus de ressources que d’autres dans cette compétition, il est faux de penser que tout le monde a les mêmes chances de devenir normalien·ne. Nous refusons que l’élitisme soit érigé en modèle de société. Or, cette réforme est la caricature même d’un tri social : Comment croire que les « attendus » ne discrimineront pas socialement les lycéen·ne·s, quand ils se fondent sur l’absurde exercice des lettres de motivation, sur la culture générale, les lycées d’origine, et même sur des activités extrascolaires ? Comment croire en une université de l’égalité, quand les projets absurdes de fusion et de grands établissements (1), en particulier Paris-Saclay, l’introuvable PSL (Paris Sciences et Lettres) et l’« université cible » lyonnaise, assument de s’inscrire dans une compétition internationale d’établissements « d’excellence » ? Cette sélection sociale s’articule avec des préoccupations économiques tout aussi injustes : les places à l’université seront réduites dans l’objectif de pousser toujours plus de jeunes vers des métiers à bas salaires.

    Nous refusons cette organisation croissante de l’université autour du marché du travail et des besoins des entreprises : tou·te·s les lycéen·ne·s, quelles que soient leurs filières, leurs lycées, doivent pouvoir poursuivre les études souhaitées dans les meilleures conditions, dans les IUT ou les universités de leur choix, en apprentissage ou ailleurs. Un grand nombre d’entre nous se destine à l’enseignement secondaire ou supérieur. Cette lutte est donc la nôtre : nous refusons d’enseigner dans un tel système, qui ne serait rien d’autre que la fabrique à outils du capitalisme sauvage imposé partout. Nous refusons d’enseigner dans des universités prétendument « autonomes » forcées de quémander auprès des entreprises privées les financements qu’on leur refuse, aggravant de fait les inégalités territoriales et la précarisation des personnels.

    #sélection #université #lycéens

  • Lycéen à Paris en 1968, début d’un combat
    pour l’autonomie individuelle et collective

    Marc Tomsin

    https://lavoiedujaguar.net/Lyceen-a-Paris-en-1968-debut-d-un-combat-pour-l-autonomie-individuel

    Quand on cause de Mai 68, les vedettes sont mises en avant, on cause des étudiants, un peu des grévistes... et les lycéens restent dans l’ombre. Comment était-ce ressenti dans les bahuts divers qui étaient dans les luttes et qu’on passait à la trappe ?

    Si le mouvement lycéen est resté dans l’ombre, il faut sûrement voir cela comme une chance, celle d’échapper aux projecteurs faisant briller les leaders, cela ne lui a pourtant pas permis d’éviter l’emprise des petits appareils gauchistes. Le mouvement des occupations de mai et juin 1968 a porté en son sein sa négation à travers la médiatisation des leaders et le rôle des organisations avant-gardistes, les léninistes de tout poil œuvrant avant tout à se renforcer ou à s’implanter, en cherchant à noyauter et à instrumentaliser des structures de base comme les comités d’action lycéens (CAL). Ces premiers regroupements d’élèves provenaient des réseaux de mobilisation contre la guerre du Vietnam, qui étaient déjà considérés comme un vivier par les groupuscules trotskistes ou maoïstes. (...)

    #Mai68 #Paris #lycéens #CAL #comités_d'action #NMPP #ICO #Christian_Lagant #Castoriadis #Maurice_Blanchot

  • Dans les collèges et les lycées, tenue correcte exigée... surtout pour les filles (France Inter)
    https://www.franceinter.fr/societe/dans-les-colleges-et-les-lycees-tenue-correcte-exigee-surtout-pour-les-f

    Pour franchir les portes des collèges et lycées, c’est tenue correcte exigée, une règle inscrite dans le règlement intérieur des établissements. Mais filles et garçons ne sont pas égaux face aux codes vestimentaires, une inégalité que les adolescents dénoncent sur les réseaux sociaux où les témoignages pullulent.

    #éducation #secondaire #collège #lycée #règlement_intérieur #code_vestimentaire #égalité_filles_garçons #genre #sexisme #répression #corps

  • Pourquoi nous refusons le dispositif « Parcoursup », et ce que nous proposons | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/jsermon/blog/260418/pourquoi-nous-refusons-le-dispositif-parcoursup-et-ce-que-nous-propo

    En février, après que les enseignant.e.s du secondaire ont dû répondre à l’injonction d’évaluer l’ « autonomie », la « capacité à s’investir », la « capacité à réussir » ou la « cohérence » du projet de formation des lycéen.ne.s, en prenant éventuellement en compte leurs loisirs ou leurs activités extra-scolaires afin de les valoriser (la totalité de l’existence de ces jeunes gens, y compris ce qui est censé échapper à la scolarité, tendant du même coup à devenir une valeur d’échange sur le marché de l’enseignement supérieur), il a été annoncé que des commissions d’examen des vœux seraient mises en place au sein des universités, lesquelles auraient vocation à examiner des milliers de dossiers avant de les classer un à un (les ex-aequo ne seraient pas tolérés).

    Conscient qu’il serait humainement impossible de procéder à tel classement (que l’on soit complètement, moyennement ou pas du tout favorable à un telle procédure, quel cerveau pourrait comparer puis hiérarchiser, aussi rationnellement qu’équitablement, 3000 voire 5000 dossiers selon les filières ?), le Ministère a mis à la disposition des équipes pédagogiques un outil informatique dit d’« aide à la décision ».

    En découvrant cet outil (une formation express a été organisée à Paris les 19-21 mars ; le 9 avril, la version définitive de l’outil n’était toutefois toujours pas accessible), les enseignant.e.s-chercheur.e.s ont compris qu’il leur incomberait d’attribuer, comme bon leur semble, si ce n’est au petit bonheur la chance, d’une part des notes et d’autre part des coefficients aux différents items constitutifs des pièces déposées sur Parcoursup (bulletins de note, « fiches avenir », projets de formation).

    Ainsi, on pourrait au choix décider de privilégier les notes obtenues en philosophie, en biologie ou en sport, accorder des bonus à l’ « esprit d’initiative » ou à la « méthode de travail » des lycéen.ne.s, donner un grand poids ou pas de poids du tout aux avis émis par les professeurs principaux ou les chefs d’établissement – le tout pouvant de surcroît être paramétré différemment selon les séries de bac, ce qui crée de facto une discrimination entre les diplômes censés légalement garantir l’accès à l’université. [...]

    Au bout du compte, nous sommes nombreux et nombreuses à avoir pris la décision de ne pas constituer les commissions d’examen de vœux, parce que :

    –  nous considérons qu’un « paramétrage » statistique dont nous ne maîtrisons ni les logiques ni les effets ne saurait en aucune manière répondre à une orientation « réussie », et encore moins résoudre les véritables problèmes auxquels les étudiant.e.s de première année de Licence sont confrontés ;

    –  nous contestons le principe de quantification de données essentiellement qualitatives, de surcroît sujettes à des variations locales impossibles à pondérer, et refusons de déguiser l’arbitraire en mesures objectives ;

    –  nous estimons que la préférence accordée par les lycéen.ne.s à telle ou telle formation, le désir et/ ou la nécessité qu’ils et elles ont de s’inscrire dans tel ou tel établissement, est un élément primordial pour décider de leur accueil dans l’enseignement supérieur, et que l’absence de prise en compte de ces données dans Parcoursup (où les vœux ne sont plus classés) rend cette procédure d’autant plus injuste et inappropriée au regard des problèmes qu’elle prétend résoudre.

    #Parcoursup #sélection #Lycéens #Université

  • Une cinquième plainte déposée contre #tariq_ramadan
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130418/une-cinquieme-plainte-deposee-contre-tariq-ramadan

    Tariq Ramadan le 9 mai 2009, lors d’une conférence au Portugal. © Reuters Une plainte pour viol a été déposée ce vendredi en Suisse à l’encontre de Tariq Ramadan, d’après La Tribune de Genève. Il s’agit de la cinquième plainte visant l’islamologue, après le dépôt de trois plaintes pour viol en #France et une aux États-Unis pour agression sexuelle.