• Université, portraits de « précaires » : Lucile
    http://larotative.info/universite-portraits-de-precaires-590.html

    Partout en France, les mouvements engagés par les collectifs précaires se poursuivent. Pour cette rentrée 2014, certains précaires ont accepté de témoigner. Ils racontent ce qu’est concrètement la précarité à l’université. Voici le quatrième portrait de cette série : celui de Lucile, enseignante-vacataire.

    Je suis doctorante à l’université Lyon II mais aussi chargée de TD vacataire. Ces heures d’enseignement constituent mon unique source de revenu puisque dans les sciences humaines 2 doctorants sur 10 peuvent espérer une bourse doctorale pour financer leur thèse. Voici un bref résumé de mes galères quotidiennes.

    Le jour de la rentrée, je découvre qu’un badge dont on ne m’avait jamais parlé est nécessaire pour ouvrir la porte et je reste dix minutes à attendre un collègue pouvant m’ouvrir avec les étudiants. Le lendemain, j’apprends que mon 4e TD a été supprimé sur décision budgétaire, voila 1/4 de mon salaire qui vient de disparaître sans avoir pu donner mon avis.

    Après une semaine de cours, je m’inquiète de n’avoir toujours aucun contrat de travail. On m’explique alors qu’il faut d’abord payer mes frais d’inscription en tant que doctorante (400 euros) ainsi que la cotisation à la sécurité sociale parce que l’université a décidé de ne pas en payer pour les vacataires (200 euros). Donc si je comprends bien, avant même d’avoir touché le moindre salaire, je dois débourser 600 euros et les verser à mon employeur ! Voici un autre quart de mon salaire pas encore perçu qui vient de disparaître lui aussi ! Car mes premiers cours datent de la mi-septembre et je n’ai toujours rien reçu sur mon compte en banque. Un collègue m’explique que l’université me paiera mes heures de septembre 3 mois après le début des cours soit fin novembre, mes heures d’octobre fin décembre et ainsi de suite.

    (...)

    Début janvier, je reçois un message de convocation pour la surveillance de deux examens la semaine suivante, soit 6h qui ne seront pas rémunérées. Cerise sur le gâteau je dois aussi corriger gratuitement 150 copies en dix jours parce que le professeur responsable du cours a eu la gentillesse de me confier de « nouvelles responsabilités ».

    (...)

    Avec ça je vais toucher entre fin novembre et fin mars environ 2100 euros net. Pour être juste il faudrait d’ailleurs retirer les frais d’inscription, l’assurance maladie et le coût du transport. Eh oui, l’université refuse de me payer le transport ou de me rembourser 50% d’une carte d’abonnement.

    #université #précarité #Lyon_II #vacataire

    • Franchement dégueulasse !

      ça me fait penser aux travailleurs avec permis B qui doivent d’abord payer l’employeur pendant 6 mois pour avoir le job !
      On retourne à l’ère où il faudra payer pour bosser....C’est un peu le principe de popaul emploi qui paie l’entreprise pour pouvoir placer ses chômeurs. Mais quand il n’y aura plus de sous chez Popaul emploi ?

      #salauds