Ce lundi matin, Le Télégramme débute la publication d’un nouveau Spirou, signé Fred Neidhardt au scénario et Fabrice Tarrin au dessin. Une aventure étonnante, pleine de références à la vie politique de la période de la Guerre froide et à l’histoire de la bande dessinée.
Dans les années 1960, le comte de Champignac est enlevé par des espions du KGB direction Moscou et le laboratoire d’un savant fou, qui veut répandre le pseudo gène du communisme sur le monde entier. Spirou et Fantasio se lancent aussitôt à sa recherche, dans une aventure rocambolesque entre Moscou et le Goulag, mêlant très habilement action et humour, l’essence même de cette série mythique de la BD franco-belge.
Un rêve d’enfant
Pour Fred Neidhardt, pouvoir scénariser une aventure de Spirou était un véritable rêve d’enfant. Il s’en explique au Télégramme : « Je suis un vieux fan de Spirou des années 50-60, c’est ma madeleine de Proust. Tout petit, j’étais abonné à la revue et toutes les séries me plaisaient, les unes autant que les autres. Mon père avait dû abandonner toute sa collection à son plus grand regret, en quittant en urgence l’Algérie. Spirou est lié à notre histoire familiale. J’ai toujours aimé jouer avec ce personnage, alors, quand il y a six ans mon ami et complice Fabrice Tarrin m’a proposé de travailler avec lui sur un scénario, je n’ai pas hésité une seule seconde. Et comme les Spirou de la période Franquin, ceux des années 60 sont pour nous la référence absolue, nous avons choisi cette époque pour y situer notre album. Dans les années 60, ce qui domine alors l’actualité, c’est la Guerre froide, l’affrontement entre le communisme et le capitalisme, l’Est - l’Ouest. C’est pourquoi nous avons choisi ce contexte pour servir de trame au récit ».
Le savant fou
Beaucoup de BD s’articulent autour d’un personnage de savant fou qui devient le méchant absolu. Zorglub chez Franquin, mais aussi le docteur Septimus dans Blake et Mortimer… et tant d’autres. Fred Neidhardt n’a pas eu la nécessité de l’inventer. L’histoire de l’URSS lui a fourni sur un plateau un généticien, #Lyssenko, qui incarne à lui seul le scientifique corrompu par une idéologie, remettant en cause les lois de la génétique, issues, selon lui, d’une science bourgeoise, fausse par excellence. De là à inventer le « gène du communisme » à répandre sur la planète, il n’y avait qu’un pas, vite franchi par les auteurs.