• Le ‘Male gaze’, une notion féministe – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/6497

    par André Gunther

    La théorie féministe a profondément modifié la façon de considérer les œuvres visuelles. A l’origine de cette révision, un article de la critique Laura Mulvey propose en 1975 la notion de « male gaze » (regard masculin) pour caractériser l’objectivation voyeuriste de la femme au cinéma2. Inspirée par la théorie freudienne, qui définit la scopophilie comme une pulsion sexuelle, où l’individu prend plaisir à posséder l’autre par le regard, cette approche part du constat qu’il existe des rôles sociaux considérés comme propres à chaque genre.

    Dans le domaine de la sexualité ou de la séduction, les normes sociales attribuent un rôle actif à l’homme, tandis qu’elles réservent un rôle passif à la femme. Cette distinction se vérifie par de nombreuses différences, dans le costume (qui présente volontiers le corps féminin de manière plus sexualisée que le corps masculin), la discipline corporelle (comme le maquillage ou l’épilation, injonctions typiquement féminines), ou les schémas comportementaux (comme le harcèlement de rue, très majoritairement masculin). L’ensemble de ces conventions tend à transformer le corps féminin en objet, et à réduire la femme à une image, soumise au regard de l’homme.

    Laura Mulvey décrit le cinéma grand public non seulement comme un lieu de la manifestation des normes sociales, mais comme un dispositif principalement voué au plaisir visuel masculin et à l’objectivation sexuelle de la femme.

    Mais l’idée chère à l’histoire de l’art d’un sens universel de l’image doit désormais faire face à la fragmentation des regards et à la multiplicité des réceptions. Dans un article réflexif, les critiques cinéma de Libération admettent après l’affaire Weinstein que « le cinéma ne tourne plus rond », et que la manifestation d’un sexisme endémique a profondément démonétisé le prestige du secteur3. Au-delà du film, c’est tout l’édifice de l’esthétique occidentale qui est remis en cause, pour avoir contribué à la normalisation de l’exposition du féminin. Petit à petit, le point de vue féministe impose sa vision, irrigue la recherche et ouvre à une critique globale de la culture audiovisuelle.

    #Cinéma #Male_Gaze #Féminisme

  • Picasso...

    C’est la question à laquelle je n’arrive pas à donner de réponse : « faut-il, peut-on dissocier l’artiste (ce qu’est l’être humain, quasi toujours un homme d’ailleurs) de son œuvre ? »

    Si oui, je ne devrai pas poster cette œuvre - très belle et très intéressante à plusieurs point de vue. Après avoir lu comment Picasso, ce #grand_homme, a traité les femmes j’avais décidé de le boycotter (après avoir évoqué certaines de ses œuvres et de ses approches artistiques pour des conférences).

    #picasso #grand_homm #art #peinture

    • « faut-il, peut-on dissocier l’artiste (ce qu’est l’être humain, quasi toujours un homme d’ailleurs) de son œuvre ? »

      Dissocié un artiste de son époque ca n’a pas beaucoup de sens non plus et ca provoque pas autant d’états d’âmes que de les dissocié de ce qu’ils disaient et faisaient de leur vie quant il s’agit des femmes. Pour Picasso on oubli pas de rappeler qu’il était au parti communiste, alors que c’est pas très important dans sa peinture. Vu que Picasso avait des déclarations ouvertement misogynes qu’il concrétisait par des actes, on peu pensé que sa peinture est susceptible d’exprimer une certaine haine des femmes et que cet angle d’analyse est intéressant pour comprendre son œuvre.

      Par exemple pour la "woman in green" - on est face à une femme qui n’a pas de nom. C’est pas forcement une personne particulière et Picasso a pas jugé important de nous le dire. C’est une femme dans un chapeau vert, sa tête se confond avec le chapeau, tout ca c’est interchangeable. Ca pourrait être un labrador dans un chapeau vert ou des citrons ca serait pareil. Le sujet ici c’est Picasso qui peint. Il s’intéresse à lui qui peint et à sa peinture faite par lui, mais à part ca il pas grand chose à dire.
      Maintenant que je sais ce que faisait Picasso aux femmes, la bouche barrée et le visage déstructuré de cette femme ont pris un sens particulier.

      Je pense aussi que la misogynie de Picasso explique une partie de son succès en tant qu’artiste. Ce sont les hommes (riches, blancs, hétéros...) qui achètent l’art et ils veulent voire des œuvres qui traduisent, légitiment, esthétise leur domination. Une des fonctions de l’art c’est de valorisé les possesseur du pouvoir, et Picasso était l’un d’eux, c’était un mâle-alpha. Et il a fait de l’art pour mâles alphas : dur, froid, carré, systématique, mécanique, destructeur, grossier ... C’est un artiste emblématique du fantasme du peintre et son modèle, le fait que ca sois un grand misogyne est plutot instructif par rapport à ce fantasme et à ce qui rend les artistes si respectés. Le dissimulé c’est participé à perpétuer l’oppression des femmes.

      Pour le boycott, j’aime pas Picasso, si je voulais le boycotté ca me serait facil. T’es pas obligé de le boycotté. Il y a des œuvres et artistes misogynes dont je ne me prive pas, parceque malgrès leur misogynie il reste tout de même de quoi se nourrir. Heureusement parcequ’il me resterait pas grand chose à lire, regarder ou entendre.

      en tout cas merci pour ta question ca m’a permis de faire un peu d’ordre dans ma tête là dessus :)

      #grand_homme #catharsis #mâle-alphisme

    • Quand j’étais gamin, Brel était sujet au rejet dans certains milieux qui m’hebergeaient... Du fait de ses choix de vie, de ses « frasques », de ses discours... J’ai par accident choisi de ne m’intéresser qu’à la musique, au sentiment, à mes émotions... Le sens de l’art à nmon avis. Mais clairement mon background culturel influence mes goûts... Dans ce background, il y a au moins ma perception de l’histoire, ce que j’en connais, mes connaissances au sens large. Il est arrivé que des créations artistiques me plaisent puis plus tard, après une baffe, typiquement une sortie de l’auteur avec une buzz politico-mediatique qui ne me plaît pas (du tout) mon regard voire mon amour pour les œuvres elles-mêmes s’éteint. L’art parle à nla subjectivité... Je ne suis pas fan de Picasso mais certaines de ses œuvres me parlent. Égocentriqument je ne souhaite rien savoir de lui pour garder ça au chaud. Mais ce seen et ses commentaires sont en moi désormais. Et c’est très bien en fin de compte, ça rend l’art vivant.

      A l’inverse, les buzz du genre « Kapoor exposé » grillent la quasi totalité de mon intérêt pour ses œuvres... Quant à Brel, 40 ans plus tard je ne me lasse toujours pas de ces concerts et ce que j’ai appris de sa vie n’y changera rien. C’est du direct dans l’émotion. De l’art. Pour moi. Pour celleux qui aiment :-)

  • L’ex-cycliste Jan Ullrich admis en hôpital psychiatrique
    http://www.liberation.fr/sports/2018/08/11/l-ex-cycliste-jan-ullrich-admis-en-hopital-psychiatrique_1672156

    L’ancien vainqueur du Tour de France 1997, l’Allemand Jan Ullrich, a été admis dans un hôpital psychiatrique après avoir été interpellé vendredi à Francfort à la suite d’une agression sur une escort-girl.

    « Jan Ullrich a été admis dans une clinique psychiatrique vendredi soir, où son état de santé est maintenant évalué par des spécialistes », a déclaré samedi à l’AFP une porte-parole de la police de Francfort. Elle n’a pas précisé pour quelle durée il allait y rester.

    Après avoir passé la nuit de jeudi à vendredi avec une escort de 31 ans, il l’avait frappée et étranglée. La police avait ensuite arrêté l’ex-champion au petit matin dans un hôtel de luxe de Francfort.

    Ullrich, 44 ans, était « sous l’influence de l’alcool et de drogues » lors de son arrestation, avait précisé la procureure Nadja Niesen, ajoutant qu’une enquête « pour tentative d’homicide et blessures corporelles dangereuses » avait été ouverte.

    En fin d’après-midi vendredi, les autorités avaient décidé de le remettre en liberté, « les conditions pour une incarcération n’étant pas réunies ». Sauf qu’une fois sorti dans la cour intérieure du commissariat, Ullrich aurait été pris de panique et un nouvel incident aurait eu lieu, explique l’agence dpa.

    L’article parle d’une agression alors que la procureur parle de tentative d’homicide et blessure corporelle dangereuse. Pour que les flics se soient déplacé pour un mec qui tabasse une prostituée, il a du pratiquement la tuée. Les flics l’aurait laissé partir puisque une tentative de meurtre sur une prostituée ne suffit pas à leurs yeux à justifié l’incarceration d’un homme, surtout un mâle-alpha médaillé. Mais comme il a probablement cogné un poulet au moment de sortir, on l’a envoyé à l’hôpital. Parceque frapper à mort une prostituée ca va on te laisse sortir si t’es un homme blanc, mais pas touche aux keufs. Comme c’est un mâle-alpha, blanc et médaillé la police ne lui met pas une matraque téléscopique dans l’anus ou ne l’accuse pas de proxénétisme. On l’envoie en désintox pour qu’il se soigne. Ca ressemble à ce qui se passe avec les tueurs de masse, si c’est un tueur racisé on va l’accusé de terrorisme, si il est blanc on dira que c’est un déséquillibré mental.

    #féminicide #prostitution #violences_masculine #acab #mâle-alphisme

  • Rhône | Des étudiants d’EM Lyon fichaient les filles de leur école
    https://www.leprogres.fr/rhone-69/2018/08/02/des-etudiants-d-em-lyon-fichaient-les-filles-de-leur-ecole

    Sur le mur d’un groupe #Facebook privé animé par des #étudiants de l’#EM_Lyon, environ 120 étudiantes de la même école de #commerce sont jugées, #évaluées et même #notées (de 2 à 17) sur leur apparence physique. Les yeux, les sourcils, la bouche et le reste… Dans de nombreux cas, il est également précisé si les filles sont “maquées” ou non.

    Le groupe, créé en juin 2017, ouvert par des étudiants à leurs camarades (#mâles) sur invitation, s’appelle “Mur pipos 2k17”. Le mot pipos faisant ici plus sûrement référence en argot à la verge masculine qu’aux étudiants de Polytechnique ou de Sciences politiques.

    Les étudiants de la sélective école de commerce, basée à Ecully, s’ennuieraient-ils entre leurs cours ? Sans aucun doute, il a fallu du temps pour construire et remplir ce tableau partagé aux “pipos” (les membres). Il s’agit d’« un véritable processus d’enquête, trop sérieux pour rester du domaine de la plaisanterie », comme le relève un étudiant de l’EM sous couvert d’anonymat. Au total, figurent les noms de plus de 450 jeunes femmes de 17 à 23 ans. La date de naissance étant indiquée pour la moitié d’entre elles. 

    C’est une autre colonne, titrée “#stalking ” qui contient le lien vers le profil Facebook de nombreuses étudiantes. Pour rappel, le terme peut se traduire par harcèlement ou traque furtive. La colonne des adresses courriel, remplie pour l’ensemble des jeunes femmes porte aussi un intitulé évocateur : “send nudes” à savoir l’envoi de photographies dénudées.

    On ne connaît pas le nombre des futurs entrepreneurs et manageurs se livrant à ce “benchmarking” à l’égard de leurs camarades, traitées comme des produits à comparer. S’agit-il de quelques individus isolés, comme l’assure une étudiante qui s’inquiète de la réputation de son école ? Ou bien, sont-ils bien plus nombreux ? Ce qu’affirme le même étudiant choqué de ce fichier sexiste et selon lequel la pratique « fait partie des #traditions estudiantines de l’école ». « Chaque promotion crée son groupe et son tableau Excel », ajoute celui-ci.

    Selon une étudiante, le fichier a fait l’objet d’une communication aux associations en début d’année, mais le groupe ne serait plus actif. Pourtant, c’est bien ces dernières semaines qu’il est (ré)apparu. Quelques étudiants vraisemblablement impliqués n’ont pas répondu à nos sollicitations. Deux autres jeunes gens actifs dans la vie associative de l’école semblent pour leur part très gênés lorsqu’on les sollicite sur ce sujet. L’un d’eux se fend même d’un message aux présidents des associations pour leur recommander la discrétion face aux questions « de la journaliste ».

    Quant au directeur de l’EM Lyon, Bernard Belletante, assure « ne pas être au courant de ce fichier ». « Si cela avait été le cas, nous aurions immédiatement réagi te cela aurait conduit à un conseil de discipline » poursuit vigoureusement le directeur, qui regrette, si les faits sont avérés, que les associations étudiantes n’aient pas informé l’administration.

    #fichage #balancetonporc

    • C’était l’utilisation d’origine de facebook il me semble. Lorsque les filles ou femmes ont des fichiers secrets d’hommes c’est pour se préservé des viols et agressions sexuelles. C’est le cas des listes qui circulait entre les journalistes pour se préservé des politiciens et des actrices vis à vis de producteurs.

      Ici les étudiants ont un fichier pour harceler (ils ont une fonction stalker). 120 étudiants qui n’ont pas fait fuité depuis 2017. Ca me rappel aussi les groupes facebook ou des mecs partageaient des photos de leurs partenaires sexuelles sans qu’elles soient consentantes, j’ai oublié le nom de ce groupe de plus de 50.000 bitard. Connaitre le nombre d’étudiants (masculins moins une portion pour les gays puisque l’article ne parle que de fichage de filles) donnerait une idée du pourcentage de prédateurs sexuels sur une promo d’école de commerce.

    • En 2016 on avait découvert le même type de fichier à Assas, mais je sais pas si il y avait la fonction « stalker ».
      http://www.europe1.fr/societe/un-site-polemique-classait-les-etudiantes-dassas-selon-leur-physique-2670285
      Zuckerberk avait crée fessebouc exactement pour la même utilisation, et il semble que ca soit assez rependu et que ca fuite très peu.

      En cherchant des infos sur l’origine de la fuite (la plus part du temps ca viens de femmes, les hommes étant très solidaire entre eux quant il s’agit de nuire aux femmes) j’ai trouvé deux articles qui affirment sans aucune source (dont un qui viens d’un ancien étudiant probablement actif dans ce fichage et l’autre qui le cite en ajoutant des chiffres sorti de son chapeau du coup je prend pas la peine de linké ces stupidités) qui prétend que les étudiantes pratiquent aussi ce fichage. J’imagine que ca doit existé quant même, ne serai-ce qu’en réponse aux hommes pour leur rendre la pareille, puisque les étudiantes savent qu’elles sont classées sur des critères physiques et sexuels. Par contre je doute que ces fichiers comportent la fonction « stalker ».

      Sinon le directeur de l’école, M.Belletante (joli nom) dit qu’il enquêtera à partir du 20 aout (date probable de son retour de vacances qu’il ne compte pas écourté pour une si petite affaire) et n’envisage pas de porté plainte. Ca indique que pour lui c’est pas un grave dommage à l’encontre de ses étudiantes (qui ne pèse pas lourd face au bien être de ses étudiants prédateurs sexuels), ni un grave dommage à l’encontre de son école (EM Lyon à pour vocation de formé des prédateurs y compris sexuels comme @monolecte le soulignait).

  • Henri Tachan - Les Z’hommes (1975) - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=M39-eHQIi5w

    Font leur pipi contre les murs, Quelquefois mêm’ sur leurs chaussures, Pisser debout ça les rassure, Les z’hommes, Z’ont leur p’tit jet horizontal, Leur p’tit syphon, leurs deux baballes, Peuv’ jouer à la bataill’ navale, Les z’hommes, Z’ont leur p’tit sceptre dans leur culotte, Leur p’tit périscop’ sous la flotte, Z’ont le bâton et la carotte, Les z’hommes, Et au nom de ce bout d’bidoche Qui leur pendouille sous la brioche, Ils font des guerres, ils font des mioches, Les z’hommes... Ils se racontent leurs conquêtes, Leurs péripéties de braguette, Dans des gros rir’ à la buvette, Les z’hommes, Ils se racontent leur guéguerre, Leurs nostalgies de militaires, Une lalarme à la paupière, Les z’hommes, Virilité en bandoulière, Orgueil roulé en band’ moll’tières, Agressivité en œillères, Les z’hommes, Ils te traiteront de pédé, De gonzesse et de dégonflé, A moins qu’tu n’sort’ dehors si t’es Un homme... Z’aiment les femmes comme des fous, C’est si pervers mais c’est si doux, « Enfin quoi ! c’est pas comm’ nous, Les z’hommes », Z’aiment les femmes à la folie, Passives, muett’ mais jolies De préférence dans le lit, Des z’hommes, Au baby-room ou au boudoir, A la tortore ou au trottoir, Z’aiment les femmes sans espoir, Les z’hommes, Prostituées ou Pénélopes, Apprivoisées ou antilopes, « Toutes les femm’ sont des salopes » Pour les z’hommes... C’est en quatre vingt treiz’, je crois, Qu’ils ont tué la femme du roi Et la déclaration des Droits De l’Homme, C’est depuis deux mille ans, je pense, Qu’ils décapitent en silence Les femmes d’ailleurs et de France, Les z’hommes, Z’ont abattu les Thibétaines, Z’ont fricassé les Africaines, Z’ont indigné les Indiennes, Les z’hommes, Z’ont mis le voile aux Algériennes, La chasteté aux châtelaines Et le tablier à Mémène Les z’hommes... Excusez-moi, mais ell’ me gratte, Ma pauvre peau de phallocrate, Dans la région de la prostate Des z’hommes, Excusez-moi, mais je me tire, Sans un regret, sans un soupir, De votre maffia, votre empire Des z’hommes, A chacun sa révolution, Aurais-je seul’ment des compagnons Qui partagent l’indignation D’un homme ? A chacun sa révolution, Aurais-je seul’ment trois compagnons Qui partagent l’indignation D’un homme ?

    VIA https://www.binge.audio/victoire-repond-a-vos-questions

  • Masculinité toxique : éduque-t-on nos fils à mourir par suicide ? | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/164261/sante-mentale-suicide-hommes-masculinite-toxique-injonctions-emotions-facteurs

    Selon les dernières données sur le suicide fournies par les Centers for Disease Control and Prevention américains (CDC), 77% des 45.000 personnes qui se tuent chaque année aux États-Unis sont des hommes. De même, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les hommes meurent davantage par suicide que les femmes partout dans le monde, avec un ratio compris entre 1,5 pour 1 et 3 pour 1—ce qui en fait une majorité des plus de 800.000 personnes qui se donnent la mort chaque année. D’un point de vue mondial, les suicides comptent pour la moitié des morts masculines violentes.

    Pour des raisons évidentes, les motifs qui poussent quelqu’un à se supprimer sont compliquées à réduire à un objet d’étude. Mais si nous voulons tenter de réduire le taux de suicide, il faut savoir pourquoi il touche majoritairement des hommes.
    Dans une enquête organisée par mon association Promundo et conduite auprès de 1.500 jeunes hommes âgés de 18 à 30 ans, avec le soutien de la marque Axe, nous avons découvert que près d’un sondé sur cinq avait pensé au suicide au cours des deux semaines passées.

    Les plus sujets à ce genre de pensée sont ceux pour qui être un homme signifie montrer que l’on est fort, ne pas parler de ses problèmes et refouler ses émotions : ceux-là sont deux fois plus susceptibles d’avoir envisagé de mettre fin à leurs jours.

    Des études menées dans d’autres pays ont obtenu des résultats approchants : les hommes qui ont les idées les plus contraignantes de la masculinité présentent davantage de risques d’avoir des idées suicidaires que ceux qui ne sont pas aussi coincés dans une « virilité forcée ».

    En tant qu’hommes, nous ne possédons souvent même pas les mots qui permettraient d’exprimer ou de comprendre nos émotions.

    Être un homme aux États-Unis, et dans le reste du monde, signifie trop régulièrement apprendre à réprimer ses expériences émotionnelles –au point qu’en tant qu’hommes, nous ne possédons souvent même pas les mots qui permettraient d’exprimer ou de comprendre nos émotions.

    Des psychologues appellent ce phénomène l’alexithymie, soit l’incapacité à reconnaître et à communiquer ses émotions, et ont remarqué qu’il était plus courant chez les hommes que chez les femmes.

    La demande d’aide comme aveu de faiblesse

    Voici un exemple de la manière dont cela fonctionne. Dans le cadre des activités de Promundo auprès de jeunes hommes et de jeunes femmes, qui visent à interroger les idées toxiques sur la masculinité et à les remettre en question, nous proposons un atelier que nous appelons « Exprimer mes émotions ».

    Nous demandons à de jeunes hommes à qui nous présentons cinq émotions quelle est celle qu’ils ont le plus de facilité à exprimer et celle pour laquelle c’est impossible. Invariablement, les jeunes hommes disent que la colère et la joie sont les émotions les plus faciles à exprimer. L’affection, la tristesse ou la peur ? « Sûrement pas », disent-ils : de vrais hommes ne peuvent pas montrer ça.

    Les idées que nous entretenons sur la masculinité insinuent que demander de l’aide est une faiblesse ou une caractéristique féminine –voire homosexuelle. Il est non seulement mal vu, mais même considéré comme peu viril pour un homme de solliciter une aide médicale ou un moyen de soutenir sa santé mentale.

    Reconnaître ressentir de la douleur, qu’elle soit physique ou émotionnelle, c’est prendre le risque de se voir signifier par les hommes de votre entourage que vous n’êtes pas un « vrai homme ».
    ...

    Le suicide est bien plus répandu chez les hommes blancs aux États-Unis, chez cette catégorie d’hommes qui ont l’impression que le monde leur doit un boulot stable et bien rémunéré, et le respect qui va avec. Ils ont perdu leur emploi et sont dans une situation personnelle génératrice de stress, souvent un divorce ou une rupture familiale.

    Les données actuelles montrent qu’un homme en âge de travailler sur quatre à cinq –soit environ vingt millions– n’a pas d’emploi, un chiffre trois à quatre fois supérieur aux années 1950.

    Beaucoup de ces hommes ressentent ce que les sociologues et l’expert en masculinité Michael Kimmel appellent un « aggrieved entitlement », soit la sensation d’avoir été lésé dans ce qui leur revient de droit.

    #suicide #virilité #masculinités #misogynie #homophobie #male_entitlement

    • Comparer juste le nombre d’hommes et de femmes incarcérées pour des faits de #violence.
      Le suicide reste un meurtre commis sur soi-même.
      Le plus souvent l’objectif de se libérer des contraintes de la condition humaine par sa propre mort est une violence qui se répercute sur la famille et les proches. J’ai une amie dont le père est allé se suicider le jour de ses 40 ans, en quittant le repas d’anniversaire, un mois après son neveu a suivi l’exemple, laissant deux orphelins, deux ans après mon amie est décédée d’un cancer généralisé puis sa mère s’est tuée en se jetant par la fenêtre. Je reste dans une grande colère vis à vis des lâches salopards qui jouent les hommes forts en infligeant le spectacle de leur mort. C’est le fantasme de l’indispensable, le héros mort à la guerre de sa volonté qui entraine la désolation autour de lui, sauf qu’il n’y a pas de guerre, sauf qu’il n’y a plus de tragédies grecques, que des excès de pouvoir dégueulasses.

  • Pourquoi les hommes pleurent-ils pour la Coupe du monde ? | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/164777/sport-coupe-du-monde-2018-football-hommes-pleurer-larmes-emotion

    Article assortie de son sous-titre misogyne et homophobe :

    Et pourquoi cela n’en fait pas moins des hommes.

    Les sanglots ne seraient pas les mêmes entre les hommes et les femmes, selon notre expert. « Ce ne sont pas les mêmes déclencheurs. Et les larmes ont été pendant longtemps –selon moi de Napoléon au 11-Septembre– un signe de féminité, voire d’enfantillages. Du coup, elles ont été complètement censurées. »

    Il tente de différencier deux façons de pleurer : « Chez les femmes, les larmes sont déclenchées pour les maladies, les morts, les enfants. Pour les hommes, ce sont en principe les cérémonies officielles : le 14-Juillet, des victoires dans le sport, un enterrement officiel, où les hommes ont le droit de pleurer en chœur et en public ». « Nous jouons avec nos émotions, nous faisons comme si le sort de la patrie était en jeu », rappelle l’historien du sport Paul Dietschy dans Libération.

    #sexisme #misogynie #larmes #homophobie #virilité #mâle-alphisme

    • non je l’ai pas oublié, je l’utilise pas car c’est une posture dépolitisante et individualiste. C’est pas une question de « crétinerie » ou de « bêtise » de tel ou tel homme ou femme. C’est l’expression d’un systheme d’oppression avec sa méchanique de dévalorisation de ce qui est associé aux femmes et de valorisation de ce qui est masculin. Ici on explique que les hommes pleurs comme des hommes pas comme des femmes. Et on rassure les hommes qui pleurent en leur disant qu’ils n’ont rien de feminin en eux, même si ils pleurent, ils pleurent avec virilité pour l’honneur de la patrie. Ca montre a quel point la domination masculine sait s’adapté pour que les hommes conservent leurs privileges.

    • D’autant que l’article indique que les femmes qui pleurent font des enfantillages (avec le mépris toujours actuel pour les émotions des enfants). Il ne suffit donc pas que les femmes soit un peu plus responsables quand elles souffrent et qu’elles cessent de pleurer pour un rien, il faudrait aussi qu’elles aient le statut de personne adulte (donc de mâle non pleureur), pas gagné.
      #injonctions_paradoxales

    • C’est en cela que je trouves le tag #crétins_abyssaux (oui, je complète) pertinent. Mais je comprends tes préventions @mad_meg, on est bien sur la même longueur d’onde, ce texte recycle tous les poncifs sexistes insupportables.

      Je précise : les argumentaires de cet « historien » sont d’un simplisme consternant. On est au XXIème siècle, et le monsieur te dit que les femmes sont fragiles et qu’elles pleurent pour cela et que les hommes sont patriotes et qu’ils pleurent pour cela. Et lui, il est historien à la façon de Lorànt Deutsch c’est à dire qu’il faut que ça lui donne l’impression d’émettre des choses super intelligentes mais qui ne sont que des sophismes éculés et... crétins. Quand il ne s’agit pas juste de propagande grotesque.

    • Hier soir ils rediffusaient le match de finale... j’étais éberlué en constatant que c’était bien vrai, qu’ils rediffusaient en effet le match... Il n’y aura pas eu un seul soir depuis dimanche dernier sans qu’on crétinise/monopolise le paysage audiovisuel avec ce non-sujet de la coupe du monde de foot. Et forcément, comme à chaque fois qu’on brode à l’infini sur un non-sujet, on tombe sur le pire, ... et sur le pire. Libération n’y échappe pas. Un historien à la « Redeker » peut déblatérer sans limite... Redeker, d’ailleurs, qui lui aussi, en tant que (professeur de) philosoph(i)e, bon client des journalistes milliardaires, a pu déblatérer à la télé à cette occasion, j’ai eu la malchance de zapper et de voir sa sinistre tronche et entendre ses borborygmes ineptes mais si recherchés et consensuels (parmi les patriotes qui pleurent mais n’écoutent pas forcément, à quoi bon tant qu’on est dans le même camp ?).

  • « Simplement, il faisait des enfants à sa fille »
    http://www.zite.fr/simplement-il-faisait-des-enfants-a-sa-fille

    « Un inceste ordinaire »1, Léonore Le Caisne enquête auprès des habitants d’un village de Seine-et-Marne, témoins d’un cas d’inceste perpétré pendant vingt-huit ans. Un travail qui interroge les mécanismes collectifs banalisant les viols en famille et met en évidence le lien entre inceste et domination masculine.

    Propos recueillis par Julia Burtin Zortea Illustration de Yasmine Blum Pourquoi avez-vous choisi de réaliser une recherche sur l’inceste, et plus particulièrement à travers l’histoire singulière de Lydia G. ? En France, les sciences sociales ont participé à édifier le lieu commun selon lequel puisque l’inceste serait le tabou ultime et universel des familles, il n’existerait pas, ou alors de façon marginale [voir encadré ci-dessous]. N’existant pas, il ne saurait être un objet d’étude légitime. (...)

    #entretien #Z10

    • L’échelle de gravité des infractions sexuelles est calée sur une conception masculine du crescendo sexuel. Le droit récompense la retenue des hommes, puisqu’il ne retient pas les attouchements comme des viols. Si les gestes sexuels sans pénétration sont passibles d’une sanction moindre parce qu’ils sont considérés comme moins graves, c’est en référence au moindre plaisir qu’ils procurent aux hommes. (…) Dans le même esprit, la sanction imposée par la cour est plus importante quand la victime est un garçon, parce que le viol parait plus dommageable pour un garçon que pour une fillette. (…) Les considérations entourant la rupture éventuelle de l’hymen, incontournables lorsque la victime est une petite fille, s’inscrivent dans une même logique masculiniste. On se rappelle de ce beau-père qui avait fait bien attention à ne pas déflorer ses belles-filles et qui s’était attiré la clémence de la cour pour ce signe de contention.

      #male_gaze #domination_masculine #violophilie #androcentrisme

    • L’histoire de Lydia a été médiatisée en deux temps. D’abord en avril 2007, d’une manière limitée, par la presse locale, le quotidien Libération et l’Agence France-Presse, quand le tribunal correctionnel rend ses premiers jugements. Puis en avril 2008, à la faveur de l’« affaire Fritzl », l’histoire de cet ancien ingénieur autrichien qui, pendant vingt-quatre ans, viola et séquestra sa fille, et lui fit sept enfants. Il a fallu attendre que cette affaire défraie la chronique pour que l’ensemble des médias nationaux s’intéressent à ce qui deviendra l’« affaire G. » ou l’« affaire Fritzl française ». En fait, avant l’« affaire Fritzl », l’histoire de Lydia n’était qu’une banale histoire d’inceste de province dans un milieu populaire où l’inceste serait courant – l’usage du mépris social est aussi une manière d’éloigner l’inceste de soi et d’en faire un non-événement. Ce n’était donc pas une histoire digne d’intérêt pour les journalistes de la presse nationale. Portée par l’« affaire Fritzl », l’« affaire G. » est devenue l’histoire d’un inceste « extraordinaire » avec torture et séquestration, perpétré par un monstre, un inceste qui ne se produit qu’une fois dans un pays. À partir de ce moment-là, l’histoire de Lydia est devenue digne d’intérêt pour la presse nationale. L’inceste banal et quotidien, l’inceste qui se produit souvent dans les familles françaises, lui, n’a pu être dit.

  • Jean-Luc Godard, Brigitte Bardot und eine Lampe im Lichte der #MeToo-Debatte | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/Jean-Luc-Godard-Brigitte-Bardot-und-eine-Lampe-im-Lichte-der-MeToo-Debatte-405

    Statt um Harvey Weinstein, Quentin Tarantino und Dieter Wedel soll es hier primär um zwei Regisseure gehen, die beide einen Film über das Filmemachen gedreht haben. Für den einen, Jean-Luc Godard, war Die Verachtung seine kommerziellste Produktion. Als der andere, François Truffaut, mit Die amerikanische Nacht nachzog warf ihm Godard vor, sich an den Kommerz verkauft und eine Lüge produziert zu haben. Darüber zerbrach die Freundschaft der beiden Mitbegründer der Nouvelle Vague. Die #MeToo-Debatte ist eine gute Gelegenheit, sich Le mépris und La nuit americaine noch einmal anzuschauen und dabei neu zu sehen.

    #film

  • Non, Neymar n’est pas une « pleureuse »

    Neymar et le Brésil sont éliminés de cette coupe monde par la redoutable équipe de Belgique. Mais si la star a fait principalement parler durant ce Mondial, ce n’est pas directement pour ses performances, mais pour son attitude jugée scandaleuse tant il semblait sur jouer l’épreuve de la douleur… Ce « comportement » associé aux larmes lâchées lors du match contre le Costa Rica a assigné à Neymar, l’image d’une « pleureuse ». Pourquoi lui attribuer une représentation sexuée ? Et à quelle dimension de l’histoire du sport ce fait médiatique renvoie-t-il ?
    L’éviction historique des femmes

    Pour rappel, la compétition sportive semble être un domaine où la séparation entre les sexes est la plus évidente et la plus effective. Si cette séparation repose sur l’a priori que les corps sont différents par nature et que par conséquent les performances aussi, il est dans ce cas utile de rappeler que le sport moderne s’est constituée majoritairement dans un univers composé d’hommes, et que les femmes en étaient exemptes. Les écrits de Pierre de Coubertin soutiennent d’ailleurs cette idée, puisque pour le Baron il était « impensable, impraticable, inesthétique, et incorrecte… une olympiade de femelles », les femmes ont pour rôle « de couronner les vainqueurs ». Donc, si aujourd’hui, les femmes sont deux fois moins présentes dans le sport de haut niveau, cela n’est pas dû à des critères « physiques », mais plutôt historiques et sociaux, tant l’entrée dans la sphère de l’élite sportive a été plus longue et perçue comme moins légitime. Une situation cristallisée par le fait les femmes sont encore moins nombreuses dans les sports professionnels collectifs, ceux qui justement bénéficient d’une meilleure visibilité médiatique. Cette arrivée tardive des femmes dans le sport de haut niveau ainsi que leur présence moins conséquente que celle des hommes sont le résultat de tout un processus de virilisation de la pratique sportive, qui n’a cessé de s’accentuer, notamment à travers le football.

    La virilisation des corps était déjà l’œuvre à l’apparition du sport, car comme nous le rappelle le sociologue anglais Eric Dunning, le sport moderne est à juste titre le « fief de la virilisation ». En effet, selon l’auteur de Sport et civilisation (avec Norbert Elias) l’activité sportive apparue au XIXe a été un moyen d’inculquer aux jeunes « mâles », des principes de virilité, propre à la condition des hommes de l’époque, et cela notamment afin de les préparer à des fonctions militaires et institutionnelles. De ce fait, le sport s’est, dès le début, attaché à transmettre à ses adeptes, une culture à la fois masculiniste, mais aussi dominante. Une transmission qui s’est accentuée jusqu’à aujourd’hui, par le biais de l’entraînement et des entraîneurs qui, comme le soumet la psychologue Claire Carrier, tendent à transformer les corps selon un ordre sexué bien déterminé. Et pour causse, le sport s’est donné pour tâche de façonner des identités et d’accentuer les différenciations biologiques. L’entraînement en travaillant sur le corps, sculpte celui-ci, afin qu’il présente des signes extérieurs de dureté, de puissance et de contrôle, et l’entraîneur par son discours inculque des dispositions mentales de résistance, de dépassement, et d’assurance. Soit autant de qualités correspondant à une masculinité supérieure occidentale, selon le sociologue américain Mickael Kimmel, puisqu’elles correspondent aux qualités socialement positives édifiées par classes dirigeantes.

    En un sens, le sport promeut par sa pratique une masculinité particulière se retrouvant au cœur de toutes les représentations, de telle sorte que le bon sportif est un sportif viril.

    Dans le cas de Neymar, son manque de résistance physique aux coups qu’il a pris, l’expression de sa douleur, ainsi que les larmes versées sous le poids de la pression sont autant de signes d’un manque de virilisme, et donc d’exemplarité sportive. Il se voit attribué, ainsi, des qualificatifs féminins, puisque son comportement est jugé non-sportif, et par là même amoral socialement (tricheur, capricieux, etc.). Aussi, cet exemple montre, une fois de plus comment l’opinion a intégré cette conception de la masculinité comme ordre naturel des choses dans le sport et comment, au fond, les vertus permettant la performance et l’exploit sont associées au masculin. En définitive, selon ses détracteurs, gardiens l’ordre moral sportif, Neymar, en pleurant, en ne faisant plus face à la dureté du sport, n’apparaît plus comme un sportif et encore moins comme un « homme ».

    Cette histoire nous rappelle comment le sport et la figure idéale typique du sportif se sont constitués à travers des valeurs virilistes, mettant l’accent sur une différenciation des corps afin de légitimer une domination. Le sport étant dans une certaine mesure le miroir de notre société, saisir ce qui se joue dans les représentations masculinistes du sport, c’est en somme essayer de déconstruire les rapports de pouvoir entre les sexes mais aussi entre les classes.

    Ca viens de libé et le mec arrive à ne pas utilisé le mot misogynie.
    #misogynie #sport #mâle_alphisme #compétition #domination_masculine

  • La pornographie féministe
    http://www.zones-subversives.com/2018/06/la-pornographie-feministe.html

    Le féminisme pro-sexe s’empare du porno pour remettre en cause les normes et les contraintes sociales. La lutte contre le patriarcat passe par la libération sexuelle.

    Le féminisme pro-sexe reste méconnu et minoritaire. Il s’oppose à la fois à l’hyper-sexualité marchande et au retour à l’ordre moral. La réflexion sur la culture porno anime ce courant intellectuel et artistique. Le porno féministe prend en compte les plaisirs, les désirs et les fantasmes des femmes.

    La pornographie reste pourtant dominée par les hommes. C’est leur regard qui est privilégié. Néanmoins, les femmes s’emparent du porno avec le mouvement de libération sexuelle des années 1968. Les féministes luttent pour l’extension du rôle et du droit des femmes dans la société. Mais elles se divisent au sujet du porno. Pour certaines, cette culture incarne la violence de la domination masculine. Pour d’autres féministes, le porno exprime une forme de libération sexuelle contre l’ordre moral et les valeurs patriarcales.

    L’industrie du porno devient gratuite et en libre accès. Elle devient toujours plus normalisée, avec un marché segmenté. Des réalisatrices féministes développent alors un porno alternatif et de qualité, en marge de cette industrie. Contre la pornographie mainstream, ces films s’attaquent aux normes sexuelles qui dominent l’industrie du X. Le journaliste David Courbet présente ces réflexions dans le livre Féminismes et pornographie.

    #féminisme #pornographie #pornographie_féministe #ordre_moral #David_Courbet

  • Les nouveaux guerriers. Immersion dans un #camp_masculiniste

    Du mal à faire mâle ? Importé des États-Unis, un mouvement « masculiniste » promet de rendre aux Français leur #virilité. Des #initiations d’un week-end qui affichent complet et se déroulent dans le secret le plus total.

    Le Quatre Heures y a participé, incognito. #Jeux_de_rôle, #rites_tribaux et #naturisme : il a découvert la très étrange communauté des « nouveaux guerriers ».

    Le #Mankind_Project (#MKP) a été fondé par trois hommes en 1984, dans le Wisconsin. Un ancien GI et ingénieur, #Rich_Tosi, un psychologue, #Bill_Kauth, et un professeur d’université, #Ron_Hering (portraits ci-dessous, ndlr). Leur constat était le suivant : dans le monde moderne, les hommes ne bénéficient plus d’une initiation, ils sont mal à l’aise avec la nature, avec eux-mêmes, avec les autres. Le but est de recréer une connexion, lors de ce week-end. C’est une initiation, pas un stage, pas une thérapie.


    https://lequatreheures.com/episodes/les-nouveaux-guerriers
    #masculinité #hommes #France

  • « On a suivi la formation pour être un mâle alpha ! ».
    https://www.explicite.info/articles/1034-on-a-suivi-la-formation-pour-être-un-mâle-alpha-
    (Pour info. Article complet, sans les photos, visible ci-dessous mais pas du tout bien édité. Je crois que la lecture est limitée à un article sur le site, avant inscription gratuite.)

    On a suivi la formation pour être un mâle alpha !
    Un ex-leader du FN se lance dans le coaching. Objectif de ce site masculiniste : transformer les « hommes fragiles » en mâles alpha. Explicite a suivi les cours en ligne.
    20 juin 2018 - par Matthieu Beigbeder

    Qu’est-ce qui est pire qu’un lundi au soleil ? Probablement un lundi au soleil à regarder Julien Rochedy disserter sur la masculinité.
    Hier, lundi donc, j’apprenais l’existence, à travers un énième clash twitteresque, du magazine « École Major », lancé début juin par l’ex-patron du Front National de la Jeunesse (FNJ), qui se définit aujourd’hui comme polémiste, écrivain ou encore influenceur, Julien Rochedy. Site Internet masculiniste, on peut y apprendre, entre autres, à « faire un voyage d’homme », « pourquoi il faut montrer ses intentions aux femmes », ainsi que quelques « conseils pour une alimentation saine et non fragile » pour, imagine-t-on, manger des salades comme un gros bonhomme.

    Julien Rochedy donnant une leçon de masculinité lors de sa « Session Alpha » (Capture écran Session Alpha)
    Surtout, « École Major » propose une formation, intitulée sobrement « Session Alpha ». Destinée à ceux qui en ont « marre de la société d’eunuques dans laquelle on vit », elle est censée « offrir toutes les bases culturelles et mentales qu’un homme doit connaître » pour la modique somme de 47€, tarif généreusement raboté de moitié pour le lancement. Me trouvant un peu mou en ce moment, j’ai donc décidé de participer à cette formation afin d’apprendre à être un homme, un vrai.
    La théorie masculiniste
    La Session Alpha se décompose en deux parties : théorique et pratique, composées d’une quinzaine de leçons vidéo (avec fichiers PDF inclus en guise de résumé), dont la durée s’étale de 8 à 25 minutes, soit approximativement quatre heures de pur bonheur en compagnie de Julien Rochedy. Une bonne soirée en perspective.
    La première chose qui frappe, c’est que les thèses de Rochedy ont cela de malin qu’elles cachent presque parfaitement (hormis quelques dérapages) le caractère misogyne, machiste et patriarcal des masculinistes. Les leçons théoriques s’articulent autour de plusieurs thèmes, à chaque fois enrobés de références à d’illustres penseurs et aux civilisations grecque et romaine : « savoir s’inspirer du passé », « comprendre la volonté de puissance », « les valeurs des forts contre les valeurs des faibles », « l’attitude virile du soi », etc.
    Rochedy truffe son argumentaire de comparaisons historiques, opposant les « anciens mondes » au nouveau, ce dernier étant jugé dégénérescent, en proie au déclin de l’homme.
    À chaque fois, l’argumentaire évolue dans un paradigme hétérosexuel, où hommes et femmes seraient attirés l’un par l’autre sans possibilité d’avoir de relations homosexuelles. En filigrane de toute leçon, c’est le moyen, pour l’homme, de séduire « la femme » et de la conserver. Et c’est plutôt bien fait. À chaque fois, Rochedy truffe son argumentaire de comparaisons historiques, opposant les « anciens mondes » au nouveau, ce dernier étant jugé dégénérescent, en proie au déclin de l’homme et des « valeurs masculines ». Les civilisations grecque et romaine y sont hissées au rang de modèles de virilité et de masculinité, car guerrières, cultivées et croyantes (mais certainement pas esclavagistes ni adeptes de l’homosexualité, faut pas déconner).

    Au long de sa démonstration, Rochedy dénonce pêle-mêle les « bobos des centres-villes » et le trop grand nombre de fonctionnaires (qui font souvent un travail de bureau assis sur une chaise, ce qui ne permet plus de les différencier des femmes, disserte-t-il). Affirmant qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’"écoles" de formation (comme la famille, les Scouts, l’Eglise, l’armée, des écoles qui vous forment un gaillard à la vie, en somme), il nous incite à lire des biographies ("afin de vous imprégner de la vie des grands hommes") et à trouver un modèle qui nous corresponde.
    Fidèle capitaliste libéral, Julien Rochedy prendra souvent, tout au long de ses leçons, la figure du chef d’entreprise comme exemple modèle. Tout en prévenant : « J’espère pour vous que vous n’allez pas les chercher dans les grandes stars des médias, parce que je vous assure que le monde des médias ne nécessite pas du tout les qualités viriles et masculines pour particulièrement réussir, et ce sont souvent des ‘semi-virs’, comme diraient les Romains ».
    « Les valeurs des esclaves ont totalement triomphé »
    Me sentant un peu insulté ("semi-vir toi-même oh"), j’enchaîne néanmoins sur les leçons suivantes en me sentant déjà un peu plus mâle. Les leçons théoriques qui s’en suivent sont un panier garni de namedropping en tout genre (Einstein, Schopenhauer, Michel Foucault, Nietzsche, Cicéron, Marc-Aurèle, Freud, Don Juan...), dont les citations sont supposées éclairer et justifier le raisonnement masculiniste.

    Julien Rochedy dissertant sur la pratique de la masculinité (©Capture d’écran Session Alpha)
    Julien Rochedy développe ainsi une argumentation basée sur le « struggle for life » de Charles Darwin afin de soutenir qu’"il n’y a que les plus forts qui parviennent à survivre". Ceci constituant « des vérités qui font mal aux oreilles », avant de dénoncer la « moraline » de certains (bobos de centre-ville, on imagine). Partant de ce constat, Rochedy dénonce l’inversion des repères de nos sociétés, où « les valeurs des esclaves (paix, amour, gentillesse, tolérance) ont totalement triomphé, c’est pour ça qu’en tant qu’homme on se sent mal à l’aise ».
    « Les valeurs féminines sont beaucoup plus vers la paix, la douceur et la non-violence »
    Mais au fait, c’est quoi un homme, et c’est quoi une femme ? Quelles sont les valeurs qui les distinguent ? Partie essentielle de son raisonnement, l’influenceur Rochedy définit les « valeurs » qui distinguent l’homme de la femme sans pratiquement aucune justification, hormis leur supposée prégnance dans les anciennes civilisations.
    Côté valeurs féminines, on est donc dans « l’acceptation de l’autre », tandis que chez les valeurs masculines, on est dans la « pénétration de l’autre ». Subtil. Selon Rochedy, la guerre et la violence sont des valeurs masculines, « tandis que les valeurs féminines sont beaucoup plus vers la paix, la douceur et la non-violence » (faudrait qu’on lui présente Cléopâtre ou Athéna, déesse grecque de la guerre, ou peut-être les Amazones ou les combattantes kurdes). Pêle-mêle ensuite, la tolérance et le dialogue c’est pour les meufs, tandis que l’autorité ("qui a fait beaucoup plus avancer les individus et les communautés que le dialogue") c’est pour les mecs qui en ont dans l’caleçon.
    « Aujourd’hui, on est à 99% dans les valeurs féminines, conclut Julien Statistiques. C’est très mauvais, ça conduit les individus à la déprime, à la névrose et à l’incapacité de réussir. Ça conduit nos communautés à la destruction. Il faut retourner aux valeurs masculines ».

    S’en suivent deux dernières leçons sur la spiritualité. L’homme, le vrai, est vivement incité à se doter d’une spiritualité, l’athéisme y est très critiqué : « Ces individus sont amenés à être dépressifs et à mourir par nature. C’est une logique absolument certaine ». Pour finir sur l’amitié homme-femme : « Pour qu’une amitié entre un homme et une femme soit possible, il faut qu’il y ait une égalité parfaite, 50-50 entre ce qui chez cette femme vous dégoûte et ce qui chez cette femme vous plaît ».
    Pratiques masculines et anecdotes personnelles
    Me voilà un peu plus instruit sur ma condition de mâle alpha. Effaçant les numéros de toutes mes amies de sexe féminin, je profite d’être au bord de l’apoplexie cérébrale pour me concocter un bon gros plat de pâtes de bonhomme, avec du gros jambon qui sent encore le foin comme les vrais cochons alphas, et du gruyère bien sale qui sent sous les bras et qu’est certainement pas homo lui.
    Il est temps de passer à la pratique. Enfin, quand je dis « pratique », il s’agit plus d’une nouvelle partie théorique appuyée de plusieurs anecdotes personnelles afin d’énoncer des conseils présentés comme naturels. On apprend ainsi à « avoir de l’audace », « développer son courage » et « son charisme », évidemment « travailler son corps » ("Un patron tyrannique manquera beaucoup moins de respect à un type subordonné musclé qu’à un type subordonné pas musclé. C’est une expérience sociologique que vous pouvez faire"). Il faut également apprendre à développer un réseau, qui n’est que le reflet actuel du « clan » ancestral, nécessaire à l’épanouissement de chaque grand homme : « L’homme individualiste pur se retrouve complètement baisé, explique l’écrivain Rochedy, lorsqu’il affronte d’autres communautés qui elles restent organisées sur des points de vue ethniques, religieux ou idéologiques ».

    Valeur primordiale, l’homme alpha doit à tout prix apprendre à « se faire respecter ». L’ex-cadre frontiste raconte qu’on « a tous déjà vu » des hommes se faisant agresser dans la rue, « souvent des Français qui n’ont pas cette culture (masculiniste) », frappés par « d’autres communautés », des gens « élevés dans des notions purement masculines, même si pour le coup elles peuvent être brutales et barbares », et qui « n’estiment pas que l’on doit le respect à quelqu’un au prétexte qu’il est quelqu’un ». Parfois, les thèses du FN ne sont pas loin.
    Une pensée rétrograde
    En résumé, la formation de Julien Rochedy peut prêter à sourire. Elle ressemble, quoiqu’en (légèrement, très légèrement) plus long, aux vidéos de coaching où un soi-disant formateur vous explique les trois techniques à appliquer pour aborder et emballer à coup sûr une femme dans la rue.
    Mais sous couvert de références philosophiques permanentes, de comparaisons historiques bancales, d’anecdotes à la gloire des anciens mondes grec et romain, à la France d’avant où l’homme avait toute sa place et où la femme fermait sa gueule, à l’appui de thèses sociologiques au ras du plancher ("on a tous déjà vu…", « j’ai des amis qui… »), l’idéologie de Rochedy sent le soufre, la détresse d’un « mâle » élevé au rang de symbole, désorienté qui, faute d’arriver à se positionner dans le monde actuel, construit autour de lui un univers qui se veut « impertinent », « conservateur » et « anti-bobo », occultant son caractère profondément machiste et patriarcal.
    Le seul « oubli » volontaire, la seule différence entre l’ancien monde et le nouveau que Rochedy appréhende tant, c’est qu’aujourd’hui les femmes ont l’opportunité de parler, et surtout d’être entendues. Ce qui, visiblement, déplaît à certains.

  • Et si les féministes n’étaient que des grosses fainéantes ? - Ecole Major
    https://ecolemajor.com/et-si-les-feministes-netaient-que-des-grosses-faineantes


    Ne me remerciez pas : c’est cadeau !

    Un jour, une femme formidable m’a fait cette réflexion géniale : « elles veulent être « égales » pour s’éviter d’avoir à être parfaites ».

    (Autant dire qu’à ce niveau là de réflexion, on a déjà perdu la moitié des lectrices de Madmoizelle. Mais continuons).

    Sur Major, nous assumons le fait qu’il est dur d’être un homme. C’est dur, très dur même, mais justement : son mérite vient de là. C’est parce qu’il est dur de « devenir » quelque chose que l’on devient vraiment « quelque chose ». C’est toute la raison d’être de Major : aider les hommes à le devenir, afin de pouvoir jouir de leurs droits après, et seulement après, s’être acquitté de leurs devoirs.

    Mais, à la vérité, nous pourrions dire la même chose pour les femmes. Il n’est pas non plus facile d’être une femme, et nous en convenons aisément. C’est la raison pour laquelle nous aimons d’ailleurs tant celles qui le sont.

    La différence entre Madmoizelle et Major est celle-ci : quand ça devient dur, les unes préfèrent tout rejeter, quand les autres veulent persévérer. Les unes veulent faire table rase, les autres veulent bâtir encore plus haut.

  • J’ai le plaisir de vous annoncé la mise en ligne de deux nouvelles webapps grâce à Fil
    Merci @Fil :)
    Ce sont deux dessin de la série « Le Tartare » qui font suite à celui sur les réseaux sociaux #zuckerberk alias Satan Trismégiste ( http://www.madmeg.org/zuckerberk )


    –—

    Le premier s’intitule « Le Sabbat des Erinyes » - inspiré de l’affaire #DSK, #Weinstein, #Metoo et #balancetonporc
    http://www.madmeg.org/weinstein

    Le second « L’Axe du Mâle » - sur l’ #armement, le #nucléaire , l’ #armée , le #mâle-alphisme, Trump, St Cyr, les viols de guerre...
    http://www.madmeg.org/axe

    #shameless_autopromo #mad_meg #tartare

  • Être belle : un choix ou un devoir ?

    https://www.franceculture.fr/conferences/reunion-des-musees-nationaux-grand-palais/etre-belle-un-choix-ou-un-devoir

    Réunion des musées nationaux-Grand Palais
    Conférences
    Être belle : un choix ou un devoir ?
    01.09.2017 (mis à jour le 13/06/2018 à 12:09)

    Jusqu’où allons-nous pour avoir un corps attractif et désirable ? Quels stratagèmes utilisons-nous pour le transformer selon les diktats d’une société qui n’aime que la beauté et la jeunesse ? Les femmes ne semblent pas vraiment libres dans cette quête de perfection.

    #beauté #standard #tu_es_belle

  • Notes anthropologiques (XIV) - la voie du jaguar
    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XIV

    Cette cérémonie religieuse — au cours de laquelle le captif, sacrifié sur l’autel du dieu Xipe Tótec puis écorché et dépouillé, comme on effeuille la mazorca (épi) de maïs, est mangé au cours d’un banquet rituel — apporte un éclairage a posteriori sur les mœurs cannibales des Tupinamba. La civilisation Tupi-Guarani, regroupant un grand nombre de tribus, dont les Tupinamba, sur un très vaste territoire de l’Amérique du Sud, reposait sur la pratique d’un cannibalisme à profonde portée religieuse et sociale. Cette pratique n’était pas limitée à cette civilisation et restait ancrée dans les mœurs de bien d’autres sociétés tribales.

    partie 2 : https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XV

    #cannibalisme #anthropophagie #mâle-alphisme #androcentrisme #virilité #guerre

    • C’est très interessant. Merci @emouaten sur @seenthis tu as pas mal de ressources sur ce sujet avec le tag #male_entitlment

      Tout au long du livre, Kimmel met en garde le lecteur : le genre n’est pas le seul prisme d’explication de cette violence radicale. Les facteurs sociologiques, psychologiques, familiaux sont multiples ; les dimensions collective et individuelle sont complexes dans la trajectoire de ses auteurs et adeptes. Mais le genre, autrement dit une certaine construction sociale du masculin (et du féminin), est toujours présent. Si expliquer n’est pas justifier, pour combattre efficacement un phénomène, on ne peut faire l’économie de son explication. Cependant, lors des instructions judiciaires ou des procès relatifs aux tueries de masse et au terrorisme, le genre n’est presque jamais questionné par les décideurs politiques, les juges et les nombreux spécialistes mobilisés par ces derniers (psychologues, psychiatres, etc.). La raison en est, dit Kimmel, que les auteurs de telles violences sont précisément, dans leur immense majorité, des hommes.

      Si les djihadistes ou les néo-nazis étaient majoritairement des femmes, nul doute que les meurtres et les attentats commis seraient politiquement et médiatiquement questionnés au prisme du genre. Or le masculin est pensé comme l’universel, ce qui conduit à passer à côté d’une grande partie du problème. « Boys will be boys »… La violence n’est-elle pas, après tout, « par nature » masculine ? Mais alors, demande Kimmel, comment expliquer qu’un très faible nombre d’hommes deviennent des terroristes ?

      Chez certains, le décalage ressenti avec les normes dominantes et stéréotypées de la masculinité hégémonique, comme le dit la sociologue australienne Raewyn Connell, voire toxique, trouve dans la violence irréversible un exutoire. « Leur capacité d’exprimer et de vivre leur masculinité avec succès est de plus en plus réduite dans la société actuelle », écrit Kimmel. À la difficulté à trouver un emploi correspondant à leurs compétences, à l’absence de vie amoureuse, sexuelle ou conjugale satisfaisante – parfois en raison d’une homosexualité impossible à assumer dans son milieu social ou sa famille –, à l’impression d’avoir été « doublés dans la file » – selon l’expression de la politiste américaine Arlie Russell Hochschild – des ressources (école, études, travail, aides sociales) par les femmes et les minorités ethniques, au sentiment d’être opprimé par la promotion de l’égalité femmes-hommes et des droits, codes et contenus culturels des LGBT, s’ajoute très souvent le fait d’avoir été, dans l’enfance, victime de harcèlement et/ou de violences sexuelles. Les hommes qui intègrent des groupes violents ou terroristes peuvent aussi avoir subi une stigmatisation institutionnelle et des discriminations liées à leur origine ou religion supposées.

    • Bien sûr, c’est moins profond, mais ça m’a fait penser aux paroles de Miss Maggie, de #Renaud :
      https://www.paroles.net/renaud/paroles-miss-maggie

      Femme je t’aime parce que
      Tu vas pas mourir à la guerre
      Parce’ que la vue d’une arme à feu
      Fait pas frissonner tes ovaires

      Parc’que dans les ranges des chasseurs
      Qui dégomment la tourterelle
      Et occasionnellement les beurs
      J’ai jamais vu une femelle

      Pas une femme n’est assez minable
      Pour astiquer un revolver
      Et se sentir invulnérable
      A part, bien sûr, Madame Thatcher

      #Musique #Musique_et_politique

  • La « crise » de la #masculinité ou la revanche du #mâle

    http://theconversation.com/la-crise-de-la-masculinite-ou-la-revanche-du-male-96194

    Toronto, 23 avril 2018 : un homme s’est lancé avec une camionnette sur des piétons, tuant 8 femmes et 2 hommes et en blessant plusieurs autres. Sans présumer de ses motivations avant de connaître les résultats de l’enquête et le procès, un message qu’il avait publié sur les réseaux sociaux permet tout de même d’associer ce terroriste au mouvement des « célibataires involontaires » (ou « incel », pour « involuntary celibates »).

    Ce mouvement, qui s’exprime surtout sur les réseaux sociaux, prétend que les hommes souffrent du refus des femmes de s’offrir sexuellement, ce qui expliquerait tout à la fois le suicide des hommes ainsi que leur violence contre les femmes, y compris les meurtres de masse. Ce mouvement célèbre d’ailleurs ses héros et martyrs, comme Elliot Rodger – qualifié de « gentleman suprême » par le terroriste de Toronto – qui a tué six personnes en Californie en 2014 et qui a expliqué sur une vidéo avoir ainsi voulu punir les femmes car il n’avait jamais eu de relations sexuelles.

  • On a rencontré le véritable Indiana Jones

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/05/06/stephen-rostain-l-archeologue-qui-remue-l-amazonie_5295088_1650684.html

    Tombé très jeune amoureux du monde amérindien, l’archéologue Stéphen Rostain, baroudeur infatigable a passé trente ans de sa vie à sortir de l’oubli et à faire revivre les populations précolombiennes.

    « L’Amazonie, faut r’connaître, c’est du brutal ! » Quand Stéphen Rostain vous raconte sa vie d’archéologue, on ne peut s’empêcher de penser à cette réplique de son film-culte, Les Tontons flingueurs, dont il prend un malin plaisir à caser des citations dans chacun de ses articles.

    Il a beau être du genre « grand et fort », le terrain a souvent failli avoir raison de lui. Suspendu sur une branche au-dessus du vide pour avoir dérapé sur des déblais, terrassé en Equateur par une fière typhoïde particulièrement tenace, la main grosse comme un ballon de foot à la suite d’une piqûre de palmier ­vénéneux ou les jambes dévorées par une ­colonie de fourmis rouges sur laquelle il ­venait d’uriner par mégarde, il s’en sort finalement toujours aussi bien que les héros de Marvel, qu’il adule depuis tout petit.

    Nourri de « mauvaise littérature » (Bob ­Morane) et de BD, il trouve dans Tintin et le temple du Soleil sa vocation d’archéologue, confirmée quand il rencontre le « Dieu » de l’archéologie mexicaine, Roman Piña Chan, et participe aux fouilles sur le site de Teotihuacan. « J’avais 20 ans, et bourlingué de Belize au Guatemala avant de me retrouver au Mexique. Pour gagner ma vie, je jouais au poker avec les ouvriers de son équipe. C’est là que je suis tombé amoureux du monde amérindien. »

    Il trouvera la force de ne pas verser dans l’idolâtrie des « grandes civilisations andines », en envoyant valser les Incas de Tintin et surtout la communauté scientifique française qui ne jure que par les Mayas. « J’ai décidé de m’intéresser aux Basses-Terres, quand tous les archéologues étaient focalisés sur les Hautes-Terres (Andes). On m’a prédit l’oubli et le chômage, car l’archéologie amazonienne, ça n’existait pas. Mon plus proche voisin fouillait à 3 000 km de moi ! »

    Ingéniosité des Amérindiens

    Sa première mission officielle, il la mène en Guyane, où il est censé étudier les haches de pierre mais réalise qu’il n’y a jamais eu de ­recherches archéologiques d’envergure dans ce territoire. « Ce fut un peu ma chance, il fallait d’abord reconstruire le cadre général, faire de la cartographie, explorer les grottes, s’intéresser à l’agriculture. »

    Alors que personne ne s’intéresse au paysage, il organise un vol en ULM et découvre des centaines d’hectares de « champs surélevés », une technique de culture en zone inondable dont il deviendra le spécialiste. « Les ­collègues soutenaient que les Amérindiens n’avaient pas pu édifier de telles structures, qui devaient plutôt être l’œuvre de bagnards agissant sous le fouet des Européens ! Il y avait une condescendance et une arrogance extrêmes, car on imaginait que le climat et l’environnement contraignant, voire hostile, avaient ­conditionné une stagnation culturelle des ­populations précolombiennes. »

    Stéphen Rostain va désormais consacrer sa carrière à faire reconnaître l’ingéniosité de ces populations. En 1994, il soutient sa thèse sur « L’occupation amérindienne ancienne du littoral de Guyane ». Mais comment trouver les traces de peuples dont les villages et les chefs furent balayés par l’arrivée des conquistadors et leurs cohortes d’épidémies (80 % à 95 % de la population aurait été décimée) ? Et où chercher des empreintes d’habitations dans un pays sans roche, où le bois et la palme, matériaux périssables, remplaçaient la pierre ?

    En s’intéressant autant aux paysages qu’aux sous-sols ; en utilisant les nouvelles technologies d’imagerie (lidar, satellites) qui permettent de repérer des formes étranges de sols, ­indices d’occupations humaines antérieures ; en s’associant avec des botanistes, des anthropologues, des ethnologues, et même des entomologistes ; en mettant en œuvre de nouvelles techniques de fouilles, comme celle « par ­décapage », pour ouvrir horizontalement de grandes superficies et repérer les trous de ­poteau qui racontent l’organisation des maisons anciennes. Bref, en inventant une nouvelle archéologie, adaptée aux pays tropicaux.

    « L’archéologie tropicale est difficile, ingrate »

    André Delpuech, directeur du Musée de l’homme, rencontre Stéphen Rostain en 1995, en Guadeloupe. « Il présentait le résultat de ses fouilles sur l’île d’Aruba, aux Antilles, où il avait mis au jour les vestiges d’un village. Il a eu du flair ! Il passait pour un iconoclaste total et certains doutaient de ses résultats. C’est vrai qu’il est plus facile de disserter sur une colonne ­ corinthienne que d’imaginer à quoi ressemblait un village à partir d’un alignement de trous de poteau ! L’archéologie tropicale est difficile, ingrate. Tous les archéologues ne sont pas prêts à prospecter dans les marais avec de l’eau jusqu’à la ceinture. »

    Stéphen Rostain passe trente ans à arpenter le Suriname, l’Equateur, le Brésil. Sur le site de Pambay, en Equateur, il exhume la plus vieille maison amazonienne (3 000 ans), près de laquelle il trouvera des jarres, de la vaisselle, des outils.

    Pendant ces années, il se lie avec deux figures de l’archéologie qui démarrent l’exploration de ce « continent vert » : le Brésilien Eduardo Neves et l’Américain Michael Heckenberger. A eux trois, ils vont radicalement faire changer le regard porté sur l’Amazonie, montrer que cette forêt a été entretenue ­depuis 10 000 ans par des populations beaucoup plus nombreuses que ce que l’on croyait, qui traçaient des routes, cultivaient le riz, le maïs, sélectionnaient les espèces d’arbres utiles, avaient une culture aussi riche que celle de n’importe quelle autre civilisation.

    Changer de « lunettes »

    Grâce à son collègue Doyle McKey, écologue, Stéphen Rostain perce par exemple le secret de l’excellent état de conservation des champs surélevés qui, entre les pluies et les incendies récurrents, auraient dû disparaître. En fait, ce sont des colonies de fourmis qui font leurs nids sur ces buttes, y rapportent des végétaux qu’elles mastiquent puis transforment en compost où elles cultiveront des champignons qu’elles mangeront. « Les mammifères sociaux agriculteurs que sont les humains ont donc édifié les buttes entretenues ensuite par les insectes sociaux ingénieurs que sont les fourmis ! », jubile l’archéologue.

    Pour comprendre cette interaction permanente entre l’homme et l’environnement, il a fallu changer de « lunettes ». Idem quand son autre collègue et ami Dimitri Karadimas, ­ anthropologue aujourd’hui décédé, lui donne la clé des dessins que l’on voit sur nombre de céramiques, où les Européens imaginent des crocs de jaguar, faute de connaître les liens ­ entre les Amérindiens et une espèce particulière de guêpes amazoniennes : « Prédatrices des mygales, elles y pondent des œufs d’où ­sortent des larves qui mangeront l’araignée ­vivante de l’intérieur. Normal que cela ait inspiré à ces populations nombre de mythes ! »

    Comme le souligne Geoffroy de Saulieu, ­archéologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), « Stéphen ne se contente pas d’inventorier les vestiges du passé. Il promeut une archéologie du futur, pour mieux gérer le patrimoine naturel et culturel demain. Ce n’est pas l’environnement qui a voué ces sociétés au sous-développement. En transposant à l’Afrique centrale la méthodologie élaborée en Amazonie, je mets en évidence le même phénomène de mépris des populations qui ont pourtant su mieux que nous transformer la forêt tout en préservant la capacité de sa régénérescence. »

    Défendre le classement de sites amazoniens

    Ces vingt dernières années, le nombre ­d’archéologues formés en Amérique du Sud a explosé. « Mais il est inacceptable que les Français ne connaissent pas l’histoire de leurs colonies, s’indigne Stéphen Rostain. Du primaire au lycée, pas une leçon sur la Guyane ou la Guadeloupe, gommées des manuels officiels ! »

    Directeur de recherches au laboratoire ­d’archéologie des Amériques (CNRS), Stéphen Rostain veut maintenant publier les quantités de données rapportées, « sinon cela s’appelle du pillage », diffuser ce savoir par des livres (Amazonie. Les 12 travaux des civilisations précolombiennes, Belin, 2017), des expositions, ­défendre le classement de sites amazoniens au Patrimoine de l’humanité. Pour cela, à 56 ans, il promet de se sédentariser. Peut-être le seul défi impossible à relever pour cet amoureux de Blaise Cendrars, qui n’a pas fini de bourlinguer.

  • Violée par la loi

    Le 7 juillet 2016, une jeune femme était violée par cinq hommes à #Pampelune. Le 26 avril, ils ont été condamnés pour simple abus sexuel. Tollé dans le pays. Une violation de plus.

    Depuis qu’a été rendue publique, le 26 avril, la décision de justice d’exempter les cinq membres de la « #Manada » (ils se faisaient appeler « la meute ») du viol collectif d’une jeune femme pendant les fêtes de #San_Fermín à Pampelune, des manifestations de protestation, d’indignation contre cette décision judiciaire se sont organisées dans de nombreuses villes espagnoles. En dépit du fait d’avoir reconnu que la jeune fille a été dénudée contre sa volonté dans un espace étroit, sans issue et entourée de José Ángel Prensa, Jesús Escudero, Ángel Boza, du militaire Alfonso Jesús Cabezuelo et du gendarme Antonio Manuel Guerrero, tous « plus âgés qu’elle et de forte constitution », le jugement nie qu’il y ait eu intimidation et violence et a reclassé le crime en « abus sexuel », abaissant la peine de 24 à 9 ans de prison.

    Tandis que le mouvement féministe gère et rend visible sa colère, le Parlement européen débat, à la demande de Podemos et contre le recours du parti Populaire, sur l’obligation ou pas de l’Espagne d’appliquer les conventions internationales relatives à la violence sexuelle. Le citoyen se demande alors avec stupéfaction : comment est-il possible que de tels accords n’aient pas déjà été appliqués en Espagne ? Quel est donc le protocole selon lequel sont jugés les crimes de violence sexuelle dans ce pays européen ?

    Le conflit actuel qui oppose les corps violés ou potentiellement violables à leurs juges nous force à reconnaître que l’Etat espagnol continue d’être un exemple de la juxtaposition d’au moins trois régimes judiciaires, trois modèles de vérité et de production de justice discordants : sur une structure juridique franquiste et patriarcale, on a greffé quelques protocoles démocratiques, et parsemé le tout de méthodes de vérification postmodernes rendues possibles via les techniques numériques.

    Au cours des six heures qui viennent de s’écouler, je n’ai rien pu faire d’autre que lire les 371 pages inouïes qui constituent la décision de justice complète, et qui - il ne pouvait en être autrement dans un régime juridique post-franquiste numérique - sont disponibles en PDF sur la page internet d’un grand journal (1). La décision de justice dont je ne recommande la lecture qu’aux individus dotés d’un estomac résistant et d’un solide réseau de soutien psychologique, pourrait être lue comme une histoire de Stephen King dans l’attente d’une postface de Virginie Despentes.

    On peut lire, dans cet étrange document légal, que tandis que la plaignante était dans un #état_de_choc, elle « a été pénétrée oralement par tous les accusés, vaginalement par Alfonso Jesús Cabezuelo et José Ángel Prenda, ce dernier à deux reprises, et par Jésus Escudero Dominguez qui l’a pénétrée la troisième fois par voie anale, les deux derniers ont éjaculé sans utiliser de préservatifs. » Pendant le déroulement des faits, deux des hommes concernés ont enregistré des vidéos avec leurs téléphones et pris des photos, qui seront distribuées sur les #réseaux_sociaux. La nuit même des événements, l’un des accusés a envoyé plusieurs messages de WhatsApp à « la Meute » et à « #Jouisseurs_San_Fermin » avec son téléphone portable, dans lesquels il a écrit : « les cinq en train de baiser une meuf », « difficile à raconter tellement c’était énorme », « une salope défoncée », « nous avons la vidéo » et « les cinq en train de baiser une pute, un pur délire. »

    Face à ces faits, le juge Ricardo González a décidé d’acquitter les cinq hommes du crime d’#agression_sexuelle et de viol en alléguant que dans les vidéos enregistrées par l’accusé, il observe seulement cinq hommes et une femme pratiquant « des actes sexuels dans une atmosphère de fête et de réjouissance. » Le lecteur se demande si, lorsqu’il caractérise un viol en tant que #fête, le magistrat se réfère à la façon dont historiquement les hommes ont été autorisés à se réjouir de la #pratique_collective de la violence sexuelle. La décision de justice comprend une théorie du #genre, une esthétique de la #pornographie et un traité sur le #plaisir_sexuel du point de vue patriarcal. Les images, assure le magistrat, sont « certainement d’un contenu dérangeant », mais il estime qu’il s’agit d’« une #relation_sexuelle brute et désinhibée, pratiquée entre cinq hommes et une femme, dans un environnement sordide, miteux et inhospitalier et dans laquelle aucun d’entre eux (ni la femme) ne montre le moindre signe de modestie, ni dans l’exposition de son corps ou de ses organes génitaux, ni dans les mouvements, les postures et attitudes qu’ils adoptent ». Le magistrat s’attendait-il à ce que les personnes impliquées dans le viol, les agresseurs et la victime, préparent le décor et bougent avec modestie et élégance ? « Je ne discerne, dit le juge, dans aucune des vidéos et des photographies aucun signe de #violence, de force ou de brusquerie exercées par les hommes sur la femme, je ne peux pas interpréter dans leurs gestes, ou dans leurs mots, de ce qu’ils ont été audibles pour moi ni #raillerie, ni #mépris, ni #humiliation ni #fanfaronnade de quelque nature que ce soit. » Mais quelle est la relation entre la raillerie, le mépris, l’humiliation ou la fanfaronnade avec l’imposition violente d’un acte sexuel ?

    La crise que cette affaire a engendrée est le résultat du conflit ouvert entre les #conventions_sociales qui régissent les institutions judiciaires et l’actuel processus d’#émancipation_féministe. Le cri de « Vous ne nous représentez pas » qui s’adressait auparavant aux politiciens s’étend désormais aux différents niveaux des institutions judiciaires. Dans le régime juridique numérique post-franquiste, les techniques de visibilité et d’accès public aux preuves fournies par les moyens d’enregistrement et de diffusion de l’image, des réseaux sociaux et d’Internet ne conduisent pas à une plus grande démocratisation des processus judiciaires, mais opèrent comme suppléments de #jouissance_patriarcale. L’inconscient juridique patriarcal se nourrit d’un tourbillon de messages, de tweets, de chaînes de hashtags et de réseaux Facebook… Les magistrats regardent les preuves comme s’ils regardaient un #porno et ne se préoccupent que de mieux jouir. Les images enregistrées lors de l’agression et les messages explicites diffusés sur les réseaux sociaux ne servent pas de #preuve incriminante, mais sont des supports narratifs qui confirment la #misogynie du #système_judiciaire. La décision de justice devient ainsi un nouveau rituel public dans lequel le système judiciaire répète et jouit (encore une fois) de la violation.

    Il y a donc eu deux violations rituelles. L’une a eu lieu devant un portail d’une rue de Pampelune le 7 juillet 2016. La seconde dans une salle d’audience de l’Etat espagnol, à laquelle ont participé avocats et juges. Le premier rituel cherchait à obtenir un supplément de plaisir et de #souveraineté_masculine et il était exercé avec violence par cinq hommes sur une personne seule et désarmée. Le deuxième rituel vise à protéger les droits des hommes à utiliser légitimement la violence pour obtenir des services sexuels. Si la première violation est d’ordre privé, la seconde est encore plus grave puisqu’elle est légitimée par l’institution judiciaire. La décision de la cour est une #pénétration_sans_consentement. Les juges mettent ainsi une bite dans chacune de nos bouches contre notre volonté. Les déclarations du magistrat opèrent comme une éjaculation médiatico-judiciaire sur nos droits. Encore une fois, la réponse ne peut pas être réformiste mais révolutionnaire : il ne s’agit pas seulement de modifier cette décision de justice, mais de dépatriarcaliser les institutions judiciaires en modifiant leur politique des genres et leurs techniques de production de la vérité.

    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/04/violee-par-la-loi_1647912
    #viol #femmes #Espagne #loi #abus_sexuel #justice #injustice #dépatriarcalisation #condamnation #franquisme #patriarcat

    • La france doit être aussi un pays au passé franquiste car les institutions judiciaires françaises protège férocement l’impunité des violeurs.
      https://www.20minutes.fr/paris/2038631-20170328-viol-prouver-non-consentement-plus-grande-difficulte-vict
      L’article de 20 minutes date deja pas mal car il est mentionné que le droit français comporte une présomption de non consentement pour les mineurs de moins de 15 ans, or on sais maintenant que c’est faux. De plus Macron prépare une correctionnalisation automatique des viols et violences sexuelles y compris sur mineur·es.

      https://www.huffingtonpost.fr/julie-denes/juriste-et-victime-voila-ce-que-je-trouve-dangereux-dans-le-projet-de

      Parce que oui, les citoyens lisent les textes et ne se laissent pas tous berner par des points presse qui parfois maquillent, tronquent, embellissent malicieusement la réalité.

      Je l’ai trouvée à l’article 2 II (et III) du projet de loi, cette phrase, quelques mots, et la création du délit d’atteinte sexuelle avec pénétration sexuelle sur mineur de 15 ans. « Pénétration sexuelle », ces mots résonnent, éclaboussent, salissent, ces mots sont ceux du viol. Les voici attachés à un « simple » délit, écrit noir sur blanc. Nul besoin d’interprétation, nul besoin de faire appel à un spécialiste, nul besoin de tergiverser : c’est une inscription dans le marbre du droit de la « correctionnalisation du viol sur mineur », pratique décriée par le monde associatif, les familles et certains professionnels.

      En clair, le crime de viol sur mineur devient un « simple » délit jugé devant un tribunal correctionnel dont les peines sont moindres, et non plus un crime passible de la Cour d’Assises permettant des peines plus élevées, un débat, et la reconnaissance par la société du viol qu’a subi la victime. Ce statut de victime étant un des éléments permettant la reconstruction.

      On parle bien ici de délit d’atteinte sexuelle avec pénétration sexuelle sur mineur ! Que dire aux victimes ? Qu’elles n’ont pas été violées mais qu’elles ont subi une atteinte sexuelle avec pénétration ? Pourquoi ? Parce que la justice a eu un doute sur l’existence de la menace, de la violence, de la contrainte ou la surprise exercée par leur agresseur. Parce qu’elles n’ont pas crié, ne se sont pas débattues, et que de ce fait, elles semblaient consentant(e)s. Sommes-nous sérieux ? Texte inique et dangereux, et l’ajout d’un abus de confiance pour caractériser la contrainte morale du majeur sur le mineur n’y changera rien !

      Par conséquent : pas de viol, pas de victime de viol, pas d’antécédent judiciaire de viol en cas de récidive, des statistiques faussées. Circulez, y a rien à voir.

    • Bah si le viol est un phénomène culturel. C’est une expression féministe qui date des années 1970 qui sert à désigné les éléments culturels qui favorisent, excusent, invisibilisent les viols. Par exemple les scenarios de films qui rendent érotique les viols sont de la culture du viol. Les remarques sur les vetements portés par les victimes qui sois disent provoqueraient les violeurs c’est de la culture du viol. Le verdict de ce procès en espagne est une collection d’éléments de la culture du viol.
      Tu as jamais entendu cette expression avant @lydie ? Ca fait depuis 2013 que je la tag sur seenthis il y a énormément de ressources sous ce tag.
      voici une explication plus détaillé : https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/27/la-culture-du-viol-expliquee-par-la-dessinatrice-emma_a_23288926

    • Si, j’ai déjà entendu cette expression. Mais le mot culture, pour le viol, je n’arrive pas à comprendre. Merci pour le lien, j’avais déjà vu cette BD (bien réalisée).

    • tu ne pourrais pas dire « instinct du viol » ou « nature du viol ». Il y a les psycho-éolutionnistes ou darwininstes sociales tel Peggy Sastre qui disent que le viol est un fait naturel, liée à l’évolution de l’espece. Peggy Sastre et ses ami·es disent que c’est un moyen naturel pour les hommes de dispersé leurs gènes. Plus d’explications ici : http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2011/06/le-darwinisme-et-linquietante-normalite.html

      Pour les féministes radicales dont je suis, le viol est un fait culturel et il est normalisé par des éléments de culture. Pour le cas de ce viol collectif, le juge trouve que c’est juste des jeunes qui s’amuse un peu brutaliement avec une femme qui n’avait finallement pas à venir sans être chaperonné d’un homme à Pampelune et encore moins à boire. Je comprend que l’expression n’est pas évidente à comprendre au premier abord mais je la trouve assez claire quant même. Par exemple en France seul 1 à 2% des viols sont l’objet d’une condamnation, c’est un choix culturel. Si tu compare avec la répression de la fausse monnaie tu voie bien quels sont les prioritées de nos institutions. Il existe pas exemple des cultures dites « sans viols » c’est à dire des cultures ou les viols sont fortement réprimés et donc rares. Voire ici : https://antisexisme.net/2013/01/09/cultures-du-viol-1
      et des cultures comme la notre ou la culture espâgnole, qui favorisent les viols en ne les réprimant pas, en culpabilisant les victimes et en excusant les agresseurs.

  • La “#Pudicizia”, scultura e segreti

    La “Pudicizia” è opera dello scultore veneziano #Antonio_Corradini (1688-1752) e si trova nella cappella #Sansevero (conosciuta anche come chiesa di Santa Maria della Pietà o “Pietatella”), a Napoli.

    Il progetto iconografico della cappella Sansevero, che si trova nelle vicinanze di piazza San Domenico Maggiore, è il parto della fantasia esoterica di Raimondo di Sangro (1710-1771), illuminista, alchimista, massone e letterato campano.

    Egli volle restaurare questa costruzione sacra risalente agli inizi del XVII secolo per farne la cappella funeraria dei componenti del proprio aristocratico casato, del quale, contestualmente, intendeva celebrare il valore, la nobiltà e le virtù.

    In quegli spazi trasfuse il suo messaggio segreto che è sempre stato oggetto di disparati tentativi d’interpretazione.

    Tra le opere che di Sangro commissionò per decorare gli spazi della cappella gentilizia, tre sono le più importanti: il “Cristo velato” (capolavoro di Giuseppe Sanmartino), il “Disinganno” (di Francesco Queirolo) e, appunto, la “Pudicizia” di Corradini, artista di fama europea.

    La statua, un’allegoria della Sapienza, è dedicata a Cecilia Gaetani dell’Aquila d’Aragona, madre del di Sangro, la quale morì quando il figlio non aveva compiuto ancora un anno.

    Il velo che aderisce con grande naturalezza alle flessuosità del corpo è realizzato con straordinaria maestria.

    Dietro quel velo è nascosto il dolore del figlio.

    E tanti altri suoi segreti che non saranno probabilmente mai rivelati.


    http://www.italianways.com/la-pudicizia-scultura-e-segreti
    #art #histoire_de_l'art #sculpture #voile

  • ترامب يحذر طهران من استئناف « النووي » وماكرون يأمل باتفاق جديد لا بتعديل - جريدة الحياة
    http://www.alhayat.com/article/4576836/%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D8%A9/%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D9%84%D9%85/%D8%AA%D8%B1%D8%A7%D9%85%D8%A8-%D9%8A%D8%AD%D8%B0%D8%B1-%D8%B7%D9%87%D8%B1%

    Après les pellicules sur le veston, cette autre image reprise par Al-Hayat... Tout un programme !

    #clichés_arabes

  • Attaque de Toronto : qui sont les Incels, ce groupe de célibataires auquel se réfère le suspect ?
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/04/24/attaque-de-toronto-qui-sont-les-incels-ce-groupe-de-celibataires-auquel-se-r

    « La rébellion des Incels a déjà commencé. On va renverser tous les “Chads” et “Stacys”. » Ces phrases ont été postées quelques heures avant le drame sur le compte Facebook d’Alek Minassian, l’auteur présumé de l’attaque à la voiture-bélier qui a fait dix morts à Toronto (Canada), lundi 23 avril.

    Les Incels ? Sur Internet, ils sont plusieurs dizaines de milliers à avoir rejoint ces groupes, dont le nom est la contraction de l’expression involuntary celibate (célibataire involontaire). Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’hommes, hétérosexuels, âgés de 18 ans à 35 ans, selon leurs témoignages. Ce qui les rassemble : tenir les femmes pour uniques responsables de leur célibat durable.

    Particulièrement actifs en ligne, ils se retrouvent principalement sur le site Incels.me, interdit aux femmes et qui compte plus de cinq mille membres, mais aussi sur des groupes de la messagerie Discord, et sur le forum 4chan. Sur l’espace de discussion de ce dernier consacré aux Incels, « /r9k/ », des milliers de conversations sont ouvertes chaque jour.
    Haine contre les « Chads » et les « Stacys »

    Si les femmes ne s’engagent pas dans une relation avec eux, c’est uniquement, argumentent les Incels, parce qu’elles sont « diaboliques ». Les posts trouvés sur Internet les qualifient volontiers de « menteuses pathologiques », de « salopes (…) incapables d’aimer ». « [Elles] prennent plaisir à malmener, moquer ou humilier des hommes dès qu’elles le peuvent », résume un internaute.

    Celles qui sont la plupart du temps désignées par l’expression « femoid » (contraction de « femmes » et « humanoïdes », destinée à les déshumaniser) n’accepteraient d’avoir des relations qu’avec un seul type d’hommes : les « Chads ». Il s’agit de jeunes hommes populaires, charmants, à l’aise avec les femmes, et surtout, ayant une vie sexuelle et/ou amoureuse bien remplie. Les Incels les méprisent presque tout autant qu’ils les envient. Les femmes en couple sont, quant à elles, surnommées des « Stacys ».
    Des conseils pour violeurs

    Les discussions sont donc ouvertement misogynes et contiennent même parfois des incitations au harcèlement, ainsi que des glorifications du viol. En novembre 2017, le sous-forum Reddit « Incel », qui comptait quarante mille membres, a été fermé par le site pour « violation des règles d’utilisation ». A l’origine, un banal groupe de support pour les personnes célibataires, il avait commencé à être envahi, expliquait à l’époque au Guardian une porte-parole du site, par des « encouragements, incitations ou appels à la violence (…) contre un individu, ou groupe d’individus » – en l’occurrence les femmes. Le sous-forum « IncelTears », qui dénonce les propos extrêmes des Incels, les avait compilés.

    Sur le site Incels.me, les modérateurs ne semblent, en revanche, pas aussi préoccupés par les abus. Les règles du forum interdisent de parler de ses éventuelles expériences sexuelles passées, d’insulter les autres membres, ou de trop écrire en majuscules. Concernant la violence, il est simplement notifié :

    « Les discussions sur des activités illégales [sont interdites]. Il y a une différence, par exemple, entre “je veux que X meure” et “je vais tuer X”. (…) Les contenus violents ou pornographiques doivent être signalés par le tag NSFW [acronyme utilisé sur Internet pour signaler un contenu qu’on ne montrerait pas à ses collègues]. »

    Ces règles sont floues, et les membres du forum en profitent pour expliquer que, selon eux, « le viol est sûrement cent fois plus plaisant que le sexe classique ». Certains encouragent leurs camarades ayant une vie sexuelle peu satisfaisante d’essayer et postent même des tutoriels détaillant les techniques pour ne pas se faire arrêter par les forces de l’ordre lorsqu’on est un violeur en série.
    Son modèle, le « gentleman suprême »

    Par le passé, des Incels ont déjà franchi d’autres barrières, passant des paroles aux actes. L’un d’entre eux, mentionné dans le post Facebook d’Alek Minassian, s’appelait Elliot Rodger. En mai 2014, à Isla Vista, en Californie, il tuait au couteau, à l’arme à feu et avec une voiture-bélier six personnes et en blessait quatorze autres, hommes et femmes, avant de se suicider.

    Le jour de cette tuerie, Elliot Rodger avait posté sur les réseaux sociaux une vidéo intitulée « Châtiment ». Il y expliquait vouloir se venger des femmes, qui l’avaient toujours « rejeté » et n’avaient « jamais été attirées » par lui. Il qualifiait cela « d’injustice » et de « crime ». « Je suis le mec parfait et pourtant vous préférez vous jeter dans les bras d’hommes odieux plutôt que moi, le gentleman suprême », avait-il alors écrit.

    Sur Incels.me et le forum « /r9k/ » de 4chan, les messages défilent depuis l’attaque à la voiture-bélier de Toronto. Si certains ont estimé que « tuer ne résoudrait rien », et encore moins le célibat, d’autres ont ouvertement soutenu Alek Minassian, évoquant « son sacrifice pour la cause », appelant même à le « vénérer ». « La revanche est douce », a jugé un internaute qui a changé sa photo de profil pour mettre celle d’Alek Minassian à la place. « On se croirait dans un rêve », a soutenu un autre.

    #féminicide #culture_du_viol #male_entitlement #masculinistes #fascisme

    Les medias, police et gouvernement disent que c’est pas un terroriste mais un loup solitaire. Terroriste c’est pour les tueurs machos arabes et/ou musulmans, mais pour les tueurs machos qui n’ont aucun moyen d’etre affilié à l’islam on les valorise en les traitant de loups solitaire.

    • Même sujet sur libé

      Ce n’est en fait pas la première tuerie liée à cette idéologie. En 2014, Elliot Rodger, un étudiant de Santa Barbara avait tué six personnes et blessé 14 autres avant de se donner la mort. On avait retrouvé un long manifeste où il hurlait sa haine des femmes.

      Dans son message Facebook, Alek Minassian fait référence au « supreme gentleman » Elliot Rodger. Derrière le folklore web et les bonnes blagues sur les « chads », il existe bien un terrorisme masculiniste.

      http://an-2000.blogs.liberation.fr/2018/04/25/incels