• How gender inequality lasts into death
    The Conversation
    Less than 10% of the top-earning dead celebrities are women – it shows how the gender pay gap persists even after life.


    https://www.bbc.com/worklife/article/20191120-what-james-dean-can-tell-us-about-the-gender-gap

    Both in life and death, celebrities wield significant power as a catalyst for cultural meaning. They possess symbolic and economic value that extends into death through the traces they leave behind. These traces continue the dead star’s celebrity power as a brand and include such things as photographs, films, signatures and recordings of their voice, as well as their celebrity persona (the character or personality they presented to fans).

    But this posthumous celebrity varies in value. For many high-profile celebrity women, the traces they leave possess sexualised value, much as they had in life – related to their youth, beauty and sensuality. A great deal of their symbolic and economic value is about their bodies, so the way in which their traces are put to work after they die reflects gendered inequality.

    Forbes suggests that to achieve a financially successful posthumous career it helps to be a white man from either the US or UK, although black and minority ethnic people (BAME) are more likely to make the cut now than in 2001 as illustrated by Michael Jackson, Bob Marley, Prince and Whitney Houston making recent lists.

    #historicisation #sexisme #invisibilisation_des_femmes #male_gaze #violophilie #culture_du_viol

  • “Game of Thrones” : Emilia Clarke revient sur son embarras face aux scènes de nudité - Les Inrocks
    https://www.lesinrocks.com/2019/11/20/cinema/actualite-cinema/game-of-thrones-emilia-clarke-revient-sur-son-embarras-face-aux-scenes-d

    « Je sortais à peine de l’école d’actorat et je me disais ’Considère que c’est un travail. Si c’est dans le script alors c’est clairement nécessaire, c’est comme ça et je vais comprendre pourquoi’ » explique-t-elle à Dax Shepard. « Je flotte à travers cette première saison et je n’ai aucune idée de ce que je suis en train de faire, je ne comprends pas ce que tout cela signifie. Je n’ai jamais été sur un plateau de tournage comme celui-ci auparavant, j’étais juste allée sur deux tournages avant, et je me retrouve sur un plateau complètement nue avec tous ces gens, et je ne sais pas ce que je suis censée faire ni ce qu’on attend de moi » raconte l’interprète de Daenerys Targaryen.

    « Je ne réalise que maintenant la chance que j’ai eue, car ça aurait pas se passer très, très, très différemment. Grâce à son expérience, Jason, qui avait déjà participé à d’autres projets auparavant, me disait ’Voilà comment ça devrait se passer et comment ça ne devrait pas se passer, et je vais faire en sorte que tout se déroule comme il faut’ », précise Clarke, ajoutant que son collègue s’assurait toujours qu’elle dispose d’un peignoir pendant le tournage des scènes de nudité. « Il était si gentil et attentionné, et s’occupait de moi comme d’un être humain. Il prenait soin de moi, vraiment. Dans un environnement où je ne savais pas qu’il fallait qu’on prenne soin de moi » déclare-t-elle reconnaissante, soulignant par ailleurs qu’avec l’aide de Momoa elle avait pu refuser de tourner certaines scènes.

    https://lesinrocks.com/2019/11/15/cinema/actualite-cinema/scarlett-johansson-regrette-davoir-ete-trop-sexualisee-au-debut-de-sa-ca

    Le début de carrière, c’est le moment où ces actrices sont jeunes et sans marge de manœuvre, où elles sont remplaçables.
    #nudité #male_gaze #travail #femmes

  • Le soliloque du dominant - Les mots sont importants (lmsi.net)
    https://lmsi.net/Le-soliloque-du-dominant

    Par Mona Chollet who rules in 2019

    Un nouveau récit de viols et de violences commises par Roman Polanski a été rendu public hier. Cette fois, ce n’est pas à des enfants (comme, entre autres, pour l’affaire qui lui a valu des poursuites aux Etats-Unis, ou comme l’agression révélée par une femme âgée de 10 ans au moment des faits), mais à une toute jeune femme de 18 ans que le cinéaste s’en est pris, apprend-on. Le récit, confirmé plusieurs personnes, est glaçant : « j’ai cru mourir », raconte Valentine Monnier. Après les déclarations publiques d’Adèle Haenel, sera-t-il suffisant pour que les défenseurs du cinéaste s’écrasent enfin, et que l’on regarde l’« artiste » et ses productions sans faire l’impasse sur ses actes d’ « homme » ? Pour se rappeler la violence inouïe des commentaires sur le cinéaste génial et la nymphette aguicheuse, relisons cet article de Mona Chollet consacré aux « affaires Polanski et Mitterrand ».

    • "On notera d’ailleurs l’ironie qu’il peut y avoir à hypersexualiser des filles à peine pubères, pour ensuite les accuser d’avoir provoqué les abus dont elles sont victimes, en les qualifiant de « Lolitas perverses » !"

      Mona Chollet sur le traitement médiatique (répugnant) du "cas" Polanski en 2009.

    • « La littérature, c’est comme la baguette magique de la fée Clochette : ça transforme tout ce qui est vil et laid en quelque chose de beau et de nimbé, avec un peu de poudre d’or, de musique et de grappes de raisin tout autour. Pour les poètes, la prostitution n’est plus la misère, le sordide et la honte. Elle devient l’archet de la sensibilité, l’écho des voix célestes, la transfiguration des âmes souffrantes. La littérature, ça existe aussi au cinéma. Talisman de classe, elle protège celui qui la porte de l’adversité. Que vaut une fillette de 13 ans face à une Palme d’or ? »

      André Gunthert
      http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2009/10/09/1066-eloge-de-la-litterature

      Ca me rappel une artiste photographe que j’ai rencontré dans le cadre de mon travail. Je trouvais ses photos assez problématique (car elles me rappelaient fortement celles de Lewis Carroll) alors je l’interrogeait pour savoir quel était sa démarche. Elle m’a expliqué que son premier travail artistique qui l’a fait connaitre était sur la prostitution. Elle habitait à l’époque près du bois de Boulogne et voulait parlé du sujet de la prostitution, sujet qui lui semblait important me dit elle. Mais elle m’a expliqué ensuite que les prostituées avec qui elle a parlé montraient une réalité trop sordide alors elle a préféré payé des mannequins pour les faire posé dans des décors de bordels imaginaires du XIX eme siècle super glamour. A la fin de cette histoire j’ai du faire une petite moue et cherché un endroit pour fuir.

      Il y a des femmes de droite aussi chez les femmes artistes et cette photographe a adopté le #male_gaze pour s’en sortir. cf Dworkin

      Bon c’est pas une obligation, je m’en sort actuellement avec un travail féministe et je ne suis pas la seule. Maintenant c’est moi qui remarque cette petite moue d’inconfort chez des patriarches qui comprennent soudain que mon travail est féministe.
      Je pense que Polansky est aussi de moins en moins glamour et on était des milliers hier uni·es pour que ca change.

      #lolita

  • The naked truth about on-screen nudity: women don’t like it, guys | Barbara Ellen | Opinion | The Guardian

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/nov/23/naked-truth-about-on-screen-nudity-women-dont-like-it

    https://i.guim.co.uk/img/media/c36e65d04c64842e13efdb6d1fa08b024c0c99e3/0_23_7360_4417/master/7360.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Emilia Clarke has just spoken about doing “terrifying” nude scenes for Game of Thrones. Later, she became more assertive, thinking “fuck you”, when film-makers wanted her to strip, suggesting that, otherwise, she would “disappoint her Game of Thrones fans”. (Anyone else shuddering?) Clarke was only 23, fresh out of drama school, when she took on the role of Daenerys Targaryen, but she’s still been lambasted for complaining about the part that made her rich and famous. Clarke wasn’t moaning about the role, though – she was talking honestly about nude scenes. Is that OK or is it not enough for female performers to disrobe? Or do they have to pretend they like it too?

    #cinéma #harcèlement #nudité_imposée

  • Comment l’Etat français recrute les femmes au ministère de la culture -
    https://www.liberation.fr/france/2019/11/07/au-ministere-de-la-culture-les-entretiens-pervers-d-un-haut-fonctionnaire

    « J’ai uriné par terre, quasiment à ses pieds. J’étais humiliée et honteuse » : Claire (1) est l’ une des dizaines de femmes ayant passé un entretien d’embauche au ministère de la Culture avec Christian N., haut fonctionnaire du ministère de la Culture. Comme toutes celles qui ont subi ses agissements et que Libération a retrouvées, une question la hante : « Comment a-t-il pu faire autant de victimes, sans jamais être découvert ? » Dans cette affaire, les chiffres donnent le vertige. Entre 2009 et 2018, plus de 200 femmes - selon une liste qu’il a rédigée lui-même - ont été photographiées et/ou intoxiquées aux diurétiques, à leur insu, au ministère de la Culture puis à la direction régionale des affaires culturelles (Drac) de la région Grand Est. Elles l’ont toutes été par l’ancien sous-directeur des politiques de ressources humaines au siège du ministère, situé rue de Valois, à Paris. Son but : les pousser à perdre le contrôle et à uriner devant lui.

    #travail #femmes #recrutement #emploi #violences_sexuelles #toilettes #empoisonnement #metoo

    A l’époque, la police, aussi, va refuser de s’intéresser à la situation. En 2015, Marie a tenté de porter plainte quelques semaines après son entretien avec Christian N. Sans savoir alors précisément quoi, la jeune femme est persuadée que quelque chose d’anormal s’est produit lors de la rencontre. Las. Dans un commissariat parisien, elle est éconduite : « Ils ne m’ont pas du tout prise au sérieux. Ils m’ont dit que c’était quelqu’un de haut placé et qu’on ne pouvait pas porter plainte comme ça. » Cette situation perdurera même après la révélation de l’affaire. En mai dernier, le Canard enchaîné publie le témoignage d’une victime sous le titre : « Le parquet saisi d’une histoire à se pisser dessus ». Choquées par cette formulation, plusieurs victimes se reconnaissent néanmoins dans les faits relatés par l’hebdomadaire et décident d’aller porter plainte. Claire a dû convaincre les policiers : « Ils minimisaient en disant que je n’allais pas porter plainte ou déposer une main courante pour avoir fait pipi. J’ai dû leur montrer l’article du Canard enchaîné pour qu’ils me reçoivent. »

    Face à ces difficultés et à l’impossibilité d’obtenir le soutien du ministère, Alizée s’est tournée vers Marlène Schiappa. En juin, la jeune femme l’interpelle sur Twitter. Le compte de soutien à la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, « Avec_Marlene », lui répond. Derrière ce pseudo, il y a une conseillère du cabinet (2). Dans un échange de textos que Libération a pu consulter, cette dernière promet à Alizée de l’aider en la mettant en lien avec Agnès Saal, haute fonctionnaire chargée de l’égalité et de la diversité au ministère de la Culture. Contactée par Libération, la conseillère n’a pas donné suite. « Depuis, elle ne m’a jamais recontactée. J’ai relancé le cabinet de Marlène Schiappa début juillet, mais ils ne me répondent plus du tout, regrette Alizée. Moi, je suis suivie psychologiquement, mais pour toutes les autres victimes, on fait quoi ? »

    #police #injustice #déni #omerta

    Le titre de cet article existe en plusieurs versions.
    Sur le papier « un sérial voyeur au ministère de la culture » #euphémisme
    Sur la version web « Au ministère de la Culture, les entretiens pervers d’un haut fonctionnaire ». #pornification
    #ligue_du_lol #male_gaze

    • « Ils m’ont dit que c’était quelqu’un de haut placé et qu’on ne pouvait pas porter plainte »

      Ca me rappel une remarque qu’a glissé Costa-Gavras interrogé sur Médiaprat à propos de #metoo et du cas de Adèle Haenel. Costa-Gavras a marmonné à un moment qu’on pouvait croire Adèle Haenel parceque c’était une jeune femme qui avait un césar. Même phénomène lorsqu’on a parlé de #MeToo au moment ou des star s’en sont emparées. Le tag existait bien avant, inventé par Tarana Burke en 2007 pour dénoncer les violences sexuelles, notamment à l’encontre des minorités visibles (et invisibiles médiatiquement). On limite toujours le phénomène au secteur du cinéma, à la limite c’est parfois un peu étendu au domaine aux arts, mais le lien avec ce qui se passe dans l’emploi n’est pas fait. Adele Haenel et les 200 victimes de Christian N c’est exactement le même problème.

      Costa-Gavras ce qui lui importe c’est qui a le Césare. Heureusement l’agresseur d’Adèle Haenel n’as pas de césare ni palme d’or. Il n’est pas Luc Besson alors on se fait une bonne conscience en se déchainant sur lui. Adèle Haenel fait versé de grosses larmes aux crocodiles mais les victimes de Besson laissent de glace, tout comme les minorités visibles qui utilisent #metoo depuis 2007. D’ailleurs Costa-Gavras et les medias mainstream font comme si Adèle Haenel était la première à parler en France.

      Ce matin je retrouve Marlène Schiappa qui déclare dans Marianne (rapporté par le parisien) ;

      "« Nous allons désormais expulser les citoyens étrangers condamnés pour violences sexistes ou sexuelles », a-t-il clamé auprès du magazine.

      « Ces violences ne sont excusables en aucun cas, y compris lorsqu’elles se produisent chez des populations en difficulté », souligne la ministre, qui avoue que sa proposition a suscité des débats en interne. Elle a pourtant été retenue lors du comité interministériel sur l’immigration piloté par Édouard Philippe.

      http://www.leparisien.fr/politique/tolerance-zero-schiappa-veut-faire-expulser-les-etrangers-condamnes-pour-

      (au passage je croi pas que Schiappa soit ministre et « a-t-il déclaré » est une coquille)
      –—
      Ce que je comprend c’est que c’est pas la violence le problème, en fait Schiappa s’en fiche des victimes de Christian N ou de Besson, ce qui compte c’est le niveau de hiérarchie de qui l’exerce et qui la subit. C’est un peu une évidence mais ca me frappe ces derniers jours.

      Peut être parceque cette semaine j’écoutais un cours sur le talent pendant que je dessine, pour essayé de comprendre pourquoi les discriminé·es en seraient autant dénué·es pour qu’on les voient et les entendent si peu.
      https://www.college-de-france.fr/site/pierre-michel-menger/course-2016-2017.htm
      Pierre-Michel Menger parle de la parabole des talents qui serait à la base de l’idée de mérite en occident.

      Évangile selon Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30 :

      D’après la traduction officielle liturgique de la Bible (source wikipédia).

      « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Parabole_des_talents#Texte_de_la_parabole_des_talents

      Alors si tu as 10 talents comme Polansky, le maitre te donnera tout, mais si tu as un seul talent comme une personne immigrée racisée, Jupiter et Schiappa en bons chrétiens, te jetterons dans les ténèbres extérieurs, pour y pleurer et grincer des dents, après t’avoir délesté de ton unique talent pour le filer à Polansky.

      #inversion_patriarcale #critique_de_la_valeur #talent #mérite #christianisme #ordolibéralisme

    • Pourquoi dans l’article son nom n’est pas cité en entier ?
      On trouve encore sa photo sur le site du ministère de la culture mais sa page a été supprimée.

    • Un commentaire qui développe les particularités sociales de Adèle Haenel -

      Un des enseignements de l’affaire Haenel, au-delà du décryptage des mécanismes de la violence sexuelle, est de mettre au jour les conditions sociales extrêmement improbables d’une telle prise de parole. Pourquoi le récit d’Adèle Haenel est-il audible/crédible (pour l’instant en tout cas), plus que ceux des autres femmes ayant dénoncé des agresseurs dans le monde du cinéma, y compris depuis l’émergence du mouvement MeToo ?
      –Parce que le rapport de force entre elle et son agresseur s’est inversé, comme elle le dit elle-même. Depuis les faits, elle est montée en puissance, alors que son pouvoir à lui n’a fait que s’amoindrir. Elle ne peut donc être vraiment suspectée de monter de toute pièce cette histoire pour attirer l’attention sur elle, ou pour gagner de l’argent. Elle dispose d’allié.e.s dans le cinéma français (surtout parmi les réalisatrices), et elle peut s’appuyer sur un réseau de soutiens plus étendu que lui. Le fait que tous les témoins cité.e.s dans le papier de Mediapart parlent à visage découvert (en « on »), fait tout à fait exceptionnel comme le souligne la journaliste Marine Turchi, en atteste.
      –Parce qu’elle est belle (et blanche, et conforme aux canons de la féminité bourgeoise), et qu’elle était déjà belle au moment des faits, les photos en attestent : elle échappe donc à la suspicion d’être trop repoussante pour avoir été agressée (contrairement à Nafissatou Diallo, cible de commentaires hallucinants sur son apparence physique, au moment de l’affaire DSK).
      –Parce que, les photos en attestent aussi, elle avait le corps d’une enfant au moment des faits, c’est sûr : on le voit car une dent définitive n’avait pas encore poussé et entravait son sourire enfantin, malgré les longues robes de soirée et le maquillage discret qu’elle portait lors des cocktails autour de la promotion du film. Elle ne peut pas être suspectée d’avoir joué la « Lolita » provocatrice (contrairement à la victime de Roman Polanski, âgée de 13 ans au moment des faits, déjà « formée » et « aguicheuse », comme l’ont répété à l’envi les commentateurs autorisés). Ce d’autant qu’elle est issue d’une famille de classe moyenne supérieure, un milieu dans lequel les normes de la féminité, à cet âge, mettent fortement à distance les marqueurs de la séduction. Cela se voit, aussi, sur les photos.
      –Parce qu’elle est soutenue par une enquête journalistique d’une très grande qualité, précise, rigoureuse, de long cours.
      –Parce que, en plus de son témoignage, des documents viennent fortement conforter son récit (des lettres datant du milieu des années 2000, conservées par Adèle Haenel, dans lesquelles Christophe Ruggia lui déclare l’amour « lourd à porter » qu’il lui a porté au cours des années précédentes – alors qu’elle avait 12-13 ans).
      –Parce qu’elle dispose des ressources intellectuelles et politiques nécessaires pour désingulariser son cas et dénoncer des rapports de force systémiques, en se prémunissant ainsi (pour l’instant…) contre les classiques accusations d’hystérie et de chasse aux sorcières.
      Ce sont des conditions socialement très improbables. Adèle Haenel elle-même dit qu’une des raisons pour lesquelles elle porte ce récit dans l’espace public est qu’elle se sent en position (et en devoir) de parler au non de toutes celles qui ne peuvent être entendues - qu’elles parlent ou pas. Les conditions socialement très improbables de la crédibilité des récits de violence sexuelle par les victimes : voilà ce qu’on doit garder en tête à chaque fois que nous parvient le récit d’une femme qui dit avoir été victime de violences sexuelles, dans le cinéma ou ailleurs.

      https://www.facebook.com/laure.ber.7/posts/10156975786138737

    • Diurétiques : nouvelles victimes et ministère de la Culture aux abonnés absents

      depuis l’enquête de Libération, rien de nouveau n’a été annoncé par le ministère de la Culture. Interrogé vendredi sur Europe 1, le ministre de la Culture, Franck Riester, s’est déclaré atterré par « cette histoire complètement folle ». « La justice va prendre les décisions qui s’imposent », ajoutait-il sans évoquer ni l’ouverture d’une enquête interne ni même la mise en place d’une procédure pour recenser ou aider les victimes. « A aucun moment le ministère ne s’est rapproché de celles qui étaient sur le fameux tableau Excel de Christian N. pour donner une quelconque info, voire un accompagnement », constate aujourd’hui un salarié du ministère qui souhaite rester anonyme. En interne, on dit même « n’avoir jamais vu la couleur de la cellule d’écoute ».

      Ce statu quo a poussé les syndicats à écrire ce mercredi matin à tous les personnels du ministère. Dans ce mail interne, signé par 7 syndicats (dont la CGT, la CFDT et la Snac-FSU), ils demandent d’« en finir avec l’omerta et l’impunité des violences hiérarchiques dans la fonction publique ». Ils dénoncent par ailleurs « une situation systémique au ministère de la Culture […] où la couverture des actes de violence et d’abus de pouvoir est favorisée par un système hiérarchique vertical violent et rigide » et demandent « la protection fonctionnelle pour les victimes de Christian N. », « une enquête ministérielle approfondie » et « le retrait immédiat des labels Egalité et Diversité décernés au ministère de la Culture ».

      https://www.liberation.fr/france/2019/11/13/diuretiques-nouvelles-victimes-et-ministere-de-la-culture-aux-abonnes-abs

  • The truth about the #clitoris: why it’s not just built for pleasure | Life and style | The Guardian
    https://www.theguardian.com/lifeandstyle/shortcuts/2019/nov/06/the-truth-about-the-clitoris-why-its-not-just-built-for-pleasure

    The results are finally in – a study in Clinical Anatomy has found that the clitoris does play an important role in reproduction, activating a series of brain effects (taking as read, incidentally, that it is done right: so we are talking about a female orgasm, not about an ignored clitoris, sitting there, minding its own business). Those brain effects in brief: enhancement of vaginal blood flow, increased lubrication, oxygen and temperature, and an altered position of the cervix, which paradoxically slows down the sperm and improves their motility.

    • Article original :

      The Clitoris—An Appraisal of its Reproductive Function During the Fertile Years : Why Was It, and Still Is, Overlooked in Accounts of Female Sexual Arousal
      Roy Levin, Clinical Anatomy, le 5 novembre 2019
      https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ca.23498

      It was a popular view in the 70s, that female orgasms were important to egg fertilisation, thanks to the suction effect of the muscle contractions, ensuring that sperm went in the right direction, and did not get distracted by, you know, open air. This was decreed false by the end of last century, and the debate took on the distinctive language of scientific scorn: it was a “zombie hypothesis”, according to the physiologist Roy Levin; it wasn’t live but it refused to die.

      Après une reprise en main, si j’ose dire, du clitoris par des scientifiques femmes, voici qu’un homme (Roy Levin) essaye de remettre au goût du jour la théorie sexiste (en un peu plus soft) que pour que la femme tombe enceinte, il faut qu’elle ait eu un orgasme, idée (d’un autre homme, Robert King) depuis longtemps abandonnée mais qui a longtemps culpabilisé les femmes victimes de viol mais tombées enceinte.

      Je rappelle ce que je croyais avoir déjà signalé ici, mais probablement dans un post qui a été effacé, que cette idée était encore professée dans MON #manuel_scolaire au lycée, donc au milieu des années 1980, en France...

      Je l’ajoute à ma compilation d’article sur la #sexualité animale et humaine :
      https://seenthis.net/messages/686795

      Voir aussi :
      Female Orgasms Don’t Help With Fertility. Here’s Why The Myth Persists
      Lauren Vinopal, Fatherly, le 28 août 2019
      https://www.fatherly.com/health-science/female-orgasms-conception-fertility-science

      #sexualité #sexe #clitoris #orgasme #sexisme #viols

    • Après une reprise en main, si j’ose dire, du clitoris par des scientifiques femmes, voici qu’un homme essaye de remettre au goût du jour la théorie sexiste (en un peu plus soft) que pour que la femme tombe enceinte, il faut qu’elle ait eu un orgasme, idée (d’un homme, Robert King) depuis longtemps abandonnée mais qui a longtemps culpabilisé les femmes victimes de viol mais tombées enceinte.

      D’accord avec toi @sinehebdo d’un premier abord je retrouve aussi cette vieille histoire de l’orgasme favorable à la procréation. Et j’ai bien envie d’en rester là avec mes tags
      #sexisme_bienveillant #paternalisme #male_gaze #backlash

      Mais je ne sais pas comment l’étude à été faite. Je n’ai pas été voire en détail et je n’ai pas les connaissance suffisantes pour en juger sérieusement. Peut être que c’est tout de même scientifiquement le cas. Peut être que l’orgasme féminin à réellement une fonction sur ce plan. Ca me semble pas inimaginable ni problématique.

      Par contre le fait que c’est instrumentalisé dans la #culture_du_viol c’est un autre problème. Imaginons que ca soit vrai, même dans ce cas, ce n ’est pas parce que les orgasmes favoriseraient la procréation qu’ils seraient nécessaire à toute procréation, car :
      – des femmes nombreuses ont été fécondés sans avoir d’orgasme,
      – l’orgasme n’est pas obligatoirement le signe de plaisir, en particulier en cas de viol et c’est valable pour les deux sexes.

      Pour la fécondation en cas de viol c’est une circonstance aggravante (ou ca devrait l’etre), puisque ca veut dire qu’en plus d’être violeur, l’agresseur est un empoisonneur par MST qui ajoute une grossesse forcée à ses autres crimes.

      Que l’orgasme des femmes ai un rapport avec leur capacité à être fécondée ou pas, les clichés que tu dénoncent peuvent être défaits. Je sais pas trop ce que ca changerait d’apprendre que les orgasmes féminins favorisent la fécondation ou pas. Merci @sinehebdo pour ton commentaire il m’a permis de ranger un peu mes idées et de porter mon attention sur le lien de @reka :)

    • La croyance historique selon laquelle la cyprine est un élément fécondant aussi nécessaire que le sperme avait pour avantage que le plaisir féminin était requis dans la relation et j’ai souvent entendu dire que ça avait valorisé les femmes et leur désir (sans mention de la question du viol).

    • @odilon J’ai pas vu que l’étude disait que les orgasmes disparaissent lors de la fin de la période de fécondité des femmes. Dire qu’il y a un lien ca veux pas dire que les deux sont nécessaires à l’un et à l’autre.

      @antonin1 j’ai vu aussi que c’était valorisé mais ce que je voulais dire c’est que même si c’etait pas valorisant pour les femmes je trouverait problématique de nier les faits au prétexte que ca ne nous conviens pas idéologiquement. C’est pas forcement le cas ici, ca me fait surtout pensé au discours trans.

      @sinehebdo Pour l’étude j’ai été voire un peu et j’ai pas trouvé sur combien de femmes à été faite l’expérience. Il y est plutot question d’histoire de la vision masculine des orgasmes féminins qu’autre chose.

    • D’un point de vue purement scientifique, @mad_meg , tu as parfaitement raison, ça n’est pas parce que ce n’est pas indispensable que ça ne joue pas un rôle.

      D’autre part, ça n’est pas si étonnant que le contexte psychologique joue un rôle aussi, et que ce rôle soit difficile à évaluer scientifiquement. En ce sens, cette théorie sert aussi à culpabiliser les femmes qui « n’arrivent pas à tomber enceinte » et qui seraient « frigides »...

      Après, ma méfiance s’est réveillée parce que 1) ça rappelait cette vieille théorie sexiste ; 2) ça venait d’un homme, juste au moment où l’étude du clitoris redevient à la mode grâce à des femmes...

    • En ce sens, cette théorie sert aussi à culpabiliser les femmes qui « n’arrivent pas à tomber enceinte » et qui seraient « frigides »...

      En effet, j’avais oublié ce stéréotype de mauvaises langues. Ca me surprend qu’on s’en serve pour culpabiliser les femmes et pas les hommes. La logique de ces stéréotype c’est de tenir le groupe dominé par la culpabilité. Les faits sur lesquels sont forgé cette culpabilisation ne sont qu’un prétexte.

      Pour ce que tu dit en 1) et 2) je suis tout à fait d’accord, je voulais complété avec d’autres hypothèses car j’écoute beaucoup de contenu sur l’esprit critique depuis un moment et ca commence à faire son chemin dans ma petite tête.

  • Isère : la collégienne visée par une procédure disciplinaire pour un débardeur jugé provocant ne sera pas sanctionnée (France 3 Auvergne-Rhône-Alpes)
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/isere-collegienne-visee-procedure-disciplinaire-debarde

    Une collégienne iséroise de 14 ans faisait l’objet d’une procédure de discipline pour avoir porté des tenues jugées inappropriées par son établissement.

    Que le règlement intérieur intègre des éléments sur la tenue vestimentaire cela paraît raisonnable. Mais la lourdeur de la sanction envisagée intrigue. Et on découvre avec stupéfaction l’argumentaire de l’établissement tel que rapporté par la mère de la collégienne :

    "Les principaux arguments sont : « ça excite les garçons, ils sont en pleine crise d’adolescence, il faut cacher le corps car vous comprenez, il peut arriver des accidents »", déclarait Marion, ​​la mère de cette jeune fille de 14 ans […].

    Donc :
    #culture_du_viol : la tenue vestimentaire justifie les « accidents ».
    #regard_masculin : ce n’est pas tant l’adéquation de la tenue vestimentaire au règlement intérieur qui pose problème que le regard masculin sexualisant qui est porté sur la collégienne.
    NB : le regard masculin est attribué aux collégiens adolescents mais comme les propos sont tenus par l’institution et non par ses camarades, on peut penser qu’il s’agit d’abord d’un regard d’adulte, la réaction putative des collégiens servant de prétexte oratoire.

    Notons que dans le collège d’à-côté d’autres jeunes filles seront exclues pour une robe trop longue ou aux couleurs trop ternes.
    cf. https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2015/04/28/une-jupe-trop-longue-peut-elle-etre-consideree-comme-une-atteinte-a-la-laici

    #éducation #collège #sexisme #contrôle_des_corps #patriarcat

  • Je ne me réduis pas à une paire de seins, je suis tout aussi femme
    Marie-Claude Belzile, Journal des Alternatives, le 4 septembre 2019
    https://journal.alternatives.ca/Je-ne-me-reduis-pas-a-une-paire-de-seins-je-suis-tout-aussi-fem

    JDA : D’après toi, quelles sont les raisons qui peuvent pousser une femme à ne pas subir de mammoplastie ?

    MCB : Il y a plusieurs raisons. D’abord, je suis féministe, je considère que les seins ne sont pas la seule manière de se sentir femme et féminine. Je savais que les seins sont hypersexualisés dans notre société, et je ne me réduisais donc pas à une paire de seins. Par contre, plusieurs femmes ne se sentent plus « femmes » après l’ablation. Personnellement, je n’ai jamais eu l’impression de perdre ma féminité. Elle n’a jamais passé par les seins. Peut-être parce qu’ils étaient petits, je ne saurais dire. L’autre raison, c’est que toutes les photos de reconstruction que j’ai vues ne me plaisaient pas, ça ne ressemble pas à des seins, c’est une forme qui fait penser à des seins, mais c’est beaucoup trop loin de la forme naturelle. J’avais aussi un besoin d’authenticité avec mon histoire, j’ai subi une double mastectomie et voilà, c’est mon corps maintenant. On change tous avec le temps, penser que l’on gardera toujours le même corps, qu’il sera toujours jeune et beau, c’est impossible. On nous vend toutes sortes de choses pour essayer de rester jeune et « beau » à tout prix, mais je ne peux me laisser emporter par cette culture. Un corps n’est pas fixe, il évolue et change continuellement. Alors, j’accepte ainsi ce qu’il vit, et je tente de m’y adapter. Finalement, je dirais que c’était aussi pour des raisons plus pratiques, ne pas se faire reconstruire comporte des avantages. L’opération est la moins invasive. Il y a aussi moins de chances de complications possibles. Il s’agit d’une courte opération en ambulatoire et la convalescence et la guérison sont plus rapides. J’avais envie qu’on laisse mon corps tranquille, qu’il guérisse au plus vite.

    JDA : Est-ce qu’il y a beaucoup de femmes qui font ce choix ?

    MCB : Oui, près de 70 % à 80 % des femmes ne se font pas reconstruire. Cependant, on ne les voit pas parce qu’elles portent des prothèses mammaires externes. Celles qui décident de vivre poitrine plate sans prothèses sont très rares par contre. Sur les groupes Facebook pour femmes plates, nous sommes des milliers, mais de partout en Amérique du Nord, alors c’est difficile à dire quel est le nombre de femmes qui vivent réellement poitrine plate. Je sais seulement qu’on n’en voit que très rarement.

    et

    JDA : Pourquoi cette pression des médecins d’après toi ? Quand et comment est-ce qu’elle se manifeste ?

    MCB : Selon moi, cette pression part du « male gaze », de l’hypersexualisation du corps des femmes et d’une norme culturelle qui demande de régir le corps des femmes. La plupart des hommes et des femmes pensent en termes de « beauté conventionnelle » quand on parle du corps des femmes. Une femme se doit d’être belle, et si non, elle doit au moins tenter par plusieurs moyens d’y aspirer. Les chirurgien·nes veulent redonner aux femmes ce qu’ils et elles leur enlèvent lors de la mastectomie. Ils ont besoin que leur idée de ce qu’est une femme soit cohérent avec ce désir culturel et social de la femme idéale. Cette pression se fait malgré eux et malgré elles. Je dirais que les médecins projettent leur peur sur la patiente et se disent qu’il faut reconstruire, puisque le service existe et que c’est gratuit.

    Tout Aussi Femme :
    https://www.facebook.com/toutaussifemme

    #femmes #cancer #seins #mastectomie #reconstruction #poitrine_plate #féminisme #male_gaze

  • Le scandale Epstein ébranle un laboratoire du MIT
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/08/le-scandale-epstein-ebranle-un-laboratoire-du-mit-et-le-new-york-times_55079

    Avant sa première condamnation, Jeffrey Epstein s’est montré généreux envers les grands scientifiques de la côte Est, parmi lesquels des prix Nobel de Physique, qu’il recevait sur son île privée des Bahamas, où se déroulaient en partie ses agressions sexuelles. A défaut d’être complice, chacun fermait l’œil. Ce système aurait permis à M. Epstein d’acheter le silence de chacun pour cacher ses méfaits. La donne change après sa première condamnation de 2008. Ceux qui ont continué de le fréquenter l’ont fait en connaissance de cause, en se masquant, tel Joichi Ito (nul dans le débat américain n’a défendu qu’Epstein avait à l’époque purgé sa peine).

    M. Ito dirigeait le Media Lab depuis 2011. Ce centre de recherche explore de nombreuses disciplines, notamment la technologie numérique, la robotique et la neurobiologie. Son budget annuel est de 80 millions de dollars, et financé notamment par Comcast, Exxon, Google, Nike, PepsiCo and Salesforce. Chaque année, il décerne un « prix de la désobéissance » d’un montant 250 000 dollars à ceux qui « mettent en cause les normes, les règles ou les lois qui permettent aux injustices de perdurer dans la société ». En 2018, il avait récompensé le mouvement #metoo, né du scandale Weinstein, prédateur sexuel d’actrices. Il ne sera pas décerné en 2019.

    A défaut d’être complice, chacun fermait l’œil.
    ou
    A défaut d’être aveugle, chacun était complice.

    #male_gaze #fraternité #déni #allié
    #femmes #science #esclavage #culture_du_viol
    #prix_nobel #grand_homme #sexisme_geek

  • Dans le genre Film-qui-fait-froid-aux-fesses, j’ai beaucoup aimé Midsommar , le second film de Ari Aster, qui avait déjà réalisé un autre film avec de bonnes choses dedans (la présence de Toni Colette, les maquettes et les trompe l’œil et Gabriel Byrne tout paumé) malgré quelque bouts de boudin pas bien cuits : Hereditary

    Midsommar

    Hereditary

    Quelques thématiques récurrentes rappelleront aux amateurs le classique The Wicker Man (Robin Hardy, 1973, pas le remake avec Cage) ou plus récemment le Kill List de Ben Wheatley, ou encore The Witch (2015, Robert Eggers) pour la plongée dans la communauté puritaine isolée. Midsommar, l’autre cauchemard made in Ikea.
    #cinema

  • Des baigneuses en burkini provoquent la fermeture d’une piscine à Paris
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/paris-des-militantes-se-baignent-en-burkini-et-provoquent-la-fermeture-d-un

    Une quinzaine de militantes féministes et musulmanes ont provoqué la fermeture d’une piscine à Paris dimanche après s’être baignées en maillot deux pièces et en burkini, pour protester contre l’interdiction de ce maillot de bain couvrant controversé.

    Le petit groupe a pénétré dans une piscine du 11e arrondissement et cinq femmes musulmanes se sont baignées en burkini, soutenues par d’autres militantes féministes en maillots une ou deux pièces, mais aussi des personnes transgenres et des hommes membres du collectif créé pour l’occasion, a constaté un journaliste de l’AFP.

    « On se baignera, on se baignera ! Même si les racistes veulent pas, nous on se baignera ! » : leurs chants militants ont été accueillis avec des regards tantôt amusés, tantôt indignés des autres nageurs.

    L’opération coup de poing a provoqué l’intervention des maître-nageurs, puis celle de la police, sans aucun heurt. Lors d’une brève altercation, un homme irrité par l’initiative a montré son sexe aux militantes. Après une trentaine de minutes, la direction a fait fermer la piscine et les militantes sont reparties en déployant une banderole avec le slogan, « piscine pour toutes, stop islamophobie ».

    Les femmes n’ont pas le droit au top-less ni au brukini, mais un homme peut librement exhiber son pénis en public.

    #male_gaze #islamophobie #misogynie

  • « Avec les traitements, on perd sa féminité »
    https://www.liberation.fr/france/2019/08/27/avec-les-traitements-on-perd-sa-feminite_1747641

    Quand elle se découvre dans le miroir, Isabelle semble aussi surprise que ravie. Ses mains aux ongles vernis placées près de ses lèvres d’un rouge assorti, la coquette quadragénaire s’amuse à jouer les midinettes en prenant la pose. « Tu fais très pin-up dans ta robe à motifs fraises », la complimente Amélie Cosneau, socioesthéticienne. « Il ne me manque que les cheveux », tranche Isabelle, tout sourire.

    #cancer #misogynie #hétérosexisme #male_gaze #cheveux

    • J’entends qu’il y ait des femmes qui ont besoin de ce genre de lieu. Personnellement (et après un cancer du sein) ça me fait fuir comme tout lieu de standardisation et renforce mon besoin de solitude. J’ai pas non plus envie que ma vulnérabilité soit utilisée pour me faire croire qu’appartenir à un groupe qui se repeint le corps comme le veulent les hommes va m’aider à aller mieux.
      J’ai besoin au contraire qu’on arrête de classer les femmes par leur attrait physique pour leur faire croire que leur identité dépend de leur corps. Que dans tous les espaces s’ouvre la bienveillance aux autres et pas seulement dans les espaces qu’on réserve aux handicapé·es en les maquillant en Valides.
      Accepter ses cicatrices, qu’elles soient de l’âme ou du corps, c’est toute la vie que ça devrait se passer et en tous lieux.

      Hier comme aujourd’hui, jem’en fous de ne pas me conformer à ce qui doit plaire aux autres, du moment que je suis en juste accord avec moi même.
      il me semble qu’une société qui entretient par tous moyens de tels tabous sur les corps non conformes (surtout lorsque cela est pavé de bonnes intentions) en tentant toujours de masquer lorsqu’elle ne les ignore pas les effets de la maladie sur le corps nourrit la ribambelle de déceptions et de violences qui en découlent. Devoir en plus résister à des groupes comme celui-là, merci, non, pas besoin.

    • C’est en te lisant @vraiment que j’ai compris le problème avec ce genre de lieu et l’assignation au #male_gaze
      Je me souviens aussi que tu expliquait qu’il n’existait rien pour aider les femmes à supporter les difficultés liées au cancer aussi bien physiques que sociale, psychologiques, économiques, on s’arrange seulement pour que les femmes restent agréables à regarder pour les autres.
      J’ai pensé à toi en postant ici cet article
      Il existe aussi le même type d’ateliers pour les femmes au chaumage.
      Merci pour le partage de ton expérience et de ta réflexion sur ce sujet tabou.

    • Merci @mad_meg j’en suis très honorée :)
      Je considère qu’avoir traversé cette merde m’a permis de capter un espace inconnu. J’espère en relatant mon expérience aider d’autres personnes, notamment à faire fi des conformismes validistes et de l’assignation à l’#autosexisme des femmes.

  • Des accidents de la route pas si accidentels, par Matthieu Grossetête
    (Le Monde diplomatique, août 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/GROSSETETE/56078

    Des accidents de la route pas si accidentels

    À chaque période de vacances, tandis que le risque d’accidents de la route s’accroît, le thème de la sécurité au volant revient dans l’actualité. Le gouvernement multiplie alors les consignes de bon sens : ne pas conduire trop vite, se reposer régulièrement, attacher sa ceinture, etc. En se focalisant sur le comportement individuel des conducteurs, ces préconisations négligent les causes profondes de la mortalité routière.

    Regrettable que sur un tel sujet la variable de sexe ne sois pas évoqué du tout. J’en déduis que cet article concerne uniquement les accidents de la route dans des pays ou les femmes n’ont pas le droit de conduire.
    #déni #male_gaze #invisibilisation #sexisme #classicisme

    • Tu as raison @mad_meg mais en plus, l’article est très « orienté » de toutes façons et vraiment très médiocre en ce qu’il n’aborde pas de très nombreuses autres raisons systémiques, d’autres responsabilités et causes tout aussi important. Le sujet mérite beaucoup mieux que d’être abordé sous ce mini-prisme.

      Par ailleurs, un petit apport statistique pour 2017 (Source : Observatoire national interministériel de la sécurité routière)

      Hommes et femmes

      Les femmes représentent 14 % des conducteurs
      tués mais 49 % des passagers tués.

      En 2017, trois fois plus d’hommes (2 670) que de
      femmes (778) sont décédés sur la route, un ratio
      qui se retrouve dans les autres pays.

      La proportion d’hommes parmi les personnes tuées
      est plus élevée que celle des femmes à tout âge, particulièrement les classes 15-29 ans, 30-44 ans et
      45-59 ans qui comportent 83 % de mortalité masculine.

      Rapporté à leur part dans la population de
      chaque classe d’âge, le sur-risque masculin est marqué
      y compris chez les seniors.

      Les hommes tués sont à 79 % des conducteurs, à
      10 % des passagers et à 11 % des piétons.

      Les femmes tuées sont à 45 % des conductrices, à
      32 % des passagères et à 23 % des piétonnes.

      Les hommes représentent 86 % des conducteurs
      tués : 96 % des conducteurs de moto, 95 % des conducteurs
      de cyclomoteur, 87 % des conducteurs cyclistes et 79 % des conducteurs de véhicule de tourisme.

      #sécurité_routière

  • Greta Thunberg, révélatrice de peurs et de fantasmes - Par Justine Brabant | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/greta-thunberg-revelatrice-de-peurs-et-de-fantasmes

    A l’époque déjà, un philosophe et polémiste, Michel Onfray, avait cru bon livrer son diagnostic sur celle qu’il appelle « Greta la Science ». Le texte, long et pénible, avait suscité de nombreuses réponses. Il avait également laissé l’impression tenace qu’au-delà de la discussion qu’elle est parvenue à provoquer sur l’urgence climatique, la militante suédoise semble avoir pour effet de révéler en miroir les peurs et fantasmes de ses contempteurs. Quand Mignon veut voir dans Thunberg le symptôme de l’aveuglement islamo-gauchiste, Onfray, lui, semble lui reprocher de ne pas avoir un corps suffisamment sexualisé à son goût. « Elle fait songer à ces poupées en silicone qui annoncent la fin de l’humain et l’avènement du posthumain. Elle a le visage, l’âge, le sexe et le corps d’un cyborg du troisième millénaire : son enveloppe est neutre. Elle est hélas ce vers quoi l’Homme va. (…) Quelle âme habite ce corps sans chair ? On a du mal à savoir… (...) Que dit ce corps qui est un anticorps, cette chair qui n’a pas de matière, cette âme qui fait la grève de l’école, cette intelligence ventriloquée ? » radotait ainsi l’essayiste, avant d’enchaîner avec une étrange (et gênante) métaphore sur le sado-masochisme : "Que disent les adultes ayant fabriqué cette génération d’enfants rois qui décrète les adultes criminels, irresponsables, méprisables, détestables ? Comme dans les mangas SM, ils jouissent et disent « Encore ! Encore ! » (…) Prenant un plus long fouet, elle ajoute, s’adressant aux mêmes : « vous n’êtes pas assez mûrs ». Dans un spasme de jouissance sadomasochiste (...) tous applaudissent."

    #misogynie #agisme #psychophobie #femmes #autisme #discrimination #male_gaze

  • Quand la mode fait du sexisme dans le dos des femmes
    https://www.lesnouvellesnews.fr/quand-la-mode-fait-du-sexisme-dans-le-dos-des-femmes

    « Dans les sociétés occidentales, seules les femmes ont des vêtements fermés dans le dos. » C’est le constat que fait le catalogue de l’exposition Back Side/Dos à la mode à voir dans le magnifique musée Bourdelle dans le quartier Montparnasse à Paris jusqu’au 17 novembre. Et de poursuivre : « rares sont les vêtements masculins qui dans l’histoire de la mode se ferment dans le dos. À moins que cela ne soit pour des raisons médicales dans le cas des camisoles de force. Ici le dos symbolise la #soumission à l’autre. »
    #mode #sexisme #male_gaze

  • Hôtesses : le tour de France du sexisme | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/helena-berkaoui/blog/010819/hotesses-le-tour-de-france-du-sexisme

    Une pétition pour « la fin des hôtesses podium » sur le tour de France, il n’en fallait pas plus pour déclencher une fureur insensée au pays de l’amour courtois. Sur les réseaux sociaux, les attaques contre les féministes déferlent. Coupables de pudibonderie, quand elles ne sont pas soupçonnées de vouloir mettre toutes les hôtesses du pays au chômage. Voilà ce que coûte le fait de remettre en cause le caractère foncièrement sexiste des hôtesses podium. Un enseignement en soi. Mais au-delà de cette vague de haine misogyne, certaines questions doivent être posées. Celle de la condition des hôtesses, celle du #sexisme intrinsèque de cette profession et celles des nombreuses dérives existantes : #discriminations , paupérisation, #harcèlement ...

    Être hôtesse n’est pas une sinécure. Être hôtesse implique d’être traitée différemment. Avec un savant mélange de mépris de classe mâtiné de #sexisme . C’est être draguée comme si vous étiez là pour ça, comme si vous deviez vous en réjouir. C’est souffrir péniblement les palabres d’hommes, les « compliments » dont on se passerait bien volontiers. Cette drague n’est pas commune, c’est une prise de pouvoir brutale qui pourrait aisément se traduire par : « Tu es une femme, tu es jeune et tu es précaire ». Être environné d’hôtesses est un privilège de classe. Ces hommes ne se permettraient pas de tels comportements dans d’autres contextes. Je parle ici de « drague lourde » mais cela peut évidemment aller plus loin, jusqu’aux #violences_sexuelles. Vous n’imaginez pas à quel point les hommes peuvent être tactiles avec les hôtesses.

    .
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    La pétition lancée par des militantes féministes allemandes et soutenue, entre autres, par Fatima Benomar a déclenché des attaques enragées, invraisemblables. Fatima Benomar, qui a l’outrecuidance d’être racisée en plus d’être féministe, a fait face à une violence effarante mais pas si surprenante. Gabrielle Schütz explique que la fonction d’hôtesse permet la « réassurance des identités sexuées », elle est un prolongement, dans l’entreprise, « du travail féminin dans la sphère domestique ». Toucher à cette profession, remettre en cause ses fondements, suppose de bouleverser un ordre établi. En cela, la colère des hommes en dit beaucoup plus sur la bonne santé du patriarcat que sur le débat en lui-même. Ces défenseurs des droits des hôtesses autoproclamés sont beaucoup plus discrets lorsqu’il s’agit d’égalité salariale ou de revalorisation des professions féminisées.

    #male_gaze #travail #hétérosexisme #hôtesses #femmes

  • Jet d’urine, blagues graveleuses et mains aux fesses... L’éprouvant Tour de France des hôtesses
    https://www.francetvinfo.fr/sports/cyclisme/jet-d-urine-blagues-graveleuses-et-mains-aux-fesses-l-eprouvant-tour-de

    ’était en 2014, dans la mythique montée de l’Alpe d’Huez. Le sommet approchait pour l’équipe Ricoré. Encore quelques boîtes à distribuer, et zou, direction le parking. C’était sans compter sur les supporters hollandais, connus pour « les petites surprises » qu’ils aiment préparer pour les hôtesses. Et cette fois, c’est pour Elodie. Agenouillée dans la voiture, la main dans les cartons d’objets à distribuer, elle aperçoit un jet arriver droit sur elle. De l’eau ? Non, bien pire ! « Quelqu’un m’a jeté un verre d’urine, ça dégoulinait, ça sentait fort, c’était horrible », se souvient-elle.

    Normalement, dans pareil cas, les hôtesses ont interdiction de se plaindre – « on doit rester professionnelles jusqu’au bout ». Reste que là, c’était trop. Elodie n’a pas pu retenir « un petit doigt d’honneur en direction de cet idiot ». Elle a fini l’étape comme ça, « la tenue pleine de pisse », avant de pouvoir se changer.

    Solidaires entre elles, les hôtesses se passent le mot. « On sait qu’il y a des coins plus chauds que d’autres. » La montagne, par exemple. « Tu croises des supporters qui sont au Pastis depuis 9 heures du matin, sous 35 °C... » En sept Tours de France, Elodie a aussi eu droit à des jets de vin, d’eau et de lessive. Sans oublier les insultes. « Radine », lorsque les gens trouvent qu’elle ne distribue pas assez de cadeaux. « Salope », quand les cadeaux ne leur conviennent pas.

    C’est comme si « le public avait laissé son cerveau à la maison », peste celle qui est chef de projet événementiel le reste de l’année. Elodie l’assure : il arrive qu’elle finisse des étapes avec des bleus ou des griffures. Et ce n’est pas toujours la faute de ces fichues branches d’arbres que l’on peut heurter en haut du camion, sur la route. « On m’arrache le bras, on me tire les cheveux... Du coup, pour limiter les risques, on nous conseille de ne plus porter de bijoux. »

    #sport #misogynie #travail #male_gaze

  • « Sois belle et tais-toi » | Joelle Palmieri
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2019/07/26/sois-belle-et-tais-toi

    On peut discuter les idées de Greta Thunberg et de ses congénères. Pourtant, certaines réactions à l’annonce puis à la réalisation de son intervention à l’Assemblée nationale à Paris le 23 juillet 2019 excluent leurs auteurs de l’idée de débat. Qu’elles soient vulgaires, agressives, autoritaires, archaïques, rétrogrades, paternalistes, les petites phrases à son adresse de la part de députés, d’intellectuels et d’autres commentateurs, pour leur très grande majorité des hommes, renvoient à une idéologie sexiste selon laquelle les femmes sont réduites à des corps et ne doivent pas parler : « sois belle et tais-toi ».

    Ce sexisme ordinaire se manifeste par un jeunisme, tout autant expression d’une discrimination des jeunes et en particulier des filles au travail, en politique, dans l’expression publique, que culte de la jeunesse. Comme un héritage du nazisme et des images de Leni Riefenstahl, ce culte entend notamment soigner la sexualité masculine (hétérosexuelle) et pour cela sexualiser le corps des femmes. Il s’agit de magnifier leur jeunesse, au cinéma, dans la publicité ou dans les médias, d’exiger la permanence de leur beauté et de déprécier ou d’exclure leur vieillissement. Cette religion se traduit dans la loi : le consentement pour une relation sexuelle est fixé à 15 ans, ce qui a pour conséquence directe de disqualifier les violences sexuelles.

    Greta Thunberg, 16 ans, rebelle, informée, militante, grande gueule, n’entre pas dans le cadre, ne correspond pas à la norme qui lui est assignée. Elle aura au moins le mérite de l’avoir démontré.

    Joelle Palmieri
    26 juillet 2019

    #sexisme #agisme #écologie #male_gaze #femmes #silenciation

  • Ce que dit la sexualisation des adolescentes de la société japonaise | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/179547/adolescentes-japonaises-usine-fantasmes-idoles

    On retrouve le vocabulaire de Nabokov validé comme d’hab - Lolita, nymphettes, filles aguicheuses. Pas une fois il est rappelé que le roman Lolita raconte le viol de Dolorès Haze, narré par son agresseur Humbert Humbert. Par rapport à ces « fantasmes » (pas toujours fantasmes car la dénonciation des violences sexuelles au Japon on a pu voire ce que ca donnais pendant #me_too ) je pense que c’est une des methodes de Backlash et controle des femmes par les hommes. Puisqu’ils ne peuvent plus avoir de femmes ils s’organisent pour les brisé lorsqu’elles sont filles et comme ca elles aurons plus de « chances » de finir plus bas qu’eux et même accepté de vivre avec des hommes tel qu’eux.

    Disons-le une bonne fois pour toutes : le Japon n’a pas le monopole de l’exploitation et de la sexualisation des enfants à des fins mercantiles. Parmi les exemples les plus criants, citons les compétitions de mini-miss qui mettent en scène des petites filles grimées en adultes, dans des postures parfois aguicheuses. Inventés aux États-Unis, ces concours de beauté ont été tardivement interdits (2014) en France aux moins de 13 ans, mais ils subsistent sur internet.

    Par ailleurs, l’immense succès d’artistes comme Britney Spears et Alizée, 16 ans à l’époque des très suggestifs « Baby One More Time » et « Moi… Lolita », illustre nettement le pouvoir de fascination des adolescentes érotisées auprès des adultes.

    Mais il y a un tabou. « On ne s’autorise pas, en Occident, à admettre que les nymphettes exercent une emprise réelle sur le grand public », estime Agnès Giard, anthropologue, membre de l’équipe de recherche EMTECH à l’Université libre de Berlin et autrice de L’imaginaire érotique au Japon. Au pays du Soleil-Levant, toutefois, la possibilité de fantasmer sur des enfants paraît plus assumée, tolérée, et donc visible, du fait de plusieurs spécificités culturelles et sociologiques.

    #pedosexualité #culture_du_viol #domination_masculine #male_gaze #backlash #pornographie #misogynie

  • En #Guinée, le ministre de la Justice interdit le port du pantalon à ses employées

    Le ministère de la Justice a diffusé une consigne en interne pour exiger aux collaboratrices de son département de respecter “les #bonnes_mœurs”.

    “Des pantalons de type collant qui mettent trop en évidence les rondeurs et les formes de la femme” seront désormais indésirables dans l’enceinte du ministère de la Justice, a précisé un conseiller au Djely. Les mini-jupes et plus largement “les #habits_indécents” sont aussi dans le collimateur du garde des Sceaux, ajoute le site d’informations guinéen.


    https://www.courrierinternational.com/article/polemique-en-guinee-le-ministre-de-la-justice-interdit-le-por
    #femmes #habits #interdiction #pantalons #jupe #code_vestimentaire

  • Passengers, ou l’éloge de la conquête
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/passengers-ou-leloge-de-la-conquete

    Film de science fiction réalisé par Morten Tyldum et sorti en France fin 2016, Passengers semble vouloir s’inscrire dans la lignée des classiques du genre (2001, Odyssée de l’espace, Solaris, Interstellar…) par son épure esthétique et ses interrogations existentielles. S’il a été accueilli plutôt froidement par les critiques, qui lui ont reproché principalement un scénario […]

    #Cinéma #capitalisme #male_gaze #masculinisme #néo/post/colonialisme #racisme #sexisme

  • Article plus intéressant que ce que le titre laisse croire :

    Pourquoi ta meuf ne parle jamais de musique avec toi
    Le Parterre, le 5 juin 2019
    https://leparterre.fr/2019/06/05/pourquoi-ta-meuf-ne-parle-jamais-de-musique-avec-toi

    Si l’on se penche sur les chiffres, non seulement les femmes sont rares au sein des artistes musicaux, mais elles le sont encore plus dans la critique musicale. La critique musicale a derrière elle une longue histoire sexiste, et s’est construite autour de la parole des hommes et en la constituant comme un lieu d’attributs virils. En août 2018, la journaliste Jessica Hooper publiait une enquête sur la place des femmes dans le magazine Rolling Stone : « It was us against those guys », dont le titre parle de lui-même. Elle y interviewe les six premières femmes ayant réussi à se faire embaucher par le magazine dans les années 70, et les difficultés qu’elles y ont rencontrés. Elles y relatent les refus catégoriques de la part de leurs confrères d’accorder de la valeur à leur parole et le discrédit rapide dont elles ont été l’objet en étant comparées à des groupies ou des « fangirls ». L’obsession musicale d’un homme pour un groupe ou un musicien est conçue comme une forme d’expertise, alors que celle d’une femme est perçue comme superficielle et vénale.

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’écart n’est pas prêt de se résorber. Un récent article d’André Doehring (Male Journalists as « artists » : The Ideological production of recent popular music journalism), montre même que la part des femmes journalistes musicales décroit depuis les années 80. A la fin des années 80 aux Etats Unis, elles étaient 23% à contribuer à la rédaction de critiques dans les magazines de musiques actuelles, elles représentent au début des années 2010 seulement 15% des contributeurs.trices. En 2015 en Allemagne, parmi les rédacteurs des magazines de musiques actuelles, seulement 1 sur 10 est une rédactrice et il n’existe aucune rédactrice en chef. Doehring souligne par ailleurs que c’est là une dynamique toute propre au journalisme musical, alors que les autres secteurs journalistiques voient la proportion de femmes au sein de leur rédaction se développer.

    #Musique #Femmes #Sexisme

    • Si l’on se penche sur les chiffres, non seulement les femmes sont rares au sein des artistes musicaux, mais elles le sont encore plus dans la critique musicale. La critique musicale a derrière elle une longue histoire sexiste, et s’est construite autour de la parole des hommes et en la constituant comme un lieu d’attributs virils.

      Ca marche avec la critique ciné, la critique littéraire, la critique artistique, la critique média, la critique tout court probablement.
      #historicisation #invisibilité_des_femmes #male_gaze

    • Ce qui me déprime le plus dans cet article c’est que la seul référence sur la théorie féministe soit Bourdieu, un mec qui s’est approprié les théories féministes sans cité ses sources. Comme si il n’y avait que les hommes encore une fois pour servir de référence dans un article qui dénonce le fait que les hommes sont pris comme références... et ici après deux siècles de femmes qui ont réfléchit et se sont exprimés sur le sujet, encore un homme !
      #androcentrisme

    • @mad_meg c’est pas la « théorie féministe » de Bourdieu qui est évoquée mais son bouquin « la distinction » qui est un regard sociologique critique sur les goûts et les couleurs (et je doute qu’en 1977 quand ce bouquin est sorti d’autres aient été aussi loin dans l’analyse).

    • C’est un article de blog qui date de 1977 ? J’ai cru que c’etait écrit en 2019... C’est pas « la domination masculine » mais ca reste Bourdieu pour un sujet sur l’invisibilisation des femmes.
      J’avais raté la ref à « André Doehring » comme point de départ, après vérification c’est un André au masculin, de quoi me faire ralé encore plus...

      Après re-lecture plus attentive il y a quand même deux femmes en plus de « ta meuf » qui sont mentionnées dans le texte : Sylvie Octobre (mais on sais pas trop qui elle est sans l’aide de gogol) et la journaliste Jessica Hooper de Rolling Stone (qui a fait un itw qui confirme ce que théorisent ces messieurs Bourdieu et Doerhing). Ca atténue un peu ma colère mais je reste mécontente de la ref à Bourdieu qui est vraiment malvenu dans ce contexte, ainsi que l’invisibilisation des théoriciennes féministes sur un sujet pareil. Mon conseil pour essayer d’être un peu constructive, sur les sujets féministes évitez les références masculines encore plus que vous devriez le faire d’habitude. Par exemple plutot que Bourdieu, il y avait Françoise Héritier et sa théorie de la différence de la valence des sexes qui aurais permis de dire ces chose avec plus de pertinence et moins de références masculines.

    • C’est quand même dommage de n’avoir que ça à dire sur cet article, ressortir une vieille polémique d’il y a 20 ans qui n’a rien à voir avec le sujet. On est à la limite du troll quoi...
      Mon conseil : lisez vous même les ouvrages sans vous soucier du sexe de l’auteur et voyez si c’est pertinent (c’est marrant parce que moi je trouve que « domination masculine » c’est un peu plus parlant et radical que « valence différentielle des sexes » mais chacun sa crémerie hein).

    • @aude_v mais on est d’accord, l’article fait justement ce constat que le milieu musical (et celui de la critique) est très masculin. L’auteur essaie de trouver les raisons en employant un appareil critique dont il dispose (Bourdieu en l’occurrence) et ce qui déprime le plus mad meg, si je la prends au pied de la lettre, ce n’est pas la situation des femmes dans le milieu de la critique mais le fait qu’on utilise Bourdieu pour en parler. C’est assez cocasse en fait car cela ressemblerait presque à une discussion entre critiques... J’ai d’ailleurs toujours trouvé assez ridicule presque toute la presse de critique musicale que je trouve souvent extrêmement pauvre, blindée de clichés et qui me semble être un repaire de jeunes (ou vieux) coqs qui utilisent ça principalement comme un moyen de séduction (c’est un manque de l’article ça d’ailleurs, car sur le sujet je pense que la séduction est une grosse part du problème).

    • @aude_v c’est la même chose dans le milieu universitaire où les hommes sont les plus visibles donc effectivement un Bourdieu là dedans n’y échappait pas non plus. Après, sur le bouquin en tant que tel je ne parlerais pas de pillage car on ne peut pas dire qu’il disait exactement la même chose (par exemple par rapport à Françoise Héritier, il n’a pas la même approche, et puis un tas d’autres gens ne se sont pas gênés pour critiquer le contenu de la théorie de Bourdieu sur cette question au regard d’autres études féministes) mais en revanche oui il y a clairement une invisibilisation en refusant (plus ou moins volontairement ?) même de discuter ces travaux effectués par des femmes. J’ai jeté un œil vite fait à l’index des noms propres et je ne vois que Judith Butler comme féministe qui est très rapidement citée, Virginia Woolf est longuement citée aussi mais son statut d’écrivaine la met un peu à part à mes yeux.